Alcorão Tradução Francesa

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Le Coran , traduit de l'arabe, accompagné de notes, et précédé d'un abrégé de la vie de Mahomet, tiré des écrivains [...] Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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  • Le Coran , traduit del'arabe, accompagn denotes, et prcd d'un

    abrg de la vie deMahomet, tir des

    crivains [...]

    Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France

  • Le Coran , traduit de l'arabe, accompagn de notes, et prcd d'un abrg de la vie de Mahomet, tir des crivains orientaux les plus estims, par M. Savary. 1783.

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  • @

  • LE CORAN,

    PRCD

    t

    DE LA VIE DE MAHOMET.

    TOME SECOND.

  • LE CORAN,

    TRADUIT DE L'ARABE,

    ACCOMPAGN DE NOTES, ET PRCD

    D'UN ABRG

    DE LA VIE DE MAHOMET,

    Tir des Ecrivains Orientaux les plus ejlims9

    Par M. SAVARY.

    TOME SECOND.

    A PARIS,

    ChezKN APE N & Fils, Impr. - Libraires de la Cour

    des Aides, au bas du Pont Saint-Michel.ONFROY , Libraire, Quai des Augustins.

    M. DCC. LXXXIII.Avec Approbation & Privilge du ROKg e du Rat&

  • TomeII. A

    LE CORAN.r

    CHAPITRE XV.i;

    , NE GR (1).-

    Donn la Mecque, compos de i oo versets.

    Au nom de Dieu clment & misricordieux..

    A. L R. Tels font les signes du livre qui en-

    seigne la vrit. -Un jour les infidles regretteront de n'avoir pas

    eu la foi. -

    Laisse-les jouir des dlices de la vie, & nourrir

    ( 1) Hegr est une valle situe entre Mdine &la Syrie. C'toit l qu'habitoient les Thmudens.Gelaltddin. ,

  • 1 LE CORAK,dans leurs curs de douces esprances., Bienttils verront.

    Les villes que nous avons dtruites avoient leurterme fix.

    Aucun peuple ne peut avancer ni retarder l'ins-tant marqu pour sa ruine.

    Ils ont dit au Prophte : toi qui as reu leCoran, tu n'es qu'un insens!

    Si tu nous apportois la vrit, ne viendrois-tupas accompagn d'Anges ?

    Les Anges ne viendront que quand il fera n-cessaire ; alors les impies ne seront plus attendus.

    Nous avons fait descendre le livre (1) des aver-tissemens. Nous sommeschargs desa conservation.

    Nous en voymes des Prophtes aux ktes desanciens.

    lis furent tous en butte aux traits de la raillerie.,Ainsi nous endurcissons le cur des mdians.Ils ne croiront point malgr l'exemple des peu-

    ples qui les ont prcds.Si nous ouvrions la porte du Ciel, & qu'ils

    fussent prts y entrer;- -,:,:-

    Ils s' crieroient: l'ivresse offusque nos yeux, ou,nous sommes dans l'illusion.

    (1) Ce livre est le Coran. Il est confi la gardedes Anges. Ils doivent veiller ce qu'il ne souffreni changement, ni altration. Gelaleddin.

    Lorsque Dieu envoya le Coran Mahomet, Ga-briel fut charg du message. Des Anges furent placsdevant & derrire, pour empchet que les Dmonsportassent atteinte sa puret. Les Esprits clestesfurent chargs de veiller sa confervatign. Z amchascar.

  • LE CORAN. 3

    Aij

    Nous avons plac au firmament des signes (1)pour contenter les regards.

    Nous les dfendons contre les attentats des d-mons percs de traits (2).

    Si quelqu'un d'eux ose y pntrer pour entendre 9il fera poursuivi par les flammes.

    Nous avons tendu la terre & affermi les mon-tagnes. Nous y avons fait clore toutes les plantesdans un ordre admirable.

    Nous y avons mis tout ce qui vous fert d'ali-

    (1) Nous avons plac des lignes au firmament. Cefont, suivant les Arabes, les signes du Zodiaquedont voici les noms.Elhaml, eltr , djazka, el-sartan, elaad, elsembala, elmizan, elacrab, elcaus,elgedi, eldelou, elhaut. Le blier, le taureau, les

    gmeaux,le cancer, le lion, l'pi, la balance, le

    scorpion, le sagittaire, le capricorne , le verseau ,les poissons.(2) Les Mahomtans croient qu'avant Mahomet

    les Dmons s'levoient jusqu'aux signes du Zodiaque,qu'ils y coutoient les discours des Anges, & lesrvloient ensuite aux Devins & aux Magiciens. Al'instant o Mahomet vint au Monde, Dieu les chassades sphresclestes, & leur dfendit d'couter lessecrets du Ciel. Il en est encore qui font des effortspour y pntrer; mais des traits enflamms les enprcipitent. Les mtores que l'on voit briller aumilieu des tnbres, & que Virgile dcrit ainsi:

    Scepe tlam fltuas , vento impendente, videbuPrcecipitesCoelolabi , noSlifquefcr umbras,Flammarum longos tergo albejceretragus.

    Les Turcs les regardent comme des traits de feuque le Trs-Haut lance contreles Dmons qui s'ef-forcent de s'lever jusqu'aux lignes du Zodiaque.Maracci, page 384.

  • 4 LE O RAN.

    ment, & les animaux que vous ne nourisssez pas.La source de toutes choses est dans nos mains.

    Nous les dispensons avec une fage conomie.Nous envoyons les vents qui portent la fcon-

    dit. Nous faisons couler l'eau des nuages pourvous dsaltrer. Vous n'en avez pas les reservoirs.

    Nous donnons la vie & la mort. Tout l'universest notre hritage.

    Nous connoissons ceux qui vous ont prcds,comme ceux qui vous suivront.

    Ton Dieu les rassemblera tous devant lui. Il estsavant & sage.

    Nous avons cr l'homme du noir limon de laterre.

    Avant lui nous avions cr les esprits de feu pur.Dieu dit ses Anges: je formerai l'homme du

    limon de la terre.Lorsque j'aurai consomm mon ouvrage, & que, -

    je l'aurai anim de mon souffle, prosternez-vousdevant lui pour l'adorer. ,--

    Tous les Anges l'adorrent.Eblis seul refusa d'obir l'ordre du Crateur.

    Pourquoi n'adores-tu pas l'homme, lui dit l'E-ternel ?

    Me prosternerai-je, rpondit Eblis, devant untre form de boue?

    Sors de ce sjour, continua le Trs-Haut, tuferas reprouv.

    Ma maldiction te poursuivra jusqu'au jour du

    jugement.Seigneur, repliqua Eblis, diffre ta vengeance

    jusqu'au jour de la rsurrection.Je t'attendrai, dit Dieu ,

  • LE CO R AN. 5

    A iij

    Jusqu'au terme mai que.Puisque tu m'as fais tomber, ajouta l'Esprit re-

    belle, je rendrai le mal agrable aux hommes, 8cje les fduirai tous;

    Tes serviteurs sincres feront seuls pargns.Dieu dit: je suis la voie du salut;Tu n'auras aucune puissance sur mes adorateurs ;

    les infidles seuls t'obiront. iL'enfer est leur unique promesse.Il a sept portes. Ils auront leur place marque

    auprs de chaque porte.Les jardins & les fontaines feront le partage de

    ceux qui craignent le Seigneur.Ils y entreront avec la paix & la scurit.Nous terons l'envie de leurs curs. Ils repose-

    ront sur des lits, & auront les uns pour les autresune bienveillance fraternelle.

    La fatigue n'approchera point du sejour de d-lices. On ne leur en ravira point la possession.

    Prche mes serviteurs , mon indulgence &ma misricorde.

    Prche-leur mes ch timens terribles.Reciteleur l'histoire des htes d'Abraham.Lorsqu'ils se furent approchs, & qu'ils lui eu-

    rent donn le salut, il laissa voir quelques mou-vemens de frayeur.J

    Ne crains point, lui dirent-ils, nous venonste prdire un fils dou de science.

    Vous m'annoncez, rpondit Abraham, un en-fant dans ma vieillesse; qui me prouvera votreprdiction ?

    La vrit, ajoutrent les Anges. Ne dsesprepoint.

  • 6 y LE C O R A N.Et qui peut, dit Abraham, dsesprer de la

    misricorde divine, si ce n'est l'impie ?Ministres du Trs- Haut, quelle est votre mis-

    sion ?Nous allons punir des coupables,.Nous sauverons la famille de Loth.Son pouse feule fera enveloppe dans la ruine

    gnrale.Lorsque les Anges furent arrivs la maison de

    Loth ,Il leur dit: je ne vous connois point.Nous venons tirer tes concitoyens du doute.Nous Sommesvridiques ; nous ne connmes

    jamais l'imposture.Sors cette nuit avec ta famille. Marche aprs

    elle. Qu'aucun de vous ne dtourne la tte. Allezo l'on vous ordonne.

    Nous lui smes, connotre l'Arrt port contreles coupables qui devoient tous tre exterminsau lever du jour.

    Les habitans de Sodmevinrent tout joyeux la maison de Loth.

    Ce font mes htes, leur reprsenta l'homme

    juste. Ne me dshonorez pas.Craignez Dieu, & ne me couvrez pas d'op-

    probre.l }'l 1" 1" 1.Ne t'avons-nous pas dfendu l'hospitalit, lui

    rpondit le peuple ?Voil mes filles, ajouta Loth; contentez-

    vous-en.Par ta vie, Mahomet! ils persistoient dans

    leur coupable ivresse.Au lever du Soleil le cri de l'Ange prcipita

    sur eux nos flaux.

  • LECOHAN. 7

    A IV

    Nous ensevelmes Sodme fous ses ruines, &nous fmes tomber sur ses habitans une pluie depierres.

    Ce font des ngnes pour ceux qui voient.Sodme toit situe sur le grand chemin.Cet exemple fert d'avertissement aux fidles.Les habitans d'Aleca (1) toient corrompus.Nous leur smes prouver nos chtimens ; ces

    deux villes toient situes sur la voie publique.Les habitans d'Hegr (2) accusrent nos envoys

    d'imposture.Nous leur montrmes des prodiges, & ils per-

    sistrent dans leur incrdulit.Ils btissoient des maisons dans le rocher, &

    se croyoient en sret,Le cri de l'Ange les anantit au lever de

    l'aurore.Leurs travaux ne leur furent d'aucune utilit.Nous avons cr le Ciel & la terre, & tout

    ce que renfermel'espace qui les spare. La vritprsida notre ouvrage. Certainement l'heureviendra. O Mahomet, fais une retraite glorieuse L

    Ton Dieu est le crateur, le savant.Nous t'avons apport les sept versets (3) qui

    fervent de prire, & le Coran prcieux.

    (1) La ville d'Aleca toit situe dans le dfert prsde Madian, sur le bord de la Mer Rouge.

    (1) Les habitans d'Hegr, c'est--dire les Thmu-Jlls. Saleh fut leur Aptre. Voyezci-dessus.(3) Ce font les sept versets qui composent le Cha-

    pitre de l'introduction. Les Musulmans les rcitent

  • 8 LE CORAN.N'arrte point tes regards sur les biens que nous

    avons dispenss aux pervers. Ne t'afflige point deleur fort. Etends tes ales sur les fidles.

    Dis-leur : je fuis votre Aptre vritable.Nous avons puni ceux qui divisent les livres

    sacrs ;Qui partagent le Coran.J'en atteste ton Dieu, nous leur ferons rendre

    un compte rigoureux.Toutes leurs actions feront pses.Manifeste nos commandemens, & fuis les ido-

    ltres.Notre assistance te fuffitcontre ceux qui se mo-

    quent de la religion.*

    Ceux qui donnent un gal Dieu verront.Nous savons que leurs discours t'affligent ;Mais clbre les louanges de ton Dieu ; adore

    sa majefl suprme.Sers le Seigneur jusqu' l'instant qui terminera

    tes jours.

    toutes les fois qu'ils font la prire, c'est--dire aulever de l'aurore , midi, trois heures, au cou-cher du soleil , & deux heures aprs. -

  • LE CORAN. 9

    CHAPITRE XVI.

    LES ABEILL-ES.

    Donn la Mecque, compos de 128 versets.

    Au nom de Dieu clment & misricordieux.

    L A vengeance clestes'approche.

    Ne la htezpas. Louange au Trs-Haut ! Anathme contreles idoles!

    A sa voix les Anges descendront accompagnsde l'Esprit (1). Il inspirera son gr ses serviteurs.Prche l'unit de Dieu. Mortels, craignez moi.

    Il est le vritable crateur des Cieux & de laterre. Anathme contre les fausses divinits !

    Il a cr l'homme de boue, & il dispute avecopinitret.

    Il a form les troupeaux qui fervent vous vtir, vous nourrir, & dont vous retirez plusieurs au-tres avantages.

    Il vous est galement glorieux de les ramenerau bercail (2.), ou de les conduire aux pturages.

    (1) C'est--dire Gabriel.(2) Les Arabes font de tous les peuples de la terre

    deux qui ont le plus conferv les murs antiques.La vie pastorale est encore honore parmi eux. Les

  • ii LE COR A.N.Ils portent vos fardeaux aux lieux ou vous ne

    parviendriez qu'avec peine. Ton Dieu est clment& misricordieux.

    Il a tir du nant les chevaux, les mulets &les nes qui fervent . vos commodits & votreluxe, & beaucoup d'autres animaux que vousne connoissez pas. ':'

    C'est lui d'enseigner le vrai chemin dont tantd'hommes s'cartent. S'il et voulu, il auroitclair toute la terre.

    Il fait descendre la pluie du Ciel. Elle fert vous dsaltrer. Elle fert la croissance des arbres,& des herbes qui nourrirent vos troupeaux.

    Elle fconde les germes des plantes. Elle, faitclore l'olive , la datte, le raisin, & tous les au-tres fruits. Ne font-ce pas-l des signes pour ceuxqui rflchirent ?

    Il a parl , & sa voix, la nuit, le jour, lesoleil, la lune & les toiles, se font empresss deservir vos besoins : prodige clatant pour ceuxqui comprennent !

    Il a form les diverses couleurs que la terretale vos yeux: ligne manifeste pour ceux quipensent !

    Il a soumis la mer votre usage. Les poissonsqu'elle renferme dans son sein deviennent votrenourriture. Vous y pchez des ornemens qui d-corent vos habits. Vois le vaisseau fendre les flots,

    Princes ne ddaignent pas de conduire leurs trou-

    peaux.Leurs filles vent encore puiser de l'eau la

    fontaine.

  • LE CORAN. II

    & le navigateur chercher l'abondance , & rends

    grce au Trs-Haut. -Il a pos de hautes montagnes sur la terre pour

    l'affermir; il y a trac le cours des fleuves, & deschemins pour vous conduire.

    Il a plac au firmament les toiles o l'hommelit la route qu'il doit suivre.

    Le crateur fera-t-il semblable celui qui nepeut rien crer? N'ouvrirez-vous point les yeux?

    Il vous feroit impossible de nombrer ses bien-faits. Il est indulgent & misricordieux.

    Il fait ce que vous voilez, & ce que vous pro-duisez au grand jour.

    Les Dieux chimriques qu'ils invoquent, nesauroient rien crer; ils ont t crs eux-mmes.

    Ils font dpourvus de vie & de sentiment.Ils ignorent le temps o ils ont t fabriqus.Votre Dieu est le Dieu unique. Ceux qui ne

    croient point la vie future ont l'impit dans lecur & repoussent orgueilleusement la vrit.

    Certainement il connot leurs penses secrtes& celles qu'ils dvoilent.

    Il n'aime pas les superbes.Demande-leur : quel est le livre descendu du

    Ciel? Ils rpondent: un tissu de fables de l'an-tiquit.

    Ils porteront au jour du jugement le poids en-tier de leurs crimes, & une partie de celui desaveugles qu'ils ont gars. Malheureux fardeau !

    Leurs prdcesseurs toient fourbes comme eux.Dieu sapa ds le fondement leur difice (I). Le tot

    (I). Gelaleddin pense que Mahomet parle dansce

  • 12 L E COR AN.se renversa sur eux & le chtiment les surprit;du ct qu'ils ne prvoyoient pas.

    Le Seigneur les couvrira de honte au jour dela rsurrection, quand il leur demandera: ofont les Dieux qui toient l'objet de vos disputes?Ceux qui ont reu la science, s'crieront : l'op-probre SjLle malheur vont assaillir les idoltres.

    Lorsque l'Ange de la mort frappe les impies ,ils demandent grce, & s'crient : nous n'avonspoint fait de mal. Vous tes coupables, leur ditl'Ange, & Dieu connot vos attentats.- Descendez dans l'enfer. Habitez ternellementla demeure affreuse des superbes.

    Quelles faveurs avez-vous reues de Dieu,demandera-t-on aux justes ? Il nous a combls debiens sur la terre, rpondront-ils; mais la vieternelle offre bien d'autres jouissances. Bonheurau sjour des hommes vertueux!

    Introduits dans les jardins d'Eden, arross pardes fleuves, ils auront souhait tout ce que lecur, peut dsirer. C'est ainsi que Dieu rcom-pense la pit.

    Les Anges diront aux jufies, aprs avoir tran-ch le fil de leurs jours: la paix soit avec vous.Entrez dans le Paradis, digne prix de vos uvres.

    L'infidle attend-il que l'Ange de la mort s'ap-proche? Attend-il que l'arrt du Ciel soit pro-

    verset de la Tour de Babel. Nemrod, dit-il, btitune tour fort leve. Il vouloit monter dans lesCieux & faire la guerre contre ses habitans. Dieusapa ds le fondement son difice. Il envoya un violenttremblement de terre & la tour fut renverse.

  • L F. C o P, N. 13nonce ? Tels furent leurs prdcesseurs. Dieu neles trompa point. Ils se tromprent eux-mmes.

    Ils ont reu la peine de leurs crimes. La ven-geance dont ils se moquoient les a surpris.

    Si Dieu et voulu, disent les idoltres, nous& nos pres, n'aurions ador que lui; nous n'au-rions interdit que ce qu'il a dfendu. Ainsi par-loient ceux qui les prcdrent. Nos Ministres nefont chargs que de prcher la vrit.

    Tous les peuples ont eu des Prophtes qui leuront recommand le culte de Dieu, & dfenducelui des idoles. Les uns ouvrirent les yeux lalumire; les autres par un jugement de Dieu res-trent dans l'aveuglement. Parcourez la terre, &voyez quelle fut la fin de ceux qui accusrentnos Aptres d'imposture.

    Si le zle de leur salut t'enflamme, fonge queDieu-n'est point le guide de ceux qu'il a gars,&: qu'ils n'auront point de protecteurs.

    Ils ont jur par le nom du Trs-Haut, le plusterrible des sermens, que Dieu ne resusciteroit-point les morts. Insenss ! Peut-il manquer sespromesses? Mais la plupart font dans l'ignorance.

    Il les ressuscitera pour manifesterles vrits dontils disputoeint , & pour que les infidles voientqu'ils toient menteurs.:. Voulons-nous qu'une chose existe? Nous di-sons : fois; & elle est.

    Nous donnerons une habifation honorable surla terre ceux qui, injustement opprims, se fe-ront expatris, pour la dfense de la foi. La r-compente du l'autre vie fera bien plus magnifique.S'ils le savoient !

  • 14 LE CORANNous rcompenserons ceux qui supporteront

    l'adversit avec confiance, & qui auront mis leurconfiance dans le Seigneur.

    Tous les Prophtes qui t'ont prcd, n'toientque des hommes qui nous rvlmes nos vo-lonts. Interrogez ceux qui ont reu les critures,si vous l'ignorez.

    Des signes & des livres furent les marques deleur million. Nous t'avons envoy le Coran pourrappeler aux hommes la doctrine qn'ils ont reue,afin qu'ils en gardent le souvenir. les prin-cipaux objets de leurs disputes.

    Il est la lumire des fidles, & le gage des gr-ces divines.

    Le jugement de Dieu terminera leurs diffrens.Il est le savant , le dominateur.

    Mets ta confiance dans le Seigneur. Lavrit estton appui.

    Tu ne saurois faire entendre les morts, ni lessourds qui s'loignent de toi.

    Tu ne saurois conduire les aveugles, ni les reti-rer de leurs tnbres. Tu ne peux faire entendreque ceux qui croient, & qui sont fidles.

    Lorsque l'Arrt de leur perte fera prononc ,nous ferons sortir de la terre un monstre ( I) qui

    (I Ce monstre que les Commentateurs du Coran

  • LE C O A ri. 147

    Kij

    criera: les hommes n'ont point cru l'Islame.Nous rassemblerons un jour, ceux qui ont trait

    nos oracles d'imposture, & nous les mettrons danun lieu spar ;

    Jusqu' ce qu'ils paroissent devant le Tribunalde Dieu qui leur dira: avez-vous ni ma religion ?Ne l'avez-vous pas comprise? Quelles font vosoeuvres ?

    L'arrt de leur rprobation fera prononc,parce qu'ils ont t impies, & ils ne rpondrontpoint.

    Ne voyoient-ils pas que nous avons tabli lanuit pour reposer, & le jour pour agir? Ce fontdes signes pour les croyans.

    Lorsque le son de la trompette retentira, toutce qui est dans les Cieux & sur la terre fera saisid'effroi, except les lus du Seigneur. Tous leshommes parotront devant lui, humblement pros-terns.

    Vous verrez les montagnes semblables l'eaucongele, disparoitre comme un nuage, la voix de

    ont peint chacun leur manire, aura cinquantecoudes de long. Il courra d'une vitesse extraordi-naire, & aura des crins, des plumes & deux ales.Ebn Jarih le dcrit avec la tte d'un taureau, lesyeux d'un porc, les oreilles d'un lphant, lescornes d'un cerf, le col d'une autruche, la poitrined'un lion, la couleur d'un ours, le milieu du corpsd'un chat, la queue d'un blier, & le pied d'un cha-meau. Il sortira de la grande Mosque de la Mecque,& pouvantera la terre de sa voix. Il prononceraces mots: les hommesn'ont point cru l'islame. Zam-chascar.

  • 148 LE CORAN.Dieu qui a sagement dispos toutes choses, & quiconnoit les actions des mortels. Ceux qui se prsenteront avec de bonnes u-vres , recevront un prix glorieux,& feront exemptsdes frayeurs du grand jour.

    Ceux qui n'apporteront que des crimes, ferontprcipits dans le feu, le visage prostern. Seriez-voustraits autrement que vous aurez agi ?- Le Dieu de ce pays que sa bont a consacr,le Dieu qui tout appartient, m'a command deme dvouer son culte, & d'embrasser l'Islamisme.

    Il m'a charg de lire le Coran. Ceux qui rece-vront la lumire, jouiront de cet avantage pr-cieux, &je dirai ceux qui persisteront dansl'erreur: ma million fe-borne vous prcher.

    Dis: louange l'Eternel J Bientt il vous don-nera des marques de, sa puissance, & vous ne pour-rez les nier. Il a l'il ouvert sur vos avions.

  • U CORAN; 149

    K ij

    CHAPITRE XXVIII.

    L' HIS TOIRE.

    Donn la Mecque, compos de 88 versets.

    Au nom de Dieu clment & miftricordieux.

    T. S. M. (I ) Ces caractres font les signesdu livre de l'vidence.

    Nous te rciterons avec vrit quelques traitsde l'histoire de Moyse & de Pharaon, en faveurdes croyans.

    Pharaon s'enorgueillissoit sur le trne d'Egypte.Il avoit divis son peuple en deux parties.Devenu tyran, il en affoiblissoit une, en faisantprir les enfans mles, & en ne laissant vivre queles filles.

    Nous voulions combler de biens ceux quitoient opprims, les lever? & leur donner unhrita" e.

    Nousvoulions leur affurer une habitation surla terre, & dployer aux yeux de Pharaon yd'Haman , & de leurs armes, les prodiges qu'ilsredoutoient.

    (I) T. S. M. Voyez ce que nous avons dit ci-dessusau sujet de ces caractres.

  • 150 LE CORAN.Nous dmes la mre (1) de Moyse: allaite

    ton fils, & si tu trembles pour ses jours, dpose-lesur le nil. Necrains rien. Ne t'afflige point. Nousle rendrons tes vux, & nous l'tablironsProphte.

    La famille de Pharaon recueillit celui qui devoittre un jour son ennemi, & lui causer des chagrinsamers, parce que Pharaon, Haman, & leurs sol-dats, toient prvaricateurs.

    Que cet enfant foit le plaisir de nos yeux, dit laReine d'Egypte. Ne le mettez point mort. Peut-tre qu'un jour il nous fera avantageux de l'avoiraccueilli. Nous l'adopterons pour fiU..Ils ignoroientl'avenir.

    La mre de Moyse alarme fut prte trahir

    (1) La mre de Moyse l'allaita pendant trois mois.Craignant ensuite pour ses jours, elle l'enferma dansun coffre enduit de poix, fait en forme de berceau,& le dposa sur le Nil. Maracc.

    La tradition du pays porte que le berceau de Moyses'arrta devant le Mekias, ancien chteau bti lapointe d'une isle situe entre le vieux Caire, & Giza.Cet difice tombe en ruine. On n'y voit de bien con-serv qu'un bassin carr, creus la profondeur duNil, avec lequel il communique par un canal. Dumilieu de ce bassinrelve une colonne de marbre quifert marquer les divers accroissemens du fleuve.Aussitt qu'il commence crotre, des crieurs publicsvont soir & matin consulter la colonne, & procla-mentdansles rues du grand Caire la hauteur journalirede l'eau. Lorsqu'elle est un certain priode, on faitde grandes rjouissances, on coupe les digues, & leNil arrose les campagnes. Le mot mekias signifie me-sure d'eau.

  • LE CO R AN. 151

    K. iv

    son fils; mais nous mmes un lien sur son cur, afin

    Qu'elle ft fidle.Elle ordonna la sur de Moyse de suivre

    l'enfant. Elle l'observoit de loin afin qu'on ne s'en

    appert pas.Fidle notre dfense, l'enfant refusa le lait des

    nourrices trangres. Voulez-vous, dit sa sur,que je vous enseigne une famille 011il fera nourri,& lev avec foin ?

    Nous le rendmes sa mre , afin de scher sespleurs, de calmer ses inquitudes, & afin qu'elleconnt que les promesses de Dieu font vritables.

    Lorsqu'il, eut atteint l'ge marqu, nous lui don-nmesla sagesse & la science ; c'est ains que nousrcompensons la vertu.

    Un jour qu'il entroit dans la ville, pendant letemps o les citoyens reposent, il apperut deuxhommes qui se battoient 3 l'un Hbreux, & l'autreEgyptien. Le premier lui demanda du secours con-tre ion adversaire. Moyse le frappa, & le mit morf. Voil, dit-il, une uvre de Satan, l'ennemi,le fduteur du genre humain.

    Seigneur, s'cria-t-il , j'ai commis un crime ,daigne me pardonner. Dieu lui pardonna parcequ'il est indulgent & misricordieux.

    Seigneur, puisque ta misricorde m'a fait grce tje ne ferai jamais du parti des impies.

    Le matin il marchoit en tremblant dans la ville.Il observoit avec inquitude, quand i'Lraite qu'ilavoit fauv la veille, l'appella une fcond fois Son secours. Tu es un sditieux, lui dit Moyse.

    Il voulut cependant repousser par la force cenouvel ennemi. As-tu dessein de me faire prouver

  • 1 , LE C OR AN.le fort de celui que tu mis hier mort, lui crial'Egyptien ? N'couteras-tu que ta violence? As-tudonc renonc la vertu ?

    Un homme accouru de l'extrmit de la ville,lui dit: Moyse ! les grands assembls dlibrentpour te faire mourir. Drobe-toi par la fuite, &fuis cet avis salutaire.

    Il s'enfuit, tremblant d'tre dcouvert, & iladressa cette prire au Ciel: Seigneur, dlivre-moides mains des mchans.

    Sorti de la ville (I), il tourna sespas vers Madian,& dit: Seigneur, guide-moi dans le bon chemin.

    Arriv la fontaine de Madian , il trouva lesbergers occups abreuver leurs troupeaux.

    Il apperut deux surs qui se tenoient l'cart.Que faites-vous ici, leur demanda-t-il ? Nous atten-dons, rpondirent-elles, le dpart des pasteurs,pour abreuver nos troupeaux. Nous avons pourpre (2) un Cheikh respectable.

    (1) Moyse partit de Memphis, capitale de l'Egypte ,& demeura huit jours dans son voyage. Comme ilignoroit le chemin, un Ange fut son conducteur.Gelaleddin.Il ne reste aucunes traces de Memphis. Les villes

    du Grand Caire & de Boulac auront t bties deses dbris. Si l'on creufoit dans les monceaux de fablequi s'lvent aux environs du vieux Caire, on trou-veroit peut-tre des monumens qui fixeroient la posi-tion de cette anciennecapitale de l'Egypte. Thebes,&. Alexandrie ont Iaiff des ruines qui attestent ell-core leur ancienne magnificence; mais Memphis subi le fort de plusieurs autres villes fameuses , elle9 disparu entirement de la face de la terre.

    (2) Le mot hkh signifie vieillard; mais comme

  • LE C OR AN. 153Moyse leur puisa de l'eau, & s'tant cart

    fous l'ombrage, il s'cria: Seigneur, mon curfoupiroit aprs le bien que tu viens de m'offrir.

    Une des surs revint lui, marchant avec d-cence , & lui dit: mon pre te demande. Il veutte rcompenser du service que tu nous as rendu.Moyse (1) raconta son histoire au vieillard qui luidit: ne crains rien, tu es chapp des mains desmchans.

    0 mon pre! dit une des fillesde Jetro: prendscet homme ton service. Il est robuste &: fidle;il fera le meilleur de tes domestiques.

    les vieillards avoient anciennement toute l'autorit, Beque les Arabes ont conferv les murs antiques, ils sefervent encore de ce mot pour dligner leurs chefs.(1) Lorsque Moyse arriva la demeure de Jetro ,

    que les Arabes nomment Cbath, il trouva le dnerprt. Asss-toi & mange avec nous, lui dit le vieil-lard. Je n'accepte point ton offre, lui rpondit Moyse,comme le prix du service que j'ai rendu tes filles.Il est une loi inviolable dans ma famille: on faitJe bien sans en recevoir de rcompense. Et moi,rpliqua Jetro, j'ai pour coutume (& ce fut cellede mes pres) de bien accueillir mes htes, & de lesnourrir. Gelaleddin.L'hospitalit est encore en honneur parmi lesTurcs. Si un tranger se prsente l'heure du repas,on le fait asseoir, &il est trait comme les autres.

    On ne lui demande point d'o il vient, o il va, cequ'il est ; questions accablantes pour les malheureux.C'est un homme qui se prsente l'heure du repas,on le reoit comme s'il toit de la famille, & on letraite avec la mme bont. Aussi ne voit-on pointde Mahomtan deshonorer l'humanit, en expofanrau milieu des chemins 5c des rues, sa misre sessemblables,

  • 154 LLe G O a A Jetro dit Moyse : je te donnerai une de

    mes filles en mariage, condition que tu me ser-viras pendant huit ans. Il dpendra de toi de resterdeux ans de plus. S'il plat Dieu tu n'prouverasde ma part qu'humanit & justice.

    J'accepte votre proportion, rpondit Moyse;mais l'accord aura lieu pourvu que j'accomplisseun des termes. Qu'aucun de nous ne foit trans-gresseur, & que Dieu soit le garant de notrealliance.

    Le temps fix tant (I) accompli, Moyse partitavec sa famille, & ayant apperu du feu prs duMont Sina,ildit : attendez ici. Je vais reconnotrece feu. Peut-tre que je vous apporterai du boisenflamm pour vous chauffer.

    Lorsqu'il s'en fut approch, une voix sortie dumilieu d'un buisson,prs de la rive droite du tor-rent qui coule dans la valle bnite, lui cria: Moyse,je fuis le Dieu souverain des mondes.

    Jette ta baguette. Il la vit aussi-tt change enserpent ramper sur la terre. Il s'enfuit prcipitam-ment. 0 Moyse ? Retourne sur tes pas. Calme tafrayeur. Tu es en sret.

    Mets ta main dans ton fein, elle deviendrablanche sans aucun mal. Retire-la sans crainte. Tu

    (I) Lorsque Moyse fut sur le point de quitterJetro , le vieillard ordonna sa fille de lui donnerla baguette avec laquelle il cartoit les btes frocesde son troupeau; c'toit la verge des Prophtes. Elletoit faite de myrthe du ParadisTerrestre. Adaml'avoit possde le premier. Moyse la reut des mainsde son pouse , avec la (cpce de Jetro. Gelaleddin.

  • LE C O R A N. 155opreras ces deux prodiges devant Pharaon & les

    grands de son empire. Ils sont prvaricateurs.Seigneur , dit Moyse, j'ai tu un Egyptien;j'apprhende qu'on ne me mette mort.

    Mon frre Aaron est plus loqunt que moi.Commande-lui de m'accompagner. Qu'il meserved'appui. Qu'il atteste la vrit de mes paroles. Jecrains qu'on ne me traite d'imposteur.

    Aaron fera ton soutien, ajoua le Seigneur. Nousvous donnerons une puissanceinsigne. Les Egyp-tiens ne pouront galer vos prodiges. Vous, & ceuxqui vous suivront, ferez vainqueurs.

    Moyse dvoila aux Egyptiens notre doctrineSublime. Tout cela n'est que mensonge, s'crirent-ils: la tradition de nos pres ne nous offre rien desemblable.

    1 Mon Dieu connot, dit Moyse, ceux que la foiclaire, & qui auront le Paradis pour recompense.Certainement la flicit ne fera point le partage desmchans.

    Seigneurs, dit Pharaon ses Courtisans , je nepense pas que vous ayez d'autre Dieu que moi.Haman, prpare des briques, & qu'on btisse unetour (I) leve, afin que je monte vers le Dieu de

    (I) Les Auteurs Arabes racontent des sables sansnombre au sujet de cette tour. Cinquante milleouvriers y travailloient chaque jour. Lorsqu'elle futtrs-leve, Pharaon monta sur le sommet, & lanacontre le Ciel un trait qui retomba couvert de fang.Le Roi se glorisioit d'avoir tu le Dieu de Moyse ;mais Gabriel d'un coup d'aile renversa l'difice quicrsa une partie de son arme. Zamchafcar.

  • 156 La Coran.

    Moyse, quoique cet homme me semble un impos-teur.

    Le Roi& ses troupes, livrs l'orgueil, oubli-rent la justice, &pensrent qu'ils ne ressusciteroientpoint.

    Nous faismes Pharaon & son arme , & nousles prcipitmes dans les eaux. Vois quelle est lafin des impies.

    Chefs des rprouvs, ils appelleront leurs sem-blables au feu de l'enfer. Ilsseront sans protecteurau jour de la rfiirrcion.

    Frapps de maldiction dans ce monde, au jourdernierils feront couverts d'opprobre.

    Aprs avoir dtruit les premiers peuples, nousdonnmes Moyse le Pentateuque, pour rappelersur la terre le souvenir du Seigneur. Ce livreest le gage des grces clestes, & la .lumire deshommes.

    Tu n'tois pas avec Moyse , sur le ct occi-dental de la montagne, lorsque nous le charge-mes de nos ordres. Tu ne fus point au nombredes tmoins.

    Depuis Moyse,plusieurs gnrations se font fuo-cedes. Nous les avons laisses longtemps sur laterre. Tu n'as point habit parmi les Madianites ,pour leur annoncer nos commandemens ; maisnous t'avons lu Prophte.

    Tu n'tois pas sur le penchant du Mont Sina

    lorsque nous appelmes Moyse; mais la misri-corde divine t'a choisi pour prcher un peuple,

    qui il n'toit point encorevenu d'Aptre, afin

    qu'il ouvre les yeux la lumire.Lorsqu'ils ressentoient la punition de leurs

  • LE CORAN. 157

    pchs, ne disoient-ils pas: Seigneur, nous as-tu

    envoy un Prophte, pour que nous suivions tudoarine, & que nous embrassions la foi ?

    Aprs que nous leur avons eu envoy un Aptrevritable , ils se font cris: qu'il faffe clater lamme puissance que Moyse, & nous croirons.N'ont-ils pas ni ses miracles, quand ils ont dit:le Pentateuque & le Coran font deux livres de

    mensonges qui se prtent un secours mutuel; nousles rejettons galement ?

    Dis-leur : si vous tes vridiques, apportez unlivre divin, o la vraie religion foit mieux tablieque dans le Pentateuque & dans le Coran, & je lesuivrai aussi-tt.

    S'ils gardent le silence , apprends qu'ils suiventleurs dsirs drgls. Quoi de plus aveugle qued'errer au gr de ses passions loin de la lumiredivine! car Dieu n'claire point les mchans.

    Nous leur avons fait entendre la parole de lafoi, afin de les tirer de leur garement.

    Ceux qui nous donnmes les critures, croientau Coran.

    Ils s'crient, lorsqu'on leur explique sa doctrine :Nous croyons qu'il est la vrit de Dieu; avantsa venue nous tions Musulmans. (I)

    Ils recevront une double rcompense, parcequ'ils ont souffert avec patience, qu'ils ont rendule bien pour le mal, & vers dans le fein de l'in-,digent une portion des richesses que nous leuravions dparties.

    (I) C'est--dire consacrsau culte d'un seul Dieu.

  • 158 - -LE

    - C O R A N.

    Lorsqu'ils entendent les railleries des mchans ,ils s'en loignent, & ils disent: nous avons pournous nos uvres. Vous rendrez compte des vtres.La paix foit avec vous. Nous n'aspirons point l'amiti de ceux qu'aveugle l'ignorance.

    Les hommes ne feront point clairs au gr detes dsirs. Dieu illumine ceux qu'il veut, & con-not celui qui marche dans les voies du salut.

    Ils ont dit: si nous embrassons ta croyance,nous ferons chasss de notre pays. Ne leur avons-nous pas affur un asile o nous rassemblons desbiens de toute espce pour leur subsistance? Maisla plpart font dans l'aveuglement.

    Combien nous avons dtruit de cits abandon-nes la volupt &: la dbauche! Le plus grandnombre de ces villes n'ont plus t habites, &nous en conservons l'hritage.

    Dieu n'a point renvers d'empire avant d'avoirenvoy dans la capitale, un Prophte prcher sescommandemens; &; les villes dont les habitanstoient impies, ont t les feules dtruites.

    Les richesses qui vous ont t dispenses, vousprocurent les plaisirs & les agrmens de la vie. Lesjouissances du Ciel font bien plus dlicieuses. Nele concevez-vous pas?

    Le juste qui possdera la flicit que nous luiavons promise aura-t-il un fort semblable aumortel qui a joui de tous les charmes de la viemondaine, & qui au jour de la rsurrection ferarprouv?

    Lorsqu'on appellera l'idoltre, pn lui deman-dera : o font les Dieux que tu galois l'Eternel ?

  • Le C O R A 1,5911Ceux dont la condamnation est prononce (1) ,

    diront: Seigneur, nous l'avons sduit, comme nousle fmes nous-mmes. Nous ne sommes point cou-

    pables du culte qu'il nous a rendu. Rien ne pou-voit le porter nous adorer.

    On ajotera : apple tes divinits. Il les invo-quera inutilement. Elles garderont le silence, & ilverra les tourmens qu'il et vits, s'il avoit suivila vraie religion.

    Dieu lui demandera : qu'as-tu rpondu mesMinistres ?

    La rponse mourra sur ses lvres, & il resterainterdit.

    Celui que le repentir aura ramen la foi & la vertu, peut encore esprer le bonheur.

    Ton Dieu cre & lit ceux qu'il veut. Leursidoles n'ont point le pouvoir du choix. Louange l'Eternel! Anathme aux faux Dieux?

    Ton Dieu connot & les replis de leurs curs& ce que leur bouche profre.

    Il est le Dieu unique. Un tribut de louanges luiest d dans ce monde & dans l'autre. Il est le jugesuprme. Tous les hommes parotront devant solttribunal.

    Que vous en semble? si Dieu prolongeoit les,tnbres de la nuit jusqu'au jour de la rsurrection ,quel autre que lui pourroit vous rendre la lumire?Ne comprendrez-vous point ?

    Que vous en semble ? Si Dieu prolongeoit laclart du jour , jusqu'au jour de la rsurrec-tion, quel autre que lui pourroit vous ramener les

    (I) Les Dmons.

  • 160 Le C O R N.fombres de la nuit, pour servir votre repos ?N'ouvrirez-vous point les yeux?

    Dieu plein de bont a tabli la huit & le jour fl'une pour le repos, l'autre pour le travail, afinque vous lui rendiez des actions de grces.

    Un jour nous citerons les idoltres notre tri-bunal,& nous leur demanderons: o font les Dieuxque vous assocez ma puissance.

    Nous ferons parotre un tmoin de chaque na-tion , & nous leur dirons: o font vos preuves ?Ils connotront que la vrit procde du Trs-Haut, & leurs divinits chimriques disparotront.

    Caron un des Isralites s'toit abandonn l'or-gueil. Nouslui avions dparti des richesses immen-ses. Plusieurs hommes robustes auroient eu peine porter les clefs qui les tenoient enfermes. Nete livre point aux excs de la joie, lui dirent lesHbreux; Dieu hait la joie insolente.( Efforce-toi d'acqurir avec les biens que tu pos-sdes, le fiour ternel. N'oublie pas la portiondont tu as t favoris dans ce monde. Sois bien-faisant, comme Dieu l'a t envers toi. Ne fouille

    pas la terre de tes crimes. Dieu hait les corrup-teurs.

    Mes trsors, rpondit Caron, font le prix de- ma science. Ignoroit-il que Dieu a extermin des

    peuples puissans & nombreux? mais les sclratsne feront point interrogs sur leurs forfaits.

    Caron s'avanoit vers le peuple avec pompe.Ceux pour qui la vie mondaine a des charmesdisoient: plt Dieu que nous fussions aussi riches

    que Caron! il possde une fortune immense.Malheur vous, disoient ceux que la science

    clairoit i

  • LE CoHAN. 16.

    TomeII, L

    clairoit ! La rcompense que Dieu prpare au

    croyantvertueux est bien prfrable. Elle n'est des-

    tinee qu' ceux qui souffriront avec patience.Nous ouvrmes la terre. Caron (I) &son palais

    furent engloutis. Le nombre de ses esclaves ne putle dfendre contre le bras du Tout-Puissant, & iln'eut point de vengeur.

    Ceux qui la veille envioient son fort, s'cri-rent le matin: Dieu dispense ou retire ses faveurs son gr. Si sa misricorde ne veilloit sur nous,la terre nous et ensevelis dans ses abymes. Lesmchans ne jouiront point de la flicit.

    Le Palais de la vie future fera le prix de ceux

    qui fuient l'orgueil & le crime. La fin est pour les

    justes.Celui qui aura pratiqu la vertu, recevra une

    rcompense magnifique, & les sclrats subirontdes peines proportionnes leurs crimes.

    (I) Caron ou Cor, le plus riche & le plus beau desenfans d'Isral, avoit fait btir un palais magnifique.Il avoir form un parti parmi les Hbreux, & son-

    geoit devenir leur chef. Il gagna prix d'or une

    femme qui devoit dclarer publiquement que Moyseavoit eu commerce avec elle. Un jour que le Pro- phte faisoit un discours au peuple, & qu'il pronon-oit la peine de mort contre l'adultre, Caron seleva & lui dit: si tu tois toi-mme coupable de cecrime, quelle devroit tre ta punition? La mort,rpondit Moyse. Aussitt on fit parotre la femmeaposte ; mais loin de calomnier l'innocence, elledcouvrit le complot. Moyse l'instant s'cria: terre engloutis les sclrats, 3c la terre les engloutit.Ismalebn Ali, au chapitre de Caron.

  • 16i Lit Co-P, As. ,;Celui qui t'a enseign le Coran , oprera ton

    retour dsir(I), Dieu connot ceux qui suivent lalumire, & ceux qui marchent dans les tnbres.

    Tu n'efprois pas recevoir le Coran; c'est unefaveur du Ciel. Ne prte point d'appui aux infi-dles.

    Qu'ils ne t'cartent jamais des prceptes divins,aprs les grces que tu as reues. Apple les hom-mes Dieu, & fuis l'idoltrie.

    N'invoque qu'un Dieu. Il est seul. Tout priradevant sa face. Il est le juge suprme. Vous com-parotrez devant son tribunal.

    - (I) C'est--dire son entre la Mecque, d'o ilavoit t oblig de fuir pour sauver ses jours.

  • LE CORAN. 16

    Lij

    C H A P I T RE XXIX.

    L' A R A I G N E.L'A R A I G N E.

    Donn la Mecque, compos de

  • ."64 L E C O R A N

    gres, rfiflez leurs instances. Vous parotre.devant mon Tribunal, &je dvoilerai vos aion%

    Les croyans qui auront fait le bien feront in-troduits dans L'assemble des justes.

    Il en est qui disent : nous croyons en Dieu, &lorsqu'ils font opprims pour la foi, ils redoutentautant leurs souffrances que les peines de l'enfer.Le Ciel se dclare-t-il en faveur des fidles, ilss'crient : nous sommes de votre parti. L'Eternelignore-t-il donc ce qui est cach dans le cur deses cratures ?

    Il connot parfaitement les croyans & les impies.Les incrdules ont dit aux fidles: suivez notre

    hine , & nous nous chargeons de vos pchs..Ils ne sauroient se charger des offense d'autrui, &ils mentent.

    -;

    Ils ne porteront que le fardeau de leurs iniquits,&au jour du jugement, on leur demandera compte,de leurs mensonges. 1

    Nous choismes No pour prcher ses sembla-bles. Il demeura parmi eux neuf cent cinquanteans (I) , ensuite le dluge submergea les impies.

    Nous sauvmes No & ceux qui toient aveclui dans l'Arche. Elle servira d'exemple la

    postrit.Abraham dit au peuple: servez le Seigneur.

    Craignez-le. Son culte fera pour vous une source

    d'avantages. Si vous saviez!

    (I) Le cours entier de la vie de No fut de millecinquante ans. Il en avoit quarante lorsque Dieu luicommanda de prcher. Samissiondura jusqu'au dluge,c'est--dire neuf cent cinquante ans. il en vcut encoresoixante aprs. Gelaleddin,Zamchafcar.

  • LE CORAN, t6S

    Liij

    Vous adorez des idoles. Vous servez le men-

    songe. Vos divinits ne sauroient vous procurer au-cun bien. Cherchez auprs de Dieu ceux dontvous avez besoin. Devenez ses adorateurs. Ren-dez-lui des actions de grces. Vous retournerez lui.

    Si vous niezla vrit de ma mission les nationsqui vous ont prcds, ont ainsi trait leurs Pro-phtes; mais un Aptre n'est charg que de pr-cher la vrit.

    N'ont-ils pas vu comment Dieu produit unecrature ? C'est ainsi qu'il la ressuscitera. Ce pro-dige est facile sa puissance.

    Parcourez la terre. Contemplez tous les tresque Dieu a crs. Il en fera sortir d'autres dunant, parce que rien ne limite sa puissance.

    Il exerce son gr sa justice ou sa misricorde.Vous retournerez tous lui.

    Vous ne pouvez suspendre son bras vengeur,sur la terre, ni dans les Cieux. Vous n'avez con-tre Dieu ni appui ni dfenseur..

    Ceux qui nient l'islamisme,. 8c la rsurrection ;dsespreront de ma misricorde, & subiront larigueur des tourmens.

    Mettons Abraham mort, faisons le expirerdans les flammes, dirent les idoltres. Dieu l'endlivra, & son salut fut pour les croyans, ungage de la protection divine.

    Vous avez prodigu. leur dit-il, votre encens& votre amour des dieux impuissans; au jourde la rsurrection une partie de vous mconnotral'autre, & la chargera de maldictions. Votre r-

  • 166 LE CORAN.

    ceptacle fera l'enfer, & vous n'aurez point dedfenseur.

    Loth embrassa la croyance d'Abraham. J'aban-donne, dit-il, mes concitoyens, pour m'appro-cher de Dieu, parce qu'il est puissant & fage.

    Nous donnmes Abraham, Isaac & Jacob,& leurs descendans, la prophtie & les critures.Nous le rcompensmes ds ce monde; dansl'autre il aura sa place parmi les justes.

    Loth rptoit aux habitans de Sodme: vousfouillerez-vous d'un crime inconnu avant vous surla terre ?

    Aurez-vous commerce avec des hommes? Les

    attaquerez-vous dans les chemins? Commettrez -vous mutuellement une action infme? Les habi-tans de Sodme rpondirent : fais tomber la ven-

    geance du Ciel sur nos ttes, si tes menaces fontvritables.

    Seigneur, s'cria Loth : aide-moi contre unpeuple corrompu !

    Les Ministres de nos vengeances, tant arrivschez Abraham, lui annoncrent une heureusenouvelle, & lui dirent qu'ils alloient exterminerles habitans de Sodme livrs l'infamie.

    Loth habite au milieu d'eux, leur reprsentaAbraham. Nous le savons, rpondirent les Anges;Nous le sauverons avec sa famille; mais sa femmerestera avec les coupables.

    Lorsqu'ils furent arrivs chez Loth, il s'affligeasur leur fort, & dplora son impuissance. Calmetes craintes &: ton chagrin, lui dirent-ils : noussommes venus te dlivrer avec ta famille. Ta

  • L E C O R A N. 1671 ,i.,

    L iv

    femme feule fera enveloppe dans le malheurgnral.

    Nous allonsfaire tomber sur cette ville les flauxdu Ciel, cause de ses abominations.

    Nous avons laiss subsister les ruines de Sod-me, monument frappant pour ceux qui pensent.

    Chab, l'Aptre des Madianites, leur dit: 6mes frres! Servez le Seigneur; croyez la rsur-rection , & n'oubliez pas la justice.

    Ils accusrent Chab d'imposture. Un tremble-ment de terre les fit prir, & on les trouva lematin tendus dans leurs maisons, la face contreterre.

    Aod, Themod ne font plus. Les ruines de leurscits attestent notre vengeance. Le Tentateur leurcouvrit le vice de fleurs. Il les carta du droit che-,min, malgr leur pntration.

    Caron, Pharaon, Haman ont disparu de laterre. Moyse leur montra des miracles. Ils s'aban-donnrent a l'orgueil, & ils ne purent viter noschtimens.

    Tous ont prouv les traits de notre vengeance.Un vent imptueux renversa les uns; une voixterrible fit disparotre les autres; ceux-ci furentengloutis dans la terre; ceux-l ensevelis dans leseaux. Le Ciel ne les punit point injustement. Ilsse perdirent eux-mmes.

    Ceux qui mettent leur appui dans les idoles,ressemblent l'araigne qui se construit un dificefragile, qu'un souffle dtruit. S'ils rflchissoient !

    Dieu fait qui ils adressent leurs hommages ,parce qu'il est puissant & fage.

  • W69 L E C OR A X;Nous proposons ces exemples aux hommes.

    Les fages seuls en ont l'intelligence.Dieu a cr le Ciel & la terre. La vrit pr-

    sida son ouvrage. Les fidles y reconnoissent sapuissance.

    Lis la doctrine du Coran qui t'a t rvl.Fais la prire. Elle carte de l'impuret & de l'in-justice. Le souvenir de Dieu est le premier desbiens. Il connot vos actions.

    Ne disputez avec les Juifs & les Chrtiens;qu'en termes honntes & modrs. Confondez ceuxd'entr'eux qui font impies, Dites: nous croyonsau livre qui nous a t envoy, & vos cri-tures; notre Dieu & le vtre ne font qu'un; noussommes Musulmans.

    Nous avons fait defcendie le Coran du Ciel.Ceux qui ont reu la loi crite croient en lui. Leplus grand nombre des habitans de la Mecqueont la mme croyance. L'infidle seul rejette saclohine.

    Avant le Coran, tu n'avois lu aucun livre. Iln'est point crit de ta main ; autrement ceux quis'efforcent de l'anantir douteroient de sa vrit.

    Des lignes frappans le caractrisent. Ils fontgravs dans le cur de ceux qni ont la sagesse.Les mchans seuls en nient l'vidence.

    Ils ne veulent, disent-ils, y ajouter foi, quelorsqu'ils y feront autoriss par des miracles. R-ponds-leur: les miracles font dans les mains deDieu, je ne suis charg que de la prdication.

    Ne suffit-il pas que' nous t'ayons envoy leCoran, pour leur expliquer sa doctrine ? Il eu:le

  • LE C O R A N. 169

    gage des grces clestes, & le guide des croyans.Dis: le tmoignage de Dieu me suffit contre

    vous. vIl fait ce que le Ciel & la terre renferment.

    Ceux qui croient en de vains simulacres, &qui nient l'islamisme, priront.

    Ils te dfient de hter l'effet de tes menaces.Si l'instant de la vengeance n'toit marqu, ilsauroient dj t punis; mais elle les surprendraau moment o ils ne s'y attendront pas.

    Ils te dfient de hter leur chtiment; maisl'enfer environne les infidles.

    Un jour les flaux clestes les envelopperontde toutes parts, & on leur dira: gotez le prixde vos uvres.

    0 croyans! qui tes mes serviteurs, la terreest d'une vaste tendue; adorez-moi.

    Tous les hommes subiront la mort, & ils res-susciteront.

    Ceux qui auront profess l'islamisme & exercla bienfaisance, habiteront ternellement le jardinde dlices o coulent des fleuves. Gloire la r-compense de ceux qui auront travaill !

    De ceux qui, ayant mis leur confiance dansle Seigneur, auront souffert avec persvrance.

    Combien d'animaux ne prparent point leurnourriture! Dieu les nourrit ainsi que vous; il fait& entend tout.

    Demandez-leur qui a cr le Ciel & la terre,qui a fait servir leurs besoins le soleil & la lune;ils repondent: c'etf Dieu. Pourquoi se livrent-ilsdonc au mensonge ?

  • 170 LE CORAN.Dieu tend, & resserre ses bienfaits son gr-

    Sa science embrasse tout l'univers.Demandez-leur qui fait descendre du Ciel la

    pluie pour fconder la terre strile; ils rpondent :c'est Dieu. Louange au Trs-Haut ! La plupartne le connoissent pas.

    La vie du monde n'est qu'un jeu frivole. Lesjour ternel est la vraie vie. S'ils le savoient !

    Lorsque le vaisseau les porte sur la mer, ils invo-quent le Seigneur, & lui montrent une soi sincre.A peine les avons-nous ramens au port, qu'ilsadorent de fausses divinits.

    C'est ainsi qu'ils payent d'ingratitude nos bien-faits signals. Ils verront.

    Ne voient-ils pas que nous leur avons donnun afile assur, tandis qu'on enlve les hommes

    qui font autour d'eux? Croiront-ils donc au men-

    songe? Nieront-ils les grces du Seigneur ?Quoi de plus criminel que de blasphmer contre

    Dieu, de nier la vrit qu'on a connue? L'enfern'est-il donc pas la demeure des impies ?

    Nous conduirons au sentier du salut ceux quicombattront pour la foi. Dieu est avec les bien-faisans.

  • L E C OR AN. 1711

    CHAPITRE XXX.

    LES GRECS.

    Donn la Mecque, compos de 60 versets.

    Au nom de Dieu clment & miflricordieux.

    A. L. M. LES Grecs ont t vaincus.Ils ont t dfaits sur la frontire (1). Ils rache-

    teront leur dfaite par la victoire ,Dans l'espace de dix annes(2), Dieu rgle le

    (1) Les deux armes se rencontrrent dans la Mso.potamie , o elles livrrent combat. Zamdascar.

    Les Grecs qui toient Chrtiens furent vaincus parles Perses qui adoroient des idoles. Les Idoltres dela Mecque se rjouirent de leur dfaite, & direntaux croyans : nous triompherons de vous, comme lesPerfes ont triomph des Grecs. Gelaleddin.(2) Cette prdiction s'tant accomplie 3 les Maho-mtans en tirrent de grands argumens pour prouver

    que Mahomet toit Prophte; mais il est ais devoir combien font futiles des raisonnemens appuyessur une prophtie aussi vague, & qu'un homme quiconnoissoit l'tat de l'empire des Grecs, le de cell ides Perfes, pouvoit faire coup sr.

    i

  • 171 LE CORAN.fort des combats. Le jour o ils triompherontfera un jour de joie pour les fidles.

    Ils devront leurs succs au bras du Trs-Hautqui protge ceux qu'il veut. Il est puissant &fage.

    Dieu l'a promis. Il ne retracte point ses pro-messes; mais la plupart l'ignorent.

    Enivrs des plaisirs terrefires , les hommes ou-blient la vie future.

    Ignorent-ils que le Ciel, la terre, & tout ce quiexiste dans l'espace, font l'ouvrage vritable deDieu, & qu'il a fix le terme de leur dure? Ce-pendant la plupart nient la rsurrection.

    N'ont-ils pas parcouru la terre? N'ont-ils pasvu quel a t le fort des anciens peuples? Pluspuissans qu'eux, ils y ont laiss des monumensde leur grandeur. Ils l'ont habite plus long-temps.Des Prophtes leur prchrent la vrit. Dieune les traita point injustement. Ils se perdirenteux-mmes.

    Livrs l'impit, ils nioient la religion divine;ils infultoient sa saintet par leurs railleries; &ils ont pri.

    Dieu a cr l'homme. Il le ressuscitera, & tefera parotre devant son tribunal.

    Le jour o le temps s'arrtera, les mchans

    dsesprs garderont le silence.Ils ne feront point secourus par leurs divinits ,

    &ils les mconnotront.Le jour o le temps s'arrtera, sera l'instant

    de la sparation.Les croyans qui ont exerc la bienfaisance ha.-

    biteront des prairies couvertes de fleurs.

  • LE CORAN. 173Les infidles qui auront ni l'Islamisme 8c la

    rsurrection , feront destins aux tourmens.Publiez les louanges du Seigneur le soir & le

    matin.On le loue dans les Cieux & sur la terre, au

    coucher du soleil, & midi.Il fait jaillir la vie du fein de la mort, & la

    mort du fein de la vie. Il fait clore au fein dela terre strile les germes de la fcondit. C'estainsi que vous sortirez de vos tombeaux.

    Les hommes crs de boue, & leur dispersionsur la terre, font l'ouvrage de ses mains, & attes-tent sa puissance.

    La cration de vos femmes, formes de votresang, afin que vous habitiez avec elles, l'amour,la pit qu'il a mis dans vos curs, annoncent sabienfaisance ceux qui rflchissent.

    La formation des Cieux & de la terre, la di-versit de vos langues, & de vos couleurs, fontpour l'univers un monument de sa puissance.Votre repos pendant la nuit, & dans le jour ,vos efforts pour vous procurer l'abondance, fontdes signes de sa bont pour ceux qui entendent.

    La foudre qu'il fait briller vos yeux au milieudevos craintes, &de votre esprance, la pluie qu'ilverse des nuages, pour fconder la terre strile ,annoncent sa grandeur ceux qui comprennent.

    La stabilit des Cieux & de la terre, est sonouvrage. A sa voix vous vous hterez de sortirde vos tombeaux.

    Les Cieux & la terre forment son domaine.L'univers lui obit.

  • 174 LE C O R A N.Il a form toutes les cratures. Il ranimera

    leurs cendres. Ce prodige lui est facile. Il est leTrs-Haut au Ciel, & sur la terre. La sagesse &la domination font ses attributs.

    Il vous propose des exemples tirs de vous-mmes. Vos esclaves sont-ils vos gaux? Parta-gez-vous avec eux vos richesses? Avez-vous poureux le respect que vous avez pour vous mmes?C'est ainsi que nous expliquons, notre dodrine ceux qui ont l'intelligence.

    Les mchans n'ont d'autre loi que leurs pas-sions. Qui peut clairer ceux que Dieu gare? Ilsn'auront point de dfenseur. v

    Ouvre ton cur l'islamisme ; il est l'ouvragede Dieu qui a cr les hommes pour l'embrasser;il est le culte saint & ternel; mais la plupartfont plongs dans l'ignorance.

    Elve ton front vers le Seigneur. Nourris sacrainte dans ton ame. Fais la prire, & fuisl'idoltrie.c De toutes les sectes qui couvrent la terre,aucune. n'est mcontente de sa croyance.

    Lorsque la verge du malheur frappe les hom-mes, ils lvent vers Dieu leur voix suppliante ; peine ont-ils prouv les effets de sa misricorde,que le plus grand nombre d'entr'eux retournentoffrir de l'encens-aux idoles.

    Nos bienfaits ne fervent qu' hter leur ingra-titude. Jouissez pervers. Bientt vous saurez.

    Leur avons-nous envoy un livre divin sur le-

    quel ils puissent tablir l'idoltrie ?Combls de nos faveurs, ils se livrent aux excs

  • LE C OR AN. 175de la joie; punis de leurs crimes ils s'abandonnentau dsespoir.

    Ne voient-ils pas que Dieu dispense ou retireses dons son gr, afin de donner aux fidlesdes marques de sa puissance ?Acquittez-vous des devoirs sacrs envers vosproches. Soyez bienfaisans envers les pauvres &les voyageurs. '0 vous! qui dsirez les rcom-penses du Seigneur, ces avions ont un mrite ses yeux.

    L'usure, par laquelle l'homme veut augmenterses richesses, ne produira rien auprs de Dieu.L'aumne que vous faites dans l'espoir de mritersa prsence, multipliera au centuple.

    Dieu vous a tirs du nant. Il vous nourrit. Ilvous enverra la mort, & vous fera ressusciter.Vos divinits peuvent-elles oprer le moindre deces prodiges? Louange au Tout-Puissant ! Ana-thme aux idoles !

    Les crimes des hommes ont attir les flauxqui ont ravag la terre & les mers. Nous leuravons fait prouver une partie de nos chtimens,afin qu'ils reviennent nous.

    Dis: parcourez la terre. Voyez quel fut le fortde ceux qui vous ont prcds. La plupart toientidoltres.

    Embrasse l'islamisme avant le jour de la spa-ration, avant ce jour dont on ne pourra diffrerl'accomplissement.

    L'incrdule fera charg du poids de son infid-lit, & le juste recevra le prix de ses bonnesoeuvres.

  • 176 L E C O R A N.Dieu comblera de biens les croyans vertueux.

    Les infidles ne recueilleront que sa haine.Les vents qu'il envoie vous presager une pluie

    fortune, les vaisseaux qui sendent les ondes sa voix, pour vous procurer l'abondance, & vousrendre reconnoiffans, font des signes de sa puis-sance.

    Avant toi nous envoymes des messagers dela foi prcher la vrit aux peuples. Les sclratsfurent punis. Notre justice devoit cet exempleaux fidles.

    C'est l'Eternel qui dchane les vents, qui agiteles nuages, qui les tend dans les airs, & de leurfein entrouvert fait couler son gr la pluie surles campagnes. Ceux qui la reoivent se rjouissent.

    Avantqu'elle tombt, ils toient desesprs.Arrtez vos regards sur les traces de la misri-

    corde divine. Voyez comme il fait clore au feinde la terre strile les germes de la fcondit; c'estainsi qu'il fera revivre les morts. Rien ne bornesa puinance..

    Aprs ces bienfaits, si nous envoyons un ventqui brle les moissons , ils deviennent ingrats.

    Veux-tu faire entendre tes prdications auxsourds & aux muets, ils s'en retournent prcipi-tamment.

    Tu ne saurois tirer l'aveugle de ses tnbres.Les fidles seuls couteront ta doctrine.

    "Dieu vous fait natre foibles , ensuite il vousdonne la force, que fuit la vieillesse couronnede cheveux blancs. Il cre ce qu'il veut. Lascience & la puissance font ses attributs.

    Le

  • LE CORAN. 177

    TomtII. M

    - Le jour o le temps s'arrtera, les mchans

    jurerontQu'ils ne font demeurs qu'une heure dans le

    tombeau; c'est ainsi qu'ils mentoient auparavant.Les croyans clairs par la grce rpondront :

    vous y tes rests le tem ps marqu dans le livredivin; vous y tes rests jusqu'au jour de la r-surrection. Le voil ce jour; mais vous avez vcudans l'aveuglement.

    Leurs excuses feront vaines; leur soumissionfera sans fruit.

    Le Coran offre aux hommes des exemplesmultiplis; mais la vue d'un miracle, l'incr-dule s'crieroit : c'est une imposture.

    C'est ainsi que Dieu scelle le cur de ceuxqu'aveugle l'ignorance.

    Souffre avec patience. La promesse de Dieuest infaillible. Que ceux dont la toi est chance-lante, ne t'inspirent pas leur lgret.

  • 17 LEe 0 R A H.

    CHAPITRE XXXI.

    L O C M A N.

    Donn la Mecque ) compos de 34 ",erfets_-

    rAu nom de Dieu clment & misricordieux.

    A. L. M. CES caractres dsignent le livredu fage.

    Il est le gage des faveurs divines, & la lumiredes bienfaisans ;

    De ceux qui, fidles la prire, font l'au-mne, & croient la vie future:

    Ils marchent au flambeau de la foi. La flicitfera leur partage.

    Il est des hommes qui, se jouant de la religion,achetent des histoires frivoles , propres sduireleurs semblables, & les dtourner du droitchemin. Une peine ignominieuse fera leur rcom-

    pense.Lis-leur un verset du Coran , ils dtournent

    orgueilleusement la tte, comme s'ils n'enten-doient pas, semblables celui qui aurcit un poidsdans les oreilles; mais annonce-leur un tourment

    douloureux.

  • LE CORAN. 170

    Mij

    Les croyans qui auront pratiqu la vertu, lia.biteront les jardins de dlices.

    Ils y demeureront ternellement. La promessede Dieu est vritable. Il est puissant & fage.

    Il a cr les Cieux sans colonnes visibles. Il apos sur la terre de hautes montagnes pour l'af-fermir. Il a rpandu sur se surface toutes lesespces d'animaux. Il fait descendre la pluie desCieux pour faire clore les germes des plantes.

    Voil sa cration. Montrez-moi ce que vosidoles ont tir du nant. Les mchans font plon-gs dans les tnbres.

    Nous donnmes la sagesse Locman, & nouslui dmes: rends grces Dieu. Celui qui chritla reconnoissance en a le mrite pour lui. L'ingratl'est en pure perte, Le Trs-Haut est riche, 6csa louange est en lui-mme.

    Locman (I) exhortant son fils, lui dit: mon

    (I) La plupatt des Auteurs Arabes s'accordent dire que Locman fut berger, qu'il toit noir & avoitde grosss lvres. Le Ciel lui avoit donn l'lo-quence en partage, & ses prceptes portoient aveceux la persuasion. Ils prtent Locman les rponsesingnieuses que l'on attribue Esope, & nous lepeignent fous les mmes traits. Si l'on ajoute cescaractres de ressemblance , celle qui se trouveentre leurs ouvrages, on fera port croire queces deux hommes font le mme. En effet les fablesd'Esope ne paroissent tre qu'une copie de celles deLocman. De l'Arabe elles ont t traduites en Grec,puis en latin, & ensuite en Franois. Comme chaqueTraducteur a ajout l'original, des fables de LOll

  • 180 L I! COR. A N\fils! ne donne point d'gal Dieu. L'idoltrie estle plus grand des crimes.

    Nous avons prescrit l'homme des devoirssacrs envers les auteurs de ses jours. Il a t portavec des peines multiplies dans le fein d'unemre. Il a t allait pendant deux ans. Mortels asoyez reconnoiffans de nos bienfaits, soyez bienfaisans envers vos pres. Je fuis le terme de touteschoses.

    S'ils vouloient te forcer me donner un gal,ne leur obis pas. Sois leur compagnie dans cemonde. Rends-leur ce que tu dois la nature, &:fuis le sentier de celui qui s'est converti moi.Vous parotrez devant mon tribunal, & je vousmontrerai vos uvres.

    0 mon fils! ce qui n'auroit que le poids d'ungrain de moutarde, ft-il cach dans l'antre d'unrocher, au Ciel ou sur la terre, fera produit parles mains de Dieu, parce que rien n'chappe sapntration.

    0 mon fils! fais la prire. Commande la jus-tice. Empchel'iniquit. Souffre patiemment les

    propre fond, & conformes au gnie de sa nation,c'est en rapprochant les quatre fabulifles que l'envoit la nuance du caractre des peuples o ils ontvcu. Dans l'Arabe la vrit simple & nue parle auxhommes. Les Grecs lui ont ajout quelques ornemens ;les Latins lui ont prt la finesse, & les Franois lagait.

    Dieu offrit Locman la sa?:efe ou le don de pro-phtie. Il choisit la sagesse, Zamchascar.

  • LE CORAN. 1S

    Miij

    maux qui t'arrivent. ils font une fuite des dcretsternels.

    Ne dtourn point orgueilleusement tes regardsdes hommes. Ne marche point avec faste sur laterre. Dieu hait le superbe & le glorieux.

    Sois modeste dans ta conduite. Abaisse le sonde ta voix; la plus dsagrable de toutes est cellede l'ne.

    Ne voyez-vous pas que Dieu a fournis votreusage tout ce qui est dans les Cieux & sur la terre?Il vous a combls de dons multiplis; cependantcombien diiputent de Dieu, sans tre clairs duflambeau de la science, & sans l'autorit d'aucunlivre qui fasse loi.

    Lorsqu'on les prese d'embrasser la religion quepieu a envoye du Ciel, ils rpondent : nous.suivons le culte de nos pres. Le suivroient-ils,si Satan les appelloit au feu de l'enfer ?

    Celui qui a livr son cur l'islamisme & la vertu, a saisi une colonne inbranlable. Il estappuy sur Dieu, le terme de toutes choses.

    Que leur incrdulit ne t'assige point. Ils re-viendront nous, & nous leur montrerons leursuvres. Dieu connot le fond des curs.

    Ils expieront, au milieu des supplices, quelquesmomens couls dans les plaisirs.

    Demande-leur qui a cr le Ciel & la terre?ils rpondent : c'est Dieu. Dis: louange l'Eter-nel ! la plupart d'entr'eux ne le connoissentpas.

    Il possde le domaine des Cieux & de la terre yil est riche, & sa louange est en lui-mme.

  • iSl LE C O R A N.

    Quand tous les arbres feroient des plumes ;

    quandsept ocans runis rouleroient des flots

    d'encre, ils ne suffiroient pas pour dcrire lesmerveilles du Trs-Haut; parce qu'il est puissant& sage.

    Dieu a cr tout le genre humain ( I ) dansun seul homme. La rsurrection universelle nelui coutera pas davantage. Il entend & observetout.

    Ne voyez-vous pas qu'il fait succder la nuitau jour, & le jour la nuit? Il fait servir votreusage le soleil & la lune. Tous les astres parcourentla route qu'il leur a trace. Aucune de vos actionsn'chappe sa connoissance.

    Ces merveilles s'oprent, parce qu'il est la v-rit. Les Dieux que vous invoquez font chim-riques. Lui seul est le Dieu grand, le Dieu su-

    prme.Ne voyez-vous pas le vaisseau fendre les on-

    des? Sa misricorde le fait voguer, afin de vousdonner des signes de sa puissance, signes frappanspour celui qui souffre & qui est reconnoissnt.

    Lorsque les flots couvrent le navire, commedes montagnes tnbreuses, les mariniers invo-

    quent le nom de Dieu; ils lui montrent une foisinc re. A peine les avons-nous fauvs & con-duits au port, que le plus grand nombre flotte

    ( I) Dieu pronona le axot KIJUnfois fait, & legenre humain fat cr. Il le ressuscitera en pronon-ant le mme mot. Gelaledlin,

  • LE CORAN. iS*

    M w

    dans le doute; maisl'ingrat & l'impie nient seulsnos faveurs clatantes.

    Mortels, craignez le Seigneur, craignez le jouri& le pre ne satisfera point pour le fils, ni lefils pour le pre.

    Les promesses de Dieu font vritables. Que lescharmes de la vie mondaine ne vous sduisent

    pas; que le tentateur ne vous dtourne pasde la

    religion sainte.Dieu s'est rserv la connoissance de l'heure.

    Il fait tomber la pluie. Il fait ce qui est cach dansle fein de la mre, & l'homme ignore ce qui luiarrivera demain, dans quelle terre il mourra. Maisrien n'chappe la pntration de Dieu.

  • J 4 LEe O Il Aic.

    CHAPITRE XXXII.

    L' ADORATION.

    Donn la Mecque, compos de 30 versets.

    Au nom de Dieu clment & misrcordieux.

    A. L. M. LE Souverain de l'univers a faitdescendre le Coran du Ciel. Ce livre ne doit laisseraucun doute.

    Diront-ils qu'il est l'ouvrage de Mahomet? Lavrit ternelle te l'a envoy pour prcher laparole de la soi un peuple qui avoit pointencore eu d'Aptre , & pour l'clairer de sonflambeau.

    Dieu cra le Ciel, la terre t l'immensit del'espace dans six jours; ensuit il s'assit sur sontrne. Vous ne pouvez avoir d'autre patron,III'" L.d'autre protecteur que lui. Ne rflchirez-vousdonc pas ?

    Il gouverne tous les tres crs depuis les Cieuxjusqu' la terre. Les hommes feront rassemblsdevant lui au jour du jugement, dont la durefera de mille ans.

    Tout est dvoil ses yeux. Il perce dans l'om-

  • LE CORAli.185

    bre du mystre. Il est le Dieu puissant &: misri-cordieux.

    Il a perfectionn toutes ses cratures. Il corn..

    mena l'homme de boe.Il composa sa rproduction de fang congel, &

    d'eau.Il accomplit son ouvrage, en lui soufflant une

    portion de son esprit. Il vous a donnl'ouie, lavue & une ame sensible. Combien peu d'hommesreconnoissent ces bienfaits ?

    Lorsque la terre couvrira nos cendres, disentles incrdules, ferons-nous ranims de nouveau ?

    Ils nient le jugement universel.Rponds-leur : l'ange de la mort qui veille

    sur vos dmarches, tranchera le fil de vos jours,& vous reparotrez devant Dieu.

    Quel spectacle lorsque les mchans , profiernsdevant l'Eternel, s'crieront : Seigneur, nousavons vu & entendu; laisse-nous retourner sur laterre, pour faire le bien; nous croyons ferme-ment.

    Nous pouvions clairer tous les hommes; maisil faut que cet arrt de Dieu s'accomplisse : jeremplirai l'enfer de Dmons & d'hommes raf-sembls.

    Expiez au milieu des tourmens l'oubli de cejour. Je vous oublie. Des peines ternelles vonttre le fruit de vos forfaits.

    Les vrais croyans ne se livrent point l'or-gueil. Au rcit des merveilles du Seigneur, ils seprosternent, l'adorent, & publient ses louanges.

    Il se lvent de leur couche pour invoquer ion

  • ISS L E CORAN;

    nom, au milieu de la crainte & de l'esprance.Ils versent dans le fein de l'indigent une partiedes biens que nous leur avons dispenss.

    L'homme ignore combien son il fera enchant la vue des rcompenses qu'auront mrites sesvertus.

    Le fidle feroit-il trait comme l'impie? Ilsprouveront un fort diffrent.

    Le croyant qui aura exerc la bienfaisance ,aura pour afile le jardin de dlices. Ce sjourfortun fera le prix de ses uvres.

    Les sclrats auront pour rceptacle les brasiersde l'enfer. Ils y feront sans cesse repousss, avecces mots: subissez le tourment du feu que voustraitiez de fable.

    Avant qu'ils y soient prcipits, nous leur en-verrons des peines lgres, pour les ramener nous.

    Quoi de plus coupable que celui qui s'loignede la religion aprs qu'on la lui a prche ?Nous nous vengerons des impies.

    Nous donnmes le Pentateuque Moyse. C'est sa lumire que doit marcher le peuple Hbreu.Ne doute pas de rencontrer au Ciel le conducteurdes Isralites.

    Nous leur avons accord des Pontifes, pourles conduire suivant nos ordres, aprsqu'ils au-ront souffert avec confiance & qu'ils auront em-brass notre religion.

    Dieujugera leurs diffcrens au jcur de la rfur-

    rectionIgnorent-ils combien nous avons extermin de

  • LE C O R AN. 181

    peuples avant eux? Ils foulentleurs cendres aux

    pieds: exemple terrible! N'ouvriront-ils pointles

    yeux?Ne voient-ils pas que nous conduisonsl'eau a

    travers leurs campagnes striles, pour faire crotre

    les moissons & les plantes dont ils se nourrissenteux & leurs troupeaux? Ne le comprennent-ils

    pas ?Quand viendra le jugement, demandent-ils?

    Parle, si la vrit t'claire.

    Rponds-leur : dans ce jour, ilfera inutile aux

    infidles e croire. On ne recevra plus leurre-

    pentir.Eloigne-toi d'eux. Attends. Ils attendent.

  • ist LE O R A FC

    CHAPITRE XXXIII.

    LES CONJURS.

    Donn la Mecque, compos de 73 versets.

    AIL nom de Dieu clfnent & misricordieux.

    o Prophte! crains le Seigneur, & ne fuis pasles dsirs des infidles & des impies. Dieu e sa-vant & sage.

    Aucune de vos actions n'chappe sa con-noissance. Obis ses rvlations.

    Mets ta confiance en lui. Sa protection est un

    bouclier puissant.Dieu n'a pas donn deux curs l'homme. Il

    n'a pas accord vos pouses les droits de vos

    mres, ni vos fils adoptifs (1) ceux de vos en-sans. Ces mots, ne font que dans votre bouche.La parole de Dieu est la vrit. Elle conduit auchemin du salut.

    - (1) Mahomet ayant pous Zainab que Zad,son

    fils adoptif avoit rpudie, les Juifs & les impiesblmrent cette alliance. Dieu les reprend dans ce

    chapitre en leur dclarant que ces mariagesfont

    permis, & qu'un fils adoptif n'a pasles droits d'un

    proprefils. Gelaleddin

  • LE C OR AN. 189Rendez vos fils adoptifs leurs pres. Cette

    action est quitable aux yeux de Dieu. Si vousne connoissez pas les auteurs de leurs jours, quela religion vous les fasse chrir comme vos frres,comme vos proches. Une erreur involontaire quivous carteront du prcepte, ne vous rendra pointcoupables. Vous le ferez si votre cur y participe.Le Seigneur est indulgent & misricordieux.

    Le Prophte aime les croyans plus qu'ils nes'aiment eux-mmes. Ses femmes font leurs mres.Ses parens feront plus honorablement cits dansle livre de Dieu, que les fidles, que ceux quicombattent pour la foi; mais tout le bien quevous ferez vos proches y fera crit.

    L'alliance que nous avons contracte avec lesProphtes (1), avec toi, avec No, Abraham,Moyse, & Jsus fils de Marie, doit tre invio-lable.

    Dieu demandera aux justes compte de leurjustice. Il a prpar aux infidles des peinesterribles.

    0 fidles! rappelez-vous les faveurs du Ciel.Une arme ennemie fondoit sur vous (2); nous

    (1) Lorsque Dieu tira la postrit d'Adam de sesreins, il contracta une alliance avec tous les Pro-phtes venir.-

    (2) La cinquime anne de l'Hgire, dix milleCoreshites auxquels se joignirent plusieurs TribusArabes, vinrent assiger Mahomet dans Mdine.Les fidles chanceloient dans la foi. Le Prophte lessoutint par son courage. Aprs vingt jours d'effortsinutiles, les ennemis ayantvu leurs tentes renaverses

  • igt L E C O R A N.dchanmes contr'elle un vent imptueux, sedes milices invisibles. Dieu observoit vos d-marc hes.

    Envelopps par les ennemis, vous dtourniez,vos regards consterns. Vos curs en proie auxplus vives alarmes, formoient de Dieu des pensesdiffrentes.

    Les fidles furent tents, & prouvrent deviolentes agitations.

    par les vents terribles du Sud-Est, furent obligsde lever le sige. ( Voyez Vie de Mahomet.)Mahomet fit envisager aux croyans cet vnement

    comme une faveur du Ciel , & parut leurs yeuxdisposer des lmens.Dans l'Arabie & l'Egypte, le vent de Sud-Est com-

    mence souffler aux approches du printems. On lenommekhamsin qJJi signifie cinquante, parce qu'il sefait sentir diffrentes reprises dans l'espace de cin-quante jours. C'est un vent imptueux qui porteordinairement avec lui des tourbillons d'une poussirebrlante. Au mois de Mai 1779j'tois Alexandrie.L'air toit pur & serein. Le thermomtre depuis plu-sieurs jours se tenoit vingt-trois dgrs, chaleurtempre du climat. Le vent de Sud-Est commena souffler & dans un instant le thermomtre monta trente-trois dgrs. Un nuage universel form d'unfable fin & brlant enveloppa le Ciel. Le soleil nejettoit plus qu'une lumire ple & obscure. Cettepoussire enflamme que le vent rouloit en tourbil-lons, pntroit dans tous les appartemens. II falloirtenir son mouchoir la bouche pour ne la pas ref-pirer. On rapporta la ville plusieurs personnesque l'on trouva tousses dans les fables. Le ther-momtre monta jusqu' trente-six dgres oc le nuagede f;.t>'e se dissipa aprs avoir dur environ troisheures; mais la chaleur continua jusqu'au lendemain.

  • LE C O R A N. 191- Les impies & ceux dont le cur est gangren,

    disoient: Dieu & le Prophte ne nous ont annoncque des mensonges.

    Enfans de Medine, s'crioient-ils, il n'est pointici d'asile pour vous. Retournez sur vos pas. A cesmots une partie des croyans dirent au Prophte :permets-nous de nous retirer; nos maisons sontsans dfenseurs. Elles ne l'toient pas; mais ils vou-loient viter le combat.

    Si dans cet instant l'ennemi se ft approch deMedine, & leur et propos un schisme , ils l'au-roient accept; mais ils n'y auroient pas demeurlongtemps.

    Ils avoient promis Dieu qu'ils ne prendroientpoint la fuite, & il leur demandera compte deleurs sermens.

    Dis-leur: la fuite vous fera inutile. Vous avezicru vous drober la mort, en vitant le combat;vous jouirez peu de votre lchet.

    Qui pourra s'opposer Dieu foit qu'il veuillevous punir ou vous faire grce? Hors lui vous netrouverez ni appui ni protecteur.- Dieu connot ceux qui arrtent les croyans, &qui les engagent suivre leur parti. Il en est peuqui marchent fous l'tendard de la foi.

    Ils font jaloux de votre bonheur. Au fein desalarmes vous les voyez tourner leurs regards versle Prophte, & rouler les yeux comme celui qu'en-vironnent les ombres de la mort. A peine la craintes'est-elle dissipe, qu'anims par l'envie, ils vousdchirent de leurs langues acres. Ils n'ont pointla, foi. Dieu anantira leurs uvres. Cela est facile la puissance.

  • 192 L E C O R A N.Les conjurs se croyoient invincibles. S'ils re-

    viennent, ils se mleront avec les Arabes du d-fert. Ils s'informent de vos dmarches. Quand ilsseroient de votre parti, peu d'entr'eux fuivroientvos drapeaux. r -

    Le Prophte vient d'ogrir un exemple admi-rable (1) celui qui espre en Dieu, qui attend lejour de la rsurrection , & qui craint le Seigneur.

    A la vue des conjurs , les fidles s'crirent :voil ce que Dieu & son Aptre nous avoientannonc ; leurs promesses font vritables. La pr-sence des ennemis redoubla leur foi & leur conf..tance.

    Plusieurs des croyans accomplirent le pacte fait la face du Ciel ; plusieurs, arrivrent au terme deleurs jours; beaucoup d'autres l'attendent, &n'ontpoint viol leur ferment.,,ov ;(t

    Dieu rcompensera ceux qui ont t fidles leur pacte. Il punira les parjures, ou leur fera grcek son gf-".il est indulgent & gii fri icordiieux. )

    Il a rejette les tratres chargs de sa colre. Ilsn'ont obtenu aucun avantage. L'appui de son brasa suffi aux fidles pendant le combat. Il est fort &

    ..ant.': ,:) ,.iL jIl a forc les Juifs qui avaient secouru les idor*

    ltres, descendre de leur citadelle. Il a jettel' pouvante dans leurs mes. Vousen avez tu. une

    partie, &. vous avez menles autres en captivitIl vous a donn pour hritage, leurs terres, leurs

    o .*"!>r>

    ( 1 ) Cet exemple est le courage & la constanceavec lesquels il soutint les assauts des ennemis.

    maisons,

  • LE C O R A N. 19

    TomeII. N

    maisons, leurs richesses. Vous possdez un payso vous n'aviez point encore port vos pas, Lapuissance de Dieu est infinie.

    0 Prophte! dis tes femmes: voulez-vousjouir des plaisirs brillans de la vie ? Venez: jecomblerai vos vux, & je vous rpudierai hono-rablement.

    Mais si Dieu, son Aptre, & le sjour ternelfont l'objet de vos dsirs, une rcompense glo-rieuse fera le prix de vos vertus.

    Epouses du Prophte, si quelqu'une de vous sefouille d'un crime, elle subira un chtiment plusrigoureux. Cetre vengeance est facile Dieu.

    Mais celle qui dvoue au Seigneur & son Mi-nistre, aura pratiqu la vertu, recevra une rcom-pense magnifique, & occupera une place hono-rable.

    Epouses du Prophte, vous tes distingues desautres femmes. Si vous avez la crainte du Seigneur,bannissez de votre langage les mollesses de l'amour.Que celui dont le cur est bless n'ose esprer.Rpondez avec une noble fermet.Restez au fein de vos maisons. Ne vous parezpoint, comme aux jours de l'idoltrie. Faites laprire & l'aumne, Obissez Dieu & son Mi-nistre. Il veut carter le vice de vos curs. Voustes de la famille du Prophte. Purifiez-vous avecsoin.

    Gardez le souvenir de la doctrine divine, qu'onvous lit dans vos maisons. Dieu a l'il ouvert surses cratures.

    Les croyans, les fidles des deux sexes qui ontla pit, la justice, la patience, l'humilit, qui

  • 194 Lit Co il A t;sont l'aumne, qui observent le jene, & qui viventdans la continence, pntrs du souvenir du Sei-gneur , chris du Ciel, recevront le prix glorieuxde leurs vertus.

    Lorsque Dieu & son Ministre ont port une loi *le fidle ne doit plus douter. Celui qui est rebell e Dieu & au Prophte, est dans une erreur vi-dente.

    Lorsque tu dis celui que Dieu avoit enrichide ses grces, que tu avois combl de biens, gardeton pouse & crains le Seigneur; tu cachois danston cur un amour que le Ciel alloit manifester ;tu apprhendois les discours des hommes, & c'estDieu qu'il faut craindre. Zad rpudia son pou-se (I).Nous t'avons li avec elle, afin que les fi-dles ayent la libert d'poufer les femmes deleurs fils adoptifs, aprs leur rpudiation. Le pr-cepte divin doit avoir son excution.

    Le Prophte n'est point coupable d'avoir usd'un droit autoris par le Ciel, conformment auxloix divines tablies avant lui. Les prceptes duSeigneur font quitables.

    Les Ministres que Dieu chargea de ses volonts,le craignoient, & n'avoient point d'autre crainte.Son approbation leur suffisoit.

    Mahomet n'est le pre d'aucun de vous. Il estl'envoy de Dieu, & le sceau des Prophtes, (2)La science de Dieu est infinie.

    ( 1) voyez Vie de Mahomet , cinquime anne del'Hgire. -(2 Les Musulmans regardent Mahomet comme le

    [cfa, des Prophte, Khaterri EI/Zabin.Ils disent qu'il

  • LE COR A N. t 9t

    Nij

    0 croyans ! ayez toujours prsente la pense du

    Seigneur. Louez-le le matin & le foir.Il est plein de bont pour vous. Les Anges le

    prient de vous tirer des tnbres, & de vous con-duire dans le droit chemin. Il est misricordieuxpour les fidles.

    Ils se salueront au jour de la rsurrection , & sesouhaiteront la paix. Dieu leur a prpar une r-compense clatante.

    0 Prophte! nous t'avons envoy pour tretmoin, &: pour annoncer nos promesses & nosmenaces.

    Tu appelleras les hommes Dieu. Tu feras lalumire qui les clairera.

    Annonce aux croyans les trsors de la libralitdivine.

    N'obis ni aux infidles, ni aux impies. Ne leurnuis point. Mets ta confiance en Dieu. Sa protec-tion ed un sr afil^.

    0 croyans ! si vous rpudiez une femme fidleavant d'avoir eu commerce avec elle, ne la retenezpoint au-del du terme prescrit. Donnez-lui ceque la loi ordonne, & la renvoyez avec honneur.

    0 Prophte! il t'est permis d'pouser les femmesque tu auras dotes, les captives que Dieu a faittomber entre tes mains, les filles de tes oncles, &:de tes tantes qui ont pris la fuite avec toi, & toutefemme fidle qui te livrera son cur. C'est un pri-vilge que nous t'accordons.

    est venu confirmer la missionde ceux qui l'ont pr-cd & qu'il n'en est point paru depuis lui.

  • 196 LE CORAN.Nous connoissons les loix du mariage que nous

    avons tablies pour les croyans. Ne crains pointd'tre coupable en usant de tes droits. Dieu estindulgent & misricordieux.

    Tu peux au gr de tes dsirs accorder,ou refusertes embrassemens tes femmes. Il t'est permis derecevoir dans ta couche, celle que tu en avoisrejette, afin de ramener la joie dans un cur orgnoit la tristesse. Ta volont fera leur loi. Elless'y conformeront. Dieu connot le fond de votreme. Il est savant & vigilant.

    Tu n'ajouteras point au nombre (1) aluetde tes pouses; tu ne pourras les changer contred'autres dont la beaut t'auroit frapp; mais la fr-

    quentation de tes femmes esclaves t'est toujourspermise. Dieu observe tout.

    0 croyans ! N'entrez point, sans permission,dans la maison du Prophte , except lorsqu'ilvous invite sa table. Rendez-vous y lorsque vous

    y tes appels. Sortez sparment aprs le repas,&ne prolongez point vos entretiens; vous l'offen-seriez. Il rougiroit de vous le dire: mais Dieu ne

    rougir point de la vrit. Si vous avez quelquedemande faire ses femmes, faites-la traversun voile; c'est ainsi que vos curs & les leurs seconserveront dans la puret. Evitez de blesser leMinistre du Seigneur. N'pousez jamais les femmesavec qui il aura eu commerce. Ce feroit un crimeaux yeux de l'Eternel.

    L'action que vous produisez au grand jour, celle

    (l) Mahomet avoit alors neuf femmes.

  • L E C O R AN. 197

    3Niiy

    que vous ensevelissez dans l'ombre, font galementdvoiles ses yeux. o

    Vos pouses peuvent se dcouvrir devant leurspres, leurs enfans, leurs neveux, leurs femmes,leurs esclaves. Craignez le Seigneur. Il est le t-moin de toutes vos actions.

    Dieu & les Anges font propices au Prophte.Croyans, adressez pour lui vos vux au Seigneur.Invoquez pour lui la paix.Ceux qui offenferont Dieu & son envoy r

    maudits dans ce monde & dans l'autre , ferontdvous des peines ignominieuses.

    Quiconque blessera injustement la rputationdes fidles, fera coupable d'un mensonge & d'uncrime.

    O Prophte! prescris tes pouses, tes filles,& aux femmes des croyans, d'abaisser un voilesur leur visage. Il fera la marque de leur vertu, &un frein contre les discours du public. Dieu est in-dulgent & misricordieux.

    Si les impies , les hommes corrompus, & lessditieux ne se corrigent,nous t'armerons contr'eux,& Medine les verra bientt disparotre.

    La maldiction les accompagnera par-tout, &par-tout o ils feront arrts on les mettra mort.

    Tel est l'Arrt du Ciel prononc contre leurssemblables. Ses Arrts font immuables.

    Ils te demanderont quand viendra le jour dujugement. Rponds: Dieu s'en est rserv la con-noissance. Il veut te laisser ignorer si sa venue estprochaine.

    Il a maudit les infidles, & leur a promis le feu.

  • 198 L E COR. AN.Ils y demeureront ternellement, sans interce 6

    seur, & sans secours. *Le jour o ils tourneront leurs regards sur les

    flammes, ils s'crieront: sasse le Ciel 'que nouseussions obi Dieu, &: au Prophte!

    Seigneur, nous avons suivi nos princes & noschefs, &. ils nous ont carts du droit chemin.

    Seigneur, redouble l'horreur de leurs supplices;accable-les de ta maldiction.

    O croyans ! ne ressemblez pas ceux qui offen-srent Moyse. Dieu le lava de leur calomnie, &lui donna une place distingue dans le Ciel.

    0 croyans! Craignez le Seigneur. Que la vritprside vos discours.

    Dieu accordera un mrite vos actions, & ex-piera vos fautes. Celui qui fuit Dieu & ion Minis-tre jouira de la flicit suprme. -

    Nous avons propos la foi au Ciel, la terre,aux montagnes: ils n'ont otf la recevoir. Ils trem-bloient de porter ce saint fardeau. L'homme l'areu, & il est devenu injuste &. insens.

    Dieu punira les impies & les idoltres. Il par-donnera aux fidles, parce qu'il est clment & mi-sricordieux.

  • LE C o r k vi 199

    Niv

    CHAPITRE XXXIV.

    S A B A (1).

    Donn la Mecque, compos de 54 versets.

    Au nom de Dieu clment & misricordieux.

    LOUANGE Dieu! Le domaine du Ciel & de laterre lui appartient. Louange Dieu dans la viefuture! Il est fage &clair.

    Il fait ce qui entre dans le sein de la terre,& cequi en fort, ce qui descend du Ciel, & ce qui ymonte. Il est clment & misricordieux.

    Les incrdules ont dit: l'heure ne viendra point.Rponds-leur: j'en atteste l'Eternel, celui qui con-not les secrets viendra vous demander compte.L'atme n'chappera point sa pntration. Lesmoindres choses comme les plus grandes, font cri-tes dans le livre de l'vidence.

    Les croyans qui auront fait le bien, chris duCiel, jouiront de ses faveurs les plus clatantes.

    L'impie qui se fera efforc d'abolir le culte duSeigneur, fera la proie des plus cruels supplices.

    ( 1) Saba est le nom d'une contre de l'ArabieHeureuse. C'est de-l que Balcaise vint trouverSalomon.

  • 200 LE C O R A N.Ceux que la science claire, savent que le livre

    qui t'a t envoy du Ciel, est la vrit, qu'ilconduit dans les voies du Dieu dominateur &combl de louanges.

    Vous montrerai-je un homme, dit l'incrduleen se jouant, qui assure que nos corps rduits enpoussire, feront ranims de nouveau ?

    Ou il prte Dieu un mensonge, ou il est in-sens. Mais ceux qui nient la vie future font dansl'gare