Agenda - Le 13 du Mois n°27

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Le magazine indépendant du 13e arrondissement

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SORTIES

Par David EvenMars 2013 — www.le!"dumois.fr

Directeur du Théâtre nouvelle génération de Lyon, le Sarde Nino D’Introna vient ce mois-ci au Théâtre Dunois présenter son Pays des aveugles. Une puissante pièce tout public, inspirée d’un conte de H.G. Wells, dans lequel il est seul sur scène accompagné de lumières aveuglantes et de riffs de guitares.

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Le 13 du Mois# : De quoi parle ce Pays des aveugles#?Nino D’Introna# : C’est l’histoire d’un voyant qui arrive dans un pays légendaire où il n’y a que des non-voyants. Aveugles depuis quinze générations, ils ne savent même plus ce que voir veut dire. L’homme pense donc qu’avec cet avantage il pourra facilement devenir le roi de ce peuple. Mais il n’arrivera jamais à démontrer sa supériorité. Au contraire, les autres le prendront plutôt pour l’idiot du village. Tombé amoureux d’une femme, il aura fi nalement envie de rester. Mais pour cela il devra renoncer à la vue, tel est le dilemme auquel il est confronté.

Pourquoi avoir choisi ce conte de H.G. Wells#?La première fois que j’ai lu cette histoire, c’était en 1978. Depuis, il me hante à tel point que j’en ai réalisé une première adaptation en 1991 puis une nouvelle il y a deux ans, celle qui sera présentée au Théâtre Dunois. J’aime la force de la relativité qui se dégage de ce conte. C’est une magnifi que métaphore sur la relativité du pouvoir et de la connaissance. J’ai donc voulu transmettre cette philosophie et cette atmosphère, sur-tout face à un public de voyant.

À quoi ressemble votre mise en scène#?L’idée directrice est l’évocation, ne pas en donner trop au spectateur pour qu’il puisse lui-même imaginer. C’est pour cela que je joue tous les personnages et qu’il n’y a pas de décor. Comme le texte parle de voyants et de non-voyants, j’ai d’abord

fait beaucoup de recherches sur le son. Je voulais que le spectacle puisse se voir les yeux fermés comme une émission de radio. J’ai donc travaillé sur l’amplifi cation de la voix, les changements de tons de chaque personnage et la musique. Alors que, dans ma version de 1991, la musique était parfois descriptive avec des bruits de ruisseaux par exemple, j’ai cette fois-ci misé sur son pouvoir évocateur. Deux gui-

taristes électriques au son proche de celui de Pink Floyd permettent de faire voyager le spectateur tout en rendant le conte moderne. Visuellement, c’est très sobre et pur avec d’épaisses nappes de lumières blanches qui contrastent avec l’obscurité ambiante. Là encore pas de description, pas de décor mais des évocations.

Est-ce que ça fonctionne auprès du jeune public#? Oui ça marche bien. Pourtant le pari est risqué. Pas de décors, pas de description visuelle ou sonore ce qui n’est pas évident pour des jeunes qui sont constamment entourés d’images, aussi bien dans la rue que sur les magazines qu’ils lisent ou sur Internet. Heureusement, la force de la parole fonctionne encore. Depuis 40 ans que je crée des spectacles, j’ai toujours essayé de les imaginer pour tous les âges. Pour moi le public idéal devrait être composé d’adultes et d’enfants, ce n’est pas incompatible. Ce qu’il faut pour plaire aux jeunes c’est avoir de l’énergie, du rythme même dans les micro-évènements. Le Pays des aveuglesest une pièce synthétique, très rythmée et ça plait aux jeunes. D’ailleurs, lors des rencontres que nous organisons à la fi n des représentations ils me demandent souvent pourquoi je ne mets pas plus d’éléments visuels sur scène. Après réfl exion, ils se rendent comptent qu’ils ont imaginé plein de choses, qu’ils ont effectué un véritable voyage intérieur. Il n’y a que le théâtre qui permet cela.

Le Pays des aveugles, d’après H.G. Wells, mise en scène et jeu de Nino D’Introna. À partir de 9 ans. Au Théâtre Dunois, 7 rue Louise-Weiss, du 20 au 31 mars. Les mercredis à 15h (sauf le 27 mars à 20h), les samedis à 18h et les dimanches à 16h. Renseignements au 01.45.84.72.00. De 6, 50! à 16!.

— Entretien avec Nino D’Introna

!!JE VOULAIS QUE CE SPECTACLEPUISSE SE VOIR LES YEUX FERMÉS!"

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Ewww.le!"dumois.fr — Mars 2013

LE MONDE INTÉRIEUR DES ARTISTES / ART CONTEMPORAIN

UN PETIT SUISSE À DÉCOUVRIR / PHOTOGRAPHIES NOUVEL AN THAÏ SUR LE RING / BOXE

Si la dernière grande exposition temporaire du Mac/Val de Vitry laissait libre cours à l’imagination et à la créativité du

visiteur, avec «!Émoi & moi!», l’art est cette fois-ci l’expression d’une introspection, une sorte d’archéologie personnelle de l’artiste. Cette nouvelle exposition rassemble pas moins de 15 artistes autour d’œuvres très personnelles. L’idée est d’essayer de découvrir comment un artiste rentre au plus profond de lui-même afi n de trouver les ressources de la création. Fantasmes, peurs, angoisses, souvenirs d’enfance des artistes sont ici explorés. Moins ludique que l’exposition précédente, l’ensemble peut paraître assez diffi cile d’accès au premier abord. Le sens des différentes œuvres ne saute pas aux yeux et il faut vraiment prendre le temps de la réfl exion et de la lecture des petites explications - souvent évasives -, disposées

ça et là. Une fois cette petite gymnastique effectuée, vous verrez par exemple d’une toute autre manière les phallus, tubes digestifs et cartes de France dessinés sur le monumental mur du fond. On vous conseille ensuite vivement de vous rendre à l’étage. Là vous risquez d’être séduits par les «! hommes sauvages! » du photographe Charles Fréger. Masques, peaux de bêtes ou végétaux ornent des personnages qu’on croirait mythologiques. Ce défi lé en pleine nature de monstres tout aussi effrayants qu’absurdes est parfaitement maîtrisé. Chaque brin d’herbe semble avoir été placé à bon escient. Le tout est d’une beauté puissante.

«!Émoi & moi!», exposition collective jusqu’au 28 avril et «!Wilder Mann!», de Charles Fréger jusqu’au 26 mai au Mac/Val, musée d’Art contemporain du Val-de-Marne, place de la Libération, 94400 Vitry-sur-Seine. À 5 minutes en bus de la porte de Choisy via le 183 (arrêt musée Mac/Val). Renseignements au 01.43.91.64.20. Du mardi au vendredi de 10h à 18h, les samedis et dimanches de 12h à 19h. De 2,50" à 5", gratuit pour les moins de 26 ans.

Photographe inconnu au bataillon pour qui n’est pas un pro de la discipline, le Suisse Jean-Pascal Imsand mérite pourtant vraiment

le détour. Spécialiste des variations de teintes, amateur du jeu sur les noirs et blancs, on pourrait presque voir du Pierre Soulages, le «!peintre du noir!», dans certains des cent tirages originaux présentés à la Maison de la photo de Gentilly. Comme l’homme était lithographe de formation, les noirs sont intenses, les blancs brillants et le tout sublimé par une gamme infi nie de demies-teintes. Disparu à seulement 34 ans en 1994, le Lausannois a notamment réalisé de nombreux photomontages tous très réussis et étrangement réalistes!: ainsi avec lui un train peut fi ler à travers les fl ots et la mer fl irter avec les plus hauts sommets des Alpes. Portez aussi une attention particulière à son reportage aux côtés des travailleurs saisonniers du rail. Ça sent le labeur et presque la sueur. Côté portraits, le photographe avait une muse, sa compagne Sabina Scullari, sublime. Au fi nal on regrette que l’expo se visite très rapidement, mais pour le prix d’un café n’hésitez pas à franchir le périph’.

«!Jean-Pascal Imsand, photographe!», jusqu’au 12 mai à la Maison de la photographie Robert Doisneau, 1 rue de la Division du général Leclerc, 94250 Gentilly. À dix minutes à pied du 13e et via les bus 57 (arrêt Division Leclerc) et 184 (arrêt Mairie de Gentilly). Les mercredis, vendredis et samedis de 12h à 19h et les dimanches de 14h à 19h. Renseignements au 01.55.01.04.86. De 1" à 2", gratuit pour les moins de 18 ans.

Une fois n’est pas coutume, notre sélection sorties quitte les salles d’expositions des musées et les planches de théâtre pour vous

amener sous les feux des projecteurs de la Halle Carpentier. L’un des plus grands clubs de boxe de Paris, le Cenvint Paris 13, y organise le 5 avril prochain à l’occasion du Nouvel An thaï un important gala de Muay Thai ou boxe thaïe, réunissant la crème de la crème du milieu. La vedette du soir viendra d’ailleurs tout spécialement de Thaïlande. Suriya Prasathinphimai, médaille de bronze aux JO d’Athènes en 2004, qui a depuis régulièrement boxé pour le roi de Thaïlande, s’exécutera ce soir-là devant l’ambassadeur de son pays. Pas mal aussi. Trois autres Thaïs complètent ce plateau prestigieux dans lequel fi gure aussi Cédric Peynaud, boxeur et animateur dans les écoles du 13e. À découvrir dans une Halle Carpentier qui risque de faire le plein malgré des droits d’entrée assez prohibitifs, la faute à des «!soutiens institutionnels et fi nanciers insuffi sants!pour la boxe en Île-de-France », regrette Philippe Magnol, le fondateur du club et organisateur du gala.

«!Le défi thaï », gala de boxe thaïe à la Halle Carpentier le 5 avril 2013, 81 boulevard Massena. De 20" à 50" en prévente Fnac et sur place 30" Tribunes et 60" Ring.

Cédric Peynaud, champion du monde et animateur dans les écoles du 13e.

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Mars 2013 — www.le!"dumois.fr

Les tueurs en série avaient déjà leurs feuilletons télé, ils ont désormais leur

festival. Organisé dans les Voutes des Frigos, au pied de l’imposante et sinistre silhouette (de nuit surtout) des anciens entrepôts frigorifiques, le festival «!Sur la route du crime!» a été pensé par Stéphane Bourgoin. Cet ancien conférencier à l’école de la Gendarmerie nationale est l’un des meilleurs spécialistes des tueurs en série en France, réalisant notamment plus de 70 entretiens avec des serial killers à travers le monde. Au programme, une dizaine de soirées thématiques en l’honneur d’une personnalité de ce milieu, Ed Kemper (le 31 mars) ou Charles Manson (le 28 avril) pour ne citer qu’eux. Mais aussi plusieurs débats, sur les profilers (le 20 avril), le viol (le 11 avril) ou encore les tueurs de masse (le 17 avril). Enfin, les plus curieux auront

droit à deux grandes nuits blanches. Le 12 avril lors de «! Ze night of the very very very very horrible movies », réservée à un public averti, seront projetés quatre films consacrés aux tueurs en série et au «!snuff movie!», genre cinématographique extrême dans lequel certaines scènes de meurtres seraient bien réelles. L’organisation prévient, elle distribuera des sacs vomitifs à l’ensemble des spectateurs. Rien que ça!!Le 27 avril enfi n, lors de la «!Nuit spéciale serial killer!», le buffet dînatoire et le petit déjeuner seront offerts aux motivés qui auront assisté de bout en bout aux 9 heures de documentaires et entretiens. Courage.

«!Sur la route du crime!», du 29 mars au 28 avril dans Les voûtes de Paris, 19 rue des Frigos. Informations et réservations au 01.49.49.07.50. et sur www.h2acom.fr.Pass festival à 40",! pour chaque projection cinéma à 8". Pass soirée à 18" et accès à aux nuits blanches pour 40" (limitée à 150 personnes).

Avec Grand Guignol ne vous attendez pas à assister à un spectacle de marionnettes

pour enfants. Ne vous attendez pas non plus à une pièce de théâtre conventionnel où vous écouterez en silence les acteurs. Au contraire, préparez-vous à être bousculés, à frissonner, sursauter, crier et à rire aussi. Genre à la mode durant le premier tiers du 20e siècle, le théâtre Grand Guignol mettait en scène le crime et la folie pour mieux exorciser les peurs et les angoisses. Plusieurs centaines d’abominables pièces courtes - entre 25 et 55 minutes -, ont ainsi été écrites durant la Belle Époque pour terroriser un public avide de sensations fortes et parler de ces gens, assez nombreux fi nalement, qui pètent un plomb. C’est la généralisation du cinéma qui sonnera le glas de ce théâtre de l’horreur après la Seconde Guerre mondiale. Remis au goût du jour par les metteurs en scène/acteurs Frédéric Jessua et Isabelle Siou dès 2008, le Théâtre 13 vous permet de découvrir trois petites pièces écrites dans les années 20, toutes plus sanguinolentes, explosives et coquines les unes que les autres. Ici le sang gicle, les doigts sont coupés, les cuisses dévoilées. L’idée est de faire réagir le spectateur, de toucher la

corde primitive de la sensibilité de chacun. À la manière des séries télé d’aujourd’hui, le rythme est effréné, les dialogues à couper au scalpel, les rebondissements légion. Toujours sur le fi l du rasoir, entre trash et fou rire, les intrigues, boulevardières dans l’écriture, sont des plus osées!: pas sûr qu’un auteur se risquerait aujourd’hui à parler des tendances pédophiles d’une directrice d’établissement

pour jeunes fi lles… Bienvenue dans un théâtre de l’extrême mais véritablement grand public, réjouissant et surprenant comme un voyage à bord du train fantôme de la Foire du Trône.

Grand Guignol, trois pièces courtes de Maurice Renard, Jean Aragny et Francis Neilson, Olaf et Palau mises en scène par Frédéric Jessua et Isabelle Siou. Au Théâtre 13/Jardin, 103A boulevard Auguste Blanqui, du 19 mars au 28 avril. Les mardis, jeudis et samedis à 19h30, les mercredis et vendredis à 20h30 et les dimanches à 15h30. Renseignements et réservations au 01.45.88.62.22. De 6" à 24".

Que ce soit au Théâtre 13 ou du côté des Frigos, l’hémoglobine sera reine dans le 13e en ce début de printemps. On préfère vous prévenir, c’est réservé aux plus téméraires.

À LA GLOIRE DES TUEURS / FESTIVAL

UN AUTRE GUIGNOL / THÉÂTRE

C’EST HALLOWEEN AU PRINTEMPS

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Ewww.le!"dumois.fr — Mars 2013

TOUTES LES DANSES DU "#e / GYMNASE LE STADIUM

Les Rencontres de danse du 13e présentent le travail chorégraphique de jeunes des quartiers dits sensibles du 13e aux côtés d’artistes professionnels. Les danses présentées sont variées! - africaine, indienne, jazz, hiphop, contemporaine - et permettront à ces danseurs amateurs de se produire pour la première fois sur scène.

«!Les rencontres de danse du 13e!»!au gymnase Le Stadium, 66 avenue d’Ivry, le samedi 30 mars à partir de 19h. Renseignements sur rencontresdanse.onlc.fr. 5" sur place et de 1" à 3,50" en prévente au centre social «!13 pour tous!», 4 place Vénétie.

LES EXPERTSÀ LA BIBLIOTHÈQUE / MÉDIATHÈQUE JEAN!PIERRE MELVILLE

Dans le cadre du prix « Mordus du Polar » ouvert aux enfants entre 12 et 14 ans, la médiathèque Jean-Pierre Melville se transformera quelques heures en scène de crime. L’occasion pour l’association culturelle du 36 Quai des Orfèvres de présenter les nouvelles méthodes de travail et d’investigation de la police scientifi que.

«!Scène de crime!» à la médiathèque Jean-Pierre Melville, 79 rue Nationale, le samedi 6 avril de 17h à 19h. Renseignements au 01.53.82.76.76. Entrée libre.

INSONDABLES PORTRAITS / GALERIE L"AIGUILLAGE

Aventurez-vous au rez-de-chaussée des Frigos dans la petite galerie-resto L’Aiguillage. Là vous pourrez admirer les magnifi ques portraits du peintre Thierry Carrier. Les personnages représentés sont bruts, pleins de vie tout autant qu’ils semblent silencieux, insondables. Qu’il s’agisse d’une femme en décolleté ou d’un homme en costume, c’est a priori à chaque fois lui qu’il peint. À découvrir tout autant que la cuisine du chef.

«! Thierry Carrier, peintre! », à la Galerie L’aiguillage, 19 rue des Frigos, jusqu’au 30 mars. Renseignements au 01.45.84.52.46. Entrée libre.

UN PEU DE PHILO À MIDI / UNIVERSITÉ PARIS DIDEROT

Le célèbre philosophe et sinologue François Jullien organise presque tous les mercredis midi à la BNF une série de cours de philo vulgarisés. Le 3 avril il vous indiquera personnellement comment penser au mieux les droits de l’homme alors que les mercredis précédents il aura été question avec d’autres penseurs de réfl échir aux dialectiques de la pensée (20 mars) ou de savoir si droits de l’homme et démocratie font bon ménage.

Cours méthodiques et populaires de philosophie, tous les mercredis de 12h30 à 14h dans le Petit auditorium de la BNF, quai François Mauriac. Renseignements au 01.57.27.64.36. ou sur www.univ-paris-diderot.fr. Entrée libre.

DES NOUVELLES DES MARTIENS / TÉLÉCOM PARIS TECH

Depuis 1965 de nombreuses sondes automatiques ont survolé Mars, ont été placées en orbite ou se sont posées sur la Planète Rouge. Les connaissances sur ce nouveau monde ont fortement progressé, l’occasion de faire le point avec Alain Souchier, membre fondateur de l’association Planète Mars et l’un des meilleurs spécialistes du sujet.

«!L’exploration de mars!», conférence d’Alain Souchier le 18 mars à 19h30 dans l’amphi Émeraude de l’école Télécom Paris Tech, 46 rue Barrault. Renseignements au 01.45.65.01.80. 5".