ACTUALITÉS · 2015. 10. 5. · tivante, proche de Mad Max 2. La bande-annonce a fait forte...

7

Transcript of ACTUALITÉS · 2015. 10. 5. · tivante, proche de Mad Max 2. La bande-annonce a fait forte...

Page 1: ACTUALITÉS · 2015. 10. 5. · tivante, proche de Mad Max 2. La bande-annonce a fait forte impression avec son esthétique puissante et son côté spectaculaire. Bref, Miller est
Page 2: ACTUALITÉS · 2015. 10. 5. · tivante, proche de Mad Max 2. La bande-annonce a fait forte impression avec son esthétique puissante et son côté spectaculaire. Bref, Miller est

LA COUVERTURE

La Reine Charlize enchante votre Cinémag© Bruno Marchese

WWW.CINEMAFANTASTIQUE.NET

ÉDITEURS

CF ASBLSiège social :

Rue Papleux, 531480 Tubize

N° ENT 826569860DIRECTEURS DE LA PUBLICA-

TION ET REDACTEURS EN CHEFDAMIEN TAYMANS

SAMUËL [email protected]

RÉDACTEURS POUR CE NUMÉROALAN DEPREZ, CHRISTIAN SIMON, DAMIEN

TAYMANS, FRÉDÉRIC PIZZOFERRATO, NICOLAS HAINAUT, NICOLAS ZINQUE, QUENTIN MEIGNANT, SAMUËL TUBEZ, SÉBASTIEN BRUNCLAIR, SÉBAS-

TIEN LECOCQCORRECTEURS

DAMIEN TAYMANS, QUENTIN MEIGNANT, SAMUEL TUBEZ

CONCEPTION GRAPHIQUE, MISE

EN PAGEBRUNO MARCHESE - www.soaf.be

JONATHAN BOUSMAR (34-35) REMERCIEMENTS

DIRK VAN EXTERGEM, FRÉDÉRIC LEGRAND, MARINE MIAJE, SYLVIE VERBEKE, THIBAUT

DOPCHIECRÉDIT PHOTOS

VLAD VDK

Imprimé en BelgiqueChaussée de Renaix, 10 | 7500 Tournai (Belgique)

N°ISSN : 2034-7030

1er semestre 2015

Prochaine parution : octobre 2015

04 C’EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS Edgar et la douze demoiselle

06 ACTUALITÉS Cendrillon...6 These Final Hours...7 Goodnight Mommy...8 Pyramide...9 Ouija...10 Les suites tardives...12

15 (P)REVIEWS

The Duke of Burgundy...15 Monsterz...16 Shrew's Nest...17

18 LA CITÉ DES NUAGES

21 DOSSIER

Les contes défaits

54 ORIENT EXPRESS Roaring Currents

56 NECRONOMICON

60 VIDEODROME

63 THE GIRL NEXT DOOR

64 LE LOUP DERRIÈRE LA BERGERIE Pandora's Mirror

CINEMAG FANTASTIQUEMagazine du cinéma de genre / #7

E d i t o

La chanson agaçante de La Reine des neiges encore dans les esgourdes, le planning des sorties cinoche sous les mirettes (Into the Woods et Cendrillon, rien que pour cette année), les contes de fées nous ont sauté aux yeux comme thème principal de notre dossier géant. Et comme on se doute que notre lectorat se contrefiche comme de ses premières citrouilles d'une analyse psychanalytico-onanique du phénomène litté-raire, nous nous sommes concentrés sur les adaptations cinématographiques de ces contes, balayant d'un revers de main les versions animées par faute de place. Du coup, préparez-vous à une longue descente dans les affres du merveilleux en compagnie d'Alice, Cendrillon et leurs consoeurs au travers d'oeuvres souvent méconnues, parfois zèdardes pour le plus grand plaisir des cinéphages que nous sommes.Au-delà de cette traversée du miroir, nous restons dans le coup et vous proposons un florilège des incontournables de la saison comme le sublime Goodnight Mommy, l'im-pitoyable Shrew's Nest ou l'épique Roaring Currents. Tiens, trois métrages présentés au BIFFF 2015 dont nous vous proposons d'ailleurs un très bel avant-goût. Tournez donc ces pages et vous vous rendrez compte que 2015 sera féérique...

DAMIEN TAYMANS

Page 3: ACTUALITÉS · 2015. 10. 5. · tivante, proche de Mad Max 2. La bande-annonce a fait forte impression avec son esthétique puissante et son côté spectaculaire. Bref, Miller est

ACTUALITÉSPlongée dans les salles obscures

6 CINEMAG FANTASTIQUE / ACTUALITÉS

EN VAIR ET CONTRE TOUS

Rares sont les héroïnes de contes à avoir autant morflé que la petite Cendrillon. Au sein de l'histoire même, la jeune femme doit sans cesse nettoyer et balayer (sans l'air de Zouk Machine) et voit ses proches lui mener la vie dure. Mais au-delà de cette condition déplorable apte à faire frémir n'importe quelle Femen, son récit même, défait au fil des adaptations (voir notre article dans le dossier "Contes défaits"), travesti par quelque modernisation (Pretty Woman où la pantoufle de vair est remplacée par des cuissardes), s'est quelque peu éloigné du sentier jadis tracé par Giambattista Basile, Charles Perrault et les frères Grimm. Tant et si bien que la dernière transposition littérale et lyrique émanait des studios Disney sous la forme d'un dessin animé sorti en 1950 puis décliné en deux séquelles (Cendrillon 2: Une vie de princesse et Le Sortilège de Cendrillon). Il paraissait plus qu'urgent pour les moguls du studio aux grandes oreilles de redorer le diadème de la princesse...

La récente réussite d'Alice au pays des merveilles pousse la compagnie à dépoussiérer les guenilles de Cendrillon d'abord dans Into the Woods, Promenons-nous dans les bois (Anna Kendrick se coltine le rôle) puis dans une œuvre entièrement dévolue à sa personne. Chris Weitz, rompu à l'exercice de l'entertainment familial (Fourmiz, A la croisée des mondes: La Boussole d'or), en assure la scénarisation tandis que le plus shakespearien des metteurs en scène transforme l'historiette en légende, gonfle les voiles de la tragédie et restitue l'héroïne en modèle pour les petites filles. A force de courage et de gentillesse, deux vertus inspirées par sa mère, Cendrillon s'immunise du venin de ses demi-soeurs et de sa belle-doche acariâtre (interprétée avec élégance par Cate Blanchett) et enjambe les multiples embûches qui parsèment l'itinéraire la conduisant au château. Dans ce récit initiatique contrôlé de main de maître par ses auteurs qui n'hésitent pas à prendre quelques libertés avec le matériau d'origine pour le faire coller aux standards narratifs cinématographiques (Cendrillon rencontre une première fois le prince avant le bal, le script est expurgé de toute cruauté), tout est réglé au millimètre pour que la magie opère et que les différentes forces en présence soient directement identifiables. Dans un camp, les affreux: une impitoyable marâtre flanquée de deux filles au rire idiot qu'elle entend caser à tout prix avec quelque aristocrate, un grand duc (Stellan Skarsgard) qui s'encombre peu de la morale. Dans l'autre, deux créatures de rêve, photographies de papier glacé issues d'un magazine de mode: la craquante Lily James (Downtown Abbey) et le ténébreux Richard Madden (Game of Thrones) rivalisent de beauté, de grâce et d'élégance et redonnent foi en l'image du prince charmant promis à chaque petite fille. D'autant qu'il ne suffit que de courage et de gentillesse pour parvenir à ses fins dans le monde merveilleux de Disney.Aussi naïf qu'il paraisse, ce Cendrillon demeure un divertissement haut de gamme riche en action (la course-poursuite entre les cochers du roi et le carrosse de Cendrillon est efficace), en loufoquerie (Helena Bonham Carter truculente en marraine-fée) et en émerveillements (mis à part l'un ou l'autre effet spécial, l'ensemble est un ravissement pour les yeux). Un conte de fées capable de conquérir le coeur des petits et grands. Aucun doute possible: pour ce qui est de la sculpture de la pantoufle de verre (vair), la firme aux grandes oreilles n'a toujours trouvé aucun réel concurrent...

DAMIEN TAYMANS

CINDERELLA (USA, 2015, 1H55)RÉAL’: KENNETH BRANAGH

SCÉNAR’ : CHRIS WEITZPROD’ : DAVID BARRON, SIMON KINBERG, ALLISON SHEARMUR

CAST : LILY JAMES, CATE BLANCHETT, RICHARD MADDEN, HELENA BONHAM CARTER, HOLLIDAY GRAINGER, ...

B.O. : PATRICK DOYLED.O.P. : HARIS ZAMBARLOUKOS

Ce n d r i l lo nde Kenneth Branagh

Page 4: ACTUALITÉS · 2015. 10. 5. · tivante, proche de Mad Max 2. La bande-annonce a fait forte impression avec son esthétique puissante et son côté spectaculaire. Bref, Miller est

12 CINEMAG FANTASTIQUE / ACTUALITÉS

LES SUITES TARDIVES

BABY, COME BACK!

Le cinéma n’oublie pas les œuvres qui ont porté haut ses couleurs. Pour le meilleur et pour le pire, les majors hollywoodiennes n’hésitent pas à relancer de juteuses franchises à coup de reboots, remakes et suites tardives. 2015 s’annonce comme la cure de jouvence pour quatre fan-tastiques des années 70 à 90 : entre un fou du volant qui reprend la route, un dinosaure mutant, un Schwarzy plus cybernétique que jamais et un Sith au sabre old school, les prochains moins seront rétro!

MAD MAX : FURY ROAD de George Miller

Ce que l’on en sait. L’odyssée homérique de George Miller, entamée fin des 90’s, s’achève enfin ! Après des détours inimaginables, l’auteur de la saga a pu poser ses caméras en Namibie, en juin 2012. Et voici que le légendaire Max Rockatans-ky reprend la route aride de son monde post-apocalyptique ! Après avoir vengé sa famille assassinée par Toecutter (Mad Max, 1979), aidé une communauté à échapper à des pirates de la route (Le Défi, 1981) et une colonie d’enfants à retrouver sa Terre promise (Au-delà du Dôme du Tonnerre, 1985), ce cow-boy du futur est à nouveau embarqué dans une chevauchée furieuse, cette fois-ci entre Immortan Joe, leader d’un gang pas tout à fait net, et Furiosa, ex-partisane en cavale. Pour ce retour, l’iconique Mel Gibson laisse sa place à Tom Hardy. Le Bane de Dark Knight Rises semble avoir les épaules pour le rôle. Reste à voir à quel point il se réappropriera le personnage. Face à lui, ses camarades de jeu, incarnés par Hugh Keays-Byrne et Charlize Theron, marquent les esprits, en tout cas au vu des premiers clichés et trailers.Ce que l’on en attend. Fury Road se présente comme une course-poursuite cap-tivante, proche de Mad Max 2. La bande-annonce a fait forte impression avec son esthétique puissante et son côté spectaculaire. Bref, Miller est bien parti pour livrer le film que les fans attendent. Restent deux inquiétudes à dissiper. L’univers violent de la série sera-t-il adouci avec son passage au rang de (gros) blockbus-ter ? Autre question, d’ordre visuel : les nombreux effets spéciaux numériques ne vont-ils pas détonner avec l’image presque naturaliste des précédents épisodes ? Réponse en mai. Sortie : 13/05/2015

JURASSIC WORLD de Colin Trevorrow

Ce que l’on en sait. 1993  : Spielberg s’impose à nouveau comme le T-Rex du box-office. Sur une idée à la fois simple et géniale de Michael Crichton, Juras-sic Park oppose l’homme au dinosaure. Le film s’affirme d’emblée comme une marque et relance l’intérêt du grand public pour les gros lézards. Après le troi-sième épisode, qui ne remporte « que » 368 millions en 2001 (contre 618 pour le second et plus de 900 pour le premier, avant ressortie 3D), Universal juge plus sage de laisser dormir sa poule préhistorique aux œufs d’or. 2015 nous projettera sur l’île originale  : John Hammond, le créateur du parc, s’en est allé, mais son rêve s’est concrétisé à travers Masrani Global Corporation : aujourd’hui, 20 000 visiteurs roulent au milieu des dinos dans de drôles de véhicules sphériques et assistent à des spectacles aquatiques hors-normes. Pourtant le parc s’essouffle et sa fréquentation baisse. Pour inverser la tendance, Masrani crée une attraction inédite : un dinosaure hybride, fort comme un T-Rex, intelligent comme un raptor. Et patatra, la bestiole s’échappe ! En voyant ses neveux en danger, l’une de ses créatrices, Claire (Bryce Dallas Howard), comprend que l’idée n’était pas si bonne. Heureusement, Owen (Chris Pratt- Les Gardiens de la Galaxie), employé du parc fort porté sur les raptors, va leur venir en aide. Cette histoire se met en place, sous le regard attentif de Spielberg qui laisse toutefois le poste de metteur en scène à Colin Trevorrow. Un choix audacieux puisque ce réalisateur n’a à son actif que Safety not Guaranteed, une comédie néanmoins bien accueillie en 2012.Ce que l’on en attend. Le succès financier du film est déjà assuré, mais il doit se montrer convaincant pour fidéliser le public en vue d’éventuelles suites. Pour cela, il doit éviter un double écueil. Un, la surenchère qui frappe inéluctablement la franchise, faisant peu à peu passer pour des bisounours les terribles T-Rex et raptors. Deux, l’omniprésence des effets numériques : la bande-annonce a suffi-samment inquiété pour que Colin Trevorrow sorte du bois et essaie de rassurer les sceptiques. Sortie : 10/06/2015

Page 5: ACTUALITÉS · 2015. 10. 5. · tivante, proche de Mad Max 2. La bande-annonce a fait forte impression avec son esthétique puissante et son côté spectaculaire. Bref, Miller est

Alice au pays des Merveilles p23

Blanche-Neige p24

Hansel & Gretel p26

Tom Pouce / Peau d'Âne p28

Le Petit Poucet p29

Le Petit Chaperon Rouge p30

Barbe-Bleue p32

Cendrillon p36

La Belle au Bois Dormant p38

Jack et le Haricot Magique p39

La Belle et la bête p40

Rumpelstiltskin p42

Pinocchio p43

Les Mille et Une Nuits p44

Série tale p46

Les héritiers contemporains p48

Quand Ça Fée Toc p50

Les Contes defaitsDOSSIER

Page 6: ACTUALITÉS · 2015. 10. 5. · tivante, proche de Mad Max 2. La bande-annonce a fait forte impression avec son esthétique puissante et son côté spectaculaire. Bref, Miller est

Le Petit Chaperon RougeC’est pour mieux te filmer, mon enfant

lassique parmi les classiques, Le petit Chaperon rouge est un conte dont les deux versions les plus populaires sont celles pro-posées par Charles Perrault

et les frères Grimm. Une petite fille vêtue d’un capuchon rouge est chargée par sa mère de livrer un panier de provisions à sa mère-grand (la gamine étant apparemment adepte du verlan) en traversant la forêt. Sur le chemin, elle va rencontrer un loup gentil en apparence, mais en réalité féroce, qui finira par manger la grand-mère et la petite qui seront secou-rues par un chasseur dans la version des Grimm (point de salut par contre chez Perrault).

La main au panierChargée en thèmes forts comme le passage à l’âge adulte et le dan-ger face aux prédateurs de tout poil, sans parler de la présence d’une icône visuelle immédiatement reconnaissable, cette fable était du pain béni pour le cinéma. Les adaptations plus ou moins libres ne manquent donc pas et couvrent des genres aussi différents que l’horreur, l’érotisme gore (citons brièvement Red Sword, énième pellicule foutraque venue du Japon à réserver aux amateurs du style) et la comédie musicale, avec une qualité tout aussi variable. Ce dernier genre a d’ailleurs donné lieu à deux adaptations dia-métralement opposées  : d’une part, Le petit chaperon rouge (1989), conte musical cheap produit sous la bannière «  Cannon Movie Tales », dans lequel la pauvreté de la réalisation n’a d’égale que le manque de créativité des chansons. D’autre part, Le dernier chaperon rouge (1996), court-métrage du français Jan Kounen (Dobermann, 99 francs) qui met ici son audace visuelle au service d’un cauchemar chanté au sein duquel le chaperon Emmanuelle Béart est confronté à sa grand-mère amputée par un monstre et

bien décidée à lui arracher les jambes afin de pouvoir danser à nouveau. À la fois sombre et enjoué, mal-

sain et léger, Le dernier chaperon rouge est une réinterprétation inspirée qui n’a rien perdu de son efficacité.Certains cinéastes se sont particulièrement démarqués dans leur appropriation audacieuse du mythe, notamment en le transposant dans

l’époque contemporaine. Dans Freeway (1996) de Matthew Bright, la fillette cède la place à

Vanessa, une adolescente de 15 ans qui prend les traits de Reese Witherspoon. Illettrée et élevée dans

un milieu difficile, coincée entre sa mère junkie et pros-tituée et un beau-père pervers tout aussi camé, la jeune fille

n’a pas d’autre choix que d’aller rejoindre sa grand-mère pour ne pas finir une fois de plus dans un foyer d’accueil. Munie d’un panier rempli de bières, elle fait la rencontre d’un bon Samaritain (Kiefer Sutherland, lui aussi impeccable) lui prêtant une oreille attentive avant de se révéler être un détraqué désireux de lui tirer la chevil-lette. Violent, imprévisible, macabrement drôle et anti-manichéen, Freeway est une adaptation burnée proposée par un réalisateur-scénariste qui se sert d’une base connue comme d’un tremplin pour proposer sa propre vision d’un passage brutal vers l’âge adulte subi par une anti-héroïne en guerre contre la société. On est à mille lieues de la gentille figure des contes de fées !

Dans la série des adaptations (dé)culottées, nous nous devons d’évoquer Ferozz  : The Wild Red Riding Hood (2010) du cubain Jorge Molina, orgie sanguinolente teintée d’inceste et de sata-nisme. Le rôle de l’encapuchonnée échoit à la faussement innocente Miranda, malmenée par sa grand-mère (surjouée avec toute l’éner-gie du monde par un homme), vieille sadique ayant poussé son fils à violer sa femme devant les yeux de l’héroïne, outrage s’étant soldé

- 30 - DOSSIER : LES CONTES DÉFAITS

→ Freeway

→ Reese Whiterspoon, un chaperon rouge qui flingue

→ Le petit chaperon rouge de Ferozz s'apprête à voir le loup

Page 7: ACTUALITÉS · 2015. 10. 5. · tivante, proche de Mad Max 2. La bande-annonce a fait forte impression avec son esthétique puissante et son côté spectaculaire. Bref, Miller est

RoaRING CURRENTSde Kim Han-min

L e c i n é m a f o u v e n u d ’A s i e

Touché Coulé

Vous en avez marre de ces blockbusters aseptisés à base de bellâtres en slip moulant et cape colorée qui pullulent sur les écrans de cinéma une fois le retour des beaux jours ? Assez de ces films à gros budget sans âme, sans saveur, sans odeur ? Ras-le-bol de ces produits marketing aux climax interchangeables et aux scénarii prétextes ? Moi aussi. Heureusement, la Corée est là pour vous.

● ASIAN STAR ●

S’il est encore relativement peu connu en Europe, Kim Han-min jouit d’une solide réputation dans son pays natal de par la qualité de ses films et sa capacité de mener à bien des projets d'envergure. Le succès de Roaring Currents (Myeong-ryang) a fait de lui le roi du box-office local et l’a placé dans une position de grande liberté pour la suite de sa carrière. Né en 1969 et diplômé de la Dongguks University of Arts, il met en scène plusieurs courts-métrages distingués en Corée et en Amérique avant de passer au format long avec Paradise Murdered et Hand Phone, deux polars de qualité. Tout s’accélère avec War of the Arrows, film d’action en costumes qui lui ouvre les portes des festivals et de la distribution européenne. Trois ans plus tard, il bat avec Roaring Currents le record du box-office coréen en rassemblant dix-sept millions de spectateurs.

● CHINOPSIS ●

A la fin du XVIème siècle, le Royaume de Joseon est sous la menace d’une invasion japonaise. La dynastie s’en remet à l’Amiral Yi, commandant de la flotte royale autrefois incarcéré pour trahison qui fait aujourd’hui figure de dernier espoir. A la tête d’une flotte de treize navires, il ne peut compter que sur son génie stratégique pour défendre le royaume de Joseon contre l’armée japonaise forte de ses trois cents bateaux. Après avoir mis au point un plan infaillible et mobilisé ses hommes, l’Amiral Yi se lance dans la grande guerre de Myeong-ryang.

● NIPPON, NI MAUVAIS? ●

Le cinéma asiatique met depuis longtemps en scène son histoire tortueuse en honorant ses grands (anti-)héros légendaires ou authentiques au cœur d’innombrables chambara japonais ou wu xia pian chinois. Au tour de la Corée du Sud, cinématographiquement plus jeune que ses deux comparses, de se lancer dans l'aventure et Kim Han-min de faire figure de chef de file de la vague historique du cinéma coréen. Roaring Currents s’inscrit dans cette lignée et s’attache à retranscrire un épisode de la bataille de No Ryang qui s'est déroulée en 1597. Le film, sorte de version marine du célèbre 300 de Frank Miller, est un véritable phénomène en

54 CINEMAG FANTASTIQUE / ORIENT EXPRESS

2015