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RAPPORT D’ACTIVITÉ

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R A P P O R T D ’ A C T I V I T É

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Table des matières

1. Billet du Conseil de Fondation 4

2. Membres du Conseil de Fondation en 2012 5

3. Billet de la Direction 6

4. L’année 2012 en résumé 8

5. Le personnel de la Fondation 12

6. Le Passage 13

7. Le Distribus 19

8. Distribution, échanges et ventes de matériel lié à la consommation 23

9. Les comptes 2012 27

10. Remerciements 30

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1. Billet du Conseil de Fondation

Il paraîtra peut être quelque peu incongru au lecteur que le traditionnel billet du Président commence par lui rappeler la mission de la fondation ABS : celle de la réduction des risques en matière de toxicomanie, laquelle consiste à contribuer à minimiser les effets négatifs, individuels et sociaux, de la consommation de drogues sur les usagers et sur la société, notam-ment en favorisant des comportements des consom-mateurs réduisant les risques de transmission, entre usagers mais également aux citoyens, de maladies infectieuses (hépatite C, VIH, etc.). D’où la nécessité d’échanger des seringues stériles contre du matériel d’injection usager.

Pourquoi cette mission est-elle importante ? Parce que si l’un de nos enfants ou l’un de nos proches était touché par ce fléau qu’est la toxico-dépendance, nous espérerions non seulement qu’il s’en sorte, mais aussi que son état de santé lui permette sa réinser-tion avec des séquelles de la consommation aussi réduites que possible.

Pourquoi cette mission est-elle importante ? Parce qu’en protégeant et en suivant ces populations, nous réduisons aussi l’impact pour les citoyens et citoyennes. Ainsi, par le ramasse du maértiel usager dans les préaux de l’école, nous limotons les risques de contamination de nos enfants.

Pourquoi cette mission est-elle importante ? Parce que selon le rapport établi par la Commission glo-bale de politique en matière de drogues, composé par un aréopage de politiciens et d’experts de très haut niveau, dont on ne peut que recommander la lecture (on le trouve facilement sur Internet), parmi les 16 millions de personnes qui s’injectent des dro-gues dans le monde, 10 millions ont contracté le virus de l’hépatite C, la proportion de personnes touchées pouvant aller jusqu’à 90% dans certains pays. Selon l’un des membres de la dite commission, «l’Hépatite C’est l’une des maladies les plus négligées par les gouvernements à l’échelle internationale».

Au plan local, communal et cantonal, il est indé-niable que nos autorités ont saisi la mesure du pro-blème et le travail de notre fondation participe, par-mi d’autres, à la mise en œuvre de leur politique en la matière. Toutefois, comme le relève le billet du Pré-sident, notre message a parfois de la peine à passer au niveau du terrain, en particulier avec les forces chargées de la répression. S’agit-il de la tension iné-vitable entre les 4 piliers de la politique fédérale (pré-vention, thérapie, réduction des risques, répression et régulation du marché) ou d’un manque de com-préhension entre ses différents acteurs? Toujours est-il que nous avons parfois l’impression que l’importance de notre mission n’est pas comprise par certains de nos interlocuteurs, qui la considèrent manifestement comme négligeable, voire criminelle.

Or, comme le relève le rapport précité, au niveau mondial, la politique répressive est un échec : les ar-restations et les saisies de drogues, souvent accom-pagnées de grands effets médiatiques, ne représen-tent qu’une goutte d’eau dans la mer. Depuis 30 ou 40 ans, malgré la répression, le trafic n’a pas pu être endigué ; les quantités de drogues disponibles sur le marché sont beaucoup plus importantes et leurs prix ont chuté dans des proportions qui peuvent aller de 10 à 1. En outre, les effets secondaires de cette poli-tique en matière de santé publique s’avèrent abso-lument dévastateurs. Il faut savoir que l’Hépatite C, extrêmement contagieuse, tue encore environ un quart de ceux qui en sont atteints, malgré les progrès effectués en matière de traitement.

Nous avons donc averti nos autorités, comme il nous appartenait de la faire, des risques que pourrait com-porter une politique sans nuances. Celles-ci sont tou-tefois confrontées à une problématique complexe où des populations très différentes se mêlent (toxi-comanes, alcooliques, cas sociaux, cas psychiques, gens du voyage, requérants, etc.…), face à laquelle elles ne sont pas souveraines, les règles étant fixées au niveau fédéral.

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Il ne nous appartient pas de juger de leur nouvelle politique, qui accentue l’importance du volet ré-pressif et les conseils que nous avons pu donner ont été entendus, au moins au niveau politique. Mais il est indéniable qu’elle occasionne, chez les per-sonnes concernées, des changements de compor-tement (diminution de la fréquentation du Distribus, par exemple) qui nous inquiètent et qui donnent à réfléchir.

A un niveau plus large, nous ne pouvons qu’appeler de nos vœux une réflexion fondée sur le constat de l’échec de la politique menée au niveau mondial depuis des décennies et de la catastrophe sanitaire qu’elle provoque.

Philippe Bergier

Président du Conseil de Fondation

Président Philippe Bergier Juriste

Trésorier

Jacques Leresche Gérant de fortune (voix consultative) Secrétaire

Denis Pilloud Directeur scolaire retraité (voix consultative)

Membres

Marcel Cohen-Dumani Consultant sécurité Informatique

Jean-Bernard Daeppen Médecin-chef du Centre de traitement en alcoologie du CHUV

Gilles Lugrin Directeur adjoint de l’EESP

Gilles Meystre Directeur adjoint de Gastrovaud, conseiller communal PLR

Solange Peters MD-PhD, Médecin Associé CHUV, conseillère communale PS

Maryse Perret Infirmière retraitée Danielle Romanens Infirmière clinicienne La Calypso

2. Membres du Conseil de Fondation en 2012

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3. Billet de la Direction

L’année 2012 ne fut de loin pas une année de tout repos. En effet, la répression policière mise en place depuis janvier par nos autorités ne fut pas sans consé-quence sur nos activités, en particulier sur la fréquen-tation du Distribus qui en a lourdement souffert. Le comportement des usagers en termes de prises de risque liés à la consommation, d’aggressivité et de méfiance vis-à-vis des collaborateur-trice-s de la Fondation en a été largement influencé.

L’importante présence et activité policière sur la place de la Riponne et aux alentours a ainsi occ-sionné une diminution progressive du nombre d’usa-gers fréquentant le Distribus. Elle a dissuadé plus d’un usager, en particulier les usagers les moins désinsé-rés et les plus jeunes, de venir échanger le matériel de consommation. Les messages de réduction des risques sont évidemment plus difficiles à faire passer. De nombreux témoignages nous montrent qu’ils pré-fèrent réutiliser leur matériel, parfois en l’échangeant ( ! ), plutôt que de prendre le risque de se faire contrô-ler par la police en venant au bus. L’accroissement de la répression a pour corolaire une prise de risques accrue en relation avec la transmission de maladies infectieuses et d’hygiène de consommation.Nous avons relevé une plus grande méfiance et aggressivité des usagers envers nos collaborateurs, ceux-ci supposant que nous étions de connivence avec la police suite à plusieurs contrôles policiers d’usagers se rendant et/ou quittant le bus. Dans le journal de bord du Distribus, nous avons relevé 52 interventions policières à proximité du bus en une année soit en moyenne une intervention hebdoma-daire.

Si la répression a eu un impact direct sur les usagers, elle a eu également un impact sur la consomma-tion dans l’espace public et les déchets qu’elle pro-duit. Nous avons assisté à un éclatement des zones de consommation « sauvages » au centre-ville, ainsi

qu’un abandon plus fréquent des seringues usagées et du matériel lié avec lequel il devient dangereux de se déplacer. Jusqu’en 2011 nous connaissions une petite dizaine de lieux de consommation ; ces derniers se sont multipliés et changent constamment d’emplacement, ce qui, paradoxalement, rend le ramassage de seringues plus difficile et augmente les risques pour les citoyens.

En regard de ce qui précède et quatre ans après son entrée en vigueur, nous ne pouvons que constater les limites de la politique dite des « 4 piliers ». Entre la volonté de prévenir, d’accompagner et de réduire les risques qui s’inscrivent tous trois dans une logique de tolérance et de soins et la volonté de réprimer la consommation qui considère le consommateur de drogues comme un délinquant, la contradiction semble flagrante ! Peut-on punir et soigner en même temps ? La posture semble délicate en tout les cas, en particulier dans le domaine de la réduction des risques. En effet et pour lutter efficacement contre les risques liés à la consommation et en particulier des risques liés à la transmission de l’hépatite C et du VIH, il est indispensable que les consommateurs occasionnels et/ou réguliers aient accès sans crainte au matériel de consommation et aux conseils de ré-duction des risques dispensés par les professionnels.

Si la répression de la consommation de drogue en Suisse et dans le canton de Vaud n’est de loin pas comparable avec certaines pratiques répressives menées dans d’autres pays, il n’en demeure pas moins qu’elle n’est pas sans conséquences sur le comportement et la santé des usagers de drogue. Même s’il est impossible de démontrer une relation de cause à effet unique, les derniers indicateurs à disposition démontrent une augmentation des trans-missions de l’hépatite C et du VIH dans le canton de Vaud en comparaison suisse comme le signale dans sa synthèse en p.13 le rapport de l’IUMSP :

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TOXICOMANIE DANS LE CANTON DE VAUD :sixième période d’évaluation 2008-2012

«Dans le cas du VIH, les progrès se lisent dans la dimi-nution des nouveaux cas de VIH. Néanmoins, entre 2006 et 2011, une augmentation des cas de séropo-sitivité au VIH s’observe, dans les structures Bas-Seuil notamment.Pour le VHC, la situation n’est pas en-core satisfaisante, même si la prévalence rapportée a diminué: les hépatites C aigües ont réaugmenté ces dernières années et le canton de Vaud a une part disproportionnée de nouveaux cas de VHC esti-més chez les consommateurs de drogue par rapport à l’ensemble de la Suisse. En termes de risques, on note une persistance de partage de matériel de

préparation de l’injection (filtre, p.ex.) supérieur à la moyenne suisse».

Afin d’éviter que cette tendance ne se poursuive, il est plus que jamais nécessaire de trouver de nou-velles voies en matière de politique drogue à l’heure où les narco-trafiquants de tout poil innondent le marché de nouvelles drogues de synthèse. En 2012, les États membres de l’Union Européenne ont signalé l’apparition sur le marché de 73 nouvelles substances psychoactives qui peuvent également se consom-mer par injection et dont nous ignorons tout sur leur dangerosité.

Nicolas PythoudDirecteur

4. L’année 2012 en résumé

La fréquentation du Passage est restée stable cette année avec 20’866 contacts par rapport à 2011 où nous avions enregistré 21’164 contacts. Ce sont donc 57,2 contacts quotidiens en moyenne.

Malgré cette fréquentation honorable, nous n’avons pas connu de problèmes graves dans le comporte-ment des usagers, même si nous avons dû pronon-cer 62 sanctions à l’encontre d’usagers ayant eu un comportement contraire à notre règlement interne. D’une manière générale, les sanctions prononcées sont l’exclusion du Passage de 1 à 30 jours de l’usa-ger contrevenant. Les sanctions longues sont rares et concernent des actes de violence physique. Toute-fois, l’usager sanctionné pourra tout de même béné-ficier de l’échange du matériel lié à la consomma-tion et de soins de 1er recours en cas de besoin.

En 2012, 58 usagers ont été sanctionnés pour 1 jour-née, 3 pour 3 jours et 1 pour 10 jours. La très grande majorité des sanctions a été prononcée pour des manques de respect verbaux, soit à l’encontre d’autres usagers, soit envers le personnel, une dizaine

pour des débuts de bagarre et moins d’une dizaine pour des consommations ou tentatives de consom-mation au Passage ou dans ses abords immédiats.

En 2012 le Passage a enregistré :

Près de 21’000 contactsPrès de 320 nouvelles demandes d’accueilPlus de 200 nouvelles personnes accueilliesPrès de 11’500 repas Plus de 3’200 contacts liés au matériel de consommationPrès de 28’500 seringues échangées et venduesPlus de 3’000 soins de premiers recoursPrès de 15’900 interventions socialesPrès de 3’000 petits jobs

Depuis le 1 septembre 2004, date de l’introduction des statistiques « accueil » jusqu’au 31.12.2012, nous avons accueilli 2’577 personnes différentes au Pas-sage.

TOXICOMANIE DANS LE CANTON DE VAUD : sixième période d’évaluation 2008-2012 ; Jean-Pierre Gervasoni, Stéphane Luyet, Jérôme Blanc, Stéphanie Lociciro, Sonia Lucia, Sophie Arnaud, Cédric Gumy,

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Comme cela a été écrit dans le « Billet de la Direc-tion », la fréquentation du Distribus a connu, pour la première année depuis sa mise en place, une nette diminution de sa fréquentation. Cette diminution est à mettre en lien avec un renforcement de la pré-sence et de la répression policière sur la place de la Riponne. Si les objectifs prioritaires de cette présence policière renforcée était la lutte contre le deal de rue et de pacifier la place, elle a eu une incidence directe sur l’accès au bus pour un certain nombre d’usagers, en particulier pour les usagers encore in-tégrés socialement et professionnellement ainsi que pour les plus jeunes consommateurs.

Si, dans un premier temps, nous pouvions penser que ces consommateurs allaient échanger leur matériel dans d’autres structures lausannoises et cantonales ou en pharmacies, tel n’a pas été le cas comme le démontre les statistiques annuelles cantonales re-cueillies par l’IUMSP. Les autres lieux d’échange n’ont pas vu leur statistiques augmentées par rapport aux années précédentes. Et selon les sondages réalisés par l’IUMSP auprès des pharmacies lausannoises, il ne semblerait pas non plus qu’il y ait eu une aug-mentation de la vente de matériel d’injection.

En 2012 le Distribus a enregistré :

Un peu plus de 15’800 contactsUn peu moins de 1’800 soins et conseilsPlus de 96’000 seringues échangées et venduesMoins de 190 contacts avec des jeunes de moins de 20 ans

La Terrasse versus le Toit de St. Martin

Sur demande du SSL, nous avons ouvert le « Toit de St. Martin », structure d’accueil avec tolérance de la consommation d’alcool du 1.12.2012 au 31.03.2013 dans les locaux de la Soupe populaire à la rue St. Martin. Ce lieu a remplacé provisoirement la Terrasse du Passage, celle-ci étant en travaux pour en renfor-cer la sécurité et le confort (voir ci-dessous).

Le rapport d’activité du Toit de St. Martin 2012-2013 ayant été déjà remis à notre mandant, nous ne le publierons pas dans ce présent rapport. Cependant, les personnes intéressées peuvent sans autre venir le consulter dans nos locaux ou sur notre site Internet :

www.fondationabs.ch

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Comme annoncé dans notre rapport d’activité 2011, nous avions été sollicité par la Fondation des Oliviers pour participer au groupe de travail chargé d’éla-borer un projet de lieu d’accueil avec tolérance de la consommation d’alcool à Lausanne. Ce groupe, agissant sur mandat de la Municipalité lausannoise, est composé des institutions suivantes :

• Fondation vaudoise contre l’alcoolisme : M. Th. Chollet• Service alcoologie (SA), CHUV : Prof J-B Daeppen• Fondation Les Oliviers : M. P. Demaurex• Unité toxicodépendances, DP/CHUV : Dr M. Monnat• Fondation ABS : M. N. Pythoud• Cheffe de projet : Mme S. Paroz

A l’issue d’une enquête réalisée par Mme Sophie Paroz en collaboration avec Mme Marion Panchaux de l’UNISET et des différentes réflexions menées au sein du groupe, le projet de d’espace d’accueil avec tolérance de la consommation d’alcool a re-pris comme base le modèle de la « Terrasse » que nous avions élaboré au sein de la Fondation ABS et que nous avons ouvert chaque hiver (de décembre à mars) depuis 2007. Etant donné l’expérience de la Fondation ABS dans ce type d’accueil, le groupe de travail a décidé de confier le mandat d’exploitation de ce futur espace d’accueil à la Fondation ABS en collaboration avec le Service d’alcoologie du CHUV. Ce dernier met-tra ses compétences et du personnel spécialisé en alcoologie à disposition de ce projet. Il sera finan-cé totalement durant sa phase pilote de deux ans par la dîme de l’alcool et le fond narco dollars sur proposition de la CPSLA qui a été adoptée par le Conseil d’Etat. Le Service d’alcoologie sera égale-ment chargé d’évaluer la pertinence de ce projet en vue d’une éventuelle pérénisation de cet espace d’accueil après la phase pilote. Contrairement à ce que nous annoncions dans notre rapport 2011, ce nouvel espace n’ouvrira ses portes qu’en automne 2013, car il a été nécessaire de rénover entièrement le lieu d’accueil qui existait en face du Passage afin d’en améliorer son confort et ses fonctionnalités.

Le réseau «santé mentale et préca-rité»

Comme cela a déjà été mentionné dans les rap-ports d’activité précédents, nous sommes de plus

en plus confrontés à des personnes présentant une commorbidité psychiatrique à leur problématique de dépendance. Ce constat étant partagé par bon nombre de structures lausannoises réunies au sein du DSB, un groupe de réflexion et d’échange se réunis-sant 3 à 4 fois l’an a été mis en place depuis 3 ans par Point d’eau. En 2012, les structures membres de ce groupe ont mis en avant les mêmes constats :

1. L’augmentation de la précarité sociale et écono-mique des résidents suisses qui sont de plus en plus nombreux à chercher de l’aide et du soutien auprès des structures du DSB.2. La dégradation de la santé psychique et soma-tique de nombreux usagers fréquentant les struc-tures du DSB depuis plusieurs années.3. Le retour de nombreux travailleurs européens pro-venant d’Italie, d’Espagne et du Portugal quittant leur pays en crise économique pour tenter de trou-ver du travail en Suisse. 4. L’arrivée de nombreuses personnes originaires du sud méditérannéen fuyant l’instabilité politique de leur pays, les guerres et la misère.

Comme nous le voyons, non seulement les structures du DSB ont dû faire face, pour certaines, à une aug-mentation de leur fréquentation et, pour toutes, à une cohabitation plus difficile entre personnes de cultures, de religions et d’éducation différentes en-gendrant ainsi des tensions pouvant générer des vio-lences verbales et physiques plus fréquentes.

La collaboration avec le secteur psychiatrique vaudois

Comme vous avez pu le lire dans nos précédents rap-ports d’activité et dans le chapitre précédent, nous sommes confrontés chaque année à un nombre croissant de personnes présentant des troubles psy-chiques associés à leur dépendance. Paradoxale-ment, la collaboration avec le secteur psychiatrique n’a jamais été ténue. A titre d’exemple, nous avions mis en place une collaboration suivie entre le SIM (Suivis Intensifs dans le Milieu, unité de psychiatrie mobile du département de psychiatrie du CHUV) il y a quelques années. Si cette collaboration fut plus ou moins intense, elle n’en était pas moins active et régulière. Malheureusement, le SIM a mis fin à cette collaboration d’une manière unilatérale à la fin 2012 pour des raisons de surcharge de travail.Nous osons espérer que cette collaboration puisse reprendre le plus rapidement possible.

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Le DSB (Dispositif Seuil Bas lausannois)

Comme c’est le cas depuis de nombreuses années, nous avons participé aux rencontres plénières du DSB, rencontres qui nous permettent de partager nos préoccupations dans l’accompagnement des personnes marginalisées, de nous coordonner et d’échanger nos observations concernant cette po-pulation.

Nous avons également participé aux séance du DSB réduction des risques dont les objectifs sont similaires, mais plus axés sur les consommateur-trices de dro-gues.

Cependant et suite à la réorganisation communale en matière de gouvernance des dispositifs « addic-tion » et « aide sociale d’urgence » intervenue en 2012, deux nouvelles instances de pilotage opéra-tionnel ont été mises en place par le Service Social Lausanne (SSL). De part la nature de son mandat, la Fondation ABS a évidemment intégré les instances de pilotage opérationnel du dispositif « addiction ».

Aussi et suite à cette réorganisation, les rencontres du DSB auraient pu faire double emploi avec les ins-tances de pilotage. Toutefois, tel n’est pas le cas car le DSB et en particulier ses séances plénières nous permettent de rester en contact avec l’ensemble des structures et d’échanger sur nos réalités com-munes.

La plate-forme réduction des risques du GREA

La plate-forme réduction des risques du GREA re-groupe les institutions romandes actives dans ce domaine. Elle se réunit 4 fois par année et nous permet d’échanger nos expériences et pratiques professionnelles. Toutefois, cette plate-forme a été moins active que les années précédentes faute de participants. En effet et comme pour les services de psychiatrie, les structures romandes de réduction des risques sont confrontées à une augmentation signi-ficative des problèmes qu’elles rencontrent dans leur mandat et ceci sans que les moyens financiers qui leur sont alloués augmentent. Au contraire, ces moyens semblent être en diminution dans plusieurs cantons, ce qui n’a pas été le cas dans le canton de Vaud. Cette augmentation de la charge de tra-

vail couplée parfois à une diminution des moyens à eu pour conséquence de restreindre la participation des structures de réduction des risques à cette plate-forme. Ceci est fort dommageable car c’est au sein de cette structure de réflexion que nous pouvons échanger nos constats, débattre de nos pratiques professionnelles et de les améliorer et de répondre aux nouveaux défis qui nous attentent déjà au-jourd’hui avec, comme nous l’avons vu précédem-ment, la prolifération des drogues de synthèse, l’aug-mentation de la précarité physique et psychique des consommateurs, etc.,

La plate-forme des TSHM (Travail social hors-murs) du GREA

La Fondation ABS, qui participe depuis 2011 d’une manière régulière à cette plate-forme, a poursuivi son engagement en 2012.

Ce groupe de travail réunit toutes les structures can-tonales pratiquant l’échange de matériel, ainsi qu’un représentant de la Pharmacie 24 et de la police. Il se réunit 2 fois par année sous l’égide de la santé publique vaudoise et est coordonné par Rel’ier.En 2012, nous avons poursuivi les réflexions entam-mées en 2012 concernant l’accompagnement des personnes ayant une commorbidité psychiatrique et de la distribution de matériel stérile aux personnes mineures. A ces réflexions ce sont rajoutés les pro-blèmes posés par l’accroissement de la répression envers les consommateurs et de ses conséquences en terme d’accessibilité au matériel de consomma-tion.

Le projet NightLife VD

Pour rappel, un groupe de travail a été mis sur pied par Relier en 2011 réunissant différents acteurs vau-dois de la prévention (alcool et drogues), de la ré-duction des risques et de l’évaluation avec comme objectif de proposer un projet pilote de prévention et de réduction des risques en milieu festif. Ce projet, basé sur le concept d’une recherche-ac-tion, a su convaincre le GEA et la CPSLA afin d’en as-surer le financement pour une année à raison d’une intervention mensuelle. Une évaluation de ce projet sera remise en 2013 à nos autorités afin de mettre en place un projet pérenne dans les années à venir. Au terme de l’année 2012, 3 stands de prévention et de réduction des risques ont été organisés dans les rues lausannoises.

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La collaboration avec les HES san-té-social et l’ESL

Comme les années précédentes, la Fondation ABS a été sollicitée à plusieurs reprises pour présenter son travail au sein de ces écoles de formation. En outre, nous avons également été sollicités pour donner des cours « réduction des risques » et « travail en réseaux».

Les CABS (Centre d’accueil à bas seuil vaudois)

Les directeurs des principaux centres d’accueil à bas seuil cantonaux (ACT Vevey, Zone Bleue Yver-don, Entrée de secours Morges) se sont réunis à plu-sieurs reprises pour finaliser un document de constats et propositions afin d’améliorer le dispositif vaudois de réduction des risques. Ce document a été remis en 2012 aux autorités cantonales qui en ont fait bon accueil.

En conclusion

L’année 2012 s’est inscrite dans la continuité des années précédentes en termes de fréquentation et d’utilisation des prestations pour le Passage et pour le Distribus, même si ce dernier a connu une baisse de sa fréquentation. En contre-partie, les intervenants ont enregistré une demande croissante de soins et de conseils de la part des usagers. Cette progression confirme par ailleurs une dégradation de la santé psychique et somatique des usagers le fréquentant.

Cette dégradation est à mettre partiellement en lien avec le vieillissement des usagers.

Avec le soutien financier des autorités communales, nous avons poursuivi le développement de l’offre « Petit jobs » et nous avons atteint le maximum de jobs que nous pouvons offrir aux usagers compte-tenu des ressources en personnel dont nous disposons, soit un 80% de poste de travail au total pour accompa-gner les usagers dans leur activité.

Pour terminer ce résumé, nous tenons à remercier chaleureusement les autorités municipales et com-munales qui nous soutiennent financièrement et nous accordent leur confiance. Nous remercions en particulier M. Oscar Tosato, Direction de l’Enfance, jeunesse et cohésion sociale, M. Michel Cornut, chef de service du SSL et Mme Cristina Monterrubio Leu, responsable du dispositif addictions Lausanne au SSL.

Nous remercions également les autorités cantonales, en particulier le SSP, pour le soutien financier qu’elles apportent à la Fondation ABS en mettant à disposi-tion gratuitement le matériel lié à la prévention des maladies transmissibles.

Nous remercions également toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la bonne marche de nos activités, que ce soit les professionnels des institutions du DSB, des autres institutions cantonales, de ProCert (certification QuaTheDA), du CHUV et en particulier la Drsse Martine Monnat, Médecin asso-cié à l’Unité toxicodépendance du Département psychiatrie du CHUV, qui supervise les soins délégués que nous offrons aux usagers de la Fondation ABS

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5. Le personnel de la FondationMalgré les difficultés qu’ils-elles rencontrent quotidiennement, malgré les pressions qu’ils-elles subissent par-fois dans des situations de violence ou de désespérance, malgré les menaces et les injures, malgré le froid et les intempéries qu’ils-elles bravent quotidiennement pour assurer les permanences du Distribus, ils-elles sont toujours présent-e-s pour offrir un accueil chaleureux et des prestations de qualité aux usagers ! Nous voulons évidemment parler des collaborateurs et collaboratrices de la Fondation ABS. Sans eux, rien ne serait possible ! Et une nouvelle fois, ils-elles ont relevé le défi de mener à bien les mandats qui leur sont confiés ! Comme les années précédentes, chacun-e a donné le meilleur de lui-même dans son domaine. Un grand merci à eux !Un grand merci également aux remplaçant-e-s et aux stagiaires qui ont su intégrer l’équipe rapidement pour nous aider à relever ce défi permanent !Et pour terminer, un autre grand merci à M. Frédéric Neu (psychologue FSP) qui nous aide chaque mois à réfléchir sur nos pratiques afin de les améliorer.

Nom Fonction

Nicolas Pythoud Directeur • • • • • • • • • • • •

Daniel Béquet Adjoint de direction • • • • • • • • • • • •

Antoine Ray Administration • • • • • • • • • • • •

Patrick Bergier Administration • • • • • • • • • • • •

Matthieu Rouèche Intervenant social / resp. QTDA • • • • • • • • • • • •

Fernand Rodriguez Intervenant social • • • • • • • • • • • •

Denis Buri Intervenant social • • • • • • • • • • • •

Laurence Rouvière Intervenante sociale • • • • • • • • • • • •

Julie Blain Intervenante sociale • • • • • • • • • • • •

Antoine Cosandey Intervenant social • • • • • • • • • • • •

Héloïse Mojon Intervenante sociale •

Pauline Bülher Congé sabbatique • • • • • • • • • • • •

Laureline Garcia Stagiaire / Intervenante sociale • • • • • • • • • • • •

Stéphane Moelo Intervenant sanitaire • • • • • • • • • • • •

Karen de Trey Intervenante sanitaire • • • •

Sébastien Roaux Intervenant sanitaire • • • • • • • • • • • •

Virginie Foulon Intervenante sanitaire • •

Nathanaël Chételat Cuisinier • • • • • • • • • • • •

Dany Bousson Cuisinier • • • • • • • • • • • •

Isabel Mafuta Toko Entretien • • • • • • • • • • • •

Martine – Bukula Mateus Entretien • • • • • • • • • • • •

Sebastiaõ Toko Entretien (rempl.) •

Dylan Carvalho de Sousa Entretien (rempl.) •

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Supervision des soins déléguésDresse Martine MonnatMédecin associé à l’Unité toxicodépendance du Département psychiatrie du CHUV.

Supervision de l’équipeFrédéric Neu Dip. Psych. – psychologue FSP

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6.

Fréquentation

Avec 20’866 contacts en 2012 (298 contacts de moins qu’en 2011), la fréquentation du Passage est restée stable. Ce sont donc 57.2 personnes en moyenne qui ont fréquenté quotidiennement le centre d’accueil.La proportion de femmes fréquentant le Passage a diminué pour s’établir à 13% des contacts annuels, soit 2% de moins qu’en 2011.Le nombre de contacts mensuel varie relativement peu au cours de l’année. La moyenne est de 1739 contacts, avec un maximum en janvier (1892) et un minimum en février (1548 contacts).

Gra

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° 1

Gra

ph

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° 2

0  10  20  30  40  50  60  70  80  

Janvier  

Février  

Mars  

Avril  

Mai  

Juin  

Juillet  

Aoû

t  

Septem

bre  

Octob

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BNovem

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BDécem

bre  

Moyen

ne  201

2  

Passage  2012  -­‐  accueil  

Fréquenta5on  moyenne  quo5dienne  

Hommes  

Femmes  

18181;  87%  

2685;  13%  

Passage  2012  -­‐  accueil  

Fréquenta5on  selon  genre  (total=20866)  

Homme  

Femmes  

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Nouvelles demandes d’accueil :

Le nombre de nouvelles demandes d’accueil a considérablement augmenté en 2012 pour atteindre 323 personnes contre 235 en 2011.

Sur ces 323 personnes, 180 personnes correspondant à nos critères ont été accueillies, 86 personnes ont été refusées et orientées vers d’autres structures lausannoises en fonction de leurs besoins et 57 personnes n’ont pas reçu de décision car elles n’ont pas acceptées l’entretien d’accueil. Les raisons évoquées pour ce refus étaient un manque de temps ou qu’elles venaient simplement chercher du matériel de consommation sans vouloir fréquenter le Passage.

Gra

ph

iqu

e N

° 4

Gra

ph

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° 3

288;  89%  

35;  11%  

Passage  2012  -­‐  accueil  

Nouvelles  personnes  selon  genre  (total=323)  

*Contacts  

Homme  

180;  56%  86;  26%  

57;  18%  

Passage  2012  -­‐  accueil  

Nouvelles  personnes:  décision  après  entre:en  

(total=323)  

Accepté  

Refusé  

En  suspens  

Page 15: ABS (RA 2012).pdf

15

Les repas

Ce sont 11’430 repas qui ont été servis, soit 952.5 repas par mois en moyenne. Le nombre de repas servis annuellement n’évolue que peu (2011 : 11’197 ; 2010 : 11’314 ; 2009 : 11’220).A ce nombre, il faut ajouter env. 40 repas gratuits servis en moyenne chaque mardi, ce qui représente un peu plus de 2’000 repas annuels.

Les petits déjeuners

Nous ne comptabilisons pas non plus les petits déjeuners offerts chaque matin. Après avoir tenu des statistiques sur 4 mois (1 par trimestre), nous estimons, par projection, qu’une moyenne de 35 personnes viennent prendre leur petit-déjeuner, ce qui repré-sente environ 11’000 petit-déjeuners servis annuellement.

Les collations

Nous servons également des collations salées et sucrées l’après-midi et ceci grâce à la boulangerie Mojonnier et à la boulangerie des Bergières qui nous donnent chaque jour les invendus de la veille.

Les prestations alimentairesG

rap

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5

0  200  400  600  800  

1000  1200  

Janvier  

Février  

Mars  

Avril  

Mai  

Juin  

Juillet  

Aoû

t  

Septem

bre  

Octob

re  

?Novem

bre  

?Décem

bre  

Moyen

ne  

Passage  2012  

Nombre  de  repas  payant  par  mois    (total  des  repas  =11430  ,  sans  les  mardis)  

Hommes  

Femmes  

Page 16: ABS (RA 2012).pdf

16

Les prestations liées à l’hygiène corporelle

Les douches

Le nombre de douches prises annuellement au Passage a légérement augmenté en 2012 pour s’établir à 1’198 douches (1’117 en en 2011).

Gra

ph

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° 7

Gra

ph

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° 61093  

105  

Passage  2012  Nombre  de  douches  annuelles  par  genres  

(total=1198)  

Homme  

Femme  

0  50  

100  150  200  250  300  350  

janv

ier  

févr

ier  

mar

s  

avr

il  

mai  

juin  

juillet

 

aoû

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sept

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ctob

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:nove

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e  

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mbr

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moy

enne

 

Passage  2012  Hygiène  corporelle/mois  

tampon  servie=e  

sou>en-­‐gorge  

brosse  à  dents  

slip  

chausse=es  

rasoir  

Page 17: ABS (RA 2012).pdf

17

Les prestations sanitaires

Après une augmentation spectaculaire de 40% en 2011, le nombre de soins de pre-mier recours donné s’est stabilisé pour atteindre un total de 3009 soins contre 3038 en 2011.

Gra

ph

iqu

e N

° 8

69;  2%  

1067;  36%  

1533;  51%  

253;  8%  

87;  3%  

Passage  2012  

Soins  médicaux  (total=3009)  

Hygiène  de  consomma:on  

Soins  soma:ques  

Médicaments  

Set  pour  pansements  

Page 18: ABS (RA 2012).pdf

18

Les prestations sociales

En 2012, le nombre d’interventions sociales a poursuivi sa progression en passant de 12’355 interven-tions à 15’876. Cette augmentation correspond à une demande croissante d’écoute, d’aide et de soutien individuel, constat qui tendrait à démontrer l’augmentation du désarroi psychique et de la précarité de certains usagers. Cependant, nous avons certainement atteint les limites de notre dispo-nibilité pour ce travail individuel particulièrement chronophage sans que les autres prestations n’en souffrent. Seule une augmentation de l’effectif quotidien d’intervenants pourrait permettre d’absorber ces demandes croissantes.

Les activités occupationnelles

Le nombre de petits jobs que nous avons pu offrir a passablement augmenté en 2012, passant de 2’408 à 2’927 jobs, soit une augmentation moyenne de 2 jobs par jour. Cette augmentation a pu se faire grâce au plus grand soutien financier des autorités lausannoises..

Gra

ph

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° 9

Gra

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° 10

8744;  55%  

2377;  15%  

1471;  9%  

851;  6%  

371;  2%  

2062;  13%  

Passage  2012  

Interven/ons  sociales  (total=15876)  

Ecoute,  discussions  

Entre:ens  de  sou:en  

Entre:ens  d'informa:on  

Entre:ens  d'orienta:on    

239   227   249   232   241   245  276   285  

241   239   239  214  

0  50  

100  150  200  250  300  

Janvier  

Février  

Mars  

Avril  

Mai  

Juin  

Juillet  

Aoû

t  

Septem

bre  

Octob

re  

CNovem

bre  

CDécem

bre  

Passage  2012  

Pe*ts  jobs  (total  annuel  2927)  

Page 19: ABS (RA 2012).pdf

19

7.

La fréquentation

Nous avons connu pour la première fois depuis sa mise en fonction en 2007 une di-minution de la fréquentation du Distribus. Nous avons enregistré seulement 15’807 contacts, soit une diminution de près de 2’200 contacts par rapport à 2011 (18’081 contacts), Avec 310 jours d’ouverture, cela donne une moyenne de 51 contacts quotidiens contre 59 en 2011. Les raisons de cette diminution ayant été largement décrites dans le « Billet du Directeur », nous n’y reviendrons pas ici.

Gra

ph

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° 11

Gra

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° 12

0  200  400  600  800  

1000  1200  1400  1600  1800  

Janvier  

Février  

Mars  

Avril  

Mai  

Juin  

Juillet  

Aoû

t  

Septem

bre  

Octob

re  

?Novem

bre  

?Décem

bre  

Moyen

ne  201

2  

Distribus  2012    

Fréquenta2on  (total    H=12788  F=3019  total=15807)  

Hommes  

Femmes  

12788;  81%  

3019;  19%  

Distribus  2012    

Fréquenta2on  selon  genre  (total=15807)  

Hommes  

Femmes  

Page 20: ABS (RA 2012).pdf

20

La fréquentation selon les classes d’âge

Jeunes adultes

Après une progression marquée les années précédentes des personnes de moins de 20 ans, l’année 2012 se caractérise par une baisse de la fréquentation de cette catégorie. Alors qu’elle avait atteint 5% des contacts en 2010, ce pourcentage est redescendu à 1,2% en 2012. La fréquentation des jeunes de 20 à 24 ans est, par contre, en légère progression de 12% à 14,1%. Ces deux classes cumulées représentent le 15,2% des contacts, pourcentage quasiment identique à celui de 2011.

Adultes

Le pourcentage de la tranche d’âge des 25 à 29 ans a légérement progressé en 2012, passant de 11,9% en 2011 pour atteindre 14,7%. Et conformément au constat déjà fait les années précédentes, la grande majorité des usagers du Distribus ont entre 30 et 44 ans. Ils représentent le 60,7 % des contacts au Distribus.

Seniors

Le pourcentage de contacts avec des usagers de plus de 45 ans a diminué en 2012 en ne représentant plus que le 9,4% des usagers contre 11,6% en 2011.

Gra

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° 13

indéterminé  16  

0.1%  

moins  de  20  ans  168  1.1%  

20-­‐24  ans  2232  14.1%  

25-­‐29  ans  2321  14.7%  

30-­‐34  ans  2964  18.8%  

35-­‐39  ans  3156  20.0%  

40-­‐44  ans  3461  21.9%  

45-­‐49  ans  1154  7.3%   50-­‐54  ans  

240  1.5%  

55  ans  et  plus  95  

0.6%  

Distribus  2012  

Contacts  selon  classes  d'âge  

Page 21: ABS (RA 2012).pdf

21

Contacts/âge/genre :

Les femmes sont nettement minoritaires dans toutes les classes d’âges sauf pour la classe des moins de 20 ans où elles représentent le 66% des contacts contre 34% pour les hommes. Elles ne représentaient que le 37% dans cette classe d’âge en 2011. Pour la classe d’âge des 20 à 24 ans, les femmes représentent encore 31% des contacts. Pour le reste des classes d’âge, le pourcentage de contacts femmes se situe dans une fourchette comprises entre 10 et 15%.

Contacts Distribus fréquentant le Passage

Le nombre de personnes fréquentant à la fois le Distribus et le Passage est à nouveau en progression de 4% par rapport à 2011, soit de 35 à 39%. Cette progression confirme le rôle de porte d’entrée au Passage que joue le Distribus.

Gra

ph

iqu

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° 15

Gra

ph

iqu

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° 14

9   57  

1538  1985   2466  

2663   2932  

887  178   73  

7   111  

694  336   498   493   529  

267  62   22  

0  500  

1000  1500  2000  2500  3000  3500  

àge  inconn

u  

moins  de  20

 ans  

20-­‐24  ans  

25-­‐29  ans  

30-­‐34  ans  

35-­‐39  ans  

40-­‐44  ans  

45-­‐49  ans  

50-­‐54  ans  

55  ans  et  

plus  

Distribus  2012  

Contacts  selon  classes  d'âge  et  genre  

Hommes  

Femmes  

0%  10%  20%  30%  40%  50%  

Janvier  

Février  

Mars  

Avril  

Mai  

Juin  

Juillet  

Aoû

t  

Septem

bre  

Octob

re  

@Novem

bre  

@Décem

bre  

Moyen

ne  

2012

 

Distribus  2012    

Pourcentage  des  contacts  fréquentant  le  Passage  

Page 22: ABS (RA 2012).pdf

22

Prestations autres que celles liées à la remise de matériel lié à la consommation de drogues

Conseils et soins

Avec 1797 interventions (1557 en 2011), les prestations de soins et de conseils ont augmenté et ceci malgré la diminution du nombre de contacts total.

Prévention des IST

Les demandes de préservatifs sans autres prestations ont encore fortement diminué en 2011, confir-mant les observations faites les années précédentes. Cette nette diminution s’explique par la présence du bus de prévention de l’association Fleur de Pavé à la place du Tunnel. Les travailleuses du sexe ont donc été systématiquement orientées vers cette structure afin qu’elles puissent bénéficier de conseils spécialisés.

Gra

ph

iqu

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° 16

Gra

ph

iqu

e N

° 17

455;  25%  

494;  28%  

494;  27%  

225;  13%  

129;  7%  

Distribus  2012    

Conseils  et  soins  

Conseils  à  l'hygiène   Conseils  santé   Soins   orienta>on  passage   Orienta>on  réseau    

0  

50  

100  

150  

0  5  

10  15  20  25  30  

Janvier  

Mars  

Mai  

Juillet  

Septem

bre  

7Novembre  

Moyenne  

2011  

Distribus  2012  

Demande  de  préserva4fs  sans  autre  presta4on  

(total:  contacts  =171  préserva4fs=864)  

contacts  

préserva=fs  

Page 23: ABS (RA 2012).pdf

23

8. Distribution, échanges et ventes de matériel lié à la consommation

Comme nous l’avons mentionné à la table des matières, nous avons voulu permettre au lecteur une meilleure vision globale des statistiques liées à la consommation de drogues des usagers fréquentant les structures de la Fondation ABS. Le choix d’asso-cier les statistiques du Passage et du Distribus permet de mieux percevoir les diffé-rences et/ou similitudes de profil de la population touchée par les deux structures. Les graphiques concernant le Passage sont toujours situés au-dessus de ceux du Distribus.

Matériel stérile remis

Avec 28’479 seringues (22’963 seringues en 2011), la remise de matériel stérile au Pas-sage a poursuivi sa progression amorcée en 2011 mais n’a pas encore atteint le total de remise enregistré en 2009 (~24’000). Par contre, le nombre de contacts a nette-ment progressé pour 3’247 contacts en 2012 contre 2’601 contacts en 2011, 2’944 en 2010 et 2’582 en 2009).

Gra

ph

iqu

e N

° 18

0  

100  

200  

300  

400  

0  500  

1000  1500  2000  2500  3000  3500  

Janvier  

Février  

Mars  

Avril  

Mai  

Juin  

Juillet  

Aoû

t  

Septem

bre  

Octob

re  

?Novem

bre  

?Décem

bre  

Moyen

ne  

Passage  2012  -­‐  Matériel  d'injec6on  

Matériel  stérile  remis  par  mois  (total  :  BF=14907    OF=13572  Contacts=3247)  

seringues  oranges  

seringues  brunes  

contacts  

Page 24: ABS (RA 2012).pdf

24

Malgré la diminution du nombre de contacts (15’807 contre 18’081 en 2011), la remise de matériel a légèrement progressé. Cette progression s’explique par l’attitude pro active des intervenants qui ont systématiquement conseillé aux usagers de prendre plus de matériel à chaque fois qu’ils se rendaient au Distribus pour compenser la diminution du nombre de leur passage.

Gra

ph

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° 19

0  

500  

1000  

1500  

2000  

0  

2000  

4000  

6000  

8000  

10000  

Janvier  

Avril  

Juillet  

Octobre  

Moyenne  

2012  

Distribus  2012    

Matériel  stérile  remis  par  mois  (total  :  BF=52739    OF=43477  Contacts=15807)  

seringues  oranges  seringues  brunes  contacts  

Page 25: ABS (RA 2012).pdf

25

Matériel d’injection : remise et récupération du matériel usagé

Le taux de récupération au Passage a diminué à 94% en 2012 (94%) par rapport aux années précédentes où le taux de récupération était d’environ 100% en moyenne ces 4 dernières années.

En contre-partie, le taux de récupération au Distribus a légèrement progressé pour s’établir à 84% du matériel remis contre 82% en 2011.

Gra

ph

iqu

e N

° 20

Gra

ph

iqu

e N

° 21

0  

5000  

10000  

15000  

20000  

25000  

Passage  2012  -­‐  Matériel  d'injec6on  

Matériel  remis/récupéré  (total  :  remis=28479  récupéré=26641  taux=94%)  

Matériel  stérile  remis  

Matériel  stérile  récupéré  

0  

20000  

40000  

60000  

80000  

100000  

120000  

Distribus  2012    

Matériel  remis/récupéré  (total  :  remis=96225  récupéré=80965  taux=84.1%)  

Matériel  stérile  remis  Matériel  stérile  récupéré  

Page 26: ABS (RA 2012).pdf

26

Autre matériel de consommation

Ascorbine©

L’Ascorbine© sert à la dilution de l’héroïne, ce qui signifie que les personnes demandant ce produit prévoient de consommer de l’héroïne par voie intraveineuse. L’utilisation d’Ascorbine© évolue peu au Passage: 52% en 2012 des contacts du Passage en font usage (53% en 2011). Par contre, l’utilisation d’Ascorbine par les usagers du Distribus a connu une progression sensible passant de 47% en 2011 à 51% en 2012.

Bicarbonate

Le bicarbonate s’utilise pour la préparation du crack en lieu et place de l’ammoniaque, mais repré-sente nettement moins de danger pour l’appareil respiratoire.La remise de bicarbonate connait une progression constante tant au Passage qu’au Distribus. Au Pas-sage, 283 contacts contre 108 en 2011 en ont bénéficié, soit une progression de plus de 100%. Au Distri-bus, 1403 contacts en ont bénéficié contre 911 en 2011, soit une progression de plus de 50%.

Aluminium

L’aluminium est utilisé pour la consommation de drogues par inhalation. La mise à disposition de ce produit poursuit un double objectif. D’une part, l’aluminium que nous remettons est bien souvent de meilleure qualité que celui utilisé dans la rue, donc présentant moins de risque d’inhalation toxique et d’autre part, d’inciter les consommateurs injecteurs à modifier leur mode de consommation, l’inhala-tion comportant moins de risques pour la santé.La progression de la remise d’aluminium constatée en 2011 s’est poursuivie en 2012 au Passage, 947 contacts en ont bénéficié contre 515 en 2011. Par contre, le remise d’aluminium a légèrement diminué au Distribus. 4’390 contacts en ont bénéficié contre 4’567 en 2011.

Sniff

De très nombreux usagers (et sans doute plus encore des consommateurs non-usagers) ignorent les risques du partage de paille. C’est donc en toute logique que nous avons introduit depuis 2010, la re-mise de pailles liée à des conseils sur le sniff à moindre risque. Ce travail d’information semble porter ses fruits dans la mesure où les demandes de matériel ont continué à progresser en 2012, soit au Passage, soit au Distribus. Nous allons poursuivre notre offre ces prochaines années en l’améliorant. A cet effet, nous avons créé un carnet de paille sous la forme de post’it contenant 20 feuillets à rouler en guise de paille, chaque feuillet comportant des messages de réduction des risques. Ce matériel ayant été introduit qu’en décembre 2012 au Passage et au Distribus, il est prématuré d’en tirer des conclusions.

Page 27: ABS (RA 2012).pdf

27

FONDATION ABS Les comptes 2012

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Page 29: ABS (RA 2012).pdf

29

Page 30: ABS (RA 2012).pdf

30

Aux Autorités municipales et communales qui nous octroient la totalité de nos budgets de fonctionnement.

Aux Autorités cantonales pour leur soutien financier au Programme cantonal « matériel stérile ».

Aux usager(e)s du Passage et du Distribus qui nous accordent quotidiennement leur confiance. Aux voisins directs du Passage qui, jour après jour, font preuve de tolérance vis-à-vis des personnes que nous accueillons.

Aux passants anonymes qui nous encouragent et nous remercient.

Aux membres du Conseil de Fondation ABS pour leur engagement actif et bénévole.

A l’ensemble des collaborateurs de la Fondation ABS.

Aux donateurs pour leur générosité, en particulier la boulangerie Mojonnier, la boulangerie des Bergières, Terre des Hommes et Textura.

A la CARL (Centrale alimentaire de la région lausannoise) qui nous fourni gratuitement les produits alimen-taires de base ainsi que des produits d’hygiène.

A B.B.R. cycles, qui nous fournit gracieusement des chambres à air de vélo servant à la fabrication de garrot.

A Messieurs Fabrice Prati, graphiste (Pratigraphe) et Marc Tassel, imprimeur (CDS imprimerie SA).

Aux donatrices anonymes qui, chaque automne, nous livrent des confitures « maison » pour agrémenter les petits déjeuners que nous offrons aux usagers.

A M. Patrick Bergier pour la réalisation des graphiques et commentaires contenus dans ce rapport d’activité.

Aux institutions qui soutiennent la Fondation ABS et en particulier :La Loterie RomandeLa Policlinique Médicale UniversitaireLe Centre St MartinL’équipe du SIMLe groupe de quartier du VallonLa Fondation du RelaisEt toutes celles avec lesquelles nous collaborons ponctuellement.

Un grand merci pour votre soutien et votre confiance !

10. Remerciements

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Page 32: ABS (RA 2012).pdf

Place du Vallon 4 • CH-1005 Lausanne • Tél. 021 311 11 15 • Fax 021 311 11 18abs@fondationabs •www.fondationabs.ch ©

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