ABS Analyse Des Besoins Sociaux Besancon 2015

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1 Rapport 6 6 - Rapport d’Analyse des Besoins Sociaux Rapporteur : Mme DARD, Première Adjointe Date Avis Commission n° 2 05/06/2015 Pour information L’Analyse des Besoins Sociaux (ABS) vise à éclairer annuellement le Conseil d’Administration du CCAS des besoins des populations les plus fragiles. A Besançon, l’ABS est présentée également, pour information, au Conseil Municipal afin que l’assemblée bénéficie de ces divers éléments d’analyse au service d’une meilleure perception de la ville et de ses habitants. 1 - Diagnostic socioéconomique En Franche-Comté, la faiblesse de la croissance ne permet pas d’améliorer de façon conséquente la situation de l’emploi. Au niveau de la zone d’emploi bisontine, malgré une reprise de la construction à Besançon en 2014 et une forme de résistance sur le front du chômage par rapport aux autres villes de sa strate, la demande d’emploi augmente toujours. Dans la zone d’emploi de Besançon, le taux de chômage de 8,4 % reste néanmoins à un niveau inférieur au taux national de 10 %. Source : Direccte 2 - Les fiches quartiers de l’Observatoire Socio Urbain, «approches statistiques territorialisées» Si l’ABS aborde tout au long de ses pages une approche territorialisée, les fiches quartiers sont conçues pour faciliter une lecture rapide et pratique d’un portrait de tel ou tel quartier bisontin. Elles déclinent des indicateurs divers (démographie, emploi, prestations sociales, tranquillité publique...) selon les quartiers et leurs iris. L’objectif est de faire ressortir les caractéristiques et les évolutions, les points d’attention ou de fragilisation et les points d’appui pour les politiques publiques . Chaque quartier fait l’objet en fin de fiche d’une synthèse analysant les indicateurs déclinés, complétés d’éléments de connaissance socio-urbains spécifiques.

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Analyse des besoins sociaux Besancon 15 juin 2015

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  • 1 Rapport 6

    6 - Rapport dAnalyse des Besoins Sociaux

    Rapporteur : Mme DARD, Premire Adjointe

    Date Avis

    Commission n 2 05/06/2015 Pour information

    LAnalyse des Besoins Sociaux (ABS) vise clairer annuellement le Conseil dAdministration du CCAS des besoins des populations les plus fragiles.

    A Besanon, lABS est prsente galement, pour information, au Conseil Municipal afin que lassemble bnficie de ces divers lments danalyse au service dune meilleure perception de la ville et de ses habitants.

    1 - Diagnostic socioconomique

    En Franche-Comt, la faiblesse de la croissance ne permet pas damliorer de faon consquente la situation de lemploi. Au niveau de la zone demploi bisontine, malgr une reprise de la construction Besanon en 2014 et une forme de rsistance sur le front du chmage par rapport aux autres villes de sa strate, la demande demploi augmente toujours.

    Dans la zone demploi de Besanon, le taux de chmage de 8,4 % reste nanmoins un niveau infrieur au taux national de 10 %.

    Source : Direccte

    2 - Les fiches quartiers de lObservatoire Socio Urbain, approches statistiques territorialises

    Si lABS aborde tout au long de ses pages une approche territorialise, les fiches quartiers sont conues pour faciliter une lecture rapide et pratique dun portrait de tel ou tel quartier bisontin.

    Elles dclinent des indicateurs divers (dmographie, emploi, prestations sociales, tranquillit publique...) selon les quartiers et leurs iris. Lobjectif est de faire ressortir les caractristiques et les volutions, les points dattention ou de fragilisation et les points dappui pour les politiques publiques.

    Chaque quartier fait lobjet en fin de fiche dune synthse analysant les indicateurs dclins, complts dlments de connaissance socio-urbains spcifiques.

  • 2 Rapport 6

    3 - Le panorama social thmatique

    Il a pour vocation de suivre lvolution de la ville travers de nombreux indicateurs : dmographiques, de mesure de la pauvret, ou relatifs certaines typologies de publics comme les personnes ges ou les enfants. A des fins de comparaison, des villes de mme strate dmographique que Besanon ont t slectionnes. Ce sont des villes entre 100 000 et 140 000 habitants auxquelles a t ajout Dijon pour des raisons de proximit. Les villes priphriques des grandes mtropoles ont t enleves. Les tudes statistiques se basent sur la population dite municipale. Pour lABS 2015, les donnes disponibles sont majoritairement issues du recensement consolid de lINSEE portant sur la priode 2006/2011, ainsi que sur des donnes portant sur les allocataires de la Caisse dAllocations Familiales en 2013.

    4 - Focus travaill avec les partenaires, Les besoins des bnficiaires bisontins de laide alimentaire, aujourdhui et demain

    Comme chaque anne, les partenaires du champ social bisontin (partenaires institutionnels, associatifs...) se runissent pour aborder une thmatique plus particulire. Les changes 2015 ont port sur les besoins des bnficiaires de laide alimentaire. Il importe dobserver les besoins sociaux qui rsultent de laugmentation de la pauvret depuis 2008, et plus particulirement lun des besoins primaires : lalimentation. Laide alimentaire, coordonne Besanon par la Ville travers son CCAS, et porte essentiellement par le monde associatif et ses bnvoles, devient un enjeu fondamental dans laccompagnement social des Bisontins. Elle tend permettre aux personnes en difficults de satisfaire leurs besoins alimentaires. Mais elle peut galement tre sollicite comme levier un projet daccompagnement plus global pour la personne ou pour sa famille, lintervention sociale et le bnvolat constituant les renforts du lien social, pour recrer des changes avec autrui. A Besanon, laide alimentaire est organise sur la base de trois rseaux associatifs dapprovisionnement, des associations distributrices ou piceries sociales.

    Le nombre de bnficiaires, qui constitue lun des indicateurs les plus ractifs au contexte socio-conomique, se stabilise un niveau lev. Au total, laide alimentaire a bnfici 6 270 Bisontins en 2014 (hors bnficiaires des Restos du Cur et du Secours Populaire). Loffre et la demande apparaissent disparates selon les sites (un bnficiaire sur trois dpend du quartier de Planoise). La rpartition gographique des lieux daccueil est pertinente mais les modalits de distribution diffrent dun site lautre, mme si un effort dharmonisation est en cours. Les bnficiaires de laide alimentaire bisontins comptent davantage de personnes seules quau niveau national (plus dun tiers de personnes seules). La plupart des bnficiaires sont gs de 25 49 ans. Au niveau du statut, 6 % sont retraits, et prs de 12 % des bnficiaires de laide alimentaire sont salaris. L aussi, des disparits sobservent selon les quartiers (sources : CCAS de Besanon).

    Pour autant, on constate un cart entre le nombre de personnes inscrites et le nombre de personnes effectivement accueillies ; cest souligner ; laide alimentaire restant lun des derniers lieux de dtection sociale avant la rue, il est impratif de limiter cet cart.

    On note par ailleurs une prcarit diffrencie qui distingue : les personnes en prcarit ponctuelle et les personnes qui seraient confrontes une prcarit plus structurelle. Des premiers besoins des bnficiaires ont t identifis comme celui de la ractivit et de la proximit des aides, et des manques spcifiques : manque de lien social, de produits spcifiques (produits laitiers, ptes et des produits dhygine pour bb comme des couches pour les familles, et des plats cuisins pour les personnes seules) et plus globalement, des produits frais et de varits des produits protins comme les viandes. Enfin, un manque dhabitudes alimentaires favorables la sant a galement t constat.

    Par ailleurs, dautres particularits ont t identifies, comme par exemple un nombre croissant de personnes ges ncessitant laide alimentaire, ou dans un autre registre, une ncessit de garantir ladaptation permanente des conditions humaines et matrielles daccueil.

  • 3 Rapport 6

    Lapprovisionnement des structures daide alimentaire se situe au carrefour de la multiplicit des besoins. Les effets de saisonnalit et dhtrognit de la demande ncessitent de la ractivit dans lapprovisionnement. Les aides europennes, celles de lEtat et des collectivits, dont le CCAS, ne suffisent pas couvrir tous les besoins. Les rseaux connaissent de plus en plus de difficults pour lapprovisionnement en denres. Les travaux engags prconisent de travailler sur la mixit des circuits pour trouver un moyen de rpondre diffremment aux besoins.

    En conclusion, le modle d'organisation bisontin est garant de la proximit des rponses apporter. Pour autant, des enjeux stratgiques ont t identifis:

    Contribuer activement la recherche d'innovation initie par les rseaux d'aide alimentaire en inscrivant sa rflexion dans les champs du dveloppement durable et de lconomie sociale et solidaire. Le recours aux nouvelles technologies pourra galement constituer un point dappui pour rpondre limpratif de ractivit.

    Prenniser le soutien aux associations et leur coordination. Au niveau des acteurs du champ social : lutter contre le non-recours laide alimentaire en

    qualifiant le type daide et renforcer la coordination avec les institutions versant les prestations. Au niveau des bnficiaires, en mobilisant les autres politiques publiques :

    - Travailler sur laspect temporel : aider les bnficiaires rapprendre se projeter. - Renforcer les apprentissages culinaires et les actions socio-ducatives relative la

    sant par lalimentation. - Renforcer les actions dducation sociale et familiale : en termes plus gnraux

    daccompagnement la parentalit et de gestion budgtaire. - Rflchir des modalits de rengociation des contrats dassurance qui constituent une

    charge importante dans le budget des bnficiaires.

    Proposition

    Le Conseil Municipal est invit prendre acte du rapport dAnalyse des Besoins Sociaux 2015.

  • ANALYSE PARTAGEE

    DES BESOINS SOCIAUX

    2015

    [Adresse de messagerie]

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    SOMMAIRE

    SOMMAIRE 2 AVANT PROPOS 3 PARTIE I : DIAGNOSTIC PARTAGE : Les besoins des bnficiaires de laide alimentaire 5 PARTIE II : PANORAMA SOCIAL THEMATIQUE 25

    Dmographie 25 Enfance/Petite enfance 28 Personnes ges 34 Personnes handicapes 38 Pauvret/Prcarit 43 Logement social 48 Sant 51

    PARTIE III : DIAGNOSTIC SOCIO-ECONOMIQUE 54 PARTIE IV : LES QUARTIERS BISONTINS 58

    Centre-Chapelle des Buis 59 Velotte 63 Butte-Grette 67 Battant 71 Chaprais-Cras 75 Bregille 79 Saint Ferjeux-Rosemont 83 Montrapon-Montboucons 87 Saint Claude-Torcols 91 Palente-Orchamps-Saragosse 95 Vaite-Clairs Soleils . 99 Planoise-Chteaufarine 103 Tilleroyes 108

    DEFINITIONS 112

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    AVANT PROPOS

    Observer pour mieux connatre les ralits sociales de son territoire tel est l'enjeu de l'Analyse des Besoins Sociaux que la Ville et le CCAS de Besanon mnent chaque anne.

    Outre laspect rglementaire de la dmarche, lABS est un outil daide la dcision des actions sociales mettre en uvre. Cest pour cela qu Besanon elle est aussi prsente en conseil municipal. Elle a pour objectifs didentifier les besoins et les difficults existantes ou susceptibles de survenir et dclairer les lus et les administrateurs du CCAS dans llaboration de la politique communale daction sociale.

    Observer, analyser et mesurer constituent des lments indispensables une politique publique efficace.

    A Besanon, depuis 2007, cette analyse se veut partage en ce sens que le diagnostic ralis chaque anne souvre aux contributions de partenaires institutionnels ou associatifs du champ social qui oeuvrent sur notre territoire.

    Complter les donnes statistiques par des apports de terrain permet de mieux apprhender les ralits et les besoins des habitants.

    La situation de nombreux bisontins sest fragilise depuis la crise de 2008. On constate ainsi depuis quelques annes une augmentation significative de la demande daide alimentaire. Cest donc lobjet du focus 2015.

    Afin de disposer dun clairage plus prcis sur ce phnomne, les lus du CCAS et de la Ville ont souhait quune tude approfondie soit mene sur le sujet.

    Pour affiner encore la connaissance des quartiers bisontins, vous trouverez en dernire partie les fiches labores par lObservatoire Socio-Urbain vous proposant une lecture territorialise partir dindicateurs choisis.

    Enfin, nos remerciements vont vers tous les contributeurs de lABS qui par leur participation active ont permis denrichir cette dmarche.

    Nous vous souhaitons une trs bonne lecture.

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    PARTIE 1 : DIAGNOSTIC PARTAGE

    Les besoins des bnficiaires bisontins de laide alimentaire,

    aujourdhui et demain

    Depuis 2008, la pauvret et la prcarit ont augment. Certaines personnes prsentant des situations sociales fragiles, malgr les dispositifs existants, ont t davantage prcarises par la crise, quand dautres connaissant des conditions de vie plus stables ont elles aussi t impactes par la conjoncture. Il importe donc dobserver les besoins sociaux qui en rsultent, et plus particulirement lun des besoins primaires : lalimentation. Le droit lalimentation est reconnu depuis la Dclaration Universelle des Droits de lHomme adopte en 1948. Dans un contexte gnral de rforme des aides europennes, de rarfaction des denres auprs des surfaces alimentaires et d'augmentation de la demande, laide alimentaire, coordonne Besanon par la Ville travers son CCAS, et porte essentiellement par le monde associatif et ses bnvoles, devient un enjeu fondamental dans laccompagnement social des bisontins.

    Quest-ce que laide alimentaire ?

    Laide alimentaire tend permettre aux personnes en difficults de satisfaire leurs besoins alimentaires. Elle se voudrait une aide transitoire et/ou temporaire, mais elle peut tre durable. Laide alimentaire nest pas un droit mais une facult. Cette aide permet de recrer des changes avec autrui. Elle constitue galement un levier qui permet au travailleur social de construire un projet avec le bnficiaire. Le dispositif daide peut tre sollicit diffrentes fins : de laide durgence, aide la subsistance et/ou aide au projet, cest--dire un support un projet daccompagnement plus global pour la personne ou pour sa famille.

    Comment laide alimentaire est-elle organise Besanon ?

    Trois rseaux associatifs dapprovisionnement

    Lapprovisionnement de laide alimentaire Besanon est port par trois rseaux associatifs distincts : la Banque Alimentaire, Les Restos du Cur et Le Secours Populaire Franais. Leurs interventions se situent dans le cadre des politiques dfinies par leurs fdrations respectives, mais leurs antennes locales articulent leur action dans les politiques sociales locales.

    Les grandes dimensions de laide alimentaire

    Les systmes dintervention des Restos du Cur et du Secours Populaire sont diffrents de celui des associations concernes par les dispositifs daide alimentaire coordonns au niveau municipal. En effet, ces deux rseaux se procurent des denres par diffrents biais : achats, collectes, ramasses auprs des supermarchs, ou campagnes notamment hivernales ou dt. Ils fonctionnent partir des rgles institues au niveau national. Cependant, en fonction de situations particulires, les bnvoles peuvent tre amens proposer laide alimentaire certaines familles, de faon provisoire.

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    En ce qui concerne la Banque alimentaire, celle-ci approvisionne entres autres neufs associations distributrices et piceries sociales sur diffrents sites bisontins. La Banque Alimentaire et les associations dpendantes de son rseau contribuent au dispositif municipal de laide alimentaire (8 associations territorialises + 1 association spcialise : La Dpanne pour les tudiants). La philosophie dintervention de la Banque Alimentaire est axe autour de la lutte contre le gaspillage, le partenariat avec le monde agro-alimentaire mais sans relation dachat, et le travail avec les bnvoles pour venir en aide aux plus dmunis.

    Le dispositif municipal de coordination

    Le dispositif municipal bisontin repose sur un partenariat coordonn entre les associations, port et anim par le CCAS de la ville de Besanon pour garantir la cohrence de laide. Les rencontres des partenaires de laide alimentaire ont lieu rgulirement. Il sagit dun change entre les lu-e-s avec les associations distributrices, et les rseaux dapprovisionnement dont laction sinscrit dans le cadre du dispositif municipal de laide alimentaire. La Banque Alimentaire, les Restos du Cur et le Secours Populaire participent galement ces rencontres. Une charte municipale de laide alimentaire rgissant son fonctionnement a t instaure en 2012.

    Les trois rseaux sont partenaires de la charte, mais seul le rseau de La Banque Alimentaire en est signataire. Le CCAS intervient auprs de ces trois rseaux, aujourdhui, de manires diffrentes. Il coordonne linstruction de laide alimentaire sur le secteur de Besanon pour les personnes relevant du dispositif municipal, approvisionn par la Banque Alimentaire. Le Secours Populaire et les Restos du Cur instruisent les demandes eux-mmes et distribuent directement les denres aux bnficiaires. Ces deux rseaux ne sont pas signataires de la charte mais restent nanmoins ouverts des changes collaboratifs et/ou complmentaires. Des cooprations sinstaurent et les personnes le ncessitant sont orientes vers les services sociaux adquats. Ainsi, les publics ne rsidant pas sur la commune sont orients auprs des Restos du Cur ou du Secours Populaire Franais. La Banque Alimentaire prospecte et collecte des produits alimentaires, pour offrir une aide alimentaire quilibre, rgulire et tenant compte, chaque fois que possible, des demandes spcifiques des partenaires. Elle rpartit les produits quitablement entre les associations distributrices, partir dun accord dapprovisionnement, ces dernires se chargeant de la distribution aux bnficiaires. De ce fait, ce sont les associations qui commandent les produits requis auprs de la Banque Alimentaire. La Banque Alimentaire joue galement un rle daide laction des associations distributrices, dans la limite de ses moyens.

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    Les associations distributrices et piceries de laide alimentaire grent leurs stocks de denres et leur distribution. Chaque association a un secteur dintervention dfini en lien avec la Banque Alimentaire. Les commissions de distribution sinscrivent dans une logique de quartier. Sauf pour les urgences, les associations ne distribuent quaux bnficiaires relevant de leur secteur. Les personnes qui auraient t mal diriges sont rorientes sur leur quartier respectif le cas chant (sauf, pour les personnes hberges par un tiers, qui sont diriges auprs de lassociation Diaconat Battant).

    Les produits sont distribus quitablement au seul profit des personnes en difficults, en tenant compte, dans la mesure du possible, de leurs habitudes alimentaires et culturelles. Laide alimentaire est attribue aux personnes rsidant Besanon, partir dune moyenne conomique infrieure 8 par jour et par personne. Elle est calcule comme suit :

    Moyenne conomique= Ressources - Charges du mnage / nombre de personnes/ nombre de jours soit 30.

    Par drogation, des mnages ayant une moyenne conomique suprieure 8 par jour et par personne peuvent tre bnficiaires par dcision de la commission.

    Le Cheminement du dispositif

    Laide est attribue, refuse ou ajourne par une commission qui relve du quartier de rfrence de chaque association. Cette commission est pilote par le CCAS, qui en assure lanimation et le secrtariat. Elle est compose a minima du prsident de lassociation ou son reprsentant, et dun professionnel du CCAS. Elle tudie les dossiers labors par des travailleurs sociaux de diffrents services instructeurs (issus des collectivits, du monde associatif, de lEtat). La commission peut mettre des prconisations, prciser un motif dattribution de laide et permet un moment dchange entre travailleurs sociaux et bnvoles sur lvolution des situations.

    Laide alimentaire initiale est attribue pour une dure de 3 mois renouvelables, sur dcision de la commission. Dans le cas dun renouvellement, les mmes procdures sappliquent. En cas de refus, les personnes seront rorientes vers un travailleur social, pour rajuster le diagnostic de leur situation. Un dispositif de recours existe.

    Dans les piceries sociales, un tableau dtermine la somme mensuelle alloue en fonction de la moyenne conomique du mnage et de sa composition. Le mnage dispose donc de cette somme dpenser dans lpicerie pour le mois. Dans les autres lieux, un colis est dlivr aux personnes en fonction de leur composition familiale et des arrivages de denres. Les mnages bnficiaires peuvent galement tre amens rgler une participation financire calcule sur la base de la composition familiale. Les rgles de la participation financire des personnes diffrent selon les associations (de 1,5 5).

    Les missions de cette association dtudiants consistent proposer une aide alimentaire aux tudiants en situation de prcarit, favoriser la rencontre et la solidarit entre pairs. Lassociation exerce son activit depuis le dbut de lanne 2014 dans le quartier de Montrapon Besanon. Les demandes daide alimentaire sont instruites par le Service Social du Crous de Besanon et lUniversit de Franche-Comt. Des distributions de denres alimentaires fournies exclusivement par la Banque Alimentaire les jeudis aprs-midi de 14h 17h ont lieu le soir mme de 18h 21h, ce qui permet chacun de pouvoir suivre ses cours ou de se rendre des stages (association ferme juillet/aot ; relais assur en cette priode par la Caborde de Montrapon).

    Une association daide alimentaire spcifique pour les tudiants : La Dpanne

    Une personne en difficults sollicite un entretien avec un travailleur social

    ...qui propose un dossier d'ouverture d'aide alimentaire la personne reue en entretien.

    Les antennes sociales du CCAS concentrent les demandes pour coordonner les commissions d'attribution.

    La commission examine chaque dossier et rend sa dcision (attribution et sa dure/ou refus/ou ajournement de la dcision/ et le cas chant met des recommandations.

    Les antennes sociales du CCAS notifient la dcision au travailleur social ayant effectu la demande.

    L'association concerne par la dcision adresse un courrier la personne ayant sollicit l'aide alimentaire.

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    En cas de demande durgence, le bnficiaire est orient vers le lieu de distribution alimentaire ouvert le jour de lurgence, sans constitution du dossier complet ni passage devant une commission. Toutefois, un imprim ddi devra tre rempli, prcisant au moins ltat civil et le motif de la demande. Les associations distributrices dlivrent un colis durgence, compos des denres disponibles, sur prsentation de cet imprim.

    Le dispositif daide alimentaire ainsi organis et coordonn permet un accompagnement visant linsertion sociale des personnes confre cette aide une dimension inclusive particulire permettent un accompagnement visant linsertion sociale des personnes. Ainsi, la gouvernance, parfois complexe, de la mise en rseau et de la coordination institutionnelle gnre dune aide caritative un vritable point dappui dinsertion.

    Un nombre de bnficiaires qui se stabilise un niveau lev

    Laide alimentaire constitue lun des indicateurs les plus ractifs au contexte socio-conomique. En ce sens, tous les organes structurants du dispositif daide alimentaire (commissions, structures dapprovisionnement et de distribution) deviennent de vritables observatoires des chelles dobservation particulirement fines des signaux sociaux.

    En 2014, au niveau du rseau Banque Alimentaire, 3 912 demandes daide ont t acceptes, soit 2 343 foyers diffrents reprsentant 6 046 bnficiaires dans le dispositif territorialis. Il convient dajouter ces effectifs les 224 tudiants accueillis La Dpanne. Au total, laide alimentaire a bnfici 6 270 bisontins en 2014, soit 5,4% de la population communale.

    Dans le mme temps, lassociation des Restos du Cur recensait 2 408 bisontins sur ses sites de Planoise et Chalezeule. Le Secours Populaire enregistrait quant lui 1 856 bnficiaires diffrents reus en dcembre 2014.

    Il nest pas possible de connatre la part exacte des personnes frquentant la fois le rseau Banque Alimentaire et lun des deux autres rseaux. Toutefois, cela existe et fait consensus auprs des partenaires de lABS.

    Une volution importante du nombre de bnficiaires inscrits ces dernires annes

    Les donnes chiffres prsentes dans les statistiques relatives aux bnficiaires qui vont suivre sont issues du logiciel Passerelle et de la Direction des Solidarits du CCAS de Besanon. Elles nincluent pas les chiffres du Secours Populaire, des Restos du Cur, ni ceux de La Dpanne.

    On observe une forte augmentation en 2013 et une diminution compter du dbut danne 2014.

    Laugmentation enregistre en 2013 pourrait sexpliquer,

    selon les partenaires de lABS, par le fait que les

    travailleurs sociaux du Conseil Gnral ninstruisaient pas encore les demandes avant cette anne-l. Par ailleurs, laccueil de jour La Boutique Jeanne Antide, qui dlivre des repas, a enregistr une forte augmentation en 2013, due larrive de personnes, notamment en provenance du Kosovo. 70% des repas dlivrs chaque jour le sont pour des migrants.

    La diminution observe en 2014 est en grande partie lie des effets de coordination et de rorientation entre les rseaux :

    Les publics non-rsidents Besanon sont depuis le dbut de lautomne 2013 accueillis par les Restos du cur, ou dans les accueils de jour.

    2 296

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    4Evolution du nombre de bnficiaires inscrits mensuellement

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    Le site de Planoise a t ferm prs de deux mois suite la cessation de lactivit de laide alimentaire par lassociation La Rgie des quartiers. Le site a fait lobjet dune rouverture en septembre 2014 gr par La Croix Rouge.

    Les tudiants sont accueillis depuis le dbut de lanne 2014 La Dpanne (non comptabiliss dans les donnes du graphique).

    Outre ces effets statistiques et de coordination, lvolution globale de laide alimentaire entre 2011 et 2014 interroge fortement sur ses causes et sur ses consquences. Le volume lev des bnficiaires est sans doute en lien avec une situation socio-conomique fragilisant davantage les personnes les plus prcaires. Daprs les partenaires, toutes les formes de prcarit ne cesseraient daugmenter. Ainsi, prs de 75 bnficiaires en moyenne lors de chaque distribution taient accueillis lassociation Ozanam dans

    le quartier Saint-Claude, en 2013. Ce nombre est pass 115 en moyenne en 2014. A Palente, laugmentation a t ressentie sur le terrain ds 2013 mme si quelques-uns des bnficiaires ont quitt Palente pour lassociation Le Cabas localise sur la commune de Thise. Les problmes lis aux cots de

    lhabitat chez un public en grande difficult pourraient tre une explication.

    Des sites ddis laide alimentaire relativement bien rpartis sur le territoire mais qui prsentent des disparits dans loffre propose

    Dun point de vue gographique, au moins un site ddi laide alimentaire est implant sur tous les quartiers faisant lobjet dune attention particulire en termes de niveau de vie.

    La carte fait apparatre deux lieux ddis laide alimentaire hors commune de Besanon. Il sagit dun site des Restos du Cur Chalezeule, et de lassociation Le Cabas installe sur la commune de Thise. Le Cabas couvre les communes de lest bisontin (secteur du Centre Mdico-Social de Novillars et quelques mnages du Centre Mdico-social Tristan Bernard), et attribue laide alimentaire des bnficiaires de lest du Grand Besanon qui taient, avant son ouverture, accueillis par lassociation Potage et Papotages de Palente. La coordination de loffre se faisant dans le respect de lhistoire et du positionnement de chaque association, les systmes et les modalits de distribution diffrent dun site lautre, mme si un effort dharmonisation est en cours.

  • 10

    La demande est galement trs htrogne selon les sites

    Sur 4 433 demandes prsentes en 2014, 3 912 demandes ont t acceptes, soit 88 %. Toutefois, il est prcis que les colis durgences et les dpannages ne sont pas comptabiliss dans les donnes prsentes, minorant lgrement la demande. Parmi les refus enregistrs, 200 lont t au niveau du secteur de Planoise. Dans la plupart des situations les refus concernent des foyers dont les revenus sont hors barme (reste vivre suprieur 8).

    * hors La Dpanne

    Sur les 3 912 demandes acceptes reprsentant 2 343 foyers diffrents, un bnficiaire sur trois dpend du quartier de Planoise, soit 768 foyers diffrents reprsentant 2 391 personnes aides.

    Le secteur de Palente compte galement une part leve des bnficiaires (18%), soit 872 personnes (421 mnages diffrents).

    En outre, on peut constater que la demande est non seulement leve en termes deffectifs dans le secteur de Planoise, mais aussi trs longue dans sa prise en charge ; ainsi, le site de Planoise reprsente lui seul prs dun tiers du nombre de mois cumuls daide alloue par toutes les structures.

    Les caractristiques sociodmographiques des bnficiaires : davantage de personnes seules quau niveau national

    Un large spectre de public est reprsent parmi les bnficiaires de laide alimentaire bisontins. Au niveau de la composition familiale des mnages, on distingue globalement les points suivants :

    Croix Rouge-Centre ville

    7% Diaconat-Battant

    7%

    Epi'Grette9%

    Potage et Papotages-

    Palente18%

    Croq'Soleils-Clairs-Soleils

    10%

    La Caborde-Montrapon

    7%

    Ozanam- St-Claude7%

    Epicerie St-Ferjeux

    2%

    Planoise33%

    Rpartition des diffrents foyers accueillis en 2014

    E

    n

    2

    0

    1

    4

    4% 5%6% 8%

    10% 10% 12%

    16%

    29%

    Rpartition de l'aide alimentaire en mois cumuls en 2014

  • 11

    - 57% des foyers bnficiaires sont des familles, dont 24% de couples avec enfants et 33% de familles monoparentales

    - 37% de personnes seules - Peu de couples sans enfants

    La composition des foyers bnficiaires par territoires diffre de la dmographie globale bisontine, mais correspond nanmoins aux lments dmographiques identifis lchelle de certains iris des quartiers concerns (voir la partie fiches quartiers de lABS).

    Lassociation Le Cabas Thise recense quant elle une part plus leve de personnes seule quau niveau de Besanon : un tiers des bnficiaires sont isols (un tiers de couple avec enfants, un tiers de familles monoparentales).

    Des disparits sobservent trs nettement selon les territoires :

    A lchelle du quartier de Planoise, les familles reprsentent plus de 70 % des foyers alors que la part des familles ne reprsente que 44 % des foyers de Palente.

    o Les couples avec enfants sont nombreux Planoise et Grette (respectivement 33% et 35%). o Les familles monoparentales reprsentent 40% des bnficiaires Planoise, 39% Saint-

    Claude, 37% Clairs-Soleils. De nombreux bnficiaires au centre-ville sont des personnes seules (Croix rouge 54%, Diaconat

    68%), et Palente (50%).

    Lecture : La taille des sphres est proportionnelle au nombre de personnes seules. Les sphres de couleur verte reprsentent les sites dont les parts de personnes isoles sont plus leves que la moyenne soit au-del de 37%.

    24%41%

    32%45% 54%

    68%

    26%

    50%33% 37%

    40%

    32%39%

    25%26%

    22%

    34%

    26%37% 33%

    4%5% 8% 13%

    5%6%

    6%

    6%7% 5%

    33%22% 22% 16% 15%

    5%

    35%18% 23% 24%

    Composition familiale des bnficiaires par sites en 2014

    Personnes seule Famille monoparentaleCouples sans enfant Couples avec enfants

    La Caborde Montrapon

    41%70

    Ozanam St-Claude32%50

    Epicerie St-Ferjeux45%25

    Planoise24%185

    Potage et Papotages Palente

    50%209

    Croq'Soleils Clairs Soleils33%80

    Croix Rouge Centre ville54%80

    Diaconat Battant68%117

    Epi'Grette26%550%

    10%

    20%

    30%

    40%

    50%

    60%

    70%

    80%

    Les bnficiaires isols en 2014

    Le profil des bnficiaires de laide alimentaire au niveau national Un sondage relatif au profil des bnficiaires du rseau Banque Alimentaire a t ralis par linstitut IPSOS en 2013. Laide alimentaire concerne de moins en moins de grands exclus mais dsormais aussi des personnes insres socialement. Le changement de profil des bnficiaires constat en 2010 se confirme et les travailleurs pauvres, les accidents de la vie (sparation/divorce ou maladie) ont aujourdhui recours ce dispositif. Le profil type est une femme (70%), ge de 43 ans avec au moins un enfant. Les bnficiaires disposent majoritairement dun logement stable (85%), et pour 58 % dentre eux ont t scolariss jusqu la 3me ou au-del. La situation familiale des bnficiaires est proccupante (25% de personnes isoles et 25% de familles monoparentales) et rvle que prs de 2/3 des bnficiaires sont des familles. 79% des bnficiaires sont inactifs et les personnes ayant un emploi sont tout de mme en situation de prcarit (69% sont temps partiel avec un revenu net mensuel de 965 ). En 2013, on constate lmergence de nouveaux bnficiaires (+5 pts) encore moins marginaliss (population jeune, plus familiale). Toutefois, la prise en charge sociale semble efficace et 2/3 des bnficiaires sont plutt optimistes sur leur situation, prvoyant une amlioration de leur situation dans les 2 ans.

  • 12

    Concernant lge des bnficiaires, on constate galement des disparits selon les sites : - Les deux tiers des bnficiaires rfrents du mnage sont gs de 25 49 ans, soit 1 604 personnes. Cette tranche dge traduit notamment la prpondrance des familles reprsentes parmi les bnficiaires de laide alimentaire. Ainsi, les publics relevant de cette tranche dge reprsentent 75% des bnficiaires de Planoise, soit 36% des personnes de cette classe dge au niveau de tous les bnficiaires de la ville (hors La Dpanne). Cest au centre-ville que la part des autres tranches dges est la plus leve. - Les moins de 25 ans reprsentent 10% des bnficiaires rfrents soit 226 personnes. Ils sont relativement prsents au niveau des sites de Planoise, Palente et surreprsents aux distributions de la Croix Rouge et du Diaconat Battant (respectivement 25% et 20%). Cest sans compter les tudiants pris en charge par La Dpanne.

    - Les bnficiaires rfrents de la demande quinquagnaires reprsentent quant eux 15% des publics recenss, soit prs de 360 personnes. Ils reprsentent un bnficiaire rfrent sur cinq La Caborde de Montrapon. - Les bnficiaires gs de 60 ans ou plus reprsentent 6% des bnficiaires rfrents. Planoise, Palente et Grette sont les sites qui accueillent les personnes de cette classe dge en plus grands nombres. Au niveau du statut, plus de 12 % des bnficiaires de laide alimentaire sont salaris et 6% sont retraits. On observe peu de disparits territoriales au niveau du statut si ce nest une part plus importante de travailleurs pauvres au niveau des associations de Palente, Clairs-Soleils, Montrapon, Saint-Ferjeux et Saint-Claude.

    Une prcarit diffrencie expliquant le recours laide alimentaire

    La principale cause de recours laide alimentaire rside bien videmment dans des difficults financires. On peut distinguer la faiblesse des ressources, le poids des dpenses ou la conjugaison de ces deux facteurs. Lindicateur de niveau de vie disponible lchelle dobservation est celui de la moyenne conomique, mais il est analyser avec prcautions. En effet, il peut cacher des situations de dsquilibre trs htrognes entre les dpenses et les ressources. Il traduit uniquement le reste vivre par jour et par personne (montant disponible aprs dduction des charges de logement, loyers, nergie, communication et transport). Toutefois, il permet dapporter des premiers lments de connaissance gnraux relatifs au niveau de vie des bnficiaires. 20% des bnficiaires nont plus de reste vivre

    20% des bnficiaires recenss de laide alimentaire ont une moyenne conomique gale 0, donc aucun reste vivre . En fait, ce cas de figure dmontre davantage une rupture, temporaire ou non, dans lapport de ressources. Les bnficiaires confronts cette situation sont particulirement nombreux dans les distributions du centre-ville, de la Grette ainsi qu Palente.

    25% 20%8% 9% 13% 9% 10% 6% 5% 10%

    58%56%

    66% 64%69%

    58%66% 73% 75% 68%

    10%15% 17% 20%

    11%

    20%17% 16%

    14% 15%

    7% 8% 9% 7% 7% 11% 7%5% 5% 6%

    Rpartition des bnficiaires par tranches d'ge en 2014

    Moins de 25 25/49 50/59 60 et plus

    107

    119

    31

    164

    147

    52

    27

    122

    7

    474

    132

    135

    21

    9

    86

    100

    35

    173

    60 106

    Planoise

    Potage et Papotages Palente

    Croq'SoleilsClairs Soleils

    Epi'Grette

    Diaconat Battant

    La Caborde Montrapon

    Ozanam St-Claude

    Croix Rouge Centre ville

    Epicerie St-Ferjeux

    Nombre de foyers bnficiaires selon leur moyenne conomique en 2014

    0

    De 0,1 5,4

    De 5,5 8

    8 et +

  • 13

    ou nont pas suffisamment les moyens de rpondre leurs besoins Toutes les personnes ne peuvent pas toujours manger sasit trois fois par jour.Prs de trois foyers bnficiaires sur quatre disposent dun reste vivre infrieur 5,40 par jour et par personne. Parmi les mnages bnficiaires, 52% ont une moyenne conomique faible de 0,1 5,4. Les bnficiaires dans ce cas de figure sont particulirement nombreux Planoise, Clairs-Soleils, Palente et Saint-Claude.

    Pour contourner la difficult de mesurer le niveau de vie des bnficiaires partir dun indicateur qui ne traduit pas toute la diversit des ralits recouvertes, une tude complmentaire a t ralis par La Direction des Solidarits du CCAS de Besanon ; Celle-ci vise connatre les faits gnrateurs de la demande d'aide alimentaire Planoise du 13 mars au 31 juillet 2014.

    Cette tude a notamment mis jour que les deux tiers des foyers de Planoise ont pour ressource principale une prestation sociale (RSA, AAH, ASS, etc.). Cette tude a t mene au moment de l'instruction des demandes d'aide alimentaire. Elle permet notamment de pointer que l'aide alimentaire est un soutien essentiel. En effet, la part des demandes pour cause de ressources insuffisantes, cest--dire limpossibilit dquilibrer les poids ressources/charges , est importante. Prcision : le mois de mars est incomplet Les deux tiers des premires demandes sont accordes pour une dure moyenne de 3 mois. Une augmentation globale de la dure des prescriptions est constate : en 2013, la dure moyenne des accs laide alimentaire tait de 3 mois par foyer. En 2014 on enregistre un taux de renouvellement important et une augmentation de la dure moyenne du droit laide alimentaire par foyer qui stablit 5 mois. Cela signifie que les personnes qui sollicitent laide sinscrivent dans la pauvret et risquent de rester dans le dispositif de plus en plus longtemps. Ainsi, les partenaires constatent que les personnes ges qui ont de petits revenus peuvent tre indfiniment prsentes dans les sites de distribution. Nanmoins, des disparits selon les diffrents sites sont constates.

    2 mois10%

    3 mois61%

    4 mois12%

    5 mois2%

    6 mois13%

    7 mois1%

    NR1%

    Rpartition par dure alloue la premire demande en 2014

    22%11% 15% 5% 5% 12%

    62%73% 69% 84% 81% 74%

    15% 16% 16% 11% 14% 14%

    mars avril mai juin juillet Moyennedes 5 mois

    tudis

    Rpartition des faits gnrateurs pour le recours l'aide alimentaire

    En attente de droits Ressources insuffisantes Autre fait gnrateur

    Jai 49 ans et je suis veuve avec un enfant. Je vis de la rente veuvage, je nai pas droit au RSA car celle-ci est lgrement au-dessus du seuil RSA. Je tenais un commerce qui a t en liquidationAujourdhui, jai surtout besoin dun travail, ou de dvelopper des comptences. Sinon, au niveau de la distribution, cest bien, cest les transports qui posent problmes. Quand on na pas la CMU, on paye la carte trop chre, et avec les produits dici, quand on rentre pieds, les trajets sont particulirement longs Tmoignage de C. bnficiaire depuis 4 mois.

  • 14

    Comme voqu pralablement, lvolution importante du nombre de bnficiaires constate ces dernires annes serait le fait dune conjoncture socioconomique fragilisant davantage les personnes les plus prcaires. Il y aurait deux grandes typologies de publics parmi les bnficiaires de laide alimentaire : les publics en prcarit ponctuelle, et ceux qui seraient confronts une prcarit plus structurelle.

    En termes de renouvellement de laide, la moyenne globale reprsente un peu plus dun tiers des aides alloues. Saint-Ferjeux, Saint-Claude et Montrapon prsentent des proportions de renouvellement plus importantes.

    Un besoin daide alimentaire en lien avec une situation de prcarit ponctuelle :

    Certains partenaires constatent de plus en plus de situations lies des ruptures de ressources (perte demploi, fins de droits, dettes rembourser, sparations, dcohabitations). Lorsque les ressources sont rtablies, les personnes ne recourent plus laide alimentaire. Ce phnomne serait coupl des freins administratifs :

    des dlais dinstruction des organismes de prestations pas suffisamment ractifs

    des prises de rendez-vous longues et dshumanises (par Internet par exemple).

    des radiations des prestations Ple Emploi facilites

    des ruptures ou des retards de droits par dysfonctionnements

    des difficults de comprhension des courriers par les bnficiaires

    des difficults pour les usagers dintgrer les dlais de traitement.

    4,2 4,7 4,7 5 5,36,4

    8,2 9,39,6

    Dures moyennes des foyers accueillis par structureen mois cumuls en 2014

    Enqute de satisfaction des usagers des Caf

    Une enqute de satisfaction publie en fvrier 2015 par la Caisse Nationale dAllocations Familiales (CNAF) montrait que

    globalement les personnes taient satisfaites de laide apporte

    par la CAF. Toutefois, parmi les personnes interroges, 19 % des allocataires ont rencontr des difficults avec leur CAF au cours des douze derniers mois. Parmi eux, prs dun sur quatre a subi une interruption de paiement ; un autre quart de ces 19% a d rembourser une partie des sommes verses par la Caf ; 23 % ont eu des difficults joindre leur Caf ; 21 % ont constat une erreur de la Caf comme la perte dun document ou ont subi des retards

    importants dans le versement de leur prestation.

    28% 28% 29%36%

    40%47% 48%

    51%

    38%

    0%

    10%

    20%

    30%

    40%

    50%

    60%

    Proportion des renouvellements en 2014*

    NR

  • 15

    Le manque danticipation des bnficiaires est une source dexplication rcurrente. Ils tardent ouvrir des droits RSA lorsquils parviennent au terme de lAllocation Spcifique de Solidarit, se retrouvent sans ressources et arrivent sur le dispositif durgence. Les personnes ne se projettent pas ou plus; en ce sens ils sinscriraient davantage dans une logique de vie au jour le jour . Labsence de projection dans le temps de la part des bnficiaires sillustre notamment travers des contacts tardifs avec les travailleurs sociaux pour un renouvellement de laide alimentaire. La plupart du temps, cela conduit solliciter des colis durgence auprs des associations distributrices.

    Un besoin daide alimentaire en lien avec une situation de prcarit davantage structurelle : Il sagit essentiellement de personnes loignes de lemploi pour diffrentes raisons :

    Des problmes de sant Un manque de qualification Des problmatiques socio-ducatives. Ce constat serait notamment effectif pour des jeunes femmes

    de moins de 25 ans sans ressources, avec des enfants, parfois trs nombreux. Des situations de surendettement consquentes.

    On peut retrouver galement dans ce cas de figure les travailleurs pauvres, mais aussi des salaris occupants des emplois temps partiels. 12 % des foyers sont salaris. Pour Le Cabas, la prsence des bnficiaires qui travaillent est maintenant flagrante. Ils frquentent la fois leur association et celle des Restos du Cur.

    Les problmatiques rencontres dans les configurations de prcarit structurelle et plus ponctuelle ne sont bien videmment pas exclusives selon les situations, mais elles sont davantage prpondrantes selon les cas. Que le public prsente des difficults grer son budget (poids des charges, crdits la consommation,) ou une difficult passagre (accident de la vie, dysfonctionnement dans le versement dune allocation,), des mesures daccompagnement budgtaire doivent tre prises. Un constat est en outre valid par les acteurs de lABS : les loyers et les charges psent lourd pour des mnages avec des ressources faibles ou des personnes seules, malgr le soutien de lAllocation Personnalise au Logement. Le budget logement reprsenterait au moins 50 % du budget de la personne. Les partenaires contributeurs soulignent que les dispositifs de relogement ncessitent plus de temps quauparavant, engendrant alors des priodes prolonges de recours laide alimentaire. Le poids des assurances relatives au logement, et le cas chant la possession dun vhicule, est galement important ds lors quil sagit de dpenses obligatoires. A contrario, plusieurs explications sont avances quant larrt du recours laide, suite une amlioration de la situation du bnficiaire, corroborant les faits gnrateurs de son recours :

    - A la suite dune embauche, les personnes surmontent leur dette - Le conjoint nayant pas la garde de lenfant verse enfin la pension alimentaire - Un dmnagement vers un logement plus adapt, moins coteux en charges - La grande distribution met disposition des produits arrivant date limite de consommation, moins

    chers quauparavant. Des bnficiaires aux besoins spcifiques

    Outre les problmatiques de niveau de vie, partir de leur expertise, de leurs observations quotidiennes et des donnes statistiques prsentes, les partenaires de lABS spcifiquement mobiliss sur lanalyse des besoins des bnficiaires de laide alimentaire ont identifi des premiers enseignements relatifs aux besoins des bnficiaires.

    Dun point de vue global, on observe quatre typologies de besoin :

    La vulnrabilit nergtique en Franche-Comt Une tude de lInsee publie en avril 2015 expose que la vulnrabilit nergtique en Franche-Comt est plus leve que la moyenne nationale. Elle concerne le chauffage et les dplacements. Le froid est un des premiers facteurs, avant celui du revenu. 35% des francs-comtois dpensent plus de 8% en chauffage et plus de 4,5% en dplacement, dpassant alors le seuil de vulnrabilit. Avec moins de 29% de taux de vulnrabilit, Besanon connait un des taux les plus faibles de la rgion, comme toutes zones densment peuples. Cela peut sexpliquer avec un fort taux de logements collectifs, moins nergivores que les pavillons. Il faut, en moyenne annuelle, 1 940 pour chauffer une maison et 1 290 pour un appartement. Les moins de 30 ans, les plus de 75 ans et les familles monoparentales sont exposs la vulnrabilit nergtique hauteur de 53% contre 29% pour les couples ou personnes sans enfants.

  • 16

    o Un manque de lien social. o Un besoin de ractivit et de proximit des aides. o Un manque de produits spcifiques :

    - des produits dhygine, - des produits frais (laitiers, lgumes, ufs), - des plats cuisins, - de varit des produits protins comme les viandes proposes.

    o Un manque dhabitudes alimentaires favorables la sant. Des actions de types ateliers cuisine permettent de mobiliser les bnficiaires, comme par exemple des animations qui sont proposes pendant le temps de distribution par un cuisinier afin de faire dcouvrir des produits que les familles ne cuisinent pas ou trs peu. Certains bnficiaires sont trs intresss par ce type danimation.

    Lanimateur aide le bnficiaire choisir les produits et les cuisine avec lui ensuite. Nanmoins, les partenaires prcisent que ces animations ponctuelles ne permettent pas de changer en profondeur les habitudes alimentaires des bnficiaires. Mme lorsque les produits disponibles sont diversifis, les habitudes alimentaires sont fortement ancres dans les pratiques. La prcarit entrane des changements des pratiques alimentaires quotidiennes, avec des risques de dtrioration potentielle de ltat de sant pouvant aller jusqu des cas de dnutrition, ou au contraire daugmentation des cas dobsit. Ainsi, ltude publie en mars 2013 par lInstitut National de Prvention et d'Education pour la Sant (INPES) relative lalimentation et ltat nutritionnel des bnficiaires de laide alimentaire expose que lobsit, lhypertension artrielle, le diabte et lanmie sont levs chez ce public. Les personnes concernes connaissent aussi de nombreuses carences. Au-del dun nombre quotidien restreint de repas, certains aliments sont consomms moins frquemment comme les fruits et lgumes ou les produits laitiers.

    Par ailleurs, outre les composantes nonces ci-dessus, dautres besoins, plus spcifiques selon les publics, sont identifis et se conjuguent. Ils sont pour la plupart corrls la composition familiale, mais aussi lge des personnes.

    Des familles nombreuses ou monoparentales : o Dun point de vue alimentaire, les produits les plus demands sont le lait, les autres

    produits laitiers, et les ptes o Mme si des aides financires dlivres par le Conseil Dpartemental permettent de

    soutenir les familles dans ce poste de dpense, celles-ci sont en demande de produits dhygine pour bb comme des couches. La Banque Alimentaire ne dispose pas de

    produits 1er ge.

    Des personnes seules :

    Les plats cuisins sont trs demands chez les personnes seules. On peut galement remarquer dautres besoins spcifiques selon les publics isols : o Des personnes seules en formation, ou qui effectuent quelques heures de travail et qui ne peuvent

    pas subvenir tous leurs besoins, ncessitent une aide alimentaire axe sur les besoins primaires, mais aussi un accompagnement renforc dinsertion lemploi ou de qualification. Ce cas de figure

    est particulirement reprsent chez les moins de 25 ans :

    Lalimentation des Franais Dans une tude publie en avril 2014 par le Centre de Recherche et dInformation Nutritionnelles (CERIN), il est confirm que les personnes aises et pauvres nont pas les mmes modes de consommation. Les plus aiss privilgient les commerces de dtail et les plus pauvres, les hard discounts. Lalimentation est le poste le plus important de consommation et le prix le premier critre de choix pour une grande majorit de franais (78%). Les fculents, les sucres sont surconsomms chez les catgories populaires avec une faible consommation de yaourts, de fruits et lgumes, entranant un risque fort dobsit. Les ingalits face lalimentation sobservent ds le plus jeune ge. Certains produits, dont les prix ont baiss, se sont dmocratiss comme les produits surgels, voire sont devenus lapanage des catgories populaires. Mme si les produits bio se dmocratisent galement, les catgories aises font plus attention leur sant dans une optique long terme, et ce grce un quotidien moins proccupant. Les plus dfavorises peuvent privilgier le quantitatif et le gustatif, sinscrivant davantage dans une dimension de linstantan.

  • 17

    Des personnes jeunes en situation de prcarit qui ne peuvent pas par exemple bnficier du Revenu de Solidarit Active. Ce public reprsente en effet 5% des bnficiaires de la ville (hors La Dpanne). Ce constat est particulirement visible la distribution du Diaconat, au centre ville et Palente (respectivement 16%, 12% et 7%).

    Une augmentation constante du public des moins de 25 ans, notamment du public fminin isol est constate, particulirement par le Service de Prvention Spcialise du Centre-Ville qui accompagne des publics jeunes en errance. Ce public serait compos 90% de personnes originaires de Besanon ou de la rgion. Elles auraient connu des difficults financires, de logement, des situations de solitude, de dcohabitation la suite de rupture familiale ou avec un conjoint, et/ou des problmes daddictions. Souvent accompagn de chiens pour seule compagnie, ce type de public est rgulirement confront des problmatiques comme celles du transport par exemple pour effectuer des dmarches dinsertion.

    Par ailleurs, les produits daide alimentaire distribus ne sont pas toujours adapts un public qui ne dispose pas toujours de possibilits de cuisson. Ces publics ncessitent une proximit des aides, avec un point dattention pour les aides

    relevant du domaine sanitaire et celui du logement. Au niveau des tudiants, ceux-ci ne sollicitent laide alimentaire que de faon

    temporaire, en raison de leurs situations changeantes (priodes de stage ou de formations). Les tudiants ont surtout besoin de lieux dchange car ils sont pour la

    plupart des personnes qui n'ont pas eu le temps de se constituer un rseau.

    o Depuis trois ou quatre ans, un nombre croissant de personnes ges ncessitant une aide alimentaire est constate. 6 % des foyers bnficiaires sont des retraits. Ce besoin daide la

    subsistance serait coupl un phnomne d'isolement des personnes, davantage prononc quauparavant, li en partie un affaiblissement des solidarits de voisinage.

    Relativement la qualit en rgle gnrale, celle-ci semble globalement satisfaisante. Pour autant,

    certaines nuances sont notes, selon les domaines observs. Les bnficiaires sont gnralement satisfaits de la qualit des produits, de laccueil des bnvoles et de celui des travailleurs sociaux. Malgr la politique de soutien mise en avant par certaines associations (locaux, subventions,), ladaptation de

    certaines conditions matrielles daccueil reste amliorer : o Des tensions dans certaines files dattente. o Des problmatiques de distributions lointaines du lieu de rsidence. o Des locaux de distribution alimentaire parfois exigus au regard du nombre de bnficiaires

    accueillir.

    Entre coopration et innovation : une structuration des rponses qui dpend dun quilibre consolider

    Des rponses sociales : lintervention sociale et le bnvolat comme renforts du lien social

    Les personnes qui sollicitent laide alimentaire sont souvent dans lattente de louverture de leurs droits mais sont galement concernes par des dsquilibres budgtaires. Laccompagnement social instaur autour de la distribution alimentaire, en lien avec les autres services sociaux prsents sur le territoire bisontin, doit permettre aux bnficiaires de solliciter laide de manire temporaire.

    Lassociation me permet de pouvoir suivre mes tudes ici en France, car il ny a quici que je peux poursuivre la thse dans laquelle je me suis engage, car le laboratoire est trs spcialis. Dans mon pays, ce type de laboratoire nexiste pas. Et surtout, ici on rigole, cest dtendu, a maide voir des autres tudiants car ici je ne connais personne. Tmoignage de B. tudiante bnficiaire La Dpanne

  • 18

    Les demandes sont de ce fait tudies avec les travailleurs sociaux. Laide alimentaire est avant tout une rponse un besoin primaire, mais peut galement tre mobilise comme un levier, un outil daccompagnement social. Ds lors, la rponse un besoin primaire peut servir de tremplin celle dautres besoins comme linsertion par exemple. Les partenaires dcrivent laide alimentaire comme le dernier filet de scurit des politiques sociales. Rapportes la prpondrance de situations sociales qui se dgradent, les prestations sociales ne suffisent plus couvrir lensemble des besoins. La connaissance et le lien concret avec le public frquentant laide alimentaire sont perus comme de vraies plus-values pour lintervention sociale. De la mme manire, les commissions reprsentent aujourdhui un vritable observatoire de la diversit des situations de prcarit selon les quartiers.

    Autour du dispositif daide alimentaire, le CCAS et les associations mettent en place des actions collectives. Ces dernires sont ouvertes aux bnficiaires de laide alimentaire pour les soutenir dans leur parcours dinsertion. Elles sont bases sur les besoins des personnes et ont vocation rendre les personnes actrices de leur parcours. Ainsi, outre laide alimentaire, premire action dinsertion, les autres interventions des Restos du Cur sont bases sur un soutien la recherche demploi, une aide la gestion budgtaire, un accs au m icro-crdit et des loisirs pour les enfants.

    Cest le rle des travailleurs sociaux qui doivent mobiliser laide alimentaire en complments dautres outils leur disposition pour permettre la personne aide daccder la possibilit de recrer du lien social. Le dveloppement de cette facult est port la fois par les associations et par les travailleurs sociaux. Il sagit dinclure socialement la personne. La notion dinclusion sociale consiste faire en sorte que chaque individu puisse participer et contribuer la socit.

    Les partenaires expliquent que les modalits dintervention des uns et des autres ne sont pas toujours mutuellement bien comprises. Nanmoins, des points de convergences sont nots :

    o Le travail est diffrent avec le public tudiant, qui sinscrit dans une dynamique de projet. o Les critres et leurs modes de calculs (dpenses relles ou forfaitaires) sont tablis sur les mmes

    bases que les critres daccs aux aides financires des Commissions Locales de Coordination pour plus de cohrence (outils qui ciblent les mmes publics).

    o Laccompagnement social permet de ne pas saturer le dispositif. Le non-recours effectif laide alimentaire : un cueil particulier

    Un cart entre le nombre de personnes inscrites et le nombre de personnes effectivement accueillies est not. Ce constat sopre un double niveau : de faon rcurrente et de faon saisonnire. Leffet de saisonnalit peut sillustrer par exemple travers le mois de septembre, au cours duquel lensemble des associations relve une diminution de la frquentation des distributions. Deux explications sont avances : le versement de lAllocation de Rentre Scolaire et le dcrochage de frquentation la suite de la priode estivale.

    Au niveau de leffet de rcurrence, la Croix Rouge Franaise a observ une baisse de frquentation des ayants droits. Lassociation Diaconat dplore que 25 30% des bnficiaires ayant eu un accord lors de la commission daide alimentaire, ne se prsentent pas de faon rgulire. A Saint-Claude, au premier semestre 2014 beaucoup de personnes inscrites ne se prsentaient pas, ou venaient en urgence, puis ne venaient plus, aprs avoir reu la lettre dacceptation de la commission. En revanche, au niveau des Restos du Cur, les chiffres de labsentisme sont rests relativement stables entre lanne 2013 (15%) et 2014 (16%), signe probable de laccueil dun public davantage prcaris. La problmatique engendre par ce non-recours revt un caractre de risque pour le systme mis en place, trois niveaux :

    - Le dispositif daide alimentaire comme outil dintervention sociale ne joue plus son rle. - La non-prsentation des personnes aux distributions dstabilise les gestions de stocks

    de denres, voire engendre du gaspillage. - Les deux premires composantes dmotivent les bnvoles.

    Lactivit des 9 Commissions en 2014 (hors La Dpanne) 4 433 demandes instruites 3 302 dossiers prsents par les centres mdico-sociaux du Conseil Gnral du Doubs (74 %) 845 dossiers prsents par les services du CCAS de la Ville de Besanon (19 %) 88% des demandes acceptes 286 dossiers prsents par 35 autres partenaires (7 %)

  • 19

    La solution mise en place actuellement est dorde rglementaire : au-del de quatre absences sur les dispositifs, les personnes sont retires des listes. Un courrier leur est adress. Celles-ci devront reprendre contact avec un travailleur social afin de resolliciter laide.

    Plusieurs lments dexplication sont avancs par les partenaires : - Les personnes en situation de prcarit ponctuelle ont peut-tre vu leur situation

    samliorer - Le cot, mme minime de la participation, laccessibilit, la mconnaissance des

    quartiers peuvent tre les causes de labsentisme des personnes sur les lieux de

    distribution alimentaire. De plus, quelques bnficiaires sollicitent galement les Restos du Cur. La question de la proximit prend donc une dimension dterminante dans la

    lutte contre le non-recours. - Par ailleurs, la dmarche de venir une distribution resterait difficile pour certaines

    personnes, tant auprs des travailleurs sociaux dans un premier temps quauprs des associations dans un second temps. La plupart des personnes cumuleraint les problmatiques, et seraient dcourages par lampleur des dmarches. Les personnes aides ne seraient pas toutes volontaires pour entrer dans le dispositif, apprhendant le regard dautrui ou, parfois, une forme de moralisation, notamment du fait dune image

    parfois dforme de lhistorique clrical du monde caritatif. La dmarche dentre dans

    le magasin social est difficile. Des bnficiaires, face au grand nombre de public accueilli, ne reviennent plus. 433 bnficiaires ont t servis en 2012 sur Palente, contre 545 en 2013. Mme si lcart entre le nombre dinscrits et de bnficiaires qui se prsentent rellement la distribution est consquent, la distribution reste trs frquente. Il est prcis que si le premier contact nest pas soign, les personnes ne reviennent pas. En

    ce sens, la formation des bnvoles est fondamentale. Les lieux daide alimentaire sont

    bien identifis par les publics, mais des incidents et des incivilits sont relevs, notamment en lien avec des difficults relationnelles des familles non-rsidentes avec le public bisontin de laide alimentaire. Il est galement not par les partenaires quune forme de stigmatisation serait ressentie par certains bnficiaires, et exprime notamment par les jeunes. Des tudes sociologiques et psychosociologiques ont dmontr que les phnomnes de stigmatisation influencent voire acclrent le processus de prcarisation.

    - La problmatique des personnes qui renoncent leurs droits comme les personnes ges pose question. Une interrogation porte sur le moyen de subsistance des personnes qui ne se tournent plus vers les aides sociales et qui sinscrivent durablement

    dans laide alimentaire.

    Cette problmatique de non-recours ne se rencontre pas au niveau des tudiants, mme sils sont en trs grande prcarit financire. 224 bnficiaires ont t aids en 2014, sur une dure relativement courte, reprsentant une quarantaine dtudiants par distribution. Ils sont plutt satisfaits de laide alimentaire, notamment pour son potentiel de mise en relation. Le monde associatif de laide alimentaire, port par des bnvoles Limportance du lien cr entre les associations, les travailleurs sociaux et les partenaires est souligne. Mais galement, la volont de chacun de travailler ensemble. Laide alimentaire demande aujourdhui une vraie expertise, tant en termes dingnierie sociale, que de gestion des systmes de magasinage et de stockage. Il est parfois difficile pour les associations de trouver de nouveaux bnvoles disposant de ces comptences. La plupart des bnvoles sont des retraits, hormis La Dpanne o lon trouve exclusivement des tudiants.

    Avec le cot de la vie actuelle, mon niveau de vie est faible, cause de mon ge, cause de a, jai du mal joindre les deux bouts de la vie. Mais, ce magasin social me permet de vivre heureux, il ma apport le dialogue, beaucoup de choses sur la vie franaise que je ne connaissais pas, jai dcouvert que les gens qui viennent ici, vivent dans une crainte de la solitude, ils sont souvent seuls, et le fait de venir passer un moment ici, avec les autres autour dun caf, des biscuits, en discutant de tout et de rien, leur fait normment de bien. A moi, a me permet de sortir de mes moments de fermeture, parfois, je me renferme et quand je viens dans ce magasin, je mouvre comme une Hutre. Tmoignage dun bnvole, Site migrations

  • 20

    Daprs les responsables dassociations, mme si tous les acteurs interrogs dans le domaine de laide

    alimentaire valuent la solidarit Besanon un niveau lev, il reste difficile de renouveler lengagement

    bnvole. Toutefois, quelques bnficiaires deviennent parfois bnvoles. Les bnvoles sont moins nombreux en t. En effet, et en lien avec le statut, nombreux sont ceux qui sont mobiliss par la garde des petits-enfants en cette priode estivale. La fermeture de la structure daide certaines priodes de lanne peut se rvler particulirement problmatique. En effet, non seulement cela peut engendrer un gaspillage alimentaire, mais surtout, pour certains bnficiaires, laide alimentaire est la seule source dapprovisionnement. Les associations veillent nanmoins ce quune continuit soit assure pendant les fermetures dt en largissant leur accueil

    aux publics frquentant les autres structures. Les bnvoles accompagnent les bnficiaires dans les sites de distribution pour les guider par secteur, par produits (frais, secs...) et recrer du contact humain. Les bnvoles ont parfois le sentiment de faire de labattage et de moins retisser du lien social. Ainsi prs de 150 familles sont rgulirement accueillies la distribution alimentaire de Palente entre 14 et 17 heures. Lentraide entre associations, leur maitrise du dispositif, la connaissance des partenaires permet temporairement de faire face laugmentation des besoins, mais un risque d'puisement des ressources du bnvolat est identifi par les partenaires.

    Lapprovisionnement des structures daide alimentaires au carrefour de la multiplicit des

    besoins

    Le systme dapprovisionnement de la Banque Alimentaire

    L'approvision-nement de la

    Banque Alimentaire

    Les marchs europens

    La ramasse dans les supermarchs=

    60%

    L'organisa-tion

    ponctuelle de collectes

    Les fonds de l'Etat Franais

    La rponse temporaire la forte demande enregistre sur le secteur de Planoise illustre ces phnomnes de cooprations mais aussi de risque de fragilisation. La fermeture de la structure Le panier Solidaire a t effective au 1er aot 2014. Les bnficiaires ont t accueillis par les autres associations. Ainsi, la Caborde de Montrapon a concentr laccueil de ce public sur une demi-journe par semaine en plus de la demi-journe qui permet laccueil des publics du quartier. Cela a pos problme :

    o pour les bnficiaires de Planoise qui sont dans lobligation de venir jusqu la Caborde, parfois pied et repartent chargs de produits. Par ailleurs, il serait difficile de crer des liens de solidarits entre bnficiaires. Par exemple, un bnficiaire disposant dune voiture ne transportera pas dautres bnficiaires mme si les membres de lassociation le lui demandent.

    Cela pourrait mme gnrer des conflits, les ractions tant parfois violentes. o pour les bnvoles de Montrapon qui doivent accueillir un public qui nont pas les mmes modes de fonctionnement que

    ceux du quartier, cela demande un effort dadaptation plus consquent. o Pour ladaptation des produits : une part importante de ce public est compose de grandes familles avec enfants en bas

    ge. Cest un paramtre important sagissant de ladaptation de loffre aux besoins des publics.

    Cest finalement une quipe de la Croix Rouge qui reprend le dispositif de laide alimentaire Planoise. Les distributions sont hebdomadaires pour les bnficiaires (auparavant les personnes avaient accs laide alimentaire deux fois par mois). Pour autant, la Croix Rouge, afin de ne pas surmobiliser ses bnvoles, est actuellement dans lobligation de limiter laccs laide alimentaire 200 foyers. Nanmoins, cet effectif est trs infrieur aux besoins du quartier de Planoise (a minima 350 foyers chaque mois), mais la rponse apporter est en cours de finalisation. En 2014, La Banque Alimentaire a fourni un peu plus de 130 tonnes de denres pour le site de Planoise.

    Du PEAD AU FEAD Le Programme Europen de denres Alimentaires aux personnes les plus Dmunies, cr en 1987, visant utiliser les excdents agricoles en direction des associations daide alimentaire, est remplac en 2013, suite aux rformes agricoles, par le Fonds Europen dAide aux plus Dmunis. Le FEAD reprsente 3,8 milliards pour 2014-2020 destins aux Etats membres mais impose cependant la gratuit des denres distribues, remettant en question les modles dpiceries sociales, qui par le fait ne peuvent plus tre abondes par ce fond. LEtat a donc renforc son Plan National daide Alimentaire en ciblant plus particulirement ses aides en direction des piceries sociales.

  • 21

    Les effets de saisonnalit et dhtrognit de la demande ncessitent de la ractivit dans lapprovisionnement.

    La diminution du nombre de bnficiaires a permis de compenser la diminution de la quantit de denres disponibles notamment en produits frais. Nanmoins, certains publics frquentent la fois le rseau des restos du cur et celui de la Banque Alimentaire, ce qui pose une question de partage des denres entre bnficiaires. On constate sur ce point une difficult de coordination entre les deux rseaux. Les aides Europennes, celles de lEtat et des collectivits, dont le CCAS, ne suffisent pas couvrir tous les besoins. Et les rseaux daide alimentaire connaissent de plus en plus de difficults pour lapprovisionnement en denres. En effet, mme la grande distribution est dsormais soumise linterdiction de dtruire ses denres invendues (Loi sur la transition nergtique de mai 2015), ses changements de pratiques et celles des consommateurs peuvent encore fragiliser lapport en denres pour les personnes en

    situation de prcarit. Cet effet pourrait dailleurs se conjuguer une sur-sollicitation des donateurs si davenir les collectes dans les magasins venaient davantage se multiplier.

    La Banque Alimentaire ne propose que des produits alimentaires. Certaines associations mobilisent leur propre budget pour lachat de produits non alimentaires non fournis par la Banque Alimentaire (couches, produits dhygines par exemple et produits alimentaires courants tels que pains, ufs...). Les ramasses permettent de collecter des produits frais mais leur volume demeure alatoire. Elles peuvent galement tre source de difficults spcifiques :

    pratique des grandes surfaces qui limitent la quantit et la qualit des produits frais, qui perdent de leur fracheur trs rapidement (effets en matire de gestion de stocks notamment suite au dveloppement des drives, rabais gnraliss sur les produits limite de premption),

    manque de diversit des produits ; fourniture en grandes quantits de produits de saison (exemple : choux fleurs, artichauts) ou dinvendus hors saison (chips, sodas). Ainsi les produits collects ne correspondent pas vritablement aux besoins recenss.

    Trs souvent, les associations distributrices sont dbordes par la livraison de produits de saison peu connus qui ne correspondent pas aux pratiques alimentaires des bnficiaires. Par ailleurs, Il semble que lapprovisionnement en produits frais diminue. Cest une tendance qui est la consquence de la meilleure gestion des grandes surfaces qui cherchent limiter le gaspillage des denres. Bien que la Banque Alimentaire augmente et diversifie ses ramasses, le volume de denres collectes naugmente pas. Elle largit donc sans cesse le cercle des collectes :

    sur des sites plus loigns, auprs de plus petites structures (des supermarchs aux suprettes), auprs de nouveaux types de fournisseurs (restauration collective, producteurs),

    dveloppe des partenariats pour diversifier loffre, tablit des contacts avec les industries agro-alimentaires, cherche dvelopper les collectes de plats prpars auprs de la restauration collective ainsi que des

    contacts avec les Units de Production Culinaire, effectue des glanages sur propositions des producteurs locaux.

    Laccs lalimentation de qualit pour tous constitue lun des axes du Plan National de lAlimentation. Les

    travaux engags prconisent de travailler sur la mixit des circuits (circuits-courts et circuits longs de la grande distribution par exemple) dans le dispositif daide alimentaire pour trouver un moyen de rpondre diffremment aux besoins. Le dveloppement de limplication de bnficiaires dans la ralisation de jardins partags resterait

    La Banque Alimentaire du Doubs en quelques chiffres (en 2014) :

    3 dpartements approvisionns (Doubs, Haute-Sane, Territoire de Belfort)

    2 024 tonnes collectes, dont 68% destines lutter contre le gaspillage

    o Dont 1 746 tonnes distribues aux associations sur les 3 dpartements

    o Dont prs de 766 tonnes distribues aux associations du dispositif bisontin (avec La Dpanne), soit prs de 44% des denres fournies.

  • 22

    une dmarche difficile. Les bnficiaires sollicitent laide alimentaire pour des besoins immdiats que cette dmarche volontaire et active ne satisferait pas. Toutefois, un tel dispositif pourrait tre envisag en complment pour les familles ou mutualis avec plusieurs bnficiaires dans un projet dapprovisionnement

    durable.

    Aujourdhui, plusieurs expriences conduites sur les territoires ruraux et priurbains tendent montrer que les

    circuits courts peuvent tre sources de cohsion sociale, comme les jardins dinsertion ou les Associations pour le Maintien dune Agriculture Paysanne (AMAP) par exemple qui dveloppent une agriculture de proximit avec des circuits de distribution raccourcis. Les circuits courts peuvent notamment permettre de lutter contre les ingalits alimentaires, mais aussi de soutenir une conomie locale. Ainsi simpose la remise en cause de systmes daides bass essentiellement sur un modle de circuits longs.

    La chane du produit alimentaire au bnficiaire de laide, dans sa forme systmique la plus dveloppe, fait

    apparatre un loignement entre le bnficiaire, le producteur et le consommateur. Le dveloppement de la cohsion sociale souhait travers laide alimentaire apparait ds lors compromis par cet loignement. Il

    importe donc de faire voluer les modes de coopration entre acteurs et de rendre visible les conditions de production.

    Ces dmarches nouvelles impliquent des moyens logistiques supplmentaires : o matriels (camions quips) et locaux o humains : en bnvoles, parmi lesquels certains seront dots de comptences spcifiques (permis

    poids lourd par exemple)... o Mais aussi un point dattention en termes de suivi, de traabilit et de conditions de stockage qui

    implique des points de contrle. Ltat de fonctionnement du matriel (rfrigrateurs et

    conglateurs) ainsi que les conditions sanitaires sont rgulirement contrls avant chaque rception de produits alimentaires. Celles-ci devront encore tre renforces.

    Les produits frais font lobjet dun premier tri la banque alimentaire avant livraison sur les sites de distribution. Les produits impropres la consommation font lobjet dun traitement spcifique. La nature des produits en surplus dpend des sites. Ainsi, lorsque les produits sont mieux tris, un gaspillage moindre est constat. Le moment du tri est essentiel et le besoin de bnvoles lors de cette tape est trs important. Pour viter le gaspillage, la transformation de produits peut tre une rponse approprie. Nanmoins cela ncessite de loutillage et un savoir-faire particulier.

    Deux paradoxes sont souligner :

    La recherche de denres par les associations alors que le gaspillage alimentaire reste important dans notre pays. En France, les familles, les restaurants et la distribution gaspillent 10 millions de tonnes de denres alimentaires chaque anne. Ce chiffre peut tre expliqu notamment par limportance accorde laspect physique des fruits et lgumes. En Franche-Comt et comme dans le reste de l'hexagone, 30% des dchets dans les poubelles grises sont des aliments gaspills avec 7 kg de produits emballs (yaourts, crme frache) chaque anne par poubelle (source : Sybert).

    Les produits frais sont fournis en quantit plus leve en t, au moment o les bnvoles et les bnficiaires sont moins nombreux.

    L'aide alimentaire devient un soutien dont il faut prenniser lorganisation et la coordination, soit pour aider les plus pauvres dans leur subsistance, soit pour viter que les personnes ne sancrent dans la prcarit structurelle. Le modle d'organisation bisontin entre institutions et associations reste la cl de vote dun systme garant de la proximit des rponses apportes aux personnesqui en ont besoin. Pour autant, des enjeux stratgiques ont t identifis pour rpondre aux exigences dune aide alimentaire prenne.

    Producteur Consommateur DistributeurRseaux d'aide

    alimentaire

    Associations distributrices ou piceries sociales

    Instruction sociale Bnficiaire

  • 23

    Enjeux Contribuer activement la recherche d'innovation initie par les rseaux d'aide alimentaire Saisonnalit et htrognit de la demande ncessitent de la ractivit. Cest bien le levier de lapprovisionnement quil faut mobiliser en priorit :

    Dvelopper laccs des publics prcaires une alimentation responsable et de qualit. Cette dmarche est initier travers son inscription dans une stratgie plus large de dveloppement de lconomie sociale et solidaire, mais aussi de dveloppement durable (circuits courts, lutte contre le gaspillage, gestion des dchets des associations )

    Sappuyer sur les nouvelles technologies de linformation et de la communication pour structurer

    limpratif de ractivit. o Rflchir la mise en place dune plateforme internet dchanges d'informations instantanes.

    Des droits ouverts spcifiquement pour les trois rseaux et les associations qui en dpendent peuvent tre imagins, avec possibilit de l'tendre aux Units de Productions Culinaires, aux producteurs locaux... voire aux consommateurs qui souhaiteraient offrir des denres.

    o Rflchir lintgration, dans les sites dachats en lignes des drives des grands distributeurs, dun systme de collecte virtuelle o le consommateur qui fait ses courses sur le site d'achats en ligne verrait tout de suite de quel produit telle association des trois rseaux a besoin, et achterait ce produit pour cette association, charge pour elle de venir le ramasser. Cela permettrait de :

    rendre le consommateur davantage acteur et dengendrer une opportunit supplmentaire de prise de conscience du consommateur,

    conforter les partenariats avec les supermarchs qui peuvent y trouver un intrt en terme dimage,

    grer davantage les stocks des associations flux tendus. Dans un registre radicalement diffrent, rflchir lorganisation de groupements de commande en

    produits dhygine (couches).

    Prenniser le soutien aux associations et leur coordination

    Repenser les conditions des distributions pour garantir des distributions taille humaine, et ainsi maintenir le lien social et le reprage des situations.

    Soutenir les associations travers une rflexion stratgique et prospective portant sur leurs locaux.

    Soutenir et dvelopper le bnvolat. Exprimenter des distributions en weekend travers un double objectif :

    o Mobiliser des bnvoles potentiels qui ne peuvent pas faire de bnvolat la semaine (salaris, tudiants)

    o Permettre de repenser les horaires de distributions pour les travailleurs pauvres

    Poursuivre la coordination et les changes du travail initi dans un respect du positionnement de chaque acteur et d'coute mutuelle o Renforcer les temps d'change entre bnvoles et travailleurs sociaux

    Sant, lien social et travail de

    rinsertion

    distribution

  • 24

    Au niveau des acteurs du champ social :

    Renforcer la coordination avec les institutions versant les prestations (CAF, Ple Emploi, Caisse Primaire dAssurance Maladie)

    Lutter contre le non-recours laide alimentaire en qualifiant le type daide (aide la subsistance, aide ponctuelle,). Le non-recours dmotive les bnvoles, ancre les personnes dans les difficults, impacte la gestion des stocks. Laide alimentaire reste lun des derniers

    lieux de dtection sociale avant la rue.

    A un niveau de politiques publiques plus global :

    Travailler sur laspect temporel : aider les bnficiaires rapprendre se projeter. Il importe de retravailler la notion de projets dans une temporalit diffrencie Ces personnes ncessitent une aide alimentaire axe sur de la subsistance, mais aussi un accompagnement renforc dinsertion lemploi ou de qualification.

    Renforcer les apprentissages culinaires et les actions socio-ducatives relative la sant par lalimentation.

    Renforcer les actions dducation sociale et familiale : en termes plus gnraux daccompagnement la parentalit et de gestion budgtaire.

    Rflchir des modalits de rengociation des contrats dassurance.

    Les partenaires du focus sont :

    Association Dpartementale du Doubs de Sauvegarde de lEnfant lAdulte (ADDSEA), Agence dUrbanisme de lAgglomration de

    Besanon (AUDAB), Banque Alimentaire du Doubs, Boutique Jeanne Antide, Le Cabas, La Caborde, La Caisse Solidaire, Le Conseil Gnral du Doubs, La Croix Rouge Franaise, CroqSoleils, Le CROUS de Besanon, La Dpanne , Le DIACONAT, la Direction

    Rgionale de lAlimentation, de lAgriculture et de la Fort (DRAAF), OZANAM, Potage et Papotages, le Rseau de Prvention et de Prise en charge de lObsit Pdiatrique (REPPOP) de Franche-Comt, Les Restaurants du Cur, Solidarit Femmes, le SYBERT, la Ville de Besanon (mission Dveloppement durable, Direction Qualit, Service des Relations Internationales, Direction Hygine Sant), Le CCAS de Besanon (Direction des Solidarits, La Maison des Sniors).

  • 25

    PARTIE II : PANORAMA SOCIAL THEMATIQUE

    DEMOGRAPHIE

    UNE POPULATION QUI EVOLUE PEU MAIS QUI VARIE SELON LES SECTEURS

    La dernire population lgale connue en 2015 est celle enregistre au premier janvier 2012 : Besanon recense 120 271 habitants au niveau de sa population lgale, pour 116 353 habitants en population municipale.

    Entre 2006 et 2011, la population municipale bisontine reste relativement stable (-1%). Elle compte 115 879 habitants au 1er janvier 2011. Le nombre de mnages, lui, continue son accrossement mais un rythme moins soutenu par rapport aux recensements prcdents. Il stablit 60 561 mnages. En 2011, la population bisontine reprsente les deux tiers de celle du Grand Besanon, qui elle a augment de 0,6 % entre 2006 et 2011, et 22% de celle du Doubs qui a vu crotre sa population de 2,5%.

    Insee, Recensements de la population

    Lvolution en volume de la population entre

    2006 et 2011 nest pas uniforme selon les

    secteurs. La carte ci-contre prsente les secteurs qui ont gagn plus de 10% de population (reprsents en vert fonc) et ceux qui inversement en ont perdu (en bleu plus prononc). On constate alors une forte disparit selon les iris :

    Torcols, Bouloie, Montboucons, Mouillre, Rpublique et Chateaufarine sont les secteurs qui ont gagn le plus fortement en population.

    A contrario, Diderot, Chopin, et Fontaine-Ecu ont perdu plus de 17 % de leur population.

    Iris =Ilts Regroups pour lInformation Statistique. Un ou plusieurs iris constitue(nt) un quartier. Il nest pas possible de dfinir une volution de population pour les iris suivants : Chailluz et Lafayette qui ne sont pas rfrencs comme des iris dhabitation, et Vate et Clairs-Soleils dont les limites diris ont t rvises par lInsee en 2008.

    113 220120 315

    113 283

    113 828 117 691 117 080 115 880

    34 56040 902 43 746

    48 00755 191

    58 962

    60 561

    0

    20 000

    40 000

    60 000

    80 000

    100 000

    120 000

    140 000

    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011

    Evolution de la population Bisontine

    Population Mnages

  • 26

    PLUS DUN MENAGE SUR DEUX EST COMPOSE DUNE PERSONNE SEULE

    La composition des mnages bisontins volue, elle aussi, entre 2006 et 2011. Parmi les 60 561 mnages que compte dsormais Besanon, plus de la moiti est compose dune seule personne (53% soit 32 000

    mnages). Alors quen 1990 les mnages

    bisontins comprenaient 2,3 personnes par mnage, ce ratio stablissait 1,83 en 2011. On constate galement une diminution des couples et des mnages avec enfant(s) (un peu plus de 15 000) depuis 2006, passant de 26 % 24 % en 2011. Toutefois, au regard des volutions prcdentes, cette tendance sattnue.

    UNE POPULATION TOUJOURS JEUNE MAIS VEILLISSANTE

    Besanon se compose en 2011 dune

    population o les femmes sont majoritaires (53% de femmes). Cette tendance apparat plus distinctement partir des tranches dge

    suprieures 60 ans, traduisant le phnomne de la plus grande esprance de vie chez les femmes. La population bisontine est plus jeune quau niveau national, comme

    lattestent les deux pyramides des ges ci-contre. La forte proportion de jeunes de 15 29 ans traduit le caractre universitaire de la commune.

    La pyramide des ges en France

    -8000 -6000 -4000 -2000 0 2000 4000 6000 8000

    Moins de 5 ans

    10 14 ans

    20 24 ans

    30 34 ans

    40 44 ans

    50 54 ans

    60 64 ans

    70 74 ans

    80 84 ans

    90 94 ans

    100 ans ou plusLa pyramide des ges Bisontine

    Femme Homme

    53% 50,5%

    4% 3,8%

    18,9% 19,4%

    15,2% 17,5%

    9% 8,9%

    2011 2006

    Evolution de la composition des mnages

    Mnages d'une personne Autres mnages sans famille

    un couple sans enfant un couple avec enfant(s)

    une famille monoparentale

    14,9% 14,7%

    30,6% 29,5%

    18,1% 18,2%

    18,0% 16,9%

    10,5% 12,2%

    7,8% 8,5%

    2006 2011

    Composition par tranches d'ge de la population Bisontine

    0 14 ans 15 29 ans 30 44 ans

    45 59 ans 60 74 ans 75 ans ou +

    Insee, Recensements de la Population

    Insee, Recensements de la Population

  • 27

    Lavance en ge de la population bisontine transparat

    travers sa structure par ge qui a fortement volu entre 2006 et 2011. Ainsi, les plus de 60 ans sont en nette augmentation, alors que la tranche des 45-59 ans diminue dans des proportions consquentes.

    COMPARAISONS TERRITORIALES

    A des fins de comparaison, des villes de mme strate dmographique que Besanon ont t slectionnes. Ce sont des villes entre 100 000 et 140 000 habitants* auxquelles a t ajout Dijon pour des raisons de proximit. Les villes priphriques des grandes mtropoles ont t enleves. Les tudes statistiques se basent sur la population dite municipale.

    * Les villes sont les suivantes : Amiens, Caen, Clermond-Ferrand, Dijon, Limoges, Metz, Mulhouse, Nancy, Orlans, Rouen, Tours.

    Lecture: Besanon compte 3 points de plus que la moyenne des villes comparables pour la part des personnes seules.

    Besanon se situe globalement dans la moyenne des villes comparables. Elle se distingue quelque peu des autres villes par :

    - une part des mnages dune seule personne plus leve (53% Besanon contre 50,6% pour la moyenne des villes comparables).

    - une diminution du nombre de personnes ges de 30 44 ans entre 2006 et 2011 moins leve (-1% Besanon contre -2,8% pour la moyenne des villes comparables).

    Insee, Recensements de la Population

    Insee, Recensements de la Population

    -10

    -5

    0

    5

    10

    Evolution de la populationentre 2006 et 2011

    Diminution de la populationentre 2006 et 2011

    des 30 44 ans

    Part des moins de 20 ans

    Part des65 ans et plus

    Part despersonnes seules

    Part desfamilles monoparentales

    La dmographie bisontine compare la moyenne des autres villes de sa strate

    Besanon Moyenne des villes comparables

  • 28

    ENFANCE / PETITE ENFANCE

    UN RALENTISSEMENT DE LA BAISSE DU NOMBRE DE MOINS DE 15 ANS

    Le nombre denfants de moins de 15 ans avait diminu fortement entre 1999 et 2006, de lordre de -9%. Entre 2011 et 2006, la baisse enregistre est moins accentue puisquelle stablit -2%. Cette diminution concerne davantage les ges au-del des 6 ans. En 2011, les moins de 15 ans reprsentent 14,7 % de la population, alors que cette proportion stablissait 16,6 % en 1999.

    Le nombre de naissances fluctue depuis les annes 2000.

    1 501 naissances ont t enregistres Besanon en 2013, soit - 1,5 % par rapport 2012.

    Ce sont les quartiers de Planoise-Chteaufarine, Saint-Claude Torcols et Chaprais-Cras qui sont concerns par le plus grand nombre de naissances domicilies en 2013.

    NSEE, Naissances domicilies

    1 501

    1300

    1400

    1500

    1600

    1700

    1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013

    Evolution des naissances domicilies Besanon

    21

    22

    36

    39

    80

    82

    102

    107

    134

    134

    181

    202

    356

    Velotte

    Tilleroyes

    Battant

    Bregille

    St Ferjeux - Rosemont

    Vate - Clairs Soleils

    Centre ville- Chapelle des Buis

    Butte Grette

    Montrapon-Montboucons

    Palente - Orchamps - Saragosse

    Chaprais-Cras

    St Claude - Torcols

    Planoise - Chateaufarine

    Nombre de naissances domicilies en 2013 par quartier

    Insee, Recensements de la Population

  • 29

    LES MINEURS REPRESENTENT 17,7 % DE LA POPULATION BISONTINE.

    En 2011, 20 598 mineurs sont recenss. Parmi eux, on dnombre:

    - 3 978 petits bisontins de moins de 3 ans, soit 3,4 % de la population de la ville.

    - 8 964 enfant