A07P35 2016 01 28 - e tribune - Actualités · cyclage des déchets. Du côté du Défi nature du...
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Jeudi 28 janvier 201635LA TRIBUNE
Jeudi 28 janvier 201635LA TRIBUNE
Tri sélectif &Assainissement
Nos 8 pages spéciales du jeudi 28 janvier 2016DossierEN DRÔME Opération Tri’Tour
Le Défi Nature montre l’exemple sur le triP renez 1000 collégiens
de la Drôme. Emmenezles en forêt de
Saou pour une journée dedé f i s spor t i f s , cour sed’orientation, VTT, trail…Imaginez la quantité dedéchets issus des 1000 piqueniques tirés des sacs àdos de ces adolescents...
Chaque année, le Département de la Drôme organise trois éditions du Défi Nature, ouvertes aux élèves du public et du privé.Sur cet événement, le trides déchets est un véritable enjeu pour le Département. Aussi, pour l’éditionde l’automne 2015, le service sport jeunesse du conseil départemental s’esttourné vers l’associationles Connexions basée à Alba la Romaine (07). Cetteassociation a lancé depuiss i x m o i s l ’ o p é r a t i o nTri’Tour. Une initiative placée sous le haut patronagedu ministère de la ville, dela jeunesse et des sports.
Le concept : accompagner des évènements sportifs dans toute la Francepour les aider à mettre enplace une stratégie de recyclage des déchets. Ducôté du Défi nature du Département de la Drôme, les
organisateurs ne sont biensûr pas novices en la matière. Les Défi nature existent depuis 14 ans et leDépartement s’est toujoursattaché à organiser la collecte des déchets de cetévènement. Mais, la présence de l’association LesConnexions dans le cadredu Tri’Tour à Saou le 14
octobre 2015 a permisd’aborder les choses avecencore plus de pédagogie.Trois personnes étaient mises à disposition pour accompagner les élèves dansle tri de leurs déchets dansles différentes poubelles.Des panneaux pédagogiques étaient égalementinstallés sur le site. Enfin,
l’association avait fournitoutes les infrastructuresnécessaires pour le tri.
Pour Anthony Montagne, responsable de cetteopération pour les Connexions, toucher autant dejeunes sur un même événement est super important : « Ils sont autant devecteurs du bon geste de
tri auprès de leur entourage ». C’est d’ailleurs l’objectif affiché par le ministère des Sports avec leTri’Tour : transposer grâceà l’activité sportive les valeurs du développementdurable. En résumé, fairedu sport «propre » et lefaire savoir.
S. S.
Cette année, le Conseil départemental de la Drôme a fait appel àl’association d’Alba-la-Romaine Les Connexions sur ses Défis Nature.
Le Tri’Tour 2015-2016- Opération pilotée par l’association Les Connexions (Alba-la-Romaine,07), créée en 2003. Sa spécialité : la mise en place de la collectesélective des déchets sur les festivals ou événements sportifs.- 30 évènements sportifs accompagnés jusqu’au 10 juillet 2016.- En 2015, parmi les évènements déjà accompagnés : Ultra Trail MontBlanc, championnat du monde d’aviron, Run in Lyon, Défi nature dudépartement de la Drôme .. .
Les Connexions, partenaires du Tour de FranceDepuis 2010, le Tour de France fait confiance à l’association lesConnexions. Sur chaque ville départ et arrivée, deux personnes desConnexions sont présentes pour coordonner les dispositifs de tri desdéchets. Un exemple : sur les espaces « presse », les Connexions sont àl’initiative des collectes spécifiques de piles que les journalistes etphotographes consomment sans retenu pendant le Tour de France. « Nous jouons un rôle de coordinateurs pour impliquer chaque famille departenaires du Tour dans cette meilleure gestion du tri » explique AnthonyMontagne, responsable des animations aux Connexions. Autre réflexionà laquelle l’association d’Alba participe au côté des organisateurs du Tourde France : la gestion des goodies, ces petits objets publicitairesdistribués par la caravane du Tour. Et oui, bien trier, c’est aussi limiter lesdéchets et donc proposer des goodies qui ne finiront pas à la poubelle.
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Elle investit dans les DIB et l’avenirConvaincu de longue dateque l’homme se doit de préserver les ressources naturelles et que l’économie circulaire est évidente dans cettelogique planétaire, le groupeAudigier n’a pas attendu leseffets de mode pour investirdans le recyclage des produits inertes et DIB (déchetsindustriels banals) issus deschantiers du BTP : l’entreprise montilienne a développé,à côté de sa société TP, une filière Recyclage en 2003 et ya injecté plus de 4 M d’euros.Sur son site de 2,7 hectares aux Léonards, 80 000 tonnesde déchets sont recyclés chaque année : déchets du bâtiment et TP donc, mais aussiDEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques), bois, palettes, ferrailles… Il n’y a que les déchets amiantes liées qui nesont pas revalorisés. Les produits « finis », ce sont essentiellement de la grave routière en plusieurs formats : 0/10,0/30, 0/80, 20/40, 40/80.Mais aussi du bois énergiede classe A ou B, du boisdéchiqueté, du sable à bâtir,du mélange à béton…) ; ilssont revendus à des prix compétitifs : 60 % à des entreprises issues du BTP, 20 %à des sociétés privées (pro
moteurs, par exemple), 10 %à des collectivités locales et10 % à des particuliers.Joël Audigier – à la directionavec son épouse Claire et leur fils – passe aujourd’huila vitesse supérieure. Chagriné de ne pas trier plus finement les DIB (PVC, carton,laine de verre… notammentles petits éléments), il réfléchit à une chaîne de tri pourle 2e semestre 2016 (investissement 500 000 euros) :
«Pour mieux atteindre lesobjectifs du Grenelle, optimiser le tri et pallier le manquede main d’œuvre»… ce qui ne l’empêchera pas d’embaucher d’ailleurs : AudigierRecyclage devrait passer de4 salariés à 89.
L.O.
Contact : Audigier Recyclage, ZA des Léonards, 26200 Montélimar. Tél. 04 75 01 53 45, www.audigier-recyclage.com
Depuis 2003, l’entreprise produit essentiellement de la grave routière.
DRÔME-ARDÈCHE En cours d’élaboration
Déchets du Bâtiment : sortez le plan !Comment mieux traiter lesdéchets issus du bâtiment etdes travaux publics ? C’est l’une des questions que cherche à résoudre le plan degestion des déchets du BTP(bâtiments et travaux publics). Ce plan, prévu dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, est en cours d’élaboration au niveau bidépartemental, et représente unnouvel exemple concret decollaboration fructueuse entre la Drôme et l’Ardèche…Les deux départements travaillent en effet main dans lamain sur ce dossier, depuis2013. Les enjeux de ce plansont très concrets : pouvoirmieux valoriser ou réutiliserles déchets et, au final, préserver l’environnement et lasanté. Ces objectifs sont fixéspour les 12 ans à venir. Et sice sont bien les conseils départementaux qui y travaillent aujourd’hui, la compétence sera bientôt transférée aux régions.Les chiffres sont à donner letournis : au niveau de l’Hexagone, ce sont environ250 millions de tonnes de déchets qui sont générées chaque année ! Plus localement,selon la Cellule EconomieRhôneAlpes, le total des gisements de déchets issus duBTP représentait, en 2012, 1657 600 tonnes en Drôme/Ardèche. Ces déchets sontrépartis en trois catégories :inertes, nondangereux etdangereux. Et la première deces trois catégories est la plusreprésentée : les déchetsinertes ne se décomposentpas et ne brûlent pas. C’est lecas par exemple des gravats ou des terres... L’une deschevilles ouvrières de ceplan bidépartemental, c’estMartine Paturel, coordinatrice énergiedéchets pour leconseil départemental del’Ardèche. «Au départ, nousavons fait un état des lieux, se souvientelle. Parmi les points faibles que nous avions identifiés, il y avait lemanque de collectes en vued’une valorisation. On a unequalité de tri à optimiser. Nous ne sommes pas forcément sur des problèmes dequantité énormes, mais surle département de l’Ardèche, il y a des déchets qu’ilfaut orienter vers les collectes. On est en phase de concertation avec les acteurs dupublic et du privé.»
Constat partagé par MarieLaure Jas, chargée de mission « élaboration du planbidépartemental de gestiondes déchets du BTP » au seindu Conseil départemental del’Ardèche : «La difficulté de collecte des déchets du BTPest liée à des zones difficilesd’accès dans lesquelles il n’y a pas d’installations, ajoutetelle. L’enjeu, c’est d’essayer de donner aux entreprises un exutoire, d’essayerde mailler le territoire.» Il estégalement question d’améliorer la traçabilité des déchets. Par ailleurs, en complémentdu travail commun menéautour de ce plan, les élus réfléchissent ensemble – etc’est une spécificité locale –aux différentes manières defavoriser l’économie dite circulaire dans le traitement des déchets du BTP. Ce typed’économie cherche à éviterle gaspillage des ressourcesen privilégiant la logique de« boucles ». Une réuniond’informations et d’échangesavait d’ailleurs eu lieu le 2 octobre côté Drôme, à Livron, pour sensibiliser sur cesujet. Elle a rassemblé les deux élus des conseils départementaux en charge del’Environnement, avec lesmaîtres d’ouvrage du publicet du privé, différents acteursdu BTP, les chambres consulaires, les associations etstructures affiliées à l’Economie Sociale et Solidaire. « L’objectif, c’est de travaillerensemble et commencer àinitier des dynamiques territoriales, poursuit Martine Paturel. Nous essayons d’améliorer la communication entre les entreprises, pour queles déchets de l’un deviennent les matières de l’autre.On veut préserver les ressources naturelles en favorisant l’économie locale ».
G. S.
n SICTOBAZéro gaspillage Zéro déchet Zéro utopieSuite à l’appel à projet lancés par le ministère de l’Ecologie et dans lamouvance du Zero Waste Europe, 150 collectivités françaises sontdésormais engagées dans l’objectif du « Zéro gaspillage Zéro déchet ».Un défi qui va devenir bel et bien réel avec le Sictoba (Syndicatintercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères de labasse Ardèche) dont le projet a été sélectionné en 2015 par le ministère.Le Sictoba entend agir sur la réduction des tonnages : un nouveausystème de tarification et de collecte des ordures ménagères (peséeembarquée) a déjà été expérimenté sur le territoire de la communauté decommunes des Gorges de l’Ardèche, et il a permis une baisse de 30 à 50% des tonnages ; de nouvelles bornes textiles ont aussi été installées, etles vêtements, chaussures, linge divers sont récupérés et recyclés parl’Atelière et Philtex.Reste encore à agir sur la réduction en amont et la généralisation du tri àla source des biodéchets, comme le souhaite la très active associationVigi-Nature. On parle ici des déchets organiques qui, mélangés avec lesautres déchets ménagers, dégagent en décharge certains gaz comme leméthane (16 % de la production vient des centres d’enfouissement… etle méthane a un potentiel de réchauffement global 23 fois plus grand quecelui du gaz carbonique…) : du coup, mieux vaut les garder chez soi etles utiliser surtout en compost, et si on ne le peut ou on ne le veut pas,pourquoi ne pas instaurer une collecte de porte-à-porte, en commençantpar les gros producteurs (campings, restaurateurs, établissementsscolaires et hospitaliers, etc.) !
n EN BREFCoved, une des entreprises du futurFiliale propreté du groupe Saur,Coved a été primée, le 14 janvier,au 1er congrès « L’entreprise dufutur » dédié à la transformationnumérique des PME/ETI et qui adistingué 4 entreprises parmi 50candidatures. Catégorie : « Réin-venter la proximité clients/parte-naires ». En effet, avec ses ca-mions connectés, reliés à son cen-tre d’analyse et d’expertise desdonnées, Coved invente un modè-le unique et novateur de gestiondu service public des déchets. Ellemodélise et optimise ainsi ses so-lutions en fonction de chaqueclient.
î Quelques chiffresGisements estimés en Drôme-Ar-dèche en 2012 (selon la CelluleEconomique Rhône-Alpes) : - 1 383 000 tonnes de déchetsinertes (comme les gravats,terres...)- 239 300 tonnes de déchets nondangereux non inertes- 35 300 tonnes de déchetsdangereux.Au total, cela représente 1 657 600tonnes de déchets rien que sur lesdeux départements !
Jeudi 28 janvier 201637LA TRIBUNE
Jeudi 28 janvier 201637LA TRIBUNE
DONZÈRE Traitement des déchets liquides
Passez vos effluents à la machine !Inovertis, entreprise sisedans la ZA des Eoliennes àDonzère, vient de mettre au point un procédé révolutionnaire de traitement des déchets liquides contenant desmatières organiques. Ainsique l’explique Sébastien Lefèvre, qui l’a élaboré aucours de sa thèse, ce systèmequi répond au nom de OVH(oxydation en voies humides) consiste à soumettre le produit à traiter à des conditions de pression et de température élevées : 200 à300°C, de 5 à 200 bars. La réaction se passe dans unemachine ressemblant un peuà un réacteur, ou à une machine à laver. Ainsi les molécules organiques sont « cassées » par laréaction avec l’oxygène del’air comprimé en d’autresplus simples qui, elles, sont biodégradables donc ne polluent plus. Au mieux, à la sortie on n’a même plus dedéchets du tout. En tout cas,
on obtient des liquides beaucoup plus clairs qu’à leur entrée dans l’appareil ! Cela fonctionne pour les effluents, et ils sont nombreux,de la chimie, de la pétrochimie, de l’agroalimentaire : déchets de brasserie, lixiviats, huiles, peintures, encres, boues urbaines ou industrielles… Sébastien Lefèvre, qui travaille sur le projetdepuis 2007, a calculé trèsprécisément les températures, pressions et temps deréaction adéquats.Le dispositif a toute sa pertinence à l’heure du développement durable. Les normesde rejets sont de plus en plusstrictes. Le coût de traitement des effluents est donc de plus en plus élevé. L’incinération coûte très cher, sachant qu’en outre certains rejets peuvent contenir jusqu’à 90% d’eau. Les déchetsne peuvent pas non plus êtrejetés directement à la stationd’épuration lorsqu’ils ne sont
pas biodégradables. Il estdonc intéressant de rechercher des solutions alternatives. Autre avantage : on obtient de l’eau réutilisable,certes pas pour boire maispour quantité d’autres usages. La « marche importante » dela recherche étant franchie,l’objectif est maintenant depasser à l’industrialisation. Un brevet devrait être déposé fin février. La phase suivante est de construire un démonstrateur à Valence capable de traiter jusqu’à 50 kgde déchets par heure. A titrede comparaison, le premierprototype, à AixenProvence, traite 1 kg par heure. Déjà de premières prospectionsclients ont été effectuées en 2015. L’idée est de proposerà chaque entreprise potentiellement concernée d’avoirsa propre machine.2016 sera donc décisive.«C’est une prise de risque»,conclut Sébastien Lefèvre,«Il faut convaincre».
C. G.
Les produits sortent beaucoupplus clairs de la machine qu’ils ysont entrés.
î Le groupe InovertisInovertis est un groupe créé en2010, dont le patron est M. Viand. Ilréunit plusieurs sociétés : A3I (lamaison mère, bureau d’ingénierie),CER (bureau d’études mécaniqueset de dessin), et une sociétéd’éco-conception sur Valence. Sesactivités sont le génie des procédés,le génie mécanique, la sûreté et lasécurité, la fabrication chimique, lesfluides et la ventilation pour lenucléaire, technologies proprespour le traitement des déchets.Depuis peu le groupe se lance aussidans la nucléarisation (adaptationd’objets aux demandes dunucléaire) et mène des recherchessur le traitement des déchets nucléaires. Inovertis emploie une trentaine depersonnes dont beaucoup d’ingénieurs.
Sébastien Lefèvre, ici avec Béné-dicte Dunand, a mis au point leprocédé au cours de sa thèse.
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n DU NOUVEAULe tri simple comme bonjourLes Français veulent qu’on leur simplifie le tri ! Pour cela, Eco-Emballages et les entreprises améliorentl’information sur les consignes de tri. Celles-ci s’affichent désormais sur plus de 30 milliards d’emballages, sois1/3 des emballages présents sur le marché. En parallèle une nouvelle application «guide du tri» vient d’êtrelancée: simple et rapide, elle permet de trouver la bonne consigne, la couleur du bac et la localisation du pointde collecte. A l’heure de la COP21, le tri se met à la portée de tous pour nous permettre d’agir contre leréchauffement climatique: 3 millions de tonnes d’emballages recyclés chaque année, c’est 2 millions de tonnesde CO2 évitées! Pour trier, il faut d’abord avoir la bonne consigne. A ce jour, 30 milliards d’emballages ménagés sont porteursdu signalétique claire et précise pour simplifier le tri. Eco-Emballages a développé deux outils digitaux pourinformer les consommateurs: un nouveau site consignedetri.fr et une nouvelle appli «guide de tri», disponiblesur tous les portables. En améliorant ainsi l’information, Eco-Emballages permet à chaque Français d’avoir la certitude de faire le bongeste et éviter alors les erreurs de tri dont le coup s’élève chaque année à 50 millions d’euros.Toute une campagnePour accompagner, ses nouveaux services Eco-Emballages a réalisé une campagne publicitaire : affichage surles chariots de plus de 700 hypermarchés. Vidéos et articles ont été mis en place pour l’opération spéciale avecle site de recettes 750g.com. Un film web «3 secondes pour le climat» http://www.youtube.com/watch?v=ildYxcymzb4 permet de montrer comment un petit geste peut lutter contre la pollution.A compter que Eco-Emballages vient d’obtenir le prix Effie 2015 - argent - pour la communication publique etd’intérêt général avec la dernière campagne #SUIVEZMOI.
ARDÈCHE Dans les collèges
La chasse au gaspi à la cantine
En Ardèche, on connaît la volonté du Département de favoriser le bio et les circuits courts dans les cantines des collèges dont il a la charge. Mais on connaît moins les nombreuses actions menées pour réduire les déchets alimentaires. La plupart des collèges sensibilisent les élèves afin d’éviter le gaspillage alimentaire (pain, fromage, fruit...). Des tables de tri avec pesée des déchets incorporés permettent une prise de conscience. L’enjeu est de limiter la production de déchets mais aussi de les valoriser localement soit sous forme d’énergie produite (méthanisation), soit sous forme de matières (fertilisants agricoles bio). A VallonPont d’Arc, une équipe éducative motivée a permis de mener une expérience pilote, avec le concours du Sictoba, Syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures de la Basse Ardèche. A la fin du repas, au moment de débarrasser, les demipensionnaires et autres convives ont une poubelle supplémentaire pour y déposer les déchets alimentaires. Ce sont ainsi environ 50 kg/jour qui sont récupérés et redirigés
vers le compostage, géré par un agent technique de l’établissement.Une fois par an au moins, chaque élève qui mange à la cantine est chargé d’apporter le sac plein de déchets au composteur.Les ados se rendent ainsi compte de la quantité de nourriture jetée. Au collège de Montpezat, c’est une expérimentation de pesée qui s’est déroulée en 2013/2014.Elle a permis une prise de conscience du gaspillage alimentaire évalué à 95 grammes par repas en moyenne.
Des tables de tri Des tables de tri des déchets à la cantine sont également de plus en plus utilisées. Les plus gros établissements s’orientent vers l’acquisition de tables avec pesée des déchets incorporée. Cela permet notamment une évaluation quotidienne du gaspillage alimentaire et d’éviter aux établissements les plus gros producteurs de déchets de payer la taxe de collecte et traitement des déchets, s’ils respectent leur quota de déchets organiques, déterminé en fonction de leurs effectifs.
Il en reste encore beaucoup d’actions à mener : l’ajustement repas préparés/nom-bre réel d’enfants qui mangent, l’amélioration des bâtiments et notamment l’inso-norisation : quand c’est tellement bruyant on veut parfois vite sortir, on mange vite et mal et on jette beaucoup, etc. Crédit Département de l’Ardèche Matthieu Dupont
38 Jeudi 28 janvier 2016LA TRIBUNE38 Jeudi 28 janvier 2016LA TRIBUNE
DRÔME-ARDÈCHE Recyclage du bois
Trois entreprises s’associentVieux meubles, vieilles charpentes, bois peint ou lasurés… Des bois qui ne peuvent pas être brûlés dans unecheminée ou une chaudièreclassique à cause des produits toxiques qu’ils contiennent. Il y a encore quelquesannées, ces bois déposés en déchetterie finissaient dansdes centres d’enfouissement,faute de filière de recyclage. Mais ce temps est désormaisrévolu. Les vieux bois, dit«souillés», sont désormais une alternative au pétrole dans les fours des cimenteries. C’est le cas chez Lafargeau Teil. Et deux entreprises, une drômoise, l’autre ardéchoise participent à ce recyclage efficace.La première, c’est Valorsol,basée à BourgdePéage, spécialisée dans la collecte,le traitement et la valorisation des déchets du bâtimentet de l’industrie. Il y a 6 ans,pour répondre à une demande des établissements Lafarge, Valorsol a mis en placeun process pour transformerces bois souillés en combustible. François Picart, directeur de Valorsol, explique :«Nous récupérons des vieuxbois issus des déchetteriesou de la déconstruction. Nous leur faisons ensuite subir un ou plusieurs broyages,puis un criblage pour récupérer un produit d’une granulométrie comprise entre 0et 10 mn. C’est ce produit quiservira de combustible. Lesécarts de tri sont eux redirigés vers la filière du bois panneau (bois aggloméré). »Chaque semaine, plusieurssemiremorques partent dechez Valorsol pour livrer Lafarge au Teil. Et c’est là queFrançois Picart a voulu pousser encore plus loin son raisonnement sur la valorisation des déchets. Si des camions circulent entre BourgdePéage et le Teil, alors ilfaut optimiser leurs déplacements et trouver une source d’approvisionnement enbois B autour de l’usine Lafarge du Teil.
Plus de 10 000 tonnes de boisDébut 2015 l’entreprise Teilloise CBM devient partenaire de la démarche. Samission : servir de relais pourla réception et le stockage dubois en provenance des déchetteries de Montboucher,Montélimar, Saulce… CBMréceptionne chaque mois quelque 120 tonnes de bois B, livrées par la Sita Mos (société en charge de la collecte
dans les déchetteries). Avantle transport vers BourgdePéage, Valorsol effectue surplace chez CBM un premierbroyage qui facilite le chargement des bennes. Le reste du processus de transformation en combustible pour les fours de cimenterie se déroule ensuite chez Valorsol.L’entreprise de BourgdePéage valorise entre 18 000et 20 000 tonnes de bois de déchetterie ou de déconstruction par an. Du côté de lacimenterie Lafarge au Teil,plus de 10 000 tonnes de boisB sont brûlés chaque année. Avec l’objectif de poursuivrele développement de ces combustibles de substitution. Du point de vue des trois entreprises, le processus a toutbon. «On limite ainsi la consommation d’énergie fossile» précise Frédéric Deflorenne, responsable qualité etenvironnement chez Lafargesur la région. «On offre au
bois B une filière de valorisation finale, au lieu de l’enfouir dans le sol» souligne François Picart chez Valorsol. «Et puis, cette filière,c’est des emplois non délocalisables» indiqueton du côté de chez CBM. Un exempleconcret du nouveau conceptd’économie circulaire ou dece qu’on appelle du côté de chez Lafarge, «l’écologie industrielle».
Sophie Sabot
L’entreprise CBM au Teil sert de relais de collecte des bois souillés issusdes déchetteries locales.
L’entreprise Valorsol est spécialisée dans la collecte, le traitement et lavalorisation des déchets du bâtiment.
Le bois B, broyé et passé au crible, devient un combustible pour les foursde cimenterie.
î Le saviezvous ?Les fours des cimenteriespermettent de recycler encombustible un grand nombre dedéchets : bois souillés desdéchetteries, mais égalementpneus usagés, résidus de broyageautomobile (tableau de bord,housse de siège…), farinesanimales, déchets solides broyés(papier, carton, tissus… enprovenance des déchetteries),huiles usagées, solvants…..
FOCUS
n VAUCLUSEAG Development Valréas : spécialisée dans le désamiantageBasée à Valréas dans le Vaucluse, la société AG Development crééepar Thierry Garnero en 2002, centre son activité sur le désamiantageet la dépollution du plomb. Elle intervient aujourd’hui dans toute laFrance et sur le territoire de Monaco via une centaine de collabora-teurs. Elle réalise un chiffre d’affaires de 18 millions d’euros.Sur son activité de désamiantage, AG Development intervient sur leschantiers de réhabilitation ou de démolition de bâtiments. Sesinterventions peuvent aller de moins d’une semaine à plusieurs moisselon le type d’intervention nécessaire. Sur la base du diagnosticamiante du bâtiment, les équipes mettent en œuvre le retrait desmatières amiantées.Quelle que soit sa forme (revêtements de sols et colles, Joints,mastics et peintures, Conduits et toitures en amiante-ciment…), lasociété mobilise et organise les ressources internes et externes pourgérer les différentes phases des travaux. La préparation du chantierse fait en concertation avec le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre.Une fois le chantier terminé, les déchets amiantés sont transportés etenfouis ou inertés par des entreprises agrées.Contact : AG Development ZA la Grèze 84600 Valréas Tél : 04 90 37 48 29 Fax : 04 90 62 15 68 [email protected]
î Les chiffres du triLes habitants de la Région Rhône-Alpes ont trié 46.5 kg/hab.d’emballage ménagers en 2014 (vs 45.9 kg au niveau national). Desperformances stables par rapport à l’année précédente.Les habitants de l’Ardèche ont trié 52.12 kg d’emballages en 2014, soitun chiffre en augmentation par rapport à 2013.Les habitants de la Drôme ont trié 46.38 kg d’emballages en 2014, soitun chiffre en augmentation par rapport à 2013.Les habitants du Vaucluse ont trié 36.6 kg d’emballages en 2014, soitdes performances en forte progression. + 7 % par rapport à 2013 etau-dessus de la moyenne de la région PACA (31,5 kg/hab/an).Les habitants du Gard ont trié 43.3 kg d’emballages en 2014, soit uneperformance inférieure aux moyennes régionales (47,5 kg/hab/an) etnationales mais connaît une progression de + 1.83 %.
LES PERFORMANCES PAR MATIERE- Bouteilles et flacons plastique :3.62 kg/hab pour l’Ardèche, 3.40 kg/hab pour la Drôme, 3.3 kg/hab pour le Vaucluse (+ 16.6 %), 4.5 kg/hab pour le Gard (+ 13 %).En Rhône-Alpes : 19 789 tonnes soit 3.19 kg/hab (en progression de 0.6 %par rapport à 2013).- Emballages en carton :11.21 kg/hab pour l’Ardèche, 11.88 kg/hab pour la Drôme5.5 kg/hab pour le Vaucluse (+ 16 %), 9.7 kg/hab pour le Gard (+ 3 %).En Rhône-Alpes : 70 098 tonnes soit 11.32 kg/hab (augmentation de 2.5 %par rapport à 2013).- Emballages en métal1.63 kg/hab pour l’Ardèche, 1.40 kg/hab pour la Drôme,1.2 kg/hab pour le Vaucluse (+ 2.6%), 1.95 kg/hab pour le Gard (+16 %).En Rhône-Alpes : 8 142 tonnes soit 1.32 kg/hab (en recul de 1 % par rapportà 2013).Emballages en verre :35.66 kg/hab pour l’Ardèche, 29.69 kg/hab en Drôme,26.6 kg/hab pour le Vaucluse (+ 8 %), 27.3 kg/hab pour le Gard (-1.06 %).En Rhône-Alpes : 190 368 tonnes soit 30.73 kg/hab (en recul de - 1 % parrapport à l’année précédente).
Jeudi 28 janvier 201639LA TRIBUNE
Jeudi 28 janvier 201639LA TRIBUNE
FOCUS
L’Atelière à Payzac : donner, c’est tisserStructure dépendante desFoyers de l’oiseau bleu (CHRSl’Eau Vive), seule une friperiefonctionnait au cours de l’année2012. Au vu de l’expérience ac-quise, un dossier de demanded’agrément auprès des servicesde l’état était présenté et retenuen juin 2013. L’ACI (Atelier chan-tier d’insertion) «L’Atelière»ouvrait en août 2013.Atelier de recyclage textile, l’ate-lière collecte des dons (textiles,linges, chaussures) qui sonttriés, puis conservés, une partieen fripes, une autre pour latransformation grâce aux mé-tiers à tisser ou à l’atelier coutu-re. Le surplus est évacué versune entreprise de recyclage tex-tile via l’entreprise Gebetex. Lesdéchets ne sont ni enfouis, nibrûlés (moins de pollution et deréchauffement climatique), maisremis sur le marché pour uneseconde vie. En mars 2015, uneconvention était signée avec leSictoba afin de valoriser les tex-tiles récupérés dans les contai-ners. 20 points de collecte peu-vent recevoir tissus ou vête-ments. En 2 ans, l’Atelière atransformé plus de 73 000 kg detextiles en sacs, coussins, ta-pis…L’Atelière, sous la houlette deDavid Ranchin , accompagna-teur socioprofessionnel, emploie10 personnes en contrat aidé
d’insertion, contrat de 7 moisrenouvelables en vue de retrou-ver le chemin de l’emploi. Pen-dant leur passage, les stagiairesélaborent un projet professionnelen lien avec le directeur de lastructure. Parallèlement à l’atelier situé surla commune de Payzac, uneboutique a ouvert aux Vans enfévrier 2014.Ecologique et solidaire pour leterritoire, l’Atelière a été sélec-tionnée pour participer à un con-cours national, lié aux métiers durecyclage, de la prévention desdéchets et de leur réemploi, con-cours organisé par France Natu-re Environnement. Arrivéedeuxième, l’Atelière a été invitéeà Paris pour participer aux Assi-ses de l’économie circulaire enjuin 2015.
J. P.
La ressourcerie Trimaran à PrivasAprès son installation aux Ollières, en 2013, la Ressourcerie Trimarana ouvert son deuxième local à Privas en décembre 2014. Mais uneressourcerie, c’est quoi ? Premier axe, la collecte : la Ressourcerie récupère tous typesd’objets, vêtements, meubles propres et en bon état. Le public peutse rendre dans les locaux de Privas oo des Ollières pour déposer desobjets ou autres. L’association a aussi une convention avec ladéchèterie de Saint-Sauveur et de Privas, afin de récupérer ce qui estrécupérable. Il est aussi possible de faire venir l’association àdomicile afin de débarrasser les caves où les greniers, en sachantque ce service est payant.Deuxième axe, la valorisation : l’objectif est de tendre au maximumvers le réemploi des déchets (leur donner une seconde vie), tout dumoins de réduire fortement la part du non valorisé, et ainsi écarter lesdéchets du processus d’enfouissement ou d’incinération. À laRessourcerie Trimaran, les objets sont nettoyés et réparés avant deles proposer à la vente. La transformation et le détournement d’objetfont partie de la valorisation. Ainsi un atelier de maroquinerie permetla création de petit objet à partir de cuir de récupération.Puis, la vente : l’objectif c’est de proposer des biens de consomma-tion courante à tout petit prix pour les destiner au plus grand nombre.Parfois l’association propose les objets, les vêtements au kilo !Enfin, la sensibilisation : informer les usagers, le grand public et lesscolaires des moyens pour préserver l’environnement et les ressour-ces naturelles, fait partie de la mission de la Ressourcerie. L’associa-tion organise des animations pendant la Semaine européenne de laréduction des déchets, qui a lieu chaque année fin novembre. Elle faitrégulièrement des interventions en milieu scolaire.La Ressourcerie Trimaran a aussi pour but la création d’emplois.C’est une structure d’insertion par l’activité économique. Elle offredes contrats aidés à des personnes éloignées de l’emploi.Entre le sitede Privas et celui des Ollières, l’association a 7 salariés (2 perma-nents et 5 salariés en CDI).
P. F.
JOYEUSE Delphine Lauvernet, créatrice
L’art de transformer les tissusA Joyeuse, cité des métiers d’art , se découvre une échoppe sympathique « Mines à Gribouille ». Derrière cette enseigne se cache une artiste passionnée, à la fois illustratrice et créatrice de petites choses ludiques pour enfants : Delphine Lauvernet. Son support privilégiéd’expression : le tissu. Un matériau qu’elle récupèresous toutes ses formes, qu’elle utilise et transforme en descréations qui touchent petits et grands : coussins, vêtements, tableaux, jeux… Happée par la magie de l’illustration qui lui permet d’inventer des histoires, des personnages, des ambiances ; dejouer avec des décors, des situations, des couleurs et des mots, ses crayons et pinceaux l’entraînent sur des supports variés et complémentaires : histoires jeunesse, jeux pour enfants, faireparts de naissance et mariage (car elle prend très à cœurson rôle d’illustratriceporteuse de bonnes nouvelles et annonçant les grands bonheurs !...)Sa sensibilité aux matières etaux motifs l’ont aussi très viteamenée à travailler le tissu. C’est pourquoi, aujourd’hui, elle ne peut s’empêcher de mêler étroitement couture et dessin. Son dada, c’est donc l’illustration sur textile : associer dessin, jeux de mots (ou jeux de sonorités) couleurs etmotifs, voilà ce qui l’amuse réellement. Son univers est entièrement rempli de petits personnages animaliers un peu loufoques qui portent de drôles de noms et que l’on
retrouve sur divers articles textiles cousus par ellemême : petits coussins aussi pratiques dans la voiture que pour la sieste à l’école, sacs à dos de première rentrée scolaire, trousses à crayons assortis qui pourront tout aussi bien servir aux plus grands comme étuis à lunettes ou à téléphone, petites sacoches àbandoulière pour les demoiselles… La pie pipelette, la cocotte coquette,le hiboud’chou, l’éléphantôme, le porcépunk ou encore le mammouth à moumoute (la collection compte jusqu’à présent 15 personnages et s’agrandit d’année en année !) se parent ainsi de motifs très colorés, sur des articles ludiques et pratiques, qui font sourire aussi bien lespetits que les grands !En 2012, quand elle rencontre, grâce à l’association Rue des Arts de Joyeuse, Angélique Blanc (alias Les P’tites Barbouilles), artistepeintre pour enfants et ses tableaux
aux personnages naïfs et attachants, le lien se crée immédiatement et c’est le déclic : elles décident de créer et partager l’atelierboutique Jeux de Toiles, aujourd’hui situé dans le vieux Joyeuse, au 36 rue Saint Anne. En 2016, cette jolie aventure, quirespire la complicité entre les2 artistes continue (même si Delphine devra un peu lever le pied sur son activité : elle sera bientôt maman pour la première fois !) Ensemble, elles élargissent leur champ d’activité en proposant aux centres de loisirs locaux (et peutêtre aussi aux écoles ?) des ateliers d’illustration, où chaque enfant (de 4 à 12 ans)pourra apprendre à dessiner de drôles d’animaux !
P. C
Pour découvrir le travail de l’artiste, une boutique en ligne : www.jeux-des-toiles.com et pour suivre l’actualité de Mines à Gribouilles, un blog : http://leblog-mines-a-gribouilles.over-blog.com/
Hibou d’chou, pie pipelette ou encore porc-épunk naissent de son imagination.
La Rayonneuse à Aubenas : apprendre à réparer son véloUne association est née il y aquelques mois et cohabite avec laRecyclerie changement de cap àAubenas : la Rayonneuse. Présidéepar Guillaume Perault (notre pho-to), elle a pour but d’accompagnerles cyclistes dans la réparation deson vélo. Il suffit de venir avec etconseils et coups de main sontpromulgués. Après quelques semaines de fonc-tionnement, les premiers retoursétaient très positifs : certains cy-clistes étaient contents de repren-dre l’engin, oublié dans la cave.Pour d’autres, apprendre à se débrouiller mécaniquement, leur permettait de se lancer dans une aventuresportive ou dans des moments de promenade, en solo ou en groupe ! Pour beaucoup, ce recyclage est un choixde vie loin de la consommation à outrance. «L’atelier la Rayonneuse» attend les intéressé(e)s, tous les samedis matins entre 9h30 et 13h, au 13 rue desréservoirs dans «la Recyclerie de Changement de Cap». Des outils et des pièces d’occasion seront à dispositiondes adhérents et Guillaume les accompagnera dans toutes les réparations.
40 Jeudi 28 janvier 2016LA TRIBUNE40 Jeudi 28 janvier 2016LA TRIBUNE
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PLATEAU ARDÉCHOIS Stations d’épuration
Le roseau, une révolution tranquilleLes filtres plantés de roseaux
forment l’essentiel des stations de moins de 10 ans. El
les remplacent progressivement d’autres filières comme lesdécanteurs digesteurs et les lagunes qui ne sont plus construites depuis 15 ans pour la première et 10 ans pour la seconde.
Le roseau, on le sait depuisqu’il a gagné ses galons face au chêne sous la plume de Monsieur de La Fontaine, ne rompt pas. Il est très sensible au vent mais il ne rompt pas et ce mouvement intéresse aujourd’hui les ingénieurs du traitement de l’eau. Ce n’est pas le roseau qui filtre les eaux usées. Son mouvement naturel active en les oxygénant, les colonies de bactéries qui digèrent les boues déposées, par couches, sur les lits de graviers.
Simple et rustiqueLes avantages de ce système ?
Thomas Toularastel, ingénieur chez Julien Associés, en fait volontiers la liste. « C’est un système rustique, qui accepte bien les fluctuations de débit et de quantités. Une qualité appréciable en zone rurale, ou toutes les eaux ne sont pas maitrisées et ou le nombre desrésidences secondaires augmente ».
Rustique en effet, puisque lesstations ne sont pas forcément équipées de l’électricité. Pas de pompes, les écoulements se fontpar gravité.
L’entretien et la maintenancenécessitent une intervention hebdomadaire qui peut être assurée par les personnels communaux. Une fois par an, il faut faucher les roseaux pour permettre une repousse et l’enlève
ment des petites quantités de boues résiduelles se fait tous les 12 ou 15 ans, soit dix fois moins souvent que sur les anciennes stations.
Après ce traitement, la qualité des eaux de sortie est supérieure à celle des systèmes plus anciens. Mais elles sont encore chargées de nitrates et de phosphates et l’implantation de la station doit être faite pour que son environnement proche puisse absorber ces éléments.
À ces stations est parfois accolée une sorte de fossé, une « noue » plantée de saules. Ces derniers absorbant la plus grande partie des nitrates avant l’épandage final.
De la surface et du reliefImplanter une station à filtres
plantés de roseaux nécessite de la surface et du relief. De la surface puisque selon la capacité de l’équipement il faudra construire 1, 2 ou 3 bassins d’épandage. Et du relief pour que les écoulements puissent se faire naturellement. Les départements de Drôme et d’Ardèche ne manquent ni de l’une ni de l’autre. Et les collectivités concernées étant de petite taille, en dessous des 2 000 habitants qui constituent la limite supérieure des capacités de ce type d’installation, il n’est pas étonnant que ces stations se soient multipliées.
Depuis 2010 sur le plateau ardéchois, à Pailharès, à SaintVictor, à ColombierleVieux, toutes les créations ou les remplacements de stations d’épuration se sont faits avec ce système. À la satisfaction générale des élus rencontrés.
Économique, écologique,sans odeur, simple et fiable, les arguments favorables l’emportent largement sur les petits soucis d’adaptation liés au calibrage de l’équipement.
À la question de savoir queltype de station ils sont prêts à construire dans le futur, tous répondent : une station à filtres plantés de roseaux !
J.-L. L.
A Colombier-le-Vieux, le système donne toute satisfaction. Photo d’archives
FOCUS
n MONTÉLIMAR AGGLOMÉRATION20 millions d’euros pour l’assainissementMontélimar Agglomération va investir 20 millions d’euros d’ici à 2020pour rénover entièrement son réseau d’assainissement. L’assainisse-ment représentera ainsi 40 % de l’investissement total prévu parl’Agglo sur les 5 prochaines années.L’ensemble des communes du territoire est concerné par cetinvestissement que ce soit directement sur les stations d’épurationou par l’extension du réseau.En décembre 2015, c’est la station d’épuration de Rochefort-en-Val-daine qui a été inaugurée. Celle-ci avait nécessité un investissementde plus de 220 000 euros.
Jeudi 28 janvier 201641LA TRIBUNE
Jeudi 28 janvier 201641LA TRIBUNE
TOILETTES SÈCHES Plaisians
Un défi pour la Drôme provençaleConnections coûteuses, travaux qui pénalisent la circulation, questions environnementales complexes : la gest i o n d e l ’ e a u e t d e l’assainissement dans les zones rurales à habitat dispersé est un cassetête pour les éluset pour les populations rurales de notre région. Pourtant, des solutions existent, testées dans de nombreux pays nordiques et de plus en plus en vogue dans de nombreuses régions : il s’agit notamment des latrines sèches et de la phytoépuration.Les premières, que l’on voit de plus en plus souvent installées lors de manifestations musicales, culturelles ou sportives, permettent l’installation de toilettes à faible consommation d’eau, pouvant être montées sur des systèmes mobiles ou sur poste fixe,dans les habitations ou bâtiments collectifs.Il en existe plusieurs modèles,avec ou sans séparations des urines, avec une fosse ou deux, avec lien à un système de compostage ou de lombriculture. Si les installations sont bien faites, il n’y a aucune odeur et la manipulation des produits de compostage est simple et sans risque. Les premières sont un peu plus complexes à mettre en œuvre, et demandent une petite surface pour l’installation d’une série de bassins qu’il s’agira de planter en roseaux et toute une diversité de plantes à fort pouvoir de captation. Là encore, pas d’odeur, grande simplicité d’utilisationet maintenance limitée. De plus, cette technologie simplecontribue à la captation du carbone grâce à la productionde biomasse qu’elle génère. Enfin, s’il fallait le prendre en compte, ces roselières et mas
sifs de plantes captatrices de CO2 qui sont aussi souvent des merveilles de beauté et des lieux où se redéveloppe de la biodiversité : oiseaux, batraciens, insectes.La Drôme a vu émerger des pionniers dans ces technologies avec l’ONG Toilettes du Monde à Nyons, une des références internationales sur les toilettes sèches ou l’entreprise Aquatiris à Montaulieu qui a su développer des modèles très adaptés de phytoépuration.Sur un site particulier comme le centre de recherche et de formation du Groupe URD, isolé sur la montagne de la Nible près de BuislesBaronnies, sur la commune de Plaisians, ces technologies ont fait merveille : pour le directeur du Groupe URD, François Grunewald, ces techniques sont assez idéales pour nos régions : simplicité de mise en place, coûts d’installation et de maintenance limités pour les municipalités, adaptation aux situations de fermes ou de hameaux isolés,contribution à la réduction del’empreinte carbone de l’assainissement, puisqu’en plus, il n’y a plus besoin d’avoir recours aux coûteuses vidanges des fosses septiques. Sur la durée, tout bénéfice pour les collectivités et pour les familles !
Ce n’est plus tout à fait les toilettesde pépé, vous pouvez y aller !
VALVIGNÈRES La phytoépuration
Ça marche bien en collectifIl y a un an les habitants duhameau d’Intras à Valvignères ont mis en service leurnouveau système d’assainissement par filtre planté deroseaux. Sa particularité : iltraite à la fois les eaux uséesdes maisons d’habitation, mais aussi les effluents viticoles du domaine « le masd’Intras ».L’installation est dimensionnée pour 45 équivalentshabitant. C’est un petit ouvragecollectif, qui n’a pas été prisen charge directement par lamairie. Mais le maire et sesélus se sont largement mobilisés pour que ce projet, porté par des particuliers, puisseaboutir. Du côté de la société Aquatiris qui a établi le cahier descharges de l’installation (lestravaux ont été réalisés par laSedec, entreprise locale), onsouligne l’originalité de la démarche. C’est assez rare d’un point de vue techniqueet juridique de voir un projetqui allie les besoins de professionnels et de particuliers» confie Alexandre Crasd’Aquatiris. Sébastien Pradal, un des associés du domaine viticole livre ses impressions après un
an de fonct ionnement. «C’est un projet que je nepensais pas voir aboutir.Mais nous avons vraiment bien travaillé en amont pourconstituer une association syndicale libre et établir unrèglement concernant l’entretien de la station (Ndlr :c’est un des associés du domaine viticole qui l’assure)…Le tout fonctionne, même sinous avons eu quelquesajustements la première année ».La station à filtre planté acoûté 78 000 euros TTC. Ledomaine viticole a en plusinvesti 14 000 euros pour unsystème de prétraitement des effluents en sortie de ca
ve. Les utilisateurs ont reçules aides prévues par le service public d’assainissementnon collectif (Spanc), soit 3 000 euros chacun. Le masd’Intras a également bénéficié d’aides spécifiques duDépartement de l’Ardèchedans le cadre du programmepour la viticulture (Pida).Sébastien Pradal, tout comme Alexandre Cras, sont unanimes : le choix de laphytoépuration collectivereste le meilleur d’un point de vue économique, avec uncoût d’entretien sur le longterme (10 à 20 ans) quasinul, mais aussi d’un point devue écologique.
Sophie Sabot
La station à filtre plantée, utilisée par 3 habitations à l’année, 3 gîtes et ledomaine viticole. Crédit photo / Mas d’Intras
n SAINT-PRIVATUne station d’épuration nouvelle génération C’est un chantier d’envergure deplus de 10 M €, conduit par leSeba (Syndicat des eaux du bassinde l’Ardèche), qui se tient depuisquelques mois dans le secteur dela «boucle d’Aubenas» de la rivièreArdèche : la construction d’unestation d’épuration nouvelle géné-ration qui remplacera trois stationsvieillissantes (Vals-les-Bains, La-bégude et St-Privat, qui traitaientaussi les effluents de St-Julien-du-Serre et Ucel). Le chantier adébuté par le raccordement descommunes de Vals et Labégude etla reprise quasi intégrale des ré-seaux. Le chantier de la stationcomporte des contraintes supplé-mentaires du fait de sa proximitéavec l’Ardèche, elle est construiteen zone inondable, et d’une zoneNatura 2000. Le projet a donc étéparticulièrement soigné sur l’as-pect architectural. La station com-portera également une aire de ré-ception des matières de vidangeset offrira un traitement poussé del’azote et du phosphore. Pour re-donner à la station une imagepositive, des panneaux pédagogi-ques seront installés et un circuitde visite aménagé. De leur côté,deux des futures ex-stations se-ront transformées en bassin d’ora-ge pour gérer les surplus d’eau encas d’orages violents. 71
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î L’équipement en chiffres
- Une station de capacité de 15 500EH
- traitement des effluents de 5communes
- 1 bassin d’aération de 4330 m3
-1 clarificateur de surface de478m2
- 1 bâtiment d’exploitation
- 1 émissaire de rejet à l’Ardèche enbéton DN600 sur 320ml
42 Jeudi 28 janvier 2016LA TRIBUNE42 Jeudi 28 janvier 2016LA TRIBUNE
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PUYMÉRAS Station de lavage dans le monde agricole
Pour garder une terre vivante...Début décembre, a été inaugurée à Puyméras une station écologique pour le monde agricole. Marco Cuny, le président de l’association 3P (Puyméras Pulvé Propre) créée pour le financement et la gestion, la présente. Il s’agit d’une aire collective avec deux fonctions : Le remplissage des pulvérisateurs et le lavage du matériel, dont le système de colonne assure confort et sécur i t é e t o p t i m i s e l a consommation d’eau. Le traitement des effluents phytosanitaires se faisant grâce au circuit dans les phytobacs. Ce circuit est mis en fonction avec l’ouverture du portail d’entrée car une fois celuici fermé, c’est le circuit pluvial qui se met en service et les eaux pluviales partent directement dans le fossé.Au départ, un bac de décantation filtre les premières boues, puis une grande cuve centrale de brassage envoie les effluents dans les cinq phytobacs remplis d’un mélange de 70 % de terre et de 30 % de paille.C’est dans ces derniers, chacun étant pourvu d’une pompe et d’un tableau de contrôle, que les matières actives sous l’action des bactéries détruisent les produits detraitement.L’utilisation exige peu d’entretien : il faut, une fois par an, remuer le mélange terre/paille et tous les dix ans, changer 20 cm de terre. Le but est de «garder une terre vivante pour dégrader les produits phyto».Ce projet a pris naissance avec la perspective d’aides financières conséquentes de l’ordre de 80 %, dans le cadrede la préservation d’environnement. Il y a eu concertationet convention tripartites entre la cave la Comtadine ayant mis le terrain à disposition, la commune ayant monté le projet technique et fi
nancier et l’association 3P. Un dossier compliqué et difficile à conduire, qui n’aurait pu progresser sans l’appui et l’aide de la mairie.Le coût global de cette opér a t i o n s ’ e s t é l e v é à 171 225,96 HT. L’agence de l’eau a participé à hauteur de50 %, l’Etat et l’Europe, via laDraaf (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt), à hauteur de 30 %. L’association 3Pa payé le solde de 20 %. A noter que l’Europe s’est engagée en Paca avec le Fonds Européen Agricole pour ledéveloppement rural (Feader).
Ils montrent l’exempleLa société AEP, Agriculture EcoPerformante, qui a réalisé le projet, a été créée afin d’offrir aux agriculteurs des solutions techniques respectueuses de l’environnement. Une telle station va dans un avenir proche devenir obligatoire. Les agriculteurs, sceptiques au départ, peuvent dire maintenant : «Je traite mes effluents». « Un point positif, précise le président, rien ne part dans la nature. Sauf ce qui est mis sur les vignes, naturellement dégradé dans les terres mais au bout d’un certain temps et susceptible
d’être emporté par les eaux de ruissellement». Un exemple illustre l’utilité de l’installation : la molécule herbicide glyphosate, détruite au bout de 500 jours dans le sol, l’est au bout de 300 dans la station.Il reste à l’association 3P de faire fonctionner la station avec les 34 agriculteurs adhérents provenant de différentes communes. Leur cotisation permettra de financer notamment assurance etélectricité. Marco Cuny traceles lignes : «Tester une année, faire le point, s’adapter, modifier si besoin le règlement intérieur.» La commune possède maintenant une aire de lavage, mise à disposition pour tous les membres présents et à venir. Ce système automatisé constitue une solution conforme à la réglementation. Il incite les agriculteurs à aller dans le sens de la protection de l’environnement et à ne plus déverser dans la nature, par exemple aux bornes de sulfatage qui devraient d’ailleurs être supprimées.A noter que la municipalité de Puyméras, en accord avecles personnes intéressées, estune des premières à s’être lancée dans ce projet.
M. A.
Le président explique le fonctionnement des phytobacs.
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De la fosse septique à la micro-stationen passant par le filtre compactDe la conception à la réalisationN’hésitez pas à nous contacter
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