Tribune 01 janvier 2014

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tribun e LE JOURNAL DU PLR VAUDOIS | N O 1 | MERCREDI 22 JANVIER 2014 Pages 6, 7 et 8 JAB 1005 Lausanne Place de la Riponne 1 – 1005 Lausanne Annoncer les rectifications d’adresse Sports, loisirs, gastronomie, culture, luxe, affaires... Tout est bon pour le tourisme vaudois qui se veut créatif, innovant et surtout regroupé. Synergie et coopération comme maîtres-mots. Analyse et commentaires dans le dossier spécial. sommaire Edito et recommandations de vote 2 Message du président 3 Votations fédérales 4-5 La chronique de Pascal Décaillet 10 Les députés en action 11 Forum JLRV 12 Opinion 13 La chronique d’Uli Windisch 14 Question de valeur 14 Frivolités essentielles – On met le feu 16 Administration: Tribune, place de la Riponne 1, 1005 Lausanne, T: 021 323 72 78, F: 021 320 60 86, E: [email protected] Editeur: PLR.VD. Rédaction: Fabienne Guignard, rédactrice en chef, E: [email protected] Publicité: Régipub SA, T : 021 317 51 92, E : [email protected] BCV c.c.p: 10-725-4 / IBAN : CH42 0076 7000 Z525 3578 7 Layout: PLR Vaud ORGANE ISSU DU MARIAGE DE LA NOUVELLE REVUE RADICALE ET DU FORUM LIBÉRAL point fort Décembre: mois de ripaille pour la gauche Page 11 dans le monde Europe fédérale? Page 15 le tourisme innove le temps des synergies et de la créativité votations fédérales Le leurre de l’initiative UDC contre l’immigration de masse Page 4 18,3 millions le nombre de nuitées enregistrées par les hôtes étrangers en suisse fin novembre 2013 Pages 6, 7 et 8 dossier spécial

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Page 1: Tribune 01 janvier 2014

tribuneLe journ a L du PLr vaudois | n o 1 | mercredi 2 2 ja n v ier 2014

Pages 6, 7 et 8

JAB 1005 LausannePlace de la Riponne 1 – 1005 Lausanne

Annoncer les rectifications d’adresse

Sports, loisirs, gastronomie, culture, luxe, affaires... Tout est bon pour le tourisme vaudois qui se veut créatif, innovant et surtout regroupé. Synergie et coopération comme maîtres-mots. Analyse et commentaires dans le dossier spécial.

sommaireEdito et recommandations de vote 2Message du président 3Votations fédérales 4-5La chronique de Pascal Décaillet 10Les députés en action 11Forum JLRV 12Opinion 13La chronique d’Uli Windisch 14Question de valeur 14Frivolités essentielles – On met le feu 16

administration : Tribune, place de la Riponne 1, 1005 Lausanne, T : 021 323 72 78, F : 021 320 60 86, E : [email protected] editeur : PLR.VD. rédaction : Fabienne Guignard, rédactrice en chef, E : [email protected] Publicité : Régipub SA, T : 021 317 51 92, E : [email protected] Bcv c.c.p : 10-725-4 / IBAN : CH42 0076 7000 Z525 3578 7 Layout : PLR Vaud

o r g a n e i s s u d u m a r i a g e d e L a n o u v e L L e r e v u e r a d i c a L e e t d u F o r u m L i B é r a L

point fortDécembre :mois de ripaille pour la gauchePage 11

dans le mondeEurope fédérale?Page 15

le tourisme innove

le temps des synergies et de la créativité

votations fédéralesLe leurre de l’initiative UDCcontre l’immigration de massePage 4

18,3 millions

le nombre de nuitées enregistrées par les hôtes étrangers en suisse

fin novembre 2013Pages 6, 7 et 8

dossier spécial

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l’heure est à la coopération

édito

par Fabienne guignard,rédactrice en chef

Si de nombreux pays, à quelques heures d’avion seulement de nos cimes, connaissent guerres civiles et troubles sociétaux, la Suisse peut se targuer de bénéficier d’un tourisme à la hausse tout particulièrement en rai-son d’une augmentation des nuitées des visiteurs d’Asie, d’Europe et des Etats-Unis. Notre pays plaît loin à la ronde. Et ce n’est pas un hasard. Bien sûr que nous ne sommes pas respon-sables de la beauté de nos paysages, nous en avons hérité. Mais nous avons su en tirer profit intelligemment. La chance à elle seule ne suffit pas. Elle se cultive.Le canton de Vaud en est un bel exemple. Il se montre créatif, inno-vant, toujours à la recherche du besoin pointu d’un client de plus en plus exi-geant. Le tourisme est au cœur de notre prospérité. Si nos paysages re-connus patrimoine de l’Humanité par l’Unesco à deux reprises grâce au La-vaux puis, plus récemment, aux sites palafittes préhistoriques, c’est bien en raison de la volonté d’un peuple de marquer de son empreinte l’histoire de son pays et du monde. Ce pays ma-gnifique, nous avons su le mettre en valeur, le protéger tout en sachant en faire un atout économique. Il aura fallu mettre en commun nos forces, laissant de côté les vieilles bisbilles. Le succès, l’avenir est dans la coopération. A tous les niveaux et dans tous les domaines. Bref l’ouverture d’esprit, l’ouverture à l’autre se manifestent aussi sur le plan opérationnel par plus d’efficacité, des économies financières conséquentes et surtout un enthousiasme renforcé, déplaçant les montagnes. Bon vent au projet Alpes 2000.Faire du canton de Vaud une desti-nation touristique rivalisant avec les régions de Bordeaux ou de Bourgogne, il fallait oser. On l’a fait. Mais nos pro-duits du terroir, nos nombreux restau-rants gastronomiques, nos paysages à couper le souffle ne sont-ils pas à la hauteur de nos espérances? Et tout cela grâce au talent de quelques entrepreneurs innovants. La prise de risque doit être saluée. Elle sera ré-compensée.

recommandations de votedu 9 février 2014

Financement et aménagement de l’infrastructure ferroviaire (Arrêté fédéral)

Initiative «Contre l’immigration de masse»

votations fédérales

OUI

NON

NON Initiative «Financer l’avortement est une affaire privée»

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par Frédéric Borloz,président du PLr vaud, députéImmigration de masse, Ecopop, exten-sion de la libre-circulation à la Croatie, Gripen, salaires minimum ou incondi-tionnels et enfin caisse unique… Qui a dit que l’on ne convoquait la popu-lation que pour se prononcer sur des questions inutiles? Certainement qu’il y a trop d’initiatives aujourd’hui. Que certains partis en usent davantage à des fins électoralistes que par véri-table souci démocratique. Que d’autres

fatiguent la population à force de sou-mettre la même question régulièrement dans l’espoir que les Suisses cèdent. En ne cessant d’appeler les citoyens aux urnes, on risque bien de décourager les gens à étudier les objets. Moins de temps, moins d’intérêt, on cherche de-puis à leur simplifier la vie pour ne pas perdre des pour-cent de participation en introduisant le vote électronique. Si on n’y est pas attentif, on votera bientôt comme on paie sa facture d’électricité, sans état d’âme, sans passion!Néanmoins, les partis et les citoyens sont confrontés à de véritables débats de société que cela soit sur notre rap-port à l’Europe, sur notre économie, sur notre sécurité comme sur notre système de santé. Comme souvent la bataille des chiffres et des modèles fait rage. A grand renfort de «Regardez à l’étranger, cela marche», ou inverse-ment, les débats s’enchaînent. Dans le difficile sujet de la caisse unique, pollué par des années de contre-vérités distil-lées par la gauche, amplifiées par des rancœurs à l’égard des assureurs et par un système de santé performant mais couteux, un événement a presque pas-sé inaperçu. Il y a deux semaines ma-nifestaient des frontaliers français aux douanes de Genève, du canton de Vaud et du Jura. La raison de leur colère: la fin programmée du régime d’assurance-

maladie qui permet aux travailleurs frontaliers français de s’assurer auprès de compagnies privées suisses et, parallèlement, la nouvelle obligation de cotiser à la Sécurité sociale française. «Ça nous coûtera plus cher et nous serons moins bien couverts», justifiait le leader de cette manifestation.

Cette observation émanant de per-sonnes qui connaissent les deux sys-tèmes doit être entendue et doit nous encourager à renoncer au système de caisse unique. Le système français qui a adopté ce principe montre depuis des années ses limites : attentes inter-minables, régions privées de certains types de soins et coût important sans forcément une qualité à la hauteur. Même constat d’échec au Royaume-Uni, où l’on assiste à une santé à plu-sieurs vitesses, ou au Canada, dont les temps d’attentes sont alarmants.

On comprend mieux dès lors le mécon-tentement de ces frontaliers. Il s’agira de rappeler ce témoignage français lorsque les défenseurs d’une caisse unique nous ferons miroiter les qualités des systèmes étrangers. Effet papillon de cette décision discri-minatoire française – puisque seuls les frontaliers travaillant en Suisse seront soumis à cette décision –, l’Hôpital de Genève va devoir redimensionner ses

services et son personnel. A l’heure de la libre-circulation des personnes et de la volonté de créer un espace interré-gional, cette décision française semble absurde. A défaut d’être fondée, cette décision nous aura apporté un argu-ment précieux. Le système a certes un potentiel d’amélioration. Mais la caisse unique n’apportera pas la solution idéale tant promise. Ce sera peut-être plus lisible, mais pas plus efficace.

message du président

quand l’étranger nous envienotre système de santé

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«si on n’y est pas attentif, on votera bientôt comme on paye sa facture d’élec-tricité, sans état d’âme,

sans passion!»

«ça nous coûtera plus cher et nous serons moins bien couverts», justifiait

le leader français de la manifestation.»

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par catherine Labouchère, députéeLe 9 février prochain, les citoyens suisses devront se prononcer sur une intiative qui vise à limiter l’immigration de masse par l’introduction de contin-gents et de plafonds. Elle oblige à la renégociation des accords bilatéraux. Au premier abord cela peut séduire celles et ceux quoi voient les étrangers comme responsables de leurs ennuis quotidiens. Mais disons-le tout de suite et tout haut, ce n’est qu’un leurre. Pour-quoi?

Lorsque la Suisse est devenue pros-père au XXe siècle, ses citoyens ont cessé d’émigrer et n’ont pu suffire, dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale, à pouvoir assumer toutes les tâches découlant de cette prospérité. C’est ainsi que nous avons accueilli les Euro-péens du Sud, puis de l’Est et d’autres régions. L’intégration de toutes ces personnes et de leurs différences n’a pas été toujours facile au début, mais quelques années plus tard, beaucoup d’entre eux sont devenus suisses et les autres se sont très bien adaptés. Les réactions marquantes à l’immigration, comme les initiatives Schwarzenbarch

et le refus de l’EEE, ont incité nos né-gociateurs à trouver, par le biais des accords bilatéraux, une solution subtile, innovante et bénéfique pour la Suisse dont tout le monde profite aujourd’hui.A l’heure actuelle où les cartes se re-distribuent sur l’échiquier mondial, où l’Europe vit plus durement que nous la crise et ses aléas, notre pays s’en sort bien. Mais la réussite a aussi son prix. Les logements sont rares et chers, les routes sont encombrées, les trains éga-lement. La sécurité n’est plus ce qu’elle était et des cas de sous-enchère sala-riale apparaissent. L’initiative se base sur ces mécontentements pour dési-gner comme coupables les étrangers.Et si, sans complaisance pour les abus et les dérapages qu’il faut dénoncer et sanctionner, les Suisses s’attachaient à voir les côtés positifs de cette ouverture aux autres? C’est bien la voie que choi-sissent les opposants à l’initiative, dont une très grande partie des militants PLR. Malgré notre formation diversifiée et de qualité, nous ne sommes pas as-sez nombreux en Suisse pour répondre à nos besoins. Nous avons beaucoup à gagner de ces échanges dans tous les secteurs. Pour les Suisses, c’est

aussi un atout de pouvoir bénéficier, par réciprocité, d’un accueil favorable dans d’autres pays. Une chance plutôt qu’une contrainte. C’est notre devoir de l’expliquer à nos compatriotes qui doutent. Les lois existent pour contrer les excès. Appliquons-les quand c’est nécessaire, mais ne nous isolons pas, nous le regretterions très vite. La pros-périté a toujours découlé des échanges. Vouloir les limiter en se repliant sur nous-mêmes conduirait à un appau-vrissement dans tous les domaines. Refusons cette initiative avec convic-tion, car elle trompe les citoyens sur ses conséquences.

votations fédérales

le leurre de l’initiative udccontre l’immigration de masse

d’autres articles sur le sitewww.plr-vd.chRetrouvez dans l’édition supplémentaire exclusivement électronique de TRIBUNe de décembre des articles plus détaillés sur les sujets soumis à votation le 9 février :

www.plr-vd.ch sous la rubrique communication TRIBUNe

les étrangers:ça rapporte!

Petite règle de trois entre les recettes budgétaires amenées par les immigrés et les dépenses sociales qui leur sont destinées. Résultat, un ratio coût/recettes positif. N’en déplaise à l’UDC! Cela représente même 1,95% du PIB de notre pays. Nous nous trouvons loin devant l’Allemagne (–1,13 %) ou la France (0,52 %).

«malgré notre formation diversifiée et de qualité, nous ne sommes pas assez nombreux en suisse pour répondre à nos besoins.»

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par Fabienne guignardIl y a des sujets qui touchent plus aux tripes que d’autres. Celui du finan-cement de l’avortement en fait réso-lument partie. Car il serait faux de croire que cette initiative faisant de l’avortement une affaire privée ait pour vocation des économies pour l’Etat et encore moins pour les assurés sauf si vous trouvez qu’économiser 0,02 % des dépenses de santé sur un total de 64 milliards, ou 20 centimes par mois, vaut la peine de mettre en discussion la liberté de la femme de gérer sa mater-nité de manière libre. Car les initiants n’osent pas clairement avouer qu’ils sont en fait opposés à l’avortement. Qu’ils l’ont toujours été. Contre les cours d’éducation sexuelle à l’école. Peut-être sont-ils également opposés à la contraception? Les milieux ecclé-siastiques, catholiques notamment, le prônent ouvertement. D’ailleurs à écouter les différents dé-bats et à lire les articles sur le sujet, on y parle peu de sous car tout le monde le sait, le problème n’est pas là. Mais en quoi une affaire privée en matière de grossesse ne devrait pas être couverte par la LAMAL? Une

affaire privée? Mais quelle affaire pri-vée? La sexualité est-elle à ce point tabou qu’il faudrait la cacher? La maladie aussi est une affaire privée pourtant protégée par le secret médi-cal. Il y a manifestement encore pour certains des maladies dites honteuses. Un avortement serait-il à mettre dans cette catégorie? La laïcité, la force de la loi, la solidarité, l’égalité entre les êtres humains sont des fondamentaux de notre démocratie. Pourquoi devrait-on au nom de la morale et de valeurs individuelles juger, pénaliser, punir celles qui pensent ou agissent autre-ment. Et pourquoi ne pas refuser aussi la protection de santé aux accidentés de la route, du sport, aux fumeurs, aux motards, aux obèses, aux sidéens? Pourquoi s’arrêter en si bon chemin? Le peuple a accepté en 2002 de dépé-naliser l’avortement par 72,2 % des votants. Et par ricochet a accepté que les frais inhérents seraient remboursés. Sous prétexte que les valeurs sur la vie sont en train de changer, – on pourra ou non le constater le 9 février –, il faudrait faire des catégories entre individus. Ceux qui ont le droit d’être remboursés et les autres… Et surtout favoriser les

familles aisées. Une fois de plus. Au détriment des femmes de conditions modestes pour qui il n’y aurait plus de choix. Les statistiques montrent que les avor-tements en Suisse n’augmentent pas et que les frais liés aux avortements diminuent. Il ne s’agit donc pas d’un problème grave de santé publique mais tout simplement d’une revendication

juste de la femme qui pour la première fois depuis des millénaires a le droit de gérer sa maternité de manière légale. La jeune génération ne le réalise pas comme elle ne sait pas non plus que la contraception «pilule» n’existe que depuis 1967. Voilà peut-être un bon rappel. Et surtout d’éviter un retour en arrière qui serait catastrophique pour la condition de la femme… et de l’homme.

votations fédérales

initiative « l’avortement est une affaire privée »

les suffragettes doiventse retourner dans leur tombe...

Il fut un temps où les aiguilles à tricoter ne servaient pas qu’à tricoter des chaussons.

l’avenir de notre réseau ferroviaire

L’arrêté fédéral du 20 juin 2013 sur lequel nous votons le 9 février fut le contre-projet du parlement à une initia-tive populaire «Pour les transports pu-blics» finalement retirée. Il s’agit d’un fonds à durée limitée dont les moyens financiers sont clairement définis.

Personne ne peut nier l’augmentation du trafic du transport de voyageurs ces dernières années, environ 60 % depuis 1998. Les limites étant désormais at-teintes, il faut aujourd’hui prendre de grandes décisions et se décider à in-vestir davantage. Dans l’intérêt général.

Le réseau Lausanne-Genève, pour ne citer que lui, en a fichtrement bien besoin de cet argent. Fini le temps des trente glorieuses où tout tombait tout cru dans la bouche. Les cuillères en argent ne sont plus qu’en inox mais il faudra toujours communiquer, se

déplacer. Certainement resterons-nous plus souvent chez nous, en travaillant à domicile, à temps partiel, question de moins embouteiller les réseaux et les infrastructures mais cela n’est pas pour demain. Disons pour après- demain. D’ici là, la prévoyance est de mise, mieux surtout l’efficience, celle de rester un des meilleurs réseaux euro-péens. Ce n’est pas le moment de nous endormir sur nos lauriers en refusant un fonds dont nos échanges commer-ciaux ont fondamentalement besoin. Dire OUI c’est faciliter la fluidité comme les liquidités...

Fabienne Guignard

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dossier tourisme

l’élite mondiale aime à séjourner en suisse. nous aussi...par Fabienne guignard, rédactrice en chef«Si vous voyez des touristes japonais en Suisse, il y a de fortes chances que ce soient des Chinois», dira le directeur de Suisse Tourisme en jan-vier 2011 déjà. Cette boutade reflète à elle seule l’évolution de l’économie du tourisme sur le plan international. Les pays émergeants ne sont plus pays colonisés mais des acteurs influents en matière de voyages. Voyages d’affaires, d’agrément (sport, culture, santé). Il s’agit donc de compter avec eux tout en s’adaptant aussi aux nouvelles ten-dances de vacances. Le tourisme de masse qui a pris son essor avec les congés payés est au-jourd’hui effectif tout au long de l’an-née. Les activités offertes à cette nou-velle clientèle n’a donc plus à dépendre que du climat et des saisons. L’offre se doit d’être diversifiée et globale, d’où la nécessité de se regrouper, de mettre sur pied des stratégies promotion-nelles et d’infrastructures globalisées faisant de chaque partenaire un atout plus qu’un concurrent. Les milieux tou-ristiques et politiques de l’Est vaudois l’ont bien compris, eux qui viennent de proposer un projet d’envergure dit «Alpes 2020» (CHF 600 millions) vi-sant à mettre en réseau les domaines skiables de la région tout en misant sur une amélioration de l’hôtellerie pour un montant de CHF 174 millions. Le canton devra se déterminer sur le financement des différents projets dont les premiers décrets sont prévus au premier tri-mestre 2014.La Suisse est devenue destination tou-ristique dès le milieu du XIXe siècle seu-lement, par l’arrivée des Anglais qui ont, grâce au chemin de fer, «envahi» l’Eu-rope de leur Grand Tour mis sur pied par Thomas Cook en 1858. Ils ont érigé les premières cabanes de montagnes, créé le Club alpin suisse et mis à l’honneur la conquête des sommets. La montagne devient ainsi source d’exploits. Zermatt deviendra station grâce à eux... Le premier chemin de fer à crémaillère d’Europe fut inauguré en Suisse en 1871. La construction ambitieuse d’un chemin de fer au sommet de la Jung-

frau (4158 m) débuta en 1896. La gare la plus haute d’Europe fut inaugurée en 1912 sur la Jungfraujoch (3454 m). Qui osera dire que les Suisses ne sont pas innovants et prêts à prendre des risques? Une qualité et une réputation que l’on peut être fier de véhiculer en-core aujourd’hui.Davos, avant d’accueillir le World Economic Forum, a ouvert en 1841 le premier sanatorium. Voilà donc notre pays devenu, d’un coup, lieu à la mode et reconnu pour ses cures, ses sports d’hiver et de villégiature de luxe. Toute l’élite européenne viendra sur nos rives et dans nos Alpes, attirée également par quelques grands noms de la littérature, Jean-Jacques Rousseau. Thomas Mann en tête. Les rives lémaniques réuniront

au fil du siècle passé des célébrités des arts attirant dans leur sillage toute une mouvance artistique et de luxe propre désormais à notre pays. La Suisse a ainsi toujours plu aux people… Avec ou sans forfaits fiscaux… Stravinski, Lord Byron, Charlie Chaplin, l’Impératrice Sissi, Coco Chanel, Audrey Hepburn, Georges Simenon ou encore Freddie Mercury, tous s’établiront dans notre canton et contribueront aussi à sa noto-riété. La Riviera vaudoise serait désor-mais l’alter ego de la promenade des Anglais de Nice…Touristiquement parlant, le Canton de Vaud s’appelle dorénavant Région Lé-man. Et ses atouts sont nombreux. En plus de son paysage et de la créativité des activités sportives qu’il propose

(trottinherbe, parcs aventures, canyo-ning, rafting, freestyle, snow tubin, ces toboggans vertigineux ressemblant aux bobsleighs, ballons à air chaud, raquettes, patinage sur lac, etc.), impossible d’ignorer la richesse artis-tique faisant du canton une destination de choix : Festival de Jazz de Mon-treux, de Cully, Paleo, celui de l’Opéra d’Avenches, Musée olympique, Fonda-tion de l’Hermitage, Art Basel, grande messe de l’art contemporain mondial, et les nombreuses œuvres d’art des plus stupéfiantes, à Montreux, à Vevey avec la fourchette de l’Alimentarium plantée dans le lac. Et même le Rolex Center de l’EPFL, dit la vague, qui attire autant les touristes que les étudiants. Sans oublier depuis peu le nouveau créneau porteur : le tourisme vaudois pour sa gastronomie et ses vins. Le tourisme, de masse ou de luxe, dans nos hôtels, auberges de jeunesse, chambres d’hôtes doit ainsi répondre à un label de qualité. La formation de l’in-dustrie de l’accueil, comme nos écoles hôtelières, reconnues parmi les meil-leurs du monde, comme les corpora-tions professionnelles de la restauration

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dossier tourisme

doivent ainsi promouvoir de nouvelles pistes pour attirer de nouveaux hôtes et rester très performants malgré un franc fort et une concurrence internationale acharnée. Ce franc fort n’a pourtant pas empêché notre pays de se porter plutôt bien cette dernière année 2013, notamment par un tourisme d’affaires en plein essor dans les grands centres urbains. Les jets privés sont légions et pas seulement au WEF de Davos… De nouveaux investisseurs principale-ment étrangers (chinois, russes, qatari par exemple) n’hésitent plus à monter de gros projets hôteliers car la swiss quality et la stabilité politique comme nos aptitudes à faire des affaires sont encore notre marque de fabrique. Que Lausanne et sa très contemporaine

Place du Flon soit depuis de nombreuses années un centre connu internationale-ment pour son activité nocturne diversi-fiée et de qualité font que les nuisances nocturnes devenues problèmes poli-tiques se doivent de trouver des solu-tions pragmatiques et pérennes. «Pour bien aimer un pays, il faut le manger, le boire et l’entendre chan-ter», écrivait Michel Déon. Ce n’est pas l’Office du tourisme du canton qui dira le contraire, ni l’Office des vins vaudois. «Quand on voyage sans connaître l’an-glais, on a l’impression d’être sourd-muet et idiot de naissance», écrivait Philippe Bouvard. Et dans l’industrie du tourisme, les langues c’est très impor-tant… Même quand elles sont mau-vaises…

formation des restaurateurs vaudoisexigences renforcéesPhilippe Leuba a présenté début janvier un projet de révision de l’actuelle loi sur les auberges et débits de boissons (LADB). Répondant notamment au pos-tulat de l’ancien député radical Frédéric Haenni, cette révision tend à renforcer le profession-nalisme de la branche et les sanctions à l’égard des moutons noirs. En outre, elle met en valeur les produits du terroir vaudois. Interview du directeur adjoint de GastroVaud, Gilles Meystre.

Gilles Meystre, êtes-vous satisfait des mesures proposées en matière de formation des restaurateurs?Absolument! Promulguée en 2002, l’actuelle loi a en effet desservi la pro-fession pendant plus d’une décennie, en

réduisant comme peau de chagrin les exigences préalables à l’ouverture d’un établissement. Elle a laissé croire à de nombreux rêveurs que l’activité de cafe-tier-restaurateur est accessible à tous et sans effort... Désormais, le vent tourne! Concrètement, quelles sont les amélio-rations proposées?Trois mesures principales permettront de réduire les nombreux naufrages d’établissements constatés chaque an-née et leurs conséquences économiques et sociales négatives (drames financiers, cotisations sociales, créanciers et im-pôts non payés, etc.) :• l’augmentation du nombre de jours de cours obligatoires imposés aux can-didats à l’ouverture d’un établissement (passage de 17 à 24 jours minimum);• le retour à l’école des exploitants qui

contreviendraient de façon répétée au cadre légal ;• l’élargissement des enseignements actuels, essentiellement orientés sur le cadre réglementaire et légal de la pro-fession, aux principes de gestion notam-ment.

La valorisation des produits viticoles et agricoles vaudois est également envisagée. Oui, et c’est un objectif fondamental à l’heure de l’uniformisation des goûts et du règne des kebabs. Connaître un beignet de Vinzel et un saucisson de Payerne, un reblochon de Moudon et un vacherin Mont-d’Or, différencier un vin de la Côte et un Calamin, c’est redevenir les ambassadeurs d’un terroir et d’un savoir-faire dont on doit être fier. Et qui n’ont rien à envier à d’autres régions!

L’autre volet du projet de loi, ce sont les mesures visant à réduire la consommation d’alcool chez les jeunes. Un commentaire?Ces mesures, en particulier l’interdiction de vente d’alcool à l’emporter en soirée, ne touchent les établissements publics qu’à la marge, et pour deux raisons. Premièrement, la bouteille de vodka à 10 francs n’est pas une spécialité de la restauration, mais du commerce de détail… Ensuite, la vente à l’emporter est très rare dans les restaurants. Nous pouvons donc vivre avec ces mesures. Il s’agira néanmoins de définir précisé-ment la notion de vente à l’emporter, pour éviter que l’application de la loi ne devienne un casse-tête dans certaines circonstances: festival, manifestations sportives, terrasses.

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dossier tourisme

par gilles meystre, membre du comité de pilotage du projet,conseiller communal PLrLa démarche est exceptionnelle, tant par son ambition que par le nombre de milieux qu’elle fédère : le projet œno-touristique vaudois. Destiné à position-ner le canton sur la carte des destina-tions oenotouristiques européennes, ce projet a été dévoilé fin décembre. Première présentation.

Tout épicurien connaît les plaisirs œnotouristiques de la Toscane, de la Bourgogne ou du Douro… Des étapes gourmandes qui conjuguent dégusta-tion, saveurs gastronomiques et décou-vertes culturelles. Et des destinations qui attirent chaque année des milliers de visiteurs avertis.Avec une densité exceptionnelle de grandes tables et de petites auberges, des paysages idylliques, des vins et des

produits du terroir moult fois récom-pensés, le canton de Vaud dispose de tous les atouts pour se positionner durablement sur la carte des destina-tions œnotouristiques. Une ambition qui prend corps désormais, grâce à la collaboration des acteurs vaudois du tourisme, de la viticulture, de la restau-ration, de l’hôtellerie, de l’agriculture et de l’Etat de Vaud.

ENGAGEMENT CoLLECTIF ET DURABLEChacun de ces secteurs s’engagera concrètement pour séduire les touristes gourmands de Suisse alémanique et d’ailleurs, notamment en ouvrant son porte-monnaie. Si l’Etat de Vaud met la moitié de la mise (2.5 millions sur 5 ans), l’autre sera investie par les milieux privés.Ces différents secteurs de l’économie vaudoise mettront également leur know how à disposition de la démarche. L’Of-fice des vins vaudois (OVV) et l’Office du tourisme du canton de Vaud (OTV) par exemple feront fructifier l’expérience acquise ces dernières années sur le mar-ché alémanique. Gastrovaud développera une formation spécialement destinée au personnel de service, dans le but de

renforcer la connaissance de nos appel-lations et le conseil à la clientèle. Et parce qu’on ne «chasselasse» jamais sans une rondelle de saucisson ou un taillé aux greubons, Prométerre valorisera les pro-duits du terroir vaudois pour séduire les papilles des œnotouristes.Une réponse à une tendance touristiqueSi cette démarche vise prioritairement à soutenir la viticulture vaudoise, confron-tée une rude concurrence internatio-nale, elle répond aussi à l’évolution des attentes touristiques. Une étude réalisée en 2004 pour l’OTV relevait en effet l’in-fluence croissante de certains critères de choix chez les touristes: l’authenticité des divertissements, de la restauration et de l’accueil proposés; la place offerte aux matériaux naturels et aux produits du terroir ; la possibilité de découvrir l’identité du territoire visité, sa culture et son histoire. Le projet œnotouris-tique vaudois répond précisément à ces attentes et contribue à structurer l’offre et la collaboration des acteurs engagés.Avant son lancement définitif, une der-nière étape doit toutefois encore être franchie : la validation de l’engagement financier de l’Etat de Vaud par le Grand Conseil. Verdict ce printemps.

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les députés en actionpar nicolas tripet, secrétaire général adjoint

lavaux iii, l’initiative de trop !

saucisson vaudois aoc

sans porc vaudois ?

élèves perturbateurs

détection précoce souhaitée

Lors de la déclaration de Groupe pour l’entrée en matière sur le contre-projet à l’initiative sauver Lavaux III, le député Maurice Neyroud a rappelé à quel point l’économie locale vitivinicole était essentielle en Lavaux. Si l’initiative sau-ver Lavaux III est l’initiative de trop, le contre-projet est quant à lui pragmatique et intelligent. Il assure la sauvegarde du patrimoine, soutient la conservation des biens acquis et maintient la zone à bâtir en compétence communale. Le Conseil d’Etat in corpore et les communes sont

unanimes: rejet de l’initiative et soutien au contre-projet. Lavaux est le jardin des

vaudois, l’endroit où l’on va se promener le dimanche et cela doit le rester.

Comment appellera-t-on le saucisson vaudois si le porc vient de l’étranger? C’est par cette provocation que le député et agriculteur Philippe Ger-main a interpellé le Conseil d’Etat. Si l’entrée en vigueur de la loi sur la pro-

tection des animaux en 2013 engendre des améliorations pour le bien-être des animaux, elle impose de nouvelles exigences aux éleveurs : transforma-tions de leurs bâtiments pour certains, voire fermeture de leur installation

pour d’autres. Plus de mètres carrés pour moins de porcs. On estime une diminution de la production de 20 % dans notre canton. Un million de porcs seront concernés en Suisse ! Le député Germain s’inquiète également des surfaces fourragères en Suisse qui produiront plus que ne pourront consommer les porcs suisses. On assisterait donc à une aberration : exportation du fourrage pour nourrir des porcs que l’on importerait pour approvisionner nos boucheries faute de production suffisante en Suisse… A l’instar d’autres cantons, le député demande au Conseil d’Etat s’il envi-sage de prendre des mesures.

La députée Christelle Luisier a inter-pellé le Conseil d’Etat au sujet d’élèves perturbateurs dont le comportement est parfois d’une gravité significative: me-naces envers l’enseignant ou violence à l’encontre d’autres élèves. Non seule-ment ces problèmes de comportement chroniques perturbent l’enseignement mais peuvent aller jusqu’à engendrer des troubles du sommeil ou de l’appétit chez certains élèves harcelés craignant pour leur sécurité. Ces cas nécessitent le déploiement de moyens très impor-tants, psychologue, assistant du maître

de classe et intervention du SPJ. En dé-pit de cette palette de moyens, on dé-plore le peu de résultats probants. Tant et si bien qu’après de longues périodes de troubles et de difficultés – péjorant la scolarité de classes entières – ces élèves sont finalement intégrés provi-soirement dans un module d’activités temporaires et alternatives à la scola-rité (MATAS). Pas entièrement satisfaite de la réponse du Conseil d’Etat sur les moyens complémentaires déployés, Christelle Luisier a déposé une déter-mination. Largement soutenue au plé-

num, cette dernière vise à ce que les élèves perturbateurs soient détectés de manière précoce et, afin de limiter les

conséquences négatives sur le cursus de leurs camarades, n’intègrent pas trop tardivement le module MATAS.

votre agenda politiqueplr lausanneJeudi 6 février 2014, 12 h-14 hRestaurant du Théâtre, LausanneStamm mensuelInvitée d’honneur : Marie-Hélène MiautonThème: «La criminalité en Suisse»Inscription au 079 210 61 58 oufranç[email protected]

Jeudi 20 février 2014, 19 h 30Hôtel Alpha Palmier, LausanneAssemblée générale

les mousquetaireset leurs amisJeudi 13 février 2014, 12 hRestaurant Le Vaudois (sous-sol)LausanneOrateur : Frédéric Borloz, député au Grand Conseil et président du PLR-Vaud

plr vaud CongrèsJeudi 13 mars 2014, 20 hCully, lieu à définir

Repas de soutienJeudi 15 mai 2014, dès 19 hLucens

jlrvJeudi 30 janvier 2014, 18 h 30Bar Le Résident (ancien Krazy J bar), LausanneStamm

tribuneProchaine parution: 19 févrierDélai rédactionnel : 10 février

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Frédéric Grognuz, député PLR, municipal des finances à La Tour-de-Peilz et surtout président de la très influente commission des finances du Grand Conseil vaudois vient d’être élu par ses pairs à la Cour des comptes. Nul doute que ses compétences pointues en matière de

finances publiques et du fonctionne-ment de l’Etat feront des merveilles dans sa nouvelle tâche de surveillance de l’Etat. Le Groupe PLR perd un de ses actifs députés mais l’Etat de Vaud gagne un grand défenseur du service public et de la prospérité du canton.

philipp müller, vous connaissez ?la chronique de pascal décaillet

Chers lecteurs du PLR vaudois, j’imagine que vous connaissez tous Philipp Müller. Votre président national de parti, Argo-vien, conseiller national, entrepreneur à succès, un homme simple avec un franc-parler qui n’a peur de rien, un homme qui dit les choses: «Nous ne sommes pas des représentants de l’élite ou de la haute finance, nous sommes un parti po-pulaire», aime-t-il à répéter. Un «radical cassoulet», dirions-nous par ici, pas fran-chement rupin, un langage direct, et une volonté affichée: redevenir, en octobre 2015, le deuxième parti dans la Berne fédérale, donc dépasser le PS. Eh bien je vous le dis, amis PLR, c’est l’homme qu’il vous faut : son message passe bien, il est lisible, sans contorsions. Je n’étais pas insensible à la finesse intellectuelle d’un Fulvio Pelli, mais enfin dans la vie, il y a des moments où il faut simplifier les équations, si on aspire à les résoudre. Et

puis, tout récepteur d’un massage poli-tique n’est pas nécessairement titulaire d’un double doctorat en métaphysique et en droit canon.Or, votre Philipp Müller, qu’a-t-il récem-ment déclaré? Il a osé dire, à quatre se-maines d’une votation capitale, que l’im-migration en Suisse était trop importante: «Chaque année, 40 000 personnes de pays tiers arrivent en Suisse, dont 72 % ne viennent pas en tant que travailleurs. C’est là que repose le problème». Il votera certes non le 9 février, ne croyant pas au système des contingents, mais préconise davantage de sévérité en matière d’asile et dans la lutte contre les abus liés à la libre circulation. Bref, voilà un homme qui ne nie pas les problèmes. Il les constate, les pose, diffère de l’UDC (pour des rai-sons tactiques?) sur les solutions, mais reconnaît implicitement que les initiants ont su toucher une corde sensible. Il a

dit ces mots juste avant l’Assemblée des délégués PLR de Schwanden (GL), qui a rejeté quasiment à l’unanimité l’initiative «contre l’immigration de masse». Ce rapport de forces, il pouvait le prévoir. Il n’a pourtant pas craint d’afficher une po-sition pouvant être perçue comme mino-ritaire, donc affaiblissante: cela s’appelle du courage.Courage, mais aussi lucidité. Philipp Müller, en matière d’immigration, a ses idées, qui ne relèvent pas de l’angé-lisme: c’était lui, le père de l’initiative qui voulait faire plafonner à 18 % la pro-portion d’étrangers en Suisse. Nous en sommes aujourd’hui à environ un quart : quelque deux millions sur les huit que compte notre pays. L’Argovien avait-il totalement tort? En reconnaissant que l’immigration pose un problème, il ne s’affiche nullement comme xénophobe, ne disqualifiant nullement les personnes

étrangères, il met simplement le doigt sur un problème. C’est bien le rôle du politique que de savoir flairer, identifier, diagnostiquer. Surtout, Philipp Müller prépare l’après-9-février. Quelle que soit la décision, les problèmes liés à une immigration surabondante demeureront. Avec ou sans les moyens préconisés par l’initiative (ces fameux contingents dont Müller ne veut pas), il faudra agir. Si ce n’est pas un plafonnement, cela pourrait bien être par une sélection plus sévère qu’aujourd’hui des migrants, en fonction de leur apport réel sur le marché du tra-vail. Cela vous paraît-il insensé?En résumé, un président stratège et inventif. Un qui n’a pas peur. Un qui parle vrai. J’ignore si le PLR sera deuxième en octobre 2015. Mais dix hommes comme celui-là, et la chose sera possible.

Pascal Décaillet

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vu dans le canton

frédéric grognuzélu à la cour des comptes

ivg et lamalpar le dr jean martin, ancien médecin cantonal et ancien député PLr… «La commission nationale d’éthique recommande de rejeter l’ini-tiative. Il importe d’avoir à l’esprit que l’IG est plus fréquente dans les milieux défavorisés. Il y a ici un différentiel social majeur des risques de difficul-tés et de malheurs – et, à l’inverse, des chances de disposer aisément des moyens de se sortir d’un mauvais pas ! Et il est attristant de constater que, parfois, des gens affirmant des convictions chrétiennes soutiennent

une démarche imperméable à la réa-lité et qui creuserait un peu plus les inégalités»… «Si le nombre d’IVG en Suisse a baissé d’un tiers – notre taux est le plus bas d’Europe avec la Hol-lande – cela est dû aux bons services d’éducation sexuelle et de planning familial mis en place dans la plupart des cantons»…Extrait de l’article complet du Docteur Jean Martin publié dans la version électronique de TRI-BUNe de décembre (www.plr-vd.ch, rubrique communication)

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décembre :mois de ripaille pour la gauchepar jean-marie surer,député, président du groupe PLrau grand conseilLe moins que l’on puisse dire c’est que le budget 2014 du canton de Vaud est gras. Gras comme un cochon de nos campagnes. Replet, débordant de toutes parts et surtout appétissant. Au Grand Conseil, c’était Noël avant l’heure, au moment de se pencher sur la santé financière du canton. Et qui dit appétissant, dit appétit. Car ce cochon était prêt pour l’abattoir. En première ligne pour le bouchoyage, la gauche qui ne semble jamais être rassasiée. Pour preuves : hausse des prestations, aug-mentation de la dette, croissance des dépenses dans le social et la culture. Décembre, mois de ripaille.

Notre grand argentier n’a eu de cesse, ces dernières années, de garantir une viande riche, selon ses termes, « en omega 3 ». Nous jouissons aujourd’hui d’une oasis économique au milieu de l’Europe et de la Suisse. Rien à faire, la majorité de gauche, elle, aiguise ses cou-teaux et taille dans le gras. A commencer par les départements d’Anne-Catherine Lyon et de Pierre-Yves Maillard qui se taillent la part du lion, assez égoïstement cela dit en passant. Avec pour consé-quences quelques signaux alarmants. Le budget du Département de la Santé et de l’Action sociale dépasse ainsi, pour la première fois, la barre des 3 milliards. Si le canton enregistre encore une hausse des revenus, il enregistre aussi, dans la quasi indifférence, sa première augmen-tation de la dette depuis 8 ans. Dilapider les acquis, c’est le maître-mot. Alors que la gauche dit vouloir profiter de l’occasion pour rattra-per un retard dans les prestations, le centre-droite observe que le canton de Vaud est déjà la région du pays la plus généreuse en la matière. Lorsque la gauche souhaite augmenter les ETP à tire-larigot, le PLR tente d’imposer une diète pour ne pas faire faire exploser les charges. Il nous paraît aberrant que le

nombre de nouveaux postes demandé dépasse la croissance de notre PIB. Lorsque la gauche tente, alors que ce n’est ni l’heure, ni le lieu, de placer ça-et-là, encore quelques postes supplé-mentaires « indispensables », le centre-droite doit freiner des deux pieds.Les préoccupations du Grand Conseil pourraient passer pour des soucis de riches si certains faits ne venaient aler-ter l’opinion. Car cette stabilité appa-rente ne tient qu’à un fil. La majorité des cantons n’a-t-elle pas pris acte, impuissante, de la perte de rentrée due au non-versement des dividendes de la Banque nationale. Les budgets d’un grand nombre de régions sont passés du jour au lendemain du noir au rouge.

Un rouge sang comme le cochon que la gauche bouchoie allégrement. Le pas-sage d’une situation privilégiée à une période de crise est mince. La gauche laisse entendre que le can-ton thésaurise. C’est faux! Ce sont plus de 500 mio d’investissements que le canton a consenti depuis le début de la législature. Et le Grand Conseil adopte chaque semaine de nouveaux investissements. Face à ces dépenses nécessaires pour que le canton reste compétitif, le PLR se bat simplement pour que les dépenses d’aujourd’hui ne deviennent pas les dettes des généra-tions futures. Le PLR préfère imposer des garde-fous plutôt que d’opérer des plans d’austérité dans quelques années.

«le passage d’une situation privilégiée à une période

de crise est mince.»

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par Baptiste müller, vice-président des jLrvLe 7 décembre dernier a eu lieu la troi-sième édition du Forum des Jeunes Libéraux-Radicaux Vaudois. Cette an-née, c’est le monde numérique qui a été décortiqué par trois intervenants de grande qualité. Surveillance, liberté, identité, vote élec-tronique, Big Data et responsabilité

individuelle sont autant de mots-clés qui ont été prononcés durant les pré-sentations des intervenants et la table ronde avec le public qui a suivi.

RéSEAUx SoCIAUx ET RESPoN-SABILITé INDIVIDUELLEAprès un copieux café-croissant et un bref mais brillant discours de la pré-sidente Oriane Engel, Stéphane Koch a effectué la première présentation. Ce spécialiste des réseaux sociaux et conférencier de renom a dressé le por-trait des problématiques actuelles dans le domaines du numérique. La maîtrise de la technologie et de ses options par les décideurs et l’intégration de la révolution numérique dans le système éducatif font partie des grands défis qui attendent notre société. La responsa-bilité individuelle est également à pro-mouvoir, dans le domaine numérique comme en dehors.

LA GESTIoN DES DoNNéES oU CoMMENT EMPêCHER LES Dé-RAPAGESMichel Jaccard, avocat spécialisé en

nouvelles technologies et chargé de cours dans de nombreuses univer-sités et EPF, a ensuite pris le relais. L’avènement de la récolte de données de masse et la surveillance généra-lisée a occupé son propos. Après le 11 septembre, les législations mises en place par les Etats-Unis permet-taient des débordements. Ce qui surprend c’est l’ampleur de ceux-ci. Un phénomène en particulier a été abordé, celui du Big Data. Il s’agit de l’augmentation massive de la quantitée de données détenues. Leur utilisation ouvre la porte à de nom-breux dérapages et il s’agit à l’avenir d’empêcher le profilage des individus et la création d’un profil de «citoyen-consommateur modèle».

LA RéVoLUTIoN NUMéRIqUEFinalement, Alexis Roussel, président du Parti Pirate suisse, est monté sur le pont pour prendre du recul par rapport à la révolution numérique. Selon lui, l’apparition de l’internet est une évo-lution pour l’humanité à la hauteur de l’imprimerie, de l’écriture voire même

de la découverte de la parole. Il s’agit de développer une société où l’humain a le pouvoir et la liberté de prendre ses décisions en étant maître des données le concernant, car elles font partie inté-grante de sa personnalité.La table ronde d’une heure qui a suivi a permis des échanges passionnants entre intervenants et public. Une belle occasion de constater l’importance de la problématique étudiée. Les interve-nants sont unanimes pour affirmer que nous sommes aujourd’hui à un tour-nant du développement de la société humaine. Il s’agit de le négocier le mieux possible, dans le respect des in-dividualités et en garantissant la liberté de tous.Les Jeunes Libéraux-Radicaux tiennent à remercier les trois intervenants pour leurs brillants exposés ainsi que le pu-blic pour sa participation en nombre. Le millésime 2013 était donc un bon cru, et l’exercice sera évidemment reconduit en 2014. Au plaisir de vous voir encore plus nombreux lors de la quatrième édition du Forum l’année prochaine !

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no 1 | tribune | 13

par Philippe miauton,secrétaire général du PLr vaudAu soir du 31 décembre, entre le cham-pagne et le foie gras, les Français n’ont pas dû en croire leur tympan. Pour autant qu’ils aient pris la peine d’écouter leur président pour ses vœux de fin d’année. Trop d’administration et de bureaucratie, trop de dépenses, trop d’impôts, trop de social… Trop,

trop… Sarkozy, sortez de ce corps ! Le président socialiste a soudain tro-qué son habit de socialiste pur sucre au vestiaire pour faire son coming out et enfiler une tenue social-démocrate. Voire même, pour Mélenchon, sociale-libérale. C’est à croire que l’Elysée avait glissé un vieux discours de Gerhard Schröder dans les feuillets de François Hollande. Est-ce un mal? Pas sûr.Certains chez les éléphants socia-listes ont certes manqué s’étouffer. Et contrairement à ce qu’a lâché Mélen-chon, les huîtres n’ont pas dû bailler.

Assommés par une année difficile, les socialistes ne s’attendaient certaine-ment pas à ce virage sémantique. La fin d’année a dû sembler interminable et pénible pour le président français ainsi que pour ses ministres de Bercy pour qu’un tel virage s’opère. La faute à cette fichue courbe qui n’a pas dai-gné infléchir sa progression. Irrémé-diablement pointée vers les sommets des graphiques – et inversement proportionnelle à celle de popularité du chef de l’Etat. Rien à faire, pas de baisse du chômage, encore moins de

croissance à l’horizon. Ni les vœux pieux propres à la gauche, ni les dé-cisions d’augmentation d’impôts, ni même la méthode Coué du «ça va se redresser», distillée par le président, n’ont porté les fruits espérés. Et sou-dain, l’illumination ! Le redressement de la France semble devoir passer par un assainissement des finances dont le corolaire serait la réduction des dépenses publiques. Un message confirmé, signé par le président lors de sa traditionnelle conférence de presse annuelle la semaine dernière. Il suffisait de prendre un programme de droite. Mais des paroles à l’acte, il y a encore un pas. Dans un pays où le pouvoir du président est fort mais celui de la rue encore plus, il faudra encore attendre un moment avant que cela ne se traduise par des résultats.Les présidences françaises socialistes sont suffisamment rares pour qu’un air de «déjà-vu» s’immisce dans nos esprits. Mitterand n’avait-il pas dia-métralement changé sa politique en passant à la rigueur deux ans après

sa triomphale élection. Le tout dans un déni le plus total. Est-ce à croire que la recette socialiste ne passe pas? Au-jourd’hui, la France est coincée entre l’Allemagne qui, comme à son habi-tude, est repartie de plus belle, et l’Ita-lie ou l’Espagne, qui redécollent après de longs mois de marasme. François

Hollande a décidé de prendre le tau-reau par les cornes : «Pactes de res-ponsabilité» pour créer des emplois ; L’Etat «peut faire plus avec moins», si même François Hollande le dit… Une chose est sûre, les Français regar-deront leur télévision le 31 décembre 2014.

coming out présidentiel et aveux d’échec de la recette socialiste

opinion

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«trop d’administration et de bureaucratie, trop de dépenses, trop d’impôts,

trop de social... trop, trop... sarkozy, sortez

de ce corps!»

«et soudain l’illumina-tion! le redressement de la france semble devoir passer par un assainisse-

ment des finances.»

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de l’ivg à l’avortement :

les sensibilités ont changé

la chronique d’uli windisch

L’une des votations du 9 février 2014 demande que l’interruption volontaire de grossesse ne soit plus remboursée par l’assurance de base.Ceux qui s’opposent à la suppression de ce remboursement prétendent que les partisans veulent en réalité relancer le débat sur la dépénalisation de l’avor-tement. Sans être obstinément d’un camp ou de l’autre dans cette votation, je pense que le fond du problème est ailleurs et que les partis, même bourgeois, ne voient pas que les sensibilités collectives ont changé et que des débats importants se situent de plus en plus au niveau des va-leurs, et que certaines valeurs qui ont été dénigrées pendant des décennies dans la phase dite de « libération générale

des mœurs» depuis les années 1970, reviennent à la surface et reprennent une place parfois de première impor-tance. Ce courant est général et ce serait une erreur que de n’y voir que conserva-tisme, attitude réactionnaire, vaine nos-talgie, intégrisme religieux, etc.Le changement des valeurs en cours est profond, souvent implicite, et touche aux fondements mêmes de notre culture et civilisation. Cela au moment même où un maximalisme idéologique diamétralement opposé, emmené par exemple par les socialistes très à gauche au pouvoir en France, tente de s’imposer sur les questions de société. Le conflit ne peut être que total.La droite doit tirer les conséquences du fait que des valeurs comme la nation,

la patrie, la famille et la vie elle-même, et d’autres encore, redeviennent essen-tielles, plus clairement encore face à ce maximalisme idéologique de gauche que même mai 1968 n’exigeait pas.Pour en rester simplement à la valeur de la vie et donc à celle de l’enfant dès sa conception, son image a beaucoup changé, également sous l’effet des progrès technologiques qui offrent des images magnifiques de la vie dès son origine et qui ne laissent personne indif-férent. La vie redevient un phénomène extraordinaire, sacré pour beaucoup, dont on suit l’évolution précisément avec images à l’appui (amniocentèses, etc.). Le problème posé par une personne confrontée à un avortement devient plus important et préoccupant. L’avorte-ment n’est plus un acte comme il l’était dans les années 1970. Il ne va plus de soi. Les souvenirs, voire les séquelles d’un avortement peuvent poursuivre certaines femmes leur vie durant.L’immense bonheur que peut procurer un bébé, un enfant, devrait retrouver tout son sens de même que les valeurs qui sont ici en jeu.

Préférera-t-on bientôt ne plus avoir d’enfants du tout pour les faire fabri-quer par d’autres, dans des conditions déplorables, sorte de néo-colonialisme méprisant, plutôt que de tout faire avec moyens à l’appui pour soutenir l’une des plus belles aventures humaines. Vouloir donner la vie plutôt que faciliter sa fabrication par d’autres ou faciliter sa suppression devrait se situer au-delà des idéologies. Travaillons à plus essentiel : à une vraie politique nataliste, au lieu de comp-ter sur l’immigration ou de demander simplement aux femmes d’entrer plus massivement sur le marché du travail. Il en va du type de société que nous voulons et des valeurs qui la fondent, plutôt que d’une opposition entre «pro-gressistes» et « réactionnaires». Une autre votation sur l’essentiel doit suivre celle du 9 février 2014.

Uli Windisch

d’autres commentairesd’actualité sur

question de valeur

par jean-François ramelet,pasteur, responsable de «l’esprit sainf, une oasis dans la ville » à LausanneL’année nouvelle marquera le cen-tième anniversaire de la Grande Guerre de 14-18. Cette boucherie au cœur de l’Europe a durablement meur-tri un continent entier, traumatisé les populations, alimenté les haines et les remugles de vengeances. Sait-on qu’avec la Première Guerre mondiale va apparaître un phénomène jusque-là inconnu mais qui accompagne désor-mais tous les conflits de l’ère mo-derne : celui des munitions non explo-sées. De nombreuses bombes, obus de quelques kilos à plusieurs tonnes, des mines anti-personnelles jonchent le sol des champs de bataille dans

le monde entier. S’ajoute à cela les stocks de munitions dissimulés, puis oubliés ; celles que l’on a négligem-ment jetées pour s’en débarrasser. En Europe, des équipes de démineurs professionnels se relaient depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale pour neutraliser ces charges. Aujourd’hui, d’autres bombes à retar-dement affleurent un peu partout dans le terreau d’une Europe économique-ment affaiblie et meurtrie : le nationa-lisme, la xénophobie, la quête du bouc émissaire. Au moment où notre pays s’apprête à voter à plusieurs reprises au cours de ces prochains mois sur des initiatives qui prônent le repli et le retour des contingents, il serait temps que des

voix s’élèvent pour rappeler d’où vient la paix qui règne sur le continent depuis presque septante ans. Dans la cam-pagne qui bat son plein dans les médias, je m’étonne de ne lire et n’entendre que des arguments économiques pour jus-tifier le refus de l’initiative dite «contre l’immigration de masse». Voter non, c’est le plus sûr moyen de préserver notre prospérité et nos intérêts. Des arguments incontestables.Mais j’aimerais que dans notre pays nous nous souvenions aussi des valeurs (souvent chrétiennes) qui animaient les pères fondateurs de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale : la liberté, la responsabilité, la solidarité, le par-don. Je suis de ceux qui pensent que la diversité, le brassage des populations,

la cohabitation des confessions et des religions sont des réalités inévitables et que le plus sûr moyen d’assurer la paix est de former et d’éduquer les mentali-tés à accueillir cette diversité. Soyons vigilants : au plus profond de nous, sommeillent des instincts vils et nauséabonds. Refusons que des dis-cours politiques les flattent et réveillent ces charges qui menacent d’exploser : le nationalisme, la xénophobie, le ra-cisme. Ces bombes ont valu à l’Europe les pires dérives au siècle passé.Que la Suisse ait décidé de faire chambre à part avec l’Europe, ne de-vrait pas l’empêcher de reconnaître les bienfaits d’un projet politique et écono-mique communautaire à l’échelle du continent.

démineur... pensons à la paix...

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europe fédérale ?dans le monde

par Pierre schaeffer2014 est d’abord pour l’Europe l’an-née du centenaire de la Ire Guerre Mondiale. Mais pour l’avenir, c’est l’année du paysage renouvelé, pour une Europe qui devra choisir entre espoirs et périls. En Allemagne, le paysage politique est stabilisé avec l’avènement d’un nou-veau gouvernement de grande coali-tion présidé pour quatre ans par Ange-la Merkel. En mai, c’est le parlement européen qui sera renouvelé et aussi-tôt après la Commission de Bruxelles, son président et les 27 commissaires issus d’une désignation conjointe par les gouvernements et le parlement. Le nouveau commissaire chargé du marché intérieur devra négocier avec la Suisse le troisième «paquet» d’ac-cords bilatéraux. Mais seront aussi désignés le président du Conseil euro-péen et le haut représentant pour les affaires étrangères, deux postes-clés tenus, à ce jour, par des personnages effacés.C’est dans ce paysage renouvelé que l’Europe devra reprendre sa marche, conformément aux vœux exprimés par Angela Merkel et François Hollande, même si la synthèse en apparaît incer-taine. La chancelière a confirmé des

orientations tracées depuis 20 ans par Helmut Kohl au lendemain de la réuni-fication et qui avaient été présentées en vain à la France. Le projet avait été exposé à Paris, non par un ministre, mais par deux députés, à dessein, pour montrer l’importance que le gouverne-ment allemand accordait au contrôle

parlementaire de la Commission de Bruxelles. L’objectif était et reste pour l’Allemagne de renforcer le fédéra-lisme en développant les compétences du parlement européen. Dans cette même direction Angela Merkel sou-haite aujourd’hui le renforcement de l’exécutif bruxellois qui passerait des contrats avec les gouvernements de l’UE et de nouveaux traités pour for-maliser ces engagements. Du côté français, François Hollande veut bien d’une coordination budgétaire, déjà engagée par les traités, mais il refuse d’aller au-delà, vers de nouveaux traités

qui devraient être ratifiés avec l’appui de l’opposition, faute de majorité à gauche. La multiplication de ces votes composites conduirait inéluctablement à une dissolution.Si Hollande refuse les propostions de Merkel, cette dernière a répondu par une fin de non-recevoir, qu’il s’agisse de la mutualisation de la dette des Etats par l’émission d’eurobonds souscrits par la Banque centrale européenne, sur le modèle américain, ou de la création d’un fonds d’investissement pour financer des grands travaux. Le «nein» allemand a été ferme dans les deux cas : l’Allemagne ne paiera pas pour la dette ou le chômage des Etats dépensiers. La France est renvoyée à l’assainissement de ses comptes pu-blics, aux 3 % de déficits qu’elle aurait dû atteindre en 2013 et qu’elle s’est engagée à respecter en 2015. On n’est pas sûr à Berlin du résultat alors que la France n’a réalisé, à ce jour, aucune grande réforme structurelle. Elle devra pourtant s’y résoudre, pres-sée par le coût de sa dette et le risque de dérapage de ses taux d’intérêt. Si elle ne tenait pas l’objectif de ré-duction de ses déficits en 2015, elle pourrait cesser de bénéficier des taux de l’Europe du nord et être renvoyée

à ceux de l’Europe du sud, soit près du double.Et on sait à Paris que le gouverne-ment de grande coalition sera aussi intransigeant que celui d’Angela Mer-kel, avant les élections. Hollande doit ainsi arbitrer entre les projets euro-péens de Merkel et les divisions de sa majorité. Mais il n’ignore pas que tout attentisme précipiterait la sortie de la France de la zone euro sous les applaudissements de la plupart des nouveaux députés français au parle-ment européen.

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«l’objectif était et reste pour l’allemagne de

renforcer le fédéralisme en développant les com-pétences du parlement

européen.»

Page 16: Tribune 01 janvier 2014

16 | tribune | no 1

par Fabienne guignardIl y a la bienséance qui dit qu’il ne faut pas parler de ces choses-là, question dignité et peut-être aussi pour ne pas crier avec les loups. Mais là, la tentation est trop forte. Et me voilà faible, très faible devant les frivolités des autres, – et même des miennes – pour ne pas évoquer dans cette rubrique au nom évocateur de « frivolités essentielles» les frasques bien humaines d’un pré-sident français se disant normal et qui dans les faits le prouvent une fois encore dans une dimension internationale. Ce qui fera dire aux journalistes du monde entier que la France est décidément le pays où les amours cachées, ou pas, sont un jeu national. Un jeu où elle est championne. Ne parle-t-on pas de « french kiss» pour oser le baiser langoureux… Les grands parfums faisant chavirer les cœurs et les corps ne sont-il pas originellement français? Opium, Poison, Hypnose, Baiser volé… Même si toutes ces essences sont réalisées, imaginées principalement dans des laboratoires suisses. Givaudan, Firmenich ravissent ainsi le monde entier de ces odeurs empreintes de sensualité, d’interdits, de fantasmes, de plaisirs… Comment dès lors reprocher à leur président de succomber parfois aux charmes de la chair. Dommage qu’il se fasse choper. Car c’est bien là le problème de Fran-çois, il se fait toujours choper. Avec un peu de naïveté comme celle de croire qu’un casque de moto allait le protéger longtemps des paparazzi, qu’un scooter remplaçant la limousine présidentielle le rendrait classe moyenne et qu’un appartement prêté par une copine de la belle le protégerait des regards indis-crets. Une copine qui n’avait pas que des bonnes fréquentations semble- t-il. Que faisaient donc les services de Manuel Valls? Il sait toujours tout le Ministre de l’Intérieur. Et bien sûr aussi les secrets d’alcôves… Surtout les secrets d’alcôves…Valls pouvait-il ignorer les virées co-quines de son ami président et néan-moins rival? Certainement pas. Ou alors les services secrets ne lui seraient pas aussi dévoués qu’ils le sont encore et l’étaient à ses prédécesseurs. Nico, le petit malin, pourrait être la source du magazine qui a étalé les amours de

François et Julie. La presse interna-tionale et surtout anglo-saxonne aime à se gausser des malheurs sentimen-taux du président français. Elle est la première à critiquer les égarements coquins de ses congénères, Bill en sait quelque chose, mais adore en parler. Sur toutes les coutures… Et toujours en première page. Mais l’imbroglio sentimental de Hol-lande et la manière récurrente qu’il a de se faire dépasser par ses femmes prouvent que l’Amour, avec un grand A, fait intégralement partie de son mode de vie. Nous voilà donc avec un pré-sident qui tombe régulièrement amou-reux et qui fait des bêtises… Mais il a bon goût. Elles sont toutes très jolies. Mais au contraire de Nico qui les aime mannequins, François les préfère in-tello et pour la petite dernière, la fille d’un grand professeur de médecine, même actrice surtout de film d’auteur, a plutôt la tête bien faite. N’est-elle pas associée au fameux François Pinault, grand collectionneur d’art, grand ami

des Chirac et grand patron du luxe français… En Suisse, comme à notre habitude de modestie et de richesse cachée, nos présidents sont amoureux de leur femme. Merci Didier… Un bel exemple qui va plaire aux States. C’est parfait pour les négociations…

frivolités essentielleson met le feu

par jerry Khan & associés

oRIGINALITé PoLITIqUELa députée verte-libérale Isabelle Chevalley a décidé de quitter les tra-vées du Grand Conseil vaudois pour se concentrer sur son mandat de conseil-lère nationale. A la lecture de ses inter-pellations majeures (interdire l’importa-tion des dauphins en Suisse, favoriser la consommation d’insectes et défendre certaines espèces dans les cirques), on ne peut que la comprendre. La Verte-libérale a tout simplement opté pour l’hémicycle dans lequel sa créativité politique pourra le mieux s’exprimer.

ExoDE VAUDoISLe Conseil d’Etat in corpore s’est rendu à la Foire de Zoug pour mettre le can-ton de Vaud à l’honneur. Grand malheur, ils ont laissé sur place l’entreprise Pharma SHIRE. En terme technique, on appelle cela une rétro-promotion et en foot un auto-goal !

à GAUCHE ToUTE !Le désormais député ex-socialiste, Marc Oran, a rejoint l’extrême gauche vaudoise fondant par la même occasion un groupe politique parce qu’ils sont dorénavant cinq membres. Comme ils votent tous et toujours contre tout, pas sûr que les travaux en commission gagnent en sérénité, ni en efficacité et surtout pas en rapidité. Mais les mau-vaises langues disent même qu’Oran est le plus à gauche du club des cinq! Pourrait-il encore aller plus loin? Oui, ne pas être réélu...

JUNoD PRêT PoUR LE CHâTEAUSelon 24 heures, Grégoire Junod, municipal à Lausanne, en plus d’être le futur syndic de Lausanne, sera aussi au Conseil d’Etat vaudois en même temps! Nous qui croyions benoîtement que les doubles casquettes étaient abolies au PS... sauf pour super JUJU...

AUx PETITS FoURS ET AU MoULINAfin de «mieux répondre aux besoins de la Municipalité», l’Exécutif lausan-nois s’est doté d’un nouveau service au sein du dicastère du syndic : le ser-vice du protocole et des relations exté-rieures... Entre l’organisation des petits fours et le nettoyage des cravates du patron, voilà des fonctionnaires qui vont crouler sous la tâche.

cupidon à l’élysée...

Ecoute – Confiance – Dignité

POMPES FUNèBRESOFFICIELLES

Organisation de funérailles en Suisse et à l’étrangerEtablissement de conventions pour obsèques futures

av. des Figuiers 28 – 1007 Lausanne(Accès possible par l’av. de Montoie,

à 100 m du centre funéraire)Téléphone permanent :

021 315 45 4524 h/24

www.lausanne.ch/pfoTL : lignes No 1, 2 , 6 et 25, arrêt Maladière

Sortie autoroute Lausanne-Sud, direction Centre.Facilités de parcage.

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