Directeur pédagogique: Bruno MarchandProfesseur EPFL: Luca OrtelliMaître EPFL: Jean-Claude GirardExpert extérieur : Wolfgang A. Hug

Enoncé théorique de Master, EPFL, département d’architecture, janvier 2009

... à la découverte du site paléontologique de Courtedoux (JU)

Fanny Chariatte

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Table des matières...à l’image d’une découverte

Prospection

avant-propos sur les traces de la trace

Sondage

chronologie des découvertes contexte géographique contexte historique

Fouilles

de la trace du passé... …aux dinosaures Documentation

besoins du siteprojectionmusée de site

Prélèvement

parcours d’un visiteurprogramme

situation

Préparation

références conclusion

Archivage

bibliographieréférences iconographiques

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P r o s p e c t i o n

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Avant-propos

C’est le dernier arrivé, un des plus enclavé et… le plus fréquemment oublié! Pourtant, il me fascine. C’est pourquoi j’ai choisi de m’y intéresser de manière plus assidue, de mêler mes expériences d’enfant et d’autochtone avec la réalité de ce canton, le Jura.

Une première inspection du territoire me permet de prendre connaissance des besoins et des projets qui font l’actualité de la région. Pouvoir ancrer un projet de master dans une certaine réalité me semble essentiel. Puis, dans une envie de développement et de promotion du Jura hors de ses frontières, je m’intéresse alors de plus près au site paléontologique découvert, il y a peu, du côté de Courtedoux.Le site à traces, mis au jour suite aux premiers travaux de construction de l’autoroute A16 dans le canton, recèle un nombre de traces et de pistes de dinosaures très abondant et quasi inépuisable. Il passe d’ailleurs comme l’un des plus riche du monde.

L’engouement pour ce site est, tout naturellement, général. Chacun, qu’il soit paléontologue, chercheur, conservateur de musée, politicien, résidant ou responsable du tourisme, s’intéresse au sort de ce site. La question est donc brûlante et les enjeux de taille.Pour ma part, c’est l’occasion d’appréhender les choses sous un angle nouveau. Je connais le site pour m’y être rendue lors de journées «portes ouvertes» destinées au public mais mes connaissances paléontologiques s’arrêtent là. C’est donc avec une certaine curiosité et la conviction que la région est dotée d’un potentiel à valoriser que je débute ce travail. Mon intérêt pour ce site réside dans la création d’une structure d’accueil. Elle permettra d’accueillir les scientifiques, les écoles mais aussi le grand public.Il s’agira de mettre en valeur un patrimoine naturel d’intérêt mondial et de le rendre accessible au plus grand nombre.

Delémont

Porrentruy

Bienne

Courtedoux

A16Boncourt

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Sur les traces de la trace

Les traces de dinosaures révélées par les chercheurs font voyager notre imagination. Elles sont les témoins de ce qui s’est passé il y a environ 150 millions d’années sur notre terre. Empreinte, vide, négatif, chacun s’attèle à reproduire une image des plus réalistes de ce qui a pu laisser de telles traces. A l’image d’un roman policier, chaque trace est relevée, mesurée, analysée, répertoriée, c’est alors que le dinosaure prend forme… Qu’il fascine, repousse ou intrigue, il s’est aujourd’hui introduit dans notre quotidien. Bandes dessinées, films et dessins animés lui font la part belle! Mais comment valoriser et rendre hommage à ses traces dans un musée? C’est ce qui m’occupera sur le site de Courtedoux qui se prête parfaitement à valoriser de telles traces, patrimoine d’aujourd’hui, et ainsi augmenter nos connaissances en matière de paléontologie.

Je souhaite également mettre l’accent sur la rencontre entre culture et tourisme car cette collaboration n’est pas toujours facile. En effet, il s’agit de concilier deux choses à priori antinomiques: le patrimoine qui a une vocation de conservation et qui se réfère au passé et le développement économique orienté vers l’avenir.La situation régionale est telle que tous les yeux sont rivés sur le projet. Beaucoup d’attentes règnent sur le site en question et plusieurs professionnels voient dans ces découvertes un incroyable potentiel à exploiter afin de dynamiser la région. Il est donc impératif que la mise en scène du lieu soit le signe d’une étroite collaboration entre professionnels des domaines concernés.

Durant ce travail, je vais donc essayer de mettre en avant le pouvoir évocateur des traces et ainsi proposer une solution respectueuse du touriste et de ses besoins ainsi que du patrimoine lui-même.

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S o n d a g e

Porrentruy

Courtedoux

Chevenez

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Chronologie des découver tes

Les travaux de construction de l’autoroute A16, dite Transjurane, vont bon train. A ce jour 48,5 des 85 kilomètres qui vont relier Bienne à Boncourt sont en service avec une fin prévue entre 2014 et 2016.La Section d’archéologie et de paléontologie de l’Office de la culture jurassienne a pour mission de sauvegarder et de mettre en valeur le patrimoine découvert sur le tracé autoroutier au niveau cantonal. Elle est active en matière d’archéologie depuis 1985. Ce n’est toutefois qu’à partir de l’année 2000 que les tronçons de l’autoroute encore à construire ont bénéficié d’examens paléontologiques approfondis. En effet, pour la première fois en Suisse, des paléontologues ont été engagés au côté des archéologues afin d’entreprendre des investigations scientifiques sur ce grand chantier que représente la construction de la Route Nationale A16. Il n’y a jamais eu de «campagne scientifique» aussi importante dans ce domaine en Suisse, ni même probablement en Europe. Les montants investis pour ces démarches paléontologiques, si l’on prend en compte la période allant de 2000 à 2018, se montent à 100-120 millions de francs.

Les premières traces de dinosaures ont été mises à jour en 2002, soit deux ans seulement après le début des fouilles. Aujourd’hui, ce n’est pas moins de 5’500 traces et 390 pistes de dinosaures (une piste comprend au minimum 3 traces qui se suivent d’un même individu) qui ont été fouillées, analysées et documentées sur l’emprise des chantiers de l’A16. Parmi les découvertes, il faut aussi noter le nombre considérable de fossiles, près de 29’000 pièces, qui ont été répertoriées et conservées.

L’un des sites phares de ces fouilles demeure celui découvert en Ajoie, entre Courtedoux et Chevenez. Il a principalement révélé des traces de Sauropodes, dinosaures quadrupèdes, herbivores et de Théropodes, dinosaures bipèdes, carnivores.

A16

Courtedoux

plateau de Courtedoux

sites à traces de dinosaures repérées

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Le secteur est déjà reconnu comme l’un des plus riches du monde en ce qui concerne les traces de dinosaures recensées. Selon les experts, le site de Courtedoux se place en 5ème position parmi une liste de 39 sites distingués sur la planète. Si l’on compte le nombre de traces identifiées, le site se retrouve alors au 3ème rang mondial, bien que les investigations se soient concentrées sur l’extension spatiale relativement faible de l’emprise de l’autoroute (jusqu’à ce jour, environ 10’000 m2 ont été prospectés). L’analyse géologique a toutefois indiqué qu’il doit s’en trouver sur un vaste périmètre d’au moins 2 km2, notamment de part et d’autre du tracé autoroutier, voir même sur l’ensemble du plateau de Courtedoux.

La région offre un potentiel quasi inépuisable de traces et autres vestiges paléontologiques encore à découvrir. Les fouilles, actuellement en cours sur de nombreux sites, rapportent d’ailleurs régulièrement de nouvelles découvertes. En septembre dernier, un crocodile marin vieux de 152 millions d’années a été mis au jour à quelques mètres des traces de dinosaure.

L’équipe de professionnels qui participent aux travaux de recherche, collabore avec les spécialistes les plus éminents, venus sur le terrain pour examiner les traces et prendre la mesure de l’importance des découvertes.

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Contexte géographique

Le canton du Jura se divise en 3 districts, celui de Delémont, des Franches-Montagnes et celui de Porrentruy où se situe Courtedoux, petit village de 7321 habitants. Il trône à quelques 460 mètres d’altitude au cœur même de l’Ajoie, région qui englobe plusieurs communes du district. Construit sur le versant oriental d’une colline, Courtedoux domine la plaine. Porrentruy, plus grande ville du district avec 6626 habitants1 et Chevenez, 643 habitants1 sont 2 des communes limitrophes au village.

Le paysage typiquement jurassien composé de monts et collines fortement boisés ne fait pas défaut dans ce coin de pays. Le site qui surplombe la route principale de quelques mètres est une vaste étendue de terre agricole bordée d’une rangée d’arbres. Ceux-ci occupent les flans Est, Sud et Ouest de la colline comme autant de barrières naturelles. A travers le bosquet clairsemé d’un paysage d’automne, les collines avoisinantes se dessinent au loin… Au détour d’une promenade, les nombreux sites en cours de fouille creusent le paysage et apparaissent comme des cicatrices dans le relief. Elles laissent émerger une couleur jaune-brun qui s’illumine au soleil et contraste avec la nature verdoyante alentour. C’est la roche calcaire, très représentative de la région qui se dessine. Inutile de la chercher bien loin, seul quelques coups de pioches suffisent à la mettre au jour. Le dessin de ses failles fait penser à une mosaïque miroitante et scintillante au gré du temps. Malgré une bise parfois forte et glaciale, due à l’orientation et à l’exposition du site, la magie est belle et bien au rendez-vous.

1 Population résidante permanente au 1er janvier 2008, fondation interjurassienne pour la statistique (fistat)

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Contexte histor ique

Sans vouloir ennuyer le lecteur, je juge tout de même utile de rappeler quelques brèves notions historiques et géologiques afin de mieux comprendre la formation du Jura et l’importance des traces rencontrées dans la région.

Repères

Il n’est pas aisé pour nous de se représenter la notion des temps géologiques car ceux-ci, contrairement aux temps historiques (siècle et millénaire), se mesurent en Millions d’années, unité qui échappe à nos repères chronologiques habituels. Pour faciliter cette perception, l’histoire de la Terre a été rapportée aux cadrans d’une horloge. Le cadran comporte 24 heures et chaque heure représente environ 200 millions d’années.Jusqu’à aujourd’hui, les aiguilles ont donc parcourues 4,6 milliards d’années, ce qui représente l’âge de la Terre. Ce schéma, annoté des principales dates de l’histoire de la Terre, nous rend compte de l’arrivée tardive des Hommes il y a 1,5 million d’années soit à 23 heures 59 minutes et 32 secondes. D’où notre difficulté à mesurer l’ampleur de ce qui nous précède. Le Jura commence de se dessiner à 22 heures 45 minutes par l’accumulation de dépôts marins. Mais ce n’est qu’à 23 heures 41 minutes et 30 secondes qu’il devient une montagne suite à la poussée des Alpes qui a comprimé la zone jurassienne et porté ses matériaux en hauteur, en les cassant et en les plissant. Quant aux dinosaures, ils sont apparus sur notre planète à 22 heures et 59 minutes et se sont éteints à 23 heures 41 minutes et 30 secondes.

Il y a 240 millions d’années

Terres émergéesEpandages détritiques grossiers (galets, sables grossiers)Sables fins et argiles sableusesCordons d’argiles sableuses isolant des lagunesLagunes sursalées peu profondes avec dépôt de gypse

Grandes étapes de la formation du Jura

Ere secondaire (de –250 à –65 millions d’années)

C’est le temps de la sédimentation marine. Les dépôts de sédiments accumulés dans une mer peu profonde appelée Téthys vont se durcir et se transformer en marnes et calcaires. La mer Méditerranée est un des derniers vestiges de la Téthys.

Au début du Trias, les continents réunis en un bloc (la Pangée) commencent à se fragmenter gentiment ce qui permet à la mer d’avancer entre les terres émergées et de recouvrir une partie du futur arc jurassien. Dans cette étendue d’eau peu profonde, soumis à une forte évacuation en raison du climat chaud et relativement sec, se développent des lagunes sursalées ou s’accumulent gypse ou sel gemme. La prédominance des dépôts lagunaires marque le Trias. C’est également au début de cette période qu’apparaissent les premiers mammifères et les principaux groupes de reptiles (tortues, crocodiles, reptiles volants et dinosaures) avec les premiers grands dinosaures de l’histoire, les platéosaures.Au milieu du XIXème siècle des fragments d’os ont été découverts dans l’arc jurassien et ont permis de reconstituer la patte d’un platéosaure qui vécut il y a 210 millions d’années.

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Durant le Jurassique et le Crétacé, la région jurassienne correspond à une vaste plate forme marine plus ou moins profonde sur laquelle la mer s’avance et se retire régulièrement. Les épaisses couches de marnes et de calcaires continuent de s’accumuler et renferment parfois des fossiles des organismes qui peuplaient les différents environnements marins.

Au Jurassique moyen, des sédimentations calcaires de mer peu profonde s’installent sur toute la région jurassienne. Elles affleurent largement sur les plateaux externes du Jura dominant la Bresse et sont fréquemment entaillées par les cours d’eau déterminant ainsi le paysage typique des reculées.

Le Jurassique supérieur est marqué par une sédimentation marneuse puis une prédominance de dépôts essentiellement calcaires avec localement des constructions récifales et de vastes lagunes périodiquement asséchées. Cette période est favorable à la diversification de la vie, un nombre considérable de fossiles sont conservés dans le sous-sol du Jura. Nous retrouvons sur le site de Courtedoux une marne riche en fossiles très caractéristiques. Elle est appelé «Marne à virgula» car elle contient un grand nombre de fossiles d’huître en forme de petite virgule. Les dinosaures présents sur les terres jurassiennes à la fin du Jurassique appartiennent à deux groupes, les théropodes et les sauropodes.

Il y a 160 millions d’années

Ilôts et haut-fondDépôts de plateforme (calcaires et marnes)Dépôts de bassin (calcaires argileux, marnes, argiles)

Cycadales

La première période du Crétacé marque un retour de la mer plus profonde sur le Jura avec des sédimentations correspondant à des calcaires jaunes qui s’ajoutent aux falaises jurassiques et à des marnes grises formant replats.

Lors du Crétacé supérieur l’on assiste à une plus vaste avancée de la mer qui correspond au dépôt de craie constitué par l’accumulation de plaques enveloppant des algues unicellulaires. Il se crée aussi une nouvelle géographie due aux premières déformations tectoniques liées à l’affrontement des plaques européennes et africaines. A la fin du crétacé, la mer se retire définitivement de la plus grande partie du Jura soumis alors à une évolution continentale. Une bonne partie des dépôts du Crétacé furent érodés et combinés avec la surrection partielle de l’Arc jurassien durant le Tertiaire (cf. ci-après). Ils sont donc absents dans l’ensemble du Jura Nord et Nord-Est.

La crise biologique à la limite Crétacé-Tertiaire est à l’origine de l’extinction de près de 75% des espèces marines ainsi que de nombreux groupes chez les invertébrés, les reptiles marins et les vertébrés terrestres. Cette période marque également l’extinction des dinosaures.

Il y a 90 millions d’années

Terres émergéesEpandages deltaïques Sables littorauxCalcaires gréseux de plate-formeMarnes et marno-calcaires du bassin alpinCalcaires crayeux

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Ere tertiaire (de –65 à – 2.5 millions d’années)

Suite à la catastrophe, les écosystèmes se reforment petit à petit.

Il existe peu de documents relatant les 20 premiers millions d’années de l’ère tertiaire. Le Paléocène est totalement absent et nous ne disposons que de la partie tardive de l’Eocène. Ceci est très probablement dû à la suite de la surrection de la région jurassienne et sud-rhéane au début du Paléocène. Les terres émergées ont été fortement soumises à l’érosion et il n’en reste aujourd’hui quasiment plus rien. Malgré cela, nous pouvons supposer un climat chaud et humide ainsi que l’existence de lacs à l’Eocène supérieur grâce aux fossiles microscopiques retrouvés dans diverses régions du Jura.

Après une phase de refroidissement à la limite Eocène-Oligocène, le climat redevient tempéré chaud à subtropical. De très fortes variations de paysages se produisent dans le Jura durant cette période. Elles sont principalement causées par la poussée alpine au Sud et l’effondrement du fossé rhénan au Nord.L’intense sédimentation de la période est composée de molasse alternant les couches d’origine marine et fluviatile.

Il y a 30 millions d’années

Terres émergéesEpandages détritiques (galets, graviers, sables)Plaines d’inondation - marécages - lacsBras de mer confinés à évaporitesSillon péri-alpin (molasses)

Au Miocène se produit une ultime invasion marine venant du Sud. Les dépôts de sédiments détritiques, marins puis lacustres forment la molasse. La mer pénètre dans des grottes en bord de falaise créant ainsi des poches karstiques riches en faune marine (dents de requins, foraminifères) et des formes continentales (rongeurs, lapins, ruminants).

Au Miocène moyen, la mer quitte le Jura en direction du nord à travers le fossé rhénan pour ne plus jamais y revenir. C’est le temps du lac oeninginen, dernier épisode molassique. ( molasse d’eau douce supérieure)La forte augmentation de la poussée alpine va créer le plissement du Jura et former les reliefs des collines. C’est le début de la topographie des reliefs actuels.

Il y a 10 millions d’années

Terres émergéesPlaines d’inondationEpandages détritiques (graviers, sables)Molasses, argiles sableuses

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Ere quaternaire (de -2.5 millions d’années jusqu’à nos jours)

A la fin du Tertiaire, le climat se dégrade de manière cyclique.Les glaciers recouvrent plusieurs fois le Jura. Ce phénomène va éroder les vallées et les sommets des plis. Il est toujours possible aujourd’hui d’observer la présence de glaciers sur les terres jurassiennes grâce à la présence de dépôts glaciaires accumulés à leur front d’extension maximal ou abandonnés lors de leur retrait qui forment des buttes allongées appelées moraines. C’est d’ailleurs grâce à ces moraines qu’il est possible de reconstituer la forme des glaciers.

Il y a 20’000 ans un glacier recouvrait le Jura et a laissé des traces de son passage. Il a notamment creusé des vallées parcourues par les langues glaciaires, laissé des surfaces polies dues au frottement de la glace sur les assises calcaires et des stries imprimées par les blocs enchâssés dans la glace en mouvement. Le paysage actuel des reculées est en grande partie lié à l’érosion des glaciers.Les couches importantes qui témoignent encore aujourd’hui de la présence des glaciers sont les dépôts périglaciers appelés Loess. Une bonne partie des cuvettes topographiques de l’Ajoie sont remplies par des Loess, notamment les dolines riches en faune post-glacière (Mammouths,bisons,etc.).L’apparition des traces de présence humaine dans le Jura date de 18’000 avant J.-C.

Cas de Cour tedoux

Le site de Courtedoux suscite de l’intérêt, d’une part pour les traces découvertes et d’autre part, pour la lecture et le décryptage de toute une période de l’histoire géologique.Pouvoir se rendre compte de cela sur le terrain représente davantage que de nombreux discours! Mais avant la visite sur le site, un petit récapitulatif s’impose. Les traces de dinosaures mises au jour à Courtedoux appartiennent au Jurassique supérieur, moment où la mer, peu profonde, recouvrait le paysage jurassien, il y a de cela 150 millions d’années. Les chercheurs apparentent aujourd’hui le site à une vaste plage des Bahamas. Le contexte climatique, tropical avec une mer chaude, était très proche, favorisant ainsi l’assèchement des sédiments. L’étude de coupes sédimentaires des roches calcaires nous permet de suivre l’évolution de l’environnement du Jura, de l’immersion à l’émersion en passant par les lagunes. Dans un premier temps, la présence de petites vaguelettes dans la roche affirme que la mer a belle et bien fait partie du paysage. L’eau, d’à peine quelques décimètres de profondeur a façonné le sable grâce à l’influence du vent qui a frisé sa surface. L’onde s’est ensuite répercutée dans l’eau et a déformé la vase, encore visible aujourd’hui. Dans un deuxième temps, les surfaces craquelées, appelées polygones de dessiccation, sont la preuve que cette même surface a subi un assèchement dû à son exposition à l’air libre et au soleil, comme le serait une flaque d’eau à la suite d’un orage d’été.«Dans un tel contexte, seules quelques dizaines d’années suffisent pour qu’une boue calcaire se transforme en roche calcaire et que des canettes de coca-cola s’y fossilisent!» P. Hantzpergue1

1 interview de Dominique Raizon sur rfi, radio france internationale

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2008©palaeojura AI, CG, PAM 7.08.2008

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Courtedoux–Pommeratcouche 1500,piste S1, empreintes et polygones de dissécation

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C’est donc la réunion de ces éléments climatiques qui nous permet aujourd’hui de retrouver des traces de dinosaures presque intactes, recouvertes et conservées par les sédiments très fins qui se sont fossilisés pour former les roches actuelles. A Courtedoux, trois intervalles à couches riches en traces ont été dégagés. Au total, 30 couches réparties sur les 3 intervalles ont été répertoriées. Entre ceux-ci, la marne et le calcaire aquatique regorgent de coquillages, tortues et fossiles en tous genres. La taille des traces de théropodes découvertes varie entre 7 et 80 centimètres et celle des sauropodes entre 7 et 120 centimètres.Les couches à traces appartiennent toutes au Jurassique supérieur mais il s’est passé environ 400’000 ans entre le premier intervalle et le deuxième et environ 100’000 ans entre le deuxième et le troisième comme le montre la figure ci-contre. En raison de la tectonique des plaques et par conséquent le plissement du Jura, ces couches se retrouvent parfois à des niveaux différents dans le terrain. Mais le site constitue un grand avantage car ses couches sont à l’horizontal. Cette situation est caractéristique du Jura tabulaire situé au Nord du Jura plissé. De ce fait, les fouilles ainsi que la mise en valeur sont grandement facilitées, ce qui n’est pas le cas de tous les sites. Dans le Jura plissé, certaines couches se retrouvent parfois à la verticale, comme ce fût le cas de Coisia, en France. Les moyens mis en œuvre pour documenter ces traces sont d’autant plus contraignants et onéreux.

Grâce à l’érosion régionale jurassienne, il est aussi possible de retrouver chaque couche en bordure de terrain sous à peine quelques centimètres d’humus. La morphologie du lieu est telle que les sites mis en valeur à Courtedoux forment un «U». Les spécialistes ont privilégié les endroits où les traces ne sont pas trop recouvertes pour entreprendre des fouilles. Les périodes les plus représentatives sur le site sont le Jurassique supérieur avec le Kimméridgien, l’Oligocène et le Miocène avec l’Aquitanien (molasse). Des dépôts du quaternaire (Loess) sont également présents dans les dolines.

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Conser vation

Il subsiste, aujourd’hui encore, des questions fondamentales quant à la conservation des traces de dinosaures. En effet, le site à traces de dinosaures du plateau de Courtedoux sera, d’ici peu, traversé par l’autoroute A16. Mais, fort heureusement, son statut de géotope Suisse empêche sa destruction totale. «Les géotopes sont des portions de la géosphère, délimitées dans l’espace et d’une importance géologique, géomorphologique ou géotectonique particulière. Ils sont des témoins importants de l’histoire de la Terre et donnent un aperçu de l’évolution du paysage et du climat. Les géotopes sont à conserver pour la postérité. Ils sont à protéger des actions qui portent préjudice à leur contenu, leur structure, leur forme ou leur future évolution naturelle.»1

Cette définition met en évidence, une fois de plus, la grandeur de l’héritage qui s’offre à nos yeux du côté de Courtedoux. Compte tenu de cela, le site doit être absolument protégé de sa destruction par la construction autoroutière. La solution idéale est une adaptation du tracé de l’autoroute. Ce cas de figure a déjà été réalisé au lieu-dit Chevenez-Combe Ronde, grâce à la construction d’une prolongation de 40 mètres du pont de la route d’accès, protégeant ainsi un site d’importance majeure.

1 Groupe de travail pour la protection des géotopes en Suisse (Académie Suisse des Sciences Naturelles)

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Mais il est aussi envisageable qu’aucune possibilité technique ne permette de conserver l’un ou l’autre site. Dans ce cas, deux solutions sont proposées, soit une couverture des dalles (avec du géotextile, du sable et de la chaille) afin de protéger ces traces sous l’autoroute, sans pour autant qu’elles soient visibles soit un déplacement et une mise à l’abri des dalles à traces. Cette dernière pratique a déjà été appliquée sur plusieurs sites afin de sauvegarder les traces isolées et les pistes de petites tailles. Il arrive aussi parfois que les chercheurs soient obligés de démonter une dalle à traces car celle-ci se situe au-dessus d’une dalle principale. Ce geste est toutefois considéré comme une atteinte importante à l’entité du géotope car les traces seraient extraites de leur contexte et le meilleur moyen de lire un héritage géologique reste, bien sûr, «in situ». Dans un tel cas, des questions légales pourraient être évoquées et des expertises devraient être réalisées sur les sites concernés.1

Outre les notions de préservation du patrimoine, il ne faut pas négliger les problèmes liés à la difficulté technique du sciage, du stockage du matériel et au coût très élevé de l’opération. Par manque de place, les pièces enlevées de leur contexte sont actuellement entreposées à l’abri dans des hangars. A l’avenir, il serait préférable de pouvoir les reconstituer et les rendre accessibles au public.

Toutes ces questions sont débattues actuellement au sein de l’Office fédérale des routes afin d’obtenir des solutions adéquates.Mais quoi qu’il en soit, chaque site à traces de dinosaures est analysé et documenté scientifiquement par des dessins manuels des surfaces (traces et structures géologiques), des dessins scientifiques des paramètres de traces de pistes de dinosaures, des photographies (digitales), des orthophotographies (digitales et avec correction de la

1 Extrait de la Loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage (LPN)Art. 6 Importance de l’inventaire1 L’inscription d’un objet d’importance nationale dans un inventaire fédéral indique que l’objet mérite spécialement d’être conservé intact ou en tout cas d’être ménagé le plus possible, y compris au moyen de mesures de reconstitution ou de emplacement adéquates.21

2 Lorsqu’il s’agit de l’accomplissement d’une tâche de la Confédération, la règle suivant laquelle un objet doit être conservé intact dans les conditions fixées par l’inventaire ne souffre d’exception, que si des intérêts équivalents ou supérieurs, d’importance nationale également, s’opposent à cette conservation.21 Nouvelle teneur selon le ch. I 3 de la LF du 18 juin 1999 sur la coordination et la simplification des procédures de décision, en vigueur depuis le 1er janv. 2000 (RO 1999 3071 3124; FF 1998 2221).

Art. 722 Expertise de la commission 1 Si l’accomplissement d’une tâche de la Confédération incombe à la Confédération, l’OFEV ou l’OFC, ou l’OFROU, selon le domaine de compétence, détermine s’il est nécessaire qu’une expertise soit établie par la commission visée à l’art. 25, al. 1. Si le canton est compétent, c’est le service cantonal visé à l’art. 25, al. 2, qui détermine la nécessité d’une expertise.2 Si l’accomplissement de la tâche de la Confédération peut altérer sensiblement un objet inscrit dans un inventaire fédéral en vertu de l’art. 5 ou soulève des questions de fond, la commission établit une expertise à l’intention de l’autorité de décision. Cette expertise indique si l’objet doit être conservé intact ou de quelle manière il doit être ménagé.22 Nouvelle teneur selon le ch. I 3 de la LF du 18 juin 1999 sur la coordination et la simplification des procédures de décision, en vigueur depuis le 1er janv. 2000 (RO 1999 3071 3124; FF 1998 2221).

distorsion des images), des scannages laser (à résolution fine, un point mesuré tous les 3 à 5 millimètres) et des moulages (production d’une copie, un négatif, en silicone et d’une copie, un positif, en polyester). C’est à tout cela que le site doit sa très bonne position au niveau mondial en matière de traces documentées.

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F o u i l l e s

de la trace du passé. . .

Le mot «trace» est certainement le nom qui revient le plus fréquemment dans ce travail. Il ponctue le texte et rythme la lecture. Mais que signifie-t-il vraiment?

Trace (Petit Larousse illustré 2009)1. Empreinte ou suite d’empreintes sur le sol marquant le passage d’un homme, d’un animal, d’un véhicule.2. Marque, cicatrice laissée par un coup, une maladie, un événement, etc,…3. Ce qui subsiste du passé; vestiges4. Quantité minime

Lorsqu’une trace apparaît, peu importe son origine, c’est qu’il y a forcément eu une action qui l’a précédée. Il ne peut y avoir de traces sans que quelqu’un ou quelque chose ait déposé son empreinte. Le sable se retrouve marqué après le passage d’un coureur sur la plage comme le sang révèle la présence d’alcool après une soirée bien arrosée. Alors que certaines traces bravent les siècles, d’autres se font plus éphémères et disparaissent au bout de quelques heures à peine. Mais indépendamment de leur longévité, l’action est toujours terminée lorsque la trace se donne à voir. Nous laissons une trace derrière nous… témoignage involontaire du passé.

Tout comme le détective dispose d’indices pour mener à bien son enquête, les conséquences de l’action sont sous nos yeux, sous la forme de traces sans pour autant que nous en connaissions la cause exacte. Le pouvoir évocateur des traces est donc très fort. Figure de l’absence, la trace ne reproduit pas le passé à l’identique, elle en permet une reconstruction qui va dépendre de celui qui la trouve et l’interprète. Pour reconstituer le passé, il va donc falloir faire appel à ce que nous connaissons mais aussi à ce que nous imaginons. Chaque marque du passé nous fait penser à d’autres choses plus familières, nous rappelle à nos souvenirs. Même si reconstruire le passé est avant tout une affaire de professionnels, chacun peut lire et interpréter les traces. C’est ainsi qu’elles diffusent tout leur pouvoir. Certaines marques restent des sujets d’actualité alors qu’elles ont été réalisées il y a plusieurs dizaines de milliers d’années. Mais aucune interprétation n’est vraiment plausible et aucune solution ne fait vraiment l’unanimité. La magie de l’action reste donc intacte et se prête à toutes les éventualités, à toutes les croyances.Richard Long, artiste du Land art, arpente le monde avec l’intention de marquer la nature, d’en faire son outil de travail, de laisser son empreinte dans le paysage. Il marche, il marque

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de manière répétitive, précise, unique et éphémère. Que ce soit en marchant ou en façonnant des pierres trouvées sur place, son œuvre, laissée aux aléas du temps est très suggestive. Une fois l’action terminée, il ne reste que la trace, sujette au libre cours de notre imagination. Ouvrir la porte à l’imaginaire, c’est créer autant de possibilités qu’il y a d’êtres humains. La plupart des traces laissées par Richard Long s’altèrent et fondent dans le paysage au fil du temps. Mais il arrive aussi parfois que le temps recouvre et conserve le passé. Sur le site de Courtedoux, les traces sont enfouies et préservées sous les couches de marne et de calcaire. Les chercheurs creusent, fouillent et brossent pour aller à la rencontre du passé, comme à la conquête d’un trésor. Il suffit de la moindre irrégularité dans le terrain pour éveiller la curiosité. La trace, image de l’action qui l’a créée, attend d’être révélée. Lorsqu’elle se dévoile, c’est une infime partie d’un tout, un fragment de l’histoire qui surgit. Quelle vertigineuse découverte que de trouver des réponses à nos origines et de se situer face à la grandeur des temps. L’expression «suivre à la trace» trouve ici tout son potentiel. C’est au sens propre que les spécialistes vont se mettre sur les traces de la trace… A la recherche du moindre indice qui permettra de mieux comprendre le passé, l’histoire, notre évolution. Jusqu’à s’imaginer l’incroyable, le gigantesque Dinosaure!

. . .aux dinosaures

«Il allait à grandes enjambées souples et assurées. Il dominait de dix mètres la moitié des arbres, tel un dieu géant, maléfique, ses griffes délicates d’horloger repliées contre son torse reptilien huilé. Ses pattes inférieures étaient deux pistons, cinq cents kilos chacune d’os blancs enfouis dans de gros torons de muscles gansés d’une peau granuleuse et luisante qui évoquait la cotte de mailles d’un guerrier sanguinaire. Ses cuisses étaient deux tonnes de chair, d’ivoire, de treillis d’acier. De son énorme cage thoracique pendaient deux bras délicats dont les mains auraient pu saisir et palper des hommes tels des jouets, tandis que le cou serpentin se serait déployé. Sa tête, une tonne de pierre sculptée, se levait sans effort vers le ciel. Sa gueule béante exposait une rangée de dents pointues comme des dagues. Ses yeux roulaient, œufs d’autruche vides d’expression, hormis la faim. Sa bouche close formait un sourie létal. Il courait, ses os pelviens broyant au passage arbres et buissons, ses pieds munis d’ergots griffant la terre humide et laissant des empreintes de quinze centimètres de profondeur partout où il faisait porter son poids. Il courait tel un danseur de ballet, avec un équilibre et dans une posture qui démentaient ses dix tonnes de masse.» Ray Bradbury, histoires de dinosaures.

Les dinosaures sont dotés d’une poétique étrange; tantôt ils effraient, tantôt ils fascinent. Le cinéma à travers Jurassic Park, entre autres, nous montre des animaux effrayants et agressifs. Le Tyrannosaurus Rex se déchaîne jusqu’à poursuivre sa proie à plus de 70 kilomètres par heure. Les dinosaures sont représentés comme des bêtes gigantesques et sanguinaires. Le vocabulaire qu’emploie Ray Bradbury dans les quelques lignes citées plus haut suffit à nous emporter dans un monde totalement fantastique qui dépasse toute réalité. Quant aux figurines en plastique trouvées aux rayons jouets de la plupart des supermarchés, elles sont dignes des plus grands monstres et en font cauchemarder plus d’un.

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A l’opposé de ceci, nous trouvons toutes sortes de figurines malicieuses et attachantes. Parmi celles-ci, le Gowap1, animal de bandes dessinées qui appartient à une espèce inconnue de dinosaures est d’une maladresse affligeante. Il rend la vie de ses propriétaires inattendue, délirante et pleine d’humour. Denver, le dernier dinosaure2, est un héros tout aussi affectueux qui a fait partie des dessins animés de mon enfance. Même si ces dinosaures ne parlent pas, leurs graphismes leurs confèrent une attitude des plus expressives. Ces animaux qui font rêver les enfants n’ont rien à voir avec ceux décrits plus haut. Mais à quoi cela tient sinon à tout le mystère qui règne aujourd’hui encore autour des traces qu’ont laissées ces géants? Si les dinosaures bravent les temps et restent un sujet d’actualité, c’est certainement parce que nous n’avons pas fini de faire des découvertes à leur sujet.

L’oviraptor, littéralement le voleur d’œufs, a été baptisé à tord. Son fossile, en délicate position au-dessus d’œufs de dinosaures a été retrouvé peu de temps après la 1ère Guerre Mondiale. Les paléontologues pensaient l’avoir surpris en flagrant délit de vol d’œufs. Aujourd’hui, une équipe américaine3 montre qu’il n’en est rien. Le dinosaure mâle, loin de subtiliser quoi que ce soit ne faisait que couver sa progéniture. Les débats se poursuivent également autour de la vitesse du Tyrannosaurus Rex. Des chercheurs à l’université de Californie4 ont démontré, grâce à la biomécanique qu’il ne pouvait pas atteindre plus de 18 kilomètres par heure. Nous sommes bien loin des 70 kilomètres par heure suggéré par le film de Steven Spielberg. Certaines lacunes dans les connaissances ont parfois conduit à de fausses affirmations mais offrent toutefois beaucoup de liberté à quiconque veut représenter les dinosaures. Des variations dans les interprétations permettent ainsi à chaque public, jeune ou moins jeune d’y trouver son compte. Les dinosaures et leurs traces n’ont pas fini de faire parler d’eux… Voyons plutôt!

1 Gowap, scénario de Mythic, dessin de Curd Ridel2 Denver, the Last Dinosaur, Peter Keefe3 D. Varrichio et al., Science, 19 décembre 20084 résultats publiés dans la revue Nature, vol. 415, p. 1018

JE SAVAIS QUE J’AVAIS DIT UNE BÊTISE!

CE SOIR JE RECOIS DES INVI-TES ET JE VEUX QUE TOUT RESTE PROPRE!

ALORS, NEMARCHEZ PAS SUR LE CARRELAGE DU HALL TANT QU’IL N’EST PAS SEC!

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Documentat ion

Besoins du site

Le site, sous les feux de la rampe depuis quelques temps déjà grâce aux découvertes progressives mais très abondantes, a fait récemment l’objet d’un message au parlement jurassien afin de déterminer les modalités et les crédits pour le développement du projet. En effet, face à l’engouement populaire suscité par les découvertes paléontologiques d’importance exceptionnelle faites sur le tracé de l’A16, les autorités jurassiennes sont désireuses de voir des réalisations concrètes. Elles souhaitent «faire du canton un centre de compétences reconnu en matière de paléontologie et susceptible d’attirer à la fois les scientifiques mais aussi un large public» (Programme gouvernemental de législature 2007-2010, p. 8)C’est dans cette optique qu’un groupe de travail, formé des représentantes et représentants des associations économiques, culturelles et touristiques régionales ainsi que de services cantonaux et de collectivités locales, a été constitué. Il a collaboré avec le concours d’un mandataire et de divers experts scientifiques ou spécialisés dans la réalisation de projets afin d’examiner la valorisation des traces de dinosaures et mettre l’accent sur les potentiels et les besoins du site.

Au terme d’une année de collaboration avec le groupe de travail, le bureau d’étude a présenté son rapport au gouvernement. Ce dernier, grâce aux recherches globales et aux solutions pertinentes qui lui ont été fournies, a fait siennes les conclusions de ce rapport et proposé un crédit de 3’500’000 francs.

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Octroyée en septembre dernier par le parlement, cette somme servira à la création d’un pôle d’attraction dans le cadre de Paléojura (projet de valorisation des découvertes paléontologiques).Dans le cas d’un projet de master, ce crédit me paraît un peu frileux. D’une part, comme le souligne le précédent rapport, bon nombre de programmes, utiles au développement du projet Paléojura vont trouver leur place dans des locaux déjà existants aux alentours du site. Ceci va créer un éclatement et une multitude de lieux à visiter, dans une région où les transports en commun représentent encore une mauvaise déserte et des fréquences trop rares. D’autre part, je profite de la possibilité de m’affranchir de la contrainte budgétaire, chose plutôt rare dans la carrière d’un architecte, afin de proposer une solution idéale, porteuse du pouvoir évocateur des traces et empreinte de rêves.

Suite à cette décision, il s’avère plus judicieux d’observer la méthode de travail mise en œuvre et les points forts des discussions établies par le groupe de travail que de revenir sur la proposition finale proprement dite.

Avant de déboucher sur le cahier des charges, les réflexions entreprises par le groupe de travail se sont structurées en trois phases caractéristiques.

La première a permis de «prendre la température» et d’élaborer un état des lieux. Sans pouvoir être toutes prises en compte, les attentes et les rêves de chacun des membres ont pu être entendus. Ce partage a permis de comprendre combien la représentation du projet de valorisation pouvait être différente d’une personne à l’autre et révéler les impossibilités de convergence dans les solutions.

Malgré cela, il ressort une volonté commune d’orientation culturelle pour le projet. A savoir, d’une part, privilégier l’expérience de terrain et le contact physique avec la terre. D’autre part, favoriser la rencontre avec des scientifiques sur le terrain et pour terminer prendre en compte la grande diversité des publics susceptibles de se rendre sur un tel site.

Durant la deuxième phase, en octobre 2005, il a été question d’organiser des visites destinées au public car il ne s’agit pas d’un «projet futur à élaborer mais bien d’une réalité en marche» puisque tout est déjà visible. Les journées portes ouvertes ont donc pu témoigner de ce fait vivant mais aussi de se confronter avec les faiblesses des structures d’accueil de Courtedoux et Porrentruy, car recevoir du public demande un grand engagement à tous les niveaux.

Dans un troisième temps, un atelier d’une journée a été mis sur pied avec les membres du groupe de travail pour réfléchir à des scénarios de développement du projet de valorisation. L’idée était de s’appuyer sur différentes évolutions possibles et d’en tirer les enseignements afin de consolider un projet partagé.Pour rendre ce travail plus pertinent, quatre personnalités ont été invitées à cette journée. Celle-ci a permis une confrontation avec les exigences du projet, entre autres, la réalité spatiale et la multiplicité des composantes d’un fonctionnement avec du public.

Ces trois phases ont été essentielles à la révélation d’un certain nombre d’enjeux. Je souhaite les évoquer ici car ils sont à la base de mes réflexions sur le projet.

- S’ouvrir pour construire un projet durable et évolutif, plutôt que de mettre sous cloche. Il n’est pas rare de voir des musées qui sont des «lieux morts». Il faut donc penser l’évolution dans un projet vivant et actualisé.

- Mettre ces traces dans un projet de recherche en action et réussir à les positionner dans l’actualité malgré le fait qu’elles aient déjà 150 millions d’années. Le prolongement des fouilles sur le site une fois la construction de la Transjurane terminée est une des composantes rêvées. Des travaux de recherche en collaboration avec des centres universitaires seraient une des solutions possibles.

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- S’ouvrir à une large diversité de publics-cibles. Ne pas négliger l’importance du public amateur et lui proposer une «dynamique touristique», en lien avec d’autres curiosités régionales. Proposer des programmes spécifiques à chaque public pour les initier au thème de la paléontologie.

- Ancrer le projet localement. C’est la population qui va porter le projet vis-à-vis des différents publics et c’est elle qui va assurer leur accueil.

- Mettre en cohérence et en concordance une multitude d’actions et faire face à la grande diversité d’acteurs qui vont entrer en jeux dans le projet.

- Garder de l’ambition tout au long du processus. Pour accueillir le public, il faut assurer une qualité irréprochable à l’accueil, l’expérience de terrain, les transports, les conditions de séjour et l’information.

Ces quelques points permettent de cibler les éléments forts du projet et d’évaluer les besoins. Dans le cas présent, ils ont d’ailleurs permis d’élaborer un cahier des charges, objectif principal de ce groupe de travail.

Pour conclure avec cette étude, nous pouvons dire que le thème des dinosaures intéresse un large public. Le projet va donc s’articuler autour de trois volets: scientifique, pédagogique et grand public. L’accueil sera spécifique à chaque catégorie et des dispositifs appropriés seront mis sur pied pour recevoir, orienter, travailler, héberger.

Il est maintenant venu le temps pour moi de me détacher quelque peu de ce qui a été fait jusqu’ici et de prendre certaines libertés afin de proposer une solution qui mette en scène tout le pouvoir évocateur de la trace…

Projection

Selon les estimations, les visiteurs sont attendus au nombre de 50’000 à 60’000 par année, ce qui représente environ 150 visiteurs par jour si l’on considère le musée ouvert toute l’année. Dans la réalité, une affluence plus importante devrait prendre possession du site durant la période estivale, soit d’avril à octobre. Faire venir autant de personnes sur le site même des découvertes pourrait engendrer certains désagréments. Le site qui n’a jusqu’alors ouvert ses portes que lors de quelques journées ponctuelles, demande un certain nombre d’aménagements. Je souhaite en citer quelques-uns ici car il me semble que l’architecture peut y apporter des solutions.

Dans un premier temps, il va falloir faire face aux déplacements considérables que vont provoquer les touristes. Dans la pleine saison, nous pouvons même supposer que les traces de dinosaures attirent jusqu’à 250 visiteurs par jour. Ceci impliquera d’importants mouvements de véhicules, soit un aller sur le site et un retour au domicile. La présence très directe avec l’autoroute A16 laisse supposer qu’un bon nombre de personnes utiliseront leur véhicule personnel pour effectuer ces déplacements.

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La région offre toutefois maintes autres possibilités. La découverte du site pourrait tout à fait être l’occasion de découvrir le paysage régional au détour d’une ballade, d’un trajet à vélo et pourquoi pas même grâce à des attelages. Une offre diversifiée et efficace, en combinant l’entrée au site et le déplacement, me paraît judicieuse et réaliste en sachant que le site se trouve à 4 kilomètres de la gare la plus proche. Afin de favoriser ce type de solutions, un effort sera fait au niveau du projet en aménageant des espaces réservés à la mobilité douce.

Dans un deuxième temps, l’attrait du touriste pour certaines curiosités ne veut pas forcément dire qu’il dispose du bagage culturel nécessaire pour comprendre sans l’apport d’une médiation. Une personne qui ne serait pas correctement informée avant sa visite sur le site, pourrait avoir des comportements inappropriés envers les objets du patrimoine. Guider le visiteur à travers un parcours relativement bien défini, à savoir commencer par visiter le musée avant de se rendre sur le site semble être une piste pour palier à ce problème. Sans pour autant contraindre, l’architecture pourrait guider, orienter, promener.La présence de personnes qualifiées sur le site est un deuxième atout indéniable pour faire face à ce problème. En effet, rencontrer un chercheur dans le cadre de son travail permet aux visiteurs d’obtenir bien des éclaircissements, car mieux que personne, le passionné sait transmettre son savoir. A mon avis, les chercheurs ont une réelle place à prendre dans le projet qui devra être un lieu vivant, favorisant les interactions entre visiteurs et professionnels. Des espaces communs seront conc crées pour permettre ces échanges.

Dans une troisième mesure, le flux de visiteurs va générer le besoin de diverses formes de restauration, d’hôtellerie et d’hébergements. A l’heure actuelle, la région est mal dotée en la matière. Le canton du Jura dispose de 33 établissements qui offrent des possibilités d’hébergement. Selon Suisse Tourisme, la moyenne des chambres par établissement hôtelier est d’environ 25 en Suisse. Or la moyenne jurassienne est de 9 chambres par établissement. Ce chiffre, bien en dessous de la moyenne peut créer des difficultés dans l’organisation d’évènements ou de manifestations d’une certaine ampleur. Il n’est pas possible de créer un établissement qui réponde à une telle demande sur le site en question. Mais je souhaite offrir quelques chambres privilégiées aux chercheurs, écoles et familles qui souhaitent s’imprégner, de manière plus prolongée, du site et de la magie des traces.

Une dernière chose me paraît vital pour mener à bien le projet. Il s’agit de l’adhésion de la population locale. Bien que l’information soit un des points forts à ce niveau-là, j’imagine aussi assez bien que certains évènements régionaux tels que spectacles, concerts, conférences aient lieu dans la structure d’accueil du site. En pensant un espace multifonction, le projet prendrait en compte la population et l’intègrerait de manière concrète.

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Musée de site

«Là où le simple promeneur passe sans le voir à côté d’un oiseau, l’ornithologue sait détecter et observer efficacement une fauvette ou un bouvreuil. Là où le voyageur ne voit que cailloux de formes et de couleurs variées, le chercheur de fossiles sait distinguer des fragments de bois silicifiés ou l’extrémité d’un os long.» Philippe Taquet, l’empreinte des dinosaures

En m’intéressant de plus près aux vestiges paléontologiques, j’ai rapidement fait l’expérience que je pouvais passer à côté et peut-être même marcher sur un élément d’une grande importance historique, géologique ou paléontologique sans même m’en rendre compte! Mais un simple caillou peut tout à coup devenir une grande richesse s’il est observé par un professionnel. Il s’insère alors dans un contexte et son histoire est des plus passionnantes. Faire vivre le patrimoine, c’est rendre sa diffusion accessible au plus grand nombre, c’est offrir la possibilité au néophyte de posséder quelques clés pour comprendre l’évolution afin que les scientifiques ne soient pas les seuls à décrypter les messages du passé.

Riche de ces expériences mais aussi suite à l’émotion suscitée par les visites sur le site, une certaine évidence s’impose à moi: les traces de dinosaures ainsi que les couches géologiques doivent, autant que possible, être mise en valeur à l’endroit de leur découverte. Pour comprendre la richesse de cet héritage, il faut le parcourir et le vivre dans sa globalité. Fouler un sol qui, 150 millions d’années auparavant, a connu la mer et les dinosaures n’est-elle pas une expérience incroyable? Suivre la trajectoire d’un sauropode de 5 mètres de haut en mettant ses pas dans les siens ne vous fait pas rêver? C’est lorsqu’une trace côtoie d’autres traces et qu’elle s’inscrit dans un environnement qu’elle prend véritablement tout son sens. Pour permettre ce genre d’approche, le musée de site semble idéal. Le conseil international des musées en propose une brève définition.

«Un musée de site est un musée conçu et réalisé pour sauvegarder des biens naturels ou culturels, meubles et immeubles, in situ, c’est-à-dire conservés à l’endroit où ils ont été soit créés, soit découverts. Il trouve sa place en tout lieu qui, par son intérêt écologique, sociologique, scientifique ou encore par le témoignage qu’il porte sur la culture, l’histoire d’une communauté humaine, fait partie du patrimoine naturel ou culturel de cette communauté, qu’elle soit locale, régionale, nationale ou internationale.»1

Réaliser le musée sur le site des découvertes empêche, à mon sens, de figer les choses dans le passé et de rendre l’exposition ennuyeuse. Il peut alors interagir avec les chantiers en cours de fouille et les récentes découvertes et ainsi s’inscrire dans un projet vivant et actualisé. Le musée dédié à la paléontologie a la lourde mission d’être un révélateur du passé. Il doit déceler, reconstituer, faire connaître, expliquer, montrer. Mais même si son rôle est tout trouvé, sa réalisation peut être des plus diverses. Plusieurs musées sont réalisés sur ce modèle. Parmi les plus connus, le Dinosaur National Monument, loin d’être une réussite architecturale, met en valeur toute une paroi d’ossements encore scellés dans le grès et l’intègre à sa construction. Un autre exemple, que je trouve plus poétique, est celui du musée de Roskilde au Danemark. Le musée présente l’histoire de la navigation et de la culture maritime entre l’Antiquité et le Moyen-Âge. Sa construction permet de contenir 5 bateaux vikings. La limite entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment est floue, si bien que les bateaux exposés se retrouvent tout à coup à voguer sur la mer. Notre imagination n’a aucune peine à restituer ces «engins» dans leur contexte.

J’extrapole volontiers cette image au site de Courtedoux. J’imagine un endroit où la couleur du calcaire dominerait et où les traces seraient mise en scène de manière à estomper puis à faire disparaître les quelques millions d’années qui nous séparent des dinosaures.

1 Conseil International des Musées (ICOM)

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P r é l è v e m e n t

Parcour s d’un visiteur

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Colin. Comme le veut la tradition dans la famille Breitus, le programme de la journée lui sera dédié.Du haut de ses 7 ans, il est déjà passionné par les dinosaures. La famille décide donc de se rendre sur les traces de dinosaures du côté de Courtedoux pour lui faire découvrir l’impact qu’ont eu ces «géants» qui peuplent aujourd’hui sa chambre sous forme plastique. Colin est très excité à l’idée de cette journée, il est d’ailleurs le premier debout et sort du lit sa grande sœur et ses parents.Il est 7h30 lorsque la petite famille se retrouve autour de la table du petit-déjeuner. Un dernier regard furtif à l’horaire des transports publics –bienne 08:12 – porrentruy 09:06 – et les voilà partis, sac au dos. L’aventure peut commencer!!Colin et sa sœur n’ont guère l’habitude de prendre le train mais ils prennent tout naturellement place du côté fenêtre. Le trajet est alors une succession de découvertes et d’émerveillement. La vitre, encore embuée par la fraîcheur matinale, est un véritable terrain de jeux, dessins, messages. Les deux bambins ne voient pas le temps passer si bien que la voix enregistrée annonce déjà le moment de descendre du train. Une fois les brouillards matinaux dissipés, la journée apparaît radieuse. Grâce à leurs billets combinés «train-découvertes», les Breitus choisissent l’option vélo électrique pour se rendre sur le site de Courtedoux. Ils ont la possibilité d’acquérir ces engins directement au guichet CFF à la gare de Porrentruy. Les pistes cyclables, aménagées dès les abords de la gare, rendent le trajet sûr, même pour Colin qui n’a pas l’habitude de circuler en ville. En file indienne, puis plus dispersés, dans un esprit de compétition, la famille découvre la richesse des paysages ajoulots.

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Une première halte a lieu à la hauteur de l’impressionnant diplodocus érigé sur le rond point à la sortie de Porrentruy. Ces 18 mètres de long et 5 mètres de haut laissent Colin sans voix, peut-être même un peu effrayé par le réalisme de l’animal. Mais il faut reprendre la route, le programme de la journée est loin d’être terminé. «Dis, papa, quand est-ce que l’on arrive» c’est la petite voix de Manon, cette fois un peu essoufflée, que l’on entend au loin.Pas de panique, les panneaux nous informent que les dinosaures sont tout proches…«Youpi, nous sommes arrivés» lancent en cœur Colin et Manon. Tout juste le temps pour les parents de déposer leur vélo sous le couvert prévu à cet effet, qu’il faut déjà filer à la poursuite des enfants. L’hôtesse d’accueil les informe rapidement sur les choses à découvrir à l’aide d’un plan et leur conseille vivement les ateliers interactifs pour les enfants avec création d’un moulage ainsi que les chantiers en cours de fouille par les scientifiques, venus spécialement pour la semaine. Alors que tous découvrent la partie historique de l’exposition, passage essentiel afin de se représenter plus aisément les temps géologiques durant lesquels ont vécu les dinosaures, Colin ne manque pas de faire remarquer qu’il pose ses pieds dans de véritables traces de dinosaures à trois doigts.Mais avant de poursuivre la visite, une petite pause casse-croûte s’impose. Chacun trouve son compte à la cafétéria de l’établissement qui propose même un menu avec des chickens en forme de dinosaures. C’est également l’occasion de rencontrer Daniel Marty, responsable scientifique, qui partage la même table et d’échanger quelques mots au sujet du crocodile marin découvert sur le site tout récemment.

Une fois le repas terminé, le scientifique se dirige sur les chantiers de fouille, pour proposer une visite guidée aux touristes. La famille Breitus s’empresse d’y prendre part. Fossiles, empreintes de dinosaures, coraux, le sol fait voir ses plus belles richesses. Grâce aux quelques données acquises préalablement et aux apports du scientifique, c’est tout une tranche de l’histoire qui se déroule devant leurs yeux.Soudain, un dinosaure virtuel traverse la dalle à traces et glisse ses pattes dans les empreintes bien visibles. Il n’en faut pas plus à Colin pour être complètement émerveillé. La journée passe mais pas question de rentrer sans avoir réalisé son moulage. Monsieur et Madame Breitus profitent que leurs enfants soient occupés pour visionner le dernier documentaire réalisé par l’équipe scientifique et faire un petit crochet par la médiathèque. Pour finir, Colin jette son dévolu sur un joli petit diplodocus en peluche à la boutique-souvenirs. Quant à Manon, elle pense à la décoration de sa chambre et opte pour un poster. Il est déjà tard et la journée fut intense. C’est pourquoi tout le monde préfère prendre le bus-navette pour regagner la gare de Porrentruy.«Elle était trop cool, cette journée, merci!» conclu Colin de retour à la maison.

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Programme

Afin de répondre au mieux aux besoins suscités par le site, le programme comportera 3 parties essentielles; un centre de recherche, destiné aux scientifiques, des lieux d’accueil et d’information pour le grand public ainsi qu’une partie liée aux projets éducatifs pour les classes.

Centre de recherche

Le centre de recherche est un endroit privilégié pour les professionnels de la paléontologie qui pourront disposer d’espaces pour stocker et documenter les traces mais aussi pour échanger au sujet des travaux en cours et accueillir des chercheurs venant de l’étranger.

Plusieurs équipes se partageront les lieux:Une équipe de terrain composée de 5 personnes dont 1 responsable (connaissances géologiques), 1 remplaçant, 3 ouvriers et un préparateur. Leur tâche est le travail de fouilles dans le terrain.

laboratoires pour la préparation des pièces, accès informatique, locaux pour le stockage du matériel (200m2) et des véhicules (1 garage par véhicule, 5x20m2). Accès direct avec le stock matériel et le stock des collections.

Une équipe de chercheurs de 4 personnes afin d’exploiter les données des fouilles et apporter une justification scientifique aux découvertes.

4 bureaux multifonctions de 30m2 équipés au niveau informatique et de tables de travail pour analyser les pièces de recherche en cours.

Une équipe de soutien de 3 à 4 personnes destinée à la production. L’espace à disposition servira à dessiner les fossiles, rédiger et traiter des textes, vulgariser les informations, confectionner les plaquettes,…

espace ouvert avec tablettes digitales, imprimantes et scanner, accès à l’ensemble des outils multimédias utilisés pour les visites et les publications scientifiques et vulgarisantes, environ 80m2. Accès direct au centre de documentation (type «compactus», env. 50m2).

Une équipe de gestion des collections. Ce sont 2 à 3 personnes qui assureront l’interface entre la production et la collection. Les archives d’information documentaire permettent ensuite l’accès de la production (plans, documents, dessins,…) à toutes personnes intéressées.

stock pour la collection de fossiles (environ 600m2) ainsi que stock pour reconstituer les pièces qui n’ont pas pu être conservées «in situ» (environ 10’000m2) bureaux avec accès informatique, env. 40m2.

Une équipe de chercheurs invités qui pourra varier entre 5 à 10 personnes selon les périodes afin d’apporter un soutien scientifique ainsi qu’une présence à certains congrès et meetings.

5-10 cellules de travail de 15m2 + espace d’échange, de rencontre et de discussion

D’autres programmes seront directement liés au centre de recherche. Je pense notamment à l’hébergement des chercheurs invités qui sera assuré par 5-10 chambres de type «hôtel formule 1» (env. 15m2 par chambre ) et à la consultation de documents en ligne grâce à la bibliothèque-médiathèque (env. 60-100m2). Enfin, une salle de cours avec la possibilité de fragmenter les espaces pour la présentation de films, conférences (300 personnes et environ 500m2) prendra place au côté d’un espace de rencontre pour les événements scientifiques tels que congrès (salle multifonctions de 150m2).

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Projet éducatif

Selon les estimations, ce sera environ 2 à 4 classes qui seront présentes sur le site en permanence d’avril à octobre. Un effort particulier sera fait pour aménager des espaces offrant la possibilité de participer de manière interactive avec la création de moulages par exemple. Une salle de classe sera prévu pour ce genre d’activités (25 élèves et environ 60m2).Les classes auront aussi l’opportunité de prolonger leur séjour d’une nuit grâce aux dortoirs (idéalement chambres de 3-4 personnes permettant ainsi une certaine flexibilité et l’accueil de familles) pour environ 2 classes, soit 50 personnes.

Lieux d’accueil

Quant aux visiteurs, ils pourront se rendre compte de la dimension exceptionnelle et gigantesque des découvertes grâce au musée, espace de présentation et d’information avant la visite sur le site. Afin d’accompagner le visiteur à travers sa découverte du site, 5 à 6 personnes seront formées en tant que guide touristique. Ces personnes auront à disposition un local avec un accès informatique pour la gestion des groupes et la possibilité de se reposer entre 2 visites (environ 40m2).Pour poursuivre le parcours et suggérer la rencontre entre public et chercheurs, la cafétéria-restaurant, sera un lieu privilégié pour environ 100 personnes (230m2). Au terme de la journée, un petit détour par la boutique souvenir s’imposera (env. 50m2).

Ces espaces seront agrémentés de locaux techniques, de parkings qui feront la part belle à la mobilité douce ainsi que d’un espace dédié à la région.

Situation

Dans le cadre de ce projet, le site est naturellement donné. Il s’agit du lieu de découverte des traces de dinosaures le long du tracé de l’autoroute A16 sur le plateau de Courtedoux. Mais l’étendue du territoire sur laquelle ont été réalisé les fouilles est considérable. Il est donc nécessaire de se situer plus précisément face à l’ampleur du site. Pour se faire, plusieurs réflexions m’ont accompagnée.

Afin de pouvoir mettre en scène les traces de manière libre et poétique une certaine distance par rapport à l’autoroute s’impose. En effet, malgré une intégration qui se veut des plus discrètes, l’autoroute marque quand même une frontière sur le site et dans le paysage. Elle scinde le terrain en deux. Mais grâce à sa situation, légèrement en contrebas du sommet du site, il est parfois possible de faire abstraction de cette construction selon l’endroit où nous nous trouvons. Seuls quelques bruits pourraient émaner du trafic et nous replonger au XXIème siècle.Un deuxième critère guide mon choix; j’aimerais pouvoir profiter des traces dans la structure d’accueil elle-même et pourquoi pas en mettre quelques-unes en relief grâce à la technologie. Même si des traces sont très probablement présentes sur l’intégralité du site, elles demeurent cependant beaucoup plus accessibles en bordure de terrain comme je l’ai expliqué plus haut. Une situation idéale serait donc de se positionner proche des endroits où le terrain est érodé.

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Ces prises de position canalisent déjà passablement les possibilités. Puis, suite à une visite sur le site, je découvre combien la partie sud-est du site est adéquate pour accueillir une telle structure. Non seulement elle remplit les critères sus-mentionnés mais elle offre en plus un superbe panorama et une certaine facilité d’accès.Cet endroit me paraît judicieux pour implanter le projet.

site potentiel

Porrentruy

Courtedoux

gare

chemins pédestres + VTT A16routes principales

500m

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Pour ce qui est des accès, il existe plusieurs manières de se rendre à Courtedoux. La gare la plus proche, celle de Porrentruy, est une bonne connexion avec Bâle, Bienne et la France voisine. Actuellement, la liaison Porrentruy-Bâle est assurée par le RER bâlois qui dessert la capitale une fois par heure. Dans un temps proche, ce sera peut-être même deux trains par heure qui effectueront ce même trajet. Pour ce qui est des connexions avec la France, Porrentruy devrait bientôt relier Belfort et son TGV et ainsi devenir la ville suisse la plus proche de Paris. Grâce à un bon réseau ferroviaire, le canton devient plus accessible et s’ouvre à de plus larges bassins de population susceptibles de s’intéresser aux produits culturels de la région.

Une fois arrivé en gare de Porrentruy, un deuxième moyen de locomotion sera à choisir pour parvenir jusqu’au site. Bus navette, vélos, attelages et pourquoi pas même emprunter les chemins pédestres pour parcourir les quelques kilomètres qui sépare la gare du site. La demie-jonction de l’autoroute servira également une partie des visiteurs.J’imagine toutefois un accès unique au site par le Sud-Est. Depuis la route principale qui borde le village de Courtedoux, il existe déjà un chemin dans la forêt qui longe le site sur sa face Est et rejoint le site à traces. Celui-ci pourrait très bien être utilisé à moins qu’une arrivée sans véhicules soit privilégié. A ce moment-là, un parking pourrait voir le jour à l’orée de la forêt et un accès particulier pour les piétons serait aménagé dans le bosquet.

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P r é p a r a t i o n

Références

Afin que le site reste un lieu de rencontre privilégié avec les traces et tout ce qu’elles évoquent, je souhaiterais que le centre d’accueil s’apparente à une architecture topographique. Qu’elle soit le prolongement du paysage afin que le site reste le centre d’intérêt majeur. Pour cela, la construction doit rendre hommage au terrain, en s’articulant, s’ondulant de façon à se fondre dans le paysage. Cette poétique a déjà été mise en scène par plusieurs architectes. En voici quelques exemples.

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Conclusion

Au terme de ce travail théorique, une direction pour le projet à venir se dessine. L’espace sera dédié au patrimoine. Mais contrairement aux traces qui appartiennent au passé, l’endroit sera ancré dans l’actualité grâce aux chercheurs et au public. Que ce soit lors d’une excursion journalière, à l’image de la famille Breitus ou lors de «soirées-conférence» au sujet des nouvelles découvertes paléontologiques, la structure d’accueil sera un lieu vivant. Son architecture proposera de mettre en scène tout le pouvoir évocateur de la trace en s’appuyant sur le contexte existant du plateau de Courtedoux. Elle révèlera la topographie du lieu et la magie du paysage. Afin de privilégier les rapports avec la région et la nature environnante, un dialogue suggestif sera instauré entre les espaces intérieurs et le site. Quant à la lumière naturelle elle aura une place prépondérante dans le projet afin de laisser miroiter la couleur du calcaire. Ce matériau fera naturellement partie de la construction. Enfin, un effort sera fait en faveur de la mobilité douce.

C’est sur ces quelques pistes ainsi que sur les connaissances paléontologiques que j’ai acquises durant ce travail que je souhaite poursuivre le projet de Master.

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A r c h i v a g e

Bibl iographie

Ouvrages

Bradbury Ray, Histoires de dinosaures, Gallimard Jeunesse, Italie, 2003.

Hantzpergue Pierre, Jurassique…Jura, métamorphoses d’un paysage, Société jurassienne d’émulation, Porrentruy, 2007.

Laezza Raffaella, Peter Eisenman, Città della Cultura della Galicia, Santiago de Compostela, Edizioni Unicopli, Milano, 2004.

Lévy Jacques, Lussault Michel, Dictionnaire de la géographie, Belin, Paris, 2003.

Mollard Claude, Concevoir un équipement culturel, Editions du Moniteur, Paris, 1992.

Origet du Cluzeau Claude, Le tourisme culturel, «Que sais-je», Paris, 1998.

Ruby Ilka et Andreas, Groundscapes, Gustavo Gili, Barcelona, 2006.

Taquet Philippe, L’empreinte des dinosaures, Odile Jacob, Paris, 1994.

Rapports, revues

Conseil international des musées (ICOM) et Unesco, musées de site archéologique, Nairobi, 1976.

Gouvernement de la République et Canton du Jura, message relatif à l’octroi d’un crédit cadre net d’un montant de 3’500’000 pour PaléoJura, projet de valorisation des découvertes paléontologiques (traces de dinosaures) en Ajoie, avril 2008.

Hug Wolfgang A., rapport sur la protection des sites à traces de dinosaures, août 2008.

6�

Section d’archéologie et paléontologie, office de la culture (Jura), rapport technique 2007 paléontologie et transjurane n°14, 2008.

Topographie construite, werk, bauen+wohnen, n° 7/8, 2006.

Urbaplan, projet de valorisation des traces de dinosaures de Courtedoux, rapport final, mai 2006.

Sites internet

www.palaeojura.ch site de la section d’archéologie et de paléontologie du canton du Jurawww.lejurassique.com collaboration franco-suisse au sujet des dinosaures

jurassiques du massif du Jurawww.a16.ch site de la route Nationale A16, Transjuranewww.jura.ch site officiel de la République et Canton du Jurahttp://geoportail.jura.ch géoportail du canton du Jurawww.richardlong.org site officiel de Richard Longhttp://ivs-gis.admin.ch inventaire des voies de communication historique de la Suissewww.geosciences.scnat.ch plate forme de l’académie suisse des scienceswww.cite-sciences.fr site de la cité des sciences et de l’industriewww.rfi.fr site de la radio France internationale

Films

Jean-Luc Bouvret, Sur la piste des dinosaures jurassiens, Le Miroir, Paris, 2007.

Michèle Sauvain et Fiona Strebel, Dinosaurierland Schweiz - Die wahre Geschichte von Jurassic Park, 2008.

Steven Spielberg, Jurassic Park, 1993.

Références iconographiquesProspection

p.5 dessin de Roman Charpentier, tiré de www.lejurassique.com

p.6 carte de la Suisse, tirée de http://ivs-gis.admin.ch

p.8 carte du Jura, tirée de http://ivs-gis.admin.ch

Sondage

p.11 dessin de Roman Charpentier, tiré de www.lejurassique.com

p.12 Porrentruy et environs, tiré de http://ivs-gis.admin.ch

p.14 vue aérienne de Courtedoux, tirée de http://ivs-gis.admin.ch

p.16 failles dans le calcaire sur la surface à traces de dinosaures de Courtedoux - Sur

Combe Ronde (650m2), source office de la culture section d’archéologie et

paléontologie © OCC-SAP

dalle à traces et calcaire de Courtedoux - Sur Combe Ronde, Fanny Ch.

p. 18 horloge des temps géologiques, tirée de Hantzpergue Pierre, Jurassique…Jura,

métamorphoses d’un paysage, p. 26

p. 20 série stratigraphique des terrains du Jura, tirée de Hantzpergue Pierre,

Jurassique…Jura, métamorphoses d’un paysage, p. de couverture

reconstitution géographique du Trias, tirée de Hantzpergue Pierre, Jurassique…

Jura, métamorphoses d’un paysage, p. 33

p.21 reconstitution géographique du Jurassique, tirée de Hantzpergue Pierre,

Jurassique…Jura, métamorphoses d’un paysage, p. 40

p.22 reconstitution géographique du Crétacé, tirée de Hantzpergue Pierre,

Jurassique…Jura, métamorphoses d’un paysage, p. 50

p.23 reconstitution géographique de l’Oligocène, tirée de Hantzpergue Pierre,

Jurassique…Jura, métamorphoses d’un paysage, p. 61

p.24 reconstitution géographique du Miocène, tirée de Hantzpergue Pierre,

Jurassique…Jura, métamorphoses d’un paysage, p. 66

6�

p.25 buttes morainiques abandonnées par le glacier dans le Val-de-Travers (CH), tirée

de tirée de Hantzpergue Pierre, Jurassique…Jura, métamorphoses d’un paysage, p.

76

p.27 empreintes et polygones de dissécation, source office de la culture section

d’archéologie et paléontologie © OCC-SAP

dalle à traces de sauropodes, tirée de www.rfi.fr

silhouette de sauropode, tirée de http://fr.wikivisual.com/images

p.28 site de Coisia, France, tiré de www.palaeojura.ch © OCC-SAP

site de Coisia, France, tiré de www.valousain.fr

p.29 coupe stratigraphique sur le site de Courtedoux, source Daniel Marty, office de

la culture section d’archéologie et paléontologie © OCC-SAP

site de Courtedoux, tiré de http://ivs-gis.admin.ch

figure géologique, jura plissé, jura tabulaire, source office de la culture section

d’archéologie et paléontologie © OCC-SAP

p.30 autoroute A16 en construction, Fanny Ch.

prolongation du viaduc de Chevenez – Combe Ronde, Fanny Ch.

p. 32 2 pistes de théropodes en direction opposée, Courtedoux - Combe Ronde,

source office de la culture section d’archéologie et paléontologie © OCC-SAP

silhouette de théropode, tirée de http://fr.wikivisual.com/images

dalle à traces de théropodes, tirée de www.rfi.fr

Fouilles

p.33 dessin de Roman Charpentier, tiré de www.lejurassique.com

p.35 vue nocturne de la couche 1000 avec des traces de sauropodes, Courtedoux

- Sur Combe Ronde, source office de la culture section d’archéologie et

paléontologie © OCC-SAP

œuvres de Richard Long, «A line made by walking», England 1967 et “River Po

Line”, Italy 2001 tirée de www.richardlong.org

dalle à traces de sauropodes, Courtedoux, Fanny Ch.

p.36 préhistoparc de Réclère, dinosaures réalisés par H. Benard, tiré de

www.prehisto.ch

p.37 extrait de la bande dessinée “Vous avez dit Gowap?”, Curd Ridel & Mythic, tiré

de www.curdridel.com

Documentation

p.39 dessin de Roman Charpentier, tiré de www.lejurassique.com

p.40 village de Courtedoux, Fanny Ch.

p.41 dalle à traces de théropodes, tirée de www.palaeojura.ch © OCC-SAP

p.43 ateliers interactifs lors de l’exposition «dessine-moi un fossile» au Musée

jurassien des sciences naturelles, Fanny Ch.

activité de fouille et moulage, Courtedoux - Bois de Sylleux, source office de la

culture section d’archéologie et paléontologie © OCC-SAP

p.44-45 panorama du site à traces de Courtedoux, Fanny Ch.

P.46 journées «portes ouvertes», explications données au public, Courtedoux,

source office de la culture section d’archéologie et paléontologie © OCC-SAP

sur la piste des dinosaures, visite du site lors de l’exposition «dessine-moi un

fossile» au Musée jurassien des sciences naturelles, Fanny Ch.

p.47 empreintes dans le calcaire, Courtedoux – Sur Combe Ronde, Fanny Ch.

p.48 musée de Roskilde au Danemark, tiré de www.vikingeskibsmuseet.dk

vue depuis le site, Courtedoux, Fanny Ch.

Prélèvement

p. 49 dessin de Roman Charpentier, tiré de www.lejurassique.com

p. 50 panneau indicateur, route d’accès au site à traces de Courtedoux, Fanny Ch.

diplodocus réalisé par H. Benard avec l’aide de J. Chalverat, rond-point sortie de

Porrentruy direction Courtedoux, Fanny Ch.

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p.51 ancienne route d’accès au village de Courtedoux, Fanny Ch.

ossements du crocodile marin découvert sur le site de Courtedoux, tirés de

www.palaeojura.ch © OCC-SAP

p.52 vue orthophotographique, traces peintes en noir pour le scannage laser,

Courtedoux - Bois de Sylleux, source office de la culture section d’archéologie

et paléontologie © OCC-SAP

p.54-55 panorama depuis le site de Courtedoux, Fanny Ch.

Préparation

p.56 maquette du site, Fanny Ch.

couches calcaires Courtedoux - Sur Combe Ronde, Fanny Ch.

p.57 vues depuis le site, Fanny Ch.

maquette du site, Fanny Ch.

p.58 cartes de Courtedoux tirées de http://ivs-gis.admin.ch

accès au village de Courtedoux, Fanny Ch.

p.59 accès au site à traces de Courtedoux, Fanny Ch.

Archivages

p.61 dessin de Roman Charpentier, tiré de www.lejurassique.com

p.62 città della cultura della Galicia, Santiago de Compostela, P. Eisenmann, tirée de

Topographie construite, werk, bauen+wohnen, p. 5

centre Paul Klee, Berne, Renzo Piano, tiré de http://blographic.blog.lemonde

p.63 Olympic Sculpture Park, Weiss/Manfredi, Seattle, tiré de www.weissmanfredi.

com

concours musée de la préhistoire, Stéphane Lagre, Gyeonggi-Do Jeongok tiré de

http://data0.10.over-blog.com

p.65 dessin de Roman Charpentier, tiré de www.lejurassique.com

Un grand merci à M. Marchand pour ses conseils, à M. Hug pour sa disponibilité et sa précieuse connaissance, à ma famille pour son soutien inconditionnel, à Elisa et Greg pour leur accueil, à Stéphanie pour sa relecture et à Didier pour sa patience à toutes épreuves et ses encouragements.