A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf ·...

24
L’année unive rsitaire qui s’achève a vu se préciser un certain nombre d’enjeux pour notre Ecole. De façon généra l e, les Facultés de méde- cine, plus encore peut-être que les autres établissements d’enseignement supérieur, vont avoir à défendre leur place dans la recherche. Des bruits alarmistes ont couru, dont je vous ai déjà fait part lors de nos récentes assemblées d’enseignants. Il faut que nous soyons bien conscients du danger. Notre mission de recherche doit être défendue avec acharnement, et le meilleur argument sera notre production scientifique. To u j o u rssur un plan national, les projets de réorganisation ne manquent pas, à commencer par les modifications atten- dues du cursus des études médicales, et notamment leur durée. Prenant les devants, nous avons réussi en quelques mois à mettre sur pied une réforme per- mettant sans trop de heurts le passage des premier et deuxième cycle à une durée totale de cinq ans. Ce travail capital n ’ a u rait pu être conduit sans l’implication majeure de nombreux collègues, à qui je tiens à rendre hommage pour l’œuvre accomplie. Chacun est sans doute conscient des lacunes potentielles, mais l’ensemble paraît marqué au coin de la logique et du bon sens. Du temps sera laissé pour la préparation de l’examen national classant. Là aussi se joue notre crédibilité. Ces questions de recherche et d’enseigne- ment qui se posent en France à chaque U.F.R. médicale prennent une tonalité toute particulière dans notre Faculté de Montpellier-Nîmes. Le problème de la recherche ? Il est criant à Nîmes, qui ne bénéficie pas, et de loin, des structures de recherche montpelliéra i n e s. Il se posera aussi à terme à Montpellier, si nous ne savons pas utiliser tout notre potentiel, face à des villes voisines de poids. Le pro- blème de l’enseignement ? Bien des chan- tiers restent à mener : en début de curs u s, le tutorat, que nous cherchons à optimi- ser, faisant comme jadis appel au compa- gnonnage pour donner à nos étudiants de première année les moyens de réussir un concours bien lourd dans des conditions d’équité maximales ; durant le deuxième cycle, la préparation de l’examen classant, qui encore pour l’instant national. Très logiquement, nous sommes poussés par nos différentes tutelles à mettre sur pied un projet effectif de synergie entre Montpellier et Nîmes, sans nous aveugler sur les difficultés, mais avec la volonté d’aboutir. L’énumération rapide des défis qu’il nous faut relever démontre la perti- nence de ces incitations. A nous d’y répondre en restant maîtres du projet. Je compte bien animer la mise au point de celui-ci avec déterm i n ation. Jacques Touchon LA REVUE DE LA FACULTE DE MEDECINE - DECEMBRE 2006 - JANVIER 2007 DE MONTPELLIER - NÎMES N°4 Sommaire EDITO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 Jacques Touchon ACTUALITES Nouvelles Institutionnelles . . . . . . . . . . .2 Bilan Conseil Pédagogique . . . . . . . . . . .3 Michel Voisin Bilan Conseil Scientifique . . . . . . . . . . . .5 Jacques CLOT Réfome des études médicales ? Rapport d’activité de la CPNEM . . . . . .7 Michel Voisin SYNERGIE MONTPELLIER-NIMES Le point sur le «Chantier» de la Synergie Hospitalo- Universitaire Régionale . . . . . . . . . . . . . . 8 Michel Dauzat VIE ÉTUDIANTE Vie étudiante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10 François Canovas Du nouveau pour le tutorat . . . . . . . . .10 Philippe Rispail MULTIMEDIA Nouvelles du LIPCOM . . . . . . . . . . . . .12 Rémy Pujol et l’équipe du LIPCOM VIE DE LA FACULTE . . . . . . . . . . . . .14 PATRIMOINE ET HISTOIRE Du dialogisme oral... ou une réflexion sur la pédagogie à la Faculté de Médecine en 1828 . . . . . . . . . . . . . . .15 Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie publique à Montpellier . . . . . . . . . . . . .18 Robert Dumas R ABELAIS s a u r a m p s Montpellier - Paris Issn: 1777-9936 Directeur de la publication : Jacques Touchon Comité de rédaction : T. Lavabre-Bertrand M. Voisin C. Hérisson Contact : [email protected] Imprimeur : Sauramps.Médical, 11, boulevard Henri IV 34000 -Montpellier La Rabelais est offert par

Transcript of A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf ·...

Page 1: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

L’année unive rsitaire qui s’achève a vu sepréciser un certain nombre d’enjeux pournotre Ecole. De façon généra l e, les Facultés de méde-c i n e, plus encore peut-être que les autresé t ablissements d’enseignement supérieur,vont avoir à défendre leur place dans lar e c h e r c h e. Des bruits alarmistes ontc o u ru, dont je vous ai déjà fait part lors denos récentes assemblées d’enseignants. Ilfaut que nous soyons bien conscients dud a n g e r. Notre mission de recherche doitêtre défendue avec acharnement, et lemeilleur argument sera notre productions c i e n t i f i q u e. To u j o u rs sur un plan national, les projetsde réorga n i s ation ne manquent pas, àcommencer par les modifications at t e n-dues du cursus des études médicales, etnotamment leur durée. Prenant lesd eva n t s, nous avons réussi en quelquesmois à mettre sur pied une réfo rme per-mettant sans trop de heurts le passag edes premier et deuxième cycle à unedurée totale de cinq ans. Ce travail capitaln ’ a u rait pu être conduit sans l’implicat i o nmajeure de nombreux collègues, à qui jetiens à rendre hommage pour l’œuvrea c c o m p l i e. Chacun est sans douteconscient des lacunes potentielles, maisl ’ e n s e m ble paraît marqué au coin de lal ogique et du bon sens. Du temps seralaissé pour la préparation de l’ex a m e nn ational classant. Là aussi se joue notrec r é d i b i l i t é .

Ces questions de recherche et d’enseigne-ment qui se posent en France à chaqueU. F.R. médicale prennent une tonalitétoute particulière dans notre Faculté deM o n t p e l l i e r - N î m e s. Le problème de larecherche ? Il est criant à Nîmes, qui nebénéficie pas, et de loin, des structures derecherche montpelliéra i n e s. Il se poseraaussi à terme à Montpellier, si nous nes avons pas utiliser tout notre potentiel,face à des villes voisines de poids. Le pro-blème de l’enseignement ? Bien des chan-t i e rs restent à mener : en début de curs u s,le tutorat, que nous cherchons à optimi-s e r, faisant comme jadis appel au compa-g n o n n age pour donner à nos étudiants depremière année les moyens de réussir unc o n c o u rs bien lourd dans des conditionsd’équité maximales ; durant le deuxièmec yc l e, la préparation de l’examen classant,qui encore pour l’instant nat i o n a l .Très logiquement, nous sommes pousséspar nos différentes tutelles à mettre surpied un projet effectif de synergie entreMontpellier et Nîmes, sans nous ave u g l e rsur les difficultés, mais avec la vo l o n t éd ’ ab o u t i r. L’ é n u m é ration rapide des défisqu’il nous faut relever démontre la pert i-nence de ces incitat i o n s. A nous d’yrépondre en restant maîtres du projet. Jecompte bien animer la mise au point decelui-ci avec déterm i n ation.

Jacques To u ch o n

LA REVUE DE LA FACULTE DE MEDECINE - DECEMBRE 2006 - JANVIER 2007

DE MONTPELLIER - NÎMES N°4

SommaireEDITO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1Jacques Touchon

ACTUALITESNouvelles Institutionnelles . . . . . . . . . . .2Bilan Conseil Pédagogique . . . . . . . . . . .3Michel VoisinBilan Conseil Scientifique . . . . . . . . . . . .5Jacques CLOTRéfome des études médicales ?Rapport d’activité de la CPNEM . . . . . .7Michel Voisin

SYNERGIE MONTPELLIER-NIMESLe point sur le «Chantier»de la Synergie Hospitalo-Universitaire Régionale . . . . . . . . . . . . . .8Michel Dauzat

VIE ÉTUDIANTEVie étudiante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10François CanovasDu nouveau pour le tutorat . . . . . . . . .10Philippe Rispail

MULTIMEDIANouvelles du LIPCOM . . . . . . . . . . . . .12Rémy Pujol et l’équipe du LIPCOM

VIE DE LA FACULTE . . . . . . . . . . . . .14

PATRIMOINE ET HISTOIREDu dialogisme oral... ou une réflexion sur la pédagogie à la Facultéde Médecine en 1828 . . . . . . . . . . . . . . .15Thierry Lavabre-BertrandHistoire de la Psychiatrie publique à Montpellier . . . . . . . . . . . . .18Robert Dumas

RA B E L A I S

s a u r a m p sMontpellier - Paris

Issn: 1777-9936

Directeur de la publ i c ation : Jacques To u c h o nComité de rédaction : T. Lavab r e - B e rt ra n d

M. Vo i s i nC. Hérisson

Contact : tlavab r e @ u n i v - m o n t p 1 . f r

Imprimeur : S a u ra m p s.Médical, 11, boulevard Henri IV34000 -Montpellier

La Rabelais est offert par

Page 2: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

2

Actualités

Les conseils de notre faculté ontété renouvelés récemment. Envoici les membres élus et les per-sonnalités extérieures:

- Conseil de gestion :Collège A :F. Canovas, M. Chammas,J.E. de la Coussaye, J.P. Daurès,M. Dauzat, A. Dimeglio,J.M. Fabre, JF. Schved,J. Touchon.

Collège B :S. Fabre, M.C. Harricane,M. Hayot, N. Molinari, D. Prat-Pradal, J.A. Pujol, R. Thuret.

Collège P :H. Aumaitre, A. Pissas.

Collège IATOS :O. Boudon, N. Lequeux, F.de Montrichard, P. Reboul.

Collège usagers :G. Alcaraz, M. de Boutray,G. Buzancais, E. Delous,M. Compan, S.V. Hosseini, A. Laverdure, A. Lemaitre,A.L. Marty, D. Vulpian.

Personnalités extérieures :désignées à titre personnel par leconseil: P. Corratge, M. Laroze,G. Margueritte; statutaires: ledirecteur général du CHU deMontpellier, le directeur généraldu CHU de Nîmes, le Présidentdu Conseil régional Languedoc-Roussillon, le Directeur del'ARH, le Président du Conseilde l'Ordre des médecins ou leurreprésentant.

- Conseil pédagogique : Collège A:J.P. Boulenger, J.P. Cristol, V. Costes, O. Jonquet, S. Lumbroso, P. Marès,L. Meunier, M. Mondain, B. Saint-Aubert, F. Seignarbieux, M. Voisin.

Collège B :S. Carillo, S. Charachon, P. Fabbro-Peray, O. Mathieu, F. Michel, B. Richard, P. Rispail, P. Amedro.

Collège P:E. Lecaillon, E. Oziol, M.C. Picot.

Collège étudiants: A. Daurat, G. Dedet, R. Goulabchand, B. Laurens,P.H. Lefevre, P. Martz, E. Ghanassia.

Enseignant généraliste: G.Bourrel.

M e m b res consultat i f s : les prési-dents des commissions pédago-giques des 1er, 2ème, 3ème cycle et duservice de FMC; les personnali-tés choisies en fonction de leurcompétence en matière de péda-gogie, de docimologie ou de com-munication: F. Canovas, C. Jeandel, C. Jorgensen, F. Navarro,R. Pujol.

-Conseil scientifique :Collège A: G. Godlewski, B. Guillot, P.O. Kotzki, J. Mercier,J. Ribstein, P. Rouanet,

A. Sotto, C. Sultan, P. Taourel, P. Van de Perre,M. Villain, A. Pèlegrin,P. Mollard.

Collège B: M.A. Carbonneau, M. Chambon, J. de Vos, H. Marchandin, A. Perez-Martin, P. Stoebner,A. Lacampagne.

Collège P: S.Tuffery-Giraud.

Lors du conseil de gestion du 10Mai 2006, ont été désignés auxfonctions de vice-doyen:-Affaires générales:Jacques Clot.-Gestion: J.P. Daurès.-Président du conseil pédagogique: Michel Voisin.-Président du conseil scientifique: Charles Sultan.-Relations internationales:Alain Dimeglio.-Vie étudiante: FrançoisCanovas.-Synergie Montpellier-Nîmes:Michel Dauzat.Ont été désignés : R e s p o n s able du 2è m e cycle : V. Costes

R e s p o n s able du 3ème cycle : J. P. Boulenger

Nouvelles institutionnelles

Page 3: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

3

Le Conseil pédagogique estune structure très active,dans laquelle se fait un tra-

vail d'équipe, avec la contribu t i o nde chacun des élus, et tout part i c u-lièrement des présidents des com-missions pédagogiques et dud é p a rtement de FMC, et les res-p o n s ables des sous-commissionst h é m at i q u e s. Cette synthèse pré-sente les principales thémat i q u e sgérées au cours de la mandat u r equi s'achève.

O rga n i s ation des études-Dans le premier cycle enPCEM1, les conditions mat é-rielles du concours ont été amélio-rées et sécurisées, et le tutorats t ructuré ; en PCEM2, l’enseigne-ment a été réorganisé sous lafo rme de modules intégrés parappareil, pour familiariser les étu-diants à cette dynamique déjà enplace dans le deuxième cyc l e.-Dans le deuxième cyc l e, le conseila finalisé la mise en place de lar é fo rme de la deuxième partie dudeuxième cycle (DCEM2 àDCEM4), réfo rme basée sur lamise en place des modules tra n s-ve rsaux prévue par l’arrêté du 10Octobre 2000. La réfl exion insti-tutionnelle a souhaité que, malgr éles mesures réglementaires, l’en-seignement intégré mis en placedès 1999 reste la base du curs u s,les modules tra n s - d i s c i p l i n a i r e svenant en complément. A été éga-lement structuré l’enseignementoptionnel, notamment les modulesoptionnels obl i gatoires perm e t-tant aux étudiants de réfléchir àune pré-orientation ve rs lesgrandes filières : médecine généra-l e, médecine de la mère et de l’en-

fant, chiru r g i e, biolog i e, recherche,l ab o ratoire ou ra d i o l og i e. A part i rd ’ Avril 2005, un nouveau chantierde réorga n i s ation des études a étéinitié, rendu nécessaire par deuxc o n t raintes nouvelles : l’élargisse-ment du numerus clausus etl ’ é ventuelle réduction d’une annéede l’ensemble 1e r- 2è m e c ycle actuel-lement à l’étude au niveau de laconférence des doyens et de lacommission pédagogique nat i o n a-le des études médicales. Ce trava i la abouti à un nouveau schémad ’ o r ga n i s ation, présenté dans leRabelais n°3, consultable en lignesur le site web de la faculté( w w w.med.univ-montp1.fr). Lesgrandes lignes en sont les sui-vantes :. Orga n i s ation des enseignementsautour de deux modules intégr é spar an, chacun de 4 mois et demi,ce qui amène à de nouvelles asso-c i ations disciplinaires ;. Le contenu des modules tra n s-ve rsaux actuels est transféré ausein des modules intégr é s.. Le DCEM4 est libre de toutenseignement intégré, y sontenseignés les modules tra n s ve r-saux 1 (apprentissage de l’exe r c i c emédical) et 11 (partie théra p e u-tique). Pa rallèlement y est posi-tionnée une préparation institu-tionnelle intensive des épreuve sclassantes nat i o n a l e s.. Seuls quelques enseignementst ra n s ve rsaux pers i s t e n t .Cette réorga n i s ation a débuté à larentrée 2006-2007.-Le troisième cycle a fait l'objetd'un décret du 16 Ja nvier 2004,avec notamment la création duDES de médecine générale etcomme corollaire le remplacement

du concours d’intern at par lesé p r e u ves classantes nat i o n a l e s(ECN). A été ébauchée la mise enplace d’un enseignement tra n s ve r-sal commun aux DES de médecineg é n é rale et de spécialités, prévudans l’arrêté pendant les deux pre-mières années d’intern at. La pro-position à l’ensemble des DES deces enseignements dev rait per-mettre d'atténuer la séparation quiexiste actuellement entre desi n t e rnes selon leur filière. Uneautre démarche a été initiée, lava l i d ation des lieux de stage parune visite sur site de tous les ser-vices accueillant des DES, enCHU ou dans les hôpitaux géné-raux, visite effectuée par un trioconstitué d’un PU-PH, un PH etun DES.

S t r u c t u ration du parcours LMD-En art i c u l ation étroite ave cl'UM1 et l'école doctorale a étés t ructuré le parcours de 1èreannée de master pour les étudiantsen médecine: Les 60 crédits quileur sont nécessaires sont acquispar le cursus de médecine (40), pardes unités d'enseignement spéci-fiques (10), et par un stage d'unmois d'initiation à la recherche( 1 0 ) .- Q u atre parcours de master 2 pro-fessionnels ont été mis en place enmédecine: méthodologie des essaisc l i n i q u e s, neuropsyc h o l og i e,a u d i o l ogie et troubles du langag e,g é r o n t o l ogie clinique et théra p e u-t i q u e.

P r é p a ration aux épre u ves clas-santes nat i o n a l e sL ' é va l u ation des étudiants estactuellement basée sur des

Bilan Conseil Pédagog i q u eMichel Voisin, président

Actualités

Page 4: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

4

é p r e u ves de cas cliniques, et pourles y préparer : -Les enseignants ont été incités ào r ganiser dès le DCEM1 leursenseignements autour de cas cli-n i q u e s,- L o rs des ex a m e n s, la résolutionde cas cliniques s'est substituéeaux questions rédactionnelles,-La sous-commission "intern at" ao r ganisé des conférences théma-tiques et une semaine annuelle derévision intensive conclue par unc o n c o u rs bl a n c, très appréciée desé t u d i a n t s.

Fo rm ation pédagogique desfuturs enseignantsIl est basé sur le diplôme unive rs i-taire de pédagogie médicale et defo rm ation à la communicat i o n ,auquel s'inscrivent une quinzainede candidats par année. Il rev i e n-d ra au prochain conseil de mettreen place en complément des sémi-naires de fo rm ation des chefs de

cliniques et AHU au moment deleur prise de fo n c t i o n .

E va l u ation pédagogique desc a n d i d ats à une fonction hospi-t a l o - u n ive r s i t a i reC'est un des rôles importants duconseil, avec deux sessionsa n n u e l l e s, les candidats sont éva-lués sur leur épreuve de titres ett ravaux pédagog i q u e s, leur projetp é d agogique et une leçon orga n i-sée dans les mêmes conditions quedans la plupart des sous-sectionsdu CNU.D o c u m e n t ation, communicat i o nLe conseil pédagogique a large-ment contribué à la relance duLipcom, site web de la faculté, ave cnotamment la mise en ligne dedocuments pédagog i q u e s, desemplois du temps et la mise en liendes référentiels de collèges d'en-seignants pour la préparation desE C N. Il a également participé à lac r é ation du Rab e l a i s, bulletin de

liaison de la faculté de médecineM o n t p e l l i e r - N î m e s.

Re l ations intern at i o n a l e sDes contacts pédagogiques ont étéé t ablis avec une dizaine d'unive rs i-tés étra n g è r e s, soit par l'accueil ded é l é gat i o n s, soit par dive rses mis-sions; il en est résulté un cert a i nnombre de conve n t i o n s, port a n tessentiellement sur échange d'étu-diants de deuxième cycle pour dess t ages court s, et le déve l o p p e m e n tde relations en 3è m e c ycle et enp o s t - d o c t o rat .

I n t e r f a c e sLes échanges ont été perm a n e n t savec les équipes administrat i ve s,très perfo rm a n t e s, avec desréunions hebdomadaires de cyc l eou d'année, les instances officiellesdont le doyen et le conseil d'UFR,et les étudiants.

Actualités

Société montpelliéraine d’Histoire de la médecine Programme 2007

Les conférences ont lieu à la faculté de Médecine, rue de l’école de médecine, à 18 heures

Le 12 janvier Un siècle d’UrologieEtienne Cuénant

Le 9 février Naissance et histoire de la psychiatrie libre à BéziersYves Sportouch

Le 9 mars La vie et l’œuvre d’Arnaud de VilleneuveJean-Paul Sénac

Le 13 avril Histoire de la Maternité de l’Avenue du Pr GrassetRobert Dumas

Le 11 mai L’hôpital de la Charité ; préfiguration de l’hôpital d’enfantsMichel Voisin

Le 8 juin François Boissier de SauvagesThierry Lavabre Bertrand

Le 12 octobre Histoire de l’expérimentation en médecineOlivier Jonquet

Le 9 novembre L’embarquement pour Cythère d’un médecin montpelliérainAndré Pagès

Le 12 décembre Titre à préciserPhilippe Coubes

Pour toute correspondance : Etienne Cuénant : 508, rue de la pépinière, 34000 Montpellier.Tél. : 04 67 80 03 00 - e-mail : etienne.cuenant@wanadoo;fr

Page 5: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

5

Politique de recherche

Le Contrat quadriennal 2002-2006 aété préparé par le précédent Conseilet mis en place, après négo c i at i o n s,entre Ja nvier et Juillet 2003. CeC o n t rat est en fonction jusqu’au3 1 / 1 2 / 0 6 .La préparation du présent Contrat ar eposé sur une double politique, à lafois de regroupements thémat i q u e set/ou de site, faisant ressortir lespriorités de la Faculté. C’est ainsi qued ’ i m p o rtantes restru c t u rations ausein et entre les équipes ex i s t a n t e ssont surve n u e s. Elles ne se sont past raduites par une augmentation quan-t i t at i ve du nombre des équipes derecherche lab e l l i s é e s, mais par unea m é l i o ration de la visibilité de cer-taines thématiques (notamment lag é n o m i q u e, les neurosciences et lac a n c é r o l og i e ) .Les regroupements thématiques sesont appuyés essentiellement sur lesprojets retenus au Contrat de PlanE t at-Région (CPER) et qui ava i e n tdéjà reçu une ex p e rtise positive de laDirection de la Recherche et de laDirection de la Progra m m ation et duD é veloppement. Il s’agit de l’InstitutU n i ve rsitaire de GénomiqueFonctionnelle (IUGF), la finalisat i o ndu projet d’Institut desNeurosciences de Montpellier sur lesite de l’Hôpital Saint-Eloi, le Centrede Ressources et d’Innovation enC a n c é r o l og i e, et l’Institut Régionalde Biothérapie (IRB).La politique de site a été liée à unevolonté de développer une recherchesur les sites ex i s t a n t s, notamment :l’Institut Unive rsitaire de Re c h e r c h eC l i n i q u e, structure originale orga n i-sée autour d’un plateau technique, ethébergeant le Centre Régionald ’ I m agerie Cellulaire ; le site deN î m e s, qui bénéficie de locaux

r e s t ructurés avec un plateau tech-n i q u e, destinés à faciliter l’implanta-tion d’équipes d’accueil en Médecine.L’ U n i ve rsité Montpellier 1 (UM1), àt rave rs la Faculté de Médecine, estd evenue partenaire de plusieurs IFRassociant de nombreux EPST : IFR3( C o m m u n i c ations cellulaires nor-males et pat h o l ogiques), IFR76(Neurosciences et biothéra p i e s )d epuis leur création, et depuis le pré-sent contrat, l’IFR122 (Institutm o n t p e l l i é rain de biolog i e ) .La plupart des axes définis ci-dessussont le résultat d’une politique régio-nale fo rte dans laquelle lesU n i ve rsités de Montpellier 1 et 2veulent travailler ensemble en part i c i-pant conjointement à de nombreusesUMR.

Equipes de re ch e r ch e

Le potentiel recherche de la Fa c u l t éde Médecine est représenté par 1École doctorale (Sciences chimiqueset biologiques pour la Santé), 14Unités de recherche associées auxEPST (4 avec le CNRS, 9 ave cl’INSERM et 1 avec l’IRD), 9 équipesd’accueil lab e l l isées par le MENRT,soit 24 équipes de recherche au total (42% de l’ensemble de l’UM1).Les effectifs de recherche comport e n t: 118 personnels hospitalo-unive rs i-taires et unive rsitaires (PU-PH,MCU-PH, PH, MCF, CCA, AHU), 96c h e r c h e u rs statutaires du CNRS, 80de l’INSERM et 27 d’autres EPST( I R D, INRA,…). Trente-huit pers o n-nels IATOS sont affectés dans ceséquipes de recherche.

Budget de la Re ch e r ch e

Le budget affecté par le Ministère, vial’UM1, à la Recherche de la Fa c u l t éétait de 766.663 ? par an lors du

C o n t rat 1999-2002. Il a augmenté de31 % avec le Contrat quadriennalactuel, passant à 1.004.724 ? par an.Ce budget comprend les dotat i o n saux équipes, l’infra s t ru c t u r e, lesm oyens info rm at i q u e s. Il rep r é s e n t e41 % du budget total de la rechercheau sein d’UM1.D epuis Ja nvier 2003, les dotat i o n saux équipes sont non taxables et nedistinguent plus les crédits de fo n c-tionnement des crédits d’équipement.Cette apparente simplification entra î-ne pour l’établissement une augmen-t ation notable des amortissements àp r é voir sur l’inve s t i s s e m e n t .

P ro chain contrat

Le prochain Conseil scientifique auraà participer à la négo c i ation duC o n t rat quadriennal 2007-10. Lesd o s s i e rs de demande sont partis auMinistère en décembre 2005 etseront évalués par les EPST et leMinistère courant 2006.On peut émettre quelques sugges-tions :maintenir notre potentiel de rechercheau meilleur niveau en favorisant desr egroupements pour améliorer lalisibilité et la masse critique de cer-tains axes thématiques (infectiolo-g i e, diab é t o l og i e, système cardio-vasculaire, muscle et mouvement) ;poursuivre et amplifier la coordinationentre les Universités de Montpellier 1,2 et 3, et l’EPA de Nîmes ;faciliter l’émergence de jeunes équipesperformantes ;faire vivre la mixité avec les organismesde recherche.Le plus important défi sera certaine-ment la mise en œuvre de la nouvel-le loi d’orientation et de program-mation de la Recherche qui devraitpréciser le contour des PRES (pôlesde recherche et d’enseignement

Actualités

Bilan Conseil Scientifique Jacques Clot, président sortant

Page 6: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

6

supérieur), des pôles d’excellence, decompétence, et autres.

Formation doctorale : LMDLa mandature 2002-2006 aura étéfortement placée sous le signe de laréforme LMD (licence-master-doc-torat), destinée à homogénéiser laformation au niveau européen. Lapremière année de la réforme (2004-05) a fonctionné tant bien que mal,une centaine d’étudiants s’inscrivantdans les UE prévues par les texteset au stage d’initiation à larecherche. Ce complément deformation, constitué en M1 de deuxUE et d’un stage d’initiation à larecherche, ne concerne que les étu-diants qui veulent faire par la suiteun M2R (ex-DEA) et donc se consa-crer soit à la recherche, soit à unecarrière hospitalo-universitaire.Pour la rentrée 2005, l’ensemble dudispositif s’est mis en place :les UE du Master 1ère année (M1)ont fonctionné de façon semestrielleet coordonnée entre les scienti-fiques, les médecins et les pharma-ciens.La 2ème année du Master (M2) adébuté à la rentrée 2005, le MasterRecherche (M2R) Biolog i e - S a n t éremplaçant les 6 anciens DEA avecun enseignement allégé et six moisde stages de recherche.Des enseignants de la Faculté coor-donnent et participent à des Masterprofessionnels (essais cliniques, neu-ropsychologie, audiologie,nutrition,…).

Bonus Qualité Recherche (BQR)Des appels d’offres BQR ont été lan-cés par l’Université Montpellier 1en 2002, 2003 et 2004. Plusieurséquipes de la Faculté de Médecineont répondu à ces appels.En 2002 et 2004, deux équipes enémergence ont été soutenues (W.Camu / sclérose latérale amyotro-phique et A. Sotto / antibiologie).En 2002, 2003 et 2004, la participa-tion à 9 équipements communs a étéobtenue (imagerie fonctionnelle par

R M N, imagerie tridimensionnelle,plateau technique de Nîmes, image-rie de fluorescence, imagerie du petitanimal, imagerie fonctionnelle neu-ronale, laboratoire L3 de Nîmes).Enfin, en 2004, la participation à unprojet stru c t u rant a été retenue( p l at e - fo rme de génoptypage desSNP).

Habilitation à diriger desrecherches (HDR)L’évaluation des candidats est baséeréglementairement sur :- la production scientifique ( T h è s ed ’ U n i ve rsité et publ i c ations deniveau international). Jusqu’à pré-sent, le Conseil Scientifique a estiméqu’un candidat à l’HDR devait avoir,en gros, 6 publications en premierou dernier auteur. On a tenu surtoutcompte du pourcentage de travauxpubliés dans le 1er tiers des journauxc o n s i d é r é s, permettant ainsi degommer les importantes différencesde facteurs d’impact entre les disci-plines.- la stratégie de recherche (mobilité : 1an du candidat dans une autre équi-pe, collaboration avec des groupesde recherches locaux ou extérieurs,obtention de financement pour sou-tenir sa recherche).- l’encadrement d’étudiants en DEA ouen Thèse d’Université.- le projet de recherche.

Le Conseil a jugé sur le dossier, laprésentation orale du candidat et sacapacité à répondre aux questions.Le niveau demandé aux candidatsdépend de leur statut avec une gra-dation : chercheur statutaire > bio-l ogiste > clinicien > chiru r g i e n .Chaque candidat est évalué indépen-damment. Les décisions ont tou-jours été prises au consensus.

L o rs des quatre campag n e sd’HDR ( 2002, 2003, 2004 et 2005),ont obtenu l’HDR 18 chercheurs sur21 candidats, 6 biologistes sur 7 can-didats, 25 cliniciens sur 25 candi-dats, 6 chirurgiens sur 7 candidats.

Trois candidats cliniciens et un

c a n d i d at chirurgien ayant échouéune première fois, se sont représen-tés devant le Conseil et ont obtenul’autorisation d’inscription. Les can-d i d ats biologistes étaient déjàMCU-PH. Parmi les 15 candidatscliniciens, 9 ont été promus PU-PHà Montpellier et 1 à Dijon. Parmi lescandidats chirurgiens, 3 ont été pro-mus PU-PH, 1 a été promu MCU-PH et 2 ont été validés par le CNUen Avril 2006 pour être promus fin2006.

Recrutements et créationsrechercheLe Conseil scientifique a été annuel-lement amené à donner un av i sconsultatif sur les recrutements dePU-PH, MCU-PH et PHU.L’activité scientifique étant, parnature, évolutive, des candidats ontété évalués plusieurs fois. C’est ainsique, de 2002 à 2005 :- 43 candidats à un emploi de PU-PH ont reçus un avis favorable,- 20 candidats à un emploi de MCU-PH (sur 24 présentés) ont eu un avisfavorable, et- 4 candidats PHU ont obtenu unavis favorable.

La plupart ont déjà été promuslors des révisions des effectifs de2003, 2004 et 2005. Les candidatsactuels sont passés devant le CNUen avril 2006.

En 2004, puis 2005, le Ministèrea alloué des créations au titre de laRecherche (postes Fillon). LaFaculté de Médecine a pu obtenirtrois créations dans ce cadre : unede PU-PH (Génétique) et deux deMCU-PH (Physiologie/Neurologieet Histologie/BMDR).

Actualités

Page 7: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

7

R é fo rme des études médicales ?Ra p p o rt d’activité de la CPNEMLe Doyen Vital Durand, vice président de laCommission Pédagogique Nationale desEtudes Médicales (CPNEM), a présenté le10 Avril 2006 le bilan et les propositionsc o n c e rnant d’une part la réfo rme de ladeuxième partie du deuxième cycle desétudes médicales, d’autre part le passage desétudes de médecine dans le système LMD.Ce document important est disponible dansson intégralité sur le site de la facultéh t t p : / / w w w. m e d . u n i v - m o n t p 1 . f r /. En vo i c iles éléments principaux:

1 -Une éva l u ation a été faite de la mise enplace de la réfo rme d’Octobre 2000 à par-tir de 3 enquêtes distinctes: l’une auprèsdes présidents des collèges nationaux despécialités et des sous-sections de CNU cor-r e s p o n d a n t e s, la seconde auprès des respon-s ables pédagogiques des facultés de médeci-n e, la troisième, effectuée par l’Associat i o nN ationale des Etudiants en Médecine deFrance auprès des étudiants des facultés dem é d e c i n e. De ces enquêtes, il ressort -la satisfaction qu’un programme précis aitété défini, mis en place dans la quasi-totalitédes UFR; certains demandent la définitiond’objectifs pédagogiques plus détaillés;-la déstru c t u ration de certains enseigne-ments disciplinaires du fait de l’orga n i s at i o nmodulaire tra n s ve rsale de l’enseignement; lafo rte demande des UFR, que part age lamajorité des membres de la commission, estde laisser chaque UFR organiser son ensei-gnement à partir du programme officiel dudeuxième cyc l e ;-le volume d’enseignement est considérécomme satisfaisant par les 2/3 des UFR, lesautres suggèrent une réduction de l’ordre de20% au dépens des enseignements option-nels; concernant les trois séminaires obl i ga-t o i r e s, la commission suggère de laisser àchaque UFR le choix thématique et la fo rm ed ’ e n s e i g n e m e n t ;- l ’ absentéisme des étudiants est regretté part o u s, at t r i bué au maintien du concours en fin

de 2è m e c yc l e ;-l’intérêt des stages hospitaliers pour la qua-lité de la fo rm ation médicale est soulignée,p l u s i e u rs facultés ont, comme la nôtre, orga-nisé ces stages dès le début du DCEM1;-à l’unanimité, les membres de la commis-sion souhaitent que soit effectivement réali-sé dans le deuxième cycle le stage de méde-cine généra l e.-Quelques modifications de programme ontété sugg é r é e s, elles sont limitées et non infl a-t i o n n i s t e s.

2 - O rga n i s ation des études médicalesselon le schéma LMD (licence, master,d o c t o rat ) : la majorité des membres de lacommission y est favo rabl e, une licence et unmaster de sciences médicales perm e t t a n tune éventuelle réorientation de quelquesétudiants qui ne souhaitent ou ne peuve n tpas poursuivre leurs études de médecine;mais elle souligne des difficultés liées à troispoints pour lesquels les discussions n’ont pasété consensuelles:- l ’ o r ga n i s ation de la première année et lasélection des étudiants en médecine estc o n t radictoire avec le système LMD.P l u s i e u rs éventualités ont été évo q u é e s, de lasélection sur les notes du baccalauréat com-plétée par un entretien, au maintien de las i t u ation actuelle. Les étudiants ont soulignéleur attachement aux modalités actuelles desélection, et la majorité des membres de lacommission est favo rable à l’adjonction d’unentretien pour juger des capacités de com-m u n i c ation. L’ e n s e m ble des membres de lacommission n’est pas favo rable à un regr o u-pement dans une même année d’études defo rm ations de santé trop différentes.-La réduction des premier et deuxième cyc l eà 5 ans est sugg é r é e, du fait de l’allongementdu troisième cycle dans la majorité des disci-p l i n e s, mais il est essentiel de ne pas réduirela fo rm ation scientifique des futurs méde-c i n s, les disciplines fondamentales suppri-mées en 1e r c ycle devant réintégrer l’ensei-gnement de deuxième, et surtout troisièmec ycle; enfin, il est impérat i f que la 5è m e a n n é e

ne soit pas tronquée par la préparation d’unc o n c o u rs de fin de deuxième cyc l e. Il estaussi suggéré d’env i s ager des passerellese n t rantes de 2è m e et 3è m e a n n é e, des aménag e-ments spécifiques pour les étudiants se des-tinant à la recherche et une sensibilisation àla médecine générale tout au long des cinqa n n é e s.

3 - Pour le passage en troisième cycle desétudes médicales, l’ECN est une préoc-c u p ation majeure car stérilisant tout tra-vail pédagogique original. La commis-sion a envisagé deux possibilités:-en cas de maintien de l’ECN, neutra l i s at i o nd’un semestre ou d’une année unive rs i t a i r epour sa préparation; l’orga n i s ation interr é-gionale paraît peu réaliste;-une option pourrait être la suppression del’ECN et la sélection par des comités inter-régionaux de disciplines, comme cela esteffectué dans la quasi-totalité des pays occi-dentaux; les étudiants pourraient présenterleur candidature dans trois disciplines etdans trois inter-régions. Les étudiants souli-gnent les difficultés de cette modalité. Danstous les cas, les enseignants demandentexpressément que les notes obtenues à lafaculté soient prises en compte dans la pro-cédure de sélection pour l’entrée dans le troi-sième cycle et le choix discipline.Le doyen Vital-Durand conclut que laCPNEM est favo rable à une certaine libert éd ’ o r ga n i s ation pédagogique pour chaquefaculté; par contre que les membres de lacommission ont exprimé leur prudence vis-à-vis d’ex p é r i m e n t ations trop dive rs i f i é e scompte tenu des contraintes actuelles liéesau concours initial et à la sélection pour l’en-trée dans le 3è m e c yc l e.On peut constater que le travail de réorga n i-s ation des études en cours dans notre UFRest tout à fait dans la ligne des orientat i o n ss u ggérées par la CPNEM.

Actualités

R é fo rme des études médicales ?Ra p p o rt d’activité de la CPNEMMichel Voisin

Page 8: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

8

Le CHU de Montpellier et leCHU de Nîmes ont entrepris,autour de l’UFR de

M é d e c i n e, et sous l’impulsion del’ARH, un véritable « chantier » demise en Synergie de leurs activitéset de leurs stratégies. Un premierra p p o rt d’étape a été présenté àl’ARH le 28/06/2006. Bien que ladémarche de mise en synergieconcerne l’ensemble des disciplineset activités, quatorze thèmes ont étéconsidérés comme prioritaires, etont été confiés à autant de groupesde travail, formés par des praticienset des représentants de la directiongénérale des deux CHU. Ces thèmes,et les animat e u rs médicaux desgroupes de travail correspondants,sont les suivants :- Urgences :JE de La Coussaye, P Benatia - Grands brûlés et Réanimation : JY Lefrant, S Jaber- Prise en Charge des Maladies Cardio-Vasculaires : I Quéré, E Picard, avec un sous-groupe « Chirurgie car -diaque » : B Albat, P Messner- Greffes : G Pageaux, L Muller - Vieillissement et Maladies Neuro -Dégénératives : J Touchon, J Pélissier- Neurochirurgie: P Coubes, P Labauge- Addictologie et Prévention Primaire : JL Balmès, P Perney-Prise en Charge de la Douleur :JJ Eledjam, J Ripart- Cancérologie : JL Pujol, L Meunier- Imagerie Médicale : B Gallix, L Metge- Recherche Clinique: P Godard, PO Kotzki

-Formation Médicale Continue : F Blanc, G Robles, R Cohendy- Communication : JJ Eledjam, C Pignodel- Politique Biomédicale: JM Bruel, R Cohendy

L’objectif de la mise en Synergie nedoit pas être compris comme unesimple recherche de complémentari-té arithmétique et finalement réduc-trice, mais comme la construction,par les deux CHU, de projets com-m u n s, voire de structures com-munes, en associant leurs moyens etl e u rs ressources pour obtenir unniveau de qualité, d’efficacité, et d’at-t ractivité que l’un ou l’autre nepourrait atteindre seul.Ceci concerne naturellement lesactivités « de référence », quiconcernent un nombre restreint depatients, et mettent en cause l’at-tractivité des CHU. Ces activitésreposent sur un haut niveau d’ex-pertise et/ou de technicité qu’il n’estpas question de dupliquer systémati-quement sur les deux sites. Enrevanche, les équipes présentes surles deux sites peuvent toutes appor-ter, chacune selon ses moyens etcompétences, leur contribution, quece soit par leur recrutement, leurspossibilités de diagnostic et bilan, desuivi ou de soins, quand bien mêmeles examens ou interventions spéci-fiques de la référence ne sont dispo-n i bles que sur un seul site. End’autres termes, un patient concernédoit, quel que soit son point d’entréedans le dispositif hospitalier régio-nal, avoir une parfaite lisibilité del’offre de prise en charge, et suivreun cheminement direct et simple.En conséquence, un centre de réfé-rence peut avoir son centre de gravi-té et de coordination à Montpellier

ou à Nîmes, mais doit, dans tous lescas, associer les deux CHU.Les activités de proximité et der e c o u rs, qui concernent d’impor-tants flux de patients, ne sont parpour autant exclues de la démarchesynergique. Chaque CHU doit eneffet être capable de répondre, aumême niveau de qualité et de sécuri-té, aux besoins des patients de sazone de responsabilité. Pour cela, leséquipes des deux CHU doive n tdévelopper des échanges systéma-tiques, adopter des référentiels depratique communs, élaborer des pro-tocoles consensuels, déve l o p p e rensemble des actions d’information,de prévention, d’éducations despatients. Autrement dit, tout patients’adressant au dispositif hospitalierdoit avoir, là encore, la garantie debénéfucier, quel que soit son pointd’entrée, d’une prise en charge aumeilleur niveau hospitalo-universi-taire.

Trois notions importantes méri-tent d’être soulignées :- Pour l’ensemble des activités, lamise en synergie doit reposer surune a p p ro che systémat i q u e m e n tmultidisciplinaire : il s’agit de ras-sembler, pour la prise en charge despathologies identifiées comme ciblesde l’action, l’ensemble des disci-plines, médicales, chirurgicales, bio-logiques, et d’imagerie impliquées,pour élaborer une réponse globale etcoordonnée.- L’un des outils majeurs permettantde progresser ve rs une véritabl emise en synergie des deux CHU, etun ra p p ro chement eff e c t i f d eleurs équipes médicales, est ledéveloppement des échanges depraticiens, soit par la mise en placede « consultations avancées », soit

Synergie Montpellier-Nîmes

Le point sur le «Chantier» de la SynergieH o s p i t a l o - U n i ve rsitaire RégionaleMichel Dauzat

Page 9: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

9

par des conventions de partage d’ac-tivité.-La Synergie doit nécessairementimpliquer, par la même approchem u l t i d i s c i p l i n a i r e, les activ i t é sd’enseignement (y compris pour laformation continue et postuniversi-taire), et de recherche, notamment

par le développement de pro-grammes de recherche cliniqueimpliquant systématiquement lesdeux sites.

Il convient enfin de répéter que lamise en Synergie ne doit pas êtreune action ponctuelle, mais un mode

de fonctionnement pérenne, qui doitdésormais présider aux activités etaux choix stratégiques des trois ins-titutions – UFR de Médecine, CHUde Montp e l l i e r, CHU de Nîmes.C’est ainsi que la Synergie, quiimplique leur Solidarité, pourragarantir leur Solidité.

Synergie Montpellier-Nîmes

Robert Dumas HISTOIRE DE L’HOPITAL SAINT-ELOI ET GUI DE CHAULIAC A MONTPELLIER2005 - 30 €Ce livre est consacré aux hôpitaux montpelliérains qui ont porté le nom de Saint-Eloi pendant plusde huit cents ans. Nous y avons rattaché l’histoire de l’hôpital Gui de Chauliac toute récente, parcequ’il a été construit sur le tout dernier site de Saint-Eloi.Le nom de Saint-Eloi est mentionné pour la première fois, en 1183 pour désigner un établissementsitué hors des remparts de la ville entre les actuelles rue de Verdun, Clos René et Maguelonne.Les guerres de religion qui vont frapper Montpellier dès la moitié du XVIe siècle obligent les habi-tants de cette ville à déménager l’hôpital à l’intérieur des murs. Pendant près de trois cents ans, lesmontpelliérains vont être soignés dans l’Hôtel-Dieu Saint-Eloi, devenu au XIXe siècle Hôpital Saint-Eloi, situé au bas de la rue de la Blanquerie devenue aujourd’hui rue de l’Université.Ce grand hôpital, civil et militaire, reste sous l’ancien régime fermé aux professeurs de la Faculté de

médecine. Sa notoriété est grande et les praticiens qui y travaillent sont volontiers médecins et chirurgiens du roi, comme RaymondVieussens et François Lapeyronie. A la révolution, l’hôpital s’ouvre à l’enseignement de la médecine. Cet établissement est abandonnéen 1890 pour un nouvel hôpital, situé à l’extrémité du Faubourg Boutonnet qui sera baptisé jusqu’en 1930, l’Hôpital Suburbain, œuvrede l’architecte Casimir Tollet; cet hôpital pavillonnaire de 600 lits est initialement civil et militaire. Devenu Cliniques Saint-Eloi, puishôpital Saint Eloi, en 1976, il perd peu à peu sa vocation militaire.Tout au long du siècle, ses médecins et chirurgiens contribuent activement à la recherche médicale et chirurgicale.L’œuvre de neurologues, comme Joseph Grasset, les recherches sur les sulfamides hypoglycémiants et l’insulinothérapie, la prise encharge de la douleur, l’engagement précoce en faveur des greffes d’organes (cœur, foie), la neurochirurgie de l’épilepsie et les mouve-ments anormaux en sont, parmi d’autres des exemples démonstratifs. Le développement récent d’unités de recherche sur le site hospi-talier témoigne d’un réel effort en faveur d’une médecine moderne.

Robert Dumas HISTOIRE DE L’HOPITAL GENERAL ET DE L’HOPITAL ST CHARLES2002 - 2 84023 298 7 - 250 pages - Prix : 30 €Construit sur l’initiative du Roi Louis XIV et inauguré en 1682, l’Hôpital Général était destiné à abriter les vieillards, les per-sonnes sans ressources et les orphelins. Pour construire cet hôpital, on fait appel à un brillant architecte montpelliérain, JeanGiral, à qui l’on doit la construction du pavillon des invalides et de la chapelle.Au XIXème sècle, on organise sur le site un asile d’aliénés et un service d’obstétrique, tandis que l’Hôpital Général s’ouvre à l’en-seignement de la médecine en 1870. Quelques années plus tard, des spécialités médico-chirurgicales nouvelles, comme la pédia-trie, l’urologie, l’oto-rhino-laryngologie se développent, donnant naissance à un véritable hôpital de spécialités. La construction,avant la deuxième guerre mondiale des cliniques Saint Charles, à l’architecture novatrice, va permettre un brillant développementde ces spécialités, favorisé par la rencontre de personnalités médicales exceptionnelles.

Actuellement en préparationRobert Dumas HISTOIRE DE L’HOPITAL PSYCHIATRIQUE FONT D’AURELLE-LA COLOMBIERE

Robert Dumas HISTOIRE DES SANATORIUMS BON ACCUEIL - BELLEVUE, DE LA CLINIQUE LAENNECMÉDICO CHIRURGICALE, DE L’HÔPITAL FONT-D’AURELLE ET DE L’HÔPITAL LAIGUELONGUE

Page 10: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

10

Pratiqué à la Faculté de Médecinede Montpellier-Nîmes depuis denombreuses années, le tutorat, com-p ag n o n n age pédagogique exe r c ébénévolement par les aînés des pro-motions précédentes, vise à faciliterl ' a d a p t ation des étudiants deP.C.E.M.1 aux exigences méthodo-logiques particulières à cette pre-mière année d'études supérieures,tout en leur prodiguant un accompa-gnement et un soutien psycholo-gique en vue du concours. Il s'effec-tue sur la base du volontariat et n'apas vocation à se substituer à l'ensei-gnement dispensé en cours, travauxdirigés ou travaux pratiques. Il nefait l'objet d'aucune évaluation ounotation rentrant dans le contrôledes connaissances, mais perm e td'établir de fructueuses relations de

proximité entre les étudiants, leursaînés et les enseignants.

Dans le but de favoriser la réussitedes étudiants inscrits en premièreannée dans les Unive rsités fra n-çaises, le tutorat a été officialisé,entre autres, par la circulaire n°96-246 du Ministère de l'Educat i o nNationale du 24 octobre 1996 et l'ar-rêté du 18 mars 1998. L'UniversitéMontpellier I a ainsi mis en place undispositif d'aide à la réussite appuyésur le tutorat dans des domainest ra n s ve rsaux (langues, info rm a-tique, documentation, …), mais pro-pose désormais également un tuto-rat "disciplinaire" dont les modalitéssont bien adaptées à l'encadrementdes étudiants de P.C.E.M.1 dans lesdisciplines du "concours Médecine".

L'exercice du tutorat et la recon-naissance des tuteurs exerçant dansles différentes composantes del'Université Montpellier I doiventainsi dès lors passer, notamment ence qui concerne les questions de res-ponsabilité et d'assurance, mais éga-lement en termes de rémunération,par la signature d’un contrat de tra-vail entre l’Unive rsité et un« Tuteur Qualifié » par la validationd’une UE ou d'un DU.Dès la rentrée universitaire 2006,sera donc mise en place à la Facultéde Médecine de Montpellier-Nîmesune "Formation aux fonctions deTuteur Qualifié" destinée, en pre-mière intention dans un parcoursclassique (mais non exclusivement),aux étudiants de P.C.E.M.2 motivéspar l'exercice du tutorat. Après une

La vie étudiante intègre l’ensembledes aspects relatifs aux conditionsde vie des étudiants et sur leur rap-p o rt avec le déroulement desétudes., ainsi que l’organisation, àl’intérieur de notre faculté, de la viedes étudiants tant sur le plan péda-gogique que sur le plan culturel.Nous allons mettre en place unbureau de la vie étudiante qui seracomposé d’une part par des étu-diants de Montpellier et de Nîmes,et d’autre part par des enseignantsque je sollicite à travers cette publi-cation.Le bureau de la vie etudiante devraen premier lieu apporter son soutienet son aide aux étudiants en difficul-té socio-économique, et/ou univer-

sitaire. La seconde tâche du bureausera de se consacrer à la vie étudian-te au sein de notre faculté, qui estdifficile à organiser du fait de l’ato-misation des sites d’enseignements.La vie étudiante est organisée surdeux sites (Montpellier et Nîmes),et le site montpellierain est eclatéentre l’institut de biolog i e(PCEM1), la Faculté historique(PCEM2), et les sites hospitalierspour le second cycle.Nous veillerons à ce qu’il n’existe

pas de disparités pédagogiques entreles deux sites de Montpellier etNîmes. Nous nous attacherons à ras-sembler l’ensemble des informationsconcernant la vie étudiante grâce àl’apport du Lipcom.

Nous apporterons une at t e n t i o ntoute particulière aux équipementsinformatiques mis à la dispositiondes étudiants afin qu’ils puissentrépondre à leurs attentes. Au delà decet aspect particulier, les conditionsd’accueil des étudiants sur les diffé-rents sites universitaires feront par-tie de nos préoccupations.Enfin, le bureau de la vie étudiante,au delà du traditionnel gala deMédecine et des activités ludiquesdans lesquelles les étudiants sontp a rticulièrement impliqués, aurapour tâche de promouvoir les activi-tés telles que la médecine humani-taire, les actions d’intérêt général, etles échanges internationaux.

Vie étudiante

Du nouveau pour le tutoratPhilippe Rispail

Vie étudiante Pr François Canovas

Page 11: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

11

formation disciplinaire et pédago-gique de 15 heures chacune, unstage en situation réelle de tutoraten présence d'étudiants pendant 40heures et la soutenance d’un mémoi-re devant un jury, la validation decette formation, sous forme d'uneUnité d'Enseignement ou d'unDiplôme d'Unive rsité (inscriptiongratuite), perm e t t ra à ce jeune"enseignant" d'être recruté parl'Université pour exercer 30 à 60heures en présence d'étudiants entant que Tuteur Qualifié au cours deson D.C.E.M.1 (rémunération sur labase d'environ 1000 euros pour 60heures).

L'information précise des étudiantsp o u vant bénéficier du tutoratcomme celle des tuteurs potentiels,l ' i m p l i c ation optimale des ensei-gnants des disciplines concernées(recrutement et suivi de l'activitédes tuteurs "stagiaires" et "quali-fiés", fo rm ation disciplinaire etp é d agog i q u e, orga n i s ation decontacts réguliers entre enseignantset tuteurs pour la préparation desséances, harmonisation entre Nîmeset Montpellier, …) et un soutienm atériel et logistique efficacedevraient permettre, dans ce nou-veau cadre juridique, de pérenniserle réel succès du tutorat déjà à ce

jour spontanément traduit aussibien par le volontariat et l'enthou-siasme des tuteurs que par la recon-naissance des étudiants deP.C.E.M.1 envers leurs aînés.

Philippe Rispail, C o rrespondant du Conseil Péda-gogique pour le tutorat auprès del'Université Montpellier IContact : p - r i s p a i l @ ch u - m o n t p e l l i e r. f r

Vie étudiante

Nous organisons vos congrès médicaux.

Alliance Médicale et Scientifique, agence spécialisée dansl’organisation de congrès médicaux, met son professionnalis-me, sa rapidité d’intervention, sa disponibilité au service de laréussite des manifestations médicales.

Fo rte d’une expérience acquise depuis plus de 10 ans dans ledomaine médical et scientifique, AMS vous propose une orga n i-s ation clé en main et vous décharge des postes déterminants :étude de budget, secrétariat, gestion financière et administrative,recherche de sponsors, organisation de l’exposition scientifique, com -munication, gestion des inscriptions, hébergement, programmesocial, coordination, accueil, suivi sur place…

Alliance Médicale et Scientifique

Organisation de congrès médicaux11 bd. Henri IV

34000 MontpellierTel : 04 67 61 94 14

06 86 47 99 10Fax : 04 67 63 43 95E-mail : [email protected]

Pour mieux nous connaître :

www.ams. f r

La rédaction et les partenaires du Rabelais

sont heureux de vous présenter

leurs meilleurs voeux pour cette nouvelle année 2007.

Page 12: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

12

Beaucoup de changements sur notresite au cours du 1er semestre 2006 !

D’abord un nouveau « look »

La page d’accueil est ainsi divisée en2 :- à droite les actualités : une partiequi, comme son nom l’indique, peutévoluer au jour le jour et affiche desinformations variées ;- à gauche, l’écorché est tout heu-reux de vous proposer une naviga-tion claire en six entrées dont ledétail apparaît au survol.

1° - Présentation de la Faculté

Un tout nouveau chapitre, pourtantessentiel ! Attention : il est encoreen construction, puisque tout (oupresque) était à faire.Il s’ouvre comme il se doit sur « lemot du Doyen » et son développe-ment va nous proposer :- l’organisation de l’UFR, avec tousles contacts utiles- un diaporama interactif sur notrepatrimoine- un lien sur une visite guidée (cédé-rom réalisé il y a 3 ou 4 ans par C.Bastian et R. Godard)- les derniers « Rabelais » en pdf- des infos sur la location des salles

2° - Scolarité

Un espace pour tous les renseigne-ments administratifs que les étu-diants peuvent souhaiter.L’ergonomie a été améliorée poursimplifier les recherches. Encorebeaucoup d’améliorations à appor-ter, en étroite coopération avec lesservices de la Scolarité.

3° - Enseignements

C’est cet espace qui a fait l’objet des

efforts majeurs. En coopération acti-ve avec le Conseil Pédagog i q u e(l’ancien et le nouveau !), nous avonsformé un Comité Editorial restreintqui décide des grandes lignesd’orientation et exerce une fonctionde liaison absolument nécessaireavec les responsables de modules etde spécialités.Résultat : près de 200 cours ou sup-ports de cours en ligne ! La plupartconcernent le 2e cycle, mais le 1ercycle commence à bouger : bientôtles annales PCEM1, certifiées parles enseignants et mises en ligne enutilisant l’outil « maison » QCMsoft !

Mais ce n’est pas tout ! Pour la gran-de majorité des modules de 2e cycle,l’étudiant va maintenant trouve rimmédiatement une palette complè-te :- l’emploi du temps,

- les cours ou support de courslocaux … lorsqu’ils sont dispo-nibles, ou des liens vers des sitesrecommandés,- les liens aux référentiels desCollèges et objectifs nat i o n a u x(ECN).Nous sommes ainsi prêts à basculersur la réforme !Une remarque : le 3e cycle et laFormation Médicale Continue res-tent un peu en retrait … mais peut-être pas pour longtemps ?

4° - Recherche

Un nouvel espace … où beaucoupreste à faire. Souhaitons que lac o o p é ration avec le ConseilScientifique soit aussi efficace quecelle qui s’est instaurée avec leConseil Pédagogique.

Multimédia

Nouvelles du Lipcom Rémy Pujol et l’équipe du LIPCOM

Page 13: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

13

Après l’augmentation des débits et la mise en place d’une infrastructureréseau fiable et sécurisée, l’Université Montpellier 1 met à la disposition deses étudiants et de ses personnels un accès Wifi intitulé « Wi-Fi UM1 ».A l’aide d’une simple authentification figurant sur sa carte étudiant et à par-tir de son ordinateur portable, l’étudiant a accès à Internet sans fil, aux ser-vices numériques et à sa messagerie électronique UM1.Les lieux de vie de l’Université Montpellier 1 sont équipés (ISEM, IPAG,AES, Sciences Economiques, STAPS, Odontologie, Droit, Pharmacie,Médecine Montpellier et Nîmes). Si cette technologie concerne dans un premier temps les étudiants UM1 etle personnel de l’établissement, une réflexion est en cours pour élargir ledispositif aux personnes dites « invitées ».Le réseau Wi-Fi s’inscrit dans le cadre de l’opération « Micro portable étu-diant ». Une campagne d’affichage a été lancée dans toutes les composantes,des panneaux « Zone WifiUM1 » ont été placés dans les lieux couverts parle Wifi, une identité visuelle a été créée et des dépliants décrivant les diffé-rentes étapes d’utilisation seront distribués aux 20 000 étudiants del’Université Montpellier 1.Le déploiement des ressources numériques à destination des étudiants nefait que commencer puisque de nombreux services comme la réinscriptionavec paiement en ligne, les cours, les résultats, des forums de discussion…seront intégrés dans l’Espace Numérique de Travail (ENT).

Contact :Service communication - Université Montpellier 15, bd Henri IV - CS 1904434967 Montpellier cedex 2Tél : 04 67 41 74 26

5° - Relations InternationalesLà aussi : beaucoup d’idées … et detravail à accomplir.

6° - Liens utilesVous avez des idées ? N’hésitez pas ànous recommander tel ou tel lien.

Voilà le bilan. La suite dépend devous tous : enseignants, chercheurs,a d m i n i s t rat i f s, pour continuer ànous passer vos info rm ations et

nous aider à les organiser ; et biensûr nous attendons le «feed-back»des étudiants.

NB Deux informations générales1) L’ENT (Env i r o n n e m e n tNumérique de Travail) desUniversités de Montpellier est enroute : démarrage à la rentrée 2006.Nous allons veiller à ce que notresite y soit bien intégré.

2) L’UM1 a mis en route saplateforme DOKEOS : un plus pourceux qui veulent organiser l’espacede travail et les parcours des étu-diants. Là aussi, les interactions avecnotre site ne poseront pas de problè-me.

Multimédia

L’Université Montpellier 1 se connecte au Wifi

Page 14: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

14

Vie de la Faculté

Ont été nommés à compter du 1e r s eptembre 2006 P rofesseur des Univ e rsités – Praticien Hospitalier :A MontpellierPatrick BA S T I E N ( Pa ra s i t o l og i e )Frédéric BORIE ( C h i rurgie digestive )P i e rre CORBEAU ( I m m u n o l og i e )Philippe COURT E T ( P s yc h i at r i e )H e rvé DECHAU D ( G y n é c o l og i e - o b s t é t r i q u e )O l ivier DEREURE ( D e rm at o l og i e )Hugues DUFFAU ( N e u r o - c h i ru r g i e )Benoît GALLIX , ( Ra d i o l og i e )Yves LEFRANT ( A n e s t h é s i e )Pascal PERNEY (Médecine intern e )M i chel PRUDHOMME ( A n atomie et Chirurgie généra l e )

M a î t re de conférences des Univ e rsités - Praticiens HospitaliersStéphanie BA D I O U ( B i o c h i m i e )Roland de MARIA ( C h i rurgie Thora c i q u e )S y l vain GODREUIL ( B a c t é r i o l og i e - V i r o l og i e )Jean-Philippe LAV I G N E ( B a c t é r i o l og i e - V i r o l og i e )Franck PELESTO R( H i s t o l og i e )J é rome SOLASSOL ( B i o l ogie cellulaire)

P rofesseur associé de médecine généra l ePatrick OLOMBEL

P ro f e s s e u rs associés :Mohamed Salah BEN AMMAR ( A n e s t h é s i e )Jan GORDELAZE ( T h é ra p e u t i q u e )

M a î t re de conférences associé de Médecine Générale :M i chel AMOUYAL

M a î t re de Conférences Univ e rs i t a i res :Vi rginie CHARASSON (Science du médicament)N athalie CHAZAL ( B i o l ogie cellulaire)Dalila CHENIVESSE (Biochimie et biologie moléculaire)Dorine NEVEU (Sciences biolog i q u e s )

Sont partis à la retraite :P rofesseur des Univ e rsités – Praticien Hospitalier :Jean-Marie BLARD ( N e u r o l og i e )Philippe FREREBEAU ( N e u r o - c h i ru r g i e )Je a n - Jacques GUILHOU ( D e rm at o l og i e )C h a rles JA N B O N (Médecine intern e )Christiane MART Y-DOUBLE ( A n at o m o - p at h o l og i e )Fra n ç o i s - B e rn a rd MICHEL ( P n e u m o l og i e )Daniel RIEU ( P é d i at r i e )

M a î t re de Conférences Univ e rs i t a i res – Praticien Hospitalier :André WAGNER ( H é m at o l og i e )

Il nous a quittés :

Le professeur Michel BIANCHI : né à Cagnes- sur-Mer en 1926, il avait entrepris à Alger des études de pharm a-cie puis de médecine. Interne en 1958 et docteur à Alger en 1961, il sera reçu à l’agr é gation de phy s i o l ogie en 1965et affecté à Montpellier à compter du 1e r avril 1966. Il exe r c e ra au lab o ratoire d’ex p l o rations fonctionnelles de la cli-nique de l’Aiguelongue et sera nommé chef de service du lab o ratoire d’ex p l o ration fonctionnelle de la nutrition. Ilavait été admis à la retraite en 1995.

Page 15: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

EEn 1828 paraissait àM o n t p e l l i e r, chez « Je a nM a rtel aîné, seul impri-

meur de la Faculté de Médecine »un opuscule de 76 pages intituléDu dialogisme oral dans l’ensei-gnement public de la médecine,par M. Lordat, Professeur etD oyen de la Faculté de médecinede Montpellier.

Qui est Jacques Lordat ? Né en1773 à To u rn ay, dans les futuresH a u t e s - P y r é n é e s, il se sent at t i r épar la médecine. Sous laR é volution, alors que lesU n i ve rsités ont été supprimées etque l’Unive rsité de médecine deMontpellier ne survit plus quedans une semi-clandestinité, il suitles cours en auditeur libre. Cesétudes seront validées par la suite,l o rsque Montpellier dev i e n d rasiège de l’une des trois Ecoles desanté créées en 1794. Il devient leconfident de Bart h ez, qui meurt en1806, lui léguant tous ses manus-c r i t s. Lordat se sent alors inve s t id’une mission : défendre et déve-lopper la doctrine du Maître, lev i t a l i s m e. Il le fera au long d’unec a rrière longue et brillante : pro-secteur d’anat o m i e, professeurd ’ A n atomie et de Phy s i o l og i e, puistitulaire de la chaire deP hy s i o l og i e, il y enseignera jus-qu’en 1860, ne prenant sa retra i t equ’à 87 ans ! Il meurt à 97 ans en1870. Il sera Doyen de 1819 à1 8 3 0 .

L o r d at est un pers o n n age curieuxet somme toute at t a c h a n t .

Passionné d’art et de littérat u r e,c’est lui qui accueille à la Fa c u l t éles premiers dons du collection-neur Xavier Atger, noyau duMusée du même nom. Et pour lui,ces dessins ne sont pas seulement?uvres d’art mais moyen d’ensei-gner la médecine, idée qu’ila p p u i e ra en écrivant un traité surl ’ I c o n o l ogie médicale.

On aurait tort de ne voir en lui quele théoricien dog m atique ou l’ar-tiste un peu rêve u r. Sa philosophiemédicale va faire de lui un fo n d a-teur incontesté de ce que nousappelons aujourd’hui l’aphasiolo-g i e. Il est brutalement frappé en1825 de ce qu’il appelle une alalie

ou impossibilité partielle de parler: « En 1825, j’ai éprouvé une mala-die aiguë assez singulière, dont lat e rminaison a été l’amnésie com-plète des mots, sans qu’il y eût lamoindre altération dans les autresfonctions intellectuelles (…)». Ilva interpréter ces troubles à lalumière de la doctrine vitaliste, quilui fera clairement distinguer lest r o u bles idéatoires (à ra p p o rter àl’âme pensante), les troubles pure-ment mécaniques et ceux quil ’ avaient affligé, lui, et qui sont dudomaine de la « force vitale », fo n-dant du même coup l’autonomie dece type d’affection, ce que pers o n-ne n’avait clairement env i s ag éavant lui. Un lab o ratoire toulou-

15

Patrimoine et Histoire

Du dialogisme oral…ou une réflexion sur la pédagogie à la Faculté de Médecine en 1828Thierry Lavabre-Bertrand

Fig1 : Lordat jeune

Page 16: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

16

sain du CNRS qui s’intéresse auxt r o u bles du langage port ed ’ a i l l e u rs aujourd’hui son nom.Ces péripéties médicales amènentL o r d at à réfléchir sur l’enseigne-ment de la médecine. Il lui a été eneffet impossible d’assurer un ensei-gnement mag i s t ral classique pen-dant une longue période. Maiscomment remplir sa charge ? : «Je me suis souvenu de l’enseigne-ment suivant le mode du dialog u e,et en y réfléchissant avec plus d’at-tention qu’autrefo i s, il m’a sembl éque d’abord, il me donnerait lapossibilité de remplir ma tâche ;ensuite que, comme je l’avais pré-sumé, il dev i e n d rait plus profitabl eaux élèves qui nous sont confiés ». D’où cet opuscule qui veut faire lac o m p a raison théorique du dia-l ogue enseignant / enseigné ave cle classique monologue qu’est lec o u rs mag i s t ral.

L o r d at remarque d’abord que l’en-seignement est par nature oral : ill’était par force avant l’imprimerie,car les sources écrites étaient alorsra r e s. Il l’est resté ensuite afin de «donner aux vérités qui doive n têtre propagées l’efficacité que leurimprime la ve rtu pénétrante duparler (p. 8)». Le professeur doit «étudier profondément toutes lesfo rmes imag i n ables de la didac-tique orale et s’exercer à les prat i-q u e r, afin de pouvoir adapterchaque mode à l’objet enseigné quiy convient le mieux ».

Le monologue professoral estindiqué pour transmettre les basesde la science médicale. Il a sa placeaussi dans « la démonstration desobjets qui doivent être mis sous les e n s, par exemple l’enseignementde l’anat o m i e, des opérations chi-ru r g i c a l e s, de la botanique-pra-

t i q u e, des expériences chimiques »mais là, bien sûr, « la parole ne suf-fit pas ; l’habileté ne s’acquiert quepar l’exercice ».

Mais il faut transmettre aussi desdonnées plus difficiles : « à mesureque des combinaisons successive sd eviennent plus ab s t ra i t e s, le tra-vail de l’esprit devient plus pénibl e». L’enseignant peut cert e s, lorsd’un cours mag i s t ral, observer sesé l è ve s, « épier les progrès qu’il afaits dans leur intelligence » etr eprendre les points obscurs, mais

comme « cette amplification inter-calaire ne peut pas être de longued u r é e, il arr i ve souvent que cettesuspension ne suffit pas au plusgrand nombre des auditeurs, etque le Professeur, après avo i rc o n s t ruit sa leçon avec le soin leplus attentif, a le désagrément devoir qu’il n’a pas atteint son but ».Cette difficulté à transmettre s’ac-croît avec l’âge : « Plus l’âge dumaître s’éloigne de celui desé l è ve s, moins les élèves compren-nent les leçons du maître. Dans saj e u n e s s e, il enseignait seulement

Patrimoine et Histoire

Fig2 : Jacques Lordat (1773-1870) : port rait de la Faculté de médecine

Page 17: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

ce qui était à la portée de sesc o n t e m p o rains (…). Dans l’âgem û r, il s’est trouvé dans une autres p h è r e. Ses recherches conti-nuelles lui ont acquis un nombreinfini de faits qu’il ignorait, etconséquemment, ses déductionssont devenues plus générales etplus ab s t ra i t e s. Comme il sait queles dogmes les plus importans nesont pas à la surface de la science,il invite ses élèves à les chercheravec lui dans la profondeur ; maiscomme leurs yeux n’ont pas apprisà vo i r, l’obscurité les épouvante ».

Ces faits complexes sont de dive rsordres : « toute la partie de la phy-s i o l ogie qui a pour objet la doctri-ne des causes actives (…), toute lap a rtie philosophique de la pat h o l o-gie et de la thérapeutique ». Nep o u rrait-on « reléguer dans leslivres tout ce qui est trop ab s t ru spour être à la portée des jeunesgens ? » Non : « L’ e n s e i g n e m e n to ral a été institué pour inculquertoute la science médicale dans l’es-prit des auditeurs : il ne nous estpas permis de la tronquer pournotre commodité » et d’ailleurs «je cra i n d rais que ce fût le moyen leplus sûr d’inhumer, dans la pous-sière des bibl i o t h è q u e s, les dog m e sles plus essentiels de la médecine».Il faut donc recourir là à une tech-nique d’enseignement plus efficace: le dialog u e. Celui-ci permet eneffet de comprendre parfaitementles termes difficiles, et la log i q u ede la liaison qui les unit.Technique efficace, mais ingrate etpeu valorisante : « Quel sera celuiqui aura le plus de répugnancepour le Dialogisme réel ? S e ra-ce le Professeur ou bienl ’ Auditeur ? Tout me fait croireque ce sera le premier, car laméthode n’a été faite que dans l’in-

térêt du second. Quelque pénibl eque soient les fonctions de l’ensei-gnement suivant la fo rme ordinai-r e, le Professeur trouve un dédom-m agement dans la liberté dum o n o l og u e. Il se livre à l’inve n t i o net à la disposition des idées, et eng é n é ral ces opérations mentalessont de vrais plaisirs, surt o u tquand elles ne sont pas entrav é e spar la contradiction ; il s’élève tantqu’il lui plaît ; s’il veut se procurerles jouissances de la vanité, rien nel’empêche de dog m at i s e r, devaguer dans le champ des supposi-t i o n s, et quand les idées lui man-quent, d’y substituer des parolessonores qui ordinairement obtien-nent les applaudissements les plusb ru ya n s. Le Dialog i s t e, au contra i-r e, est forcé de se proport i o n n e ravec son interlocuteur. S’il vo u l a i tse mettre à son aise et s’ébat t r edans les théories arbitra i r e s, unmot de l’auditeur le ra p p e l l e rait àlui. Par la nature de ce mode d’en-seignement, le Professeur est obl i-gé de faire une ab n é gation de soi-m ê m e, et de renoncer au plaisir etaux ava n t ages que lui procurera i tle monolog u e.

Entièrement occupé de l’intérêtd ’ a u t rui, sans pouvoir s’en faire unm é r i t e, et ne travaillant qu’à lav i v i f i c ation intellectuelle de soné l è ve (…) il faut qu’il se ra p e t i s s esur sa mesure. Ainsi le Dialog i s m en aturel nous force à bien faire etnous dispense de la ve rtu ».

De là, Lordat part sur une défenseen règle du vitalisme montpellié-rain. La détailler serait ici hors dep r o p o s.

Ces réfl exions pédagogiques sontbien dans la manière de Lordat, àla fois chantre de la tradition et

n ovat e u r, et somme toute assezi n attendu et original.

La pédagogie usuelle en 1828 estpour l’essentiel basée sur le coursm ag i s t ral, exercice rhétorique quic o m ble plus la vanité de l’orat e u rque la soif d’apprendre des étu-diants ! Nul doute que l’humilia-tion que Lordat a dû éprouver lorsde son aphasie a été pour beaucoupdans sa remise en cause de cettefo rme canonique de l’enseigne-ment supérieur de l’époque. D’oùcet éloge du dialogue que l’onp o u rrait trouver si moderne et sim o d e s t e, allant même au-delà dece que nous considérons commel’idéal : l’enseignement en petitgr o u p e. Il s’agit bien pour lui d’und i a l ogue interp e rsonnel (à l’âge oùles promotions étaient certes bienplus restreintes que celles quenous connaissons !). Le dialog u ep e rmet d’aller pas à pas, au ry t h m ede l’étudiant et dans son seul inté-rêt.

Po u rtant, que de différences ave cla pratique d’aujourd’hui ! Les par-ties les plus synthétiques voire lesplus « doctrinales » de l’enseigne-ment nous semblent relever duc o u rs mag i s t ral (pour ceux qui lemaintiennent), et l’échange devo i rse faire dans l’étude concrète des «cas cliniques ». Pour Lordat, ced ev rait être exactement l’inve rse :plus la partie enseignée est com-p l exe et « dog m atique », plus eller e l è ve de l’échange direct. Mais aufond, un bon cas clinique ne met-ilpas en jeu des données de cetordre? Voilà de quoi alimenterencore entre nous un débat déjà vif!

17

Patrimoine et Histoire

Page 18: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

18

Le sort des malades men-taux varie avec le tempsd’une manière

n o t abl e. Re l at i vement protégésous l’empire romain, leur situa-tion n’est guère env i able auMoyen Age. Pourtant en 1690 leparlement de Paris organise « lespetites maisons » destinées àr e c evoir des aliénés à l’Hôtel-Dieu. A Montpellier, la survenued’un crime provoqué par unmalade mental, entraîne unedécision de la Commune deconstruire douze « petites mai-sons » pour aliénés à l’Hôtel-Dieu Saint-Eloi le long de l’ac-tuelle rue de la Providence, aulieu dit Jardin de la Greffe. Ellessont inaugurées en Juillet 1714.La situation des malades men-taux en ce lieu devait être détes-table et les possibilités d’héber-gement dérisoires.

Po u rtant, à la fin du XVIII°siècle les idées sur les maladesmentaux évoluent lentement.Philippe Pinel est nommé méde-cin de l’hôpital Bicêtre (1793). Ily rencontre Jean Baptiste Pussin¸ancien malade et son épouse avecqui il va faire désormais équipe. Ily découvre des malades enchaî-nés, parfois depuis trente ou qua-rante ans.

Symboliquement il les fait déli-vrer de leurs chaînes.

Devenu médecin chef de l’hôpitalde La Salpétrière (1795) il imagi-ne « Le traitement moral ». Lemalade mental reste sensible àc e rtaines fo rmes de ra i s o n n e-

ment. Un « apprentissage »,accompagné d’une vie réglée, let ravail, peuvent atténuer lesconséquences de la maladie men-tale.

A Montpellier on construit en1810, sur le site de l’HôpitalGénéral, un « Dépôt de Police »destiné à recevoir les mendiants,les vagabonds, les malades men-taux, les femmes enceintes sansressources et la population endétresse. Il se situe le long duchemin vicinal numéro 12, dit deLa Trousse, actuelle rue AugusteBroussonet. Hippolyte Re c h ,élève d’Esquirol, dont le père faitp a rtie du Conseild’Administra -tion de l’hôpital, obtient la direc-tion des « petites maisons » del’hôpital Saint-Eloi et celles descellules d’internement du Dépôtde Police. On décide en 1820 dec o n s t ruire un véritable asiled’aliénés à l’Hôpital Général. Les

architectes Fovis et Boué conçoi-vent un bâtiment composé dedeux cours sensiblement carréesoù s’ouvrent des cellules de troismètres sur deux. Au nord onconstruit des bâtiments annexesqui servent de dortoir pour desmalades tranquilles et de locauxde vie (Fig 1).

L’asile d’aliénés de l’Hôpitalgénéral.

La loi du 30 Juin 1838, inspiréepar Esquirol, organise pour centcinquante ans l’hospitalisat i o npsychiatrique en France. Elle estplacée sous la double responsabi-lité des Communes et desConseils Généraux. Dans chaquedépartement un asile public ouprivé doit être organisé. Unc o rps de médecins spécialiséss’occupe des malades.La protection du malade mentalest assurée par le Préfet et la

Patrimoine et Histoire

Fig 1 : Le Quartier d’asile du Dépôt de police à l’Hôpital Général

Histoire de la Psychiatrie Publique à MontpellierRobert DumasI

Page 19: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

Justice. Il y a deux modalitésd ’ i n t e rnement, le Placementvolontaire et le Placement d’offi-c e. Le premier se fait sur lademande d’un tiers assortie d’uncertificat médical, le second estprononcé par le Préfet. Le méde-cin aliéniste doit rendre compterégulièrement de l’état du maladeau Préfet et au Procureur de laR é p u bl i q u e. La nouvelle loiconfie donc à l’aliéniste le pou-voir d’assignation à résidence.

A Montpellier le quartier d’asileest dirigé par des professeurs dela faculté de Médecine, successi-vement Hippolyte Rech (1822-1853), Calixte Cavalier (1853-1888) et Albert Mairet (1888-1909).Calixte Cavalier est le pre-mier titulaire de la Chaire deClinique des maladies nerveuses(1880). Albert Mairet, Doyen dela faculté de Médecine, dev ras’occuper du déménagement duvieil asile.

Pendant cette longue période lesidées sur les maladies mentalesévoluent progressivement. L’absence habituelle de lésionsanatomiques cérébrales à l’autop-sie des malades mentaux est clai-rement établie ainsi que le carac-tère héréditaire d’un cert a i n-nombre de maladies mentales.

La vie à l’asile reste difficile enraison de la vétusté et de l’exi-guïté des locaux. Le mode de vieest carcéral, le port de l’uniformeobligatoire ainsi que le travail.Les repas sont pris en commun à10 heures et 17 heures. La théra-peutique n’évolue guère au coursdu siècle. La balnéothérapie et lacamisole de force restent lesmoyens les plus efficaces pourtraiter les agités. Les malades,

immobilisés dans une baignoire(Fig 2), reçoivent un jet violentd’eau froide sur la tète et la ter-reur inspirée par le procédéparait la cause principale du suc-cès.

Pourtant à la fin du siècle, la sur-population asilaire devient i n c o n t o u rn abl e. L’asile prévupour deux cents malades en abri-te six cents. L’épidémie de cholé-ra, en 1893, est responsable detrente décès imposant une éva-cuation partielle de l’asile.

Sur la demande des pouvo i rspublics des discussions sont enta-mées entre le Conseil Général etla Commission administrat i vedes hospices. Le Conseil Généralest chargé de la construction etde l’administration d’un nouvelasile qui abritera une Cliniqueuniversitaire responsable de l’en-seignement. Le terrain de LaColombiere est acheté par sessoins et un concours d’archi-tectes organisé. Les deux projetsretenus sont ceux d’Henri

Debens architecte des hospices etde Monsieur Miquel architecteparisien qui sont supposés tra-vailler de concert. Après leretrait de ce dernier le projetd’Henri Debens est approuvé parle Conseil Général le 8N ovembre 1899. L’hôpital estachevé en 1907 et inauguré en1909.

L’asile départemental d’aliénés aune structure pavillonnaire (Fig3). La partie centrale, qui n’aguère changé jusqu’à ce jour,comprend d’est en ouest, un beaubâtiment administratif (Fig 4),une lingerie, des cuisines, l’inter-nat et la chapelle. Les pavillons,au nombre de cinquante deux,sont disposés symétriquement lelong de rues qui se coupent àangle droit. Ils sont tous dumême type, bien qu’avec unnombre d’étages variable. La par-tie centrale du pavillon est flan-quée sur les côtés de deux petitesailes perpendiculaires. Entre lesdeux ailes en retour, sur l’arrière,s’ouvre une cour limitée par unmur d’enceinte. Un fossé, le« saut du loup », borde le murd’enceinte à l’intérieur pour évi-ter les éva s i o n s. Outre lespavillons en rez- de- chaussée, ontrouve des pavillons à un ou deuxétages (Fig 5). En général, aurez-de-chaussée, se trouvent leréfectoire et la salle de vie tandisque les dort o i rs occupent lesétages. Le quartier des hommesest situé au sud, celui des femmesau nord. Quatre pavillons ont étéisolés pour former le «pension-n at», réservé aux maladespayants. On peut ici disposer dechambres particulières et mêmese faire accompagner d’undomestique. Un mur d’enceinteisole le « pensionnat » du reste de

19

Patrimoine et Histoire

Fig 2 : La baignoire servant à labalnéothérapie.

Musée de l’hôpital LaColombiere.

Page 20: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

20

l’asile. Le vaste terrain, de vingtsept hectares, est en partie occu-pé par des cultures potagères.

Une ferme a été aménagée au sudouest du terrain où travaillent lesmalades tra n q u i l l e s. Elle com-porte une laiterie,une porcherieet un poulailler. La productionagricole de la ferme nourr i ral’ensemble du centre hospitalierpendant de nombreuses années.

L’asile de Font d’Aurelle de1909 à 1950

Jusqu’en 1928 l’Etabl i s s e m e n tdépartemental, ou Asile de Fontd’Aurelle, est placé sous la res-ponsabilité du Conseil Généralavec une administration autono-me. Après cette date, le ConseilGénéral se décharge de la res-ponsabilité de l’asile qui est ratta-ché au Centre hospitalier.Pourtant cet établissement gar-dera longtemps une organisationa d m i n i s t rat i ve et un encadre-ment médical tout à fait originalau sein du centre hospitalier. Lar e s p o n s abilité des soins estconfiée a deux médecins du cadredes hôpitaux psychiatriques nonuniversitaires. Les professeurs deClinique des maladies nerveuseset mentales, Albert Mairet et sonsuccesseur Jules Euzieres n’ontaucune responsabilité de soinsdans l’hôpital psychiatrique. Onmet à leur disposition quat r epavillons dits universitaires où ilsassurent leur enseignement auxétudiants en Médecine avec l’aidede leur chef de clinique

Le personnel infirmier, portantuniforme, comporte un major etune majore, des sous majors etsous majores et des brigadiers

Patrimoine et Histoire

Fig 4: Le pavillon administratif en 1909.

Fig 5 : Le pavillon 42.

Fig 3 : Le plan de l’Asile départemental d’alienés.

Page 21: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

r e s p o n s ables d’un pavillon. Laséparation des sexes est absolueet les infirm i e rs ne pénètrentjamais dans les pavillons defemmes.

Les malades, dont le nombre varie de1100 à 1900, proviennent parfois ded é p a rtements éloignés comme laC o rs e, longtemps dépourvue d’asiled é p a rtemental, d’Algérie ou dud é p a rtement de la Seine .

Le travail est obl i gat o i r e, qu’il s’ag i s-se de travail à la ferm e, de la plongeou de l’épluchage des légumes à lac u i s i n e, du soin du linge à la lingerie.Les visites sont limitées à deuxheures le dimanche et le jeudi. Lesd i s t ractions sont rares à l’exc ep t i o ndes offices religieux où les maladesp e u vent se rendre sous la conduited’un infirm i e r.

La thérapeutique n’évolue guèrejusque dans les années trente, limitéeà la balnéothérapie et à la camisole deforce pour les ag i t é s.

Po u rtant avant la deuxième guerr emondiale apparaissent enfin des thé-rapeutiques éfficaces dans cert a i n e sfo rmes de maladie mentales.

C’est le cas de la conv u l s i vo t h é ra p i e,réalisée au moyen de chocs élec-triques (sismothérapie), d’injectionsc o nv u l s i vantes(cardiazol) ou decomas hy p og lycémiques déclenchéspar des injections d’insuline.

Ces méthodes ne se répandront vra i-ment qu’après la guerr e.

La deuxième guerre mondialemarque d’ailleurs une import a n t erupture dans la vie de l’asile. Enn ovembre 1942 les allemands enva-hissent la zone sud. Ils occupent l’asi-

l e, qui est vidé de ses malades, à par-tir de l’été 1943 et jusqu'à leur départun an après.

A la libération l’occupation de l’asiler eprend rapidement toujours majo-rée par la présence de malades cors e set algériens.

La période de la psych o t h é ra p i einstitutionnelle (1950-1965)

Après la deuxième guerre mondialeon assiste partout en Fra n c eà une considérable évolution deshôpitaux psyc h i at r i q u e s. Les causesde cette profonde tra n s fo rm at i o nsont multiples mais on peut retenir,pour simplifier trois d’entre elles,l’introduction de la Psyc h a n a ly s e,l ’ e s s o rs important des théra p e u-tiques et le succès grandissant d’unabord nouveau du malade mentalque l’on peut désigner sous le term ede Psyc h o t h é rapie institutionnelle.

Les théories de Sigmund Freud, neu-r o p hy s i o l ogiste autrichien, bien qued atant du début du siècle, ne serépandent vraiment en Fra n c equ’après la Libération. Cet auteur ac o n t r i bué, avec d’autres, à l’élab o ra-tion du concept de l’inconscient, par-tie du moi qu’il considère commei n fluencée par des évènements affec-tifs et oubliés de l’enfance, le pluss o u vent d’origine sex u e l l e. Un desp r e m i e rs, il sépare les névroses,maladies où prédominent lest r o u bles de l’humeur et du compor-tement, favorisées par des confl i t sp s yc h i q u e s, sans altération grave dela personnalité et le psyc h o s e s, mala-dies mentales comportant une pert edu contact avec la réalité et une alté-ration de la personnalité. Il accède àune gloire unive rselle en décrivant laP s yc h a n a lyse « psyc h o l ogie scienti-fique à l’usage des neurologues » et

l’applique au traitement des névrosesoù il s’efforcede mettre à jour , parune longue relation entre le pat i e n tet le thérapeute (tra n s f e rt) les restesd’un passé imaginaire mais inhibi-t e u r.

Peu de théoricien auront en médeci-ne une influence aussi grande queSigmund Freud en psyc h i at r i e. AFo n t d ’ Aurelle un enseignement de laP s yc h a n a lyse est réalisé par un méde-cin aliéniste, Pierre Martin, chef d uq u a rtier des hommes. Les jeunesi n t e rnes sont enthousiasmés par leverbe du Maître dont ils ne compren-nent pas toujours les propos !

L’ a p p l i c ation de la Psyc h a n a lyse aut raitement des psyc h o s e s, tentée parc e rt a i n s, se révèlera un échec.

De nouvelles théra p e u t i q u e s, envérité mises au point avant la guerr e,se répandent. Il s’agit d’abord de las i s m o t h é ra p i e, utilisée dans les état sm é l a n c o l i q u e s. Elle consiste àdéclencher chez le malade des crisesc o nv u l s i ves par différents moye n scomme des décharges électriques oul’injection de substances conv u l s i-va n t e s. Les « cures de Sackel » fo n tappel à des injections d’insuline res-p o n s ables d’un coma hy p og lyc é-m i q u e. La chirurgie fo n c t i o n n e l l eallant jusqu’à la réalisation de lobec-tomies n’est guère utilisée àM o n t p e l l i e r.

Les premières drogues actives surles psychoses font leur apparitiondans les années cinquante. Il s’ag i td ’ abord des Phénothia-zines, commele Largactil ou le Serpasil, utiliséesc h ez les schizophrènes pour calmerles hallucinations et l’ag i t ation dumalade au prix d’un enra i d i s s e m e n tet d’une hy p e rs a l i vation. Le lithium,a c t i f dans l’ag i t ation maniaque est

21

Patrimoine et Histoire

Page 22: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

22

introduit en 1949. Les premiersa n t i d é p r e s s e u rs efficaces, commel ’ I m i p ramine apparaissent à la mêmeé p o q u e.

Mais la véritable révolution de cettepériode est la Psyc h o t h é - rapie insti-t u t i o n n e l l e. Elle est l’œuvre de psy-c h i atres français comme GeorgesDaumézon à Fl e u ry les Au t ra n s,François Tosquelles à Saint Alban,Henri Ey à Bonneval. Ces médecinsdénoncent le caractère oppressif e tc o e r c i t i f de l’asile et évoquent la pos-sibilitéd’une Psyc h o t h é - rapie institu-tionnelle réalisée par l’équipe médi-cale et infirmière au sein de l’asile.Cette thérapie de groupe s’efforce derendre aux malades leur dignitéd’êtres humains. Le travail, toujourspréconisé, devient une activité nobl eet rémunérée. Pierre Martin et soni n f i rmier Thomas Saltana créent laCité du travail où les malades, vêtusd’un bleu de travail,se rendent lem atin pour pratiquer la menuiserie,la mécanique, le travail du raphia etla peinture. Des at e l i e rs de fab r i c a-tion d’espadrilles, de ferr o n n e r i e,puis de montage électrique appara i s-sent. Les infirm i e rs psyc h i at r i q u e ss ’ i nvestissent dans cette tâche end evenant chef d ’ at e l i e r. Le produitdu travail est vendu à la ke rmesse quise déroule à Fo n t - d ’ Aurelle débu tjuin (Fig 9).

Dans les années soixante dix, l’hôpi-tal Font d’Aurelle s’ouvre au trava i lindustriel (IBM,SEB).

La vie des malades s’améliore et lesp avillons s’ouvrent à l’ex t é r i e u r.

On supprime les « sauts de loup », oncrée une cafétéria « Le club »,ono r ganise des séances de cinéma etdes sorties à l’extérieur sous contrô-le des infirm i e rs. L’ h o s p i - t a l i s at i o n

de jour et de nuit fait son apparitiondans les années soixante.D ’ a i l l e u rs la ségr é gation hommesfemmes s’at t é n u e. Le docteurN g u yen Duc crée la première cli-nique ouve rte pour les femmes(Clinique Cava l i e r ) .

Les unive rsitaires entrent à l’hôpitalavec Ro b e rt Lafon qui devient chefde la quatrième division.

La sectorisation (1965-2006)

La tra n s fo rm ation de l’hôpital psy-c h i atrique n’empêche pas de nom-breuses critiques sur l’unive rs asilai-r e. Elles émanent de milieux trèsd i ve rs et peuvent être ra s s e m bl é e ssous le terme d’antipsyc h i at r i e.C o o p e r, Esterson, et Laing enA n g l e t e rr e, Michel Foucault enFrance sont à l’origine d’un coura n tde pensée hostile à l’unive rs asilaire.

Les malades de leur coté critiquent lab rutalité des traitements qu’on leuradministre et les parents d’enfantsautistes se rebellent contre les soup-çons dont ils s’estiment victimes. Cec o u rant de pensée n’est peut-être pasé t ranger à l’éclosion de concep t i o n sn o u velles qui tendent à restreindre letemps que le malade mental doit pas-ser à l’asile. Il faut dépister la maladiementale précocement en allantconsulter au contact de la popula-tion. Lorsque le malade est hospitali-sé il doit être rapidement renvoy éc h ez lui où un réseau de soins serao r ganisé avec des consultations dansdes centres médico-psyc h o l og i q u e seffectuées par des psyc h i at r e s, d e si n f i rm i e rs des psyc h o l ogues et desassistantes sociales. Il faut orga n i s e rla prise en charge du malade dans laj o u rn é e, dans des hôpitaux dej o u r,des at e l i e rs thérapeutiques etdes centres d’accueil à temps part i e l

r é p a rtis dans le départ e m e n t .

Les premiers textes législatifs orga-nisant la Sectorisation paraissent en1960. Ils seront appliqués dans led é p a rtement de l’Hérault en 1965.

Le département est divisé en huits e c t e u rs. Chaque secteur est placésous la responsabilité d’un chef d es e rvice de l’hôpital Fo n t - d ’ Aurelle oude l’hôpital de Béziers. En l’ab s e n c ei m m é d i ate d’un hôpital psyc h i at r i q u eà Béziers les huit secteurs del ’ H é rault sont confiés tempora i r e-ment aux six chefs de service deFo n t - d ’ Au r e l l e. Plus tard le nombrede secteurs sera porté à neuf àMontpellier avec l’orga n i s ation dedeux secteur infanto-juvéniles.

Les structures ex t é r i o r i s é e s, hôpi-taux de jour, centres médico-psyc h o-l ogiques ,at e l i e rs théra p e u t i q u e s,centre d’accueil à temps partiel ned é velopperont vraiment qu’à part i rde 1985, date à laquelle les créditsnécessaires sont accordés.

Pa rallèlement à l’ex t é r i o r i s ation dusystème de soin psyc h i atrique lenombre de lits d’hospitalisation àtemps plein se réduit considérabl e-ment passant de 1900 à 360 env i r o n .

Le nombre de médecins psyc h i at r e saugment considérablement dans lesannées quatre vingt dix pourrépondre aux besoins de l’ex t é r i o r i-s at i o n .

Nous étudierons successive m e n tl’œuvre des psyc h i atres unive rs i-taires et non unive rs i t a i r e s

Les psych i at res unive r s i t a i re s.

Leur action au sein de l’hôpital esti m p o rtante dans les problèmes d’en-

Patrimoine et Histoire

Page 23: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

seignement et de recherche et dansles unités de soins pédiat r i q u e s.Ro b e rt Lafon, le premier d’entre eux,est une personnalité majeure de sont e m p s. Un des premiers en France ils’intéresse au problème de l’enfanceinadaptée et de sa prise en chargep s yc h o s o c i a l e.

Les enfants, arriérés mentaux et psy-chotiques confo n d u s, sont hospitali-s é s, à partir de 1960, dans le pav i l l o n52 dit Delasiauve.

Les conditions d’hospitalisation sontt e rr i bl e s. Lorsque le service estconfié à Ro b e rt Lafon (1970) et à sesé l è ves Jean Pierre Visier et CharlesAussilloux une politique nouvelle estmise en place.

On privilégie l’hospitalisation de jouren s’efforçant de renvoyer l’enfantdans sa famille. Le nouveau serv i c ede pédopsyc h i atrie de Pe y r ePlantade est confié à CharlesAussilloux. Françoise Molénatprend en charge le secteur petiteenfance et s’oriente rapidement ve rsle problème des mères vulnérabl e s,c'est-à-dire des femmes qui pour desraisons dive rs e s, psyc h o l og i q u e s,sociales ou économiques, sont inca-p ables d’assurer leur nouveau rôle dem è r e. Elle organise en milieu obsté-trical et dans les services de nou-veaux nés une prise en charge préco-ce de ces mères vulnérables avec l’ai-de des professionnels de santé de cess e rv i c e s. Madame Livoir Pe t e rsen etCharles Aussilloux traitent plus par-ticulièrement les enfants d’âgem oyen et les adolescents. Ils s’inté-ressent à l’autisme, maladie décriteen 1943 par Ka n e r, et créent unCentre autisme destiné à info rm e rp é d o p s yc h i atres et parents dem a l a d e s. De nouvelles méthodes det raitement sont appliquées à ces

enfants dont le trouble fo n d a m e n t a lp a raît être un défaut de la percep t i o nd ’ a u t rui, peut être de la paroleh u m a i n e.

Les psyc h i atres unive rsitaires qui seconsacrent au traitement des adultes,Jean Minv i e l l e, Régis Pouget, DidierCastelnau, Jean Philippe Boulengeroccupent d’abord les pavillons 25(Clinique Mairet) et 19 (CliniqueJules Euziere). Plus tard DidierCastelnau ouvre un nouveau serv i c ede psyc h i atrie consacré aux urgencesà l’hôpital Lapeyronie. Ils se consa-crent naturellement, avec leurs colla-b o rat e u rs, à l’enseignement de laP s yc h i atrie dont le diplôme a été crééen 1968.Ils s’intéressent, ainsi queleur collab o rat e u rs, à des aspectsp a rt i c u l i e rs de la maladie mentalecomme les accès d’angoisse et laP h a rm a c o l ogie (Jean PhilippeBoulenger), la psyc h i atrie d’urgenceet la génétique des suicidaires(Didier Castelnau).Des unités de recherche font leurapparition sur le site de LaColombiere dans les années quat r evingt dix. L’unité INSERM 361,dirigée par Karen Ritchie, trava i l l een étroite collab o ration avec les neu-r o l ogues et les psyc h i at r e s.

Les psych i at res non unive r s i t a i re s.

Après avoir participé activement à laS e c t o r i s ation, ils comprennent lanécessité de regroupements desm a l a d e s, non selon leur origine géo-gra p h i q u e, mais la nature de leurt r o u bl e. Ils créent donc, en 1993, unePo lyclinique de psyc h i atrie adultequi met en commun une partie dup e rsonnel et des malades prove n a n tdes secteurs et permet une spéciali-s ation des psyc h i at r e s.

Les trouble anxieux et dépressifs,

d é s o rmais traités par des médica-tions nouve l l e s, comme les antago-nistes des récep t e u rs sérotoniner-giques et dopaminergiques, évitentle plus souvent les chocs électriques.Aux traitements pharm a c o l og i q u e ss’ajoutent désormais une Théra p i ec og n i t i ve et comportementale degr o u p e. Une unité de soins spéciali-s é e s, confiée à Jean Claude Pénochetest créée au sein de la Po lyclinique dep s yc h i atrie adulte. Les adolescentsen difficulté, qu’il s’agissent de psy-choses débutantes , ou de troubles del’humeur et du comportement favo-risés par l’abus d’alcool ou ded r og u e s, sont particulièrement prisen charge par Michel Ribstein puisson élève Ro b e rt Brès. Des dispen-saires en ville, comme l’ «Arc enciel», créé par Michel Ribstein aidentles adolescents en difficulté qui sonthospitalisés dans une unité spéciali-sée de la Po lyclinique confiée àRo b e rt Brès. Les jeunes adultesatteints de schizophrénie sont désor-mais traités par des médicamentsn o u veaux, beaucoup plus actifs,comme le Zyprexa ou laR i s p é r i d o n e, utilisables en injectionsretard. La Thérapie cog n i t i ve etc o m p o rtementale et l’art h é ra p i e,sont ici d’un appoint estimabl e. Maisle problème de la réduction ex t r ê m edu nombre de lits d’hospitalisation àtemps plein impose une rotation troprapide des malades. Une unité spé-cialisée consacrée à ces malades a étécrée à la Po lyclinique adulte parMonique Bat l a j - L ovichi. Les pro-blèmes de psyc h i atrie carcérale sontconfiés à René Cros et à ses collab o-rat e u rs. La population des maladesest composée d’inculpés présentantdes troubles mentaux sévères,confiés par le juge aux psyc h i atres deLa Colombière en ve rtu de l’art i c l e122-1 du Code Pénal et d’individusincarcérés qui présentent en cours

23

Patrimoine et Histoire

Page 24: A B E L A I S - Faculté de Médecinemedecine.edu.umontpellier.fr/files/2014/12/Gazette_4.pdf · Thierry Lavabre-Bertrand Histoire de la Psychiatrie ... -Synergie Montpellier-Nîmes:

24

d ’ i n t e rnement des troubles mentaux( a rticle D398 du Code Pénal). Und i s p o s i t i f de soins psyc h i at r i q u epénitentiaires (DSP) a donc été misen place à la prison de Villeneuve lesM aguelonne ainsi qu’une unité sesoins intensifs (USI) à l’hôpital LaC o l o m b i è r e.

Le nouvel hôpital

A partir des années quatre vingt dixla vétusté de l’hôpital La Colombièrepose le problème d’une rénovat i o ncomplète ou de la construction d’unn o u vel hôpital (Fig 6). Cette dern i è-re solution est retenue par le Conseild ’ A d m i n i s t ration du CHU en2003.On confie après concours lamaîtrise d’ouvrage à deux archi-tectes parisiens Jérôme Brunet etEric Saunier. Le nouvel hôpital s’élè-ve ra sur la parcelle cadastrale MV99,à l’emplacement des anciensp avillons 25 (Clinique Mairet), 19(Clinique Jules Euziere), 11, 13,15,17, 27, 30, des hanga rs 49A et49B et de La Trave rs i è r e. Lac o n s t ruction débute en 2005 au sudet comport e, d’est en ouest, uneUnité de soins intensifs, et trois bâti-ments d’hospitalisation B1, B2 et B3.Une deuxième tranche de trava u xc o n c e rn e ra le coté est où l’onc o n s t ru i ra un batiment C destiné àabriter les deux services unive rs i-t a i r e s. Chacun des quatre bâtimentsB1 B2 B3 et C comporte deux ailesd ’ h o s p i t a l i s ation en rez-de -chausséese faisant face et réservée à un serv i-ce de vingt lits. Les deux ailes sontreliées par un bloc central, qui possè-de un étag e, destiné aux consulta-t i o n s, aux bureaux des médecins etaux secrétariat s. Dans chaque aile toutes leschambres sont individuelles. Leschambres d’isolement ( hospitalisa-tion d’office et à la demande d’un

t i e rs) s’ouvrent au sud et ont unaccès direct par ambu l a n c e. Leschambres qui s’ouvrent au nord, surle parc, constituent la partie ouve rt edes serv i c e s. Ainsi espère-t’on fairec o h abiter au sein d’un même serv i c e,sans trop de probl è m e s, hospitalisa-tion ouve rte et ferm é e. La psyc h i a-trie publ i q u e, en 2006, se trouveconfrontée à de nouveaux probl è m e s.Elle voit son rayon d’action s’élargirdans les secteurs et les prisons oùelle prend en charge des maladesavec des troubles du comport e m e n tf avorisés par les difficultés socio-éco-nomiques ou par la drog u e. Laréduction considérable du nombrede lits d’hospitalisation à temps plein,pas toujours compensée par la créa-tion de structures extériorisées rendle travail quotidien difficile. Les pro-blèmes de sécurité au sein de l’hôpi-tal psyc h i atrique rappellent à toutinstant que l’endroit n’est pasd é p o u rvu de risques. Le mélanged ’ h o s p i t a l i s ations libres et sousc o n t ra i n t e, la fo rm ation parfo i sinsuffisante des nouveaux infirm i e rsd ’ E t at dépourvus d’un enseignementp s yc h i atrique spécifique, la nécessité

de prendre en charge des maladesissus du monde carcéra l , c o n c o u r e n tà développer ce sentiment s’insécuri-té. On assiste par ailleurs à une tra n-fo rm ation rapide de la psyc h i atrie oùles connaissances d’hier,comme laP s yc h a n a ly s e, sont mises en concur-rence avec des méthodes ou des idéesn o u ve l l e s, comme le nouveau classe-ment intern ational des maladiesm e n t a l e s, la Thérapie cog n i t i ve etc o m p o rt e m e n t a l e, le déve l o p p e m e n trapide de la pharm a c o l og i e, l’irru p-tion de la recherche et des méthodess t at i s t i q u e s.

Mais les choses ont-elles vra i m e n tbeaucoup changé depuis PhilippePinel ? Le promeneur du dimanchequi croise dans le parc de LaColombière le couple traditionnel dumalade appuyé au bras de son infir-mier peut en douter. Il y a ici telle-ment de souffrance !

Heureusement la beauté du parc,l’ombre majestueuse des gra n d sarbres et le calme de l’après midi dudimanche apportent un messag epaix.

Fig 6 : La nouvelle entrée des hôpitaux La Colombiere et Antonin Balmes.

Patrimoine et Histoire