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Compte-rendu 13 mars 2012 8 ème Journée coopération décentralisée Page 1 sur 24 8è édition - Journée de la coopération décentralisée en région Centre 13 mars 2012 Hôtel de Région Orléans JEUNESSE : un axe dynamique de la coopération décentralisée ? Compte rendu

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8è édition - Journée de la coopération décentralisée en région Centre 13 mars 2012

Hôtel de Région – Orléans

JEUNESSE : un axe dynamique de la coopération

décentralisée ?

Compte rendu

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Mot d’accueil

Karine Gloanec-Maurin, vice-présidente de la Région Centre déléguée aux Relations internationales, Europe et politique européenne.

La Région Centre accompagne et encourage les initiatives de jeunes à l’international. Un grand nombre de dispositifs financiers régionaux visent à accroitre la mobilité des jeunes à l’international :

↘ Mobicentre permet d’effectuer un stage professionnel ou un séjour d’études ou de recherche à l'étranger ;

↘ TransEurope Centre appuie les séjours éducatifs en Europe pour les lycéens et les apprentis ;

↘Jumelage des villes en Europe qui finance et valorise les projets impliquant au minimum 40 jeunes.

Le Conseil régional du Centre a par ailleurs fait le choix d’associer des jeunes à sa politique à l’international. Par le biais de la plateforme France Volontaires, quatre jeunes assurent des missions sur les zones de coopération décentralisée de la Région. Trois sont situés sur le continent asiatique : l’Etat du Tamil Nadu en Inde, la province du Hunan en Chine, la province de Luang-Prabang au Laos et un est positionné sur la région de Meknès-Tafilalet au Maroc. Le Volontariat de Solidarité Internationale permet à ces jeunes d’acquérir une expérience professionnelle solide à l’étranger, d’être accompagné par des élus et des techniciens dans le déroulement de leur mission.

La Conférence régionale de la Jeunesse (CRJ) présidée par Guillaume Sampé (ancien étudiant du Centre de Formation Agricole de Bellegarde) a été créée en mai 2011. Représentant les 15-25 ans auprès de la Région, la CRJ est composée de 72 membres. L’objectif : débattre, proposer et défendre des projets de politiques publiques régionales. Les questions liées à l’international peuvent faire l’objet d’une analyse de leur part.

Pour en savoir plus : http://www.jeunesocentre.fr/conference-regionale-de-la-jeunesse.html

Introduction à la journée

Tony Ben Lahoucine, président du réseau Centraider

En 2007, la journée de la coopération décentralisée en région Centre avait pour thème l’engagement des jeunes dans la solidarité internationale ; cinq années plus tard, Centraider, en lien avec le Conseil régional a souhaité de nouveau mettre les jeunes au cœur de cette 8ème édition. Sarah Lentier1, a conduit une étude sur les engagements volontaires et solidaires à l’international en région Centre. Commandée à la fois par la plateforme France Volontaires et Centraider, cette étude a permis de recueillir bon nombre de témoignages de jeunes. L’axe mobilité

internationale a largement été abordé.

Impliquer à la fois les élus et techniciens jeunesse et ceux en charge des questions à l’international : tel est l’enjeu de cette journée. Les collaborations sont encore trop peu nombreuses entre ces professionnels.

Tout en évoquant le riche programme de la journée, Monsieur Ben Lahoucine ajoute qu’elle permettra d’identifier les pratiques innovantes portées par les acteurs régionaux mais aussi hors-région. C’est là

1 Stagiaire à Centraider pendant six mois en 2011

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une des missions phares de Centraider : identifier vos initiatives en matière de solidarité à l’international afin de les confronter à d’autres acteurs pour qu’elles s’enrichissent.

Morgane Olivier, chargée de mission CENTRAIDER

Après avoir représenté brièvement les cinq missions principales du réseau (identification, information, mise en réseau, appui, formation), il a été rappelé que le sujet « collectivités locales et jeunesse » ne doit pas être entendu au sens strict de mobilité internationale. La problématique est de comprendre par quels mécanismes les communes s’investissent à l’international sur le champ de la jeunesse. Quelle sont les pratiques communes ? La perception du sujet est bien différente selon que l’on se

trouve dans la position d’un professionnel de la jeunesse ou des questions internationales. Ces politiques doivent s’inventer en transversalité mais n’ont pas toutes le même niveau d’importance pour les collectivités qui les mettent en place. Ces deux compétences n’ont pas de caractère obligatoire pour les villes. La collectivité flèche donc ses priorités.

Qu’entend-on par jeunes ? De qui parle-ton ? A qui s’adresse-t-on ? Que signifie travailler sur l’axe jeunesse dans une politique de coopération décentralisée ?

↘ Travailler en faveur de l’éducation

① Construction d’infrastructures scolaires (exemples en région : ville de Checy, comité de jumelage, communauté de communes rive gauche de la vienne Lagem-Taaba, comité de jumelage Rivière-Ouégédo…)

② Coopération universitaire (du ressort des collectivités territoriales uniquement) : travaux de recherches qui impliquent des jeunes, envoi et réception d’étudiants (en vue de rendre son territoire plus attractif également)

③ Echanges et rencontres entre élus et techniciens pour confronter les politiques locales liées à la jeunesse. Les problématiques de la jeunesse française (études supérieures, emploi, logement, culture…) sont bien souvent très différentes de celles de la jeunesse asiatique, africaine ou latino-américaine. La question jeunesse est souvent assimilée à la mobilité internationale dans les projets de coopération décentralisée

↘ Favoriser la mobilité internationale des jeunes : échanges culturels, artistiques et sportifs : plus de 150 acteurs.

↘ Monter un chantier à l’international: les collectivités locales sont peu nombreuses à proposer des chantiers internationaux via leur service jeunesse. Le montage de ces projets est relativement lourd et se fait donc la plupart du temps en lien avec des associations spécialisées : acteurs d’éducation populaire, plateforme d’insertion, structures d’envoi et d’accueil SVE en région,…

↘ Choisir le Volontariat de Solidarité Internationale pour l’animation de sa coopération décentralisée (peu développé en région).

↘ Dispositifs de soutien financier : outil « classique » d’appui aux organisations de la société civile engagées en faveur des jeunes et de l’international. La plupart du temps, cette aide se borne à un règlement financier précis.

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↘ Créer un conseil de jeunes : la jeunesse d’une commune peut s’impliquer, à travers les conseils de jeunes, dans la vie politique communale. Les conseils de jeunes donnent l’opportunité à des élus et à des jeunes d’échanger ensemble sur des thématiques en tout genre. La question de l’engagement à l’international peut, par exemple, faire partie, des reflexions à mener.

Mêler jeunesse et solidarité internationale équivaut à faire travailler ensemble, sur un même territoire des acteurs avec des spécialités très différentes. Une politique de coopération décentralisée qui met en avant la jeunesse suppose une forte synergie entre les différents acteurs.

TABLE RONDE Qui ? 4 intervenants spécialistes des questions internationales et/ou jeunesse. Quel sujet ? Les intervenants ont chacun des expériences différentes : animateur réseau national des questions jeunesse, un animateur de collectivité territoriale, un élu municipal et un responsable des jeunesses issues des migrations. Dans quel objectif ? La problématique est perçue de façon différente selon que l’on est élu ou technicien, selon que la collectivité est déjà engagée à l’international, selon que la collectivité est pro-active dans les politiques jeunesse… Cette table ronde présente des retours d’expérience intéressants et vise à donner des éléments d’argumentation en faveur d’une coopération décentralisée en faveur de la jeunesse. Quel est le retour sur le territoire local ? Comment travailler sur les questions de jeunesse alors que les réalités entre les pays partenaires sont parfois très contrastées ?

L’animateur de la table ronde, Tony Ben Lahoucine, président de Centraider, replace le sujet dans son contexte historique. La jeunesse a toujours été liée aux questions d’éducation populaire. A la fin de la seconde guerre mondiale, période où les risques d’un repli sur soi étaient majeurs, les jumelages ont eu un rôle majeur. Ils ont permis, à travers des échanges culturels, de découvrir l’autre autrement et ont renforcé les liens interculturels entre jeunes. Il était nécessaire de sensibiliser en priorité ce public.

Cités Unies France (CUF)

Le réseau national de la coopération décentralisée regroupe depuis 1975 plus de 500 collectivités locales engagées dans des projets à l’international. Lié par une convention d’objectif avec le ministère des Affaires étrangères et européennes (MAEE), les missions de CUF sont proches de celles de Centraider, réseau dont les compétences se limitent au territoire régional. CUF fonctionne par pôles géographiques : les groupes pays (Afrique, Amérique Latine, Asie…). La création du groupe jeunesse est emblématique d’une volonté de travailler de façon transversale avec les autres pôles. Cet espace permet de partager des outils d’animation, des réflexions, des expériences en lien avec la jeunesse.

Les acteurs impliqués dans ce groupe de travail sont d’une grande diversité : Institut National pour la Jeunesse et l’Education Population (INJEP), Bureaux d’Information Jeunesse (BIJ), Comité National des Associations de Jeunesse et d'Education Populaire (CNAJEP), Centres d'Entrainement aux Méthodes d'Education Active (CEMEA), Association Nationale des Conseils d’Enfants et de Jeunes (ANACEJ), France Volontaires…

www.cites-unies-france.org

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Linda Naili, chargée de mission du groupe jeunesse de CUF, fait ressortir quelques constats d’une étude réalisée au niveau national :

↘ La jeunesse n’est pas une compétence obligatoire des collectivités locales (tout comme l’action internationale) ; son exercice dépend donc de la volonté des élus d’agir dans ce domaine.

↘ Travailler en faveur de la jeunesse revient bien souvent à évoquer les questions liées à la mobilité. La mobilité professionnelle/utilitaire (stages, séjours linguistiques, bourse étude…) est à distinguer de la mobilité solidaire. La

mobilité professionnelle part de demandes exprimées par les jeunes tandis que la mobilité solidaire relève plus d’un engagement citoyen ou d’une éducation informelle. Il faut toutefois être vigilant : les mobilités sont différentes selon les publics de jeunes.

↘ On aborde la mobilité du point de vue du départ de nos jeunes à l’étranger. Les échanges entre jeunes doivent être construits dans un esprit de réciprocité. « Il est de plus en plus difficile d’obtenir des visas pour les jeunes de nos pays partenaires », public jugé comme « dangereux » affirment les collectivités locales françaises. ↘ Il faut veiller à ne pas mettre en place uniquement des dispositifs de soutien financier. Les pratiques d’accompagnement par les services des collectivités locales doivent être développées surtout en direction des jeunes en difficulté d’insertion sociale.

↘ Le diagnostic des besoins, des attentes des jeunes est le préalable à toute démarche : - Les aides financières proposées répondent-elles à des envies manifestées par les jeunes ? - Quelle préparation au départ s’avère la plus pertinente ? A quelle structure puis-je m’adresser ? - Y a-t-il un intérêt marqué pour les questions d’engagement solidaire des jeunes sur ma

commune ?

↘Au-delà de l’offre, il ne faut pas négliger la demande des jeunes et ne pas partir du principe que tous se sentiront concernés par les aides proposées. Dans cette optique, communiquer et susciter des envies doit faire partie des priorités d’une politique jeunesse. Quelques éléments à avoir en tête

↘ Fixer un objectif simple et clair à sa politique de coopération décentralisée « jeunesse » Définir le public à qui l’on s’adresse et proposer des réponses adaptées adéquates en fonction de chaque cible (« segmenter »)

↘ Quels dispositifs d’engagement ? : le Volontariat de Solidarité Internationale (VSI), les chantiers internationaux, les bourses d’étude… Il faut par la suite veiller à proposer un guichet unique, démarche de modernisation communale qui vise à proposer un interlocuteur unique aux usagers pour faciliter l’accès à l’information vers les dispositifs de financement adaptés.

Ville de Blois – Loir et Cher - 49 000 habitants – Benjamin Vételé, élu à la ville de Blois en charge de la coopération, du jumelage, de la vie étudiante et des relations avec les universités et les grandes écoles

A la question : « quelles sont les priorités pour la ville de Blois ? quelles démarches ont été engagées par la collectivité et quel type d’accompagnement spécifique est pensé pour les jeunes ? », l’élu blésois analyse le sujet sous trois angles :

↘ Le lien entre coopération décentralisée et jeunesse n’est pas le même en fonction

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de l’échelon de la collectivité locale. Instaurer une politique de coopération décentralisée au niveau régional ne relève pas des mêmes enjeux qu’au niveau communal.

↘ Les objectifs donnés aux projets jeunes à l’international des collectivités locales ont beaucoup évolué ces cinquante dernières années. Ils relevaient au départ des comités de jumelage qui s’engageaient à développer des échanges scolaires et culturels. Aujourd’hui, travailler en faveur de la jeunesse prend une autre dimension, bien souvent à caractère social, en direction des publics en difficulté. Il n’existe pas une jeunesse mais plusieurs qui n’ont pas toutes les mêmes besoins, ni les mêmes attentes de la part d’une collectivité locale. Les différences sociales, les aspirations idéologiques… sont très différentes d’un public jeune à un autre. Il faut savoir les prendre en compte pour construire une politique jeunesse et une politique de coopération décentralisée complémentaire et transversale.

↘ Il est important de faire intervenir des tiers dans le cadre de sa politique de coopération décentralisée (France Volontaires, Centraider…) qui peuvent appuyer tant la structuration du partenariat que le soutien aux organisations civiles locales.

La ville de Blois travaille en direction des 15-20 ans. Depuis juillet 2011, la collectivité est engagée au côté de la ville d’Azrou dans la Région de Meknès-Tafilalet au Maroc. Ce partenariat s’articule entre autre autour d’échanges scolaires basés sur la réciprocité. La ville de Blois accueille également depuis trois ans des chantiers de jeunes, projet entièrement piloté par le service jeunesse. La question de la formation des services est fondamentale. La coopération décentralisée est un nouveau chantier de la politique communale. Son rôle est bien de mobiliser l’ensemble des services de la ville sur des projets à l’international, d’organiser et de mobiliser les acteurs locaux du territoire. Or, c’est une manière de travailler quelque peu différente, qui incite à une plus grande transversalité entre les services de la ville.

Forum des Organisations Internationales Issues des Migrations (FORIM) – Ibrahima Sory Diallo, responsable jeunesse Que fait l’association ?

Créée en 2002, le FORIM, plateforme nationale réunit des réseaux, des fédérations et des regroupements d'Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations (OSIM), engagées dans des actions d'intégration « ici » et dans des actions de développement « là-bas », dans les pays d'origine. Le FORIM représente environ 700 associations

intervenant en Afrique Subsaharienne, au Maghreb, en Asie du Sud Est, aux Caraïbes et dans l'Océan Indien.

La création de cette structure témoigne de la volonté de favoriser l'intégration des populations issues des migrations internationales, de renforcer les échanges entre la France et les pays d'origine et de contribuer au développement de leur région d'origine. L’association symbolise le dynamisme de la vie associative portée par les personnes issues de l'immigration et met en évidence les aspects positifs de la double culture.

Quelle est la spécificité du FORIM ?

Le FORIM est en charge du dispositif national de cofinancement et d’accompagnement de migrations : le PRA/OSIM (Programme d’Appui aux projets des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations). Ce dispositif soutient des projets de développement local portés par les OSIM, il a été mis en place en partenariat avec le Ministère de l’Intérieur, de l’Outre Mer, des Collectivités Territoriales

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et de l’Immigration [MIOMCTI]. De nombreux pays et domaines d’activité sont éligibles au PRA/OSIM. Pour en savoir plus : http://cluster011.ovh.net/~forim/

A retenir sur le PRA-OSIM

• Le montant total de votre budget ne doit pas excéder 120 000 € ; • Votre projet a une durée d’une année maximum ; • La demande de subvention est plafonnée à 15 000 euros et ne dépasse pas 70% du montant total

du projet ; • La part des ressources privées obligatoires est de 10%.

L’association accorde une attention particulière aux initiatives collectives portées par les jeunes (groupe de travail, appui et accompagnement des projets). Le FORIM regroupe environ 40 organisations de jeunes. Quel est le rôle de la jeunesse immigrée dans un programme de coopération décentralisée ? Pendant bien longtemps, les structures associatives de jeunesse n’étaient pas prises au sérieux par les collectivités locales. On observe aujourd’hui une montée en puissance et un professionnalisme grandissant des organisations de jeunes issues des migrations.

↘ Les Jeunes issus de l’immigration ont bien souvent un lien fort avec leur territoire d’origine. Cela peut être une chance dans un projet de coopération décentralisée : les jeunes bénéficient d’une crédibilité auprès des collectivités du Sud.

↘ Les jeunes organisés en collectif démontrent de vraies compétences en gestion de projet ce qui leur confère une légitimité auprès des collectivités territoriales du Nord. ↘ En impliquant les jeunes dans un projet porté par une collectivité locale, il naît bien souvent un sentiment de fierté. A terme, ces jeunes auront probablement une envie plus forte de s’engager dans le milieu associatif participant à la vie citoyenne de la commune. ↘ Ces jeunes peuvent mettre en lien les maires des communes du Sud (où ils mènent souvent leurs actions) à ceux du pays de résidence dans le but de nouer un partenariat.

Conseil général de l’Allier -343 000 habitants François Petit, animateur, Direction de la jeunesse, de l’éducation, de la culture et des sports En 2008, le président élu, Jean-Paul Dufregne, inscrit la jeunesse au cœur des six priorités de la collectivité territoriale. Créée en 2001, la Direction de la jeunesse est directement placée sous l’autorité du président.

↘ La coopération internationale fait partie du fil rouge de la politique portée par la collectivité : chaque année, des projets voient le jour. Les programmes ont pour objectif de participer à l’apprentissage informel des jeunes (tolérance, équité…). La vocation utilitaire (voir plus haut – intervention de Linda Naili – CUF), même si elle existe, est moins présente. Les actions à l’international se déroulent en lien avec le Conseil général des jeunes de l’Allier composé de jeunes collégiens. Les Conseils généraux se voient attribuer la compétence « éducation » et plus précisément l’aide aux collèges. Les premiers jeunes des conseils à s’être investis sont désormais majeurs. La collectivité et les jeunes impliqués à l’heure actuelle bénéficient du retour d’expériences des plus anciens.

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↘ L’ouverture de la jeunesse à l’international de la collectivité remonte à 2001. L’échange entre le Conseil général des jeunes et des collégiens maliens a été une expérience de coopération jeunesse concluante même si la collectivité a rencontré des difficultés administratives pour la mettre en œuvre et il faudra attendre janvier 2007 pour que les prémisses d’une politique jeunesse à l’international se dessinent à nouveau sur le département. Le programme « Jeunesse pour la Démocratie » du Programme européen Jeunesse en Action (PEJA) a permis en 2010 au Conseil général Jeune de l’Allier de rencontrer estoniens et hongrois pendant une semaine autour d’un séminaire sur la vie démocratique locale. Il s’agissait d’échanger, notamment à travers la création théâtrale, autour des notions d’engagement et de citoyenneté européenne. La création artistique fera dès lors bien souvent partie des projets pilotés par la collectivité. « C’est un moyen très efficace pour mobiliser les jeunes » affirme Monsieur Petit. A titre d’exemple, le Conseil général de l’Allier a participé récemment à une rencontre autour du diable en Hongrie. Pour en savoir plus sur ce projet : http://www.facebook.com/#!/LaNuitTousLesChatsHongrie.

↘ L’engagement de la collectivité territoriale en faveur de la solidarité internationale s’est accru ces dernières années. Le travail des animateurs jeunesse dans des projets à l’international est reconnu. Au vue de l’expertise nécessaire pour monter ce type de projets, la collectivité accorde désormais des per diem (indemnité journalière fixe) aux agents qui se déplacent dans le cadre d’une mission à l’international. Cette disposition est forte de sens : elle légitime le travail des animateurs jeunesse.

↘ De nombreuses structures locales s’impliquent dans les projets à l’international : Point Information Jeunesse, Bureau Information Jeunesse, Centres Sociaux Ruraux… ↘ La question de l’accueil dans un projet de solidarité internationale est un aspect fondamental. Le postulat de l’action internationale est de commencer par accueillir les partenaires. Cela permet de modérer les « trop bonnes intentions » de nos jeunes. En revanche, l’intervention d’Emilie De Bonneval de la Ligue de l’enseignement du Cher souligne les difficultés accrues pour recevoir en France des étrangers (obtention des visas). « Les programmes européens ainsi que les projets pilotés par des collectivités locales ne sont pas non plus épargnés : des élus et techniciens se sont vu refuser l’entrée sur le territoire français » souligne Linda Maili de l’association Cités Unies France.

↘ La phase de préparation au départ ne doit pas être négligée. Elle permet de sensibiliser les jeunes aux enjeux de la solidarité internationale, déconstruire les idées reçues. Un projet jeune ne se résume pas à du simple tourisme mais englobe bien des valeurs d’altruisme, d’ouverture sur l’autre et de compréhension mutuelle. Un objectif de développement peut être envisagé s’il est à la portée des jeunes et co-construit avec les partenaires.

↘ En termes de méthodologie : le Conseil général de l’Allier construit bien souvent un projet jeune au niveau local de concert avec les partenaires étrangers de sorte que les deux projets avancent au même rythme. Cette collaboration nécessite d’être en phase avec les animateurs jeunesse du pays partenaire mais évite bien souvent le choc culturel et participe au plaisir de l’échange.

↘ Un projet de jeunes à l’international est soumis à de multiples contraintes de temps : le temps des jeunes, extrêmement court, le temps administratif de la collectivité et éventuellement le temps institutionnel des co-financeurs (Union Européenne…). Un chef de projet doit donc jongler au mieux avec ces différentes temporalités. Cela exige d’anticiper correctement le programme.

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L’après-midi, des espaces de discussions privilégiées ont permis à chacun d’approfondir un sujet en particulier. Retour sur ces ateliers thématiques

Atelier 1 – Comment mobiliser les jeunes dans un programme de coopération décentralisée ? L’exemple du volontariat de solidarité internationale Intervenants : Pierre Daniel-Calonne – France Volontaires et Aurélie Milhavet – Conseil régional du Centre (CR) Animateur : Joël Dine, administrateur Centraider Partant du constat que les citoyens souhaitent de plus en plus s’engager à titre désintéressé et qu’il est essentiel de proposer un accompagnement de qualité, l’Association Française des Volontaires du Progrès (AFVP) est créée en 1963. Elle deviendra le 1er octobre 2009 France Volontaires. L’association, liée par une convention de partenariat avec l’Etat, a pour mission de promouvoir et de développer les Volontariats Internationaux d’Echanges et de Solidarité. Présente dans 55 pays dans le monde (Afrique, Amérique Latine, Asie), France Volontaires réunit 44 membres, dont le Conseil régional du Centre. On ne traitera dans ce compte-rendu que du Volontariat de Solidarité Internationale (VSI) ; toutefois, il faut avoir en tête que les missions de France Volontaires sont plus large. Un travail est mené en direction d’autres dispositifs notamment le : • Volontariat d’Initiation et d’Échange (VIE), • Volontariat d’Échange et de Compétences (VEC). Le volontariat de solidarité internationale (VSI) Ce dispositif est encadré par la loi du 23 février 2005 qui détermine les éléments du contrat entre la structure d’envoi agréée par l’Etat et le Volontaire (indemnité, couverture sociale, logement, billet d’avion…). 24 structures en France sont habilitées à proposer des VSI : CEFODE, DCC, DEFAP, FIDESCO, IFAID, France Volontaires, SCD… Plus de 2 200 volontaires de solidarité internationale partent chaque année.

Quel Public ? Majoritairement des femmes (66%), En majorité de 25 à 30 ans, De jeunes professionnels diplômés (une grande majorité a un niveau Bac +4/5), Des Français, mais également des européens et des jeunes de toutes nationalités.

Il n’y a aucune condition de nationalité sur le VSI. Toutefois : on ne peut pas être VSI dans son propre pays, et les VSI ne concernent pas les pays d’Europe (il existe d’autres dispositifs pour les volontariats européens).

Quelle durée ? Un à deux ans.

Quel objectif ? Mêler la dimension solidarité internationale et l'expérience professionnelle. Les jeunes sont intégrés au sein d’une équipe, travaillent bien souvent en binôme avec un agent local. L’idée pour le jeune étant d’adopter une posture d’accompagnement autour de dynamiques locales.

Quel type de mission ? Animation/communication Formation/encadrement Gestion de moyens opérationnels

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Etudes et diagnostics

Les collectivités locales et le VSI France Volontaires est un partenaire de confiance pour les collectivités locales. Dans le cadre de la coopération décentralisée, ce sont plus de 60 volontaires qui sont mobilisés sur le terrain. L’accompagnement mené par France Volontaires auprès des collectivités locales se développe considérablement, notamment par la construction de programme régionaux VIES ainsi que dans la mise en place de dispositifs de préparation au départ, de valorisation au retour, d’accompagnement des VIES sur tout le long de la mission… Les missions et les responsabilités de France Volontaires

Vis-à-vis du Volontaire : contrat de VSI, formation, suivi-accompagnement, gestion administrative, logement meublé…

Vis-à-vis du partenaire du Sud et du partenaire du Nord : bonne exécution de la mission, suivi-accompagnement…

Quelles sont les étapes dans l’élaboration d’une mission de Volontariat de Solidarité Internationale (VSI) ?

1. Construction de la mission de volontariat (une fiche de mission partagée, impliquant le partenaire local)

2. Montage d’un budget de la mission (cofinancement + moyens de fonctionnement de la mission de vol.)

3. Rédaction d’une convention de mission 4. Recrutement du/de la volontaire 5. Préparation à l’engagement de volontariat 6. Suivi-accompagnement et retour

Les atouts du dispositif

Une permanence sur place avec une capacité d’intermédiation, de facilitation et de « double regard » précieuse ;

Dynamisme, motivation et regard particulier induit par le statut de volontaire (avec un intérêt particulier pour la constitution de binômes agent local/volontaire sur le terrain) ;

Promotion des valeurs d’engagement et de solidarité, en alliant la politique de promotion de l’engagement des jeunes à la politique de coopération internationale ;

Dispositif relativement souple (considéré également pour plusieurs collectivités comme peu coûteux).

Les limites du dispositif

Il faut bien avoir en tête que le Volontaire n’est pas un technicien comme un autre… ceci implique des responsabilités particulières notamment le volet formation ;

Les contrats (2 ans) impliquent un « turn-over » qui peut être déstabilisant pour les collectivités partenaires ;

Il n’est pas toujours évident pour le Volontaire de se positionner avec les différentes parties prenantes : partenaires du Nord, du Sud et la plateforme d’envoi.

Si le VSI est un dispositif souple et sécurisant. Il a aussi un coût qui n’est pas négligeable pour la collectivité. On l’estime à environ à 2 500 euros par mois toutes charges comprises. Une partie est prise en charge par le ministère des Affaires étrangères et européennes (MAEE) et France Volontaires. Restent à la charge de la structure qui envoie le Volontaire en moyenne 800 € par mois. Ce dispositif n’est donc pas forcément adapté à tout type de coopération décentralisée.

En complément de l’intervention de Pierre Daniel sur les aspects pratiques du dispositif de VSI, il était nécessaire d’avoir le témoignage d’une chargée de mission d’une collectivité locale qui travaille en lien avec un Volontaire dans le cadre d’un programme de coopération décentralisée. C’est le cas pour le

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Conseil régional du Centre qui dispose à l’heure actuelle de quatre jeunes sur le terrain (voir les propos introductifs de Mme Gloanec Maurin). L’intervention de Madame Milhavet a permis d’illustrer concrètement comment une collectivité travaille en lien avec des VSI : quels sont les apports pour chacun, à la fois pour la collectivité mais aussi pour le volontaire ? Quelle technique d’animation est privilégiée ? Quels sont les avantages d’employer un VSI dans le cadre de ses partenariats ? Le VSI a bien souvent une mission de renforcement des capacités du partenaire. La présence d’un volontaire sur le terrain permet de mieux appréhender, du point de vue de la collectivité, le jeu d’acteurs sur le territoire partenaire. Cela permet bien sûr également de faciliter les échanges entre les différentes structures présentes dans la zone de coopération. Notamment, un des avantages majeurs est que le Volontaire est en capacité de nouer des relations entre les associations, établissements public ou collectivités régionales. Ceci donne incontestablement une visibilité et une cohérence aux actions portées par les acteurs régionaux. Le Conseil régional du Centre accorde une importance particulière à la jeunesse. Un VSI est un moyen d’offrir une expérience et une formation à l’étranger à des jeunes de la région Centre, Enfin, le VSI ouvre un canal de communication qui permet d’accélérer la vitesse de circulation de l’information, de réajuster rapidement les actions, de répondre plus rapidement et efficacement à de nouveaux besoins. En d’autres termes, le VSI apporte une capacité de réaction beaucoup plus forte de la collectivité aux besoins de ses partenaires.

Quelles contraintes pour la collectivité ? Le coût est comme nous l’avons souligné précédemment important. Il faut aussi prendre en compte que le VSI est un dispositif de formation : il faut pouvoir mettre en place des moyens pour assurer un suivi et un encadrement relativement poussé du volontaire. Le suivi terrain est, lui, assuré par France Volontaires par le biais des antennes locales dont dispose la plateforme d’envoi. Les volontaires de la Région Centre (RC) passent un entretien professionnel tous les 6 mois, remettent un rapport d’activité chaque mois, ont une réunion Skype avec la RC tous les quinze jours, s’entretiennent quasi quotidiennement avec leur tuteur de la RC par téléphone ou Internet. Par ailleurs, les volontaires de la Région travaillent sur place avec les agents de la collectivité locale, dont les postes sont cofinancés par la RC.

Attention ! Le VSI n’est pas une ressource humaine comme une autre : le volontaire intervient en appui de la collectivité partenaire, mais en aucun cas il ne doit se substituer à ses agents, pas plus qu’il ne doit empêcher la relation directe entre élus et agents des deux collectivités.

Échanges avec les participants

Peut-on faire venir des volontaires des pays du Sud ? Réponse de Pierre Daniel : on aborde là, la notion de réciprocité, que le dispositif service civique est en mesure de développer. En effet, le service civique permet à tout jeune issu d’un pays qui accueille des VSI Français d’envoyer des jeunes en service civique en France. Dans ce cadre, FV a lancé une expérience sur le Mali et le Niger pour faire venir une vingtaine de jeunes de ces deux pays en France. Afin de développer une notion de réciprocité dans l’accueil et l’envoi de volontaires et afin de pallier le contexte sécuritaire actuel dans les zones sahéliennes, France Volontaires propose aux collectivités locales intéressées un programme pilote : le Programme Réciprocité Mali/Niger. Pour en savoir plus : http://www.centraider.org/les-outils/volontariat/421-france-volontaires---programme-reciprocite.html

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Y a-t-il des difficultés d’adaptation, des difficultés ou des échecs dans l’envoi de VSI ? La mission de VSI en coopération décentralisée est différente d’une mission en ONG. Travaillant dans un cadre institutionnel, le VSI a une mission de représentation de la collectivité qui l’envoie. Dans le cas de la Région Centre, un double entretien à l’embauche a été institué : un entretien de sélection avec France Volontaires, puis un entretien avec le Conseil régional du Centre, pour être sûr que le volontaire est bien conscient de ce rôle de représentation qu’il a (qui implique un certain « savoir-être », l’utilisation d’un langage diplomatique, des contraintes de communication…) Dans tous les cas, le volontaire doit être capable de s’adapter à un contexte culturel différent. Quelles conditions pratiques sont proposées au VSI ? France Volontaires met en place un contrat de travail. Le VSI cotise pour la retraite, mais pas pour le chômage. Une indemnité mensuelle comprise entre 500 et 900 € /mois est attribuée au Volontaire en fonction du pays dans lequel se déroule la mission. Vient s’ajouter à cela une indemnité d’installation correspondant à environ un mois de salaire. Les cotisations sociales et le logement sont à la charge de la collectivité. A la fin de son contrat, le volontaire touche un « pécule » équivalent à 153 € /mois effectué ce qui peut lui permettre de se réinstaller en France dans des conditions acceptables et de prendre le temps de rechercher un emploi. Quelles sont concrètement les missions des VSI ? Concrètement, quel est le travail du VSI (pour la Région Centre) ? Réponse d’Aurélie Milhavet : Le VSI appuie le partenaire sur tous les aspects de suivi de projet de la coopération : organisation et animation de réunions de travail, réalisation des comptes-rendus, communication, à travers la rédaction de bulletins d’information par exemple. Le VSI peut aussi avoir à travailler sur les orientations de la coopération, ou sur des projets plus techniques. La présence du VSI permet de diminuer les déplacements des agents de la collectivité (sans les faire disparaître).

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Atelier 2 : Quels outils à disposition des professionnels de la jeunesse pour des projets à l’international ? Animatrice : Stéphanie Chapuis, Centraider

Cet espace de discussion, avant tout destiné aux animateurs jeunesse d’une collectivité locale vise à fournir des pistes concrètes d’action pour développer une culture internationale de la ville et mobiliser des jeunes au sein de projets. Bien souvent, les agents en charge de la jeunesse souhaitent s’impliquer sur ce terrain mais au vue du grand nombre de dispositifs existants, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Les témoignages de l’Association Nationale des Conseils d’Enfants et de Jeunes et du Centre Régional d’Information Jeunesse sont venus agrémenter la réflexion

Lilia Benhadji, chargée de mission à l’Association nationale des conseils d’enfants et de jeunes (ANACEJ) Créée en 1991, l’ANACEJ a deux missions principales :

↘ promouvoir la participation des enfants et des jeunes à la décision publique de leur commune (via les conseils). L’implication de jeunes au niveau local permet notamment à des élus de prendre en compte l’avis de ces jeunes et instaure un processus de concertation. ↘ accompagner les collectivités locales dans la mise en place d’instances de participation des jeunes. L’association regroupe 400 collectivités et 9 mouvements populaires en Métropole et DOM TOM. Les Centres d’Entrainement aux Méthodes d’Education Active (CEMEA), les Francas, les Eclaireurs et Eclaireuses de France pour ne citer que quelques-uns de ces mouvements liées à la jeunesse.

L’ANACEJ : - accompagne les collectivités adhérentes qui ont un Conseil Municipal d’Enfants ou de Jeunes, - organise son congrès « Les solidarités » à Lille les 29-30 octobre à Lille - produit des guides, - prodigue des formations, - participe au congrès « Les solidarités », - a des groupes de réflexion sur la politique jeunesse, - est partenaire de France Volontaires et Cités Unies d’où un renforcement de l’aspect

international tant en Europe à travers les jumelages qu’ailleurs sur des implications dans le développement.

L’Anacej a recensé des projets menés par les conseils depuis 2006. Elle a constaté que les projets étaient de plus en plus nombreux depuis 2010 Les budgets alloués aux projets et fonctionnement des Conseils Municipaux d’Enfants –CME) et Conseils Municipaux de Jeunes (CMJ) par les collectivités sont soit sur ligne attribuée soit inscrits sur d’autres lignes budgétaires. Dans tous les cas, les CME-CMJ s’appuient sur d’autres services comme les associations, les services techniques, international, jeunesse, scolaire voire souvent sur des partenariats locaux. Des précisions sont demandées sur des projets spécifiques aidés par l’ANACEJ. Pour consulter la base de données, rendez-vous sur le site http://anacej.asso.fr/ Corentin Legay - Conseil Municipal de Jeunes de Bruay la Bussière (62) Le témoignage de Corentin est précieux pour illustrer la façon dont les CME et les CMJ peuvent être impliqués autour des projets internationaux portés par une commune. Le Conseil Municipal des Jeunes de la ville de Bruay la Bussière (CMJ) a décidé de s’investir sur un projet piloté par le comité de

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jumelage. Les liens entre la collectivité locale et son partenaire du Sud était quelque peu distendus. L’investissement du CMJ a permis de redynamiser les relations et de redonner vie à ce partenariat. Il s’agissait pour ces jeunes, à travers un projet intitulé « Séjours au bout du monde », de partir au Sénégal. Une rénovation de bâtiments à été engagée en parallèle de la mise en œuvre d’un projet culturel à travers un spectacle de marionnettes humoristiques autour de l’impact de l’électroménager sur la vie quotidienne. Présenté devant le Campus Lettres et Sciences Humaines de Bruay, il a par la suite été co-construit avec les enfants des rues de Dakar. La barrière de la langue a été très forte puisque ces enfants ne parlaient que le wolof. Les enfants sénégalais se sont appropriés le spectacle et le produisent désormais en autonomie au Sénégal. A travers ces initiatives, les échanges entre les deux communes ont été réactivés. Corentin constate que le groupe de jeunes Français a pris conscience de bon nombre de problématiques liées aux questions Nord/Sud. Ils se sentent également plus ouverts sur leur manière de penser. Delphine Adam, chargée d’information au Centre Régional d’information jeunesse (CRIJ) Deux dispositifs majeurs sont présentés par le CRIJ aux participants de l’atelier. Il s’agit de deux outils dont peuvent s’emparer les encadrants jeunesse. N’hésitez pas à vous tourner directement vers cette structure régionale qui sera en capacité de vous fournir des éléments d’information plus précis. Accueillir un Service Volontaire Européen (SVE)

Le service volontaire européen (SVE) fait partie du programme "Jeunesse en action" élaboré par la Commission européenne. En France, c’est l’Agence française du Programme européen Jeunesse en action (AFPEJA) qui en a la charge. Au niveau régional, le programme est piloté dans chaque région par

la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (http://www.drdjs-centre.jeunesse-sports.gouv.fr/).

Il permet à de jeunes français de 18 à 30 ans (extension possible aux 16-17 ans pour les jeunes avec moins d'opportunités) de partir dans un pays de l’Union Européenne mais également dans bon nombre de pays partenaires voisins sous condition d’obtenir un visa d’entrée (Turquie, Algérie, Ukraine…). Au-delà de favoriser une mobilité de jeunes français, il permet également d’accueillir, au sein des services de collectivités locales, notamment des jeunes Européens dans le cadre d’une mission bien précise. Le volontaire bénéficie d’un cycle de formation SVE. Ce cycle comprend une formation préalable au départ (linguistique, interculturelle, etc.), une formation à l'arrivée dans le pays d'accueil, une réunion à mi-parcours et une évaluation finale.

Attention : Le SVE n'est ni un stage, ni une formation, ni un emploi-jeune, ni un séjour linguistique ou touristique. Il ne permet pas de suivre en même temps des études universitaires ou d'occuper un emploi rémunéré. Dans ce cadre, le SVE n’est pas rémunéré mais indemnisé mensuellement en fonction du niveau de vie du pays où est effectuée sa mission.

Il peut être intéressant de bénéficier du regard d’un jeune européen dans la mise en œuvre d’une politique publique (et notamment pourquoi pas autour de projets pilotés à l’international). Cela permet à un jeune Européen de venir découvrir le fonctionnement d’une administration publique française et apporte bien souvent une valeur ajoutée considérable. Il faut toutefois avoir conscience que comme tous les outils retenus et présentés sur cette journée, l’accueil d’un jeune peut demander un encadrement important (et donc des compétences en termes de formation et de pédagogie).

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Pour en savoir plus

↘ Portail européen de la jeunesse : http://europa.eu/youth

↘ Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP) : www.injep.fr

Construire un projet de chantier à l’international

Plusieurs associations sont spécialisées dans les chantiers à l’international (Concordia, Planète Urgence…).

Un chantier international c’est...

...une action volontaire

↘ Les volontaires ne sont pas rémunérés.

↘ Ils s’engagent à participer à la réalisation d’un travail, selon le contrat passé la commune et le bailleur d’ouvrage (commune ou association pour laquelle le chantier est effectué).

↘ Les volontaires ne sont pas une main d’œuvre gratuite, ils ne prennent pas la place des artisans ou des entreprises.

↘ Le chantier s’inscrit dans un projet local qui répond à un besoin et à une demande réelle et légitime ...la réalisation d’un travail

↘ Les travaux sont accessibles à tous et ne nécessitent pas de compétence particulière ; ils visent davantage un objectif social et d’intégration.

↘ La démarche volontaire des participants, par contre, est primordiale pour le bon déroulement des chantiers (même si elle est impulsée par les animateurs jeunesse).

↘ Le temps consacré au travail est de l’ordre de 30-35 heures pour les chantiers d’adultes et de 25 heures pour les chantiers d’ados. ...une vie collective

↘ 2 à 3 semaines ensemble, jeunes du Nord comme du Sud.

↘ Une équipe de 10 à 15 jeunes, filles et garçons, de différents pays qui participent à la réalisation matérielle d’un projet local.

↘ C’est votre affaire et celle des jeunes du groupe. Toute la vie collective est à gérer en groupe : organisation du travail, gestion financière, économat et temps de loisirs, apprentissages... Ceci nécessite une vraie préparation administrative et technique avant le chantier. Si vous souhaitez des informations sur les aspects pratiques d’organisation d’un chantier, cliquez ici http://www.ccivs.org/New-SiteCCSVI/CcivsOther/FR-Documents/Organiseretgererunchantier.pdf

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ATELIER 3 : L’ouverture internationale des établissements scolaires et la solidarité internationale Animateur : Jean-Michel Henriet, administrateur Centraider

Acteurs phares de la coopération et de la solidarité internationale, les établissements scolaires ne peuvent être mis de côté lors de cette journée. Bien que les collectivités locales soient au cœur des échanges de la journée, il est intéressant d’analyser les relations instaurées entre elles : de quelles façons les villes articulent leur action avec les collèges, les lycées ? Quels dispositifs de partenariats existe-il pour faciliter la communication entre ces deux acteurs ? Travaillent-ils systématiquement ensemble ? Quelles pistes de travail peuvent être envisagées pour renforcer les liens entre collectivités locales et établissements scolaires ? Les intervenants, nombreux sur cet atelier tentent de répondre et de préconiser des solutions.

Claire Lopin de la DAREIC – Délégation académique aux relations européennes, internationales et à la coopération

Les déléguations académiques aux relations européennes et internationales (Dareic) représentent un outil d’ouverture internationale des établissements scolaires. Axe fort dans la politique de l’Education Nationale, de la jeunesse et de la vie associative, l’ouverture internationale a été confortée par la création des délégués académiques aux relations internationales et à la coopération (Daric), puis des délégués académiques aux relations européennes et internationales et à la coopération (Dareic), qui assurent la coordination des activités académiques dans ce domaine.

Concrètement, cela se matérialise par l’échange entre classes, des activités internationales dans les établissements techniques et professionnels, du perfectionnement linguistique d'enseignants, du soutien pédagogique à des établissements étrangers et des appariements d'établissements (partenariats, projets entre un établissement français et un établissement étranger). Les correspondants départementaux

Chaque département dispose d’un correspondant en charge des questions internationales. Pour monter un projet de solidarité internationale, il faut dans un premier temps se mettre en lien avec ce référent. Cette personne dispose d’une connaissance fine des questions internationales et peut vous aiguiller pour rechercher un partenaire, définir l’objectif pédagogique de votre projet…

Département du Cher (18)

Frédérique Gaudin, proviseure adjointe au lycée des métiers Jean Guéhenno, Saint-Amand-Montrond frederique.gaudin@ac-orleans-tours·fr

Département de l’Eure et Loir (28)

Bernadette Tison-Malthe, professeure au lycée Fulbert, Chartres [email protected]

Département de l’Indre (36)

Philip Benz, professeur au lycée Pierre et Marie Curie, Chateauroux philip.benz@ac-orleans-tours·fr

Département de l’Indre et Loire (37)

Nathalie Marinier, principale au collège la Béchellerie, Saint-Cyr-sur-Loire nathalie.marinier@ac-orleans-tours·fr

Département du Loir et Cher (41)

Jean-Marc Vallée (1er degré) et Michel Ignaczak (2ème degré), proviseur adjoint au lycée Dessaignes, Blois (41) michel.ignaczak@ac-orleans-tours·fr

Département du Loiret (45)

Fayçal Chaïb, professeur au collège Saint-Exupéry, Saint-Jean-de-Braye (45) faycal.chaib@ac-orleans-tours·fr

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Par la suite, le correspondant départemental prendra contact avec l’enseignant référent aux actions européennes et internationales (basé dans chaque lycée).

Au sein de la DAREIC : Référents professionnels pour les programmes Comenius et Léonardo, des référents pour l’OFAJ (Office franco-allemand pour la jeunesse), des référents de la coopération éducative internationale (hors pays Union Européenne), des référents de la coopération franco-anglaise et de la coopération franco-espagnole.

L’Education au Développement et à la Solidarité Internationale (EADSI) dans le programme de

l’Education Nationale

Le Socle Commun de Compétences et de Connaissances, la récente réforme nationale du lycée et le projet académique 2011-2014 fixent un cadre réglementaire lié à l’ouverture à l’international des établissements scolaires. La réforme nationale du lycée consacre notamment un volet important à l’apprentissage des langues et à l’internationalisation des lycées ainsi que la politique académique des langues vivantes : « D’ici 2014, chaque lycée devra avoir mis en place un partenariat avec un établissement étranger. » Pour en savoir plus, téléchargez le document suivant : http://media.education.gouv.fr/file/04_avril/60/3/Lycee_brochure_2011_173603.pdf (axe international page 13)

↘ EADSI et établissements scolaires - Bulletin Officiel (n°25 du 19 juin 2008) L’EADSI répond à un besoin de communication entre les collectivités territoriales, les associations et les établissements scolaires. « L’éducation au développement et à la solidarité internationale fait partie intégrante des missions de l'Ecole de la république puisqu'elle participe de fait pleinement à l'éducation à la citoyenneté des jeunes. La sensibilisation des citoyens aux enjeux du développement est une priorité des pouvoirs publics. L'Ecole se situe au cœur de ces actions". Les projets en Education au développement et à la solidarité internationale peuvent et doivent s’inscrire dans toutes les matières confondues : littérature, géographie, éducation physique… Les actions d’EADSI peuvent également s’intégrer à des dispositifs pédagogiques transversaux (Accompagnement éducatif collège, travaux pratiques, clubs et ateliers…) ou dans le cadre de partenariat structuré avec des acteurs spécifiques (services déconcentrés, les collectivités territoriales, les associations agréées, les ONG et les campagnes de sensibilisation nationales (Semaine Solidarité Internationale, quinzaine du Développement Durable, quinzaine Commerce équitable, campagne Aliment-terre...)) …

↘ Quels sont les objectifs pour l’EADSI ? Les enjeux sont nombreux : il s’agit à travers des activités au sein même de l’établissement scolaire liés entre autres aux programmes scolaires officiels, de faire prendre conscience aux jeunes des problématiques de développement dans le monde. La plupart du temps le message est transmis sous forme ludique (animations, films, jeux, photos…). Les objectifs sont ambitieux : développer une culture humaniste, les compétences sociales et civiques des jeunes et impulser une autonomie. Pourquoi est-on face à de grands déséquilibres mondiaux ? Comment analyser avec efficience les multiples informations auxquelles sont confrontées tous les jours les jeunes ? Comment faire reculer certaines idées reçues et ainsi faire évoluer les mentalités dans le but d’œuvrer vers un monde plus solidaire? Il n’est pas forcément nécessaire de monter un projet en Afrique, en Asie pour que les jeunes soient sensibilisés à ces questions. L’éducation au développement est une piste de travail sérieuse qui correspond pleinement aux missions des établissements scolaires. Qui mieux qu’un professeur peut faire réfléchir les jeunes dans le cadre d’un cours qu’il dispense ? Bien évidemment, on peut s’attendre à ce que ces actions d’EADSI amène le jeune à s’engager et s’investir sur le long terme et pourquoi pas à travers un projet de solidarité internationale.

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Il est bon de savoir que plusieurs structures sont spécialisées dans l’éducation au développement :

↘ Association Starting-Block 23, rue des Balkans 75020 Paris 01 53 26 79 25 http://www.starting-block.org/

↘ CCFD Centre - Terre Solidaire région Centre Romain Simonneau Animateur Formateur CCFD- 02 47 48 01 67 / 06 65 12 44 75 95 rue Deslandes 37000 Tours

[email protected] http://blog.ccfd-terresolidaire.org/centre/ ↘ CRAJEP Centre C/O FRMJC Centre – 78 Faubourg Saint Jean – 45 000 ORLEANS Algue Vanmaeldergem

[email protected] http://crajepcentre.fr/le-crajep-centre/

Bettina Brunet de la DRAAF – Direction régionale de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Forêt – SRFD- Service régional de Formation et de Développement De nombreux Centres de Formation Agricole (CFA) ou de lycées agricoles sont engagés dans des actions de solidarité internationale avec des résultats observés très concrets. Exemples : le CFA de Bellegarde avec un programme d’éco-potager au Burkina Faso (45), le Lycée du Chesnoy (45). Les établissements scolaires construisent avant tout des projets de territoire avec une visée de développement local. En quoi l’ouverture internationale d’un établissement scolaire peut-elle être un plus pour le développement local du territoire ? Exemples de projets de territoire :

↘ Présentation du projet du CFA de Bellegarde et des lycéens du Chesnoy.

↘ Retour sur le Festival Rural Artistique et Interculturel : la manifestation s’est déroulée au lycée de

Châteauroux en lien avec l’Association des Ressortissants du Gorgol en Région Centre (ARGRC).

L’intervention d’un artiste mauritanien a permis la rédaction d’une pièce de théâtre autour de

l’environnement. La culture du pays a été à l’honneur durant toue la journée.

↘ Festival du Film Alimenterre proposé par le CFSI (Comité Français pour la Solidarité Internationale).

La DRAAF coordonne au niveau régional ce festival qui se déroule dans les lycées agricoles du territoire.

Cet évènement permet de sensibiliser les élèves aux enjeux alimentaires Nord/Sud. On note la

transversalité des acteurs : associations, producteurs, collectivités territoriales, restauration scolaire au

sein des lycées, etc.

Quels liens entre les problématiques internationales et locales ? Comment les collectivités locales et les établissements scolaires peuvent construire un partenariat solide ? Les liens entre villes, collèges, lycées sont certes financiers, dans le cas de l’attribution d’une subvention financière par l’établissement scolaire mais les relations vont bien souvent au-delà. Retour sur quelques propositions de pistes de partenariat qui pourraient être développées :

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1. L’expertise de projet de jeune lié à des jurys : plusieurs acteurs, parfois de nature différente

se réunissent et font parti d’instances communes afin de délibérer sur le financement d’un

projet (financement CAF et Envie d’agir). Pourquoi ne pas envisager systématiquement la mise

en synergie de représentants d’établissements scolaires et de collectivités locales dans ce

cadre ?

2. Le partenariat entre la Mairie de Blois, le lycée horticole est un exemple intéressant de la

construction d’un « espace test » de valorisation de la profession agricole : un espace de

production est proposé à de jeunes agriculteurs pour tester leur activité économique avant de

s’installer à leur compte tout en bénéficiant d’un accompagnement technique. Cet espace a

également la volonté d’accueillir des stagiaires européens. Ne pourrait-on pas envisager de

multiplier ces initiatives ?

3. La restauration scolaire peut être un volet qui associe élu/association et lycées. Exemple : lors

d’action de sensibilisation à la citoyenneté internationale à travers des repas bio ou des produits

locaux ou encore lors d’une journée « Alimenterre », intervention d‘un élu lors des débats

contradictoires. Ceci permettrait d’associer la dimension pédagogique avec la collectivité.

4. Monter un projet d’accueil de volontaire européen en partenariat entre ville et établissement

scolaire peut aussi s’avérer très intéressant, ce afin de dynamiser par exemple le jumelage

existant et de favoriser une ouverture des élèves à la dimension européenne.

L’intervention de Bettina Brunet démontre bien que des initiatives originales permettent bien souvent

de faire travailler de manière étroite des acteurs. L’articulation collectivités locales/établissements

publics au-delà d’être indispensable est bien souvent très enrichissante tant pour les élèves que pour la

population locale.

Quelques outils méthodologiques

↘ Publication d’un guide méthodologique sur le montage d’un projet d’éducation au développement et à la solidarité internationale dans un établissement scolaire en lien avec CENTRAIDER http://www.centraider.org/les-groupes-de-travail/education-au-developpement/417-guide-sur-lead-en-region-centre.html

↘ Le carnet « En route vers l’Europe » www.draaf.centre.agriculture.gouv.fr Alain Payen : Principal du collège Jean Renoir de Bourges Emmanuelle Brel : Professeur d’EPS et anglais au collège Jean Renoir de Bourges (coordinatrice du projet) Le collège a obtenu le label Unesco. Ce dernier apporte une valeur ajoutée à l’établissement de part sa reconnaissance officielle par le Ministère de l’Education Nationale. A ce titre, une attention particulière est portée aux établissements scolaires labellisés « UNESCO » (notamment lors de recherche de financement) puisque les actions qui sont menées visent à améliorer la qualité de l’éducation dans l’ensemble du système scolaire. Pour en savoir plus : http://www.ecoles-unesco.fr/foire-aux-questions.htm#1.2 La présentation par les deux intervenants en présence se raccrochera à un des nombreux projets développés par l’établissement : celui qui a permis à des collégiens de partir en Inde. Un des éléments particulièrement intéressant est la création d’une association locale, Namasté, qui regroupe des établissements scolaires Unesco tournés vers l’Inde.

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La solidarité internationale peut être une réponse à la délinquance

16 jeunes sont partis pendant trois semaines encadrés par 7 coordinateurs. La notion d’engagement et de partage est essentielle dans ce type de projets. Dans ce cadre, le partenariat est fondamental et notamment celui avec des structures sur le territoire français. Le budget d’un tel projet est de 50 000€ pour deux ans. Les ressources se répartissent comme suit : - Un tiers Fonds Propres : établissement, actions d’autofinancement, etc.

- Un tiers Fonds Privés : mécénat, entreprises, etc.

- Un tiers Fonds Publics : cadre de la coopération décentralisée et du fond d’éducation (politique

de la ville, région et département).

Les jeunes participant au projet sont en grandes difficultés sociales, juridiques et psychologiques. Donc, pour Emmanuelle et Alain, il est apparu important de se lancer un pari : celui de modifier leurs destins. Le mal être des jeunes, leur comportement parfois violent a poussé l’équipe éducative à agir et à conduire les jeunes ailleurs, vers d’autres richesses, d’autres ressources intérieures. Or, si on regarde le coût de la délinquance pour une collectivité territoriale, à la fois par la mise en place de mesures dites sécuritaires mais également les mesures tournées vers les autres citoyens (institut thérapeutique, etc.), le coût monétaire peut s’avérer exorbitant. Ainsi, l’ouverture à l’international, les conséquences sur le long terme d’un projet à l’étranger peut avoir des bénéfices insoupçonnables tant pour les jeunes que pour les dépenses publiques. L’investissement financier d’un bailleur de fond sur ce projet face au coût réel d’un délinquant est très modeste. Cela représente bien sûr un argument de taille notamment auprès des collectivités locales. Le coût du projet est de 50 000€ sur deux ans. C’est un argument de taille face aux bailleurs de fonds et notamment vis-à-vis des collectivités.

Pédagogie utilisée L’équipe éducative s’est servi de la pédagogie de contour c’est à dire une façon d'enseigner sans paraître le faire. Il s'agit de proposer à l’élève un projet « alléchant » dont les objectifs peuvent être l’insertion sociale et professionnelle, l’intégration… Les jeunes investis dans le projet avaient pour bon nombre des difficultés en tout genre. On note des effets très positifs chez certains d’entre eux. A titre d’exemple, un élève qui présentait des troubles psychiatriques se retrouve désormais en terminale S. Au départ, un partenariat avec la Mauritanie devait être monté puis le contexte politique a conduit le collège à développer un partenariat avec l’Inde. Il est important de valoriser le territoire : les jeunes ne sont pas des « problèmes » pour la collectivité, ce sont des ambassadeurs. Ce projet est un véritable outil de lutte contre l’échec scolaire. La préparation au départ des jeunes s’effectue pendant deux ans à travers des manifestations culturelles (concerts, expositions, conférences...). Les indiens viendront en 2013 pour rencontrer les élèves du collège Jean Renoir à Bourges. Développement du projet sur le territoire berruyer Ce projet a intéressé d’autres établissements de la région de Bourges. Ainsi, le lycée Jacques Cœur a construit des échanges avec l’Inde également : la section Hôtellerie/Restauration a travaillé sur un projet tourisme et la section Habillement a monté un projet autour de la soie. « Les glandais de la réussite » ; l’école d’ingénieurs de Bourges a également trouvé des intérêts communs à travailler avec l’Inde et plus précisément Pondichéry. Ils se sont intéressés à la problématique des migrations humaines.

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C’est dans ce contexte qu’a été créée l’association Namaste Inde, « Imaginons-nous demain ensemble« Conclusion L’établissement scolaire est un moteur de la vie locale, d’où l’intérêt du multi- partenariat (pluridisciplinaire, ouverture globale, etc.) Quelques traces du projet : - un recueil de témoignages qui abordent ce que les adultes ont vécu - un film en ligne : http://eduscol.education.fr/cid57925/le-reseau-des-ecoles-associees-de-l-unesco.html

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Atelier 4 : La solidarité internationale au service de l’insertion des jeunes. Exemple de la Ville de Saint Jean-de-la-Ruelle Intervenants : Marceau VILLARET, Adjoint au Maire de Saint Jean-de-la-Ruelle Le groupe de jeunes en service civique : Dieynaba Diallo Elodie Ba Aboubackri Ba Mouaji Sall Les deux encadrants jeunesse du groupe : Laurent Ninat et Mamadou M’baye.

La collectivité locale s’est très fortement engagée dans l’action à l’international et ce dans un but bien précis : réinsérer socialement et professionnellement des jeunes dits en difficulté. Le témoignage d’un élu local, d’un groupe de jeunes investis en service civique ainsi que les encadrants jeunesse a permis d’avoir un éclairage sur le positionnement de chacun.

Le Service Civique Le haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, Martin Hirsh, a mis sur pied en 2010, le Service Civique, qui a vocation à remplacer le service civil

↘ Le service civique est un engagement volontaire au service de l’intérêt général. Il a vocation de proposer des missions en tout genre aux jeunes : renforcer l’éducation, aide aux personnes âgées, environnement… . La solidarité internationale fait partie des missions de Service Civique.

↘ Le service civique s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans sur une période de 6 à 12 mois pour une mission d’au moins 24 heures par semaine.

↘ La mission peut être effectuée auprès d’associations, d’ONG, de collectivités territoriales…

↘ L’indemnité mensuelle est de 540 euros, incluant une couverture sociale complète

Quelle est l’origine de ce projet ? L’idée d’allier intégration des jeunes de la commune de Saint Jean-de-la-Ruelle et projet de solidarité internationale est partie d’une demande d’aide financière formulée par l’association Solidarité Développement. Cette structure, investie au Sénégal, regroupe majoritairement des Français issus de l’immigration. Un des projets conduit par l’association est l’appui aux femmes d’un petit village au nord de Dakar : Sadel. Il s’agissait de mettre en place un jardin potager afin de contribuer à l’autonomie alimentaire de ces populations. La ville de Saint Jean-de-la-Ruelle a dans un premier temps répondu par l’achat d’une pompe pour permettre l’irrigation du terrain cultivable. Au vue des moyens très restreints de l’association et des besoins financier et humains importants, la collectivité locale a décidé d’aller plus loin dans son appui. Afin d’allier aide internationale et intérêt local à agir, la ville a imaginé un montage ingénieux : mettre à disposition du projet, par le biais d’un dispositif adapté, des jeunes, tout en leur permettant de s’investir ici, au niveau local. La commune a ainsi accueilli 10 jeunes dans le cadre d’une mission de service civique et a mis à disposition ces jeunes pour le compte de l’association Solidarité Développement. Le dispositif du service civique est de permettre à de jeunes volontaires entre 18 et 25 ans de mener une mission au service d’une structure, qu’elle soit une association, un établissement scolaire ou hospitalier ou une collectivité locale entre 6 et 12 mois.

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Pour la ville de St Jean-de-la-Ruelle, l’objectif a été aussi de donner un « statut », une motivation, un coup de pouce, aux jeunes en manque de repères. Les jeunes assurent leur mission pendant 24h par semaine sur 8 mois. La fiche de poste du Service Civique (SC)

↘ Mission de solidarité locale : réalisation de travaux au bénéfice de la collectivité et des usagers.

↘ Projet professionnel : formation, stage et rendez-vous périodiques avec Pôle Emploi.

↘ Participation à un projet de solidarité internationale vers le Sénégal avec un déplacement de trois semaines sur place pour la réalisation du jardin potager. Qui engendre :

↘ La recherche de financements en organisant des manifestations (soirée, expo, tournoi de foot…).

↘ La sensibilisation, par le biais d’ateliers, sur le Sénégal (éducation au développement).

↘ Une préparation importante au voyage au Sénégal. Témoignage des encadrants Deux salariés ont été désignés pour encadrer et appuyer les jeunes dans leurs démarches.

↘ « Le projet est ambitieux : l’encadrement de 10 jeunes au sein d’une collectivité locale nécessite des moyens humains importants et n’est pas forcément chose facile. A ce jour, il reste 6 jeunes. Pour diverses raisons, les 4 autres jeunes ont souhaité partir et n’ont pas tenu jusqu’à la fin de la mission ».

↘ « Une vraie évolution se fait sentir : au début les idées émanaient davantage de nous, encadrants jeunesse que des jeunes eux-mêmes. Peu à peu les jeunes ont été force de proposition. Une dynamique et une solidarité de groupe se sont progressivement installées.»

↘ « Ce projet a permis à plusieurs jeunes à renouer contact avec les institutions qu’ils ne respectaient plus. Ils ont aussi été amenés à accepter certaines contraintes (horaires, hiérarchie…) et ont aujourd’hui beaucoup plus confiance en eux ».

↘ « C’est un outil intéressant qui permet au groupe de jeunes de « se poser », de prendre du recul sans être confronté à tous les soucis administratifs et financiers, une sorte de « tremplin de réinsertion ». Témoignages des jeunes Avant le Service civique, certains étaient soit au chômage, soit en contrats d’intérim, soit en cours à la faculté mais sans grande conviction. Ces jeunes étaient en recherche de motivation, de recadrage… Après le Service civique, ils ont appris à se connaître eux-mêmes, à être fiers de connaître leur pays d’origine (la majorité des jeunes impliqués dans le projet sont d’origine sénégalaise), à avoir envie de construire quelque chose, savoir vers où se diriger après grâce aux stages effectués dans le cadre du dispositif … « J’ai plus d’idées dans la tête » « J’en ressors grandi » « J’ai trouvé ma voie » « Nous avons pris conscience qu’en France, on a de la chance » « Je vais revenir en étant sûrement un autre homme » Ils sont très heureux de partir au Sénégal et d’apporter leur soutien à leur pays d’origine. Points positifs du Service Civique

↘ Réinsertion sociale et professionnelle de jeunes en difficulté ou en manque de repères.

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↘ Suivi par les structures comme Pôle emploi et stages dans différents domaines effectués.

↘ Solidarité locale (associée dans ce cas à de la solidarité internationale)

↘ Sens de l’effort

↘ Ouverture aux autres et à la solidarité internationale

↘ Bilan du Service Civique : Livret de compétences pour chaque jeune avec la liste des acquis

↘ Ambassadeur auprès d’autres jeunes de l’expérience vécue Points négatifs du Service Civique

↘ La ville de Saint Jean-de-la-Ruelle aurait souhaité une plus grande transversalité dans les services pour mettre en place ce dispositif, mais la mise en œuvre d’une vraie coordination s’est avérée très complexe. Le Service Civique n’a été réellement porté que par le service jeunesse.

↘ Les jeunes ne comprennent pas toujours très bien ce que la collectivité locale attend de leur part, la lourdeur administrative est réelle et freine parfois leurs initiatives. ↘L’indemnité mensuelle (560€) trop basse en comparaison des missions qui sont celles des jeunes. Le montant n’est donc pas toujours très motivant.