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Mai - Juin 2011 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE Pose de la Pierre de fondation de la SAF 7 Tous les trois chaque jour Wolfgang Schad 5 Approche de l’âme française Bruno Denis 10 Etienne de La Boétie Antoine Dodrimont et Didier Martina-Fieschi 13 Ecole de Science de l’Esprit Activités des branches 20 Nouvelles Parutions 23 1 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE Christian Rose-Croix et le retour éthérique Dans les deux conférences qu'il donna en 1911, au moment de la Saint-Michel, à l'occa- sion de la fête d'inauguration de la Branche Christian Rose-Croix à Neuchâtel, Rudolf Steiner présenta pour la première fois les racines ésotériques de ce courant spirituel, qui remontent à l'initiation absolument unique de son fondateur, autour de l'année 1250. Cette description reste jusqu'à aujourd'hui d'une importance essentielle pour toute per- sonne qui cherche à se rapprocher de Christian Rose-Croix. Dans ces mêmes conférences, Rudolf Steiner décrit aussi comment le puissant corps éthérique de Christian Rose-Croix résultant de cette initiation, encore renforcé par le travail intérieur accompli durant des siècles par tous les vrais Rose-Croix, joue un rôle décisif, à partir de notre époque, en ce qui concerne la faculté croissante des hommes à percevoir le Christ éthérique. Les êtres humains qui sont illuminés par ce corps éthérique parviennent justement à cette perception supérieure. Car « c'est le travail des Rose-Croix qui permet d'avoir la vision du Christ dans l'éther. 1 » Parmi les résultats de recherche les plus importants des Rose-Croix modernes, qui conti- nuent à travailler en secret avec Christian Rose-Croix, il y a la découverte – à nouveau étudiée et vérifiée par Rudolf Steiner – du courant du sang éthérique du Christ, qui s'écoule du cœur vers la tête en chaque être humain depuis le Mystère du Golgotha, et constitue le fondement de la perception du Christ éthérique à notre époque 2 . Cela témoigne du fait que le véritable Rosicrucisme est actuellement tourné vers l'évène- ment spirituel central de notre époque : le retour éthérique. L'institution rosicrucienne Rudolf Steiner évoque aussi l'appel ésotérique qui parcourt aujourd'hui le monde, par lequel Christian Rose-Croix interpelle ses élèves, au moment d'une crise biographique profonde, et les éveille comme à une vie nouvelle, scellant ainsi sa relation avec eux. Sur cette base, il est possible de devenir intérieurement l'élève direct de Christian Rose- Croix. « C'est ainsi qu'il choisit ses fidèles » dit Rudolf Steiner. Dans ce contexte, il y eut aussi la tentative, en 1911, de former un groupe ésotérique, Goetheanum : thème de l'année 2011/2012 L’Anthroposophie : Rosicrucisme contemporain S. O. Prokofieff traduction: Louis Defèche Après avoir commencé en 1910 à annoncer le retour du Christ dans l'éthérique et représenté cette annonce sous forme artistique sur la scène dans son premier Drame-Mystère : « La porte de l'initiation » (GA 14), qui porte comme sous-titre : « un Mystère rosicrucien », Rudolf Steiner poursuivit ce thème au cours de l'année suivante en dévoilant les secrets de Christian Rose-Croix, fondateur du Rosicrucisme et grand serviteur du Christ éthérique. 1. Rudolf Steiner, Le christianisme ésotérique (GA 130), EAR, conférence du 28 septembre 1911

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Mai - Juin 2011 de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE

Pose de la Pierre defondation de la SAF77

Tous les trois chaque jour Wolfgang Schad 55

Approche de l’âmefrançaiseBruno Denis

1100

Etienne de La BoétieAntoine Dodrimont et Didier Martina-Fieschi1133

Ecole de Sciencede l’Esprit

Activités des branches 2200

NouvellesParutions2233

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de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE

Christian Rose-Croix et le retour éthérique

Dans les deux conférences qu'il donna en 1911, au moment de la Saint-Michel, à l'occa-sion de la fête d'inauguration de la Branche Christian Rose-Croix à Neuchâtel, RudolfSteiner présenta pour la première fois les racines ésotériques de ce courant spirituel, quiremontent à l'initiation absolument unique de son fondateur, autour de l'année 1250.Cette description reste jusqu'à aujourd'hui d'une importance essentielle pour toute per-sonne qui cherche à se rapprocher de Christian Rose-Croix.

Dans ces mêmes conférences, Rudolf Steiner décrit aussi comment le puissant corpséthérique de Christian Rose-Croix résultant de cette initiation, encore renforcé par letravail intérieur accompli durant des siècles par tous les vrais Rose-Croix, joue un rôledécisif, à partir de notre époque, en ce qui concerne la faculté croissante des hommes àpercevoir le Christ éthérique. Les êtres humains qui sont illuminés par ce corps éthériqueparviennent justement à cette perception supérieure. Car « c'est le travail des Rose-Croixqui permet d'avoir la vision du Christ dans l'éther.1»

Parmi les résultats de recherche les plus importants des Rose-Croix modernes, qui conti-nuent à travailler en secret avec Christian Rose-Croix, il y a la découverte – à nouveauétudiée et vérifiée par Rudolf Steiner – du courant du sang éthérique du Christ, quis'écoule du cœur vers la tête en chaque être humain depuis le Mystère du Golgotha, etconstitue le fondement de la perception du Christ éthérique à notre époque2. Celatémoigne du fait que le véritable Rosicrucisme est actuellement tourné vers l'évène-ment spirituel central de notre époque : le retour éthérique.

L'institution rosicrucienne

Rudolf Steiner évoque aussi l'appel ésotérique qui parcourt aujourd'hui le monde, parlequel Christian Rose-Croix interpelle ses élèves, au moment d'une crise biographiqueprofonde, et les éveille comme à une vie nouvelle, scellant ainsi sa relation avec eux. Surcette base, il est possible de devenir intérieurement l'élève direct de Christian Rose-Croix. « C'est ainsi qu'il choisit ses fidèles » dit Rudolf Steiner.

Dans ce contexte, il y eut aussi la tentative, en 1911, de former un groupe ésotérique,

Goetheanum : thème de l'année 2011/2012L’Anthroposophie : Rosicrucisme contemporain

S. O. Prokofieff

traduction: Louis Defèche

Après avoir commencé en 1910 à annoncer le retour du Christ dansl'éthérique et représenté cette annonce sous forme artistique sur la scènedans son premier Drame-Mystère : « La porte de l'initiation » (GA 14), quiporte comme sous-titre : « un Mystère rosicrucien », Rudolf Steinerpoursuivit ce thème au cours de l'année suivante en dévoilant les secrets deChristian Rose-Croix, fondateur du Rosicrucisme et grand serviteur duChrist éthérique.

1. Rudolf Steiner, Le christianisme ésotérique (GA 130), EAR, conférence du 28 septembre 1911

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Spectacles

LA CHUTE DE L'ANTICHRISTcréation théâtraleAPPEL AUX DONS

La pièce de théâtre « La Chute de l'Antichrist » d’Albert Steffen est dans sa phase finale deréalisation. Elle sera présentée le 14 mai 2011, dans la salle polyvalente de Bourbonl’Archambault (03), puis en octobre, en Alsace. D’autres représentations peuvent êtreorganisées si des demandes nous parviennent. Nous remercions déjà chaleureusementtous ceux qui ont déjà contribué au projet. Cependant, nous manquons encore de moyenspour terminer nos décors, nos costumes, et dédommager les artistes qui en ont le plusbesoin.Les dossiers de présentation détaillée du projet sont à disposition, il suffit d'en faire lademande. Nous pouvons délivrer des reçus fiscaux.

Pour tout renseignement :Louis Defèche – 4, rue de la Grande Chaumière – 75006 PARIS

[email protected] - Mobile : 06 80 76 40 11 / Fixe : 01 83 88 94 55

LE PONTNouveau spectacle funéraire de la Cie La Faille:

Après la création de «Destins brisés » pour des êtres suicidés et de «Avec Agenouillementdes Immobiles » pour tous les défunts, la Cie La Faille poursuit son exploration artistiquedu domaine funéraire avec une nouvelle création : « Le Pont ».Ce nouveau spectacle, comme les précédents, mêle eurythmie, récitation, théâtre etmusique. Il s'articule autour des thématiques de la mort, de la métamorphose et plus par-ticulièrement du lien entre les vivants et les défunts. Plus riche et plus approfondi que lesprécédents, ce spectacle aborde le chemin de vie d'un homme hors du commun, BothoSigwart comte d'Eulenburg dont le destin permis de rester en contact avec ses sœurs aprèssa mort. Ses communications, dont l'authenticité fut attestée par R. Steiner à qui celles-cifurent remises pour étude, ouvrent un espace inédit de compréhension des rapports entremorts et vivants. Le style simple, épuré et très personnel de Sigwart rend ces communica-tions accessibles à tous.S'inspirant de cet ouvrage, nous créons des motifs eurythmiques, des chants et des espacespoétiques dont la mise en scène a pour but de proposer aux spectateurs une expérienceartistique à mi-chemin entrele rituel et le voyage intérieur. La dramaturgie du sacré expérimentée ici, étayée par l’uti-lisation de techniques artistiques originales, espère engendrer une respiration spirituelleentre la salle, la scène et un espace intérieur partagé par les défunts.À travers cette recherche artistique nourrie par un travail spirituel individuel et collectif, laCie La Faille s’est donnée pour objectif de contribuer à la renaissance d’un art funéraire auservice des aspirations sociales actuelles. Nous pensons en effet que l’art est un espaced’échange privilégié pouvant conduire à l’émergence de formes cultuelles innovantes etconformes aux exigences et aux enjeux spirituels de notre époque. Cette nouvelle créations’adresse donc aussi bien aux vivants qu’aux défunts. Elle se veut un pont entre ces derniersafin d’inviter l’Homme d’aujourd’hui à cultiver un lien conscient avec ses défunts, à envi-sager un nouveau type de relation et d’expérience avec le phénomène de la mort.

Pour la Cie La Faille, Thomas Daviaud.Contact diffusion: Marie-Annick Guerdin 06.63.37.83.81

LES QUATRE CONTES DES DRAMES-MYSTERES

SPECTACLE D'EURYTHMIE

Pour fêter les 150 ans de la naissance deRudolf Steiner 18 eurythmistes se sontrassemblées à l'initiative de MarcellaTrujillo et en collaboration avec Marie-Claire Couty. Elles vont présenter lesquatre contes tirés des drames mystèresde Rudolf Steiner :

Le conte de l'esprit qui volait

d'Est en Ouest.

Le conte du bien et du mal.

Le conte du miracle de la source.

Le conte de l'imagination créatrice.

Les représentations auront lieu à :

L'Eurythmée de Chatou-Paris1 rue François Laubeuf

78400 Chatou

Vendredi 3 juin à 20h30

Samedi 4 juin à 18h

Au Théâtre du Seuil à la PetiteMouillère

03210 Autry Issards

Samedi 11 juin à 20h

Réservations au 04.70.43.62.76 et au 06.84.25.96.31

ConChorDanse !La quatrième année d'eurythmie de l'Institut de Pédagogie Waldorf de Witten-Annen enAllemagne présente son spectacle de fin d'études en juin prochain en France.Au programme, un ensemble de pièces classiques et modernes : eurythmie dramatique,impressionniste, romantique et humoristique ; poèmes allemands, français et eurythmo-graphie sans parole ; strophes du calendrier de l'âme de Rudolf Steiner ; trio de Beethovenpour clarinette, violoncelle et piano. Vous êtes cordialement invités à notre programme du soir dans les lieux suivants :- Libre école Rudolf Steiner de Verrières Le Buisson, le mardi 21 juin à 20h30- Théâtre du seuil chez Marcella Trujillo, 03210 Autry-Issards, le jeudi 23 juin à 20h- Ecole Steiner Waldorf de Lyon et sa région, Saint Genis Laval, le vendredi 24 juin à 20h30

Pour plus de renseignements ou pour nous soutenir, vous pouvez consulter également notre site internet : [email protected]

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provisoirement appelé « Société pour ladémarche et l'art théosophique ». Sicette « institution » avait réussi, alors cegroupe aurait dû par la suite, pour sondéveloppement ultérieur, être placésous la direction ésotérique (protecto-rat) de Christian Rose-Croix lui-même3.Le principe ésotérique de « l'interpréta-tion » y était envisagé comme l'élémentessentiellement nouveau4. Ce principeprend en compte la totale libertéhumaine et l'épanouissement des puresforces de l'altruisme qui, dans le véri-table ésotérisme, repose sur « l'exclu-sion de tout élément personnel5» . Car ils'agit de la condition principale pourpouvoir travailler spirituellement avecChristian Rose-Croix. Rudolf Steiners'exprime à ce sujet en conclusion de lapremière conférence de Neuchâtel : « Sivous pouvez devenir un instrument deChristian Rose-Croix, vous pouvez alorsêtre certains que le moindre travail inté-rieur que vous accomplirez sera là pourl'éternité. »

Le lien de l'esprit avec le travail pra-tique

La même année, Rudolf Steiner rendaussi public son message concernant leChrist éthérique par la publication dulivre « Les guides spirituels de l'hommeet de l'humanité ». Dans ce dernier, ilrelie cet évènement avec l'actionactuelle du « nouvel ésotérisme », quitrouve son origine dans l'initiation deChristian Rose-Croix et possède aujour-d'hui, sous la forme de l'anthroposo-phie ou science de l'esprit, la force derecevoir de « nouvelles inspirations »des mondes spirituels6. Ces inspirationsne se contentent pas d'imprégner et despiritualiser les forces de connaissancede l'être humain, mais elles saisissent ettransforment aussi les domaines pra-tiques de la vie. A ce sujet, RudolfSteiner rapporte : « La sagesse rosicru-cienne ne doit pas seulement aller dansla tête, ni uniquement dans le cœur,mais dans la main, dans nos facultésmanuelles, dans ce que fait l'êtrehumain au quotidien. »7

Sur ce chemin, beaucoup de champsd'activités sont nés de l'anthroposophie,dans lesquels différents domaines de lavie pratique doivent être fécondés parl'esprit. Elle se révèle ainsi être la repré-

sentante moderne du vé r i t ab leRosicrucisme, auquel elle ne se contentepas de se rattacher historiquement,mais qu'elle poursuit et développe, enpuisant aux sources spirituelles qui nesont devenues accessibles à l'humanitéqu'à notre époque et s'écoulent depuisla sphère de l'Esprit du temps actuel,Michaël. « Car le Rosicrucisme ne signi-fie pas transporter certaines vérités àtravers les siècles, mais développer unsens pour ce que chaque époque peutdonner aux hommes à partir du mondespirituel. »8

Une nouvelle relation au maître spi-rituel

L'Anthroposophie peut donc êtredécrite comme la forme moderne –michaélique – du Rosicrucisme, quiouvre, à notre époque et par delàtoutes les traditions, des perspectivesd'avenir nouvelles pour ce courantocculte. Ainsi, dans sa conférence : « Enquel sens sommes nous des théosopheset en quel sens sommes nous des Rose-Croix? », Rudolf Steiner pouvait-il deplein droit dire des anthroposophes :« Nous sommes des Rose-Croix du 20esiècle! »9

Le sens de cette parole se manifeste,entre autre, par la toute nouvelle rela-tion d'un enseignant spirituel avec sesélèves, qui devient dès lors l'ami et leconseiller de l'homme en développe-ment. Et cela concerne aussi notre rela-tion actuelle avec Christian Rose-Croix :« Moins il y a de foi en l'autorité, plus ily a de compréhension pour ChristianRose-Croix. »10

Par l'Anthroposophie, le véritableRosicrucisme acquiert une nouvelleforce et un potentiel créateur qui le ren-dent fécond et agissant bien au delà du20e siècle.

Christian Rose-Croixet Rudolf Steiner

Évoquons encore pourterminer, en lien avecle 150e anniversaire deRudolf Steiner cetteannée, son étroite col-laboration spirituelleavec le grand maîtreésotérique de l'occi-dent. Cette collabora-tion constitue une partessentielle de sa biogra-phie ésotérique. Cela nes'exprima pas uniquement par les mes-sages directs de Christian Rose-Croixque Rudolf Steiner introduisait dans sesleçons ésotériques11, mais surtout parl'instauration, déjà mentionnée, de laSociété pour la démarche et l'art théo-sophique qui devait plus tard être pla-cée sous le protectorat direct deChristian Rose-Croix.

Le fait qu'il spécifia que le premier et ledeuxième Drame-Mystère avait été écrit« à travers Rudolf Steiner12» , évoqueaussi la collaboration directe de cesdeux individualités.

Une année après les conférences nova-trices de Neuchâtel, Rudolf Steiner s'ex-prima, dans la même branche, à proposde ce grand maître et de sa propre rela-tion avec lui : « Et celui à qui il est permisd'avoir une relat ion int ime avecChristian Rose-Croix contemple d'unregard plein d'une déférence admira-tive avec quelle conséquence ChristianRose-Croix a accompli la grande missiondont il fut chargé, la mission rosicru-cienne et chrétienne qui lui a été assi-gnée pour notre époque. »13

Et lors de l'accomplissement de cettehaute mission se tenait, aux côtés deChristian Rose-Croix au 20e siècle, sonfrère et compagnon de lutte : RudolfSteiner.

L'Anthroposophie : Rosicrucisme contemporain

Le 7e sceaux de l'Apocalypse, réalisé pour le Congrès de Munich, en 1907, comporte les initiales de la parole

rosicrucienne

2. loc. cit. conférence du 1e octobre 1911 3. Rudolf Steiner, Une impulsion sociale ésotérique pour l'avenir, SAF, 1995 (Berlin, allocution du 15.12.11, GA 264)4. 5. loc. cit.6. Rudolf Steiner, Les guides spirituels de l'homme et de l'humanité (GA 15), EAR, Chapitre 37. Rudolf Steiner, La théosophie du Rose-Croix (GA 99), EAR, conférence du 22 mai 19078. Rudolf Steiner, Bilder okkulter Siegel und Saülen (GA 284, non traduit), conférence du 16 octobre 19119. loc. cit.10. Rudolf Steiner, Le christianisme ésotérique et la direction spirituelle de l'humanité (GA130), EAR, conférence du

28 septembre 191111. Rudolf Steiner, Leçons ésotériques (GA 266/1), EAR, 2007, leçon du 1er juin 1907, transcription A.12. En français, il est écrit au début des deux premiers Drames-Mystères : « par Rudolf Steiner », alors que pour les

deux drames suivants, il est mentionné : « de Rudolf Steiner », ce qui correspond, en allemand, aux mots« durch » (à travers) et « von ».

13. Rudolf Steiner, Le christianisme ésotérique et la direction spirituelle de l'humanité (GA130), EAR, conférence du18 décembre 1912

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Spectacles

ENSEMBLE CITADELLE« L’ENSEMBLE CITADELLE », sous la direction de Jehanne Secretan, propose unspectacle d’eurythmie en collaboration avec le « LICHTEURYTHMIE ENSEMBLE »de Dornach sous la direction de Thomas Sutter. Cette collaboration inclut la par-ticipation de 11 eurythmistes formés dans différentes écoles de différents pays :Allemagne, Californie, France, Suisse.Le thème « Vérité et Mensonge » que « L’ENSEMBLE CITADELLE » a choisi s’ins-pire d’«Othello » de Shakespeare, de St. Exupéry, de Lanza del Vasto et deRudolf Steiner. L’être humain, encore et toujours cède à la calomnie, au men-songe perfide et devient par là complice des forces du mal qui dominent lemonde. Les personnages d’Othello, noble militaire Maure, au caractère entier,croit les gens honnêtes pour peu qu’ils le paraissent. Desdémone, sa jeuneépouse, pure, innocente, fragile et vulnérable, Iago le serviteur jaloux, fourbe,traître et manipulateur, trouvent un écho en chacun de nous…« Celui qui ne connaît rien de lui-même ne peut rien connaître de personne nide rien car nous sommes la seule chose au monde que nous puissions connaîtredu dedans et du dehors. Ce lien du dedans au dehors s’appelle vérité » (St.Exupéry)En deuxième partie du programme, le « « LICHTEURYTHMIE ENSEMBLE » deDornach contribue à nous faire goûter à l’imaginaire de Grimm avec le contebien connu des : « Musiciens de Brême ».Dans les arts de la scène, l’eurythmie par ses fondements, ouvre des perspectivesd’avenir capables de régénérer en profondeur nos forces de vie. En France, l’an-throposophie et l’eurythmie ne bénéficient d’aucune reconnaissance publique,bien au contraire… . Malgré la solitude profonde dans laquelle ici en Francenous travaillons, pouvoir faire journellement de l’eurythmie reste un privilège.Notre spectacle sera présenté en France avant l’été :

• le dimanche 22 mai à 16h30 à l’école Rudolf Steiner de Verrières le Buisson(salle Odilon Redon. 62 Rue de Paris 91370 Verrières le Buisson.)

• le lundi 23 mai le matin aux élèves de l’école de Verrières le Buisson,• le mardi 24 mai à la Petite Mouillère (chez Marcella Trujillo) 03210 AutryIssard en matinée et en soirée,

• à l’Eurythmée le 2 juillet (à 20h30) et 3 juillet à 16h30 (1 rue FrançoisLaubeuf 78400 Chatou ; tel 0130534709 E-mail : [email protected]).

Pour l’Eurythmée : Jehanne Secretan

EXPOSITIONS AQUARELLESBERNADETTE HEGU

Exposition

Atelier du VerbeProgramme MAI, JUIN, JUILLET

Dimanche 22 mai à 17h reprise de « La mort de Don Juan »

Texte et mise en scène Damiane Goudet avec Luc Antoni

Lundi 23 mai à 20h « L’évangile du gitan » de Jean-Marie Kervich

Evoqué par Michel de Maulne. En présence de l’auteur (sous réserve)

Vendredi 10 juin à 20h reprise de« Baudelaire, dernière escale »

Composé et interprété par Fabrice Merlo

Dimanche 19 juin à 17h « Listz et Beethoven » exposé avec photos

et extraits musicaux en live par le pianisteAlexandre Javaud

Samedi 25 juin 17h à 22h « Evénement NERVAL »

Théâtre avec un extrait d’« Aurélia » mis en scène par Michel de Maulne, poésies, musique, eurythmie, exposés,

entretiens

Jeudi 7 juillet à 20h et Vendredi 8 juillet à 20h

« Didier Thibault chante les Beatles »Participation 12€ (T.R. 10€)

17 rue Gassendi Paris 14ème M° Denfert-Rochereau, Gaité, RaspailResponsable artistique Danièle Léon

Réservation [email protected] 0626 24 90 59 / 01 71 60 00 35

Du 25 septembre au 30 juin 2011

de 11h à 13h et 14h à 19h

Ateliers Rudolf Steiner – 2 et 4 rue de la Grande Chaumière – 75006 PARIS

ARTISTES

Dans le but de mieux répondre aux questions du public au siège de la Société concernant la peinture et de varier nos expo-sitions, nous désirons compléter notre liste de peintres et d'art-thérapeuthes. Ceux qui le souhaitent peuvent nous trans-mettre leurs coordonnées, la nature et le lieu de leur activité. Adresser les réponses à la Société anthroposophique en France,2-4 rue de la Grande Chaumière, 75006 PARIS (à l'attention de Diana Berrier).

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S’interrogeant sur l’esprit du temps,Jean Gebser, philosophe suisse, constataavec étonnement: la culture d’aucuneépoque ne relève que de son temps.Alors que persistent en chacune d’elleles trésors des époques antérieurescomme bien culturel, chacune contientdéjà les germes de l’époque suivante:c’est le cas notamment des projetsavant-gardistes lancés par les grandscréateurs qui ne rencontrent souventque mésestime de la part de leurscontemporains. Chaque époque parti-cipe donc de facto au moins à troisstades d’évolution culturelle. L’esprit dutemps se compose – s’il est digne de sonappellation et par conséquent sain – detrois esprits du temps au moins. Gebserappela cela l’«interférence historique».

Intégrer la «Mère»

Gebser n’a probablement pas puisécette découverte chez Rudolf Steiner,bien que ce dernier en ait déjà parlé peuaprès qu'éclate la Première Guerre mon-diale2: Les acquis de la quatrièmeépoque post-atlantéenne – l’éveil dessciences et l’impacte du christianisme –continuent jusqu’à nos jours à jouer unrôle important. Dans notre cinquièmeépoque, ce sont cependant les idéauxde la Révolution française qu’il s’agit deréaliser par une triarticulation adéquatede la société. Cela ne restera néanmoinspas à tout jamais le cas, car deux de cestrois idéaux seront appelés à se transfor-mer au cours de la sixième époque.Seulement, la culture actuelle ne sauraêtre saine qu’à condition de comporteren germe les idéaux et facultés à venirafin que ceux-ci exercent leur influencedès à présent partout où la détresse estla plus aiguë et où ils sont demandés.Steiner en vient ensuite à formuler laquestion que cela pose: Quel est legerme qui, à notre cinquième époque,

marque déjà la présence de la sixièmeépoque? Et de répondre: l’anthroposo-phie.

Autrement dit: il ne faut pas croire quel’anthroposophie ait pour mission d’oc-cuper dès à présent la place de la culturede notre époque, mais celle de préparerde siècle en siècle l’époque à venir.D’accord, mais n’y a-t-il pas dès lorscontradiction avec le fait que les champsd’activités professionnels d’orientationanthroposophique ont déjà rencontréune reconnaissance considérable? La viede Steiner elle-même peut nous fournirla réponse.

L’œuvre qu’il a laissée met à notre dis-position un patrimoine culturel d’uneampleur inouïe, puisé dans les époquesantérieures et dans les différents stadesde l’évolution du monde. Le lecteurpeut en tirer un enseignement extrême-ment riche. Un autre Steiner, citoyen deson temps, est celui qui, après laPremière Guerre mondiale, effarouchales membres plus anciens en se mêlantde l’actualité politique et en formantdes orateurs. Aussi, à la demande desmembres plus jeunes, il n’hésitait pas uninstant à contribuer au renouvellementdes champs professionnels des méde-cins, pharmaciens, pédagogues, éduca-teurs spécialisés, agriculteurs, prêtres,entrepreneurs et autres. Pour lui, ils’agissait là des «filles», de mouvementss’occupant de tâches pleinement situéesdans l’ici et maintenant.

L’accomplissement capital dans la vie deS t e i ne r r é s i d e c ependan t dan sl’«intégration de la Mère»: c’est-à-direouvrir l’accès au suprasensible, en vuede préparer une vision de l’époque sui-vante. Sa plus grande inquiétude aprèscet accouchement des «filles», étaitqu’elles laissent la «Mère» exsangue.3

En effet, depuis ce temps, qui se consa-crait et se consacre encore à «promou-

voir la recherche dans le domaine spiri-tuel»? C’est pourtant en elle queconsiste l’avenir. L’ésotérisme profes-sionnel seul n’y suffit pas.

Culture anthroposophique saine

La recherche spirituelle commence avecla découverte de l’inversion du temps(Document de Barr)4 : certes, du pointde vue historique traditionnel, l’anthro-posophie procède des 150 dernièresannées. Sa substance, elle la puise néan-moins dans l’avenir. La question poséeau début: «Quelles perspectives pourl’anthroposophie?» est pour cette rai-son dénuée de sens. L’anthroposophien’a pas un avenir quelconque, mais elleest l’avenir, faisant irruption dans notreprésent avec deux mille ans d’avance(une époque d’avance, donc). Je nem’inquiète pas pour elle, tant que nousresterons ouverts à l’avenir.

Prenons cela de manière parfaitementconcrète. Qui cultive uniquement lesvestiges du passé et s’en contente sesclérose dans ses propres limites. Qui seborne à jeter le passé aux orties et vivreexclusivement dans son temps pour êtreà la page finira par être un factotumdépourvu d’esprit. Qui ne cultive quedes visions d’avenir sans se confronter àl’actualité, restera étranger à ce monde.

Il est indispensable, permis et possibleque toutes les trois attitudes interfèrenten tout être humain. Ce n’est que dansla mesure où la quatrième et la sixièmeépoque s’intègrent à l’actuelle cin-quième époque qu’il y a une cultureanthroposophique saine.

Le professeur Waldorf, par exemple, apour tâche de transmettre les trésors dupassé comme techniques et patrimoineculturels; mais malheur à lui s’il ne s’entient qu’à ça! Au niveau du quotidienen classe, avec des élèves en chair et en

Wolfgang Schad1Tous les trois chaque jourCe texte, paru dans Das Goetheanum n°48/2010, est un apport dans le cadre d'un débat autour de laquestion : « Quelles perspectives pour l'anthroposophie? ». Il apporte un point de vue sur le rapport del'anthroposophie avec le passé, le futur, et surtout, le présent.

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os, pleins de vie et imprévisibles, il vautmieux qu’il soit contemporain à partentière. En tant qu’anthroposophe, parcontre, il lui faut en même temps contri-buer en son for intérieur à la prépara-tion des siècles à venir (et pas seulementdu 21ème). C’est avec reconnaissanceque les prochaines générations pressen-tent ainsi l’existence de liens invisibleset inexprimés. Toutes ces trois tâches,jour après jour, maintiennent la santéde la culture tout en permettant dès àprésent au futur de développer son acti-vité.

Substance formée de l’intérieur

La moitié de mon existence, j’ai moi-même souffert de ne pas comprendrepourquoi l’espace culturel anthroposo-phique ne rencontrait pas actuellementune reconnaissance générale. Ce quemanquent tous ceux qui ne font pasconnaissance avec l’essence de l’anthro-

posophie est indicible ! Jusqu’à ce que jeremarque que cette souffrance ou com-passion est de nature égoïste: c’estnotre corps astral personnel qui vou-drait jouir de cette reconnaissance. Le Jeauthentique n’en a pas besoin. Commele sentait intimement Goethe, «la cul-ture la plus formidable dont l’êtrehumain peut se doter, c’est la convictionque les autres ne la recherche pas».

Ce que chacun de nous peut remettre àsa place en pensant juste – puisque lespensées sont des réalités – est à lalongue beaucoup plus efficace que decultiver un discours au goût du jour.Nous n’avons pas besoin de reconnais-sance publique. Toute aspiration à par-venir enfin «au centre» de la société (le

«centre» étant les médias) mène à neplus réaliser l’anthroposophie comme lemouvement d’avenir.

L’impulsion qui sous-tend la culture uni-versel le de Goethe, à laquelle leGoetheanum doit son nom, a survécu àl’époque du Biedermeier, au SecondEmpire, à la Première Guerre mondiale,au déferlement du nazisme et à l’incul-ture communiste, et ne s’épanouirapleinement que dans mille ans, selon lesdires de Hermann Grimm appuyés parSteiner5. Pour l’anthroposophie, cemoment viendra dans deux fois ce lapsde temps. Voilà le but pour lequel nousautres anthroposophes avons à nousengager.

1. Traduction de Daniel Kmiécik revue par Elisabeth Bracher2. Rudolf Steiner. «Communauté au-dessus de nous. Christ en nous», conférence du 15.6.1915 à Düsseldorf in GA159: «La mort, ce mystère, Essence et signification de l'Europe du centre. Les esprits des peuples européens». EAR2005

3. Rudolf Steiner : conférence à Stuttgart du 23.1.1923 dans GA 257 «Eveil au contact du moi d'autrui». EAR,19874. Voir «Beiträge zur Rudolf Steiner Gesamtausgabe». Nr. 49/50. Article de Hella Wiesberger. Non traduit5. Rudolf Steiner : «Der Goetheanismus, ein Umwandlungsimpuls und Auferstehungsgedanke.Menschenwissenschaft und Sozialwissenschaft». GA 188, non traduit

Communiqué

Une structure forte avec un objectif:le développement de la bio-dynamie

Afin d’améliorer la lisibilité et l’efficacité du développement de l’agriculture bio-dynamique, le Mouvement deCulture Bio-Dynamique et le Syndicat d’Agriculture Bio-Dynamique ont décidé d’unir leurs efforts en fusionnantpour former : Le Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynamique.

Son siège social est désormais situé au 5 place de la Gare – 68000 Colmar (statut d’association d’Alsace Moselle, asso-ciation de droit local). En collaboration avec l’association Demeter France qui gère la marque et organise la com-mercialisation, le Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynamique poursuivra et amplifiera

les actions suivantes :

• Promotion et développement de l'agriculture bio-dynamique : salons, colloques...

• Stages tout public et à destination des professionnels : jardinage, arboriculture, apiculture, approche del'agriculture bio-dynamique : initiation et perfectionnement, accompagnement...

• Formation en 2 ans : BPREA polyculture-élevage en bio-dynamie

• Edition : livres et cahiers techniques, , calendrier bio-dynamique, revue Biodynamis.

• Diffusion-vente : catalogue de 150 références, produits et préparation pour le jardinage bio-dynamique.

• Représentation et défense des agriculteurs en bio-dynamie.

• Soutien aux associations régionales fédérées.

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de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE

Rudolf Steiner, mardi 25 décembre 1923,10h du matin :

Mes chers amis ! Que les premièresparoles qui résonnent aujourd’hui dansnotre salle soient celles qui résument lerésultat de ces dernières années le plusimportant qui puisse se présenter à vosâmes.

Ensuite, il faudra dire quelques mots àpropos de ces paroles d’abord récapitula-tives. Mais qu’elles atteignent en premierlieu nos oreilles, pour que soit renouve-lée dans le sens de notre recherche et àpartir des signes du temps présent, l’an-cienne parole des Mystères : « Connais-toi toi-même ! ».

Âme humaine ! Tu vis dans les membres Qui, par le monde de l’espace, Te portent au sein de l’océan de l’es-prit : Exerce la souvenance de l’esprit Dans les profondeurs de l’âme Où, dans l’être agissant Du créateur du monde, Le propre Je Dans le Je de Dieu Puise son essence ; Et tu vivras véritablement En l’essence universelle humaine.

Âme humaine ! Tu vis dans le battement cœur-pou-mons, Qui, par le rythme du temps, Te mène à ressentir l’essence de l’âme : Exerce la présence de l’esprit Dans l’équilibre de l’âme Où, de leurs ondes, Les actes du devenir du monde Le propre Je

Au Je du monde Unissent ; Et tu ressentiras véritablement Dans l’activité de l’âme humaine.

Âme humaine ! Tu vis dans la tête au repos Qui, des fondements éternels, T’ouvre l’accès aux pensées del’univers ; Exerce la voyance de l’esprit Dans le calme des pensées Où les buts éternels des dieux, La lumière de l’essence du monde, Au propre Je, Pour un vouloir libre, Dispensent ; Et tu penseras véritablement Dans les fondements spirituelshumains.

Mes chers amis ! Quand je regardeaujourd’hui ce qui a justement pu êtrerecueilli des mondes de l’esprit tandisque les terribles orages de la guerre bou-leversaient le monde, il faut le résumerde façon paradigmatique dans cettetriade de paroles qui viennent de retentirà vos oreilles.

Ce qui a pu être perçu, c’est cette tripar-tition de l’être humain par laquelle celui-ci peut dans tout son être, selon l’esprit,l’âme et le corps, redonner vie au «connais-toi toi-même » sous une formenouvelle. Cette tripartition a pu être per-çue depuis des décennies. Je n’ai moi-même pu la porter à maturité que lors de

la dernière décennie, pendant les oragesde la guerre. À l’époque, j’essayais demettre en évidence comment l’êtrehumain vit physiquement dans son sys-tème des membres et des échanges, dansson système des rythmes et du cœur,dans son système de la tête, de la penséeet de la perception. Et l’on peut êtreconvaincu que l’être humain, s’il assimilevraiment en lui cette tripartition defaçon juste, en vivifiant son cœur parAnthroposophia, comme cela a étéesquissé hier, que l’être humain, enapprenant à connaître par le « sentir », etpar le « vouloir », connaît alors ce qu’ilfait en réalité quand, animé par lesesprits du monde, il prend place dans lesétendues de l ’espace grâce à sesmembres, qu’il connaît alors par uneappréhension active du monde, non paspar une appréhension soumise, passive,mais en accomplissant ses devoirs, sestâches, sa mission dans le monde, qu’ilconnaît l’essence de l’amour-universel ethumain omniprésent, qui est ici une par-tie de l’essence universelle totale. Et l’onpeut être convaincu que, si l’être humainconnaît le merveilleux secret qui règneentre les poumons et le cœur, du fait ques’exprime, de façon intérieurement per-ceptible, comment les rythmes de l’uni-vers qui agissent à travers les millénaires,à travers les éons, viennent battre jusquedans le pouls et le rythme du sang etéveillent en l’homme l’âme du monde,on peut espérer, si cela est saisi avecsagesse par le cœur comme organe deconnaissance, que l’homme fasse l’expé-

Allocution

Comme dernier apport en vue de l'Assemblée générale de la Société anthroposophique en France, cetteannée, nous publions le texte de l'allocution que Rudolf Steiner donna le mardi 25 décembre 1923, pour lafondation de la Société anthroposophique universelle, lors du Congrès de Noël 1923-24, devant lesmembres réunis sur la colline de Dornach près des restes du premier Goetheanum, incendié un anauparavant. Cette allocution constitue effectivement l'acte de « pose de la Pierre de fondation ». Le textesuivant est la retranscription des paroles prononcées en cet instant bien particulier, qui était décrit, dans leprogramme du congrès, comme un acte de « consécration »2.

Pose de la Pierre de fondationde la Société Anthroposophique Universelle

Texte déjà publié en annexe du livre « De la relation à Rudolf Steiner » de S. O. Prokofieff, Triades, 20101

1. Traduction : Louis Defèche2. En ce qui concerne les paroles de la méditation de la Pierre de fondation, nous avons choisi d'utiliser ici celles quiétait destinées, ainsi que le souhaitait Rudolf Steiner, à la publication et à l'usage des membres, et non les parolesqui furent effectivement prononcées ce jour là, où les hiérarchies spirituelles étaient appelées par leurs noms, etles paroles rosicruciennes données sous leur forme latine.

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Pose de la Pierre de fondation

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rience de la façon dont les images uni-verselles, données par les dieux, manifes-tent effectivement le cosmos à partir delui-même. Tout comme on saisit, dans lefait de se mouvoir, l’amour universelagissant, de même on saisit les imagesoriginelles de l’être universel quand onressent en soi le passage mystérieux quiva du rythme universel au rythme ducœur, et revient par lui au rythmehumain qui se joue mystérieusement, defaçon psychique-spirituelle, entre lespoumons et le cœur. Et quand l’hommepercevra, en ressentant de la juste façon,ce qui se révèle dans son système-tête,qui repose calmement sur ses épaulesmême quand il marche, alors, se ressen-tant dans son système-tête, en y déver-sant la chaleur du cœur, il vivra l’expé-rience des pensées de l’univers quitissent, agissent et règnent dans sonpropre être.

Et cette triade de toute existence : amouruniversel qui règne dans l ’amourhumain, imagination universelle quirègne dans la formation de l’organisa-tion humaine, pensées universelles quirègnent mystérieusement dans les sou-bassements des pensées de l’humanité ; ilsaisira cette tripartition et se reconnaîtraen tant qu’être humain individuel libreau sein de cette activité divine qui règnedans le cosmos en tant qu’homme uni-versel, en tant qu’homme individueldans l’homme universel, agissant en tantqu’être humain individuel dans l’êtrehumain universel, pour l’avenir dumonde. Il renouvellera à partir des signesdu temps, l’ancienne parole : « Connais-toi toi-même ! ».

Les Grecs pouvaient encore laisser lasuite de la phrase de côté, parce que chezeux, le Soi humain n’était pas encoredevenu aussi abstrait que chez nous,concentré dans le point du Je, ou tout auplus dans la pensée, le sentiment et lavolonté ; chez eux, au contraire, lanature humaine était saisie comme untout selon l’esprit, l’âme et le corps. C’estainsi que les Grecs pouvaient penserqu’ils touchaient l’homme entier selonl’esprit, l’âme et le corps quand ils fai-saient retentir cette parole, cetteancienne parole solaire originelle, laparole d’Apollon : « Connais-toi toi-même ! ».

Nous, cependant, si nous voulons renou-veler cette parole de façon juste, à partirdes signes du temps, nous devons dire : Ôâme humaine, connais-toi toi-même telleque tu œuvres et vis dans l’esprit, l’âmeet le corps. Alors nous avons compris cequi est à la base de tout être humain. Etcette substance universelle, en laquelleagit, demeure et vit l’esprit qui afflue deshauteurs et se manifeste dans la têtehumaine ; cette force du Christ qui agitpartout à la péri- phérie, qui œuvre avecles airs circulant autour de la Terre, quiagit et vit dans notre système respira-toire ; et si nous connaissons ces forcesqui, dans les profondeurs, s’élèvent dusein de la Terre et agissent dans nosmembres. Et ces trois forces, les forcesdes hauteurs, les forces de la périphérie,les forces des profondeurs, si en cet ins-tant nous les réunissons en une sub-stance créatrice de formes : alors nouspouvons, dans la compréhension denotre âme, placer, face au dodécaèdreuniversel, le dodécaèdre humain. Et, àpartir de ces trois forces, à partir de l’es-prit des hauteurs, à partir de la force duChrist de la périphérie, à partir de l’ac-tion du Père, l’activité créatrice du Pèrequi afflue des profondeurs, nous voulonsen cet instant donner forme en nos âmesà la Pierre de fondation dodécaèdriqueque nous déposons dans le sol de nosâmes pour qu’elle y soit comme un signepuissant dans les profondeurs de notreêtre intérieur, et que nous puissions,dans l’action future de la Société anthro-posophique, prendre appui sur cettesolide Pierre de fondation.

Restons à jamais conscients de cettePierre de fondation façonnée aujour-d’hui pour la Société anthroposophique.Préservons le souvenir de la Pierre defondation déposée aujourd’hui dans lesol de nos âmes, préservons-le dans toutce que nous voulons faire, ici ou ailleurs,pour le soutien, le développement, ledéploiement de la Société anthroposo-phique. Cherchons dans l’être humaintripartite, qui nous enseigne ici l’amour,qui nous enseigne ici l’imagination uni-verselle, qui nous enseigne ici les penséesuniverselles, cherchons en lui la sub-stance de l’amour universel, que nousplaçons à la base, cherchons en luil’image originelle de l’imagination,

d’après laquelle nous donnons forme ennos cœurs à l’amour universel, cherchonsla force des pensées issues des hauteurspour faire rayonner comme il le fautcette forme d’amour imaginative dodé-caèdrique ! Alors nous emporterons d’icice dont nous avons besoin ; alors elle res-plendira, la Pierre de fondation, devantl’œil de notre âme, cette Pierre de fon-dation qui tire sa substance de l’amourhumain-universel, qui tire sa structure, saforme, des imaginations humaines-uni-verselles, et qui reçoit des penséeshumaines-universelles cet éclat lumineuxqui, à chaque instant, quand nous nousremémorons ce moment, peut venir illu-miner notre action, notre pensée, notresentir, notre vouloir, de sa chaleureuse etstimulante lumière.

Et le sol dans lequel nous devons aujour-d’hui déposer la Pierre de fondation, lesol juste, ce sont nos cœurs dans leur har-monieuse action en commun, dans leurbonne volonté imprégnée d’amour deporter ensemble le vouloir anthroposo-phique dans le monde. Cela pourra nousilluminer comme un avertissement quipeut en tout temps nous parvenir, issu dela lumière de pensée rayonnant de laPierre d’amour dodécaèdrique que nousvoulons aujourd’hui déposer dans noscœurs.

Cela, mes chers amis, nous voulons seule-ment l’accueillir vraiment dans nos âmes.Nous voulons en réchauffer nos âmes,nous voulons en éclairer nos âmes. Etnous voulons préserver cette chaleur del’âme et cette lumière de l’âme que, denotre bonne volonté, nous avons implan-tées dans nos âmes.

Nous les implantons, mes chers amis, aumoment où le souvenir humain qui com-prend vraiment le monde tourne sonregard en arrière, vers ce point du déve-loppement de l’humanité, au tournantdes temps, où, des ténèbres de la nuit,des ténèbres du ressenti moral de l’hu-manité, éclatant comme la lumière duciel, est né l’être divin qui est devenu leChrist, l’être spirituel qui a rejoint l’hu-manité.

Et la meilleure façon de fortifier cettechaleur de l’âme, cette lumière de l’âmedont nous avons besoin, c’est de les vivi-fier de cette chaleur et de cette lumière

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qui rayonnèrent au tournant des temps,en tant que lumière du Christ dans lesténèbres du monde. Et nous voulonsraviver dans notre cœur, dans notreesprit, dans notre volonté, cette nuit deNoël originelle qui eut lieu il y a deuxmille ans, pour qu’elle nous vienne enaide quand nous voulons porter audehors, dans le monde, ce qui brille versnous à travers la lumière de pensée decette Pierre de fondation dodécaè-drique, façonnée d’après l’univers ettransposée au sein de l’élément humain,de cette Pierre d’amour.

Que le sentiment de nos cœurs se tournedonc vers la nuit de Noël originelle, versl’ancienne Palestine.

Au tournant des temps La lumière universelle de l’esprit Entra dans le cours de l’existence ter-restre L’obscurité de la nuit Avait achevé son règne ; La claire lumière du jour Rayonna dans les âmes des hommes. Lumière Qui réchauffe Les pauvres cœurs des bergers Lumière Qui éclaire Les sages têtes des rois.

Lumière divine, Christ-Soleil, Réchauffe nos cœurs, Éclaire nos têtes, Que devienne bon, Ce que par nos cœurs Nous fondons, Ce que par nos têtes Mener au butNous voulons.

Ce sentiment tourné vers la nuit de Noëloriginelle peut nous donner la force deréchauffer le cœur, d’éclairer la tête ;nous en avons besoin pour mettre enœuvre de façon juste ce qui peut décou-ler de cette connaissance de l’êtrehumain tripartite s’harmonisant en uneunité.

Que soit donc maintenant à nouveauplacé, comme un résumé devant nosâmes, le résultat de cette compréhensionréelle du « Connais-toi toi-même, selon

l’esprit, l’âme et le corps », qu’il soit pré-senté tel qu’il agit dans le cosmos, pourque, sur cette Pierre que nous avonsdésormais déposée dans le sol de noscœurs, parle de toute part en l’êtrehumain, en la vie humaine, en l’activitéhumaine, ce que le monde a à dire àl’être humain, à la vie humaine, à l’acti-vité humaine.

Âme humaine ! Tu vis dans les membres Qui, par le monde de l’espace, Te portent au sein de l’océan de l’es-prit : Exerce la souvenance de l’esprit Dans les profondeurs de l’âme Où, dans l’être agissant Du créateur des mondes, Le propre Je Dans le Je de Dieu Puise son essence ; Et tu vivras véritablement En l’essence universelle humaine.

Car il règne, l'esprit-Père des hauteurs,Dans les profondeurs du monde,engendrant l'être ; Vous, Esprits-forces,Faites retentir des hauteurs Ce qui, dans les profondeurs, trouveécho ;Cela parle : Du divin provient l'humanité.Les esprits des éléments l’entendent À l’est, ouest, nord, sud : Des hommes puissent-ils l’entendre !

Âme humaine ! Tu vis dans le battement cœur-pou-mons, Qui, par le rythme du temps, Te mène à ressentir l’essence de l’âme : Exerce la présence de l’esprit Dans l’équilibre de l’âme Où, de leurs ondes, Les actes du devenir des mondes Le propre Je Au Je du monde Unissent ; Et tu ressentiras véritablement Dans l’activité de l’âme humaine.

Car elle règne alentour, la volonté duChrist, Dans les rythmes du monde, bénissantles âmes ;

Vous, Esprits-lumièreLaissez s'enflammer à l'est, Ce qui par l'ouest prend forme Cela parle : Dans le Christ, la mort devient vie.Les esprits des éléments l’entendent À l’est, ouest, nord, sud : Des hommes puissent-ils l’entendre !

Âme humaine ! Tu vis dans la tête au repos Qui, des fondements éternels, T’ouvre l’accès aux pensées del’univers ; Exerce la voyance de l’esprit Dans le calme des pensées Où les buts éternels des dieux, La lumière de l’essence du monde, Au propre Je, Pour un vouloir libre, Dispensent ; Et tu penseras véritablement Dans les fondements spirituelshumains.

Car elles règnent, les pensées univer-selles de l'esprit En l'essence du monde, implorant lalumière ;Vous, Esprits-âme,Laisser prier des profondeursCe qui dans les hauteurs sera entendu. Cela parle :Dans les pensées universelles de l'es-prit, l'âme s'éveille.Les esprits des éléments l’entendent À l’est, ouest, nord, sud : Des hommes puissent-ils l’entendre !

Écoutez-le, mes chers amis, retentir aussidans vos propres cœurs ! Alors vous fon-derez ici une véritable union d’êtreshumains pour Anthroposophia, et cetesprit, qui agit dans la brillante lumièrede pensée entourant la Pierre d’amourdodécaèdrique, vous pourrez le porterjusque dans le monde, là où il doit éclai-rer et réchauffer, pour le progrès desâmes humaines, pour le progrès dumonde.

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Si nous voulons nous approcher descaractères propres à l'âme française, ilnous faut commencer par remonter àl'époque gréco-latine. Ce qui marque aupremier chef la civilisation grecque, c'estla naissance de la philosophie; avantcette époque, tous les textes connus sontsoit des récits, soit des révélations; àl'époque grecque, l'humanité apprend àmanier des idées, à les enchaîner d'unefaçon logique. Il s'agit de la naissance etdu développement de ce que RudolfSteiner appelle « l'âme d'entendement »ou « l'âme de coeur ou de raison ». Cettenouvelle faculté se manifeste aussi dansl'apparition d'une nouvelle forme d'art,beaucoup plus proche de la vie qu'aupa-ravant.

A Rome, l'aspect « âme de raison » estplus fortement marqué avec la naissancede l'Etat, du juridisme et de la technique.On en trouve la trace, par exemple, dansla découverte de la voûte et dans unenouvelle façon de faire la guerre : l'orga-nisation systématique des légionsromaines permettra à Rome de régnersur l'Europe.

Cette naissance de l'âme d'entendementdoit beaucoup à Lucifer; d'une part parceque ce sont des anges lucifériens qui diri-gent l'évolution de la civilisation gréco-latine, d'autre part parce que c'est àLucifer que nous devons la faculté dedécouvrir les rapports qui existent entreles idées et que, dans ce domaine, « il està sa place ».

Au début de notre ère, la population quioccupe ce qui est actuellement la Franceest formée de gaulois – on peut aussi direde celtes – et de romains. Au cours de lapériode qui va du 4ème au 8ème siècle,affluent ce que l'on appelle les grandesinvasions : du nord-ouest viennent lesBretons, du nord-est viennent lesNormands et les Francs et, du sud-est, lesVisigoths. C'est au cours de la mêmepériode que la moitié nord de l'Europeest christianisée par des moines irlandais(tous les saints bretons sont des moinesirlandais) et on se rappelle que le maître

de Saint-Bernard, fondateur de l'ordrede Cîteaux au début du 12ème siècle, étaitun moine irlandais.

Puis se succèdent deux impulsions fonda-mentales. Au 12ème siècle, celle de l'écolede Chartres où se sont manifestés lesmaîtres du courant platonicien et dont laplupart des élèves étaient des moines cis-terciens; puis, au 13ème siècle, l'impulsionde la scolastique qui apporte l'héritagedu courant aristotélicien. On peutretrouver ces deux impulsions dans l'artroman, puis dans l'art gothique, dont lelien avec l'éther de son se manifeste dansles rythmes de l'architecture où l'onretrouve les proportions de la gammenaturelle.

Au même moment, deux ordres monas-tiques tiennent une place prépondé-rante dans la vie culturelle : l'ordre deSaint-Benoît et celui de Cîteaux; il y a plusde 1200 abbayes de chacun d'eux enFrance à cette époque et l'on peut direque la culture française, et même euro-péenne, a été grandement influencéepar eux. Du premier cité est sorti l'élanvers la connaissance et du second tous lessavoir-faire.

La formation de la France

Du milieu du 14ème au milieu du 15ème

siècle se déroule ce que l'histoire deFrance appelle la guerre de cent ans, quiest, en fait le processus de séparation etde différentiation entre l'Angleterre etla France. Dans ce processus, un élémentdéterminant est l'action de Jeanne d'Arc(1412-1431), qui conduit à la naissancede la France en tant que nation. Il fautnoter qu'à cette époque l'archangeSaint-Michel était omniprésent dans laculture française, aussi bien érudite quepopulaire – Jeanne d'Arc l'appelait« Monsieur Saint-Michel ».

Voici, à ce sujet, une indication donnéepar Rudolf Steiner :

« ...la distinction entre la nature françaiseet la nature anglaise commence à se des-

siner au 15ème siècle; le point tournant decette évolution, c’est l’apparition de laPucelle d’Orléans en 1428. En Angleterre,nous voyons s’effectuer l’émancipationde la personnalité dans une aspirationvers le monde extérieur; en France, cetteémancipation de la personnalité, issuedans les deux cas de l’idée nationale, sefait dans l’aspiration à saisir autant quepossible l’être intérieur et à le rendreautonome. »1

On peut donc penser que la naissance dela France, en tant que peuple, se situevers le début du 15ème siècle, à unmoment proche du début de l'époque del'âme de conscience. On sait que la nais-sance d'un peuple correspond aumoment où un archange prend encharge cette communauté humaine etl'on peut se demander comment agit cetarchange. Deux indications de RudolfSteiner peuvent nous éclairer :

« Représentez-vous maintenant de façontrès concrète que le corps éthériquehumain est englobé dans celui dupeuple ; imaginez que le corps éthériquehumain et le corps éthérique du peupleagissent l’un dans l’autre, en tenantcompte du fait que, dans les tempéra-ments des peuples, le corps éthérique dupeuple se reflète par le mélange des tem-péraments dans les individus. Vous avezle secret de la manière dont, au seind’une ethnie, se manifeste l’Esprit d’unpeuple. »2

« Pour l'archange, le donné est dans lechamp de la conscience des hommes. Lesexpériences intérieures des hommes,pour autant que ce vécu se déroule dansl’âme d’entendement ou de cœur, s’ag-glomèrent autour des centres, des nom-breux points que perço ivent le sArchanges – mais leur activité propre,dans le cas correspondant, est d’ordreplus élevé. »3

Nous savons que l'élément le plus densed'un archange est son corps astral ; il n'a

Approche de l’âme françaiseBases historiques

Bruno Denis

Ce qui se manifeste à travers la vie culturelle d'un peuple estextrêmement complexe et l'auteur de cet article ne prétend pas être

complet, mais il souhaite tenter de cerner les points principaux, en seguidant sur le fil du temps.

1. « Symptômes dans l'histoire », Triades 1981, page 36.2. « Âmes des peuples », Triades 1990, page 38.3. « Âmes des peuples », Triades 1990, page 56.

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de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE

ni corps physique, ni corps éthérique; etpourtant les archanges développentactuellement « l'Esprit de vie », c'est-à-dire un corps éthérique entièrement spi-ritualisé; ils le font donc en agissant dansles corps éthériques des membres de lacommunauté dont ils ont la charge etcette action se manifeste dans la façonde penser de ces êtres humains et, peut-être aussi, dans ce qui nous conduit à dis-tinguer un français d'un anglais ou d'unallemand, même dans l'apparence exté-rieure.

Dans le concert européen, chaquepeuple a pour mission de développerl'âme de conscience à sa façon; pournous français, il s'agit de développercette âme de conscience en nousappuyant sur les forces de l'âme d'enten-dement; nous verrons, à partir dequelques exemples, comment cela semanifeste dans la culture française. Pourles autres peuples européens, on peutrésumer les choses comme suit :

Une autre nuance apparaît dans le rap-port que les différents peuples euro-péens entretiennent avec l'intelligence.A l'ouest, l'intelligence a quelque chosed'instinctif, alors qu'au centre l'intelli-gence est le fruit d'un travail personnelet qu'à l'est on a tendance à s'en méfier.Sur le caractère instinctif que peut avoirl'intelligence, voici ce que Rudolf Steinerdit :

« Jusque là, (au XVème siècle) l'intelligenceavait encore quelque chose d'instinctif,elle n'était pas encore imprégnée del'âme de conscience. L'humanité ne dis-posait pas encore d'une faculté deréflexion autonome, donnée seulementpar l'âme de conscience; pourtant elledéployait, en certains lieux, une acuitéde pensée intense, et vous en trouvez letémoignage, avant le XVème siècle, dansde nombreuses « disputes », souventbeaucoup plus intelligemment menéesque la théologie de plus fraîche date.Mais il s'agit d'une intelligence qui ne

puisait pas à l'âme de conscience, d'uneintelligence qui, pour dire les choses sim-plement, était enracinée dans le divin –et, pour parler le langage de l'ésoté-risme, dans l'ange, dans l'angelos. C'étaitdonc une faculté dont l'homme ne dispo-sait pas encore par lui-même, et qu'ilacquit seulement lorsque, grâce à l'âmede conscience, il ne dépendit plus que delui-même. »4

Quelques exemples

Un homme comme Montaigne illustrebien la volonté de se forger, sur tous lessujets, un point de vue personnel, en s'af-franchissant des idées prônées par les ins-titutions. Tout le monde connaît laphrase de Descartes : « Je doute donc jepense; je pense donc je suis »; même sicette affirmation est discutable d'unpoint de vue philosophique, elle montreque Descartes a pris conscience de la réa-lité de son être personnel en s'appuyant

sur sa faculté de penser. Quand BlaisePascal parle de « l'esprit de finesse » et de« l'esprit de géométrie », on peut penserqu'il évoque l'âme de cœur et/ou de rai-son.

On peut aussi penser au développementde la Réforme en France, qui témoigned'une volonté individuelle d'établir unlien personnel avec le divin, sans se sou-mettre au passage obligé par l'autoritéd'une église. Il est intéressant de remar-quer que ce sont les idées de Calvin qui sesont répandues le plus en France etqu'elles sont beaucoup plus abstraitesque celles de Luther. Enfin, on peut noterque c'est dans le milieu de l'artisanat quela Réforme s'est le plus profondémentimplantée en France, c'est-à-dire parmides êtres qui étaient déjà pleinement res-ponsables d'eux-mêmes sur le plansocial. La révocation de l'Édit de Nantes,en provoquant l'émigration de plusieurscentaines de milliers de huguenots, aconduit à l'exportation des savoir-faire

français dans toute l'Europe et, en mêmetemps, a constitué pour la France unepremière et véritable hémorragie.

On peut trouver d'autres traits caractéris-tiques. Par exemple notre goût pourcombiner des idées et pour combiner dessaveurs dénote un lien avec l'éther deson (ou éther chimique). Du fait du lienentre le développement de l'âme d'en-tendement et Lucifer, nous sommes sou-vent tournés vers le passé. Nous avonshérité, de Rome, un amour particulierpour le droit écrit et pour le juridisme. Leculte marial, encore très fort en France,n'est-il pas une métamorphose du culted'Isis ? De même, le statut qu'avaient lesrois de France, rois de droit divin, n'était-il pas une métamorphose de celui despharaons ? Enfin, même à notre époque,ne sommes-nous pas républicains enparoles seulement et royalistes dans noscomportements ?

Reprenons notre survol de l'histoire; aux17ème et au 18ème siècles, on assiste, enFrance, à une floraison artistique remar-quable. Bien sûr, il y a eu, en France, degrands musiciens, mais pas aussi grandsqu'en Italie et dans les pays germa-niques; il y a eu de grands peintres, maispas aussi grands qu'en Italie. Toutefois, ily a deux domaines, me semble-t-il, où lesartistes français ont été inégalés - il s'agitde l'architecture et des arts décoratifs –et ils ont influencé toute l'Europe. Cettearchitecture française des 17ème et 18èmesiècles a ceci de particulier qu'elle estrythmée, alors qu'aujourd'hui on a ten-dance à répéter indéfiniment le mêmemodule, comme se multiplient des cel-lules cancéreuses. Les arts décoratifs decette époque présentent un remar-quable équilibre entre la force et la sou-plesse. On retrouve, dans ces rythmes etdans cet équilibre, un lien fort avecl'éther de son.

Mais, quand une plante fleurit, elle estprès de se faner et le 18ème siècle pré-sente, en France de nombreux signes dedépérissement : la naissance de « l'espritdes lumières » et de l'encyclopédie peutêtre considérée comme une intellectuali-sation et un dessèchement de la pensée;dans la vie sociale, la classe qui porte lesresponsabilités perd progressivement le

Ouest Nord Est

Âme de sensibilité Italie - Espagne Suède Slaves du sud

Âme d’entendement France Danemark Pologne

Âme de conscience Grande-Bretagne Norvège Tchéco-Slovaquie

Impulsion du Moi Allemagne Finlande HongrieEurope du centre

4. « Symptômes dans l'histoire », Triades 1981, page 14.

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de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE

sens de son rôle et tend à oublier que sesprivilèges ont des contreparties; peu àpeu sont réunies toutes les conditions quimèneront à l'explosion sociale de la révo-lution et à la deuxième grande hémorra-gie de la société française. Au milieu duchaos de cette révolution, on verra tou-tefois naître l'idéal de Liberté, Égalité etFraternité, qui concerne toute l'huma-nité et qui sera presque étouffé parNapoléon 1er, « ce corps sans âme ».

Au cours du 19ème siècle, apparaissent,en France des philosophes positivistesalors qu'au même moment on voit appa-raître, en Europe du centre, des philo-sophes idéalistes. La plupart des logesrenoncent à tout ésotérisme, une partied'entre elles deviennent matérialistesmilitantes et l'on tombe dans ce queRudolf Steiner éclaire comme suit :

« Après que l'ordre des Templiers eut étédétruit par Philippe le Bel, quelque chosede cette culture rapportée d'Asie avaitsubsisté, non pas chez des personnalitésisolées, mais dans le champ de l'histoire.Par de nombreux canaux, ce que lesTempliers avaient rapporté s'étaitrépandu, mais dépouillé de son véritablecontenu spirituel. Or ce contenu était,pour l'essentiel, celui de la troisièmeépoque post-atlantéenne, le catholi-cisme constituant celui de la quatrième

époque. Ainsi se répandit, mais dépouilléde sa substance spirituelle, comme uncitron que l'on a bien pressé, ainsi se pro-pagea sous la forme de la franc-maçon-nerie exotérique, dans les loges écos-saises ou de York, tout ce dont s'emparale faux ésotérisme de la population delangue anglaise : le citron dont on avaitretiré tout le jus, et qui contenait tous lessecrets de l'époque égypto-chaldéenne,époque d'où devaient partir des impul-sions en vue de l'âme de conscience. »

« Nous avons, dans l'histoire contempo-raine deux courants : d'un côté on veut,puisque telle est l'impulsion de l'âme deconscience, on veut chaotiquement réali-ser la fraternité, la liberté, l'égalité; del'autre, les efforts des ordres les plus dif-férents tendent à empêcher cet éveildans l'âme de conscience, afin que desindividualités isolées puissent en tirerprofit pour elles seules. »5

« Depuis le milieu du 19ème siècle pre-nait de plus en plus d’importance le fruitdu travail des ordres et des sociétéssecrètes de l’Occident : à savoir endormir,be r ce r pou r é tou rd i r l ’ âme deconscience. Lorsqu’elle est ainsi hors-jeu,ni l’âme, ni l’esprit ne sont plus actifs; cequi est efficace, c’est uniquement le phy-sique, le sensible. C’est ainsi que, depuisle milieu du 19ème siècle, apparut,

conscient de lui-même, le socialisme soustoutes les formes possibles.

Le socialisme n’est possible que s’il estpénétré d’esprit. Non pas s’il adopte lepseudo esprit, le masque de l’esprit, laculture intellectuelle qui ne peut appré-hender que ce qui est mort. »6

On assiste ainsi à une désagrégation dela morale publique et privée, qui se pour-suivra au 20ème siècle. Toutefois, à la findu 19ème siècle, trois événements inter-viennent dans la vie spirituelle de l'hu-manité : le début du nouveau règne deMichaël, la fin du Kali-Youga et le donde l'anthroposophie à l'humanité. Ildevient possible à l'être humain de« s'élever au-dessus de son propre être »et de prendre conscience de ce qui vitdans son âme; il peut ainsi recevoir desforces de jeunesse et de renouveau et lesoffrir à l'archange de son peuple. Oncomprend alors comment un progrèsréel réalisé par un être humain devientmoins difficile à accomplir pour lesautres ; c'est dans ce sens que nous vou-lons travailler.

5. « Symptômes dans l'histoire », Triades 1981, page 42.6. « Symptômes dans l'histoire », Triades 1981, page 45.Les citations sans référence, mais entre guillemets,proviennent de divers cycles de conférences de RudolfSteiner.

Communiqué

Assemblée générale 2011 au Goetheanum1300 membres de la Société anthroposophique ont participé à l’assemblée générale,le samedi 16 avril 2011. La motion de défiance a été rejetée. Les membres ducomité : Sergeï Prokofieff, Paul Mackay et Bodo von Plato ont été confirmés sur labase de la motion déposée par le comité.

La grande salle du Goetheanum ne contenant que 960 places, 350 personnes ont dûsuivre l’assemblée depuis la salle dite « de la Pierre de fondation » (Grundsteinsaal),

grâce à une retransmission vidéo. L’assemblée a exprimé sa confiance envers le comité par 876 voix, contre 257, avec168 absentions (ou bulletins non valides). L’assemblée a accepté la motion du comité proposant d’approuver doré-navant tous les sept ans l’activité du comité. Ensuite, par un vote à bulletin secret, trois membres du comité ont étéconfirmés dans leurs fonctions pour les sept prochaines années : Sergeï Prokofieff (1015 voix contre 210), Bodo vonPlato (815 contre 384) et Paul Mackay (837 contre 356).

La proposition de retirer des mains du comité la responsabilité de l’attribution du nom « Goetheanum » pour latransmettre à l’assemblée n’a pas été acceptée par la majorité. La motion proposant de convoquer une assembléegénérale extraordinaire au sujet du rôle de la Société anthroposophique en tant qu’actionnaire de Weleda a ren-contré une majorité de votes favorables.

Approche de l’âme française

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Dans les troubles causés par les guerresde religion, tout en restant un catho-lique fervent, il s’est illustré par l’applica-t ion de la l igne de conduite des« moyenneurs », partisans de la média-tion et de la paix civile entre des adver-saires souvent intransigeants. Enfin, dansla mort, il a manifesté une force d’âmequi peut susciter encore aujourd’hui, res-pect et admiration. Pour toutes ces rai-sons, il mérite d’être évoqué dans cescolonnes où nous présentons régulière-ment des personnalités marquantes dela vie culturelle, qui se sont illustréesdans l’histoire de France. Comprendre detelles individualités, qui ont joué un rôledans le passé, percevoir les valeursqu’elles défendaient et les intentionsqu’elles poursuivaient, est un moyen deleur permettre de continuer à nourrir lavie spirituelle de notre pays, qui en atant besoin en ces temps de massifica-tion et de nivellement culturels.

Un enfant du Périgord.

Etienne de La Boétie est né le 1er

novembre 1530 à Sarlat, une petite villecalme et prospère située non loin dePérigueux. Cette cité est à l’époque sièged’un évêché et d’une sénéchaussée où lajustice est rendue au nom du roi. Il étaitle fils d’Antoine, licencié es lois, lieute-nant particulier du sénéchal -représen-tant du roi- de Sarlat, et de Philippe deCalvimont, qui appartenait à une famillede nobles de robe, serviteurs du roi dansles parlements (à l’époque des chambresde justice et d’enregistrement des éditsroyaux). Nous nous trouvons ainsi dansun milieu de bourgeois lettrés et denobles de robe, qui servent le roi en pro-vince, un milieu sur lequel la monarchies’appuie pour renforcer son pouvoircontre les restes de la féodalité. De parses origines, Etienne se trouvait du côtédu roi. Sa carrière de parlementaireconfirmera cette fidélité au souverain.L’auteur du Discours sur la servitudevolontaire ne sera en rien un révolution-naire.

Elevé par son oncle.

Ayant perdu ses parents très jeune,Etienne fut élevé par son oncle et par-rain, le sieur Etienne de Bouilhonas, unecclésiastique qui était bachelier endroit. Celui-ci l’introduisit dans les lettresgrecques et latines, lui fit enseigner lesHumanités et la philosophie ; en bref ilapporta une solide formation à un jeunegarçon, doté d’une brillante intelligence,qui, de surcroît, manifestait de la joie àétudier.

Nous ignorons où le jeune homme fit sesétudes secondaires. En revanche, nouspouvons en apprécier le résultat, commel’indique le dernier éditeur de sesœuvres, Louis Desgraves :

L’œuvre littéraire de La Boétie montrequ’il reçut une solide formation huma-niste. Ses remarques et corrections sur letraité de Plutarque intitulé Erotikos, sestraductions de Plutarque et Xénophonattestent qu’il possédait parfaitement lalangue grecque1

On peut en dire autant du latin, languequi lui sera nécessaire pour ses études dedroit et dans laquelle il composera despoèmes.

Grâce à la connaissance de ces langues,Etienne de La Boétie aura accès auxtextes des auteurs de l’Antiquité au-tra-vers desquels on cherchait alors à retrou-ver les vérités que l’on considéraitcomme proches de la pureté des ori-gines, ces vérités premières, ces sagessesprimordiales capables d’ennoblirl’Homme en surmontant dans le temps ledogmatisme figé et sclérosé de la scolas-tique finissante.

Adepte des litterae humaniares, deslettres qui permettent de devenir plusdigne du nom d’homme, le jeuneEtienne a dû rêver de cette Italie où fleu-rissait alors la République des Lettres, en

particulier la cité de Venise qui en étaitun foyer de premier plan. C’est ce quifera écrire à Montaigne : Et fcay d’auan-tage que, s’il eut eu à choisir, il eut mieuxaimé estre nay à Venise qu’à Sarlac.2

Bien qu’il ne fût pas né à Venise et qu’iln’irait jamais en Italie, ce natif de Sarlatvit venir l’Italie à lui grâce aux foyersd’Humanisme que des italiens firentnaître en Périgord et en Agenais, notam-ment par la présence de prélats italienscomme Niccolo dei Godati, évêque deSarlat vers 1540, qui rêvait de faire deson diocèse une « Athènes périgour-dine ».3

A l’oncle, dont l’influence fut si grandedans son éducation et à qui il dut beau-coup toute sa vie, à cet oncle il adressaquelques jours avant de mourir ces bellesparoles de reconnaissance qui méritentd’être citées dans la langue de laRenaissance : Mon bon oncle, si i’auois àvous rendre à ceste heure compte desgrandes obligations que ie vous ay, jeh’aurois en piece fait : il me suffit queiusques à présent, où que i’aye esté & àquiconque i’en aye parlé, i’aye tousioursdit que tout ce que vn tres sage, tres bon& tres liberal père pouuoit faire pour sonfils, tout cela auez-vous fait pour moy,soit pour le soing qu’il a fallu à m’ins-truire aux bonnes lettres, soit lorsqu’ilvous a pleu me pousser aux estats : desorte que tout le cours de ma vie a estéplein de grands & recommendablesoffices d’amitiez vostres enuers moy :somme, quoy que i’aye, ie le tiens de

Etienne de La BoétieLe nom de La Boétie est passé à la postérité grâce à une œuvre dejeunesse : Le Discours sur la servitude volontaire. Il est également

connu de par son amitié mémorable avec Montaigne. Mais c’est aussiun humaniste, un lettré qui, à travers le retour à l’antiquité, a placé

l’homme au centre de ses préoccupations.

Antoine Dodrimont et Didier Martina-Fieschi

1. Louis Desgraves, Œuvres complètes d’Etienne de la Boétie. Edition nouvelle augmentée en deux volumes. William Blake andCo. Edit. 1991, t. 1, p, 10.

2. Michel de Montaigne, Essais I, XXVIII, De l’amitié.

3. Louis Desgraves, op. cit. t. 1, p. 9.

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vous, ie l’adouë de vous, ie vous en suisredeuale, vous estes mon vray père ; ainsicomme fils de famille ie n’ay nulle puis-sance de disposer de rien, s’il ne vousplaist de m’en donner congé.4

Le Discours.

C’est probablement au début de sesétudes supérieures à Orléans que LaBoétie écrivit l’ouvrage qui le renditcélèbre à la postérité. Il était très jeune,probablement dix-sept ou dix- huit ans, àl’heure où les idéaux qui sourdent desprofondeurs de l’astral cherchent un che-min vers leur application dans la réalitéex té r i eu re . De l ’ a veu même deMontaigne, …Il l’ecrivit par manièred’essai, en sa premiere ieunesse, à l’hon-neur de la liberté contre les tyrans5….S’agissant du contexte de la gestation del’œuvre, Montaigne évoque un mot dePlutarque disant… que les habitantsd’Asie servoient à un seul, pour ne sça-voir prononcer une seule sillabe, qui estNon, [ce qui] donna peut estre la matiereet l’occasion à La Boitie de sa ServitudeVolontaire.6

De son côté, l’historien De Thou (1553-1617), explique la naissance du Discoursen le mettant en relation avec la répres-sion qui s’abattit sur la Guyenne à l’au-tomne 1548. De quoi s’agit-il ? Etaient encause les édits royaux du début desannées 1540, qui étendaient l’impôt surla consommation du sel -la fameusegabelle- aux provinces riveraines del’Atlantique, qui en étaient jusqu’alorsexemptées. Cet impôt abhorré suscitades troubles et des révoltes à Périgueuxen 1545, puis en Angoumois au prin-temps 1548, et enfin à Bordeaux durantl’été 1548, où un lieutenant général duroi, Tristan de Monein, fut massacré parla foule, ce que décrit Montaigne dans leLivre I des Essais, chapitre XXIV. Larépression, décidée par Henri II, furmenée par le connétable Anne deMontmorency. Elle fut impitoyable et lepeuple se tint coi ! On peut légitimementpenser que le jeune La Boétie fut trèschoqué par l’ampleur et la violence de lapunition royale et qu’il se mit alors àcomposer le Discours. C’est ce que dit DeThou dans son Histoire universelle à pro-pos de la révolte bordelaise de 1548 :

Jamais on ne vit succeder au plus grandtrouble un calme plus profond ; jamaisles esprits quoiqu’effrayez par la vue deschâtimens dont ils etoient menacés, nese montrèrent si dociles, et après un sou-lèvement si général, si disposés à l’obéis-sance. Ainsi se vérifia dans cette occasion

ce qu’on dit vulgairement, que lesPrinces ont les mains longues, et que leurpuissance se communique si bien de l’unà l’autre, qu’il s’en forme une espèce dechaîne qui captive tous les hommes et lessubjugue nécessairement. C’est cequ’Etienne de La Boetie, natif de Sarlat, afort bien prouvé dans un petit livre inti-tulé le Contre-Un, ou de la Servitudevolontaire qu’il fit à ce sujet. Il n’avoitque dix-neuf ans lorsqu’il composé cetouvrage ; mais à cet âge il avoit déjà unesprit supérieur et un jugement formé,qui le rendirent depuis un des principauxornemens du Parlement de Bordeaux.

Témoignage capital de l’entrée d’unpeuple en servitude volontaire qui a puchoquer La Boétie et lui dicter le premierjet de son Discours, en attendant lesremaniements ultérieurs.7

Analyse du Discours.

Vif, enflammé, le style du Discours sou-ligne la fulgurance des intentions del’auteur : la tyrannie se maintiendracomme telle, tant que la volonté de ceuxqu’elle soumet, ne s’éveillera pas ;secouer le joug du tyran revient à ne plusle soutenir…

Le texte aurait donc été rédigé aux alen-tours de 1548. Il est possible que l’échodes procès et des condamnations aitconduit Etienne de la Boétie à impliquersa plume dans l’actualité de son époque.Mais, détail remarquable, à aucunmoment, il n’est fait référence à lamonarchie française ; le Discours sembleêtre une œuvre philosophique imperson-nelle et générale, ne caractérisant ni unmoment de l’Histoire, ni un tyran parti-culier. L’œuvre acquiert à ce titre, uneaura de modernité et une force deconviction qui traversent les siècles etpeuvent encore trouver pertinence denos jours.

L’originalité de l’œuvre résulte del’orientation que l’auteur donne à saréflexion. Que peut-on, à l’instar de LaBoétie comprendre par servitude volon-taire ? Peut-on volontairement se placerdans un état de servitude ? L’auteur, déjàfin connaisseur des antiquités grecqueset romaines interroge l’histoire etconstate que le tyran ne peut à lui seulimposer sa coercition ; des subalternes,des tyranneaux selon son expression, lui

sont toujours nécessaires. En échange deleur soumission aveugle, le tyran lesconfortent dans leur bénéfice et lâche àleur égard quelques miettes de pouvoir.La Boétie définit alors, la servitudecomme l’incapacité à renoncer à l’immé-diateté de la jouissance présente. Dèsque l’individu se met délibérément auservice d’un soi-disant plus puissant quelui, il le soutient, participe sciemment àsa tyrannie, et en même temps s’en-chaîne à ses pulsions et passions. La servi-tude, paradoxalement, ne provient doncpas d’une contrainte extérieure, mais dela satisfaction immédiate, d’un oubli desoi-même faisant par là, disparaitre touteidée de liberté.

Œuvre remarquable, car l’auteur désignecomme privé de liberté, certes, celui quel’on oppresse, mais surtout celui quis’aliène au tyran.

Jeune âme que celle d’Etienne de laBoétie, qui du haut de ses dix-sept ans,déjà humaniste, plonge dans les lettresclassiques à la recherche des causes decette sujétion, de cette aliénation duMoi, de cette perte de liberté humaine.

La première en est la coutume, la soumis-sion à l’opinion établie selon laquelle letemps accommode la sujétion. Puisqu’ilen a toujours été ainsi, il n’y a aucune rai-son d’en changer. On mesure ici le poidsdes forces retardataires de l’habitude,ancrées dans la prégnance du groupesocial, voire de l’hérédité et La Boétieétablit un curieux paradoxe entrel’homme et l’animal. Le désir de libertéest instinctif chez l’animal, qui mêmecaptif, ne l’oublie pas. Cette aspirationn’est pas dénaturée, elle est, pour l’au-teur, l’expression de l’ordre naturel.Comme la liberté est naturelle, l’hommeest né en sa possession et aussi avec unepropension à la défendre, mais chez lui laliberté n’est pas instinctive et il a plutôttendance à se maintenir dans l’habitudeque de reconnaitre ce qui lui est naturel.Le désir naturel de liberté devrait engen-drer un refus de la servitude, l’hommeservile, esclave de ses passions, a malheu-reusement oublié son état premier et ilignore par conséquent le caractère artifi-ciel de la servitude. Là, où la personnalitédevrait poser le « Je suis », l’homme selivre aux forces sclérosantes de l’habi-tude.

La Boétie rebondit sur la coutume qui se

Etienne de La Boétie

4. Cité dans Louis Desgraves, op. cit., t. 1, p. 19.

5. Michel de Montaigne, Essais I, XXVIII.

6. Michel de Montaigne, Essais I, XXVI, De l’institution des enfans.

7. Malcolm Smith, Lost writings by Montaigne. Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance. Travaux et documents. XLIV, Genève,1987, p. 314-316.

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développe souvent dans le cadre fami-lial. En effet, si l’éducation peut favoriserd’une certaine façon la servitude, -si onnait esclave, on ne connait pas la liberté,il n’en demeure pas moins vrai, qu’en rai-son de leurs formations différentes, leshommes sont nécessairement différentsles uns des autres, et ne peuvent, d’es-sence, s’aliéner à un seul8.

La servitude repose également sur lacomplaisance remarquable de ceux quel’on asservit.

En effet, la tyrannie ne s’applique moinspar la puissance du tyran, que par l’éche-veau de liens sociaux obscurs qu’il s’ingé-nie à tisser autour de lui. Les complicesdu tyran perdent leur personnalité, ilss’aliènent à son service. La Boétiedémontre que le tyran ne peut se main-tenir seul au pouvoir, il y a toujours cinqou six individus qui ont son oreille ;

…Ces six ont six cent qui proufitent souseus, (…),

ces six cent en tiennent sous eus six millequils ont eslevé en estat…

La tyrannie affecte donc l’être même dechacun et de tous, personne ne s’appar-tient9. Pour La Boétie, la soumissionentraine la lâcheté, le manque de vigi-lance et la perte du discernement. Celuiqui complaisamment perd la liberté,

… se perd en un coup, la vaillance (…) etla vivacité

et a le cœur bas et mol, et incapable detoutes choses grandes10.

Chose grande serait l’acte libre posé faceà la tyrannie. L’auteur en donne un belexemple : lorsque le Grand Roi des Persesvoulut attirer auprès de lui le médecingrec Hippocrate à l’aide de présentsmagnifiques, il lui fut franchement

répondu, qu’il aurait bien des scrupuless’il se mettait à servir par son art celui quientreprenait d’asservir la Grèce.

La troisième cause de l’aliénation del’âme repose sur les artifices qu’emploiele tyran pour endormir les velléités deceux qu’il soumet. Extraordinaire moder-nité de cet écrit, qui nous parle de lieuxde débauche, de banquets, de théâtres,de spectacles et de jeux publics mis à leurdisposition. Tout est fait pour l’abêtisse-ment des sujets, afin que résonnent leshymnes à la gloire des tyrans, tout estfait pour diriger la conscience vers le lieuchoisi, tout est fait pour supprimer lapensée.

…ce fut ceste sienne venimeuse douceur,

qui envers le peuple Romain sucra la ser-vitude.11

La pensée s’éloigne, l’âme se tourne versle tumulte extérieur. Pourtant, elle abesoin de la vie des pensées pour sedégager d’elle-même, pour participer audevenir du monde12. A l’opposé, l’âme aaussi besoin de la pensée, pour méditer,et développer la force qui lui correspond.

Enfin, et c’est la dernière cause, le tyranentoure son pouvoir de religiosité et arecours aux mystères, pour se maintenir.La Boétie explore l’Antiquité grecque etromaine et rappelle de nombreuxexemples de souverains, qui parés d’attri-buts religieux et ostentatoires, exploi-taient la crédulité de leurs sujets, inti-mant crainte et respect. C’est la prise depouvoir par le langage et le symbolique,

qui engendre la peur de ce que l’on necomprend pas. Il dénonce les supersti-tions qui entourent le culte d’un roi pré-tendu thaumaturge, d’un souverain dotéde caractéristiques physiques surhu-maines ou capable d’actes magiques,comme autant de tromperies éloignantl’homme de sa réalisation individuelle.

Face à ce déploiement d’artifices effi-caces, La Boétie propose la médiation devies d’hommes célèbres pour leurhéroïsme, qu’il choisit dans l’Antiquité,et qui, par leurs actions morales, ontvaleur d’exemple auprès des gens d’en-tendement,

…ce sont ceus qui aians la teste d’eus-mesmes bien faite,

l’ont ancore polie par l’estude et le sca-voir.

Il sait que les tyrans redoutent le savoir etl’étude, qu’ils tentent, par tous lesmoyens, de remplacer par l’ignorance etl’illusion. Place à l’écrit, à la connaissanceet à la culture humaniste qui s’avèrent àmême de guider l’homme sur les pistesde la liberté et de secouer le joug de laservitude. L’auteur du Discours ravive lesouvenir des philosophes stoïciens, dusacrifice de Léonidas ou des batailles deMiltiade pour inviter

…le gros populas de regarder ce qui estdevant leurs pieds,…

et s’affranchir de la servitude, bousculerl’opinion établie, et rendre à l’homme ledésir d’une liberté oubliée.

Etienne de La Boétie s’oppose par

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de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE

AdmissionsNathanael RIANT IndépendantFabienne KOHLER IndépendantSylvie RULEKOWSKI AvignonCatherine GOBERT HURTEVENT Au Pays d’AixMaryvonne Andrée MONTCHARMONT IndépendantChristian LEIBER Mathias GrunewaldIsabelle CHOSSON Jacques de MolayChantal BERA Indépendant

DémissionsDoris COUSSA Blaise Pascal

Transfert de France vers DornachIsabelle ABLARD DUPIN Indépendant

Transfert de France vers Dornach à sa demandeSerge MAINTIER Indépendant

Transfert de Dornach vers la France (réactivés)Christine TORRES-CUEVAS Indépendant

Ont franchi le seuilHeïdi GOLOVKO Marie Sophia (le 3/03/2011)Christiane CALVAT Albert le Grand (le 6/03/2011)Michel RAFFNER Paul de Tarse (le 6/03/2011)Marc MORANDO Lazare-Jean (le 28/03/2011)Roger CABANAL Indépendant (le 7/04/2011)

Mouvement des membres

8. Etienne de La Boétie. Discours de la servitude volontaire. Anne Dalsuet. Folioplus Philosophie. 2008, p. 146.

9. Estienne de La Boétie. Discours de la servitude volontaire, Anne Dalsuet, op. cit., p. 115.

10. Estienne de La Boétie. Discours de la servitude volontaire, op. cit. t. 1, p. 83.

11. Estienne de La Boétie. Discours de la servitude volontaire, op. cit. t. 1, p. 86.

12. Rudolf Steiner. Le seuil du monde spirituel. GA 17. Editions Anthroposophiques Romandes. 1976, p. 115.

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ailleurs, à la conception augustiniennede la nécessaire obéissance. La servitudeselon le père de l’Eglise serait en effet, lajuste compensation du pêché originel.En voulant décider par lui-même, Adama transgressé l’interdit, a perdu sa naturedivine et sa faute a entrainé le chaos.Augustin ne peut concevoir que le pêchéoriginel ait quoi que ce soit à faire avecla subjectivité humaine. Il s’oppose àl’idée que l’accès au Christ puisse reposersu r une impu l s i on i nd i v i due l l ehumaine13. Le lien servile serait la néces-saire rectification de ce que l’on ne peutplus maitriser. On demande même à l’as-servit de participer activement à sonpropre asservissement, et donc de sesoumettre à l’autorité séculière, àl’Eglise… Si Lucifer a apporté la liberté àl’Homme, la justification de l’obéissanceapparait comme une manœuvre inverse,coercitive, visant à enfermer l’individudans le dogme et le priver de libre-choixdans le domaine du religieux. Pour l’au-teur du Discours, la servitude est intrinsè-quement un état non-naturel, et nepeut, donc, en aucun cas, être la consé-quence d’une dénaturation originelle.Elle ne peut donc pas justifier la moindreforme de coercition.

Les réflexions de La Boétie l’emmèneenfin à réfuter la conception aristotéli-cienne de la servitude. L’humaniste qu’ilest, est un familier des lettres grecques, ilen est un fin traducteur14, mais l’âme deconscience naissante en ce XVIe siècle, leconduit à dénoncer le finalisme poli-tique du philosophe grec. Dans Politique(I, 2) la participation du citoyen à la viede la cité relève d’une obligation qui neprocède pas du libre-choix15. L’hommeest invité à prendre sa place dans la cité,en tant qu’être naturellement assujetti.La servitude s’insère donc « naturelle-ment » dans une relation entre individusdominateurs et individus dominés.

L’esclavage découle de cette conceptionde la vie en communauté ; les valeurs, lesplaces de chacun sont déterminées parune hiérarchisation verticale. Pour LaBoétie, rappelons-le, la servitude est unétat contre-nature puisqu’elle s’opposeà une idée de liberté, bien antérieure àtoute organisation humaine, la citégrecque par exemple. Ce n’est pas lasujétion instituée qui garantit le biencommun au sein de la cité, mais plutôtun lien civil horizontal, basé sur l’amitiéet les relations qui peuvent en découler.

Cette référence à l’amitié intéresse leplan politique. La Boétie rompt radicale-ment avec la conception médiévale dumot ; la caritas était alors pensée comme

un lien politique qui cimentait le corpssocial, dans le but de privilégier le biencommun. Le souverain est celui que l’onaime et qui le mérite. La politique del’amitié transcrit dans l’ordre social, lahiérarchie des valeurs morales, elleconduit à légitimer la supériorité de celuiqui se montre capable d’œuvrer pourl’intérêt commun.

La Boétie ne considère pas l’amitiécomme invariante et fait montre d’unegrande maturité pour son âge : laconfiance à laquelle l’amitié peutconduire, ne doit pas être considéréecomme irréversible. L’illusion des bien-faits, des soins, des bénéfices à unmoment donné, conduisent à l’aveugle-ment si l’on accorde inconditionnelle-ment valeur et mérite à son auteur.

Il fait figure de pionnier, lorsqu’il trans-forme le rapport social, et avance la fra-ternelle affection comme indépendantede toute mesure de valeur et de mérite.L’immersion de l’individu dans le groupesocial auquel il appartient et l’amitié quile lie à son seigneur, font place à desrelations d’homme à homme, qui seregardent en égaux. Sommes-noustémoins du passage d’une connaissancede l’autre par un contact extérieur (sensi-bilité et entendement) à un rapport àautrui par son être intérieur, tel que ledemande l’âme de conscience16 ?

La véritable amitié, c’est ce qui relie lesindividus les uns aux autres, dans la com-munauté des hommes. Le lien verticalqui assujettissait l’homme à l’homme, etqu’on voudrait faire remonter jusqu’àDieu, disparait face à une communautéhorizontale d’individus égaux en Christ.La liberté selon La Boétie, est consub-stantielle de l’idée d’amitié, dans lamesure où les individus formant la com-munauté des hommes, ne s’aliènent plusdans la relation servile.

Mais l’auteur évite l’écueil inverse, quiconsisterait à isoler l’individu devenu un,dans une liberté personnelle et égoïste,qui certes, conserverait son intégrité,mais l’éloignerait de ses frères humains.Il en trouve les moyens dans ce qu’ilappelle l’échange, un système de don,de contre don, mais aussi de considéra-tions culturelles de tout ordre, rendantnécessaires la proximité et la solidaritéentre les personnalités, qui y participent.C’est un véritable projet de société, qui a

sans doute inspiré certains philosophesdes XVII et XVIIIe siècles…

L’entrée dans la magistrature.

Etienne de La Boétie fit ses études dedroit à l’université d’Orléans, l’une desplus prestigieuses du pays. Il y fut un étu-diant brillant et il obtint une licence endroit civil en 1553, à moins de vingt troisans. Ses dons intellectuels ne sont certai-nement pas pour rien dans sa nomina-tion précoce au Parlement de Bordeaux.Après avoir obtenu les lettres de dis-pense du roi pour occuper, avant l’âgelégal, un office résigné à son profit, ilprêta serment et fut installé en 1554. Ceparlement, dont le ressort s’étendait deBayonne à Limoges, avait pour fonctionde rendre la justice du roi, au criminel etau civil, d’enregistrer les ordonnancesroyales et de faire régner l’ordre sur leterritoire qui lui était imparti. Ce fut unmagistrat consciencieux qui s’impliqueradans les évènements politiques deGuyenne en un temps de déchirure reli-gieuse. Loyal envers le roi, fidèle à l’or-thodoxie catholique, il se comportera enmodéré, ce qui n’était pas aisé dans unmilieu ultra catholique.

La charge de La Boétie au parlement luivenait de Guillaume de Lur-Longua,conseiller-clerc qui eut comme collèguesles trois frères cadets de Pierre Eyquem,le père de Montaigne. On peut supposerque c’est grâce à cet humaniste à qui LaBoétie avait dédié le Discours, queMontaigne connut ce dernier avant leurrencontre décisive. Avant d’y venir, évo-quons cependant le mariage d’Etienne.

Le mariage.

Il eut lieu fin 1554-début 1555. L’élues’appelait Marguerite de Carle, veuve deJean d’Arsac depuis 1552. Elle était lasœur du parlementaire Pierre de Carles,et de Lancelot de Carles, futur évêque deRiez (1557). Nous savons que La Boétieaime sa femme qu’il appelle, sur son litde mort « sa bien aimée femme etépouse ». Elle lui témoigna un amourréciproque. Il lui en sera reconnaissantquant, avant de la quitter, il lui adresserades mots plein d’affection : Ma sem-blance, (ainsi l’appeloit-il souuent, pour

Etienne de La Boétie

13. Rudolf Steiner. Le IVe siècle et notre esprit scientifique. GA 325 Conférence 16 mai 1921. EAR. 2006, p. 58.

14. La Ménagerie de Xénophon, Les règles du mariage de Plutarque, Lettre de consolation de Plutarque à sa femme.

15. Etienne de La Boétie. Discours de la servitude volontaire, op. cit, t. 1, p. 79.

16. Rudolf Steiner. Compréhension mutuelle, libre activité de pensée, connaissance de l’Esprit. Conférence du 10 octobre 1916.Revue Triades, automne 1973, XXIe année n°1, p. 15.

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quelque ancienne alliance qui estoitentre eux) ayant esté ioint à vous dusainct neud de mariage, qui est l’vn desplus respectables & inuiolables que Dieunous ait donné ça bas, pour l’entretiende la societe humaine, ie vous ay aymee,cherie & estimee autant qu’il m’a estépossible, & suis tout asseuré que vousm’auez rendu reciproque affection, queie ne sçaurois assez recognoistre. Ie vousprie de prendre de la part de mes biensce que ie vous donne, & vous en conten-ter, encores que ie sçache bien que c’estbien peu au pris de vos merites.17

A l’exemple des poètes de la Pléiade qu’ilaffectionne, il a écrit un sonnet dédié àson épouse. Nous y voyons comment, àla manière de Ronsard, il réunit l’intimitéavec l’être aimé et l’amour de son pays,le Médoc.

Ce jourd’huy du Soleil la chaleur alte-ree

A jauny le long poil de la belle Ceres :

Ores il se retire ; et nous gaignons lefrais,

Ma Marguerite et moy, de la douceseree,

Nous traçons dans les bois quelquevoye esgaree :

Amour marche devant, et nous mar-chons apres.

Si le vert ne nous plaist des espessesforests,

Nous descendons pour voir la couleurde la pree ;

Nous vivons francs d’esmoy, et n’avonspoint soucy

Des Roys, ny de la cour, ny des villesaussi.

O Medoc, mon païs solitaire et sau-vage,

Il n’est point de païs plus plaisant à mesyeux :

Tu es au bout du monde, et je t’en aimemieux ;

Nous scavons apres tous les malheursde nostre aage.18

Ô un amy.

C’est à Bordeaux que La Boétie rencon-tra Montaigne. En fait, celui-ci connais-sait déjà d’une certaine manière sonfutur ami grâce au Discours, cette pièce,nous dit-il, qui a servi à notre premièreaccointance. Car elle me fut montréelongtemps avant que je l’eusse vu, et medonna la première connaissance de son

nom, a cheminant ainsi cette amitié quenous avons nourrie, tant que Dieu avoulu, entre nous si entière et si parfaiteque certainement il ne s’en fit guère depareilles, et, entre nos hommes [noscontemporains], il ne s’en voit aucunetrace en usage. Il faut tant de rencontres[de hasards] à la bâtir, que c’est beau-coup si la fortune y arrive une fois entrois siècles.19

Ayant connu La Boétie par la lecture deson Discours, il souhaita le rencontrerpour faire directement connaissance.Encore une fois, c’est le destin qui pro-voque l’évènement. Il eut lieu en 1557ou 1558, après que Montaigne eut éténommé conseiller au parlement deBordeaux, lors d’une fête qui se donnaitdans cette ville. L’occasion semble for-tuite, banale même. Le résultat, commec’est souvent le cas, eut pu être un simplecontact, une entrée en matière. Aucontraire, la rencontre survint commeune réponse à une attente, comme lerapporte Montaigne : Nous nous cher-chions avant que de nous estre veus, et,par des rapports que nous oyions l’un del’autre, qui faisoient en notre affectionplus d’effort que ne porte la raison desrapports, je croy par quelque ordon-nance du ciel ; nous nous embrassionspar noz noms. Et a nostre première ren-contre, qui fut par hazard en une grandefeste et compagnie de ville, nous noustrouvasmes si prins (si pris) si cognus, siobligez entre nous, que rien dès lors nenous fut si proche que l’un à l’autre.20

Dans ce récit, je voudrais relever plu-sieurs aspects. D’abord une prédestina-tion à la rencontre qui dépasse la raisonde ce qu’ils peuvent apprendre l’un del’autre et qui relève d’une volonté supé-rieure. Nous avons là la marque d’undestin qui, venant d’ailleurs, doit s’ac-complir. Cette nécessité -relevant ducaractère lunaire du destin- produitl’évènement de la rencontre à partird’une préparation intérieure que l’onpourrait qualifier de « préalable kar-mique ». Ensuite, vient la rencontre elle-même, qui présente les caractères deretrouvailles entre de vieilles connais-sances qui se trouvent pris intimement,liés l’un à l’autre. Ici aussi, nous voyons ledestin à l’œuvre qui réunit des êtres quise sont déjà connus dans une autre exis-tence. C’est le lien profond d’être à êtrequi va faire de l’amitié naissante quelque

chose de totalement singulier pour ceuxqui sont concernés et d’universel dans lecaractère qui les unit. Montaigne le dit àmerveille : Au demeurant… ce que nousappelons ordinairement amis et amitiés,ce ne sont qu’accointances et familiaritésnouées par quelque occasion ou commo-dité, par le moyen de laquelle nos âmess’entretiennent. En l’amitié de quoi jeparle, elles (les âmes) se mêlent etconfondent l ’une en l’autre d’unmélange si universel qu’elles effacent etne retrouvent plus la couture qui les ajointes. Si on me presse de dire pourquoije l’aimais, je sens que cela ne peut expri-mer qu’en répondant « Parce que c’étaitlui, parce que c’était moi ».21

Sur la façon concrète dont les deux êtresont vécu leur amitié; nous ne disposonsd’aucune information tant l’un et l’autreont été avares de confidences. On en estréduit à des conjectures somme toutes,très banales de rencontres au Palais del’Ombrière, le siège du Parlement oudepuis 1557, ils travaillent ensemble,dans leurs maisons de Bordeaux prochesl’une de l’autre ou en leurs résidences àla campagne. C’est peu de choses.

Nous savons cependant qu’ils avaiententre eux de nombreux points communsqui ont pu favoriser et nourrir leur com-mune accointance. Ainsi, on peut penserqu ’un même amour des l e t t re sd’Humanité, le refus des fureurs dutemps qui se manifestent dans lesaffrontements violents entre protestantset catholiques au profit d’une politiqued’apaisement et de concorde civile, unmême respect de la conscience indivi-duelle, le souci de voir se réformerl’Eglise, un milieu de travail commun etdes familles proches. Tous ces élémentsont pu jouer pour contribuer à ces êtreset à unir leurs destinées individuelles.

Mais, quand on sait que, pendant les sixans qu’ils se connurent, ils n’eurent vrai-ment l’occasion de se connaître que lamoitié du temps, on peut pressentir quece qu’ils vécurent ensemble transcendaitnon seulement l’espace et le temps desrencontres physiques, mais aussi les rai-sons que l’on attribue généralement àdes intérêts et préoccupations communs.Aussi bien Montaigne que La Boétie ontmis l’accent sur le caractère fulgurant etprofond de leur amitié. Nous avons déjàentendu Montaigne à ce propos.Ecoutons à présent La Boétie dans des

17. Etienne de La Boétie, cité par Anne-Marie Cocula, Etienne de La Boétie. Sud-ouest, p. 56.

18. Etienne de La Boétie, cité par Anne-Marie Cocula, op. cit, p. 80-81.

19. Michel de Montaigne, Essais I, XXVIII.

20. Michel de Montaigne, Essais I, XXVIII.

21. Michel de Montaigne, Essais I, XXVIII.

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vers latins dédiés à Montaigne. La plusgrande partie des prudents et des sagesest méfiante et n’a foi à une amitié aprèsque l’âge l’a confirmée et que le tempsl’a soumise à mille épreuves. Mais, nous,l’amitié qui nous lie n’est que d’un peuplus d’une année et elle est arrivée à soncomble : elle n’a rien laissé à ajouter. Est-ce une imprudence? Personne du moinsne l’oserait dire, et il n’est ni sage nimorose qui nous connaissant tous deux,et nos goûts et nos mœurs, aille s’enqué-rir de la date de cette alliance, et quin’applaudisse de bon cœur à une si par-faite union. Et je ne crains point que nosneveux refusent un jour inscrire nosnoms (si toutefois le destin nous prêtevie) sur la liste des amis célèbres...22

Et comme autre témoignage de LaBoétie, écoutons encore ces parolesémouvantes exprimées à l’approche dela mort : Et puis, tournant son propos àmoy: “mon frère, dit-il, que i’ayme sicherement & que i’auois choisy parmytant d’hommes, pour renouueller auecvous ceste vertueuse & sincere amitié, delaquelle l’vsage est par les vices dés silong temps esloigné entre nous, qu’iln’en reste que quelques vieilles traces enla memoire de l’antiquité, ie vous suppliepour signal de mon affection enuersvous, vouloir estre successeur de mabibliothecque & de mes liures que ievous donne : present bien petit, mais quipart de bon cueur, & qui vous ets conue-nable pour l’affection que vous auez auxLettres. Ce vous sera � � � � � � � � � �tui sodalis. « En souvenir de ton cama-rade ».23

Dans cette image testamentaire, nouspouvons voir beaucoup plus que lasimple transmission de livres à un amou-reux des Lettres. En effet, nous savonsque c’est tout le destin de Montaignequi sera bouleversé par la mort précocede l’ami. C’est ce que nous pouvons lire àtravers ce qui s’est passé après le décèsde La Boétie dans la vie de Montaigne.

Tout d’abord, celui-ci va devenir beau-coup plus assidu dans l’exercice de sacharge au Parlement de Bordeaux. C’estce que l ’on peut appeler l ’effet“éthique” de sa mort.

Ensuite, après quelques années de cetesclavage, Montaigne se retire desaffaires pour écrire en mémoire de sonami disparu. Depuis, Michel Butor, les cri-tiques considèrent que le livre I des Essaisconstitue un « tombeau » dressé parMontaigne à La Boétie... un tombeaudont le chapitre XXVIII constitue le cœur.Pour étayer cette thèse, nous disposons

des deux inscriptions latines queMontaigne fit peindre sur les murs de salibrairie, la première signalait que las duParlement et des charges publiques, il seretirait pour passer dans une libertéoisive le restant de ses jours, tandis quela seconde exaltait son vœu de consacrerdésormais ses loisirs à cultiver lamémoire de son ami défunt.

La succession d’évènements à caractèreéthique et spirituel nous ouvre la pers-pective d’y voir le résultat d’inspirationstransmises par l’ami défunt à celui ci, quisur terre, est soucieux de vivre enmémoire de lui. Ce serait un bel exempled’un commerce spirituel entre deuxvivants, de l’un et de l’autre monde.

Les fureurs du temps

Nous savons que, depuis l’apparition dela Réforme en France, aux environs de1520, ses idées n’ont fait que serépandre, provoquant une réactioncatholique. Celle ci s’est radicalisée sousle règne d’Henri II (+1559) et l’oppositionentre les deux parties s’est exacerbée.

C’est dans ce contexte que Michel del’Hôpital, soutenu par Catherine deMédicis, a accédé à la Chancellerie le 1er

avril 1560.

Concernant cette personnalité de pre-mier plan, nous avons vu24 qu’il s’étaitfait le champion de la voie moyenneentre les adversaires et ce avant l’éclate-ment de la première guerre de religion(1562). Cette voie cherchait à préserverl’unité de l’Eglise par sa reformation etprônait la paix civile par une politique deconciliation active entre catholiques etprotestants. C’était une voie étroite maiselle était assurément la plus raisonnable.C’est de cela que Michel de l’Hôpital a dûs’entretenir avec Etienne de La Boétievenu à la Cour, en Décembre 1560, pourrégler une affaire de payement d’émolu-ments dus à ses collègues du Parlementde Bordeaux. L’Homme d’Etat lui recom-manda de veiller à l’application de l’Editde Romorantin qui mettait fin à la persé-cution de l’Etat pour des motifs religieuxet réservait les poursuites aux infractionsà l’ordre public (y compris les cultes inter-dits). Pour l’Hôpital, cette application“demeure toute entière en la direction

et sagesse de la Cour, laquelle doit bienaviser de ne point irriter le mal par larigueur ni aussi l’augmenter par lalicence”25, formulation parfaite de lavoie conciliatrice du milieu prônée par leChancelier.

La Boétie partageait les idées duChancelier et, de retour à Bordeaux, ildût s’efforcer de persuader ses collèguesde su ivre ses recommandat ions .Seulement, en Guyenne, l’applicationd’une politique de conciliation est fortmala i sée , vo i re imposs ib le . “EnGuyenne, la situation est alors bien tropgrave pour que La Boétie soit entendud’une majorité de collègues et, même s’ill’était, plus personne n’a les moyensd’imposer et de faire respecter la tolé-rance vigi lante et r igoureuse duChancelier. Et Burie, lieutenant (du roi)qui n’en finit pas d’éteindre les incendiesqui se rallument dès le départ de seshommes d’armes.”26

Soucieux de contribuer concrètement àla paix civile, La Boétie paie de sa per-sonne et participe à des missions sur leterrain. Ainsi, en septembre 1561, ilaccompagne Charles de Coucy, seigneurde Burie dans une mission de pacifica-tion de l’Agenois et, en décembre 1562,il mena une autre mission pour arrêterune colonne de Huguenots marchant surBordeaux.

Pour ce qui est de l’attitude de La Boétievis à vis des protestants, il me semble queles propos qui résument le mieux sonpoint de vue sont ceux que ce catholiqueconvaincu adresse sur son lit de mort, aufrère de Montaigne, Thomas, ce mon-sieur de Beauregard qui, lui, s’était liéaux idées de la Réforme. Tout en rele-vant les vices de la hiérarchie pour expli-quer son comportement, il l’assure durespect de ce qu’il fait en conscience etl’invite à fuir les extrêmes au nom de ladiscorde familiale. Ie vous jure que tousceux qui se mis à la reformation del’Eglise, ie n’ay jamais pensé qu’il y enaiteu vn seul qui s’y soit mis auec meilleurzele, plus entiere, sincere & simple affec-tion que vous ? Et crois certainementque les seuls vices de noz prelats, qui ontsans doute besoing d’vne grande correc-tion, & quelques imperfections que lecours du temps a apporté en nostreEglise, vous ont incité à cela: ie ne vous

Etienne de La Boétie

22. Etienne de La Boétie, Vers latins, cité par Anne-Marie Cocula, op. cit., p. 90

23. Michel de Montaigne. Extraict d’vne lettre que Monsieur le Conseiller de Montaigne escrit à Monseigneur de Montaigne sonpère, concernant quelques particularitez qu’il remarqua en la maladie & mort de feu de la Boétie, citée dans Desgraves, op.cit., t. 2, p. 172

24. Didier Martina-Fieschi. Michel de L’Hospital, l’engagement précoce d’une âme au service de la liberté de conscience. LesNouvelles de la Société Anthroposophique en France, mai - juin 2007.

25. Louis Desgraves, op. cit., t. 1, p. 15.

26. Anne-Marie Cocula, op. cit., p. 112.

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en veux pour ceste heure demouuoir :car aussy ne prie-ie pas volontiers per-sonne de faire quoy que ce soit contre saconscience. Mais ie vous veux aduertir,qu’ayant respect à la bonne reputationqu’a acquis la maison de laquelle vousestes, par vne continuelle concorde :maison que i’ay autant chere que maisondu monde : mon Dieu, quelle case, delaquelle il n’est iamais sorty acte qued’homme de bien !

Ayant respect à la volonté de vostrepere, ce bon pere à qui vous deuez tant,de vostre oncle, a voz freres, vous fuyezces extremitez : ne soyez point si aspre &si violent : accomodez vous à eux. Nefaictes point de bande & de corps à part;ioignez vous ensemble. Vous voyez com-bien de ruïnes ces dissentions ontapporté en ce royaume; & vous responsqu’elles en apporteront de bien plusgrandes. Et comme vous estes sage &bon, gardez de mettre ces inconueniensparmy vostre famille, de peur de lui faireperdre la gloire te le bonheur duquelelle a iouy iusques à ceste heure.27

La mort.

La mort de La Boétie mérite d’être évo-quée en tant que telle. Elle concerne unhomme encore jeune, parvenu en satrente-troisième année, mais mûr danssa vie familiale, professionnelle etsociale. Il affronte la maladie -la pestecontractée à Bordeaux- avec courage et,quand elle devient inéluctable, la mort, àla manière d’un stoïcien. Il règle sesaffaires terrestres avec ses proches et seprépare spirituellement au passage duseuil en se confessant et en écoutant lamesse, demandant au prêtre, à son oncleet à Montaigne de prier Dieu pour lui.

Alors que la mort est en train de faireson œuvre, alors qu’il n’est plus, selon sesdires, que l’image, l’ombre d’un homme,il déclare à son ami avec peine : Monfrère, mon amy, pleust à Dieu que jevisse les effets des imaginations que jeviens d’avoir.

Quelles sont-elles, mon frère ?, luy dis-je

Grandes, grandes, me répondit-il…

A Montaigne qui lui demande à lesconnaitre, il répond Mais, mon frère, jene puis : elles sont admirables, infinies,indicibles28

Le monde spirituel vient de s’ouvrir à luien images bouleversantes qui le subju-guent au point de ne pouvoir en parleret d’oser espérer les voir devenir réalité.

Après avoir pris congé de sa femme, il

adresse à Montaigne des paroles énig-matiques où il demande d’avoir uneplace. Il vaut la peine de lire les dernièresparoles dans lesquelles on peut voir quele passage par la mort pose la questionde la pérennité de la conscience de sonêtre et du besoin d’avoir un ancragecomme condition d’existence de cetteconscience.

Lors, entre autres choses, il se print à meprier & reprier avec vne extreme affec-tion, de luy donner vne place : de sorteque i’eus peur que son jugement fustesbranlé. Mesme que luy ayant biendoucement remonstré, qu’il le laissoitemporter au mal, & que ces mots n’es-toient pas d’homme bien rassis, il ne serendit point au premier coup, & redou-bla encores plus fort : « Mon frere, merefusez vous doncques vne place ?Iusques à ce qu’il me contraignit de leconuaincre par raison, & de luy dire, quepuis qu’il respiroit & parloit, & qu’il auoitcorps, il auoit par consequent son lieu.« Voire, voire, me respondit-il lors, i’enay, mais ce n’est pas celuy qu’il me faut :& puis quand tout est dit, ie n’ay plusd’estre. – Dieu vous en donnera vnmeilleur bientost, luy fis-je. –Y fusse-iedesià, mon frere, me respondit il, il y atrois iours que i’ahanne pour partir. »Estant sur ces destresses, il m’appellasouuent pour s’informer seulement sii’estois pres de luy.29

La question de la place est une questionexistentielle cruciale au moment de lamort. C’est celle du MOI qui perd pied,voit la conscience de soi s’anéantir et,dans le vide, ne sait plus qu’il est (« je n’aiplus d’être »). C’est de là que nait l’aspi-ration angoissante de trouver une assisepour continuer à vivre en maintenant saconscience. Nous savons qu’elle lui serade nouveau donnée, lorsque, au-delà duseuil, il pourra contempler le corps qu’il alaissé tout en vivant déjà dans les réalitésspirituelles dont il avait eu l’imagination.En cela, le récit de la mort de La Boétieque nous donne Montaigne est untémoignage de la première importancesur le passage du seuil de tout homme,illustré par la mort de celui qui avait bou-leversé sa vie par l’amitié et devait latransformer par la perpétuation de samémoire vivante.

27. Michel de Montaigne, Extrait d’une lettre, op. cit., p. 176.

28. Michel de Montaigne, Extrait d’une lettre, op. cit., p. 178.

29. Michel de Montaigne, Extrait d’une lettre, op. cit., p. 179.

AdagioPour Andrée Chédid et Edouard Glissant

Pour qui a donc chantéL´âme qui fut jardinDe la parole ?

Pour qui se sont ouvertesA la lumière les corollesDe ce matin ?

Demande le sans dire motsDemande le sans penser rien

Il se pourrait que l´âmeQui fut de vivreDans la parole

Il se pourrait que l´aileQui fut d´aimerDans ce jardin

Soit une aube prochaineUne terre indicibleUn chemin.

Jean-Pierre Bars

(section des Belles Lettres)

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PAU-JURANÇON (64)Contact : 05 62 95 06 29 (M. Matt)

PERPIGNAN (66)Contact : 06 80 00 72 48 (A. Duval) ou 06 10 99 00 83 (C. Vallier)

SAINT-GENIS-LAVAL (69)Contact : 04 78 25 46 32 (R. di Giacomo) ou04 72 24 52 88 (S. Ollagnon).Institut Kepler, 6 av. G. Clémenceau.

SAINT-MENOUX (03)Contact : 04 70 43 96 27 (P. Della Negra).Foyer Michaël, Les Béguets.

SOLLIÈS PONT (83)Lecture une fois par mois.Contact : 06 13 25 13 58 (C. Marcel).

SORGUES (84)A l’école Waldorf-Steiner.Contact : 06 64 15 89 67 (A. Tessier).

STRASBOURG (67)7 rue des Bateliers.Contact : 06 08 71 64 23 (Jean Cousquer).Lecture en allemand3 rue du Schnokeloch, KoenigshoffenRenseignements : 03 88 27 11 73 (OdileRoedel)

TOULOUSE-BRAX (31)Un dimanche par mois.Contact : 05 61 86 29 90 (C. Mars).

TROYES (10)Contact : 03 25 49 33 50 (A. Dubois).

VERRIERES LE BUISSON (91)Contact : 01 60 19 24 41 (C. Kempf) ou 0160 13 97 85 (F. Lusseyran).Salle d’eurythmie de la libre école RudolfSteiner au 62 rue de Paris.20h00 : lecture. Dimanche 29, 19 juin,3 juillet.

ÎLE DE LA RÉUNION (97)Contact : 02 62 27 72 91 (C. Briard).

Groupe de DORDOGNEContact : 05 53 73 32 25 (C. Labrunie).

Sections spécialisées

SECTION DES BELLES-LETTRESInformations : Virginie Prat au 06 19 41 91 24 [email protected].

SECTION DES SCIENCESContact : D. Bariaux, 3 rue d’Offus, B-1367Ramilies-Offus. Tel : 00 32 81 63 57 58 [email protected]

SECTION DES SCIENCES SOCIALESContact : G. Cron au 01 30 21 94 05.

SECTION PÉDAGOGIQUEContact : A. Dodrimont au 03 89 78 91 15.

SECTION JEUNESSEContact : A. Bourdot au 06 18 43 45 71 [email protected] internet: neologos.frfrance.youthsection.org

Les activités de la Section Jeunesse nenécessitent pas d'être membre de laSociété pour y participer.

Ecole de Science de l’Esprit, Section d’Anthroposophie généralePremière Classe

Branche ALAIN de LILLERens. : A. Dubois au 03 25 49 33 50.

Branche ALBERT LE GRAND72 rue Notre Dame des Champs 75006 Paris.Réunions le jeudi à 19h30. Etude du livre« Les trois pas de l'anthroposophie », deRudolf Steiner, GA 25, Triades. Assembléegénérale de la Branche : jeudi 16 juin à19h30. Fête de la Saint Jean : jeudi 23 juin à19h30. Conférences publiques le samedi à 17h30selon le programme joint aux Nouvelles deseptembre-octobre. (modifications: inverser le7 mai et le 29 janvier, le 4 juin: Atilla Varnaï« l'alchimie des trois forces de l'âme », et le18 juin: conférence du Dr Kempenich:« Médecine et méditation », )

Branche d’AVIGNON ET SA RÉGION228 route de l'Isle sur Sorgue 84510 Caumontsur Durance. Contact : D. Lustenberger au0490230165.Rencontres de la Branche un samedi sur deuxde 15h à 17h et les 1er et 3e mercredis dumois de 20h30 à 22h. Poursuite de l'étude ducycle « Limites de la connaissance de lanature ». Puis travail sur le Congrès de Noëlet la Pierre de Fondation.Groupe d'étude tous les 15 jours de 20h30 à22h30 chez Mathé Lelièvre. Contact :0490836220. Etude du cycle « Macrocosme etMicrocosme ».

Branche BERNARD DE CLAIRVAUXRéunions au Foyer Michaël, Les Béguets,03120 Saint Menoux.Contact : C. Roliers au 0470439031.

Branche BLAISE PASCALInstitut R. Steiner, salle Novalis, 5 rueG. Clémenceau 78400 Chatou.Contact : 0139522232 (J. et F. Poyard).

Branche JACQUES DE MOLAY (Dieulefit, 26)Contact : EL Duffés, 0475049140 ; [email protected]; F. de Bock, 0475473212 ;[email protected] S. Reynaud,0476344315.

Branche JOSEPH MARIE GARIBALDIContact : 0493533942 ou 0493130274.

Branche KASPAR HAUSER25 rue Victor Hugo, 59233 Maing.Contact : 0327245302 ou 0327791033.

Activités des branches et des groupes

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de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE

Branche LAZARE-JEANRéunions de Branche: les mercredis soir de20h15' à 22h15': étude du cycle"Arrière-plansspirituels du Problème social. Impulsions duPassé et d'Avenir dans la Vie Sociale". Rens.A.Bourdot au 0491233287.Groupe d'étude "Philosophie de la Liberté"avec Alain Bourdot le lundi tous les 15 jours à20h00. Rens. A.Bourdot au 0491233287.Groupe d'étude avec Daniel Rouge, thèmesgénéralement autour de la Christologie,actuellement à l'étude deux conférences deS.O. Prokoffief sur "le Bien et le Mal" le 2emardi du mois à 20h15, à l'école Waldorf "lesboutons d'or". Rens. D. Rouge: 0612938241ou [email protected] d'exercices pour les jeunes, sur la"Philosophie de la Liberté" les jeudis tous les15 jours à 20h . Contact: A.Tessier :0664158967Conférence de Marc Desaules: "une réponsehumaine à la mondialisation", découvrir uneéconomie associative. Le vendredi 27 Mai à20h, à la Maison Arménienne de la Jeunesseet de la Culture, 12/14 rue Saint Bazile 13001MARSEILLE. Contact : 0761060635

Branche LOUIS-CLAUDE DE ST MARTIN7 rue des Bateliers, Strasbourg.Contact : 0388361365 (S. Cousquer).Les 1er mercredis du mois à 20h30. Etude :« L’homme, les animaux et les êtres élémen-taires» de Rudolf Steiner. Les autres mercredis à 20h30 : Etude :« KARMA 4 » et « KARMA 5 ».Groupe animé par Robert Kempenich: Lundià 20h30 « Anthroposophie et méditation »Groupe animé par Jean-Pierre Hermann:Jeudi à 20h30 : « L’Apocalypse de SaintJean », conférences de Rudolf Steiner, tousles 15 jours.Mardi à 20h30 : Textes de Louis Claude deSaint Martin, un mardi par mois.Groupe animé par Lionel Kirschwing et Jean Cousquer : lundi à 20h30 : « LaPhilosophie de la Liberté » de Rudolf Steiner,tous les 15 jours.Groupe animé par Denise Gonel : lundi à20h30 : Dessins de formes, à partir desSCEAUX de Rudolf Steiner

Branche MARIE SOPHIARéunions les 1er et 3eme mercredis du mois.Contact : 0610990083 (C. Vallier)

Branche MATHIAS GRÜNEWALD20 rue d’Agen - Colmar. Contact :0389789115.Chaque 1er mardi du mois : « Le christianismeet les mystères antiques » de Rudolf Steiner.Travail les autres mardis de 19h30 à 21h :Cycle de conférences de Rudolf Steiner « Lamission de Michaël ».Atelier « Philosophie de la liberté », les 1er et3e lundis du mois, à 20h. Contact : T.Chaudon, 0682874276 / 0389795727.Groupe d'étude et d'échanges pour lesjeunes : étude de « L'initiation » de R. Steinersuivi d'échanges thématiques, les 2e et 4emercredis du mois de 19h à 21h. Contact :T. Chaudon (cf ci-dessus).Peinture artistique avec Michèle Saidi, lesamedi, une fois pas mois : 0389301579.

Cours d'eurythmie avec Michèle Dupuis, tousles lundis à la Communauté des Chrétiens, de18h à 19h et de 19h30 à 20h30 (Contact :0389295134).Étude du « Cours aux agriculteurs » avecM. Onteniente, les 2e lundis du mois, à 20h, àla Maison de la Bio-dynamie.

Branche MICHAËL2 rue de la Grande Chaumière 75006 Paris.Réunions le mardi de 14h30 à 16h30. Etudesur le « Christ et le monde éthérique ».« Théosophie » le 1er mardi du mois.Contact : 0682401272 / 0146630656.

Branche de MONTPELLIER - AssociationADAMGroupe étude et réflexion approfondie avecJ. Allegrini et N. Arvis, Chez Mme etMr Bihler. Contact : 0467920131.A Castelnau le Lez, 9 chemin de Tisson:-Réunions de Branche les vendredis à 18h,contact : 0467027408.-Peinture avec Catherine Pauze, le jeudi.Contact : 0467180476-Art de la Parole, Atelier contes, avec M-HCardot-Jutteau. Contact : 0430102436.-"Atelier de Biographie".Tél. : 0681746974.Courriel : [email protected] :http://axbiographie.com.-GymnastiqueBothmer avec M-M Sarazin, le mercredi à16h30, 166 rue Buffon à Montpellier. Contact 0467027408Étude de la Philosophie de la Liberté avec J-L Berron, 31 rue de la Cavalerie àMontpellier. Contact : 0467920131

Branche NICOLAS DE CUSE6 avenue G. Clémenceau, 69230 St GenisLaval. Contact : 0478477760 ;[email protected]éunions de Branche : étude de « Le seuil dumonde spirituel ».Un mercredi par mois, branche « ouverte »pour étudier « La philosophie de la liberté ».

Branche NOVALIS3 rue de Schnokeloch, Strasbourg-Koenigshoffen.Travail des membres animé par R. Godon,thème de l’année : « Le penser du cœur àl’ère du Christ éthérique » ; étude des confé-rences de R. Steiner.Groupe de travail animé par R. Wisser sur« L’ésotérisme de l’Evangile de Marc » GA124, tous les 15 jours. Contact : 0388699305.Association pour la culture bio-dynamique :Ph. Coureur au 0388837275.Bibliothèque : 0388271173.

Branche au PAYS D’AIX130 chemin de Capelasse, 13080 Luynes.Etude du « Mystère de la Trinité », chaquejeudi de 20h15 à 22h, au localGroupe de travail « La philosophie de laliberté », un mercredi sur deux, de 18h à19h30, à domicile (130 chemin de laCapelasse)Contact : Monique Durr. Tel/Fax :0442241107, Tel/Rép. 0442241485.

Branche RAPHAËLWeleda, Annexe 1 rue Eugène Jung 68330HuningueContact : 0614698278 (D. Auzeneau).Etude de « La philosophie de la liberté » enalternance avec un autre ouvrage, les mercre-dis, à 19h30.Etude en allemand, « DieGeheimwissenschaft » von Rudolf Steiner, lesjeudis à 19h15.Eurythmie, lundi tous les 15 jours, de 14h à15h, à Aurora, 8 rue de l'Eglise à Saint Blaise –68480 Bettlach (Contact 0389073372)

Branche THOMAS D'AQUINRésidence de la Tournelle, Bât. A4, 27 rue dela Gravelle, 91370 Verrières le Buisson.Contact : Francis Kloss au 0619825019 [email protected] branche se réunit tous les mercredis del'année de 20h30 à 22h00.20 avril: soirée animée par Mme. Rubcke,27 avril: lecture de l'imagination de Pâques,18 mai: à l'occasion de l'anniversaire de labranche: M. Kloss nous entretiendra sur laprésence et l'action de Steiner en France enlien avec les 150 ans de la naissance deSteiner,25 mai: l'embryologie sous l'angle de lascience de l'esprit, par M. Gonthier,15 juin: lecture de l'imagination de SaintJean,22 juin: soirée animée par Mme. Rubcke,du 13 juillet au 24 août: travail d'été,31 août: les questions financières au traversdes banques et de la NEF, par Mme.Constantinescu.Pour tous les autres mercredis, nous poursui-vons notre étude du livre «Science et Vérité»GA 3, puis nous continuerons avec l'ouvrage«Anthroposophie, l'homme et sa recherchespirituelle» GA 234 en septembre.

Association AQUITAINE-GASCOGNE (Bio-dynamie)1er mercredi du mois : étude du « Cours auxagriculteurs » de R. Steiner et de « Des actionsdes planètes et les processus de vie dansl’homme et dans la terre » de B. J. C.Lievegoed.2e mercredi du mois : « Philosophie, cosmolo-gie et religion » de R. Steiner.Contact : 0556883644 (F. Ballandraux) ;0614404472 (A. Dejean).

Association L'ARCHE D’OR4 allée des Tilleuls - 33160 St Médard enJalles.Renseignements: Paul Barre au 0557513111mail : [email protected] ; NathalieMaudoux au 0556054860 mail : [email protected] ; Rémigia Gautrias au 0556366771.

Association LES ARTS DU RYTHMELe Rey. 12200 SavignacRens : Annick Duval 0565295778.

Association LES TROIS SOURCES (Aude)Contact : A. Duchamp ou M. Pouilly au0468208179.

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de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE

Association LIBERTÉ D’ETRE19 rue des Coquelicots 17430 TonnayCharente. Contact : 0546880602 (F. et F.Vinson). [email protected].

Association TERRE ET VIEAncienne Ecole, Le Village 66300 CAMELAStel : 06 12 14 33 69 ( C. et P. Rosich).Atelier mensuel de peinture sur papiermouillé (méthode Hauschka) avec CatherinePauze. Contact : 06 14 42 54 09.

Cercle EUROPE-CŒUR DES CULTURESInstitut R. Steiner, salle Novalis, 5 rueG. Clémenceau, Chatou.Contact : 0149109579 (Catherine Prime) ; e-mail [email protected] (CornéliaConstantinescu).

Groupe ANGEVINContact : M. Coutant 0243665733.

Groupe près de CAHORSEtude de « La philosophie de la liberté ».Réunions le mercredi. Contact : F.Guérin au0581420453.

Groupe sur la CHRISTOLOGIE (Verrières leBuisson – 91)Environ cent ans se sont écoulés depuis lesgrands cycles de conférences de RudolfSteiner sur la christologie et la compréhen-sion des évangiles dont tout particulièrementle cinquième. Nous travaillons ces conférencesdans leur suite chronologique. Nous ensommes à l'ouvrage «L'évangile de SaintLuc».Les réunions ont lieu à Verrières-le-Buisson(91) tous les mercredis de 18h00 à 20h00.Toutes les personnes intéressées peuventcontacter Francis Kloss au 0619825019.

Groupe de la CÔTE VERMEILLELecture de « La mission de Michael » deR. Steiner. Contact : D. et G. Dufour au0468811156.

Groupe en DORDOGNEUn dimanche par mois, fin de l’étude du cycle« Liberté et amour » (prochain cycle nonencore défini) ; Contact : F. Klöckenbring au0553248170.Un jour par mois, lecture du Drame-Mystère« L’éveil des âmes » suivi d’un débat ;Contact : H. Dekindt au 0557407862 ou0635673588.

Groupe E.V.E.I.L. (Effort vers l’Esprit IndividuelLibre)2 rue de la Grande Chaumière, Paris 6e.Contact : Marc Brosius au 0614614842, [email protected].

Groupe de GAPContact : J. Lombard, 5 allée de la Farandole –05000 Gap ; Tel / rép / fax : 0492537781.

Groupe du GERS (secteur de Vic-Fezensac)Etude du cycle « Le christianisme et lesMystères antiques » 2 fois par mois.Contact : 0562644543 (A.-M. Le Floch) et0562641467 (R. Nauta).

Groupe de GRUISSANChez C. et J.-C. Courdil, 10 rue AmiralCourbet, 11430 Gruissan. Tel : 0468491882.Étude du cycle « L’apparition du Christ dansle monde éthérique ».

Groupe des HAUTES-ALPESChez Andrée et Maurice Leroy2 passage Montjoie 05000 GAPContact : tel / fax [email protected].

Groupe de la HAUTE VALLÉE DE L’AUDEContact : H. Mahieu (0468208203) ouJ.L. Biard (0468700503).

Groupes de l’ÎLE DE LA RÉUNION- Groupe de lecture de 97414 L'Entre-Deux :chaque lundi à 18h chez Carmen Lipp0262398917.- Groupe de lecture de 97434 Saint-Gilles-les-Bains : un mardi sur deux à Boucan-Canot,chez Christelle Audiau (0262244571) ; étudeen alternance de « L'Evangile de Jean » deR. Steiner et de « Manifestations du karma »de R. Steiner.

Groupe de LILLEContact : Richard Boulouis, 0320936311 ;fax : [email protected] le jeudi à 18h de « L’apparition duChrist dans le monde éthérique ».Un dimanche par mois, étude et lecture inter-active des Drames Mystères de Rudolf Steiner.

Groupe de MAYENNE – Ass. CHRYSALIDEContact : M.-J. Souday au 0243003430.

Groupe de MONTPELLIEREtude de « Expériences vécues par les morts »de R. Steiner : réunions tous les 15 jours lelundi à 20h30.Contact : 0467581731 (F. Lapeyrie, A. Duval).

Groupe à PARISBibliothèque de la SAF, 2-4 rue de la GdeChaumière, 6e.Etude sur les conférences du Karma. Cetteannée, fin de Karma III et Karma VI. Le ven-dredi soir, de 19h30 à 21h30, tous les 15 jours.Résumé, présentation des idées spirituelles,échanges et lecture avec ChristianeGalharague, tel : 0169074861.

Groupe de PERPIGNANLes 2eme et 4eme mercredis du mois. Etudede " La création selon la bible" de R. Steiner.Contact : 0677575975 (P. et M. Paugois).

Groupe de ROMANS SUR ISÈREContact : 04 75 47 32 12 ; E-mail : [email protected].

Groupe de SOISSONSContact : Mme Hériard-Dubreuil, Verdonne,02880 Chivres-Val.

Groupe de SOLLIES-PONT (Var)Renseignements auprès de C. Marcel au 06 13 25 13 58.

Groupe de STRASBOURG « La santé par lesArts »Salle Goethe, 1 rue des Moulins 67000Strasbourg.Contact : 0388169136.

Groupes de TOULOUSEGroupe de Toulouse et sa région :Renseignements : M-S Jore 0562483121 etC. Vignon-Zellweger 0561077097.Groupe de travail « Drames Mystères »Renseignements : U. Drew 0561124982.Groupe Terre-Soleil : renseignementsL. Colpaert 0562262090 ou 0614611298.Groupe de lecture : renseignements P. etM. Rantet au 0561858088..

Groupe de TOURAINEContact : Jean-Marie Henriet : 0247538884 etMarylène Florent : 0247444091Etude chaque mardi à 19h30 de"Connaissance du Christ" et un vendredi surdeux de "Les morts et le destin des vivants"de Rudolf Steiner aux EAR.Contact :D. Vialleville au 02 47 67 46 79 ; M. etD. Florent au 02 47 44 40 91.

Groupe d'étude de VANNESRenseignements : 0663937516 (Maryse LeDoré).

Groupe de ROMANS SUR ISÈREContact : 04 75 47 32 12 ; E-mail : [email protected].

Groupe de SOISSONSContact : Mme Hériard-Dubreuil, Verdonne,02880 Chivres-Val.

Groupe de SOLLIES-PONT (Var)Renseignements auprès de C. Marcel au 06 13 25 13 58.

Groupe de STRASBOURG « La santé par lesArts »Salle Goethe, 1 rue des Moulins 67000Strasbourg.Contact : 03 88 16 91 36.

Groupes de TOULOUSEGroupe de Toulouse et sa région :Renseignements : M-S Jore 05 62 48 31 21 etC. Vignon-Zellweger 05 61 07 70 97.Groupe de travail « Drames Mystères »Renseignements : U. Drew 0561124982.Groupe Terre-Soleil : renseignementsL. Colpaert 05 62 26 20 90 ou 06 14 61 12 98.Groupe de lecture : renseignements P. etM. Rantet au 05 61 85 80 88.

Groupe de TOURAINEContact : D. Vialleville au 02 47 67 46 79 ;M. et D. Florent au 02 47 44 40 91.Contact : J-M Henriet : 02 47 53 88 84, M. et D. Florent.

Groupe d'étude de VANNESRenseignements : 06 63 93 75 16 (Maryse Le Doré).

Activités des branches et des groupes

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de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE

ÉDITIONS ANTHROPOSOPHIQUESROMANDES

UNE INTRODUCTION ÀL’ANTHROPOSOPHIE

De Joseph Hériard DubreuilTraduction R. Burlotte

344 pages, in 8°, 24 € (Diffusion Soléar)Cet ouvrage reprend une série de confé-rences données à Bruxelles, sous ce titre, deseptembre 2009 à juin 2010.C’est avec beaucoup d‘intérêt et de joie quenous avons suivi le Docteur HériardDubreuil dans les chemins d’anthroposo-phie qu’il nous a tracés avec précision et demanière si vivante, lors de ses conférences àBruxelles. C’est donc avec enthousiasmeque je retrouve ces forces de vie dans sonremarquable livre « Une introduction àl’anthroposophie » qui se lit comme on per-çoit un courant d’eau vive.

Annelise Crassaerts

TRIADES POCHE

LE NOYAU SPIRITUEL DE L’ÉCOLE WALDORF

De Peter Selgh102 pages. Prix : 10€

Dans cette conférence diffusée en 2009 à laradio, Peter Selg parle des intentions cen-trales de l’école Waldorf, de la relation decette pédagogie à Rudolf Steiner et de sesaspects thérapeutiques, pas seulement envue de la santé corporelle et psychique desenfants, mais aussi de l’acquisition de facul-tés sociales nouvelles vers plus de paix etd’humanité. La montée de la violence quel’on observe aujourd’hui dans beaucoupd’établissements scolaires en Europe etdans le monde met en lumière l’importancede ces buts pédagogiques ainsi que l’actua-lité des écoles Waldorf et de leurs tâchesprésentes et futures. Il apparaît aussi quel’école Waldorf doit se consacrer à cestâches en prenant appui sur ses fonde-ments anthroposophiques spécifiques:«Sans cela, notre école ne sera que parolescreuses. Nous devonsrendre la chose inté-rieurement vraie.» (R.Steiner).

MOUVEMENT DE L’AGRICULTUREBIODYNAMIQUE

www.bio-dynamie.org

PLANTES ET PAYSAGESUNE APPROCHEGOETHÉENNE DESPRÉPARATIONSBIO-DYNAMIQUESPrix : 20 €, 144pages en couleur

Comment comprendre les plantes médici-nales ? Leurs propriétés ont-elles un lienavec leur paysage ? Et comment com-prendre l’action des préparations bio-dyna-miques à base de plantes pour l’agricultureet le jardinage? Quel rapport existe-t-ilentre ces préparations, le paysage et laferme ?Pour répondre à ces questions, les deuxauteurs, l’un biologiste grand spécialiste del’approche goethéenne de la nature etl’autre, maraîcher et formateur en bio-dynamie, proposent de poser un regardneuf sur les plantes dans leur milieu natu-rel. Il s’agit d’apprendre à observer et àpenser de manière nouvelle le vivant pourréorienter son travail avec la nature, que cesoit dans l’agriculture, le maraîchage, la cul-ture des plantes médicinales ou l’aménage-ment du paysage. Cet élargissement duregard porté sur la nature permet de com-prendre les préparations bio-dynamiqueset finalement de se relier à son environne-ment. Cet ouvrage intéressera autant lejardinier que l’agriculteur, l’étudiant ou lepassionné de plantes qui veut comprendreles relations entre plantes, paysage et agri-culture.Jochen Bockemühl, docteur en biologie néen 1928 à Dresde. Après ses études de bio-logie à Dresde et Tübingen de 1947 à 1955,il travaille à l'Institut de recherche duGoetheanum à Dornach. Cette activité lui apermis de contribuer à un élargissementsystématique de l'approche scientifique parl'exemple des plantes et des animaux et dedécouvrir de nombreux paysages et cul-tures de la Terre. De 1970 à 1996, il est

directeur de la section scientifique del'Université libre de science spirituelle duGoetheanum. Kari Järvinen, né en 1948 àTampere en Finlande. Jeune jardinier, il atrouvé le chemin vers Dornach où JochenBockemühl et Georg Maier l’ont introduitdans le goethéanisme. Aujourd'hui, il tra-vaille comme rédacteur et formateur dansl’association bio-dynamique de Finlande età l'école Snellman en Finlande.

L’ÉNIGME DES FORMES VÉGÉTALESOBSERVATIONS D’ARBRES ET DE FLEURSPrix : 19 €, 120 pages en couleur« Recherches-tu ce qu'il y a de plus élevé, deplus grand ?La plante peut te l'enseignerCe qu'elle est, sans le vouloirSois-le, en le voulant.."En mettant en pratique cette citation deFriedrich Schiller, le jardinier et agriculteurDietrich Bauer nous entraîne en pleinenature et nous montre comment observer,dans une approche goethéenne, la crois-sance et la naissance des formes végétales.Les dessins de Barbara Hanneder, qui illus-trent ce qu’il observe, nous permettent parla finesse de leur trait de pressentir lesforces élaboratrices et les gestes agissant auniveau des plantes à fleurs et arbres étu-diés. Car seule une approche nouvelle de lanature et la joie qui y est associée peuventmodifier notre

PARUTION DE TOURNANT 18/1

AU SOMMAIRE : Prix : 20 €, 144 pages en couleurLe printemps arabe et le courant mani-chéen - En direct de Fukushima - Les 150 ansde Rudolf Steiner : le Goetheanum, templeet laboratoire de l’art social – Les vitraux etAndreï Biély – Le sens du penser et le penser- Le salaire citoyen – le cœur et l’or…12€ / abonnement 80 € (sans livres 60 €)Tél. 0130713765 / courriel: [email protected] http://tournantspirituel.blogspot.com/

Nouvelles Parutions

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de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE

NOVALIS

LA DESCENTE DANS LES COUCHES DE LATERRE

sur le chemin d’initiationanthroposophique

Traduit par Vincent Choisnel

Que signifie « descendre dans les couchesde la Terre » ?On entend par là tout d’abord le cheminfrayé par le Christ dans les couches spiri-tuelles de la Terre entre Sa mort sur leGolgotha, le Vendredi sa int , et SaRésurrection, le matin de Pâques. L’hommedescend après sa mort dans les profondeursspirituelles de la Terre, cet organisme où ildécouvre le passé, le présent et l’avenir et,en particulier, le karma non résolu de l’hu-

manité, inscrits dans ses couches comme enune chronique vivante.Ces couches gardent non seulement la tracedes actions humaines, mais aussi celles despuissances adverses Lucifer, Ahriman et lesasura. Le Christ a pour sa part aussi affrontél’Anti-Christ, cette entité puissante vouée àfaire échouer les projets des dieux bien-veillants. S’appuyant sur la conférence deSteiner du 16 avril 1906 (GA 96, La sciencede l’esprit, une source d’impulsions pour lavie, Éditions Novalis), Judith von Halledécrit ces neuf couches de la Terre etillustre le combat du Christ affrontant l’en-tité soratienne pour sauver le moi del’homme et l’avenir de l’humanité. Elle metainsi en lumière le sens des trois tremble-ments de terre intervenus lors de la mort duChrist et la signification symbolique de la

coupe du Graal.Grâce à cet acte du Christ, l’homme peuts’engager sur ce chemin d’initiation qui luipermet de pénétrer dans les neuf couchesde la Terre, que Judith von Halle met enparallèle avec les sept degrés de l’initiation.En effet, l’homme peut pénétrer dans cescouches de la Terre, pendant sa vie déjà,grâce à la science de l’esprit et à l’initiation.Il apprend alors que, « par chacune de sesactions intérieures et extérieures, il parti-cipe lui-même à ce karma des mondes et del’humanité qu’il découvre inscrit dans cettechronique de la Terre. Il se voit ainsi impli-qué, avec toutes les autres âmes humaines,dans une responsabilité collective à l’égarddu devenir du monde. » (p. 30)

Nouvelles Parutions

Conférences, stages, rencontres...

CONGRES AU GOETHEANUMavec traduction française

L’alchimie des forces de l’âme – trois méditations de Rudolf SteinerPour le 150e anniversaire de Rudolf Steiner

Un congrès de la Société Anthroposophique Universelle au GoetheanumDu vendredi 6 au dimanche 8 mai 2011

« Dans l’accompagnement individuel de beaucoup de ses élèves, Rudolf Steiner leur proposa des méditations très différentesadaptées à leur individualité. Car Rudolf Steiner était convaincu que la pratique méditative est le chemin le plus adéquatpour conduire l’homme moderne dans le monde spirituel. La méditation est aussi liée, dans le sens le plus profond, à l’es-sence de la liberté humaine. Rudolf Steiner a exprimé cela dans cette phrase merveilleuse : « Quand quelqu’un commence àfaire des méditations, il accomplit là l’unique action qui soit vraiment totalement libre en cette vie humaine » (Le Mystère dela Trinité, GA 214, 20/08/1922, Editions Novalis, Montesson, 1997, p. 167).

Ce congrès sera centré sur trois méditations de Rudolf Steiner :

• La « méditation du papillon » alchimiste et rose-croix, qui fut confiée en 1923 à un petit groupe ésotérique (ZurGeschichte und aus den Inhalten der erkenntniskultischen Abteilung der Esoterischen Schule 1904-1914, II, GA 265,Dornach, 1987, p. 460 sqq.)

• La « méditation du soleil et du cœur », que Rudolf Steiner offrit un an plus tard à une personne particulière, la mèred’Ita Wegman, pour ses 73 ans (Méditations pour la vie quotidienne, Editions Triades, Laboissière-en-Thelle, 2009, p. 58,in GA 268).

• La grande « Imagination de Michaël », par laquelle Rudolf Steiner acheva le cycle des conférences sur le karma et, enmême temps, toute son activité de conférences et qui est destinée au large cercle des membres de la SociétéAnthroposophique afin qu’ils la méditent (Le karma, IV, GA 238, Editions Anthroposophiques Romandes, Genève,1983, p. 200).

Grâce à leur lien intérieur au penser, au ressentir et au vouloir, ces trois méditations forment un véritable organisme qui, sion s’exerce réellement sur le chemin de l’initiation moderne, peut produire la mutation alchimique des forces de l’âme enl’homme. »

Sergueï Prokofieff, extrait du texte d'invitation.

Inscription et renseignements : Goetheanum Empfang, Case postale, CH-4143 Dornach

Fax : +41 (0)61 706 44 46, Tél. : +41 (0)61 706 44 44, e-mail : [email protected] Inscription en ligne : www.goetheanum.org

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de la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE EN FRANCE

SEMINAIRE A CHARTRESen français

du 30 octobre au 5 novembre 2011avec

Pierre Della Negra Christophe Marie Rogez

Approche des Arts Libéraux :leurs rôles pour l’éveil de l’âme dans le passé

et aujourd’hui.« C’est par l’aurore de la beauté que tu entreras au pays

de la connaissance » (Schiller)

La beauté de la cathédrale Notre Dame de Chartres nousinvite à pénétrer les enseignements des maîtres de l’Ecolede Chartres, et c’est avec notre sensibilité d’aujourd’huique nous essaierons de comprendre le chemin des septArts Libéraux, et comment il pourrait être appréhendépour être un renouvellement et une fortification de notrevie intérieure.

Renseignements et inscriptions :Christophe Marie Rogez

Windhalmweg 5 D-70599 Stuttgart Tél. / Fax : 0049(0) 711472359

CONFÉRENCE À MARSEILLEUne réponse humaine à la mondialisation

L’ordre économique impose sa doctrine de libre concurrence des marchés à toute l’humanité.

Cette doctrine s’avère bien moins fiable qu’elle n’en a l’air.

Quel chemin pourrions-nous emprunter pour redonner place à l’être humain ?

Vendredi 27 mai 2011 à 20 h.MAISON DE LA CULTURE ARMÉNIENNE12, rue Saint Bazile 13001 Marseille

Physicien de formation, Marc Desaules, suisse, est avanttout un entrepreneur. Création de plusieurs entreprises –ferme, restaurant, hôtels, école, caisse de pension, fonda-tions – dans la plupart desquelles il est encore engagéaujourd’hui avec un accent particulier sur la structure etles finances. Influencé par l’œuvre de Rudolf Steiner, ildéveloppe des idées qu’il fonde sur ses expériences auquotidien.

Renseignements : 07 61 06 06 35

LA GÉOMÉTRIE PROJECTIVE : exercer la pensée pure pour comprendre l’éthériqueRaymond BURLOTTE et Marie-Annick GUERDINStage et atelier d’eurythmiedu 7 au 10 juillet 2011Au cours de ce séminaire ouvert à tous (même à ceux qui se croient hermétiques à la géo-métrie!), nous mettrons en pratique, grâce à desexercices progressifs sur le papier et dansl’espace avec l’eurythmie, cette pensée de l’éthérique qui permet de briser les vieilleschaînes mentales imposées par une -conception de l’espace purement physique et d’accé-der à l’espace vivant d’où procèdent les forces formatrices universelles.

Comment rendre la pensée mobile ? Comment vivre les métamorphoses grâce à la penséepure ? Comment approcher consciemment l’infini ? Comment passer de l’espace physique(terrestre) à l’espace éthérique (solaire).Aux Éditions Triades - 60570 Laboissière en ThelleRenseignements et inscription : 03 44 49 84 43 poste 3

EXPÉRIMENTER LA DIMENSION SPIRITUELLE DE LA SEINE À PARISMarko POGACNIKLe 27 mai 2011, 20 heures à ParisPar cette conférence, Marko Pogacnik cherchera à attirer notre attention sur l’énergievitale des lieux et à nous rapprocher du monde des êtres élémentaires qui vivent dans – etau bord de – la Seine et autour de Notre-Dame, car ils sont porteurs de la conscience de laTerre et, en ces lieux, de l’âme du centre de Paris.Espace conférence des Diaconesses18 rue du Sergent Bauchat – 75012 Paris – M° Nation ou DausmesnilRenseignements: 03 44 49 84 43 poste 3

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Cercle anthroposophique de LuxembourgDans le cadre du 150e anniversaire de la naissance de Rudolf Steiner

Vendredi 20, Samedi 21 et Dimanche 22 Mai 2011À la Fraï-Öffentlech Waldorfschoul Lëtzebuerg

45, rue de l’Avenir L-1147 Luxembourg

RUDOLF STEINERSéminaire anthroposophique

avec Antoine Dodrimont, Yordanka Gillet, Dominique Minolien et Steeve Sannier

Vendredi 20 Mai 201119h00-20h30 Conférence publique : Rudolf Steiner pédagogue (Antoine

Dodrimont)

Samedi 21 Mai 20119h30-10h45 L’expérience du jeune Steiner et ses conséquences

(Antoine Dodrimont)11h05-12h35 L’approche goethéenne de la connaissance (Dominique Minolien)12h35-14h30 REPAS14h30-15h30 L’élaboration d’une philosophie de la liberté (Steeve Sannier)15h50-17h05 Les connaissances suprasensibles (Antoine Dodrimont)17h05-17h20 Chant (Marie-France Staes)18h00-19h00 L’approche goethéenne de l’art (Yordanka Gillet)

Dimanche 22 Mai 20119h30-10h30 La philosophie de la liberté en tant que base de la christologie

(Steeve Sannier)10h30-10h45 Chant (Marie-France Staes)11h00-12h30 La constitution d’une société anthroposophique en tant que réa-

lité spirituelle et sociale (Antoine Dodrimont)

P.A.F. : Selon évaluation et possibilités personnelles.Renseignements et inscriptions : Marie-France Johannesson : 00352 621 633 803

ECOLE DE SCIENCE DE L’ESPRITUne réponse humaine à la mondialisationRencontre dans le cadre de la 1ère classe du 14 au 21 août 2011 en Alsace

Pour la troisième année consécutive, nous organisons une rencontre pour lesmembres de l’Ecole de Science de l’Esprit intéressés à approfondir le contenu desleçons de classe. Cette rencontre se déroulera dans les locaux de l’IMP « LesAllagouttes » qui dominent ORBEY et la plaine d’Alsace, du 14 août à 17 h au 21août à 12h.

Comme par le passé, nous travaillerons en deux groupes :

• le premier continuera l’étude des leçons 14 à 19,

• le second s’attachera à parcourir tout le chemin des 19 leçons en vue de l’ap-préhender comme un organisme unitaire.

Ce travail devra permettre à chaque participant de se lier de manière active aucontenu des leçons.

Des soirées seront consacrées au thème de la méditation ainsi qu’à des apports departicipants.

Une activité artistique, le chant, sera proposée à ceux qui le souhaitent.

Les repas préparés et pris en commun ont été par le passé l’occasion de vivre desrelations très conviviales et permettent de réduire le coût du séjour aux frais incom-pressibles. Il faut compter 11 € par nuitée, et 8 € par jour pour la nourriture.Si vous souhaitez y participer, prière de vous adresser à Doris DODRIMONT au 03 89 78 91 15 avant le 15 juin.

Antoine et Doris DODRIMONT

Stages été 2011

En normandie, du 17 au 23 juillet

Art de la parole et peinture

A Paris, du 2 au 5 août Peinture

Art de la Parole : Elisabeth Pux : Tel 03 44 08 62 18

Peinture : Sabine Aïm-Vandendriessche Tel 01 42 08 23 71

Inscriptions : 21, rue Arthur Rozier 75019 Paris

[email protected]

Stage d'initiation à la sculpture sur bois

Aux Ateliers Coralis (18)du 29 au 31 juillet 2011Avec Michaël Monziès et Joël Acremant.

Rens: [email protected]

Tél: 0130532942

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Deux séminaires d’économie avec Michel Laloux , ouverts aux débutants comme aux économistes qui souhaitent explorer

des formes entièrement nouvelles:

MONNAIE ET SOCIÉTÉ CIVILEUne nouvelle forme de service public de la monnaie

À Nevers (58000). Maison des Eduens, Quai des Mariniers2 et 3 juin 2011 09h00 - 17h00.

Le séminaire sera précédé d’une conférence :POUR UNE ÉCONOMIE À VALEURS AJOUTÉES HUMAINES

QUELLES MONNAIE POUR L’ÉCONOMIE RÉELLE ?

À Crillon-Le-Brave (84410)9 au 13 juillet 2011

Si nous parvenions à saisir que la monnaie devrait être un droit à consommeret non une valeur économique, nous pourrions nous libérer de l’emprise de laspéculation et nous tourner vers une Économie à Valeurs Ajoutées Humaines.

De là découleraient de nouvelles institutions monétaires, sans buts lucratifs etadministrées par la société civile, des sortes d’ONG monétaires qui seraientindépendantes du jeu politicien et de la finance spéculative.

Michel Laloux nous invite à découvrir une nouvelle forme de service public dela monnaie qui serait non centralisé et permettrait une citoyenneté active. Ilnous décrira, dans le détail comment mettre en place une triple circulationmonétaire pour la consommation courante, le financement des entreprises etl’économie non marchande, chacune ayant sa dynamique et ses règles de fonc-tionnement.

A l’issue de ces cinq journées, les participants auront les bases nécessaires pouraborder, dans un séminaire ultérieur, un nouveau Système MonétaireInternational au service de l’humain.

Programme détaillé sur www.democratie-evolutive.fr. Renseignements et inscrip-tions: 04 90 66 63 32, [email protected].

* Michel Laloux est l’auteur de La Démocratie Évolutive (Éditions Yves Michel)

SÉMINAIRES ET STAGES D’ÉTÉ AU MANOIR DE MONTAPHILANT

à 55 minutes de Paris-Gare de l'Est 2 et 4 rue de Montaphilant 10290 Trancault

• 11 au 13 juin - 4 au 7 juillet - 27 au 30 juillet : 3 sessions différentes sur l’anthroposophie comme cosmosophie – avecétude cosmosophique personnelle

• 11 au 15 juillet : Ateliers d’expériences sur les 12 sens avec des exercices de peinture, d’écoute, de mouvement, de parole etdes observations dans la nature (méthode de Goethe)

• 17 au 23 juillet : Congrès de Eurosophia : pour une nouvelle Europe basée sur la sagesse des peuples - 24 au 28 juillet : L’artsocial, le 7ème art introduit par Rudolf Steiner

• 22 au 27 août : Etude de la biographie humaine par Michel Joseph (peut valoir comme 1er module de la formation surtrois ans en biographie donnée par MJ)

• Autres stages : Biodynamie, Arts, Langues, Peinture, Psychosophie, Introductions à l’anthroposophie

Tarifs : 100 €/jour dont cours et pension complète, réductions possibles.

Pour plus de renseignements 0130713765, courriel [email protected] présentation du lieu : http://www.montaphilant.onlc.fr/

Le Mouvement del’Agriculture

Bio-Dynamique Voyage en Égypte du 14 au 20 septembre 2011

Découvrir l’Égypte, ses pyramides et sonagriculture bio-dynamique sur le domainede Sekem. Ce voyage est ouvert à toutepersonne désireuse de découvrir unexemple réussi de développement agricoledurable. Tout au long de ce voyage, nousdécouvrirons l ’Égypte ancienne etmoderne, à travers le regard de ses pay-sans.

Renseignement :Mouvement de l'Agriculture

Bio-Dynamique - Pôle formation 5 place de la Gare - 68000 COLMAR

Tél. : 03.89.24.36.41 / Fax : 03.89.24.27.41

Proposition d'échange du « Traité des couleurs » de Goethe (Ed. Triades)

état neuf, parfait – contre « Le ciel des

Dieux » de E. Vreede (trad. G. Claretie). Contacter : Amélie Lange, 18, rue de Dondaudege,

33000 BORDEAUX, tel. 05 56 81 82 49

Conférences, stages, rencontres...

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Prochaine réception des apports - 15 juin 2011Pour enrichir la maquette des Nouvelles, vous êtes invités à joindre à vos articles des visuels (Photos, peintures, illustrations,...), sous réserve de pouvoir les intégrer à la mise en page selon l’espace disponible.

Pour les changements d'adresse, s'adresser au secrétariat de la SAF.

Le s Nouve l l e s son t éd i t ée s pa r l a So c i é t éAnthroposophique en France - 2-4 rue de la GrandeChaumière 75006 Paris

Les contributions sont publiées sous la responsabilité deleurs auteurs. La rédaction se réserve le droit de choisir lesarticles, informations, annonces qui lui sont proposés.

Merci de privilégier le courrier électronique pour l'envoides annonces et des articles. N'hésitez pas à joindre desimages (séparément) pour accompagner vos textes.

2-4 rue de la Grande Chaumière 75006 ParisTél : 01 43 54 79 83 - Fax: 01 43 25 26 21E-mail : [email protected]

Le Comité de la SAF :Gudrun Cron, secrétaire généraleAntoine Dodrimont, présidentBruno Denis, trésorierDaniela Hucher ; René Becker

Rédaction : Louis Defèche, enconcertation avec le Comité de laSAF

Mise en pages : Kerozen - PhilippeCaillol - 116 Bd de la République78400 Chatou - [email protected]

Impression : Printec 15 rue du Traité de Rome 78400Chatou

Services au Siège

Accueil et bibliothèque ouverts de 11h à 19h du mardi au vendredi.

Accueil : 01 43 26 09 94.

Bibliothèque : 01 43 26 09 21.

Secrétariat : Tél : 01 46 34 76 19 Fax : 01 43 25 26 21.

E-mail :[email protected]

Courriers : 2-4 rue de la GrandeChaumière 75006 Paris – Numérode CCP 6572.12.S Paris.

EURYTHMÉE PARIS CHATOUAnnée d’art et d’étude pour les jeunes à

partir de 18 ans.Octobre 2011 – juin 2012

L’apprentissage des langues par desméthodes novatrices, éprouvées et recon-nues, en priorité le français et par ailleursl’allemand et l’anglais sera pratiqué par lebiais du théâtre, de l’improvisation, duchant choral et de l’eurythmie. Untemps d’étude sera également consacré àl’anthroposophie. En outre, par les ateliersde peinture, sculpture, littérature, d’his-toire de l’art, des cycles de visites auLouvre, à Chartres, par la participation à lavie culturelle de Paris, les étudiants serontconduits à stimuler leurs forces créatricestout en allant à la rencontre d’eux-mêmes.Dans le cadre de cette année d’art, uneoption supplémentaire d’eurythmie estprévue.

Cette proposition est destinée aux élèvesen quête de trouver leur chemin profes-sionnel ; elle s’adresse également à ceuxqui souhaitent s’accorder une année sab-batique. Le collège associé à cette impul-sion est composé de Claude Greff, AgatheGuillet, Jehanne Secretan, Jean PaulBaget, Ian Bass, Jean Louis Hilbert.Tous les cours auront lieu à l’Eurythmée(en dehors de ceux tenus au Louvre et àl’Alliance Française pour les étudiantsétrangers), du Lundi au Vendredi inclus.Possibilité de logement en foyers d’étu-diants à Paris.

OUVERTURE D’UNE PREMIÈRE ANNÉEDE FORMATION PROFESSIONNELLE

Jeudi 29 septembre 2011.Programme détaillé sur demande.

Eurythmée. 1 rue François Laubeuf 78400Chatou France

Tel. 01 30 53 47 09. Email : [email protected] . Site : eurythmee.paris.free.fr

SE FORMER À L’AGRICULTURE BIO-DYNAMIQUE :

UNE FORMATION DIPLÔMANTE UNIQUEEN FRANCE

L’agriculture bio-dynamique est de plus enplus présente dans le paysage agricolemoderne. Elevage, grandes cultures,maraîchage ou plantes médicinales, sansoublier la viticulture, l’apiculture, la trans-formation fromagère et la boulange, tousles secteurs du monde agricole tournentdoucement leur regard curieux vers cetteapproche de l’agriculture. Plus qu’unensemble de techniques, la bio-dynamieinvite l’homme à tourner son regard versle vivant, à observer les phénomènes natu-rels et à s’en inspirer pour construire un« organisme agricole » en équilibre avecl’environnement. La bio-dynamie trouve son origine dans le« Cours aux agriculteurs » donné parRudolf Steiner à un groupe d’agriculteursqui, en 1924, se souciaient déjà de la baissede fertilité des sols et des semences, de laperte de goûts des aliments et de leurcapacité à nourrir l’homme correctement.Presque un siècle plus tard, ces probléma-tiques sont d’une actualité toujours plusbrûlante. Perte de fertilité des sols, OGMet biotechnologies, malbouffe, bien-êtreanimal, résidus chimiques dans notre ali-mentation, qualité des paysages… tant deproblématiques qui posent la question dela relation de l’homme avec lui-même,avec la nature et la société. Depuis plus de 20 ans, le BPREA* polycul-ture-élevage adapté à la biodynamieforme de jeunes adultes au métier d’agri-culteur responsable. L’enseignement estassuré majoritairement par des profes-sionnels de la bio-dynamie, que ce soit surles fermes lors des deux stages pratiquesde 8 mois, ou en classe grâce à une grandediversité d’intervenants et de disciplines(agro-écologie, approche goethéenne etphénoménologique des sciences natu-relles, économie sociale et solidaire, com-munication non violente, etc.) Cette for-mation de deux ans en alternance,coordonnée par le Mouvement de

l’Agriculture Bio-dynamique et le CFPPAd’Obernai (67), est ouverte à toute per-sonne porteuse d’un projet en lien avecl’agriculture et ayant déjà une expérienceagricole d’au moins six mois.

La prochaine promotion ouvrira ses portesen novembre 2011 et le recrutement auralieu d’avril à juin 2011. Qu’on se le dise !Plus de renseignements sur notre siteinternet : www.bio-dynamie.org rubrique« stages et formations » ou bien auprès denos organismes :

Mouvement de l’Agriculture bio-dynamique Martin QUANTIN

5, place de la Gare 68000 COLMARTel : 03 89 24 36 41

[email protected]

CFPPA d’ObernaiSamuel POISSON

44, boulevard d'Europe BP 203 - 67212 OBERNAI Cedex

Tél : 03.88.49.99.29samuel.poisson@educagri.frwww.cfppa-obernai.epl67.fr

Formations

* Brevet Professionnel de Responsabled’Exploitation Agricole