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    Item 62 Troubles de

    la marche et de lquilibre,chutes chez le sujet g

    Objectifs pdagogiques

    Nationaux

    Diagnostiquer les troubles de la marche et de lquilibre chez le sujet g.Argumenter le caractre de gravit des chutes et dcrire la prise en charge.

    CEN

    Connaissances requises Dcrire les diffrents troubles de la marche et de lquilibre dorigine mcanique et neurologique. Citer les mdicaments ventuellement responsables de troubles de lquilibre et de chutes chez le

    sujet g.

    Citer les facteurs favorisants intrinsques et extrinsques des chutes du sujet g. Dfinir et dcrire le syndrome post-chute. Dcrire les consquences mdicales (fracture du col fmoral) et psychosociales. Citer les facteurs de risque prdictifs des rcidives de chute chez la personne ge. noncer les principales mesures prventives des chutes chez la personne ge.

    Objectifs pratiques Chez un patient g rel ou simul venant de faire une chute :

    conduire linterrogatoire et lexamen clinique ; proposer une attitude thrapeutique ; donner les conseils ncessaires au maintien de lautonomie et la prvention des rcidives.

    I. CONNAISSANCES REQUISES

    A. Smiologie des troubles de marcheet dquilibre

    Les troubles de la marche et de lquilibre sont frquents chez les personnesges. Leur mcanisme nest cependant pas trs diffrent de celui des adulteset des enfants.Nous rappelons ci-dessous en quelques lignes les grandes catgories de trou-bles de la marche et de lquilibre dorigine neurologique, douloureuse et psy-

    I. CONNAISSANCES REQUISESII. OBJECTIFS PRATIQUES : CONDUITE TENIR

    DEVANT UNE CHUTE CHEZ UNE PERSONNE GE

    III. ANNEXES

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    chique. Leur description dtaille est prsente dans le chapitre Orientationdiagnostique devant un trouble de la marche et de lquilibre (cf. chapitre 6).Les troubles de la marche et dquilibre dorigineneurologique peuvent corres-pondre :

    une dmarche dficitaire ; une dmarche ataxique ; une dmarche parkinsonienne ; un freezing ; une astasie-abasie.

    Les troubles de la marche dorigine douloureuse sont observs lors de douleurslombaires ou des membres infrieurs. Les causes principales chez la personnege sont les suivantes :

    lombosciatique ; canal lombaire troit arthrosique ; arthrose de hanche ;

    arthrose de genou ; artriopathie des membres infrieurs ; problmes podologiques et troubles de la statique plantaire : pied dou-

    loureux du vieillard .

    Les troubles de la marche dorigine psychique sont de deux ordres :

    troublessomatoformes ouhystriques: bien que lapanage de la femmejeune, ils sont parfois rencontrs chez le sujet g ;

    lamarche prcautionneuse est caractrise par un lger dsquilibre, undiscret largissement du polygone de sustentation, un raccourcissementdes pas et un ralentissement de la marche. Elle est frquemment ren-contre chez les personnes ges, dmarche prudente lie une anxitapparue la suite de chutes et peut conduire une vritable staso-

    basophobie (cf. infra Syndrome post-chute ).

    B. Facteurs favorisants et causesdes chutes chez le sujet g

    On distingue les facteurs intrinsques et les facteurs extrinsques qui sont dve-lopps plus bas :

    les facteurs intrinsques sont lis au vieillissement normal (cf. Annexe 1,p. 273), la prise de mdicaments et des processus pathologiquesdivers. Les chutes rsultent souvent de lassociation de plusieurs de ces

    facteurs, mais la plupart dentre elles nont pas de cause facilement iden-tifiable ; les facteurs extrinsques sont ceux lis lenvironnement, essentielle-

    ment lhabitat ; le cumul de plusieurs causes conduit franchir le seuil de dfaillance

    provoquant la chute ; la notion dun malaise, voire dune perte de connaissance brve au

    cours dune chute doit tre recherche trs soigneusement linterroga-toire. Il faut savoir cependant que cette information est souvent oublieou mconnue. De ce fait, la classification des chutes selon lexistence ounon dun malaise est artificielle et illusoire. La chute est considrecomme une entit part entire en griatrie, bien distincte sur le plande la conduite tenir des malaises et syncopes.

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    1. Prise de mdicaments

    Les mdicaments sont un des facteurs de risque des chutes constamment

    retrouv chez les personnes ges, agissant par divers mcanismes : effet sdatif : barbituriques, benzodiazpines hypnotiques ou non et anti-

    convulsivants ; syndrome extrapyramidal : neuroleptiques incisifs ou masqus ; hypotension orthostatique : antihypertenseurs, dont les btabloquants et

    les diurtiques, L-Dopa et agonistes dopaminergiques, antidpresseurs ; troubles de conduction et du rythme cardiaque : antiarythmiques, notam-

    ment digitaliques, diurtiques hypokalimiants (torsades de pointe), -bloquants.

    2. Causes cardiovasculaires

    On distingue :

    les troubles de conduction auriculoventriculaire, troubles du rythme car-diaque (tachycardies, bradycardies), qui sont parfois secondaires unehyperthyrodie, une ncrose myocardique ;

    les modifications tensionnelles: lhypotension orthostatique peut semanifester chez les personnes ges au lever aprs le repas, ou aprsalitement prolong, ou du fait de prises mdicamenteuses, danmie, dedshydratation, dhmorragie interne. Une hypotension peut tre lamanifestation passant au premier plan de certaines ncroses myocardi-ques et surtout embolies pulmonaires ;

    les syncopes deffortdu RA (rtrcissement aortique) serr.

    3. Causes neurologiques

    La plupart des affections neurologiques entranant des troubles de la marche etde lquilibre peuvent tre responsables de chutes :

    troubles proprioceptifs avec ataxie : il faut souligner la frquence desneuropathies priphriques chez le sujet g, qui sont cependant habi-tuellement dintensit modre ;

    syndrome crbelleux; troubles de lquilibre dorigine vestibulaire : syndrome vestibulaire pri-

    phrique hypotonique ; syndrome vestibulaire irritatif (tumeur de la fossecrbrale postrieure, ramollissement crbelleux) ;

    troubles de ladaptation posturale : maladie de Parkinson volue ;autres syndromes parkinsoniens, en particulier la maladie de Steele-Richardson ou paralysie supranuclaire progressive qui est volontiersinaugure par des chutes ; hydrocphalie pression normale ; astasie-abasie pure ou secondaire des processus expansifs frontaux ou deslsions lacunaires ischmiques ;

    drobement brutal des membres infrieurs, ralisant la classique dropattack, rarement isole correspondant un accident ischmique transi-toire vertbrobasilaire ;

    processus expansifs frontaux: mningiomes, gliomes, hmatomes sous-duraux bilatraux ;

    chutes par perte ou par diminution de lacuit visuelle (rarement isole,mais facteur prcipitant).

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    4. Causes mcaniques

    Notons sous ce terme les chutes au cours daffection ou squelle orthopdique

    ou rhumatologique (notamment larthrose et le port de prothses de hanche etde genou).

    5. Autres pathologies

    On peut citer :

    hypoglycmies, surtout iatrognes ; troubles ioniques : dyskalimie, hypercalcmie, hypocalcmie, hypona-

    trmie ; anmie ; chute au cours dune syncope vagale, de cause instrumentale, miction-

    nelle, surtout la nuit, parfois syncope glotte ferme comme le raliselictus laryng aprs un effort de toux ; chutes au cours dun malaise dorigine psychogne.

    6. Facteurs extrinsques

    Ce sont les facteurs lis lhabitat et lenvironnement, responsables de chutesaccidentelles. Des travaux pidmiologiques indiquent de faon concordanteune frquence accrue de chutes chez les personnes ges sous leffet des fac-teurs suivants :

    parquet trop cir ;

    petit tapis ou moquette mal ou non fixe ; descente de lit glissante ; chaise ou fauteuil trop bas ; pas-de-porte verglac ou mouill ; baignoire ou douche glissante ; prsence dune marche lors du passage dune pice lautre ; escalier ou logement mal clair ; animaux domestiques ; problmes vestimentaires (habillage trop long) et de chaussures ; changement denvironnement (hospitalisation, dmnagement, etc.).

    C. Syndrome post-chute1. Dfinition

    Le syndrome post-chute se dfinit par lapparition dans les jours suivant unechute chez une personne ge dune diminution des activits et de lautonomiephysique, alors que lexamen clinique et si besoin le bilan radiologique ne dc-lent pas de cause neurologique ou mcanique ou de complication traumatique.Plus gnralement, on entend par syndrome post-chute un ensemble de trou-bles psychologiques, de lquilibre et de la marche observs aprs une chute.Tout se passe comme sil se produisait une vritable sidration des automatis-mes de lquilibre et de la marche.

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    2. Smiologie clinique

    Elle comporte :

    la phase aigu : peur, anxit, perte des initiatives, refus de mobilisa-tion, tendance rtropulsive avec flexion des genoux lors du lever du fau-teuil aid par lexaminateur ;

    forme vieillie : syndrome de rgression psychomotrice, avec confinementau domicile, peur de sortir et de tomber, rtropulsion la station deboutavec appui du pied sur le talon et orteils en griffe, marche prcaution-neuse, les pieds aimants au sol, les mains sagrippant aux meubles ou lexaminateur, lensemble ralisant lastasobasophobie.

    3. Pronostic

    Lvolution est rversible si le syndrome post-chute est pris en charge prcoce-

    ment.En labsence de prise en charge rapide, spcifique et multidisciplinaire de cettevritable urgence griatrique, lvolution se fera inexorablement vers ltat gra-bataire irrversible.Les facteurs pronostiques dfavorables sont lincapacit se relever du sol, ouun temps au sol de plus dune heure, ou des antcdents de chutes.

    D. Consquences mdicales etpsychosociales des chutes du sujet g

    1. Consquences mdicalesLes consquences mdicales des chutes sont essentiellement de nature trau-matique, avec une mortalit importante. Toutes les tudes indiquent que leris-que fracturaire la suite dune chute est trs corrl au dficit de minralisationosseuse. Lostoporose et lostomalacie tant plus frquentes chez les fem-mes, le risque de fracture est de ce fait plus lev chez les femmes que chezles hommes.Les diffrentes complications sont les suivantes.

    a. Fractures

    Elles compliquent 5 % des chutes :

    fracture du col du fmur (20-30 % des fractures) ; autres fractures : avant-bras (dont le poignet avec fracture de Pouteau-Colles), bras (extrmit suprieure de lhumrus), cheville, rachis (tasse-ment vertbral), bassin, ctes, crne.

    b. Traumatismes sans fracture

    Il sagit de plaies, rosions cutanes, hmatomes multiples, rhabdomyolyse. Ilssurviennent dans environ 10 % des chutes et sont lourds de consquences surla restriction dautonomie.

    c. Complications lies limmobilisation

    Il sagit descarres, de dshydratation, de bronchopneumopathie, de confusion.

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    2. Consquences psychosociales

    Elles sont de plusieurs ordres.

    a. Hospitalisation

    Un sujet g qui chute est souvent conduit en urgence en milieu hospitalierpour bilan. Ladmission en urgence est source de stress et risque de prcipiterle malade vers la perte dautonomie et le placement.

    b. Perte dautonomie et placement

    Aprs une chute, moyen terme, la perte dautonomie est observe chez prsdun tiers des malades qui nont pas eu de fracture. La perte dautonomie estlaboutissement des rpercussions psychomotrices de la chute, cest--dire lesyndrome post-chute, du fait de la peur de chuter, de la perte de mobilit oude troubles de la marche.

    Ainsi, la chute chez la personne ge se rvle tre un facteur qui va engen-drer une diminution du champ daction, de lespace social, familial, voire cor-porel. La crainte dune rcidive conduit souvent institutionnaliser lemalade.

    c. Consquences psychologiques

    Les consquences psychologiques peuvent sinstaller plus sournoisement chezun vieillard perdant brutalement confiance en lui, se sentant dvaloris aux yeuxde son entourage qui, croyant bien faire, ragit parfois par un excs de surpro-tection, installant encore plus la personne ge dans la dpendance et la res-triction dactivit.

    E. Facteurs de risque prdictifsde rcidive

    Les facteurs de risque prdictifs des chutes peuvent tre dduits des facteursintrinsques et extrinsques favorisant les chutes des personnes ges, tels quenous les avons voqus plus haut :

    lge avanc (plus une personne est ge, plus le risque de chutesest important ; la barrire des 80 ans semble cruciale) et le sexefminin ;

    la prise de mdicaments, en particulier sdatifs, antipsychotiques ou

    hypotenseurs ; la mise en vidence dune instabilit la station monopodale ; lexistence lexamen de troubles de lquilibre et de la marche secon-

    daires une pathologie neurologique, rhumatismale (ostoporose, arth-rose) ou orthopdique ;

    une mauvaise qualit de vue ; la mise en vidence dune hypotension orthostatique ; la prsence dune dpression ou dune dtrioration intellectuelle ; la mise en vidence limagerie crbrale dune atrophie crbrale,

    dune dilatation ventriculaire, danomalies de signal de la substance blan-che hmisphrique ;

    linsuffisance dactivit, dexercice physique et, notamment, de marche ; le fait de rsider en institution, mais aussi de vivre seul.

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    F. Principales mesures prventives

    Chez toute personne ge, linstabilit posturale peut tre combattue par les

    mesures suivantes.

    1. Hygine de vie

    Cest un point essentiel :

    bon tat gnral ; nutrition quilibre ; supplmentation vitaminocalcique en cas dostoporose ; activit physique suffisante et notamment dun entretien de la force mus-

    culaire des membres infrieurs (marche, vlo dappartement) ; activit intellectuelle rgulire ; lutte contre lisolement pour une personne vivant seule.

    2. Douleurs

    Leur prvention passe par le traitement des douleurs rhumatismales, lopration(prothse) en cas darthrose de hanche ou de genou.

    3. Vue et audition

    Linstabilit posturale peut tre amoindrie par correction des troubles de la vue(prescription de lunettes adaptes, opration dune cataracte, dtection prcoceet le traitement dun glaucome chronique) et de laudition (appareillage).

    4. Troubles de la marche et de lquilibre

    Leur prvention comporte :

    identification et traitement de leur cause lorsque cela est possible ; valuation de lintrt dune kinsithrapie dentretien ou dune rduca-

    tion de la marche et de la posture, de lutilit dune canne, dun dam-bulateur, voire dun fauteuil roulant ;

    vrification du port de chaussures confortables assurant une bonne sta-bilit (semelles paisses ni trop adhrentes ni trop glissantes et de sur-face au sol importante, tenue de la cheville).

    5. Prescriptions mdicamenteusesLes indications des mdicaments prescrits doivent tre rvalues rgulire-ment, notamment ceux pouvant favoriser les chutes.

    6. Habitat

    Les mesures prventives consistent supprimer tous les facteurs de chutes(cf. supra Facteurs extrinsques de chutes ), et installer une rampe ou unebarre dappui dans les toilettes.Pour les personnes vivant en institution, lorsque le risque de chute devient trslev, lintrt des mthodes de contention est mis en balance avec leur effetngatif de rduction dautonomie.

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    II. OBJECTIFS PRATIQUES : CONDUITE TENIRDEVANT UNE CHUTE CHEZ UNE PERSONNE GE

    La conduite tenir devant la survenue dune chute chez la personne ge com-porte plusieurs temps que nous envisagerons successivement :

    linterrogatoire, lexamen clinique, lobservation de lenvironnement et, aubesoin, des examens complmentaires, permettant de retrouver lemcanisme de la chute dans 80 % des cas, et de rechercher les com-plications traumatiques ;

    lattitude thrapeutique ; la mise en uvre de mesures destines maintenir lautonomie et

    prvenir la rcidive des chutes ; lhospitalisation nenvisager que si le pronostic vital est en jeu du fait

    de la cause ou des consquences de la chute.

    A. Interrogatoire

    Linterrogatoire de la personne ge est difficile du fait du dni frquent ou sur-tout des troubles de mmoire, do limportance de lentourage familial et soi-gnant ; il comporte :

    la recherche des antcdents, notamment cardiovasculaires, neurologi-ques, rhumatologiques et orthopdiques, ophtalmologiques et ORL et dechutes antrieures ;

    linspection attentive des ordonnances de mdicaments en cours deprescription, tout particulirement ceux pouvant induire une hypoten-

    sion orthostatique, un trouble du rythme cardiaque, une hypoglycmie,une anmie, un trouble de vigilance, un syndrome extrapyramidal iatro-gne ;

    la description prcise de la chutepar le malade et par une personneayant assist la chute :

    lieu (le plus souvent la chambre, la salle de bains ou les toilettes), date et heure (jour ou nuit, au lever du lit ou de la chaise, juste aprs

    un repas, un effort, une miction), notion de malaise lipothymique, de sueurs, de vritable perte de

    connaissance, voire de crise comitiale (si lentourage a assist lachute, le malade a-t-il convuls, y a-t-il eu un pisode confusionnelpostcritique, une perte durine, etc. ?),

    facteur dclenchant en cas de chute sans trouble de conscience tran-

    sitoire (accrochage sur la moquette, dsquilibre, drobement desmembres infrieurs, etc.) ;

    lvaluation rapide de la gravit de la chute :

    le malade a-t-il pu se relever seul ? Le risque de traumatisme et defracture est plus grand dans le cas contraire,

    combien de temps est-il rest terre ? Le maintien prolong terre, jusqu parfois 48 heures, expose la dshydratation, la dnutritionet aux complications,

    a-t-il prsent des chutes rptition ? a-t-il des points douloureux, notamment au bassin, aux membres inf-

    rieurs, ou la rgion lombaire pouvant faire craindre un traumatismeavec ou sans fracture ?

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    B. Examen clinique

    Il comportera successivement lexamen cardiovasculaire, la recherche dun trau-

    matisme, lexamen neurologique et ostoarticulaire et lexamen de la marche etde lquilibre.

    1. Examen cardiovasculaire

    Celui-ci inclura :

    une auscultation cardiaque et cervicale et prise du pouls (recherche dunsouffle, dune arythmie) ;

    une mesure de la pression artrielle couch et debout (recherche dunehypotension orthostatique).

    2. Recherche dun traumatismeIl est important de rechercher les consquences traumatiques dune chute : frac-ture, notamment du col du fmur ; hmatome ; plaie ; traumatisme crnien.

    3. Examen neurologique, tude de la marcheet de lquilibre

    Pour leur description dtaille, il convient de se reporter au module sur lorienta-tion diagnostique devant un trouble de la marche et de lquilibre (chapitre 6) :

    examen de la marche : si possible pieds nus sur une dizaine de mtres,avec tude du lever de la chaise et du demi-tour, valuation de lauto-

    nomie (ncessit ou non dune canne, dune aide par une tierce per-sonne, etc.) ; examen de lquilibre : rechercher un largissement du polygone de sus-

    tentation, des oscillations la station debout les pieds joints les yeuxouverts puis ferms, et la station monopodale (test de Tinetti), unedviation des index ;

    tude des rflexes de posture : test de la rtropulsion ; reste de lexamen neurologique : rechercher un dficit moteur, sensitif,

    une anomalie du tonus, des rflexes, un syndrome crbelleux, un syn-drome parkinsonien.

    4. Examen ostoarticulaire

    Il recherche plus particulirement une atteinte articulaire de la hanche, desgenoux, des chevilles.Il faut garder en tte que si lexamen est le plus souvent en apparence normal,il nest pas rare linverse que la personne ge prsente simultanment plu-sieurs anomalies lexamen, par exemple un syndrome parkinsonien, une neu-ropathie priphrique et une arthrose de hanche.

    C. Examens complmentaires

    Les examens complmentaires sont demands selon lorientation donne parlinterrogatoire et lexamen clinique. Leur ralisation concrte nest pas vidente

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    pour une personne ge qui nest pas hospitalise. Faut-il hospitaliser pour desexamens qui risquent de ne pas modifier la conduite tenir vis--vis des chutesdes personnes ges trs dpendantes ? Si des examens doivent tre envisa-gs, leur hirarchie est la suivante :

    examens le plus souvent raliss car les plus rentables : lectrocardio-gramme et examens biologiques de routine (glycmie, ionogramme san-guin, calcmie, numration formule) ;

    examens assez souvent demands : imagerie crbrale, surtout le scan-ner ;

    examens rarement effectus : lectroencphalogramme, lectromyo-gramme, radiographies de la colonne lombosacre, du bassin, des han-ches, voire des genoux, scanner lombaire, voire IRM cervicale.

    Au terme de ce bilan clinique et paraclinique, les consquences traumatiquesdes chutes seront identifies et leur cause trs souvent lucide (cf. linventairetiologique dans la premire partie de ce chapitre : Facteurs favorisants et cau-ses des chutes chez le sujet g ).

    Les chutes pourront tre classes en : chute isole sans cause retrouve ; chutes rptitives pathologiques ; chutes associes une cause directement responsable, avec ou sans

    perte de connaissance.

    D. Attitude thrapeutique

    Le traitement des consquences de la chute comporte :

    traitement des fractures, des plaies, prvention antittanique ;

    lutte contre la douleur, si possible avec des antalgiques non sdatifs ; lutte contre lanxit et lagitation en rassurant le patient et dans certainscas avec des anxiolytiques mineurs ;

    correction ou prvention de la dshydratation et de la dnutrition.

    Lorsquelles sont identifies, les causes de la chute sont prises en charge :

    modification des prescriptions avec si possible suppression (ou diminu-tion de posologie) des mdicaments pouvant favoriser les chutes ;

    traitement de la cause de la chute, cardiovasculaire, neurologique, rhu-matologique ou autre, qui est finalement rarement retrouve ;

    prvention du syndrome post-chute avec notamment reprise de la mar-che le jour mme (en labsence de fracture ou de cause contre-indiquantcelle-ci).

    E. Mesures de maintien dautonomie etde prvention des rcidives des chutes

    Celles-ci sont essentielles comme nous lavons vu, et ont dj t abordes plushaut dans le paragraphe portant sur la prvention des chutes (cf. p. 269). Nousinsisterons sur certains points :

    reprise immdiate des activits dautonomie lmentaires : prise desrepas, habillage, toilette, lever du lit, continence des sphincters ;

    pour les personnes hospitalises la suite de la chute: prparation duretour domicile, lutte contre lisolement et la dpression souvent associs ;

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    soins infirmiers dans les cas ncessaires, voire de pdicure ; soins kinsithrapiques prcoces et les plus actifs possibles :

    rducation de lquilibre et de la posture, si possible pieds nus pour

    rduquer la sensibilit profonde, avec travail de la rtropulsion, exer-cices de lever de chaise, de transferts, de repositionnement du centrede gravit,

    rducation de la marche avec apprentissage des ractions posturaleset rflexes de protection ; sils sont vraiment ncessaires, utiliser undambulateur, une canne tripode, canne canadienne, canne simple,

    automatisation de certains mouvements comme le retournementdans le lit, le relever du sol (se retourner sur le ventre, se mettre quatre pattes, puis sur les genoux, et se hisser en se tenant un meu-ble fixe en saidant avec les membres suprieurs, chaise surtout, oufauteuil, lit, autre meuble),

    musculation des membres infrieurs, plus gnralement, rapprentissage de la prise de conscience de son

    corps et du mouvement et la confiance dans ses capacits de marche(psychomotricit), certains soins kinsithrapiques ventuellement en cas dtiologie par-

    ticulire (syndrome parkinsonien, par exemple).En cas de rcidive de chute, les consquences traumatiques pour les membresinfrieurs seront limites par lutilisation de protections rembourres dispersantlnergie du choc (coquilles au niveau des grands trochanters, genouillres).

    III. ANNEXES

    A. Annexe 1 : effets du vieillissementnormal sur la marche et lquilibre

    Les points importants retenir sont les suivants :

    modification de la marche et de lquilibre : raccourcissement du pas pardiminution de lamplitude de rotation du bassin et de lexcursion de lahanche, augmentation de la dpendance du double appui des pieds,diminution de la vitesse de marche ;

    diminution de lexercice physique et plus grande faiblesse musculaire desmembres infrieurs ;

    Points clsLes chutes chez les personnes ges sont un problme de sant publique. Les causes sont multi-ples : troubles du rythme et de la conduction cardiaque, hypotension orthostatique, causes iatrog-nes, causes rhumatismales, pathologies neurologiques crbrales (accidents vasculaires, syndromes

    parkinsoniens, hydrocphalie, astasie-abasie), mdullaires ou priphriques. Les associations nesont pas rares. Cependant, la plupart des chutes sont sans cause autre que le vieillissement normalou lhabitat. La conduite tenir consiste :

    rechercher une cause identifiable et les possibles complications traumatiques ; les examens lesplus rentables sont lECG, lionogramme sanguin, la calcmie et la numration formule ;

    traiter les causes et les consquences de la chute (fracture, plaie, dshydratation) ; prvenir le syndrome post-chute, la perte dautonomie et la rcidive des chutes.

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    CONNAISSANCES III. ITEMS INSCRITS DANS LES MODULES TRANSVERSAUX

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    baisse des capacits sensorielles et proprioceptives compromettantlquilibre : baisse de la vision (acuit visuelle et champ visuel), hypoa-cousie, vieillissement de lappareil vestibulaire, diminution de la sensibi-lit profonde ;

    augmentation du temps de raction ; diminution des capacits attentionnelles et de mmoire ; tendance dpressive et anxieuse ; moins bon quilibre nutritionnel.

    B. Annexe 2 : quelques chiffres

    Les troubles de la marche et de lquilibre peuvent conduire des chutes quisont fortement lies lge, puisque 90 % des chutes concernent des sujets deplus de 65 ans.Les chutes des personnes ges sont dune extrme frquence : 30 % des plusde 65 ans chutent au moins une fois par an ; ce chiffre passe 50 % pour lesplus de 80 ans.Les chutes concernent :

    dans 70-75 % des cas, des personnes ges en bonne sant ; dans 15-20 % des cas, des personnes ges fragiles ; dans 5 % des cas, des personnes ges dpendantes vivant en institu-

    tion ou domicile.

    Quinze pour cent des chutes sont responsables de traumatismes osseux. Parmiles complications traumatiques des chutes, les fractures du col fmoral sont lesplus frquentes. En France, les chutes chez les sujets gs sont responsableschaque anne de 50 000 fractures du col fmoral.Les traumatismes sont responsables dune mortalit court terme qui aug-

    mente avec lge, pouvant atteindre plus de 10 % au-del de 80 ans.Mme en labsence de traumatisme, lincapacit pour la personne ge de serelever est de mauvais pronostic. Un sjour au sol de plus dune heure est unfacteur de gravit avec risque de dcs de 50 % dans les 12 mois suivants.En France, le syndrome post-chute survient dans environ un tiers des chutes, eton estime quun million de personnes ges ne sortent plus de chez elles depeur de tomber.

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