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61 e ANNÉE – N o 673 OCTOBRE 2009 MENSUEL – ABONNEMENT : 6,80 PAR AN RÉDACTION-ADMINISTRATION : Caroline de PAYSAC, 46, avenue Emile-Labussière, BP 1152 - 87053 LIMOGES CEDEX 2 CCP « Le Journal Paroissial », Limoges 300.40 D — Téléphone 05 55 77 66 13 - Fax 05 55 10 89 99 Site internet : www.jplaprel.fr – Courriel : [email protected] LE JOURNAL PAROISSIAL, CPPAP n° 0409 L 85061 / LE JOURNAL PAROISSIAL, Directeur de publication : C. de PAYSAC / Imprimerie LAPREL, BP 1152, 87053 LIMOGES CEDEX 2 ATTENTION bien lire le billet du mois en page 3. « Ne crains pas, car je suis avec toi. Je te fortifie, je t’aide et te soutiens. » Isaïe. « La parenthèse est l’île du discours. » VICTOR HUGO.

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61e année – no 673 octobre 2009Mensuel – abonneMent : 6,80 € par an

RÉDACTION-ADMINISTRATION : Caroline de PAySAC, 46, avenue Emile-Labussière, BP 1152 - 87053 LIMOGES CEDEX 2CCP « Le Journal Paroissial », Limoges 300.40 D — Téléphone 05 55 77 66 13 - Fax 05 55 10 89 99

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LE JOURNAL PAROISSIAL, CPPAP n° 0409 L 85061 / Le JournAL PAroissiAL, Directeur de publication : C. de PAYsAC / imprimerie LAPreL, BP 1152, 87053 Limoges Cedex 2

Attention bien lire le

billet du mois en page 3.

« Ne crains pas, car

je suis avec toi.

Je te fortifie, je t’aide et

te soutiens. »Isaïe.

« La parenthèse est l’île du discours. »

Victor Hugo.

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Une fête, oui ! Ce ne sont sans

doute pas les mots qui nous viendraient

spontanément à l’esprit : on a tellement l’habitude de

penser « à nos pauvres morts ». Si cette fête peut faire penser à la mort,

elle est d’abord une fête de l’espérance et de la vie dont nous avons peut-être besoin de retrouver le sens.

>> Fonds commun 1 – Le JournaL ParoissiaL

» ToussainT

d’édifier, dans la ville, un temple propre à chaque dieu, ce qui n’était pas toujours facile. Ils construisirent alors un temple plus grand et plus beau que tous les autres dans lequel ils réunirent tous les dieux, le Panthéon. Sa base circulaire voulait symboliser leur éternité. Leur culte disparut en même temps que le paganisme. Dans les premières années du VIIe siècle, le Pape Boniface IV ob-tint de l’empereur que le Panthéon lui soit remis. Il le débarrassa de toutes les idoles et le consacra à la Vierge Marie sous le vocable de sainte Marie des Martyrs.

La fête était célébrée en mai, mois de la consécration de cette église. Plus tard, le Pape Grégoire IV la transféra au 1er novembre et en fit une fête de tous les saints.

Sens de la ToussaintLes siècles ont oublié que cette fête était, à l’origine, celle de la

consécration de sainte Marie des Martyrs. On célèbre maintenant

L a fête de La toussaint est une fête de l’Eglise catholique et de l’Eglise grecque. Elle n’est pas

une fête des Eglises que nous regroupons sous le nom commode d’ « Eglises protestantes ». Ces Eglises, en effet, ne célèbrent aucun culte des saints quels qu’ils soient (sainte Marie, saint Pierre ou saint Paul...) que l’Eglise catholique tient en grande vénération. Les premiers chrétiens qui furent honorés d’un culte sont les martyrs, ces croyants qui préférèrent mourir plutôt que de renier leur foi. La plupart sont morts dans des conditions affreuses comme ceux que déchirèrent les bêtes sauvages (lions, tigres...) dans des arènes... La France, par exemple, garde le souvenir des martyrs de Lyon ! Le spectacle, paraît-il, plaisait au peuple de Rome, et plusieurs empereurs s’ingénièrent à lui en offrir. Ainsi, sous le règne de Trajan, Ignace d’Antioche s’attendait à ce genre de mort comme il le dit lui-même dans des lettres écrites pendant son transfert à Rome. C’est l’Eglise grecque la pre-mière qui, au IVe siècle, décida de fêter les martyrs des premiers âges.

Un peu d’histoireLes Romains avaient vaincu beaucoup de peuples. Ils construi-

sirent un grand temple, au centre duquel ils placèrent leur propre idole et tout autour les idoles des territoires conquis, visage tourné vers l’idole romaine en signe d’allégeance. Ce temple se révélant trop petit, on prit l’habitude

L

Quelle fête !

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Rédaction et préparationen association avec le personnel de Laprel et le Journal Paroissial

« JP » n° 673Octobre 2009

Billet du moisla « foule immense que nul ne peut dénombrer » comme le dit la liturgie. Foule de tous ceux qui, au cours des temps, ont vécu dans l’amour de Dieu et des autres humblement, à l’insu de tous sauf, peut-être, de leurs proches. Ils ont mis en pratique, sans toujours en être conscients, les enseignements de la Parole de Dieu : « Vivez en enfants de lumière... les fruits de la lumière s’appellent bonté, justice, vérité... Discernez ce qui plaît au Seigneur » (lettre de saint Paul aux Ephésiens)... ou encore « revêtez des sentiments de bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience...

Supportez-vous les uns les autres... par-donnez, que règne en vos cœurs la paix du Christ » (saint Paul aux Colossiens). C’est cela « être saint »... Les saints inscrits au calendrier n’ont pas fait autre chose, même si les circonstances de la vie les ont rendus célèbres.

L’Eglise croit à l’intercession des saints, c’est-à-dire à la puissance de leur prière, mais elle sait très bien aussi que seule la prière du Christ a valeur en elle-même (la nôtre n’en a que dans la mesure où elle pourrait exprimer la prière de Christ). Ils ne l’ont pas compris ceux qui, entrant dans un lieu de culte se précipitent vers la statue de leur saint préféré sans d’abord saluer Dieu, le seul Saint. Bonnes fontaines, saints guérisseurs risquent de faire oublier cette vérité essentielle, mais fondamentale : Dieu seul est saint, Dieu seul guérit. Mais plus encore que la guérison du corps (encore que ce soit bien souhaitable), c’est la guérison de l’âme qui nous est proposée par l’intercession des saints.

La fête de tous les saints est malheureu-sement suivie par la journée de prière pour les défunts. La première étant chômée et la seconde non, l’habitude s’est prise d’en faire le jour où on visite les cimetières. On transforme ainsi en jour de deuil un jour qui devrait exprimer « la joie de savoir dans la lumière ces enfants de l’Eglise » qui nous ont précédés (liturgie de la Toussaint). Même les croyants très pratiquants ont de la peine à modifier cette mentalité. Belle invitation à vérifier nos certitudes sur les fêtes religieuses et le message qu’elles contiennent.

Gil.

(Photos : Wikipédia.)

Quelle fête ! Limoges, le mardi 18 août

En espérant que vous avez tous pu souffler un peu pendant la période de l’été, voici un nouveau « JP » qui lance la nouvelle année d’activités.

D’ores et déjà, dans ce numéro d’octobre, il vous faudra penser à insérer les horaires de Toussaint à partir des formules J6 et M6.

Vos règlementsUn grand merci pour tous ceux qui se

sont acquittés de leurs factures.

Service du fonds commun

Si vous avez des modifications à faire au niveau de l’envoi du « JP », merci de nous le signaler dès maintenant.

Les notes de débit pour l’année 2009-2010 vous parviendront courant octobre.

Rappel insertion AG 2010

Que ceux qui n’auraient pas encore donné leur réponse le fassent, main-tenant, le plus rapidement possible.

Par ailleurs, pensez à sensibiliser vos lecteurs sur cette insertion.

Horaires LaprelPour tout appel téléphonique, l’accueil

est ouvert de 8 h à 11 h 45 et de 13 h à 16 h 30, du lundi au jeudi inclus, et jusqu’à 15 h 30, le vendredi.

Le prochain « JP »Intitulé n° 674 « novembre », il sera

expédié le jeudi 17 septembre.

Appel à rédacteursSi vous désirez participer à l’écriture

de la page 10 de notre fonds commun axée sur la « Vie de l’Eglise », n’hésitez pas à nous contacter.

Bonne rentrée à tous.

Caroline de Paysac - Etienne Dannaud.

1. Gilbert Verlhac : Quelle fête !

2. Frédérique Ferré-Labaeye :

Ventre à louer... Loin du tourbillon médiatique.

3. Jean-François Sadys : Pères...

Sébastien Catillon : Le coin des p’tits !!!

4. Yves Guiochet : Semaine missionnaire mondiale. Le synode et la Semaine

missionnaire.

5. Suzanne-Marie Picaud : Un pied de nez... Moral en berne ?

6. Annie Ballester : J’ai mal à mes ancêtres.

Nic Mazodier : Angèle.

7. Sylvie Robert : Et si j’allaitais mon enfant ! Louise et Marie-Lou.

8. Pierre Thuilleaux : Des grilles... Naïvetés.

9. Marie-Paule Gain : Bénabar et Delerm... Nous vivons une époque

dangereuse...

10. Emmanuel Oré : Famille franciscaine. Cantique de frère Soleil.

11. Pied A : Bénédicte Chiron : Quel Dieu ? Pied B : Michel Amalric : Une histoire de salade. Pied C : Pierre Thuilleaux : Crucipedro : « En détention ».

12. Choix : Caroline de Paysac et Yves Guiochet.

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» sociéTé

En 1994, notre pays s’est doté de lois bioéthiques. En août 2004, elle adoptait une première révision.

Une seconde révision est en vue pour 2010, et le gouvernement a ouvert dès février 2009 des Etats généraux. Ces révisions à répétition donnent l’impression que ces lois bioéthiques se périment au rythme des technologies médicales et de l’évolution des mœurs. « La panoplie des techniques va s’accroissant tandis que les réticences vont toujours en diminuant... », fait remarquer le Pr Jacques Testart (1).

Si le citoyen est capable de faire entendre sa voix lorsqu’il s’agit de son pouvoir d’achat, à plus forte raison doit-il s’exprimer sur ces sujets cruciaux. Mère porteuse, recherche sur l’embryon, clonage, sélection de l’enfant à naître par diagnostic, etc. ne sont pas juste l’affaire de spécialistes ou de groupes de pression, mais de la société tout entière, des familles, des individus. Cette révolution silencieuse met en jeu les fondamentaux de l’homme, les droits de l’humanité. L’Eglise catholique insiste, quant à elle, sur « la loi naturelle », définie par Benoît XVI « comme le message

Ventre à

louer pour

neuf mois

éthique inscrit dans l’être humain ». « C’est quelque chose d’incontournable, de propre à l’homme, quelles que soient sa condition physique, mentale, sa naissance », résume le Père Tremblay, de l’Académie pontificale de théologie (2).

RespectPas question alors de s’abandonner au

fatalisme d’un progrès mal évalué, ou décidé par une minorité, ou justifié parce que cela se fait ailleurs. Ces Etats généraux doivent aboutirent « à une voie française de la bioéthique ». Cette révision doit être menée loin des effets de mode ou du formatage de l’opinion par les médias. Les questions sont nouvelles, mais un grand principe doit demeurer : le respect et la dignité de la personne humaine.

Revenons à l’un des aspects de cette révision, la question des mères porteuses, pratique illicite en France, mais tolérée ou même autorisée dans d’autres pays. Notons au passage un changement de

vocabulaire : le terme « mère porteuse », qui évoque plutôt la « couveuse sur pied », est de plus en plus remplacé par celui de « gestation pour autrui » plus altruiste et donc mieux connoté dans la bataille juridique pour sa légitimation. Porter un enfant pour un couple infertile serait généreux. « Mais quelle est donc cette générosité qui convertit l’enfant en objet », s’exclame Danielle Moyse, philosophe et chercheur (3).

Du désir d’enfant, on passe ainsi à un droit à l’enfant où la gestation pour autrui deviendrait incontournable pour une loi soucieuse d’éviter aux couples infertiles d’aller à l’étranger. Certaines associations, qui ont l’oreille des médias, réclament en effet cette légalisation afin d’éviter le tourisme procréatif. En Inde, qui est l’un des rares pays à l’autoriser, 3.000 maternités pratiqueraient ainsi la gestation pour autrui. Dans une clinique de New Delhi, une jeune femme, déjà mère de deux enfants, mais lourdement endettée, explique qu’elle recevra ainsi 2.500 e pour porter l’enfant d’un couple de producteurs d’Hollywood (4). Bien que cette pratique soit permise chez eux, certains couples américains n’hésitent pas à se rendre dans des pays en développement pour bénéficier de prix plus avantageux. Aux USA, des agences offrent toute une gamme de services (dons de sperme, dons d’ovules, recrutement de mères porteuses), les contrats dépassent parfois 100.000 e.

Les mises à disposition d’utérus cir-culent sur Internet. L’offre s’adresse aux couples où la femme est privée d’utérus, mais aussi aux femmes ménopausées, aux couples homosexuels masculins. En Ukraine pour 15.000 à 20.000 e, des couples étrangers peuvent avoir accès à une offre qui comprend : le taxi depuis l’aéroport, le logement, l’aide pour sélectionner la mère porteuse. Un contrat devant notaire est conclu, mais rien n’est prévu si les parents commanditaires ne donnent pas suite, ou s’ils ne veulent pas de l’enfant né handicapé.

DignitéMalgré cette atteinte intolérable à la

dignité de la femme et de l’enfant, la légalisation de cette pratique est pourtant envisagée en France, à la suite du rapport rendu en juin 2008 par le groupe de tra-vail constitué au Sénat. Ici la gestation ne donnerait pas lieu à rémunération, mais à « dédommagement raisonnable ». Cepen-

Un jour peut-être verra-t-on ce genre d’annonce : « Ventre à louer pour neuf mois ». La France aura alors entériné la pratique des mères porteuses.

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»sociéTé

dant, comme le fait remarquer Sylviane Agacinski, auteur de « Corps en miettes » (Flammarion 2009) : « S’imagine-t-on que, en France, les femmes ayant de bons revenus accepteraient de louer leur ventre ? » (5). L’Académie de médecine, en mars 2009, a dit non à cette pratique sous l’impulsion de l’ancien ministre de la Santé, Jean-François Mattéi, qui parle à ce sujet de « déshumanisation de la maternité ». « Je suis vivement préoccupé comme pédiatre qu’un enfant puisse fait l’objet d’un contrat ! Cela revient à légitimer l’abandon d’enfant » (6).

Les psychanalystes et pédopsychiatres soulignent déjà les graves dangers d’une pratique qui brouille la filiation. L’enfant pourrait ainsi dans certains cas avoir trois mères : celle qui a donné l’ovule, celle qui a porté le fœtus et celle qui élève l’enfant. Le corps de la femme deviendrait une machine à faire des bébés, « légaliser la gestation pour autrui... est une forme de prostitution », font remarquer Caroline Eliacheff, psychanalyste, et René Frydman, gynécologue accoucheur, dans un article intitulé : « Mères porteuses, à quel prix ? » (7). « La grossesse n’est pas un simple portage », soulignent-ils, « c’est une expérience fonda-mentale » - « On découvre à peine la complexité et la richesse des échanges entre la mère et l’enfant », pendant la grossesse.

Enfin, que dire des éventuels conflits entre le couple de parents commanditaires et la mère porteuse ? Qui va surveiller que la mère porteuse ne boit pas, ne fume pas ? La loi devra-t-elle la contraindre par la force si elle ne « livre » pas l’enfant ? Que faire également si finalement le couple demandeur refuse l’enfant ? Si l’accouchement se passe mal ? Si l’enfant est handicapé ? Ou s’il ne convient pas ? Et pour le mari et les enfants de la mère porteuse, comment vivre cela ? Rappelons enfin que, dans un avis du 6 mai 2009, le conseil d’Etat vient de prendre position en refusant la légalisation de la gestation pour autrui.

Frédérique Ferré-Labaeye.

(1) « La Croix », 31 mars 2009.(2) « La Croix », 10 mars 2009. (3) « La Croix », 9 septembre 2008.(4) « Le Monde », 5 août 2008.(5) « Le Monde », 23 mai 2009.(6) « La Croix », 11 mars 2009.(7) « Le Monde », 1er juillet 2008.

M archandisation du corps humain ou de l’embryon, sélection géné-tique, recherche de l’enfant parfait, trafics d’organes, vente de gamètes, expérimentations médicales, offres de services de mères porteuses, bébé

médicament, autant de questions et de dérives évoquées à l’occasion de la révision prévue en 2010 des lois de 1994 et 2004 relatives à la bioéthique.

Pour cette révision de 2010, des Etats généraux se sont ouverts en février 2009 donnant lieu à beaucoup de consultations et conférences, mais aussi de discussions sur le Net (lancement d’un site par l’agence de la biomédecine – http//www.etatsgenerauxdelabioéthique.fr).

L’Eglise catholique de France a accompagné cette réflexion : mise en place d’un groupe de travail par la Conférence des évêques de France, sortie d’un livre (« Bioéthique, propos pour un dialogue », éd. Lethielleux-DDB), d’un documentaire (« La vie en question. La bioéthique au regard de l’Evangile », scénario P. Thierry Magnin, vicaire général de Saint-Etienne et professeur de physique à l’Ecole des Mines), forums dans les diocèses, lancement en février dernier d’un blog (http://bioéthique.catholique.fr). Très visité, ce dernier a permis d’informer, d’échanger, de réagir sur des sujets sensibles qui sont l’affaire de tous.

Le journal « La Croix » a, quant à lui, publié une série d’articles, fort bien faits, intitulés : « L’ABC de la bioéthique – 15 dossiers pour comprendre les enjeux des Etats généraux ».

« Malgré des enjeux complexes, titrait ce journal (1), la bioéthique passionne les chré-tiens. » Si la loi a un rôle protecteur, économique, culturel, social, elle a aussi un rôle moral et spirituel « pour tempérer le désir roi », rappelait Mgr Defois (2), membre du groupe de travail de la Conférence des évêques.

Le désir roi, la toute-puissance en matière de recherches et de technologies médicales, les groupes de pression, le tourbillon médiatique, arriveront-ils à dicter leur loi et rendre dérisoire la réflexion ? Nous sommes peut-être à un tournant en la matière qui amènerait une rupture, un changement du modèle de la bioéthique à la française. Celle-ci, jusqu’à présent, refusait la pratique des mères porteuses, le clonage, la recherche sur embryon, et faisait du don, quelque chose de gratuit et d’anonyme. Faut-il à tout prix bouleverser les valeurs fondatrices de notre société ? Ne vaut-il pas mieux appliquer en ce domaine le fameux principe de précaution si préconisé ailleurs ? L’enjeu est de taille.

(1) « La Croix », 2 mars 2009.(2) « La Croix », 5 février 2009.

Frédérique Ferré-Labaeye.

Loin du tourbillon

médiatique

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» sociéTé

Lettre au père« (...) tu as travaillé durement toute ta

vie, tu as tout sacrifié pour tes enfants, pour moi surtout; en conséquence, j’ai "mené la grande vie", j’ai eu liberté en-tière d’apprendre ce que je voulais, j’ai été préservé des soucis matériels, donc je n’ai pas eu de soucis du tout; tu n’as exigé aucune reconnaissance en échange, tu connais "la gratitude des enfants", mais tu attendais au moins un peu de préve-nance, un signe de sympathie; au lieu de quoi, je t’ai fui depuis toujours (...) »

« Lettre au père », de Franz Kafka, page 10, collection Livre de poche Folio. (3.625).

« (...) pourquoi la littérature, l’art, le monde du spectacle, la publicité, n’exploitent qu’un seul aspect des relations humaines : la relation sur fond érotique entre l’homme et la femme, entre mari et femme. Il semblerait qu’il n’existe pas autre chose dans la vie. La publicité et le monde du spectacle ne font que cuisiner le même plat avec mille sauces différentes. Nous omettons en revanche d’explorer un autre aspect des relations humaines, tout aussi universel et vital, une autre des grandes sources de joie de la vie : la relation père-fils, la joie de la paternité. (...) La relation père-fils n’est pas moins importante que la relation homme-femme.

Si (...) on creuse avec sérénité et objectivité dans le cœur de l’homme, on découvre que, dans la majorité des cas, une relation réussie, intense et sereine avec ses enfants n’est pas, pour un homme adulte et mûr, moins importante et moins épanouissante que la relation homme-femme. Et nous savons combien cette relation est également importante pour un fils ou une fille et le vide que laisse une rupture.

(...) Rien n’est plus soumis aux abus, à l’exploitation et à la violence que la relation homme-femme et rien n’est plus exposé à la déformation que la relation père-fils : autoritarisme, paternalisme, rébellion, re-fus, incommunicabilité.

Il ne faut pas généraliser. Il existe des cas de relations très belles entre père et fils et

j’en ai moi-même connues plusieurs. Nous savons toutefois qu’il existe également, et ils sont plus nombreux, des cas négatifs de relations difficiles entre parents et enfants. Dans le livre d’Isaïe, on lit cette exclamation de Dieu : « J’ai élevé des enfants, je les ai fait grandir, mais ils se sont révoltés contre moi. » (Is 1, 2.) Je crois qu’aujourd’hui de nombreux parents savent, par expérience, ce que signifient ces paroles.

(...) Il existe des pères dont la souffrance la plus profonde dans la vie est celle d’être rejetés, voire méprisés, par leurs enfants. Et il existe des enfants dont la souffrance la plus profonde et inavouée est celle de se sentir incompris, non estimés, voire refusés, par leur père.

(...) Cela entre dans l’effort pour une nouvelle évangélisation, l’initiative d’une grande réconciliation entre pères et fils et le besoin d’une guérison profonde de leur relation. On sait combien la relation avec le père terrestre peut influencer, de manière positive ou négative, la relation avec le Père des Cieux et donc la vie chrétienne elle-même. Lorsque naquit le précurseur Jean-Baptiste, l’ange déclara que l’une de ses tâches aurait été de ramener le cœur des

Pères d’hier, d’aujourd’hui et de demain

pères vers leurs enfants et le cœur des fils vers leurs pères (cf. Lc 1, 17). Une tâche plus actuelle que jamais.

Extrait du commentaire de l’Evangile du dimanche 16 septembre 2007,

proposé par le Père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la

Maison pontificale.

Pour retrouver l’intégralité du texte sur Internet : http://www.zenit.org/article-16162?l=french

Quel père pour aujourd’hui ?

« (...) le schéma traditionnel du père (le pater familias) a subi, dans nos socié-tés modernes, un sérieux bouleversement. Auparavant, le père se limitait, pour exer-cer son rôle, à suivre les concepts d’une société basée sur le paternalisme. La rup-ture est sans équivoque : le père n’est plus le simple représentant de l’autorité et de la transmission des savoirs. Les raisons qui peuvent être avancées sont nombreuses et

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variées : l’évolution des lois et des tech-niques, le travail des femmes, l’éducation républicaine... autant de facteurs qui ont conduit directement ou indirectement à de profondes mutations. Appréhender le père et la fonction paternelle pose ques-tion sans doute parce que la paternité mo-derne se cherche, parce que le père prend de multiples visages et s’essaie à de nou-velles formes de paternité : s’il n’est plus envisageable de réhabiliter la place du père dans son schéma traditionnel, alors faut-il la réinventer sur d’autres bases ?

Un rôle nouveau à construire ? Les mutations tendent-elles à un rééquilibrage affectif entre le père et la mère ? Pourtant le père ne doit pas remplacer la mère, mais bien être complémentaire à celle-ci. Le père n’est plus seulement l’image symbolique lointaine, il n’est plus aussi distant et paraît plus proche de ses enfants, plus impliqué dans l’éducation. En contrepartie, le père ne voit-il pas s’effriter, peu à peu, une position respectable et établie depuis des siècles ? Les pères sont-ils prêts à accepter ces changements et le feront-ils par choix ou bien par obligation ? (...) De nouveaux modèles ne cessent d’émerger, chaque père construisant sa propre forme de paternité, ce qui pousse à se demander s’il n’existe pas, finalement, mille façons d’être père ?

Quelles limites ? Les limites ou les freins à ces évolutions sont nombreux et le premier réside dans la place que voudra bien laisser la femme à son époux. Longtemps maîtresse de la maison et garante de l’éducation des enfants, l’épouse, comme pour son mari, peut voir au travers des ces transformations brutales et cette redistribution des rôles, une perte de son identité et du lien privilégié qui l’unissait à sa progéniture. Méfions-nous également des illusions médiatiques qui voudraient créer un nouveau modèle auquel de nombreux pères se sentiraient obligés d’adhérer. N’appartient-il pas à chacun des parents de construire son rôle, de se retrouver dans ce rôle et que celui-ci soit accepté et compris par chacun des membres de la famille ? Comment la société va-t-elle permettre au père d’être père et donner envie à celui-ci d’exercer son rôle ? (...) »

Extraits de la présentation de la Conférence-débat de l’Université

des Familles à Angers, du jeudi 23 novembre 2006.

Pour retrouver l’intégralité du texte de présentation : http://www.liens-socio.org/article.php3?id_article=1612&var_recherche=relation+p%E8re+fils

J.-F. Sadys.

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» 11 au 18 ocTobre 2009

L’Afrique, continent de l’avenir

Semainemissionnaire

mondiale

foules innombrables attendent de recevoir une parole d’espérance et de réconfort… Ils crient leur besoin de réconciliation, de justice et de paix. »

Les situations en Afrique sont connues et montrent la justesse des paroles du Pape. Les rivalités entre ethnies déchirent le conti-nent (le génocide du Rwanda n’est pas si loin); la situation à l’est de la République démocratique du Congo reste explosive; la pauvreté

L’affiche éditée, cette année, pour la Semaine missionnaire donne une belle image de l’Afri-que, avec deux mamans en arrière fond et trois enfants souriants. Ce sont probablement de jeu-nes chrétiens, comme le montre la croix au cou de l’un d’entre eux. Cela nous change heureuse-ment des messages plus ou moins larmoyants sur l’Afrique qui inondent nos boîtes aux lettres. Egalement, cela nous rappelle opportunément que l’Afrique, berceau de l’humanité, est aussi, comme le disait le Pape Jean- Paul II, un « continent de l’avenir ».

Ce n’est pas par hasard si la Semaine missionnaire est consa-crée à l’Afrique. Au même mo-ment, a lieu, à Rome, le second

synode spécial sur l’Afrique (du 4 au 25 octobre). L’Eglise, en Afrique, souhaite particulière-ment « transformer la société ». Elle entend se mettre « au service de la réconciliation, de la justice et de la paix ». Les Œuvres pon-tificales missionnaires partici-pent et soutiennent ce travail. Le voyage du Pape, en mars 2009, en Afrique a permis de mesurer combien l’Eglise a d’importants besoins pour le travail pastoral et pour répondre aux demandes des communautés chrétiennes. Tous les catholiques sont donc invités à se mobiliser pour ces jeunes Eglises d’Afrique, à prier pour elles, à les connaître davantage, à leur donner des moyens finan-ciers pour agir pour plus de jus-tice et de paix.

« Dieu aime le bon droit et la justice »

Le thème choisi pour la Se- maine missionnaire est bien approprié à la situation en Afrique où l’Eglise catholique, avec d’autres groupes, fait entendre sa voix dans les situations de conflits armés, face aux formes d’oppression et de corruption, face aux violences de toutes sortes.

Le 17 mars, à son arrivée au Cameroun, le Pape Benoît XVI a prononcé des paroles fortes :

« Devant la souffrance ou la vio-lence, devant la pauvreté ou la faim, devant la corruption ou l’abus de pouvoir, un chrétien ne peut jamais garder le silence. Le message de salut de l’Evangile doit être proclamé de manière forte et claire. »

Il faudrait citer tout le discours, particulièrement percutant : « Ici, en Afrique, tout comme en de si nombreuses régions du monde, des

et les risques de famine subsistent dans beaucoup de pays. Les guerres s’éteignent dans un pays (souvent avec le concours des chrétiens) et se rallument ailleurs. L’abus de pouvoir et la corruption sont monnaie courante. Il y a beaucoup à faire, en Afrique comme sur d’autres continents, pour qu’adviennent le bon droit, la justice et la paix. Les catholiques s’y emploient de leur mieux, avec des moyens souvent limités.

« La terre est remplie de son amour »Les Œuvres pontificales mis-

sionnaires collectent, à l’occasion de la Semaine missionnaire, des fonds dans tous les diocèses du monde. Par leur travail dans plus de cent vingt pays, elles favori-sent l’annonce de l’Evangile par la formation, le soutien spirituel et le partage financier. Plus de 1.500 diocèses, parmi ceux des pays les plus pauvres, sont ainsi aidés dans le monde. C’est une

aide fraternelle vitale pour les dio-cèses les plus démunis. Ainsi, en 2008, ce partage financier a pu ré-pondre à près de 6.000 projets sur 9.000 demandes reçues. Comme on le voit, toutes les demandes n’ont pas pu être satisfaites, mais, tout de même, environ deux tiers. Qu’en sera-t-il cette année à l’heure de la crise mondiale ? Il ne faudrait pas oublier que tous sont frappés et les pauvres aussi,

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le Journal Paroissial – Pied 4 <<

»peut-être plus durement encore du fait de leur pauvreté. Des hommes et des femmes, laïcs ou religieux, comptent sur le soutien de leurs frères chrétiens pour bâtir, là où ils habitent, une terre remplie de l’amour de Dieu.

Echanges entre Eglises

Même si la situation a évolué, le nombre de missionnaires français en Afrique reste important : 2.181 en 2008, ainsi répartis : 825 en Afrique de l’Ouest, 340 en Afrique du Nord et en Egypte, 656 en Afrique centrale, 294 en océan Indien, 41 en Afrique australe et 25 dans la Corne de l’Afrique.

Les Eglises d’Afrique sont, à leur tour, missionnaires, tout d’abord à l’intérieur du continent et aussi à l’extérieur, tout comme d’autres Eglises du monde. L’échange, en ce qui concerne la France, est, par exemple, assez important puisque actuellement environ 1.300 prêtres et près de 5.000 religieuses venus d’autres pays sont en France.

Un appel pressantA l’occasion de la Semaine missionnaire,

Mgr François Garnier, archevêque de Cambrai, et le Père Pierre-Yves Pecqueux, directeur du service de la Mission universelle, écrivent : « En Afrique, le nombre de catholiques est en croissance et de plus en plus de catéchumènes demandent à devenir chrétiens, mais les pasteurs manquent de moyens pour les accompagner. Dans de nombreux diocèses, nous en sommes témoins, les évêques n’ont pas les moyens de faire vivre leurs prêtres. C’est pourquoi, grâce aux Œuvres pontificales missionnaires, la mise en commun des biens lors de la collecte de la Semaine missionnaire mondiale est vitale pour ces Eglises. »

Dieu est à l’œuvre dans le monde et particulièrement en Afrique où le nombre de catholiques croît rapidement (ils sont aujourd’hui 153 millions, soit environ 25 % des Africains). Les chrétiens de France sont invités à mieux connaître les Eglises d’Afrique, à prier pour ces frères chrétiens, à apporter leur soutien financier.

Yves Guiochet.

Avec les documents du Service national de la Mission universelle de l’Eglise, 58, avenue de Breteuil, 75007 Paris.

A lA demAnde du PAPe Benoît XVI, un second sy-node spécial pour l’Afri-

que a lieu au Vatican, du 4 au 25 octobre. Son thème est particulière-ment actuel : « L’Eglise d’Afrique, ser-vante de la réconciliation, de la justice et de la paix ».

Cette réflexion entre évêques per-mettra sans doute de faire le point sur les actions engagées par les catholiques en Afrique pour ramener la paix dans les lieux des conflits armés, pour être au service de la réconciliation quand la paix revient, pour parler haut et fort dans des situations d’abus de pouvoir et de corruption.

La Semaine missionnaire (du 11 au 18 octobre) intervient dans ce contexte. Cette année, les catholiques sont invités à s’informer sur le continent africain où le nombre de chrétiens est important : près de 300 millions sur une population de près de 900 millions. Les catholiques, au nombre

de 153 millions, sont impliqués dans tous les domaines de la vie sociale, mais ils n’ont pas toujours les moyens suffisants pour des actions pourtant nécessaires. C’est dire si l’apport des fonds collectés à l’occasion de la Semaine missionnaire est essentiel pour eux, comme d’ailleurs pour d’autres catholiques dans le monde, dans des diocèses très démunis.

En 2008, les Œuvres pontificales missionnaires ont consacré 55 % des dons reçus à l’Afrique (où la collecte est également organisée), soit un peu plus de 85 millions d’euros. C’est important, mais encore insuffisant par rapport aux besoins. La France, où pourtant la crise sévit comme ailleurs, a apporté un peu plus de 11 millions d’euros. On peut espérer que, cette année, les catholiques français, après s’être informés et avoir prié pour leurs frères catholiques d’Afrique, se montreront aussi généreux dans le soutien financier.

conTinenT africain

le synode et la Semaine missionnaire

Yves Guiochet.

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>> Fonds commun 5 – Le JournaL ParoissiaL

» fêTe de Tous les sainTs

le néant ? une autre vie ou une vie autre ?

Si l’on en croit les sondages, la foi en la résurrection diminuerait chez les chrétiens.

Quelques-uns pensent que la mort est le point final de notre existence. D’autres attendent une autre vie; celle-ci étant un brouillon, la prochaine permettrait de revoir sa copie en mieux, bien entendu.

Malheureusement, cette interpré-tation de la doctrine bouddhique est erronée. Pour un bouddhiste, l’idéal est justement de vivre de telle sorte qu’il puisse échapper au cycle des réincarnations.

Certains, plus prudents, avouent s’interroger, mais ne pas avoir de réponse.

Or, la foi en la résurrection est la pierre fondamentale de la foi chrétienne.

Est-ce si facile de donner son adhésion à cette affirmation ?

Pour la foi chrétienne, Dieu nous a donné la vie, la seule. C’est en dire la valeur.

Certains termes sont piégés. Quand nous récitons : « Je crois en la résurrection de la chair », ce dernier terme risque de nous égarer en imaginant la réanimation du cadavre et toutes les affabulations qui peuvent s’y greffer.

On voit les apôtres d’abord désem-parés au soir d’Emmaüs, jusqu’au signe de la fraction du pain dans lequel ils re-connaissent le Christ ressuscité. Thomas met en doute l’affirmation des autres

apôtres jusqu’à l’apparition du Seigneur lui-même qui l’invite à mettre le doigt dans son côté.

Le Christ ressuscité est à la fois le même et cependant sous un mode différent qui déconcerte les disciples.

Les quelques apparitions du Christ ressuscité sont une pédagogie de sa part, pourrait-on dire, pour accoutumer les apôtres à s’attacher à lui autrement que par sa présence physique.

Saint Paul nous dira : « Si Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi, et nous sommes les plus malheureux des hommes. »

Il y en a un qui, le premier, a eu la chance d’accompagner le Christ dans sa gloire. Selon notre jugement, il ne l’aurait

guère mérité. C'est le bon larron ! « Je te le dis, aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis. »

Au cours des siècles, nombreux seront ceux qui au nom de leur foi en Christ ressuscité affronteront le martyre.

Foule immenseNous sommes les héritiers de ces

foules de témoins. Certains furent illustres. L’histoire a retenu leurs noms. Mais combien sont restés dans l’anonymat !

Ceux de nos familles qui nous ont précédés en font partie. Nous les fêtons ce jour-là. Nous lisons au cours de la liturgie de ce jour un texte de l’Apocalypse :

Une vie, une seule, nous est donnée.

C’est ce qui en fait le prix.

Les expressions :

une autre vie ou une vie autre

ne désignent pas la même réalité.

un pied de nez à ceux pour qui

la mort est un point final

(Pho

to :

Fot

olia

)

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Le JournaL ParoissiaL – Pied 5 <<

»« Je vis une foule immense que nul ne pouvait dénombrer de toutes les nations, peuples et langues qui se tenaient debout devant le trône de l’Agneau (le Christ ressuscité dans la gloire) qui proclamaient à haute voix : […] Amen, louange, gloire, action de grâce, à notre Dieu pour les siècles des siècles. »

La fête de la Toussaint nous invite à nous réjouir avec ceux qui nous restent très chers, de leurs chants de gloire, de louange.

Nous voulons bien le croire, mais nous restons confrontés à l’absence. Les apôtres ont eu besoin de temps pour comprendre que le Christ ressuscité ne les abandonnait pas. Son mode de présence était autre. Il échappait désormais, comme ceux qui nous ont précédés, aux contingences du temps, du lieu, de l’espace, qui sont les nôtres. Désormais, ceux-ci sont affranchis, comme Jésus, de ces limites. Pour autant, eux non plus ne nous abandonnent pas.

une vie autreL’absence physique est pour nous

souvent difficile à porter. La foi chré-tienne en la Résurrection du Christ, le Premier des Vivants, nous garantit que les nôtres sont avec Lui.

« Le Christ est mort et revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants » (Rm 14, 9).

Comment le Dieu d’amour pourrait-il laisser s’anéantir tous les liens d’affection qu’Il nous a permis de créer au cours de notre vie ! Ces liens demeurent pour toujours, même s’ils échappent désormais à notre sensibilité. Une foi confiante à l’amour miséricordieux du Christ mort et ressuscité nous permet d’assurer que les nôtres jouissent d’une vie autre, mais qui ne rompt pas avec tous ceux qui les aiment. Nous sommes tous appelés à être transfigurés, à devenir des corps de lumière, vivants, participants à la plénitude de Dieu.

Sœur Suzanne-Marie Picaud.

cure

Moralen berne

Oui, cela peut arriver en ces temps où chacun y va de son pes-simisme, qui n’est pas frère des conseils évangéliques.

Pourquoi ne pas poser un diagnostic un peu sérieux afin d’éta-blir une ordonnance et retrouver ainsi le goût de vivre et de le faire partager à son voisin en ces temps difficiles.

Sœur Suzanne-Marie Picaud.

Votre diagnosticLe stress nous gagne, nous courons

après le temps. C’est épuisant !

La responsabilité ? Chacun se renvoie la balle !

La solidarité ? C’est l’individualisme qui triomphe !

L’immobilier flambe. Certains ne peuvent plus se loger.

Les grèves ? Mieux vaut ne pas les compter !

Le porte-monnaie de la ménagère s’allège, curieusement le panier de la ménagère en fait autant.

Le chômage augmente.

Nous sommes en récession.

Tout cela est vrai.

Le remède Prenez une brique nommée « Re-

cherche volontaire pour changer le monde ».

Découpez-la en fines tranches égales. Chaque jour, absorbez-en une, lentement, la digestion sera plus facile.

Ne forcez pas la dose, si vous commencez à y prendre goût, le traitement agit à moyen terme.

Curieusement, la cure changera peu à peu votre regard. Il deviendra plus tonique. Vous allez retrouver du dynamisme, l’envie de retrousser vos manches.

Vous ne risquez rien, sinon une contamination positive, très bénéfique pour votre entourage.

Si vous êtes chrétien, vous y trouverez un parfum d’Evangile. Vous y retrouverez un écho des Béatitudes pour notre temps.

La cure vous coûtera 21 e, mais vous ne les regretterez pas.

C’est beaucoup moins cher qu’une cure d’amaigrissement.

Beaucoup plus économique encore, empruntez-le dans une bibliothèque !

Voici les références :Recherche volontaire pour changer le monde. Les clés du succès de ceux qui l’ont fait. L de Cherisey, aux Presses de la Renaissance (partenariat avec les Reporters d’Espoirs).

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>> Fonds commun 11 (A-B-C) – Le JournaL ParoissiaL

La rentrée est déjà faite ! Tous nous sommes bien dans nos classes ! Voilà déjà un mois et c’est une joie d’avoir retrouvé

les copains et d’en avoir accueilli de nouveaux. Le cercle d’amis s’agrandit. Cela me rappelle ce qu’une maman nous disait à l’éveil à la foi : c’est un bonheur de partager nos joies, nos jeux avec les autres. Jésus aime que nous soyons heureux ensemble.

Parmi les nouveaux, plusieurs sont déjà allés à l’éveil à la foi. Ils viennent d’ailleurs avec nous et nous avons retrouvé le même langage pour parler de Jésus de l’Evangile. D’autres ne connaissent pas Jésus et pourtant ils disent qu’ils croient en Dieu.

Alors Jésus, Dieu, n’est-ce pas pareil ?

Youssouf croit en Dieu, mais il n’est pas baptisé, car sa religion, c’est l’islam. Denis, lui, ne va pas à l’église pour prier, mais au temple, car il est protestant. Que c’est compliqué ! Il vaut mieux demander d’où viennent toutes ces différences ! Dieu s’y retrouve-t-il ?

Alors moi, Vincent, qui suis-je ? Maman m’a dit que j’étais baptisé, que je suis chrétien et catholique.

Il y a donc des chrétiens, des juifs, des musulmans. Tous croient en Dieu et le prient.

J’ai hâte de comprendre tout ça. Tout le monde n’a pas la même religion. Alors ! Que faire !

Dans la Bible, des peuples ont vécu des rencontres exceptionnelles avec des hommes comme Moïse et surtout Jésus. Plus tard, il y eut Mahomet. Leurs manières de prier, de vivre avec Dieu ont été différentes. Ils ne croient pas en Jésus, le Christ, mais ce qu’ils vivent est important pour Dieu.

Pourquoi chrétien, pourquoi catholique ?

Les chrétiens sont disciples de Jésus le Christ, mais la famille des chrétiens a connu des conflits, des divisions. C’est ainsi qu’il y a des chrétiens catholiques qui reconnaissent l’autorité universelle du Pape, actuellement Benoît XVI qui est évêque de Rome et Pape, car il veille à l’unité de toutes les communautés à travers le monde afin que l’Eglise soit toujours plus catholique, c’est-à-dire universelle.

Il y a aussi les chrétiens orthodoxes, ils sont en Orient et sont séparés de Rome depuis 1054.

Les chrétiens anglicans forment l’Eglise d’Angleterre qui a rompue avec le Pape depuis 1534. Puis les chrétiens protestants issus de la Réforme et qui ont suivi des hommes : Luther et Calvin.

Tous ces chrétiens des différentes Eglises prient et réfléchissent ensemble, pour un jour, être unis, c’est ce qu’on appelle l’œcuménisme. Le chemin sera peut-être long !

Plus tard, tous ces enfants pourront parler de leur foi et Vincent dira qu’il croit en Jésus le Christ et chacun exprimant son amour pour Dieu apprend à respecter le choix des autres à cause de sa culture ou de la famille dans laquelle il est né.

Le Dieu des chrétiens est celui qui a envoyé son Fils, Jésus-Christ, pour sauver les hommes avec l’espoir de chanter ensemble un jour :

« Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père ».

foi coup de cœur de Michel

Quel Dieu ?

Bénédicte.

Acheter une salade, trouver la moins chère et la plus avantageuse, tel était mon objectif en rentrant dans le marché couvert. Quoi de plus banal dans ce geste familier. Ce ne sont pas les salades qui manquent, d’ailleurs. Les prix diffèrent, un choix s’impose. Mais voilà que mon achat va se transformer en une véritable histoire pleine de surprise. Dans le banal du quotidien se révèle l’insolite. L’histoire de ma salade en est la preuve.

Au stand d’un petit maraîcher, ce matin-là, c’est le grand-père qui sert. Sa disponibilité au temps de la retraite lui permet de rendre ce service à ses enfants. Il en est tout heureux. Chez lui, je trouve la « feuille de chêne ». Elle est bien petite pour son prix de 0,80 e. L’offre de trois pour 2 e peut être alléchante ! Le grand-père vendeur me voit hésitant : « Cherchez une salade plus grosse, il y en a au fond du bac ! » Tout en disant cela, il quitte l’arrière de l’étalage pour me rejoindre devant le stand. Et il cherche la salade qui peut me satisfaire.

Par mon étonnement devant sa gen-tillesse, la rencontre prend une autre allure avec un jeu de questions et d’échanges. Nous nous révélons nos identités. Il fut artisan maçon pendant plus de quarante ans, ses mains de travailleur manuel en sont un digne témoignage, il ajoute : « Ce qui pour moi est le plus important dans la vie, ce sont les relations humaines. Je m’efforce d’être bien avec tout le monde et d’avoir des relations agréables avec tous que ce soit avec mes clients autrefois, avec

Une histoire de salade

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Le JournaL ParoissiaL – Fonds commun 11 (A-B-C) <<

coup de cœur de Michel crucipedro

ceux que je rencontre aujourd’hui… Oui, répète-t-il, c’est le plus important d’une vie, alors qu’il y aurait de quoi se fâcher avec certains. »

Le témoignage de mon vendeur me touche et nous continuons à parler de ce qui nous paraît être l’essentiel dans la vie. Il se trouve conforté en me prenant à témoin comme prêtre pour authentifier la validité de ses choix.

Voilà l’histoire de ma salade, « feuille de chêne ». En l’apprêtant pour le repas, je me réjouissais d’avoir vécu une telle rencontre comme je souhaiterais en faire souvent : rencontres enrichissantes, empreintes de vérité et de sagesse. En rentrant à nouveau dans le marché, je me souviendrai peut-être de cette ques-tion : derrière l’étiquette du vendeur, du commerçant ou du producteur, n’y aurait-il pas à découvrir des personnalités aussi riches d’humanité ? Un événement même banal, une parole, un regard, mais aussi une certaine disponibilité, peuvent permettre de telles rencontres. Il n’est pas sûr qu’elles puissent se faire dans la file d’attente devant les caisses d’un supermarché.

Un conseil : poussons plus loin notre curiosité; avec notre légume, notre paquet de viande ou notre pochette de fruits, il y a peut-être une merveille ! Un homme ou une femme qui peut partager le goût du vivre et de la relation. Ce matin pour 0,80 e, j’ai fait un plein d’humanité.

Michel Amalric.

Horizontalement1. Inadapté, comme, souvent, le vœu du

détenu !2. Alimentées… même les femmes, en

prison !3. A la fin de la journée, pour le détenu

aussi. – Idiot sans consonne. – Poulie… utile à l’évasion ?

4. Et lui, est-il utile en prison ?5. Paul Doumer en réduction. – Il en

faut pour s’évader.6. Pour « faire la belle » une 3e fois.

– Arme blanche.7. Arrêt demandé… peu probable en

prison.8. Pronom neutre espagnol ou

interjection inversée. – S’est demandé s’il fallait être ou non.

9. Il en faut aussi pour l’évasion. – Sépare le prisonnier de la liberté.

10. Sage et doué de raison. – Ouvrent sur le songe ou sur la liberté.

VerticalementA. Si les portes s’ouvrent, les conditions

le sont pour le prisonnier !B. Au centre d’une intrigue. – Le détenu

en rêve souvent.C. Article… en or ! – Nécessaire pour

« faire le mur ».D. Manques inévitables en prison.E. Ce que fait le détenu croyant. – Relie.F. Tiroir démantibulé. – Histoire-géo

d’écolier.G. Points opposés. – Saint de la Manche.

– Accueille voitures, huîtres ou… bébé.

H. Parti bien mal parti. – Déchiffrée. – Une céréale ou un millésime…

I. Fait revenir à la mémoire.J. Père de l’Eglise adversaire des

gnostiques. – Compagnie pétrolière.K. Très, très longues pour le détenu.

En détentiona b c d e f G h i J K

123456789

10

abcdefGhiJK1INAPPROPRIE

2NOURRIESR

3EEIIOREA

4SURVEILLANT

5PDATOUPET

6ETEREPEE

7REPITPEN

8ELLOHAMLET

9ELANGRILLE

10SENSECLEFS

Solu

tion

Une histoire de salade

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>> Fonds commun 6 – Le JournaL ParoissiaL

aMour»

Ces dernières années, à par-tir de 1990 en particulier, le cinéma et la télévision nous démontrent et tentent de nous expliquer pourquoi nous ressentons tel malaise en face de certaines situations familiales.

catastrophes et troubles comportementaux sur plusieurs générations. Lorsque nous nous apercevons que l’on nous a caché quelque chose, que l’on est le seul à ne pas savoir, c’est comme si une exclusion de la famille avait été prononcée. Même s’il est bien gardé, un secret se pressent. Pour Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste : « Il n’existe pas un dévoilement, mais une confirmation du secret. »

Nos parents peuvent être à l’origine ou victimes d’un secret, dissimulé par honte ou surtout pour nous protéger. Ils l’ont tu en croyant faire ce qui était le mieux pour nous, même si les conséquences sont désastreuses.

Récemment, je me rappelle cette histoire télévisée d’un garçon de 12 ans qui était sûr de mourir très jeune à une date bien précise. On apprend ainsi qu’il provoque dans son inconscient un accident de voiture qui le plonge dans le coma plusieurs semaines. En parallèle, dans sa famille, sa maman recherche, avec un de ses professeurs qui avait inculpé à l’enfant les rudiments de la généalogie, les vraies

GénéaloGie

J’ai mal à mes ancêtres

raisons de son acte. On découvre dans les journaux de 50 ans en arrière, à la même date du jour et du mois retenu par le jeune garçon pour mourir, dans la rubrique « Faits divers » que sa grand-tante et ses deux filles avaient été empoisonnées par son mari qui s’était lui-même suicidé. Une seule des filles avait réchappé de cette horreur.

Ce tragique événement devenait un terrible obstacle ressenti, mais non identifié dans la vie du jeune adolescent qui, par ailleurs, en a été délivré grâce au courage et aux renseignements de sa maman.

De même, la mise à jour des circons-tances d’une naissance a des répercussions en cascade sur la vie d’une future famille. Ainsi, lorsqu’un enfant n’est pas désiré, donc pas aimé ni reconnu comme un être vivant avec ses capacités et ses besoins, il le saura très tôt. Soit, pour s’en sortir, il brave les interdits et se construit un égo démesuré, quitte à écraser les gens qu’il rencontre, soit il demeure introverti, timide et échoue dans tout ce qu’il entreprend.

Je me souviens du film « Secrets et mensonges », entre autres productions, qui avait obtenu la Palme d’or à Cannes. Il mettait en scène l’existence d’un proche parent de couleur que découvrait après maintes péripéties l’héroïne de l’histoire. Depuis les anecdotes sur ce sujet se sont multipliées, les romans et téléfilms essayent de nous convaincre de nous pencher sur notre généalogie.

Les secretsCertes, on ne peut pas tout savoir

sur nos parents ou nos grands-parents. Toutefois, les secrets de famille provoquent

(Pho

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Wik

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Le JournaL ParoissiaL – Pied 6 <<

»Comment arrêter la triste transmission

des maltraitances, comme les enfants battus qui, un jour, agressent leurs propres enfants. L’alcoolisme également qui se perpétue à travers les descendants. Nous devons être informés des causes de notre mal-être pour rompre la chaîne du malheur.

La véritéIl est vrai que la responsabilité de nos

ancêtres est incommensurable dans ce cas précis. Après un avortement ou le décès prématuré d’un bébé, l’enfant qui vient ensuite ne pourra pas remplacer la perte du premier. Il faut éviter de lui donner le même prénom et de projeter sur lui tous nos fantasmes. Le poids qui repose sur sa tête ne sera pas supporté sans dommage pendant tout son parcours. Le jour où il s’effondrera, les souffrances, alors, seront très pénibles.

La vérité est toujours préférable, mais, bien sûr, elle doit être apprise avec ménagement selon l’âge et la maturité de l’enfant. Le plus difficile est de pardonner le mal involontaire qu’on nous a fait. Nous n’avons pas forcément à tout connaître de nos parents. Chacun doit rester à sa place spécifique. Ce ne sont pas des amis. D’une manière générale, nos demandes doivent se limiter aux éléments décisifs pour notre équilibre, c’est-à-dire ceux qui se situent dans la chaîne générationnelle.

Cependant, l’amour reste au centre des questions. Il est certain que si nous démarrons dans la vie avec un fort potentiel de confiance en nous, notre vie sera passionnante. Nous guérirons un jour de nos blessures d’enfance, bien que beaucoup d’entre nous n’osent plus l’espérer.

Le chemin vers la lumière n’est pas un raccourci, mais sans doute une route semée d’énigmes dont les réponses nous font grandir un peu plus à chaque résolution.

Annie Ballester.

dialoGue

Je peux entrer ?

C’est vrai qu’ici, on peut tout dire, et que c’est gratuit ?

C’est formidable ! Je sens que je vais venir souvent ! Parce que je suis bavarde et, à la maison, personne ne m’écoute.

Oh ! Mais je ne me suis pas présentée : je m’appelle Angèle. Je suis femme de ménage.

J’adore mon travail ! Moi, quand j’travaille pas, j’suis perdue.

Les gens y m’disent : « Angèle, vous avez du soleil au bout des doigts. Quand vous êtes là, tout brille ! »

C’est vrai que j’aime astiquer. Mais ce que j’aime surtout, c’est faire plaisir.

Pourtant, les gens sont pas toujours aimables, vous savez !

Tenez, je me souviens de ma première place : c’était chez un couple très chic.

J’arrive, Madame me regarde des pieds à la tête et elle me dit :

– « Angèle, quel âge avez-vous ? »

– « 18 ans », que j’lui réponds.

– « Etes-vous mariée ? »

– « Non, Madame. »

– « Avez-vous des enfants ? »

– « Ben, comment qu’on peut avoir des enfants si on n’est pas marié ? »

Elle a haussé les épaules… Ça commen-çait mal !

Ensuite, elle me montre l’appartement, la cuisine et tout le fourbi, et puis elle me dit :

– « Angèle, vous n’imaginez quand même pas que vous allez manger dans notre vaisselle ! »

Moi, j’imaginais rien du tout !

Alors, elle me donne un vieux bol, deux assiettes en plastic, un verre à moutarde et des vieux couverts. Moi, ça me dérangeait pas ! Je faisais ma vaisselle et je rangeais mes petites affaires dans un coin.

Ils avaient un chien, un gros chien du genre baveur, vous savez, plein de plis, un genre bulldog, qui s’appelait Hercule !

Ce gros machin bavait partout et, moi, je courais derrière, avec ma serpillière.

C’est plutôt lui, qui m’en a fait baver, on peut le dire !

Et puis, un jour, Madame revient de balade avec son chien, et qu’est-ce que je vois ?

Elle prend mon bol, met de l’eau dedans et le donne à boire à Hercule !

Je hurle : « Mais c’est mon bol ! »

– « Et après ? Qu’elle m’fait, Hercule est très propre ! »

Là, ça dépassait les bornes. Je lui ai dit que, moi, j’étais pas un chien et qu’à partir de maintenant, je mangerais dans leur vaisselle. Et c’est ce que j’ai fait.

Monsieur, lui, était plutôt gentil. Il savait pas quoi me dire. Alors, y me répétait toujours la même phrase : « Alors, Angèle, la forme ? »

La forme de quoi ?

J’ai jamais compris ce qu’il voulait dire.

Je lui répondais : « Oui, Monsieur », à tout hasard, pour lui faire plaisir.

De toute façon, il écoutait pas ma réponse.

Et puis un jour, oh, je m’en souviens, Madame vient dans la cuisine et dépose dans le frigidaire des boîtes en verre, rondes, bien fermées par des caoutchoucs, avec des genres de petites graines noires brillantes dedans.

Elle me dit : « Angèle, ne touchez jamais à ça, surtout, n’y goûtez pas ! C’est un médicament très dangereux. »

Moi, j’ai la trouille. Je regarde l’étiquette, il y avait des inscriptions bizaroïdes. La seule chose que j’ai pu lire, c’est : Petrossian, un truc comme ça. Je me suis dit que Pet-Rossian, Pete-Rossian, ça devait être un médicament pour quand on a des gaz !

Ce qui m’a étonnée, quand même, c’est de voir Monsieur entrer en douce dans la cuisine et se tartiner des petits toasts, avec ce médicament !

J’ai failli le prévenir, mais j’ai pas osé.

Je lui ai juste demandé s’il avait pas trop mal au ventre… ?

Il m’a regardée avec des yeux ronds, et il m’a répondu qu’il allait très bien et qu’il adorait ça, le caviar !

Angèle

Nic Mazodier.

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>> Fonds commun 7 – Le JournaL ParoissiaL

» naissance

60 % allaitentEn France, à la naissance de bébé, le

taux d’allaitement maternel est en constante progression depuis les années 1990. Il est de 60 %, mais chute à 27 % quatre mois plus tard et il est bien moins élevé que partout ailleurs en Europe (l’Allemagne et l’Europe du Nord sont en tête du hit-parade avec pratiquement 100 %).

Chaque année, au tout début du mois d’octobre, partout dans le monde, une semaine est consacrée à l’allaitement maternel. Elle a pour but de rendre visible et naturel ce duo mère - enfant. Cet acte de vie est ainsi devenu une préoccupation de santé publique.

Et sij’allaitais mon enfant !Un tiers des mères arrête au premier

mois et un autre tiers au bout de deux mois et demi. Les causes principales de ces chiffres sont liées d’une part, à un manque d’information et, d’autre part, à la reprise rapide du travail. Trop peu de femmes profitent d’un congé parental suffisamment long pour mener à bien la tétée au sein.

Les bénéfices de l’allaitement maternel (s’il dure au moins six mois comme le préconisent l’Organisation Mondiale de la Santé et l’UNICEF) sont, pour le nourrisson et sa mère, unanimement reconnus.

Le lait maternel est idéalement adapté aux petits humains; ils seront moins exposés aux maladies telles que l’asthme, les allergies, le diabète, les infections gastro-intestinales. La qualité et la quan- tité des nutriments (protides, glucides, lipides, minéraux…) sont optimales sur le plan nutritif pour le développement somatique et neurologique du nouveau-né.

Pour la mère, les suites de couches seront facilitées; la perte de poids sera plus rapide; les risques de cancer du sein et des ovaires moins élevés.

Avec son enfant :

« Moi, je connais bien les bébés », de Myriam Szejer, aux éditions Albin Michel Jeunesse (collection La cause des bébés).

« Ma maman a besoin de moi », de Mildred Pitts Walter, Claude et Denise Millet, aux éditions Bayard Jeunesse (collection Les belles histoires).

« Le lait », de Sylvaine Peyrols, aux éditions Gallimard Jeunesse (collection Mes premières décou-vertes).

Avec le futur papa :

« L’allaitement », de France Guillain, aux éditions La Plage.

« Fleur de lait - l’allaitement : un bon départ », d’Anna Rousseau-De Léo, aux éditions Dangles (collec-tion Santé naturelle).

« Allaitement maternel et proximité mère-bébé », de Na-thalie Roque, aux éditions Erès (collection Mille et un bébé).

AccompagnerUn manque de formation mettait les

professionnels de santé en difficulté face à l’accompagnement des mères qui choi-sissaient d’allaiter. Ce vide d’information pouvait entraîner de fausses idées, du stress, de l’incompréhension et l’aban-don total de ce projet mère - enfant.

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Le JournaL ParoissiaL – Pied 7 <<

»Dans ce but, des formations ont été

mises en place pour les personnels des services de périnatalité : accompagner l’allaitement pendant le séjour à la maternité, renforcer la connaissance, la confiance de la maman, etc.

Désormais, dans presque tous les départements, à l’hôpital ou en clinique, un accueil à la carte est proposé aux futurs papas et mamans qui ont fait le choix d’allaiter.

Un professionnel référent sera à leur écoute, durant la grossesse, pour enten-dre l’envie, mais aussi pour répondre aux éventuelles craintes.

D’autre part, la Coordination Française pour l’Allaitement Maternel (COFAM) qui, depuis plusieurs années, organise la « Grande Tétée » (les mamans qui allaitent se retrouvent sur la place d’une grande ville pour allaiter leur enfant en public) s’emploie à démontrer que l’allaitement n’exclue pas le père. Qu’être père, c’est aussi partager de nombreux autres moments privilégiés (change, bain, promenade) avec son enfant. Qu’il est important d’en discuter, de dédramatiser cet acte exclusivement maternel. Que ce duo est bel et bien un trio, voire plus, s’il y a une fratrie.

SylVie robert.

En savoir plus : www.coordination-allaitement.org

C’était il y a quelques semaines, au moment des soldes. J’arpentais les rayons d’un hypermarché grouillant de clients avides de bons prix démarqués. Les chalands s’énervaient, au milieu des rayons complètement sens dessus dessous, persuadés de manquer l’affaire du « siècle ».

Après une progression difficile au milieu de chariots enchevêtrés, je tourne vers le rayon des produits frais, pas mécontente de retrouver un semblant de calme.

Là, devant la gondole des yaourts, il y avait une femme d’une quarantaine d’années qui essayait, avec la plus grande peine du monde, de gérer les cris et les mouvements anarchiques de sa fille. Il n’y avait pas de doute, cette adolescente était atteinte de troubles psychiques.

Très vite, les bruits de voix ont attiré l’attention; les clients alentour se sont figés; ils observaient la scène, surpris pour les uns, réprobateurs pour les autres.

Les regards inquiets, surpris, gênés de ces gens, pesaient sur cette maman accablée dont la silhouette s’affaissait peu à peu. Dans ses yeux qui ont croisé mon regard, j’ai lu toute sa désespérance, toute son impuissance. Dans un geste spontané, j’ai maintenu son Caddy pendant qu’elle prenait Louise dans ses bras pour tenter de la calmer.

Louise s’est blottie contre sa mère retrouvant un refuge rassurant; peu à peu, elle s’est apaisée. Dans ce geste, on pouvait percevoir tout l’amour d’une maman pour sa progéniture.

« Le public » s’est dispersé. Marie-Lou me remercie et m’explique qu’elle s’oblige une fois par semaine à sortir avec Louise. Les larmes aux bords des cils, elle m’avoue que ces incidents viennent comme un boomerang lui rappeler ce pour quoi elle se bat depuis plus de seize ans. Dans 75 % des cas, les escapades avec sa fille se passent bien et elle rentre sereine, satisfaite d’être une famille normale. Mais lorsqu’elles doivent affronter, comme aujourd’hui, des regards suspicieux ou pleins de pitié (elle ne sait pas ce qui est le pire), elle doit se faire violence pour ne pas hurler à l’injustice.

Elle m’avoue que malgré tout ce qui est fait pour les enfants handicapés depuis une vingtaine d’années, il faut continuer à se battre pour que l’anormalité rentre dans la normalité.

handicap

Sylvie Robert.

au supermarchéLouise & Marie-Lou

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» prisons

derrière les murs

Poème du prisonnier

C’était en mai, au mois de mai,

lorsque s’annoncent les chaleurs,

lorsque paraît l’épi du bléet que fleurit la campagne;lorsque gazouille l’alouetteet que répond le rossignol;lorsque les amoureuxvont à l’office de l’amour.

Il n’est que moi,pauvret, affligéqui vis dans cette prisonet ne sais quand est le journi quand il est de nuit.

Seule une oiseletteme chantait à l’aurore.Un chasseur me l’a tuée.Que Dieu le lui fasse cher

payer.

« Romance » espagnole tirée du « Romancero viejo »,

XVe siècle (?).

andré : Tiens, Isabelle… Bonjour ! C’est bien toi ?

isabelle : Mais oui, bien sûr. Bonjour, André. Ça va ?

andré : Euh, oui, merci. Je me demandais… Mais… Tu sors de la prison ?

isabelle : Oui, je viens de faire une visite.

andré : Ah ! (Silence.) Ton frère a fait des bêtises ?

isabelle : Mais non ! Une visite… Je suis visiteuse de prison.

andré : Oh, là, là ! Mais ce n’est pas dangereux, ça ?

isabelle (en riant) : Bah, penses-tu ! Les détenus sont des gens comme toi et moi.

andré : Comment ? S’ils sont là, c’est que ce sont des criminels !

isabelle (sérieuse) : Oh, non. Il y en a, bien sûr. Tu sais, aujourd’hui, on t’enferme pour peu de chose, parfois. Et puis, crois-moi, ceux que je vois, ce sont des malheureux, pas des bandits.

andré : Quoi ? Tu en vois plusieurs ?

Isabelle et Andréisabelle : Ça dépend… C’est

le service social – le SPIP (1) – qui m’envoie. Si tu savais comme ils ont besoin d’être réconfortés, soutenus… Certains n’ont pas un sou, d’autres ont été lâchés par leur famille, ils n’ont vu personne depuis des mois, pas de lettres. Souvent, ils viennent de loin, de l’étranger. Voyons, André, toi qui te dis solidaire de tous les hommes, tu n’as pas pensé à ça ?

andré : Eh bien, non, je l’avoue. Tu m’ouvres des hori-zons.

isabelle : Ah, là, je te reconnais. Tu ne voudrais pas nous rejoindre ?

andré : Qui sait ? Peut-être... J’aurais besoin d’en savoir plus ! Il faut que je réfléchisse.

isabelle : Tu as un moment ? Viens à la maison, on va en parler avec Marc, mon mari. Lui aussi, il est visiteur. Il voit une femme, ces jours-ci.

andré : C’est que… Je ne sais pas si… Oh ! Et puis, après tout, entendu : allons-y ! Qu’est-ce que je risque ?

(1) SPIP : Service pénitentiaire d’insertion et de probation.

Pedro Tú y Lo.

Monologue du surveillant« … Bon, c’est l’heure. Faut que

j’aille voir la 117. La cellule de Kader. Il m’a fait passer un papier. Bon, j’y suis. Ouvrir la grille; trouver la bonne clef; oh, ce trous-seau ! Toujours à cliqueter… Et ce qu’il est lourd !... Refermer la grille… (Voix off : “Etage ! Un avo- cat pour la 38.”) Zut, il faut que je retourne… 32, 34, 36… 38 :

sortir la clef; frapper; ouvrir. “Bonjour, Jérôme. L’avocat vous attend au parloir. Venez.” Refer-mer la cellule. Accompagner Jérôme. “Ça va, Jérôme ? Pas trop inquiet ? Non ? Tant mieux.”

Retour à la 117. Sortir les clefs. Ouvrir. “Bonjour, Kader ! Alors, qu’est-ce qu’il y a ?... Plus de

(Photo : Fotolia)

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»

Lamento du prisonnier

Je suis le prisonnier, l’emprisonné.

Qui dira ma peine, qui dira mon tourment ?

Passent les heures sans pitié,passe le temps si fainéant, si lent,

si lent.Quand aurai-je des nouvelles ?Comment se portent mes enfants ?Quel est ce bruit ?Les cris des détenus !Quels sont ces bruits ?Les clés du surveillant.Angoisse ! J’ignore même

où je suis…Ai-je donc si mal agi ?Quand doit-on me juger ? Et qui ?Vais-je rester incarcéré ?Dieu ! Comme ces lieux sentent

mauvais !Mon Dieu ! Que dure est cette

couche !Vais-je manger demain ?Y aura-t-il des lendemains ?Comme il fait sombre et laid, ici !Cette grille est ennemie,elle me guette… Quel souci !J’ai peur, j’ai froid, j’ai faim.Dois-je rester ici longtemps ?

Je suis l’emprisonné, le prisonnier.

Pedro Tú y Lo.

savon ? Ah, il faudra attendre demain. Quoi, un rat ? Vous l’avez vu ? Non, entendu… Bon, je vais voir avec le gradé. Au revoir, Kader.” Ils appellent pour un rien.

Ah ! la promenade. Allons-y. (Off : “Emile ! Un visiteur pour la 23, Asclépian.”) OK. La promenade attendra… Qui hurle comme ça ? Encore la 16 ! Vite, s’il y a bagarre, danger. Les clefs, frapper, ouvrir. “Alors, Messieurs, qu’est-ce qui se passe ? Arrêtez immédiatement ou je fais un rap-port. Calmez-vous !” Refermer la porte. Ah, oui, la 23… Les clefs, frapper, ouvrir. “Monsieur Asclépian, au parloir. Venez.” Il ne comprend pas. “Vous, M. Dedjian, vous parlez sa langue; dites-lui.” “Venez.” Refermer la porte. Accompagner Asclépian. Ouvrir la grille. La refermer. Ah, la pro-menade… Oh, zut, il faut que j’aille voir d’abord M. Cachau-Menotte, au cas où… Il n’allait pas très bien… »

Pedro Tú y Lo.

L’ouvrage de Paul Guth, « Le naïf aux 40 enfants », a connu une bonne célébrité, voici quelques dizaines d’années. Et, parfois, on a grande envie de l’imiter : vive la naïveté !

C’est aussi dans les années passées que s’illustrèrent les Piantoni, Ben Barek, Kopa, Ujlaki ou Cisowski. Les plus anciens d’entre nous ont vibré aux exploits de ces footballeurs de génie, tous français, je crois.

Aujourd’hui, ce sont les Abidal, Malouda, Benzema, Vieira ou Zidane qui soulèvent l’enthousiasme des fans du foot. Mais d’autres sports connaissent des champions : qui ne connaît Noah et Tsonga, ou bien les joueuses Aravane Rezaï et Virginie Razzano ? Serge Blanco N’Tamakh ou Albaladejo ont illuminé le paysage rugbystique, Tony Parker et Pietrus jouent au plus haut niveau du basket yankee et Nicolas Karabatic est un des meilleurs handballeurs au monde. Enfin, la très grande majorité des pratiquants de l’athlétisme français porte des noms qui n’ont rien de gaulois ou de latin !

Passerons-nous du sport à la politique ? Dans la liste des nouveaux députés européens, on trouve Damien Abad, Tokia Saïfi, Dominique Vlasto, ou bien encore Liêm Hoang Ngoc et Nicole Kiil-Nielsen. Et, bien sûr, n’oublions ni Rachida Dati, ni Patrick Devedjian, ni… Sarkozy.

C’est sûr, vous avez compris ma « naïveté »; tous ces patronymes (d’aucuns parlent maintenant de « civilité » !) sont originaires du monde entier : ils portent au sommet, pourtant, les trois couleurs de notre hexagone, ils sont donc un peu l’honneur de notre pays. Ils prouvent que celui-ci est capable d’adopter des personnes « étrangères » et de partager avec elles notre culture et nos valeurs. Et l’on pourrait poursuivre cette énumération presque à l’infini, dans les arts, la littérature, les sciences, etc.

Par vagues, la France a reçu Polonais, Italiens, Espagnols, Maghrébins, Portugais pour aider notre économie, mais tous n’ont pas été remerciés selon leurs mérites. Les harkis en savent quelque chose. Souvenons-nous : des Espagnols républicains sont, les premiers, entrés à Paris à la Libération. Et que de sang versé par nos amis de l’Annam, du Tonkin, de l’Afrique noire ou du Maghreb en notre nom. Ne faudra-t-il pas tresser des couronnes un jour à tous ces héros illustres ou anonymes ?

Et puis, à l’heure où un président noir conquiert la Maison Blanche, il est symbolique et révélateur qu’un fils de Hongrois, époux d’une Italienne, soit devenu locataire de l’Elysée. Signe des temps, promesse d’un monde plus ouvert aux autres ?

civilisaTion

Naïvetés

Pedro Tú y Lo.

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&

>> Fonds commun 9 – Le JournaL ParoissiaL

» Musique

Deux noms de chanteurs « bien de chez nous », une bonne écriture pleine de bons sentiments, des musi-ques entraînantes et agréa-bles à l’oreille, des presta-tions de scène exception-nelles, bénabar et Delerm (Vincent, car philippe c’est son père, écrivain de gran-de renommée) font partie de cette nouvelle généra-tion de chanteurs et sont en bonne place parmi les préférés de nos enfants et petits-enfants. c’est tant mieux, car ils mènent une carrière d’auteurs-compo-siteurs-interprètes de belle qualité. Ils amènent de la fraîcheur !

Bénabar Delermfleurons de la « nouvelle chanson française »

BénaBarBénabar est vraiment bien ancré dans la

vie : ses chansons sont autant de scénarii qui narrent des événements du quotidien familial, des espoirs, des colères face à une société de consommation…

A écouter : « Quatre murs et un toit » (la maison hantée), une magnifique des-cription de la maison de ses bonheurs d’enfant, puis de père, une maison de famille qui résonne des cris d’un quotidien heureux… Un agent immobilier qui ne sait pas vraiment la vendre, car elle recèle trop de souvenirs jusqu’à en être « hantée » par les coups de gueule et les heures festives d’une famille. On y découvre les bébés qui y sont nés, y ont grandi, puis sont partis, désertant l’habitation de la smala, laissant les parents un peu seuls tout de même…

« Le dîner », c’est une séquence de la vie d’un couple qui n’a finalement pas envie de répondre à une invitation, préférant manger tranquillement au lit une pizza, regarder la télé, goûtant au

(Pho

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ipéd

ia.)

BénaBar.

Vincent Delerm.

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Le JournaL ParoissiaL – Pied 9 <<

»farniente à deux… « On s’en fout, on n’y va pas, on n’a qu’à se cacher sous les draps, on commandera des pizzas, toi la télé et moi, on appelle, on s’excuse, on improvise, on trouve quelque chose… ».

DelermDelerm, beau ténébreux à la voix fort

grave affiche avec élégance une belle décontraction, un style de gendre idéal, bien mis, bien élevé; ses chansons sont des photos d’hier et d’aujourd’hui, en noir et blanc, et en couleur…

A écouter : « Fanny Ardant et moi », dans cette chanson, Delerm nous entraîne à la rencontre d’une diva du cinéma français; dans ce texte, il rêve éveillé qu’il partage la vie de Fanny Ardant « sans Depardieu », bien sûr !

Puis Delerm aborde sa jeunesse, le sourire aux lèvres en évoquant tout simplement les demoiselles de sa géné-ration dans « Les filles de 73 »… « Celles qui mettaient des bandanas et les tee-shirts Best Montana, celles qui ont porté des baskets Reebok de Rosanna Arquette, celles qui fabriquaient des bracelets brésiliens pendant les heures d’anglais… celles qui ont vu trois fois "Rain man", celles qui ont pleuré Balavoine… Les filles de 73 ans ont 30 ans, lalalalala… » Lunettes sur le bout du nez, une barbe de trois jours, celui qui pourrait passer pour un dilettante est au contraire un auteur-compositeur acharné au travail d’écriture des mots et des musiques, et il n’a pas besoin de se faire violence pour monter sur scène; il aime ce contact direct avec son public qui le lui rend bien !

L’un et l’autre sont à découvrir sans tarder, à écouter sans modération !

Marie-Paule Gain.

Lors d’une réunion, j’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs personnes qui ont l’habitude de voyager et qui m’ont informée sur la signification de certains idéogrammes que l’on peut découvrir çà et là tracés à la craie. C’est un code secret qui permet de donner des indications sur les maisons et leurs habitants. Les « éclaireurs », ayant observé les habitudes d’un quartier ou d’une maison, peuvent de cette façon-là informer leurs complices…

Sans vouloir faire naître une psychose, il me semble que communiquer ces espèces de hiéroglyphes autour de soi pourrait rendre service et inciter chacun à être observateur, à être plus vigilant aussi.

Et bien sûr, si on découvre ces dessins qui ne sont pas innocents, il faut absolument les effacer !

codes

Nous vivons une époque dangereuse…

Marie-Paule Gain.

ou

Maison (Appt.) inoccupée.

Projet de cambriolage.

Il y a de l’argent.

Quatre ou cinq pièces :

« A visiter »Femme seule.

Rien d’intéressant.

Rien inutile d’entrer.

Mari sensible aux femmes. Femme légère. Danger

à éviter.

Gens craintifs. Mari décédé. Femme décédée. Attention ! Voisin attentif.

Attention au chien. Gendarmes vigilants.

Maison d’un représentant de

l’autorité.Gens charitables.

Femme seule. Maison déjà cambriolée.

Femme au cœur sensible.

Chiffon au bout d’un bâton :

« Voie libre ».

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» huiTièMe cenTenaire

Quel homme (1182-1226)De cette courte vie émerge une date : celle

de la naissance de l’ordre franciscain : 1209.Fils d’un riche marchand de draps, François

Bernardone goûte d’abord à la vie tapageuse de la jeunesse aisée d’Assise.

En 1201, lors de la guerre civile entre deux cités concurrentes – Assise et Pérouse –, il est fait prisonnier. Libéré, mais conscient de la vanité de sa vie antérieure, il est pris du désir de se distinguer par un exploit qui lui ferait conquérir le titre de chevalier en participant à la guerre contre l’empereur.

Mais à Spolette (1205), un curieux songe nocturne l’en détourne. Il est mystérieuse-ment invité à retourner à Assise où prière et aumône trouvent place et sens dans son existence. L’année suivante l’amène jusqu’à Rome où il s’humilie au milieu des men-diants. De retour, il se met à soigner les lé-preux jusqu’à embrasser l’un d’eux.

Près d’Assise, dans l’église Saint-Damien, le Christ peint au-dessus de l’autel lui parle : « Répare ma maison qui tombe en ruines. » Il comprendra plus tard que c’est l’Eglise du Christ qui tombe en ruines.

De suite, il s’exécute : il enlève chez son père du drap qu’il vend à Foligno, pour financer les réparations. Taxé de voleur et de prodigue, il est enfermé par son père, mais

délivré par sa mère. Il demande que son procès soit transféré au tribunal de l’évêque. Déshérité, désormais sous la protection du prélat Guido, il va connaître l’errance. Un temps domestique chez les bénédictins qui le renvoient. Puis maçon, après en avoir quêté les matériaux, il répare les églises Saint-Pierre et Sainte-Marie des Anges.

Mais – 1209 précisément – un événement déterminant pour la vocation à la pauvreté et à la prédication de l’ordre franciscain. Un jour, dans une église – à l’époque où l’on dispose seulement de rares manuscrits des Evangiles, et accessibles seulement aux lettrés, il entend proclamer et commenter par un clerc l’Evan-gile de Matthieu : « Vendez vos biens et donnez-les aux pauvres… chemin faisant, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche… vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement… N’emportez ni or, ni argent, ni besace pour la route, ni deux tuniques… » Le message paraît clair, l’orientation de l’avenir pour François est déterminée. Alors, en route sur les che-mins vers Compostelle, dans cet esprit et de cette manière, avec ses trois compagnons : « Voilà ce que je cherche, voilà ce que je veux. »

Pauvreté François adopte le détachement radical

de l’argent dans la société des nouveaux riches de son temps. Lui, le fils du riche drapier devenu l’homme tout nu qui jette dans les bras de son père ses habits : « Désormais, je ne dirai plus que je suis François Bernardone, mais François, fils du Père qui est aux cieux », aux bourgeois d’Assise, ses guenilles; lui s’habillera de l’Evangile ! La crèche de Greccio lui parle et le fait parler : « Voilà comment il faut vivre pour l’amour de celui qui naquit dans la paille, vécut comme un pauvre, mourut nu sur une potence. » La famille franciscaine sera un ordre mendiant. Quelle interpellation des dignitaires de l’Eglise, des clercs, des possédants !

humilité liée à cette pauvreté

François appelle ses disciples « les mineurs » les plus petits. La règle de 1221 demande : « Aucun des frères n’aura de domination sur ses compagnons. » Dans les pas de Jésus, se faire petit en se faisant serviteur, y compris du lépreux; là est la vraie grandeur. « Briller n’est pas éclairer », dira Madeleine Delbrêl.

FamillefranciscaineHommes et femmes, religieux et religieuses, prêtres et laïcs

et de tous milieux, ils furent et demeurent nombreux à marcher dans les pas de François, le petit pauvre d’Assise, et de Claire, depuis huit siècles : 1209-2009.

Dans la foulée, François et ses douze compa-gnons iront à Rome, obtenir, avec difficulté et oralement seulement, l’approbation de leur nouveau genre de vie par le Pape Innocent III. Ces nouveaux aventuriers de l’Evangile, ces « Frères mineurs » comme les appelle François, sont autorisés à prêcher l’appel à la conversion, sinon la doctrine elle-même.

Et quel élan ! A la Pentecôte 1221, au « chapitre général des Nattes », 5.000 Frères sont là présents pour la promulgation de la nouvelle règle, sous l’autorité de Frère Elie. L’ordre franciscain est vraiment né. François, lui, va s’effacer, si proche spirituellement de Claire. Retiré sur l’Alverne, il y est marqué des stigmates de la Passion du Christ, en 1224. A Saint-Damien, il compose le « Cantique de notre frère le Soleil et des créatures », avant de s’éteindre en 1226.

Quel réformateur !François est un authentique réformateur

dans l’Eglise et le monde de son temps. Cette époque du Moyen Age est travaillée de forces sociales et religieuses qui annoncent la Renaissance et la Réforme du XVIe siècle. Et si un nouvel ordre du monde devenait possible, dans les pas de « l’ordre franciscain » ! Pauvreté et humilité vécues, un Evangile de paix prêché, une Eglise évangélique. Voilà le rêve et la vocation.

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Le JournaL ParoissiaL – Pied 10 <<

»loué sois-Tu…

« Son génie est sans doute d’avoir, dans cette avalanche de découvertes spirituelles qui l’entourait, gardé la tête équilibrée, lui le vio-lent, et sa fidélité à l’Eglise, lui l’évangélique. » (G. Hourdin.) Il aura contribué à la réforme de son temps, sans prétention réformatrice. Il aura compris d’instinct ce que dira plus tard le réformateur Martin Luther, mais ce dernier sans en tirer la conséquence : « Qui veut trou-ver le Christ doit d’abord trouver l’Eglise. »

2009 - Des frères mineurs encore

Ces fraternités franciscaines sans dis-tinction de statut ni de fortune. Ces communautés de base du Brésil, ces « Eglises des pauvres » nées de l’élan interpellant du théologien Léonardo Boff.

Ces Frères qui pratiquent la règle francis-caine sur Paris et ailleurs, sans posséder de domicile fixe : au nom de la pauvreté de Jésus, vécue au milieu des pauvres en diffi-culté, chômeurs, drogués, immigrés.

Ces Frères qui, en ce centenaire nouveau, présentent de prison en prison les fresques de Giotto évoquant le pauvre d’Assise, ce François qui a connu lui-même le tribunal et la captivité.

L’un de ces Frères résume pour notre temps ce que le troubadour François a expérimenté : « Les lieux de crise et d’exclusion sont aussi ceux qui disent le mieux l’Evangile. » (Thierry Gournay.)

Emmanuel Oré.

evangile De Paix Prêcher, c’est la vocation de François,

de l’ordre franciscain, comme d’ailleurs de saint Dominique qu’il croise au concile de Latran en 1215. Grâce à lui, les citoyens d’Assise font la paix entre eux. En ces siècles de guerre pour l’accès au tombeau du Christ, François déplore le sang versé. Lors de la croisade de Gautier de Brienne, il bouge lui-même, mais pour oser présenter le message de paix de Jésus au sultan même, jusqu’à susciter la confiance et l’amitié de Melek-el-Kamel. Le pacifiste interpelle ainsi singulièrement l’Eglise qui utilise la force face à l’empereur.

A l’époque de François se multiplient les initiatives évangéliques. Les laïcs défendent leur situation face aux clercs. Un large mou-vement populaire aspire à un christianisme pur et dur, Evangile et pauvreté laïque, en opposition au clergé et aux évêques, avec les Vaudois, les humiliés et les « Cathares ». Elle est de sinistre mémoire, la croisade de l’Eglise contre les Albigeois. Epouvantable guerre pour défendre la foi effectivement menacée. Au siècle précédent, on avait brûlé le moine Abélard. C’est précisément en 1209 que trente mille habitants de Béziers seront massacrés : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens. » Heureusement, François sera disparu avant que Grégoire IX qui canonisera le prêcheur de l’Evangile de la paix n’institue l’Inquisition au concile de Toulouse, en 1231.

Très haut, tout-puissant, bon Seigneur,à toi sont les louanges, la gloire et l’honneur,et toute bénédiction.A toi seul, Très-Haut, ils conviennent,et nul homme n’est digne de te nommer.Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,spécialement messire frère Soleil,qui est le jour, et par lui tu nous illumines.Et il est beau et rayonnant avec grande splendeur,de toi, Très-Haut, il porte le signe.Loué sois-tu, mon Seigneur,pour sœur lune et les étoiles,dans le ciel tu les a forméesclaires, précieuses et belles.Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère vent,et pour l’air et le nuage et le ciel sereinet tous les temps,par lesquels à tes créatures tu donnes soutien.Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur eau,qui est très utile et humble,et précieuse et chaste.Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère feu,par lequel tu illumines la nuit,et il est beau et joyeux, et robuste et fort.Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre,qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruitsavec les fleurs colorées et l’herbe.Loué sois-tu, mon Seigneur,pour ceux qui pardonnent par amour pour toiet supportent maladies et tribulations.Heureux ceux qui les supporteront en paix,car par toi, Très-Haut, ils seront couronnés.Loué sois-tu, mon Seigneur,pour sœur notre mort corporelle,à qui nul homme vivant ne peut échapper.Malheur à ceux qui mourrontdans les péchés mortels,heureux ceux qu’elle trouvera dans tes très saintes volontés,car la seconde mort ne leur fera pas mal.Louez et bénissez mon Seigneur,et rendez-lui grâceset servez-le avec grande humilité.

(Toujours d’actualité au 8e centenaire, de l’ordre franciscain.)

Cantique de frère Soleil

François d’Assise.

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LIBRAIRIE

Vie chrétienne et solidarité intérieure

Louis SintasTout chrétien, quels que soient son ni-

veau social, sa capacité d’analyse du monde, est invité à témoigner de sa foi. Pour accom-plir sa mission, il faut qu’il trouve sa soli-dité à l’intérieur de lui-même. Notre temps asphyxie les crustacés et exige des vertébrés.

Source de Vie, 9, rue Monplaisir, 31400 Toulouse.

161 pages.

La voix du désertAnselm Grün

L’auteur reprend ici les sentences des premiers moines pour leur insuffler une nouvelle vie et surtout pour qu’au-delà de la barrière des siècles elles reviennent nous parler au cœur.

Parole et Silence, 60, rue de Rome, 75008 Paris.

108 pages. 12 e.

Dom André Louf : « Saint Bruno et le charisme cartusien aujourd’hui »

Ce petit ouvrage introduit, de façon simple et remarquable à la fois, à la vie et à la spiritualité des chartreux, à la suite de leur fondateur, saint Bruno.

On y découvre, par exemple, que saint Bruno a retrouvé, en les adaptant pour l’Occident, les intuitions du monachisme oriental primitif. Selon des modalités di-verses, les premiers moines vivaient, en effet, en ermites tout en se retrouvant, de temps en temps, dans la même zone géo-graphique, pour la célébration de l’Eucha-ristie par exemple.

On comprend aussi que la vie des chartreux a une valeur de témoignage. Chaque homme, un jour ou l’autre, n’est-il pas affronté à la solitude ? Cette solitude est éprouvante, mais elle peut mener à Dieu, c’est ce dont témoignent aujourd’hui les disciples de saint Bruno.

Parole et Silence, 60, rue de Rome, 75008 Paris. 75 pages.

10 e. En vente en librairie.

pillages au CongoL’exploitation illicite des ressources

naturelles par des étrangers, avec la complicité de Congolais est observée : l’atterrissage d’avions et le départ vers le Rwanda, chargés de coltan (gravier noir servant dans les téléphones mobiles).

Toutes ces richesses partent vers les pays riches et les Congolais ne profitent pas des ressources. L’Occident est res-ponsable puisqu’il arme les belligérants et achète à vil prix le coltan.

Fin 2008, la mission de l’organisa-tion des Nations unies au Congo (Le Monuc) est d’utiliser tous les moyens de surveillance et d’inspection pour empêcher les groupes armés illégaux de recevoir un appui provenant du trafic des ressources.

Source : CCFD.

tourisme au MaliL’oasis de Teriya Bugu au Mali est

devenue le premier centre de tourisme solidaire d’Afrique de l’Ouest. Depuis Bamako, cinq heures de route et une heure de piste sont nécessaires pour rejoindre l’oasis. Mais au bout : sur-prise ! 40 essences d’arbres différentes, 200.000 eucalyptus plantés le long de la rivière; et sur les 60 hectares du domaine : des équipements de qualité. 3.000 nui-tées ont été vendues en 2007, 7.000 en 2008. Une soixantaine de salariés s’affai-rent pour produire le miel d’eucalyptus, ou à la boulangerie, au potager qui ap-provisionne le restaurant, au dispensaire ou encore à l’école communale (250 enfants). Grâce à des panneaux solaires, l’électricité ne manque pas et les installa-tions de biogaz à partir des déchets végé-taux et animaux fonctionnent.

Des plantations de pourghère donnent leurs premiers fruits; ces derniers, après transformations, pourraient devenir un agrocarburant pour faire tourner les groupes électrogènes ainsi que tous les moteurs.

Surtout 7.000 villageois bénéficient des retombées de ce tourisme. Ainsi ils ont pu construire dans les villages de pêcheurs et chasseurs environnants des bornes-fontaines, acquérir un moulin à mil et lancer des jardins maraîchers, création d’une école et relancer l’artisanat du bogolan (dessin sur tissu utilisant des teintures naturelles).

Une belle réussite et une oasis qui ne demande qu’à prospérer.

Source : CCFD.

solidarité des Eglises africaines

Plusieurs Eglises d’Afrique sont sou-tenues durant le Carême par des Eglises d’Europe. Toutefois, malgré son man-que de moyens, une paroisse d’Abidjan vient d’affecter tous les efforts de Carême à une paroisse voisine. Les résultats ont dépassé leurs espérances : ornements sacerdotaux, tout ce qu’il faut pour célébrer l’Eucharistie, équipements de maison, couverts, literie, tout fut au rendez-vous pour équiper cette paroisse. L’Eglise africaine est un lieu privilégié d’éveil de conscience pour l’édification d’une Afrique qui travaille à se prendre en charge et contribue au développe-ment de tout homme.

Source : La Croix.

Retour en côte-d’Ivoire

Après quatre ans d’interruption, le lycée français d’Abidjan a rouvert ses portes. Dans la cour se côtoient des Ivoiriens, Franco-Ivoiriens, Français, Liba-nais... 950 élèves s’y rencontrent. Le lycée a été reconstruit par le gou-vernement de Côte-d’Ivoire, car c’est un établissement indispensable à la for-mation des futurs cadres du pays. Son ouverture a été un signe fort du retour à la normale : le nombre de ressortissants immatriculés au consulat de France a grimpé en conséquence pour atteindre les 12.300 membres. Il reste 400 PME fran- çaises en Côte-d’Ivoire (contre 800 avant le conflit) et les échanges entre commu-nautés sont encore très timides.

Source : La Croix.

le cinéma au Burkina

Créée en 2004 par Boubacar Diallo, la maison de production « les films du dro-madaire » tourne à plein régime. Un film de gangster suit un western, puis un film historique. Par la diversité de sa produc-tion, la maison de production burkina-bée montre aussi que le film africain n’est pas un genre en soi et s’autofinance. La télévision nationale diffuse gratuitement les bandes-annonces et huit mois après la sortie en salle peut diffuser les films.

Au festival du cinéma 2009, le Fespaco, Boubacar Diallo présentera « Cœur de Lion », un film d’époque qui retrace la responsabilité africaine dans la traite négrière.

Source : CCFD.

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