60 Millions de consommateurs - Février 2016

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    STITUT NATIONAL DE LA CONSOMMATION

    La face cachéedes aliments

    sans gluten

    ESSAI page14

    Les plus efficacesles moins toxiques

    LESSIVESmprimantes

    Les moins chèresà l’usage

    SSAI page48

    Faut-il passer à lavoiture électrique ?

    Tarifs bancaires

    Le meilleur du pireRATIQUE page44

    NQUÊTE page 62

    électriques

    SSAI page24

    Éviter les allergiesLESSIVES LIQUIDES ET EN CAPSULES… NOS COMPARATIF

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    ÉDITORIA

    60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016 /

          S      O     P     H     I     E      /      G     D     P

     A 

    nalyser leslessives,c’estétudieruneépoque.Pendant

    des décennies, la lessive a symbolisé l’alliance triom-

    phante du marketing et de la chimie. Avec sa poésie

    propre,mâtinéedevéritéscientifique.Car, voyez-vous,

    les publicités ne nous mentent – presque – pas. Les

    lessives contiennent bien des enzymes gloutons capables, commeceux d’Ala en 1969, de dévorer d’appétissantes taches de vin ou de

    chocolat. D’autresactifs vont belet bien chercher la tache « au cœur 

    du linge », puis empêchent réellement la saleté de se redéposer…Et desazurants optiques, ajoutant

    du bleu fluorescent au linge jauni,

    permettent sans conteste de laver

    « plus blanc que Persil »  (SuperPersil), donc  « plus blanc que blanc », comme le disait Coluche…

    Bref, grâce à de réelles prouesses techniques, « Omo est là, la saleté 

     s’en va ! », vantait un slogan d’après-guerre, qui deviendra au début

    des années 1990 le mémorable « Omo est là, et krapoto basta ».

    Chasser la saleté, soit. Mais pas à n’importe quel prix. Nous avonschangé de siècle et la chimie doit désormais faire preuve d’un peu

    d’humilité. Ilne luisuffitpas denousproposer des produitsefficaces,

    ilfautquecesproduitspréserventl’environnement,etlasantédeceux

    qui portent le linge. Les formules de plus en plus complexes – plus de

    40 composés différentsdanscertaines lessives – rassemblent parfois

    jusqu’à une demi-douzaine d’ingrédientsallergisants, mais aussi des

    actifs dont la toxicité pour l’environnement estnotoire. Et lesflacons

    sontétrangementmuetssurlaplupartdecesingrédients…Alors,chers

    fabricants, continuez à vous faire mousser avec la pub, si cela vous

    chante. Mais, de grâce, adaptez-vous aux demandes de notre temps :

    un peu plus de simplicité, et beaucoup plus detransparence !

    THOMAS LAURENCEAURÉDACTEUR EN CHEF

    Krapoto basta,

    allergieouh la la !

    « Chasser lasaleté, soit. Maisles lessives doivent aussipréservl’environnement etlasantéde ceux qui portent le linge… »

    «60» à la radio et à la télévision

    Retrouvez les interventions des journalistes

    de «60» dans les émissions radio

    et à la télévision sur http://www.60millions-mag.

    com/60-dans-les-medias

    ou en flashant le code ci-contre.

    Mensuel édité par

    L’Institut national de la consommation

    18, rue Tiphaine,75732 Paris Cedex 15

    Tél. : 01 45 66 20 20

    www.conso.net

    Directrice de la publication

     Agnès-Christine Tomas-Lacoste

    Rédacteur en chef

    Thomas Laurenceau

    Rédacteur en chef adjoint

    Benjamin Douriez

    Directrice artistique

     Véronique Touraille-Sfeir

    Secrétaire générale de la rédaction

    Martine Fédor

    Rédaction

    Fanny Guibert, Fabienne Loiseau,

    Lionel Maugain (chefs de rubrique),

    Patricia Chairopoulos,Victoire N’Sondé,

    Florent Pommier

    Secrétariat de rédaction

    rtrand Loiseaux (premier secrétaire de rédaction),Gilles Godard

    Maquette

    Valérie Lefeuvre (première rédactrice graphiste),

    Guillaume Steudler

    Responsable photo

    Michèle Héline

    Site Internet : www.60millions-mag.com

    Fabienne Loiseau (coordinatrice),

    Matthieu Crocq (éditeur Web),

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    [email protected]

    Diffusion

    iam Tétrel (responsable), G illes Tailliandier (adjoint),

    Chloé Leroi (assistante)

    Chef du centre d’essais comparatifs

    Christian de Thuin

    Chef du service juridique, économique

    et de la documentation

    Patricia Foucher

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    Relations presse

    nne-Juliette Reissier-Algrain, tél. : 01 45 66 20 35

    Directeur administratif et financier

    Jean-François Andréoletti

    Contact dépositaires, diffuseurs et réassorts :

    Promévente, tél. : 01 42 36 80 84

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    étranger : 59,50 € ;

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    7 hors-séries : 78 € ; étranger : 103 €

    Ce numéro comporte un encart d’abonnement

    sur une partie du tirage.

    Photogravure : Key Graphic

    Impression : groupe Maury

    Distribué par : Presstalis

    Dépôt légal : Janvier 2016

    Commission paritaire : 0917 E 89330

    ISSN : 1267-8066

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     AMEGVD2016

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    SOMMAIR

    60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016  /

    Vous voulez vous abonner : voir page 19. Vous recherchez un article ou un ancien numéro : voir pages 54 et 55 ou www.60millions-mag.comLe programme desémissionsde consommation du mois sur France 2,France 3 et France 4 : voir page 10

    COURRIERS, COURRIELS,COUPS DE GUEULE / 

     Vos questions, nos réponses  .................................................page 70

    LE BLOC-NOTES DE MADAME 60 / Une consommatricequi ne s’en laisse pas conter !  ..............................................page 74

    Le mois de 60 ACTUALITÉS / Le regard de  «60» sur l’actualitéde la consommation ............................................................................................... page 6

    CARTON ROUGE / Comment perdre tout crédit   ................................................................page 11

     À LA RÉFLEXION / Le bonheur est-il dans l’achat ?   ................................................... page 12

     À LA UNE / Sans gluten, mais pas sans reproches   ............................ page 14

    Alimentation& santéLE PETIT JOURNAL /  Toutes les infos sur le commerce, la nutrition,la santé et la beauté   ............................................................................................ page 20

    ESSAI / BROSSES À DENTS ÉLECTRIQUESLe brossage est vraiment au poil   ..................page 24

    ENQUÊTE / Des rappels de produitsà vous couper l’appétit   ................................................................................page 28

    Équipement& loisirsLE PETIT JOURNAL / 

     Toutes les infos sur l’équipement de la maison,le high-tech, les transports et les loisirs   .......................... page 32

    ESSAI / 

    LessivesLes plus efficaces, les moins toxiques  ......page 36Une composition en eaux troubles .............page 42

    PRATIQUE / La voiture électrique pourrait-ellevous brancher ? ..........................................................................................................page 44

    ESSAI /   IMPRIMANTES MULTIFONCTIONSCertaines en jettent plus que d’autres .....page 48

    Budget& droitsLE PETIT JOURNAL /  Toutes les infos sur la gestion de vos dépenseset vos droits de consommateurs  ................................................ page 56

    60 MILLIONS DE PIGEONS / L’opérateur téléne veut pas rompre les chaînes ......page 61

    PRATIQUE / Les tarifs bancaires les plus scandaleux   ....................... page 62

    LA MARCHE À SUIVRE / Éviter les impayés d’un locataire   .................................................. page 66

    PRATIQUE / 

    Se regrouper face aux fournisseurs d’énergie  .......page 68

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    L’Assurance maladie vient de dres-

    ser un premier bilan de son nou-

     veau dispositif dénommé « Contrat 

    d’accès aux soins » (CAS), dont l’objectif

    est de mieux encadrer les dépassements

    d’honoraires des médecins. Le principe

    estle suivant: lemédecinqui factureavec

    des«dépassementsmaîtrisés» bénéficie,

    en contrepartie, de cotisations sociales

    réduites. Grâce auCAS,letauxdes dépas-

    sementsdesmédecinsensecteur2(autori-

    sésà pratiquerdesdépassementsd’hono-raires) estenbaisse, sefélicitel’Assurance

    maladie. Mais elle oublie de préciser que

    desmédecinsen secteur1,c’est-à-direceux

    qui jusqu’alors devaient appliquer les tarifs

    delaSécurité sociale, ontégalementsous-

    crit à ce dispositif. Résultat : ils facturent

    avec des dépassements, alors qu’ils ne le

    faisaient pas hier. Ce phénomène n’est

    pas marginal, puisqu’il concerne 30 %

    desmédecinsinstallés avant 2013 qui ont

    souscrit au CAS.

    Cette dérive est un véritable frein à l’ac-

    cès aux soins. Notre précédente alerte à

    ce sujet (voir n° 505 de juin 2015), dans

    le cadre de l’Observatoire des restes à

    charge en santé mis en place par «60»avec la société Santéclair et le Collectif

    interassociatif sur la santé (Ciss), n’avait

    pas provoqué de réaction de la part de

    l’Assurance maladie… V. N’S.

    On se calme !

    Les dépassements

    d’honoraires plus fréquents

    On veut y croire

    Paris joueaubonélèvepour la chasseaugaspi

    Au placard

    VOILA.FR, C’EST FINIMessagerie emblématique

    des années 2000, le service

     Voila.fr ferme ses portes.

     Ainsi en a décidé Orange,

    son propriétaire, sans justifier

    clairement les motifs de sa

    décision. L’opérateur a même

    refusé une proposition de repris

    par l’éditeur de Netcourrier,

    une autre messagerie. Ce sont

    donc un demi-million d’adresses

    @voila.fr qui disparaissent.

    L’opérateur se contentera de

    rediriger les messages jusqu’au

    mois de juillet prochain, pour

    les utilisateurs qui ont penséà programmer la migration

    vers un compte mail d’un

    autre service.

    Ça suffit

    COLLUSION

    DANS LES COLISEncore une entente ! Cette fois-

    une vingtaine de sociétés de

    livraison de colis (Chronopost,

    DHL, Geodis…) se sont mises

    d’accord sur les hausses

    de tarifs entre 2004 et 2010.

    Les consommateurs ont,

    une nouvelle fois, payé

    indirectement cette pratique,

    la plupart des sites de vente

    en ligne ayant répercuté ces

    surcoûts indus dans leurs prix,sauf ceux qui avaient la puissan

    de négocier. Au total, près

    de 672 millions d’amendes

    ont été infligées par l’Autorité

    de la concurrence.

    Effet Cop 21 oblige, le Conseil de Paris a adopté le 16 dé-cembre dernier  un plan de lutte contre le gâchis alimentaire.

    Il s’agit, pour la capitale, d’agir à tous les niveaux de la chaîne

    de production, depuis les commerçants jusqu’aux restaurateurs

    en passant par les ménages. Objectif: réduire ce gaspillage de

    moitié d’ici à 2025. C’est bien, mais pas très original.

    De fait, elle applique à la lettre l’objectif national du pacte “Anti

    gaspi” , lancé en juin 2013 par Guillaume Garot, alors ministre

    délégué à l’Agroalimentaire… et repris dans la proposition de

    loi sur le gaspillage alimentaire que l’Assemblée a adoptée

    une petite semaine avant la Ville de Paris. Mieux vaut deux

    fois qu’une.P. C.

     Le mois de 60

     - 5 0 % d ’ i c i

      à  2 0 2 5

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    LE MOIS DE 60   ACTUALITÉ

    Les fraisde chauffage dans les logements collectifs vont être individualisés… Bailleurs sociaux et responsablesde copropriétés dénoncent des dépenses inutiles.

    Complicationsenvue

    ÇAVACHAUFFER

    DANSLESIMMEUBLES…

    On vaparler chauffagedanslesassemblées

    générales de copropriétaires. La question

    de l’individualisation des frais de chauf-

    fage devra figurer à l’ordre du jour des réunionsqui se tiendront à partir du 17 février. Et les

    logements devront être équipés d’appareils de

    mesureauplus tardle31mars2017.La mêmeobli-

    gations’imposepourleslogementssociaux.Deux

    principaux appareils peuvent être installés : des

    répartiteurs électroniques sur chaque radiateur

    ou un compteur d’énergie thermique à l’entrée

    dulogement. Objectif: facturerindividuellement

    les occupants des logements pour faire prendre

    conscience des dépenses énergétiques et éviter

    les gaspillages.

    UNEMESURECOMPLEXEETONÉREUSE« Derrièrece qui pourrait passer pour une bonneidée,secache,au-delàdesdéfaillancestechniques

     fréquemment rencontrées,une mesure injuste et inutilementcoûteuse»,ontdénoncé findécembrel’Union sociale pour l’habitat (USH), représentant

    lesbailleurssociaux,et l’Association desrespon-

    sablesde copropriétés(ARC). Ellesestimentque la

    disposition coûtera 670millionsdansle parcso-

    cial et1,76 milliard dans lescopropriétés. Dequoi« impacternégativement le pouvoir d’achat » desménages concernés. De plus, soulignent-ils, les

    économiesserontinsuffisantespour compenser

    les coûts, saufdansles immeubles énergivores.

    Quantà l’injustice, ellerésultede l’inégalité des

    situations : les personnes situées au premier

    ou au dernier étage ont besoin de chauffer plus

    quecellesdesétagesintermédiaires.En fait, des

    coefficients pourront être appliquéspour corri-

    gerles situationsthermiquement défavorables.

    Les factures conserveront par ailleurs une part

    commune de30 %.Le législateura enfininstau-

    ré des seuils pour cibler les immeubles lesplusénergivores. Reste la critique sur la complexité

    delamesure etsur desdépensesquivont servirà

    financer desappareilsde mesureplutôt que

    des rénovations énergétiques.

    FANNY GUIBERT

    Offtherocks

    Duwhisky indignede ce nomLors d’une enquête sur les spiritueux,les inspecteursdes Fraudes sont tombés sur des whiskies importésindignes de porter ce nom. Certains étaient aromatisés,d’autres édulcorés à l’eau, et d’autres encore n’avaientpas été vieillis durant trois ans minimum. Autant d’atteintes à la réglementation, et surtout au bon goût.

    LesdétailsdelaréglementationUnefichetrès

    complète a étéréaliséepar l’Agencede l’environnementetdelamaîtrisede l’énergie(Ademe).Retrouveztouteslesinfossursonsite(www.ademe.fr),rubriqueParticulierset éco-citoyens,fiche pratiqueintitulée

     L’individualisation

     des frais

     de chauffage.

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    ACTUALITÉS   LE MOIS DE 60

    Mauvaisélève

    Perturbateursendocriniens,l’inactioncondamnée

    Çasentmauvais

    Lediesel toujours favorisé

    Parce qu’ellessontsoupçonnéesdeperturber le fonctionnement

    normal des hormones et donc de provoquer notamment des can-cers, du diabète ou d’autres désordres métaboliques, certaines

    substances comme le bisphénol A ou certains phtalates sont sur lasellette. Le13 décembre 2013, la Commission européenne aurait dû définir des critères scienti-fiques pour établirquelles propriétés précises entrent dans la définitionde cesperturbateurs endo-

    criniens. Elle vient d’être condamnée par la Cour de justice européenne pour n’avoir pas« adopté

     les mesures qu’elle est légalement tenue de prendre ». À la place, la Commission préfère menerune « étude d’impact »préalable,afind’évaluer lesconséquenceséconomiquesde cette définition.

    Beaucoup d’observateurs avisés y voient une manœuvre des industriels. V. N’S.

    Difficile pour un responsable politique fran-

    çais de remettre encause l’avantageaccor-

    dé au diesel. On en a eu un nouvel exemple àl’occasion des débats sur le projet de loi de fi-nances à la fin de l’année dernière. La taxe surle diesel a effectivement été plus augmentée

    (+ 3,5 centimes) que celle sur l’essence sans

    plomb 95ou98 (+ 2 centimes).Maispar rapport

    à un écart initial d’environ 20 centimes, il restede la marge. Pour les entreprises, en revanche,

    aucun changement n’est intervenu. Elles

    peuvent continuer à déduire, pour leurs véhi-

    cules, la TVA sur le diesel – à hauteur de 80 %pour lesvoitures particulièreset 100 % pour les

    véhicules utilitaires. Aucune déduction n’est

    accordée pour l’essence. Les parlementaires

    ont failli laisser passer la déductibilité pour

    l’essence, mais ils se sont ravisés en dernièrelecture. Aujourd’hui, 80 % des voitures d’entre-

    prises sont des diesels.F. G.

    D E T E M P S ? 

     C O M B I E N  

    Ça vouses t

     a r r i v é  !

    Lesmaillesse resserrent

    LES QUOTAS DE PÊCHEMI-FIGUE,MI-RAISINLes pêcheurs

    sont globalement satisfaits.

    Mais pas les organisations

    non gouvernementales comme

    Greenpeace. Les quotas de

    pêche pour 2016 ont globalemen

    augmenté dans l’Union

    européenne. C’est notamment

    le cas pour le merlu et le chincha

    des eaux espagnoles.

    Côté français, la sole du golfe

    de Gascogne voit son quota

    moins baisser que prévu.

    Œufsbrouillés

    LA MÈRE POULARD ESTELLEUNETRICHEUSE?Sans doute les célèbres omelette

    sont-elles un peu surfaites…

    Restaurant bien connu du

    Mont-Saint-Michel, La mère

    Poulard est soupçonnée d’avoir

    trafiqué sa réputation en ligne. L

    site d’avis TripAdvisor a placardé

    un avertissement sur sa page : il

    dit avoir « des raisons de penser

    que cet établissement a « tenté 

    de falsifier des avis de voyageurs

    et/ou son indice de popularité ».

    Et il y a du boulot : sur 28 restau-

    rants du Mont-Saint-Michel,

    La mère Poulard est classée 26e.

    « La magie s’est éteinte au lende-

    main de Noël quand je me suis

    aperçueque le cadeau de mon fils

    de 3 ans ne pouvait fonctionner

    correctement»nousécritPauline.Elle avait déposésous le sapin unetablette tactile de la marqueVtech.Elle ignoraitque,mi-novembre,desmillions de profils d’enfantsavaientétépiratés,poussant Vtechà résoudre ses problèmes de sécu-rité notamment par la suspensionde certaines applications, et notam-

    mentla plateforme “ExploraPark”.« Les tablettes et consoles ne sont

    opérationnelles qu’à 20 % et les

    cartouchesdejeuxnepeuventpas

    êtrelues!»,s’étrangle Marie-Paule,une autre mère de famille.Vtech explique sur son site com-ment débloquer certainesfonction-nalités,maisles moins affûtés eninformatique y perdent leur latin.Sollicitée, l’entreprise n’a pas rap-pelé «60».F. P.

    La tablettepourenfantsqui ne se connecte pas

    Retrouvez-noussurRTL tous les lundis

    à6h15dansRTLConso,avecStéphaneCarpentier.

    À ÉCOUTER AUSSI SUR RTL.FR

  • 8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016

    9/7660 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016  /

    LE MOIS DE 60   ACTUALITÉ

    Soulagés

    Aider lesaidantsdespersonnesâgéesLa loi d’adaptation de la société au vieillissement a enfin été pro-

    mulguée le 28 décembre. Retenons trois mesures phares : l’instauration

    d’une “aide au répit” jusqu’à 500 € pour soulager les proches qui

    aident une personne âgée dépendante, l’assouplissement du congé

    du salarié aidant et la revalorisation de l’Aide personnalisée à l’auto-

    nomie (APA) à domicile, perçue actuellement par 700 000 personnes

    âgées. Les conseils départementaux, qui gèrent l’APA, devraient être

    prêts au 1er mars, nous promet-on. Ces mesures seront financées par

    la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (Casa).

     Autre avancée : les tarifs dans les maisons de retraite devront corres-

    pondre au même socle de prestations pour faciliter la comparaison

    entre les établissements.L. M.

    Les enquêtes se suivent,

    se ressemblent mais rien

    ne change: il y a tou-

    jours autant de victimes dans

    le dépannage à domicile. En

    situation vulnérable du faitde l’urgence des travaux, les

    consommateurs sont réguliè-

    rement contraints de signer

    un devis après des travaux

    facturés à un tarif exorbitant.

    Le dernier rapport de la Ré-

    pression des fraudes fait état

    d’untauxd’infractionde58%

    sur555professionnels contrô-

    lés, plombiers, chauffagistes,

    serruriers, ramoneurs, spé-

    cialistes de climatisation, defenêtres et de petits travaux du bâtiment. Sur la facture, il

    manque souvent le détail de la prestation, le prix forfaitaire

    restant « monnaie courante », c’est le mot. Certains usurpent

    gaillardement la qualité d’artisan ou de “compagnon” ou n’ont

    pas la qualification requise. La plupart des professionnels

    ignorent que depuis la loi Hamon de 2014, une intervention

    demandée d’urgence par le client les oblige à délivrer une

    information préalable à l’intervention dès lors que le contrat

    est signé au domicile. Le consommateur doit ainsi avoir une

    confirmation écrite et détaillée de l’offre de prestation qui va

    être effectuée.L. M.

    Et ça continue !

    Quand dépannerrime avec arnaquer

     L E K I O S

     Q U E

      I N T E R

     N A T I O N

     A L

    CANADA

    Musclez-vousavec maman« Mère non fumeuse et en 

    bonne santé vend surplus

    de lait maternel : 2 $ 

    l’once. »  Ce type d’annonce fleurit sur les s enord-américains, à destination des sportifs enrecherche d’hormones de croissance naturelles…Mais aucune étude ne montre le moindre gainmusculaire avec du lait maternel, met en garde

    Protégez vous. Et gare aux intoxicationsalimentaires dues aux bactéries sur le laitde mamans non contrôlé. J ANVIER 2016

    ROYAUME-UNI

    Décongelezau sèche-cheveux À l’occasion d’un test

    de sèche-cheveux,Which? a demandé à ses lecteursquel usage ils en faisaient,hors de la fonctionprincipale. Un quartl’utilisent pour dégivrer leur congélateur, %pour dépoussiérer un appareil électronique,14 %pour sécher leur animal ou 15 % leurs vêtements.Des lecteurs s’en servent pour préparer des metschinois traditionnels,comme la peau d’un canardpoché avant de la faire rôtir. DÉCEMBRE 2015

    PORTUGAL

    Attendez ue a passeUn Portugais sur deuxrenonce à se soigneraute d’argent. Et un tiersdes enfants sont touchés,

    ’inquiète Proteste . 10 %de la population a mêmerenoncé à se rendre aux

    urgences. En moyenne,une famille portugaise

    d 1 dans des soins de santé jamaisremboursés. Ceux qui se soignent doivent parfoiss’endetter ; un ménage sur cinq a empruntéde l’argent le plus souvent auprès de la familleet des amis. DÉCEMBRE 2015

  • 8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016

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    ÉMISSIONS DU MOIS

    LE S NOU VELLE S

    Près de 500émissions Consomag

    à revoir sur le sitewww.conso.net

    UNE ÉMISSION DE L’INSTITUT NATIONAL DE LA CONSOMMATION

    le magazine télévisé de tous les consommateurs

    Lundi, mardi,mercredi, jeudi,vendredi à 13 h 45

    Lundi, mardi, mercredi,

     jeudi, vendredià 10 h 45samedi à 11 h 15

    Lundi, mardi, jeudi,vendredi à 12 h 30samedi à 10 h 15

    Mardi, mercredi,vendredi à 8 h 5 5mercredi à 22 h 20samedi à 9 h 50

    Tous les joursà 12 h 15

    DONNÉES PERSONNELLES :

    COMMENT GARDER LE CONTRÔLEAvec l'associationConsommation, logementet cadre devie (CLCV).Première diffusion le lundi 8 février

    LOCATION : QUE SE PASSE-T-IL

    EN CASDE TRAVAUX ?

    Avecla Confédération du logement (CGL)Première diffusion le mardi 9 février

     ADHÉRER À UNE SALLE DE SPORT

    Avec l'associationLéo-Lagrangepour la défense desconsommateurs (ALLDC)Première diffusionle mercredi 10février

    ÉCHANGES ENTRE PARTICULIERS :

    ÊTES-VOUS SÛR D'ÊTRE BIEN ASSURÉ ?

    Avec l'Association Force ouvrièreconsommateurs (Afoc)Première diffusion le jeudi 11 février

    RÉSILIER SON CONTRATD'ASSURANCE :

    ET SI C'ÉTAITPLUS SIMPLE ?Avec l'Association de défense, d'éducationet d'information du consommateur(Adeic)

    Première diffusion le vendredi 12 février

    PROGRAMME

    DE FÉVRIER2016

      NOUVEL ÉTIQUETAGE DES PRODUITS

     ALIMENTAIRES :

    LA DATE DE DURABILITÉ MINIMALE

    Avec l'Union nationale des associationsfamiliales (Unaf)Première diffusionle lundi 15février

    LES MESURES POUR LUTTER

    CONTRE LE SURENDETTEMENTAvec l'associationpour l'informationet la défensedes consommateurs salariés-CGT (Indecosa-CGT)Première diffusionle mardi 16février

    TAXISET VTC : CEQUEDITLA LOIAvecla Fédération nationale desassociationsd'usagers des transports (Fnaut)

    Première diffusion le mercredi 17 février

     ATTENTIONÀ LA CUISSON DES ALIMENTS

     À HAUTE TEMPÉRATURE

    Avec Familles ruralesPremière diffusion le jeudi 18février

     ACHATS SUR INTERNET

    LA FIN DES CASES PRÉ-COCHÉES

    AvecFamillesde FrancePremière diffusion le vendredi 19 février

  • 8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016

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    LE MOIS DE 60 CARTON ROUG

    60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016 /

    Un prêt pas cher entre particuliers, voilà qui est

    séduisant à plus d’un titre. Pour un candidat à

    l’emprunt dans unesituationfinancièrepas foli-

    chonne, voire fiché à laBanque deFrance,difficilede ne

    pas se laisser tenter par un message vu sur Facebook,

    sur un forum ou reçu parcourriel.Un message plus ou

    moins crédible,parfoisremplide fautesd’orthographe

    et émanant de parfaits inconnus. Il existe désormaisune variante plus redoutable, des sites de sociétés de

    créditquisemblentprésentercertainsgagesde sérieux.

    Ce phénomène prend une telle ampleur que l’Autorité

    de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR, orga-

    nisme de la Banque de France qui surveille banques

    et assureurs), a décidé d’alerter le grand public, en

    publiant le nom d’une dizaine de sites proposant des

    offres frauduleuses*.

    UNE OFFRE TROP BELLE POUR ÊTRE VRAIE !La proposition est toujours la même : des sommes

    prêtées élevées, un taux d’intérêt très faible (2 %), unedurée de remboursementbienlongue.Aucune garantie

    ni conditions de revenus ne sont demandées, et les

    fonds sont promis sous 24 à 72 heures…

     Après un contact pour constituer le dossier, la société

    réclame desfrais de dossierou administratifs à verser

     viaun mandat cashinternational (plusieurscentaines

    d’euros), par Western Union.«Unefois l’argent envoyé,lavictimen’aplusdenouvellesde soncontact ouestde nouveau invitée à verser de l’argent sous un nouveau

    prétexte, sans plus de résultat », décrit l’ACPR. Et desprétextes,il peut y enavoirbeaucoup sile poisson mord

    à l’hameçon : frais d’assurance, d’authentification,

    etc. Tout cela émane de soi-disant intermédiaires en

    opérations de banque ou en financement participatif

    spécialisésdans lesprêtsentreparticuliers. Pour cré i-

    biliserl’offre, ils n’hésitent pas à usurperdesadresses

    de messagerie d’entreprises dignes de confiance. Les

    pertes vont de 200 euros à plusieurs milliers d’euros.

    Pour être autorisé à exercer, tout opérateur doit figu-

    rer sur le site de l’ORIAS, organisme chargé de tenir

    le registre des intermédiaires. Les victimes peuventcontacterla plateforme téléphoniqueInfo-escroqueries

    au 0811 02 02 17 et doivent porter plainte. Rappelons,

    pour finir,qu’«aucunversementnepeut être exigéd’unparticulier avant l’obtention d’un ou plusieurs prêts

    d’argent»– unementiondont laprésence estobligatoiredans toutes les publicités sur le crédit.LIONEL MAUGAIN

    * Accord-particuliers.com, aidefinancial-invertissement-cp.puzl.com, charre- tierfinance.com, company-partenariat-investissement.com, gautier-finance.fr,lacroixfinance.co, latour-finances.fr, pret-sans-frais.com, rapides-credits.com

    Des centaines d’euros de frais envoléspour débloquer un crédit fantôme : l’arnaque prospère sur Facebook,sur les forumset passe même, désormais, par des sites d’apparence respectable.

    LE PROCÉDÉ

    Un crédit à des conditions

    alléchantes est proposé en

    ligne par un particulier ou une

    plateforme. Il faut envoyer des

    frais administratifs. Les fonds

    ne sont jamais débloqués.

    CEQUEDITLALOI

     Article L.121-1 du code de la

    consommation : « Une pratique 

    commerciale est trompeuse 

    (…) lorsqu’elle repose sur 

    des allégations, indications 

    ou présentations fausses ou 

    de nature à induire en erreur portant sur  (…) l’existence,

    la disponibilité ou la nature

    du bien ou du service. » 

    a socié té réclame jus te

    a   cash internation

    des frais administratifs  via 

    CARTON

     R O U G E !

    Prêts

    Comment perdretout crédit

  • 8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016

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    À LA RÉFLEXION   LE MOIS DE 60

    12 

    / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 20

    Le lendemain des attentats de Paris,

    le samedi 14 novembre 2015, lesFrançais ont déserté les magasins.Outre la crainte, il existait un senti-ment d’indécence à consommerimmé-

    diatement après des moments aussidouloureux.Nepasacheter, nepasconsommer,c’était

    respecter le deuil national.

    Les affaires ont vite repris ensuite. Les fêtes de fin

    d’année approchant, il fallait retourner dans lesboutiqueset ne pasavoirpeurd’acheter. En quelques

    jours, consommer, c’était revenir à la vie. Sortirdevenait une posture revendicative, une injonctionpour préserver un mode de vie attaqué. Une sociétéest-ellemieuxportantelorsque sa population se livre

    davantageà laconsommation etleclamehautetfort ?

    FAIRECONSOMMER,

    C’ESTVENDRE

    Pour les économistes, la réponseest oui. Il existe même un indi-

    cateur publié chaque mois parl’Insee, qui mesure le moral desménages à travers leurs projets de

    dépenses : niveau de vie, capacité

    d’épargne, chômage, mais aussi,et surtout, intentions d’achats…

    La réussite d’un État passerait par sa croissanceéconomique,et donc, notamment, parlacapacitédes

    citoyens à avoir les moyens, la liberté et l’envie des’acheter des biens et des services. Est-ce suffisant

    pour faire un lien étroit entre bonheur et achats ?Peut-être, mais pas celui que l’on croit…

    Le bonheur est-il dans l’achat ? 

    La réussited’unÉtat passeraitpar lacapacitédescitoyensà s’acheter desbiens et services.

    La consommation étant un des moteurs de lacroissance qui contribue à l’économie d’une société,il faudrait acheter pour se faire plaisir et ainsi contribuerà la bonne santé de la nation… Pas si simple.

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    LEMOISDE 60  À LA RÉFLEXIO

    60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016  / 1

    Qui dit croissance dit principalement

    consommation intérieure, l’un de

    ses moteurs. Faire consommer,

    c’est vendre. Et pour vendre, on

    n’a rien trouvé de mieux

    que l’usage publicitaireet marketing des mots

    et des images… liés au

    bonheurjustement.«Cene sont plus les produits qui sont représentés, mais les valeursqu’ils doivent communiquer. Ainsi, une crème cosmétique,un yaourt, une voiture ou untéléphone, deviendraient nosmeilleurs alliés et nous ren-

    draient “libres”, “heureux”,

    “beaux”… et“sexy”», expliquel’ancienne publicitaire Lau-

    rence Barrère.

    Créateur de The Life list , unréseau social « pour changer de

    Dans la sociétéde consommation,les insatisfactionscroissent plusvite que les offresde bonheur.

    inavoué, parfois reconnu, mais il doit alors avoirune contrepartie, être la récompense d’une pénibilitéantérieure », selon Robert Rochefort. Une pénibilité,ou le sentiment ponctuel de mal-être. Acheter un

     vêtement, un bijou, une auto, c’est parfois se faire

    du bien lorsqu’on va mal. L’acte d’achat fait alorsfigure de pansement, de baume apaisant.

     

    Faire

    croire qu’une part du bonheur individuel réside

    dans l’achat de produits, et que cet achat serait un

    bienfait collectif qui contribue à l’avancée d’une

    société de marché comme la nôtre, voilà une simple

    et persistante illusion.

    Dans son ouvrage Le bonheur paradoxal, le philo-sophe Gilles Lipovetsky rappelle que l’avènement

    d’une « civilisation matérialiste » a toujours étéfustigé. Les courants chrétiens traditionnels l’ont

    naguère accusée de ruiner la foi et les obligations reli-

    gieuses. Des républicains, comme Jean-Jacques Rous-seau, s’en sont pris au luxe et aux commodités de la vie

    qu’ils accusent de corrompre les mœurs et les vertus

    civiques. Et les marxistes ont tancé le capitalisme de

    l’opulence, cette machine économique productrice de

    faux besoins. Dans un registre contemporain et plus

    léger, Alain Souchon, poursuivant cette tradition, ne

    pointe-t-il pas dans sa chanson Foule sentimentalequ’« on nous inflige des désirs qui nous affligent […] 

     Aïe, on nous fait croire que le bonheur, c’est d’avoirde l’avoir plein nos armoires ».

    AU BOUT DU COMPTE,

    LE CONSOMMATEUR N’EST PAS DUPE

    Sur la même ligne, le philosophe Gilles Lipovetsky

    dénonce « l’imposture du bonheur marchand, l’inca-pacité des sociétés riches à contenter réellementles hommes ». Son constat est terrible : « Promet-tant le paradis des jouissances de l’avoir, le mondede la marchandise ne cesse en réalité d’orchestrerles frustrations, manques et déceptions du plusgrand nombre. La société d’hyperconsommationest celle où les insatisfactions croissent plus viteque les offres de bonheur. Désarroi, désenchante-ment, nouvelle pauvreté, l’univers marchandisé

    aggrave avec méthode le mal de l’homme, le plaçantdans un état d’insatisfaction irréductible. »Le philosophe a toutefois l’honnêteté de recon-

    naître que « au bout du compte, il n’y a jamais eude réel moment de désaffection ou d’hostilité mas- sive envers les activités de consommation mar-chande », car « nul n’a jamais vraiment imaginéqu’un objet puisse changer la vie et être la clé dubonheur. De l’acquisition d’une chose, on espèreun confort supplémentaire et des instants de plaisir,rien de plus »… Rien de moins.

    LIONEL MAUGAIN

    vie et réaliser ses rêves », Julien Perretabonde dans ce sens :« L’accomplissementd’actionsintentionnelles étant une compo-

     sante fondamentale du bonheur, l’individulambda se sent heureux lorsqu’il comble

    l’un des besoins que lui a suscités le mondedanslequel il vit, affirme cet ex-consultanten stratégiemarketing. Peu importe que ce

    besoin ait été construit de toutes pièces,le fait qu’il soit commun à une multitudede personnes suffit à en faire une envieincontournable. » 

    Dans une société dominée par des valeurs

    individualistes, le sociologue de la consomma-

    tion Robert Rochefort rappelle dans son ouvrage

    La société des consommateurs que « consommer,dans un pays riche, c’est à la fois satisfaire unbesoin et s’accorder un plaisir qui va au-delà dece strict besoin ». Mais ce plaisir n’est pas toujoursassumé.« Le plaisir de la consommation est souvent

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    ÀLAUNE 

    LE MOIS DE 60

    14 

    / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2

         P     H      O     T      O      S     P     R      O     D     U     I     T      S    :     J .

          C     H     I      S      C     A     N      O      /    «     6     0    »   –     F      O     T      O     L

         I     A

     À  l a  u n e

    Sans gluten, maispas sans reproches

    Qui n’a pas, dans son en-tourage, un adepte du“sans gluten” ? Difficile

    de donner un chiffre, mais pasmoins de cinq millions de Fran-

    çais auraient adopté ce régime. À l’origine de cette éviction,il y a peut-être une réelle intolé-

    rance au gluten – qui concerneenviron 1 % de Français.

     À moins qu’il ne s’agisse d’unehypersensibilité au gluten, outout simplement d’une appé-tence pour des produits supposés

    plus sains.

    Dans tous les cas, la tendance“no glu”, comme l’appellentles Anglo-Saxons, répondà un même objectif : suppri-mer de son assiette cette pro-téine présente dans le blé, leseigle, l’orge et l’avoine. C’est-

    à-dire dans une multitude d’ali-ments du quotidien comme lepain, les pâtes ou les biscuitsdésormais déclinés en version“sans gluten”. Mais aussi dansdes produits plus inattenduscomme le jambon, les rillettes,les sauces, le surimi, les platspréparés ou même le chocolat.« Les premiers à s’être emparésdu phénomène sont des marquesde distributeurs comme Casino

    et Carrefour, tout comme elles s’étaient engouffrées dans lemouvement du “sans sucre”  et“sans lactose” , explique XavierTerlet, président du cabinet XTC

    World Innovation. Ce marketingdu “sans” est associé à la natu-ralité supposée des produitsainsi qu’à une qualité gustative

     satisfaisante : tout cela plaît au

    consommateur. » En atteste lacroissance continue des ventes

    de produits sans gluten, de 32 %

    en 2013 et 42 % en 2014, selonles chiffres de la société d’études

    de marché IRI France.

    UNE RÉPUTATION

    ASSOCIÉE AU NATUREL

    Mouvement de fond ou simplemode, il est encore trop tôt pour

    le dire. « L’enquête que nous

    menons tous les ans auprèsde milliers de Français pourmieux cerner leur consomma-tion alimentaire ne montre pasd’inquiétude particulière sur legluten » nous explique PascaleHébel, directrice du départe-ment consommation du Centre

    de recherche pour l’étude et l’ob-

    servation des conditions de vie

    (Crédoc). Selon elle, il s’agiraitplutôt d’un engouement com-

    parable à ce qui s’est passé po

    le régime Dukan, il y a quelqu

    années, « mais qui répond à dinquiétudes montantes depuisdébut des années 2000 ». En vogue et poussés par le ma

    keting, les produits sans gl

    La vogue du “sans gluten” fait de plus en plus d’émules. Une aubainepour les industriels, qui multiplient les biscuits, plats préparés et autressauces exempts de gluten. Mais ces produits n’offrent pas forcémentplus de bienfaits pour la santé que les produits classiques. Au contraire…

    La vogue du “sansgluten” touche desproduits inattendus,comme le jambonou le surimi…

    Pourquoi tousces ingrédients• Sans gluten, la pâ

    est plus difficile à péPour le compenser,des émulsifiants etdes épaississants.

    •  À la place de la fade blé, les fabricantsemploient généralemde la farine de riz et/de maïs, associées àla fécule et des amid

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    LEMOISDE 60 À LA UN

    60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016 

    / 1

    Ce que dit la loiLa mention “sans gluten”

    est strictement réglementée

    imposant une teneur

    inférieure à 20 mg/kg

    de produit. Facultatif, le logo

    avec l’épi de blé barré dans

    un cercle est contrôlé par

    l’Association française

    des intolérants au gluten.

    Les fabricants adhérents

    doivent certifier le seuilréglementaire, instaurer

    une série de bonnes

    pratiques pour éviter

    toute contamination sur

    le lieu de fabrication et

    se soumettre chaque anné

    à un audit indépendant.

    BO N À S AV O I R

    PÂTES BRISÉES• Avec gluten (Marie). 6 ingrédients : farine de blé, eau, huilesvégétales, vinaigre d’alcool, sucre, sel.

    • Sans gluten (Croustipate). 15 ingrédients : amidon de maïs,eau, farine de riz, huiles et graisses végétales, fibres végétales,farine de pois, sucre, alcool, sel, farine de sarrasin, épaississants(gomme xanthane, E464), acidifiant (E330), arôme naturel, enzyme.

    PAINS SUÉDOIS• Avec gluten (Krisprolls). 5 ingrédients :farine de blé, sucre, huiles végétales,levure, sel.

    • Sans gluten (Schär). 16 ingrédients :amidon de maïs, farine de riz, margarinevégétale (graisses et huilesvégétales), eau, sel,émulsifiant (mono- etdiglycérides d’acides gras),acidifiant (acide citrique),fécule de pomme de terre,farine de maïs, sucre,poudres à lever (glucono-delta-lactone, carbonateacide de sodium), protéinede lupin, dextrose, levure,épaississant (hydroxypropylméthyl cellulose).

    SPAGHETTIS• Avec gluten (Barilla).2 ingrédients : semoule de blé dur, eau.

    • Sans gluten (Barilla). 5 ingrédients : farine de maïsblanc, farine de maïs jaune, farine de riz, eau, émulsifiants(mono- et diglycérides d’acides gras d’origine végétale).

    C P L US D ’A D DI TI FS

    UT EN, MAIS…

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    16/76

    ÀLAUNE   LE MOIS DE 60

    16 

    / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 20

       P   H   O   T   O   S   P   R   O   D   U   I   T   S  :   J .

       C   H   I   S   C   A   N   O   /  «   6   0  »

    L’image d’alimentsain du sans glutenne résiste pas à unesimple lecture des

    listes d’ingrédients.

    ten jouissent d’une réputation

    d’aliments sains. On les asso-

    cie plus ou moins inconsciem-

    ment au naturel, au bio, au léger.

    D’aucuns y voient un moyen deperdre du poids et d’améliorer

    leurs performances, à l’image

    des athlètes tels que Novak

    Djokovic ou Jo-Wilfried Tsonga,tenants du “gluten free”  et trèsprolixes sur leur régime dans

    les publicités.

    DES LISTES D’INGRÉDIENTS

    À RALLONGE

    Halte là. Cette bonne image ne

    résiste pas à une simple lec-

    ture des étiquettes, et notam-

    ment des listes d’ingrédients.

     À la place de la farine de blé, les

    fabricants emploient le plus sou-

     vent de la farine de riz, associée

    à de la fécule et des amidons,

    transformés ou pas. Soit. Mais

    faute de gluten, qui donne de

    l’élasticité à la pâte et de la tex-ture au produit fini, ils doiventcompenser cette absence par

    des additifs de type épaissis-sants et émulsifiants… dont onse passerait bien. C’est d’ail-

    leurs ce qu’a montré une étuderéalisée par des chercheurs ita-liens sur des produits de pre-

    mière nécessité (pain, pâtes,

    produits boulangers pour le

    petit déjeuner) et parue à l’au-

    tomne dernier : les aliments

    pour les personnes intolé-

    rantes au gluten contiennent

    des conservateurs et autre

    additifs en quantités signific

    tivement plus élevées que l

    produits contenant du glute

    En témoigne la compositio

    d’un produit basique comme pâte à tarte brisée (voir encadpage 15) : pas moins de quiningrédients – dont un tie

    d’additifs comme le E464 et

    E330 – pour la Croustipate “san

    gluten”. Rien à voir avec la pâclassique de la marque Mari

    qui se contente de six ingr

    dients et zéro additif…

    SOUVENT MOINS

    DE PROTÉINES Autre idée reçue : penser que l’o

    accède à de meilleurs alimen

    en les choisissant exempts d

    gluten. Or aucun lien n’a é

    établi entre le “sans gluten”

    la composition nutritionnel

    Dans une étude publiée en ju

    let 2015 dans le British Journ

    Pourquoi ce coût ?• Des matières premières plusrares et une fabrication en plus faible

    quantité expliqueraient des diffé-

    rences de prix : en moyenne 2,5 fois

    plus élevés pour les sans gluten.

    • En outre, leur fabricationdemande d’instaurer des processus

    de production spécifiques : heures

    décalées, nettoyage strict de

    la chaîne, contrôles rigoureux…

     M O

     

     P L US C H E R !

    SANS GLUT EN, MAIS…

    PAINS BURGER

    • Avec gluten (Jacquet) : 1,75 €, soit 5,30 €/kg.• Sans gluten (Gerblé) : 3,75 €, soit 12,40 €/kg.

    KETCHUP

    • Avec gluten (Heinz) :1,59 €, soit 4,65 €/kg.

    • Sans gluten (Pur Ketchup) :2,95 €, soit 10,72 €/k 

    +  1 34  %

    +  1 3 1  %

    CHIPSBARBECUE

    • Avec gluten (Lays) : 1,65 €,

    soit 13,75 €/kg.

    • Sans gluten (TooGood) :1,87 €, soit 22 €/kg.

    + 60  %

  • 8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016

    17/76

    LEMOISDE 60  À LA UN

    60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016 

    / 1

    of Nutrition, des chercheursdu George Institute for Global  Hearth (Australie) ont analyséla qualité nutritionnelle de plus

    de 3 200 produits avec ou sans

    gluten, regroupés en dix grandescatégories. Résultat, les produits

    sans gluten ne sont pas signi-

    ficativement meilleurs. Pire,

    leur contenu en protéines est

    souvent plus faible – inférieur

    de 52 % pour les pâtes, de 32 %

    pour le pain. Un inconvénient qui

    peut s’avérer très gênant pour

    les adeptes des régimes végéta-

    liens, ne mangeant ni viande, ni

    produits laitiers, ni œufs.

    Les couples de produits, avecet sans gluten, que nous avons

    glanés dans les supermarchés

    ne disent pas autre chose (voir ci-dessous) : leurs tables nutri-tionnelles indiquent une teneur

    systématiquement plus basse en

    protéines, qu’il s’agisse des bis-

    cuits aux pépites de chocolat,

    des pizzas et plus encore des

    pains de mie “no glu”.

    La nature des sucres pourrait

    par ailleurs être problématique.

    C’est ce que suggère le Dr Boris

    Hansel, endocrinologue à l’hô-pital de La Pitié-Salpêtrière,

    à Paris : « L’index glycémique,c’est-à-dire la capacité à faireaugmenter le taux de sucresdans le sang après l’ingestion del’aliment, risque d’être plus élevéavec les produits sans gluten. » 

    LIMITER LE GLUTEN

    SANS L’EXCLURE

    Cet index varie selon le type

    de céréale et la transformationindustrielle qu’elle a subie. Or la

    farine de riz, largement utilisée

    dans ces aliments pour rempla-

    cer la farine de blé, possède un

    index glycémique plus élevé,

    ce qui favorise le stockage des

    graisses corporelles, voire la

    survenue d’un diabète.

    Bref, se nourrir d’aliments “zéro

    gluten” n’apporte aucune garan-

    tie de manger plus sain, voire

    serait parfois plus préjudiciable,

    et ne se justifie que pour les per-

    sonnes atteintes d’une véritableintolérance ou d’une hypersensi-

    bilité au gluten. « Les personnes seulement sensibles au glutenont plus intérêt à le limiter en favorisant les légumineuses,le riz, les produits laitiers, les

     fruits et légumes plutôt que les

    produits “sans gluten” indus-triels », explique le Dr BorisHansel. Une petite consolation

    tout de même pour les adeptes

    du “no glu” : les scientifiquesn’ont relevé aucune différence

    significative dans les teneurs en

    sucres et en graisses saturées de

    ces aliments.

    Quant au prix, il est systémati-

    quement supérieur à celui des

    produits classiques. Des cher-

    cheurs de l’Université de Vienne

    Pourquoi moins riche ?• Les teneurs en protéinesdes farines de riz et de maïs

    (autour de 6 g de protéines/100 g),

    généralement utilisées pour

    remplacer la farine de blé

    (10g/100 g), sont plus faibles.

    • Les recettes et la fabricationdes produits avec ou sans

    gluten sont différentes. D’où

    des écarts parfois importants

    entre les teneurs en fibres,

    en matières grasses ou ensel, sans garantie aucune

    d’avoir des compositions

    plus favorables à la santé

    avec les aliments “gluten free”.

    Les produits sansgluten sont 2 à2,5 fois plus chers,quelle que soit lacatégorie d’aliments

    E P R O T EI N ES

      M O I N S  D E F I B

     R E S

    UT EN, MAIS…

    PAIN DE MIE

    • Avec gluten (Marque Repère E. Leclerc, Épi d’or).Protéines : 8,3 g, matières grasses : 3,2 g.• Sans gluten (Marque Repère E. Leclerc).Protéines : 2,6 g, matières grasses : 5,3 g.

    PIZZAS• Avec gluten(Picard). Protéines :10,1 g, sel : 0,79 g.• Sans gluten (Schär). Protéines :6,6 g, sel : 1,3 g.

    GÂTEAUX PÉPITESDE CHOCOLAT• Avec gluten (Pépito).Protéines : 5,2 g, fibres : 3,1 g.• Sans gluten (Gerblé).Protéines : 4,2 g, fibres : 0,9 g.

  • 8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016

    18/76

    À LA UNE LE MOIS DE 60

    18 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 20

    À qui s’impose l’éviction du gluten?BrunoBonaz: Aux personnes allergiqueset/ou intolérantes au gluten, ce quiest extrêmementrare.Pour les intolérantsau gluten,la cause la plus connueest la maladie cœliaque,liée à uneprédisposition génétique et déclenchée

    par des facteursenvironnementaux,dont le gluten.Celui-ci provoque uneréaction immunitaire,qui entraîneuneinflammation de la muqueuseintestinalesusceptible de l’atrophier,aveccomme conséquence une capacitémoindreà absorber les vitamineset les selsminéraux.Cette maladieconcerneenviron 1 % de la population.Elle se manifeste principalement par des troubles digestifs,en sachantque chezbeaucoupde personnes,les symptômes sont isolés ou atypiques

    comme une carence en fer et en vitamineB9,des douleurs articulaires… Il faut parfois du temps avant d’identifier la maladie.Son diagnostic se fait avec la recherche d’anticorps spécifiques dela maladie et unebiopsie de la muqueuseintestinale. S’il estpositif,le seul traitement consiste à supprimer le gluten.

    Sinon,on parle beaucoup de sensibilitéau gluten, mais est-il possible de ladiagnostiquer ?

    B . B : Un nombre croissant de personnesdisent ne pas supporter le gluten,mais sans fabriquer d’anticorps spécifiques.Cela concernerait environ 6 % dela population, donc davantage quepour la maladie cœliaque. Une partiede ces personnes ont toutefois un profil génétique de maladie cœliaque,sanspour autant la développer. Une éviction

    du gluten leur apporte souvent un confort intestinal. De fait,elles

     souffrent généralement du syndromede l’intestin irritable. Et une étudea montré que derrière cette sensibilité 

     supposée au gluten se cache,en réalité,une sensibilité aux fodmaps,ces petits

     sucres fermentescibles présentsdans de très nombreux aliments.Mais il est aujourd’hui assez difficilede statuer sur ces cas…

    Les personnes n’ayant apparemmentaucuneraison d’éviter le glutencourent-elles un risque de se priverde toute unecatégoried’aliments ?B . B : Je ne suis pas favorable à l’évictiondu gluten sans raison, qui est aussi coûteuse que contraignante… Maisnous sommes dans une société 

    de bien-être,qui sous-tend que pour aller bien,il faut suivre un régime.Ce n’est pas dangereux en soi de

     supprimer le gluten, dès lors que l’ona une alimentation équilibrée, avec des céréales comme le riz,le maïs oule sarrasin,des fruits et des légumesainsi que des sources de protéinesanimales telles que les œufs, les produilaitiers. Par ailleurs, le fait d’éviter legluten amène généralement à manger moins : c’est pour cela que l’on perd 

    du poids,et non pas parce que lesaliments sans gluten sont plus légersque les autres. Son éviction amène aussà être plus vigilant sur ce que l’on manget, de fait, à mieux prendre soin de soi.

    3 QUESTIONS À…

    I Pr Bruno Bonaz

    Gastro-entérologue au CHU de Grenoble

    SEUL1%DELAPOPULATIONEST RÉELLEMENT ALLERGIQUEOU INTOLÉRANT AU GLUTEN

    (Autriche) ayantpassé aucrible

    les données d’une soixantaine

    de produits sans gluten sont

    catégoriques : quelle quesoit la

    catégorie d’aliments, les “glu-

    ten free” sont 2 à 2,5 fois pluschers que leurs homologues

    (voir encadré page 16).Pour le justifier, les fabricants

    évoquent des matières pre-

    mières plus rares, donc plus

    coûteuses telles que la farine

    de millet ou de châtaigne, des

    faibles quantitésà fabriqueret,

    surtout, la nécessité de mettre

    en placedes processus de fabri-

    cation spécifiques pour éviter

    les contaminations. « Nos four-nisseurs démarrent la premièreproduction de la journée avec les recettes sans gluten, etil y atous les soirs un nettoyagetrès

     strict de la chaîne », explique-t-on chez Carrefour.

    LESCONTRAINTES

    TECHNIQUESONTBONDOS

    Des procédures qui ne justi-

    fient toutefois pas des prix

    parfois exorbitants, multipliés

    partrois,parexemple, pour lesspaghettis Barilla “sans glu-

    ten”, voire par plus de quatre

    pour le pain de mie Marque

    Repère. « Le consommateur recherche aujourd’hui le rap-port bénéfice-prix plutôt que qualité-prix, explique XavierTerlet. D’un côté, il va payer lemoinscher possibleunproduit 

    de base et, de l’autre, acheter une tablette de chocolat haut 

    de gamme ou un produit sansgluten parce qu’il estime que ça lui fait du bien. »  Encorefaut-il que ce soit réellement

    le cas. Sinon, mieux vaut pour

    son porte-monnaie éviter de

    céder à la vague du “sans glu-

    ten”. Quitte à acheter plus cher

    desproduitsquien valent(vrai-

    ment) lapeine,pour lespapilles

    autant que pour la santé.

    PATRICIA CHAIROPOULOS

           D       R

  • 8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016

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          H     O     R     S   -     S      É     R     I     E

        >    >    >      G      U     I     D     E

         F     I     S      C     A     L

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    20/7620 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 20

    LEPETIT JOURNAL

    Prévention

    Dondu sang,sécurisersansdiscriminerDe nouvelles dispositions entrent en vigueur à partir du 1er  juinpour continuer à protéger du VIH les transfusés, sans stigmatiser les homosexuels masculins, exclus jusqu’à présent du don du sang. Des dons

    retardés

    Les contre-indicatio

    au don du sang

    sont liées au

    comportement

    et non à l’orientatio

    sexuelle. Il faut ains

    attendre quatre moi

    pour donner son

    sang après un rappo

    sexuel non protégé

    avec un partenaire

    occasionnel (ou un

    nouveau partenaire

    depuis moins de

    deux mois). De mêm

    si le candidat au

    don ou son partenai

    régulier ont euplus d’un partenaire

    sexuel dans les

    quatre derniers moi

    EnquêteDes aliments à ne pas mettre 

    dans son assiette p. 28

    ALIMENTATION&SANTÉ

    françaisdusang.Orl’épidémiedeVIHtouchesurtout

    les hommes ayant des relations homosexuelles – ils

    représentent 42 % des personnes ayant découvertleur séropositivité en 2014. C’est pourquoi, jusqu’àprésent,tous leshommesayanteu aumoinsunefoisune relation homosexuelle étaient exclus du don du

    sang de manière permanente.

    C’est le caractère permanent de cette contre-indi-cation, jugé discriminatoire par certains, qui vientd’êtreabrogé.Mais l’ouvertureest timide :àpartirdu

    1er juin, unhomme ne devra pas avoir eu derelations

    sexuelles avec un autre homme dans les douze mois

    précédents pour donner son sang, ses plaquettes ou

    ses globules blancs.

    UNMÊMENIVEAUDESÉCURITÉ

    Une mesure en vigueur en Australie depuis 2001 eten Grande-Bretagne depuis 2011. « Avec une contre-indicationdedouzemois,cespaysobtiennentlemêmeniveaude sécurité que lorsqu’elle était permanente »,justifieBrunoDanic.Le dondeplasma, lui, estdésor-

    mais ouvert à tous. Le plasma est le seul élémentdu sang que l’on peut sécuriser en le mettant enquarantaine, jusqu’àcequeledonneursereprésente

    pourvérifiers’ilesttoujoursséronégatif.«Onpourraainsiregardersi lerisqueestplusélevé,ou non,dansune population d’hommes homosexuels ayant un

     seul partenaire » conclut Bruno Danic  V. N’SONDÉ

    aloifixeuncertainnombredecontre-indications

    au don du sang pour empêcher la contamina-tion par des agents infectieux, en particulier le

     VIH (arrêté du 12 janvier 2009). Or, durant les douze

    premiers jours qui suivent une infection par le VIH,lesanalyseseffectuées sur lescandidatsau donsont

    incapables de la détecter. « Ce risque résiduel est  faible– ilest estiméàundonparan–mais iln’estpasnul », insiste le Dr Bruno Danic, de l’Établissement

     B O N

     À S A V O I R

  • 8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016

    21/76

    ALIMENTATION & SANTÉ   LE PETIT JOURNAL

    60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER2016  / 21

      T  H  I  N  K  S  T  O  C  K

      –  F  O  T  O  L  I  A

     sur 151 échantillons de lait ont été trouvéespar la Répression des fraudes: déficits

    en matière grasse, allégations incorrectes sur les vitamines D et B12,teneurs en eau supérieures à la normale… leur nature, frauduleuse ou pas, n’a pas été révélée.

    Nectar

    Lemiel

     E N B R E F

     Associant naturel et gourmandise,

    le miel séduit de plus en plus

    de consommateurs.

    Le goût comme l’intensité

    varient beaucoup selon

    l’espèce florale butinée.

    C’ESTQUOI?Selon la définition officielle (décret du

    30 juin 2003), le miel est  « la subs-

    tance sucrée naturelle produite par 

     les abeilles de l’espèce Apis mellife-

    ra », notre abeille domestique.

    Les miels de colza et de tournesol

    représentent près de 30 % de la

    production française.Les condition-

    neurs les utilisent en mélange avec

    d’autres miels et les vendent sous

    l’appellation « miel de France » ou

    « miel polyfloraux » (le terme “toutes

    fleurs” est interdit). Obtenir un miel

    de cru demande à l’apiculteur de

    le récolter après chaque floraison

    du végétal choisi, ou bien de dépla-

    cer ses ruches près du terrain enfleurs. Il peut aussi les placer dans

    des zones particulières, par exemple

    à plus de 600 m d’altitude pour

    obtenir un miel de montagne.

    DESORIGINESTRÈSVARIÉESMise à mal depuis trois ans, la pro-

    duction de miel a connu à nouveau

    une embellie en 2015, à hauteur de

    15 000 tonnes… C’est insuffisant,

    toutefois, pour répondre à la de-

    mandefrançaise. D’où une offre crois-

    sante de miels issus de l’Union euro-

    péenne, voire de mélanges d’origine

    intra et extra communautaire (Chine

    et Argentine, surtout), généralement

    vendus à bas prix et sans garantie de

    qualité. Dans la mesure du possible,

    privilégiez les miels d’apiculteurs de

    proximité, gagede moindre empreinte

    carbone et de meilleure traçabilité.

    COMMENTLECONSERVER?Pour les amateurs, sachez queseuls les miels d’acacia, de châtai-

    gnier ou issus de miellat sont, et

    restent, liquides. Les autres se soli-

    difient avec le temps. Liquide ou

    crémeux, le miel se conserve deux

    ans maximum, stocké dans un en-

    droit plutôt sec.

    PATRICIA CHAIROPOULOS

    CHIRURGIE

    Plus d’info surles prothèsesmammaires Avant de se faire

    poser des prothèses

    mammaires pour

    raisons esthétiques,

    une femme doit savoir

    que l’implantation de

    ce dispositif médical

    peut entraîner des

    complications et

    que leur durée de

    vie est limitée dans

    le temps. Le décret

    n° 2015-1171oblige désormais

    les praticiens à fournir

    ces informations avant

    toute intervention.

    ÉTIQUETAGE

    Moins defraudes surles poissonsMorue, thon, églefin,

    plie, sole, espadon…

    les poissons les

    plus consommés

    en Europe ont subi

    des tests génétiques

    dans dix-neuf

    villes européennes.

    Cette large enquête

    a montré une

    chute de la fraude

    d’étiquettes, passant

    de 40 % d’erreurs

    à 5 % en cinq ans.

    HANDICAPLa détressedes sourds etmalentendantsEnviron 20 % des

    personnes sourdes

    ou malentendantes

    déclarent avoir

    eu des pensées

    suicidaires au cours

    des douze derniers

    mois, contre près

    de 4 % dans la

    population générale,

    selon le dernier

    Baromètre santé

    de l’Institut national

    de prévention et

    d’éducation pour la

    santé. Cette détresse

    est souvent liée à une

    souffrance au travail.

    MALADIE

    Grippe aviaire,risque nulpour l’Homme Après l’apparition

    de foyers de grippeaviaire dans des

    élevages de volailles,

    l’Agence nationale

    de sécurité sanitaire

    (Anses) juge que

    le risque de transmis-

    sion à l’Homme

    par la consommation

    d’œufs, de viande

    ou d’eau contaminés

    est nul.

    Cette souche

    H5N1 est moins

    virulente que

    la souche asiatique

    qui, elle-même,

    ne se serait transmise

    à l’Homme quedans de rares cas

    d’ingestion de sang

    ou de viscères crus.

    P R O D U I T D U  M O I S 

  • 8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016

    22/76

    LE PETIT JOURNAL   ALIMENTATION & SANTÉ

    22 

    / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 20

    Surpoids

    Bouger ne suffit pasPour atteindre un poids qui soit en adéquation avec une bonne santé,l’activité physique ne suffit pas : il faut surtout manger moins de sucre.

    Coca-Cola,Nesquiket autresMcDonald’s sefont

    fort de sponsoriser des épreuves sportives.

    Leurobjectif: pointerlemanqued’activitéphy-

    sique comme facteur principal de l’obésité… Grosso

    modo : faites du sport et vous pourrez manger ou

    boire ce que vous voulez. « C’est de la supercherie,ditJacquesFricker,nutritionnisteà l’hôpitalBichat

    (Paris). Il faut en réalité beaucoup s’activer pour 

    une perte minime de calories. »Si les experts recommandent de bouger tous les

    jours, c’est d’abord pour réduire le risque de déve-

    lopper une maladie chronique telle que le diabète

    ou une pathologie cardio-vasculaire, et aussi pour

    maintenir son poids. Pas pour en perdre, comme

    le pointe un article paru récemment dans le British Journal of Sports Medicine. Les auteurs s’appuientnotamment surle fait quel’on assistedepuis trente

    ans à une explosion de l’obésité sans qu’il y ait eu

    de véritable changement dans le niveau d’activité

    physique des populations occidentales.

    MIEUX VAUT FAIRE LA CHASSEÀ UNE ALIMENTATION DÉSÉQUILIBRÉE« Dans la perte pondérale, le plus important est delimiter les grands pourvoyeurs de sucre tels que lepainblancet,biensûr,lesboissonscommelessodas

    et les jusde fruits industriels »,dit Jacques Fricker.En dépit de ce que peuvent suggérer les grandes

    marques agroalimentaires, ces aliments favorisent

    lestockagedes lipidesetlasensationde faim.Même

    son de cloche du côté de l’Organisation mondiale

    de la santé (OMS) : elle recommande aux adultes

    et enfants de limiter leur consommation de sucre

    à 10 % (soit environ 50 g par jour) de leur apporténergétique quotidien, afin de réduire le risque de

    surpoids et d’obésité.   PATRICIA CHAIROPOULOS

    150 minutespar semainePour les adultes

    âgés de 18 à 64 ans

    l’OMS recommande

    de faire au moins

    150 minutesd’exercices d’intensi

    modérée (jardinage

    léger, marche

    rapide, vélo…)

    par semaine – tels

    que cinq séances

    hebdomadaires

    de 30 minutes – et

    au moins 75 minute

    s’il s’agit d’une

    activité d’intensité

    soutenue (tennis,

    sport collectif…).

     B O N

     À S A V O I R

    La Commission de recherche et d’information indépendante surla radioactivité (Criirad) lance une alerte contre des pendentifs “éner-gétiques” censés apporter santé et bien-être grâce à leurs « ions néga-tifs ». Après avoir contrôlé cinq modèles, l’association a relevé

    des niveaux de radioactivité naturelle anormalement élevés. À l’usage,le risque d’irradiation de la peau est réel, juge le Criirad. Sont égalementdans le collimateur des autocollants dits « antiradiation » pour télé-

    phones portables ou autres appareils électriques, et des disques en

    caoutchouc « à énergie quantique » (à appliquer sur la peau, pour

    traiter l’eau, etc.). L’association a saisi les services de la Répression

    des fraudes pour stopper la commercialisation de ces objets et pro-

    céder à la reprise des exemplaires vendus. V. N’S.

    Radioactivité

    Alerte aux pendentifs“énergétiques”

    Asticots et sangsuesviennent à notre secours

     Asticots et sangsues sont parfois présents

    à l’hôpital… comme produitsde soins. Parce qu’ils sont capablesd’absorber des tissus nécrosés,en préservant le tissu sain, des asticots stériles servent à traiter certainesplaies. Quant aux sangsues,elles sont, par exemple, utiliséesaprès l’amputation d’un doigt,pour désengorger le sang en excèsavant de le regreffer.

  • 8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016

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    ALIMENTATION & SANTÉ LE PETIT JOURNAL

    60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER2016  / 23

    Décryptage

    Une appli pour faire sescourses sans se tromperParmi les multiples applis alimentaires prêtes à nous accompagner pour faire nos courses le smartphone à la main, Kwalito se revendiquecomme une aide pratique – et rapide – pour déchiffrer la composition desproduits et savoir s’ils sont adaptés à votre alimentation.Par exemple, vous souhaitezmanger bioou végétarien? Vousêtes enceinte

    ou allergique au lactose? Ou soucieux de ne pas ingérer d’huile de

    palme ? Une fois inscrites les contraintes ou préférences de l’utilisateur,

    il suffit de scanner le code-barres

    du produit : l’application indique

    automatiquement, à l’aide d’unsmiley, s’il répond ou non au ré-gimedéfini. Si ce n’est pas le cas,

    elle pointe les ingrédients indési-rables. On peut aller plus loin enles sélectionnant et connaître ainsi

    leur nature, le degré de leur éven-

    tuelle toxicité, etc.Utilisable sur Android et iPhone,

    l’application recense plus de

    80 % des produits alimentaires

    commercialisés.P. C.

    I Denis Lairon Nutritionniste, directeur de recherche émérite àl’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)

    Les produits biosont-ils plus richesen vitamines ?

    «Oui.Pour l’heure, onsait que les fruits et légumes

    bio sontplus richesenvitamineC que les produits

    conventionnels,de l’ordre de 9 à 33%,ainsi qu’en

    antioxydants de typephénols,flavonoïdes et pigments

    rouges.Celas’explique : n’étant pas traités avec 

    desproduits phytosanitaires,les fruits et légumesbio

    doiventse défendre en fabriquant divers antioxydants.

    On trouveégalementdes teneurs supérieures en sels

    minéraux,surtout pour lemagnésium,maisaussi 

    le fer ou lezinc. Ces tauxsontliés enpartieà lanaturedessols de cultures biologiques, plus riches,plus actifs

    etde ce fait libérant davantagedeminéraux.Mais le

    comportement influe aussi : unepomme bio, par exemple,

    nenécessite pasd’être pelée : la peau contient près de

    lamoitiéde lavitamineC etdes antioxydantsdufruit. »

          Q      U      E      S      T      I      O      N      N

          U      T      R      I      T      I      O      N

    Les cosmétiques, de laGrèce antique à nos jours

    Les plus belles inventions en ma-tière de cosmétiques ne datent pasd’hier, certaines remontant mêmeà la nuit des temps. C’est ce que

    nous raconte cette Histoire de la beauté et des cosmétiques qui débute dès l’Antiquité. On savait que le maquillage desyeux au kohl était déjà à la mode dans l’Égypte ancienne.On ignorait que c’est Louis XIV qui a popularisé l’eaude Cologne. Ou que les premiers mascaras furent élaborésau XIXe siècle par un certain M. Rimmel, un Français.

    Beauté mon beau souci, une histoire de la beauté et des cosmétiques,par Céline Couteau, Laurence Coiffard. Éditions Édilivre, 286 p., 27  € .

    P O URV O US

     V U /L U

    Hygiène

    Des shampoingsnon moussantsà tous les prixTout a commencé aux États-Unisavec la mode du “No Poo” ou “Low 

    Poo”  – contraction de “No Shampoo”etde“LowShampoo”. Traduction : pas

    ou peu de shampoing. Le principe

    consiste à se laver les cheveux avec un

    lait, une crème ou toute autre formulelavante qui ne mousse pas ou mousse

    très peu. Aujourd’hui, desmarques haut

    de gamme mais également populairesont investi ce créneau.C’est le cas d’Yves Rocher

    qui a lancé son Low Sham-

    poo-crème lavante délicate à moins de 7 € les 200 ml.

    Si ces nouveaux shampoings moussent peu, c’est parceque leurs formules excluent certains agents moussants,des substances pointées du doigt parce qu’irritantes,

    comme le sodium lauryl sulfate et, dans une moindre

    mesure, le sodiumlaureth sulfate. Leur absence estasso-

    ciée à un bienfait supposé pour les cheveux. Le lait lavantà la banane LeonorGreyl se revendiqueainsi « sanssodium

     laureth sulfate » et « sans aucune agressivité ». Un soin

    qui coûte quand même 26 € les 200 ml ! À noter qu’audébut,appliquerun “NoShampoo” peut déconcerter, tant

    la mousse est ancrée dans nos habitudes. V.N’S.

  • 8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016

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    ESSAI ALIMENTATION & SANTÉ

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    La meilleure

    de l ’essai

    Oral-B ITriZone600

    22€ I 13,5/20

    Elle est la moins chère de l’essai.Pourtant,ses résultats valent ceuxde références plus onéreuses.Ses points forts : l’efficacité dansle nettoyage et la résistance de sabrossette. Ses points faibles :uneautonomie faible (moins de 14 jours) etun niveau sonore trop élevé à l’usage.

    qua li té/pri x

    Oral-B IPro4000

    80€ I 14,5/20

    Elle convainc dans les tests techniques,notamment par son pouvoir nettoyanttout à fait satisfaisant. À l’usage,elle est aussi plébiscitée par lesutilisateurs. Cependant,outre sonprix élevé,elle est un peu juste enautonomie (inférieure à 14 jours).

    Un très bon rapport

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      ALIMENTATION & SANTÉ ESSA

    60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016  / 2

    Nostests• Les sept brosses à dents

    électriques testées sont

    des modèles rechargeables

    sur secteur.

    • Le pouvoir nettoyant

    et blanchissant des appareils

    est évalué sur des éprouvettes

    d’émail issu de dents

    humaines préalablement

    colorées. Une analyse

    par spectrocolorimétrie

    est réalisée avant et après

    brossage. Cette évaluation

    est complétée par d’autres

    tests techniques (résistance

    des brossettes à l’usage,

    mesure de l’autonomie

    et de la consommation

    électrique, essais de chute,

    étanchéité du chargeur).

    • Pour juger de la commodité

    d’emploi de chaque référence,un test d’usage est effectué

    auprès de sept panélistes,

    tous utilisateurs réguliers

    de brosses à dents électriques.

    Chaque volontaire a utilisé

    cinq des sept références

    de notre échantillonnage,

    chacune pendant une semaine,

    à raison de deux brossages

    par jour. Il devait répondre à

    un questionnaire d’évaluation

    après chaque semaine de test.

    D’un côté, vous avez les incondi-

    tionnelsde la brosse à dents à l’an-

    cienne. De l’autre, ceux qui sont

    passés à la version électrique et

    qui, pour rien au monde, ne reviendraient en

    arrière. Le Dr Christian Verner, membre de

    l’Association dentaire française, met tout le

    monde d’accord : « La brosse à dentsmanuellereste tout à fait d’actualité. Mais l’apprentis-

     sagede la méthode est plus compliqué qu’avec 

    une brosse à dents électrique. » Car se brosserles dents, ça s’apprend auprès d’un dentiste

    afin d’adopter le bon geste, en l’occurrence

    l’orientation correcte de la brosse à dents et le

    mouvement qui convient.

    Pour être efficace, le brossage doit être réalisé

    avecunebrosseà poils souples,adaptée aupro-fil de chacun (taille de la bouche et des dents,

    éventuels problèmes de gencives, etc.). S’ils

    sont effectués correctement, deux brossages

    par jour suffisent. « Après chaque brossage,mêmeavecunebrosseàdentsélectrique, ilfau-

    dra utiliser une brossette interdentaire, ou un fil interdentaire silesdentssont très serrées»,complètele spécialiste. Enfin, deux fois paran,une visite de contrôle et de détartrage chez le

    dentiste s’impose.

    UNENJEUDESANTÉPUBLIQUESe brosser correctement les dents est crucial

    pour éliminer la plaque dentaire qui favorise

    le tartre et le développement des bactéries.

    Outre lerisquedecaries,unemauvaisehygiènebucco-dentaire peut induire une parodontite,

    c’est-à-dire une inflammation des gencives qui

    conduit à une destruction des tissus autour

    des dents. « Les parodontites peuvent avoir unimpactgénéralsurlasanté.Ellesaugmentent lerisquedemaladiescardio-vasculaires,de diabèteet d’événements indésirables chez la femmeenceinte », met en garde le DrVerner,qui relaieunmanifestelancéparlaFédérationeuropéennedeparodontologie pour la reconnaissance de la

    santé gingivale comme enjeu de santé publique.

    UNEAIDEPOURLESGENSPRESSÉSParce que l’appareil effectue lui-même le mou-

     vement, unebrosseélectriquevousfaciliterala

    tâche.Unatoutprécieux,notammentpourceuxquipeinentàréalisercertainsmouvements(per-sonnes âgées, handicapées…). Elle conviendra

    également aux gens pressés. « Les études sont discordantes. Mais elles suggèrent qu’aprèsdeux minutes de brossage avec une brosse àdents électrique, on obtient la même efficacité qu’après six minutes avec une brosse à dents

    manuelle », avance le Dr Verner.Son principal inconvénient reste son prix.

    Comptez entre 20 et 100 € pour une brosse à

    dentscomplèteàrechargersursecteur,horsprixdesbrossettesderechange.À titre decomparai-son, les brosses manuelles les plus onéreuses

    dépassent rarement 3 à 4 € l’unité. Heureuse-

    ment, certains modèles électriques donnent

    satisfaction en limitant la dépense. Vous les

    trouverez en parcourant cet essai dans lequel

    nous avons testé sept brosses électriques de

    grandes marques.

    Nous avons testé sept brosses à dents électriques rechargeables.Quelle que soit la technologie embarquée, elles remplissent leur mission première : nettoyer les dents efficacement. Et les plus chères

    ne sont pas forcément les plus performantes.

    BROSSESÀDENTSÉLECTRIQUES

    Lebrossageestvraimentau poil

    web+   Retrouvez sur notre siteInternet les points forts et les pointsfaibles des sept brosses à dentsélectriques testées en saisissant l’adressuivante : www.60m.fr/51224

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    ESSAI   ALIMENTATION & SANTÉ

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    / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 20

    Oscillo-rotatif pulsatoire, sonique, àbalayage vertical pulsatoire... Non,il ne s’agit pas de quelque vaisseau

    intersidéral de La Guerre des étoiles mais bel

    et bien des di