60 Millions de consommateurs - Février 2016
Transcript of 60 Millions de consommateurs - Février 2016
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
1/76
STITUT NATIONAL DE LA CONSOMMATION
La face cachéedes aliments
sans gluten
ESSAI page14
Les plus efficacesles moins toxiques
LESSIVESmprimantes
Les moins chèresà l’usage
SSAI page48
Faut-il passer à lavoiture électrique ?
Tarifs bancaires
Le meilleur du pireRATIQUE page44
NQUÊTE page 62
électriques
SSAI page24
Éviter les allergiesLESSIVES LIQUIDES ET EN CAPSULES… NOS COMPARATIF
ww.60millions-mag.com 4,60 € FÉVRIER 2016 - N
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
2/76
Toujours disponible !
En vente chez votre marchand de journauxet en version numérique
sur www.60millions-mag.com et sur tablettes
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
3/76
ÉDITORIA
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016 /
S O P H I E / G D P
A
nalyser leslessives,c’estétudieruneépoque.Pendant
des décennies, la lessive a symbolisé l’alliance triom-
phante du marketing et de la chimie. Avec sa poésie
propre,mâtinéedevéritéscientifique.Car, voyez-vous,
les publicités ne nous mentent – presque – pas. Les
lessives contiennent bien des enzymes gloutons capables, commeceux d’Ala en 1969, de dévorer d’appétissantes taches de vin ou de
chocolat. D’autresactifs vont belet bien chercher la tache « au cœur
du linge », puis empêchent réellement la saleté de se redéposer…Et desazurants optiques, ajoutant
du bleu fluorescent au linge jauni,
permettent sans conteste de laver
« plus blanc que Persil » (SuperPersil), donc « plus blanc que blanc », comme le disait Coluche…
Bref, grâce à de réelles prouesses techniques, « Omo est là, la saleté
s’en va ! », vantait un slogan d’après-guerre, qui deviendra au début
des années 1990 le mémorable « Omo est là, et krapoto basta ».
Chasser la saleté, soit. Mais pas à n’importe quel prix. Nous avonschangé de siècle et la chimie doit désormais faire preuve d’un peu
d’humilité. Ilne luisuffitpas denousproposer des produitsefficaces,
ilfautquecesproduitspréserventl’environnement,etlasantédeceux
qui portent le linge. Les formules de plus en plus complexes – plus de
40 composés différentsdanscertaines lessives – rassemblent parfois
jusqu’à une demi-douzaine d’ingrédientsallergisants, mais aussi des
actifs dont la toxicité pour l’environnement estnotoire. Et lesflacons
sontétrangementmuetssurlaplupartdecesingrédients…Alors,chers
fabricants, continuez à vous faire mousser avec la pub, si cela vous
chante. Mais, de grâce, adaptez-vous aux demandes de notre temps :
un peu plus de simplicité, et beaucoup plus detransparence !
THOMAS LAURENCEAURÉDACTEUR EN CHEF
Krapoto basta,
allergieouh la la !
« Chasser lasaleté, soit. Maisles lessives doivent aussipréservl’environnement etlasantéde ceux qui portent le linge… »
«60» à la radio et à la télévision
Retrouvez les interventions des journalistes
de «60» dans les émissions radio
et à la télévision sur http://www.60millions-mag.
com/60-dans-les-medias
ou en flashant le code ci-contre.
Mensuel édité par
L’Institut national de la consommation
18, rue Tiphaine,75732 Paris Cedex 15
Tél. : 01 45 66 20 20
www.conso.net
Directrice de la publication
Agnès-Christine Tomas-Lacoste
Rédacteur en chef
Thomas Laurenceau
Rédacteur en chef adjoint
Benjamin Douriez
Directrice artistique
Véronique Touraille-Sfeir
Secrétaire générale de la rédaction
Martine Fédor
Rédaction
Fanny Guibert, Fabienne Loiseau,
Lionel Maugain (chefs de rubrique),
Patricia Chairopoulos,Victoire N’Sondé,
Florent Pommier
Secrétariat de rédaction
rtrand Loiseaux (premier secrétaire de rédaction),Gilles Godard
Maquette
Valérie Lefeuvre (première rédactrice graphiste),
Guillaume Steudler
Responsable photo
Michèle Héline
Site Internet : www.60millions-mag.com
Fabienne Loiseau (coordinatrice),
Matthieu Crocq (éditeur Web),
Brigitte Glass (relations avec les internautes)
Diffusion
iam Tétrel (responsable), G illes Tailliandier (adjoint),
Chloé Leroi (assistante)
Chef du centre d’essais comparatifs
Christian de Thuin
Chef du service juridique, économique
et de la documentation
Patricia Foucher
Responsable Internet
Catherine Buschini, e-mail : [email protected]
Relations presse
nne-Juliette Reissier-Algrain, tél. : 01 45 66 20 35
Directeur administratif et financier
Jean-François Andréoletti
Contact dépositaires, diffuseurs et réassorts :
Promévente, tél. : 01 42 36 80 84
Service abonnements
4, route de Mouchy, 60438 Noailles Cedex
Tél. : 01 55 56 70 40
Tarifs des abonnements annuels :11 numéros mensuels + Spécial impôts : 46 € ;
étranger : 59,50 € ;
11 mensuels + Spécial Impôts +
7 hors-séries : 78 € ; étranger : 103 €
Ce numéro comporte un encart d’abonnement
sur une partie du tirage.
Photogravure : Key Graphic
Impression : groupe Maury
Distribué par : Presstalis
Dépôt légal : Janvier 2016
Commission paritaire : 0917 E 89330
ISSN : 1267-8066
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
4/76
AMEGVD2016
À compléter et à renvoyer dans une enveloppe non affranchie à :60Millions de consommateurs - Service AbonnementsAutorisation 73405 - 60439 Noailles CedexBON DE COMMANDE
Achetez-le en priorité
Un ouvrage EXCEPTIONNEL,sans équivalent pour les PARTICULIERS
> Les problèmes de la vie courante,> les difficultés juridiques,> la défense de vos intérêts et de vos droitssont les domaines de compétence reconnus de 60 Millions
de consommateurs comme des Éditions Francis Lefebvre .En s’associant, ces deux grands spécialistes proposent pourla deuxième fois un ouvrage à la fois pointu et accessible à laportée du grand public.
Cette deuxième édition est à jour des dernières nouveautés enmatière législative : investissements locatifs Pinel, réformedes statuts de la copropriété, allègement de l’impôt sur lerevenu pour les ménages modestes.
Conformément à la loi « Informatique et libertés », vous disposez d’undroit d’accès et de rectificationdesdonnéesvous concernantauprèsduservice Abonnements. Ces données peuvent être communiquées à desorganismes extérieurs. Si vous ne le souhaitez pas, cochez cette case
J’indiquemes coordonnées :
E xc lus i vemen t
pour nos a bonnés,
5 % de réd uc t io n !
N° d’abonné : .....................................................................Si vous ne connaissez pas votre numéro d’abonné,appelez le 01 55 56 70 40
Mme M.
Nom : .........................................................................................................
Prénom : ...................................................................................................
Adresse : ..................................................................................................
.......................................................................................................................
Code postal : Ville : ...................................................
.......................................................................................................................
Tél. :
Nouvelle édition1 650 PAGES
(Notez les 3 derniers chiffres dun° inscrit au dos de votre carte.)
Date et Signatureobligatoires
OUI, je souhaite bénéficier de votre OFFRE EXCLUSIVE pour commander un exemplaire du guide pratique“Vos Droits au quotidien”.Cet ouvrage de 1 650 pages est coédité par les Éditions Francis Lefebvre et 60 Millions de consommateurs .
Ci-joint mon règlement de 4 , € 44,90 €(ouvrage : 39, € 37,90 € + frais de livraison
France métropolitaine : 7 €) par :chèque bancaire à l’ordre de 60 Millionsde consommateurs
CBN° de carteDate d’expirationCryptogramme
Je recevrai l’ouvrage sous un délai de 2 semaines à réception de monbonde commande. Vousdisposezd’un droit de rétractation de 14 jours àréception de votre commande. Offre valable jusqu’au 31/08/2016
EXCLUSIF
3 7, 9 0 € se u le me n
t
3 , €
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
5/76
SOMMAIR
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016 /
Vous voulez vous abonner : voir page 19. Vous recherchez un article ou un ancien numéro : voir pages 54 et 55 ou www.60millions-mag.comLe programme desémissionsde consommation du mois sur France 2,France 3 et France 4 : voir page 10
COURRIERS, COURRIELS,COUPS DE GUEULE /
Vos questions, nos réponses .................................................page 70
LE BLOC-NOTES DE MADAME 60 / Une consommatricequi ne s’en laisse pas conter ! ..............................................page 74
Le mois de 60 ACTUALITÉS / Le regard de «60» sur l’actualitéde la consommation ............................................................................................... page 6
CARTON ROUGE / Comment perdre tout crédit ................................................................page 11
À LA RÉFLEXION / Le bonheur est-il dans l’achat ? ................................................... page 12
À LA UNE / Sans gluten, mais pas sans reproches ............................ page 14
Alimentation& santéLE PETIT JOURNAL / Toutes les infos sur le commerce, la nutrition,la santé et la beauté ............................................................................................ page 20
ESSAI / BROSSES À DENTS ÉLECTRIQUESLe brossage est vraiment au poil ..................page 24
ENQUÊTE / Des rappels de produitsà vous couper l’appétit ................................................................................page 28
Équipement& loisirsLE PETIT JOURNAL /
Toutes les infos sur l’équipement de la maison,le high-tech, les transports et les loisirs .......................... page 32
ESSAI /
LessivesLes plus efficaces, les moins toxiques ......page 36Une composition en eaux troubles .............page 42
PRATIQUE / La voiture électrique pourrait-ellevous brancher ? ..........................................................................................................page 44
ESSAI / IMPRIMANTES MULTIFONCTIONSCertaines en jettent plus que d’autres .....page 48
Budget& droitsLE PETIT JOURNAL / Toutes les infos sur la gestion de vos dépenseset vos droits de consommateurs ................................................ page 56
60 MILLIONS DE PIGEONS / L’opérateur téléne veut pas rompre les chaînes ......page 61
PRATIQUE / Les tarifs bancaires les plus scandaleux ....................... page 62
LA MARCHE À SUIVRE / Éviter les impayés d’un locataire .................................................. page 66
PRATIQUE /
Se regrouper face aux fournisseurs d’énergie .......page 68
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
6/76
L’Assurance maladie vient de dres-
ser un premier bilan de son nou-
veau dispositif dénommé « Contrat
d’accès aux soins » (CAS), dont l’objectif
est de mieux encadrer les dépassements
d’honoraires des médecins. Le principe
estle suivant: lemédecinqui factureavec
des«dépassementsmaîtrisés» bénéficie,
en contrepartie, de cotisations sociales
réduites. Grâce auCAS,letauxdes dépas-
sementsdesmédecinsensecteur2(autori-
sésà pratiquerdesdépassementsd’hono-raires) estenbaisse, sefélicitel’Assurance
maladie. Mais elle oublie de préciser que
desmédecinsen secteur1,c’est-à-direceux
qui jusqu’alors devaient appliquer les tarifs
delaSécurité sociale, ontégalementsous-
crit à ce dispositif. Résultat : ils facturent
avec des dépassements, alors qu’ils ne le
faisaient pas hier. Ce phénomène n’est
pas marginal, puisqu’il concerne 30 %
desmédecinsinstallés avant 2013 qui ont
souscrit au CAS.
Cette dérive est un véritable frein à l’ac-
cès aux soins. Notre précédente alerte à
ce sujet (voir n° 505 de juin 2015), dans
le cadre de l’Observatoire des restes à
charge en santé mis en place par «60»avec la société Santéclair et le Collectif
interassociatif sur la santé (Ciss), n’avait
pas provoqué de réaction de la part de
l’Assurance maladie… V. N’S.
On se calme !
Les dépassements
d’honoraires plus fréquents
On veut y croire
Paris joueaubonélèvepour la chasseaugaspi
Au placard
VOILA.FR, C’EST FINIMessagerie emblématique
des années 2000, le service
Voila.fr ferme ses portes.
Ainsi en a décidé Orange,
son propriétaire, sans justifier
clairement les motifs de sa
décision. L’opérateur a même
refusé une proposition de repris
par l’éditeur de Netcourrier,
une autre messagerie. Ce sont
donc un demi-million d’adresses
@voila.fr qui disparaissent.
L’opérateur se contentera de
rediriger les messages jusqu’au
mois de juillet prochain, pour
les utilisateurs qui ont penséà programmer la migration
vers un compte mail d’un
autre service.
Ça suffit
COLLUSION
DANS LES COLISEncore une entente ! Cette fois-
une vingtaine de sociétés de
livraison de colis (Chronopost,
DHL, Geodis…) se sont mises
d’accord sur les hausses
de tarifs entre 2004 et 2010.
Les consommateurs ont,
une nouvelle fois, payé
indirectement cette pratique,
la plupart des sites de vente
en ligne ayant répercuté ces
surcoûts indus dans leurs prix,sauf ceux qui avaient la puissan
de négocier. Au total, près
de 672 millions d’amendes
ont été infligées par l’Autorité
de la concurrence.
Effet Cop 21 oblige, le Conseil de Paris a adopté le 16 dé-cembre dernier un plan de lutte contre le gâchis alimentaire.
Il s’agit, pour la capitale, d’agir à tous les niveaux de la chaîne
de production, depuis les commerçants jusqu’aux restaurateurs
en passant par les ménages. Objectif: réduire ce gaspillage de
moitié d’ici à 2025. C’est bien, mais pas très original.
De fait, elle applique à la lettre l’objectif national du pacte “Anti
gaspi” , lancé en juin 2013 par Guillaume Garot, alors ministre
délégué à l’Agroalimentaire… et repris dans la proposition de
loi sur le gaspillage alimentaire que l’Assemblée a adoptée
une petite semaine avant la Ville de Paris. Mieux vaut deux
fois qu’une.P. C.
Le mois de 60
- 5 0 % d ’ i c i
à 2 0 2 5
6 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 20
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
7/7660 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016 /
LE MOIS DE 60 ACTUALITÉ
Les fraisde chauffage dans les logements collectifs vont être individualisés… Bailleurs sociaux et responsablesde copropriétés dénoncent des dépenses inutiles.
Complicationsenvue
ÇAVACHAUFFER
DANSLESIMMEUBLES…
On vaparler chauffagedanslesassemblées
générales de copropriétaires. La question
de l’individualisation des frais de chauf-
fage devra figurer à l’ordre du jour des réunionsqui se tiendront à partir du 17 février. Et les
logements devront être équipés d’appareils de
mesureauplus tardle31mars2017.La mêmeobli-
gations’imposepourleslogementssociaux.Deux
principaux appareils peuvent être installés : des
répartiteurs électroniques sur chaque radiateur
ou un compteur d’énergie thermique à l’entrée
dulogement. Objectif: facturerindividuellement
les occupants des logements pour faire prendre
conscience des dépenses énergétiques et éviter
les gaspillages.
UNEMESURECOMPLEXEETONÉREUSE« Derrièrece qui pourrait passer pour une bonneidée,secache,au-delàdesdéfaillancestechniques
fréquemment rencontrées,une mesure injuste et inutilementcoûteuse»,ontdénoncé findécembrel’Union sociale pour l’habitat (USH), représentant
lesbailleurssociaux,et l’Association desrespon-
sablesde copropriétés(ARC). Ellesestimentque la
disposition coûtera 670millionsdansle parcso-
cial et1,76 milliard dans lescopropriétés. Dequoi« impacternégativement le pouvoir d’achat » desménages concernés. De plus, soulignent-ils, les
économiesserontinsuffisantespour compenser
les coûts, saufdansles immeubles énergivores.
Quantà l’injustice, ellerésultede l’inégalité des
situations : les personnes situées au premier
ou au dernier étage ont besoin de chauffer plus
quecellesdesétagesintermédiaires.En fait, des
coefficients pourront être appliquéspour corri-
gerles situationsthermiquement défavorables.
Les factures conserveront par ailleurs une part
commune de30 %.Le législateura enfininstau-
ré des seuils pour cibler les immeubles lesplusénergivores. Reste la critique sur la complexité
delamesure etsur desdépensesquivont servirà
financer desappareilsde mesureplutôt que
des rénovations énergétiques.
FANNY GUIBERT
Offtherocks
Duwhisky indignede ce nomLors d’une enquête sur les spiritueux,les inspecteursdes Fraudes sont tombés sur des whiskies importésindignes de porter ce nom. Certains étaient aromatisés,d’autres édulcorés à l’eau, et d’autres encore n’avaientpas été vieillis durant trois ans minimum. Autant d’atteintes à la réglementation, et surtout au bon goût.
LesdétailsdelaréglementationUnefichetrès
complète a étéréaliséepar l’Agencede l’environnementetdelamaîtrisede l’énergie(Ademe).Retrouveztouteslesinfossursonsite(www.ademe.fr),rubriqueParticulierset éco-citoyens,fiche pratiqueintitulée
L’individualisation
des frais
de chauffage.
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
8/768 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 20
ACTUALITÉS LE MOIS DE 60
Mauvaisélève
Perturbateursendocriniens,l’inactioncondamnée
Çasentmauvais
Lediesel toujours favorisé
Parce qu’ellessontsoupçonnéesdeperturber le fonctionnement
normal des hormones et donc de provoquer notamment des can-cers, du diabète ou d’autres désordres métaboliques, certaines
substances comme le bisphénol A ou certains phtalates sont sur lasellette. Le13 décembre 2013, la Commission européenne aurait dû définir des critères scienti-fiques pour établirquelles propriétés précises entrent dans la définitionde cesperturbateurs endo-
criniens. Elle vient d’être condamnée par la Cour de justice européenne pour n’avoir pas« adopté
les mesures qu’elle est légalement tenue de prendre ». À la place, la Commission préfère menerune « étude d’impact »préalable,afind’évaluer lesconséquenceséconomiquesde cette définition.
Beaucoup d’observateurs avisés y voient une manœuvre des industriels. V. N’S.
Difficile pour un responsable politique fran-
çais de remettre encause l’avantageaccor-
dé au diesel. On en a eu un nouvel exemple àl’occasion des débats sur le projet de loi de fi-nances à la fin de l’année dernière. La taxe surle diesel a effectivement été plus augmentée
(+ 3,5 centimes) que celle sur l’essence sans
plomb 95ou98 (+ 2 centimes).Maispar rapport
à un écart initial d’environ 20 centimes, il restede la marge. Pour les entreprises, en revanche,
aucun changement n’est intervenu. Elles
peuvent continuer à déduire, pour leurs véhi-
cules, la TVA sur le diesel – à hauteur de 80 %pour lesvoitures particulièreset 100 % pour les
véhicules utilitaires. Aucune déduction n’est
accordée pour l’essence. Les parlementaires
ont failli laisser passer la déductibilité pour
l’essence, mais ils se sont ravisés en dernièrelecture. Aujourd’hui, 80 % des voitures d’entre-
prises sont des diesels.F. G.
D E T E M P S ?
C O M B I E N
Ça vouses t
a r r i v é !
Lesmaillesse resserrent
LES QUOTAS DE PÊCHEMI-FIGUE,MI-RAISINLes pêcheurs
sont globalement satisfaits.
Mais pas les organisations
non gouvernementales comme
Greenpeace. Les quotas de
pêche pour 2016 ont globalemen
augmenté dans l’Union
européenne. C’est notamment
le cas pour le merlu et le chincha
des eaux espagnoles.
Côté français, la sole du golfe
de Gascogne voit son quota
moins baisser que prévu.
Œufsbrouillés
LA MÈRE POULARD ESTELLEUNETRICHEUSE?Sans doute les célèbres omelette
sont-elles un peu surfaites…
Restaurant bien connu du
Mont-Saint-Michel, La mère
Poulard est soupçonnée d’avoir
trafiqué sa réputation en ligne. L
site d’avis TripAdvisor a placardé
un avertissement sur sa page : il
dit avoir « des raisons de penser
que cet établissement a « tenté
de falsifier des avis de voyageurs
et/ou son indice de popularité ».
Et il y a du boulot : sur 28 restau-
rants du Mont-Saint-Michel,
La mère Poulard est classée 26e.
« La magie s’est éteinte au lende-
main de Noël quand je me suis
aperçueque le cadeau de mon fils
de 3 ans ne pouvait fonctionner
correctement»nousécritPauline.Elle avait déposésous le sapin unetablette tactile de la marqueVtech.Elle ignoraitque,mi-novembre,desmillions de profils d’enfantsavaientétépiratés,poussant Vtechà résoudre ses problèmes de sécu-rité notamment par la suspensionde certaines applications, et notam-
mentla plateforme “ExploraPark”.« Les tablettes et consoles ne sont
opérationnelles qu’à 20 % et les
cartouchesdejeuxnepeuventpas
êtrelues!»,s’étrangle Marie-Paule,une autre mère de famille.Vtech explique sur son site com-ment débloquer certainesfonction-nalités,maisles moins affûtés eninformatique y perdent leur latin.Sollicitée, l’entreprise n’a pas rap-pelé «60».F. P.
La tablettepourenfantsqui ne se connecte pas
Retrouvez-noussurRTL tous les lundis
à6h15dansRTLConso,avecStéphaneCarpentier.
À ÉCOUTER AUSSI SUR RTL.FR
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
9/7660 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016 /
LE MOIS DE 60 ACTUALITÉ
Soulagés
Aider lesaidantsdespersonnesâgéesLa loi d’adaptation de la société au vieillissement a enfin été pro-
mulguée le 28 décembre. Retenons trois mesures phares : l’instauration
d’une “aide au répit” jusqu’à 500 € pour soulager les proches qui
aident une personne âgée dépendante, l’assouplissement du congé
du salarié aidant et la revalorisation de l’Aide personnalisée à l’auto-
nomie (APA) à domicile, perçue actuellement par 700 000 personnes
âgées. Les conseils départementaux, qui gèrent l’APA, devraient être
prêts au 1er mars, nous promet-on. Ces mesures seront financées par
la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (Casa).
Autre avancée : les tarifs dans les maisons de retraite devront corres-
pondre au même socle de prestations pour faciliter la comparaison
entre les établissements.L. M.
Les enquêtes se suivent,
se ressemblent mais rien
ne change: il y a tou-
jours autant de victimes dans
le dépannage à domicile. En
situation vulnérable du faitde l’urgence des travaux, les
consommateurs sont réguliè-
rement contraints de signer
un devis après des travaux
facturés à un tarif exorbitant.
Le dernier rapport de la Ré-
pression des fraudes fait état
d’untauxd’infractionde58%
sur555professionnels contrô-
lés, plombiers, chauffagistes,
serruriers, ramoneurs, spé-
cialistes de climatisation, defenêtres et de petits travaux du bâtiment. Sur la facture, il
manque souvent le détail de la prestation, le prix forfaitaire
restant « monnaie courante », c’est le mot. Certains usurpent
gaillardement la qualité d’artisan ou de “compagnon” ou n’ont
pas la qualification requise. La plupart des professionnels
ignorent que depuis la loi Hamon de 2014, une intervention
demandée d’urgence par le client les oblige à délivrer une
information préalable à l’intervention dès lors que le contrat
est signé au domicile. Le consommateur doit ainsi avoir une
confirmation écrite et détaillée de l’offre de prestation qui va
être effectuée.L. M.
Et ça continue !
Quand dépannerrime avec arnaquer
L E K I O S
Q U E
I N T E R
N A T I O N
A L
CANADA
Musclez-vousavec maman« Mère non fumeuse et en
bonne santé vend surplus
de lait maternel : 2 $
l’once. » Ce type d’annonce fleurit sur les s enord-américains, à destination des sportifs enrecherche d’hormones de croissance naturelles…Mais aucune étude ne montre le moindre gainmusculaire avec du lait maternel, met en garde
Protégez vous. Et gare aux intoxicationsalimentaires dues aux bactéries sur le laitde mamans non contrôlé. J ANVIER 2016
ROYAUME-UNI
Décongelezau sèche-cheveux À l’occasion d’un test
de sèche-cheveux,Which? a demandé à ses lecteursquel usage ils en faisaient,hors de la fonctionprincipale. Un quartl’utilisent pour dégivrer leur congélateur, %pour dépoussiérer un appareil électronique,14 %pour sécher leur animal ou 15 % leurs vêtements.Des lecteurs s’en servent pour préparer des metschinois traditionnels,comme la peau d’un canardpoché avant de la faire rôtir. DÉCEMBRE 2015
PORTUGAL
Attendez ue a passeUn Portugais sur deuxrenonce à se soigneraute d’argent. Et un tiersdes enfants sont touchés,
’inquiète Proteste . 10 %de la population a mêmerenoncé à se rendre aux
urgences. En moyenne,une famille portugaise
d 1 dans des soins de santé jamaisremboursés. Ceux qui se soignent doivent parfoiss’endetter ; un ménage sur cinq a empruntéde l’argent le plus souvent auprès de la familleet des amis. DÉCEMBRE 2015
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
10/76
ÉMISSIONS DU MOIS
LE S NOU VELLE S
Près de 500émissions Consomag
à revoir sur le sitewww.conso.net
UNE ÉMISSION DE L’INSTITUT NATIONAL DE LA CONSOMMATION
le magazine télévisé de tous les consommateurs
Lundi, mardi,mercredi, jeudi,vendredi à 13 h 45
Lundi, mardi, mercredi,
jeudi, vendredià 10 h 45samedi à 11 h 15
Lundi, mardi, jeudi,vendredi à 12 h 30samedi à 10 h 15
Mardi, mercredi,vendredi à 8 h 5 5mercredi à 22 h 20samedi à 9 h 50
Tous les joursà 12 h 15
DONNÉES PERSONNELLES :
COMMENT GARDER LE CONTRÔLEAvec l'associationConsommation, logementet cadre devie (CLCV).Première diffusion le lundi 8 février
LOCATION : QUE SE PASSE-T-IL
EN CASDE TRAVAUX ?
Avecla Confédération du logement (CGL)Première diffusion le mardi 9 février
ADHÉRER À UNE SALLE DE SPORT
Avec l'associationLéo-Lagrangepour la défense desconsommateurs (ALLDC)Première diffusionle mercredi 10février
ÉCHANGES ENTRE PARTICULIERS :
ÊTES-VOUS SÛR D'ÊTRE BIEN ASSURÉ ?
Avec l'Association Force ouvrièreconsommateurs (Afoc)Première diffusion le jeudi 11 février
RÉSILIER SON CONTRATD'ASSURANCE :
ET SI C'ÉTAITPLUS SIMPLE ?Avec l'Association de défense, d'éducationet d'information du consommateur(Adeic)
Première diffusion le vendredi 12 février
PROGRAMME
DE FÉVRIER2016
NOUVEL ÉTIQUETAGE DES PRODUITS
ALIMENTAIRES :
LA DATE DE DURABILITÉ MINIMALE
Avec l'Union nationale des associationsfamiliales (Unaf)Première diffusionle lundi 15février
LES MESURES POUR LUTTER
CONTRE LE SURENDETTEMENTAvec l'associationpour l'informationet la défensedes consommateurs salariés-CGT (Indecosa-CGT)Première diffusionle mardi 16février
TAXISET VTC : CEQUEDITLA LOIAvecla Fédération nationale desassociationsd'usagers des transports (Fnaut)
Première diffusion le mercredi 17 février
ATTENTIONÀ LA CUISSON DES ALIMENTS
À HAUTE TEMPÉRATURE
Avec Familles ruralesPremière diffusion le jeudi 18février
ACHATS SUR INTERNET
LA FIN DES CASES PRÉ-COCHÉES
AvecFamillesde FrancePremière diffusion le vendredi 19 février
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
11/76
LE MOIS DE 60 CARTON ROUG
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016 /
Un prêt pas cher entre particuliers, voilà qui est
séduisant à plus d’un titre. Pour un candidat à
l’emprunt dans unesituationfinancièrepas foli-
chonne, voire fiché à laBanque deFrance,difficilede ne
pas se laisser tenter par un message vu sur Facebook,
sur un forum ou reçu parcourriel.Un message plus ou
moins crédible,parfoisremplide fautesd’orthographe
et émanant de parfaits inconnus. Il existe désormaisune variante plus redoutable, des sites de sociétés de
créditquisemblentprésentercertainsgagesde sérieux.
Ce phénomène prend une telle ampleur que l’Autorité
de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR, orga-
nisme de la Banque de France qui surveille banques
et assureurs), a décidé d’alerter le grand public, en
publiant le nom d’une dizaine de sites proposant des
offres frauduleuses*.
UNE OFFRE TROP BELLE POUR ÊTRE VRAIE !La proposition est toujours la même : des sommes
prêtées élevées, un taux d’intérêt très faible (2 %), unedurée de remboursementbienlongue.Aucune garantie
ni conditions de revenus ne sont demandées, et les
fonds sont promis sous 24 à 72 heures…
Après un contact pour constituer le dossier, la société
réclame desfrais de dossierou administratifs à verser
viaun mandat cashinternational (plusieurscentaines
d’euros), par Western Union.«Unefois l’argent envoyé,lavictimen’aplusdenouvellesde soncontact ouestde nouveau invitée à verser de l’argent sous un nouveau
prétexte, sans plus de résultat », décrit l’ACPR. Et desprétextes,il peut y enavoirbeaucoup sile poisson mord
à l’hameçon : frais d’assurance, d’authentification,
etc. Tout cela émane de soi-disant intermédiaires en
opérations de banque ou en financement participatif
spécialisésdans lesprêtsentreparticuliers. Pour cré i-
biliserl’offre, ils n’hésitent pas à usurperdesadresses
de messagerie d’entreprises dignes de confiance. Les
pertes vont de 200 euros à plusieurs milliers d’euros.
Pour être autorisé à exercer, tout opérateur doit figu-
rer sur le site de l’ORIAS, organisme chargé de tenir
le registre des intermédiaires. Les victimes peuventcontacterla plateforme téléphoniqueInfo-escroqueries
au 0811 02 02 17 et doivent porter plainte. Rappelons,
pour finir,qu’«aucunversementnepeut être exigéd’unparticulier avant l’obtention d’un ou plusieurs prêts
d’argent»– unementiondont laprésence estobligatoiredans toutes les publicités sur le crédit.LIONEL MAUGAIN
* Accord-particuliers.com, aidefinancial-invertissement-cp.puzl.com, charre- tierfinance.com, company-partenariat-investissement.com, gautier-finance.fr,lacroixfinance.co, latour-finances.fr, pret-sans-frais.com, rapides-credits.com
Des centaines d’euros de frais envoléspour débloquer un crédit fantôme : l’arnaque prospère sur Facebook,sur les forumset passe même, désormais, par des sites d’apparence respectable.
LE PROCÉDÉ
Un crédit à des conditions
alléchantes est proposé en
ligne par un particulier ou une
plateforme. Il faut envoyer des
frais administratifs. Les fonds
ne sont jamais débloqués.
CEQUEDITLALOI
Article L.121-1 du code de la
consommation : « Une pratique
commerciale est trompeuse
(…) lorsqu’elle repose sur
des allégations, indications
ou présentations fausses ou
de nature à induire en erreur portant sur (…) l’existence,
la disponibilité ou la nature
du bien ou du service. »
a socié té réclame jus te
a cash internation
des frais administratifs via
CARTON
R O U G E !
Prêts
Comment perdretout crédit
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
12/76
À LA RÉFLEXION LE MOIS DE 60
12
/ 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 20
Le lendemain des attentats de Paris,
le samedi 14 novembre 2015, lesFrançais ont déserté les magasins.Outre la crainte, il existait un senti-ment d’indécence à consommerimmé-
diatement après des moments aussidouloureux.Nepasacheter, nepasconsommer,c’était
respecter le deuil national.
Les affaires ont vite repris ensuite. Les fêtes de fin
d’année approchant, il fallait retourner dans lesboutiqueset ne pasavoirpeurd’acheter. En quelques
jours, consommer, c’était revenir à la vie. Sortirdevenait une posture revendicative, une injonctionpour préserver un mode de vie attaqué. Une sociétéest-ellemieuxportantelorsque sa population se livre
davantageà laconsommation etleclamehautetfort ?
FAIRECONSOMMER,
C’ESTVENDRE
Pour les économistes, la réponseest oui. Il existe même un indi-
cateur publié chaque mois parl’Insee, qui mesure le moral desménages à travers leurs projets de
dépenses : niveau de vie, capacité
d’épargne, chômage, mais aussi,et surtout, intentions d’achats…
La réussite d’un État passerait par sa croissanceéconomique,et donc, notamment, parlacapacitédes
citoyens à avoir les moyens, la liberté et l’envie des’acheter des biens et des services. Est-ce suffisant
pour faire un lien étroit entre bonheur et achats ?Peut-être, mais pas celui que l’on croit…
Le bonheur est-il dans l’achat ?
La réussited’unÉtat passeraitpar lacapacitédescitoyensà s’acheter desbiens et services.
La consommation étant un des moteurs de lacroissance qui contribue à l’économie d’une société,il faudrait acheter pour se faire plaisir et ainsi contribuerà la bonne santé de la nation… Pas si simple.
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
13/76
LEMOISDE 60 À LA RÉFLEXIO
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016 / 1
Qui dit croissance dit principalement
consommation intérieure, l’un de
ses moteurs. Faire consommer,
c’est vendre. Et pour vendre, on
n’a rien trouvé de mieux
que l’usage publicitaireet marketing des mots
et des images… liés au
bonheurjustement.«Cene sont plus les produits qui sont représentés, mais les valeursqu’ils doivent communiquer. Ainsi, une crème cosmétique,un yaourt, une voiture ou untéléphone, deviendraient nosmeilleurs alliés et nous ren-
draient “libres”, “heureux”,
“beaux”… et“sexy”», expliquel’ancienne publicitaire Lau-
rence Barrère.
Créateur de The Life list , unréseau social « pour changer de
Dans la sociétéde consommation,les insatisfactionscroissent plusvite que les offresde bonheur.
inavoué, parfois reconnu, mais il doit alors avoirune contrepartie, être la récompense d’une pénibilitéantérieure », selon Robert Rochefort. Une pénibilité,ou le sentiment ponctuel de mal-être. Acheter un
vêtement, un bijou, une auto, c’est parfois se faire
du bien lorsqu’on va mal. L’acte d’achat fait alorsfigure de pansement, de baume apaisant.
Faire
croire qu’une part du bonheur individuel réside
dans l’achat de produits, et que cet achat serait un
bienfait collectif qui contribue à l’avancée d’une
société de marché comme la nôtre, voilà une simple
et persistante illusion.
Dans son ouvrage Le bonheur paradoxal, le philo-sophe Gilles Lipovetsky rappelle que l’avènement
d’une « civilisation matérialiste » a toujours étéfustigé. Les courants chrétiens traditionnels l’ont
naguère accusée de ruiner la foi et les obligations reli-
gieuses. Des républicains, comme Jean-Jacques Rous-seau, s’en sont pris au luxe et aux commodités de la vie
qu’ils accusent de corrompre les mœurs et les vertus
civiques. Et les marxistes ont tancé le capitalisme de
l’opulence, cette machine économique productrice de
faux besoins. Dans un registre contemporain et plus
léger, Alain Souchon, poursuivant cette tradition, ne
pointe-t-il pas dans sa chanson Foule sentimentalequ’« on nous inflige des désirs qui nous affligent […]
Aïe, on nous fait croire que le bonheur, c’est d’avoirde l’avoir plein nos armoires ».
AU BOUT DU COMPTE,
LE CONSOMMATEUR N’EST PAS DUPE
Sur la même ligne, le philosophe Gilles Lipovetsky
dénonce « l’imposture du bonheur marchand, l’inca-pacité des sociétés riches à contenter réellementles hommes ». Son constat est terrible : « Promet-tant le paradis des jouissances de l’avoir, le mondede la marchandise ne cesse en réalité d’orchestrerles frustrations, manques et déceptions du plusgrand nombre. La société d’hyperconsommationest celle où les insatisfactions croissent plus viteque les offres de bonheur. Désarroi, désenchante-ment, nouvelle pauvreté, l’univers marchandisé
aggrave avec méthode le mal de l’homme, le plaçantdans un état d’insatisfaction irréductible. »Le philosophe a toutefois l’honnêteté de recon-
naître que « au bout du compte, il n’y a jamais eude réel moment de désaffection ou d’hostilité mas- sive envers les activités de consommation mar-chande », car « nul n’a jamais vraiment imaginéqu’un objet puisse changer la vie et être la clé dubonheur. De l’acquisition d’une chose, on espèreun confort supplémentaire et des instants de plaisir,rien de plus »… Rien de moins.
LIONEL MAUGAIN
vie et réaliser ses rêves », Julien Perretabonde dans ce sens :« L’accomplissementd’actionsintentionnelles étant une compo-
sante fondamentale du bonheur, l’individulambda se sent heureux lorsqu’il comble
l’un des besoins que lui a suscités le mondedanslequel il vit, affirme cet ex-consultanten stratégiemarketing. Peu importe que ce
besoin ait été construit de toutes pièces,le fait qu’il soit commun à une multitudede personnes suffit à en faire une envieincontournable. »
Dans une société dominée par des valeurs
individualistes, le sociologue de la consomma-
tion Robert Rochefort rappelle dans son ouvrage
La société des consommateurs que « consommer,dans un pays riche, c’est à la fois satisfaire unbesoin et s’accorder un plaisir qui va au-delà dece strict besoin ». Mais ce plaisir n’est pas toujoursassumé.« Le plaisir de la consommation est souvent
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
14/76
ÀLAUNE
LE MOIS DE 60
14
/ 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2
P H O T O S P R O D U I T S : J .
C H I S C A N O / « 6 0 » – F O T O L
I A
À l a u n e
Sans gluten, maispas sans reproches
Qui n’a pas, dans son en-tourage, un adepte du“sans gluten” ? Difficile
de donner un chiffre, mais pasmoins de cinq millions de Fran-
çais auraient adopté ce régime. À l’origine de cette éviction,il y a peut-être une réelle intolé-
rance au gluten – qui concerneenviron 1 % de Français.
À moins qu’il ne s’agisse d’unehypersensibilité au gluten, outout simplement d’une appé-tence pour des produits supposés
plus sains.
Dans tous les cas, la tendance“no glu”, comme l’appellentles Anglo-Saxons, répondà un même objectif : suppri-mer de son assiette cette pro-téine présente dans le blé, leseigle, l’orge et l’avoine. C’est-
à-dire dans une multitude d’ali-ments du quotidien comme lepain, les pâtes ou les biscuitsdésormais déclinés en version“sans gluten”. Mais aussi dansdes produits plus inattenduscomme le jambon, les rillettes,les sauces, le surimi, les platspréparés ou même le chocolat.« Les premiers à s’être emparésdu phénomène sont des marquesde distributeurs comme Casino
et Carrefour, tout comme elles s’étaient engouffrées dans lemouvement du “sans sucre” et“sans lactose” , explique XavierTerlet, président du cabinet XTC
World Innovation. Ce marketingdu “sans” est associé à la natu-ralité supposée des produitsainsi qu’à une qualité gustative
satisfaisante : tout cela plaît au
consommateur. » En atteste lacroissance continue des ventes
de produits sans gluten, de 32 %
en 2013 et 42 % en 2014, selonles chiffres de la société d’études
de marché IRI France.
UNE RÉPUTATION
ASSOCIÉE AU NATUREL
Mouvement de fond ou simplemode, il est encore trop tôt pour
le dire. « L’enquête que nous
menons tous les ans auprèsde milliers de Français pourmieux cerner leur consomma-tion alimentaire ne montre pasd’inquiétude particulière sur legluten » nous explique PascaleHébel, directrice du départe-ment consommation du Centre
de recherche pour l’étude et l’ob-
servation des conditions de vie
(Crédoc). Selon elle, il s’agiraitplutôt d’un engouement com-
parable à ce qui s’est passé po
le régime Dukan, il y a quelqu
années, « mais qui répond à dinquiétudes montantes depuisdébut des années 2000 ». En vogue et poussés par le ma
keting, les produits sans gl
La vogue du “sans gluten” fait de plus en plus d’émules. Une aubainepour les industriels, qui multiplient les biscuits, plats préparés et autressauces exempts de gluten. Mais ces produits n’offrent pas forcémentplus de bienfaits pour la santé que les produits classiques. Au contraire…
La vogue du “sansgluten” touche desproduits inattendus,comme le jambonou le surimi…
Pourquoi tousces ingrédients• Sans gluten, la pâ
est plus difficile à péPour le compenser,des émulsifiants etdes épaississants.
• À la place de la fade blé, les fabricantsemploient généralemde la farine de riz et/de maïs, associées àla fécule et des amid
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
15/76
LEMOISDE 60 À LA UN
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016
/ 1
Ce que dit la loiLa mention “sans gluten”
est strictement réglementée
imposant une teneur
inférieure à 20 mg/kg
de produit. Facultatif, le logo
avec l’épi de blé barré dans
un cercle est contrôlé par
l’Association française
des intolérants au gluten.
Les fabricants adhérents
doivent certifier le seuilréglementaire, instaurer
une série de bonnes
pratiques pour éviter
toute contamination sur
le lieu de fabrication et
se soumettre chaque anné
à un audit indépendant.
BO N À S AV O I R
PÂTES BRISÉES• Avec gluten (Marie). 6 ingrédients : farine de blé, eau, huilesvégétales, vinaigre d’alcool, sucre, sel.
• Sans gluten (Croustipate). 15 ingrédients : amidon de maïs,eau, farine de riz, huiles et graisses végétales, fibres végétales,farine de pois, sucre, alcool, sel, farine de sarrasin, épaississants(gomme xanthane, E464), acidifiant (E330), arôme naturel, enzyme.
PAINS SUÉDOIS• Avec gluten (Krisprolls). 5 ingrédients :farine de blé, sucre, huiles végétales,levure, sel.
• Sans gluten (Schär). 16 ingrédients :amidon de maïs, farine de riz, margarinevégétale (graisses et huilesvégétales), eau, sel,émulsifiant (mono- etdiglycérides d’acides gras),acidifiant (acide citrique),fécule de pomme de terre,farine de maïs, sucre,poudres à lever (glucono-delta-lactone, carbonateacide de sodium), protéinede lupin, dextrose, levure,épaississant (hydroxypropylméthyl cellulose).
SPAGHETTIS• Avec gluten (Barilla).2 ingrédients : semoule de blé dur, eau.
• Sans gluten (Barilla). 5 ingrédients : farine de maïsblanc, farine de maïs jaune, farine de riz, eau, émulsifiants(mono- et diglycérides d’acides gras d’origine végétale).
C P L US D ’A D DI TI FS
UT EN, MAIS…
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
16/76
ÀLAUNE LE MOIS DE 60
16
/ 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 20
P H O T O S P R O D U I T S : J .
C H I S C A N O / « 6 0 »
L’image d’alimentsain du sans glutenne résiste pas à unesimple lecture des
listes d’ingrédients.
ten jouissent d’une réputation
d’aliments sains. On les asso-
cie plus ou moins inconsciem-
ment au naturel, au bio, au léger.
D’aucuns y voient un moyen deperdre du poids et d’améliorer
leurs performances, à l’image
des athlètes tels que Novak
Djokovic ou Jo-Wilfried Tsonga,tenants du “gluten free” et trèsprolixes sur leur régime dans
les publicités.
DES LISTES D’INGRÉDIENTS
À RALLONGE
Halte là. Cette bonne image ne
résiste pas à une simple lec-
ture des étiquettes, et notam-
ment des listes d’ingrédients.
À la place de la farine de blé, les
fabricants emploient le plus sou-
vent de la farine de riz, associée
à de la fécule et des amidons,
transformés ou pas. Soit. Mais
faute de gluten, qui donne de
l’élasticité à la pâte et de la tex-ture au produit fini, ils doiventcompenser cette absence par
des additifs de type épaissis-sants et émulsifiants… dont onse passerait bien. C’est d’ail-
leurs ce qu’a montré une étuderéalisée par des chercheurs ita-liens sur des produits de pre-
mière nécessité (pain, pâtes,
produits boulangers pour le
petit déjeuner) et parue à l’au-
tomne dernier : les aliments
pour les personnes intolé-
rantes au gluten contiennent
des conservateurs et autre
additifs en quantités signific
tivement plus élevées que l
produits contenant du glute
En témoigne la compositio
d’un produit basique comme pâte à tarte brisée (voir encadpage 15) : pas moins de quiningrédients – dont un tie
d’additifs comme le E464 et
E330 – pour la Croustipate “san
gluten”. Rien à voir avec la pâclassique de la marque Mari
qui se contente de six ingr
dients et zéro additif…
SOUVENT MOINS
DE PROTÉINES Autre idée reçue : penser que l’o
accède à de meilleurs alimen
en les choisissant exempts d
gluten. Or aucun lien n’a é
établi entre le “sans gluten”
la composition nutritionnel
Dans une étude publiée en ju
let 2015 dans le British Journ
Pourquoi ce coût ?• Des matières premières plusrares et une fabrication en plus faible
quantité expliqueraient des diffé-
rences de prix : en moyenne 2,5 fois
plus élevés pour les sans gluten.
• En outre, leur fabricationdemande d’instaurer des processus
de production spécifiques : heures
décalées, nettoyage strict de
la chaîne, contrôles rigoureux…
M O
P L US C H E R !
SANS GLUT EN, MAIS…
PAINS BURGER
• Avec gluten (Jacquet) : 1,75 €, soit 5,30 €/kg.• Sans gluten (Gerblé) : 3,75 €, soit 12,40 €/kg.
KETCHUP
• Avec gluten (Heinz) :1,59 €, soit 4,65 €/kg.
• Sans gluten (Pur Ketchup) :2,95 €, soit 10,72 €/k
+ 1 34 %
+ 1 3 1 %
CHIPSBARBECUE
• Avec gluten (Lays) : 1,65 €,
soit 13,75 €/kg.
• Sans gluten (TooGood) :1,87 €, soit 22 €/kg.
+ 60 %
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
17/76
LEMOISDE 60 À LA UN
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016
/ 1
of Nutrition, des chercheursdu George Institute for Global Hearth (Australie) ont analyséla qualité nutritionnelle de plus
de 3 200 produits avec ou sans
gluten, regroupés en dix grandescatégories. Résultat, les produits
sans gluten ne sont pas signi-
ficativement meilleurs. Pire,
leur contenu en protéines est
souvent plus faible – inférieur
de 52 % pour les pâtes, de 32 %
pour le pain. Un inconvénient qui
peut s’avérer très gênant pour
les adeptes des régimes végéta-
liens, ne mangeant ni viande, ni
produits laitiers, ni œufs.
Les couples de produits, avecet sans gluten, que nous avons
glanés dans les supermarchés
ne disent pas autre chose (voir ci-dessous) : leurs tables nutri-tionnelles indiquent une teneur
systématiquement plus basse en
protéines, qu’il s’agisse des bis-
cuits aux pépites de chocolat,
des pizzas et plus encore des
pains de mie “no glu”.
La nature des sucres pourrait
par ailleurs être problématique.
C’est ce que suggère le Dr Boris
Hansel, endocrinologue à l’hô-pital de La Pitié-Salpêtrière,
à Paris : « L’index glycémique,c’est-à-dire la capacité à faireaugmenter le taux de sucresdans le sang après l’ingestion del’aliment, risque d’être plus élevéavec les produits sans gluten. »
LIMITER LE GLUTEN
SANS L’EXCLURE
Cet index varie selon le type
de céréale et la transformationindustrielle qu’elle a subie. Or la
farine de riz, largement utilisée
dans ces aliments pour rempla-
cer la farine de blé, possède un
index glycémique plus élevé,
ce qui favorise le stockage des
graisses corporelles, voire la
survenue d’un diabète.
Bref, se nourrir d’aliments “zéro
gluten” n’apporte aucune garan-
tie de manger plus sain, voire
serait parfois plus préjudiciable,
et ne se justifie que pour les per-
sonnes atteintes d’une véritableintolérance ou d’une hypersensi-
bilité au gluten. « Les personnes seulement sensibles au glutenont plus intérêt à le limiter en favorisant les légumineuses,le riz, les produits laitiers, les
fruits et légumes plutôt que les
produits “sans gluten” indus-triels », explique le Dr BorisHansel. Une petite consolation
tout de même pour les adeptes
du “no glu” : les scientifiquesn’ont relevé aucune différence
significative dans les teneurs en
sucres et en graisses saturées de
ces aliments.
Quant au prix, il est systémati-
quement supérieur à celui des
produits classiques. Des cher-
cheurs de l’Université de Vienne
Pourquoi moins riche ?• Les teneurs en protéinesdes farines de riz et de maïs
(autour de 6 g de protéines/100 g),
généralement utilisées pour
remplacer la farine de blé
(10g/100 g), sont plus faibles.
• Les recettes et la fabricationdes produits avec ou sans
gluten sont différentes. D’où
des écarts parfois importants
entre les teneurs en fibres,
en matières grasses ou ensel, sans garantie aucune
d’avoir des compositions
plus favorables à la santé
avec les aliments “gluten free”.
Les produits sansgluten sont 2 à2,5 fois plus chers,quelle que soit lacatégorie d’aliments
E P R O T EI N ES
M O I N S D E F I B
R E S
UT EN, MAIS…
PAIN DE MIE
• Avec gluten (Marque Repère E. Leclerc, Épi d’or).Protéines : 8,3 g, matières grasses : 3,2 g.• Sans gluten (Marque Repère E. Leclerc).Protéines : 2,6 g, matières grasses : 5,3 g.
PIZZAS• Avec gluten(Picard). Protéines :10,1 g, sel : 0,79 g.• Sans gluten (Schär). Protéines :6,6 g, sel : 1,3 g.
GÂTEAUX PÉPITESDE CHOCOLAT• Avec gluten (Pépito).Protéines : 5,2 g, fibres : 3,1 g.• Sans gluten (Gerblé).Protéines : 4,2 g, fibres : 0,9 g.
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
18/76
À LA UNE LE MOIS DE 60
18 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 20
À qui s’impose l’éviction du gluten?BrunoBonaz: Aux personnes allergiqueset/ou intolérantes au gluten, ce quiest extrêmementrare.Pour les intolérantsau gluten,la cause la plus connueest la maladie cœliaque,liée à uneprédisposition génétique et déclenchée
par des facteursenvironnementaux,dont le gluten.Celui-ci provoque uneréaction immunitaire,qui entraîneuneinflammation de la muqueuseintestinalesusceptible de l’atrophier,aveccomme conséquence une capacitémoindreà absorber les vitamineset les selsminéraux.Cette maladieconcerneenviron 1 % de la population.Elle se manifeste principalement par des troubles digestifs,en sachantque chezbeaucoupde personnes,les symptômes sont isolés ou atypiques
comme une carence en fer et en vitamineB9,des douleurs articulaires… Il faut parfois du temps avant d’identifier la maladie.Son diagnostic se fait avec la recherche d’anticorps spécifiques dela maladie et unebiopsie de la muqueuseintestinale. S’il estpositif,le seul traitement consiste à supprimer le gluten.
Sinon,on parle beaucoup de sensibilitéau gluten, mais est-il possible de ladiagnostiquer ?
B . B : Un nombre croissant de personnesdisent ne pas supporter le gluten,mais sans fabriquer d’anticorps spécifiques.Cela concernerait environ 6 % dela population, donc davantage quepour la maladie cœliaque. Une partiede ces personnes ont toutefois un profil génétique de maladie cœliaque,sanspour autant la développer. Une éviction
du gluten leur apporte souvent un confort intestinal. De fait,elles
souffrent généralement du syndromede l’intestin irritable. Et une étudea montré que derrière cette sensibilité
supposée au gluten se cache,en réalité,une sensibilité aux fodmaps,ces petits
sucres fermentescibles présentsdans de très nombreux aliments.Mais il est aujourd’hui assez difficilede statuer sur ces cas…
Les personnes n’ayant apparemmentaucuneraison d’éviter le glutencourent-elles un risque de se priverde toute unecatégoried’aliments ?B . B : Je ne suis pas favorable à l’évictiondu gluten sans raison, qui est aussi coûteuse que contraignante… Maisnous sommes dans une société
de bien-être,qui sous-tend que pour aller bien,il faut suivre un régime.Ce n’est pas dangereux en soi de
supprimer le gluten, dès lors que l’ona une alimentation équilibrée, avec des céréales comme le riz,le maïs oule sarrasin,des fruits et des légumesainsi que des sources de protéinesanimales telles que les œufs, les produilaitiers. Par ailleurs, le fait d’éviter legluten amène généralement à manger moins : c’est pour cela que l’on perd
du poids,et non pas parce que lesaliments sans gluten sont plus légersque les autres. Son éviction amène aussà être plus vigilant sur ce que l’on manget, de fait, à mieux prendre soin de soi.
3 QUESTIONS À…
I Pr Bruno Bonaz
Gastro-entérologue au CHU de Grenoble
SEUL1%DELAPOPULATIONEST RÉELLEMENT ALLERGIQUEOU INTOLÉRANT AU GLUTEN
(Autriche) ayantpassé aucrible
les données d’une soixantaine
de produits sans gluten sont
catégoriques : quelle quesoit la
catégorie d’aliments, les “glu-
ten free” sont 2 à 2,5 fois pluschers que leurs homologues
(voir encadré page 16).Pour le justifier, les fabricants
évoquent des matières pre-
mières plus rares, donc plus
coûteuses telles que la farine
de millet ou de châtaigne, des
faibles quantitésà fabriqueret,
surtout, la nécessité de mettre
en placedes processus de fabri-
cation spécifiques pour éviter
les contaminations. « Nos four-nisseurs démarrent la premièreproduction de la journée avec les recettes sans gluten, etil y atous les soirs un nettoyagetrès
strict de la chaîne », explique-t-on chez Carrefour.
LESCONTRAINTES
TECHNIQUESONTBONDOS
Des procédures qui ne justi-
fient toutefois pas des prix
parfois exorbitants, multipliés
partrois,parexemple, pour lesspaghettis Barilla “sans glu-
ten”, voire par plus de quatre
pour le pain de mie Marque
Repère. « Le consommateur recherche aujourd’hui le rap-port bénéfice-prix plutôt que qualité-prix, explique XavierTerlet. D’un côté, il va payer lemoinscher possibleunproduit
de base et, de l’autre, acheter une tablette de chocolat haut
de gamme ou un produit sansgluten parce qu’il estime que ça lui fait du bien. » Encorefaut-il que ce soit réellement
le cas. Sinon, mieux vaut pour
son porte-monnaie éviter de
céder à la vague du “sans glu-
ten”. Quitte à acheter plus cher
desproduitsquien valent(vrai-
ment) lapeine,pour lespapilles
autant que pour la santé.
PATRICIA CHAIROPOULOS
D R
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
19/76
L’accès illimitéà
www.60millions-mag.c• Tous les essais comparatifs• Les dossiers et les outils
interactifs• L’actualité quotidienne
de la consommation• Vos droits
Prenez votre consommationen main !
Lemagazine
Essais comparatifs, actualités,enquêtes, conseils pratiques…pour consommer justeet défendre vos droits.
Leshors-séries
thématiquesDes ouvrages completset pratiquessur des thèmesd'actualité concernantvotre consommation quotidienne.
e service
d’assistanceéléphonique60RÉPOND
Vous avez un problèmeavec un commerçant, un litigeavec une administration,un différend avec un voisin...Ayez le réflexe 60 répond.Nos spécialistes vous répondenten direct, vous apportentdes conseils, vous informentde vos droits et recours.
Pour garder l’esprit tranquillefaites confiance à 60 répond.
Lehors-série
Spécialimpôts
G U I D E F I S CA L 2 0 1 6
N o u v ea u t é s, c r éd i t s d ’ i
m p ô t,
r éd u c t i o n s, r é c la ma t i o n
s…
V o t r e d é c la ra t i o n pa s à
pa s
F É V R I E R - M A R S 2 0 1 6
N ° 1 8 2
H O R S - S É R I E
> > > G U I D E
F I S C A L
I M P Ô T S
IN S TI T U T N A T IONA
L D E L A C ON SOM
MA T ION
Ne pa ye z pa s
un euro de trop !
6,10 €
w w w 60mi llions-m
ag.com
C O M M E N T A L L É
G E R
L ’A D D I T IO N
21 % d’économie1an
pour
Réalisez jusqu’à
Abonnez-vous
OUI, je profite de cette offre pour recevoir60Millionsdeconsommateurs . Je choisis l’abonnement suivant Mensuel Guide fiscal Site internet Hors-série "60 répond" Tarif
Abonnementconsommateur éclairé
1 ansoit 11 numéros
Inclus Accès illimité
inclus Non inclus Non inclus
46,00€ aulieude56,70€
Abonnementconsommateur expert
1 ansoit 11 numéros Inclus
Accès illimitéinclus
Inclussoit 7 numéros
InclusAppels illimités
78,00 € aulieude 98 €
Offre valablepourla Francemétropolitainejusqu’au 31/06/2016. Vousdisposez d'undélaide rétractationde 14jours à réception de votre 1er numéro.Conformément à laloi Informatiqueet libertés, vousdisposezd'un droit d’accèset derectificationdesdonnéesvousconcernantauprèsdu serviceAbonnements.Ces données (sauf courriel et numéro de téléphone) peuvent être communiquées à des organismes extérieurs. Si vous ne souhaitez pas, veuillez cocher cette case :
BULLETIND’ABONNEMENTÀcompléteretàrenvoyersousenveloppesansl’affranchirà:
60 Millions de consommateurs - Service Abonnements - Autorisation 73405 - 60439 Noailles cedex
Abonnez-vous en lignewww.60millions-mag.c
+ s i m p l e,
+ r a p i d e
Mes coordonnées :
Mme M.
Nom: ................................................................................................................................................................................................................................
Prénom : .......................................................................................................................................................................................................................
Adresse : .......................................................................................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................................................................................................................
Code postal : Ville : ..............................................................................................................................Téléphone :
Courriel : ............................................................................................. @ ..................................................................................................................
Jechoisisderéglerpar :Chèqueà l'ordre de 60 MILLIONS
Carte bancaire : N° :
Expire fin :
Je noteles 3 derniers chiffres figurant au dos de ma carte
Date et signature :
512
L’accès aux versinumériques sur P
et tablette tactile dnuméros compris dvotre abonnement
+
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
20/7620 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 20
LEPETIT JOURNAL
Prévention
Dondu sang,sécurisersansdiscriminerDe nouvelles dispositions entrent en vigueur à partir du 1er juinpour continuer à protéger du VIH les transfusés, sans stigmatiser les homosexuels masculins, exclus jusqu’à présent du don du sang. Des dons
retardés
Les contre-indicatio
au don du sang
sont liées au
comportement
et non à l’orientatio
sexuelle. Il faut ains
attendre quatre moi
pour donner son
sang après un rappo
sexuel non protégé
avec un partenaire
occasionnel (ou un
nouveau partenaire
depuis moins de
deux mois). De mêm
si le candidat au
don ou son partenai
régulier ont euplus d’un partenaire
sexuel dans les
quatre derniers moi
EnquêteDes aliments à ne pas mettre
dans son assiette p. 28
ALIMENTATION&SANTÉ
françaisdusang.Orl’épidémiedeVIHtouchesurtout
les hommes ayant des relations homosexuelles – ils
représentent 42 % des personnes ayant découvertleur séropositivité en 2014. C’est pourquoi, jusqu’àprésent,tous leshommesayanteu aumoinsunefoisune relation homosexuelle étaient exclus du don du
sang de manière permanente.
C’est le caractère permanent de cette contre-indi-cation, jugé discriminatoire par certains, qui vientd’êtreabrogé.Mais l’ouvertureest timide :àpartirdu
1er juin, unhomme ne devra pas avoir eu derelations
sexuelles avec un autre homme dans les douze mois
précédents pour donner son sang, ses plaquettes ou
ses globules blancs.
UNMÊMENIVEAUDESÉCURITÉ
Une mesure en vigueur en Australie depuis 2001 eten Grande-Bretagne depuis 2011. « Avec une contre-indicationdedouzemois,cespaysobtiennentlemêmeniveaude sécurité que lorsqu’elle était permanente »,justifieBrunoDanic.Le dondeplasma, lui, estdésor-
mais ouvert à tous. Le plasma est le seul élémentdu sang que l’on peut sécuriser en le mettant enquarantaine, jusqu’àcequeledonneursereprésente
pourvérifiers’ilesttoujoursséronégatif.«Onpourraainsiregardersi lerisqueestplusélevé,ou non,dansune population d’hommes homosexuels ayant un
seul partenaire » conclut Bruno Danic V. N’SONDÉ
aloifixeuncertainnombredecontre-indications
au don du sang pour empêcher la contamina-tion par des agents infectieux, en particulier le
VIH (arrêté du 12 janvier 2009). Or, durant les douze
premiers jours qui suivent une infection par le VIH,lesanalyseseffectuées sur lescandidatsau donsont
incapables de la détecter. « Ce risque résiduel est faible– ilest estiméàundonparan–mais iln’estpasnul », insiste le Dr Bruno Danic, de l’Établissement
B O N
À S A V O I R
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
21/76
ALIMENTATION & SANTÉ LE PETIT JOURNAL
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER2016 / 21
T H I N K S T O C K
– F O T O L I A
sur 151 échantillons de lait ont été trouvéespar la Répression des fraudes: déficits
en matière grasse, allégations incorrectes sur les vitamines D et B12,teneurs en eau supérieures à la normale… leur nature, frauduleuse ou pas, n’a pas été révélée.
Nectar
Lemiel
E N B R E F
Associant naturel et gourmandise,
le miel séduit de plus en plus
de consommateurs.
Le goût comme l’intensité
varient beaucoup selon
l’espèce florale butinée.
C’ESTQUOI?Selon la définition officielle (décret du
30 juin 2003), le miel est « la subs-
tance sucrée naturelle produite par
les abeilles de l’espèce Apis mellife-
ra », notre abeille domestique.
Les miels de colza et de tournesol
représentent près de 30 % de la
production française.Les condition-
neurs les utilisent en mélange avec
d’autres miels et les vendent sous
l’appellation « miel de France » ou
« miel polyfloraux » (le terme “toutes
fleurs” est interdit). Obtenir un miel
de cru demande à l’apiculteur de
le récolter après chaque floraison
du végétal choisi, ou bien de dépla-
cer ses ruches près du terrain enfleurs. Il peut aussi les placer dans
des zones particulières, par exemple
à plus de 600 m d’altitude pour
obtenir un miel de montagne.
DESORIGINESTRÈSVARIÉESMise à mal depuis trois ans, la pro-
duction de miel a connu à nouveau
une embellie en 2015, à hauteur de
15 000 tonnes… C’est insuffisant,
toutefois, pour répondre à la de-
mandefrançaise. D’où une offre crois-
sante de miels issus de l’Union euro-
péenne, voire de mélanges d’origine
intra et extra communautaire (Chine
et Argentine, surtout), généralement
vendus à bas prix et sans garantie de
qualité. Dans la mesure du possible,
privilégiez les miels d’apiculteurs de
proximité, gagede moindre empreinte
carbone et de meilleure traçabilité.
COMMENTLECONSERVER?Pour les amateurs, sachez queseuls les miels d’acacia, de châtai-
gnier ou issus de miellat sont, et
restent, liquides. Les autres se soli-
difient avec le temps. Liquide ou
crémeux, le miel se conserve deux
ans maximum, stocké dans un en-
droit plutôt sec.
PATRICIA CHAIROPOULOS
CHIRURGIE
Plus d’info surles prothèsesmammaires Avant de se faire
poser des prothèses
mammaires pour
raisons esthétiques,
une femme doit savoir
que l’implantation de
ce dispositif médical
peut entraîner des
complications et
que leur durée de
vie est limitée dans
le temps. Le décret
n° 2015-1171oblige désormais
les praticiens à fournir
ces informations avant
toute intervention.
ÉTIQUETAGE
Moins defraudes surles poissonsMorue, thon, églefin,
plie, sole, espadon…
les poissons les
plus consommés
en Europe ont subi
des tests génétiques
dans dix-neuf
villes européennes.
Cette large enquête
a montré une
chute de la fraude
d’étiquettes, passant
de 40 % d’erreurs
à 5 % en cinq ans.
HANDICAPLa détressedes sourds etmalentendantsEnviron 20 % des
personnes sourdes
ou malentendantes
déclarent avoir
eu des pensées
suicidaires au cours
des douze derniers
mois, contre près
de 4 % dans la
population générale,
selon le dernier
Baromètre santé
de l’Institut national
de prévention et
d’éducation pour la
santé. Cette détresse
est souvent liée à une
souffrance au travail.
MALADIE
Grippe aviaire,risque nulpour l’Homme Après l’apparition
de foyers de grippeaviaire dans des
élevages de volailles,
l’Agence nationale
de sécurité sanitaire
(Anses) juge que
le risque de transmis-
sion à l’Homme
par la consommation
d’œufs, de viande
ou d’eau contaminés
est nul.
Cette souche
H5N1 est moins
virulente que
la souche asiatique
qui, elle-même,
ne se serait transmise
à l’Homme quedans de rares cas
d’ingestion de sang
ou de viscères crus.
P R O D U I T D U M O I S
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
22/76
LE PETIT JOURNAL ALIMENTATION & SANTÉ
22
/ 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 20
Surpoids
Bouger ne suffit pasPour atteindre un poids qui soit en adéquation avec une bonne santé,l’activité physique ne suffit pas : il faut surtout manger moins de sucre.
Coca-Cola,Nesquiket autresMcDonald’s sefont
fort de sponsoriser des épreuves sportives.
Leurobjectif: pointerlemanqued’activitéphy-
sique comme facteur principal de l’obésité… Grosso
modo : faites du sport et vous pourrez manger ou
boire ce que vous voulez. « C’est de la supercherie,ditJacquesFricker,nutritionnisteà l’hôpitalBichat
(Paris). Il faut en réalité beaucoup s’activer pour
une perte minime de calories. »Si les experts recommandent de bouger tous les
jours, c’est d’abord pour réduire le risque de déve-
lopper une maladie chronique telle que le diabète
ou une pathologie cardio-vasculaire, et aussi pour
maintenir son poids. Pas pour en perdre, comme
le pointe un article paru récemment dans le British Journal of Sports Medicine. Les auteurs s’appuientnotamment surle fait quel’on assistedepuis trente
ans à une explosion de l’obésité sans qu’il y ait eu
de véritable changement dans le niveau d’activité
physique des populations occidentales.
MIEUX VAUT FAIRE LA CHASSEÀ UNE ALIMENTATION DÉSÉQUILIBRÉE« Dans la perte pondérale, le plus important est delimiter les grands pourvoyeurs de sucre tels que lepainblancet,biensûr,lesboissonscommelessodas
et les jusde fruits industriels »,dit Jacques Fricker.En dépit de ce que peuvent suggérer les grandes
marques agroalimentaires, ces aliments favorisent
lestockagedes lipidesetlasensationde faim.Même
son de cloche du côté de l’Organisation mondiale
de la santé (OMS) : elle recommande aux adultes
et enfants de limiter leur consommation de sucre
à 10 % (soit environ 50 g par jour) de leur apporténergétique quotidien, afin de réduire le risque de
surpoids et d’obésité. PATRICIA CHAIROPOULOS
150 minutespar semainePour les adultes
âgés de 18 à 64 ans
l’OMS recommande
de faire au moins
150 minutesd’exercices d’intensi
modérée (jardinage
léger, marche
rapide, vélo…)
par semaine – tels
que cinq séances
hebdomadaires
de 30 minutes – et
au moins 75 minute
s’il s’agit d’une
activité d’intensité
soutenue (tennis,
sport collectif…).
B O N
À S A V O I R
La Commission de recherche et d’information indépendante surla radioactivité (Criirad) lance une alerte contre des pendentifs “éner-gétiques” censés apporter santé et bien-être grâce à leurs « ions néga-tifs ». Après avoir contrôlé cinq modèles, l’association a relevé
des niveaux de radioactivité naturelle anormalement élevés. À l’usage,le risque d’irradiation de la peau est réel, juge le Criirad. Sont égalementdans le collimateur des autocollants dits « antiradiation » pour télé-
phones portables ou autres appareils électriques, et des disques en
caoutchouc « à énergie quantique » (à appliquer sur la peau, pour
traiter l’eau, etc.). L’association a saisi les services de la Répression
des fraudes pour stopper la commercialisation de ces objets et pro-
céder à la reprise des exemplaires vendus. V. N’S.
Radioactivité
Alerte aux pendentifs“énergétiques”
Asticots et sangsuesviennent à notre secours
Asticots et sangsues sont parfois présents
à l’hôpital… comme produitsde soins. Parce qu’ils sont capablesd’absorber des tissus nécrosés,en préservant le tissu sain, des asticots stériles servent à traiter certainesplaies. Quant aux sangsues,elles sont, par exemple, utiliséesaprès l’amputation d’un doigt,pour désengorger le sang en excèsavant de le regreffer.
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
23/76
ALIMENTATION & SANTÉ LE PETIT JOURNAL
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER2016 / 23
Décryptage
Une appli pour faire sescourses sans se tromperParmi les multiples applis alimentaires prêtes à nous accompagner pour faire nos courses le smartphone à la main, Kwalito se revendiquecomme une aide pratique – et rapide – pour déchiffrer la composition desproduits et savoir s’ils sont adaptés à votre alimentation.Par exemple, vous souhaitezmanger bioou végétarien? Vousêtes enceinte
ou allergique au lactose? Ou soucieux de ne pas ingérer d’huile de
palme ? Une fois inscrites les contraintes ou préférences de l’utilisateur,
il suffit de scanner le code-barres
du produit : l’application indique
automatiquement, à l’aide d’unsmiley, s’il répond ou non au ré-gimedéfini. Si ce n’est pas le cas,
elle pointe les ingrédients indési-rables. On peut aller plus loin enles sélectionnant et connaître ainsi
leur nature, le degré de leur éven-
tuelle toxicité, etc.Utilisable sur Android et iPhone,
l’application recense plus de
80 % des produits alimentaires
commercialisés.P. C.
I Denis Lairon Nutritionniste, directeur de recherche émérite àl’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)
Les produits biosont-ils plus richesen vitamines ?
«Oui.Pour l’heure, onsait que les fruits et légumes
bio sontplus richesenvitamineC que les produits
conventionnels,de l’ordre de 9 à 33%,ainsi qu’en
antioxydants de typephénols,flavonoïdes et pigments
rouges.Celas’explique : n’étant pas traités avec
desproduits phytosanitaires,les fruits et légumesbio
doiventse défendre en fabriquant divers antioxydants.
On trouveégalementdes teneurs supérieures en sels
minéraux,surtout pour lemagnésium,maisaussi
le fer ou lezinc. Ces tauxsontliés enpartieà lanaturedessols de cultures biologiques, plus riches,plus actifs
etde ce fait libérant davantagedeminéraux.Mais le
comportement influe aussi : unepomme bio, par exemple,
nenécessite pasd’être pelée : la peau contient près de
lamoitiéde lavitamineC etdes antioxydantsdufruit. »
Q U E S T I O N N
U T R I T I O N
Les cosmétiques, de laGrèce antique à nos jours
Les plus belles inventions en ma-tière de cosmétiques ne datent pasd’hier, certaines remontant mêmeà la nuit des temps. C’est ce que
nous raconte cette Histoire de la beauté et des cosmétiques qui débute dès l’Antiquité. On savait que le maquillage desyeux au kohl était déjà à la mode dans l’Égypte ancienne.On ignorait que c’est Louis XIV qui a popularisé l’eaude Cologne. Ou que les premiers mascaras furent élaborésau XIXe siècle par un certain M. Rimmel, un Français.
Beauté mon beau souci, une histoire de la beauté et des cosmétiques,par Céline Couteau, Laurence Coiffard. Éditions Édilivre, 286 p., 27 € .
P O URV O US
V U /L U
Hygiène
Des shampoingsnon moussantsà tous les prixTout a commencé aux États-Unisavec la mode du “No Poo” ou “Low
Poo” – contraction de “No Shampoo”etde“LowShampoo”. Traduction : pas
ou peu de shampoing. Le principe
consiste à se laver les cheveux avec un
lait, une crème ou toute autre formulelavante qui ne mousse pas ou mousse
très peu. Aujourd’hui, desmarques haut
de gamme mais également populairesont investi ce créneau.C’est le cas d’Yves Rocher
qui a lancé son Low Sham-
poo-crème lavante délicate à moins de 7 € les 200 ml.
Si ces nouveaux shampoings moussent peu, c’est parceque leurs formules excluent certains agents moussants,des substances pointées du doigt parce qu’irritantes,
comme le sodium lauryl sulfate et, dans une moindre
mesure, le sodiumlaureth sulfate. Leur absence estasso-
ciée à un bienfait supposé pour les cheveux. Le lait lavantà la banane LeonorGreyl se revendiqueainsi « sanssodium
laureth sulfate » et « sans aucune agressivité ». Un soin
qui coûte quand même 26 € les 200 ml ! À noter qu’audébut,appliquerun “NoShampoo” peut déconcerter, tant
la mousse est ancrée dans nos habitudes. V.N’S.
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
24/76
ESSAI ALIMENTATION & SANTÉ
24 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 20
La meilleure
de l ’essai
Oral-B ITriZone600
22€ I 13,5/20
Elle est la moins chère de l’essai.Pourtant,ses résultats valent ceuxde références plus onéreuses.Ses points forts : l’efficacité dansle nettoyage et la résistance de sabrossette. Ses points faibles :uneautonomie faible (moins de 14 jours) etun niveau sonore trop élevé à l’usage.
qua li té/pri x
Oral-B IPro4000
80€ I 14,5/20
Elle convainc dans les tests techniques,notamment par son pouvoir nettoyanttout à fait satisfaisant. À l’usage,elle est aussi plébiscitée par lesutilisateurs. Cependant,outre sonprix élevé,elle est un peu juste enautonomie (inférieure à 14 jours).
Un très bon rapport
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
25/76
ALIMENTATION & SANTÉ ESSA
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 2016 / 2
Nostests• Les sept brosses à dents
électriques testées sont
des modèles rechargeables
sur secteur.
• Le pouvoir nettoyant
et blanchissant des appareils
est évalué sur des éprouvettes
d’émail issu de dents
humaines préalablement
colorées. Une analyse
par spectrocolorimétrie
est réalisée avant et après
brossage. Cette évaluation
est complétée par d’autres
tests techniques (résistance
des brossettes à l’usage,
mesure de l’autonomie
et de la consommation
électrique, essais de chute,
étanchéité du chargeur).
• Pour juger de la commodité
d’emploi de chaque référence,un test d’usage est effectué
auprès de sept panélistes,
tous utilisateurs réguliers
de brosses à dents électriques.
Chaque volontaire a utilisé
cinq des sept références
de notre échantillonnage,
chacune pendant une semaine,
à raison de deux brossages
par jour. Il devait répondre à
un questionnaire d’évaluation
après chaque semaine de test.
D’un côté, vous avez les incondi-
tionnelsde la brosse à dents à l’an-
cienne. De l’autre, ceux qui sont
passés à la version électrique et
qui, pour rien au monde, ne reviendraient en
arrière. Le Dr Christian Verner, membre de
l’Association dentaire française, met tout le
monde d’accord : « La brosse à dentsmanuellereste tout à fait d’actualité. Mais l’apprentis-
sagede la méthode est plus compliqué qu’avec
une brosse à dents électrique. » Car se brosserles dents, ça s’apprend auprès d’un dentiste
afin d’adopter le bon geste, en l’occurrence
l’orientation correcte de la brosse à dents et le
mouvement qui convient.
Pour être efficace, le brossage doit être réalisé
avecunebrosseà poils souples,adaptée aupro-fil de chacun (taille de la bouche et des dents,
éventuels problèmes de gencives, etc.). S’ils
sont effectués correctement, deux brossages
par jour suffisent. « Après chaque brossage,mêmeavecunebrosseàdentsélectrique, ilfau-
dra utiliser une brossette interdentaire, ou un fil interdentaire silesdentssont très serrées»,complètele spécialiste. Enfin, deux fois paran,une visite de contrôle et de détartrage chez le
dentiste s’impose.
UNENJEUDESANTÉPUBLIQUESe brosser correctement les dents est crucial
pour éliminer la plaque dentaire qui favorise
le tartre et le développement des bactéries.
Outre lerisquedecaries,unemauvaisehygiènebucco-dentaire peut induire une parodontite,
c’est-à-dire une inflammation des gencives qui
conduit à une destruction des tissus autour
des dents. « Les parodontites peuvent avoir unimpactgénéralsurlasanté.Ellesaugmentent lerisquedemaladiescardio-vasculaires,de diabèteet d’événements indésirables chez la femmeenceinte », met en garde le DrVerner,qui relaieunmanifestelancéparlaFédérationeuropéennedeparodontologie pour la reconnaissance de la
santé gingivale comme enjeu de santé publique.
UNEAIDEPOURLESGENSPRESSÉSParce que l’appareil effectue lui-même le mou-
vement, unebrosseélectriquevousfaciliterala
tâche.Unatoutprécieux,notammentpourceuxquipeinentàréalisercertainsmouvements(per-sonnes âgées, handicapées…). Elle conviendra
également aux gens pressés. « Les études sont discordantes. Mais elles suggèrent qu’aprèsdeux minutes de brossage avec une brosse àdents électrique, on obtient la même efficacité qu’après six minutes avec une brosse à dents
manuelle », avance le Dr Verner.Son principal inconvénient reste son prix.
Comptez entre 20 et 100 € pour une brosse à
dentscomplèteàrechargersursecteur,horsprixdesbrossettesderechange.À titre decomparai-son, les brosses manuelles les plus onéreuses
dépassent rarement 3 à 4 € l’unité. Heureuse-
ment, certains modèles électriques donnent
satisfaction en limitant la dépense. Vous les
trouverez en parcourant cet essai dans lequel
nous avons testé sept brosses électriques de
grandes marques.
Nous avons testé sept brosses à dents électriques rechargeables.Quelle que soit la technologie embarquée, elles remplissent leur mission première : nettoyer les dents efficacement. Et les plus chères
ne sont pas forcément les plus performantes.
BROSSESÀDENTSÉLECTRIQUES
Lebrossageestvraimentau poil
web+ Retrouvez sur notre siteInternet les points forts et les pointsfaibles des sept brosses à dentsélectriques testées en saisissant l’adressuivante : www.60m.fr/51224
-
8/20/2019 60 Millions de consommateurs - Février 2016
26/76
ESSAI ALIMENTATION & SANTÉ
26
/ 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 512 / FÉVRIER 20
Oscillo-rotatif pulsatoire, sonique, àbalayage vertical pulsatoire... Non,il ne s’agit pas de quelque vaisseau
intersidéral de La Guerre des étoiles mais bel
et bien des di