55 Libération capsulaire arthroscopique des contractures en rotation interne dans les paralysies...

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2S56 79 e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T. plus larges résections. Le péroné grossit et se substitue progres- sivement à l’os remplacé. La fréquence des interventions itérati- ves diminue avec le recul. Contrairement aux techniques de reconstruction prothétiques, plus le recul est élevé, plus la sur- vie du péroné augmente. La reconstruction par péroné vascula- risé offre moins de complication locale que les allogreffes. CONCLUSION. La reconstruction par péroné vascularisé a engendré une chirurgie itérative tant au niveau du membre pré- levé qu’au niveau du membre reconstruit. Mais une meilleur technique de prélèvement et l’arrivée d’ostéosynthèse dynami- sable offre une moindre morbidité et semble pouvoir accélérer la consolidation. 54 Reconstruction du genou par pro- thèse de croissance après résec- tion pour tumeur maligne : à propos de 33 cas Eric MASCARD*, Philippe WICART, Laurence BRUGIÈRE, Jean DUBOUSSET Notre but était d’évaluer les résultats des prothèses de crois- sance du genou et notamment de comparer les prothèses conven- tionnelles dont l’allongement est chirurgical, et les prothèses Phénix, où l’allongement est obtenu par un dispositif électroma- gnétique per-cutané, non invasif. De 1985 à mai 2001, 33 enfants âgés de 8 à 12 ans, ont reçu une prothèse de crois- sance après résection d’une tumeur du genou (28 ostéosarcomes et 3 Ewing). Tous avaient une chimiothérapie péri-opératoire. La tumeur intéressait le fémur distal 22 fois, le tibia proximal 8 fois et les deux extrémités dans 3 cas. Il y avait 13 prothèses conven- tionnelles et 20 prothèses non invasives Phénix, dont il y eu 3 versions successives. Dans le groupe des prothèses conventionnelles, le recul moyen était de 8,7 ans (4 mois à 18 ans). Dix patients étaient en rémission et 3 décédés. Il y avait eu 4 infections, une paralysie du nerf fibulaire commun, 4 fractures du mécanisme d’allonge- ment, 4 descellements et 3 fractures de queues. Au dernier recul, parmi les 10 survivants, 5 patients avaient encore une prothèse, 3 avaient une arthrodèse pour infection, un avait été amputé pour infection et un avait eu une plastie de retournement, pour descel- lement itératif. Parmi les 5 patients ayant gardé une prothèse, l’inégalité de longueur moyenne était de 1,8 cm (0 à 4) et l’allongement moyen final était de 4,6 cm (0 à 9). Dans le groupe des prothèses non invasives, le recul moyen était de 5 ans (7 mois à 10 ans). Quinze patients étaient en rémission et 5 décédés. Une patiente a fait une récidive locale après métastase osseuse et a été amputée avant de décéder. Il y avait eu 4 fractures du mécanisme de croissance, 1 blocage de l’allongement, deux fractures de queue, 5 descellements, 2 ostéolyses majeures sans descellement mais justifiant une reprise, et une infection hématogène. L’allongement devait être fait sous anesthésie chez 5 patients. Sur les 15 survivants, l’iné- galité finale moyenne était de 1,1 cm, et l’allongement moyen global était de 4,0 cm (0 à 17), mais 8 patients n’étaient pas encore arrivés en fin de croissance. Tous les 7 patients arrivés en fin de croissance avaient encore une prothèse au dernier recul, mais la prothèse Phénix avait toujours dû être changée pour une prothèse non télescopique « définitive ». Certains patients ont eu jusqu’à 6 prothèses successives. De nombreuses complica- tions mécaniques survenues avec les premières implantations ont été évitées ensuite avec les améliorations successives du matériel. En conclusion, les prothèses de croissance non invasives permettent un allongement effectif du membre opéré au prix de complications moindres en particulier infectieuses que les pro- thèses de croissance conventionnelles. Les prothèses implan- tées depuis ces 4 dernières années demandent à être évaluées avec plus de recul pour juger de la validité des améliorations apportées. 55 Libération capsulaire arthroscopi- que des contractures en rotation interne dans les paralysies obsté- tricales Jean KANY*, Azis ABID, Jérôme SALES DE GAUZY, Jean-Philippe CAHUZAC INTRODUCTION. L’attitude en rotation interne de l’épaule est une séquelle fréquente (25 %) des paralysies obstétricales du plexus brachial C5-C6 C7. Cette attitude est liée au déséquili- bre entre des rotateurs externes paralytiques et des rotateurs internes qui le sont moins. D’abord réductible, elle va se fixer rapidement d’abord du fait d’une rétraction capsulo-ligamento- musculaire puis de la survenue de déformations ostéo-articulai- res. Nous avons émis l’hypothèse que la rétraction capsulaire était le premier facteur de cette séquelle. Nous rapportons les premiers résultats de la libération capsulaire sous arthroscopie et les comparons aux résultats du traitement classique par désinser- tion du muscle sous scapulaire. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Six enfants dont l’âge moyen était de 23 mois et 1 enfant âgé de 12 ans présentaient une atti- tude en rotation interne de l’épaule séquellaire d’un paralysie obstétricale C5-C6 (3 cas) ou C5-C7 (4 cas). Dans 4 cas, une arthroscopie à visée diagnostique des lésions ostéo-articulaires a été réalisée, suivie d’une libération du sous-scapulaire associé à un transfert du muscle grand dorsal. Dans 3 cas, une arthrosco- pie à visée diagnostique et thérapeutique (section du ligament coraco-huméral) a été réalisée, associée à un transfert du muscle grand dorsal. Les résultats portent sur l’analyse pré- et postopé- ratoire des mobilités passives de l’épaule et sur l’étude des déformations ostéo-articulaires sur l’IRM préopératoire et les constatations peropératoires. *Geoffroy Nourissat, Service de Chirurgie Pédiatrique Orthopédique, Hôpital Saint-Vincent-de-Paul, 82, avenue Denfert-Rocherau, 75014 Paris. *Eric Mascard, 139, avenue de Wagram, 75017 Paris.

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2S56 79e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

plus larges résections. Le péroné grossit et se substitue progres-sivement à l’os remplacé. La fréquence des interventions itérati-ves diminue avec le recul. Contrairement aux techniques dereconstruction prothétiques, plus le recul est élevé, plus la sur-vie du péroné augmente. La reconstruction par péroné vascula-risé offre moins de complication locale que les allogreffes.

CONCLUSION. La reconstruction par péroné vascularisé aengendré une chirurgie itérative tant au niveau du membre pré-levé qu’au niveau du membre reconstruit. Mais une meilleurtechnique de prélèvement et l’arrivée d’ostéosynthèse dynami-sable offre une moindre morbidité et semble pouvoir accélérerla consolidation.

54 Reconstruction du genou par pro-thèse de croissance après résec-tion pour tumeur maligne : àpropos de 33 cas

Eric MASCARD*, Philippe WICART,Laurence BRUGIÈRE,�Jean�DUBOUSSET

Notre but était d’évaluer les résultats des prothèses de crois-sance du genou et notamment de comparer les prothèses conven-tionnelles dont l’allongement est chirurgical, et les prothèsesPhénix, où l’allongement est obtenu par un dispositif électroma-gnétique per-cutané, non invasif. De 1985 à mai 2001,33 enfants âgés de 8 à 12 ans, ont reçu une prothèse de crois-sance après résection d’une tumeur du genou (28 ostéosarcomeset 3 Ewing). Tous avaient une chimiothérapie péri-opératoire. Latumeur intéressait le fémur distal 22 fois, le tibia proximal 8 foiset les deux extrémités dans 3 cas. Il y avait 13 prothèses conven-tionnelles et 20 prothèses non invasives Phénix, dont il y eu3 versions successives.

Dans le groupe des prothèses conventionnelles, le reculmoyen était de 8,7 ans (4 mois à 18 ans). Dix patients étaient enrémission et 3 décédés. Il y avait eu 4 infections, une paralysiedu nerf fibulaire commun, 4 fractures du mécanisme d’allonge-ment, 4 descellements et 3 fractures de queues. Au dernier recul,parmi les 10 survivants, 5 patients avaient encore une prothèse,3 avaient une arthrodèse pour infection, un avait été amputé pourinfection et un avait eu une plastie de retournement, pour descel-lement itératif. Parmi les 5 patients ayant gardé une prothèse,l’inégalité de longueur moyenne était de 1,8 cm (0 à 4) etl’allongement moyen final était de 4,6 cm (0 à 9).

Dans le groupe des prothèses non invasives, le recul moyenétait de 5 ans (7 mois à 10 ans). Quinze patients étaient enrémission et 5 décédés. Une patiente a fait une récidive localeaprès métastase osseuse et a été amputée avant de décéder. Il yavait eu 4 fractures du mécanisme de croissance, 1 blocagede l’allongement, deux fractures de queue, 5 descellements,

2 ostéolyses majeures sans descellement mais justifiant unereprise, et une infection hématogène. L’allongement devait êtrefait sous anesthésie chez 5 patients. Sur les 15 survivants, l’iné-galité finale moyenne était de 1,1 cm, et l’allongement moyenglobal était de 4,0 cm (0 à 17), mais 8 patients n’étaient pasencore arrivés en fin de croissance. Tous les 7 patients arrivés enfin de croissance avaient encore une prothèse au dernier recul,mais la prothèse Phénix avait toujours dû être changée pour uneprothèse non télescopique « définitive ». Certains patients onteu jusqu’à 6 prothèses successives. De nombreuses complica-tions mécaniques survenues avec les premières implantationsont été évitées ensuite avec les améliorations successives dumatériel.

En conclusion, les prothèses de croissance non invasivespermettent un allongement effectif du membre opéré au prix decomplications moindres en particulier infectieuses que les pro-thèses de croissance conventionnelles. Les prothèses implan-tées depuis ces 4 dernières années demandent à être évaluéesavec plus de recul pour juger de la validité des améliorationsapportées.

55 Libération capsulaire arthroscopi-que des contractures en rotationinterne dans les paralysies obsté-tricales

Jean KANY*, Azis ABID, Jérôme SALES DE GAUZY,Jean-Philippe CAHUZAC

INTRODUCTION. L’attitude en rotation interne de l’épauleest une séquelle fréquente (25 %) des paralysies obstétricales duplexus brachial C5-C6 ° C7. Cette attitude est liée au déséquili-bre entre des rotateurs externes paralytiques et des rotateursinternes qui le sont moins. D’abord réductible, elle va se fixerrapidement d’abord du fait d’une rétraction capsulo-ligamento-musculaire puis de la survenue de déformations ostéo-articulai-res. Nous avons émis l’hypothèse que la rétraction capsulaireétait le premier facteur de cette séquelle. Nous rapportons lespremiers résultats de la libération capsulaire sous arthroscopie etles comparons aux résultats du traitement classique par désinser-tion du muscle sous scapulaire.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Six enfants dont l’âge moyenétait de 23 mois et 1 enfant âgé de 12 ans présentaient une atti-tude en rotation interne de l’épaule séquellaire d’un paralysieobstétricale C5-C6 (3 cas) ou C5-C7 (4 cas). Dans 4 cas, unearthroscopie à visée diagnostique des lésions ostéo-articulaires aété réalisée, suivie d’une libération du sous-scapulaire associé àun transfert du muscle grand dorsal. Dans 3 cas, une arthrosco-pie à visée diagnostique et thérapeutique (section du ligamentcoraco-huméral) a été réalisée, associée à un transfert du musclegrand dorsal. Les résultats portent sur l’analyse pré- et postopé-ratoire des mobilités passives de l’épaule et sur l’étude desdéformations ostéo-articulaires sur l’IRM préopératoire et lesconstatations peropératoires.

*Geoffroy Nourissat, Service de Chirurgie PédiatriqueOrthopédique, Hôpital Saint-Vincent-de-Paul,

82, avenue Denfert-Rocherau, 75014 Paris.

*Eric Mascard, 139, avenue de Wagram, 75017 Paris.

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S57

RÉSULTATS. L’arthroscopie diagnostique a été réalisée6 fois (1 échec dans une luxation postérieure de l’épaule). Dansles 6 cas, elle a confirmé les résultats de l’IRM préopératoire. Lalibération du sous-scapulaire (4 cas) a permis d’augmenter de50° en moyenne l’amplitude de la rotation externe. Cependant, larotation interne a diminué de 1 point sur la classification deMallet. La libération capsulaire sous arthroscopie a permisd’augmenter de 60° en moyenne l’amplitude du mouvement derotation externe sans modifier la rotation interne.

DISCUSSION. Harryman en 1992 démontre que la section duligament coraco-huméral permet d’améliorer le mouvement derotation externe de l’épaule. En appliquant cette hypothèse auxPOPB, nous avons constaté que la rétraction capsulo-ligamen-taire avait un rôle important et que l’arthroscopie permettait delever cet obstacle. Cependant, c’est une technique difficile quidemande une expérience des techniques arthroscopiques.

CONCLUSION. La section du ligament coraco-huméral sousarthroscopie dans les séquelles en rotation interne de l’épauledes POPB est efficace à condition de faire cette arthrolyse avantl’âge de 2 ans.

56 Un nouveau repère radiographi-que pour étudier l’articulationhuméro-radiale chez l’enfant etl’adolescent

Stéphane PROVÉ*, Jérôme JEUDY,Frédéric LAUMONIER

INTRODUCTION. Dans notre expérience, nous avons cons-taté que la « ligne de Storen » était un repère radiographiqueapproximatif pour l’étude des subluxations de la tête radiale chezl’enfant et l’adolescent. Notre étude teste la fiabilité et la repro-ductibilité de cette méthode, dite de référence, par rapport à unenouvelle méthode proposée par les auteurs.

MATÉRIEL. Nous avons revu 41 radiographies de coude deprofil chez 40 enfants et adolescents ayant été vus pour une con-tusion simple du coude. Ces patients n’avaient aucun antécédenttraumatique pour le coude concerné.

MÉTHODE. Toutes les radiographies ont été revues, à deuxreprises, par deux examinateurs indépendants. Deux méthodesde mesure radiographique ont été utilisées pour chaque radiogra-phie pour étudier les rapports de la tête radiale avec le condylehuméral. La « ligne de Storen » était la méthode de référence. Laméthode des auteurs consistait à tracer la droite perpendiculaireau segment reliant les points antérieur et postérieur correspon-dants au cartilage de croissance de la tête radiale. Les examina-teurs mesuraient la distance entre le centre du condyle huméralet la droite obtenue par chacune des méthodes de mesure.

RÉSULTATS. Pour la méthode de référence, la moyenne étaitcomprise entre -1,51 et 0,24 avec un écart type de 2,66 à 2,84

suivant les différentes séries de mesure. Pour la méthode desauteurs, la moyenne était de -0,37 à 0,15 avec un écart type de0,57 à 0,76. Le test t de Student apparié montrait la fiabilité et lareproductibilité de la méthode des auteurs à l’inverse de laméthode de référence.

DISCUSSION. La « ligne de Storen » est imparfaite du faitd’une définition originale approximative et de la nécessité deréaliser une radiographie prenant l’ensemble de l’os radial. Deplus, l’os radial ayant une forme de sabre, il est impossible d’endéfinir un axe unique. Or, dans notre pratique des traumatismesdu coude courants, seul un cliché centré sur le coude est réalisé.Dans ces conditions, l’interprétation de la « ligne de Storen » esttrès variable entre les examinateurs. En revanche, la méthodeprésentée par les auteurs est applicable aisément sur ce type decliché.

CONCLUSION. La méthode des auteurs est fiable et repro-ductible pour étudier les rapports radiographiques normaux entrel’humérus et la tête radiale chez l’enfant et l’adolescent.

57 Traumatismes du coude del’enfant : fiabilité de l’interprétationdes radiographies en urgence. Àpropos d’une révision de 136 dos-siers

Nathalie ORSONI*, Marie-Alexandra CAMEZIND-VIDAL, Frédéric CASTAING, Antoine MAUBON,Dominique MOULIÈS

INTRODUCTION. Le but de cette étude est d’étudier la fiabi-lité de l’interprétation aux urgence par l’interne de garde desradiographies du coude traumatique de l’enfant.

MATÉRIEL. Une série de 136 dossiers a été colligée sur6 mois. Il s’agit d’enfants de 0 à 16 ans consultant en urgencedans les suites d’un traumatisme du coude.

MÉTHODE. Toutes les radiographies pratiquées en urgencesont numérisées puis enregistrées sur système informatique. Unerévision quotidienne des dossiers cliniques et radiologiques a étéréalisée par deux praticiens : un chirurgien orthopédiste et unmédecin radiologue dans un délai de 48 heures maximum aprèsle passage aux urgences. En cas de discordance entre le dossierdes urgences, la conduite à tenir et le diagnostic après relecture,les patients ont été contactés téléphoniquement et réexaminésdans les 24 heures.

RÉSULTATS. Sur les 136 dossiers, il a été retrouvé : 64 frac-tures, 2 luxations, 37 pronations douloureuses et 33 contusions.Après relecture, 15 patients ont été reconvoqués. Ils avaientgénéralement bénéficié d’une immobilisation en urgence parappareil plâtré ou par coude au corps. Parmi ces 15 dossiers, ils’agissait de 12 fractures (5 fractures supracondyliennes non

*Jean Kany, Unité d’Orthopédie, Hôpital des Enfants,330, avenue de Grande-Bretagne, 31059 Toulouse Cedex 9.

*Stéphane Prové, Département de Chirurgie Osseuse, Unité B,CHU d’Angers, 4, rue Larrey, 49100 Angers.