Le premier semestre 2008 est marquépar la consolidation du programme enfaveur de la lecture avec la mise en placed’une action expérimentale en Île-de-France avec l’AFEV. Le partenariat avecl’apFEE et ses Coup de pouce cléproposés aux enfants de CP en difficultéd’apprentissage de la lecture prend del’ampleur.Concernant la Musique classique etcontemporaine, nous retiendrons lareconduction du soutien à l’IRCAM dansle cadre du festival Agora, du partenariatavec le Festival Musica à Strasbourg ouencore l’instauration d’un premiersoutien à Novelum en Midi-Pyrénées.Pour la Solidarité urbaine, la Caisse desDépôts accompagne de nombreusesrésidences d’artistes qui, dans lesquartiers en rénovation urbaine, sontaussi soutenues par les bailleurs sociauxet les municipalités. Ce travail permet auxhabitants de ces territoires d’exprimerleur histoire passée et de mieux seprojeter vers l’avenir dans la créationd’une œuvre commune. Citons quelquesexemples comme les résidences d’artistesdes compagnies Sirènes à Bobigny, LàHors De à Lyon, Bro-Blo à Caen etHérouville Saint-Clair ou Comme vousÉmoi à Montreuil. Enfin, c’est le retour de la saison desfestivals mais aussi des spectaclespermettant de montrer le résultat desateliers réunissant professionnels etamateurs comme le travail mené dans lesCités du Secours Catholique, les fêtes dequartier de la Duchère à Lyon avec leprojet Sputnik ou encore les concerts desChœurs de l’Atelier des Trois Tambours àla Goutte d’Or…Espérant que vous aurez l’occasiond’assister à l’un de ces spectacles,l’équipe de la Lettre du mécénat voussouhaite un bel été.

Édith Lalliard

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lettredumécénat

n°11-2èmetrimestre2008

éditorial

Aimer lire pour bien grandir… Initié voici un an, le programme lecture se déploie avec la mise en œuvre d’unnouveau projet innovant intitulé « Accompagnement vers la lecture ».

Cette démarche expérimentale a pour but de familiariser à la lecture et à l’écrit des enfantsde grande section de maternelle par un travail individualisé avec un étudiant bénévole. Leprojet, qui débutera en septembre 2008, repose sur un partenariat étroit entre le mécénatde la Caisse des Dépôts et l’AFEV (Association de la Fondation Étudiante pour la Ville),premier réseau de mobilisation d’étudiants bénévoles dans des actions de solidarité endirection des quartiers populaires. Le groupe SNI, filiale de la Caisse des Dépôts et premierbailleur social en France, est étroitement associé au déploiement de ce projet en se faisantl’écho sur le terrain, dans les résidences étudiantes et dans son parc de logement, de cetravail. S’adressant à de jeunes enfants dont le contexte familial est souvent éloigné de laculture de l’écrit, cette démarche repose sur une relation individualisée entre un étudiantet un enfant en incluant sa famille pour faire en sorte que la lecture et les objets qui s’yrapportent trouvent progressivement une place plus grande dans la famille. La mise enplace d’un lien fort entre familles et étudiants permet aussi d’aider les parents qui lesouhaitent à faire la démarche vers des formations.

Cette opération sera pilotée au niveau de la région pour mobiliser et sensibiliser lespartenaires institutionnels (conseils régionaux, conseils généraux, préfectures) ainsi qu’unnombre important d’acteurs intervenant dans le domaine de la lecture et au niveau desagglomérations de Cergy-Pontoise, Saint Denis, Créteil, Évry, Villetaneuse, Nanterre.

L’objectif est de susciter l’envie et le plaisir de lire et in fine de faciliter, lors de l’entrée auCP, l’apprentissage de la lecture. Après cette phase d’expérimentation sur quelquesagglomérations d’Île-de-France, le projet sera évalué et appelé, en fonction des résultats, àêtre déployé à plus grande échelle.

AFEV en chiffres• 7 500 bénévoles• 100 salariés • 10 000 enfants suivis• 280 villes partenaires

Programme Lecture

francelecture

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Depuis de nombreuses années, lemécénat musical consacre une partimportante de son programme à desprojets en direction du jeune publicafin de le sensibiliser, dès le plus jeuneâge, à la richesse de ce patrimoine. Les concerts éducatifs au Théâtre desChamps-Élysées ont, en 12 ans d’existence,permis à plus de 180 000 enfants d’Île-de-France d’assister à un spectacle lyriquespécialement conçu pour eux. Initiés en1996 en partenariat avec les JeunessesMusicales de France, les concerts éduca-tifs sont aujourd’hui totalement gérés parle Théâtre des Champs-Élysées et le spec-tacle fait partie intégrante de sa program-mation. Cette année, il s’agit d’un opéra qui racon-te l'histoire du déluge et de l'Arche deNoé. Ce petit chef-d’œuvre musical deBenjamin Britten, mis en scène parCharlotte et David Lowe - également réali-sateurs de plusieurs films pour le jeunepublic - est interprété par les chanteurs de la Maîtrise des Hauts-de-Seine, deux solistesadultes et un récitant, accompagnés d'unensemble instrumental placé sous la direc-tion de Philippe Hui.

parismusique

Un déluge demusique pour les jeunes d’Île-de-France

Avant d’assister au spectacle, les enfants,de 6 à 11 ans des écoles primaires de Pariset de la proche banlieue, découvrent l’œuvreavec leur instituteur. Cette préparation estréalisée dans le cadre scolaire grâce à unkit pédagogique qui comprend l’enregistre-ment des principales pièces musicales, lespartitions, le livret, la biographie du compo-siteur, des repères musicaux et des élé-ments de commentaire. À l’aide de cesoutils, les enseignants donnent aux enfantsdes clés pour comprendre et apprécier lespectacle auquel ils pourront aussi parti-ciper en chantant les principaux airs. À lasortie, ils fredonnent encore les airs et l’onse plaît à imaginer que si ces concerts édu-catifs ont peut-être suscité une vocation oudeux, ils ont surtout participé à faire appré-cier une forme musicale a priori souventéloignée de ce que les enfants écoutentaujourd’hui.

Programme Musiquesensibilisation des jeunes

vauclusemusique

« Una PequeñitaCarmen » fait untabac dans le Vaucluse À l’Auditorium du Thor, près d’Avignon,un spectacle exceptionnel a fait sallecomble le 14 mai dernier. Pour unefois, l’opéra adapté du célèbre « Carmen » de Bizet a été chanté pardes jeunes proches de l’âge de son héroïne, une gitane de 15 ans, symbolede liberté, de passion et d’absolu. C’est une équipe de 50 collégiens, ama-teurs de musique et de chant choral, quia joué ou chanté tous les rôles d’une productionspécialement écrite pour eux par leurprofesseur de musique Thibaut Plantevin.Tous du collège de Mazan, les solistes etchoristes, ont pendant plusieurs moistravaillé une œuvre présentée sous uneforme parlée ou chantée, comme dans saversion originelle. Associant 20 partici-pants d’un atelier de percussions, la miseen scène, réalisée par Nadine Duffautqui assure, par ailleurs, celle du « Carmen » présentée aux Chorégiesdébut juillet, a magnifiquement contribuéà la beauté et à la qualité du spectacle. Avec plus de 120 costumes et un grandnombre d’accessoires prêtés par l’Opérad’Avignon, des maquillages et des coif-fures spécialement étudiés, les artistesavaient fière allure ! Dans la fosse, un orchestre de 8 musiciens a joué une partition adaptée et transcrite pour cordes, cuivres, piano et percussions.Cette expérience unique de production,menée pour la première fois dans lecadre du programme pédagogique mis enplace par les Chorégies d’Orange etl’Académie d’Aix-Marseille, a bénéficiéégalement du soutien du ConseilGénéral.En contribuant à la création de ce pro-gramme, la Caisse des Dépôts souhaiteenrichir sa démarche de partenariat avecles Chorégies, qu’elle soutient depuis 16 ans, pour sensibiliser les jeunes pu-blics à l’écoute et à la pratique de l’opéraet leur faire découvrir les métiers des artistes et techniciens qui le réalisent.

Programme Musiquesensibilisation des nouveaux publics

villeneuve-la-garennesolidarité

La Fête de la Caravelle

Depuis plus d’un an, le quartier de laCaravelle de Villeneuve-la-Garenne est le théâtre d’un projet mené partrois bailleurs sociaux regroupés enAssociation Foncière Urbaine Libre(AFUL).

Le quartier sort, en effet, d’une longuepériode de transformations et lesbailleurs ont décidé d’engager de multiplesanimations culturelles pour redonner vieau quartier et éviter tout comportementdégradant. « Le bon voisinage ou com-ment vivre ensemble et créer du liensocial », telle est l’ambition de ce projet.Ainsi, l’an passé, l’AFUL a fait appel àl’atelier 3ème étage et à son photographeMario Ponta pour réaliser une série declichés sur les habitants et la vie duquartier. Cette année, c’est au tour de laDramatic-Art Lacombe Compagnie departager un moment de convivialité avecles habitants.

« Au café de la tchatche »Tous les mercredis, depuis avril, l’écri-vaine, Dominique Chambrier et le met-teur en scène Christine Lacombe seretrouvent dans un local prêté par undes bailleurs. Autour d’une pâtisserie,les deux femmes invitent les habitants à « partager un moment de tchatche » et àécrire à un destinataire fictif ou réel despoèmes, des pamphlets, des maximessur ce qu’ils ont envie d’exprimer.Parfois, elles retranscrivent les proposou un habitant prend la plume pour traduire ce qu’un voisin, peu à l’aiseavec l’écrit, a envie d’exprimer. Au-delàde la dimension de l’écrit, il s’agit surtout de s’amuser et de partager unmoment de convivialité.

Au fil des mots… Le 21 juin, les habitants se sont rassem-blés pour célébrer la Fête de la Caravelle,

organisée comme chaque année par lecentre social et culturel Le Phare. Cetteannée, la compagnie a été présente auxcôtés des traditionnelles associations etamicales qui y ont participé. Les habitantsont découvert leurs textes dits par descomédiens professionnels qui, du hautde leurs échasses, ont déambulé parmila foule et ont harangué les passants.Mais les festivités ne se sont pas arrê-tées là : les badauds ont pu écrire desmots d’humeur sur des supports insolitestels que des tickets de métro ou desmouchoirs en papier. Une comédiennelavandière les a accrochés à un fil quidessinait, dans le quartier, un labyrinthede mots. Enfin, une lecture publique a consacrécertains textes produits lors de la fête.

Programme Solidarité urbaineparticipation des habitants

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parissolidarité

Mission Possible

L’association Mission Possible a été fondée par la magistrate Claude Beau à la suite d’uneétude menée sur les raisons de la délinquance précoce. La mission de l’association : accorderune attention toute particulière aux enfants âgés de 6 à 12 ans signalés par leurs professeurscomme étant en situation de vulnérabilité sociale et leur proposer, tous les jours aprèsl’école, des activités ludo-éducatives pouvant leur redonner confiance et développer leurcuriosité et leur envie d’apprendre. Parmi ces activités, un atelier-théâtre qui, depuis septembre, initie à la comédie une cinquantaine d’enfants des antennes Mission Possibledu 19ème et du 20ème arrondissement. Accompagnés de deux comédiens professionnelsde la compagnie « les Autres et Compagnie », les jeunes ont repris avec leurs propres motsla fameuse pièce d’Ibsen, Peer Gynt, l'histoired'un anti-héros qui part défier le monde maisrate tout ce qu'il entreprend et découvre saprofonde solitude. À travers cet exerciced’improvisation, les enfants ont réussi à aborder leurs difficultés liées à l’identité, aux liens familiaux, à l’héritage culturel, auquartier et au voisinage. À l’issue de chaque atelier, un document tirant les enseignementset les axes de réussite de l’expérience estréalisé et intégré à la « mallette pédagogique »de Mission Possible. Ainsi, à l’échelle nationale,toutes les antennes de Mission Possible partagent-elles les bénéfices de chaque atelier.

Programme Solidarité urbaineprogramme jeunes

n°11-2èmetrimestre2008

L’IRCAM (Institut de Recherche etCoordination Acoustique/Musique)présente au grand public la créationmusicale contemporaine lors deconcerts organisés tout au long del’année, avec, en point d’orgue, leFestival Agora.Fondé en 1970 par Pierre Boulez à l’initiative du Président Pompidou, l’ins-titut demeure aujourd’hui encore uncentre unique au monde, dédié à la recherche et à la création musicalecontemporaine. Permettant dès l’originela rencontre entre art et science pourélargir l’instrumentarium et renouvelerle langage musical, l’IRCAM propose,dès la fin des années 70, la réflexion laplus avancée sur l’informatique musicaledans le monde. Soucieux d’élargir sonpublic, l’IRCAM lance, dans les années90, le Festival Agora et réaffirme sa vocation première de coordinationentre recherche et création.

Cette année, une large part du FestivalAgora est consacrée à la voix, à l’hon-neur dans un grand nombre de concerts.Diffusé lors de l’ouverture de l’expositionTraces du sacré au Centre Pompidou,Mot(et)s Cachés est ainsi un spectacled’échanges et de contrepoint entre voixd’hier et d’aujourd’hui. Interprétées par l’ensemble vocal anglais Exaudi, lesœuvres de Thomas Tallis, compositeurde la Renaissance, et de Brian Ferneyhough,compositeur vivant, transforment l’écri-ture musicale en un tour de forcepolyphonique. L’IRCAM fait égalementredécouvrir Machinations, l’une des

parisjeunecréation

Dialogue entre anciens et contemporains

œuvres-phares de Georges Aperghiscréée en 1998. Présentée à plusieursreprises dans le cadre de festivals, elleappartient désormais au répertoire dela musique contemporaine. Spectaclemusical et visuel, Machinations mêlechants et textes, effets sonores et électroniques.

La Caisse des Dépôts collabore depuis2007 avec l’IRCAM dans le cadre de l’ouverture de son mécénat à la diffusion de la musique contemporaine.Par ce soutien, elle souhaite contribuerà ancrer les œuvres d’aujourd’hui dansle répertoire musical et faciliter leur appropriation par le public. Ainsi, en2007, un premier partenariat avait éténoué pour la réalisation du concertExotica de Mauricio Kagel, qui réunissaitplus de quarante instruments à cordesou percussions, en provenance de tousles continents, au musée du quaiBranly. Le personnel de la Caisse desDépôts a été largement associé à cepartenariat par des invitations auconcert et une présentation de l’évolutionde la musique depuis la fin du XIXèmesiècle jusqu’à nos jours.

Programme Jeune créationmusique contemporaine

bretagnesolidarité

Un musée éphémère àKervénanecDurant l’hiver 2007, 346 Lorientais ont investi 9 appartements inoccupés de latour Thorez du quartier de Kervénanec.Ces logements se sont transformés en 62 lieux de création où chaque pièce a été habitée et revue par l’imaginaire de « collocréateurs », avant de devenir unlieu d’art pour l’exposition du MuséeÉphémère.

Durant les quelques mois qui ont précédésa destruction, la tour Thorez est deve-nue un terrain de créativité et deconvivialité. En enchantant et en réinves-tissant les lieux de leurs créations, leshabitants se sont une dernière fois ap-propriés ce site pour lui faire leurs adieuxen douceur. Ce musée éphémère visait àsusciter la curiosité et inciter tous lesLorientais à venir dans le quartier deKervénanec, afin d’y créer un « mélangedu genre humain ». Pari plus que réussi,puisque 11 000 visiteurs de la ville et detoute la France sont venus découvrir lesœuvres des « collocréateurs ». Ce travailde production artistique a permis aussiaux habitants de prendre une formidablerevanche sur le passé en prouvant qu’unquartier réputé difficile peut aussi être unlieu de création et d’expression.

L’exposition a été portée par l’enthou-siasme de Nadine Thouvenin, « l’agitatriced’idées », fondatrice de l’associationIdées… Détournées. Avant de lancer ceprojet de Musée Éphémère, elle avait ini-tié celui de « l’Art s’emporte ». Parrainépar Jacques Villeglé, artiste internationalissu de la région, ce projet avait permisaux habitants de projeter leurs rêves surles portes d’une habitation, puis d’expo-ser ces portes dans toute la ville. En2009, toujours sur la brèche, NadineThouvenin prévoit d’inviter les habitantsà travailler sur des « déchets d’œuvresd’habitants », un projet artistique autourdu tri sélectif. Elle envisage enfin demettre en place des ateliers de créationde vêtements et de réaliser un défilé demode dans le quartier de Kervénanec.

Programme Solidarité urbaineparticipation des habitants

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Directrice de publication : Édith Lalliard

Rédactrice en chef : Pascaline Roussel

Rédactrices : Marie Khazrai, Aska Monty, Pascaline

Roussel, Pascale Serpette

Conception : Agence DEP

Impression : Caisse des Dépôts

Édition : Direction de la Communication

Crédits photos : Ofis Arhitekti, Bertrand Chatard, Mohamed

Bourouissa, Sylvain Larnicol, Mario Ponta,

Daniel Touati. Droits Réservés Caisse des Dépôts, IRCAM,

Théâtre des Champs-Élysées

Caisse des Dépôts : 56, rue de Lille 75356 Paris 07 SP

www.caissedesdepots.fr

Contact : mecenat@caissedesdepots.fr

N° ISSN : 1774-0428

agendaDu 5 au 7 juillet 2008

La Tribune des Langues au Théâtredu Soleil Les participants des ateliers organiséspar l’Association des Cités du SecoursCatholique vont présenter un spectaclerestituant le fruit d’une année dedécouvertes artistiques et de prises deparole. Des artistes engagés telsqu’Hélène Cinque, Franck Saurel ouVanina Lange, ont accompagné la miseen lumière de cette création.

Du 20 au 31 août 2008

Festival de La Chaise-Dieu Ce grand festival de musique sacrée investitl’abbatiale de La Chaise-Dieu, et des églisesaux alentours, lors de 29 concerts accueillantles meilleurs ensembles et orchestresspécialisés. La programmation de cette 42èmeédition se partage entre un cycle Beethoven,des grandes symphonies, Jean-Sébastien Bach,Messiaen, et un cycle de Requiem. Les enfantsde 7 à 12 ans seront sensibilisés à la musiqueau cours d’une semaine d’ateliers s’achevantpar un concert public.

Du 26 au 30 août 2008

Académie Bach - Arques-la-Bataille Ce festival de musiques anciennespropose 12 concerts dans 3 églises deHaute-Normandie. Les spectateurs y découvriront desœuvres de Couperin, Bach ou Lully,portées par des solistes, des formationsde chambre ou des chœurs.

interviewde Mohamed Bourouissa

Mohamed Bourouissa est un jeune photographe qui réalise des clichés très réalistes totalement mis en scène. En résidence à la Galerie le Château d’Eau de Toulouse, il est partidurant deux mois à la rencontre des habitants du quartier du Mirail. À l’issue de cette résidence, la galerie a réalisé une exposition Périphérique qui retrace l’ensemble de sonparcours et présente les œuvres créées dans le cadre de sa résidence. La Lettre du mécénat a rencontré ce jeune artiste de 29 ans pour mieux comprendre sontravail et ses motivations.

LM : Comment êtes-vous devenu photographe ? Mohamed Bourouissa : Je suis tombé dans le dessin à huit ans. C’était pour moi une manièred’exister au travers des autres mais aussi de les faire exister en moi. Je m’intéressais particulièrement à l’humain, au portrait. J’ai découvert la photographie par hasard, en feuille-tant un livre, ce fut une révélation…

LM : Vous photographiez les habitants des banlieues, comment travaillez-vous avec eux ?M.B. : Je passe beaucoup de temps avec les gens avant de les photographier. Je prends aussiun grand nombre de clichés que je leur offre pour les mettre en confiance. Au fil de la relation,ils ne craignent plus l’objectif. À l’issue de ces rencontres, je commence à réfléchir aux misesen scène de mes images qui peuvent ressembler à un documentaire mais reflètent tout simplement la vie.

LM : Comment s’est établie la relation avec les habitants du Mirail ? M.B. : Je ne connaissais personne à Toulouse. J’ai voulu, dès le début de ma résidence auChâteau d’Eau, aller à la rencontre des habitants du quartier pour susciter en eux l’envie dedécouvrir l’art et la photographie. Jean-Marc Lacabe, directeur du Château d’Eau, m’a mis encontact avec Voir et Comprendre, une des associations implantées dans le quartier du Mirail. Au début, les habitants se sont méfiés de moi. Je leur ai expliqué ma démarche pour me démar-quer des photographes de presse auxquels ils sont habitués. À force de côtoyer les habitantset les jeunes, de partager leur quotidien sans prendre de photo, j’ai été accepté et, à la fin desdeux dernières semaines de ma résidence, ils sont venus de leur propre initiative me solliciter.C’est à ce moment-là qu’ils ont mesuré la portée de notre relation et que s’est nouée laconfiance.

LM : Comment avez-vous effectué les mises en scène avec les habitants, et reflètent-elles une relation particulière avec eux ?M.B. : Je donne des indications aux gens mais je les laisse aussi interagir. Je joue sur l’ambi-guïté de la mise en scène en essayant de questionner le spectateur de l’image. Pour la butte, je connaissais bien la personne. Il porte un chien. Une relation forte s’est tisséeau moment où j’ai pris cette photographie et cette relation transparaît, bien sûr, dans l’image.

LM : Quel a été l’apport de cette résidence, pour vous comme pour les habitants ? M.B. : Je n’ai pas la prétention d’apporter quelque chose aux habitants. J’ai envie cependant devous raconter une rencontre avec un jeune de la cité du Mirail. Je lui ai dit que j’allais faire venirquarante télévisions à la cité. Il n’avait pas l’air d’y croire. Le jour où les télévisions sont arrivées, ce jeune a compris l’importance et la force de l’envie dans la vie. Je n’ai certes touchéqu’une personne, mais elle a réalisé ce que l’on pouvait faire à force de volonté. Je ne suis pasdans le social, je suis dans l’humain, j’offre de ma personne. Enfin, la résidence à Toulouse aintroduit une dimension onirique à mon travail.

LM : Avez-vous suscité des vocations pour la photographie suite à votre résidence ?M.B. : Je ne veux pas forcer les choses. Il vaut mieux être dans l’exemple. Peut-être qu’en mevoyant travailler, les jeunes auront à leur tour envie de faire des choses. Je ne suis ni un péda-gogue ni un éducateur. Je n’ai pas non plus envie d’être une sorte de porte-parole, je m’enméfierais d’ailleurs. L’engagement se situe dans mes images.

LM : Les habitants se sont-ils rendus à l’exposition ?M.B. : Oui. Par exemple, le jeune impressionné par l’arrivée des quarante télévisions est venu.Il était encore plus surpris le jour de l’exposition, il a compris mon travail. D’autres qui m’avaientaidé sont venus aussi, ainsi que les personnes de l’association Voir et Comprendre. Certainsjeunes m’ont dit qu’ils étaient déçus de ne pas avoir été le sujet d’une mise en scène. Je leurai promis de revenir. En manifestant leur déception, ils signifiaient bien qu’ils avaient été tou-chés par ma démarche et cela est un sujet de satisfaction pour moi.

europecultureQuand la culture unitles 27 pays de l’UnioneuropéenneDe juillet à décembre 2008, dans lecadre de la Présidence française del’Union européenne, la Saison culturelleeuropéenne invite le grand public à ladécouverte de la diversité et de la vitalitéartistiques de tous les pays de l’Union.

La saison européenne, qui rassemble denombreux partenaires, grandes institutionsculturelles, universités, collectivités locales,commission et parlement européens,montrera, outre des manifestationseuropéennes exceptionnelles en France, 26projets tandem reposant sur la rencontreentre des artistes européens et français. Ellesera l’occasion également pour desinstitutions comme la Comédie Française ouencore l’Opéra de Paris de monter unetournée en Europe. La Caisse des Dépôts a choisi de soutenirdeux manifestations faisant écho à sesmétiers et à sa politique de mécénat.L’exposition Collectif et le colloque sur Lesnouvelles formes d’habitat collectif en Europe,qui se déroulent à arc en rêve, centred’architecture à Bordeaux, donnent, au grandpublic et aux professionnels, l’occasion deréfléchir et de mesurer les évolutionsrécentes dans le domaine du logementcollectif. Le projet le Tour de France desécrivains s’inscrit, quant à lui, dans le droit fildu nouveau programme lecture développépar le mécénat. En tandem avec un auteur français, 26écrivains européens, dont une œuvre seratraduite et publiée en France pour la rentréelittéraire, présenteront leur ouvrage au grandpublic et aux jeunes lors de manifestationsliées à la lecture, comme le Salon du Livre etde la presse jeune de Montreuil ou le BDBoum de Blois. Le point d’orgue de ce Tourde France littéraire se déroulera à laBibliothèque Nationale de France lors desévénements de Lire en Fête organisés aumois d’octobre 2008.

Programme Grands partenariats

“Le reflet”, 2007

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