28 fonsalals ENSEMBLE PAROISSIAL - CROIX-DAURADE et SAINT ... · Jean se meut plutôt à...

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10 jours après son Ascension, Jésus nous envoie le Défenseur, l’Esprit Saint. JUIN MOIS DU SACRÉ CŒUR DE JÉSUS DIMANCHE 31 MAI 2020 DIMANCHE DE PENTECÔTE J La fête de la moisson des Hébreux et des peuples agricoles de Palestine est devenue peu à peu en Israël la fête où était commémorée l'alliance du Sinaï, avec tout son déploiement. Histoire et cosmos s'y mêlent pour célébrer les dons de Dieu, matériels et spirituels. Dieu était dans le feu de Ia montagne, dans celui du sacrifice, il est désormais dans le feu descendu sur les Apôtres pour enflammer l'Église. La petite communauté effrayée devient l'avant-garde de l'Église universelle, marchant dans le désert du monde, vers Ia terre promise, sous le regard de Marie. En descendant sur les Apôtres comme un feu, l'Esprit Saint consacre les missionnaires de la Parole, inaugure l'expansion missionnaire de Ia Nouvelle Alliance et ouvre les routes de I'évangélisation. La Révélation est accomplie dans le dévoilement de l'oeuvre de l'Esprit Saint : la Trinité, manifestée et reconnue, s'offre aux hommes, invitant à l'espérance finale de partager la vie du ciel, au jour de la consommation finale de toutes choses. Clôture de l'année liturgique, elle invite à la joie et à l'action de grâce. Fin du temps de Pâques 2020 « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » (Jn 20,19-23) ENSEMBLE PAROISSIAL - CROIX-DAURADE et SAINT ANDRÉ - Recevoir l’Esprit Saint, qu’est-ce que cela change ? Que recevons-nous en recevant l’Esprit ? Déjà, l’hymne très ancienne Veni Creator Spiritus demandait à l’Esprit de donner « les sept dons de son amour ». Mais c’est surtout Thomas d’Aquin qui, par sa réflexion théologique, a formalisé une liste de sept dons de l’Esprit. La sagesse : elle fait goûter la présence de Dieu, dans un plus grand compagnonnage avec lui et un plus grand dynamisme missionnaire. C’est le don contemplatif par excellence. L’intelligence : elle aide à entrer dans le mystère de Dieu, à comprendre de l’intérieur la foi, les Écritures et à distinguer l’erreur de la vérité. Par ce don, chaque chrétien peut devenir un authentique théologien. La science : elle permet de reconnaître Dieu à l’oeuvre dans la nature et dans l’histoire et de recevoir le monde comme un don de Dieu. Elle donne le sens de la précarité de l’univers. La force : elle donne la persévérance dans l’épreuve et le courage du témoignage. Elle soutient les martyrs mais aide aussi au quotidien à accomplir son devoir d’état et à vivre le combat spirituel. C’est l’héroïsme de la petitesse. « Ma grâce te suffit, dit le Seigneur, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » (2 Co 12, 9) Le conseil : c’est le don du discernement spirituel. Il ajuste ce qu’il convient de faire ou d’éviter, de dire ou de taire. Il dispose à voir clair en soi et dans les autres. La piété : elle fait entrer dans l’expérience de la paternité de Dieu, de sa proximité et de sa tendresse. Elle nous donne la confiance de l’enfant. Elle nous rend proche aussi des autres. La crainte : ce n’est pas la peur de Dieu mais le sens de sa grandeur. La conscience de l’infinie distance entre le Tout-Autre et nous, ses créatures. Ce don suscite une attitude d’humilité et d’émerveillement.

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  • 10 jours après son Ascension, Jésus nous

    envoie le Défenseur, l’Esprit Saint.

    JUIN – MOIS DU SACRÉ CŒUR DE JÉSUS

    DIMANCHE 31 MAI 2020 DIMANCHE DE PENTECÔTE

    28 fonsalals

    J

    La fête de la moisson des Hébreux et des peuples agricoles de Palestine est devenue peu à peu en Israël la fête où était commémorée l'alliance du Sinaï, avec tout son déploiement. Histoire et cosmos s'y mêlent pour célébrer les dons de Dieu, matériels et spirituels. Dieu était dans le feu de Ia montagne, dans celui du sacrifice, il est désormais dans le feu descendu sur les Apôtres pour enflammer l'Église. La petite communauté effrayée devient l'avant-garde de l'Église universelle, marchant dans le désert du monde, vers Ia terre promise, sous le regard de Marie. En descendant sur les Apôtres comme un feu, l'Esprit Saint consacre les missionnaires de la Parole, inaugure l'expansion missionnaire de Ia Nouvelle Alliance et ouvre les routes de I'évangélisation. La Révélation est accomplie dans le dévoilement de l'oeuvre de l'Esprit Saint : la Trinité, manifestée et reconnue, s'offre aux hommes, invitant à l'espérance finale de partager la vie du ciel, au jour de la consommation finale de toutes choses. Clôture de l'année liturgique, elle invite à la joie et à l'action de grâce.

    Fin du temps de Pâques 2020

    « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » (Jn 20,19-23)

    ENSEMBLE PAROISSIAL

    - CROIX-DAURADE et SAINT ANDRÉ -

    Recevoir l’Esprit Saint, qu’est-ce que cela change ? Que recevons-nous en recevant l’Esprit ? Déjà, l’hymne très ancienne Veni Creator Spiritus demandait à l’Esprit de donner « les sept dons de son amour ». Mais

    c’est surtout Thomas d’Aquin qui, par sa réflexion théologique, a formalisé une liste de sept dons de l’Esprit.

    La sagesse : elle fait goûter la présence de Dieu, dans un plus grand compagnonnage avec lui et un plus grand dynamisme missionnaire. C’est le don contemplatif par excellence.

    L’intelligence : elle aide à entrer dans le mystère de Dieu, à comprendre de l’intérieur la foi, les Écritures et à distinguer l’erreur de la vérité. Par ce don, chaque chrétien peut devenir un authentique théologien.

    La science : elle permet de reconnaître Dieu à l’oeuvre dans la nature et dans l’histoire et de recevoir le monde comme un don de Dieu. Elle donne le sens de la précarité de l’univers.

    La force : elle donne la persévérance dans l’épreuve et le courage du témoignage. Elle soutient les martyrs mais aide aussi au quotidien à accomplir son devoir d’état et à vivre le combat spirituel. C’est l’héroïsme de la petitesse. « Ma grâce te suffit, dit le Seigneur, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » (2 Co 12, 9)

    Le conseil : c’est le don du discernement spirituel. Il ajuste ce qu’il convient de faire ou d’éviter, de dire ou de taire. Il dispose à voir clair en soi et dans les autres.

    La piété : elle fait entrer dans l’expérience de la paternité de Dieu, de sa proximité et de sa tendresse. Elle nous donne la confiance de l’enfant. Elle nous rend proche aussi des autres.

    La crainte : ce n’est pas la peur de Dieu mais le sens de sa grandeur. La conscience de l’infinie distance entre le Tout-Autre et nous, ses créatures. Ce don suscite une attitude d’humilité et d’émerveillement.

    http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Eglise_Saint-Caprais_(Toulouse).jpg?uselhttp://idata.over-blog.com/2/71/56/89/Bonnefoy--Roseraie--Gramont/Eglise-Saint-Andre/SAM_81https://eglise.catholique.fr/glossaire/esprit-sainthttps://eglise.catholique.fr/glossaire/mystere

  • .HORAIRES DES CÉLÉBRATIONS LITURGIQUES.

    PAROISSES : CROIX-DAURADE SAINT ANDRÉ

    SAMEDI Sainte Jeanne d’Arc

    (30 mai 2020)

    - 18h00 – MESSE DOMINICALE BAPTÊME DES CATÉCHUMÈNES

    GAËLLE ET MARC

    DIMANCHE

    PENTECÔTE (31 mai 2020)

    - 8h00

    et

    - 11h00

    BÉNÉDICTION DU CIERGE

    PASCAL ET PROCESSION DANS

    L’ÉGLISE (à la messe de 11h00)

    - 9h30 – MESSE internationale

    DE LA PENTECÔTE (en polonais et en français)

    - pour les défunts de la famille

    GUILLIN

    LUNDI Bienheureuse Vierge Marie,

    Mère de l’Église (01 juin 2020)

    - 9h00 – MESSE

    MARDI Férie

    (02 juin 2020)

    - 8h40 – Rosaire à la Ste Vierge

    Marie

    - 9h00 – MESSE

    MERCREDI Saint Charles Lwanga

    et ses compagnons (03 juin 2020)

    - 17h40 – VÊPRES (Liturgie des

    Heures) - Prière pour la paroisse

    - 18h00 – MESSE

    JEUDI Sainte Clotilde (04 juin 2020)

    - 8h40 – Rosaire à la Ste Vierge

    de Fatima pour la paix

    - 9h00 – MESSE en l’honneur de la

    Sainte Vierge Marie

    VENDREDI Saint Boniface (05 juin 2020)

    1er

    vendredi du mois

    - 18h00 – MESSE, neuvaine à la

    Miséricorde Divine, adoration et

    confession

    - 8h40 – Neuvaine à la

    Miséricorde Divine

    - 9h00 – MESSE

    SAMEDI Férie

    (06 juin 2020)

    - 18h00 – MESSE DOMINICALE

    DIMANCHE

    SAINTE TRINITÉ (07 juin 2020)

    - 8h00

    et

    - 11h00

    - 9h30 – MESSE DOMINICALE internationale

    (en polonais et en français)

    Depuis la semaine dernière, avec la réouverture des célébrations liturgiques à un plus grand nombre de paroissiens, les messes dominicales sont au nombre de quatre.

    1/ samedi à 18h00 à Saint andré

    2/ dimanche à 8h00 à Croix-Daurade à 9h30 à Saint André (en polonais et en français)

    à 11h00 à Croix-Daurade

    Les messes quotidiennes se poursuivent selon les jours et les horaires habituels.

    Dans le respect des mesures de distanciation, le nombre de places est limité.

    Obligation de - se désinfecter les mains avec le gel hydroalcoolique à l'entrée de l'église ; - porter un masque au sein de l'église ; - respecter les places indiquées soit par une couleur (Croix-Daurade) soit par un numéro (Saint André) ; - respecter le sens de circulation.

    Vous souhaitez recevoir le messager par mail ainsi que les lettres que le père Christophe nous envoie régulièrement : inscrivez-vous en écrivant à [email protected] et en indiquant votre adresse mail.

    MESSES

    DOMINICALES

    MESSES DE LA

    PENTECÔTE

    mailto:[email protected]

  • Nous sommes tellement habitués de nos jours à lire dans nos journaux

    quotidiens la description de tous les derniers événements, qu'il nous est souvent difficile de percevoir toute la puissance symbolique des récits bibliques. Jésus avait promis à ses disciples qu'il leur enverrait son Esprit. Or, c'est cette même irruption de l'Esprit chez les Apôtres et dans l'Église primitive que Jean, dans son Évangile et Luc, dans les Actes des Apôtres, nous décrivent en utilisant des symboliques tout à fait différentes.

    La différence sans doute la plus fondamentale, c'est que le mystique Jean rassemble dans une seule journée ce que Luc, utilisant toute la symbolique des fêtes religieuses de l'Ancien Testament, répartit sur une période de cinquante jours.

    En lisant le récit des Actes, on perçoit facilement en arrière-fond, comme en filigrane, le récit de la tour de Babel, et aussi les grandes théophanies du Sinaï.

    Jean se meut plutôt à l'intérieur de tout l'univers symbolique qui lui est propre. Comme dans tout texte du quatrième évangéliste, chaque mot est lourd de sens, prégnant de signification.

    Jean place cet événement le soir du premier jour de la semaine. Nous sommes au premier jour d'une nouvelle création. Ici, nous avons en filigrane le récit de la Genèse : " Lorsque Dieu commença la création du ciel et de la terre, la terre était déserte et vide et les ténèbres à la surface de l'abîme ; le souffle de Dieu planait à la surface des eaux... Dieu sépara la lumière des ténèbres... Il y eut un soir, il y eut un matin : premier jour. "

    Comme Joseph d'Arimathie qui était disciple mais en secret, par peur des Juifs ; ou encore comme Nicodème qui était venu voir Jésus non pas de jour mais de nuit, de peur des Juifs, ainsi les disciples sont réunis, toutes portes closes, de peur des Juifs et c'est déjà le soir.

    La situation rappelle aussi la nuit de l'Exode durant laquelle le Seigneur était venu délivrer son peuple de l'oppression.

    Alors Jésus fait comme il avait promis (Jean 14,18 ; 16, 18). Il se trouve là. Jean ne dit pas que Jésus vint ou qu'il entra. Il dit simplement qu'il était là, au milieu d'eux.

    " Paix soit avec vous ", leur dit-il. Il leur confirme ainsi qu'il a vaincu la mort. Et il leur montre alors les signes de son amour qui sont aussi les signes de sa victoire sur la mort : ses mains et son côté transpercés. Celui qui se trouve là, au milieu d'eux, est bien celui qui est mort sur la croix ; c'est bien l'Agneau de Dieu, préparé pour être mangé durant cette nuit pascale.

    Puis il leur souhaite de nouveau la paix et les envoie en mission, soufflant sur eux en disant " Recevez l'Esprit ". Cette fois-ci, en filigrane, c'est le dernier jour de la création, le jour de la création du premier homme que, selon la belle image de la Genèse, Dieu façonna de ses mains avec de l'argile, avant d'insuffler dans ses narines son propre Souffle de vie, son propre Esprit.

    Le récit de Luc dans les Actes nous décrit avec de toutes autres images ce même passage de la peur à la mission. Au cœur de son récit se trouve la Parole - cette réalité qui distingue l'être humain de tous les autres vivants sur cette terre. Environ mille ans avant le Christ, un des écrivains sacrés, sans doute impressionné par les temples élevés de la culture sumérienne, avait inventé le récit de la Tour de Babel pour expliquer comment les hommes perdent l'harmonie entre eux lorsqu'ils veulent être comme des dieux -- comme le serpent l'avait suggéré à la première femme -- et lorsqu'ils se mettent à régner les uns sur les autres. La multiplication des langues était vue par cet auteur comme la perte totale de l'harmonie et de la compréhension.

    Le jour de la Pentecôte, tel qu'il est décrit par Luc, c'est tout juste le contraire qui se produit. La multiplicité des langues et leur différence sont vues comme une action de l'Esprit. Les disciples parlent dans leur propre langue et tous, venus de tous les coins du monde connu à l'époque, les entendent chacun dans sa propre langue. C'est le respect le plus complet possible de la multiplicité et de la différence.

    C'est qu'il y a désormais une langue commune : celle de l'amour.

    Les récits que nous pouvons lire quotidiennement dans nos journaux et auxquels je faisais allusion au début, sont les récits d'autant d'efforts ridicules faits par l'homme de se transformer en Dieu, par ses conquêtes scientifiques et surtout militaires toujours plus savantes et plus sophistiquées. Nous en connaissons les conséquences : non seulement des millions de victimes de multiples guerres mais les victimes des changements climatiques provoqués par l'orgueil humain.

    Demandons à l'Esprit de la Pentecôte de descendre de nouveau sur notre terre et d'enseigner encore à toute l'humanité, de nous enseigner à chacun de nous, la seule langue universelle que personne ne peut imposer mais qui s'impose d'elle-même : la langue de l'amour

  • CINQ ANS APRÈS, LES PREMIERS FRUITS DE LAUDATO SI'

    Cinq ans après son encyclique très remarquée sur la sauvegarde de la maison

    commune, le pape François lance une année « Laudato si' ». Comment les catholiques

    s'engagent-ils sur cette question vitale ? La crise sanitaire le rappelle : il y a urgence !

    Voici cinq ans exactement, pour la Pentecôte, le pape François signait une contribution

    majeure à la réflexion sur l'avenir de l'humanité : l'encyclique Laudato si' « sur la sauvegarde

    de la maison commune », publiée le 18 juin. À quelques mois de la COP 21, François

    Hollande, Barack Obama et d'autres personnalités politiques avaient salué cet appel à

    l'opinion publique mondiale. Aujourd'hui, la crise sanitaire et ses développements

    économiques, sociaux et politiques placent une fois de plus la transition écologique au coeur

    des préoccupations : les questions environnementales et sociales constituent le gros des

    propositions publiées mercredi 13 mai 2O2O par soixante-six parlementaires à l'initiative de

    l'appel « Le jour d'après ». Mais où en sont les chrétiens quant à la « conversion écologique »

    à laquelle le pape appelle ? De multiples initiatives de laïcs et de communautés font fleurir

    des projets d'écologie environnementale ou sociale : l'écologie intégrale du pape François

    tient ensemble toutes ces dimensions et elle incite des chrétiens de sensibilités différentes à

    s'y retrouver. Toutefois, leur engagement écologique n'est pas toujours repérable car ces

    derniers ne le justifient pas nécessairement par leur foi. Citoyens parmi d'autres, ils sont

    sensibles, autant que la population dans son ensemble, à la thématique de l'écologie. 72%

    des personnes interrogées les 28 et 29 août derniers déclaraient s'intéresser « davantage aux

    enjeux d'écologie et avoir modifié leur comportement en ce sens », selon un sondage Harris

    Interactive. C'est le cas de Christian Lerebour.

    Depuis cinq ans, cet agriculteur tout juste sexagénaire cultive en agriculture biologique

    170 hectares de grandes cultures situés en zone périurbaine. Mais sa foi catholique n'a pas

    joué explicitement dans ce choix. « J’en avais assez de dépendre du cours du blé fluctuant

    sur le marché mondial. Celui du blé en bio reste stable à un bon niveau. J'en avais assez de

    me faire cracher dessus quand je sortais le pulvérisateur. Et puis mes fils, qui suivent une

    formation agricole, ne juraient que par le bio. Si je voulais leur transmettre l'exploitation, il

    fallait sauter le pas », justifie-t-il.

    Une nouvelle pastorale

    Comme beaucoup de chrétiens, Christian Lerebour n’a pas lu Laudato si'. Toutefois, les

    grandes lignes de l'enseignement du pape sont de mieux en mieux connues et appréciées.

    L’encyclique a suscité une nouvelle pastorale qui rejoint les croyants dans leurs communautés

    et produit des effets.

    Depuis 2015, l'économiste Elena Lasida en est la cheville ouvrière : les évêques lui ont

    confié la mission d'accompagner la réception de l'encyclique. L'enseignante à l'Institut

    catholique de Paris, spécialiste du développement durable, co-anime « Église verte », action

    dont elle souligne la dimension oecuménique : « Le projet est porté institutionnellement par

    la Conférence des évêques de France (C.E.F.), la Fédération protestante de France et

    l’Assemblée des évêques orthodoxes de France. » Cette proposition faite aux communautés

    chrétiennes qui veulent s'engager pour le soin de la Création rencontre un succès inattendu.

    Deux ans et demi après son lancement, 45O communautés ont rempli l'« éco-diagnostic » -

    un questionnaire permettant d'analyser leurs pratiques au regard de l'écologie pour ensuite

  • les améliorer. La demande est telle qu’Église verte développe un accompagnement spécifique

    pour des communautés non paroissiales. Six groupes de travail adaptent aujourd'hui le

    questionnaire : pour des communautés monastiques et des congrégations, pour des

    mouvements, des aumôneries de jeunes, des écoles et des entreprises ou associations de

    solidarité, des familles même, ce qui devrait démultiplier considérablement sa portée. La

    méthode de travail est en parfaite adéquation avec l'encyclique : « Laudato si' ne dit pas ce

    qu'il faut faire mais invite à dialoguer et à inventer. Ce travail collectif suscite beaucoup

    d'énergie », se réjouit Elena Lasida.

    Le même enthousiasme s'entend chez Gonzague Le Bigot, responsable du programme

    écologie intégrale de la centrale d'achat Le Cèdre et participant à l'un des ateliers d'Église

    verte : « L’écologie intégrale, c'est l'affaire de toute l'entreprise. Tous nos collaborateurs y

    sont formés. » Cette structure privée familiale a été créée en 1998 à Paray-le-Monial (Saône-

    et-Loire) pour aider les communautés et structures chrétiennes à négocier des tarifs auprès

    de leurs fournisseurs. Aujourd'hui, Le Cèdre a élargi son service à des entreprises non

    confessionnelles. La structure compte 9 500 adhérents qu'elle accompagne dans leurs pra-

    tiques de consommation, pour un volume de plus de 400 millions d'euros d'achats.

    Un autre volet de la mission d'Elena Lasida concerne les diocèses, invités à nommer des

    référents ou des équipes délégués à l’écologie intégrale. Sur les 93 diocèses de France, une

    soixantaine ont franchi le pas. Les délégués sont des militants de la première heure de

    l’écologie chrétienne ou des jeunes porteurs d'une culture nouvelle.

    À Orléans, Yves Froissard, 70 ans, ingénieur agronome, anime depuis plusieurs décennies

    un groupe « Chrétiens et écologie » très actif sur le terrain : « Nous avons organisé une

    douzaine de « Fêtes de la création » dans le diocèse, toujours en lien avec une paroisse,

    parfois avec des protestants baptistes, des orthodoxes. Elles proposent des échanges très

    riches avec des agriculteurs, des élus, des acteurs associatifs. Nous nous manifestons alors

    comme chrétiens. Mais les chrétiens sont également présents dans le monde professionnel,

    politique, associa- tif. IIs ont une exigence particulière. Ils ne s'affichent pas comme

    chrétiens par respect de la laïcité mais on les connaît », témoigne-t-il. Au terme du synode

    diocésain conclu fin 2019, l'évêque, Mgr Blaquart, a affirmé l’importance de l'écologie

    intégrale, objet de l'un des quatre « points d'attention » accompagnant les orientations

    synodales : « Inscrivons toutes nos actions dans le cadre de Laudato si'! »

    L'écologie s'invite à Lourdes.

    Les évêques ne partagent pas encore tous le même enthousiasme mais d'ores et déjà,

    l'élan donné par le pape François produit des effets inédits. En novembre 2019, ils ont rejoint

    Lourdes pour leur traditionnelle assemblée plénière mais accompagnés chacun de deux laïcs

    invités à participer à un jour et demi de débats sur la transition écologique.

    « C’est historique ! » apprécie Elena Lasida, présente à l'événement. « Les évêques ont

    écouté les témoignages de trentenaires et quarantenaires, chrétiens ou pas, ayant mis en

    place des changements radicaux dans leur mode de vie. Puis nous avons travaillé en petits

    groupes selon une dyna- mique participative. » Et ça n'est pas fini. L'assemblée plénière, qui

    vient de lancer le magazine en ligne « toutestlie.catholique.fr », planchera encore sur

    l'écologie intégrale au cours des deux prochaines années. Un mouvement de fond est bien

    lancé dans l’Église de France. « C'est un texte qui parle de choses graves mais rempli

    d'espérance. Il montre un Dieu qui ne juge pas. Il dit que la vie émerge de situations de

    mort », observe Elena Lasida. Les pasteurs et les paroisses y trouveront les mots pour

    rejoindre les jeunes générations.

  • Viens, Esprit Saint , en nos coeurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière. Viens en nous, père des pauvres, viens, dispensateur des dons, viens, Iumière de nos coeurs. Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur. Dans Ie labeur, le repos ; dans la fièvre,la fraîcheur ; dans les pleurs, le réconfort. Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu'à l'intime le coeur de tous tes fldèles. Sans ta puissance divine, il n'est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti. Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, baigne ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé. À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient, donne tes sept dons sacrés. Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen.

    Prière commune pour le cinquième anniversaire de Laudato si.

    "Prière commune pour la Terre et l'humanité"

    Dieu aimant, Créateur du ciel, de la terre et de tout ce qu'ils contiennent,. Ouvre nos esprits et touche nos cœurs afin que nous puissions faire partie de la création, ton don.

    Sois présent pour les personnes dans le besoin en ces temps difficiles, en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables. Aide-nous à faire preuve de solidarité créative pour affronter les conséquences de cette pandémie mondiale. Rends-nous courageux pour accepter les changements visant à la recherche du bien commun. À présent, plus que jamais, puissions-nous nous sentir tous interconnectés et interdépendants.

    Fais en sorte que nous réussissions à écouter et à répondre au cri de la terre et au cri des pauvres. Puissent les souffrances actuelles être les douleurs de l'accouchement d'un monde plus fraternel et durable.

    Sous le regard bienveillant de Marie Auxiliatrice, nous te prions par le Christ Notre Seigneur.

    Amen.

    *Regina caeli, 24 mai 2020

    C’est une expérience que beaucoup

    d’entre nous ont vécue. Si la vie, avec toute

    son amertue, risque parfois d’étouffer le don

    de la prière en nous, il suffit de contempler

    un ciel étoilé, un coucher de soleil, une

    fleur... pour raviver l’étincelle de l’action de

    grâce.

    Pape François – 20 05 20

    http://www.vatican.va/content/francesco/fr/angelus/2020/documents/papa-francesco_regina-coeli_20200524.html#Cest