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« MONDE » BIMENSUEL BILINGUE DE LA VIE ARMENIENNE ET D’INFORMATION 3 € – 48 e ANNEE N° 446 (Nlle SERIE) SAMEDI 3 MAI 2008 Fondateur : Avedis Alexanian ACHKHAR Himnatir4 Avydis Aliksanyan Erevan Alfortville Paris Toronto Rostov Bruxelles Beyrouth Los Angeles Lyon Vaulx-en-Velin Marseille Sarcelles Valence 24 Avril dans le monde © BOYADJIAN © CLAUDE CHABORD

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« MONDE » BIMENSUEL BILINGUE

DE LA VIE ARMENIENNE ET D’INFORMATION

3 € – 48e

ANNEE N° 446 (Nlle SERIE)

SAMEDI 3 MAI 2008

Fondateur :Avedis Alexanian

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Himnatir4Avydis Aliksanyan

Erevan

Alfortville

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Bruxelles

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cides et meurtrières, en construisant pour ses peu-ples un destin uni et réconcilié, l’Europe a été pourtoute l’humanité, une fois de plus, une source delumière et de sagesse. Elle a montré à nous tous, lechemin qui nous mène vers la paix, la voie qui rendaux peuples leur dignité et la confiance en l’avenir.

J’espère que le jour viendra où les dirigeantsarméniens et turcs se recueilleront ensemble devantles symboles de mémoire des victimes du Génocidearménien et que nos peuples, libérés du poids lourdde leurs passés, construiront ensemble un avenirmeilleur.

J’espère et je le crois, car l’avenir de nos peu-ples n’est pas crédible sans cette réconciliationdont la voie n’est pas celle de l’oubli, mais celle dela mémoire assumée, car ce n’est qu’en tournantensemble la page noire de notre histoire que nouspourrons regarder notre avenir avec sérénité etconfiance.

J’espère et je le crois, car je suis confiant en lasagesse de nos peuples et des hommes d’Etats de

nos deux pays. L’Arménie s’est déclarée àplusieurs reprises prête à établir des rela-tions avec la Turquie sans aucune condi-tion préalable.

Je voudrais réaffirmer que l’Arménieest prête à poursuivre les initiatives danscette direction afin de trouver des solu-tions reflétant les intérêts de tous lespays de la région, et répondant aux aspi-rations de nos deux peuples voisins àvivre en paix et en prospérité. Nous espé-rons de la Turquie la même approche.

L’importance stratégique du Caucase du Sud estnon seulement dans ses richesses naturelles, maisaussi dans sa position sur le croisement des axesimportants Nord-Sud et Est-Ouest, qui ne peuventêtre pleinement utilisés que si les conflits sontrésolus et les relations de bon voisinage établies.C’est dans l’intérêt de nos pays, c’est dans l’intérêtde nos peuples. La République d’Arménie est prête àdéployer tous les efforts pour rapprocher ce jour.

Monsieur le Maire, Chers amis,Je saisis l’opportunité qui m’est offerte

aujourd’hui afin de redire des mots de gratitude auxautorités françaises, au peuple français, à la Francetout entière : pays ami où j’ai eu l’honneur et lafierté de représenter l’Arménie pendant presque dixans, pays qui a écrit dans sa loi la reconnaissancedu génocide arménien, pays avec lequel, durant lesdernières années, les relations de l’Arménie ontmarqué de véritables temps forts en atteignant leniveau le plus haut dans l’histoire séculaire del’amitié franco-arménienne.

Je voudrais m’adresser également aux Françaisd’origine arménienne et les saluer de rester aussidévoués et aussi fidèles aux valeurs de laRépublique Française tout en gardant cet attache-ment à leurs racines. Votre présence aussi nom-breuse dans cette salle en est un des témoignages.

Je voudrais aussi dire ma reconnaissance auxreprésentants des autorités françaises nationales,régionales, départementales et municipales, auxSénateurs, aux Députés, aux personnalités politi-ques, aux représentants des milieux intellectuel,artistique, culturel, médiatique et associatif, aux

A la réception à la Mairie de Paris24 avril 2008 Paris

onsieur le Maire,Mesdames et Messieurs,Chers amis,

Comme tous les ans depuis tant d’années, noussommes réunis à la Mairie de Paris pour accomplirensemble notre devoir de mémoire envers les victi-mes du génocide arménien de 1915 perpétré dansl’Empire Ottoman.

C’est l’occasion pour moi de remercier encoreune fois la municipalité de Paris, personnellementvous, Monsieur le Maire, d’avoir initié cette cérémo-nie de commémoration et de l’avoir rendue tradi-tionnelle.

La commémoration de ce premier et, malheureu-sement pas le dernier, génocide du XXe siècle ressortde notre responsabilité commune face aux généra-

tions futures pour que l’avenir de l’humanité ne soitplus jamais assombri par les crimes contre l’huma-nité, pour leur condamnation et leur prévention enconformité avec les résolutions adoptées dans lecadre de l’ONU que tant de pays ont rejointes.

L’histoire nous montre des exemples de lavolonté et de la détermination des nations et deshommes d’Etat qui ont su assumer leur passé. Et ilssont sortis de cette épreuve plus grands et plusforts. Aujourd’hui, un grand hommage leur est rendupour leur sagesse et leur courage qui ont permis àleurs peuples de retrouver la dignité et ont rendu ànotre planète l’espoir d’un meilleur avenir.

Nous avons tous en notre mémoire cette imagehautement symbolique de François Mitterrand et deHelmut Kohl à l’Ossuaire de Douaumont, main dansla main, se recueillant devant les tombes des sol-dats allemands et français victimes de trois conflitsmeurtriers entre 1870 et 1945. Particulièrementattentifs aux enseignements de l’Histoire, les deuxdirigeants étaient conscients de leur devoir d’aiderleurs peuples à surmonter les épreuves pénibles dupassé pour construire ensemble un avenir de paix etde prospérité. A maintes reprises, ils ont montréleur volonté d’œuvrer en faveur de la réconciliationentre la France et l’Allemagne, entre toutes lesnations européennes déchirées par tant de guerreset de haines. La construction européenne en est lameilleure illustration. Comme leurs grands prédé-cesseurs – le Général de Gaulle et le ChancelierAdenauer – ils ont gagné la reconnaissance de leurspeuples et sont entrés à jamais dans l’histoire del’humanité.

En sachant renaître après tant de guerres fratri-

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Le discours de S.E. M. Edouard Nalbandian

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A N°446 • 3 MAI 20082

Ministre des Affaires étrangères de la République d’Arménie

ACHKHAR

A L’OCCASION DE LA BENEDICTION DU SAINT CHRÊMEA ETCHMIADZINE

Sous le Haut Patronage de Sa Sainteté KAREKINE IICatholicos de Tous les Arméniens

Le Diocèse de l’Eglise Apostolique Arméniennede France

organise un

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milliers de Français d’origine arménienne, à tousceux dont j’ai senti le soutien durant toutes cesannées.

Monsieur le Maire,Chers amis,Je remercie encore une fois la Mairie de Paris

pour l’organisation de cette manifestation qui m’adonné l’occasion de m’exprimer dans cette salle sifamilière, dans cette belle Mairie qu’il est impossi-ble d’oublier. Merci, Paris ! Merci la France !

J’espère que le jour viendra oùles dirigeants arméniens et turcsse recueilleront ensembledevant les symboles de mémoiredes victimes du Génocide arménien.

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qu’une fois les responsabilités des minis-tres précisées, ceux-ci devront produireles résultats tangibles de leur action. Encas d’échec, une évaluation serait donnéepubliquement. Enfin, le Premier minis-tre ne souhaite se joindre à aucun partiafin de garder sa totale liberté de mouve-ment dans le choix des hommes qu’ilveut avant tout professionnels.

Pour ce qui concerne la politiqueétrangère, le nouveau ministre desAffaires étrangères, Edouard Nalban-dian, en a souligné les axes majeurs :consolidation des relations avec les prin-cipaux partenaires, la Russie, les USA etles pays européens avec, à terme, l’inté-gration de l’Arménie dans l’Union euro-péenne. Renforcement des rapports avecles pays voisins, priorité pour un règle-ment du conflit du Karabagh.Concernant la Turquie, le ministre aréaffirmé la volonté de l’Arménie dedévelopper des relations sans conditionspréalables.

◗ Vartan Oskanian quitte la scènediplomatique

On n’entendra plus sa voix grave défen-dant avec force, passion et conviction lacause arménienne devant les nations dumonde. On ne verra plus sa hautesilhouette dans les couloirs de l’ONU.On ne sentira plus sa poignée de mainfranche et vigoureuse. Vartan Oskanian aremis sa démission tout en précisantcependant son intention de rester enArménie afin de participer à la vie publi-que. Dans son discours d’adieu au per-sonnel du ministère et aux jeunesdiplomates, il a déclaré : « Mon attache-ment à l’Arménie et à son avenir n’a pascommencé lorsque je suis devenu ministredes Affaires étrangères. Il ne cessera pasmaintenant que je ne suis plus ministre desAffaires étrangères. J’ai servi non pas unhomme, mais un peuple et un pays, laRépublique d’Arménie. Je suis fier du tra-vail que nous avons accompli ensemble. »

Vartan Oskanian, originaire de Syrie,vivait aux Etats-Unis avant de venir s’ins-taller en Arménie où il a adopté lacitoyenneté arménienne. Il aura servi à lafois Levon Ter Petrossian et RobertKotcharian. Le ministre sortant a été unepersonnalité respectée pour sa compé-tence à représenter les spécificités de laréalité arménienne, d’en comprendre lesexigences mais aussi la nécessité d’établirune véritable démocratie en Arménie.Bien que déplorant de n’avoir pu obtenirun règlement de paix au Karabagh, ilpeut se satisfaire d’avoir contribué à son

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◗ Un Premier ministred’attaque ? A voir

Tigran Sarkissiana donc, conformé-ment à l’article 55de la Constitution,formé le nouveaugouvernement. Sisa nomination estlargement approu-vée par la classepolitique, il estperçu ailleurscomme un techno-crate et les trèsnombreuses fluc-tuations du dollar ont laissé l’impressionqu’elles servaient les intérêts du pouvoir.Va-t-il réussir à faire ses réformes sanstrop de douleur ? Serge Sarkissian auraitfait ce choix, assure-t-on, en tenantcompte de ses qualités professionnelles,son calme, ses idées. Certains reproche-ront sûrement à ce jeune homme le faitque son épouse et ses deux enfants viventen Europe depuis de nombreuses années.Dans l’immédiat, le nouveau jeune

Premier ministre d’Arménie, a déclaréque les priorités de son gouvernementsont déjà fixées et qu’il vise à la réalisa-tion de celles-ci. Mais comment vont setraduire dans les faits ces réformes pro-mises par le nouveau président alors queonze ministres de l’ancien gouvernementont conservé leurs postes ? On peut s’in-terroger ?

◗ Le tandem des Sarkissiandevra tenir cinq ans

Le gouvernement respectera le pro-gramme « ambitieux » du Présidentarménien qui a été approuvé par le peu-ple », est-il dit. Tigrane Sarkissian entend

être un chef de l’exécutif exigeant etsévère comme il l’avait été lorsqu’il prési-dait la Banque centrale, ce qui signifie

développement, comme à celui del’Arménie.

« L’Arménie est la preuve vivante quel’on peut être un membre respecté de lacommunauté internationale et en mêmetemps aller à contre-courant pour assurerl’autodétermination et la sécurité duKarabagh », a dit Oskanian.Evoquant les événements de février-mars, il a dit : « Ce fut la période la plusdifficile de ma carrière. Je fais partie d’uneadministration qui est responsable de ce quise passe dans ce pays. Et depuis le début desa campagne, j’étais en désaccord, publi-quement et en privé, avec la tactique, lesméthodes et les objectifs de l’opposition. Iln’est pas dans ma nature d’obéir aveuglé-ment, pas plus que de me jeter dans l’oppo-sition amère. »

◗ Les deux chefs religieuxrencontrent S. Sarkissian

Lundi 21 avril, le Chef de l’Eglise apos-tolique arménienne, Sa SaintetéKarékine II du Saint-Siège d’Etch-miadzine et le catholicos Aram Ier, Chefdu Catholicossat d’Antélias au Liban,ont rencontré le président arménienSerge Sarkissian.

Les deux prélats étaient venus luiapporter leur plein soutien dans sa politi-que de redressement du pays et exprimél’espoir qu’il travaillera avec dévouementet un grand sens des responsabilités au ser-vice du peuple et des intérêts de la nation.

◗ Une réprimande publiqueau parfum de show télévisé

Lors d’une réunion avec la direction duservice des douanes filmée en direct, le pré-sident Sarkissian s’est livré à une attaque enrègle sur la corruption qui « y prospère »,entretient l’illégalité et entrave l’économiedu pays. « Les douaniers encouragent lacontrebande à s’enrichir illégalement et péna-lisent les importateurs refusant de verser despots-de-vin. Nous devons pouvoir vivre dansun pays où l’on peut faire des affaires sanscomplications », a-t-il ajouté. « Toutes lesétudes montrent que ce sont davantage lespetites et moyennes entreprises qui éprou-vent des difficultés avec les douanes ».

Dans ses commentaires, Sarkissian adénoncé la contrebande de marchandi-ses vers l’Arménie par des hommes d’af-faires en collusion avec les agents desdouanes ainsi que d’autres arnaques quipermettent à des importateurs d’échap-per aux droits de douane et autres taxes.Un grand nettoyage semble s’amorcerdans un service aussi sensible que lesdouanes. Espérons que l’Etat irajusqu’au bout. Conséquence, ArmenAvedissian, le directeur des douanes aété démis de ses fonctions et remplacépar Gaguik Khatchatrian.

ACHKHAR

Le nouveau gouvernement comprend dix-sept ministères : les deux postes clés ontété attribués à Seyran Ohanian, 46 ans, qui dirigera le ministère de la Défense età Edward Nalbandian, 53 ans, personnage familier de la communauté arméniennede France qui conduira la diplomatie arménienne.

Depuis 2007, le général Seyran Ohanian était vice-premierministre de la Défense et chef d’état-major des forcesarmées d’Arménie. Auparavant, il avait occupé différentspostes au sein des armées au Karabagh, y compris celui deministre de la Défense. Ohanian est natif de la ville deChouchi. Il est marié, père de trois fils et titulaire de lamédaille de Héros de l’Artsakh. Il sera assisté d’un fin spé-cialiste des affaires militaires, le lieutenant-général YouriKhatchatourov au poste de chef d’état-major des forces

armées et premier adjoint du ministre.

Edward Nalbandian, ambassadeur extraordinaire et plénipo-tentiaire d’Arménie en France, auprès du Vatican, en Israël eten Andorre, devient par décret présidentiel ministre desAffaires étrangères d’Arménie. On se souviendra qu’il a menéà bien l’année de l’Arménie en France. Il est né en 1956,diplômé de l’Institut d’État des relations internationales deMoscou et polyglotte. Sa charge diplomatique l’a conduit auLiban, en Égypte, au Maroc, à Oman, un orient qu’il connaîtbien. Il est marié et papa d’une fille.

Les nouveaux promus : Armen Kevorkian (ancien chef du cabinet présidentiel), àl’Aménagement du Territoire et vice-premier ministre ; Tigrane Davtian au minis-tère des Finances ; Kourken Sarkissian aux Transports et Communications ; MherShahgeldian aux Situations d’urgence.

La majorité (11) des ministres sont reconduits dans leurs fonctions : NersesYeritsian au ministère de l’Economie, Armen Movsisian à l’Energie et auxRessources naturelles, Haroutioun Khouchkian à la Santé, Aram Haroutiounian àla Protection de la nature et Aghvan Vartanian au ministère du Travail et desAffaires sociales, Levon Mkrtchian à l’Education et à la Science, David Lokian àl’Agriculture, Kevork Danielian à la Justice, Armen Grigorian à la Jeunesse et auxSports, Hasmik Boghossian à la Culture et Vartan Vartanian à l’Urbanisme.

Hovik Abrahamian, ancien ministre de l’Aménagement territorial, a été nomméchef du cabinet présidentiel. Andranik Manoukian, ancien ministre des Transportset de la Communication et Manouk Topouzian, ancien chef du cabinet du gouver-nement, ont été nommés conseillers du Président.

En vertu de l’article 74 de la Constitution, le nouveau Gouvernement doit pré-senter son programme devant l’Assemblée nationale dans un délai de 20 jours.

V. Oskanian fait ses adieux au personneldu ministère

◗Le nouveau gouvernement d’Arménie

A N°446 • 3 MAI 20084 ACHKHAR

Saint Mesrob à l’honneurà Alfortville

C’est le diman-che 13 avril que lacommunauté armé-nienne d’Alfortvilleinaugurait la stèlede pierre portantl’alphabet armé-nien, façonnée etciselée avec talentpar un artiste dis-cret, KhatchigBozkurt, à l’occa-sion du 30e anni-versaire de l’écoleSaint Mesrob. Lastèle, qui figure enbonne place à gau-

che de la porte d’entrée de l’église arménienne SaintPaul Saint Pierre, fut dévoilée, puis bénite par Monsei-gneur Norvan Zakarian, le nouveau prélat du Diocèsede France, entouré d’une foule compacte des fidèles eten présence de l’infatigable député-maire d’Alfortville,René Rouquet, qu’accompagnaient nombre de sesconseillers délégués.

Voilà encore une excellente initiative à mettre aucrédit du Conseil d’administration de l’église Saint PaulSaint Pierre.

Relève dans la communauté arméniennede Charvieu-Pont-de-Chéruy

Samedi 5 avril 2008 s’est déroulé dans la SalleDjébrael Bahadourian attenante à l’Eglise Saint-Nichan, deux Assemblées Générales capitales quipermettent d’assurer la relève communautaire àCharvieu grâce à Léon Terzian, président de l’épho-rie de la paroisse Saint-Nichan, et Samuel Tilbian,le Président de la Maison de la Culture.

L’historique de notre communauté comportetrois grandes périodes :

– celle de la première génération qui va des années1920 aux années 1950 qui se caractérise par l’installa-tion des réfugiés arméniens vivant dans des conditionstrès précaires et créant neanmoins ses structures iden-titaires (église, éphorie, école et associations) ;

– la seconde période va des années 1950 auxannées 1970 où apparaît une certaine érosion desactivités due sans doute à une dispersion de lapopulation et une intégration proche de l’assimila-tion. Deux faits marquent cette période : l’acquisi-tion d’un terrain sous la Présidence de MonsieurBoutchaktchian, et l’organisation d’une manifesta-tion le 24 avril 1965, devant le monument aux mortsde Charvieu à l’initiative du Président Aréguian etd’Ardachès Melkonian.

– la troisième période va des années 1970 à nosjours. C’est l’engagement de quelques-unes deconstruire une salle polyvalente devant servir ausside lieu de culte, l’ancienne salle devant être démo-lie. Mais les moyens financiers sont insuffisants et lerecours à de jeunes quadras n’aboutira pas pourautant. L’arrivée du Président Aris Hatchadourianchange tout. Il convainc Djébrael Bahadourian derembourser les dettes et de partir sur un grand pro-jet de construction d’une église avec son concoursfinancier. L’événement marquera véritablement l’ère

du groupe Aris Hatchadourian, Léon Terzian etSamuel Tilbian, L’église est achevée en 1982 et,avec l’acquisition puis l’échange d’une parcelle deterrain, c’est le clos qui est agrandi.

En 1995, avec l’accord de Léon Terzian, SamuelTilbian Président de l’association culturelle engaged’importants travaux pour créer la Maison de laCulture « Monté Melkonian ». Estimant avoir accom-pli leur mission au service de la communauté durant35 ans, ils ont transmis le relais à deux nouvelleséquipes rajeunies. La Paroisse Saint-Nichan est doré-navant gérée selon des statuts conformes au modèledu Diocèse de France, tels que le Révérend PèreGarabed les a fait adopter à la suite de la structura-tion du Diocèse.

Bon vent aux nouvelles équipes qui devrontœuvrer ensemble guidées par notre jeune R.P.Garabed pour le renforcement des liens communau-taires en proposant, outre le service du culte, denombreuses activités culturelles pour la pérennité dela paroisse Saint-Nichan et de la Maison de laCulture Monté Melkonian.

« Le Comité de Secourspour les Orphelins et les Etudiants »,une association bientôt centenaire

Entretien avec la trésorière, Liliane Davidian

Madame, voudriez-vous retracer l’historique devotre association ?

Le Comité de Secours pour les Orphelins et lesEtudiants reste la seule filiale de l’Union des DamesArméniennes de Paris, Association sans but lucratif fon-dée à Paris le 15 mai 1913 par Aram Djevahirdjian. Ellecomportait trois comités de secours : un pour les orphe-lins, un pour la Croix-Rouge d’Arménie et un pour lesétudiants. L’Assemblée Générale Extraordinaire du30 Janvier 1995 décida la mise en conformité des statutsde l’Association et la modification de son nom, devenuaujourd’hui « Comité de secours pour les Orphelins et lesEtudiants ».

Pratiquement un siècle d’existence pour une asso-ciation arménienne à vocation sociale ! Comment expli-quez-vous ce succès ?

Cette association est un symbole d’entraide commu-nautaire par le biais de diverses activités afin de recueillirdes dons pour ses œuvres, aider les familles en difficultés,allouer des bourses aux étudiants d’origine arménienneou collecter des vêtements, chaussures, fournitures scolai-res pour l’Arménie.

Comment se sont traduites vos actions dans le passéet qu’en est-il aujourd’hui ?

Dès ses débuts, par différentes interventions,l’Association a secouru les Arméniens partout là où desbesoins particuliers se faisaient sentir. En 1919, nousimportions des tissus anglais destinés à fabriquer des vête-ments pour l’Arménie ; en 1921, nous débloquions desfonds au profit des orphelins arméniens, réfugiésau Caire ; dans les années 60, beaucoup d’Arméniens fui-rent l’Egypte et nous fûmes sollicités pour trouver desfamilles d’accueil, tant en Amérique qu’en Europe ; en1980, des réfugiés arrivent du Liban et le CSOE répondprésent.

Quels sont vos rapports avec l’Arménie ? Y avez-vous des réalisations dont vous pouvez vous prévaloir ?

Depuis le séisme de 1988, nous avons expédié et dis-tribué des centaines de cartons de vêtements, chaussures,draps et couvertures dans les villes et les campagnesd’Arménie. 1999 marque un tournant. L’association s’im-plique davantage dans l’aide aux écoles, hôpitaux etorphelinats, en Arménie et au Karabagh, avec achat surplace de matériels (chaises, bureaux, peinture…), pour laréfection de locaux.

Depuis 2006, le CSOE compte de nouveaux jeunestrès actifs qui effectuent, parallèlement à l’aide matérielle,des travaux de rénovation dans des écoles d’Arménie (en2007 Ledjap et n° 19 de Yérévan). Sous la présidence deSévan Karian, un souffle nouveau et dynamique a étédonné à l’association : organisation de rencontres sporti-ves, camps de vacances. soirées dansantes, Un film réalisépar deux membres de l’équipe relate en 52 minutes la viedu village de Ledjap et la manière dont les travaux ont étéréalisés par nos jeunes. Il a obtenu un vif succès d’estimelors de sa projection le 22 décembre 2007 au cinéma« Club de l’Etoile » à Paris, et a été sélectionné pour le fes-tival des Films Documentaires de Berlin. (des CD serontréalisés et proposés prochainement).

L’action discrète semble être l’apanage de votreassociation. Avant de nous quitter, avez-vous un mes-sage à l’attention de nos lecteurs ?

Notre action semble discrète mais le bouche à oreilleet le sérieux de nos engagements font que notre associa-tion perdure. Elle compte environ 200 donateurs et nousinvitons tous ceux qui pourraient nous aider financière-ment ou par des dons en nature pour les enfants (fourni-tures scolaires ou jouets) à prendre contact avec nous.(Liliane Davidian 01 39 58 46 23). G.V.D.

Jugement à Lyon

Le mémorial du génocide arménien, inauguré le24 avril 2006 place Antonin-Poncet (Lyon 2e) n’auraitpas dû voir le jour. C’est ce qui ressort du jugement dutribunal administratif de Lyon rendu le 23 avril, suite àune plainte déposée par l’Association de défense etde protection des places Bellecour et Antonin-Poncet. Pour les magistrats, le préfet aurait dû exigerun permis de construire, l’œuvre volumineuse étant« dans le champ de visibilité d’un édifice classé autitre des monuments historiques. Le tribunal adminis-tratif a cependant estimé que son jugement « n’impli-quait pas nécessairement la démolition de l’ouvrage etla remise de la place en l’état ». Fort heureusement.

En bref…● L'Azerbaïdjan va, en 2008, accroître ses dépensesmilitaires de 53 % qui vont passer de 1,3 milliard dedollars à 2 milliards de dollars.● Depuis 2003, 70 bébés sont nés en Arménie parinsémination artificielle. L’efficacité de cette méthodeest désormais de 43 à 44% selon Georgy Okoev, res-ponsable du centre de recherche pour la santé del’Enfant et de la Mère à Erevan. Le premier bébé artifi-ciellement inséminé est né en Arménie en 2002.● Selon le Service national des statistiques, les entre-prises arméniennes ont importé l’année dernière 254tonnes de thé qui ont été traitées et empaquetées paronze sociétés locales. Une tonne a été exportée et lereste a été consommé en Aménie.

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AGENDA

PARIS ILE-DE-FRANCE

◗ Ciné Club Rouben MamoulianHommage à Coco Aslan- La 25e heure – film d’HenriVerneuil avec Coco Aslan, Anthony Quinn, VirnaLisi, Serge Reggiani.Jeudi 15 mai – 20h. UCFAF 6 cité wauxhall Paris 10e – PAF5€, adhérents et abonnés 3€

◗ ThéâtreUne odyssée, réalisé par Irina Brook- avecHovnatan Avédikian, Tony Mpoudja Renato GiulianiYsmahane YaqiniThéâtre Rouge du Lucernaire – 53 r. N.-D.-des-Champs,Paris6e. Rés. 01.45.44.57.34 – du Ma au Sa 18h30- Di 15h.jusqu’au 25 mai.

◗ Cinéma• Lady Jane de Robert Guédiguian – depuis le9 avril – Paris et province.• Nous avons bu la même eau, documentaire deSerge Avédikian à partir du 14 mai, au cinémaEspace Saint-Michel – place Saint-Michel, Paris 5e.Rencontres-débats exceptionnelles à l’issue desprojections du film à 19h (durée 72’) :– Mercredi 14 mai. Avec Cengiz Aktar et IsabelleKortian (Fondation Internationale Hrant Dink)« La situation de la société, de l’adhésion à l’Unioneuropéenne et de la question arménienne enTurquie : une vision des proches de Hrant Dink ».– Vendredi 16 mai. Avec Raymond Kevorkian (his-torien, écrivain) et Hélène Piralian (psychanalyste,écrivaine). « Déplacements forcés de populations :chassé de ses terres, quelle place pour la mémoirede l’autre et le deuil ? »• Le MAFP projette pour le 93e anniversaire dugénocide des Arméniens un film inédit relatant lavie de Komitas suivi d’une conférence-débatDimanche 4 mai à 16 h Salle Missak Manouchian Salle duMouvement des Arméniens de France pour le Progrès – 3 ruede l’abbé Roger-Derry – 94 Vitry tél. 01.46.81.44.54

• Le film Adoration (drame) d’Atom Egoyan (Grandprix du jury 1997 avec De beaux lendemains) estsélectionné pour représenter le Canada au Festivalde Cannes 2008 (du 14 au 25 mai ). Il met envedette Scott Speedman et Rachel Blanchard. Ilraconte l’histoire d’un professeur de français deToronto et de l’un de ses élèves.

◗ ConférencePrésentation-dédicace du livre Conversation avecRobert Guédiguian par Isabelle Danel, Editions Lescarnets de l’Info, suivie d’un dialogue avec le public.« Un livre d’entretien chaleureux, drôle et sincère »Jeudi 29 mai, 20h – UCFAF 6, cité du Wauxhall, Paris 10e,métro République ; entrée libre.

Aujourd’hui, ce musée s’intègre aux nouveaux quar-tiers de la ville de Compiègne. Sa longue façade blancheattire le regard comme un signal, le mur des noms trèslong puisqu’il inscrit 40 000 noms sur sa surface de verre,se dresse derrière les baraquements authentiques de 1913bien connus des internés des années 1940.

A l’intérieur comme à l’extérieur on distingue lesmatériaux nouveaux de ceux du passé. Toutes les techni-ques actuelles de présentation sont utilisées.

Si les armistices de 1918 et 1940 sont rappelés, vien-nent ensuite les présentations du système répressif, de lacollaboration, de la réalité quotidienne du camp. Un longcouloir symbolise le cheminement des internés quiallaient être déportés. Le cycle se termine par le contrasteentre les images des camps de la mort et celles des procèsorganisés par les alliés pour que les coupables nazisexpient leurs crimes.

Autour des bâtiments, un parc très émouvant, car si lecalme et le recueillement y règnent, il est habité par les voixqui, si vous voulez les entendre, vous racontent leur vécu.

Peu étudiée par les chercheurs, cette histoire semblepeu à peu s’éloigner, comme irréelle. Cette faiblesse, cemanque, sont surtout dus à la destruction des archives ducamp par l’armée allemande lors de son départ en 1944et ce n’est que depuis 2000 que la campagne de recherche

conduite par la Fondation pour la mémoire de la dépor-tation et la mairie de Compiègne commence à porter sesfruits avec l’apport de documents provenant des autori-tés administratives et des déportés et de leurs familles.

Ce musée-mémorial de l’internement et de la dépor-tation a été inauguré le 23 février 2008.Il est de notredevoir de l’honorer et de rendre ainsi hommage à tousces valeureux résistants qui ont pour beaucoup quitté laterre de France pour ne jamais la revoir. Ils font eux aussipartie de notre devoir de mémoire.

Le 14 juin 2008, l’Union Culturelle Française desArméniens de France et les Anciens Combattants armé-niens vont rendre hommage aux déportés et à la cin-quantaine de leurs compatriotes déportés depuis le campde Royallieu, par un dépôt de gerbes et une visite guidéedu musée-mémorial.

A.T. Mavian

Date limite de réception pour les annoncesdu n° 447 : mercredi 7 mai 2008.

L’école Tarkmantchatzorganise

un circuit exceptionnelen Arménie + Artsakh

du 23 mai au 2 juin 2008

Contacts : [email protected]él. : H. Chichkoyan 06 12 53 66 35

A. Sabundjian 06 13 25 25 73

Diocèse de Francede l’Eglise apostolique arménienne

Monseigneur Norvan Zakarianarchevêque de France

a le plaisir de vous convierau cycle de formations

«Comprendrel’histoire arménienne »

qu’il anime chaque mois3e séance :

dimanche 4 mai 2008 de 17h à 18h

Salle Nourhan Fringhian15 rue Jean-Goujon 75008 Paris

M° Champs-Elysées Clémenceau,Franklin-Roosevelt ou Alma-Marceau

H O M M A G E A U X D E P O R T E S

Le camp de Royallieu et son mémorialDes dizaines de milliers d’êtres humains de tous milieux,de toutes tendances politiques, de toutes religions et denationalités diverses, ont été expédiés dans desconditions abominables vers l’Allemagne nazie lors de laSeconde Guerre mondiale et plus précisément demars 1942 à août 1944 du camp de Royallieu tout prèsde la ville de Compiègne (Oise). Pendant cette période28 convois principaux ont déporté près de40 000 personnes vers les camps nazis pour lessoumettre, dans la majorité des cas, au travail forcépour aider Hitler. Près de la moitié sont morts pendantle transport ou dans les camps.

La caserne de Royallieu, construite en 1913, a ététransformée en 1941 par la Wehrmacht en « camp deconcentration permanent pour éléments ennemis

actifs » puis en « camp de détention de police allemand ».Ce camp a joué malheureusement un rôle central

dans la politique allemande d’occupation. Surtout pointde départ pour les internés politiques et résistants, pourbeaucoup communistes, ou de transit, provenant des pri-sons de France, il internait également des civils (Russes,Américains entre autres) et des Juifs. Une cinquantained’Arméniens classés « Arméniens », « Apatrides »,« Français », « Syriens » et « Turcs » ont transité parRoyallieu surtout en 1943 et 1944 pour aller au mieuxaider l’industrie allemande dans les camps de concentra-tion et au pire pour y trouver la mort.

La mise au point d’un musée-mémorial dédié auxinternés et déportés du Camp de Royallieu a demandéplusieurs années car il lui fallait pour fondement un tra-vail de connaissance très sûre.

Le mur des noms

La cérémonie du 23 février 2008

A N°446 • 3 MAI 200810

L’exposition est organisée en trois volets que ryth-ment objets, statues, statuettes précieuses, stèles,offrandes, sceaux et bijoux ainsi que les tablettes

en terre cuite portant les fascinantes inscriptions cunéi-formes. La première section présente la ville antique,son histoire glorieuse depuis le règne d’Hammurabi(début du XVIIIe siècle avant J-C), souverain idéal,auteur du fameux code d’Hammurabi, le plus impor-tant des codes de lois de l’antiquité, véritable fondateuret bâtisseur de Babylone, de ses temples prestigieux quicontribueront à sa renommée. Après une éclipse, la citéconnaît son apogée sous le règne de Nabuchodonosor II(605-562 avant J-C) qui donne un éclat particulier àBabylone, admirée comme exemple d’harmonie et deperfection. Une décoration inventive et inspirée orne lesfaçades architecturales de ses fameuses briques à gla-çure colorée que l’on peut voir mise en espace dans l’ex-position par les éléments de la Porte d’Ishtar en partiereconstituée. Des animaux de la religion babylonienne :lion, taureau, dragon, emblématiques du dieu Marduk ysont magistralement figurés et dans les vitrines sont

montrés lesobjets décou-verts dans lesanctuaire dudieu suprêmeà l’issue def o u i l l e s .L’image decette ville desplendeur setrouve encoremagnifiée parsa tour à étages(ziggurat) aucœur de latop og r aphieu r b a i n e ,

construction étonnante qui est à l’origine de la légen-daire tour de Babel. Ainsi, art et architecture se conju-guent aux découvertes des savants pour porter cettecivilisation à un sommet de raffinement et de culture.

Conquise par Cyrus le Grand en 539 avant J.-C. etdominée par le puissant Empire perse puis par les Grecs,successeurs d’Alexandre le Grand qui vainquit la cité àson tour en 330 avant J-C, Babylone n’en demeure pasmoins une capitale culturelle d’importance dans tout le

ACHKHAR

bassin méditerranéen, place qu’elle conservera à traversles vicissitudes de son histoire parfois mouvementée.

Dans une seconde partie originale par le projet quil’anime, l’exposition propose de nous donner à réfléchirà la manière dont la réalité historique de cette brillantecivilisation et son héritage culturel considérable (littéra-ture, science, enseignement, art et architecture, concep-tion de l’histoire et de la politique…) se sonttransformés en légendes qui ont alimenté l’imaginaire del’Orient et de l’Occident. Depuis l’image de la ville admi-rée et redoutée comme incarnation du mal véhiculée parla Bible qui se prolonge par les représentations diaboli-ques de miniatures sur certains manuscrits du MoyenAge jusqu’aux mythes de Sémiramis et de Sardanapale,Babylone n’a cessé de solliciter les rêves intimes et lespeurs collectives figurées par les artistes et les écrivainsjusqu’à nos jours.

Enfin, la redécouverte de Babylone occupe la der-nière section de la manifestation et montre les recher-ches scientifiques des archéologues et des historiens quimettent au profit d’une connaissance approfondie de larégion, les fouilles menées en Mésopotamie et le déchif-frement de l’écriture cunéiforme. Documents, témoi-gnages de voyageurs, films, décors complètent uneprésentation passionnante où l’histoire rejoint la musi-que, la peinture et l’architecture pour faire revivre véritéscientifique et mythe inspirateur à l’ombre de Babyloneencore vivace entre fantasmes et savoirs.

Marguerite Haladjian

Exposition à voir absolument jusqu’au 2 juin 2008.Musée du Louvre, Hall Napoléon, tous les jours, sauf le mardide 9h à 18h et jusqu’à 22h les mercredi et vendredi.

Catalogue 42 euros sous la direction de Béatrice André-Salvini, conservateur général au département des antiquitésorientales et commissaire de l’exposition avec SébastienAllard, conservateur au département des peintures.

BabyloneEntre mytheset réalité

Le musée du Louvre présente pour la première fois une exposition remarquable consacrée à Babylone,cité antique devenue légendaire dont le seul nom a suscité au cours des siècle fascination et terreur.Pour évoquer la ville historique et sa prodigieuse civilisation dont le rayonnement s’est étendu sur tout leProche-Orient, les commissaires ont réuni près de 400 œuvres, venues de 13 pays du monde entier,prêts exceptionnels qui retracent les étapes fondatrices et les grandes époques de Babylone puis le pas-sage de cette réalité historique métamorphosée en mythe. L’exposition balaie cinq mille ans d’histoire,depuis la fin du IIIe millénaire avant J-C au début du XXe siècle, et nous propose une vision unitaire de laplace de Babylone dans le cours de l’histoire et de la culture que nous offrent les recherches archéologi-ques et l’étude des différentes sources, pièces de fouilles et textes.

grès réalisés d’unspectacle à l’autrelaissent imaginerle travail menétout au long del’année avec dis-cipline et passion.Les costumesm a g n i f i q u e srehaussés demotifs tradition-nels et les enchaî-nements bienrythmés mettenten valeur les cho-régraphies. Uneseule ombre, ausens premier duterme, les dan-seurs étaient trop

souvent dans la pénombre et apparaissaient plus ensilhouettes que dans l’éclat de la lumière.

Encore bravo à tous ces jeunes sur scène et à tousceux qui, dans l’ombre, perpétuent une tradition etenthousiasment le spectateur! Qu’ils puissent mon-trer leur art en de nombreuses occasions!

Anahid Samikyan

Le spectacle donné par les groupes de danse Aniet Nor Alik le 12 avril à Cachan a ravi le coeur du

public. Garçons et filles ont exprimé leur joie devivre et de danser en donnant le meilleur d’eux-mêmes. Le nombre de danses présentées et les pro-

A 11N°446 • 3 MAI 2008

Bulletin d’abonnement

Oui, je souhaite recevoir Achkhar chaque quinzaineNom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Code postal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Merci de libeller et adresser votre règlement à : Société Narek (Achkhar) – 6, cité du Wauxhall, 75010 Paris

TARIFSFrance 6 mois (11 n°) :35 € – 1 an (22 n°) :68 € – Soutien :110 €

Etranger 85 € pour 1 an par virement (100 € par chèque)❏ par chèque bancaire ou postal à l’ordre de SARL NAREK

❏ par virement IBAN à FR52.20041000 0123 9745 3H02 038 - BIC PSSTFRPPPAR (depuis l’étranger)

M. Mme BEDANIAN Jean (92 Bagneux) 200 €

M. Mme GUEDIGUIAN Robert (93 Montreuil) 42 €

M. Mme MAGADIS Takvor (92 Clamart) 42 €

M. BAHRY Jacques (92 Neuilly-sur-Seine) 42 €

M. SIRANOSSIAN Alexandre(26 Romans-sur-Isère) 42 €

M. SEROPIAN Jean (13 Les Pennes-Mirabeau) 32 €

M. Mme HAROUNYAN Claude (13 Marseille) 42 €

◗ CINÉ-CLUB ROUBEN MAMOULIANLa 25e heurede Henri Verneuil avec Coco Aslan, Anthony Quinn,Virna Lisi, Serge ReggianiJeudi 15 mai, 20hUCFAF 6, cité du Wauxhall Paris 10e

DONS À ACKHAR

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C’est à LignanoSabbiadoro (Italie) que lareprésentante del’Arménie, NazikAvadalian (69 kg) a raflépas moins de troismédailles d’or devenantchampionne d’Europed’haltérophilie. Elle aimpressionné le public ensoulevant une chargetotale de 242 kg. Grâce àelle, l’Arménie, avec 6médailles d’or, était entête des compétitionsféminines par équipe.

SPORT

Regard sur la présence arménienneen France

La commission culturelle de l’église arménienne deChaville avait organisé, samedi 19 avril dans sa salleBalabanian, une soirée consacrée aux traces séculairesarméniennes existant sur le sol français. L’orateur dujour, Hrant Norsen, présenta deux heures durant, àl’aide de 330 photographies un panorama quasi-com-plet des traces arméniennes relevées aux quatre coinsde l’hexagone. La soirée comprenait cinq parties :– Monuments au génocide (60 khatchkars ou stèlesrépartis dans 53 villes) ;– Les Arméniens durant les deux guerres mondiales(Verdun, Manouchian…) ;– L’Hommage de la France aux civils arméniens (JeanAlthen, Napoléon Bullukian, Henri Verneuil, ChavarcheMissakian, Hrant Dink…) ;– Traces diverses (Musée Carzou, Musée Roupen Sévag,« Mur de la Paix », « Mur des je t’aime »).Cette présentation, résultat d’un long et minutieux tra-

vail de recherche, mériterait d’être montrée dans d’autresvilles de France et publiée sous la forme d’un ouvrage.

Ani et Nor Alik en pleine forme

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A N°446 • 3 MAI 200812

Stephan Elmas est né en 1862 à Smyrne, dans l’EmpireOttoman. Issu d’un milieu très cultivé, il reçoit trèstôt, une formation du pianiste allemand M. Mooser

qui lui enseigne les bases de la musique classique et lerépertoire des musiques très en vogue dans les salons deSmyrne où l’on dansait la valse, la mazurka et autres diver-tissements. L’adolescent qui a perdu sa mère à la naissancecommence à composer et souhaite aller plus avant dans sapassion musicale. Ce n’est pas l’ambition de son père, maisdevant sa détermination, Stephan consulte, en juillet 1879à Weimar, le plus grand pianiste de l’époque Franz Liszt.

Franz Liszt, après avoir entendu Stephan Elmas, l’en-courage à continuer. Sur ses conseils, le jeune homme étu-die à l’Académie de Vienne, assiste à de nombreux concertset rencontre les plus grands artistes de son temps. Il décou-vre Wagner et fait la rencontre du compositeur et pianisteAnton Rubinstein à qui il dédiera bientôt son premierconcerto pour piano.

Ses premières esquisses musicales sont devenues desvalses, mazurkas, nocturnes, impromptus. En 1881, il dédieses 6 études à Franz Liszt et une première série de poèmesmusicaux à Victor Hugo. Si les premières compositions parleur style évoquent Chopin, les Poèmes musicaux sont lamarque d’un contemplatif : aubade, complainte, églogue,épilogue, ballade, élégie, chanson, idylle…

En 1886, il retourne à Smyrne pour un premier récital,une grande maison d’édition viennoise publie déjà ses pre-mières œuvres. Après la réussite de son concert, il se pré-sente le 25 février 1887 à Vienne au public de laprestigieuse salle Böesendorfer.

Stephan Elmas entame une carrière de pianiste-com-positeur et n’hésite pas à présenter des programmes entiè-rement consacrés à ses œuvres. Il réside dans denombreuses villes, principalement à Bruxelles et Paris où ildonne de nombreux concerts et rencontre le compositeurMassenet, le pianiste E. Risler, le Prince de Lusignan.

Dans son répertoire on remarque ses « danses armé-niennes » qu’il publiera sous le nom de « danse mélodique ».

Stephan Elmas ne reste pas éloigné des Arméniens,mais en Europe, ils sont encore peu nombreux. Il rencon-tre ses compatriotes de Paris probablement grâce à unesoirée de bienfaisance arménienne, en 1901. Son répertoirede concert est centré sur ses œuvres, celles de Chopin,

Beethoven, Schumann, curieusement, il ignore F. Liszt…La presse le surnomme le Poète du piano ou le ChopinArménien.

Stephan Elmas est atteint dès 1897 d’une surdité par-tielle, qui va hélas s’accentuer peu à peu. Il édite ses nouvel-les œuvres à Paris, et devient correspondant d’un journalde Smyrne.

En 1912, il rencontre à Genève une personnalitéexceptionnelle, la peintre Aimée Rapin qui fait son por-trait… Stephan Elmas souhaite rentrer au pays et part en1913 pour Smyrne et Constantinople, il se rend compteque la situation est très tendue et renonce à son projet.

De retour à Genève, dans un climat de guerre, Elmasdoit remettre en question sa vie passée. Coupé de safamille, il est complètement accablé par le sort fait à sonpeuple. Sa correspondance témoigne de son désarroi et deses tentatives de « faire quelque chose », mais sa surditél’isole du monde et l’empêche de poursuivre son activité

artistique.La guerre finie, le Traité de Sèvres lui redonne l’espé-

rance, il commence à s’occuper avec efficacité de la pro-motion des œuvres de son amie peintre et garde contactavec sa famille restée à Smyrne. Il acquiert la nationalitéArménienne.

Septembre 1922 ! Catastrophe,Smyrne est reprise par lesTurcs. Heureusement, sa famille réus-sit à se réfugier en Grêce. Un peu plustard, le Traité de Lausanne rayantl’Arménie occidentale de la carte, ledésespère. Dans cette situation, iltrouve auprès d’Aimée Rapin un sou-tien qui lui permet de survivre,accueille ses cinq neveux et nièces ets’occupe de leur éducation. Une nou-velle raison de survivre…

En 1924, Stephan Elmas réussit àobtenir de la compagnie d’assuranceSuisse une réparation financièrepour la perte de ses biens de Smyrne.Cela va lui permettre d’éditer sonœuvre à Leipzig et de commanderun piano à queue Erard.

Un jeune journaliste, Hagop-Krikor, le contacte. Leur correspon-dance va permettre à Elmas decomposer une série de Poèmes musi-

caux dédiés au peuple arménien et deux mélodies dontMartyre (hommage aux victimes de 1915). Il garde lecontact avec les Arméniens par la petite communauté deGenève qui accueille des orphelins rescapés du génocide.

Hagop-Krikor l’encourage à envoyer son œuvre enArménie soviétique. Cela sera fait en 1924 grâce àAlexandre Spendiarian, compositeur et directeur duconservatoire d’Erevan. La vie a repris ses droits, il devientcitoyen Suisse.

En 1937, Stephan Elmas meurt, il est enterré à Genève,au cimetière de Plain-Palais. Commence alors une longuepériode d’oubli, accentuée par la destruction de son œuvreéditée, dans un bombardement à Leipzig en 1944.

En 1962, l’histoire redémarre, étudiant, je me retrouveface à sa tombe, ornée d’un magnifique buste. Son neveuKrikor a conservé l’ensemble de ses documents en particu-lier un exemplaire de ses œuvres et son piano.

Peu à peu, la musique du compositeur revient sur lespupitres. En Arménie, la musicologue Cécilia Prudhianpublie quelques partitions.En France,un premier article dansArménia (Marseille) est suivi de nombreux autres dans lapresse arménienne en diaspora, une émission sur TF1 estconsacrée au compositeur, des concerts, une fondation enSuisse,des concours de piano à Erevan,la création et l’enregis-trement de trois concertos en 1981 (piano, Etson Elias), 1987(piano, Setrak) 2004 (piano, Armen Babakhanian). Le rapa-triement en Arménie de son piano,du buste,d’un moulage desa main et de nombreux documents, permettent en septem-bre 2007 l’ouverture au sein du Musée des Arts et de laLittérature de Erevan d’un espace Elmas, accessible au public.

La fondation Stephan Elmas créée en Suisse en 1989redonne une place au compositeur non seulement en

Arménie, mais au-delà des frontièrespar l’intermédiaire de son site www.ste-phanelmas.org qui offre des informa-tions sur le compositeur et la possibilitéde télécharger gratuitement sa musi-que.

Stephan Elmas sujet Ottoman puiscitoyen d’Arménie se retrouve ainsi ausein de son peuple, à qui il a dédié l’en-semble de son œuvre.

Alexandre Siranossian �

Œuvre de Stephan Elmas pour Piano : 4sonates, 6 études, 25 préludes, 6 polonaises, 7nocturnes, 9 valses, 3 scherzos, 27 mazurkas, 5danses arméniennes ou mélodiques, 4 concertospour piano et orchestre, 1 trio et 1 quatuor avecpiano, différentes pièces, 3 séries de poèmesmusicaux, 2 mélodies pour chant et piano

Enregistrements : 3 concertos pour Piano :soliste, Armen Babakhanian, Direction AlexandreSiranossian et diverses pièces pour piano seul.

ACHKHAR Bimensuel bilingue d’information et de la vie arménienneTél. 01 40 40 02 82 • Fax. 01 42 08 09 70 • [email protected]

Fondateur : Avedis Alixanian • Gérante-directrice de la publication : Roseline Djihanian • Rédacteur en chef : Gérard Dédéyan.Collectif de rédaction : G. Dédéyan, R. Dzagoyan, M. Haladjian, A.T. Mavian, B. Maslak, L. Mirdjanian, A. Samikyan, T. Samikyan, S. Serik, O. Vanig, H. Vardanian.

Réalisation : Cicero, Paris 11e • Impression : Ader, 16 rue de l’Espérance, Paris 13e

SARL-NAREK 6, cité du Wauxhall 75010 Paris • R.C.S. Paris B 381 385 715 • ISSN 0004-4342 • Commission paritaire 0708 K 88221

Stephan Elmas (1862-1937)

Si l’enfant est déterminéà poursuivre une carrière musicale,il n’écoutera personne ! (F. Liszt)

Panorama de la littérature et de la musique arméniennes du XIXe siècle

1962 : Ara Bartevian écrit dans le journal Haratch de Paris, un article enhommage au compositeur Stephan Elmas à l’occasion de son centenaire. AGenève, un jeune étudiant du conservatoire de musique lit cet article et cherche àretrouver les traces du musicien… C’est le début d’une aventure extraordinairequi mettra à jour un musicien attachant qui a toute sa place dans l’histoire de lamusique du peuple arménien.

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