120 ans! 3 OCTOBRE 2015 - st-antoine.org · Éloi Leclerc, Sagesse d’un pauvre. Le Messager de...

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Le Messager de Saint-Antoine 3 OCTOBRE 2015 120 ans! O n entend souvent parler du « lâcher prise ». Plusieurs mouvements thérapeutiques, psychologiques et même spirituels proposent le lâcher prise comme moyen de développement personnel. Beaucoup de gens, après avoir mené de grands combats, peuvent trouver libératrice cette action de lâcher prise, d’abandonner tout effort de contrôle par soi-même sur les événements et les personnes. Des sentiments de confiance à la vie ou de foi en Dieu, d’abandon ou de repos, de libération ou de crainte s’entremêlent. L’automne ressemble à ce lâcher prise de la nature. L’environnement, avec sa grisaille et sa perte de vitalité, semble déposer tout signe de vie. Fleurs, feuilles, arbres se tournent alors vers la terre qui a pris son air sombre. C’est la vie qui s’offre à la terre… Le 3 octobre, nous rappelons ce moment où François d’Assise, voyant venir la fin de sa vie terrestre, pose des gestes pour démontrer son intention de faire l’offrande de sa vie. Il invite ses frères qui l’entourent à faire avec lui le passage : il fait lire le récit de la dernière Cène de Jésus, reprend le geste du partage du pain béni… « pour montrer à ses frères combien était grand son amour pour eux ». (2 Celano, 217) Son biographe continue en disant : « Il passa en actions de grâces les deux ou trois derniers jours qui lui restaient à vivre demandant à ses compagnons les plus chers de louer le Christ avec lui… Il invitait même toutes les créatures à louer, à aimer Dieu, leur chantant le Cantique qu’il avait lui-même composé… Que ma sœur la mort soit la bienvenue, disait-il. » Puis, il demanda à être déposé « nu sur la terre nue ». Ce choix de François, vécu dans la prière, la louange et entouré de ses frères, me semble être beaucoup plus un temps d’offrande qu’un geste d’abandon. Le lâcher prise de François qui a acquis une grande liberté d’être, est transformé en un acte d’offrande, de reconnaissance et de louange. Comme la fleur ayant accompli son temps de beauté apparente se dépose sur le sol pour l’alimenter et éventuellement en faire apparaître d’autres; comme l’arbuste, comme un vieillard courbé se tourne vers la terre, ainsi en est-il du changement chez tout être créé. Toute personne humaine mène des combats. Des combats intérieurs, parfois inconnus de nos proches; des combats physiques, particulièrement au niveau de la santé, qui poussent les forces à la limite; de durs combats qui nous font à la fois reconnaître nos fragilités, nos limites, nos caractères et qui aussi, nous font découvrir la puissance de vie qui se cache à l’intérieur de nous et des autres. L’expérience de la vie avec ses grandeurs, ses beautés et aussi ses laideurs, nous apprend, avec le temps, que se présente à nous un temps pour offrir. Non pas pour abandonner, non pas pour démissionner. Un temps pour offrir dans la liberté et la joie ce que nous sommes devenus et ce que nous sommes appelés à être… car si le grain de blé tombé en terre ne meurt, dit Jésus, il reste seul, mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits… Frère France Salesse, capucin, recteur [email protected] Billet d’ambiance

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Le Messager de Saint-Antoine3

OCTOBRE 2015120 ans!

O n entend souvent parler du « lâcher prise ». Plusieurs mouvements thérapeutiques,

psychologiques et même spirituels proposent le lâcher prise comme moyen de développement personnel. Beaucoup de gens, après avoir mené de grands combats, peuvent trouver libératrice cette action de lâcherprise, d’abandonner tout effort de contrôle par soi-même sur les événements et les personnes. Des sentiments de confiance à la vie ou de foi en Dieu, d’abandon ou de repos, de libération ou de crainte s’entremêlent.

L’automne ressemble à ce lâcher prise de la nature. L’environnement, avec sa grisaille et sa perte de vitalité, semble déposer tout signe de vie. Fleurs, feuilles, arbres se tournent alors vers la terre qui a pris son air sombre. C’est la vie qui s’offre à la terre…

Le 3 octobre, nous rappelons ce moment où François d’Assise, voyant venir la fin de sa vie terrestre, pose des gestes pour démontrer son intention de faire l’offrande de sa vie. Il invite ses frères qui l’entourent à faire avec lui le passage : il fait lire le récit de la dernière Cène de Jésus, reprend le geste du partage du pain béni… « pour montrer à ses frères combien était grand son amour pour eux ». (2 Celano, 217) Son biographe continue en disant : « Il passa en actions de grâces les deux ou trois derniers jours qui lui restaient à vivre demandant à ses compagnons les plus chers de louer le Christ avec lui… Il invitait même toutes les créatures à louer, à aimer Dieu, leur chantant le Cantique qu’il avait lui-même composé… Que ma sœur la mort soit la bienvenue, disait-il. » Puis, il demanda à être déposé « nu sur la terre nue ».

Ce choix de François, vécu dans la prière, la louange et entouré de

ses frères, me semble être beaucoup plus un temps d’offrande qu’un

geste d’abandon. Le lâcher prise de François qui a acquis une grande liberté

d’être, est transformé en un acte d’offrande, de reconnaissance et de louange.

Comme la fleur ayant accompli son temps de beauté apparente se dépose sur le sol pour l’alimenter et éventuellement en faire apparaître d’autres; comme l’arbuste, comme un vieillard courbé se tourne vers la terre, ainsi en est-il du changement chez tout être créé.

Toute personne humaine mène des combats. Des combats intérieurs, parfois inconnus de nos proches; des combats physiques, particulièrement au niveau de la santé, qui poussent les forces à la limite; de durs combats qui nous font à la fois reconnaître nos fragilités, nos limites, nos caractères et qui aussi, nous font découvrir la puissance de vie qui se cache à l’intérieur de nous et des autres.

L’expérience de la vie avec ses grandeurs, ses beautés et aussi ses laideurs, nous apprend, avec le temps, que se présente à nous un temps pour offrir. Non pas pour abandonner, non pas pour démissionner. Un temps pour offrir dans la liberté et la joie ce que nous sommes devenus et ce que nous sommes appelés à être… car si le grain de blé tombé en terre ne meurt, dit Jésus, il reste seul, mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits…

Frère France Salesse, capucin, recteur [email protected]

Billet d’ambiance

Frère Gilles Frigon,capucin

10OCTOBRE 2015 Le Messager de Saint-Antoine

120 ans!

Israël, pays de Jésus. C’est là que notre Seigneur est venu au monde, qu’Il a grandi, qu’Il nous a annoncé la Bonne Nouvelle, qu’Il est mort et

ressuscité! Israël qu’on appelle aussi la Terre Sainte. C’est là que Dieu s’est fait chair et qu’Il a habité parmi nous!

J’ai donc eu cette chance, ce privilège d’aller au mois de mars en Terre Sainte, pour faire un très beau pèlerinage au pays de Jésus. Nous avons visité tous les lieux importants où Jésus est passé. De Bethléem à Nazareth, de Tibériade à Jérusalem, du Jourdain à Jéricho et jusqu’à la Mer Morte.

Ce pèlerinage fut pour moi un temps de profond ressourcement. Je me suis senti invité, convoqué par le Seigneur. Ce fut un rendez-vous avec Lui. C’est le Seigneur lui-même qui m’invitait à vivre une rencontre intime, une rencontre de cœur à cœur avec Lui. Je me suis vraiment senti comme les Apôtres revenant de mission, que le Seigneur invite à venir à l’écart pour se reposer un peu. « Vous autres, venez à l’écart dans un lieu désert et reposez-vous un peu. » (Mc 6,31)

Ce pèlerinage m’a permis de marcher sur les pas du Seigneur afin de mieux saisir, de mieux comprendre et de mieux vivre son message. L’Esprit-Saint nous guide et nous imprègne le cœur de sa douce présence. Il nous révèle encore plus et encore mieux l’Amour de Dieu pour nous.

Il nous est toujours difficile de traduire l’expérience spirituelle et l’action de Dieu dans nos cœurs par des

mots humains. Les mots nous manquent pour rendre compte de la présence

du Ressuscité et de l’action de l’Esprit-Saint en nous. Ce

pèlerinage m’a vraiment encore plus ouvert le cœur à la présence du Seigneur dans sa Parole, dans son Église, dans ses églises et sa présence

dans le cœur de tous les hommes et femmes

de notre temps.

Si quelqu’un parmi vous avait le bonheur, l’opportunité et la chance

d’aller en Terre Sainte, ne manquez pas cette occasion. C’est un voyage, un pèlerinage pour le cœur et l’âme. C’est une démarche spirituelle où le Seigneur nous accompagne. Le Seigneur voit notre cœur; le Seigneur Jésus voit notre désir d’être près de Lui, notre désir de mieux le connaître et Il nous remplit le cœur de sa douce et sainte Présence.

Un grand merci à notre excellente guide, madame Théa Van de Kraats de Spiritours et à notre accompagnateur spirituel, père France Salesse, capucin.

Évangéliser un homme, dit le frère François, c’est lui dire : Toi aussi, tu es aimé de Dieu dans le Seigneur Jésus. Et pas seulement le lui dire, mais le penser réellement. Et pas seulement le penser, mais se comporter avec cet homme de telle manière qu’il sente et découvre qu’il y a en lui quelque chose de sauvé, quelque chose de plus grand et de plus noble que ce qu’il pensait, et qu’il s’éveille ainsi à une nouvelle conscience de soi.

Éloi Leclerc, Sagesse d’un pauvre

Le Messager de Saint-Antoine21

OCTOBRE 2015120 ans!

Réflexions d’une grand-mamanRécemment, grâce à la générosité d’une bonne

amie, quelle touchante chanson il me fut donné d’entendre! Je l’ai fait jouer et rejouer

d’innombrables fois tant celle-ci me revenait en tête, m’interpellait et m’amenait à me dire : Seigneur, qui es-tu pour que je parle de toi? J’aimerais vous offrir une réponse bien rationnelle ou scientifique, mais la seule, la vraie et l’unique réponse qui me vient, c’est celle formulée par mon cœur : Parce que je T’aime Seigneur!

Seigneur, qui es-tu pour que je parle de Toi?

Seigneur, tu es mon Créateur, mon grand ami, mon confident, mon support, mon espérance, ma force, ma motivation, mon guide et Celui que je prie! Celui à qui je confie tous ceux que j’aime, parents, amis, ceux qui souffrent de maladies physiques ou psychologiques ou encore vivent des situations difficiles. Seigneur, Tu es cet Être supérieur, Celui à qui je peux tout confier sansqu’aucun jugement ne soit porté. Tu es là, Tu m’entends, m’écoutes et m’accueilles! Sans Toi, ma vie ne serait pas la même; Tu sais dénouer bien des situations critiques où les solutions semblent impossibles. Oui Seigneur, Tu es mon soutien, quels que soient l’heure, le jour ou les périodes de ma vie. Tu es Celui qui alimente mes quotidiens et donne un sens à ma vie. Voyant autant de catastrophes humaines, de guerres, de gens qui souffrent de la faim, comment alors ne pas parler d’espoir en des jours meilleurs? Et Tu es cet Espoir Seigneur, Tu le seras toujours!

Oui Seigneur, qui es-tu pour que je parle de Toi?

Seigneur, Tu es mon Espérance lorsque le courage est à la baisse devant certains défis. Tu es ma force devant des difficultés qui s’installent parfois trop longtemps près de moi; Tu es mon espoir, puisque j’ai la certitude que je recevrai toujours les forces nécessaires pour continuer d’avancer. Seigneur, Tu es ma joie de vivre; me sentant toujours accompagnée, l’abandon, la solitude et le doute deviennent moins présents chez moi; Tu es mon équilibre, non pas une béquille, mais bien une précieuse sécurité m’assurant d’une qualité de vie.

Seigneur, Tu es mon guide dans ce parcours qu’est ma vie terrestre. Lorsque je suis hésitante, aide-moi à faire de bons choix et ainsi, apporter du réconfort là où c’est nécessaire. Fais-moi trouver les mots justes pour porter Ta Parole. Seigneur, Tu fais partie de ma vie et je T’aime. Te visiter, Te prier et Te recevoir, demeure toujours un moment privilégié. Un souhait avant de terminer : que vous entendiez les paroles et la douceur de cette chanson au titre si interpellant : Seigneur, qui es-tu pour que je parle de Toi?

Vous aurez vos propres réponses, toutes plus inspirantes les unes que les autres. Oui Seigneur, Tu es partout dans cette Création. On ne cesse de Te chercher. On se questionne : « Mais qui a le droit d’auteur de cette magnifique Création? » Celui qui trouvera enfin la réponse dira : « C’était donc Lui! »

Anny B. Audet [email protected]