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1 LA PRODUCTION, LE SYSTEME PRODUCTIF ET SON EVOLUTION I- LA NOTION DE PRODUCTION II- MESURE DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE III- LA PLACE DES DIFFERENTS SECTEURS IV- LES EVOLUTIONS DU SECTEUR PRIVE PRODUCTIF V- LE SECTEUR PUBLIC PRODUCTIF VI- LA MONDIALISATION

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LA PRODUCTION, LE SYSTEME PRODUCTIF ET SON EVOLUTION

I- LA NOTION DE PRODUCTION II- MESURE DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE III- LA PLACE DES DIFFERENTS SECTEURS IV- LES EVOLUTIONS DU SECTEUR PRIVE PRODUCTIF V- LE SECTEUR PUBLIC PRODUCTIF VI- LA MONDIALISATION

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I- LA NOTION DE PRODUCTION 1-Définition de la production

La production désigne l'activité de création de biens et de services propres à

satisfaire les besoins individuels ou collectifs.

Tous les biens et une partie des services (par exemple les services bancaires ou la

publicité) peuvent être vendus sur un marché contre un prix : on les dits alors

marchands.

Les autres services, fournis gratuitement (ou presque), sont qualifiés de services

non marchands (comme l'enseignement public ou la santé publique).

2-La production marchande La production marchande porte sur des biens et services échangés sur le marché

à un prix couvrant au minimum leur coût de production. Elle est réalisée en

grande partie par le secteur privé et pour le reste par le secteur public.

Le secteur public marchand regroupe des entreprises de biens et services

marchands dont la propriété est détenue par l'État. Le secteur public français est

l'un des plus importants des pays industriels.

La production marchande correspond à la production de biens et services

privatifs : elle est réalisée pour une part par les entreprises du secteur privé et

pour une autre part par le secteur public.

Dans l'économie française, la production marchande représente près de 85 % de

la production globale. Si, pour les comptables nationaux, tous les secteurs

institutionnels concourent, par leur activité, à la production marchande, le

secteur des sociétés non financières occupe une place de tout premier plan ainsi

qu'en attestent les données du tableau suivant.

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3-La production non marchande La production non marchande, quant à elle, satisfait des besoins en dehors du

marché (besoins de sécurité, d'enseignement, de culture, de recherche, ...) grâce à

l'intervention des administrations (publiques ou privées).

La production non marchande regroupe l'ensemble des services collectifs mis à

disposition gratuitement ou quasi gratuitement par les administrations publiques

et privées.

C’est la production de biens et services qui ne sont pas destinés à être vendus sur

le marché, elle comprend les services collectifs publics qui sont fournis gratuitement par l’État

et la communauté, et qui sont financés par l’impôt.

Il n’y a pas de contrepartie entre les services fournis et l'impôt payé. La deuxième

forme correspond aux services collectifs privés, fournis par les associations à leurs membres.

Ces services font l’objet d’un Financement collectif par le biais des membres.

Aux biens et services privatifs ou marchands s'opposent les services collectifs ou

non marchands : les premiers font l'objet d'une consommation individualisée, les

seconds sont souvent dits indivisibles il n'apparaît pas possible d'en préciser les

bénéficiaires.

Utiliser les équipements collectifs municipaux, bénéficier de l'enseignement

public, être protégé par la police, avoir accès aux soins en cas de maladie, relève de ce que

l'on nomme l'économie publique non marchande.

On parle aussi de production et de consommation de services collectifs.

La consommation par un individu des services de police, de justice, de santé publique

n'empêche pas un autre individu d'y avoir accès et d'en bénéficier.

De plus les premiers sont vendus sur un marché à un prix rémunérateur pour les

producteurs, alors que les seconds sont fournis à titre gratuit ou quasi gratuit.

La production de services collectifs est une production non marchande rendue

principalement par les administrations publiques :

État central, collectivités territoriales et caisses de Sécurité sociale.

En 2000 elle représentait 15% de la production totale en France.

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II- MESURE DE L'ACTIVITÉ ECONOMIQUE 1-Mesure de la production par la valeur ajoutée

Pour mesurer la richesse créée lors d'une opération de production, il faut retenir

la différence entre la valeur de la production effective sur une période donnée et

celle des biens et services utilisés pour cette production. Ces biens et services

représentent des consommations intermédiaires auxquelles l'entreprise ajoute

une valeur économique.

2-L'utilisation de la valeur ajoutée Dans une opération de production, il n'y a de création de valeur ajoutée que dans

la mesure où la valeur des produits finis créés est supérieure à celle des biens et

services détruits. La notion de valeur ajoutée définit donc la production comme

une création de biens et services nouveaux. Elle permet d'évaluer la richesse

produite au niveau national par addition de la valeur ajoutée crée par la

production de toutes les entreprises.

EXEMPLE

Prenons un cas fictif en menuiserie. Nous avons deux entreprises : l'entreprise A

fabrique des planches à partir d'arbres qu'elle coupe elle-même, l'entreprise B

achète la totalité de la production de A pour fabriquer des tables.

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Additionner la production de A (1 000) et la production de B (1 400) conduit à des

doubles emplois.

La production de planches de bois y est comptabilisée 2 fois. Une fois au titre de

la production de l'entreprise A, une autre fois au titre des consommations

intermédiaires de l'entreprise B. La valeur ajoutée présente, au contraire de la

production, le mérite d'être agrégeable puisqu'elle évite les doubles emplois. En

l'occurrence la valeur ajoutée de la branche menuiserie est de :

600 + 400 = 1000.

3-Mesure de la richesse par les agrégats

Les agrégats de la comptabilité nationale sont des grandeurs synthétiques qui

mesurent et comparent, dans l'espace et dans le temps, les résultats de l'activité

économique d'une nation.

La comptabilité nationale française retient de multiples agrégats, dont trois très

significatifs : le produit intérieur brut (PIB), le revenu national brut (RNB) et la

dépense intérieure brute (DIB), chacun se rattachant à l'un des trois grands pôles

du circuit économique.

a- Le produit intérieur brut

Le produit intérieur brut (PIB) mesure l'ensemble de la production réalisée par

un pays durant une période donnée, c'est-à-dire la richesse créée par l'ensemble

des secteurs institutionnels. Il est égal à la somme des valeurs ajoutées

augmentée de la TVA sur les produits et les droits de douane nets des subventions

à l'importation.

PIB = VA + TVA + Droits de douane - Subventions à l'importation

Pour permettre les comparaisons internationales soit au niveau global soit

rapporté à la population du pays, on utilise un agrégat proche du PIB, le produit

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national brut (PNB et PNB par tête).

PNB = PIB + revenus reçus du reste du monde - revenus versés au reste du monde

b- Le revenu national brut

Le revenu national brut (RNB) représente principalement les revenus des

ménages et des entreprises reçus en contrepartie de la production.

On le calcule à partir du PIB. Le revenu national permet d'évaluer la demande

intérieure, ventilée en consommation finale et dépenses d'investissement. Celle-

ci représente les débouchés intérieurs des entreprises.

RNB = PIB - consommation de capital fixe - impôts liés à la production et à l'importation +

revenus reçus du reste du monde - revenus versés au reste du monde

c- Les limites de la mesure de la richesse par les agrégats

Le calcul du PIB entraîne une sous-évaluation de la production.

La comptabilité nationale ne prend pas en compte une partie de la production

(travail domestique et bénévole, économie souterraine, activités illicites, ...). La

mesure de la production doit aussi permettre d'évaluer le bien-être collectif et individuel

qui en résulte.

Or le PIB ne rend pas bien compte de certaines réalités économiques ou sociales :

la croissance de la production ne réduit pas toujours le chômage et la précarité,

les conséquences écologiques de l'activité économique sont négligées, la consommation de

certaines productions (tabac ou alcool) peut être nocive et induire des conséquences

économiques.

d- L'indicateur de développement humain

Pour mesurer le développement de chaque pays, le PNUD a mis au point un

indicateur de développement humain (IDH) élaboré à partir de 3 éléments :

L'espérance de vie - Le taux d'alphabétisation - Le revenu national par habitant.

L'indice a été développé en 1990 par des économistes dont l'indien Amartya Sen.

Pour Sen comme pour le PNUD, le développement est plutôt, en dernière

analyse, un processus d'élargissement du choix des gens qu'une simple

augmentation du revenu national.

L'IDH se calcule comme moyenne des indices de longévité, niveau d'éducation

et niveau de vie.

Ces indices sont varient entre deux valeurs extrémales possibles : la valeur

maximale correspond à un indice de 1 (excellent) et la valeur minimale, de 0

(exécrable).

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III- LA PLACE DES DIFFÉRENTS SECTEURS 1-Les notions de branche et de secteur

a- Branche produit et secteur d'entreprises

Pour analyser le système productif, il est nécessaire de regrouper les entreprises en

fonction de leur activité. Toutefois, celles-ci ont très souvent des activités de

nature différente : ainsi la Fnac est présente dans le livre, la musique, le voyage,

l'informatique, l'électroménager... Comment classer alors ce type d'entreprise ?

On peut retenir deux solutions :

■* La classification par branche. On divise chaque entreprise en autant d'unités

qu'il y a d'activités (la production de la Fnac sera répartie entre les branches

commerce, services et transports...).

*La classification par secteur. On rassemble les entreprises qui ont la même

activité principale (la société Fnac sera classée dans le secteur du commerce).

A chaque branche est associé un produit, chaque secteur regroupe des

entreprises.

b- Les secteurs d'activités : primaire, secondaire, tertiaire

Afin d'analyser l'évolution d'ensemble de l'économie, des économistes ont

proposé de regrouper les activités productives en trois grands secteurs d'activités.

c- L'analyse par la taille

On distingue quatre catégories d'entreprises (bien que seule trois catégories aient une

définition officielle) : Les Très Petites Entreprises ou Micro-Entreprises (0-9), les

Petites Entreprises (10-49), PME1 (50-250) et grandes (+250).

Plusieurs critères permettent d'apprécier cette taille de l'entreprise :

L'effectif employé ; c'est le critère le plus utilisé, même si un emploi de cadre

n'a pas la même définition qu'un emploi ouvrier.

Le chiffre d'affaires ; il représente le poids économique de l'entreprise même

s'il intègre les consommations intermédiaires.

La valeur ajoutée ; elle correspond à la richesse créée par l'entreprise. Elle est

1 La catégorie des petites et moyennes entreprises (PME) est constituée des entreprises qui occupent moins

de 250 personnes, et qui ont un chiffre d'affaires annuel inférieur à 50 millions d'euros ou un total de bilan n'excédant pas 43 millions d'euros.

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considérée comme le critère le plus pertinent.

Les capitaux propres ; le montant des capitaux propres révèle la puissance

financière de l'entreprise, quelquefois sans lien avec le chiffre d'affaires.

Entreprises selon le nombre de salariés et l'activité

en nombre

Taille en nombre de salariés Total

dont

entreprises

de 10 à 249

salariés

Code

NES 16 0 1 à 9 10 à 49 50 à 199

200 à

499

500 à

1999

2 000

ou plus

Au 1er janvier 2008

Industries agricoles et alimentaires EB 20 880 35 620 6 238 1 053 265 120 16 64 192 7 376

Industries hors IAA EC à EG 86 841 62 696 26 776 6 129 1 402 627 121 184 592 33 370

Construction EH 198 103 171 215 27 609 2 172 259 139 18 399 515 29 874

Commerce EJ 378 151 248 730 38 495 5 452 829 317 83 672 057 44 225

Transports EK 51 044 26 687 9 677 2 033 398 126 32 89 997 11 840

Activités financières EL 31 742 17 689 2 072 560 179 192 63 52 497 2 690

Activités immobilières EM 147 842 39 788 3 475 499 121 38 2 191 765 4 024

Services aux entreprises EN 352 203 151 929 28 081 4 364 894 414 116 538 001 32 723

Autres services EP - ER 545 899 235 057 25 858 3 697 419 111 36 811 077 29 698

Total 1 812 705 989 411 168 281 25 959 4 766 2 084 487 3 003 693 195 820

d- Les limites de l'approche par secteur

Depuis 1945, la situation des trois secteurs en termes de valeur ajoutée et

d'emploi a fortement évolué avec une augmentation continue du tertiaire et une

baisse régulière du primaire et du secondaire.

De plus en plus, les trois secteurs contribuent très inégalement à la production

nationale. L'usage universel et systématique de la répartition en trois secteurs ne

doit pas masquer ses faiblesses, en particulier la notion très fragile de secteur

tertiaire, qui apparaît comme un véritable fourre-tout. Pour cette raison, on

distingue parfois un secteur quaternaire qui regroupe les activités liées à la

société de l'information (publicité, médias, Internet, etc.).

2-L'évolution des trois grands secteurs L'importance respective des trois secteurs varie au cours du temps aussi bien du

point de vue de la production que de celui de la population active employée. C'est

le cas notamment en France et dans les autres pays développés.

1850 53,0% 1850 25,0% 1850 22,0%

1990 5,5% 1990 22,0% 1990 72,5%

2008 2,0% 2008 21,0% 2008 77,0%

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L'évolution de la production et de l'emploi est déterminée dans chaque secteur

par l'évolution de la demande et par celle de la productivité. Avec un gain de

productivité énorme le secteur primaire est passé de 36% de la population active

en 1945 à moins de 2% actuellement.

Le secteur secondaire après une augmentation juste après la guerre à

sensiblement diminué depuis, passant de 30% en 1946 à 21% de nos jours.

Le secteur tertiaire a connut une très forte augmentation de 34% en 1946 à 77%

de nos jours. Ce secteur est très hétérogène (on y met toutes les activités qui ne

relèvent pas des autres secteurs).

IV- LES EVOLUTIONS DU SECTEUR PRIVE PRODUCTIF 1-La concentration des unités de production

a- Evolution du système de production

Le système productif est en évolution permanente. Les économies capitalistes sont

passées d'une production réalisée par de nombreuses petites unités à une

production réalisée par quelques grands groupes.

Le phénomène de concentration des entreprises s'est accéléré au cours de la

seconde moitié du XXe siècle, tant au niveau national qu'au niveau international. Il

résulte de la croissance des entreprises.

b- Définition et raisons de la concentration

La concentration des entreprises est un processus de regroupement de plusieurs

entreprises en une seule afin de bénéficier des avantages liés à une plus grande

taille. Le regroupement de deux ou de plusieurs entreprises d'un même secteur

vise généralement à :

- Réaliser des économies d'échelle (c'est-à-dire réduire les coûts unitaires de

production grâce à de plus grandes quantités produites) ;

- Atteindre la taille critique (pour rentabiliser les gros investissements, amortir

les frais de recherche-développement notamment) ;

- Obtenir un meilleur classement de l'entreprise face à la concurrence (en

termes de chiffre d'affaires et de parts de marché) et profiter d'opportunités

financières liées à cette notoriété.

c- Caractéristiques de la concentration

La concentration peut prendre la forme d'une fusion entre deux entreprises

donnant naissance à une nouvelle entreprise.

Elle peut aussi se réaliser du fait de l'absorption d'une entreprise par une autre

plus puissante, comme c'est souvent le cas à la suite d'une offre publique d'achat

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(OPA) en Bourse. Il s'agit alors d'une fusion-absorption (ou fusion-acquisition).

2- La structure des marchés

a- Concentration et concurrence

Sur un marché donné, une influence élevée de grandes entreprises signifie une

forte concentration et une concurrence plus réduite. Le degré de concentration

d'un marché témoigne de sa structure. Celle-ci varie selon le nombre d'offreurs et

de demandeurs présents sur ce marché.

Dans le cadre théorique d'une concurrence pure et parfaite, toutes les entreprises

ont le même accès au marché et des moyens identiques pour réaliser leur

production. Ce modèle fait place dans la réalité à une diversité de situations qui,

du fait des concentrations, transforment le jeu de la concurrence. Il s'agit très

souvent de concurrence imparfaite où chaque offreur se trouve en mesure

d'influencer la formation des prix de marché.

b- Marchés de concurrence imparfaite

Une entreprise peut être seule à offrir un bien ou un service à une multitude de

demandeurs, elle se trouve alors en situation de monopole, c'est le cas de la SNCF

pour le transport des personnes par voie ferroviaire.

Lorsque des entreprises sont peu nombreuses à offrir un bien ou un service

identique, elles se trouvent en situation d'oligopole. C'est le cas dans de nombreux secteurs,

du fait des concentrations (industrie automobile notamment).

Enfin, certaines entreprises cherchent à différencier leurs produits de ceux des concurrents et

se trouvent alors en situation de concurrence monopolistique, c'est le cas des producteurs

d'eau en bouteille.

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V- LE SECTEUR PUBLIC PRODUCTIF 1-Le rôle du secteur public dans la production marchande

a- Présentation

En 1996, l'État contrôlait plus de 2 300 sociétés. Dix années plus tard, environ

800 demeurent sous le contrôle de l'État, employant 4 % de l'effectif salarié total

contre 6,5 % en 1996.

Fin 2006, les entreprises du secteur public employaient 833 500 salariés contre

866 400 un an auparavant.

L'ensemble des entreprises du secteur public est très fortement concentré. Les six

premières entreprises rassemblent à elles seules plus de 75 % du total des

effectifs. Les trois groupes publics les plus importants en termes d'effectifs, La

Poste, la SNCF, EDF et leurs 315 filiales, totalisent à eux seuls 547 100 emplois,

soit près des deux tiers de l'ensemble des entreprises publiques. A la fin de

l'année 2006, l'État contrôle majoritairement, directement ou indirectement, 845

sociétés, en détenant plus de la moitié de leur capital. Le nombre de sociétés

appartenant au secteur public continue de baisser (- 299). L'influence de l'État

est plus large que la seule détention majoritaire de ces 845 sociétés. En effet,

l'État est également présent dans le capital d'environ 500 autres sociétés, mais de

façon minoritaire.

b- Les fondements de la production publique marchande

En France, l'importance du secteur public est une des spécificités du système

productif. En effet, l'État se substitue au marché pour orienter l'économie à long

terme en soutenant l'investissement et la recherche industrielle (secteurs de

l'énergie, des transports, des télécommunications et activités financières

notamment).

2- Les évolutions secteur public productif

a- Nationalisations

Nationaliser, c'est transférer la propriété du capital d'une entreprise privée à l'État.

Ce dernier se donne ainsi les moyens d'intervenir directement dans le

fonctionnement de l'économie.

Dès 1674, les tabacs constituaient un monopole d'État, en 1871 naissait la

Compagnie des chemins de fer de l'État et, en 1937, la fusion des compagnies

ferroviaires aboutissait à la création de la SNCF, avec 51 % des actions pour l'État,

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lui conférant ainsi le monopole.

La France a connu trois vagues successives de nationalisations : 1936-1937, 1944-

1945 et 1982.

À l'issue de cette troisième vague, le poids du secteur public dans l'économie

s'était fortement accentué avec 32 % du chiffre d'affaires de l'industrie contre 18%

avant 1982. Quant au secteur bancaire, l'État contrôlait 90 % des dépôts

bancaires et 85 % des crédits distribués du fait de la nationalisation de 36

banques et des compagnies financières Suez et Paribas.

b- Privatisations

Privatiser consiste à transférer le capital d'une entreprise publique à des

actionnaires privés. Il peut s'agir de privatisation partielle (exemple : 40 % du

capital d'Air France en 1998).

Le choix de la privatisation (de 1986 à 1991, puis à nouveau depuis 1993) traduit

une remise en cause de la présence de l'État français dans le système productif

marchand.

Selon les économistes libéraux, la privatisation répond à trois objectifs :

- Réduire le déficit public par la baisse des dépenses consacrées aux entreprises

publiques ;

- Organiser la production de façon supposée plus efficace, car réalisée par une

entreprise obéissant aux seules lois du marché ;

-mettre en place une «démocratie économique» en développant un actionnariat

populaire lors de la privatisation.

Après 1986, et au cours des années 1990 et 2000, l'État a vendu un partie de ces

participations , entre autres par des vagues de privatisations, ce qui a permis de

recapitaliser certaines entreprises (augmentation de capital d'EDF par exemple),

d'ouvrir certains secteurs à la concurrence (France Télécom par exemple) et de

réduire le déficit budgétaire afin de ralentir la progression de la dette publique de

la France.

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Données de 2007

Entreprises cotées (valeur totale d'environ 200 milliards d'euros en mai 2007) :

EDF : 100 % en 2000, 87,32 % en 2007, 84% en 2009

GDF : 100 % en 2000, 79,78 % en 2007

groupe Air France-KLM : 18,57 en 2007 (Air France : 57 % en 2000)

Areva : 84,19 % en 2007 ; issue du regroupement de CEA Industries (100 % en 2000),

Cogema (82,3 % en 2000) et Framatome (23 % en 2000)

France Télécom : 60 % en 2000, 18,8 % en 2006, 32,45 % en 2007

Thales : 33,4 % en 2002, 31,3 % en 2006, 27,30 % en 2007 (et Thales détient 25 % de

DCNS)

Safran : 30,85 % en 2007 (+ 7,4% à Areva)

Eramet : 26,25 % en 2006 (via Areva)

Renault : 44 % en 2000, 15,01 % en 2007

EADS : 15,04% en 2007

Aéroports de Paris : 70 % en 2006, 68,39 % en 2007

STMicroelectronics : 10,9 % en 2007 ( via Areva)

CNP Assurances : 60 % en 2000 , 1,18 % en 2006

Entreprises non cotées :

La Banque postale : 100 % en 2006 (via La Poste)

Nexter : 100 % en 2006

SNPE : 100 % en 2006

Charbonnages de France : 100 % en 2006

EMC : 100 % en 2006

DCNS : 75% en 2007 (les 25 % restants étant détenus par Thales)

La Française des jeux : 72 % en 2007

Autres entreprises publiques

(pas des sociétés anonymes comme les précédentes mais, en général, des EPIC; publiques

à 100%,directement ou non) ©(établissement public à caractère industriel et commercial (ou

EPIC)

Caisse des dépôts et consignations (statut particulier, possède de nombreuses entreprises

ou participations) :

CNP Assurances (36,49%), Groupe Caisse d'épargne, Transdev, Compagnie des Alpes,

CNR

(29,43%),

TDF (24%)...)

Media : France Télévisions, France 24(50%), Arte France, TV5, Radio France, RFI

Transports : RFF, SNCF, RATP, La Poste etc.

Ces participations sont gérées par l'Agence des participations de l'État (APE), satellite de la

Direction générale du Trésor et de la Politique économique (DGTPE).

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VI- LA MONDIALISATION 1-L'internationalisation de la production

a- Les raisons de l'internationalisation

Les grandes entreprises privées, publiques, mais aussi un nombre croissant de

PME, développent leur implantation internationale. La décision d'implantation à

l'étranger répond à un objectif soit de réduction de coûts, soit de conquête ou de

meilleure pénétration d'un marché extérieur.

b- Les modalités de l'internationalisation

S'internationaliser, c'est élargir son champ d'activité au-delà du territoire

national. Les entreprises y parviennent soit par leurs opérations commerciales, en

important des produits étrangers ou en développant leurs exportations ; soit par

l'investissement, notamment par des concentrations avec des entreprises

étrangères.

Pour s'internationaliser, les entreprises ont recours à trois types d'investissements

directs à l'étranger (IDE).

2- Les enjeux de la mondialisation

a- Les multinationales

Une firme multinationale (FMN) est une entreprise de grande taille, implantée

dans plusieurs pays. Depuis 1945, l'internationalisation croissante des économies

s'est accompagnée de la montée en puissance de groupes mondiaux. Certains

sont devenus des entreprises transnationales (c'est-à-dire sans frontières,

organisant leur développement directement à l'échelle mondiale) et font parfois

l'objet de vives critiques :

- Exploitation des pays pauvres sans y réinvestir les bénéfices.

- Création de chômage dans les pays industrialisés par la délocalisation de leurs

activités, les délocalisations consistant à transférer des entreprises du territoire

national vers d'autres pays.

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Les multinationales jouent un rôle considérable dans l'économie mondiale. Une

part croissante des échanges mondiaux est réalisée entre filiales (échappant ainsi

aux lois du marché) et non plus entre nations.

b- Mondialisation et globalisation

La mondialisation résulte de l'intégration économique et financière des

économies au niveau mondial.

La production s'organisant à l'échelle internationale entraîne une interpénétration

croissante des économies nationales qui conduit à la globalisation, c'est-à-dire un capitalisme qui

intègre au sein d'ensembles multinationaux les opérations financières, de production

et de distribution. De nouvelles règles doivent être recherchées pour corriger les

déséquilibres économiques que la mondialisation peut entraîner.

L'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), née en 1995 à l'initiative de 120

pays, a pour tâche de concilier les intérêts divergents des économies nationales

dans le domaine des échanges internationaux.