1 LA PHILOSOPHIE ET SON CONFLIT AVEC L‘ISLAM
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1 – LA PHILOSOPHIE ET SON CONFLIT AVEC L’ISLAM
La philosophie en général signifie « sagesse », et le philosophe est venu à être
appelé sage (hakim). Le mot « philosophie » fait référence à l'étude de
principes de bases, en regardant les connaissances comme quelque chose
basé sur la rationalité, dont le but était la recherche de la vérité. La
philosophie est un examen rationnel libéral qui est sans aucune
restriction et autorité externe avec le capacité à aller dans tous les chemins
possible sur la base de la logique indépendamment de la différence entre les
vues (philosophiques) et croyances religieuses et dictées des traditions
(culturelles, tribales ou autres) ; Et sans être confronté ou résisté ou puni par
une autorité."
Il est évident que par sa définition elle-même, que la philosophie est opposée
à la foi en l'Islam pour un certain nombre de raisons fondamentales :
En Islam, la connaissance est basée sur la révélation divine tandis que
le rôle du rationnel est limité à l'appréciation de la révélation. Nous
sommes commandés à croire et accepter tous les aspects de la
religion; même ceux que l'esprit ne peut pas comprendre pleinement
comme les questions du Ghayb (invisible). La sagesse derrière cela est
de distinguer les croyants sincères de ceux qui ne sont pas sincères.
« Seuls ceux qui ont mécru discutent les versets d’Allah. » (Sourate Al-
Ghafir – V4)
Allah est le Créateur de la raison, et Il est Celui qui donne l'ordre. Le vrai
croyant est celui qui répond et se soumet, et dit: "J'entends et je crois et
j'obéis, même si je ne comprends pas la raison." Il admet sa mortalité, sa
faiblesse et sa soumission à Allah, c'est ainsi que les Compagnons du
Prophète (Alayhi salat wa salam) se soumirent à l’Islam comme l’Imam
al-Bukhary (1597) l’a rapporté dans son Sahih qu'Umar ibn Khattab a dit
de la Pierre Noire quand il l'embrassa: "Par Allah, je sais que tu n'es
qu'une pierre et tu ne peux ni apporter de bénéfice ni causer de mal, si
ce n'était pas parce que j'avais vu le Messager d'Allah t’embrasser, je
ne t’aurais pas embrassé. "
La « Hikma » (sagesse) en Islam se réfère à la Sunna comme l’ont définit
la majorité des savants du hadith et des jurisconsultes, la Sunna est le
juge et le critère pour distinguer le vrai du faux.
Si la philosophie est la recherche de la vérité, alors avec la réalisation
de la foi, la recherche (de vérité) d'un musulman a pris fin car "... après
la vérité, que peut-il y avoir d'autre, sauf l'erreur? » (Sourate Yunus – V
32)
Selon l'Islam, pour que la foi (Iman) soit établie, il ne suffit pas d'avoir un
simple Tasdiq dans le cœur (c'est-à-dire la reconnaissance, la
connaissance et l'affirmation d'Allah et de Ses commandements).
Il doit être accompagné par l’Inqiyad du cœur (c'est-à-dire,
acceptation et soumission à Allah et à Ses Commandements), ainsi
que des actions des membres. Ceux qui utilisent la philosophie dans
l'examen de la connaissance islamique doivent - pour être fidèles à la
philosophie - avoir un certain degré de doute et de scepticisme quant
à la vérité des enseignements islamiques. Ce doute annulera
définitivement Inqiyad (c'est-à-dire, soumission sincère) qui est un pilier
de la foi, et conduira à une incrédulité majeure (Kufr ash-Shakh -
Apostasie du doute) qui rend quelqu'un hors de l'Islam. La foi en Allah
donc avec une soumission complète, par essence cela est
fondamentalement opposée à la voie des philosophes.
Parmi les premiers «philosophes musulmans», le perse al-Farabi (872CE /
259AH -950 CE / 339AH). Il était un traducteur et un auteur de
beaucoup de commentaires sur les travaux d'Aristote (un philosophe
grec), pour lesquels il a été appelé, "le Second Instructeur" (Aristote
étant le premier). Il a grandement influencé les philosophes qui l'ont
suivi, en particulier Ibn Sina (Avicenne) et Ibn Rushd (Averroès). Al-
Farabi était d'accord avec le point de vue d'Aristote selon lequel le
philosophe a un statut plus élevé qu'un prophète parce que le
philosophe comprend les problèmes par la raison et la contemplation
tandis que le prophète comprend les choses au moyen de
l'imagination qui, selon lui, est inférieure à la logique. (les Prophètes et
leur compréhension est basée sur la guidance d’Allah et non
l’imagination)
La philosophie est donc l'un des mensonges les plus dangereux et les
plus vicieux dans la lutte contre la foi au nom de la logique et de la
raison. Les salafs ont unanimement rejeté la philosophie en la
condamnant fermement.
L'imam ash-Shafi'i a dit: "Le peuple n'est devenu ignorant et n’a
commencé à diverger que lorsqu’ils ont abandonnés la terminologie
arabe et adopté la terminologie d'Aristote, bien que la philosophie ait
existé dans les anciennes civilisations d'Egypte, d'Inde et de Perse. La
raison étant que les philosophes grecs étaient intéressés à la
transmission de l'héritage des peuples idolâtres et les restes des religions
divinement révélées, bénéficiant des écritures d'Ibrahim et Musa après
la victoire grec sur les Hébreux après la captivité à Babylone, et
bénéficiant de la religion de Luqman, le Sage. Il y avait donc un
amalgame de points de vue qui ont confirmé la Divinité et la
Seigneurie du Créateur, mais ont été contaminés par l'idolâtrie. "
2 – La Science du Kalam et les sectes qui ont adopté cette doctrine
Avant l'apparition des philosophes purs et durs dans la Ummah musulmane
comme al-Farabi, une discipline philosophique s'est glissée parmi les
musulmans au nom de 'Ilmul-Kalam'. Al kalam est un moyen ou un mode
d'argumentation qui a son origine dans la philosophie grecque. C'est donc
une innovation répréhensible qui a initié une argumentation et une confusion
inutile dans la Ummah. Les sectes qui s'y adonnent cependant, insistent sur le
fait que c'est simplement un outil pour prouver la véracité de l'Islam, et pas un
juge pour analyser sa véracité. Les premiers groupes à poursuivre et à se livrer
à Ilmul-Kalaam étaient les Qadariyyah, les Mu'tazilah et les Jahmiyyah.
L'influence d'Ilmul-Kalaam les a égarés dans de nombreuses questions de
croyance. Après les Mu'tazilah, il fut absorbé par les Ash'aris et les Maturidis,
qui utilisèrent Ilmul-Kalaam pour discuter avec les Mu'tazilah. À leur tour, ils ont
cherché à prouver rationnellement et à justifier leurs «tenants fondamentaux
de la foi» au moyen du «Kalam », qui, sur la question des attributs d'Allah,
revient à n'approuver que quelques attributs tout en annulant les autres. Ainsi,
pour les Ash'aris et les Maturidis, 'Ilmul-Kalaam' revêt une signification
particulière car il est le défenseur de leurs croyances; même si leurs plus
grands érudits, comme al-Fakhr ar-Razi et al-Juwayni, regrettaient de s'être
laissés aller à al Kalam vers la fin de leur vie.
3 – Déviations majeures des Mu’tazilas
Mu'tazilah vient du mot «Itazal», c'est-à-dire «se retirer». Le groupe est ainsi
nommé parce que son fondateur Waasil Ibn Ataa s'est retiré des cercles
d'étude de Hassan al-Basri après avoir proposé une idée novatrice sur le
statut des musulmans qui commettent des péchés majeurs (qu'ils soient
croyants ou mécréants). À partir de ce moment-là, les Mu'tazilah ont dévié
davantage et se sont égarés sous l'influence d'Ilmul-kalam dans de
nombreuses questions de croyance;
- Cinq fondements innovés par les Mu’tazilah
1) Le Tawhid, selon les Mu'tazilah est le déni complet des Attributs d'Allah.
Leur théorie dans la croyance concernant les Noms d'Allah est
l'approbation par la langue et le rejet par le cœur; c'est-à-dire, ils
affirment simplement les noms sans affirmer aucun sens pour eux. Par
exemple, ils affirment par la langue qu'Allah est As-Sami (L’Audient),
mais rejettent la vraie audience pour lui.
2) Al Adl (la Justice), qui pour les Mu'tazilah, nie qu'Allah soit le Créateur
des actions de Ses serviteurs. Ils nient également que les actions des
serviteurs sont soumises à al Qadr (la prédestination). Selon eux, une
personne est indépendante de la prédestination et de la puissance
d'Allah dans sa volonté et sa capacité d'action.
3) Wa'd wal-Wa'id, (Avertissement et mise en garde) qui dans leur
compréhension est d'appliquer et d'avertir qu'Allah n'accepte pas la
Shafa'ah (intercession) pour quelqu'un qui commet un péché majeur,
ni ne le sort du feu de l'enfer.
4) Manzilah baynal-Manzilatain (état entre les deux états). L'idée qu'un
musulman qui commet un péché majeur est dans un état entre al Iman
et al Kufr (* Sourate Taghabun V.2) par rapport à ce monde; et dans
l'au-delà, il sera éternellement dans le feu de l'enfer s'il meurt sans se
repentir.
5) Amr bil Maruf wa nahi anil Munkar (ordonner le bien et interdire le mal),
ce qui selon eux est la désobéissance au gouverneur et le fait de lever
l'épée contre lui.
Ils renient également le fait de voir Allah dans l’au-delà, ils disent que le
Qu’ran est la parole créé d’Allah, ils critiquent beaucoup les compagnons
notamment Abu Hourayra.
Plus important encore, la vénération pour al-‘Aql (intellect) et de lui donner la
priorité sur al Naql (textes du Coran et de la Sunna) qui a abouti à des
déviations comme; Ta'wil (c'est-à-dire, donner une interprétation différente
de la signification du verset) des versets coraniques qu'ils considéraient
comme contradictoires avec al-‘Aql.
- Rejet des hadiths, qui étaient réputés contradictoires à Aql - même s'ils
étaient mutawathir ou collectés dans les deux Sahihayns (Sahih al-Bukhary et
Sahih Muslim).
- Rejet d'un Hadith hadith, qui forme la majeure partie de la compilation
Hadith, car selon eux, le hadith ahad ne donne pas le bénéfice d'une
certaine connaissance.
Une note importante sur l'harmonie entre l'intellect, le Qur’an et la Sunnah :
La contradiction entre un texte clair du Livre et de la Sunna et al-‘Aql saine ne
peut être imaginée et est en fait impossible. Donc, s'il semble y avoir une
contradiction entre les deux, la Révélation prend la priorité et est décisive
puisqu'elle vient de Celui qui est infaillible, alors que l'Aql (l'intellect, la raison)
d'une personne n'est pas infaillible. En effet, al-‘Aql est l’opinion déficiente de
l’homme qui est ouverte aux idées fausses, aux erreurs, à l’oubli, aux désirs et
à l’ignorance.
Les groupes philosophiques qui supposaient que les textes religieux
contredisaient la raison, essayaient de faire la médiation entre la raison et les
traditions transmises.
Cela les a amenés à forcer la raison dans des domaines où elle n’avait pas sa
place.
Ibn Hajar (rahimahullah) écrit dans Sharh al-Bukhary :
« … Les Salafs ont intensifié leur rejet de ces tendances, telles que Abu
Hanifah, Abu Yusuf et ash-Shafi’i et leur réfutation de l'Ahlul-Kalam est bien
connue. La raison derrière une telle censure sévère est que l'Ahlul-Kalam a
discuté de questions à propos duquel le Messager d'Allah (Salla Allahu ‘alayhi
wa salam) et ses Sahabah avaient gardés le silence.
Ceux qui sont venus après les trois générations ont magnifié les problèmes…
Ils ne se sont pas affrontés tant qu'ils n'avaient pas confondu les problèmes
fondamentaux du Din avec la philosophie, qu'ils considéraient comme l'Asl (la
fondation) (au lieu des textes du Din), à quoi tout devait être référé et ils ont
fait le Ta'wil (interprétations) de tous les récits qui contredisaient leur
philosophie. Ils ne se sont pas arrêtés là. Ils ont en outre affirmé que leurs
compilations constituaient la connaissance la plus noble et méritaient d'être
étudiées et que quiconque ne se servait pas de leur interprétation était un
profane ignorant.
Ainsi, celui qui tient la voie des Salafs et qui s'abstient des innovations des
Khalafs (succésseurs) a de la chance. S'il ne peut pas le faire, il ne devrait que
prendre ce qui est nécessaire et faire de même que les Salafs dans l’objectif
de base.»
[Fath al-Bari (13/253)]
Raisons de la propagation de l'idéologie Mu’tazili :
A) Prévalence d'un débat excessif sur le statut d'un musulman qui a
commis un péché majeur en raison de la position extrême adoptée à
ce sujet par les Khawarij (qui considèrent cette personne comme un
véritable Kafir) et par les Murji'ah (qui la considèrent une telle personne
comme un croyant avec une foi parfaite). (*1)
Les Mu'tazilah ont présenté leur solution apparemment modérée à
l'argument selon lequel un tel musulman n'est ni un croyant, ni un kafir
pur et simple (mécréant), mais se trouve entre les deux États.
*1) Selon la compréhension de Ahlus-Sunna wal-Jama'ah, un musulman
coupable d'un péché majeur n'est pas sorti en dehors du giron de l'islam. Il
peut être puni pour ses péchés majeurs et mineurs dans l'au-delà ou être
pardonné par Allah.
B) Les Mu'tazilah qui étaient resté discrédité pendant tout le règne des
Omeyyades a acquis une position de premier plan et d'influence à
l'époque des Abbassides, lorsque Ma'mun (212H / 827 de l'ère
chrétienne) est arrivé au pouvoir et les a nommés juges de l'État.
À la demande des théologiens Mu'tazilites, qui se sont attribués à la
jurisprudence de l'Imam Abu Hanifa, Ma'mun a soumis les érudits,
opposés aux opinions des Mu'tazili, à une persécution sévère. Cette
politique se poursuivit sous le règne des deux dirigeants abbassides
suivants, al-Mu'tasim et al-Wathiq.
C) Traduction de nombreux ouvrages sur la philosophie grecque sous le
patronage de Ma'mun qui souhaitait faire traduire le travail d'Aristote.
« Il (Ma'mun) a écrit à l'empereur romain pour lui demander d'envoyer
toutes les œuvres d'Aristote à sa disposition. L'empereur a hésité. Il a
consulté ses érudits chrétiens, qui ont suggéré: 'Les livres de philosophie
sont sous clé dans notre pays et nul n'est autorisé à lire et à les
enseigner parce qu'ils expulsent le respect de la religion du cœur des
gens. Nous devons envoyer ces livres au Calife de l'Islam afin que la
propagation de la philosophie atténue l'esprit religieux des musulmans. '
L’empereur avait chargé cinq de ces chameaux de ces livres et les
avait envoyés à Ma’mun Rashid. » (Histoire de l’Islam Vol.2 par Akbar
Najibabadi.
Ces livres ont ensuite été traduits par des érudits chrétiens assignés par
Ma’mun.
D) Les Mu'tazilah ont utilisés 'Ilmul-Kalam pour plaider en faveur de la
défense de l'islam, se présentant ainsi comme des défenseurs de la foi.
Témoignage des grandes épreuves des Mu’tazilah :
L’épreuve de l’Imam Ahmad Ibn Hanbal
L’innovation religieuse selon laquelle le Qur’an est une création a englouti la
Ummah à l'époque de l'imam Ahmad, lorsque les Mu'tazilah ont utilisé l'épée
du dirigeant pour forcer les érudits et les juristes à l'accepter. Le Calife
Ma'mun (lui-même élève d'Abu al-Huzail al-Allaf - un mu'tazili), a été incité par
son Qadhi (juge en chef), Ahmad ibn Abi Dawud, à persécuter quiconque
s'opposait à cette innovation.
Quatre érudits ont résisté à cette Fitna, mais seuls l'Imam Ahmed Ibn Hanbal
et Mohammad ibn Nuh ont tenu bon. En conséquence, ils ont été
emprisonnés et emmenés enchaînés à Tartus où Ma'mun les avait convoqués.
Il est rapporté dans les livres d'histoire que Ma'mun a envoyé un messager à
l'Imam Ahmad avec un message de menace indiquant qu'une épée - qui
n'avait été utilisée par personne d'autre - avait été préparée pour l'Imam
Ahmad. En entendant cela, l’imam Ahmad a dit: « Je demande à Allah de
me suffire, pour ce qui n’est que (cette vie), mais pour peu de temps. »
Au cours du voyage, Muhammad ibn Nuh est décédé. L'imam Ahmad a
invoqué Allah pour qu'il ne rencontre pas Ma'mun. Allah a répondu à sa
prière et Ma'mun est décédé subitement avant qu'il pourrait rencontrer
l'imam Ahmad. L'imam Ahmad a ensuite été renvoyé en prison. Le califat est
passé à Mu'tasim, qui a été chargé par Ma'mun de se tenir près d'Ibn Abu
Dawud et de poursuivre la persécution. Mu'tasim a convoqué l'imam Ahmad
et a organisé une réunion avec Ibn Aie Dawud et ses compagnons sur la
question de Khalq al-Qur'an. Malgré de nombreux arguments et efforts de la
part des Mu'tazilah, ils n’ont pas réussi à vaincre l’imam Ahmad et le
rassemblement a duré deux jours.
Le troisième jour, le rassemblement s'est poursuivi et on a demandé à l'imam
Ahmad : « Que dites-vous à propos du Qur’an ? » A quoi il répondit: "La parole
d'Allah n'est pas une création. Allah dit : « Et si un polythéiste sollicite votre
protection, accordez-lui la protection nécessaire pour qu'il entende la Parole
d'Allah. » (Sourate At-Tawba – V.6)
On lui a demandé de présenter davantage de preuves, auxquelles l’imam
Ahmad a répondu par le verset suivant : « Le Tout Miséricordieux ! Il a
enseigné le Qur’an. » (Sourate Ar-Rahman – V.1-2). L'imam Ahmad a affirmé
qu'Allah n'avait nulle part appelé le Qur’an, Khalq al-Qur'an.
L'imam Ahmad a été convoqué une nouvelle fois devant Mu'tasim, mais
cette fois, les épées ont été dégainées et les lances pointées vers lui. Mu'tasim
a interrogé l'imam Ahmad sur sa position avant de recevoir la même réponse.
Mu'tasim a menacé l'Imam Ahmad d'assassinat au sujet duquel l'Imam
Ahmad a déclaré : « O Amirul-Mu'minin, le Messager d'Allah (‘Alayhi salat wa
salam) a dit : « Le sang d'un musulman qui atteste La ilaha illa Allah n'est pas
licite, sauf dans trois cas… » Alors, qu'est-ce qui permet de verser mon sang
tant que je n'ai rien fait de ces trois ? Ô Amirul-Mu'minin, souviens-toi que tu te
tiens devant Allah comme je me tiens devant toi. »
L’immuabilité et la détermination de l'Imam Ahmad ont affaibli la
détermination de Mu'tasim, mais Ibn Abi Dawood a demandé : « Ô Amirul-
Mu'minin, si vous le laissez partir, on dira que vous avez abandonné le
madhhab de Ma'mun. » Cela rendit le Calife furieux et ordonna de ramener
l'Imam Ahmad en prison.
Le lendemain, l'imam Ahmad a été ramené de la prison pour être fouetté
alors que c'était le Ramadan et qu'il jeûnait. Mu'tasim est venu avec deux
bourreaux à qui on a ordonné de ne pas faire preuve de discernement et ils
ont fouetté l'Imam Ahmad à tour de rôle. Mu'tasim s'adressa alors à l'imam
Ahmad : « Répète ce que je dis : le Qur’an est Makhluq (une création). »
L’imam Ahmad a insisté : « Apportez-moi une preuve du Livre d’Allah ou des
paroles du messager d’Allah. »
L'imam Ahmad a ensuite été dépouillé de tous ses vêtements, à l'exception
de son sous-vêtement. Il a été fouetté jusqu'à perdre conscience. La
flagellation se poursuivrait chaque fois qu'il reprenait conscience. L'Imam
Ahmad a déclaré : « Mon esprit est devenu vide et rien ne me vient à l'esprit si
ce n'est la peur que mes parties intimes soient exposées. »
L'imam Ahmad a ensuite été transféré chez lui et son épreuve l'a empêché
de marcher. Une fois ses blessures guéries et ses forces retrouvées, l'Imam
Ahmad prêchait dans la mosquée. Il n'a pas été empêché d'enseigner avant
que le Califat ne soit transmis au successeur de Mu'tasim, Wathiq.
Wathiq a également été incité par Ibn Abi Dawud et ses compagnons
diaboliques à contraindre le peuple à accepter le Qur’an en tant que
création. Wathiq n'a cependant pas trouvé qu'il était dans son intérêt
d'emprisonner l'Imam Ahmad. Il a donc ordonné à l'imam Ahmad de partir.
L'imam Ahmad s'est donc réfugié hors de la vue du public pendant cinq ans.
Vers la fin de son Califat, Allah a guidé Wathiq à se retirer de sa déviation en
raison d'un incident intéressant. Les gens étaient amenés devant Wathiq
avec des chaînes et forcés d'accepter que le Qur’an soit une création. Toute
personne qui a résisté a été tué. Un homme parmi eux salua Wathiq, « As-
Salam ‘alaykum, O Amirul-Mu'minon », auquel Wathiq répondit : « Allah ne t'a
pas non plus sauvé, et aucun salam (sécurité) ne t'a sauvé. » L'homme dit :
« En vérité, celui qui t'a nourri ne l'a pas bien fait. »
Il faisait allusion au mentor de Wathiq, Ibn Abi Dawud, également présent.
L’homme a récité le verset : « Si on vous fait une salutation, saluez d’une
façon meilleure ou bien rendez-la (simplement). Certes, Allah tient compte
de tout. » (Sourate An-Nisa – V86) et ensuite dit : « Vous ne m'avez pas
répondu avec le même ou un meilleur. »
Le calife fut étonné et ordonna à Ibn Abi Dawud de discuter avec lui. Ibn Abi
Dawud lui demanda : « Que dis-tu du Qur’an ? » L'homme répondit : « Vous
ne m'avez pas rendu justice, je devrais commencer. » Le Calife a accepté et
l'homme a demandé : « Que dites-vous à propos du Qur’an ? O Ibn Abi
Dawud. »
Il a répondu : « Je dis que le Coran est Makhluq (création) ».
L'homme a dit : « Cette parole de votre part avec laquelle vous avez chargé
le peuple et le Calife, est-ce que le Messager, Abou Bakr et ‘Umar ont dit
cela ou non ? »
Ibn Abi Dawud répondit : « Ils ne l'ont pas dit. »
Il a demandé : « Le savaient-ils ou l'ignoraient-ils ? »
Ibn Abi Dawud a déclaré: « Ils le savaient. »
L'homme a dit: « Est-ce que cette question a été laissée ouverte pour rester
silencieuse ou est-ce que les gens en ont été chargés? »
Ibn Abi Dawud a dit: « Non, ils se sont plutôt tus. »
L'homme a dit : « Quelque chose que le messager d'Allah, Abou Bakr et
‘Umar ont gardé le silence, vous n'avez pas emboîté le pas. »
Donc, Ibn Abi Dawud a gardé le silence.
Wathiq a libéré l'homme et, après une délibération solitaire, il a annulé sa
déclaration selon laquelle le Qur’an avait été créé.
Après la mort de Wathiq, le juste-calife al-Mutawakkil est entré en fonction. Il
a ordonné la fin de toute indulgence dans le dossier.
Les épreuves de l'imam Ahmad ont finalement pris fin. Sa patience et sa
détermination à défendre la 'Aqidah d'Ahlus-Sunnah ont porté leurs fruits. La
question de l'idée novatrice de Khalq al-Qur'an s'est désintégrée; et avec lui,
la force des Mu'tazilah. L'imam Ahmad est décédé en 241H. Sept cent mille
hommes et soixante mille femmes ont assisté à ses funérailles. C’est ainsi que
l’imam Ahmad Ibn Hanbal a dit : « Dites aux gens de la Bid’a, entre nous et
vous sont les funérailles. »
LA CONDAMNATION DU KALAM PAR L’IMAM ABU HANIFA :
L'imam Abu Hanifa a déclaré :
« Que la malédiction d'Allah soit sur Amr ibn Ubaid, car il a pavé le chemin du
Kalam… » [Dhamul Kalam lil Harawi, p.28-31]
Quelqu'un lui a demandé (c'est-à-dire l'imam Abu Hanifa):
« Quelle est votre opinion sur ce qu'il a innové pour les gens en ce qui
concerne al-Kalam au sujet des accidents et des corps ? »
Il a dit: « Principes de philosophie !!! Adhérez à la manière des Salafs, car
chaque nouveauté est une Bid’a (innovation dans la religion). » [Manaqib
Abu Hanifa d’al-Kurdi p.194]
L'imam Abu Hanifa a également déclaré :
« Les gens des passions à Al-Bassorah sont nombreux et j'y suis entré une
vingtaine de fois. Peut-être que je suis resté là-bas pendant un an ou plus,
pensant qu'Ilmul-Kalaam était la plus grande des sciences. » [Manaqib Abu
Hanifa d’al-Kurdi p.137]
Hammad ibn Abu Hanifa a raconté: « Mon père (c'est-à-dire l'imam Abou
Hanifa rahimahullah) m’a abordé et m'accompagnait avec un groupe
d'Ashab al-Kalam; nous discutions à une porte.
Alors, quand je l'ai entendu approcher de la maison, je suis allé le voir. Il m'a
demandé: « O Hammad, qui est avec toi ? »
J'ai répondu: « Untel", et j'ai nommé ceux qui étaient avec moi. »
Il m'a alors dit: « O Hammad, abandonne al-Kalam ».
Hammad dit: « Mon père n'était pas un homme qui a confondu les choses, il
n'était pas non plus de ceux qui commandent quelque chose et qui
l'interdisent ensuite. » Alors je lui ai demandé: « O père, est-ce que tu ne m'as
pas commandé avec ça (le kalam) ? »
Il a dit: « Oui, mon fils et aujourd'hui, je t'en interdis ».
Hammad dit: « Pourquoi ça ? »
Il a dit, « En vérité, ce sont des gens du Kalam - vous verrez qu'ils étaient sur
une déclaration et une religion jusqu'à ce que Shaytan s'interpose entre eux
et sème la discorde et la différence… »
Malgré la condamnation de Kalam par l'Imam Abou Hanifa; beaucoup de
ceux qui prétendent suivre son madhab comme les Maturidis et les
Deobandis continuent leur indulgence au Kalam.
LES RATIONALISTES (AL-AQLANIYYA) :
L’école de pensée des rationalistes est un groupe contemporain inspiré par
les Mu'tazilah d’aujourd’hui et qui a été créée par Jamal ad-Din ibn Safdar al-
Husaini al-Afghani, un Iranien élevé dans une éducation chiite. Les pensées
d'Al-Afghani ont été transmises par son étudiant égyptien, Muhammed
‘Abduh, qui a été nommé mufti officiel en 1899. Sir Syed Ahmad Khan, du
sous-continent indien, faisait également partie de cette tendance. Ces
tendances ont émergé vers la fin de l'ère coloniale, ainsi que d'autres
mouvements qui cherchaient à apporter une solution aux principaux
problèmes de la Umma musulmane de cette époque, notamment les
superstitions effrénées et le culte des tombes, la stagnation intellectuelle, la
distance du peuple par rapport au Qur’an et du Hadith, une dépendance
aveugle à l'égard de clercs déviants pour des conseils religieux, des maux
sociaux et politiques, un retard scientifique et économique.
La tendance rationalsite a proposé ses solutions et, de manière générale, a
défendu certains problèmes louables tels que l’opposition aveugle, le retour
au Coran en tant que guide pertinent pour l’époque moderne, réaffirmant
l’importance de l’Ijtihad, opposant la superstition répandue et la superstition,
le culte des tombes, appelant la Umma à tirer profit du progrès scientifique et
de l'éducation.
Certains d'entre eux ont même fait référence à des écrits antérieurs sur le
chemin des Salafs, comme ceux d'Ibn Taymiyah et d'Ibn al-Qayyim, où ils
pouvaient trouver le soutien de leurs opinions, car l'époque d'Ibn Taymiyah
avait été témoin des mêmes problèmes - rien que à l'époque coloniale, les
musulmans étaient totalement démunis de force politique et économique.
Cependant, les opinions des Mu'tazilites ont submergé les rationalistes et leurs
interprétations modernistes les ont amenés à répandre de dangereuses
déviations dans la Umma, parmi lesquelles :
a) Donner la priorité à al-‘Aql (la raison) sur an-Naql (Les textes scripturaires)
b) Réinterprétation des versets et des textes conformément aux dernières
découvertes scientifiques.
c) Rejet de Ahadith auquel on ne peut donner une interprétation moderniste,
même ceux qui sont mutawathir ou rapportés dans les deux sahihayns.
d) Diffamer les Sahabah et les tabi’in, en particulier les narrateurs de Hadith
e) Refuser divers choses du Ghayb (de l’invisible) tels que les anges, les djinns,
la magie, etc.
f) Appel à wahdatul-adyan (unité des religions)
g) Diviser la Sunna en sunna amaliya et Sunnah Ghayr Amalia (explication à
venir)
h) Appel au nationalisme
I) Faire des objections sur des questions comme le hijab, la polygamie, etc.
LE MOUVEMENT MODERNISTE :
Ceux qui ont étudié avec les rationalistes ou qui ont été influencés par ceux-
ci se sont ensuite diversifiés et ont développé une ressemblance frappante
avec le mouvement moderniste du christianisme et du judaïsme. En fait, les
mouvements modernistes européens continuent de fournir beaucoup
d'inspiration à leurs homologues «musulmans» et, par conséquent,
comprendre le modernisme occidental nous aide à comprendre les objectifs
de ceux qui cherchent à moderniser les enseignements et les valeurs
islamiques.
Le mouvement moderniste tire ses origines de l'Europe médiévale, dont le
point de vue fondamental est que la religion doit changer en fonction des
circonstances. Ils croyaient que la plupart des dogmes ou enseignements de
l'Église étaient des nouveautés nées de circonstances historiques particulières
tout au long de l'histoire de l'Église. Ils voyaient dans l'Église une simple
institution humaine et, en tant que telle, pas la vérité absolue.
Le modernisme a initié une approche rationaliste de la Bible qui adopte une
vision sceptique des miracles et de l'historicité des récits bibliques. Cette
approche visait à évaluer le sens de la Bible en se concentrant uniquement
sur le texte et en ignorant ce que les pères de l'Église avaient historiquement
enseigné à son sujet. Cette façon de voir le La Bible devint très populaire
dans les églises protestantes et se retrouva dans les églises catholiques.
C'était une émanation du concept de 'sola scriptura' qui affirme que la Bible
est la parole écrite de Dieu qui s'auto authentifie, qui est claire pour le lecteur
rationnel. La Bible est son propre interprète (les Écritures interprètent les
Écritures) et suffit à elle seule pour être l'autorité finale de la doctrine
chrétienne.
Les excès de l'Église chrétienne dans l'Europe médiévale et l'idée que l'Église
constituait un obstacle au progrès social, scientifique et culturel ont renforcé
l'idée de la séparation de l'Église et de l'État, donnant ainsi lieu à la laïcité.
Les philosophes européens modernes ont joué un rôle important dans la
construction du modernisme en utilisant la philosophie pour intégrer les
écritures chrétiennes et juives à un apprentissage séculier. Collectivement,
ces tendances étaient perçues comme une «pensée progressive» et il a été
affirmé avec force que la religion doit être principalement causée et centrée
sur les sentiments des croyants.
En 1864, le pape Pie IX publia un document intitulé «Le syllabus des erreurs»
qui condamnait les idées selon lesquelles la raison humaine est l'unique
arbitre de la vérité et du mensonge; et a rejeté les appels au pape de se
réconcilier et d’accepter le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne.
Ce document a été largement ignoré car la tendance à intégrer des valeurs
laïques et à «s’intégrer» à l’époque était fermement établie; et plutôt que
d'être une source de correction, elle devait elle-même être réinterprétée par
l'apologétique catholique.
L'évolution des idées, semblable au dogme chrétien de 'sola fide '(être sauvé
par la foi seule), devint une justification pour constamment actualiser ou
plutôt dégrader les normes de la moralité. La doctrine de la sola fide affirme
que c'est uniquement sur la base de la foi du croyant que leurs transgressions
de la loi de Dieu sont pardonnées. Alors que les normes morales avaient
fortement évolué au cours du XXe siècle, un catholique aurait déjà dû nier sa
foi pour se livrer à certaines des actions de ses contemporains. Maintenant,
«en citant que les dogmes peuvent changer», il était possible de «mettre à
jour» la morale catholique sans se soucier d'éventuelles contradictions.
Modernistes, néo-philosophes et laïcs ont réussi à transformer le visage du
christianisme en son noyau même. Ils l'ont forcé à faire des concessions
illimitées, jusqu'à ce que même l'acte ou la déclaration hérétique le plus
scandaleuse soit ignoré. Tout semble être permis à tout le monde jusqu'à ce
qu'il ne reste plus grand chose à distinguer entre un humaniste chrétien et un
humaniste laïque.
LES MODERNISTES APPELLENT A TRANSFORMER L’ISLAM :
Le Messager d’Allah (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) nous a informés que des
groupes de sa Umma suivraient les déviations des générations passées. Il a
dit: « Vous suivrez certainement les voies de ceux qui sont venus avant vous,
empan par empan, coudée par coudée, jusqu’au point que s’ils entrent dans
le trou d’un lézard, vous y entrerez aussi !» Ils dirent (les compagnons) : « Ô
Messager d’Allâh ! (Veux-tu dire) les juifs et les chrétiens ?» Il répondit : « Et qui
d’autres qu’eux !? (Rapporté par Al-Bukhary 7320]
Ce Hadith décrit avec précision l'attitude et le résultat final des «modernistes
musulmans» qui imitèrent leurs homologues chrétiens jusqu'à ce qu'ils les
suivent dans le trou de la déviation et de la mécréance. Ce qui va suivre sont
les caractéristiques des modernistes :
1. Selon les modernistes, la pensée et les valeurs d'une société sont
étroitement liées à son environnement et à sa situation historique, et il est
nécessaire de se conformer et d'adapter la religion aux exigences et aux
nécessités de son époque. Ainsi, les interprétations et compréhensions
« archaïques » doivent être modifiées pour s’adapter à la société moderne. Ils
soutiennent que les gens du temps du Prophète (‘Alayhi salat wa salam) ont
fait ce qu'ils croyaient le mieux leur convenir, et que les gens d'aujourd'hui
doivent agir comme il convient aux temps modernes. Par exemple, en ce qui
concerne le hadith, « Aucun peuple qui placera une femme au pouvoir ne
prospérera jamais. » [Hadith rapporté par Al-Bukhary]
Yusuf al-Qaradawi a dit concernant ce hadith: « Cela est limité à l’ère du
Prophète (‘Alayhi salat wa salam) quand le pouvoir était aux hommes de
manière absolue mais plus maintenant. » [Nadwa fi Qanat bi Tarikh 4/7]
Muhammad Abduh (le moderniste) écrit à propos de la question du nombre
d'épouses autorisé pour un homme :
« Il est demandé aux ‘Ulémas de réviser cette question ... le Din a été révélé
pour le bien-être de la population et son bien-être et son fondement est de
prévenir les dommages et la destruction. Donc, s'il y a quelque chose qui
cause la corruption à un âge qui n'était pas tel auparavant, alors, sans aucun
doute, la décision devrait être changée et modifiée conformément au
présent. » [Tafsir al-Manar 4/349-350]
Il suffit de répondre que l’Islam est une religion complète et que, lors du
dernier sermon du Prophète (Salla Allahu ‘alayhi wa salam), Allah a révélé au
sujet de ce dernier Din : « Aujourd’hui, j’ai parachevé votre religion pour vous,
complété Ma faveur sur vous et agrée pour vous l’Islam comme votre
religion… » (Sourate Al-Maida – V.3) La signification de ce verset est que jusqu'à la fin des temps, les gens n'auront
besoin ni d'une nouvelle Shari'a, ni d'un nouvel ensemble de règles pour régir
leurs vies, et la Shari'a du Prophète (‘Alayhi salat wa salam) leur suffira. Le
Messager d'Allah (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) a dit: « Je n'ai rien omis qui
puisse vous rapprocher du Paradis, mais je vous l'ai commandé; et rien ne
vous éloignera de l'Enfer si ce n'est que je vous ai commandé de le faire. »
[Rapporté par Ibn Majah - Sunnan] Les maux fondamentaux qui nuisent au bien-être social, économique et
spirituel des peuples, tels que la cupidité, la misère, la jalousie, la haine,
l’injustice, le manque de considération, la luxure, la malhonnêteté, etc. sont
les mêmes aujourd’hui qu’au temps du Prophète (‘Alayhi salat wa salam).
Quand on lit les histoires des nations précédentes dans le Qur’an et les raisons
pour lesquelles elles ont prospéré ou se sont égarées, nous les voyons très
pertinentes pour la période contemporaine, par exemple; l'histoire du mal de
l'homosexualité qui a affligé le peuple du Prophète de Luth.
2. « Les modernistes considèrent que le temps présent est plus avancé que
celui du Prophète (‘Alayhi salat wa salam) et ils appellent à la réforme de la
religion revendiquant l'avancement de la société. » (**) Cependant, leur objectif n'est pas de tirer profit des avancées
scientifiques ni de préparer la société pour l'avenir, mais ils cherchent à
transformer les enseignements religieux conformément à la culture moderne
avec l'aide de la philosophie.
Hassan at-Turabi a dit : « Nous devons revoir nos principes de la jurisprudence
Islamique et selon moi, une nouvelle révision saine des principes de
jurisprudence commençant avec le Qur’an. Dans le même temps, nous
n’avons besoin de nouvelles interprétations du Qur’an, si vous lisiez les
exégèses qui circule parmi nous, vous verrez qu'ils sont liés aux incidents qui se
sont produits au moment où l’exégèse a été formulé. [Tajdid al-Fiqh al-Islami
p.25-26]
3. Afin de rendre le Qur’an en concordance avec les valeurs modernes, les
modernistes ont besoin d’interprétés les injonctions Coraniques
indépendamment sans aucune entrave et sans y mêler la Sunna ou les
paroles des Salafs qui détermine le vrai sens et intentions des versets. Donc
l’argument des Mu’tazilites doit s’appliquer, la raison devant la Révélation et
présenté comme l’opinion majoritaire.
Muhammad ‘Abduh a affirmé que la nation islamique avait accepté (le point
de vue des Mu’tazilites) : « ...à l'exception de quelques-uns qui peuvent être ignorés ; si al-’Aql contredit
an-Naql, alors ce qui est prouvé par la raison doit être pris. » [Al-Islam wa an-
Nasraniya p.56] La déclaration de Mohammed ‘Abduh n’est valable que s’il fait référence
aux Mu’tazilites, à (certains) Ash'arites et à leurs semblables. Mais quant à
Ahlus-Sunnah, ils ne donnent pas la priorité à la raison par rapport aux paroles
du Messager (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) comme le savent les imams de
Din tels que l'Imam Malik, Shafi'i, Ahmad, Ishaq ibn Rahwiya, Sufyan ath-
Thawri, ibnul-Mubarak, ibn ‘Uyaynah, ad-Darimi et autres. Loin d’être
majoritairement «d’al-’Aql sur Naql», c’est un principe hérétique rejeté à une
écrasante majorité. Cependant, pour les modernistes, ce principe hérétique
est si essentiel que Fahmi Huwaidi (considéré comme un journaliste «islamiste»)
considère que suivre le Naql (textes du Coran et de la Sunna) est une idole
d’adoration, a-t-il déclaré : « Le culte des idoles n'est pas simplement un culte des idoles, mais plutôt le
culte des idoles de nos jours a été représenté par… l'adoration des textes… » [Majallah n°235, p.178]
4. Les modernistes prétendent que le Qur’an ne peut être réellement une
source de guidée aussi longtemps que l’on peut l’interpréter
indépendamment dans le présent et donc ils rejettent la Sunna comme
détaillant le Qur’an et étant une source indépendante d’enseignements
Islamiques, surtout dans la ‘Aqida (croyance).
Muhammad ‘Abduh écrit : « Quoi qu'il en soit, il nous est demandé d'éliminer les commandements dans
le hadith et de ne pas le laisser diriger notre Aqida, nous prenons ce qui est
dans les textes du Qur’an et ce qui est en accord avec la raison. » [Tafsir Juz
Amma, p.186]
Les modernistes ont fait de la raison (al-’Aql) leur juge pour déterminer lequel des ahadiths sont acceptables, préférant les principes généraux aux
principes spécifiques. Concernant le hadith, « Il n'y a pas de fils né parmi les
enfants d'Adam, sans que Shaytan le touche. Un enfant pleure donc fort au
moment de la naissance à cause du contact de Shaytan, excepté Maryam
et son enfant. » [Sahih al-Bukhary (641)]
Remarques de Zamakhshari (Mu’tazilite) : « Allah seul connaît l'authenticité (de ce hadith), car si cela était vrai, cela
signifierait que Shaytan aspire à séduire tous les nouveaux-nés à l'exception
de Maryam et de son fils; ils sont donc tous deux exempts de péché et, de la
même manière, à qui correspond leur description. … Le début du cri du
toucher est une représentation de son envie… La réalité du toucher n'est pas
ce que les gens pensent. Non. Si Shaytan devait contrôler les gens, le monde
aurait été rempli de cris… » [Tafsir al-Kashshaf (1-385,386)]
5. Les modernistes divisent la Sunna en «Sunna Tashri'ah» et «Ghayr Tashri'ah».
Ils considèrent la « Aqida, Salat, Zakat, Hajj et autres cultes de base comme
Sunnah Tashri'ah. Mais les ahadiths qui parlent des affaires publiques en
général et des règles et règlements sont selon eux sont «Ghayr Tashri'ah», qui
ne doivent pas nécessairement être mis en œuvre. Ceci explique leur
aversion pour le jugement de la Sunna.
Muhammad ‘Abduh a déclaré : « Ce qui relève de la Sunna des questions de politique, ce sont des questions
matérielles et non religieuse. Il en était ainsi même à l'époque du Prophète
(‘Alayhi salat wa salam) et par conséquent, il était sujet à la shura
(consultation), au ray(avis) et à l'ijtihad (et pouvait donc être), accepté,
rejeté, modifié et complété. » [Al-Islam wa as-Sultan ad-Diniya 104]
Muhammad ‘Abduh dit à propos de l'interdiction du pouvoir
(gouvernemental) des femmes : « Ce que nous avons dans notre héritage à propos de la question de la
domination des femmes, c'est une pensée islamique et une opinion juridique
et un Ijtihad juridique et cela ne vient pas d'Allah ... »
Au sujet du hadith du Messager d'Allah, « Aucun peuple ne pourra jamais
prospérer si une femme est placée sous son autorité. »
Abduh dit: « C’est une prophétie politique du Messager sur l’échec des Majus - c’est eux
qui ont été gouvernés par une femme. Ce n’est pas une ordonnance de
prohibition pour le leadership des femmes, ni générale ni spécifique. C’était
un cas exceptionnel. … » [Al-Islam wal Mustaqbil 282,232]
Ainsi, nous avons vu comment les modernistes tentent d'imposer leur
interprétation au texte, tout comme les Mu'tazilah à propos de laquelle
Shaykh al-Islam Ibn Taymiyah écrit : « De telles personnes ont fait du Ray (opinion personnelle) leurs croyances
fondamentales et y ont ensuite présenté les paroles du Qur’an (prendre,
rejeter et interpréter sur cette base), - elles n'ont pas de prédécesseurs (dans
cet acte / cette méthodologie) des Sahabah et des Tabi’in, ni des imams des
musulmans; ni dans leurs opinions ni dans leurs discours… » [Majmu’ al-Fatawa
(13/358)]
6. Un élément des modernistes expriment des opinions favorables à Wahdat
al-Adyan (unité des religions). Jamal al-Din al Afghani a déclaré :
« Les trois religions (judaïsme, christianisme et islam) sont globalement en
accord d’iidéologie et d'objectifs, donc s'il y a une lacune dans l'une de ses
décisions concernant le bien absolu, elle devrait être complétée avec l'autre
... En cela, je vois un grand espoir que les trois religions puissent être unies, tout
comme elles sont unies dans leur essence, leur fondement et leur objectif, et
avec cette union, l'humanité se dirigera vers la paix - un grand pas dans
cette courte vie. » [al-A'mal al-Kamila de Jamal ad-Din al-Afghani, recueillies
par Muhammad Ammarah, p.294-5]
Muhammad Ammarah dit:
« Les différences entre les Musulmans et les Gens du livre ne sont pas
dangereuses. Quand ils sortent de la Foi, ils sont guidés par (une autre)
religion du Seigneur. » [Tajdid al-Fiqh Islami, 82. Cité dans Al-Asraniyun, 309]
Yusuf al-Qaradawi dit à propos des chrétiens :
« Chaque problème parmi nous est similaire, nous sommes des enfants de la
même patrie, notre destin est identique, notre Ummah est identique, dis-je à
nos frères chrétiens, certains peuvent s'opposer à ce que je les appelle
comme frères (pour les seuls mu'minin [les croyants] sont des frères), oui nous
sommes mumin et ils sont mu'min (seulement) d'une manière différente. "
[Le programme as-Shari'ah wal-Hayat du 12/10/1997, et il l'avoue dans ses
livres comme Fatawa mu'asirah (2/668)]
7. Une autre secte qui fait partie de la tendance moderniste est celle de ceux
qui rejettent les ahadiths. Tandis que la maladie de l'abandon du hadith se
retrouve à des degrés divers chez tous les modernistes, les rejetteurs de
ahadiths sont allés plus loin dans leur rejet généralisé de tout ou de la plupart
des hadiths, raison pour laquelle ils innovent avec des idées encore plus
étrangères à l'islam -interpréter même les adorations de base comme la salat
(la prière) et le siyam (le jeûne).
8. «Néo-modernistes» ou progressistes.
Ils constituent la nouvelle vague d'individus occidentalisés se prétendant
«réformateurs musulmans», avec un message singulier pour redéfinir l'islam
d'une manière qui corresponde aux sensibilités de la culture et des valeurs
occidentales.
Parmi eux, on trouve des universitaires, des journalistes, des activistes
autoproclamés et d'autres basés aux États-Unis ou en Europe, tous séduits par
les opportunités lucratives nées de l'appétit vorace des médias pour des
musulmans apologétiques parlant de «problèmes au sein de l'islam».
Certaines de ces personnes ne sont même pas d'origine musulmane, comme
les ismaéliens ou les qadianis; ou d'autres personnes qui sont des charlatans,
des rafidahs, des communistes iraniens, des modernistes égyptiens ou d'autres
personnes laïques non pratiquantes possédant une connaissance
rudimentaire de l'islam.
Ensemble, ils forment un mouvement politique surnommé «musulmans
progressistes» qui n'a pas d'objectifs ni de programme cohérents, mis à part
des déclarations opposées à l'islam ou aux intérêts musulmans, comme par
exemple le fait qu'une femme dirige une prière mixte d'hommes et de
femmes pour une khutbah du vendredi dans une église, inviter un pasteur
chrétien à participer à la khutbah du vendredi, à exprimer son soutien aux
mariages homosexuels, à interdire le niqab et à lancer des accusations
contre des organisations caritatives et organisations islamiques.
LA RELIGION BASEE SUR L’EMOTION :
Les "progressistes" manifestent une attitude qui ressemble beaucoup à celle
du moderniste chrétien, c’est-à-dire qu’ils accordent plus de crédit aux
sentiments des gens qu’aux textes révélés. C'est pourquoi on les trouve
souvent en train de parler de «l'esprit de l'islam» afin d'éviter de suivre les
enseignements spécifiques du Coran et de la Sunna.
Par exemple, ils affirment que le texte du Qur’an ne dit aux femmes que de
s'habiller modestement et n'aiment pas parler des détails spécifiques du hijab
et dit que nous devons seulement suivre «l'esprit» de la loi. Naturellement, les
modernistes / progressistes sont satisfaits du point de vue des Murjiah selon
lequel la foi n’est une croyance que dans le cœur et que les actions des
membres ne font pas partie de la foi, c’est-à-dire de la «sola fide progressive»
! Les néo-progressistes sont même allés plus loin en définissant un athée qui a
des affinités culturelles ou sociales envers les musulmans comme des
«musulmans».
REMISE EN CAUSE DES SUJETS AGRÉÉS :
Lorsqu'une question a été acceptée par consensus parmi les générations
précédentes, les opinions particulières de ceux qui viendront plus tard ne
briseront pas ce consensus et ne feront pas de cette question un sujet
controversé. Cependant, les "progressistes" défendent des opinions étranges /
hérétiques afin de mettre fin aux questions convenues comme contestées;
puis insister pour suivre l'opinion marginale sur la vision traditionnelle. Ils
recherchent et promeuvent les opinions étranges et erronées d'anciens
savants, ou acceptent les avis de véritables déviants et d'hérétiques quand ils
s'y adossent.
Comme il est évident, les «progressistes» imitent de près l’idée chrétienne
moderne que les directives scripturaires sont une vérité relative et non
absolue. Ce qu’ils oublient, c’est que, contrairement au christianisme, les
textes islamiques ainsi que leur interprétation préliminaire par le Prophète
(‘Alayhi salat wa salam) et ses Compagnons sont préservés et disponibles
aujourd’hui de manière à ce que l’on puisse s'y référer pour déterminer l’état
initial des choses et distinguer entre injonctions religieuses et quelles sont les
pratiques culturelles.
Les «progressistes» cherchent à rendre l'Islam plus humain en lui retirant des
pratiques qui n'en font pas partie, comme les mariages forcés et les crimes
d'honneur. De ce fait, ils ont révélé que leur ignorance et leurs préjugés à
l’égard de l’islam étaient au même niveau que ceux des médias
occidentaux auxquels ils s'adressaient.
Les «progressistes» peuvent être de fervents partisans d'une pensée
indépendante, mais ce n'est en réalité que la maladie séculaire de la
philosophie dans une nouvelle tenue. C'est pourquoi nous les trouvons en
quête de conseils auprès des travaux d'Ibn Sina et d'Ibn Rushd. Ils ont
également des points de vue extrêmement déformés sur le concept d'Ijtihad
et sur le moment où les érudits islamiques recourent à l'Ijtihad pour en déduire
des décisions.
CEUX QUI REJETTENT LES AHADITHS (CORANISTES) :
Allah a dit dans le Qur’an :
« Ô vous qui avez cru ! Ne devancez pas Allah et Son Messager. Et craignez
Allah, Allah est Audient et Omniscient. » (Sourate al-Hujurat – V.1)
Ibn ‘Abbas (Radiya Allahu ‘anhu), le grand commentateur du Qur’an - a
expliqué ce verset d'une manière qui montre sa pertinence pour toutes les
générations qui ont suivi l'époque des Messagers. Il a dit qu'en ne se mettant
pas en avant, on entendait: « Ne dites rien qui soit en contradiction avec le
Qur’an et la Sunna. » Dans cet ordre d'idées, nous comprenons le verset
suivant de cette sourate : « Ô vous qui croyez ! N'élevez pas la voix au-dessus
de la voix du Prophète, et ne haussez pas le ton en lui parlant, comme vous le
haussez les uns avec les autres, sinon vos œuvres deviendraient vaines sans
que vous vous en rendiez compte. »
Pour nous, l'interdiction d'élever nos voix au-dessus de celle du Prophète
(Salla Allahu ‘alayhi wa salam) signifie ne pas transmettre des opinions et des
arguments en présence des enseignements du Messager (‘Alayhi salat wa
salam) s'abstenant le plus significativement de toute interprétation interdite et
non fondée sur le Qur’an mais basée sur une opinion. Ceci alors que nous
avons avec nous les explications du Prophète (‘Alayhi salat wa salam), celui
chargé par Allah de transmettre et d’expliquer son message. « Et vers toi,
Nous avons fait descendre le Qur’an, pour que tu exposes clairement aux
gens ce qu’on a fait descendre pour eux et afin qu’ils réfléchissent. » (Sourate
An-Nahl – V.44)
Et sans aucun doute, le Messager d'Allah (‘Alayhi salat wa salam) s'est
acquitté de cette responsabilité de manière à ce que quiconque se
détourne de ces directives n'ait à s'en prendre à lui-même. Il a dit : «… je ne
voudrais voir personne parmi vous le Jour de la Résurrection, portant à son
cou un cheval qui bêlera ou portant à son cou un cheval qui hennirait, un tel
homme dira » O Messager d'Allah, intercède auprès d'Allah pour moi! "Et je
répondrai:" Je ne peux pas vous aider, car je vous ai transmis le message.»
La sévère prudence de ne pas élever la voix en présence du Messager
(‘Alayhi salat wa salam) a été donnée à un moment où il était inconcevable
de défier ses enseignements. On raconte qu'après la révélation de ces
versets de Sourat al-Hujurat à propos de l'élévation de voix en présence du
Messager, Umar a parlé si doucement que le Prophète (Salla Allahu ‘alayhi
wa salam) a dû lui demander de se répéter pour être compris. (Voir Tafsir
d’ibn Kathir) De même, Anas bin Malik a raconté: « Quand cet Ayah (49: 2) a
été révélé, Thabit bin Qays, dont la voix était (naturellement) forte, a dit : « Je
suis de ceux qui ont élevés la voix au-dessus de la voix du messager d'Allah.
Je suis parmi les les habitants du feu. Mes bonnes actions ont été faites en
vain. » Il est resté dans sa maison angoissé jusqu'à ce que le Messager d'Allah
(‘Alayhi salat wa salam) se rende compte de son absence. Quand
l'appréhension de Thabit a été transmise au Prophète (‘Alayhi salat wa
salam), il a dit: « Non, il (Thabit) est parmi les habitants du Paradis. »
Ces incidents témoignent de la compréhension et de la prise de conscience
par les Sahabah du statut élevé du Prophète (‘Alayhi salat wa salam) que
des voix ont élevé, non pas au lieu mais en présence du Messager, causés
une telle peur dans leurs cœurs. Le Sahabah ne s'opposaient jamais au
Messager d’Allah (Salla Allahu ‘alayhi wa salam), ne le contredisaient pas,
n'exprimaient pas son opinion, ne mettaient pas en doute ou n'exprimaient
rien de moins que la soumission complète aux ordres du Prophète (‘Alayhi
salat wa salam). C'est dans ce contexte que le Messager d'Allah (Salla Allahu
‘alayhi wa salam) a mis en garde contre ce qui était impensable pour ses
fidèles Compagnons. Il a dit : « Est-ce que l'un de vous, assis sur son canapé,
s'imagine qu'Allah n'a interdit que ce qui se trouve dans ce Coran ? Par Allah,
j'ai prêché, commandé et interdit diverses choses aussi nombreuses que
celles qui sont trouvé dans le Qur’an ou plus. » Il a informé: « En effet, j'ai
apporté le Qur’an et quelque chose de similaire, mais le moment viendra où
un homme allongé sur son canapé dira : « Gardez ce Qur’an, ce que vous y
trouverez être licite (Halal), considérez-le comme admissible, et ce que vous y
trouvez interdit (Haram), considérez-le comme interdit… » [Abu Dawood
(3044)]
L’EGAREMENT DES REJETEURS DE AHADITHS :
La prophétie du Messager d'Allah (‘Alayhi salat wa salam) s'est matérialisée
lorsqu'une préséance dangereuse a été établie après l'ère des pieux
prédécesseurs. Ahlul-Kalam, ainsi que des érudits du Fiqh et des Usul, ont
déduit certaines règles et, dans leur extrémisme, ont soumis le hadith à ces
règles de sorte que, si le hadith était conforme à ces règles, elles étaient
acceptées; et si elles étaient contraires à ces règles, les hadiths n'étaient pas
suivis. Ils ont donc effectivement renversé l'affaire et le hadith est soumis à ces
règles déduites, au lieu d'être le juge et le critère. [Voir, Le hadith est une
preuve en soi de Shaikh al-Albani] Règles par exemple : « Les questions de
‘Aqida ne sont pas prises de ahadith ahad et «les ahadiths qui ajoutent une
règle au Qur’an ne sont pas acceptés ! »
Ceux qui ont suivi cette voie égarée ont continué sur cette voie jusqu'à ce
que certains groupes rejettent catégoriquement les ahadiths et en
contestent l'autorité. Leurs motivations étaient les mêmes que celles d’Ahlul-
Kalam avant eux, c’est-à-dire de mettre de côté le hadith et de tracer la voie
des opinions, des philosophies et des conjectures dans le Din.
Les rejeteurs de ahadiths (Coranistes) ont des orientations différentes…
1. Certains rejettent catégoriquement le Hadith comme Rashad Khalifa. (*1)
2. Certains ne rejettent pas catégoriquement les Ahadiths, mais réduisent son
statut à de simples traditions et fables, et n'approuvent que les Ahadiths qu'ils
considèrent comme cohérent avec leur compréhension du Qur’an comme
Ghulam Parvez (* 2).
(*1) Rashad Khalifa est un immigré égyptien arrivé aux USA qui a proclamé
avoir trouvé un motif mathématique impliquant «le nombre 19» et ses
multiples dans tout le Qur’an. Il a prétendu que cette découverte était un
miracle qui venait des Messagers et s’est déclaré Messager sur cette base.
Son engouement pour le chiffre 19 l’a amené à rejeter deux versets du
Qur’an qui ne correspondaient pas à son calcul (c’est-à-dire les versets 9:
128-129). Il a affirmé que le Prophète (‘Alayhi salat wa salam) n’avait aucune
fonction à part de transmettre le Qur’an et qu’il ne l’expliquait pas ni ne
l’interprétait. Rashad Khalifa a rejeté catégoriquement le hadith et a déclaré
quiconque témoignant de « Muhammad Rassulullah » dans la Shahada
comme un mushrik (un polythéiste) ».
(*2) Gulam Parvez était un fonctionnaire du gouvernement indien avant la
partition, avant de travailler pour le gouvernement central pakistanais. Il était
le fondateur du « Tolu-i-Islam Trust » et est l'auteur de nombreux ouvrages dans
lesquels il a partagé ses idées sur le rejet du hadith.
3. Certains ont mis en doute l'authenticité de toute la collection de ahadiths
dont l'utilité - comme ils le prétendent - est de nature dépendante
secondaire, à l'instar d'Amin Ahsan Islahi (* 3).
(*3) Amin Ahsan Islahi était un journaliste né à Azamgarh. Il a repris l’idée de
Hamiduddin Farahi de délibération directe sur le Qur’an et a été l’un des
membres fondateurs de « Jama’at Islami » de Moulana Maududi.
CARACTERISTIQUES DES REJETEURS DE AHADITHS
(CORANISTES) :
Malgré les différences d'approche, les Rejeteurs de hadith partagent les traits
communs suivants :
a) Ils ont jeté des doutes sur la validité du processus par lequel les hadiths
sont déclarés authentiques ou fabriqués.
Selon eux, il est impossible de faire la distinction entre un hadith
authentique et inauthentique, ou bien la science de Hadith ne peut
pas prouver l'authenticité d'une narration avec certitude. Leur
incertitude est le résultat de leur ignorance ou de leur manque
d'appréciation correcte de la science de la vérification du hadith.
b) Ils ne respectent pas les accords unanimes entre les spécialistes du
hadith du passé, comme l'accord sur l'authenticité de l'Ahadiths
recueillis dans le Sahih al-Bukhary et le Sahih Muslim à propos duquel
l'imam an-Nawawi (rahimahullah) a déclaré dans son introduction dans
son Sharh Muslim (1/14), « les érudits s'accordent pour dire que Les livres
après le Qur’an sont les deux Sahih d’al-Bukhary et de Muslim qui ont
été acceptés par la Ummah. Le livre d'al-Bukhary est plus solide et le
plus bénéfique des deux. »
c) Ils font valoir avec force que l'interprétation du Qur’an ne se limite pas
à la compréhension des générations précédentes de l'Islam, mais que
le Qur’an devrait être ouvert à interprétation conformément à la
pensée moderne.
d) Ils ont pour ambition d'insinuer un nouvel ordre social et religieux pour
les musulmans, ce qu'ils justifient en interprétant mal le Livre d'Allah. Ils
cherchent une « renaissance islamique » pour changer la façon dont
les musulmans comprennent le Din. Par conséquent, on trouve souvent
les noms de Rejeteurs de Hadith associés à des interprétations
hérétiques d'enseignements islamiques bien acceptés.
DES GENS APPELANT AU MAL SE FAISANT PASSER POUR DES
REFORMATEURS :
Comme toutes les innovations et déviations dangereuses par rapport au Din,
le Fitna du rejet du hadith se présente sous une apparence qui interpelle le
respect des gens pour le Din d'Allah. Certains Rejeteurs de hadiths prétendent
être des défenseurs de l'honneur du Prophète (‘Alayhi salat wa salam) quand
ils rejettent un hadith authentique de Sahih al-Bukhary qui mentionne l'âge de
l'épouse du Prophète ‘Aisha (Radiya Allahu ‘anha) au moment de la
consommation de son mariage ou du hadith sur le Messager d'Allah (Salla
Allahu ‘alayhi wa salam) qui a été touché par la magie. Ils considèrent ces
Ahadiths inacceptables et une cause pour les critiques de l'Islam d'attaquer
le Messager !
Leur solution consiste à jeter des doutes sur le processus même de
transmission et de vérification du hadith et à priver les musulmans de tout le
trésor de la connaissance héritée du Prophète (‘Alayhi salat wa salam).
Leur appel tire sa force de l'ignorance générale quant au processus de
vérification de l'authenticité ou de l'inauthenticité des ahadiths.
L'ironie de la question est que les adeptes du rejet des ahadiths souhaitent
défendre l'honneur du Prophète (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) en rendant
insignifiant son statut d'exemple, d'enseignant et d'explicateur du Qur’an.
Les opposants au hadith, comme Gulam Perwez, se considèrent comme des
avant-gardes de la loi islamique contre la laïcité.
Mais que reste-t-il de la loi islamique lorsque vous limitez la Sunna et exposez
le Qur’an à une interprétation erronée jusqu'à ce que chaque personne
ayant une opinion ait sa propre interprétation personnelle du Qur’an ? Dans
un contexte de sectarisme accru, où des groupes religieux se querellent
ouvertement, les rejeteurs de ahadiths se présentent comme des libéraux,
des progressistes qui souhaitent rassembler toutes les sectes dans un livre
convenu, le Qur’an.
Cependant, la réalité est que les Rejeteurs de ahadiths ne sont ni libéraux ni
progressistes. Ils se présentent comme libéraux en ce sens qu'ils ne sont pas
opposés aux opinions divergentes. Mais une analyse plus approfondie montre
que ceux qui rejettent le hadith déclarent que ceux qui ne souscrivent pas à
leur interprétation personnelle du Qur’an sont des égarés et des mécréants.
Pour être progressiste, le progrès consiste à suivre la loi d'Allah et non à la
changer. Enfin, en ce qui concerne l'unification des différentes sectes sous la
bannière du Qur’an, ces sectes sont déjà unies sur le texte du Qur’an. C'est
l'interprétation sur laquelle il y a désaccord. Et c’est exactement le type de
désaccord constaté entre les Rejeteurs de ahadiths eux-mêmes (exemples à
venir). Il n’y a donc aucune substance dans cette revendication non plus. En
conséquence, la seule chose que les Coranistes ont réussi à faire en
répandant des doutes sur les textes de l’Islam est d’ouvrir la voie à une
attaque de la loi islamique par ses ennemis et remettre en question des
croyances et des pratiques qui ont toujours été acceptées par consensus.
C'est pourquoi nous trouvons les « laïcards », « modernistes », « progressistes »
et tous ceux qui ont tout intérêt à soumettre l'influence de l'Islam en tant que
législation et loi ont pris le train des détracteurs des ahadiths pour avoir trouvé
une cause commune avec eux. Ces groupes rivalisent maintenant avec ceux
qui rejettent le hadith et concoctent des interprétations erronées de l’Islam,
toujours plus étranges.
AUTORITE ET SIGNIFICATION DE LA SUNNA EN ISLAM :
1. L’exemple du Messager d’Allah (‘Alayhi salat wa salam) fait partit de l’Islam
et sera protégé jusqu’au Jour Dernier. Allah dit : « En effet, vous avez dans le
Messager d’Allah, un excellent modèle à suivre pour quiconque espère en
Allah et au Jour dernier et invoque Allah fréquemment. » (Sourate Al-Ahzab –
V.21)
L'islam est une religion universelle et ses enseignements s'adressent à tous les
hommes et à tous les âges et tant que les gens auront besoin d'être guidés,
l'exemple du Prophète (‘Alayhi salat wa salam) sera préservé. « Et Nous ne
t’avons envoyé qu’en tant qu’annonciateur et avertisseur pour toute
l’humanité. » (Sourate As-Saba – V.28)
Au contraire, le but même d’envoyer un messager humain était que les gens
le prennent comme exemple dans leur vie quotidienne : « Dis : ‘S’il y avait sur
terre des Anges marchant tranquillement, Nous aurions certes fait descendre
sur eux du ciel un Ange-Messager.’ » (Sourate Al-Isra – V.95)
2. Le Messager d'Allah (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) a reçu des révélations à
côté du Qur’an. Allah a dit : « En vérité c’est Nous qui avons fait descendre le
Qur’an et c’est Nous qui en sommes gardien. » (Sourate Al-Hijr – V.9)
Quiconque croit en Allah en tant que Seigneur Suprême doit accepter que la
guidée qu’Allah a envoyé soit protégée tant qu’il est nécessaire, dans le cas
de l’islam, jusqu’au dernier jour. La question demeure: le Qur’an est-il la seule
source de guidée qui ait été révélée par Allah comme les opposants au
hadith se disputent ou le Messager d’Allah (‘Alayhi salat wa salam) a-t-il reçu
une révélation d'Allah qui ne fait pas partie du Qur’an ?
Le Qur’an lui-même fait référence à une révélation reçue d'Allah qui ne se
trouve pas dans le Qur’an et ci-dessous voici quelques exemples :
1) Allah dit dans le Qur’an : « Et nous n’avions établi la direction (Qibla
direction de la prière vers Jérusalem) vers laquelle tu te tournais que
pour savoir qui suit le Messager (Muhammad). » (Sourate Al-Baqara –
V.143). Ce verset montre qu'Allah a attribué la Qibla précédente des
musulmans, mais il n'y a pas de verset dans le Qur’an qui désigne
Jérusalem comme la Qibla précédente. Cela signifie qu'il doit exister
une forme alternative de "Wahy" (révélation) en dehors du Qur’an par
laquelle Allah a révélé le commandement précédent de faire face à
Jérusalem.
2) « Lorsque le Prophète confia un secret à l’une de ses épouses et qu’elle
l’eut divulgué et qu’Allah l’en eut informé, celui-ci en fit connaître une
partie et passa sur une partie. Puis, quand il l’en eut informée elle dit: «
Qui t’en a donné nouvelle?» Il dit: «C’est l’Omniscient, le Parfaitement
Connaisseur qui m’en a avisé ». (Sourate At-Tahrim – V.3)
Le verset dit : "Allah l’en eut informé" et pourtant, il n'y a pas de verset
dans le Qur’an qui mentionne cela.
3) « Son rassemblement (dans ton cœur et sa fixation dans ta mémoire)
Nous incombent, ainsi que la façon de le réciter. » (Sourate Al-Qiyama
– V.17)
Le Qur’an tel qu'il a été recueilli ne correspond pas à l'ordre dans lequel
il a été révélé, et s'il appartient à Allah de recueillir le Qur’an, il n'y a pas
de versets dans le Qur’an qui mentionnent la disposition des versets.
Cette information se trouve dans la Sunna.
4) Le Qur’an mentionne l’adhan (l’appel à la prière : « Et lorsque vous
faites l’appel à la Ṣalāt, ils la prennent en raillerie et jeu. » (Sourate Al-
Ma’ida – V.58) et : « Ô vous qui avez cru! Quand on appelle à la Ṣalāt
du jour du Vendredi, accourez à l’invocation d’Allah et laissez tout
négoce. » (Sourate Al-Jumu’a – V.9)
Ces versets témoignent que l'Adhan fait partie de la religion de l'Islam
mais il n'y a pas de verset dans le Qur’an qui décrit l'Adhan aux
croyants. Cet ordre se trouve dans l'autre révélation - la Sunna.
Ce sont des preuves qui montrent que le Messager d'Allah (‘Alayhi salat
wa salam) a effectivement reçu une révélation en dehors du Qur’an; et
puisque cette révélation constitue un guide bénéfique, elle sera
préservée.
3. La Sunna est en elle-même une Révélation d’Allah
Allah mentionne à plusieurs reprises « al-Hikma » révélé dans le Qur’an. Il dit :
« Allah a fait descendre sur toi le Livre et la Sagesse, et t’a enseigné ce que tu
ne savais pas. » (Sourate An-Nisa – V.113)
« C’est Lui qui a envoyé à des gens sans Livre (les Arabes) un Messager des
leurs qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la
Sagesse, bien qu’ils étaient auparavant dans un égarement évident, »
(Sourate Al-Jumu’a – V.2)
« Et gardez dans vos mémoires ce qui, dans vos foyers, est récité des versets
d’Allah et de la sagesse. » (Sourate Al-Ahzab – V.34)
Ces versets montrent;
(i) Al-Hikma est révélé par Allah.
(ii) Il est du devoir du Messager (Salla Allahu ‘alayhi wa salam)
d'enseigner la Hikma.
(iii) C'est quelque chose de récité et rappelé dans la maison du
Prophète (‘Alayhi salat wa salam).
Rien dans le statut et la position ne peut être mentionné aux côtés du
Qur’an, à l'exception de la Sunna du Prophète Muhammad (Salla
Allahu ‘alayhi wa salam). Cet honneur ne peut être donné à la sagesse
conventionnelle héritée du passé ni même aux livres donnés aux
nations précédentes.
À l'époque des Sahabah, une telle « sagesse » n'a pas été prise en compte,
comme en témoignent les incidents suivants…
‘Imran bin Hussayn a dit : « Le Prophète (‘Alayhi salat wa salam a déclaré:
'Haya' n'apporte rien, si ce n'est du bien. » Bashir ibn Ka'b a alors dit : « C'est
écrit dans le document de sagesse: ‘Haya’ conduit à la solennité; Haya
conduit à la tranquillité (paix d'esprit). »
‘Imran lui dit: « Je te raconte la parole du messager d'Allah et tu parles de ton
papier (livre de sagesse)? » Quand ‘Umar vint voir le Prophète (Salla Allahu
‘alayhi wa salam), il dit : « Nous entendons là les narrations des Juifs, qui nous
plaisent, alors ne devrions-nous pas en écrire quelques-unes ? » Après quoi, il
(le Prophète) dit : « Voulez-vous être dérouté comme les Juifs et les Chrétiens
ont été déroutés ? Je vous ai apporté une guidée brillante et pure et si le
Prophète MUsa était en vie, il ne lui resterait plus d'autre choix que de me
suivre. » (Rapporté par At-Tirmidhi)
Par conséquent, l'Imam Ash-Shafi’i (rahimahullah) dit en expliquant le verset à
propos de la Hikma : « Allah a donc mentionné son livre, c.-à-d. Le Qur’an et
(il a également mentionné) la Hikma. J'ai entendu dire que ceux qui sont
instruits dans le Qur’an - que j'approuve - soutenez que Hikma est la Sunna du
Messager d'Allah (‘Alayhi salat wa salam). C'est comme ce que [Allah Lui-
même] a dit mais Allah sait mieux !
Car le Qur’an est mentionné [le premier], suivi de la Sagesse; [alors] Allah a
mentionné sa faveur à l'humanité en leur enseignant le Qur’an et la Sagesse.
Ainsi, il n'est pas permis à la Hikma d'être appelée ici [n'importe quoi] sauf la
Sunna du Messager d'Allah. Car [Hikmah] est étroitement lié au Livre d’Allah,
et Allah a imposé le devoir d’obéissance à Son messager, et imposé aux
hommes l'obligation d'obéir à ses ordres. Ainsi, il n'est pas permis de
considérer quelque chose comme un devoir que celui énoncé dans le
Qur’an et la Sunna de son Messager (Salla Allahu ‘alayhi wa salam). Car
[Allah], comme nous venons de le dire, prescrivait que la croyance en son
Messager serait associée à la croyance en lui. » (Ar-Risala)
En outre, le Livre et la Hikma ne sont pas identiques, car le mot" Hikmah "n'est
jamais utilisé pour le Livre ou le mot «Livre» utilisé pour «Hikmah», ce sont deux
entités distinctes et séparées.
4. Le Qur’an doit être compris comme Allah le veut. Allah dit : « Son
rassemblement (dans ton cœur et sa fixation dans ta mémoire) Nous
incombent, ainsi que la façon de le réciter. Quand donc Nous le récitons, suis
sa récitation. A Nous, ensuite incombera son explication. » (Sourate Al-
Qiyama – V.17-19)
Ce verset indique que le texte du Qur’an ainsi que son explication ont été
envoyés par Allah.
Allah a dit aussi : « (Nous les avons envoyés) avec des preuves évidentes et
des livres saints. Et vers toi, Nous avons fait descendre le Qur’an, pour que tu
exposes clairement aux gens ce qu’on a fait descendre pour eux et afin qu’ils
réfléchissent. » (Sourate An-Nahl – V.44)
Ce verset mentionne que le Message requiert une explication et le Messager
d’Allah (‘Alayhi salat wa salam) est celui qui a été désigné pour la donner.
Cette explication n’est pas seulement nécessaire pour les gens au temps du
Prophète (Salla Allahu ‘alayhi wa salam), mais à toutes les générations
suivantes jusqu’au Jour dernier. Au contraire, plus le temps est éloigné du
Prophète (‘Alayhi salat wa salam), plus il était nécessaire de résoudre les
différences de compréhension en se référant à l'état initial des choses.
En outre, ce verset donne également des instructions sur l'ordre dans lequel le
Qur’an doit être compris. Tout d'abord, le Messager (Salla Allahu ‘alayhiw wa
salam) explique clairement la révélation d'Allah à l'humanité, puis celle-ci
réfléchit. Les gens ne sont pas libres de laisser leurs pensées et de spéculer sur
le message du Qur’an tout en ignorant les enseignements du Messager
(‘Alayhi salat wa salam).
Selon les rejeteurs de Hadith, « Allah lui-même déclare dans le Qur’an que
c'est lui qui explique le Qur’an. Cela signifie que le Qur’an s’explique lui-
même ». Mais pourquoi alors les Rejeteurs de hadith ne se sont-ils pas
contentés du texte du Qur’an et ont-ils écrit d'énormes volumes pour discuter
et expliquer le Qur’an ?
Tout simplement, parce qu’il y a des versets qui s’expliquent les uns des autres
et il y a d’autres versets qui requiert l’explication de la Sunna.
5. Le Qur’an ne peut être correctement compris qu'à la lumière de la Sunna.
L'une des tâches les plus importantes avec lesquelles le Messager d'Allah
(Salla Allahu ‘alayhi wa salam) a été envoyé était de transmettre le Qur’an à
l'humanité et de l'enseigner. Allah dit : « Allah a très certainement fait une
faveur aux croyants lorsqu’Il a envoyé chez eux un messager de parmi eux-
mêmes, qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la
Sagesse, bien qu’ils fussent auparavant dans un égarement évident. »
(Sourate Al-‘Imran – V.164)
« (Nous les avons envoyés) avec des preuves évidentes et des livres saints. Et
vers toi, Nous avons fait descendre le Qur’an, pour que tu exposes clairement
aux gens ce qu’on a fait descendre pour eux et afin qu’ils réfléchissent. »
(Sourate An-Nahl – V.44)
La Sunna explique les commandements du Qur’an en détails. Par exemple,
Allah ordonne à Ses serviteurs dans sourate Al-Baqara – V.43 : « …
accomplissez la Salat et acquittez-vous de la Zakat. »
Le Qur’an ne contient pas de détails sur le commandement d'établir la Salat,
tels que le nombre requis de prières quotidiennes, les unités de prières (rak'ah)
et la récitation dans chaque mode de prière, ainsi que la manière
d'accomplir la prière du début à la fin, etc. Toutes ces directives doivent être
prises à partir de la Sunna.
Similairement, Allah ordonne dans la sourate Al-Jumu’a, v.9 : « « Ô vous qui
avez cru! Quand on appelle à la Ṣalāt du jour du Vendredi… »
Les paroles de l'appel à la prière (Adhan) sont connues de la Sunna. De
même, toutes les questions sur la Zakat, par exemple, le montant minimum
pour lequel elle devient payable, le pourcentage payé, le type de richesses,
de biens et d'animaux pour lequel le Zakat est obligatoire, etc. sont
clairement expliqués par le Prophète (‘Alayhi salat wa salam). D’autres actes
importants d’adorations comme le jeûne et le Hajj sont brièvement abordés
dans le Qur’an et pour des injonctions détaillées, les musulmans doivent se
référer à la Sunna.
Un autre exemple est la punition Coranique du voleur. « Coupez la main du
voleur, homme ou femme, en récompense de ce qu'ils ont commis ... »
(Sourate Al-Ma’ida – V.38)
Ce verset prescrit la punition, mais la Sunna désigne le montant minimum
pour qu’elle soit appliquée. Le Messager d'Allah (‘Alayhi salat wa salam) a dit
: « La main du voleur sera coupée s'il vole un quart de dinar ou plus. »
[Rapporté par Al-Bukhary]
Remarque: la manière dont les rejeteurs de hadith expliquent ce verset fournit
un aperçu bénéfique de leur méthodologie et de leurs contradictions.
Rashad Khalifa traduit ce verset comme suit :
« Le voleur, homme ou femme, vous marquerez leurs mains comme une
punition pour leur crime", puis commente : « La pratique consistant à couper
la main du voleur, telle que décrétée par les faux musulmans, est une
pratique satanique sans fondement coranique. » [Traduction de Rashad
Khalifa]
Par conséquent, le Qur’an lui-même n'a pas de base coranique lorsque les
Rejeteurs de hadith n'aiment pas quelque chose qu'il contient. Rashad Khalifa
a utilisé des calculs mathématiques pour interpréter le fait de couper la main
comme un marquage.
Ghulam Perwez dit à propos de ce verset :
« S'agissant d'un voleur, homme ou femme, il convient de leur imposer de
telles restrictions qui les rendent incapables de commettre un tel crime. »
Il commente,
« Le sens littéral du texte est" se couper les mains ". Lorsque l’Ordre divin de
Rabubiyyat sera établi, il sera garanti à chacun un moyen de subsistance. Si
quelqu'un commet un vol dans de telles circonstances, elle mérite la plus
haute peine. » [Traduction de Perwez]
Nous pouvons voir qu'après tous les longs débats des Rejeteurs de Hadith que
le Qur’an s'explique et n'a pas besoin de la Sunna pour le clarifier, nous
trouvons Perwez ajoutant des clauses non coraniques à la loi coranique pour
limiter les circonstances dans lesquelles cette peine est appliquée.
La Sunna établit un sens, lorsque plusieurs significations sont possibles. Le
Qur’an prescrit: « Coupez la main du voleur, homme ou femme ... » mais ne
précise pas ce que signifie une main. La Sunna explique que la main signifie
«du poignet vers le bas».
Le Qur’an explique la règle et les manières du Tayammum en ces termes:
« … si vous êtes malade ou en voyage, ou si l'un de vous deux vient de
répondre à l'appel de la nature, ou si vous avez été en contact avec des
femmes et que vous ne trouviez pas d'eau, effectuez ensuite Tayammum
(ablution sèche) avec de la terre propre et frottez-vous le visage et les
mains. » La Sunna explique que les mains dans ce verset ne signifient que les
paumes. Le mot «main» peut avoir plusieurs sens, mais la Sunna précise le sens
approprié pour chaque décision.
Un autre exemple est celui de la parole d’Allah: « Et ceux qui ‘yaknizu’ (kanz
veut dire amasser) de l’or et de l’argent, et ne le dépensent pas dans le
sentier d’Allah, annonce leur un douloureux supplice. »
Apparemment, ce verset signifie que toute forme de thésaurisation ou de
collecte d’argent qui n’est pas dépensée dans le sentier d’Allah sera
condamnée au tourment douloureux, mais la Sunna précise que Kanz se
réfère à la richesse sur laquelle Zakat n’a pas été payée.
La Sunna peut spécifier une exception à une règle générale. Dans Sourate Al-
Ma’ida – V.3 : « Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang… »
La règle générale dans ce verset interdit toutes bêtes mortes et toutes les
formes de sang mais le Prophète (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) fait des
exceptions à cette règle. « Deux animaux morts et deux types de sang ont
été autorisés. Pour les deux animaux morts, ce sont des poissons et les
sauterelles. Quant aux deux sangs, ils sont le foie et la rate. » [Tafsir Ibn Kathir]
La Sunna donne aussi des injonctions supplémentaires dans de nombreuses
questions. Allah a dit : « Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu’ils
trouvent écrit (mentionné) chez eux dans la Thora et l’Evangile. Il leur ordonne
le convenable, leur défend le blâmable, leur rend licites les bonnes choses,
leur interdit les mauvaises, et leur ôte le fardeau et les jougs qui étaient sur
eux. Ceux qui croiront en lui, le soutiendront, lui porteront secours et suivront
la lumière descendue avec lui ; ceux-là seront les gagnants. » (Sourate Al-
A’raf – V.157)
Un certain nombre d'injonctions religieuses émanent donc de la Sunna, à
l'instar de l'interdiction de la chair des ânes, des chiens, des animaux avec
canines et des oiseaux de proie. Il a dit que les vêtements en or et en soie
sont Halal pour les femmes et Haram pour les hommes, etc.
Insuffisance de la langue seule pour comprendre le Qur’an.
Il n’existe aucune possibilité pour quiconque, avec toute sa connaissance de
l’arabe, de comprendre le Noble Qur’an sans la Sunna. Les Sahabah étaient
les plus compétents dans la langue dans laquelle le Qur’an fut révélé à une
époque où l'arabe n'était pas terni par l'inexactitude de la langue parlée ou
ses erreurs grammaticales. Pourtant, ils ont erré dans la compréhension des
versets en s’appuyant uniquement sur le langage. Voici quelques exemples…
- Allah dit dans le Qur’an : « Ceux qui ont cru et n’ont point troublé la
pureté de leur foi par quelque injustice (association), ceux-là ont la
sécurité; et ce sont eux les bien-guidés ». (Sourate Al-An’am – V.82)
Lorsque ce verset fut révélé, les Sahabah ont compris le mot « Dhulm »
dans son sens large, qui signifie « tout acte répréhensible », ce qui
suscitait beaucoup d'inquiétude, car personne n'était à l'abri de tout
acte répréhensible. Le Prophète (‘Alayhi salat wa salam) a expliqué
que « Dhulm » dans ce verset fait référence au Shirk (polythéisme).
- « ... mangez et buvez jusqu’à ce que se distingue, pour vous, le fil
blanc de l’aube du fil noir de la nuit. » (Sourate Al-Baqara – V.187)
Ce verset décrit le moment où le jeûne commence. Un Compagnon a
littéralement compris ce verset et a dormi avec deux fils sous son oreiller
pour déterminer quand le jeûne devrait commencer. Le Prophète
(‘Alayhi salat wa salam) a expliqué que le fil noir et blanc fait en réalité
référence à la strie blanche de l'aube et aux ténèbres de la nuit.
- Les opposants au hadith affirment que le Qur’an est un livre détaillé
qui ne nécessite aucune autre source pour le compléter - pas même la
Sunna. Malgré cela, nous avons vu comment Ghulam Parwez a ajouté
des clauses supplémentaires à l'ordre de couper la main du voleur. De
plus, les Rejeteurs de hadith se contredisent sérieusement lorsqu'ils
écrivent des volumes détaillés expliquant et délibérant sur le Qur’an et
proposent des règles et conditions supplémentaires aux ordres du
Qur’an.
Un autre exemple de ceci est le commentaire de Rashad Khalifa sur le
verset: « Ceux qui mangent [pratiquent] le ribâ ne se tiennent (au jour
du Jugement dernier) que comme se tient celui que le toucher de
Satan a bouleversé. »
Rashad KhalIfa a commenté ce verset :
« C’est un principe économique bien établi que la consommation
excessive des intérêts sur les prêts peuvent complètement détruire un
pays entier. Au cours des dernières années, nous avons assisté à la
dévastation des économies de nombreux pays où des intérêts excessifs
sont imputés. L'intérêt normal - moins de 20% - où personne n'est victime
et tout le monde est satisfait n'est pas l'usure. »
La condition des 20% n'est pas mentionnée dans le Qur’an. Pour
souligner que le Qur’an n’a pas besoin d’explications supplémentaires,
les Coranistes citent : « Et Nous avons fait descendre sur toi le Livre,
comme un exposé explicite de toute chose, ainsi qu’un guide, une
grâce et une bonne annonce aux Musulmans. » (Sourate An-Nahl –
V.89) et : « Nous n’avons rien omis d’écrire dans le Livre. » (Sourate Al-
An’am – V.38)
Pour une compréhension correcte, nous nous référons au verset
complet c’est à dire « Nulle bête marchant sur terre, nul oiseau volant
de ses ailes, qui ne soit comme vous en communauté. Nous n’avons
rien omis d’écrire dans le Livre. Puis, c’est vers leur Seigneur qu’ils seront
ramenés. » (Sourate Al-An’am – V.38)
Une interprétation est que « le livre » dans ce verset se réfère à la
tablette préservée dans laquelle Allah a enregistré tout ce qui se passe,
et ceci est similaire à un autre verset : « Il n’y a point de bête sur terre
dont la subsistance n’incombe à Allah qui connaît son gîte et son
dépôt; tout est dans un Livre explicite. » (Sourate Hud – V.6)
Même si l'on interprète « le livre » comme étant le Qur’an, alors Allah n'a
pas négligé d'y mentionner le devoir du Prophète (Salla Allahu ‘alayhi
wa salam) en tant qu'exemple, enseignant et explicateur du Qur’an et
l'obéissance au Prophète (‘Alayhi salat wa salam) est ordonné dans
soixante-dix versets. Bien que "le livre" ne contienne pas de détails sur
les prières et le jeûne, il n'a pas négligé de diriger les croyants vers
l'exemple du Prophète (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) où il peut être
trouvé. Et la même explication est valable pour l’autre verset similaire,
c’est-à-dire: « Nous vous avons envoyé le Livre (le Qur’an) comme une
exposition de tout… »
6. La protection d’Allah pour le « Dhikr » inclus toute la religion. Allah a
dit :
« En vérité c’est Nous qui avons fait descendre le Dhikr, et c’est Nous qui
en sommes gardien. » (Sourate Hijr – V.9)
Le mot 'Dhikr' a été utilisé dans le livre d'Allah pour désigner le Qur’an,
le Din en général, le souvenir d'Allah, la prière du vendredi (62: 9) et le
Messager d'Allah (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) comme dans le verset
: « Allah a en effet envoyé à vous un Dhikr (rappel). Un messager qui
vous récite les versets d'Allah. » (Sourate At-Talaq – V.10-11) Par
conséquent, Allah a promis de protéger le Qur’an, sa compréhension,
l'exemple de Son messager, la prière et tous les aspects de la religion
qui sont collectivement «le Dhikr». Le texte du Qur’an ne sera pas
protégé si sa compréhension, qui est contenu dans la Sunna n'est pas
protégé.
De plus, si quelqu'un veut restreindre le sens de «Dhikr» au Qur’an, il doit alors
présenter une preuve. Une partie des Coranistes affirme que le Qur’an était la
seule révélation et que, par conséquent, Dhikr fait exclusivement référence
au Qur’an. Nous avons déjà répondu à cet argument en citant des exemples
montrant que le Qur’an lui-même fait référence à une révélation en dehors
de celui-ci. Un autre groupe de Coranistes affirme que la guidance
supplémentaire reçu par le Messager (‘Alayhi salat wa salam) ne concernait
que son époque. Cet argument est faux, car les dernières générations qui
n'ont pas de messager vivant parmi elles ont davantage besoin des directives
et des explications qui ont été révélées en dehors du Qur’an. Ce groupe
affirme également que le Messager d’Allah (‘Alayhi salat wa salam) lui-même
n'a pris aucune mesure pour préserver le hadith, comme ce fut le cas pour
préserver le Qur’an. Nous allons éclaircir la question dans les pages suivantes.
DÉFINIR LA SUNNA ET LE HADITH :
La Sunna est composée des paroles, des actions et des approbations
silencieuses du Messager d'Allah (‘Alayhi salat wa salam). La Sunna se réfère
également à la bonne ‘Aqida (croyance) et aux adorations, par opposition
aux innovations, raison pour laquelle de nombreux érudits se réfèrent à leurs
livres sur la ‘Aqida, comme l’ouvrage' As-Sunna 'de l'Imam Ahmed, « As-
Sunna » d’al-Khallal, « Sharhus-Sunnah » d’al-Barbahari.
Les récits authentiques qui nous sont parvenus sur les paroles, les actions et les
approbations du Messager d'Allah (‘Alayhi salat wa salam) sont appelés
hadith. La Sunna est donc contenue dans les ahadiths authentiques et autres.
PRESERVATION DU HADITH :
De ce qui précède, nous avons vu l’importance de la Sunna en tant que
source de la religion et c’est une conséquence naturelle du fait que l’étude
de Hadith a été une poursuite constante depuis le début de l’Islam jusqu’à
nos jours.
Les Compagnons du Prophète (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) ont observés
avec empressement ce qu'il a dit et fait et l'ont mémorisé fidèlement.
Certains d'entre eux ont même enregistré les ahadiths en écrivant des
«Sahifas». Les Ahadiths ont été transmis de génération en génération parmi les
plus dignes de confiance dans un effort considérable qui a préservé non
seulement les mots exacts du Messager d’Allah (‘Alayhi salat wa salam), mais
également toute la chaîne de narration et la condition des narrateurs
(mémoire, période, croyances, etc.). Cette manière et cette minutie avec
lesquelles les ahadiths ont été préservés sont uniques et incomparables dans
l'histoire littéraire, et il est nécessaire d'étudier la science de la vérification du
hadith afin de l'apprécier réellement.
Pour avoir un bon aperçu de la manière dont les textes islamiques ont été
préservés, nous commençons par comprendre la méthodologie de
compilation du Qur’an afin de pouvoir la comparer à la méthodologie de
compilation du Hadith.
COMPILATION DU QUR’AN :
Allah a dit : « Il est Celui qui a envoyé chez les ummiyyûn un Messager issu
d'eux-mêmes, » (Sourate Al-Jumu’a – V.2)
Étant pour la plupart illettré, le mode principal par lequel les Arabes ont
préservé leurs connaissances comme la poésie et l'histoire a été par la
mémorisation. Lorsque le Qur’an a également été révélé, il a été mémorisé
par les Sahabah et, en outre, le Prophète (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) leur
a confié la tâche d’écrire le Qur’an. Au moment de la mort du Prophète
(‘Alayhi salat wa salam), tout le Qur’an avait été vérifié et écrit sur divers
matériaux tels que le tissu, la pierre, les feuilles de palmiers, etc., et restait
éparpillé sous forme de fragments sous la possession de divers Sahabah.
Il n'avait pas été compilé sous forme de livre car, du vivant du Prophète (Salla
Allahu ‘alayhi wa salam), le Qur’an était continuellement révélé et l'ordre des
versets n'était pas chronologique. Il n’y avait pas non plus de nécessité
urgente en raison du grand nombre de mémorisateurs précis et de récitateurs
du Qur’an.
Au cours du califat d’Abou Bakr as-Saddiq, de nombreux mémorisateurs du
Qur’an ont été tués au cours de batailles et une décision collective a été
prise de compiler le Qur’an en un seul livre afin de le préserver.
La tâche extrêmement importante a été confiée à Zayd ibn Thabit, qui a
commencé à rassembler le Qur’an à partir de ce qui était écrit sur des tiges
de palmier, de fines pierres blanches ainsi que des hommes qui le
connaissaient par cœur.
Zayd ibn Thabit, bien qu’il soit un mémorisateur du Qur’an lui-même, était
méthodique dans sa compilation et n’acceptait pas d’écrire un verset avant
que deux Sahabah aient témoigné qu’ils l’avaient entendu du Messager
d’Allah (Salla Allahu ‘alayhi wa salam). De cette manière, tout le Qur’an a
été vérifié et écrit sur du cuir. Il est resté avec Abou Bakr jusqu'à sa mort, puis
avec ‘Umar jusqu'à la fin de sa vie, puis avec Hafsah, fille d'Omar et épouse
du Prophète (‘Alayhi salat wa salam).
À l'époque d'Uthman ibn Affan, l'empire islamique s'était étendu très loin et
on enseignait aux gens la récitation du Qur’an en sept dialectes différents (le
Qur’an était révélé en sept dialectes). Cela a commencé à semer la
confusion dans des provinces lointaines et il a été décidé de faire une copie
officielle standardisée du manuscrit d’Abou Bakr et de limiter la population à
la réciter. D'autres copies ont été réalisées à partir de cette copie connue
sous le nom de «Mushaf Uthman» et ont été envoyées dans différentes parties
de l'empire islamique. Ce Mushaf n’était pas voyéllisé (c’est-à-dire qu’il
n’avait aucun signe diacritique). L'ajout de marques diacritiques au Mushaf
s'est produit à l'époque d'Abd al-Malik ibn Marwan pour faciliter la récitation.
COMPILATION DU HADITH :
Comme le Qur’an, les paroles et les actions du Prophète (‘Alayhi salat wa
salam) ont été préservées principalement au moment des Sahabah par
mémorisation et elles ont également été consignées. Cela était dû aux
encouragements et à la direction du Messager d’Allah lui-même, qui a
déclaré : « Puisse Allah rayonner l’homme qui a entendu ce que j’ai dit et l’a
gardé dans sa mémoire jusqu’à ce qu’il le transmette à un autre. Peut-être
que celui à qui il a confié a une meilleure compréhension que lui. » (At-
Tirmidhi) Il a également dit : « Transmettez de moi, même un seul verset. Vous
pouvez rapporter sans crainte des enfants d'Israël. Toute personne qui ment
délibérément sur moi, qu’il prépare sa place en Enfer. » (Al-Bukhary)
Le Prophète (‘Alayhi salat wa salam) a également précisé la nécessité de
préserver et de transmettre avec précision le Hadith lorsqu'il a averti: « Mentir
sur moi n'est pas comme mentir sur quelqu'un d'autre. Celui qui ment sur moi
laisse le prendre sa place en Enfer. » Cette affaire était si grave qu’à
l’époque du Messager (Salla Allahu ‘alayhi wa salam), le fait de mentir autour
de lui était puni de mort.
Abu Hurayra (Radiya Allahu ‘anhu a dit : « Les gens disent que j'ai rapporté de
nombreux ahadiths. S'il n'y avait pas eu deux versets dans le Qur’an, je
n'aurais pas rapporté un seul Hadith et les versets sont : « Certes ceux qui
cachent ce que Nous avons fait descendre en fait de preuves et de guide
après l’exposé que Nous en avons fait aux gens, dans le Livre, voilà ceux
qu’Allah maudit et que les maudisseurs maudissent, sauf ceux qui se sont
repentis, corrigés et déclarés: d’eux Je reçois le repentir. Car c’est Moi,
l’Accueillant au repentir, le Miséricordieux. » (Sourate Al-Baqara – V.159-160)
Sans doute, nos frères Muhajir (émigrés) étaient occupés au marché avec
leurs affaires; et nos frères Ansari étaient occupés à leurs biens (agriculture).
Mais je restais collé à la parole du Messager d'Allah (‘Alayhi salat wa salam)
avec ce qui me remplirait l'estomac et j'assistais à ce qu'ils ne fréquentaient
pas et je mémorisais ce qu'ils ne mémorisaient pas. » (Rapporté par Al-
Bukhary 3/118)
Célèbres mémorisateurs de Hadith parmi les Sahabas :
Abu Hurayra, ‘Abdullah Ibn ‘Abbas, ‘Aisha, ‘Abdullah Ibn ‘Umar, Jabir Ibn
‘Abdullah, Anas Ibn Maalik et Abu Sa'id al-Khudri. Chacun d’entre eux ont
mémorisés plus de 1000 Ahadiths.
Célèbres mémorisateurs de Hadith parmi les Tabi’in :
Sa'id Ibn al-Mussayab, ‘Urwah Ibn Zubair, Salim Ibn ‘Abdullah Ibn ‘Umar (le fils
d’Abdullah Ibn ‘Umar) and Naf'i (le servant d’Abdullah Ibn ‘Umar).
L’ÉCRITURE DU HADITH :
Des références à l'écriture du hadith peuvent être trouvées dans divers récits.
Quelques exemples sont mentionnés ci-dessous :
1. ‘Abdullah ibn ‘Umar ibn al-As a déclaré qu'ils avaient l'habitude
d'enregistrer tout ce qu'ils avaient entendu du Prophète (Salla Allahu ‘alayhi
wa salam) jusqu'à ce qu'ils soient avertis que celui-ci était un être humain qui
pouvait être fâché par moments et heureux parfois. ‘Abdullah a cessé
d'écrire les Ahadiths jusqu'à ce qu'il demande (à nouveau) au Messager
d'Allah (‘Alayhi salat wa salam), qui a dit : « Écris (mon hadith), par Celui qui a
mon âme dans Sa main, rien ne la quitte (la bouche du Prophète) sauf la
vérité. » [Rapporté par Abu Dawud n°2/695]
2. Al-Bukhary a rapporté dans son Sahih qu'Abou Hourayra a dit :
« On ne peut trouver aucun des Compagnons du Messager d'Allah relatant
plus de Ahadiths que moi, à l'exception d'Abdullah ibn Amr, car il avait
l'habitude d'enregistrer le hadith pendant que je ne le faisais pas. »
3. Al-Bukhary a rapporté qu'un homme du Yémen est venu voir le Prophète
(‘Alayhi salat wa salam) le jour de la conquête de La Mecque et lui a
demandé s'il pouvait faire enregistrer son discours. Le Prophète (Salla Allahu
‘alayhi wa salam) a alors approuvé et a dit à quelqu'un: « Écrivez-le pour le
père de etc. »
Al-Azami, dans son ouvrage « Études sur la littérature du début des ahadiths »
(p. 34-60), a répertorié et énuméré plus d’une cinquantaine de Compagnons
du Prophète (‘Alayhi salat wa salam) qui ont écrit des Ahadiths. Il a énuméré
quatre-vingt-sept des érudits de la fin du premier et du début du IIe siècle qui
ont enregistré le hadith. Ensuite, il a répertorié, dès le début du IIe siècle, 251
personnes qui ont collecté et enregistré le hadith. C'est ainsi qu'al-Azami a
produit une liste de 437 érudits ayant enregistrés les Ahadiths. Tous ont vécu
et sont décédés avant l'an 250 A.H. Nombre d'entre eux sont antérieurs à
l'époque d'Umar ibn ‘Abdul-Aziz, qui aurait été le premier à demander la
compilation / collecte de hadith.
Al-Azami a dit:
« J'ai établi dans ma thèse de doctorat au début de la littérature du hadith
que, même au premier siècle de l'Hijra, plusieurs centaines de livrets de hadith
étaient en circulation. Si nous ajoutons cent ans de plus, il serait difficile
d'énumérer la quantité de livrets, qui étaient en circulation. Même selon
l’estimation la plus conservatrice, ils étaient plusieurs milliers. »
[Étude de la Méthodologie et la Littérature du Hadith p.64]
Il a également démontré dans son doctorat la raison pour laquelle aucun ou
très peu d'entre eux existent encore aujourd'hui :
« Ces livres n’ont pas été détruits ni péris, mais ont été absorbés par les
travaux des auteurs ultérieurs. Lorsque les livres de type encyclopédie ont été
produits, les chercheurs n’ont pas ressenti la nécessité de conserver les
premiers livres ou livrets et donc au fur et à mesure, ils ont disparus. »
[Étude de la Méthodologie et la Littérature du Hadith p.64]
LA SAHIFA D’HAMMAM IBN MUNABBIH :
Parmi les premières collections de hadith en particulier qui mérite une
attention particulière. C’est le Sahabi Hammam ibn Munabbih. C’est en fait
un recueil écrit de hadith que le compagnon Abu Hurayrah a dicté à son
élève Hammam. Depuis qu’Abou Hurayrah est mort vers 58AH (ou quelque 48
ans après la mort du Prophète), cette collection a été dictée à Hammam à
un moment donné à compter de cette date.
L'imam Ahmad Ibn Hanbal a incorporé toute l'œuvre à l'exception de deux
hadiths dans son célèbre Musnad. As-Sulami (un muhaddith) a pour sa part
poursuivi la transmission de cette collection en tant qu'œuvre indépendante.
Il a été continuellement transmis jusqu'au 9ème siècle, date du manuscrit de
Berlin, l'un des quatre manuscrits de cette œuvre qui existe encore.
Depuis que les ahadiths dans le Musnad d’Ahmad ont été compilés selon les
Compagnons qui ont raconté le Hadith. Il est très facile de trouver tous les
hadiths de Hammam sous l'autorité d'Abou Hurayrah dans cette collection.
D'autres livres où les ahadiths sont classés selon les thèmes du Fiqh ont
également incorporé une grande partie de cette Sahifa.
Une étude du Sahih al-Bukhary et du Sahih Muslim démontrera ce qui suit.
Parmi les 137 hadiths de la Sahifa de Hammam:
-29 sont enregistrés à la fois par al-Bukhary et par Muslim
-22 autres sont enregistrés par al-Bukharee
-48 autres sont enregistrés uniquement par Muslim.
Ainsi, 99 des 137 hadiths se trouvent soit dans les deux Sahih soit dans le
Bukhary ou Sahih Muslim.
Il est intéressant de noter que tous les ouvrages suivants contenant
beaucoup, sinon tous, des ahadiths de cette sahifa sont maintenant publié s:
al-Jami al-Sahih d'al-Bukhary, Sahih de Muslim, Musnad d'Ahmad, Musannad
d'Abdul Razzaq, Ma 'Mars Jami. Toutes ces collections peuvent être étudiées
pour constater que même les paroles du hadith n’ont pas changées depuis
l’époque d’Abou Hourayrah jusqu’à l’époque d’al-Bukhary ».
STRUCTURE DU HADITH ET METHODOLOGIE DE SON
AUTHENTIFICATION :
Le Sanad (chaîne de transmission) et le Matn (texte) :
Voici un exemple de hadith :
Musaddad nous a dit que Yahya l'avait informé de Shu'bah, de Qatadah,
d'Anas du Prophète (‘Alayhi salat wa salam), qu'il a dit : « Aucun de vous ne
croit vraiment jusqu'à ce qu'il aime pour son frère ce qu'il aime pour lui-
même. » [Rapporté par Al-Bukhary]
Cela signifie que l'Imam al-Bukhary, érudit du Hadith, a écrit dans son livre
'Sahih al-Bukhary' la déclaration « Aucun de vous ne croit vraiment…», qu'il a
entendue de son professeur Musaddad, qui l'a entendu de son professeur
Yahya, qui a été informé par son professeur Shu'ba qu'il l'avait entendu par
son professeur Qatadah, un élève du compagnon du Prophète (Salla Allahu
‘alayhi wa salam), qui l'avait entendu citer par le Sahabi (compagnon) Anas
ibn Malik du Prophète Muhammad (Salla Allahu ‘alayhi wa salam). Ainsi, un
hadith se compose de deux parties principales le Sanad et le Matn.
Le Sanad : Sanad ou Isnad, est la chaîne de narrateurs qui mènent au texte
du Hadith. Le Sanad est composé de tous ceux qui ont narré le texte, en
commençant par le dernier narrateur (qui enregistre le hadith dans son livre)
et en terminant par le Prophète (Salla Allahu ‘alayhi wa salam). Voici la
Sanad du hadith mentionnée précédemment ... Al-Bukhary> Musaddad>
Yahya> Shu'bah> Qatadah> Anas> Le Prophète Muhammad (‘Alayhi salat
wa salam).
Le Matn : Le texte du hadith ou de ce que le Prophète (Salla Allahu ‘alayhi
wa salam) a réellement dit ou fait s'appelle le Matn. Dans le hadith
mentionné précédemment, le Matn dit: « Aucun de vous ne croit vraiment
avant ..."
Même si le texte (Matn) d'un Hadith peut sembler logique et raisonnable, il a
besoin d'un Sanad authentique avec des rapporteurs fiables pour être
acceptable. Le Sanad est donc la partie la plus importante du Hadith, car
c'est le pont menant au Hadith lui-même. Abdullah ibn al-Moubarak
(d.181AH), l'un des enseignants de l'imam al-Bukhary, a déclaré : « L'Isnad fait
partit de la religion. S’il n’y avait pas l'Isnad, tout le monde pourrait dire ce
qu'il voudrait. » Il faut donc veiller à ne prendre sa religion à des personnes
dignes de confiance qui peuvent retracer ce qu’elles ont dit au Prophète
(‘Alayhi salat wa salam), ce que l’on ne peut faire qu’avec l’utilisation
d’isnad. Pendant la vie du Prophète (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) et après
sa mort, ses Compagnons (Sahabah) se référaient directement à lui, citant
ses paroles. Les successeurs (Tabi'un) ont emboîté le pas ; certains d'entre eux
citaient le Prophète (‘Alayhi salat wa salam) à travers les Compagnons,
d'autres omettaient l'autorité intermédiaire (un tel Hadith s'appelle Mursal).
À l'époque des successeurs, ils étaient l'un des deux narrateurs entre eux et le
Prophète (‘Alayhi salat wa salam). Mais à partir de ce moment-là, la
nécessité de vérifier chaque isnad augmenta, comme l’imam Malik (mort en
179) disait: « Le premier à utiliser l’isnad était Ibn Shihab al-Zuhri (mort en 124)».
[Ibn Abu Hatim Ar-Razi – Al-Jarh wa ta’dil]
La nécessité de vérifier le hadith a augmenté parce que diverses sectes sont
apparues parmi les musulmans qui ont fabriqué des Hadith. Ibn Sirin (d.110),
un successeur, a déclaré: « Ils ne posaient aucune question à propos de
l'Isnad. Mais lorsque la fitna a eu lieu, ils ont dit: 'Nommez-nous vos hommes.’
Ainsi, les récits d'Ahlus -Sunnah (Adhérents à la Sunna) seraient acceptés,
tandis que ceux d'Ahlul-Bid’a (Adhérents aux Innovations) ne seraient pas
acceptés. » [Sharh an-Nawawi du Sahih Muslim]
Après les premières années, l'isnad et son utilisation appropriée sont devenus
normalisés et ses connaissances sont devenues une branche indépendante
du Hadith (connue sous le nom d'Ilm al-Jarh wal-Ta'dil). Cela a continué
jusqu'à ce que les grandes collections de hadith aient été compilées au
troisième siècle. En fait, la tradition de relier le hadith par leurs isnads s'est
poursuivie jusqu'au Ve siècle.
Après cette époque, les livres étaient principalement transmis par ijaza
(permission donnée à un autre de transmettre ses livres ou son hadith), bien
qu'il existe encore aujourd'hui quelques érudits qui peuvent rapporter un
hadith avec une chaîne complète d'eux-mêmes au Prophète (‘Alayhi salat
wa salam).
Muhammad ibn Hatim ibn al-Mudhaffar a écrit: « En vérité, Allah a honoré et
distingué cette nation et l'a élevée au-dessus des autres par l'utilisation de
l'isnad. Aucune des nations précédentes ou actuelles n'a d'isnads
ininterrompues. Elles ont des pages (anciennes) en leur possession, mais leurs
livres ont été mélangés avec leurs rapports historiques et ils ne sont pas en
mesure de faire la distinction entre ce qui a été à l'origine révélé comme
étant la Torah ou l'Evangile et ce qui a été ajouté plus tard de rapports qui
ont été pris de narrateurs non dignes de confiance (ou, probablement,
inconnus). » [Al-Mukhtasar fi ‘ilm rijal al-athar, p.18]
DOUTES ET LEURS REPONSES :
Doute n°1 : Les ahadiths n’étaient pas écrits
Parwez a écrit :
« … Si la mémoire suffisait à constituer une ressource viable sur laquelle
compter, pourquoi alors ressentit-on le besoin de faire dicter et écrire le
Qur’an sur papier, puis de le réciter de nouveau pour écarter toute possibilité
d'erreurs ou de fautes au cours du processus d’écriture du Qur’an? Si un
disciple du Messager avait appris par cœur ces hadiths ou ces paroles du
Messager, nous ne serions toujours pas en mesure de le confirmer tant que
ces paroles n'auraient pas été vérifiées et que le sceau d'approbation leur
aurait été donné par le Messager Muhammad lui-même, nous ne pouvons
pas compter sur elles (ces paroles). » [Statut actuel du hadith, chapitre 1]
Réponse :
1. Les procédures qui ont été adoptées pour préserver le Qur’an sont toutes
mentionnées dans le Hadith. En citant le hadith comme preuve, Parwez a par
inadvertance accepté l’autorité et le caractère indispensable du hadith.
2. Nous avons vu que la mémorisation était le principal moyen de préserver le
Qur’an. Les parchemins écrits du Qur’an sont restés éparpillés jusqu'à ce qu'ils
soient rassemblés à l'époque d'Abou Bakr. De même, les hadiths ont
également été préservés principalement par mémorisation et beaucoup
d'entre eux ont été écrits.
3. Certains Rejeteurs de hadith ont spéculés que le Qur’an a été entièrement
compilé dans un livre par le Prophète (‘Alayhi salat wa salam) lui-même, mais
cette compilation n'a pas été trouvée. Si l'écriture était le principal moyen par
lequel le Qur’an devait être préservé, comment cette compilation pourrait-
elle ne pas exister ? La plus ancienne compilation écrite du Qur’an, qui est
considéré comme l'un des Mushaf de ‘Uthman, est exposée au musée
Topkapi à Istanbul, en Turquie.
4. "Le sceau d'approbation" pour les Sahaba a été fourni par Allah, le Très
Glorieux, comme le dit le Qur’an : « Les tout premiers [croyants] parmi les
Emigrés et les Auxiliaires et ceux qui les ont suivis dans un beau
comportement, Allah les agrée, et ils L’agréent. » (Sourate At-Tawba – V.100)
Un groupe de personnes qui attribue le mensonge au Messager (Salla Allahu
‘alayhi wa salam) ou qui négligerait de transmettre ses paroles après avoir
averti du risque de mentir sur le Prophète (Salla Allahu ‘alayhi wa salam)
mériterait-il d'être décrit comme « Allah les agrée » ?
5. Le fait que des précautions supplémentaires aient été prises dans la
préservation du Qur’an ne signifie pas que le hadith n’a pas été préservé ou
n’étaient pas destinés à être protégés.
Doute n°2 : Aucun effort n’a été fait pour préserver le hadith
Parwez a écrit à propos de la préservation de Hadith :
« … A travers les questions de l’esprit, si les ahadiths sont si significatif, pourquoi
le Messager n'a-t-il pas pris les mêmes mesures que dans le cas du Saint
Qur’an? Au contraire, nous trouvons dans un hadith, qui dit clairement que
Muhammad : « Ne rien dicter de ma part, sauf le Qur’an. Si quelqu'un d'entre
vous a écrit un mot autre que le « Qur’an, effacez-le ! »
[Statut actuel du hadith, chapitre 1]
Réponse :
1. Nous avons vu précédemment que le messager d'Allah (‘Alayhi salat wa
salam) a encouragé la mémorisation et la transmission de Hadith.
2. L'interdiction d'écrire autre chose que le Qur’an était une ordonnance
provisoire et une précaution de ne pas mélanger le Qur’an et le Hadith.
Sinon, les ahadiths ont été écrits en présence du Messager d'Allah (‘Alayhi
salat wa salam) (les récits ont été mentionnés plus tôt).
3. C'est ridicule de la part de Parwez de citer un Hadith pour prouver qu'ils
n'étaient pas fait pour être préservés !
Doute 3 : Chaque narrateur de la chaîne (l’isnad) comprend-il correctement
le hadith ?
Parwez écrit :
« Pouvez-vous vous porter garant du caractère de l'individu qui vous rapporte
le hadith ? Comment pouvez-vous dire avec autorité que toutes les
personnes qui rapportaient les paroles de Messager étaient sincères de cœur
ou pouvait-on compter sur elles ? Il ne s'agit pas d'avoir confiance chez ces
auteurs, l’aspect le plus important est qu’ils soient capables de comprendre
parfaitement une déclaration et de l’interpréter correctement.
Si nous pouvons prouver que dans les deux ou deux siècles et demi, les mots
sont capables de rester dans leur forme originale, alors je pense que nous
avons résolu le plus grand mystère de notre époque ... C'est impossible ! »
[Statut actuel du hadith, chapitre 1]
Réponse :
1. La façon dont laquelle le Qur’an a été transmis est le même que celui
utilisé pour la transmission des ahadiths - de génération en génération. Les
individus qui ont transmis le Qur’an sont les mêmes que ceux qui ont transmis
le hadith. Accepter l'un et rejeter l'autre défie la raison. De plus, la promesse
de protection apportée par le Qur’an doit également s’appliquer au Hadith
car il ne sert à rien de protéger les mots mais pas l’interprétation.
2. Les informations transmises au moyen de sanad ont une authenticité
supérieure.
Les érudits modernes citent les sources de paroles et de faits importants dans
des ouvrages religieux. Même dans les travaux les plus soigneusement
documentés, il existe deux inconvénients,
a) Dans le cas d'œuvres publiées, il y a peu de possibilité de vérifier s'il y a des
fautes d'impression ou d'autres inexactitudes; cela ne se produirait pas si l'on
ne dépendait d'une œuvre qu'après avoir entendu l'auteur lui-même, ou
obtenu une copie certifiée conforme par l'auteur, ou s'il s'agit d'œuvres
anciennes de ceux qui ont eu la possibilité de l'entendre auteur ou son
émetteur agréé.
(b) On est content maintenant de jour en jour avec sa source immédiate,
sans trop se soucier de retrouver les sources précédentes de cette source,
témoin de l'événement. Dans les travaux du hadith, l'affaire a été différente…
"
[Hamidullah Muhammad – Sahifa Hammam Ibn Munabih]
3. Les narrateurs de Hadith transmettent les paroles exactes du Messager
d’Allah (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) et non son explication, comme l'imam
Shafi’i l'a expliqué dans ar-Risaalah (370-371), « … il (le narrateur du hadith)
devrait être l'un de ceux qui peuvent rapporter la hadith tel qu’il l’a entendu,
non pas sur le sens mais avec la formulation exacte, car s’il raconte sur la
base du sens et non avec la formulation exacte, et qu’il n’a pas
connaissance des interprétations possibles, il peut modifier par inadvertance
ce qui est halal en haram. Mais s’il le raconte exactement, il n’y a aucune
crainte que cela change. »
Doute 4 : Le rassemblement et la vérification du hadith est un effort humain
Abul A'la Maududi (le fondateur de Jamat Islami) a écrit :
« Il ne fait aucun doute que le matériel fourni sur les pionniers a une immense
valeur pour les futurs narrateurs de Hadith. La seule question est de savoir
dans quelle mesure ces personnes sont complètement dignes de confiance.
Après tout, elles l’étaient toutes mais reste des êtres humains et nous ne
devons pas nous attendre à ce qu'elles aillent au-delà l'étendue des limites
humaines. Nous ne pouvons pas non plus garantir qu'ils peuvent compenser
la lacune humaine. Comment pouvez-vous affirmer avec certitude que tout
ce qu'ils racontent est infaillible lorsque les auteurs eux-mêmes n'en sont pas
sûrs ? »
Il soutient en outre :
« Par ces exemples, nous ne sous-entendons nullement que leur recherche est
nulle. Notre but est uniquement de faire comprendre que les narrateurs
n'étaient que des humains. Ils n'étaient pas au-dessus des imperfections
humaines. Il est alors obligatoire que quiconque dit qu’ils sont dignes de
confiance doivent être pris avec respect. »
[Tafhimat 1/318]
Réponse :
Il nous suffit de citer l'Imam Ibn al-Qayyim pour répondre à ceux qui ne sont
pas satisfaits de la science de la vérification du Hadith lors de la
détermination de l'authenticité des ahadiths.
L'Imam Ibn al-Qayyim a dit : « S'ils disent: 'Les khabars et les ahadiths du
Messager ne mènent pas à la certitude », ils disent alors la vérité sur eux-
mêmes. Ils n'acceptent pas ces hadiths avec certitude. Par conséquent, ils se
décrivent. Cependant, ils ne disent pas la vérité quand ils prétendent
qu'Ahlul-Hadith et le peuple de Sunna ressentent la même chose. » Il a
également ajouté : « Ils ne connaissent pas les différentes façons de rapporter
un hadith, ce qui a conduit les gens de Sunna à être certain de cela. Par
conséquent, leur affirmation «Nous n’avons aucune certitude quant à sa
validité» ne s’applique pas aux autres…
Il en va de même lorsque l’on dit qu’il ressent de la douleur, du plaisir, de
l’amour ou de la haine, mais qu’une autre personne le défend, essayant de
prouver qu’il ne ressent pas de douleur, de souffrance, d’amour ou de haine.
Il essaie de créer de nombreux doutes, comme s'il disait: « Je ne ressens pas
ce que vous ressentez, donc ce que vous ressentez est faux parce que nous
ne le partageons pas ! » C'est le vrai égarement.
Par conséquent, le dicton suivant est vrai: « Je dis à celui qui nous présente sa
faute comme un cadeau, goûtez ce que nous ressentons et, ensuite, blâmez-
nous, si vous pouvez. » Nous conseillons à ces personnes de concentrer leur
attention sur ce avec quoi le Messager d’Allah (Salla Allahu ‘alayhi wa salam)
a été envoyé. Conservez, recherchez et collectez-le. Étudiez le caractère de
ceux qui l'ont rapporté. Et quand il s'avère que c'est correct, ne l'évitez pas
pour autre chose. Faites de la Sunna le but ultime et le désir derrière vos
efforts ... Alors, et alors seulement, vous saurez,
'Les khabars du Messager d'Allah (‘Alayhi salat wa salam) mènent-ils à la
certitude ou pas ? »
Cependant, si vous lisez (les Khabars du Messager) et que vous ne leur
demandez pas d'informations, ils ne vous mèneront pas à la certitude. Même
si vous dites qu'ils ne vous mènent pas au Dhan, alors vous vous décrivez
réellement et décrivez ce que vous avez gagné et dont vous avez bénéficié
(les Khabars du Messager d'Allah). »
ANALYSE DE L’EXTRÊME EGAREMENT DES CORANISTES :
Déduire la manière d’adorer (Allah) en l’absence de la Sunna :
Les Coranistes sont confrontés à une situation difficile dans laquelle ils trouvent
des ordres dans le Qur’an pour établir les prières et les autres formes
d'adoration, mais ils n'y trouvent pas les détails requis pour les exécuter. Ils
sont donc obligés de chercher indirectement des instructions dans la Sunnah
ou de contredire l’affirmation selon laquelle le Qur’an est "suffisant et
explicite" en ajoutant des clauses, des règles ou en modifiant complètement
le sens des adorations.
Face au problème de la définition des adorations en l’absence du hadith :
La solution de Rashad Khalifa était de dire :
« Toutes les pratiques religieuses en lslam nous ont été données par Ibrahim et
le Prophète lui-même a suivi la voie d'Ibrahim. Par conséquent, nous devons
prendre nos cultes d'Ibrahim. »
[Le Site International des Soumis unis]
Commentaire :
I) Si aucune forme de guidance non coranique n'a pas sa place dans l'islam,
alors pourquoi la voie (sunna) d'Ibrahim est-elle évoquée dans les affaires du
Din ? Si la réponse à cette question est l'approbation par le Qur’an de la voie
d'Ibrahim (‘Alayhi salam), il en va de même pour la Sunna du Prophète
Muhammad (Salla Allahu ‘alayhi wa salam).
ii) Comment est-il possible que la Sunna du Prophète Ibrahim dont le statut de
prophète ait été limité soit préservée par Allah et que la Sunna du Prophète
Muhammad (‘Alayhi salat wa salam) dont la prophétie continue jusqu'au
Jour dernier ne soit pas préservé ?
iii) Les Coranistes peuvent-ils montrer une chaîne ininterrompue de narrations
d'Ibrahimm à Rashad Khalifa, de telle sorte que le chemin d'Ibrahim soit vérifié
et authentifié ? Ils ne pourront jamais le montrer, mais dans le cas du hadith
du Prophète Muhammad (Salla Allahu ‘alayhi wa salam), il existe alors des
dizaines de milliers de chaînes de ce type permettant de vérifier et
d'authentifier le hadith.
iv) Comment le chemin d'Ibrahim sera-t-il tracé? Avons-nous des archives
historiques dont l'authenticité est aussi absolue que celle du Qur’an ou allons-
nous déduire le chemin d'Ibrahim des pratiques actuelles des musulmans
fondées sur a Sunna de Muhammad (et cela accepte en fait la sunna)? Ou
le chemin d'Ibrahim sera-t-il déduit de ceux qui revendiquent des racines
abrahamiques comme les Juifs, les Chrétiens, les Druzes ou les Sabéens ?
v) Qu'est-ce qui est plus fiable à déterminer ? La manière authentique du
Prophète Muhammad (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) tirée des vastes
volumes de la littérature du hadith et des récits colossaux sur les narrateurs de
hadith qui existent aujourd'hui avec nous ou la voie d'Ibrahim qui n'en a pas
et qui dépendrait des pratiques et traditions extrêmement différentes qui
existent entre les différentes religions qui se revendique des racines
abrahamiques !
La solution de Ghulam Parwez à cette situation est le rejet catégorique de la
compréhension bien connue de la Salat. Il affirme que le salat a perdu sa
signification religieuse et est simplement un symbole national. Selon lui,
l'unique raison de ne pas abandonner le salat est "parce que des" symboles
nationaux "tels que" salat "aident à maintenir l'harmonie dans la société.
Toutefois, si un gouvernement fondé sur un" système Coranique "se crée, il
aura l'autorité de changer les piliers de l'islam. »
Ghulam Parwez dit à propos des prières individuelles :
« Aussi loin que notre compréhension puisse aller, nous n’avons jamais trouvé
des consignes pour la Salat individuelle dans le Qur’an. »
[Les divers aspects de la prière]
Et il a interprété la prière en groupe comme étant "un rassemblement liée au
temps où, après l'appréciation d’Allah, et à son obéissance et de sa
subordination, des questions importantes sont consultées mutuellement. C'est
ce que l'on appelle la congrégation de la Salat liée au temps de
"consultation mutuelle" et "établissement de Salat" se sont réunis. "As-salatul
jam'ia (la prière en groupe)", donc, en entendant ses paroles, les gens se
réunissaient et la discussion sur cette question était considérée. Cela montre
aussi clairement à quoi ressemblait l’exposition de Salat à cette époque. »
[Les divers aspects de la prière]
Commentaire :
I) Les ahadiths sont nécessaires pour ceux qui souhaitent suivre l'Islam tel
qu'enseigné par le Messager d'Allah (Salla Allahu ‘alayhi wa salam), et
compris par les Sahabah. Quant à ceux qui souhaitent inventer leur
propre religion et interpréter le Qur’an comme ils le souhaitent, ils n'ont
en effet pas besoin de la Sunna.
ii) Les affirmations de Parwez selon lesquelles, lorsque les gens étaient
appelés avec les mots «As-Salatul Jami'a», ils se réunissaient pour se
consulter mutuellement. Etant donné que cela n'est pas mentionné
dans le Qur’an, sur quelle base s'est-il basé sur des "directives non
coraniques" pour expliquer le "concept coranique" de la prière en
groupe ?
En outre, quelle est la source de cette information ? Il n’est ni
mentionné dans le Hadith ni dans aucune trace historique ?
iii) Dans ses écrits, Parwez cite abondamment l'histoire. Il cite même des
extraits de « l'Encyclopédie Britannique », même si l'enregistrement et la
préservation du hadith sont de loin supérieurs et méticuleux à
l'enregistrement de l'histoire.
iv) De l'avis de Parwez, l'État a le pouvoir de réinterpréter même les
piliers de l'Islam et, par conséquent, il le soumet à l'État. Son point de
vue est que l'Etat est lui-même la religion et l’Islam. Il dit: « Dans la
religion, toute la vie de l'homme est en obéissance à un ordre collectif.
Dans la phraséologie moderne, on l'appellerait" État ". En d’autres
termes, pour agir sur la religion, il est nécessaire d’avoir un «État
indépendant». (Les raisons du déclin des musulmans)
Amin Islahi, qui a une orientation légèrement différente en ce qui
concerne les hadiths, face à la même situation, a proposé sa propre
solution. Il dit :
«À ma connaissance, il n’existe pas de hadith qui satisfasse le
définition de khabar at-tawatur. (C’est-à-dire un hadith Mutawatir). »
(Différence entre hadith et Sunna)
Ainsi, à son avis, tous les ahadiths sont des ahad et ne peuvent être des
sources indépendantes de croyances ou d’actions. Cependant, il accepte le
rôle du Prophète (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) en tant qu'enseignant du
Qur’an et dit :
« Le point de vue de ceux qui ne croient pas en la Sunna, c’est-à-dire que le
rôle du Prophète (‘Alayhi salat wa salam) est simplement celui d’un courrier
que délivre la poste est absolument dénué de fondement et insensé. Le
Prophète (‘Alayhi salat wa salam) n’est pas uniquement un messager qui a
délivré le Livre à l’humanité mais est simultanément un enseignant de la
Shari’a et un purificateur d’âmes. » Et il déclare : « La Sunna nous lie autant
que le Qur’an lui-même. »
Son point de vue est que :
« La Sunna n'a pas été fondée sur les ahadiths, qui ont une perspective
inhérente d’avoir raison ou tort… Au contraire, elle repose sur l’adhésion
perpétuelle de la Ummah à celle-ci. De même que la véracité du Qur’an est
prouvée par la perpétuité de l'adhésion verbale, la véracité de la Sunna est
également prouvée par la perpétuité de l'adhésion de la Ummah à celle-ci.
Par exemple, nous n'avons pas adopté les prières, le pèlerinage, etc. dans
tous leurs détails, car quelques narrateurs nous les ont expliquées, mais nous
agissons de manière particulière parce que le Prophète (Salla Allahu ‘alayhi
wa salam) a agi en conséquence. Par la suite, par son intermédiaire, il a
appris aux Compagnons, et à travers eux, les disciples des compagnons, puis
leurs successeurs, appris par les disciples. De cette manière, les générations
suivantes ont continué à apprendre par l’intermédiaire de leurs
prédécesseurs. Dans le cas où les enregistrements narratifs témoignent
également à cet effet, cela devrait être considéré comme un témoignage
supplémentaire. » (Fin de citation)
Commentaire :
1) Le mécontentement des Rejeteurs de hadiths face à la science de la
vérification de Hadith est un signe de leur ignorance des différents modes de
transmission du hadith, comme l'a souligné l'imam Ibn al-Qayyim.
2. Le mode de transmission décrit par « l'adhésion perpétuelle de la Umma »,
c’est-à-dire que les compagnons ont appris du Prophète (Salla Allahu ‘alayhi
wa salam) et l’ont enseigné à la génération suivante, et à la génération
suivante à ceux qui les ont suivis, et c’est la même chose que le mode de
transmission par lequel le hadith a été transmis, mais seulement dans le cas
du Hadith, il a été transmis méticuleusement par une génération d'érudits du
hadiths à la suivante et constituaient des individus voués à la vérification, à la
mémorisation, à la collecte et à la transmission précise du hadith. Quant à la
Umma au sens large, avec le temps, ils se sont scindés en sectes et en
groupes, en désaccord en raison d'interprétations différentes, de pratiques
culturelles adoptées et d'innovations. Comment distinguer les actions
« perpétuellement respectées par la Ummah » et celles qui l'ont été
introduites plus tard ? Par conséquent, il est évident que le savoir sera transmis
de manière authentique et précise.
3. Même si Amin Islahi dit, « la Sunna nous lie autant que le Qur’an lui-même ».
Il rend cette déclaration dénuée de sens en excluant de la Sunna le hadith
(les déclarations authentiquement transmises du Prophète (‘Alayhi salat wa
salam).
Au total, la source du din selon lui est exclusivement le Qur’an; et il accepte
les rituels religieux répandus au sens le plus large puisqu'il n'y a aucun moyen
d'authentifier les détails spécifiques des adorations sans faire référence au
hadith. C’est exactement ce que Parvez accepte comme étant le din.
4. Accepter les pratiques religieuses existantes donne à Parwez et à Amin
Islahi la commodité de ne pas être obligés d'expliquer les détails spécifiques
des adorations et beaucoup d’autres questions du Qur’an.
Ainsi, ils peuvent exclure le hadith en tant que source définie et
indépendante de la religion sans fournir d’alternative à cela.
5. En dépit de tous les efforts déployés, aucun des trois opposants au hadith
ne pourrait réellement se libérer de sa dépendance à l'égard des
connaissances acquises grâce au hadith. Rashad Khalifa doit corriger son
problème en acceptant le hadith au nom de « Sunna d’Ibrahim ».
Amin Islahi a dû accepter le hadith en le décrivant plutôt comme une
« adhésion perpétuelle de la Ummah ».
Ghulam Parwez a reconnu par inadvertance le hadith en le qualifiant de
« recherche historique », comme il l'écrit dans le livre "Islam - un défi à la
religion » :
« Le livre qu’Allah a donné à Muhammad (‘Alayhi salat wa salam) par
révélation et qu'Il a transmis aux musulmans sous la forme dans laquelle nous
le connaissons aujourd'hui. Les preuves internes fournies par le Qur’an lui-
même ainsi que des recherches historiques prouvent sans l'ombre d'un doute
que même une virgule du texte coranique original n'a pas été modifiée ou ne
le sera probablement pas à l'avenir. »
Quelles recherches historiques couvrent les détails de la collection et de la
préservation du Qur’an en dehors de la littérature du hadith ?
ANNEXE : UNE REPONSE AUX DOUTES PROPAGES PAR
MAULANA MAWDUDI SUR LA SCIENCE DE VERIFICATION DU
HADITH
Maulana Mawdudi expose longuement ses points de vue sur le hadith et la
science de vérification du hadith dans son ouvrage « Tafhimat Vol.1 – p.359 -
362 » où il dit : « … Notre intention est plutôt de préciser que ceux (les
Muhaddithin) qui ont critiqué ou loué des individus étaient après tout des
humains. Ils avaient aussi des faiblesses humaines. Est-il nécessaire que ceux
qu'ils ont déclarés dignes de confiance soient dignes de confiance dans tous
leurs récits… De plus, déterminer avec précision la mémoire de chaque
individu, sa bonne intention et sa maîtrise de soi, etc., est encore plus
difficile… C'est grâce à cela et des raisons similaires pour lesquelles la
connaissance de l’isnad, du Jarh et Ta'dil ne peut être considérée comme
correcte dans son intégralité. Ce matériel est fiable dans la mesure où il aide
dans la recherche de la Sunnah et d'Athar du Prophète (‘Alayhi salat wa
salam) et peut être dûment pris en considération, mais ce n'est pas de son
statut qu'on puisse s'y fier complètement. »
A la page 356/357, il écrit :
« La première chose qui est examinée pour juger une narration est le statut
des narrateurs. À cet égard, chaque narrateur est examiné de différentes
manières, qu'il soit un menteur, insouciant dans ses narrations, pécheur ou
hérétique, douteux ou faible. En sa mémoire, si son état est inconnu ou si son
état est connu, le statut des narrateurs a été examiné par les Muhaddithin,
qui a ainsi présenté une collection glorieuse sur Asma 'ar-Rijal (l'étude des
narrateurs). Lesquelles sont sans aucun doute inestimables. Mais que parmi
celles-ci ne sont-elles pas sujettes aux erreurs ? Tout d’abord, il est difficile de
connaître avec exactitude la biographie des narrateurs, leur mémoire et leurs
autres qualités intérieures. Deuxièmement, les personnes qui se sont formé
une opinion à leur sujet n’étaient pas eux-mêmes exempt des faiblesses
humaines. Le Nafs (désirs) accompagne tout le monde et il est fort possible
que des opinions personnelles se soient immiscées dans la formation d'une
opinion, bonne ou mauvaise, sur des individus… »
Clarification :
Premièrement: la science du hadith et de l'isnads (chaînes de narrateurs) est
l'une des caractéristiques spéciales de cette Umma. Aucune autre nation, à
l'instar de cette Umma, n'a prêté attention aux chaînes de narration par
lesquelles leurs livres et leur religion ont été transmis. C'est pourquoi les textes
d'autres nations ont été soumis à des distorsions et des fabrications, et il leur
est devenu impossible de connaître la religion pure et de se renseigner sur les
récits des Prophètes de manière solide et authentifiée. Les érudits du hadith
se sont efforcés d'atteindre une position éminente dans ce domaine, comme
Allah les a honorés en s'efforçant de préserver sa religion et la Sunna de Son
Prophète (‘Alayhi salat wa salam).
Muhammad ibn Hatim ibn al-Muzaffar (Rahimahullah) a déclaré :
« Allah a honoré cette Ummah et l'a favorisée par rapport aux autres en la
bénissant avec l'Isnad. Aucune autre nation n'a cette bénédiction, et ils ne
font pas la distinction entre ce qui a été révélé dans la Torah et Ia Bible et ce
qui a été apporté par leurs Prophètes, et ce qui S'ajoutent à leurs livres de
narrations transmises de sources non authentiques. Cette Ummah rapporte le
hadith d'un individu digne de confiance, connu à son époque pour sa
sincérité et son honnêteté, d'une personne avec les mêmes caractères que
lui, et ainsi de suite jusqu'à la fin de la chaîne des narrateurs. Ensuite, ils ont
recherché très attentivement qui avait la mémoire la plus forte et la plus
précise, et qui passait plus de temps avec celui à qui le hadith avait été
transmis et qui passait moins de temps, puis ils écrivaient le hadith de plus de
vingt chaînes de narration, afin de pouvoir être sûr d'avoir éliminé toute faute
ou erreur, et ils l'ont écrite exactement telle qu'elle a été racontée. C'est l'une
des plus grandes bénédictions qu'Allah a accordé à cette Ummah. Nous
demandons à Allah de nous inspirer à le remercier pour cette bénédiction et
nous lui demandons de nous rendre inébranlables et de nous guider vers ce
qui nous rapprochera de Lui et nous obligera à obéir à Lui. »
[Sharaf ashab al-hadith (40)]
Deuxièmement: ce sont les meilleurs qui se sont efforcés de faire en sorte que
leur jugement et leur transmission du hadith se fassent sur la base de
l’honnêteté et de la sincérité, et ce sont eux qui se sont efforcés d’éviter les
fautes et les erreurs étant le plus haut exemple d'équité et d'éviter le
favoritisme lorsqu'il s'agit de préserver la religion d'Allah. Nous voyons donc
‘Ali ibn al-Madini dire que son père était un da'if (faible) et il savait que cette
décision concernant son père garantirait la fin de sa position d'érudit, mais
cela ne l'a pas empêché de déclarer son opinion le concernant (la cause de
la religion passe avant les liens du sang).
Al-Khatib al-Baghdadi (Rahimaullah) a dit :
“Aucun des gens du hadith ne devrait manifester de favoritisme à l'égard de
la science du hadith, que ce soit envers son père ou son fils. » ‘Ali Ibn ‘Abd
Allah al-Madini, un érudit éminent du hadith à son époque, n’a jamais même
rapporté une lettre suggérant que son père était fort dans le hadith, plutôt ce
qui a été rapporté de lui était le contraire de cela. »
[Sharaf ashab al-hadith (41)]
Ibn Hibban a dit dans al-Majruhin (2/15):
« ‘Ali ibn al-Madini a été interrogé sur son père et il a répondu: « Demande à
quelqu'un d'autre. Ils ont dit: « Nous te demandons à toi. » Il a fait une pause
puis il a relevé sa tête et a dit : « Si cela a à voir avec la religion ; mon père est
da'if (faible). »
Yahya ibn Ma'in a parlé d'un de ses amis qu'il aimait et al-Husayn ibn Hibban
a raconté qu'il avait parlé de Muhammad ibn Salim al-Qadi :
« Par Allah, il est notre ami et il nous est cher, mais il n'y a aucun moyen de le
louer et je ne recommande à personne de rapporter de lui ou d'encourager
les autres à le faire. » Et il a dit : « Par Allah, il a beaucoup entendu et il est
bien connu, mais il ne se limite pas à ce qu'il a entendu, il inclut plutôt des
choses qu'il n'a pas entendues. » Je lui ai dit : « Devrait-il être rapporté de lui
? » Il a dit, « Non. » [Tarikh Baghdad (5/325)]
Jarir ibn ‘Abd al Hamid a déclaré à propos de son frère Anas : « On ne doit
pas rapporter de lui. Il dit des mensonges quand il parle aux gens. »
[Al-Jarh wal Ta’dil 2/289]
L'imam al-Bukhary a beaucoup rapporté dans son Sahih de son shaykh,
Muhammad ibn Yahya al-Dhuhali, en dépit du préjudice qu'il a subi à la suite
d'un malentendu entre lui et le shaykh qui l'a abandonné. Mais cette inimitié
ne l'a pas empêché d'accepter et de raconter son hadith.
Ils accepteraient le hadith de ceux qui avaient des opinions et des croyances
différentes - s’il était prouvé que (le narrateur) était honnête et sincère. Le fait
qu'un narrateur soit un disciple de la Bid’a ne les a pas empêchés de le juger
sur la base de l'équité, car ils ont tenu compte des Paroles d'Allah : « Ô les
croyants! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins
équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes.
Pratiquez l’équité: cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car
Allah est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » (Sourate Al-
Ma’ida – V.8)
Yahya ibn Ma'in a été interrogé sur Sa’id ibn Khuthaym et il a répondu :
« Il est un Kufi (de la ville de Kufa) et il n’y a rien qui cloche avec lui; il est
digne de confiance. » Il a été dit à Yahya : « Est-il chiite ? »
Il a dit: « Un chiite de confiance, un Qadari de confiance. »
[Tahdib al-Kamal 10/414]
Troisièmement, tout comme ils comprenaient le sérieux de ternir illégalement
l'honneur des personnes, ils comprenaient également le sérieux de mal parler
d'un narrateur, car cela pouvait avoir une incidence sur l'acceptation ou le
rejet du hadith du Messager d'Allah (Salla Allahu ‘alayhi wa salam).
Muhammad ibn Sirin a dit : « Cette connaissance est le fondement de la
religion, alors veillez de qui vous apprenez votre religion. » [Rapporté par
Muslim dans son introduction de son Sahih]
Ibn Daqiq al-Eid a dit :
« L'honneur des musulmans est une fosse aux enfers. Deux groupes se tiennent
au bord de cette fosse: les muhaddithin et les juges. »
[Tadrib al-Rawi 2/369]
Une telle piété et une telle conscience doivent inévitablement avoir un grand
effet d'équité et chercher à avoir raison quand on juge les narrateurs. C’est
ce qui a été stipulé par les érudits pour tous ceux qui veulent interroger les
narrateurs et porter un jugement à leur sujet.
Ad-Dhahabi a déclaré dans al-Muqizah (82) :
« Juger les narrateurs nécessite beaucoup de piété et de liberté, et doit
posséder une expérience approfondie de la science du hadith, de ses fautes
et de ses narrateurs. »
Al-Mu'allimi (rahimahullah) a déclaré dans al-Tankil (1/54) :
« Les imams du hadith sont compétents et prudents et s'efforcent d'éviter les
erreurs, mais ils diffèrent à cet égard. »
Quatrièmement: Oui, aucun d’entre eux n’est infaillible et il est possible qu’il y
ait des erreurs dans ce que certains d’entre eux disent. Il est également
possible que certaines de ces erreurs soient dues à l'amour ou à la haine de
quelqu'un. Certaines choses de cette nature se sont effectivement produites,
car aucun être humain ne peut en être totalement exempt. Mais cela ne
devrait pas être une raison de douter de tous leurs jugements, et ce pour les
raisons suivantes :
1 - Parce que ce sont là quelques erreurs par rapport au grand héritage laissé
par les plus grands érudits du hadith et d’al jarh wal ta'dil, dont la grande
majorité est basée sur l’honnêteté et l’équité. Il est donc injuste de négliger
cela à cause de quelques erreurs.
2 - Parce que les érudits ont souligné ces erreurs et les ont soulignées dans
leurs commentaires. Quel que soit le motif, qu'il s'agisse d'inimitié, d'envie ou
d'une différence de madhab, ils rejetteraient les jugements injustes et
rendraient des jugements équitables concernant un narrateur spécifique.
En conséquence, aucun des érudits n'a accepté l'opinion de l'imam Malik
concernant Muhammad ibn Ishaq, l'auteur d'al-Maghazi, selon laquelle il était
l'un menteur, fabricateurs de hadith, quand ils ont compris que cette
déclaration était fondée sur le ressentiment et des raisons personnelles. Ils le
jugeaient plutôt comme «hasan al-hadith» (c’est-à-dire un bon narrateur) et
les principaux spécialistes du hadith utilisaient ses paroles comme preuves.
Et ils n'ont pas accepté le point de vue d'al-Nasa'i concernant Ahmad ibn
Salih al-Masri, ni celui de Rabi'ah concernant Abu'l-Zinad 'Abd-Allah ibn
Dhakwan. Voir al-Raf 'wa'l-Takmil (409-432).
Abu Hatim al-Razi (Rahimahullah) a dit :
« Il n'y a jamais eu de pays depuis qu'Allah a créé des gardes d'Adam qui
préservent l'héritage des Messagers, sauf dans cette Umma. Un homme lui dit
: « O Abu Hatim, il y a peut-être des récits sans fondement et qui ne sont pas
sains ? » Il a dit: « Leurs érudits reconnaîtront le bon de l’affaiblissement.
Alors ils ont préservé cette science (du hadith) afin que les gens qui sont après
eux aient pu distinguer entre les informations et les conserver. » Puis il dit :
« Qu'Allah ait pitié d'Abu Zur'ah; par Allah, il s'est efforcé de préserver
l'héritage du Messager d'Allah (‘Alayhi salat wa salam). » [Sharaf ashab al-
Hadith]
Vous devriez comprendre qu'Allah a préservé cette religion par Sa grâce et
Sa bénédiction et que la Sunna a été préservée et qu'Allah a garanti de
préserver Sa religion. Il n’est donc pas possible pour les érudits d’accepter à
l’unanimité d’authentifier un narrateur faible, de critiquer ou de condamner
un bon narrateur.
Au contraire, vous constaterez inévitablement que la vérité et l’équité sont
très évidentes dans les opinions de la majorité des savants et dans la plupart
des questions de religion.
L'imam al-Dhahabi (rahimahullah) a déclaré à al-Muqizah (84) :
« Le même Imam peut être plus généreux ou plus aimable à l'égard d'une
narration conforme à son madhab ou au madhab de son shaykh que
d'autres rapports qui disent le contraire. Mais seuls les prophètes sont
infaillibles. Mais cette religion est soutenue et protégée par Allah, qu’il soit
exalté et que ses érudits ne se mettent jamais d’accord sur un égarement, ni
délibérément ni par erreur, de sorte que deux érudits ne seront jamais
d’accord pour classer un narrateur faible comme sain ou un narrateur sain
comme faible.
Leurs différences porteront plutôt sur la force ou la faiblesse du narrateur.
Celui qui prononce de tels jugements parle de ses propres efforts, de sa force
et de ses connaissances. S'il se trouve qu'il commet une erreur de jugement, il
n'aura alors qu'une récompense. Et Allah est la source de force. »
Ibn Kathir a déclaré dans al-Ba'ith al-Hathith (1/11) :
« Quant aux paroles de ces imams qui ont pris en charge cette tâche
(d'examiner le hadith), ils devraient être acceptés sans question ni mention
de la raison, en raison de leur connaissance et de leur profonde
compréhension de ce domaine, et en raison de leur réputation d'être connus
pour l’honnêteté, religieusement engagé, expérimenté et sincère, en
particulier s’ils conviennent à l’unanimité qu’un narrateur est faible, ou qu’il
doit être ignoré, ou un menteur, etc. Le muhaddith qualifié n’hésitera pas à
être d’accord avec eux lorsqu’ils prendront une décision de cette nature en
raison de leur honnêteté, de leur loyauté et de leur sincérité. C'est pourquoi
ash-Shafi'i a déclaré à plusieurs reprises, lorsqu'il commentait les ahadiths :
« Aucun des érudits ne considérerait ce hadith comme étant sain », alors il le
rejetterait et ne le citerait pas comme une preuve sur cette base.
Enfin, on devrait se contenter de la bénédiction qu'Allah a accordée à cette
Ummah au moyen de cette branche noble de la connaissance, et ne pas se
laisser emporter par des doutes sur les ahadiths authentiques. La raison nous
dit que nous ne devrions pas rejeter les efforts de milliers d’érudits sincères au
cours des siècles sur la base de quelques erreurs ici et là. Pour apprécier la
science de la vérification de Hadith, il faut s’efforcer de lire les nombreux
livres sur le sujet, et l’on ne peut s’empêcher de s’étonner des énormes efforts
déployés pour vérifier un seul hadith. Même l'orientaliste Margoliouth a
déclaré : « Les musulmans peuvent se vanter de leur science du hadith. »