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La filière chimie-matériaux fait valoir ses atouts www.infochimie.com Cahier spécial octobre 2017

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Lafilière chimie-matériauxfait valoir ses atouts

www.infochimie.com Cahier spécial octobre 2017

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1 pôle incubateur dédiéaux projets en chimieet nouveaux matériaux

11 pôlepôle incubateur incubateur dédié

7 pôles industriels7 pôles industrielspôles industriels

4 plates-formesclassées SEVESO II

+ d’infos surchemparc.comTél. : +33 (0)5 59 05 30 [email protected]

LE BASSIN DE LACQ (64)

LE LIEU IDÉAL POUR RÉUSSIRVOTRE PROJET INDUSTRIEL

GROUPEMENT D’INTÉRÊT PUBLIC

BureaudeDéveloppementEconomiqueetAttractivitéAdourDépositaire historique de fonds issus de l’exploitation du gisement de gaz de Lacq, le BDEA Adoura pour ambition de promouvoir le développement territorial et l’attractivité du Bassin de l’Adour.Son périmètre d’intervention englobe les départements des Pyrénées-Atlantiques (64) et desHautes-Pyrénées (65) qui forment ensemble le Bassin de l’Adour comprenant la Bigorre, le Béarn etle Pays-Basque.Deux grands leviers financiers sont mobilisables. Des avances remboursables ou des prêtsd’honneurpoursoutenirladynamiqueentrepreneurialedesPME-PMI(agricoles,artisanales,industrielles,…).Pour encourager l’attractivité et apporter une plus value au territoire, les démarches collectivesinnovantes (filières, thématiques,…) sont également aidées.En parallèle, le BDEAAdour gère le Fonds deDéveloppement Industriel (FDI) dédié à toute entreprisequi souhaite s’implanter ou se développer sur les plateformes industrielles du complexe chimiquede Lacq.Contact : [email protected]

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Le 1er janvier 2016, l’Aquitaine, le Limou-sin et le Poitou-Charentes se sont unis pourformer une seule et même région, la Nou-velle-Aquitaine. Doté d’une agricultureforte et diversifiée, d’une filière bois trèsdéveloppée, ce territoire n’en est pasmoinsdynamique sur le plan industriel. Parmi lesindustries les plus prometteuses, la chimiemet désormais le cap sur les spécialités etles matériaux pour servir de nombreuxclients aval dont le secteur aéronautique,particulièrement dynamique dans la ré-gion, ou celui des énergies renouvelables,enpleineexpansiondepuis lapromulgationde la loi sur la transition énergétique.Une des spécificités de la Nouvelle-Aqui-taine est d’avoir eu, de longue date, cetteintuition qu’il fallait construire des éco-systèmes complets pour consolider les ins-tallations industrielles qui sont toujourscréatrices de nombreux emplois. Dans lachimie, de la recherche fondamentale à laproduction industrielle, tous les maillonsde la filière sont ainsi représentés : univer-sités, grandes écoles, centres de formation,incubateurs, centres techniques, réseaux

de sous-traitants, start-up, PME, grandesentreprises… Tous ces acteurs recevant unsoutien indéfectibledescollectivités localeset de la région.Ausud-ouestdu territoire, lebassindeLacqest même un cas d’école. Cette anciennezone de production de gaz naturel est entrain de réussir avec brio sa reconversionen plateforme chimique. Sa gouvernanceet ses prestations mutualisées, la qualitéde l’écosystème local, l’engagement despouvoirs publics et des populations avoi-sinantes font de cette plateforme un lieuidéal pour l’accueil de projets industriels degrande envergure, nécessitant un environ-nement Seveso.Dansun contextede retourde la croissanceen France et de volonté forte des pouvoirspublics d’accélérer le développementde sesfilières industrielles les plus prometteuses,la filière chimie-matériaux en Nouvelle-Aquitaine fait valoir, à juste titre, sesatouts.Nul doute que l’écho de sa performance ré-sonnerabienau-delàdes frontièresdupayset saura attirer l’attention des investisseursinternationaux les plus exigeants.

Lafilièrechimie-matériauxfaitvaloirsesatouts

Régiontémoignages _______________ 4

IndustrieChemparC, un savoir-faireuniquedans l’industrialisationdeprojets ____________________6arkema : «La relationquenousentretenonsavec la régionconfortenotre implantation »____________8Cerexagri investit 15millionsd’eurospouraugmenter sa capacitéàMourenx ___________________9Grâceà lamutualisation,torayagagné sur ses investissementsàLacq ______________________10La forêt landaise, sourced’inspirationpourBerkem,Drt etsilaB ______________________ 11aeroproteCmise sur laR&Dpour s’ouvrir àdenouveauxmarchés ____________________12laCq plus etmase suD-ouestassurent laperformancedes sous-traitants _____________13

InnovationLa laCqgreenValleyveut accompagner la transitionénergétique__________________14solVay : «LaNouvelle-Aquitaineestunepionnière enmatièredesoutienà la recherche » ________15« inCrease estun réseaucollaboratif public-privédédiéàla valorisationde labiomasselignocellulosique » ____________15L’uppa viseune reconnaissanceinternationale________________16resColl tireprofit de sa forteimplantation régionale ________17

FormationLegreta suDaquitaineau servicedudéveloppementéconomique________________ 18

TribuneuiC aquitaine : «Sans chimie forte,il n’y apasd’industrie forte » ____19

Magazine édité par ETAI,Antony Parc II - 10, Place du Généralde Gaulle - BP 20156 - 92186 AnttonyCedex, Tél. : 01 77 92 92 92.président, directeurde la publication : Julien Elmaleh.Commission paritairen° 0217 T 78667 - ISSN 1286-0921Dépôt légal : Mars 2017.Achevé d’imprimer sur les pressesde Corlet Imprimeur14110 Condé-sur-NoireauSAS au capital de 57 029 328 euros.Siret : 806 420 360 00117APE : 5814Z.

©DR

Sylvie LatieuleRédactrice en chef

[email protected]@SylvieLatieule

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Cahier SpécialNouvelleAquitaine -Octobre 2017 - Infochimiemagazine 03

édito |nouvelle-aquitaine

sommaire

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04 Cahier SpécialNouvelleAquitaine -Octobre 2017 - Infochimiemagazine

région | témoignages

«Lachimieet lesmatériaux innovantssontdestechnologiesclés,pourvoyeusesdesolutions»

«Notrepolitiquecoupleétroitement rechercheet implantation industrielle»

Nouvelle-Aquitaine. L’utilisationet l’intégration de matériauxinnovants est un enjeumajeur pourla compétitivité des entreprises ré-gionales des secteurs utilisateurs,en particulier l’aéronautique, lenautisme, les transports terrestres,l’énergie, le bâtiment et la santé. Lanouvelle région Nouvelle-Aquitaineconsidère plus que jamais la chimieet les matériaux innovants commedes technologies clés, pourvoyeusesde solutions pour les industries ré-gionales. Dans le cadre du Schémarégional de développement écono-mique, d’innovation et d’internatio-nalisation(SRDEII)adoptéen2016,la région accompagne la structu-ration des filières industrielles, àtravers notamment l’anticipationet l’accompagnement des muta-tions économiques, et déploie unepolitique de soutien à l’innova-tion. Cette stratégie qui articule

laboratoires mixtes, thèses, post-doctorants, stages étudiants maiségalementfinancementscroiséspourl’achat de matériels analytiques, laconstruction de pilotes, des aides pu-bliques à la recherche et la collabora-tionétroiteavec l’UniversitéPauPaysd’Adour (UPPA). Cependant, une denos contributions les plus originalesreste la constructionde laplateformetechnologiqueChemstart’upavecdesindustriels, des collectivités terri-toriales et le GIP Chemparc. Elle ac-cueille désormais 60 chercheurs pri-vés et publics, et le projet Lacq GreenValley, coordonné par le GIP Chem-parc, permettra de conforter notrepolitique qui couple étroitement re-cherche et implantation industrielle.Nous concevons donc le rôle de laCCLO comme un ensemblier, un ca-talyseur de volonté pour donner del’efficacité à l’économie locale avec,commefinalité, l’emploi. Nos thèmesprioritaires pour la recherche, enconcertation avec la régionNouvelle-

recherche, développement tech-nologique et industrie se traduitnotamment par la mise en œuvrede feuilles de route présentant desorientations stratégiques parta-gées avec les parties prenantes. Àl’échelle de l’Aquitaine, deux feuillesde route avaient été établies (Com-posites Matériaux Avancés en2009 et Chimie végétale en 2013).La région Nouvelle-Aquitaine en-tame un processus de concertationavec les acteurs de la filière (in-dustriels, état, collectivités terri-toriales, universités, organismesde formation…) et élaborera unefeuille de route stratégique dans cedomaine pour les prochains mois.La région Nouvelle-Aquitaine, à lapointe de l’innovation, entend ac-centuer ses leaderships dans ces do-maines, et demeurer un territoireaccueillant pour les industriels de lachimie et desmatériaux ». •

Aquitaine, se portent sur la chimie,l’énergie et lesmatériaux.Notre communauté ne ménage passes efforts pourmaintenir les unitésindustrielles existantes et appor-ter innovation et investissementsindustriels. Nous poursuivons nosdiscussions avec des acteurs indus-triels déjà implantés sur les siteschimiques et qui détiennentunepar-tie de l’avenir. C’est le cas d’Arkema,de Toray, d’Abengoa, de Novasep, dela Sobegi, et à travers elle, du groupeTotal. Grâce à eux, plus de 500mil-lions d’euros ont été investis, ces der-nières années, pour la productionchimique. Un des leviers du dévelop-pement économique passe enfin parlamaîtrise du foncier à travers la re-prisedeterrainsindustrielsdélaisséspar leurspropriétaires.Parexemple,nous veillons à favoriser une répar-tition équilibréedes terrainsdévolusà l’industrialisation et des terrainsimpropres à l’industrie pouvant ac-cueillir duphotovoltaïque ». •

alainrousset,président de larégion Nouvelle-Aquitaine

©DR

JacquesCassiau-haurie, présidentde la communautéde communes deLacq-Orthez©

DR

« Le Béarn possède un po-tentiel de recherche & dé-veloppement peu com-mun. Le territoire de lacommunauté de com-

munes de Lacq-Orthez (CCLO) ac-cueille le GRL d’Arkema, le PERL deTotal, ainsi que les centres de R&Dde Toray Carbon Fibers Europe,M2i, SCE France (Hydro Québec),Scyll’Agro, Nankai Plywood, deslaboratoires départementaux, dessociétés informatiques et les plate-formesdetransfert technologiquedutypeCanoe. Les collaborations entrecessociétés, lesuniversitéset laCCLOsont aussi nombreuses que variées :

« En juin 2015, les as-sembl ée s p l én i è re sdes anciennes régionsAqui ta ine , Poi tou-Charentes et Limousin

ont adopté une délibération enfaveur du développement des filièresprioritaires, dont « Matériauxavancés (dont composites etcéramiques) » et « Chimie verteet éco-procédés ». La chimie et lesmatériaux (chimie, plasturgie,papeterie, matériaux métalliqueset minéraux) représentent plusde 30 000 emplois directs en

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Infochimiemagazine -Octobre 2017 -Cahier SpécialNouvelleAquitaine 05

«L’étataccompagne lafilièrechimie, tantauniveaunationalquerégional»

«L’agglomérationdePau-Béarn-Pyrénéesacrééunenvironnement favorableà l’entreprise»

«L’état accompagne l’in-dustrie chimique auxniveaux national et ré-gional, pour améliorersa compétitivité face à la

forte compétition internationale, etce, aux côtés des collectivités locales,etnotammentduConseil régional.Auplan national, dans le cadre de l’ani-mationduComitéstratégiquedefilièreChimie etMatériauxmis en place en2013, leministère de l’économie inter-vientsurlesgrandsenjeuxdelafilière:lamaîtrise du coût de l’énergie, l’uti-lisationdes ressources renouvelables,le développement des plateformes in-dustrielles qui permettent un gain decompétitivité, le soutien à la R&D etl’innovation (à travers le Plan indus-triel Chimie verte et Biocarburants,le FUI, le PIA…), la simplification de

la réglementation, et enfin, la forma-tiondes salariés enphaseavec l’évolu-tiondesmétiers.Laloisurlatransitionénergétiquepour lacroissancevertea,parexemple,acté lamiseenplaced’unensembledemesures en faveurdes en-treprises fortement consommatricesd’énergie, dont celles de la chimie. Parailleurs, unemodernisation du droitde l’environnement est engagée, avecnotamment l’autorisation environne-mentaleuniquemiseenplacedepuisle1ermars2017.Au niveau régional, l’état accom-pagne plus spécifiquement le déve-loppement des filières chimie et ma-tériaux au travers de l’ADEC - unaccord-cadre régional de développe-ment des emplois et des compétencesconclu avec les branches profession-nelles, telles l’UIC et la Région - afinde développer l’employabilité et lescompétences des salariés, et ainsi decontribuer à la modernisation desentreprises. En 2015-2016, 87 entre-prises régionales et 1177 salariés ontbénéficié de ce dispositif. Un nouvelADEC est en cours de constructionpour couvrir le territoire de la région

l’aéronautique, la chimie, lesmatériaux et l’agroalimentaire. Autitre de sa compétence première,le développement économique,l’agglomération a créé un environ-nement favorable à l’entreprise. Elleproposedesaidesàl’immobilierouàlamodernisationdel’outildeproduction,maisaussidesaidesà l’investissementimmatériel ou à l’innovation. Avecla présence de Total, le domaine desgéosciences est fortement représentésur notre territoire. La chimie n’estpas en reste, avec différents domainesd’applications : la plasturgie (GlobalPackaging…), la pharmacie (PierreFabre,DBIAmatsi…)ouletraitementde surface pour l’aéronautique (Aéro-protec…). Nombre de ces entreprisesont d’ailleurs récemment bénéficiéd’un soutien de notre Communauté

Nouvelle-Aquitaine. En termes d’in-frastructures, la ligne fret rénovée duBec d’Ambès, inauguréemi-2016, estunparfaitexempledecequelamobili-sationcollectivedel’étatetdesacteurslocaux peut permettre pour la sauve-garde du réseau capillaire, indispen-sable à l’activité industrielle et écono-miquedenotrepaysetà l’emploi.Par ailleurs, fin 2016, la Directiongénérale des entreprises a invité lespréfets de régionàmettre enplacedesgroupes de travail sur les plateformeschimiques, rassemblant toutes lesparties prenantes (représentants debranche, industriels, état, collecti-vités locales), afin d’identifier les ac-tions envisageables pour améliorerleur compétitivité et leur attractivité.Le bassin industriel de Lacq a été vo-lontaire pour décliner cette réflexion.Sous le pilotage du Préfet des Pyré-nées-Atlantiques et de laDireccte, lesrésultats de ces travaux permettrontde déterminer des actions utiles deniveaux départemental et régional,mais aussi de nourrir les actions na-tionales menées dans le cadre du co-miténationaldefilière».•

d’agglomération pour leurs projetsde développement. La communautéd’agglomération Pau-Béarn-Pyré-nées, c’est aussi le cœurd’unpôle uni-versitairederéférenceavecl’Universitéde Pau et des Pays de l’Adour (UPPA),labellisée I-Site en 2017. Notre uni-versité travaille en partenariat avecde nombreuses entreprises locales,notamment sur des programmesde recherche dans le domaine de lachimie-matériaux. Pour encouragerce modèle, l’agglomération apporteunsoutienconséquentàl’UniversitédePauetdesPaysdel’Adour,notammenten cofinançant laboratoires et projetsde recherche. En soutenant les entre-prises, la formation ou la recherche,nous agissons fortement en faveur durayonnement économique de l’agglo-mérationpaloise». •

pierreDartout,préfet de larégion Nouvelle-Aquitaine

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bricePo

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FrançoisBayrou,président de laCommunautéd’agglomérationde Pau-Béarn-Pyrénées©

DR

« D e u x i è m e p ô l eéconomique de la régionNouvelle-Aquitaine,l a c o mm u n a u t éd’agglomération Pau-

Béarn-Pyrénées est un territoireriche d’un tissu d’entreprises detoutes tailles. Des TPE, des PMEmais aussi des grands groupes quiconstruisent nos filières industriellesd’excellence : les géosciences,

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06 Cahier SpécialNouvelle-Aquitaine -Octobre 2017 - Infochimiemagazine

industrie |plateformes

BassinDelaCq

Sur lebassindeLacq, leGIPChemparc remplit une triplemission:la promotion du territoire, la prospection de nouveaux acteurset l’accompagnement de projets. Son objectif: convaincre desindustriels français et étrangers que ses plateformes d’Induslacqet Chem’pôle 64 sont des lieux idéaux pour pratiquer tous typesde chimie à coûts compétitifs, dans un environnement Seveso.

Chemparc,unsavoir-faireuniquedansl’industrialisationdeprojets

H aut lieu de l’industriechimique en régionNouvelle-Aquitaine,le bassin de Lacq a laparticularité de re-

grouper 4 plateformes chimiques àMont, Pardies-Noguères, Lacq (In-duslacq) et Mourenx (Chem’pôle64). Les deuxdernières bénéficiantd’une gestion mutualisée grâce àl’intervention de la société Sobegi(voir entretien). En revanche, pourcequiestdudéveloppementdubas-sinetde l’accompagnementdenou-veaux investissements, c’est vers lastructure Chemparc qu’il faut setourner, structure présidée depuis2012 par Pierre Nerguararian, an-cienpatrondeTotal à Lacq.Crééen2003,sousunformatdeGIP(groupement intérêtpublic),Chem-parc remplit trois missions prin-cipales, selon Patrice Bernos, sondirecteur général. Le groupementpromeut le territoire en France et àl’étrangeretprospectedenouveauxprojets. Puis, il accompagne les por-

teurs de projets et joue un rôle d’in-termédiaire auprès d’acteurs terri-toriaux susceptibles d’apporter unaccompagnementfinancier commela communauté de communes deLacq-Orthez (CCLO), le départe-ment, la région…Enfin, Chemparcgère Chemstart’up, une plateformede recherchemutualisée.«Dans le cadredenosactionsdepros-pection, nous participons soit à dessalonsmajeurscommeleCPhI, leJEC,l’Achema, Energaia ouPollutec, soit àdes journées de conférences plus tech-niquesouàdesrendez-vousd’affaires.Celanouspermetdefairelapromotiondenotre territoireetd’élargirnotreré-seau. L’effet réseau est fondamental.Les industriels dubassin et les centresde recherche sont autant de pointsd’appui pourmultiplier les contacts »,confie Patrice Bernos. Il cite égale-ment l’aide de la jeune entrepriseinnovante Coexel qui propose dessolutions et services de veille tech-nologiqueetstratégiquedans lessec-teurs technologiques innovants.

Le dirigeant cible des projets de re-cherche et développement préin-dustriels, pour une implantation àproximitédeChemstart’up-commevientdelefairelaplateformeCanoe-qui pourront déboucher à terme surdes projets d’industrialisation.Maisil scrute également des investisse-ments de plus grande envergure,dequelquesdizaines voire quelquescentaines de millions d’euros d’in-vestissements, souvent portés pardes industriels étrangers désireuxde s’implanter surun site enFrance,quiserontaiguillésdepréférencesurlessitesdeLacqoudeMourenxpourbénéficier des services de la Sobegi.Dans tous les cas, c’est un travailde longue haleine. « Pour un projetindustriel important, entre le débutde l’étude et la mise en exploitation,il peut s’écouler cinq bonnes années.Pour des projets de taille moyenne,nous comptons deux ou trois ans »,confie Patrice Bernos qui expertiseencemomentunnouveaudossier.

poursuivre la reconversiondubassinL’enjeu sur ce bassin de Lacq estde poursuivre sa reconversion de-puis l’arrêt de la production degaz commercial, fin 2013. Jusqu’àprésent, les efforts ont porté leursfruits, puisque l’effectif global estresté quasiment stable par rapportaux périodes de plus forte activité.Parmi les plus récents investisse-ments figure le projet Lacq ClusterChimie 2030 (LCC30) inauguré en2012. Quelque 150 M€ ont été in-jectéspourexploiter le fonddugise-ment, à faible débit, et valoriser enpriorité l’hydrogène sulfuré (H2S),

©So

begi

Chemstart’uphéBergeDesaCtiVités DereCherChepré-inDustriellesInaugurée en2011,moyennant uninvestissement de6,7M€, laplateformeChemStart’upest constituéede8modulespré-équipés, proposés àla location. Ils sont tousconstituésd’un espacelaboratoire de 75m2, d’unehalle pouvant accueillirunpilote de taille semi-industrielle, debureaux,et d’un accès à une zonede stockage. Pensée au

départ pour être unhôteld’entreprises, ChemStart’upest devenue aufil desannées uneplateformede recherchemutualisée.Sont abrités la sociétédebiocontrôleM2i, lelaboratoirePIC, communentreESPCI, Total, et l’UPMC,dédié à la physico-chimiedes interfaces complexes,la start-upBGHdans letraitementdes effluentsliquides, SCEFrance, filiale

d’hydroQuébecdédiéeau stockagede l’énergie,et la sociétéArkemaquiopère aussi un centre derecherche, leGRL, tout prèsde la plateforme. Le contratlocatif deChemStart’upprévoit d’ailleurs unaccès aux équipementsanalytiquesdeGRLquiavaient bénéficié à ce titred’un investissement de800 K€ en 2012, de la partde la CCLO.•

PierreNerguararian,président deChemparc.

©Che

mpa

rc

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Infochimiemagazine -Octobre 2017 -Cahier SpécialNouvelle-Aquitaine 07

La plateformede Induslacq,prête à accueillirde nouveauxinvestisseurs.

pouvez-vous présenterla société sobegi?gillesnoguérol:Sobegiestunesociétéde100millionsd’eurosdechiffred’affaires,quiemploie240personnesetdont laparticularitéestdegérer lesplateformesdeMourenxetdeLacq.Depuisplusdequaranteans,Sobegialliecetteactivitéavecdeuxmétiers,celuidefournisseurd’utilités(gaz,vapeur,eau,électricité,aircomprimé,azote,H2S…)etceluidefournisseurdeservices(sécurité, sûreté,maintenance,bureaud’études,analysesdelaboratoire,…).Dans lesdeuxcas,cesprestationssontmutualiséespour lecomptedelatrentainedeclients installéssur lesplateformesSevesoInduslacqetChem’pôle64.

quels sont lesavantagesoffertspar lamutualisation?g.n.:Enpremier lieu, lamutualisationpermetàunindustrield’éviterderéaliserdes investissements lourdspourproduiresespropresutilitésouassurersasécurité. Ilest,parexemple, inutiled’investirdansunechaudièrepourproduiresaproprevapeur.Endehorsdeséconomiesd’investissementsetdecoûtsd’exploitationnonnégligeables, lamutualisationaccélère l’installationdenouveauxentrantsgrâceàsonoffreclésenmain.L’expertisedeSobegienlamatièrepermetd’accompagner l’implantation

denouveauxprojetset ledéveloppementendogènedesindustrielsclientsdusite.

quels sont les atoutsdes deux plateformespour l’accueil denouveaux industriels?g.n.:Lesatoutsdecesdeuxplateformessontnombreux,àcommencerpar lesprestationsmutualiséesproposéesparSobegi,dont lemodèleresteatypiqueenFrance,avecunecapacitéd’adaptationqui luipermetderépondreàdesbesoinsspécifiques.Mais lacaractéristiquepremièredecesplateformesest l’accèsaugaz.Etpasn’importe lequel,puisqu’il s’agitdugazquicontinued’êtreproduitpar legisementdeLacq.Celanouspermetdeproposerànosclientsungazàunprixdurablementcompétitif,totalementdéconnectédesfortesvariationsduprixdumarché.Parailleurs,nousproposonsdesparcellesquibénéficientdéjàd’unenvironnementSeveso,d’unPPRTsigné.L’urbanisationrestemodéréesur lebassindeLacqetnoustravaillonsdeconcertavec lapopulationavoisinante, les industriels, lesélus locauxainsiquelesautoritéspourentretenirundialogueconstructif,alliantacceptabilité,développementdurable, transitionénergétiqueetactivité industrielle.Nousavons intégrédepuis trèslongtempsunepolitiqued’économiecirculairequiest

égalementunpotentield’attractivitépourdesplates-formesmutualisées.

quels seront lesbénéfices pour sesclients du pland’investissement surcinq ans, annoncé parsobegi?g.n.:àl’horizon2025,nousavonsl’ambitiondefairedeSobegilaréférenceenEuropeenmatièredefournitured’utilitésetdeservicespourcesplateformes,enproposantdesprestationscompétitivesaumeilleurrapportqualité/prixeuropéen.Pourcela,Sobegiaannoncé,endébutd’année,unpland’investissementde30M€surcinqanspouraméliorerlacompétitivitédesonoffreetparcebiais, l’attractivitédubassin.Ungrostiersdecetinvestissementestdestinéàaugmenterl’efficacitéénergétiquedesplateformes.Eneffet,nousallonsinjecter10M€danslaconstructiond’uneunitédecogénérationquiproduiradel’électricitéàpartirdugazdeLacq.Ledémarragedecetteinstallationestprévupourle2esemestre2018.Parailleurs,nousallonsinvestirdansnosréseauxdevapeurainsiquedansnoschaudièrespouroptimiserleurfonctionnement.Undeuxièmetiersseraconsacréàlamodernisationdesinstallationsélectriquesetàaméliorerlesperformancesduréseaudedistribution.Enfin,lederniertiersseradestinéàdesaméliorationsdeSécuritéetEnvironnementcarc’estnotreprioritéabsolue.ànoter,unjalonclé:legrandarrêtquinquennalduprintemps2018,quiseral’occasiondefaireévoluerunepartiedenosinstallationsets’accompagneradelamiseenplaced’uneorganisationplusfluideetplusagile.•

Alorsque l’offred’accueil enenvironnementSevesocommenceàsestructurer sur le territoire

français, lesplateformesdeLacqetMourenxvisent lapoleposition,aidéespar lesderniersprojetsd’investissementdeSobegi, leurgestionnaire.Détails avecGillesNoguérol,présidentdeSobegi.

entretien

«FairedeSobegilaréférenceenEuropepourlesutilitésetlesservicesmutualisés»

©So

begi

puis le méthane associé. Toujoursà Lacq a été inaugurée, l’année sui-vante, par le Japonais Toray uneunité de production de polyacrylo-nitrile (PAN), représentant un in-vestissement de 120 M€. Début2016, a été mise en service la cen-trale biomasse BioLacq énergies,représentantprèsde60M€d’inves-tissement. Cette année, c’est la pla-teforme deMourenx qui va bénéfi-cier d’un investissement de 15M€.L’un de ses locataires, Cerexagri,augmente sa capacité de produc-tion de bouillie bordelaise. Enfin,dans l’enceinte de Chemstart’up,vient d’être édifié un nouveau bâ-timent qui sera opéré par la plate-forme Canoe pour abriter un pilotede production de fibres de carbonesur base biosourcée ainsi que la fu-tureLacqGreenValleypourledéve-loppementdeproduitschimiquesetmatériaux au service des énergiesrenouvelables.En revanche, la vie d’une plate-forme chimique est aussi faite defermetures. à Pardies-Noguères,après l’arrêt de la productiond’acide acétique par Celanese, leproducteur d’engrais Yara pourraitaussi jeter l’éponge, si la rechercheen cours d’un repreneur n’aboutitpas, libérant quelques hectares deplus pour de nouveaux entrants.Un projet de revitalisation est ce-pendant en route avec la reprise de160 hectares de terrains auprès deRio Tinto et Celanese par la CCLOet l’installation d’une centrale so-laire avec l’opérateur SunPower,symbole de l’ouverture du bassinà ce nouveau secteur des énergiesrenouvelables. •

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08 Cahier SpécialNouvelle-Aquitaine -Octobre 2017 - Infochimiemagazine

industrie | focus

reCherCheetDéVeloppement

«Larelationquenousentretenonsaveclarégionconfortenotreimplantation»LeGRL, installéàLacq,bénéficiede la forteactivitéde la régiondanslesmatériaux,enparticulierdans lescomposites.Cequi légitimeparfaitementsaplacedans ledispositifde recherched’ArkemaselonChristianCollette, directeurderecherchedugroupe.

que faut-il retenir desactivités du groupearkemaennouvelle-aquitaine et auniveau du Bassin de lacq?ChristianCollette:EndehorsdusitedeLannemezanquiest centrésur laproductiond’hydrazine,toutes les installationsdugroupeArkemaenrégionsont regroupéessur lebassindeLacq.NousavonsuneunitédeproductiondeLactame12,matièrepremièrepourla fabricationduPA12,àMont,uneunitéde thiochimieetd’intermédiaires soufrés sur laplateforme Induslacqetuncentrede rechercheàproximité, leGRL(Groupementde recherchedeLacq).

quelle est la place dugrldans le dispositif derecherche de votre groupe?C.C.:Suiteà l’histoirede la chimiefrançaise, legroupeArkemaahéritédenombreuxcentresde recherche.Nousenavionsquatrehistoriques,basésauxquatrepoints cardinaux.Avec les récents rachatsdeBostik,deCoatexetdeCrayValley,nousdisposonsdésormaisde7centresderechercheenFrance.C’estunnombre importantet cecinousobligeà les spécialiser. LeGRLtravailledans troisdomainesparticuliers: la thiochimie, leszéolitheset tamismoléculairesetquelquesactivitésde recherche«corporate ».Nosactivitésenthiochimie sontun liendirect avecl’usinedeLacq.Maispourcequi estdeszéolitheset tamismoléculaire,elles sonten lienavecHonfleur.Quantauxprogrammes«corporate » sur les compositesetles copolymèresàbloc, ilspourraient théoriquementêtrerapatriésdansn’importequel centre

de recherchedugroupe.D’autantplusquedepar sa localisationgéographique, leGRLse trouveunpeuexcentré.

pourquoi poursuivre larecherche à lacq?C.C.:La relationquenousentretenonsavec la régionconfortenotre implantation.Depuisdelonguesannées,nous faisonsensemble lamêmeanalyse: ledéveloppementde laR&Dpeutcontribueraudéveloppementdel’industrie.Aussi, nousavonsmisenplaceuncontrat-cadre.Arkemas’engageàdévelopperdesprogrammescollaboratifs avecdesuniversitésetdes industriels et larégionparticipeauxfinancements.C’estdanscecadrequenousavonsmisenplace laplateformeCanoeautourde la thématiquedescomposites.à travers cetoutil, denombreuxprogrammesderecherches sontmontés.Onpeutciter Isocel,dans lephotovoltaïqueetEffiwinddans l’éolien,quibénéficientégalementàdenombreusesPMEetETIde larégion.Autreexempleavec la chaireindustrielle sur lesnouveauxmatériauxpour lananolithographiequenousavonsmontéeavec lelaboratoireLCPOàBordeaux.Notrecollaborationapermisd’attirer leprofesseurGeorgesHadziioannouquiest l’undespionniersdesmatériauxnanostructurés.Parmilesderniers exemplesendate, il yale laboratoire communquenousavonsmontéavecHydroQuébec surlaplateformeChemStart’up.Notreprogrammederecherchevise laformulationd’électrolytespour lesbatteriesau lithiumet l’utilisationd’électrodesde typeKynaroudenanotubesdecarbonequi sont

produitsparArkema.Etpuis, il yacenouveaubâtimentCanoequivientd’êtreédifié sur laplateformeChemStart’upavec l’aidede laCommunautédecommunesdeLacqetqui seradédiéà laproductionsemi-industriellede« tapes »unidirectionnels (rubanscomposésdefibrescarboneoudeverreetderésinesthermoplastiques)pour l’applicationautomobile.

le grl entretient donc unlien étroit avec la plateformeChemstart’up…C.C.:Eneffet, les entrepriseset lesstart-upqui s’installent sur cetteplateformeontunaccèsauxoutilsanalytiquesduGRL.Ellesbénéficientégalementdenotresavoir-faireenmatièrede sécurité,ainsi quedenos servicesdemaintenance.C’estunatoutpourattirer les entreprises. LeGRL,avecses160chercheurs, estuneentitéqui consolidebien tout cetécosystèmederecherchedans larégionet sur lebassindeLacq.

Comment la nouvelle-aquitaine pourrait-elledevenir incontournable pourarkema?C.C.:Legrosenjeuquenousavonsdanslarégionconcerneledomainedescomposites.C’estunsujetquivaêtredominantdanslesprochainesannées,maiscelavaprendredutemps.NousdevonsdéveloppernotreR&D,afindepouvoirlancerdessemi-produits.Pourcela,nousfaisonsensortedetravaillersurlecoupleproduit/résineetprocédéenl’adaptantauxbesoinsdenosclientsetàleursapplications.Nousfaisonslepariquelescomposites,enparticulierlescompositesthermoplastiquessurlesquelsnoustravaillons,vonts’installerdansdenombreuxdomaines:aéronautique,automobile,éolien,nautisme…DansleSud-Ouest, ilexistedéjàunécosystèmetrèspertinentdansledomaine,avecunevraievolontépolitiquedestinéeàcréerdesemplois.•

ChristianCollette,directeur derecherched’Arkema.

©Arkem

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Infochimiemagazine -Octobre 2017 -Cahier SpécialNouvelleAquitaine 09

BouillieBorDelaise

Cerexagriinvestit15M€àMourenxProducteur debouillie bordelaise surle site deMourenx, Cerexagri, filialedu groupe indienUPL, accroît sacapacité de production. L’objectif estde répondre à la forte croissancedumarchéde ce fongicide utilisable enagriculture biologique.

C’ est ledernier in-vestissementendate annoncésur le bassin deLacq. Cerexa-

gri, filiale française de l’indien UPLrachetée à Arkema en 2007, a an-noncé cette année son projet d’in-jecter 15millions d’euros sur le sitede Mourenx. Objectif : augmentersa capacité de production de bouil-lie bordelaise à travers la construc-tiond’unnouveaubâtimentetd’unedeuxième ligne de production. Laconstruction a démarré en août2017 pour unemise en exploitationfinmars2018.« La bouillie bordelaise est un fongi-cide à base de sulfate de cuivre mé-langé à de la chaux qui a été décou-vert par un professeur de botaniquede la faculté de Bordeaux. Nous pro-duisons de la bouillie bordelaise surle site deMourenx depuis les années2000,puisnousavons lancé en2005un produit plus concentré, du sulfate

de cuivre tribasique, qui présente desavantages en termes de manipula-tion ainsi qu’au niveau logistique etstockage. Ces deux produits étaientfabriqués sur lamême ligne. Grâce àcet investissement, nous allons sépa-rerlesdeuxlignesdeproduction»,dé-taille PhilippeCavasse, directeurdel’établissementdeMourenx.Dans lecadredecetinvestissement,Cerexa-gri devra notamment construireune deuxième tour de séchage paratomisation. Ce procédé permetà la société de commercialiser sesproduits sous forme de micro-gra-nulés, et non de poudres, réduisantainsi l’exposition des utilisateurs àces fongicides. Pourmener àbien ceprojet, Cerexagri a fait l’acquisitiond’un terrain de 8000m2 sur la pla-teformedeMourenxentrantdans lepérimètre du PPRT. «Nous sommesdéjà en train de regarder les terrainsautour. Car nous espérons que notreexpansion pourra continuer », adéclaré ledirecteur.

une compatibilité avecl’agriculture biologiqueLa bouillie bordelaise a la particula-rité de pouvoir être utilisée en agri-culture biologique car la moléculeexisteaussià l’étatnaturel,etpartoutdans lemonde, la demande croît. Ceproduit est notamment appliquéparpulvérisation contre lemildioude lavigne et d’autres cultures, c’est aussi

unbonbactéricide.EnFrance, àBor-deaux et Marseille, le groupe pos-sèdedeux autres sites de productionde phytosanitaires à base de soufrequisontaussicompatiblesavecl’agri-culture biologique. Cet engouementpour des molécules naturelles à laplacedephytosanitairesde synthèseauneffetpositifsurl’emploi,puisquel’effectif de l’usine de Mourenx necesse de monter en puissance. «En2006,nousétions21personnes.Main-tenant,nous sommesplusde40colla-borateurs. À terme, une dizaine depersonnes supplémentaires vont nousrejoindre.Etcelapourrait continuer»,évaluePhilippeCavasse.Pour ce qui est du groupe UPL, ilemploie4500personnesenproduc-tion dans lemonde avec des instal-lationsenInde,cinqsitesenEurope,dont les trois en France, des unitésen Amérique du Sud et en Asie, etune unité en cours de constructionauxétats-Unis.•

©La

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Représentation3Ddu futurbâtiment.

3questions àphilippeCavasse, directeur de l’établissementQuels sont les avantagesd’être installé sur uneplateformemutualisée?PhilippeCavasse:Notreinstallation sur uneplateformemutualiséeprésente de nombreuxavantages. Cela garantit lamaitrise de l’urbanisationautour du site. Cela permetun accès à de nombreusesutilités (vapeur air,comprimé, gaz etdistribution d’électricité).Nous pouvons bénéficier denombreux services,notamment enmatière desécurité et de gestion de

crise… Nous avons desaccords d’aidemutuelle encas de problème, ce qui esttrès appréciable pour unepetite unité de production.Un site isolé rencontreraitbeaucoup plus de difficultéspour s’agrandir.

Et les inconvénients?P.C. :On concentre lesrisques et l’administrationdemande alors d’augmenterla maîtrise des risques.Ceci impose de réaliser desinvestissements que l’on neferait pas seul et de payerpour les risques des autres.

Mais c’est justement leprincipe de la mutualisation.

La Sobegi a annoncé uninvestissement conséquentpour diminuer le coût desesprestations. Cela a-t-ildéclenchévotreinvestissement?P.C.:Notre investissementn’est pas directement lié auxefforts que va réaliser Sobegisur la plateforme. Certes celava nous aider car nousaurons besoin de plus de gazet de vapeur. Mais il n’a pasété décisif. En revanche, cequi a été décisif, c’est

l’acceptation des riverains etde l’administration. Nousn’avons pas rencontré tropde complexité administrativepour avoir des autorisationsd’exploiter. Par ailleurs, leproduit fabriqué ici estreconnu pour son hautniveau de qualité, dans lemonde entier où nousexportons 80%de laproduction. D’autres sites dugroupe, en Inde et enAmérique latine, étaient enconcurrence pour accueillircet investissement. Mais c’estsurMourenx que le choixs’est porté.

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10 Cahier SpécialNouvelle-Aquitaine -Octobre 2017 - Infochimiemagazine

industrie | focus

FiBresDeCarBone

Grâceàlamutualisation,TorayagagnésursesinvestissementsàLacqProducteur de fibres de carbone àAbidos depuis 35 ans, legroupe japonais a récemment complété son outil industriel parune installationdepolyacrylonitrile sur laplateformede Lacq.Prestationsmutualisées et qualité des effectifs du bassin ont peséfavorablement dans le choix de cette implantation.

S ur la plateforme Indus-lacq qui est la plus im-portantedesquatrepla-teformes du bassin deLacq,lesinstallationsde

Toray Carbon Fibers Europe (TorayCFE) sont facilement identifiables.En effet, le groupe japonais (18mil-liards de dollars de CA en 2017) achoisi la couleur rouge pour revêtirles murs extérieurs de sa nouvelleunité de production de polyacrylo-nitrile (PAN), inaugurée en 2014. àcette époque, plus de 100millionsd’eurosontétéinvestisdansceprojetqui a nécessité l’achat d’une parcellesur la plateforme. En complément,uncentredeR&Daouvert sesportesen2013 et d’anciens bureaux appar-tenant au groupeTotal ont été réha-bilités pour abriter le siège social deTorayCFEen2016.Le PAN est un précurseur de fibresde carbone, qui peuvent ensuiteêtre mises en forme de différentesfaçons : profilés pultrudés (platscarbone, joncs), tissusoupré-impré-gnés (tissus additionnésde résines).Ces produits sont utilisés en renfortdans desmatériaux composites, enparticulier dans les transports(aéronautique, automobile, fer-roviaire, nautisme), l’industrieou le secteur des sports et loisirs.

Avec les pro-priétés mé-c a n ique se x c e p -tionnellesqu’on leurconnaît.En termesde capaci-tés, cet teu s i ne dePAN est au

moins quatre

fois plus importante que toutes lesautres usines de Toray et de sesconcurrents,partoutdanslemonde.à l’originedeceprojet, il yaeu lavo-lonté du groupe japonais de s’inté-grer plus en amont dans la chaînede valeur deproductiondefibres decarbone en France. Il se trouve qu’à3 km de la plateforme Induslacq, àAbidos, Toray possède 5 lignes deproduction de fibres de carbonepour une capacité totale de 5200 tpar an. C’est là que l’on pratique lacarbonisation de PAN pour accé-der à de la fibre de carbone. Crééeen 1982, l’unité était connue sous lenomdeSoficardans larégion,avantde passer dans le giron de Toray en2011. Elle fabrique en complémentdes profilés pultrudés à partir defibres de carbone. L’investissementde Lacq s’inscrit donc en amont del’usine d’Abidos et permet d’assurerson approvisionnement enmatièrepremière.Avecl’ensembledecesactivités,ainsique la commercialisationde tissusetde pré-imprégnés qui ne sont pas fa-briqués sur le sol français,TorayCFEa réalisé un chiffre d’affaires de 185millions d’euros en 2016pour un ef-fectifde430personnes.Jean-MarcGuilhempey, qui vient desuccéderàBernardMartinàlatêtedeTorayCFE,revientsurl’originedecetinvestissementdanslaproductiondePAN. «Nous avons regardé à l’époqued’autres sites dans la région. Mais laplateforme Induslacq étaitmieux po-sitionnée. Il nous fallait un environ-nementSeveso III seuil haut en raisonde la manipulation d’acrylonitrile.Il nous fallait des utilités en grandequantité, en particulier de la vapeur,et des installations de traitement dedéchets », explique le dirigeant. Ilpoursuit : « L’utilité de la structure

Sobegi est qu’elle permet d’éviter cer-tains investissements.Nous estimonsàenviron20%leséconomiesquenousavonspuréalisersurlemontantglobaldenotre investissement».L’autre point fort du bassin de Lacq,c’est sa capacité à fournir des per-sonnels qualifiés. Pour mener àbien ce projet de Lacq, Toray CFEa dû embaucher une soixantainede collaborateurs sur des fonctionsd’opérateurs. Ces recrutementsont pu être réalisés sans difficultéavec la collaboration de la cellulelocale de Pôle Emploi. « Lorsquele groupe Toray a décidé d’inves-tir dans la région, il nous a été de-mandé si on allait trouver suffisam-ment de personnel de qualité pourfaire tourner notre usine. Ici, nousn’avons pas rencontré de problèmes.C’est un point fort pour l’attractivitéde la plateforme à l’égard de nou-veaux entrants », estime Jean-MarcGuilhempey.

Desperspectivesà longtermepositivesPourcequiestdufuturdeTorayCFEdans le bassin de Lacq, le dirigeantobserve que l’entreprise ne produitpas encore toute la palette de pro-duits qui sont fabriqués à Ehime auJapon,premiersitedugroupeToray.Il manque encore la production dematériaux intermédiaires tels queles tissus et les pré-imprégnés.Maismême s’il reste 18 hectares de fon-cier disponibles àAbidos, la périoden’estguèrepropiceàdenouveauxin-vestissements.TorayCFEestencoreen phase d’intégration de sa nou-velle unité. Quant au marché desfibres de carbone, il a connu récem-ment un léger tassement. Quoi qu’ilen soit, les perspectives à plus longterme restent positives. Les compo-sites renforcés de fibre de carbonesontdesmatériaux«hightech»,auxapplications encore confidentielles.Mais leur démocratisation est enga-géeet lespossibilitésdesubstitutiondematériaux, en particulier demé-taux, sont immenses, laissant augu-rerun futuralléchant. •

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Bobines defibres decarbone.

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Infochimiemagazine -Octobre 2017 -Cahier SpécialNouvelle-Aquitaine 11

Laforêtlandaise,sourced’inspirationpourSilab,DRTetBerkem

ChimieBiosourCée

Lemassif résineux forestier est un vivierdematières premières,notamment pour l’industrie chimique. Les acteurs régionaux dusecteurœuvrent pour l’élargissement de l’usage dubiosourcétout en veillant à une gestion durable de cette ressource.

S ur plus de 630000 ha,une quasi-monoculturede pin maritime. Dansle département desLandes, le taux moyen

deboisementatteint les67%, faisantde la forêt landaise la plus grandeforêt cultivéed’Europe. Pour laNou-velle-Aquitaine, ce massif résineuxforestierestunvivierdematièrespre-mières à exploiter, notamment dansle secteurde la chimiebiosourcée. Sila région entendpromouvoir l’usagede molécules biosourcées issues desa forêt, elle veille aussi à une ges-tion durable de cette ressource. Carils sont nombreux à puiser dans laforêt landaise: industrie papetière,emballage, ameublement, construc-tionet aussi industrie chimique. à sacréationen1932,lasociétéDRTvalo-risaitlacolophaneetl’essencedetéré-benthine issues de la gemmedu pindesLandes.Lapremièreestexploitéepoursescaractéristiquestackifiantes,etlasecondepourlescaractéristiques

odoriférantes des molécules qui lacomposent(lesterpènes).En1980,laproduction d’essence de pin par dis-tillationdesaiguillesdel’arbredonnenaissance à la société Biolandes, de-venue un des premiers producteursd’extraits naturels pour la parfume-rie. L’extraction est aussi au cœur del’activité de l’entreprise Berkem quiproposeunegrandevariétéd’extraitsnaturels pour les additifs alimen-taires et la cosmétique. Un marchécosmétiqueviséégalementparSilab.Expert enbiologiede lapeauetdanslamaîtrise dunaturel depuis plus de30 ans, ce groupe français indépen-dantdéveloppe, fabriqueet commer-cialise des principes actifs naturelsbrevetésàl’efficacitéprouvée.

unusage raisonnédesmoléculesbiosourcéesLa nature étant sa première res-source, la société est très attentiveau respect de la biodiversité. La pré-servation des matières premièresest un enjeude taille pour ces entre-prises. Pour que l’activité de l’indus-triechimiquenetarissepaslasource,différents acteurs régionaux (la cel-lule biomasse régionale, AquitaineChimie Durable, le pôle de compé-titivité Xylofutur) agissent commepromoteursd’unusagedemoléculesbiosourcées toujoursplus large,maisaussi durable et raisonné. Pour cela,une partie des industriels vient segreffer sur le cycle de fabrication delapâteàpapier, activitéhistoriquedelarégion.Cettedémarcheaétéentre-priseparDRTdanslesannées70,dateà laquelle le gemmage, parmanquedeproductivité, ne sepratiquait plusenFrance.«Depuis,DRTestalimentéeenmatières premières parde l’essencedespapeteries quia remplacé l’essencede térébenthineetpardu«tall oil» qui

a remplacé la «résine» contenuedanslagemme.Dorénavant,cesontdonclescoproduits de fabrication de la pâte àpapierquialimententDRT», expliqueChristophe Marsan, directeur desRelations Institutionnelles. Puis en2011,DRTetsespartenairesontrem-portéunappeld’offresdelaCommis-sion de régulation de l’énergie pourdévelopperlaproductiond’électricitéàpartir d’énergie renouvelable.Maisles enjeux à venir de la chimie bio-sourcée ne s’arrêtent pas là. Avec ledéveloppementdesbiotechnologies,les principes actifs d’origine végé-tale sont progressivement remplacéspar desmolécules d’intérêt d’originenaturelle produites grâce à lamicro-biologie. «Aujourd’hui, Silab s’appuiesur les biotechnologies pour produiredes micro-organismes (levures, mi-cro-algues,bactéries)quiluiserventdematière première pour la fabricationde ses actifs », illustre Jean Paufique,président fondateur de Silab. Pourrépondreà touscesenjeux, les indus-triels peuvent compter sur le soutiende la région. La Nouvelle-Aquitaineveut développer son réseau d’Entre-prises de taille intermédiaire (ETI).Aveclacréationd’unclubdesETI,elleespèrefairenaîtreunesynergieentreces différents acteurs. Pour encou-rager le partage d’expériences, elleorganise notammentdes rencontresthématiques autour des ressourceshumaines, de la gestion des compé-tences ou encore dudéveloppementà l’international,undespointsstraté-giquespourcesentreprises.Soutenuepar cinq filiales (états-Unis, Brésil,Chine, Corée du Sud et Singapour),Silab réalise 60%de son chiffred’af-faires à l’export.Même constat pourOlivierFahy,dirigeantduGroupeBer-kem, qui réalise 47%de ses ventes àl’export.•

laCogénérationBiomasse pourune énergie plusVerteEn partenariat avecEngie et la Caisse desDépôts, DRT s’estinvestie pour les vingtprochaines annéesdans une centrale decogénération biomassepour répondre auprogramme européen:20%de l’énergieconsommée par lesétatsmembres d’originerenouvelable dès 2020.L’installation permettrade produire la vapeurpour les besoinsindustriels deDRT et del’électricité revendue à

EDF. Fourni par la filialeDRTAB, le bois-énergieest composé en prioritéde souches et de cimesdumassif landais, desparties non exploitées.Cette initiative répondaussi à la volonté dela Nouvelle-Aquitained’inscrire ses cinquanteindustriels les plusgros consommateursd’énergie dans un cerclevertueux: améliorer leurefficacité énergétiquepour diminuer leurconsommationd’énergie.

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12 Cahier SpécialNouvelle-Aquitaine -Octobre 2017 - Infochimiemagazine

industrie | focus

traitementDesurFaCe

AéroprotecmisesurlaR&Dpours’ouvriràdenouveauxmarchésSpécialiséedans le traitementdespièces aéronautiques à forte technicité,l’entreprisepaloises’est restructuréepourmettre ses compétences auprofit d’unediversificationde sonactivité. Ledomainedu luxe est toutparticulièrement visé.

C réée en 1946 à Pau,l’entreprise Janini estrachetée, et rebapti-sée Aéroprotec parThierry Haure-Mi-

rande en 2005. Aujourd’hui, la so-ciété de prestation de services estspécialisée dans les procédés spé-ciaux aéronautiques, notammentla protection contre la corrosion depièces et leur fonctionnalisation. Surses 5000m² couverts d’usines àPau,2000m² sont réservés à la peinture.Les 3000m² restants sont consacrésaux procédés par voie humide: oxy-dationanodique,dépôtparvoieélec-trolytique et conversion chimique.Ces traitements de surface doiventêtre conformes aux documents dequalification édités par les donneursd’ordreaéronautique(Airbus,Safran,Dassault).Mais ilsdoiventégalementrépondre aux exigences techniquesdes clients. « Les donneurs d’ordrerecherchent la qualité et la rapidité.L’applicationdespeintureset lestraite-mentsdoivent êtrehomogènes,perfor-mants, et neprésenteraucundéfaut»,souligne Sylvain Amand, respon-sable R&D chez Aéroprotec. Alors ilfaut sedémarquerde laconcurrence,particulièrement importantedans laRégion. Avec deux filiales de Safranimplantées àquelques kilomètres dePau, et les deux capitales françaisesde l’aéronautiqueque sontBordeauxetToulouseàproximité, laNouvelle-Aquitaineestaucarrefourdesgrandsdonneurs d’ordre du secteur. «Celase traduit dansnotre chiffred’affairesquiserépartitàpartségalesentreDas-sault, SafranetAirbus.C’estuneposi-tion stratégique géographiquement,etdupointdevuede la répartitiondes

marchés », selon S. Amand. Pour sepositionnersurlemarché,Aéroprotecachoisidesespécialiserdansletraite-mentdespiècesaéronautiquesàfortevaleurajoutée.

une haute technicitéSi les aérostructures d’un avion sonttraitées en grande quantité, rapide-mentetà faiblecoût, certainespiècesà géométrie plus complexes néces-sitent davantagede technicité et desmontages spécifiques. «Nous avonsdescapacitésetunerapiditédeproduc-tionmoins importantes que celles decertains concurrents,mais nous trai-tons des pièces à forte valeur ajoutéecommedes carters oudes capots com-plexes », poursuit-il. Les contraintesde qualification du secteur aéronau-tiqueajoutées à cette stratégiedepo-sitionnement obligent Aéroprotec àavoir de nombreux services supportpour gérer les procédures de quali-fication et s’assurer de la conformitédes outils de production. Dès 2018,l’entreprise traiteramêmedespiècesaéronautiques de grandes dimen-sions dans sa nouvelle usine àUzein(64)pourdiversifiersonactivité.Unedémarchedont l’origineest aussi liéeà la création du département R&Den 2012. Le laboratoire R&D a pourrôle premier d’apporter un soutien àlaproduction, notamment enaidantl’entrepriseàpasserlabarrièreReach.«90%de nos procédés sont impactéspar cettedirective», explique-t-il. Desprojetsderecherchesontmenésdansl’objectif d’utiliser le fruit de ces tra-vaux en production dans les années

à venir. Aéroprotec travaille notam-ment sur la substitution du chrometrivalentet ledéveloppementd’unlo-gicieldesimulationdesprocédésélec-trochimiques.Mais sur la feuille de routedudépar-tement R&Dd’Aéroprotec, il y aussiunvolet d’intégrationàdenouveauxsecteurs d’activité. Avec le CEA deGrenoble,elletravaillesurl’introduc-tiondenanoparticulesdansdes trai-tementsde surfacepourauthentifierles pièces de façon invisible et amé-liorer la traçabilité.Unprojetavec le-quel elle espère pénétrer le luxe, unautremarché à forte valeur ajoutée.En collaboration avec une restaura-trice d’œuvre d’art, la société déve-loppe aussi uneméthode de protec-tioncontrel’oxydationdesarmaturesenacier dans les structures enplâtreporeuses. Pour intégrer ces nou-veauxmarchés, Thierry Haure-Mi-rande, p-dg d’Aéroprotec, parie surune équipe de cadres, avec notam-ment l’arrivée récented’undirecteurcommercial. «Les clients savent quel’entreprise est amenéeà évoluer, et ilssontrassurésdesavoirque,derrière laprestation, il y a ce département quiassure le service après-vente », ajouteS. Amand. Et dans cette démarched’innovation,Aéroprotecpeutcomp-tersurlesoutiendelaNouvelle-Aqui-taine. «Dès 2012, nous avons eu unécho très favorable de la Région pourlefinancementdeprojetsderecherche.D’ailleurs, la Nouvelle-Aquitaine fi-nance enpartienotreprojetde logicielde simulation de procédés électrochi-miques», conclut-il.•

Docteur ensciences etgénie desmatériaux,SylvainAmand estresponsable dudépartementR&D créé en2012.

La nouvelle usine sera consacrée aux pièces de grandes dimensions.

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Infochimiemagazine -Octobre 2017 -Cahier SpécialNouvelle-Aquitaine 13

Fournisseurs

LacqPlusetMaseSud-Ouestassurentlaperformancedessous-traitantsLebassin de Lacq se caractérise aussi par la présence d’une fortedensité de sociétés sous-traitantes, ainsi que par les liens étroitsqu’elles entretiennent avec les industriels de la chimie. Deuxassociations Lacq Plus etMase Sud-Ouest s’emploient à cettemise en relation pourmaintenir un haut niveaude compétences etd’attractivité pour de nouveaux investisseurs.

S ur le bassin de Lacq, in-dustriels de la chimie etacteurs de la sous-trai-tance, qui sont particu-lièrement nombreux,

travaillent main dans lamain. L’ex-plication tient à l’externalisation deservices autrefois internalisés parles industrielsde lachimie,à l’œuvredepuisunetrentained’années.«Ilyaeudans le tempsun transfert de com-pétences. Et il a fallu que les presta-tairespuissentapporterunequalitédeservices aumêmeniveauque celle quiétait en vigueur dans les entreprisesde la chimie », témoigne Jean-MichelLahittete, président dudirectoire dela société sous-traitante AquitaineIsol. En région, deux associationss’emploient àmaintenir la diversitéet laperformancedesprofessionnelsde la sous-traitance, à commencerpar Lacq Plus. Créée en 1995, LacqPlus fédère 97 adhérents, des PMEet des industriels du bassin de Lacq,sous-traitants et donneurs d’ordres,ainsi que des institutionnels commelaCCIPauBéarn, la communautédecommunes de Lacq Orthez (CCLO)et le groupement Chemparc. Sesmissions sont multiples: assurer lapromotiondubassin et de ses entre-

prises, développer le dialogue entredonneurs d’ordres et sous-traitantsdansdenombreuxdomaines,main-tenir un pôle compétitif, promou-voir l’emploi et des compétencesspécifiques et pluridisciplinaires etsensibiliser les jeunes auxmétiers del’industrie.Parmisesréalisations,l’association anotammentélaboréunguidedesmé-tiers du bassin de Lacq, en ligne sursonsiteInternet(www.lacqplus.asso.fr),maisquiaaussiétédiffuséauprèsdescollèges,deslycéesetdesmairiesdu bassin. On y retrouve 64 fichesmétiers, tant du côté des donneursd’ordre que des sous-traitants, dontcertains sont particulièrement spé-cialisés (chalumistes, automaticiens,échaffaudeurs, grutiers, plaquistes,robinetiers…). Pour chaquemétier,sontmentionnées les formations, lesrémunérations, lesévolutionsdecar-rière ainsi qu’une liste de sociétés dubassinoù l’onpeut exercer cemétier.«Nosmétiers sontmal connus et peuappréciés des jeunes », constate Jean-Michel Lahittete qui cumule sa fonc-tiondechefd’entrepriseaveccelledeprésident de LacqPlus. D’où l’impor-tance du rapprochement en coursavec l’éducation nationale pour unemeilleurepromotiondecesmétiers.Autre action en cours: le projet d’ali-gnementdes formationsà lasécuritépourtouslesintervenantssurlessitesindustriels. «Si un sous-traitant tra-vaillepourplusieursindustriels,ildoittous les 2 ans recevoir 1 à2heures deformationdanschacundessites.Notreidée est demettre enplaceune forma-tion commune à tous les sites, par lebiaisd’e-learningàpartirde2018.Surla base de ce tronc commun, chaquesociété pourra fournir des documents

spécifiques à ses installations que l’in-tervenantextérieurdevraconserverenpermanence sur lui », ajoute Jean-Mi-chel Lahittete. Dans lamême veine,l’association a travaillé avec la so-ciété Dräger à lamise au point d’unmasque de fuites qui peut être uti-lisé indifféremment sur chaque siteindustriel.

une attention spécialeà la sécuritéL’autre association clé qui garantitle haut niveau de qualité des inter-venants extérieurs, notamment enmatière de sécurité, s’appelle MaseSud-Ouest (MaseSO). Si son champd’action dépasse largement le péri-mètre dubassin de Lacq, puisqu’elleœuvre de la Gironde à l’Ariège enpassant par le Pays basque, sa voca-tion restenéanmoins le déploiementdusystèmedemanagementde la sé-curitéetdecertificationMase-UICenvigueur depuis 2007. L’associationMaseSOregroupeprèsde600adhé-rents, dont une centaine de TPE. Laplupart de ces entreprises sont dessous-traitants. Car c’est bien à euxque s’adresse la certification qui estd’ailleurs requise par tous les indus-triels du bassin de Lacq, lorsqu’ils’agit d’ouvrir leurs portes à de nou-veaux sous-traitants. «Mase est uneassociation créée par les industrielset pour les industriels et qui n’a pasde dépendance vis-à-vis de l’adminis-tration. Elle promeut un système demanagement dont l’objectif est l’amé-lioration permanente et continue desperformances Sécurité Santé Envi-ronnement des entreprises », résumePhilippeMichiels, présidentdeMaseSO et directeur de site chez Yara. Ilajoute que dans tout le grand Sud-Ouest, c’est bien auniveaudubassinde Lacq que l’on retrouve le plus desociétés«masées»: «LaparticularitédubassindeLacqvientdeladensitédutissu d’entreprises sous-traitantes etde la variété des services proposés ».Un argument de plus pour tout in-dustriel de la chimie qui voudraits’y installer.•

Le bassin deLacq abriteun réseaudense de sous-traitants.

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14 Cahier SpécialNouvelle-Aquitaine -Octobre 2017 - Infochimiemagazine

innovation | réseau

plateFormeteChnologique

LaLacqGreenValleyveutaccompagnerlatransitionénergétiqueDéjà implantée à Pessac et à Pau,Canoe s’apprête à investir lebassin de Lacq pour y installer la LacqGreenValley: unpilotede productionde fibres de carbone biosourcées, et par la suite,uneplateformededémonstration ouverte, dédiée à la recherchedans le domaine des énergies renouvelables.

I nstaller une Lacq Green Val-ley dans l’enceinte de Chem-Start’up, c’est le projet quimobilise aujourd’hui PatriceGaillard, directeur de Canoe.

Plateforme technologique dédiéeaux composites et matériaux avan-cés unique en son genre, Canoe aété officiellement créée en 2008 àl’initiative du Conseil régional deNouvelle-Aquitaine (CRNA) et de lasociété Arkema. Son objectif est demenerdes étudesR&Detdesprojetscollaboratifs et demultiplier les coo-pérationsavecdesPMEetdesgrandsgroupes pour les accompagner dansle développement de nouveaux pro-cédésouproduitsetcréerdel’activitééconomique et denouveauxemploisautourdelatransitionénergétique.Grâce au soutien du CRNA, Canoes’est installée au départ à Pessacprès de Bordeaux où elle disposedésormais de deux bâtiments. Puisa ouvert une antenne à Pau (2015).En cette année 2017, la plateformeprépare son installation à Lacqdansl’enceinte de ChemStart’up où unnouveaubâtiment vient tout justedesortir de terre grâce au soutien de lacommunauté de communes de LacqOrthez (CCLO) et du CRNA. Ce bâ-timent, qui portera à 4000m² la su-

perficie totale des infrastructures deCanoe, abritera unpilote qui testerala fabrication de fibres de carbone àpartir de cellulose et de lignine. Cepilote s’inscrit dans la continuité duprogramme de recherche Force quiréunit Faurecia, l’IRT Jules Vernecommechefdefile,Renault,Décath-lon,Arkema,Total…, etCanoe; puisduprogrammeeuropéenCarboprecmené notamment en collaborationavec Arkema, Renault ou encore laPMEPlastinov.L’idéeestdeproduiredes fibres de carbone performantessurbasebiosourcéepourunmarchédemasse, en complément de l’offrede fibres de carbone « hautes per-formances » sur base acrylonitrile.Le bâtiment abritera notamment unpilote de carbonisation en continupour des capacités de quelquestonnes par an, ainsi qu’une ligned’imprégnation continue de fibrespar des polymères thermoplas-tiques. «Pour le projet Carboprec, onviselespropriétésduverreaupoidsducarbone,alorsquepourleprojetForce,l’objectif est plusambitieuxet en ligneavec les moyens conséquents mis enplace », résume simplement PatriceGaillard.Mais leconceptde laLacqGreenVal-leynes’arrêterapasà laconstructiondecepilote.PatriceGaillardsouhaitemettre en place des équipements de

démonstration tels qu’une éolienne,un petit champdepanneaux photo-voltaïques et un espace consacré austockagede l’énergie dansdes batte-ries,oùl’onpourraévaluerl’efficacitédenouveauxmatériaux sur ces tech-nologies.Unvoletindustriechimiqueettransitionénergétiqueserainstalléavec des pilotes dans le domaine del’intensificationdesprocédés et de laréductionde la consommation éner-gétique,dansl’hydrogèneetlaréduc-tiondesrejetsCO2.

un volet « ferme du futur »Leprojetdevraitégalementavoirun«voletagricole »grâceàlasociétédebiocontrôleM2i Life Sciences, qui ason centre R&D dans les locaux deChemStart’up. Patrice Gaillard citele programme Taupin’Up auquelCanoe collabore, portant sur la réa-lisation dematrices biodégradablesinédites pour la diffusion program-méedephéromones.«Pourallerplusloin, nous pourrons avoir une vision« ferme du futur » avec le développe-ment de robots qui pourront réaliserdes travaux agricoles de façon auto-nome dans les champs avoisinantsgrâce à l’usage de batteries… », a-t-ilajouté.Pour réaliser ceprojet,unGIS(grou-pement d’intérêt scientifique) est entrain de se créer entre le CRNA, laCCLO, trois principaux industriels-Arkema, Total, M2i - et CEA Tech,auxquels d’autres PME et start-upsont invitéesàvenir s’associer.OutreCanoe, Adera, acteur clé de l’écosys-tèmederechercheetd’innovationenrégion,etChemparc jouerontunrôlede coordination essentiel. PatriceGaillard, l’affirmehaut et fort: «sanschimie, il n’y aura pas de transitionénergétique!». •

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ray

la plateFormeCanoe, usineàproJetsCentre R&D, Canoe« fonctionne comme unePME et sera à l’équilibrebudgétaire en 2017 avec unsoutien du CRNA pour leressourcement en directiondes PME », assure PatriceGaillard. Les technologies-clés de la plateforme se

situent dans le domainedes fibres et du carbone,dans les compositeset la robotisation deleur fabrication, dansla fabrication additive,dans la formulation derésines et dans l’analyseet le contrôle. D’un effectif

de 3 personnes en 2011,la plateforme emploiedésormais plus d’unetrentaine de collaborateurssur les 3 sites (Pessac, Pauet Lacq), et peut se targuerde réaliser un chiffred’affaires de l’ordre de3millions d’euros.

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Présentationdu projet LacqGreen Valleypar PatriceGaillard,directeurde Canoe,et ChristelleLestage,assistantede direction/communication.

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infochimie.com

Infochimiemagazine -Octobre 2017 -Cahier SpécialNouvelle-Aquitaine 15

«LaNouvelle-Aquitaineestunepionnièreenmatièredesoutienà la recherche»

« Increaseestunréseaucollaboratifpublic-privédédiéà lavalorisationde labiomasse lignocellulosique»

patrickmaestro, directeur scientifique de Solvay et fondateur du LOF(Laboratoire du Futur).

François Jérôme,directeur d’Increase

«Créé en 2004 à Pessacdans la périphérie de Bor-deaux, le LOF abrite uneunité mixte de rechercheentre le groupe Solvay, le

CNRSetl’UniversitéBordeaux1.Dansle dispositif de recherche de Solvay, leLOF est considéré comme le labora-toire des laboratoires, dans lamesureoù il se situe en amont des autres, cequipermetdes transferts d’outils et deméthodespouraméliorerlespratiqueset laproductivité.Eneffet,nousconce-vons ici des outils micro et milliflui-diquespourlamanipulationdefluidesà l’échelle de la goutte, que nous com-binonsavec des robots et des systèmesde criblagehaut débit.Nos outils sontégalementcouplésàdessystèmesana-lytiquesadaptés à ladétection surdesquantités infimes, ce qui nous permetd’acquérir in situ des données de baseessentiellesenchimie,procédés,etphy-sico-chimie. Ces technologies peuventêtre appliquées à tous les domaines,

« Le 13mai 2016, à l’uni-versité de Poitiers, leCNRS a donné le coupd’envoi du réseau col-laboratif public-privé

Increase, avec le soutien de la régionNouvelle-Aquitaine. Celle-ci appor-terauneaidetotaledeprèsd’unmilliond’euros. Increase est d’abordune fédé-ration de laboratoires académiquesdédiés à la recherche dans le domainede la valorisation de la biomasse li-gnocellulosique. Au départ, la dyna-mique a été lancée par l’Institut dechimiedesmilieuxetdesmatériauxdePoitiers (IC2MP). Mais aujourd’hui,près de 200 chercheurs issus de huitlaboratoiresderecherche, implantésàRennes,Nantes, Poitiers, Bordeaux etToulouse, sont impliqués dans le pro-jet. Par ailleurs, contrairement aux

depuis la synthèse chimique jusqu’àla formulation enpassantpar l’élabo-ration de matériaux. Elles nous per-mettentd’augmenterdefaçonconsidé-rablelaproductivitédenotrerecherche- avec des gains réguliers de plusieursmois - et de gagner en agilité et enflexibilité. Lorsque nous avons créé leLOF, une chose est sûre, nous souhai-tions l’installer en dehors des mursdescentresderecherchesdugroupe-àl’époqueRhodia - car le LOFétait tropenrupture.Nousavonsmisenconcur-rencedifférentesvilles,maisBordeauxs’est rapidement imposée.Nousavonsété séduits par la volonté de la régionAquitaine de monter en puissancedans l’excellence scientifique, et d’ac-compagnerlamiseenrelationentre larecherche et lemonde industriel à tra-vers lefinancementdenombreuxpro-jets de partenariat. À l’époque, cettevision était déjà impulsée par AlainRousset, président de région. ÀPessacnotamment, nousavonspubénéficier

autres fédérationsqui peuvent existerauseinduCNRS, laparticularitéd’In-crease est, qu’à côtéde cette fédérationde recherche, s’est créé un consortiumd’industriels composés de grandes,moyennes et petites entreprises dontcertainessontfortementimplantéesenrégionNouvelle-Aquitaine. Et laportereste ouverte! L’objectif est de créer unréseau entre les différents acteurs dudomaine afin de prendre en comptedes problèmes de transfert vers l’in-dustrie, dès l’amont des recherches etd’accélérer ainsi lamise sur lemarchéde produits, services ou technologiesdurables. Le réseau Increase est égale-ment lenœudduréseau international«GlobalNetwork ofGreenChemistryCenters», cequi luipermetdedévelop-per ses recherchesdansuncontextedemondialisationdenos sociétés.Outre

de toutun tissu scientifique et techno-logiqueà travers l’existencede grandslaboratoiresderecherchetelsquel’Ins-titut de chimie de lamatière conden-sée de Bordeaux (ICMCB), le Centrede Recherches Paul Pascal (CRPP)ou le Laboratoire de chimie des poly-mères organiques (LCPO),mais ausside compétences en automatique et enmathématiques, ainsi que de la pré-sence de start-up et de fournisseursdematériels sophistiqués pour lami-niaturisation et l’automatisation.La région nous a apporté son soutienfinancier lors de notre installation etellecontinuedeparticiperàdesprojetsspécifiques, commedesfinancementsdethèsesoudepost-doctoratsenparte-nariat. Je travaille toujours beaucoupavec laNouvelle-Aquitainequi estunepionnière en matière de soutien à larecherche. Je constate d’ailleurs qued’autres régions se sont depuis inspi-réesde cequ’a réaliséAlainRousset enNouvelle-Aquitaine.» •

l’aspect recherche, Increase est l’orga-nisateur de l’International Sympo-siumonGreenChemistry,quiestorga-nisé tous les deuxans à LaRochelle etqui regroupe plus de 800 chercheursacadémiques et industriels issus dumonde entier, faisant de la ville de laRochelle la capitale mondiale de lachimiedurablependant cinq jours. Laformationestégalementunedespriori-tésd’Increase,aveclavolontédeformerdes étudiants mieux armés face auxmutations rapides de la chimie. Alorsquenous entamons la phasefinale derédaction de tous les documents juri-diques et accordsde consortiumentreindustriels, notre objectif estmainte-nant d’apporter la preuve que ce typede structure fonctionne et permet untransfert technologique efficace dumondeacadémiqueversl’industrie. » •

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PatrickMaestro.

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16 Cahier SpécialNouvelle-Aquitaine -Octobre 2017 - Infochimiemagazine

innovation | réseau

enseignementsupérieur/reCherChe

L’UPPAviseunereconnaissanceinternationaleAvec quelque 13000 étudiants, l’Université de Pau et despaysde l’Adour (UPPA) est classée dans la catégorie des universitésde taillemoyenne. Pour autant, elle ne cesse de gagner enautonomie et renommée en France et à l’international, grâce à unde ses laboratoires vedettes, l’Iprem.

L’ UPPAest uneuniver-sité généraliste (horssanté), intervenantdans trois grandschamps discipli-

naires:ledroit,l’économieetlagestion,lesSciencesettechniques,etleslettres,leslangues,lesscienceshumainesetlesport.Enformation initiale, continue,enalternanceouenapprentissage,ettoutaulongdelavie, l’UPPAprépareàdesdiplômesde licences, licencesproetmasters. Elle comporte égalementdeux IUT,un IAE(écoleuniversitairedemanagement),deuxécolesd’ingé-nieur (l’ENSGTI et l’ISABTP),unservice formationcontinueetuncentredefor-mation des apprentis. Sonorientationendirectiondesdomainesde lachimie,desgéosciences et des maté-riauxrestepourtant l’undeses points forts. C’est ainsique l’on va retrouver dansses formationsdesmastersspécialisés en génie pétro-lier, matériaux, en chimieanalytique.DesentreprisesdubassindeLacqfinancentrégulière-mentdesthèsesoudespost-doctorats,et intègrent des stagiaires dans leursstructures.Unaccords-cadresavec lacommunauté de communes de LacqOrthez(CCLO)etaveclacommunautéd’agglomération dPau-Béarn-Pyré-nées prévoient également des finan-cementsde thèsesetpost-docsupplé-

mentaires,souligneChristopheDerail,vice-président délégué Recherchepartenariale et Transfert. Il ajoute:«Globalement, la part de chiffre d’af-fairesapportéeparnosrelationsparte-narialesestplusimportantequepourlaplupartdesuniversités».Néanmoins, c’est à travers l’Iprem(Institut des sciences analytiques etdephysico-chimiepour l’environne-ment et lesmatériaux) que l’engage-mentde l’universitédans ledomainede la chimie et des matériaux est leplusvisible.UnitéMixtedeRechercheCNRS/UPPA (UMR 5254), l’Iprem

estnéde la fusionen2007de3UMRet regroupe plus de 200 personnesqui s’intéressent au développementde connaissances fondamentales enphysico-chimie, chimie analytique,chimiethéorique,chimiedesynthèseetmicrobiologie, enrelationavecdesapplications concernant la structuredu vivant, la gestion de l’environne-ment et les propriétés fonctionnellesdematériaux. Ce qui fait la force dece laboratoire, c’est son parc analy-tique unique au monde. Expert enchimie analytique et spectrométriedemasse,l’Ipremaétélauréatdela2e

vaguedel’appelàprojetéquipementsd’excellence, Equipex, pour sonpro-

jet MARSS (MAss SpectrometryCenter forReactivity andSpeciationSciences). Cette reconnaissance luia permis d’installer quatre spectro-mètres haut de gamme. à noter quel’Iprem abrite aussi 2 laboratoirescommuns avec les groupes indus-trielsTotaletUrgo.

plus de visibilité grâce aulabel i-siteDepuis le 24 février 2017, l’UPPAfait aussi partie du club très fermédes 18 universités lauréates du Pro-gramme d’investissements d’avenirIdEX/I-SITE (Initiatives science in-novation, territoires, économie). Ceprogramme a pour objectif de «per-mettre à la France de disposer d’unenseignement supérieur et d’une re-cherchevisibleà l’internationaletapteà la compétitivité, dans le domainede l’innovation et de la technologie ».L’UPPAaété retenuepour sonprojet

E2S (Energy and Environ-ment Solutions), en parte-nariat avec l’Inra et Inria,en synergie avecdesparte-naires industriels commeTotal, Arkema, TIGF, Sa-fran Helicopter Engines,académiques comme leCEA, le BRGM, le CNRS etl’UniversitéduPaysBasque,l’UniversitédeSaragosseetde concert avec les collecti-vités. Concrètement, l’uni-versité va bénéficier d’un

financementde6M€/anpourmettreen place des actions de recherche etd’innovation présentant une ouver-ture internationale, par exempledans le stockage du CO2, la produc-tion de biogaz, les batteries du futurou le développement de matériauxinnovants.Autourdeceprojet, scien-tifiques, sociologues et juristes parti-ciperontàdesprojetsde formationetderechercheaveclespremièresinsti-tutionsmondiales (Stanford, Berke-ley,MIT…): chaires d’excellence, in-tensificationdelapolitiquedequalitéenmatière de formation ainsi qu’enrecherche et innovationet enseigne-mentsenanglais.•

« L’atout principal del’UPPA,mais aussi saraison d’être, c’est sonancrage territorial »mohamedamara, président del’UPPA©

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Infochimiemagazine -Octobre 2017 -Cahier SpécialNouvelle-Aquitaine 17

transFertteChnologique

RescolltireprofitdesaforteimplantationrégionaleAcquisitiond’entreprises régionales,recrutementde talents locaux,participation aux actions de soutienaux industrielsmises en place parla Nouvelle-Aquitaine: l’entreprisegirondine spécialisée dans l’étudedesmatériauxdiversifie son activitégrâce à l’écosystème régional.

A u sein de l’écolede Chimie de Bor-deaux , Re scol létait un service detransfert techno-

logique. En 2001, il s’externalisepour optimiser ses relations avecses partenaires industriels. Initia-lement spécialisée dans l’assem-blage par collage, la société Res-coll étend son activité à l’étude del’ensembledesmatériauxàbasedepolymères.Grâceàses laboratoiresde tests, l’entreprise girondine réa-

lise des études R&Det des prestationsde caractérisationpour l’aérospatialeet la défense. De-puis quatre ans,elle élargit son acti-vité à deux secteursstratégiques : lesnouvelles énergieset les matériaux àusage médical. Sa

démarche de diversification luipermet d’avoir une croissance an-nuelle de 10%. Une valeur ajoutéeque l’entreprise pérennise grâceà l’écosystème régional. En 2016,Rescoll fusionne avec MatériauxPoitouCharentes.Spécialiséedansles tests cryogéniques, l’entreprisebasée à Rochefort réalise aussi destests mécaniques sur structures.Grâce à cette fusion, Rescoll aug-mente son portefeuille de com-pétences. Une démarche débutéeen 2013, date à laquelle la sociétégirondine devient actionnaire à100% de Rescoll Manufacturing,usineur dans le domainemédical à

Pessac. « La fabrication de disposi-tifs médicaux implantables, s’ajou-tantà leur test et à laR&D,nousper-met d’avoir une offre complète dansle secteur médical », justifie JoséAlcorta, gérant de Rescoll. Puis en2015, l’entreprise devient l’uniqueactionnaire de Stilz Chimie. Grâceà cette société de formulationbasée dans la Vienne, Rescoll pro-pose à ses clients la réalisation dequantités pilotes des produits issusde saR&D.

Des spécialitésgéographiquesDeux sites en Gironde, un en Cha-rente-Maritime et un dans laVienne. L’entreprise a une implan-tation régionale très large et lafusion des trois régions lui donneune visibilité accrue. « L’ancienneAquitaine était spécialisée dans lesmatériaux, le Poitou-Charentesdans l’éco-innovation et le Limou-sin dans la céramique. Ces spéciali-tés sont complémentaires et en lienavec notre activité », explique JoséAlcorta. Pour répondre aux enjeuxliés à cette diversification d’acti-vité, l’entreprise doit élargir sescompétences. «Nous sommes issusde l’Université de Bordeaux avec la-quellenousavonsgardéune relationtrès étroite. Les techniciens et ingé-nieurs formés sur le campus sontnotre filière de recrutement privilé-

giée », ajoute-t-il. D’ailleurs, l’entre-prise participe à la formation enaccueillantdes stagiaires, enfinan-çant des thèses et des post-docto-rats. Seul établissement françaishabilité à délivrer des diplômes auniveau européen dans le domainedel’assemblagecollage,Rescolldis-pense aussi des formations d’opé-rateur colleur et de spécialiste encollage. L’entreprise est égalementimpliquéedans les pôles de compé-titivité.Membre fondateurd’Aeros-paceValley,elleestaussipartenairede laRoutedesLasers,pôledecom-pétitivité autour de la photonique.

un soutien financierde la régionPour entrer en contact avec les ac-teurs régionaux et faire naître desprojets, la société bénéficie des po-litiques publiques menées par laNouvelle-Aquitaine pour « boos-ter » l’industrie et l’économie. Parexemple, un accompagnementde l’Agence de développement etd’innovation de la Nouvelle-Aqui-taine (ADI) sur des salons natio-naux comme le JEC ou le Salondu Bourget, ou la participationau programme « Usine du Futur »lancé par la région. «Nous partici-pons aux programmes de rechercheet d’innovation aux niveaux natio-nal et européen : la région a unedémarche plutôt volontaire pourcofinancer ces études de rechercheindustrielle », apprécie aussi le diri-geant.MaisRescoll le lui rendbien.Même si l’entreprise a des clientssur le territoire européen, tous sesemplois sont en Nouvelle-Aqui-taine. Et toute la valeur ajoutée deson activité reste en région. •

les prinCipauxCentres teChniquesDenouVelle-aquitaineAPESA (Pau) - éco-innovation etévaluation environnementale- www.apesa.frCANOE (Pessac, Pau et Lacq) -composites et matériaux avancés,formulation et procédés defabrication- www.plateforme-canoe.comCOMPOSITADOUR (Bayonne)- procédés robotisés demise enœuvre des composites- www.compositadour.estia.frCTTC (Limoges) - technologiescéramiques - www.cttc.frCVA (Brive) - valorisation des

agroressources, extraction- www.cva-ctt19.frFCBA (Bordeaux) - forêt,cellulose, bois, ameublement- www.fcba.frITERG (Pessac) - corps gras- www.iterg.comRESCOLL (Pessac et Rochefort)- collage, revêtementsfonctionnels, polymèresconducteurs, matériaux hautesperformances- www.rescoll.frVALAGRO (Poitiers) - chimie duvégétal – www.valagro-rd.com

Rescoll estl’un des acteursmajeurs du« fire testing ».

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18 Cahier SpécialNouvelle-Aquitaine -Octobre 2017 - Infochimiemagazine

formation |organisme

FormationpouraDultes

LeGretaSudAquitaineauservicedudéveloppementéconomiqueSur lemarché concurrentiel, l’organisme publicmise sur uneoffre de formation surmesure. Au plus près des entreprises etdu vivier de talents du territoire, le Greta SudAquitaine proposeun ensemble de prestations qui s’inscrit dans unedynamiqueterritoriale endogène.

D ix millions d’eurosde chiffre d’affairesen 2016. Plus de septmille cinq cents sta-giairesforméschaque

année.Etprèsdeneufcentscontratsen alternance accompagnés tousles ans. Le Groupement d’établis-sements (Greta) Sud Aquitaine estun organisme public de formationcontinue.L’établissementappartientau réseau national des Greta, desstructures de l’éducation nationalequi mutualisent leurs compétenceset leurs moyens pour proposer uneoffre de formation pour adultes.Mais ils ne sont pas subventionnéspar l’état, puisqu’ils interviennentsur lemarché concurrentiel. «Nousne pouvons pas nous contenter d’êtresurunelogiquedel’offre,nousdevons

avoir un posi-tionnement mar-ché engagé », re-marque ValérieDemangel, direc-trice opération-nelle du GretaSud Aquitaine.L ’ o r g a n i s m eaquitain œuvredonc à proposerune offre de for-mation sur me-sure au service

du développement économique desonterritoire.Lefonctionnementdel’organisme de formation est basésur une logique territoriale autourde Bayonne, Dax,Mont-de-Marsanet Pau. Dans cette région, le bas-sin de Lacq et le bassin de l’Adourconcentrent de nombreux acteursde l’industrie chimique parmi les-quels Arkema, Sanofi, AbengoaBio Energy, Novasep, ou encore

Chimex. Pour adapter son offre auxbesoins de ces industriels, l’orga-nismemet enœuvre une démarchedeco-constructiondes formations.

Des programmes évolutifsPar la suite, la structure publiqueaccompagne les entreprises dansl’intégration, la formation et la qua-lification des alternants. Et un bilanannuelaveclesindustrielspermetauGretaSudAquitainede faireévoluersa prestation en permanence pourtoujoursêtreauplusprèsdesbesoinsde ses clients. Si cette démarcheprend du temps, pour l’organismeaquitain, c’est avant tout une sourced’efficacité. La prestation du GretaSud Aquitaine va encore plus loin,puisquel’organismepublicfaitdure-crutement pour proposer aux entre-prisesdes candidatsqui répondentàleursattentes.Danscettedémarche,la structuremet unpoint d’honneurà lutter contre les discriminations,notamment de genre. «On incite lesfemmes à entrer dans les métiers dela chimie, et nous évitons d’avoir despréjugés sur des profils qui seraientplus adaptés à certains métiers qued’autres », illustre la directrice opé-rationnelle. Néanmoins, pour dy-namiser le développement écono-mique du territoire, le Greta SudAquitaine ne recrute que des can-didats originaires de la Région. Lesentreprises, notamment dans l’in-dustrie chimique, ont un gros degréd’exigenceàcausedelaconcurrenceinternationale. Elles attendent descompétences techniques, une auto-nomie et une polyvalence de la partdesopérateurs.Forceestdeconstaterque les personnes qui souhaitent in-tégrer ces formations de niveau Bacn’ont souvent même pas le niveau

CAP. L’organisme de formation s’estdonc tournévers leConseilRégionalpourqu’ilmetteenappeld’offresdesformations de pré-qualification afinque les candidats puissent suivre unitinérairedeprofessionnalisation.Les appels d’offres ont été rempor-téspar leGretaSudAquitaine,cequipermet à la structure de bien articu-ler toutescesactions.«L’interventiondespouvoirspublics enamontpermetd’amener des candidats du territoirevers des entreprises du territoire enquête de nouveaux talents, c’est unedynamique endogène », expliqueValérie Demangel. Pour anticiperles problèmes de gestion de compé-tences sur le territoire, le Greta SudAquitaine et les politiques publiquestravaillent de concert. En 2016, ilsontidentifiédesgisementsd’emploisdans lesmétiers dunumériquedansle bassin landais. Le Conseil Régio-nal a sorti un appel d’offres sur troisfamilles demétiers que leGreta SudAquitaine a remporté. L’organismea ouvert vingt groupes de forma-tion à Bac+2 sur l’ensemble du ter-ritoire. Si, pour l’instant, ces forma-tions sontdestinées auxprestatairesspécialisés dans le numérique, dèsl’automne 2017, elles devraient êtremises à disposition de l’ensembledes entreprises. Parallèlement, lastructure aquitaine a aussi engagéunedémarched’innovationpédago-gique. Cette année, des formateursont été mis en situation de micro-projets pourproposerdesdispositifsinnovants qui intègrent des modeshybrides de formation dont le nu-mérique, les plateformes ou encorela formation à distance. Un bilande ces premières expériences serafait pendant l’été avant d’envisagerune généralisation de ces pratiques.«Le formateur ne doit pas avoir l’im-pression d’être dépossédé de ces fonc-tions, il doit pouvoir accompagner lapersonneenvalidantprogressivementdes acquis », insiste Valérie Deman-gel. Être au plus près de ses clientset des personnes formées est sansdouteunedesclésdusuccèsduGretaSudAquitaine.•

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Le bâtimentHalle Chimieà Mourenx estdoté de quinzepilotes deformation.

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Quelest lepoidsde l’industriechimiquedansla régionNouvelle-Aquitaineetquels typesdechimieysontpratiqués?L’industrie chimique enNouvelle-Aquitaine emploieenviron 9000 salariés et quasiment autant de sala-riés indirects. Elle se caractérise par la présence d’unnombre importantde sites classésSeveso, une soixan-taineautotal.Touslestypesdechimiesontreprésentés:lachimiedebaseavecdesproductionsd’engraisetdesdérivéspétrochimiques, lachimiedespécialités avec un pôlemondial dethiochimie dans la région de Lacq,des phytosanitaires, des produitspharmaceutiques,etenfin, lachimiebiosourcée avecdes entreprises spé-cialiséesdans lacelluloseou lesdéri-vés du pin. Et l’on pourrait citer descompétencesensécuritéindustrielle.Cependantaujourd’hui, uneffort important est consa-créà la structurationde lafilièreautourdesmatériauxcompositesetdelachimiedespécialités.Ya-t-il uneorganisationgéographiqueparticulière?Il existe 5 grands pôles industriels sur le territoire delaNouvelle-Aquitaine qui sont le fruit de l’histoire. Leprincipalest lebassindeLacqauquels’ajoutentunpôlelandais, unpôle bordelais autour duBecd’Ambès, unpôle bergeracois et un pôle rochelais. Pour les déve-loppements futurs, nous travaillons en priorité sur lastructurationdedeuxzonesqui sont appeléesàattirerdenouvellesactivités. Il s’agitdubassindeLacqquiesten voie de reconversion après l’arrêt de la productiondegaznaturel et de la Presqu’île d’Ambès qui disposeaussi de foncier disponible ainsi qued’infrastructuresferroviaires et portuaires dues à la présence du Portde Bordeaux. La volonté de la région est d’attirer desgrands industriels, notamment étrangers – asiatiquesoud’outre-Atlantique–quichercheraientàs’établirsurunsiteenEurope.NotrerôleestdelesconvaincrequelarégionNouvelle -Aquitaineest lemeilleur endroit pos-siblepourenvisagerunetelle implantation.

Quels sont les atouts de la région pourattirer ces nouveaux investissements?LarégionNouvelle-Aquitaineoffreunécosystèmepar-ticulièrementbien structuré, avecdesacteursmotivésqui permettent le développement d’activités dans les

meilleures conditions possibles. Dans cet écosystèmesontmisenavantd’importantsmoyens:unréseauactifde sous-traitants, des organismes de formation, desorganismes publics, par exemple Pôle emploi, des or-ganismesde types clusters ou centres techniques, desinfrastructures logistiquesainsiquedesprestationsdemutualisations.Parailleurs,lacoordinationentrelaré-gionet lesdifférentsservicesdel’état,dont laDireccte,estsanségal.

Commentsesitue l’industriechimiquepar rapportauxautres industries régionales?Au niveau du territoire, l’industriechimique arrive en deuxième posi-tionderrière l’industrie du vin et de-vant l’aéronautique.Nousavons cou-tumededirequel’industriechimiqueest l’industrie des industries et que

sanschimie forte, iln’yapasd’industrie forte.Eneffet,on retrouvenos produits dans denombreux secteurs,par exemple dans l’aéronautique, grâce à Toray qui arécemment fait un investissement à Lacq,mais égale-mentdans l’agriculture, la santé, lebâtiment, lesmaté-riaux, les énergies renouvelables…En tant que syndi-catprofessionnel, l’UICsoutientcette industriedanssacapacité àgénérerde la croissancepour créerde la va-leurajoutéeetde l’emploi.D’autantplusque l’industriechimique est aussi unacteur responsable qui travailleactivementdepuisdenombreusesannéessur laréduc-tiondesonempreinteenvironnementale.Touscesélé-ments font de la chimie une industriemoderne, tour-née vers le futur, qui se transforme, qui s’adapte et quiinnove.

Est-ce que l’industrie chimique est unsecteur générateur d’emplois?Dans l’industrie chimique, nous avons besoin d’avoirdes salariés compétents.Dece fait, laquasi-totalitédespostes sont proposés enCDI avec des salaires dans lehaut de la fourchette, par rapport à ce qui est proposédans le reste de l’industrie. En 2014, dans le cadre duPactede responsabilité, l’UICaété le premier acteur às’engagerpour l’emploi. Enéchanged’allègements surles charges sociales et d’une réduction de la fiscalité,l’UIC avait promis une augmentation de 10% de seseffectifs au niveau national, soit 47000 emplois avec5000jeunesaccueillisenalternance.•

«LarégionNouvelle-Aquitaineoffreunécosystèmeparticulièrementbienstructuré» .

«Sanschimieforte,iln’yapasd’industrieforte»

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infochimie.com

Cahier SpécialNouvelle-Aquitaine -Octobre 2017 - Infochimiemagazine 19

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Jean-Marc EspinosaPrésident de l’UICAquitaine

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