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Conception de la publication et écritureRichard AmalvyDirecteur Marque, Communication et MédiaBureau Mondial du Scoutisme
Conception graphique originale, infographies et appui rédactionnelSimon Bourges
Appui graphique et recherche iconographique de la deuxième éditionGuadalupe SanmateuVictor C. Ortega
Conception des schémas© Richard Amalvy, Equation de l’image (page 33) in L’identité du territoire Castres-Mazamet, recherche en marketing territorial, septembre 2002. Pages, 31, 68, 89. © Jean-Marc Decaudin (pages 71, 78, 117) in La communication marketing, Editions Economica. © Thierry Libaert (pages 9, 43, 57, 62, 70, 71, 111, 128) in Le plan de communication, Editions Dunod
Photographies© Archives photographiques du Bureau Mondial du Scoutisme
Secrétariat de rédaction de la première éditionPascale Boulanger, Nicole Wauters-Mindlin
Secrétariat de rédaction de la deuxième éditionVanessa Von der Mühll, Chantal Payot, Lorena Viscio
TraductionsAnglais : Samantha Pijollet-HallEspagnol de la première édition : Bureau Régional InteramériqueEspagnol de la deuxième édition et adaptation : Ferran Guimaraes
Comité éditiorial de la première éditionSinika Alvesalo (The Guides and Scouts of Finland), Dieter De Court (Federatie voor Open Scouting, Belgique), Paolo Fiora (Corpo nazionale giovani esploratori ed esploratrici italiani), Tomas Horvath, (Slovensky Skauting, Slovaquie), Albertina Ivan, (Cercetasii Romanei, Roumanie), Jean-Philippe Melchior (Scouts et Guides pluralistes de Belgique), Elaine Mellon, (Scouting association of Ireland).
Consultants pour la première et la deuxième éditionsDominique Bénard (Programme des Jeunes), Camille Baise (Arts graphiques), Jean Cassaigneau (Relations extérieures et Partenariats), Mark Clayton (Communication), Philippe Filleron (Relations institutionnelles et Approche méthodologique), Malek Gabr (Approche méthologique), Jocelyne Gendrin-Guinebault (Approche méthodologique et Evaluation), Ferran Guimaraes (Communication et Marketing), Christian Hurisse (Archives et Documentation), Mateo Jover (Cultures et Identité), Guillaume Légaut (Cultures et Identité), Eduardo Missoni, (Stratégie globale), Jacques Moreillon (Stratégie globale), Marta Pieri (Mobilisation de Ressources), Victor Ortega (Conception graphique), Luc Panissod (Mobilisation de Ressources et Gestion de Marque), Giuseppe Porcaro (Relations extérieures), Charles Andrew Revkin (Gestion de Marque et Propriété intellectuelle), Arturo Romboli (Relations extérieures), Thierry Tournet (Web développement), Eduard Vallory I Subira (Cultures et Identité), Vanessa Von der Mühll (Communication & Média), Anne Whiteford (Approche stratégique).
Remerciements aux équipes de formation des Forums régionaux de la CommunicationEmad Abd-el-Monem, Laila A. Alm Eldin, Simon Carter, Neil Commons, Alberto Del Brutto, Paolo Fiora, Ferran Guimaraes, Euloge Ischimwe, Adam Jollans, Mario Diaz Martinez, Martyn Milner, Gabriel Oldenburg, Victor Ortega, Abdullah Rasheed, Matt Rooney, Luz Taray, Katrin Tauscher, Andrew Thorp, Vanessa von der Mühll, Mike Walker, Anthony Weller.
Association des Scouts de Macau, les assistantes et traducteurs du Centre international scout du Caire (Egypte), les responsables MSC et ASDE de Palencia (Espagne), l’équipe d’accueil du Centre scout international de Picarquin (Chili), Association des Scouts d’Afrique du Sud (région de Pretoria), Association des Scouts du Burkina Faso.
Remerciements spéciauxBorja Suárez Pedrosa et Sergio Montoya Ruiz de Angulo, Directeurs généraux de la Jeunesse, Junte de Castilla y Léon, Espagne. Augustín Matía Amor, ancien Président du Movimiento Scout Católico d’Espagne.
Impression et productionImpression et productionGraficas Gar-CuePlata, n°14, Nave 9 – Poligono de San CristóbalTF./Fax : + 34 983 29 81 03 – 47012 Valladolid
© Bureau Mondial du Scoutisme, première édition, septembre 2003© Bureau Mondial du Scoutisme, deuxième édition, septembre 2008 ISBN 978-2-917213-00-1
Droits réservés de reproduction et traduction pour tout ou partie de cet ouvrage aux Organisations scoutes nationales membres de l’Organisation Mondiale du Mouvement Scout, avec mention obligatoire de la source et de l’auteur.
Edité avec le soutien de
Ce sommaire général donne un aperçu du contenu
de la publication. Un sommaire plus détaillé
est proposé au début de chaque partie.
Sommaire général
Sommaire
Avant-propos 6
Introduction 8 Partie 1 : Les concepts 12chapitre 1 Le profil du Scoutisme 14
chapitre 2 Le Scoutisme comme marque 16
chapitre 3 L’identité, un patrimoine commun 18
chapitre 4 L’histoire, pour apprendre & se renforcer 26
chapitre 5 Le Scoutisme comme produit, l’image un capital 30
Partie 2 : La stratégie de marque 38chapitre 6 Une stratégie, pourquoi ? 40
chapitre 7 Concevoir la stratégie de Communication 44
chapitre 8 Les éléments de la communication institutionnelle 76
chapitre 9 Travailler avec les médias 90
chapitre 10 La Communication interne 100
chapitre 11 Une Stratégie de Partenariats 102
chapitre 12 La Stratégie de Mobilisation de Ressources 110
Partie 3 : La mise en œuvre de la stratégie 120chapitre 13 La plannification 122
chapitre 14 La structure de travail 124
chapitre 15 Les ressources humaines internes et externes 126
chapitre 16 Le budget de la Communication 134
chapitre 17 Les étapes d’évaluation et les effets démultiplicateurs 136
Index, mots-clés & code typographique 140
Bibliographie 147
6
Avant-propos"Dire qui nous sommes"
Face au miroir
Le grand poête et dramaturge allemand Johann Wolfgang
Goethe a écrit que le comportement est un miroir dans
lequel chacun montre son image. Après cent ans
d’existence, le Mouvement scout a développé une image
publique quelque peu stéréoptypée, et très fréquemment
éloignée tant de ce qu’il est véritablement, de sa puissante
contribution dans le secteur de l’éducation non-formelle,
que de son apport dans la transmission de valeurs à des
millions de jeunes de toute la planète.
Il existait donc une différence entre ce que le Scoutisme est
réellement et les messages qu’il parvenait à communiquer
extérieurement. C’est pour cette raison qu’à la fin de
l’année 2001, la région européenne du Scoutisme a senti
la nécessité de se doter d’une stratégie de formation à
long terme dans le champ des relations extérieures,
de la communication et de l’image, afin de soutenir le
travail que certaines associations avaient déjà réalisé. Il
s’agissait d’élaborer un outil professionnel pour faciliter la
croissance du Mouvement scout dans chacun des pays
(de là l’inclusion du mot “boom” dans le titre de cette
publication) au travers d’une analyse, et de la proposition
de développement d’un système de communication en
adéquation avec la réalité contemporaine du Scoutisme.
Quelque chose qui soit capable d’ouvrir une réflexion sur
l’image transmise à partir de nos actions, ou bien encore de
traduire la mission actuelle du Mouvement pour n’importe
lequel de ses interlocuteurs.
Il s’agissait, pour l’année du Centenaire, de développer
une véritable stratégie de Communication pour savoir
définir et transmettre avec clarté qui nous sommes et ce
que nous proposons. Rien de plus, rien de moins.
La maturation d' une idée
L’artisan de cette entreprise ambitieuse fut Richard Amalvy
(actuel Directeur de la Communication du Bureau Mondial
du Scoutisme) qui a su allier sa profonde connaissance
de la réalité et du potentiel du Scoutisme, avec son
expérience professionnelle reconnue dans le champ des
Relations publiques et de la Communication. Le fruit de
son énorme capacité de travail comme de sa passion à se
dédier à cette tâche fut la publication en septembre 2003
du livre “Scout.Boom.Comm : le profil du Scoutisme”, édité
en anglais et en français pour les organisations scoutes
européennes. Depuis plusieurs années, l’utilisation
de ce livre dans de nombreux ateliers et séminaires
internationaux a généré un travail intense et systématique,
en se basant sur son matériau conceptuel et son contenu.
En partant de la priorité stratégique “Profil du Scoutisme”,
ce travail a permis de développer toute une stratégie de
marque et d’image qui est à présent considérée comme
un élément important de la croissance du Mouvement.
Mes remerciement personnels vont en premier lieu
à l’auteur, pour sa générosité à mettre à disposition
un outil de travail riche, dont les concepts et matériaux sont
applicables non seulement au
Scoutisme, mais à n’importe quelle
organisation non gouvernementale
qui souhaite travailler sérieusement
sur l’ensemble de ces thèmes.
L’équipe de soutien pour les relations publiques des organisations scoutes nationales au XXIème Jamboree Scout Mondial, à Chelmsford, août 2007.
7
Intensifier la formation des volontaires
En 2008, Scout.Boom.Comm est définitivement publié
en espagnol. C’est le résultat de plusieurs heures de
travail et la conviction qu'il faut intensifier la formation des
volontaires pour communiquer au monde les messages
et les valeurs du Mouvement scout. Ce n’est pas qu’une
simple traduction, puisque le contenu a été revisité et
actualisé à partir des multiples expériences et résultats
accumulés depuis ces dernières années, par l’introduction
de nouveaux chapitres sur le capital social que constituent
l’image et le développement de la marque scoute. Il ne
s’agit pas non plus d’une œuvre achevée, qui se voudrait
magistrale, mais d’une méthode qui est en processus
constant de révision, de modification, de reconsidération
et d’expansion, à partir des réflexions que les lecteurs
nous apportent.
Remerciements
Je voudrais enfin remercier la Junte de Castilla et Léon, en
Espagne, pour l’édition de ce livre, et surtout l’impulsion
donnée par son ancien Directeur général de la Jeunesse,
Borja Suàrez, qui a non seulement soutenu cette
publication, mais aussi d’autres initiatives importantes de
formation, comme la réalisation à Palencia, en janvier 2007,
du Forum régional de la Communication pour les régions
européenne et Eurasie (qui ont envoyé des représentants
de nombreux pays).
Je vois un grand espoir à ce que les pouvoirs publics
s’intéressent à l’importance du développement des
domaines de la Communication et de l’Image dans le
processus de croissance des associations de jeunesse,
puisque ces dernières se trouvent à la base du tissu social
de notre environnement, en contribuant, chaque jour de
façon altruiste, à son amélioration.
Merci de tout cœur, pour le soutien et la confiance dans
le travail que réalise le Mouvement scout tous les jours au
service des enfants et des jeunes. Sans doute, sont-ils
nombreux ceux qui, à partir de différentes responsabilités
à tous les niveaux, partagent la promesse de laisser ce
monde meilleur qu'ils ne l'ont trouvé.
Mario DÍAZ MARTÍNEZVice-président du Comité du Scoutisme Mondial
Président du Groupe de travail Marque et Communication (2005-2008)
Avant-propos"Dire qui nous sommes"
8
Introduction"A quoi sert le Scoutisme ?"
n Parmi les nombreux savoir-faire que le Scoutisme
possède, il lui manque souvent le faire savoir, pour dire qui
il est et ce qu’il fait. Scout.Boom.Comm a été écrit pour vous
y aider. Cette deuxième édition a été enrichie par l’exercice
de revitalisation de la marque et de l’image entrepris
depuis 2005, et par l’expérimentation de la méthode que
nous avons lancée en 2003. Cette édition bénéficie aussi
du dialogue ouvert avec plus de 500 personnes qui ont suivi
les ateliers, les formations et les séminaires internationaux
basés sur cette méthode1. Qu’elles en soient remerciées.
Elles nous ont aidé à accomplir notre tâche.
1. Un enjeu pour le développementet la croissance
La conjonction de plusieurs événements ont accéléré la
prise de conscience collective visant à faire de l’image un
enjeu majeur pour l’avenir du Mouvement scout. Quels
sont ces événements ?
Tout d’abord la préparation de la célébration du Centenaire,
tant au niveau national que mondial. Lancée en 1997, l’idée
de faire sortir les scouts de leurs locaux et de leurs camps
pour se montrer à tous tels qu’ils sont durant l’année
exceptionnelle du Centenaire, a nécessité des trésors
d’imagination pour apparaître neufs et surprenants. La
campagne des Dons pour la Paix, l’organisation du Lever
de Soleil sur le Scoutisme, ont donné des opportunités
nouvelles pour montrer l’action concrète du Scoutisme.
Mais l’enthousiasme a été affecté par la révélation que
dans la plupart des pays industrialisés, le Mouvement
scout se confronte au déclin des adhésions parce que
la concurrence d’autres propositions faites à la jeunesse
est là, parce que le Mouvement n’a pas su renouveler
d’une manière attrayante ses programmes éducatifs et
ses activités, parce que l’on trouve moins facilement des
adultes qui veulent s’engager pour un projet éducatif, qui
ne dit pas clairement ce qu’il propose.
En termes de marketing, la cause défendue par les
scouts n’apparaît pas clairement. Le Scoutisme, à quoi ça
sert ? Sans la capacité de répondre à cette question, ni
les scouts ni les non-scouts ne peuvent comprendre la
mission du Mouvement. La difficulté de recruter des jeunes
et des adultes, et d’augmenter les ressources nécessaires
pour soutenir l’action s’accélère alors.
Dans les pays industrialisés, la caricature du Scoutisme
joue non seulement un effet repoussoir auprès de
nouveaux membres possibles, mais aussi d’accélérateur
de départ pour des jeunes et des adultes qui ne veulent
pas être identifiés individuellement à la mauvaise image
que toute une organisation peut porter.
Un Scoutisme qui ne comprend pas les besoins et
les nécessités de la jeunesse, qui ne vit pas au sein
de la société, qui se transforme en ordre ou en armée
plutôt qu’en mouvement, est un Scoutisme qui perd son
essence : l’innovation éducative et sociale.
1 Participants des ateliers menés en Europe de 2001 à 2004, lors de la Conférence mondiale de 2005, et du programme mondial proposé lors des forums régionaux de la communication de novembre 2006 à avril 2008.
Par contre, dans les pays émergents et en voie de
développement, le Scoutisme est plus facilement reconnu
sur son utilité sociale. On sait à quoi il sert, parce qu’il
répond à l’urgence sociale et humanitaire, parce que les
scouts n’ont pas peur d’afficher leurs actions. Ne citons
qu’un exemple : la lutte contre le Sida dans les pays
africains où les campagnes de prévention annoncent
clairement la couleur. Dans la plupart de ces pays, l’enjeu
du développement et de la croissance ne souffre pas
du manque de membres et de manque de projets, mais
du manque de moyens pour soutenir les activités. Une
bonne image ne suffit pas, il faut obtenir des capacités
pour monter des projets crédibles, pour convaincre des
mécènes et des sponsors afin d'agir.
2. Une prise de conscience collective
Aux niveaux global et local, la prise de conscience
collective des enjeux liés à l’image du Scoutisme passe
par l’acceptation de la réalité. Pour la voir, il faut lancer une
analyse honnête de la situation, et ensuite faire une lecture
franche des résultats que cette analyse révèle.
2 “L’éducation par l’amour au lieu de l’éducation par la crainte”, Lord Baden-Powell, in Jamboree, le journal scout universel, janvier 1923. Texte original prononcé lors du troisième congrès d’éducation morale, organisé à Genève en août 1922.3 Résolution de la Conférence mondiale du Scoutisme adoptée en 1924 sous le numéro 16/24, reconduite en 1963 sous le numéro 16/63.
Le travail de consultation lancé dans les forums régionaux
de la communication qui se sont déroulés de novembre
2006 à avril 2008, nous a permis de rencontrer 200
responsables provenant de plus de 90 pays. Avec eux,
nous avons entrepris un travail collectif de reconstruction
de l’image du Scoutisme. Les débats nous ont permis
d'observer les freins que nous mettons nous-même. Voici
quelques exemples :
L’excès de fierté est un frein à notre auto-critique. Nous
avons rencontré quelques scouts tellement fiers de ce
qu’ils sont qu’ils en oublient de dire ce qu’ils font ! On sait
parader dans les rues avec orgueil, mais on est incapable
de dire quelles sont les actions concrètes menées auprès
des jeunes.
Deuxième exemple : On répand l’idée que le Mouvement
scout a une mission de promotion de la paix, mais on
défile comme un régiment, parfois sabre au clair ! Par la
même, on trahit non seulement la mission du Scoutisme
par un comportement paramilitaire, mais surtout les
caractéristiques essentielles définies par le fondateur,
Lord Baden-Powell. En 1922, ce dernier déclarait : “il faut
remplacer l’éducation militaire par autre chose” 2. Ces
remarques furent reprises en 1924 par la Conférence
mondiale qui “affirme à nouveau et proclame que le
Mouvement des Eclaireurs n’a pas de caractère militaire” 3.
Il n’y a pas plus éloquent.
Les grande idées naissent du désir de mener des actions collectives pour atteindre des buts communs.
Introduction"A quoi sert le scoutisme ?"
9
10
Troisième exemple : Le Scoutisme n’est pas totalitaire
puisqu’il éduque à la citoyenneté et à la démocratie.
Pourtant, dans certains pays où les peuples ont rejeté
les régimes totalitaires, le Mouvement scout renaissant
a épousé des comportements dignes des anciens
mouvements de jeunesse totalitaires, le plus visible
pouvant être le port d’un uniforme paramilitaire.
Ces trois exemples excessifs à dessein, montrent à
quel point la perturbation dans le lien entre messages et
comportements est de notre responsabilité. Il faut dans
ce cas-là se convaincre que nous sommes les auteurs
de notre propre caricature. Entre réalité et préjugés, la
caricature est un malheur que nous avons généré par le
non-respect de notre identité et de notre mission.
Le travail que nous avons entrepris sur la gestion de la
marque a démontré que nous sommes aussi les pirates
de notre propre marque. Nous y reviendrons dans le
chapitre 12.
Pour nous aider à réfléchir et à trouver des réponses,
la première partie de ce livre est donc consacrée aux
concepts :
- Le profil du Scoutisme.
- Le Scoutisme comme marque.
- L’identité du mouvement, qui aborde aussi
les questions culturelles.
- L’histoire pour apprendre et se renforcer.
- L’image, un capital pour le développement
et la croissance.
Nous vous encourageons à lire ces chapitres avant
même d’enclencher le processus méthodologique. En
cherchant la documentation pour les écrire et en creusant
les problématiques qu’ils questionnent, nous avons
trouvé des réponses sans lesquelles nous n’aurions
pas pu entreprendre le travail de réforme sur l’image du
Mouvement. Ces problématiques vous aideront à répondre
à la question : “Comment notre image reflète-t-elle notre
mission au travers de nos actions ?”.
4 Adoptée lors de la Conférence Mondiale du Scoutisme de juillet 2002 à Thessalonique. La Stratégie de Communication a été adoptée par la résolution numéro 9/05 lors de la Conférence mondiale de 2005 en Tunisie, présentée dans le document de conférence numéro 13.
Les recommandations des forums régionaux de la communication
Pour le niveau national- Créer une formation et un groupe de jeunes porte-parole.
- Former et professionnaliser les responsables de la Communication.
- Développer une stratégie de Communication au niveau national.
- Développer un plan média au niveau national.
- Synchroniser la stratégie de Communication entre le niveau national et le niveau global.
- Organiser des forums de la Communication au niveau national.
Pour le niveau régional- Organiser des formations régulières pour les volontaires et les professionnels travaillant dans les domaines
liés au Profil du Scoutisme (Communications, Partenariats, Ressources).
- Soutenir les organisations scoutes nationales (formation, outils de formation).
Pour le niveau mondial- Conduire des études sur l’image du Scoutisme et sur les valeurs de la marque du Scoutisme mondial.
- Collecter les bonnes pratiques en matière de Communication.
- Fournir du matériel de formation et de promotion aux responsables de la Communication.
- Faire respecter les lignes directrices et la protection de la marque du Scoutisme mondial.
Relations Scouts-Guides- Maintenir le dialogue entre l’OMMS et l’AMGE en ce qui concernent l’utilisation des marques par les organisations
scoutes et guides.
11
3. Une cohérence stratégique
Nous cherchons la cohérence entre image, messages,
comportements et pratiques sociales. Tout ceci est de la
responsabilité des groupes humains que nous formons.
Cette cohérence a besoin d’une prise de conscience
explicite. Mais pour y parvenir, il faut passer par des étapes
d’élaboration stratégique. Le Scoutisme doit apprendre
les méthodes que l’industrie et les marques globales et
d'autres ONG utilisent. C’est ce que nous avons commencé
à faire en 2005 avec la revitalisation de la marque.
La méthode d’élaboration stratégique que nous vous
proposons repose sur l’inter-relation entre les trois
domaines de la priorité stratégique “Profil du Scoutisme” 4 :
Communications, Partenariats, Ressources. La deuxième
partie de ce livre est consacrée à la stratégie de marque.
Nous allons vous montrer comment ne pas la déconnecter
de la stratégie globale de l’organisation, au risque de la
contrecarrer, de la dénaturer, de s’en séparer. Nous en
ferons donc une présentation holistique, en privilégiant
une approche globale d’élaboration.
Nous vous proposons une démarche méthodologique en
dix étapes distinctes :
- Partir du résultat de l’analyse de la situation.
- Avoir une vision de l’organisation pour l’avenir.
- Identifier des priorités.
- Déterminer des cibles.
- Formuler des objectifs de communication.
- Choisir des thématiques fortes.
- Créer des axes de communication.
- Adapter les messages.
- Prendre le temps.
- Choisir les moyens.
Enfin, dans la troisième partie, nous vous proposerons de
bien connaître les moyens utiles à la mise en œuvre de la
stratégie.
4. Les écueils à éviter
L’impatience est le premier écueil. Patienter, ce sera l’un
des conseils que vous retrouverez souvent dans les pages
qui suivent. Car il n’y a rien de plus important pour réussir
une stratégie que de prendre le temps.
Le deuxième éceuil est lié au premier, il consiste à
commencer par les moyens avant toute réflexion sur les
finalités. Il ne servirait à rien de vouloir élaborer et mettre
en œuvre une stratégie de Communication, si l’on ne lui
donne pas un contenu fondamental. A ce stade, il ne s’agit
pas d’aborder les moyens (exemple : un service Relations
publiques) ou les outils (exemple : un bon site Internet),
mais l’essentiel, au sens strict du mot : Que veut-on dire
de nos valeurs (car c’est ce que nous avons à partager),
et des défis sociaux que nous sommes prêts à relever par
des actions concrètes (en lien avec la Mission) ?
Le troisième écueil est le manque de compétence. La
Communication ne supporte pas le bricolage. La bonne
volonté, que l’on ne sait pas refuser dans un monde de
bénévoles, cause malheureusement bien des problèmes
dès qu’un ami dont ce n’est pas le métier s’improvise
graphiste ou journaliste. L’amélioration des compétences
et la professionnalisation est un pré-requis pour ne pas
tomber dans l’imposture de la facilité : “je sais parler donc
je suis porte-parole”. Non : “je sais parler mais je dois
apprendre à dire ce que nous devons communiquer !”.
Avant de découvrir les outils méthodologiques, nous
allons revenir sur les éléments fondamentaux. Nous n’en
ferons pas l’économie, au risque de commencer un travail
stratégique sans avoir l’essence même de ce que nous
cherchons à montrer et à promouvoir. Comme il ne s’agit
pas pour nous de plaquer une image comme on applique
un vernis, nous allons d’emblée nous attacher à la matière
qui est au-dessous du vernis et qui doit être solide. Cette
matière, c’est le Scoutisme lui-même. Par sa singularité, il
porte en lui les éléments de différenciation marketing qui
constituent son capital d’investissement : les valeurs, la
vision, l’identité, l’histoire, l’image et l’action. Nous vous
souhaitons de réussir votre stratégie. N’hésitez pas à
partager vos critiques, vos commentaires, vos récits, vos
doutes et vos succès.
Richard AMALVYDirecteur, Marque, Communication et Médias
Bureau Mondial du [email protected]
Introduction"A quoi sert le scoutisme ?"
Image
Messages
Cohérence
Comportement
Partie 1 : Les concepts
chapitre 1 Le profil du Scoutisme 14 Une démarche stratégique globale. Ressources.
Communications. Du profil du Scoutisme au concept de marque.
Partenariats.
chapitre 2 Le Scoutisme comme marque 16 Le positionnement social. Trois éléments majeur pour imposer la marque.
chapitre 3 L’identité, un patrimoine commun 18 S’intéresser à l’identité du Scoutisme. Une reconnaissance liée à l’utilité sociale.
Des valeurs & du sens. Les évolutions possibles.
Les caractéristiques essentielles. Un patrimoine commun, une responsabilité partagée.
L’histoire du Mouvement. Les éléments de différenciation.
Les représentations internes & externes. Répondre aux défis de sa propre histoire.
La combinaison identité / image.
chapitre 4 L'histoire pour apprendre & se renforcer 26 Raconter l'histoire. S'appuyer sur la recherche scientifique.
A quoi servent les archives ? L'histoire pour se renforcer.
Conserver le patrimoine. Apprendre du fondateur.
chapitre 5 Le Scoutisme comme produit, l’image un capital 30 L’image une affaire de perceptions. Gouvernance & image d’unité.
Un enjeu économique lié à la marque. Gouvernance & éléments constitutifs de l’image.
Résoudre l’équation de l’image. Gouvernance, croissance & développement.
Les hypothèses de résolution de l’équation. Oser les réformes nécessaires.
14
chapitre 1
Le profil du Scoutisme
n Trois domaines d’action en inter-relation étroite
jouent un rôle crucial pour le succès du Scoutisme.:
les communications, les partenariats avec d’autres
organisations et les ressources financières. C’est l’esprit
de la priorité “Profil du Scoutisme” votée à Thessalonique,
lors de la Conférence Mondiale du Scoutisme, en juillet
2002.
Mais l’inter-relation entre ces trois domaines ne peut
s’effectuer que dans le cadre d’une action entreprise
d’une manière globale, transversale et cohérente, pour
assurer leur mise en œuvre stratégique, en accord avec
les priorités qui ne concernent pas uniquement le Profil
du Scoutisme.
Cette inter-relation impose une méthode de travail basée
sur la coopération et le partenariat au sein de l’organisation,
de tous ceux qui sont directement concernés par ces
trois domaines. La transversalité demande la participation
de tous les départements et services, voire de tous
les échelons territoriaux, et bien entendu de tous les
collaborateurs professionnels et volontaires. La cohérence
viendra de la poursuite des mêmes buts.
1. Une démarche stratégique globale
C’est l’approche holistique qui est recherchée ici. Cette
approche globale suppose une réelle synergie entre
toutes les composantes de la stratégie d’une organisation.
Nous y reviendrons plus loin.
Pour l’instant, attachons-nous à la stratégie de
Communication. Ses objectifs doivent suivre les
recommandations suivantes :
Définir un plan stratégique de Communication qui :
151
Les conceptsLe profil du scoutisme
2. Communications
Des communications efficaces sont vitales pour tous
les aspects du Scoutisme. Depuis la communication
inter-personnelle jusqu’à la communication de masse,
les moyens de communication doivent permettre au
Scoutisme d’attirer et d’intéresser de nouveaux membres,
d’attirer et de motiver des animateurs professionnels et
bénévoles et lui permettre d’obtenir les partenariats et les
ressources financières dont il a besoin.
Pour y parvenir, le Scoutisme doit être un bon produit,
en mesure de se promouvoir efficacement. Se créer
une bonne image dans le public n’est pas le fruit du
hasard ; cela exige une approche professionnelle et
un plan stratégique. Nous verrons comment y parvenir
dans la deuxième partie de l’élaboration stratégique au
chapitre 7. Il sera d’abord question de la Stratégie de
Communication.
Compte tenu des ressources matérielles du Mouvement,
les communications doivent être planifiées et ciblées
de telle façon que des messages adaptés parviennent
à des groupes de personnes clairement identifiés. Les
technologies modernes nous offrent beaucoup de
nouvelles possibilités pour le faire avec plus d’efficacité
et à un coût moins élevé.
3. Partenariats
Le Scoutisme ne peut pas exister dans l’isolement ;
il s’insère dans la société et dans des communautés
locales. Il a besoin de travailler en partenariat avec
d’autres, depuis les individus jusqu’aux organisations aux
niveaux local, régional, national et mondial.
En établissant des partenariats, il crée des actions
coordonnées avec d’autres et il obtient des résultats
qu’il n’aurait jamais obtenus par ses seuls et propres
moyens.
4. Ressources
Les partenariats du Scoutisme peuvent apporter de
nouvelles ressources dans le domaine des finances et
dans d’autres domaines. Il peut s’agir également de
ressources humaines et matérielles palliant des moyens
à obtenir et soulageant les budgets des organisations.
Le Mouvement doit aussi prendre en considération de
manière plus spécifique les besoins et les possibilités
en termes de recherche de fonds à tous les niveaux, et
mettre en place des formations, des programmes et des
actions spécialement adaptés à cette perspective. Des
campagnes de recherche de fonds efficaces nécessitent
aussi de bonnes relations et de bons moyens de
communication.
5. Du profil du Scoutisme au concept de marque
Nous sommes partis de la priorité stratégique “Profil
du Scoutisme”. Et, comme le montre le schéma, nous
avons ajouté le concept de marque comme élément de
cohérence. Cet exercice nous a permis de lancer les
grandes lignes directrices annoncées par :
- Une stratégie de Communication de Marque
- Une stratégie de Gestion de la Marque
- Une stratégie de Mobilisation de Ressources
- Une stratégie de Partenariats et de Relations extérieures.
Dans le même temps, les fonctions de la marque scoute
se clarifient tant en direction des membres, des futurs
membres et des partenaires, que du point de vue du
Mouvement scout.
16
chapitre 2
Le Scoutisme comme marque
n Pour attirer l’attention, faire rêver, donner envie et créer
une émotion, une marque doit raconter une histoire. Le
Scoutisme en a une formidable. Pour gagner des acheteurs
et augmenter son capital, une marque doit faire fructifier
sa réputation et accroître sa valeur. C’est le défi que le
Scoutisme mondial s’est lancé en 2005 en travaillant à la
revitalisation de sa marque.
1. Le positionnement social
On se prend donc à rêver que la marque scoute soit
suffisamment puissante (positive et protégée) pour
s’imposer aux niveaux global et national sans avoir à
justifier les caricatures et les préjugés que nous avons
dénoncés dans l'introduction. Comparons les acquis
d’autres grandes organisations internationales non
gouvernementales : La Croix-Rouge et Médecins Sans
Frontières sont reconnues pour leurs œuvres humanitaires,
avec des causes précisément établies. La Croix-Rouge
sur la portière d’une voiture est symbole de protection et
d’assistance. Le nom d’Amnesty International est associé
au “respect des droits de l’homme”.
Peut-on rêver que la fleur-de-lys devienne un identifiant si
reconnu qu’il porte en lui à la fois les valeurs qu’il représente
et l’envie d’y adhérer ? On revient à la reconnaissance de
l’utilité sociale du Scoutisme : A quoi servent les scouts ?
A la fameuse devise “Toujours prêt”, répond en écho la
question du doute : “Oui, mais à quoi.?”. Pour devenir cette
grande marque qu’il ambitionne d’être, le Mouvement scout
doit proclamer son utilité et clarifier son positionnement
social partout où il se trouve. A la demande du Secrétaire
général Eduardo Missoni, la publication du Rapport du
Scoutisme mondial en octobre 2006 répondait à cette
nécessité : donner la réponse du Mouvement sur les
grandes questions qui touchent la jeunesse aujourd’hui.
2. Trois éléments majeurspour imposer la marque
Depuis avril 2005, le travail de revitalisation de la marque
scoute est en marche. Il fait l’objet d’un plan stratégique à
long terme qui implique au premier plan les niveaux global
et régional de l’organisation. Il ne peut réussir qu’avec
l’engagement des organisations nationales membres.
Cette revitalisation s’appuie sur les trois éléments suivants.:
Une cause reconnueElle est préfigurée par l’adoption des messages-clés du
Mouvement :
La Vision : “Créer un monde meilleur”
La Mission : “Eduquer les jeunes à jouer un rôle actif
dans la société”
Un travail de précision est en cours, pour définir un message
qui associe la fameuse devise “Toujours prêt” avec la Vision
et la Mission. En termes marketing, le Scoutisme ne pourra
pas éviter la définition d’une ou de plusieurs causes qui
recueillent l’adhésion des membres, de l’opinion publique,
des mécènes et des sponsors. Aux côtés de “Créer un
monde meilleur”, se dessinent les possibles : “Eduquer
pour la vie” ; “Eduquer au leadership” ; “Eduquer à la
paix” ; “Eduquer à la citoyenneté”. Le programme éducatif
du Scoutisme (et sa méthode) est le produit qui permet de
faire aboutir la cause.
L’identité de marqueLe logo de marque lancé en avril 2005 vise à rendre
indissociable l’emblème du Scoutisme mondial, le mot
“scouts”, et la cause. L’emblème souffre d’être méconnu,
quand le mot “scouts” jouit d’une très bonne notoriété
internationale. Il est court et facile à prononcer. Bien des
marques rêveraient d’un tel nom !
Une présence globale homogèneAssurer une présence globale homogène passe par
l’utilisation de messages-clés, d’un concept d’images,
et de comportements individuels et collectifs qui ne
contredisent pas la cause et la mission annoncées. C’est
le défi le plus difficile à gagner. C’est celui qui demande
le plus de persuasion en interne et l’acquisition de
meilleures compétences. Tout cet ouvrage concourt à
vous encourager à aller plus loin.
172
Les conceptsLe scoutisme comme marque
Il appartient à chacun de porter la marque du Scoutisme mondial et de la protéger.
Les fonctions de la marque scoute
18
chapitre 3
L’identité, un patrimoine commun
1. S’intéresser à l’identité du Scoutisme
Nous aurions pu démarrer cette publication en abordant
tout simplement la question de l’image. Mais il nous
a paru important, comme nous l’avons indiqué dans
l’introduction, de ne pas s’intéresser qu’au vernis, ce que
malheureusement il est facile de faire pour ajouter du
brillant à quelque chose qui ne l’est pas.
Pourquoi devrions-nous communiquer pour dire ce que
l’on fait, si l’on ne dit pas aussi ce que nous sommes ?
2. Des valeurs & du sens
La carte d’identité d’un individu (personne physique)
présente des caractéristiques permanentes (taille, signes
particuliers, date de naissance) et changeantes (adresse,
état civil). Il en est de même pour une entreprise ou une
organisation (personnes morales). Les éléments les plus
stables seront le nom, la raison sociale, le positionnement,
les valeurs, les traditions, le savoir-faire, les qualités. Ils
seront suivis par d’autres éléments susceptibles de varier
suivant l’histoire de l’organisation, comme les activités
ou les membres. Tous ces éléments constituent l’identité
réelle de l’organisation 1.
Mais cette simple recherche de définition, très descriptive,
ne suffit pas à rendre compte de la réalité du concept
d’identité pour une organisation, car c’est complexe.
La plupart des penseurs se réfèrent généralement à un
double niveau de fonctionnement :
- l’identité réelle, immédiate et concrète ;
- l’identité symbolique, liée aux représentations
mentales et sociales des différents éléments
que nous venons d’énumérer.
Pour les économistes, les produits ont une existence
réelle. Mais, comme l’a montré Jean Baudrillard, on
peut aussi leur découvrir une existence symbolique,
en recourant aux dénominations de valeurs d’usage et
d’échange (identité réelle) et de valeurs signes (identité
symbolique) 2.
Dans une société de consommation globale où l’image
globale fait et défait des succès commerciaux, culturels et
politiques, le Scoutisme connaît un enjeu vital qui est de
poursuivre sa mission éducative originelle, et de l’étendre
à tous les niveaux où il se situe. En termes de marché,
son positionnement national et international dépend de la
reconnaissance de son utilité sociale (valeurs d’usage et
d’échange) et de ce qu’il représente (valeurs signes).
En liant la question de l’identité à celle de l’image, puis
à celle du développement et de la croissance, on doit
se poser la question de savoir si cette identité repose
sur une “mémoire morte” ou sur une “mémoire vive” 3.
Cette question est essentielle pour savoir comment le
Scoutisme est capable d’évoluer ou de régresser, dans
le contexte culturel et social actuel, aux niveaux auxquels
il se trouve (local, national, international).
193
Les conceptsL’identité, un patrimoine commun
Si on reconnaît que le Scoutisme a constitué une
innovation éducative pertinente et concrète lors de sa
fondation, alors le manque d’innovation, de pertinence et
de concret peut causer son déclin.
Restons sur la question de l’innovation : elle a permis
l’expansion et la diffusion du Mouvement et comme
qualité, elle fait partie de son identité. Si l’on se place du
point de vue de l’image, un scoutisme qui n’apparaît plus
comme innovant, rejette une qualité dont il a besoin, pour
être perçu de manière positive et dynamique.
C’est pour développer ces idées que nous allons nous
intéresser :
- aux caractéristiques essentielles du Scoutisme,
- à son histoire,
- aux représentations internes et externes qu’il suscite,
- à la combinaison identité / image,
- à sa reconnaissance liée à son utilité sociale,
- à son évolution,
- à la responsabilité liée au patrimoine commun
qu’elle constitue,
- aux éléments de différenciation qui le rendent unique.
3. Les caractéristiques essentielles
L’identité du Scoutisme repose sur ce qu’il est, et qui est
contenu dans les principes fondamentaux et le système
de valeurs auquel il se réfère 4. Le Scoutisme est unique
et singulier, grâce à différents éléments qui fondent son
identité.
Nous pouvons en dresser une liste non exhaustive 5 :
- Les valeurs,
- La définition,
- Le but, la Mission,
- Les principes fondamentaux (devoir envers Dieu, devoir
envers autrui, devoir envers soi-même, la Promesse
et la Loi),
- La méthode éducative (adhésion à la Promesse et
à la Loi, éducation par l’action, vie en petits groupes,
programmes progressifs et attrayants),
- Le caractère international et global,
- Le caractère multiconfessionnel,
- Le respect de la diversité des cultures.
4. L’histoire du Mouvement
L’histoire de l’Organisation, perçue comme étant la
succession des événements liés à sa vie depuis sa
fondation, constitue à la fois la mémoire collective du
Mouvement et une source d’information capables
d’assurer une permanence de l’identité collective.
L’identité du Scoutisme est façonnée par les événements
et la pratique qui font son histoire depuis un siècle, au
niveau local, au niveau national, au niveau mondial. Mais
pour des contextes culturels et sociaux différents, on
rencontre des formes différentes de scoutisme.
L’unité du Scoutisme est bâtie sur le respect des mêmes
principes fondamentaux où qu’il soit. La renaissance du
Scoutisme en Europe de l’Est, après la chute du Mur de
Berlin, a été rendue possible grâce à la conservation des
valeurs et des principes par des anciens scouts, revenus
à la liberté.
La culture scouteExiste-t-il une culture scoute ? Pour le sociologue Guy
Rocher la culture “est un ensemble lié de manières de
penser, de sentir et d’agir plus ou moins formalisées qui,
étant apprises et partagées par une pluralité de personnes,
servent, d’une manière à la fois objective et symbolique,
à constituer ces personnes en une collectivité particulière
et distincte 6”.
20
La mémoireLa mémoire joue un rôle important, surtout au niveau
local, où elle maintient des traditions et parfois des rites
particuliers. La mémoire est une autre composante
de l’identité d’un groupe car elle est le fruit de l’apport
des individus, des rapports concurrentiels avec les
groupes extérieurs, de stratégies identitaires collectives
et individuelles. Cette mémoire permet de transmettre
l’essence du Scoutisme et ses pratiques. Elle rentre dans
le parcours initiatique. Nous verrons comment utiliser
l’histoire pour “Apprendre et se renforcer” (Chapitre 4).
La coopération des générations dans la transmission de
la mémoire et dans la formation de l’identité joue un rôle
primordial pour poursuivre la capacité d’innovation sociale
du Scoutisme. La mémoire ne doit pas le scléroser.
La mémoire du fondateurDans l’analyse de nos pratiques, on doit comprendre ce
que l’on a gardé, retenu ou oublié des écrits, des paroles,
ou des propres actes de Baden-Powell. Prenons un
exemple très concret.
Si l’on considère les 28 millions de scouts répandus sur
toute la planète, transcendant la diversité qui les sépare
pour ne voir que ce qui les relie, on peut dire que cette
culture existe. Il s’agit :
- de l’ensemble des attitudes et des comportements
induits par l’engagement scout,
- de l’ensemble des traditions, des rites, des symboles,
du folklore propres au Scoutisme, aux niveaux local,
national et international.
- du vocabulaire spécifique comme les mots “jamboree”
et “moot”,
- de l’ensemble des connaissances et des techniques
propres au Mouvement.
Le tout pouvant se résumer dans cette chose indéfinissable
et pourtant très réelle qui est “l’esprit scout”, le plus
grand dénominateur commun de tous les membres du
Mouvement depuis des générations.
Cette culture est vivante. Elle ne doit pas être enfermée
comme dans un musée.
Les spécificitésDans de nombreuses organisations, l’identité religieuse
est intimement mêlée à la culture et donc à l’identité
scoute. Selon la sociologue française Danièle Hervieu-
Léger, l’identité religieuse comporte quatre dimensions :
communautaire, culturelle, éthique et émotionnelle 7.
Les organisations membres de
l’OMMS et de l’AMGE, ont une
double affiliation qui, si elle repose
sur la même inspiration, reflète deux
identités bien distinctes.
Quand la caricature montre le Scoutisme comme un
mouvement para-militaire, il est facile de rappeler que
Baden-Powell a clairement écrit : “Le Scoutisme est tout
sauf le drill militaire8 ”. Pourtant, certaines associations
renforcent cet aspect para-militaire caricatural, dénoncé
par le fondateur comme n’étant pas scout.
21
3
Les conceptsL’identité, un patrimoine commun
5. Les représentations internes & externes
Les représentations du Scoutisme passent par les
perceptions que l’on peut avoir de ses valeurs, mais aussi
de ses actions. Ces représentations sont très importantes
à comprendre tant en interne qu’en externe.
En interne, elles touchent essentiellement à la façon dont
les membres s’identifient à ses valeurs, et à la façon dont
ils agissent en leur nom. En externe, les représentations
se forment à partir de l’image perçue du Mouvement,
de ses valeurs et du système de références qu’elles
engendrent.
L’identificationS’identifier comme scout, c’est se reconnaître comme tel.
Le sociologue Karl Mannheim écrit que “l’identification se
fait par adhésion à des valeurs, à des idéologies ou à des
courants littéraires ou artistiques, portés par des individus
et des groupes concrets qui symbolisent la génération.9”.
Etre scout, c’est d’abord adhérer aux valeurs du Scoutisme,
proclamées dans la Promesse en disant “Je”. C’est un
acte volontaire et conscient. On ne fait pas le scout,
comme on fait “Rambo”. Sinon on court le risque d’être
l’auteur de sa propre caricature, en faisant “le scout”. On
ne fait pas que “pratiquer” le Scoutisme : on appartient
au Mouvement scout. On est scout. On peut en ressentir
une certaine fierté.
Ensuite, si l’on suit Mannheim, on peut considérer qu’être
scout, c’est l’être à une époque donnée, dans une
société donnée. Cette considération est importante pour
imaginer comment adapter la proposition scoute aux
réalités culturelles et sociales.
Le Scoutisme est un lieu d’identification très fort, aux
niveaux personnel et collectif. Il permet de se construire
dans l’affirmation et l’acceptation de soi 10 comme sujet
autonome, responsable, solidaire et engagé 11.
Si ce processus se déroule initialement dans le cadre
familial (éducation informelle), il se déroule aussi à
l’école (éducation formelle) et dans des groupes plus
larges (éducation non formelle) : clubs, associations.
Le Scoutisme, en plaçant les jeunes dans des groupes
de pairs, joue un rôle extrêmement important dans le
processus d’acquisition de valeurs et d’identité.
C’est à travers l’étude de ces modèles que nous pouvons
mesurer l’évolution de l’image du Mouvement et son
adéquation à la société contemporaine.
On se rend compte par exemple que la représentation
des deux sexes peut différer selon que le Mouvement
scout est coéduqué ou qu’il est seulement ouvert à des
garçons. Le XXème siècle a connu une transformation du
statut de la femme, ce qui a provoqué un changement
évident dans le Scoutisme : l’ouverture aux filles. La
récente étude sur l’approche du genre 12 apporte un
éclairage sur les représentations des rôles masculins
et féminins au sein du Mouvement. Quelle image
donne-t-on des filles et des garçons ?
Les représentations internes & les modèles sociauxCertaines organisations scoutes nationales ont déjà
travaillé sur les modèles sociaux véhiculés par le
Scoutisme depuis ses origines. Ces modèles sont
porteurs d’identités, et bien entendu d’images : le
chevalier, l’homme des bois, l’aventurier, l’humanitaire,…
On ne fait pas le scout, comme on fait “Rambo”. Sinon on court le risque d’être l’auteur de sa propre caricature.
22
Les représentations externesLes représentations externes, quand elles sont négatives
trouvent souvent leur origine dans les préjugés et la
caricature. Nous répèterons souvent dans cette
publication que nous sommes les auteurs de notre
propre caricature.
Les représentations externes positives montrent que
c’est sur la rencontre entre les valeurs, réelles ou
supposées du Scoutisme et les valeurs personnelles d’un
observateur, qu’elles se fondent. Un intégriste religieux se
satisfera certainement de rencontrer une troupe scoute
particulièrement traditionnaliste parce qu’il pensera trouver
un groupe de jeunes partageant ses idées et sa pratique
religieuse. Un écologiste militant se satisfera à son tour de
rencontrer une équipe de scouts ardemment à l’œuvre
dans une action de protection de l’environnement, parce
qu’il pensera lui aussi que ces jeunes partagent ses
considérations sur les questions environnementales.
Ces exemples montrent qu’il est dangereux de travestir sa
pratique scoute pour satisfaire une démarche clientéliste,
au risque d’accepter des soutiens en désaccord total
avec les valeurs du Mouvement. Nous devons aussi
nous demander si nous sommes suffisamment inclusifs,
par opposition à exclusifs. Pour cela, il suffit de poser
cette question : “Est-ce que ce que nous sommes, ce
que nous faisons, ce que nous représentons, donne la
possibilité à d’autres de nous rejoindre ?”.
Cela permet de répondre à la priorité stratégique
“Ouverture” présentée à la Conférence mondiale de
Thessalonique : Abattre les barrières et s’ouvrir à de
plus grands segments de la société 13. Le texte dit : “Le
Scoutisme doit s’assurer que l’éducation qu’il est en
mesure d’offrir aux jeunes est disponible à tous ceux qui
sont prêts à adhérer aux principes du Mouvement, afin
de leur permettre de s’épanouir en tant que personnes et
que membres engagés dans la société”.
Le sociologue Claude Dubar pense que la socialisation de
la jeunesse “serait de moins en moins une transmission et
de plus en plus une expérimentation douloureuse” 14. Avec
une adolescence qui se prolonge, le Mouvement peut
être un lieu de plus en plus sollicité pour expérimenter.
6. La combinaison identité / image
On confond bien souvent l’identité et l’image. On doit
s’en tenir à ce que l’image est l’expression visuelle de
l’identité. A l’identité correspond une image qui ne sera
donc pas exclusivement figurative et qui inclut une part
de subjectivité : image de marque, dynamisme, capacité
d’innovation. A ce propos, notons que la notoriété n’est
pas l’image, mais qu’elle y contribue.
Si l’identité s’inscrit dans la permanence et dans le
temps, l’image, parce qu’elle est interactive et parce
qu’elle est sujette aux représentations, s’inscrit dans le
changement. C’est la raison pour laquelle nous pensons
que la stratégie de Communication du Mouvement scout
doit être bâtie sur l’identité, afin de permettre à ses futurs
membres et à ses futurs partenaires de s’identifier à ses
éléments réels et symboliques : l’innovation, la paix, la
fraternité mondiale, etc. Nous verrons précisément dans
le chapitre 5, que l’image n’est que la résultante d’un
processus qui met en relation les valeurs et la perception
des valeurs au travers des actions entreprises par le
Mouvement et par ses membres.
7. Une reconnaissance liée à l’ utilité sociale
C’est parce que le Scoutisme est reconnu comme
capable de répondre à des besoins sociaux qu’il est
choisi par des partenaires institutionnels. C’est le cas
quand le Mouvement travaille à la lutte contre le Sida avec
23
3
Les conceptsL’identité, un patrimoine commun
l’Onusida, à la promotion de la Paix avec l’Unesco, ou à
des projets de développement communautaire avec une
collectivité territoriale.
C’est parce qu’un jeune le reconnaîtra capable de
“symboliser sa génération” (Mannheim) et de répondre
à ses besoins et à ses désirs qu’il décidera de le
rejoindre.
Au niveau mondial, l’évolution majeure touche à la
globalisation, que Jacques Moreillon, ancien Secrétaire
général de l’OMMS, abordait ainsi 15 : “Ce dont les membres
individuels de tout mouvement global comme le Scoutisme
devraient se rendre compte, est le fait que d’appartenir à un
mouvement mondial dans un monde globalisé crée une
obligation, une responsabilité globale tant pour chacun
de nous que pour notre Mouvement. Car nous avons, à
travers le Scoutisme, les moyens de devenir conscients
de problèmes qui sont beaucoup plus grands que
n’importe lequel d’entre nous, mais aussi de faire quelque
chose à propos de ces problèmes, soit par le Scoutisme,
soit autrement”.
D’où l’importance aussi de représenter le Mouvement
scout comme étant une véritable organisation non
gouvernementale. Le Village Mondial du Développement
du Jamboree montre à la fois cette responsabilité globale
du Mouvement et le positionnement de l’OMMS comme
organisation internationale non gouvernementale.
Nous rejoignons ainsi la priorité “Ouverture” que nous
avons évoquée plus haut. Sans cette ouverture, comme
réponse aux transformations sociales, le Scoutisme ne
pourra pas répondre aux défis du développement de la
société et de sa propre croissance.
8. Les évolutions possibles
Regardons la photo du Jamboree aujourd’hui, avec ses
milliers de jeunes et d’adultes. C’est la représentation
de la famille scoute. Pourtant combien de différences
d’origines, de races, de sexes, de croyances. Quelle
diversité dans l’unité !
Si nous la comparons avec la photo du premier Jamboree,
l’image a changé :
- ce n’est pas la même façon de s’habiller,
- il y a des filles,
- elle est en couleur.
Cela signifie :
- que la mode et les usages ont changé,
- que les rapports sociaux ont changé,
- que la technologie a changé.
Qu’en est-il du Scoutisme ? Il a tout simplement évolué,
il s’est transformé tout en restant fidèle à son but, ses
principes et sa méthode.
Les identités collectives sont en permanente construction
et sont influencées par les mouvements qui traversent la
société.
Le Scoutisme, parce qu’il est une force sociale, doit se
laisser imbiber par les mouvements culturels et sociaux.
Il peut aussi les inspirer, comme il l’a fait dès le début
de son aventure. Il est évident qu’il a lancé la mode des
activités en plein air, qu’il a vulgarisé le camping, et qu’il
a certainement contribué à inventer de nouveaux métiers
dans le secteur social et humanitaire, et dans le domaine
des loisirs.
Participants du premier Jamboree Scout Mondial, Olympia, Royaume-Uni, 1920.
24
En Europe, il est clairement en pointe dans le débat sur la
mise en place des politiques nationales de jeunesse, dans
la reconnaissance du secteur de l’éducation non formelle,
et dans l’émergence du secteur Jeunesse de la société
civile. En même temps qu’il anticipe les débats sur la
participation des jeunes, il s’intéresse aussi à la question
de la gouvernance démocratique. Les organisations
intergouvernementales comme le Conseil de l’Europe,
l’Union européenne et l’Unesco, travaillent avec le
Mouvement scout sur ces sujets, car elles reconnaissent
la capacité du Scoutisme à ouvrir des débats et à entraîner
des changements qui sont du domaine culturel, social et
politique. C’est par ses réseaux, sa capacité d’influence
liés à ses partenariats, que le Scoutisme entreprend ces
actions qui font progresser la société.
Dans le domaine de l’éducation à la paix, le Scoutisme
jouit également d’une reconnaissance qui lui permet
aujourd’hui de travailler dans l’ancienne Yougoslavie,
comme il a travaillé dans la région des Grands-Lacs
en Afrique. Un travail qui reste éducatif et qui est
étroitement lié à la question du développement. “Laisser
ce monde un peu meilleur que vous l’avez trouvé”, c’est
la mission donnée par Baden-Powell, qui lui donne sa
qualification de force sociale et qui marque aussi l’identité
du Mouvement.
9. Un patrimoine commun, une responsabilité partagée
L’identité du Scoutisme est un bien qui appartient de
façon solidaire au Mouvement et à l’ensemble de ses
membres passés et présents. Nous verrons qu’il en est
de même pour l’image.
C’est parce que l’identité et l’image constituent un
patrimoine commun et que le Scoutisme est un
mouvement global, que la responsabilité de les garder
intactes doit être partagée par l’ensemble de ceux qui
s’en réclament.
L’équation de l’image que nous verrons dans le chapitre
5, et qui va s’éclaircir dans les pages qui suivent,
provient de la formule suivante : “Comment notre image
reflète-t-elle notre Mission à travers nos actions ?”.
Si nos actions ne sont pas cohérentes avec le sens et
l’esprit de la Mission, finalement avec l’esprit de la Loi
scoute et de la Promesse, il est normal que l’image qui en
résulte soit négative. Cela veut dire que nos attitudes
et nos comportements ne sont pas cohérents avec les
valeurs et les finalités que l’on promeut. Nous pouvons
résumer cela avec le dessin qui suit.
L’identité collective de ce groupe est en quelque sorte le
mélange des identités de chacun. Si l’un des membres
du groupe, l’élément noir, ne respecte pas de manière
visible le sens de son engagement scout, par des actions
contraires à l’esprit de la Mission, alors son image va
affecter l’image du groupe. Il “noircit” l’image du groupe. Il
en sera de même au niveau international, si l’on remplace
chaque individu par des organisations nationales. Il suffit
d’un mauvais reportage sur un média international pour
que l’image collective soit atteinte.
Un atelier de l’Onusida, au Village Mondial du Développement, Jamboree Scout Mondial de Thaïlande : une sensibilsation nécessaire pour combattre un véritable fléau. Janvier 2003.
25
3
Les conceptsL’identité, un patrimoine commun
Italie. Tous les régimes totalitaires, de droite comme de
gauche, ont simultanément interdit et copié le Scoutisme...
mais en faisant une copie en négatif.
Prenons une photo de tous ces mouvements. L’image
pour certains sera malheureusement la même, et
l’amagalme deviendra évident pour un observateur
malveillant. Pourtant l’essentiel est dans ce qui n’apparaît
pas sur la photo et que nous connaissons : ce sont
les valeurs et les principes qui nous inspirent et qui
appellent à “la promotion de la paix, la compréhension et
la coopération sur le plan local, national et international.;
la participation au développement de la société, dans le
respect de la dignité de l’homme et de l’intégrité de la
nature”.
11. Répondre aux défis de sa propre histoire
Dans “La pédagogie des opprimés”, le sociologue
brésilien Paolo Freire indique que la culture “c’est la
manière dont un groupe humain répond au défi de sa
propre histoire”. S’il préfère une “mémoire vive” à une
“mémoire morte”, le Mouvement scout restera lui-même
et poursuivra son histoire en trouvant, entre tradition et
innovation, la capacité de montrer son utilité sociale, et
de gagner le pari du développement et de la croissance.
Pour cela, il doit dire et montrer ce qu’il est.
Pour cela, il doit surtout faire comprendre sa finalité car
celle-ci ne saute pas aux yeux : pour qui n’a pas été
scout, comment deviner derrière l’image du scout qui
campe, tant la méthode que les objectifs éducatifs du
Mouvement ?
Cela suppose que le socle identitaire du Mouvement
soit approprié et partagé de manière consciente par
l’ensemble des membres, individus ou groupes. Nous
reviendrons aussi sur ce point dans les pages qui suivent,
pour expliquer l’équation de l’image.
1 Le web de la distanciation, www.cetec-info.org, Jean-Luc Michel, 2002.2 La société de consommation, Jean Baudrillard, Denoël, 1970.3 Op. Cit. Le web de la distanciation.4 Voir les articles I et II de la Constitution.5 Les principales caractéristiques du Scoutisme, Bureau Mondial du Scoutisme, disponible sur le site www.scout.org.6 Introduction à la sociologie générale, t.1, l’Action sociale, Guy Rocher, Paris, Seuil, 1968.7 L’identité, ouvrage collectif, Editions Sciences humaines, 1999.8 Le guide du chef éclaireur, Baden-Powell.9 Karl Mannheim, Le problème des générations (1928), Nathan, 1990.10 L’identité, ouvrage collectif, Editions Sciences humaines, 1999, p. 2411 L’éducation des jeunes, une déclaration à l’aube du XXIème siècle, 1997.12 Voir l’étude “Approche du genre dans l’Education non formelle : le cas du Scoutisme”. Bureau Mondial du Scoutisme / Région Européenne du Scoutisme., Harriet Bjerrum Nielsen, Center for Women’s Research, University of Oslo, 2002.13 Une stratégie pour le Scoutisme, 36ème Conférence Mondiale du Scoutisme, 2002. Texte téléchargeable sur le site www.scout.org.14 Op. Cit L’identité, p. 137.15 Rapport du Secrétaire général, 36ème Conférence Mondiale du Scoutisme, juillet 2002.
10. Les éléments de différenciation
C’est ce travail sur l’identité et l’image que cette publication
doit vous permettre d’élaborer et de mettre en œuvre afin
de créer les éléments de différenciation du Scoutisme
par rapport à ses “concurrents”. La question de la
concurrence doit d’ailleurs être posée. Trouver ou non
des concurrents dépendra des secteurs et des segments
sur lesquels on se positionne.
C’est l’analyse qui va nous permettre de comprendre
ce que le Scoutisme est, dans un contexte et un
environnement donnés. Si nous prenons des exemples
excessifs, nous savons qu’il n’est pas un mouvement
de pionniers de l’ancien bloc soviétique, qu’il n’est pas
la déformation exécrable d’un mouvement de jeunesse
comme les Hitlerjungend en Allemagne ou les Balile en
26
chapitre 4
L’histoire, pour apprendre & se renforcer
n L’histoire, ce n’est pas un regard tourné vers le
passé. C’est une vision d’ensemble portée sur la vie de
l’organisation, qui permet d’embrasser à la fois l’identité,
la culture, le positionnement sociologique du Scoutisme.
Il y a la grande histoire au niveau mondial, et les histoires
du Scoutisme, au niveau national. Tout en célébrant
l’histoire, c’est l’avenir que le Scoutisme aura célébré en
2007 pour son centenaire.
1. Raconter l’histoire
Nous avons écrit bien avant que pour vendre une
marque, il faut savoir raconter une histoire pour faire
rêver. Le Scoutisme a une grande histoire et des petites
histoires qui donnent à rêver, simplement, parce qu’il est
un mouvement de jeunes, enthousiaste, mondial, ouvert
à tous, fait pour la paix et l’entente entre les peuples. Un
mouvement par nature altruiste, où tout démarre autour
d’un feu, en petits groupes de copains. Cette histoire,
nous la racontons tout d’abord aux scouts eux-mêmes.
Le premier camp Scout, en 1907, Ile de Brownsea. B-P a amené quelques
garçons pour tester sa méthode.
C’est la méconnaissance de l’histoire du Scoutisme,
et notamment des raisons de sa création par Robert
Baden-Powell et de son évolution rapide au début du siècle
qui aboutit parfois au travestissement de sa méthode,
voire de ses fondements et aux préjugés féroces qui en
découlent.
Cette histoire, nous devons aussi la raconter aux autres.
Pas forcément pour les séduire, ni même pour se justifier
des préjugés qu’ils auraient, ou pour montrer qu’elle ne
pose pas de problèmes. Simplement raconter l’histoire
d’une communauté mondiale de citoyens “utiles, actifs et
heureux” qui ont le rêve fou de “laisser ce monde meilleur
qu’ils ne l’ont trouvé”.
Mais pour raconter l’histoire, il faut en conserver la
mémoire.
27
4 L’histoire, pour apprendre & se renforcer
Les concepts
2. A quoi servent les archives ?
Les archives ne sont pas uniquement de vieux papiers
poussiéreux, mais englobent l’ensemble des produits de
l’activité d’une organisation.
Un fonds d’archives a une fonction administrative. On
s’y réfère quand il s’agit de retracer l’évolution d’une
problématique, gérer des contrats, justifier une situation
présente, éclaircir une situation financière, introduire une
demande de subvention. Les archives peuvent avoir une
valeur de preuve.
Les archives ont aussi une valeur de témoignage. Si
le Mouvement a connu de grands changements, de
grandes restructurations, les archives permettront de
retrouver les politiques qui ont orienté et expliqué ses
choix et ses évolutions.
Un fonds d’archives a aussi un intérêt stratégique, par
exemple quand il s’agit de promouvoir l’image de marque
de l’association, de son projet, de ses valeurs, de ses
luttes parfois, ou de ses revendications.
Enfin, les archives assurent une présence dans l’histoire.
Affiche du Jamboree de la Paix, Moisson, France, 1947.
Herman Hui, Président du Comité Mondial du Scoutisme, écoute Lord Baden-Powell, petit-fils du fondateur, le 1er août 2007, au lever de soleil à Chelmsford.
La connaissance de l’histoire- renforce le sentiment d’appartenance et de fierté,
- fait partie de la démarche initiatique,
- donne une assise à l’identité,
- développe la culture du Mouvement,
- étoffe l’esprit scout.
28
3. Conserver le patrimoine
Les archives rassemblent une partie du patrimoine culturel
et intellectuel d’une organisation. Leur conservation revient
à garder présent ce patrimoine.
D’une manière permanente, le patrimoine, même
immatériel, est un élément important du capital de
l’organisation. En termes d’image, de ressources
financières, il peut être valorisé.
4. S’appuyer sur la recherche scientifique
Le Scoutisme intéresse le monde universitaire et
scientifique. De nombreuses recherches dans les champs
des sciences sociales et des sciences humaines ont
été établies sur le Scoutisme. Ces recherches sont très
importantes pour enrichir la connaissance de l’histoire
du Mouvement, mais aussi pour établir son influence et
ses répercussions dans le domaine de l’éducation, de la
formation sociale et politique.
Certaines organisations nationales ont ouvert leurs
archives aux chercheurs, universitaires et étudiants.
Les recherches apportent des éclairages nouveaux qui
peuvent faire basculer des préjugés tenaces.
5. L’histoire pour se renforcer
Il ne s’agit pas de tout justifier avec l’histoire, ce qui
serait une tentative de propagande ou une manipulation
totalitaire. Mais c’est parce que certains faits historiques
sont précis qu’ils peuvent justifier certaines actions
aujourd’hui. L’étude de l’histoire, la conservation du
patrimoine et la recherche ne sont donc pas du luxe.
Revenir à l’histoire, ce n’est pas regarder dans un
rétroviseur, c’est simplement rappeler d’où l’on vient, en
trouvant dans les racines du Mouvement ce qui peut
encore faire son élan.
6. Apprendre du fondateur
De qui parle-t-on au sujet de Baden-Powell ? Du général
britannique revenu glorieux des guerres coloniales ?
Du viellard facétieux qui aime les cultures du monde.?
De l’adolescent turbulent qui cherche son avenir en
faisant l’école buissonnière ? De l’idée même que l’on
se fait du fondateur, et de la représentation que l’on s’en
fait, se forment des perceptions différentes des buts du
Mouvement.
Baden-Powell est tout d’abord un homme de l’écrit.
Pragmatique, il partage son savoir et ses expériences
par l’intermédiaire de manuels destinés aux jeunes et aux
chefs. Ces livres se lisent commes des romans. Homme
de théâtre, il mobilise les foules par des discours toniques
emplis d’émotion et de clins d’œil humoristiques. Face au
photographe, il capte le regard de la caméra et comprend
l’impact de l’image. Dessinateur, il sait qu’un croquis ou
une caricature vaut mieux qu’un long exposé.
Les archives reflet d’une organisationSi vous avez des archives, regardez comment elles sont
classées et faites le catalogue des thèmes répertoriés.
Les thématiques d’archivage sont souvent révélatrices
des centre d’intérêt d’une organisation et de son degré
d’ouverture vers l’extérieur (avez-vous un centre de
documentation ?).
Quels types de documents conservez-vous ?Des documents sur papier, des films, des photographies,
des dessins des documents sur support digital ?
Scoutisme mondial, un centenaire qui se porte bien, Lazlo Nagy, Editions Infolio, Collection Illico, octobre 2007. Lazlo Nagy a été Secrétaire général du Scoutisme
mondial de 1969 à 1988 (ref. Scoutstore : 91117).
29
4L’histoire, pour apprendre & se renforcer
Les concepts
22 février : Journée du FondateurLe 22 février, date du souvenir de la naissance de Baden-
Powell, fait partie des journées possibles d’affirmation
globale de l’identité, des valeurs, des actions du
Mouvement scout. Il est recommandé d’être plus innovatif
que commémoratif. Se souvenir de B-P en organisant
une célébration religieuse est certainement une marque
de respect envers le fondateur, mais organiser aussi une
action de promotion de la paix, ce jour-là, peut être une
marque de respect envers son œuvre éducative. Vous
montrerez ainsi “ce que c’est que le Scoutisme”, et ne
raconterez pas simplement qui est B-P aux louveteaux qui
assistent à la cérémonie.
B-P est né à Londres, le 22 février 1857 et est mort le 8 janvier 1941 au Kenya.
"Scouting for Boys" est le best-seller de Baden-Powell (traduit en français sous le titre "Eclaireurs"). Ce livre fut tout d’abord édité en feuilleton et vendu dans les kiosques à journaux. La diffusion de cet ouvrage a contribué largement à l’expansion du Mouvement Scout. Lire ce livre participe à forger une bonne culture scoute. Ref. Scoutstore : 10004.
Baden-Powell pas-à-pas, citations du fondateur rassemblées par Mario Sica. Editions Presses d’Ile-de-France, Paris, juillet 2007. Ref. Scoutstore : 10100.
"Conseils aux chefs scouts", traductions du célèbre "Aids to scoutmasterships" écrit par Lord Baden-Powell, publié par les éditions Presses d'Ile-de-France en juillet 2007. Ref. Scoutstore : 94118.
L’anticonformiste Baden-Powell double son talent
d’inventeur du Scoutisme d’un formidable talent de
communicateur.
30
chapitre 5
Le Scoutisme comme produit L' image un capital
1. L’image, une affaire de perceptions
Que disent les dictionnaires du mot “scout” ou “boy-
scout”.? Voici l’exemple du dictionnaire Larousse :
“personne naïve et idéaliste”… comme si le second
qualificatif n’allait pas dans le sens du premier, voire serait
un défaut. On trouve aussi des phrases du style : “il a
un petit côté boy-scout”. Même en anglais, on voit des
“méchants” dans des films américains s’exclamer “What
do you think I am ? A boy scout ?”. Pour renforcer ce côté
caricatural, voici un dicton qui dit que “les scouts sont des
enfants déguisés en idiots, dirigés par des idiots déguisés
en enfants”. Et que penser de l’Encyclopédie Sovietica
qui traitait le Scoutisme de mouvement “bourgeois,
militariste, réactionnaire et antisocial”.
Vous n’êtes pas d’accord avec ces définitions ? Il
vous appartient de faire changer les perceptions et les
représentations qui les générent. Quand le reflet de ce
que nous sommes n’apparaît pas clairement aux autres,
on doit se souvenir que l’identité, c’est ce que l’on est,
l’image n’en est que la représentation. C’est donc sur
cette représentation que l’on doit agir.
2. Un enjeu économique lié à la marque
En se situant toujours au niveau global, dans un monde où
l’information et la maîtrise des moyens de communication
sont essentielles d’un point de vue économique, culturel
et social, l’image liée à la marque scoute devient une
ressource économique.
Cet enjeu global se joue concomitamment aux niveaux
international, national et local. L’interdépendance des
actions du Mouvement du niveau local au niveau
international, et le mode de relation non hiérarchique
entre l’OMMS et les organisations scoutes nationales
confirment qu’il est difficile de gérer l’image d’une façon
monolithique. Pour gérer l’image au niveau global, on doit
faire appel à la responsabilité de tous par une prise de
conscience collective que ce bien est commun, et que
la diversité, si elle est appréciée comme une richesse, ne
peut pas être une contradiction.
Nous devons donc penser cet enjeu en nous souvenant
que l’identité précède l’image. Parce ce que l’identité
réelle de l’ensemble du Scoutisme est en principe basée
31
5
Les conceptsLe scoutisme comme produit. L' image un capital
partout sur les mêmes caractéristiques. Le positionnement
marketing du Mouvement, au niveau local, devrait se
rejoindre, en tenant compte des spécificités culturelles.
Cet enjeu est d’autant plus stratégique que la globalisation
des échanges d’information est rapide. Les échanges
d’images sont accélérés par une technologie de
l’information qui rapproche le prescripteur (ici le Mouvement
scout) du récepteur (les jeunes, les partenaires, les
bailleurs de fonds). Depuis son ordinateur personnel un
fonctionnaire des Nations-unies, visitant Internet, est à
même de comparer la qualité du Scoutisme dans les
différents pays du monde et d’apprécier s’il s’agit du
même mouvement, des mêmes valeurs, des mêmes
types d’actions.
Dans un monde global où la rapidité des échanges
accentue les moyens de différenciation, l’image
dépend :
- De la responsabilité consciente et collective des
membres du Mouvement du niveau local au niveau
international.
- De la capacité à enrayer l’inertie imposée par une
mémoire morte (traditions obsolètes) au profit d’une
évolution entraînée par une mémoire vive (capacité
d’innovation).
- De la capacité à s'appuyer sur l’identité du Mouvement
en montrant son utilité sociale par un positionnement
marketing précis, correspondant à une cause clairement
proclamée.
Le Scoutisme comme produit
32
3. Résoudre l’équation de l’image
Nous vous proposons de faire un peu de mathématique
pour identifier les éléments constitutifs de l’image. Cette
démonstration, vérifiée d’un point de vue mathématique,
est purement didactique. Cette équation nous fait
comprendre les variables sur lesquelles nous pouvons
agir pour faire évoluer positivement l’image. Nous allons
voir :
- Quels sont les éléments de l’équation.
- Quelles sont les différentes hypothèses disponibles
selon que l’image soit positive ou négative.
- Quelles sont les responsabilités des différents acteurs
de l’image.
Cette équation a quatre éléments qualitatifs : les valeurs, la
perceptions des valeurs, la pratique scoute et l'image.
4. Les hypothèses de résolution de l’équation
Il y a deux hypothèses qui permettent de résoudre cette
équation :
Hypothèse 1 : l’image est positiveL’élément “Valeurs” représentant une constante positive,
si l’image est positive, le bloc représenté par les éléments
“Perceptions” et “Pratiques” est aussi positif.
Hypothèse 2 : l’image est négativeSi l’image est négative, vu que l’élément “Valeurs” est
positif, les éléments “Perceptions” et “Pratiques” sont
donc négatifs.
La logique de l’équation démontre que le meilleur moyen
pour changer l’image, c’est d’agir sur les deux variables
“Perceptions” et “Pratiques”. Notre principale responsabilité
est donc liée à :
- Des comportements qui sont conformes aux valeurs
annoncées, de telle sorte que les perceptions en interne
et en externe ne permettent aucune perturbation dans le
lien message/image/comportements.
- Une pratique scoute innovante qui s’appuie sur le
produit de l’organisation (le programme des jeunes), sur
les meilleurs vendeurs (les adultes chefs et dirigeants),
et sur la gouvernance d’une organisation qui aligne sa
stratégie sur sa vision.
Le travail sur la perception des valeurs en interne et en
externe sera la tâche principale de ceux qui ont en charge
la politique d’image. Le travail sur la pratique scoute est du
ressort des départements chargés du programme, des
ressources adultes, et du management de l’organisation.
La coopération de tous ces secteurs accompagnera une
approche holistique pour régler le problème de l’image.
On évitera ainsi une opération de maquillage par un seul
travail graphique.
L’équation montre qu’il ne sert à rien de substituer une
image négative par une nouvelle image sans rapport avec
la réalité. Cela aurait pour conséquence de transformer
le système de valeurs. Un exemple : si l’analyse de
l’image fait apparaître que la mise en œuvre du devoir
envers Dieu est mal perçue, il ne s’agit pas de l’écarter
des programmes, car on prendrait le risque de le faire
disparaître du système de valeurs. Il s’agirait plutôt de
rendre le devoir envers Dieu positivement perceptible et
acceptable.
On comprend pourquoi l’analyse de l’image peut remettre
en cause l’institution et son projet. Cette peur cause bien
des blocages au sein d’organisations nationales qui
craignent d’être ébranlées par la réalité. C’est pour cela
que toute stratégie sur l’image doit être partie intégrante
de la stratégie globale de l’organisation. Nous allons
revenir sur la meilleure manière de créer une stratégie
de Communication en minimisant les risques, et en
souhaitant du courage à ceux qui s’y lancent !
33
5
Les conceptsLe scoutisme comme produit. L' image un capital
L'équation de l'image du Scoutisme
34
5. Gouvernance & image d’unité
Pour parvenir au souhait d’unité, il convient d’observer ce qui
contribue à produire l’effet contraire tant dans les pratiques
que dans les perceptions que ces pratiques provoquent
auprès d’un public scout et non-scout, essentiellement
au niveau national. Cette question concerne les pratiques
qui rompent l’unité du Mouvement ou qui apporte l’image
d’une cassure dans la vie institutionnelle du Mouvement.
Une cassure d’autant plus visible si elle est mise en
avant à l’extérieur du Mouvement par des manifestations
publiques. Quelles sont ces pratiques ?
6. Gouvernance& éléments constitutifs de l’image
L’erreur involontaire habituellement commise est de
considérer que l’image n’est qu’une affaire d’apparence.
On oublie alors de relier l’action réelle au message désiré
et à l’image obtenue. Cette erreur provient du manque
d’analyse, qui ne permet pas de vérifier la vitalité des
éléments constitutifs de l’image.
Le monde du Scoutisme qui passe par une iconographie
particulière est toutefois basé sur une action de terrain,
et sur des comportements dont on attend qu’ils soient
conformes aux valeurs prônées par le Mouvement.
L’équation de l’image décortique la question des pratiques
du Scoutisme en les énumérant ainsi:
- Gouvernance (démocratie interne, participation des
jeunes, dialogue intergénérationnel).
- Méthodes éducatives (programme et activités pour les
jeunes, adéquation entre la proposition faite aux jeunes
et la demande des jeunes).
- Ressources adultes (recrutement et formation des
responsables).
- Capacité du Mouvement scout à se remettre en cause
pour maintenir sa capacité d’innovation.
- Le cadre symbolique (une dimension supplémentaire
parfois vécue de façon hypertrophiée, au risque d’être
incomprise).
A cela s’ajoute une identification individuelle et collective
quasiment ésotérique pour signer les appartenances.
Prenons le cas d’un louveteau membre d’une association
nationale scoute et guide. Il pourra avoir sur sa chemise
l’ensemble des emblèmes suivants :
- son groupe local
- son appartenance religieuse,
- sa province,
- son emblème national,
- l’Emblème scout mondial,
- l’Emblème guide mondial.
Un bel exemple de co-marquage scout dans le Mouvement
scout. C’est-à-dire la création d’une confusion d’image par
une superposition d’identités distinctes, complémentaires
(et parfois contradictoires).
Les mauvaises pratiques qui affectent l’image- Mésentente au sein d’une fédération nationale.
- Suprématie (volontaire ou non) d’une association au
dépend des autres au sein d’une fédération.
- Collusion d’une association membre d’une fédération
nationale avec un parti politique ou le pouvoir en place
dans le pays.
- Instrumentalisation du Mouvement (association et/ou
fédération) par un régime, un parti politique, un
mouvement religieux,…
- Mise en avant d’un mouvement de vétérans scouts qui
supplante en termes d’image le mouvement de jeunes.
- Manque de démocratie interne ne permettant ni
l’expression de la voix des jeunes, ni l’arrivée de jeunes
aux postes de décisions.
- Blocage institutionnel débouchant sur un vieillissement
du leadership et une déconnexion avec le public cible
du Mouvement, c’est-à-dire les jeunes.
- Blocages institutionnels et manque de réflexions d’ordre
sociologique (et donc marketing) débouchant sur des
dissidences.
- Mauvaise compréhension ou mauvaise utilisation de la
notion de pouvoir.
- Refus de mettre en œuvre des politiques renouvelant
les pratiques du Scoutisme (par exemple: Protection de
l’enfance,…)
35
Les éléments constitutifs de l’image L’image perçue est bâtie sur de nombreux éléments qu’il
faut analyser (voir page 57 : la mesure de l’image). Ces
éléments dépendent du contexte économique, politique,
culturel et social dans lequel se trouve une association
scoute nationale.
L’association des Scouts et Guides Pluralistes de Belgique
a dénombré 16 éléments constitutifs de son image :
- l’image que l’on communique aux médias,
- l’image que les médias, en dehors de nous, donne
de nous (lors des accidents, entre autres),
- le langage, le ton utilisé dans nos communications,
- l’image donnée par les « faux » scouts,
- les attitudes utilisées par nos membres : dans la rue,
vis-à-vis des pouvoirs publics, …
- la tenue scoute, les insignes,
- les locaux d’unité,
- les jeunes en activité, sur les lieux de grands camps,
en train, …
- le magascout,
- les publications fédérales et d’unité,
- les sigles, logos, papiers à lettre, en-têtes diverses,
- le calendrier,
- les réalités du terrain (ex : activités toute l’année
ou pas, …),
- les contacts avec les parents,
- les sites et procédures Internet,
- les domaines liés aux SGP.
7. Gouvernance, croissance & développement
La constante que nous avons observée dans les débats
avec les OSN concerne le lien averré entre image,
croissance et développement. Si tout le monde s’accorde
sur ce fait depuis des années, il semble étrange que la
question d’une politique d’Image et d’une stratégie de
Marketing n’ait pas trouvé d’écho suffisant en termes de
gouvernance dans la plupart des OSN par la mise en place
de positions volontaires ou professionnelles permettant
de résoudre ce problème et par l’intégration définitive de
stratégie de Communication et/ou de Marque au sein des
stratégies nationales.
Les distorsions dans la séquence { Comportements +
actions > Message > Image } agissent directement sur
des éléments vitaux pour le Scoutisme aujourd’hui :
- Mauvais impact auprès du public jeune qui ne comprend
pas à quoi sert le Scoutisme.
- Mauvais état de santé de la marque qui ne permet
pas sa reconnaissance d’un pays à l’autre par ceux qui
voudraient rejoindre le Mouvement ou s’y associer.
- Mauvais impact sur le plan marketing global par le refus
de partenaires de s’associer avec le Mouvement.
- Questionnement inadéquat par des médias qui peuvent
déceler publiquement les paradoxes vécus par le
Mouvement scout.
8. Oser les réformes nécessaires
Nous l’avons déjà dit, en termes de marketing la cause
défendue par les scouts doit être claire pour faciliter
l’adhésion. La cause a besoin d’un bon produit (le
programme) et de bons vendeurs (les adultes volontaires
et les jeunes).
Pour promouvoir leur cause, les héritiers de B-P sont
face à un double travail de refondation et de réforme. La
refondation passe par la mise à jour des programmes
du Scoutisme sur la base de ses valeurs fondamentales,
en tenant compte des évolutions de la société face à
ces valeurs, et de l’impact social souhaité. La réforme
passe par des changements et par des améliorations
des structures et de la gouvernance pour répondre aux
défis actuels. Le tableau de la page suivante se propose
d’examiner trois éléments importants en termes de
marketing (positionnement), de perceptions (crédibilité et
compréhension) et d’image (visibilité) sous l’angle de la
refondation et de la réforme.
5
Les conceptsLe scoutisme comme produit. L' image un capital
36
Refondation et réforme pour une meilleure image
L’équation de l’image nous a permis d’analyser les
différents éléments qui permettent de façonner l’image, et
le tableau ci-dessus nous montre ce que nous pouvons
envisager du point de vue de la refondation et de la réforme.
La deuxième partie de ce livre traite de “La stratégie
de Marque”. Au début de cette deuxième partie, nous
allons voir comment on peut amener le leadership d’une
organisation – et plus largement le Mouvement - à prendre
conscience des problèmes. Car, après une analyse
brève et synoptique provoquée par le questionnement de
l’équation, si l’on se rend compte qu’il y a des oppositions
entre les principes fondamentaux et l’action, et des
perturbations entre l’image et les valeurs, alors le choix de
la réforme devient radical. Dans le chapitre 7, nous verrons
comment élaborer la stratégie qui portera cette réforme.
Nous devons ajouter que la période de refondation peut-
être longue, car l'on touche à des questions sensibles et
fondamentales qui peuvent faire l’objet de tabous culturels.
Nous vous invitons à ne pas perdre patience.
37
Aller plus loin...
En savoir plus•Lisez la Constitution du Scoutisme Mondial, c’est un texte
fondamental (disponible sur scout.org).
•ConnaîtreletextedelaMissionduScoutismeMondial(disponible
sur scout.org).
•Regardez ladéfinitiondesmots«scout»et«scoutisme»dans
les dictionnaires. Est-ce que ces définitions vous plaisent ? Si non,
envoyez de la documentation aux éditeurs.
•Etablissez une liste de recherches scientifiques qui pourraient
avoir une importance stratégique pour vous : histoire, sciences de
l’éducation, sciences politiques, suivi des législations sur la jeunesse.
Imaginez comment vous pourriez entreprendre ces recherches en
relation avec des étudiants et des universités.
Se poser des questions•Le Scoutisme à quoi cela-sert-il ? Organiser un débat, une
table ronde sur ce sujet. Vous en tirerez des idées pour asseoir le
positionnement social du Mouvement dans votre pays.
•Sivousvisitezl’abbayedeWestminsteràLondres,voustrouverez
une plaque commémorative au nom de Robert Baden-Powell.
Savez-vous s’il existe des rues, des places, des bâtiments qui
portent le nom du fondateur dans votre ville ?
Puiser dans les livres•Baden-Powell, éclaireur de légende et fondateur du Scoutisme,
Philippe Maxence, Editions Perrin, avril 2003.
Trouver sur le web•PublierdesouvragesdeBaden-Powell:scout.org/baden-powell
•LesmarquesduScoutismemondial:scout.org/brand
•LalibrairieduMagasinScoutmondial:
- worldscoutshop.org
- scout-store.com
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Ils vous aideront aussi pour vos recherches Internet.
5
Les conceptsLe scoutisme comme produit. L' image un capital
Partie 2 : La stratégie de marque
chapitre 6 Une stratégie, pourquoi ? 40 Donner du sens à votre communication. S’appuyer sur des bases théoriques & méthodologiques.
Que veut-on obtenir ?. Donner une dimension politique.
Une partie de la stratégie globale.
chapitre 7 Concevoir la stratégie de Communication 44 Qui est à l’origine du plan stratégique ? Confrontation atouts/handicaps.
Accompagner le changement. Des thématiques fortes.
La forme et le contenu du plan stratégique. Les messages-clés du Scoutisme mondial.
Comprendre ce que l’on fait. Les axes de communication.
Partir du résultat de l’analyse de la situation. L’adaptation des messages.
La vision de l’organisation dans l’avenir. Une réaction en chaîne.
L’identification des priorités. Prendre le temps.
La détermination des cibles. Choisir les moyens de communication.
La formulation des objectifs de communication.
chapitre 8 Les éléments de la Communication institutionnelle 76 La Communication & les communications Moyens & outils de communication.
dans le Scoutisme. Internet, le média qui recrée le
La Communication institutionnelle. système de communication.
Emblèmes & symboles. Les événements & les cérémonies.
L’uniforme scout & les drapeaux. La communication de crise.
Politique d’Image & Image institutionnelle.
chapitre 9 Travailler avec les médias 90 Connaître les médias. Les relations publiques d'un événement.
Comprendre les médias. Les photos & la vidéo.
Parler aux médias. Privilégier les relations avec Internet.
Accrocher l’attention des médias.
chapitre 10 La Communication interne 100 Une Communication au service Les magazines scouts.
du management.
chapitre 11 Une Stratégie de Partenariats 102 Les partenaires du Scoutisme. Lobbying & Relations institutionnelles.
Le Mouvement scout et la société civile. Les représentations extérieures.
Partager les valeurs du Scoutisme
avec d’autres.
chapitre 12 La Stratégie de Mobilisation de Ressources 110 Les pré-requis au succès. Merchandising & Magasins scouts.
Promouvoir la cause du Mouvement scout. Recherche de fonds : utiliser les partenariats.
Les options stratégiques. Création & portage de projets.
Branding & Gestion de marque. Campagnes de dons.
Marketing & Image institutionnelle. S’intéresser au patrimoine.
40
chapitre 6
n Sénèque dit qu’il n’y a pas de vent favorable pour un
navire qui ne sait vers quel port il se dirige. En conséquence,
pour tout corps constitué, institution, entreprise,
association, mouvement, la décision de s’adresser
à ses publics et d’entreprendre une quelconque
action de communication présuppose d’avoir une
finalité et d’élaborer au préalable une stratégie pour arriver
à bon port.
1. Donner du sens à votre communication
Une stratégie de Communication permet de rendre
cohérent, pertinent et efficace le discours développé
auprès des différents publics cibles à propos de tel
événement, telle action ou tel service proposés.
La stratégie doit permettre d’atteindre des buts, d’ordonner
le discours, de rationaliser les messages, de promouvoir
et valoriser l’image, les actions, les services ou les
produits proposés... Elle donne du sens, et cela d’autant
plus que la Communication s’appuie sur les valeurs.
En usage interne, la Communication constituera un outil
au service de la cohésion de l’organisation et appuiera
par exemple la politique des ressources humaines. En
externe, elle sera considérée comme un outil au service
du développement.
Une approche méthodologiqueUne organisation scoute nationale ne peut pas avoir
de politique de Communication sans un plan élaboré
pour la décrire et la mettre en œuvre. Le contenu de
ce chapitre va vous aider à aborder cette approche
méthodologique.
Une stratégie, pourquoi ?
Nous vous proposons de suivre une à une les propositions
qui viennent, et de les compléter par les dix étapes
Scout.Boom.Comm qui vous permettront d’approfondir le
contenu de votre futur plan stratégique, dès la deuxième
partie de ce manuel.
Le besoin de communiquer, la nécessité d’améliorer
l’image se fait sentir de plus en plus.
Les récents travaux sur le développement montrent tous
qu’une des causes de la décroissance des organisations
est l’absence d’image ou le manque de netteté de
l’image.
Quatre éléments majeurs expliquent pourquoi les
organisations nationales ont souvent du retard en matière
de Communication 1 :
- l’absence de toute référence théorique,
- la déviance pratique consistant à commencer par les
moyens avant toute réflexion sur les finalités,
- la considération que la communication est une activité
seconde, au service exclusif du management,
- la faible visibilité prospective, réduisant à court terme les
planifications possibles.
416
La stratégie de marqueUne stratégie, pourquoi ?
2. Que veut-on obtenir ?
Ce schéma, que nous retrouverons dans le chapitre
“Concevoir la stratégie de Communication”, montre de
manière verticale la hiérarchisation des différents éléments
de la stratégie de Communication :
- Il place l’analyse comme élément incontournable dans
l’élaboration du plan ;
- il place les valeurs et les finalités comme but ultime à
faire partager avec les cibles identifiées (nous avons dit
dans le chapitre sur l’image que les valeurs sont une
partie du capital de l’organisation) ;
- il donne une prééminence aux objectifs stratégiques de
l’organisation ;
- il demande la définition d’objectifs de communication
précis ;
- il démontre qu’on ne peut pas imaginer un plan basé
uniquement sur des moyens ;
- il exige la description des moyens et des outils de
communication ;
- il nécessite l’identification des cibles (le public) et une
articulation qui permet de faire partager les valeurs et les
finalités de l’organisation avec un public déterminé.
Il manque un élément, les messages qui seront
présentés au chapitre 7 : Concevoir la stratégie de
Communication. Nous verrons qu’ils dépendent des
axes de communication et des cibles. Ces messages
procèdent des objectifs généraux du plan stratégique de
Communication (page 62).
TerminologieVoici dans quel sens nous allons utiliser les expressions
suivantes :
Stratégie de CommunicationEnsemble d’actions coordonnées procédant d’une vision
stratégique, à partir de priorités et d’objectifs clairement
identifiés en termes de communication.
Plan stratégique de CommunicationProjet élaboré permettant la réalisation d’une stratégie de
Communication sur une période donnée.
Politique de CommunicationManière d’agir en termes de communication.
Politique d’ImageManière d’intervenir en termes d’image.
La promesse de la marque (Brand promise)
42
3. Une partie de la stratégie globale
Il n’y a pas de politique de Communication, il n’existe
pas de politique d’Image digne de ce nom, sans un
plan stratégique intégré au plan stratégique global de
l’organisation.
Un plan intégréCela suppose donc qu’il existe tout d’abord un plan
stratégique global propre à l’organisation scoute nationale,
qui comprendra par exemple :
- une partie sur le Programme des jeunes
(contenu et activités),
- une partie sur les Ressources adultes
(recrutement, suivi, formation),
- une partie sur la Communication,
- une partie sur les Partenariats,
- une partie sur les Ressources financières,
- etc.,
- un budget pour la période du plan,
- une programmation couvrant la période choisie.
Un choix stratégiqueLa mise en place d’un plan de Communication doit être
un choix stratégique destiné par exemple :
- A promouvoir une nouvelle politique d’Image,
- à renforcer les Partenariats,
- à soutenir une politique de Recherche de fonds.
Des conséquences parallèlesMais il peut aussi :
- montrer l’absence de vision prospective sur les autres
secteurs stratégiques de l’organisation,
- remettre en cause le modèle, le projet de
l’organisation, s’il ne correspond pas aux attentes et
aux besoins des membres, plus largement aux attentes
et aux besoins des jeunes et de la société en général.
4. S’appuyer sur des bases théoriques & méthodologiques
Un apport théoriqueUn plan stratégique, quel qu’il soit, ne se satisfait pas
de l’à-peu-près et nécessite du travail d’analyse et
des contributions intellectuelles qui nourriront la réflexion
et la démarche méthodologique. L’apport théorique
permet de revenir à l’essentiel, nous l’avons dit dans
l’introduction, c’est-à-dire aux valeurs, à ce qui fonde
l’identité de l’organisation, à ses pratiques. L’image, nous
le savons, n’est que la résultante de l’équation, entre
perceptions et pratiques scoutes. Ces éléments sont du
domaine de la Communication mais aussi du Programme,
des Ressources adultes, etc. On va planifier, évaluer,
transformer, en jouant avec les perceptions et les pratiques.
Entre le temps de l’analyse et celui de la définition du plan,
l’organisation devra définir préalablement sa conception
de la Communication.
Une approche méthodologiqueLe schéma présenté sur la page suivante montre le
processus possible de développement d’une stratégie
globale pour une organisation scoute nationale (OSN).
Ce schéma nous fait comprendre comment, durant
le processus de planification stratégique, prendre en
compte :
- La compréhension des Valeurs et de la Mission,
- la vision prospective nécessaire à toute volonté de
développement,
- l’identification et l’analyse de la situation,
- la définition des priorités stratégiques,
- la définition des objectifs stratégiques,
- l’élaboration d’un plan d’action.
Pour ce qui concerne l’élaboration du plan stratégique de
Communication, nous travaillerons sur le schéma présenté
sur la page précédente, et qui va être décomposé dès le
chapitre suivant.
Le Comité Mondial du Scoutisme est l’acteur politique majeur qui conduit les orientations du Mouvement entre chaque conférence mondiale.
43
16
La stratégie de marqueUne stratégie, pourquoi ?
Ce premier schéma montre une conception passive
de la Communication exclusivement au service du
management. On lui préfèrera une conception plus active
comme l’exprime le deuxième schéma :
Le plan de Communication s’intègre donc dans le cadre
donné par le plan stratégique général mais le nourrit voire
l'élargit.
Il faut donc que le travail préalable d’analyse, puis
l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie, soient
intégrés dans la démarche stratégique globale, permettant
ainsi de passer d’une démarche de conception passive à
une démarche de conception active.
5. Donner une dimension politique
Qu’est-ce qu’un plan ? Le dictionnaire répond : “projet
élaboré, comportant une suite d’opérations, de moyens,
destinés à atteindre un but 2”.
Cette définition du plan suffit à faire comprendre que le
plan a une dimension politique avouée puisqu’il s’agit
“d’atteindre un but” qui lui-même a une dimension
politique. La création d’un plan repose donc sur un choix
et une orientation politiques.
On admettra donc qu’il s’agit d’intégrer le plan de
Communication dans le plan stratégique général de
l’organisation nationale qui aura choisi de se lancer dans
une dynamique de développement et de croissance.
Préférer une conception activeC’est également parce que les orientations du plan de
Communication sont éminemment politiques que les
organisations devront considérer la Communication non
pas comme quelque chose qui vient en plus, qui est à
côté, que l’on élabore ensuite, mais comme une partie du
plan stratégique global, qui aide à structurer en interne et
en externe ce que l’on a à dire et à montrer.
Cette stratégie de Communication ne peut pas être
élaborée et mise en œuvre à part ou en dehors de la
stratégie globale, au risque de la contrecarrer, de s’en
éloigner, de la dénaturer.
1 Thierry Libaert, Le plan de communication, Dunod, 20012 Dictionnaire Le nouveau petit Robert.
Pour en savoir plus sur la stratégieLe chapitre suivant vous invite à découvrir les étapes
d’élaboration et de conception d’un plan stratégique de
Communication.
1. Partir du résultat de l’analyse de la situation
2. Avoir une vision de l’organisation pour l’avenir
3. Identifier des priorités
4. Déterminer des cibles
5. Formuler des objectifs de communication
6. Choisir des thématiques fortes
7. Créer des axes de communication
8. Adapter les messages
9. Prendre le temps
10. Choisir les moyens de communication
01Ces étapes seront signalées ainsi
44
chapitre 7
n Nous abordons maintenant la partie la plus créative du plan, celle de
l’élaboration et de la conception des objectifs et des axes de communication, de
la détermination des cibles, et de l’adaptation des messages.
Parce qu’il est le plus créatif, ce travail est certainement le plus motivant. Mais
une fois encore, il ne peut pas se passer du travail préalable d’analyse que nous
venons de présenter dans le chapitre précédent.
Revenons à ce schéma que nous connaissons bien à présent.
Nous allons le décomposer pour mieux le reconstruire. Partant du principe que
nous devons savoir à qui nous adresser afin de savoir que dire, nous allons tout
d’abord nous intéresser aux cibles (le public) avant de s’attarder sur les objectifs,
puis sur les axes de communication et enfin sur les messages.
Concevoir la stratégiede Communication
45
1. Qui est à l’origine de l’idée du plan stratégique ?
Le plan de Communication peut être envisagé de manière différente selon l’auteur
de l’idée initiale. Savoir dès l’origine si le plan sera soutenu, s’il répondra à une
demande formelle du plus haut niveau de l’organisation facilitera son élaboration
et surtout son acceptation. A l’inverse, si l’origine en revient au seul responsable
de la Communication dans un contexte de cloisonnement entre activités, mieux
vaut ne pas entamer une démarche trop ambitieuse sous peine de le voir
rapidement rejeté.
Cette deuxième solution sera d’autant plus hasardeuse si le responsable de
la Communication est volontaire, et ne dispose pas de temps suffisant pour
convaincre et pour préparer le document de discussion stratégique qui lancera
le processus.
Transcender les luttes d’influence internesLa vie des organisations est ainsi faite, que la compétition entre services et
départements peut aliéner toute chance de lancer un processus d’élaboration de
plan de Communication, car le responsable apparaîtra vite comme trop ambitieux
et proche du pouvoir. L’image, c’est politique ! En se laissant aller dans une
compétition entre individus, on écartera la problématique réelle sur l’image, ce
qui ne fera que renforcer le déclin de l’organisation. On comprend aussi pourquoi
toute ambition en matière d’image peut faire vaciller une structure bloquée et
conservatrice.
Tout d’abord, une stratégie des alliésLa meilleure des situations consiste à obtenir un feu vert de la direction, et mieux
encore de l’organe souverain, par exemple l’assemblée générale. Le premier
travail à accomplir réside donc dans la construction d’une stratégie des alliés au
sein de l’organisation afin de faire accepter l’idée du plan.
2. Accompagner le changement
Trois structures ou niveaux peuvent lancer le projet :
- la direction de l’organisation, pour l’intégrer dans la stratégie globale
ou pour répondre à une situation de crise ou d’urgence,
- la direction de la Communication,
- l’assemblée générale ou un organe représentatif des membres
de l’organisation.
La direction de l’organisationUn projet lancé uniquement par la direction aura pour avantage de voir la
Communication intégrée définitivement dans la stratégie globale de l’organisation.
Mais le risque de mettre la Communication au service du management est évident.
Au pire, on peut craindre une “confiscation” des moyens de communication au
service du management.
7
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
46
La direction de la CommunicationUne initiative lancée exclusivement par la direction de la Communication portera
en principe la garantie du professionnalisme, mais elle pourra être suspecte aux
yeux de la direction ou des autres départements, comme nous l’avons évoqué
plus haut.
L’assemblée généraleEnfin, on peut imaginer que l’assemblée générale, ou un corps représentatif
de membres, appelle à la mise en place d’un plan stratégique en matière de
Communication et d’Image. C’est ce que la Conférence Mondiale du Scoutisme
a fait en septembre 2005 en votant à l'unanimité la nouvelle stratégie de
Communication proposée par le Comité mondial et le Bureau mondial. Le vote
par l’assemblée générale confirme l’obligation de mettre en œuvre, et demande
les moyens pour y parvenir.
Préférer une solution mixteLa meilleure des solutions consistera à trouver une synergie entre :
- la direction de l’organisation pour intégrer le plan de Communication dans le
plan stratégique de l’organisation,
- la direction de la Communication qui apportera le savoir-faire professionnel,
méthodologique et technique,
- l’organe de décision souverain, qui permettra l’acceptation, la prise de
conscience et l’appropriation du plan (intentions, contenu, programme) par tous
les niveaux de l’organisation.
Opter pour une démarche participativeUne démarche participative créant une mobilisation interne peut enrichir les
dix étapes que nous suggérons. Cette démarche participative, qui suppose
une structure réellement démocratique, incluera par exemple des groupes de
recherche, des panels de classe d’âge et veillera à une bonne représentativité
des membres de l’organisation.
Il s’agira par exemple de
ne pas surdimensionner la
représentation des adultes et des
responsables. Souvenons-nous
que chaque scout est vecteur
de communication. Une forme
exceptionnelle de créativité peut
être suscitée par cet exercice
collectif et coopératif. Elle pourra
être vécu comme un temps de
formation et d’apprentissage à la
problématique de l’Image, des
Relations extérieures et de la
Communication.
Le dialogue et l’écoute sont au cœur de la vie scoute. Toute action démarre par l’expression des besoins et des souhaits du groupe. Forum régio-nal de la Communication Asie-Pacifique, Macau, novembre 2006.
477
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
La mobilisation interneL’acceptation du plan suppose l’acceptation du principe du plan mais aussi de
son contenu, c’est-à-dire de ce qu’il va changer. Par exemple, si l’un des effets est
de changer le logotype et l’uniforme, il faut s’assurer qu’il n’y a pas de réticences
majeures au changement.
Le débat interne et général qui peut être organisé à tous les niveaux de
l’organisation facilite la prise de conscience et la mobilisation. Sans prise de
conscience, il n’y a pas de changement possible, car les membres sont soit
réfractaires soit “caporalisés”. Dans le premier cas, ils n’acceptent pas l’idée du
plan, dans le deuxième cas, ils l’appliquent sans discernement.
La prise de conscience individuelle et collective de la nécessité de changer,
provoquera la mobilisation. La libre parole sera essentielle. La démarche
participative sera vécue comme une véritable campagne de promotion au sein de
l’organisation, afin de rendre chaque membre conscient des éléments principaux
du plan et des éléments de changement qui sont apportés. Elle facilitera l’adhésion
des membres, et leur contribution.
En conclusion, une stratégie de Communication ne peut pas être déconnectée
politiquement et opérationnellement de la vie démocratique d’une organisation.
3. La forme & le contenu du plan stratégique
Les cinq W Il n’existe pas de modèle unique pour élaborer le plan de Communication.
Par contre une démarche unique prédomine, basée sur les cinq “W” d’Harold
Lasswell 1 : “Qui dit quoi, à qui, par quel canal, avec quels effets ?”. Cette
démarche permet de préparer les différentes étapes de la planification telles
qu’elles sont définies par John Middleton 2 :
- l’analyse des problèmes,
- l’évaluation de toutes les solutions possibles,
- le choix de la meilleure solution,
- la mise au point des objectifs,
- la planification de l’application,
- l’évaluation,…
La Conférence Mondiale du Scoutisme oriente les grands choix stratégique du Scoutisme mondial. Ces orientations sont ensuite reprises aux niveaux régional et national.
1 Harold Lasswell, The language of Politics, (1949) : “Who says what in what channel to whom with what effects ?”.2 John Middleton, Approche de la planifica-tion de la communication, Les Presses de l’Unesco, 1987 (épuisé).
48
Ce tableau préfigure en quelque sorte le plan stratégique de Communication. Les
“cinq W ” permettent non seulement d’élaborer des contenus simples pour les
outils de communication, mais aussi pour les bases de définition des objectifs
de communication et des actions qui en découlent : “Dans quel but ? Pour quel
résultat ? ” On est en plein dans le champ stratégique.
La plupart des plans de Communication sont réalisés à partir des outils
méthodologiques qui suivent. Ils ont la particularité d’être simples et de pousser
les responsables à ne pas compliquer leurs recherches. En partant de la recherche
des forces et des faiblesse, le tableau ci-dessous constitue le socle de l’analyse
permettant l’élaboration du plan de Communication, sur lequel se greffent de
nouvelles rubriques : budget, cibles, moyens, modalités de pilotage.
Forces & faiblesses Objectifs Cibles Moyens Indicateurs de communication d’évaluation Internes externes
Qui ? - Qui doit s’exprimer dans l’organisation ?
Dit quoi ? - Quel doit être le contenu du message ?
A qui ? - Quelles sont les cibles de cette communication ?
Comment ? - Par quel canal faut-il communiquer ?
Avec quels effets ? - Quelles sont les conséquences
de cette communication ?
Où ? - Quel est le lieu géographique de cette
communication ?
Quand ? - A quel moment faut-il communiquer ?
Dans quel but ? - Quel est l’objectif de cette communication ?
Pour quel résultat ? - Quel sont ses rapports avec les valeurs
de l’organisation ?
Reprenons les cinq W (ou Q). Cette
formule inventée par Harold Lasswell
pour les campagnes électorales
américaines peut être utilisée pour
de multiples usages : communiqué
de presse, dossier de presse, …
Nous la reprendrons dans le chapitre
9 (page 95).
On doit ajouter à cette formule les trois
questions suivantes :
Où ?
Quand ?
Pourquoi ?.
Accueillir le ministre de la Jeunesse et des Sports égyptien. Forum régional de la Communication, Région Arabe,
Le Caire, décembre 2006.
49
7
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
Approche divisionnelleCette approche consiste à élaborer le plan en synthétisant les apports des
différentes divisions de l’organisation : échelons territoriaux, branches. Elle impulse
la mobilisation interne, à tous les niveaux, et génère la démarche participative.
L’exercice d’analyse favorise la prise de conscience collective des problématiques
de l’organisation et des alternatives qui se présentent à elle.
Par échelons territoriaux
L’étape suivante consiste à agréger, à consolider toutes les indications en croisant
localisations géographiques et branches. Ce travail permettra de dégager des
axes pour le futur plan.
Si l’on veut impliquer tous les échelons territoriaux, c’est un travail très lourd et
lent. Il peut être très bénéfique si sa mise en œuvre est possible matériellement
et humainement.
L’approche par objectif apparaîtra plus fonctionnelle. Mais la combinaison de
l’approche divisionnelle et par objectif donnera plus de force à votre plan.
Par branches
Activités Locales Régionales Nationales
Relations publiques
Lobbying
Evénements
Activités Louveteaux Scouts Eclaireurs Routiers
Relations publiques
Lobbying
Evénements
Le travail d’équipe enrichit la vision stratégique. Forum régional de la Communication, Région Afrique – pays francophones, Ougadougou, avril 2008.
voir dans ce chapitre page 68§ 13 : les axes de communication
50
L’approche par objectifL’approche par objectif est certainement plus systémique et permet d’adapter
chaque objectif à un élément de la problématique soulevée par l’analyse. De
même, pour chaque objectif correspondra une liste d’actions et de moyens, ainsi
qu’un programme détaillé.
Quelques principes concernant les objectifsIl existe un certain nombre de principes qui permettent d’assurer un choix d’objectifs
qui soient aussi peu subjectifs que possible. Un objectif doit :
- être clairement relié à la réalisation d’une priorité ;
- être hiérarchisé sur la base des priorités établies ;
- être réaliste, en tenant compte de toutes les contraintes liées à sa réalisation ;
- être mesurable, ce qui, sur la base des indicateurs préalablement fixés
permettra l’évaluation précise de sa réalisation ;
- être compris par tous ceux qui doivent en assurer la réalisation ;
Pour chaque objectif il faudra donner :- une formulation précise et réaliste de l’objectif,
- la liste des actions pour l’atteindre,
- la liste des ressources et des moyens humains, matériels et financiers
pour mettre en œuvre les actions,
- le programme d’action (planification).
L’étape de la formation est primordiale pour démarrer le travail stratégique. Stimulante, la dynamique de groupe met en perspective les visions de tous les
protagonistes de l’amélioration de l’image.
51
7
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
La première question, oubliée, est de savoir à qui l’on s’adresse ? C’est la
question des cibles qui est posée. Ont-elles été identifiées ? On ne peut pas
lancer un message si l’on ne sait pas à qui on l’envoie. Dès lors, on aura le souci
d’adapter les outils et les moyens de communication aux cibles que l’on aura
préalablement déterminées.
Mais il reste encore des questions à se poser : Que dire ? En se souvenant du
proverbe suivant “Si ce que tu as à dire n’est pas meilleur que le silence, alors
tais-toi !”, on s’attachera à savoir si la conférence de presse et le communiqué
4. Comprendre ce que l’on fait
Que veut-on faire ?La démarche méthodologique Scout.Boom.Comm considère que les trois
dimensions de la priorité stratégique “Profil du Scoutisme” sont indissociables.
C’est la raison pour laquelle la définition des objectifs généraux du plan
de Communication tiendra compte de cette interdépendance entre les trois
domaines, pour mieux les associer et les développer.
L’histoire d’une méthodeLa plupart du temps, les organisations démarrent leurs actions de communication
par l’utilisation de moyens et d’outils traditionnels. L’histoire est toujours à peu
près la même. La direction s’adresse au responsable des Relations publiques qui
s’entend dire : “Je vais faire une conférence de presse, prépare-la et rédige un
communiqué !”.
Le responsable des Relations publiques rédige son communiqué de presse et
organise la conférence de presse. Peut-être préparera-t-il un dossier de presse ?
Ainsi, il utilise des outils et des moyens de communications. Quelques journalistes
viendront. Il y aura quelques articles dans la presse. La direction sera satisfaite.
Mais est-ce bien suffisant ?
52
A partir des objectifs de communication, il faudra appuyer les moyens et les outils
de communication sur des axes de communication qui déclineront ces objectifs
en créant une cohérence axes/messages/cibles. Ainsi, le message tout en étant
porté par un axe précis, touchera la cible voulue.
de presse prévus sont bien nécessaires. Si c’est le cas, on rattachera donc le
message à délivrer, non seulement aux cibles identifiées, mais aussi aux objectifs
de communication pré-définis. Existent-t-ils ?
S’exprimer au nom du Mouvement scout demande de bien connaître ses
messages et de bien identifier ses publics.
53
7
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
Mais il faudra surtout intégrer le message donné lors de la conférence de presse
et contenu dans le communiqué, dans une stratégie plus globale, qui pourra
être, par exemple, celle du développement et de la croissance de l’organisation.:
c’est le cas présenté dans l’encadré ci-dessous. Nous avons déjà indiqué que
toute action de communication (ou de partenariat et de recherche de ressources
financières nouvelles) doit procéder de la stratégie globale de l’organisation, en
étant incluse dans un plan stratégique de Communication.
Mais cette belle construction stratégique ne servirait à rien s’il n’y avait pas quelque
chose d’essentiel à faire savoir et à partager avec les cibles identifiées : les valeurs
du Mouvement, et surtout ce que l’on fait concrètement en leur nom. Ce qui nous
ramène au schéma initial enfin reconstruit. Tout comme on ne communique pas
de la communication, on ne communique pas des objectifs ou des moyens de
communication, mais de l’information, des sentiments, des émotions : la vie toute
simple et réelle du Mouvement.
Lors du Jamboree Scout Mondial du Centenaire, Eveline Herfkens, Coordonnatrice de la Campagne du Millénaire des Nations-unies est accueillie par Eduardo Missoni, Secrétaire général et Johan Ekmann, jeune conseiller du Comité mondial. En avril 2005, le Mouvement scout s’est engagé à promouvoir les objectifs de développement du Millénaire.
Moba, un projet convaincant sur l’analyse de la situationEn février 2002, la région européenne du Scoutisme a lancé un nouveau projet sur
trois pays des Balkans : le projet Moba. Ce projet a reçu le soutien financier du
gouvernement français pour un montant de 260,000 Euro pour trois ans, dans le
cadre des actions de coopération de la France au sein du pacte de stabilité pour
l’Europe du Sud-Est.
Qu’est-ce qui a convaincu le ministère français des Affaires étrangères de financer
un tel projet ? C’est tout autant la bonne analyse de la situation que les objectifs de
développement proposés : une analyse exprimant les tendances de la société des
pays de l’ancienne Yougoslavie, et la capacité du Mouvement scout à répondre à
ses besoins, et à créer les partenariats locaux pour mettre en œuvre son action.
54
Un plan de Communication doit avant tout permettre de faire partager ce qui est
l’essentiel, au sens premier : des valeurs qui finalement, sont universelles. Pour
y parvenir, il reste à présent à revenir sur les différentes étapes du processus
d’élaboration et de conception.
5. Partir du résultat de l’analyse de la situation
L’analyse est la première étape de l’élaboration d’un plan de communication.
Cette première phase est souvent occultée sous prétexte que l’essentiel réside
dans les objectifs. C’est le résultat de l’analyse de la situation qui donne la
photographie du contexte et de l’environnement du Mouvement en un instant “t”
dans un endroit donné.
Toute tentative de changement contenue dans un plan stratégique de
Communication partira donc de cette situation unique, décrite dans les résultats
de l’analyse. La définition des priorités et la rédaction des objectifs, s’établiront en
référence à cette situation.
Une approche globaleL’élaboration du plan de Communication, partie intégrée à la stratégie globale de
l’organisation, implique que l’analyse de la situation soit aussi une analyse globale,
qui n’exclut pas, bien entendu, des analyses sectorielles plus fines, par exemple
en termes d’image.
01
55
7
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
Tout en couvrant l’ensemble des opérations de l’organisation, cette analyse
globale ne doit pas entrer dans des détails qui risqueraient de dissimuler les
tendances principales, les forces et les faiblesses.
Retour vers les valeurs, les principes fondamentaux & la MissionC’est le but ultime pour lequel l’organisation a été créée qui doit servir de base
au développement de son plan stratégique. En effet, la définition et le choix des
priorités se fera en fonction de leurs relations aux finalités de l’organisation, aux
principes sur lesquels elles s’appuient, à la mission qu’elle s’est donnée.
L’analyse montrera l’adéquation entre la réalité de l’action et l’intention proclamée.
La question “Comment notre image reflète notre mission au travers de nos
actions ? ” prend ici toute sa signification.
Analyse de la situation présente de l’organisationL’analyse mesurera plusieurs domaines préalablement identifiés :
- les variations d’effectifs,
- le programme des jeunes et les activités,
- les données concernant les ressources adultes,
- les services professionnels,
- la gestion de la structure,
- les relations publiques,
- la communication interne,
- les partenariats,
- la structure budgétaire et les ressources financières.
Le résultat de l’analyse- décrit le contexte et l’environnement de l’OSN,
- fait le point sur les handicaps et les atouts de l’organisation,
- se conclut par un constat,
- préfigure les indicateurs de changement,
- est un un outil de développement et de croissance.
voir Introduction page 9§ 2 : une prise de conscience collective
56
Identification des tendances extérieuresUne organisation ne vit pas dans un monde à elle. Elle vise à aider au
développement personnel des jeunes en tant que membres d’une communauté.
De ce fait, une bonne connaissance de la société dans laquelle elle se trouve est
un élément important lorsqu’il s’agit de décider d’orientations futures.
En devenant plus consciente des problèmes qui affectent la société mais aussi
des chances qu’elle offre, l’organisation sera mieux à même de fixer ses priorités
et de prendre des décisions en s’appuyant sur les aspects positifs et en apportant
sa contribution à la résolution de problèmes de société. En intégrant suffisamment
tôt les éléments et facteurs susceptibles d’influencer l’avenir, elle se donne les
moyens de mieux contrôler cet avenir.
L’identification de ces tendances extérieures aidera à choisir des priorités qui
inscriront l’organisation dans un champ social dans lequel elle trouvera de
nouveaux partenaires. Ces priorités seront peut-être partagées par des institutions
qui pourront apporter des ressources nouvelles à l’organisation.
Politique de Communication L’analyse préalable au plan de Communication permet :
- d’identifier une situation dans ses aspects pluridisciplinaires
(culturels, économiques et sociaux ,...) ;
- d’adapter le diagnostic général élaboré pour la stratégie globale ;
- de créer un acte de communication au sein de l’organisation,
et pourquoi pas à l’extérieur ;
- de s’intéresser au suivi de l’opinion publique, du secteur concurrentiel
(éléments de différenciation), et du fonctionnement de la communication
en interne et en externe (flux, messages, supports).
La mesure de l’imageL’image est au centre de la communication d’une organisation. Nous savons
qu’elle est la représentation de l’identité de cette dernière. On ne pourra donc
pas entamer un travail de mesure de l’image sans avoir au préalable obtenu des
résultats, un constat sur l’identité de l’organisation.
Le retour vers les valeurs, les principes fondamentaux et la Mission y contribuera.
Mais il faudra aussi faire entrer dans l’analyse tout ce qui touche à la culture de
l’organisation, et notamment son histoire.
Tendances extérieures- démographie,
- facteurs économiques,
- problèmes sociaux,
- système éducatif formel et non formel,
- valeurs et évolution de celles-ci.
voir chapitre 12 page 114§ 7 : recherche de fonds :
utiliser les partenariats
voir chapitre 5 page 35§ 6 : les éléments constitutifs de l’image
voir chapitre 17 page 138§ 4 : les évaluations sectorielles
57
7
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
La mesure du champ concurrentielSans revenir sur l’importance de l’image pour une organisation, il importe de
constater l’extrême différenciation d’images d’organisations agissant dans le
même champ d’activité.
Il importe donc de savoir si le Scoutisme a des concurrents ou non, et sur quel
champ d’activité il peut en avoir :
- éducation,
- loisirs,
- mouvements associatifs et clubs de jeunes,
- clubs sportifs.
Il importe aussi de savoir comment cette concurrence agit au niveau géographique
et au niveau démographique (classes d’âges).
Première méthode d’analyseL’analyse peut être conduite sur la base de différentes méthodes ou sur la
combinaison de différentes méthodes. Nous allons vous en proposer deux.
La première repose sur ce schéma :
La mesure de l’image du Scoutisme repose sur quelques questions :- Que signifie pour l’organisation avoir une bonne image ?
- Existe-t-il un décalage entre l’image et les activités ?
- L’organisation jouit-elle d’une certaine notoriété ?
- De quel type de reconnaissance bénéficie-t-elle ?
- Quelles sont les composantes de cette image ?
- Comment les membres sont-ils représentés ? (et représentation des deux sexes)
- Comment les magazines de l’organisation reflètent-ils l’image du Mouvement ?
- Les membres sont-ils fiers de porter leur uniforme ? Pourquoi ?
- Existe-t-il un service photographique propre à l’organisation ?
Vous pouvez ajouter des questions jusqu’à ce que vous pensiez avoir épuisé le
sujet. Pour creuser les questions, il suffit de se poser une série de “Pourquoi ?”
voir chapitre 5 page 30§ 2 : un enjeu économique lié à la marque
58
Sondages & baromètres : base de l’approche quantitative. C’est certainement la
méthode la plus coûteuse. Mais elle est très efficace. Elle peut être intégrée dans
la campagne de Communication pour accélérer la notoriété de l’organisation ou
son positionnement sur un secteur méconnu, par exemple le secteur social. Le
contenu de l’enquête doit s’opérer selon les méthodes classiques des sciences
sociales. Les enquêtes peuvent être menées en interne et en externe.
Interview & analyse de groupe : base de l’approche qualitative. Cette méthode a
pour objet de rechercher ce qui détermine la construction de l’image. Son champ
concernera davantage les valeurs, les attitudes, les blocages psychologiques.
Utilisée en interne, cette méthode aidera la mobilisation sous un mode participatif
et constituera en elle-même un outil de renforcement de la Communication au
sein de l’organisation.
Sémiotique : Cette méthode est plutôt qualitative et consiste à cerner des
systèmes de valeurs à partir de mots que le public est invité à noter sur une échelle
variable entre un point négatif et un point positif. On retrouve ici l’idée de “valeurs
signes” énoncée dans le chapitre 3 (page 18). Cette méthode demande que l’on
définisse au préalable les valeurs et les représentations que l’on souhaite véhiculer
à travers un plan stratégique de Communication, afin de nommer les valeurs et
les représentations.
Observation documentaire : Cette méthode est basée sur l’analyse de documents.
Son domaine privilégié est la presse par l’analyse qualitative du contenu des
articles, des reportages, parus sur l’organisation. Cette méthode est importante
à connaître pour assurer le suivi de l’évolution de l’image tout au long de la mise
en œuvre du plan stratégique de Communication. Elle s’appuie sur ce que l’on
appelle communément une revue de presse.
Deuxième méthode d’analyseCette deuxième méthode d’analyse est très traditionnelle. C’est la méthode SWOT
(de l’anglais : Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats).
Cette méthode est facile à mener, elle permet un travail en groupe, très participatif.
Elle demande de ne pas être modeste sur les forces et les opportunités, mais
réaliste. Et de ne pas être catastrophiste sur les faiblesses et les menaces,
mais réaliste.
Prenons l’exemple d’une campagne visant à lancer, au niveau national, une
politique de jeunesse, et à positionner le Mouvement scout comme acteur de
premier plan :
analyse SWOT- Forces
- Faiblesses
- Opportunités
- Menaces
voir chapitre 9 page 97§ 4 : accrocher l'attention des médias
§ la revue de presse
59
7
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
Forces- Bonne reconnaissance du ministère
de la Jeunesse sur le secteur
Politiques de Jeunesse.
- Travail d’élaboration avec le Conseil
de la Jeunesse.
Opportunités- Travail parlementaire pour
l’élaboration d’un texte de loi sur
le sujet.
- Création prochaine d’un club scout
de parlementaires.
Faiblesses- Manque de reconnaissance aux yeux
des parlementaires.
- Manque de reconnaissance aux yeux
des médias.
- Manque de reconnaissance des
adolescents et jeunes adultes.
Menaces- Les organisations de jeunesse
politiques pourraient en faire un enjeu
partisan.
Apports extérieurs pour faciliter l’analyseQue vous choisissiez la première ou la deuxième méthode, vous pouvez bénéficier
d’apports extérieurs pour bien conduire votre analyse.
Tout d’abord vous pouvez choisir un modérateur ou facilitateur, qui réduira la
part de subjectivité issue d’un groupe uniquement constitué de membres de
l’organisation.
Vous pouvez ensuite choisir d’inviter des experts qui vous aideront sur les
sujets qu’il vous semble difficile d’aborder. Ces experts sont des spécialistes,
professionnels de la Communication, des Relations publiques, du Marketing,
pourquoi pas universitaires.
Vous pouvez aussi confier l’analyse à des membres de l’organisation, étudiants
souhaitant valider un diplôme dans un domaine touchant aux Relations
extérieures.
Fixer des indicateursIl est important dans la préparation des priorités stratégiques et dans l’élaboration
du plan de se fixer des indicateurs. Ils peuvent être de deux ordres :
- des indicateurs de changement,
- des indicateurs de succès.
Les indicateurs de changement permettront de mesurer au moment de l’évaluation
si les évolutions prévues ont eu lieu et comment.
Les indicateurs de succès mesureront à quel niveau d’aboutissement l’évolution
prévue a eu lieu.
Ces indicateurs se fixent très souvent après la définition des objectifs. Ils peuvent
aussi être placés en fin de présentation de l’analyse, au moment des constats. Ce
qui est sûr, c’est qu’ils reviennent au moment de l’évaluation.
voir chapitre 17 page 136§ 1 : s’appuyer sur les indicateurspréalablement fixés
60
6. La vision de l’organisation dans l’avenir
A partir de toutes ces informations réunies sur l’organisation et le monde qui
l’entoure, il s’agit d’imaginer une vision dynamique de l’association, en faisant
ressortir les éléments essentiels qui feront d’elle une organisation plus importante,
mieux gérée, et pour ce qui nous concerne, en tant que responsable de la
Communication : mieux acceptée, mieux comprise, mieux perçue.
ExempleEn termes de communication, la vision d’avenir pourra se traduire ainsi :
“Imposer l’image de marque d’une organisation moderne, enracinée dans des
valeurs, mais répondant aux besoins actuels, acceptant la nouveauté et prête à
répondre aux changements dans la société”.
7. L’identification des priorités
C’est à partir de la vision de ce que l’organisation pourra devenir dans les trois
à cinq ans, qu’il conviendra de prendre un certain nombre de décisions. Les
ressources en temps, en personnel (salariés et volontaires), en argent sont
nécessairement limitées.
La politique de Communication pourra soutenir la recherche de nouvelles
ressources financières, le recrutement de nouveaux responsables. Nous revenons
ici sur l’idée que l’image est un capital pour asseoir confortablement l’organisation
dans un processus de développement.
Si l’on reprend la vision énoncée ci-dessus on peut imaginer les trois priorités
suivantes :
Communications
Donner l’image d’un
mouvement qui
répond aux besoins
et aux aspirations des
jeunes et qui s’adapte
aux évolutions de la
société.
Partenariats
Identifier le Scoutisme
comme une organisation non
gouvernementale, agissant
dans des secteurs comme
l’éducation, les politiques
de jeunesse, l’égalité des
chances, l’environnement, la
coopération internationale, le
développement durable,…
Ressources
Trouver des
ressources nouvelles,
matérielles et
financières, auprès de
partenaires partageant
les mêmes valeurs et
les mêmes centres
d’intérêts que le
Mouvement scout.
Les objectifs de communication découleront de ces priorités pour mieux dire ce
qu’est le Scoutisme, et s’adapteront aux publics cibles pour qu’ils perçoivent
mieux ce qu’il fait.
02
03
61
7
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
Il s’agit en premier lieu de rappeler précisément la demande formulée
ponctuellement par l’organisation pour définir pas à pas, selon une méthodologie
simple, une stratégie propre à chaque action menée.
8. La détermination des cibles
Le “à qui” de la question de Lasswell va permettre en premier lieu de déterminer
les cibles. Qu’il s’agisse d’un événement, d’une campagne publicitaire, du
lancement d’un magazine, de la mise en œuvre de nouveaux partenariats sur un
thème donné, on ne fera pas l’économie de la question “à qui s’adresse-t-on ?”.
La détermination des cibles sera établie en rapport étroit avec le contexte et
l’environnement du Mouvement à un instant donné, dans une situation connue.
Elles sont contenues dans le résultat de l’analyse du contexte relationnel
(voir page 105).
Atteindre une cible signifie influer sur elle, la faire réagir. Chaque geste du
Scoutisme peut concerner une grande diversité de publics et aucun de ces
publics ne doit être ignoré. Une définition fine des publics, lors de chaque action,
doit être élaborée. La liste des cibles peut être vaste dans la mesure où elles
recouvrent toutes les activités des jeunes et tout l’éventail de compétences de
l’organisation.
04
Groupe locauxanciens
Nouveauxpublics
Classe d'âgedéterminée
cible principale
coeur de cible
cible secondaire
62
Les cibles seront constituées de différents types de publics : les cibles
institutionnelles, interlocuteurs traditionnels du Mouvement scout (tous les publics
institutionnels ou associatifs), les interlocuteurs privilégiés, intervenants auprès de
la jeunesse (enseignants, parents, familles, éducateurs...), les prescripteurs, les
jeunes eux-mêmes, adhérents ou non, l’opinion publique, les journalistes.
9. La formulation des objectifs de communication
Les objectifs de communication seront définis sur la base de ces trois questions :
- Comment atteindre les cibles déterminées ?
- Comment décliner les objectifs stratégiques de l’OSN au travers de tel ou tel
objectif de communication ?
- Comment répondre aux constats qui concluent l’analyse ?
Quelques conseilsDéfinir une stratégie suppose de définir des objectifs de communication porteurs
d’image et renforçant les acquis. Attention, il s’agit de déterminer des objectifs
de communication et non des moyens ! Il convient de dégager des objectifs
mesurés, plus ou moins ambitieux, conformes à la demande et à l’attente de
l’émetteur, mais aussi en adéquation avec les actions proposées.
05
L’Unicef, un partenaire naturel du Mouvement scout, au service de l’enfance et de la jeunesse. Jamboree
Scout Mondial, Thaïlande, janvier 2003.
63
7
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
Nous pouvons déterminer deux grands “paquets” d’objectifs de communication
qui peuvent vous aider à déterminer les vôtres. Ce sont les objectifs de
communication externe que nous avions créés pour la Croisière pour la Paix,
projet mené en 1999. Le premier paquet concerne les valeurs, l’autre porte sur le
Mouvement scout lui-même.
Exemples d’objectifs de communication portant sur les valeurs- Faire connaître et promouvoir les valeurs du Scoutisme.
- Agir sur l’opinion en faisant en sorte qu’elle se situe en référence aux valeurs
mises en œuvre par les scouts.
- Permettre à l’opinion publique d’adhérer aux valeurs mises en œuvre par
les scouts.
- Affirmer les valeurs du Scoutisme en luttant contre les nationalismes,
le racisme, les préjugés et toutes les formes d’intégrisme.
- Créer un mouvement d’opinion chez les jeunes et parmi les différents publics
pour montrer que les jeunes peuvent faire quelque chose de concret
et de positif.
Exemples sur la Communication, le Partenariat, les RessourcesExemple 1. Imaginons que telle OSN ait pour objectif stratégique de toucher la
tranche des 12-14 ans en proposant un nouveau programme éducatif. On peut
imaginer dès lors que sa cible sera cette tranche d’âge. Elle pourra alors choisir
un objectif de communication qui pourra être formulé ainsi : “Mettre en œuvre une
campagne de promotion en direction des jeunes âgés de 12 à 14 ans et de leur
famille, à travers la presse magazine pour les jeunes et la presse familiale”.
Exemple 2. Imaginons que la même organisation décide de lancer un événement
national pour attirer l’attention de ces mêmes jeunes. Son objectif de communication
pourra être : “Organiser un concours national en direction des écoles secondaires,
sur une période de six mois en partenariat avec le ministère de l’Education sur le
thème du droit des enfants”. Nous voyons à travers la rédaction de cet objectif que
nous avons introduit une dimension supplémentaire, qui est celle du partenariat.
Exemple 3. La même OSN décide d’organiser une campagne afin de toucher les
jeunes âgés entre 12 et 14 ans des milieux défavorisés. L’objectif de communication
peut être le suivant : “Mettre en place, avec l’Unicef, une campagne de sensibilisation
de l’opinion publique afin de permettre l’accés à des activités éducatives, des jeunes
âgés entre 12 et 14 ans des milieux défavorisés. Profiter de cette campagne pour
assurer le co-financement des activités”.
Nous touchons ici non seulement la partie communication, mais aussi celle du
partenariat,enincluantl’Unicef,etlapartieressources,encherchantàaccroîtreles
financements qui permettront d’accueillir les jeunes concernés par la campagne. La
priorité stratégique mondiale “Ouverture” est aussi concernée par ces exemples.
64
Exemples d’objectifs de communication portant sur les activités scoutes - Valoriser le Mouvement scout et les scouts auprès de l’opinion en général.
- Valoriser le Mouvement scout et les scouts eux-mêmes auprès des jeunes.
- Montrer une institution en mouvement, novatrice, capable de modernité.
- Mettre en scène le Mouvement scout comme synonyme de rêve,
d’imagination, d’aventure personnelle et d’initiative.
- Montrer le Mouvement scout comme favorisant la construction de la
personnalité, ouverte au monde et aux autres.
10. Confrontation atouts/handicaps
Comme pour la définition provocatrice donnée dans le chapitre sur l’Image
(page 30), voici une liste de handicaps connus. La liste des atouts qui suit ne
surprendra peut-être pas par son énumération, mais par l’utilisation positive que
l’on peut en faire. Attention, souvenons-nous que nous sommes très souvent les
auteurs de notre propre caricature, et que la caricature commence dès lors que
le Mouvement ou ses représentants sont trop sûrs d’eux-mêmes, voire orgueilleux
au point de refuser toute remise en cause, ou toute ouverture d’esprit.
06
Les handicaps- Le Mouvement scout accuse un déficit d’image notamment dû à la complexité
structurelle du mouvement.
- Le Mouvement scout est divisé en de nombreuses organisations,
ce qui implique une difficulté de visibilité et d’identité.
- Le Mouvement scout est perçu comme "dépassé", notamment quand il est
identifié à des personnes et à un encadrement considérés comme dépassés.
- LeMouvementscoutparaîtélitiste.
- LeMouvementscoutapparaîtcommeétantrepliésurlui-même,fermé.
Il n’associe que les adhérents et pas les autres jeunes à leurs activités.
- Les scouts donnent souvent une image militarisée et uniformisée.
Les atouts- Le Mouvement scout bénéficie d’une notoriété extrêmement forte.
- Le Mouvement scout bénéficie d’une attente bien réelle de ses partenaires.
- Le Mouvement scout promeut des valeurs dont les jeunes peuvent s'emparer :
paix, amitié, solidarité, démocratie,tolérance, esprit d’équipe, civisme, etc.
- Le Mouvement scout est mondial et global.
- Le Mouvement scout est fondé sur l’acceptation de la diversité (cultures et tolérance).
- Le Mouvement scout est porteur de rêves et d’émotion.
- Les activités proposées peuvent faire voyager, faire rêver.
- Se retrouver entre personnes du même âge est synonyme d'aventure
individuelle et collective.
- Dans le Mouvement scout, on apprend beaucoup de choses
que l’on n’apprend pas à l’école.
- Le Mouvement scout est aux antipodes des sectes et permet l’apprentissage
de la liberté.
65
7
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
11. Des thématiques fortes
La confrontation atouts/handicaps aide à entrevoir les possibilités de messages-
clés. A partir de l’analyse offerte par cette confrontation, comment définir le
Mouvement scout en bénéficiant des atouts révélés et en repoussant les
handicaps trouvés ?
La recherche des thématiques de communication va aider à renouveler le discours
pour présenter les actions du Scoutisme. Ce que vous pouvez dire, écrire ou
montrer va s’appuyer sur une série de messages simples et efficaces. Vous
trouverez l’ensemble de ces mots-clés dans la double page suivante. Parmi ces
messages-clés, les trois thèmes qui ont été choisis pour la période 2005-2008. Ils
contribuent à décliner d’une façon simple les actions menées par le Mouvement
et à présenter ses charactéristiques essentielles dans un vocabulaire qui peut être
compris par tout le monde.
Renforcer le positionnement socialCette plateforme de marque a été créée en 2005 pour renforcer le positionnement
social du Mouvement scout aux niveaux international et national. Elle a été définie
sur la base du contenu de la Stratégie pour le Scoutisme adoptée par étape lors
des précédentes conférences mondiales et d’une enquête sur son impact social.
Elle est parfaitement adaptable au niveau national.
La Vision, la Mission, les valeurs et les thèmes présentés sont en accord avec la
Consitution de l’OMMS, la Stratégie pour le Scoutisme. Cette plateforme fait partie
de la Stratégie de Communication présentée à la Conférence de 2005.
Un mouvement de jeunesse global et leader pour le 21ème siècle.
66
12. Les messages-clés du Scoutisme mondial
Vous êtes appelé à représenter le Mouvement et vous vous demandez comment
faire passer le message : faire un discours, écrire un article, répondre à une
interview, accrocher en 30 secondes un futur donateur…
Cette double page offre quelques idées pour faciliter le travail de prise de parole. Il
reprend les messages-clés dont nous venons de parler dans la page précédente.
Connaître ces messages n’est pas suffisant. Pour forger l’image de marque
du Scoutisme il faut articuler trois éléments de manière cohérente afin d’être un
ambassadeur crédible :
Il y a des questions que l’on aimerait éviter. Certaines questions ennuyeuses sont
justifiées par une mauvaise connaissance de la Mission du Mouvement scout et
par des préjugés tenaces. Il est important de toujours garder son fair-play pour
répondre avec des arguments valables. Si vous ne savez pas comment répondre,
proposez à votre interlocuteur de revenir vers lui plus tard avec une réponse
précise.
Des participants du forum des jeunes du Scoutisme mondial s'exercent au débat. Corée, juillet 2008.
Image
Messages
Cohérence
Comportement
67
7
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
68
Ainsi les interventions et les messages sont toujours cohérents, pertinents et
impactants, en phase avec les valeurs fondatrices du Scoutisme et surtout les
actions concrètes réalisées.
Création des axesPrenons l’exemple du Jamboree Scout Mondial et choisissons trois thématiques :
paix, universalité et ouverture.
Le tableau ci-après nous permet de croiser les trois thématiques avec le contenu
éducatif du Jamboree, les éléments fondamentaux du Scoutisme, les partenariats
possibles et la réponse du Scoutisme à un défi de société.
Qu’est-ce qu’un axe de communication ?Les axes sont les pivots autour desquels les événements, les messages, les textes
et les documents vont s’organiser, s’écrire, se dessiner. Ils seront en marche tout
au long de l’action menée ou de l’organisation d’un événement, avant, pendant et
après leur déroulement.
0713. Les axes de communication
L’axe, c’est la direction qui est choisie pour relier la thématique à la cible. Il porte
le message.
La définition d’axes de communication procédant de thématiques est importante,
parce qu’avant tout, l’axe est porteur de sens.
Telle ou telle action, tel ou tel événement est naturellement porteur de valeurs
qui imposent, pour être efficace et pertinent, de développer des actions
de communication autour de tel ou tel axe. Cette mise en relation entre les
thématiques et les cibles identifiées vont permettre de trouver les moyens et les
outils pour réaliser les objectifs.
69
7
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
Ce tableau va nous permettre :
- de décliner toutes les variantes possibles pour illustrer la thématique,
- de rechercher les éléments fondamentaux qui lient le Scoutisme à la
thématique,
- d’organiser les participations à une conférence de presse,
- de mettre en valeur les partenaires,
- d’imaginer le contenu des communiqués de presse,
- de donner des indications de prises de vue pour les photographes,
- d’être précis et concis sur la thématique, et de ne pas s’en écarter,
- de montrer la réponse du Scoutisme à une attente ou à un défi social.
14. L’adaptation des messages
Le contenu des messages s’élabore entre thématique et cible en suivant l’axe
choisi.
Prenons l’exemple de la thématique “Education affective et sexuelle dans
le Scoutisme”. Ce sujet a été particulièrement sensible lors du Jamboree
en Thaïlande, en 2002. Au niveau international, la presse s’est faite l’écho
d’informations contradictoires suite à une communication contradictoire donnée
par plusieurs sources thaïlandaises. Il s’est agi alors pour l’OMMS de réagir
rapidement en donnant une information définitive et précise sur sa politique,
notamment en ce qui concerne l’usage des préservatifs.
La cible était l’opinion publique internationale au travers des agences de presse.
L’objectif de communication était simple : “Donner à connaître rapidement la
position officielle de l’OMMS en matière d’éducation affective et sexuelle”.
08
Contenu éducatif
Scoutismefondamental
Partenariats
Défis
Paix
Manière de vivre
ensemble
La Loi
Unesco
- Prévention &
gestion des conflits
- Promotion de la
Paix dans les
zones en conflit
Universalité
Ateliers sur la
diversité des
cultures
Nature
internationale du
Mouvement
Unesco
- Globalisation
et respect des
cultures et des
civilisations
Ouverture
Atelier sur les
droits des
enfants
Article 1 de la
Constitution
Unicef
- Participation
des jeunes
- Ouverture
aux jeunes
défavorisés
voir chapitre 9 page 96 § 4 : accrocher l'attention des médias
70
Exemple de messageVoici le contenu du message tel qu’il a été repris par les agences :
“Depuis plus de 10 ans, la politique de l’Organisation Mondiale du Mouvement
Scout, qui est l’autorité responsable pour le Jamboree Scout Mondial, est de mettre
gratuitement des préservatifs à disposition des participants qui le demandent, dans
les centres de santé de l’événement.
La lutte contre le SIDA et la résurgence des infections sexuellement transmissibles
(IST) a amené l’Organisation Mondiale du Mouvement Scout (OMMS) à travailler
étroitement avec l’ONUSIDA, l’UNICEF, l’Organisation Mondiale de la Santé et le
FNUAP à la mise en place de programmes éducatifs qui permettent une meilleure
éducation affective et sexuelle des jeunes, intégrant d’une part le développement
affectif des jeunes, garçons et filles, et d’autre part la prévention des risques
liés aux infections sexuellement transmissibles. La présence du Scoutisme dans
de nombreux pays touchés par les IST a naturellement amené les organisations
scoutes nationales à intégrer ce problème dans leurs programmes éducatifs”.
L’objectif stratégique consistait à démontrer qu’il existe bien une préoccupation
éducative du Mouvement sur ce sujet et d’en appeler à la mise en œuvre.
La formulation du communiqué s’articule autour du rappel de la politique de
l’organisation, puis des défis de la société vis-à-vis des problèmes liés aux IST, enfin
autour des partenariats qui permettent à l’OMMS de mettre en œuvre sa politique
éducative sur le sujet.
Choisir entre propagande & communicationLe récepteur du message est notre priorité. Ceci nous conduit à faire la différence
entre propagande et communication. La tentation de faire de la propagande
est contraire aux principes de responsabilité, d’autonomie et d’éducation du
Mouvement scout. C’est un réflexe parfois confortable de s’en remettre à ce que
l’on croit être du ressort de la règle et du protocole abusif, pour ne pas avoir à
chercher ce qui est fondamental, ce qui est du ressort éducatif, ou encore ce qui
est une réponse possible du Scoutisme à des enjeux de société. Cette tentation
à la propagande renforce la caricature et les préjugés parce qu’elle cherche une
justification au refus de se remettre en cause.
La propagande ne respecte pas le public auquel est destiné le message.:
la priorité du message est constituée par la priorité de l’émetteur. Ainsi, la
préoccupation de l’émetteur est de faire partager à tout prix son message qu’il
répète inlassablement. Tous les moyens sont bons, du bourrage de crâne à toutes
les formes de mépris du public cible, récepteur du message. C’est au public de
s’adapter au message et au but poursuivi par l’émetteur et non à l’émetteur de
s’adapter au public ni même à adapter sa proposition au public.
voir chapitre 8 page 89§ 9 : la communication de crise
717
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
Si la propagande se conçoit simplement, à sens unique, comme un message
unilatéral asséné par un émetteur en direction d’un public cible, la communication
se décline selon un schéma permettant un aller-retour de l’information entre
l’émetteur et l’opinion (le récepteur) au travers d’un média.
La communication implique tout d’abord la remise en cause de l’émetteur
(rétroaction ou feedback). La priorité du public est la priorité de l’émetteur. Le rôle
des responsables de la Communication devient alors un rôle de médiation entre
un émetteur et un récepteur, à un moment et dans un lieu donnés.
Information et communication font naturellement bon ménage à condition de
respecter certaines règles. A défaut, des distorsions ou des troubles de perception
des messages viendront nuire gravement au but recherché et, plus globalement,
à l’image de l’émetteur de l’information. La perception et le discernement du
message initial seront impossibles dans le brouhaha ainsi créé. Si l’intention était
louable, l’effet sera catastrophique.
La contrainte du bruit dans la transmission du message
72
15. Une réaction en chaîne
Entre l’offre & la demandeNotre démarche méthodologique se situe davantage dans une problématique de
marketing de la demande plutôt que celle de l’offre. Il faut davantage s’intéresser
aux cibles du Mouvement scout et prendre en compte leurs besoins et leurs
aspirations que de vouloir absolument asséner un discours qui ne passera pas.
Le respect des valeursLe respect de l’esprit de la Promesse, de la Loi et de la Mission passe par le
respect des valeurs du Scoutisme. Nous avons dit qu’elles sont universelles :
toutes les actions, même de communication, seront menées en leur nom.
La propagande, qui méprise la cible, au seul profit de l’orgueil de l’émetteur n’est
pas un moyen d’information et de communication scout.
Une réaction en chaîne entre niveaux local & mondialParce que le Mouvement scout est un mouvement global dans un monde
globalisé, le local n’a plus de frontière. Le niveau local d’une action et le niveau
mondial sont identiques : ils fonctionnent selon les mêmes règles et les mêmes
valeurs. Ces actions auront un effet sur l’ensemble, qu’elles se produisent à Berlin,
Rio de Janeiro ou Dakar. En effet, la force d’une chaîne ne se mesure-t-elle pas à
la force de son maillon faible ?
Toute action menée dans la chaîne du Scoutisme mondial s’inscrit dans une stratégie
d’ensemble. Chaque action doit naturellement s’inscrire en cohérence avec cette
chaîne, animée de bas en haut et de haut en bas, et a priori consciemment, entre
l’organisation “mère”, l’OMMS, et les organisations nationales. Ensemble, elles
poursuivent les mêmes finalités.
voir chapitre17 page 139§ 5 : les effets démultiplicateurs
Conseil au responsable de l’informationDans les médias, le responsable de
l’Information doit recueillir, sélectionner, traiter
et hiérarchiser l’information en fonction d’une
ligne éditoriale ou rédactionnelle propre à
chaque support.
Dans les organisations, le responsable de
la Communication agit un peu comme un
metteur en scène de spectacles, un metteur
en scène du dialogue entre l’émetteur et
le récepteur de l’information. Il doit tenir
compte des contraintes propres à l’émetteur
et connaître parfaitement l’attente des cibles
auxquelles sont destinés les messages.
Ainsi, la Communication donne un sens à
l’information.
L’improvisation n’est possible pour le responsable de la Communication que si il s’est formé à rencontrer les médias. Forum régional de la Communication, Région Arabe,
Le Caire, novembre 2006.
737
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
Une bonne stratégie de Communication locale peut s’inscrire dans une stratégie
d’ensemble qui vise le niveau mondial et vice versa : ce qui se passe à La Haye
est semblable à ce qui se passe à Athènes. L’itinéraire humain d’un footballeur
cadet de Copenhague est aussi intéressant que l’itinéraire de Zinedine Zidane.
Celui d’un jeune basketteur tchèque est aussi passionnant que celui de Michael
Jordan !
En l’espèce, pour ne citer que des exemples européens et scouts, une
quelconque action menée au nom des valeurs du Scoutisme, dans quelque lieu
et en direction d’un quelconque public, s’inscrit naturellement dans une stratégie
d’ensemble du Mouvement. Elle sera d’autant plus forte et sera d’autant plus
pérenne qu’elle mettra en œuvre les fondements du Scoutisme. Ainsi, une action
locale dans la banlieue de Bruxelles, Budapest, Prague ou Rome s’inscrira de la
même manière et avec la même force qu’un événement européen du Scoutisme
à Paris, Londres ou Varsovie.
Toute action menée dans la chaîne du Scoutisme mondial s’inscrit dans une stratégie d’ensemble.
74
15. Prendre le temps
On ne bâtit pas de telles stratégies en quelques jours. Voici sur un calendrier civil,
comment vous pouvez imaginer planifier votre stratégie.
Ce n’est qu’un exemple, qui doit être adapté à vos propres situations.
16. Choisir les moyens de communication
Que reste-t-il encore à faire ? Beaucoup de choses, qui sont à présent de l’ordre
des moyens. Si vous avez franchi toutes les étapes d’élaboration et de conception,
le reste vous apparaîtra très simple.
Il s’agit à présent de choisir les moyens de communication. La première des
choses va consister à trouver une image institutionnelle et de conduire une
politique d’Image sur les principes qu’elle indiquera.
Les moyens et les outils seront déclinés à partir de cette image institutionnelle, et
serviront la politique d’Image.
09
10
Période
JanvierFévrierMarsAvrilMaiJuin
Juillet
Août
SeptembreOctobre
NovembreDécembre
Année 2
Accompagner & réviser
les actions
Poursuivre les actions
de communication & en
lancer de nouvelles
Année 3
Accompagner & réviser
les actions
Démarrer l’évaluation
Poursuivre les actions
Lancer un nouveau
processus pour
un nouveau plan
stratégique
Année 1
Analyser la situation
Affirmer une vision
& identifier des priorités
Formuler des objectifs
& créer des axes de
communication
Adapter les messages
& choisir les moyens de
communication
Lancer les actions de
communication
voir chapitre 13 page 122 & 123
757
La stratégie de marqueConcevoir la stratégie de communication
Aller plus loin...
En savoir plus•Enoctobre2006,lapublicationdupremierRapportduScoutisme
Mondial “La jeunesse, force de développement”, visait à
repositionner le Mouvement, et à ouvrir le débat en son sein et dans
la relation avec ses partenaires. Ce rapport répond à la question de
l’utilité du Mouvement scout en présentant les réponses aux besoins
des jeunes dans la société d’aujourd’hui.
Téléchargeable sur scout.org
•“Un meilleur Scoutisme pour plus de jeunes. Action pour la
Croissance”:Ils’agitd’uneboîteàoutilsméthodologiquepouraider
les organisations scoutes nationales à mettre en œuvre une politique
de développement et de croissance.
Téléchargeable sur scout.org/croissance.
Se poser des questionsQu’est-ce qui s’oppose aujourd’hui à lancer un changement dans mon
organisation ? La peur du changement… l’impatience des dirigeants
qui craignent que le temps de l’élaboration stratégique soit trop
long… le manque de compétences au sein de l’organisation pour
répondre aux défis qui ont été identifiés ? Comment lancer le débat ?
Et si l’on s’en remettait à l’analyse de la situation pour discuter tous
ensemble de faits précis ?
Puiser dans les livres•La Communication Marketing, Jean-Marc Décaudin, Editions
Economica, octobre 1999.
•Argos, approche de la culture d’association, Bureau Mondial du
Scoutisme, 2000.
•Public Relations Strategy, Sandra Olivier, The Institute of Public
Relations, London, 2001.
Trouver sur le web•LeCentredeRessourcesdescout.orgdisposed’unespacepourles
responsables, où vous pouvez trouver des outils d’accompagnement
pour lancer votre travail stratégique.
•LalibrairieduMagasinScoutMondial:worldscoutshop.org
Chercher par mots-clés Voir les mots-clés qui se réfèrent à ce chapitre dans l’index. Ils vous
aideront aussi pour vos recherches Internet. (Page 140).
76
chapitre 8
Les éléments de la Communication institutionnelle
n Comme tous les mots que l’on utilise trop, le mot “communication” est à la
fois plein et vide de sens. La prolifération des moyens de communications de
masse (mass médias) complique d’ailleurs la situation. Les technologies de la
communication et de l’information nous donnent l’illusion d’atteindre tout ce qui se
trouve en dehors de notre portée, sans avoir à nous déplacer.
Pourtant, la Communication suppose l’échange et la compréhension. L’échange
marque la volonté de rencontre et la recherche de proximité. La compréhension
repose sur la langue, le choix des mots, et le sens que l’on donne aux messages.
La Communication est donc l’activité humaine par excellence. Elle englobe toutes
les formes possibles de l’échange social et inclut la circulation des biens et des
personnes. L’un des biens principaux, capital du Mouvement, c’est l’image.
1. La Communication & les communications dans le Scoutisme
Le mot “communication” a plusieurs significations. C’est tout d’abord l’action de
communiquer avec autrui. C’est aussi l’action de transmettre quelque chose à
quelqu’un. C’est enfin l’action entreprise par une personne pour informer ou pour
promouvoir son activité auprès du public. La communication, c’est aussi faire se
rejoindre deux personnes, deux choses, deux lieux.
L’esthétique est aussi importante que le choix des messages et des images dans le montage
d’une exposition institutionnelle. Congrès scientifique mondial,
Genève, novembre 2007.
778
La stratégie de marqueLes éléments de la communication institutionnelle
Parce que le Scoutisme est une activité humaine qui n’échappe pas à sa nature, il
communique. Le Scoutisme utilise les systèmes et les moyens de communication
pour favoriser les échanges entre personnes, pris dans le sens de “médiation”, La
Communication, qu’elle soit externe, interne ou institutionnelle, n’est pas qu’une
simple technique au service de l’information et de la promotion.
La communication : langages, sytèmes & moyensIl existe une distinction entre les systèmes et les moyens de communication.
On peut considérer les systèmes comme étant l’ensemble des moyens et des
techniques permettant la diffusion des messages auprès d’une audience plus ou
moins vaste et hétérogène.
On pourra considérer que les symboles, les rites, les traditions aussi bien que les
mots spécifiques sont des éléments de langage propres au Scoutisme, qu’il est
difficile de traduire en termes simples.
Le système de communication du Scoutisme devra utiliser des moyens qui
reposent sur un langage simple qui facilite l’échange et la compréhension.
La communication, support de l’informationLa communication comme système n’est rien si entre émetteur et récepteur il n’y
a pas d’information. Pour communiquer, il faut donc avoir quelque chose à dire ou
à montrer. C’est le principe des “news”. S’il n’y a rien de nouveau à dire, on se tait.
La frénésie médiatique qui rend obligatoire de s’exprimer tout le temps fait courir le
risque de parler pour ne rien dire, et donc de ne pas être entendu.
Une seule source d’informationLa multiplicité des sources est une
des causes d’une mauvaise commu-
nication. L’analyse vous aidera à les
identifier. Il vous faudra ensuite les
réduire. Le risque encouru par des
informations diffusées depuis des
sources multiples est le chaos. Le paquet “Scouts du Monde” rassemble un ensemble d’outils de communication et d’informations pour promouvoir un programme éducatif destiné à la branche aînée. Un exemple de média mix. Ce paquet est disponible auprès de Scoutstore, le magasin officiel du Scoutisme mondial.
78
Le rôle de la publicité institutionnelle 2
- créer la notoriété de l’organisation ;
- développer son identité et son image auprès de l’ensemble
des publics concernés
- créer un climat favorable auprès de ses cibles directes et indirectes ;
- rendre l’organisation plus attrayante que les autres, tant pour les cibles
externes que pour les cibles internes.
2. La Communication institutionnelle
La Communication appelée institutionnelle ou corporate est une communication dont
l’objet est l’entreprise ou l’organisation elle-même. “L’objectif de la communication
corporate est la construction et la gestion de l’image de l’entreprise. Expression
de son identité, elle doit dire ce qu’elle est, et ce qu’elle veut faire, ce qu’elle sait
faire et ce qu’elle fait” 1. La nature de la Communication institutionnelle est plus
stratégique que marketing, même si la mise en œuvre avec les outils du marketing
est nécessaire. C’est la raison pour laquelle la Communication institutionnelle doit
dépendre de la direction générale de l’organisation et non d’un service ou d’un
département Marketing. Dans notre société, la communication a pris une telle
importance du niveau local au niveau mondial, que ne pas communiquer peut
signifier ne pas exister.
1 Th. Garbett, Corporate advertising : The what, the why and the how, McGraw-Hill, 1981.
2 Jean-Marc Décaudin, La Communication marketing, Economica, 1999.
Les étapes pour organiser une campagne institutionnelle
798
La stratégie de marqueLes éléments de la communication institutionnelle
3. Emblèmes & symboles
Parmi les éléments qui constituent le système de communication du Scoutisme, il
est des choses immuables, invariables, qui se réfèrent à l’identité du Mouvement,
soit au niveau mondial, soit au niveau national : ce sont les symboles, les
emblèmes et les devises.
Ces éléments immuables sont chargés d’histoire, ils rappellent la culture du
Mouvement et figurent aussi les racines. D’autres éléments sont variables dans le
temps et sujets aux modes, ce sont les logotypes et les slogans.
L’Emblème du Scoutisme MondialL’emblème a été créé par Baden-Powell. Il a tout
simplement repris la fleur-de-lys qui, sur les
anciennes cartes géographiques, indiquait le point
Nord. Ainsi l’emblème rappelle que les scouts
doivent être aussi fiables et sûrs qu’une boussole,
respectant les idéaux du Scoutisme et montrant la
voie aux autres.
Les trois pointes symbolisent les trois devoirs :
devoir envers Dieu, devoir envers soi-même, devoir
envers autrui.
Les deux étoiles représentent la vérité et la connaissance, et les dix branches les
dix articles de la Loi scoute.
Le motif central est entouré d’une corde nouée par un nœud plat, symbole de l’unité
et de la fraternité du Mouvement dans le monde : de même qu’il est impossible de
défaire un nœud plat, le Mouvement reste uni tout en se développant.
L’emblème est blanc sur fond violet. En héraldique, le blanc représente la pureté et
le violet indique la responsabilité et l’aide apportée aux autres.
Le port de l’emblème mondial sur l’uniforme de chaque membre renforce le
sentiment d’appartenance au Scoutisme mondial. Encore faut-il le porter, et
connaîtrelasignificationdel’emblème.
L’Emblème du Scoutisme Mondial est la propriété de l’Organisation Mondiale
du Mouvement Scout. Il est enregistré auprès de
l’Organisation mondiale de la Propriété intellectuelle,
et est protégé en application des accords
internationaux sur les marques et droits d’auteurs.
La description et les conditions d’utilisation de
l’emblème ont été définies par la résolution 05/69 de
la Conférence Mondiale du Scoutisme. Depuis juillet
2008, il est inscrit dans la Constitution de l' OMMS.
Le port du badge du Scoutisme mondial est un signe d’appartenance et de fraternité. Il est vendu par le Magasin scout mondial (www.worldscoutshop.org).
Dessin original de Baden-Powell paru dans “Eclaireurs” en 1908.
80
Emblèmes & logotypesLe logotype du Scoutisme irlandais a été créé après
la fusion des deux associations préexistentes. Sa
composition porte une nouvelle histoire et une nouvelle
image. Il s’appuie sur le symbole fondamental qui est la
fleur-de-lys.
Le logotype des Scouts et Guides de
France a été créé après la fusion des
Scouts de France et des Guides de France
en 2004. Il se compose d’une partie de la
fleur-de-lys scoute et du trèfle du Guidisme
mondial. Les couleurs sont le violet du
Scoutisme et l’or du Guidisme.
Les qualités d’un logotypeParce qu’un logotype donne une première impression, sur un papier à en-tête, sur un dossier,
une affiche, il doit suivre des règles qui garantissent sa qualité. Sa forme, sa couleur, les
polices de caractères, doivent être harmonieusement assemblées. Sa composition requiert de
la créativité et une véritable technicité pour imaginer son utilisation future. Ce n’est donc pas un
simple dessin. Confiez sa conception à un spécialiste.
FidèleLisible
DifférenciateurFédérateurDéclinable
Durable
- Le logo traduit l’image institutionnelle de l’organisation,
- Simple, lisible sur tous les documents, le logo doit faciliter la mémorisation,
- Le logo ne doit pas être confondu avec celui d’un concurrent,
- Le logo doit être reconnu et accepté par les membres, les partenaires,
- Le logo doit s’adapter à tous les documents de l’organisation et aux produits
dérivés pour le merchandising,
- En moyenne un logo dure de 10 à 30 ans, avec quelques rénovations
intermédiaires.
Devises & slogansLa devise du Scoutisme, c’est “Toujours prêt” (Be
prepared). La nouvelle identité institutionnelle de
The Scout Association, au Royaume-Uni, reflète
parfaitement la devise en la plaçant dans un
mouvement elliptique qui lui donne un certain élan.
Le slogan du Centenaire du Scoutisme sur le
logotype officiel est “Un monde, une promesse”
(One World, One Promise).
La composition du logotype officiel du centenaire
inclut l’emblème mondial, et des éléments nouveaux
symbolisant notamment la paix, ainsi que le slogan
du centenaire.
81
8
La stratégie de marqueLes éléments de la communication institutionnelle
4. L’uniforme scout & les drapeaux
“Le style et la précision des détails d’un uniforme peuvent paraître des choses
sans importance, mais ils ont leur valeur pour le développement du respect de
soi-même et ont une très grande signification en ce qui concerne la réputation du
Mouvement auprès des tierces personnes, qui jugent d’après ce qu’elles voient”
indique le fondateur. Il est clair pour B-P que si l’uniforme a une signification en
termes éducatifs, il en a une aussi en terme de réputation. Nous dirions aujourd’hui
d’image.
On oublie très souvent, tant l’uniforme est attaché à la tradition, qu’un scout “en
civil” est transparent dans une foule. En tenue, il devient scout aux yeux de tous.
Il est repéré, identifié. Ce scout en uniforme symbolisera à lui seul le Mouvement.
C’est la raison pour laquelle nous avons déjà écrit que chaque scout est vecteur
de communication pour le Mouvement. Outre le comportement extérieur, l’uniforme
marquera la nature de l’organisation. Tout comme pour un club de football.
Ainsi, il sera paradoxalement inutile de vouloir combattre le préjugé selon lequel le
Scoutisme est para-militaire en maintenant un uniforme étriqué et désuet, utilisant
des couleurs réservées à l’armée.
Il en est de même pour les drapeaux. A quoi sert un
drapeau dans le Scoutisme ? Il sera paradoxalement
inutile de vouloir combattre le préjugé selon lequel
le Scoutisme pourrait être nationaliste, si l’on fait une
démonstration extravagante de drapeaux nationaux.
Lors d’une cérémonie ouverte au public, si l’on
suspend au mât un drapeau du Scoutisme mondial,
on montrera que la finalité éducative qui est d’être
citoyen de son pays, tout en se sentant membre de la
communauté internationale, est réellement aboutie.
La diversité des uniformes montre la diversité des cultures et des traditions qui rattachent les organisations nationales aux origines du Scoutisme, à la nécessité de revêtir un habillement pratique pour les activités. Ils reflètent aussi les coutumes des pays d’origine.
Au Jamboree, le drapeau du Scoutisme mondial flotte parmi les drapeaux nationaux. Symbole d’unité et de fraternité, il rassemble les scouts autour d’un idéal de paix commun.
82
5. Politique d’Image & Image institutionnelle
Tout changement sur l’image institutionnelle du Scoutisme au niveau national
dépend d’un savant dosage entre les éléments historiques et traditionnels
qui fondent l’identité du Mouvement, et des éléments nouveaux qui marquent
l’adaptation aux changements culturels et sociaux, voire politiques.
La politique d’ImageLa politique d’Image est un des aspects essentiels du plan stratégique de
Communication. Cette politique va être basée sur la définition de la nouvelle image
institutionnelle, et la déclinaison qui en sera faite en interne et en externe.
Elle incluera les propositions de merchandising, dès lors que l’on aura aussi fait le
choix d’exploiter la marque scoute. La déclinaison de la marque sera incluse dans
la charte graphique, véritable guide d’utilisation des emblèmes et des logotypes.
Le nom de l’organisationLe nom de l’organisation est très important. Comme l’uniforme, comme les
emblèmes et les drapeaux, le nom a certainement une belle histoire, qui fait le
secret de sa complication. Mais il faut éviter les noms à rallonge du style :
Fédération intercantonale du scoutisme
Baden-Powell patriotique mondialiste neutre
et traditionnel de Bordurie.
Inutile d’imaginer un acronyme, il serait imprononçable !
Il faut éviter les sigles quand ils ne “parlent” pas. Par exemple OMMS. Cela ne
veut rien dire si on n’écrit pas le nom de l’Organisation Mondiale du Mouvement
Scout en entier. D’une manière générale, il vaut mieux un nom court qu’un sigle
inexpressif.
L’image institutionnelleL’image institutionnelle est la représentation graphique et visuelle de l’organisation.
Elle matérialise la marque avec le nom ou le sigle de l’organisation, avec un
symbole visuel (emblème ou logo) et un code couleur.
L’image institutionnelle est aussi appelée identité visuelle, ou Corporate Identity.
Elle doit traduire la culture et la personnalité de l’organisation et signer l’ensemble
des documents et des produits dérivés d’une manière fidèle et lisible.
La pérennité de l’identité visuelle permet d’améliorer la reconnaissance et la
notoriété de l’organisation. Elle est indissociable du nom ou du sigle.
Le changement d’image institutionnelle génère des coûts très importants, car elle
entraîne un changement de signature graphique sur l’ensemble des documents,
et pourquoi pas un changement d’uniforme, de signalétique sur les bâtiments
scouts et les véhicules.
voir chapitre12 page 112§ 5 : marketing & image institutionnelle
83
8
La stratégie de marqueLes éléments de la communication institutionnelle
La charte graphiqueLa charte graphique regroupe l’ensemble des directives visant à la mise en œuvre
de l’image institutionnelle de l’organisation. Etablie par les graphistes auteurs
de l’image, elle se présente sous forme d’un document donnant des exemples
d’utilisation des différents éléments qui la constituent.
Elle inclut les éléments suivants :
- forme graphique du nom (caractères typographiques et visuel) ;
- visuel, emblème ou logotype : positionnement, encombrement ;
- exemple d’utilisation du logotype en couleur, en noir et blanc,
en résolution de gris ;
- exemple de positionnement du logotype sur les publications et les documents ;
- code couleur de l’organisation ;
- polices de caractères pour les documents et les publications ;
- exemple de l’utilisation du logotype, du code couleur sur les produits dérivés ;
- exemple d’utilisation pour la signalétique.
En avril 2006, l’Organisation Mondiale du Mouvement Scout s’est dotée d’une
nouvelle identité de marque basée sur l’Emblème du Scoutisme Mondial, le nom
de la marque, la couleur violette du Scoutisme mondial (Pantone ® 527) et une
proclamation de la vision du Mouvement. C’est une marque déposée, protégée.
Son utilisation est règlementée par une charte graphique très précise.
La résolution 05/69 de la Conférence mondiale
exige que l’Emblème du Scoutisme Mondial
soit inséré dans les logos des événements
scouts internationaux officiels. Leur utilisation
doit être mise en œuvre selon une charte
graphique précise. Les logos des événements
officiels doivent être soumis au Comité mondial
pour approbation.
Des informations sur cette utilisation sont
disponibles sur scout.org/brand
Le nouveau logo de marque du Scoutisme mondial ne remplace pas l’Emblème du Scoutisme Mondial. Mais il permet une identification forte pour soutenir la visibilité du Mouvement et sa reconnaissance par un public qui n’identifiait pas l’emblème comme étant celui du Mouvement scout.
voir chapitre 12 page 112 § 4 : branding & gestion de la marque§ la protection de la marque
84
6. Moyens & outils de communication
Si le premier moyen de communication entre les hommes est avant tout celui
de la parole, la palette des outils de communication à notre disposition s’est
considérablement diversifiée au rythme du progrès des techniques et des
avancées de la démocratie et de la liberté d’expression individuelle et collective.
Le tambour de ville qui informait la population des décisions du seigneur a précédé
l’enseigne des échoppes, le mur peint, l’affiche, le livre, le journal d’opinion, puis ...
le téléphone, la radio, la télévision, le support télématique et, in fine, Internet.
Les moyens et techniques de communication seront en adéquation avec les
objectifs de communication et les cibles choisies, comme l’indique joliment cette
marguerite.
Des moyens déclinés selon les axes de communication pré-définisSi les moyens de communication proviennent des objectifs et visent à toucher des
cibles clairement identifiées, ils doivent reposer sur des axes de communication
définis préalablement. On renforcera aussi la portée stratégique des messages de
l’organisation. Les thématiques, quant à elles, donneront une cohérence politique
au contenu des messages.
voir chapitre 7 page 65 & 68 § 11 : des thématiques fortes
§ 13 : les axes de communication
85
La plaquette. C’est un document de
présentation générale d’une institution,
d’une entreprise ou d’un service.
D’un format plus ou moins grand
(généralement A4 fermé), de quatre,
six ou huit pages, imprimée sur un
papier de qualité, la plaquette valorise
l’image de l’émetteur.
8
La stratégie de marqueLes éléments de la communication institutionnelle
Les outils traditionnels imprimés
Le livre est le premier outil de diffusion de
masse des données, de la connaissance,
du savoir, de l’information. Les multiples
interdictions ou actes de censure de ce média
illustrent sa longue et difficile affirmation comme
média majeur, garant de la pérennité du savoir.
Il affirmera encore plus sa nature, sa place, son
rôle et sa dimension avec les outils numériques.:
imprimer un livre suppose l’utilisation massive
de papier et coûte cher. Le livre consacre
définitivement une dimension de pérennité
voire d’intemporalité à son contenu. Il doit être
utilisé à propos. (ref. Scoutstore : 94116)
Le manuel est un livre qui compile des informations
techniques et didactiques. Il est destiné à la
formation. Il est dès lors très utilisé dans le
Mouvement scout. Comme son nom l'indique, il
doit être pratique et facile à prendre dans la main.
dans le Scoutisme, le manuel est souvent de petite
taille afin de rentrer dans un sac à dos, ou parfois
dans la poche d'une chemise d'uniforme.
Le prospectus. Le prospectus a une vocation
publicitaire. Il est donc léger et simple par
nature. Il se présente souvent en format recto/
verso, de taille A5 ou à partir du pliage d'une
feuille A4, parfois en forme de triptyque. Réduit
au minimum pour être efficace. En peu de
mots, et avec quelques images, il décrit les
avantages et les qualités d’un service ou d’un
produit. Il est utilisé pour une communication
de masse. Pas très écologique, il traîne souvent
par terre.
86
L’affiche. Elle est dérivée de l’enseigne
des échoppes du Moyen-Age puis du
mur peint. La trop grande profusion des
enseignes a conduit à une obligation
d’apposer ces enseignes contre les
murs pour ne plus envahir de manière
prépondérante les rues. Certains
commerçants ont alors peint les symboles
de leur commerce sur les murs de leurs
magasins pour s’identifier auprès des
clients. Plus ou moins bien réalisée selon
le budget et les goûts du moment, elle
comporte un message essentiel sous
forme de slogan et souvent un visuel.
Le tract. Il s’agit d’un document imprimé au recto parfois également au verso, à
peu de frais, en hâte, et diffusé en grand nombre pour sensibiliser l’opinion à un
sujet particulier, politique, commercial ou autre.
Le carton d’invitation. Document souvent élaboré avec soin, valorisant le
destinataire et l’émetteur, il est édité pour prévenir et inviter un public particulier à
une manifestation.
Les moyens audiovisuels & numériquesL’électronique, le téléphone et l’Internet ont bouleversé en une vingtaine d’années
l’univers huilé, rôdé et apparemment immuable des publications traditionnelles.
Les moyens numériques remettent en question l’utilisation de ces supports
traditionnels pour lesquels doivent intervenir un repositionnement, une nouvelle
conception, une nouvelle définition de leur rôle et de leur utilité.
Satellites, paraboles et câbles de télécommunication, mise en page sur ordinateur,
documents iconographiques et archives numérisées... La presse s’est équipée
des techniques les plus modernes dès la moitié des années 1970 lorsqu’elle
a commencé son informatisation, qu’elle a achevée bien avant la fin du siècle
dernier.
Aujourd’hui la presse a un fonctionnement 100 % numérique, qu’il s’agisse de la
saisie ou de la transmission des données (texte et images) ou de la mise en page
et de la composition.
Finie donc l’aventure des télescripteurs d’où crépitaient les informations et des
fax qui débitaient du précieux papier riche d’informations toujours importantes
et urgentes. Terminées les belles photographies des studios spécialisés, les
nombreuses duplications d’ektachrome, les coûteuses photocopies triées et
rassemblées par de nombreuses et non moins coûteuses “petites mains” qui
confectionnaient de superbes dossiers de presse à l’intention des journalistes
invités aux conférences de presse. Finies les maquettes de journaux mises en
page avec de la colle en bombe...
87
Les cédévés & dévédés (CDV et DVD) marginalisent à
présent la traditionnelle K7 vidéo. Ils permettent aussi de
créer des outils promotionnels de belle qualité. Les coûts
de production d’un film sont toutefois très élevés.
8
La stratégie de marque Les éléments de la communication institutionnelle
Le cédérom (ou CD-ROM) est un support
qui permet de stocker une grande quantité
d’informations. Conçu avec des logiciels
d’animation graphique, il peut constituer un
outil de promotion très interactif.
7. Internet, le média qui recrée le système de communication
Internet est un média qui exige une analyse des besoins de l’émetteur et des
récepteurs pour trouver la place qu’il doit occuper au service de la communication
d’une organisation, tant en externe qu’en interne. Bien conçu, il peut devenir l’outil
majeur pour atteindre des cibles multiples.Beaucoup d’institutions, d’entreprises
et d’organisations se sont lancées dans la mise en service de sites généralistes
qui atteignent rapidement un seuil d’inutilité, en ajoutant au brouhaha médiatique.
Le principe est toujours le même : il faut de la nouveauté et il faut surprendre pour
être entendu. L’exhaustivité encyclopédique d’un site est un risque réel, tant les
capacités de stockage et de mise à disposition d’informations sont grandes.
Nous verrons plus loin comment Internet peut servir une méthode de relations
avec la presse, comment il s’applique à la communication interne.
“Exploring the world”, un jeu encyclopédique à la découverte du Scoutisme et du monde (en vente au Magasin Scout Mondial / www.worldscoutshop.org) (Ref. 94951)
scout.org
Le site de l’Organisation Mondiale du Mouvement Scout est la vitrine internationale
du Mouvement. Produit en cinq langues (anglais, français, arabe, espagnol
et Russe), il comporte des pages d’informations globales qui racontent la vie
quotidienne de l’Organisation. Des sections spécialisées permettent de découvrir
tous les secteurs éducatifs et institutionnels.
Plateforme d’information, ce site est destiné à améliorer les actions de marketing et
de promotion, ainsi que l’interaction entre l’Organisation et les membres.
Les six régions disposent de pages qui donnent accès à une information plus proche
des activités de coordination menées par les bureaux régionaux.
La vitalité du site mondial dépend aussi des histoires envoyées par les membres.
N’hésitez pas à visiter le centre média : scout.org/media
La vidéo de promotion du Centenaire a été un succès mondial. Editée en cinq langues, il a connu le nombre de téléchargements le plus élevé depuis le site scout.org.
88
8. Les événements & les cérémonies
Les événements et les cérémonies sont des moments privilégiés de la vie du
Scoutisme. Ils constituent des actions tournées vers des publics définis dans
la stratégie de Communication et exigent de mettre en œuvre des techniques
appropriées et des outils adéquats qui ne sont pas tous du ressort d’un
département Communication. Les Relations publiques viennent souvent en
accompagnement, pour promouvoir et rendre public l’événement.
Que l’on organise une conférence, un débat public, un spectacle, une cérémonie
commémorative, une célébration religieuse, les mêmes questions, sous le regard
de la Communication, reviendront :
- que veut-on dire ?
- que veut-on montrer ?
On doit partir du principe qu’un événement est aussi porteur d’image, et qu’il
symbolisera le Mouvement ouvertement.
Les partenariats auront une importance capitale pour signer l’événement et pour
donner du sens au contenu de la manifestation.
Les symboles portés par les drapeaux, les gestes qui découlent de rites et de
traditions devront pouvoir être partagés avec le plus grand nombre. A défaut, être
expliqués, pour ne pas apparaître sectaires.
Par exemple : une cérémonie de Promesse, faite en public, nécessite une
explication pour le profane non-scout qui y assistera. Ce peut être l’occasion de
faire “une révision” sur le sens, pour ceux des scouts qui l’auraient oublié.
Depuis 2000, les Scouts du Mexique
réalisent une performance sur
la grande place de Mexico : une fleur-de-lys faite de millions de
canettes de boissons collectées par les
scouts et destinées au recyclage. Une
opération de Relations publiques, et une bonne
action en faveur de l’environnement.
89
8
La stratégie de marqueLes éléments de la communication institutionnelle
9. La communication de crise
«Gouverner, c’est prévoir», nous a enseigné Emile de Girardin, homme de presse,
publiciste et homme politique français du XIXème siècle. Ne pas prévoir les crises,
être pris de cours, désarmé face à l’adversité, est synonyme d’exposer son
organisation sans défense, comme victime d’un événement imprévu.
La crise peut provenir d’un accident grave lors d’un événement, d’une mise en
cause publique injustifiée. L’imprévision et l’urgence coûtent cher et peuvent être
gravement dommageables pour l’image et la cohésion de l’organisation. Aussi
convient-il de prévoir une communication d’urgence, et de se doter des outils
adéquats pour anticiper les crises et réagir efficacement.
La gestion de l’état de crise doit être circonscrite à un nombre limité de personnes
qui comprend les représentants de la direction, le responsable de la Communication
et le responsable du service concerné par l’état de crise. Elle s’appuie sur des faits
précis, irréfutables, qui vont étayer le message de l’organisation.
L’exemple donné page 70, qui concerne une mauvaise information sur l’usage
des préservatifs au sein des événements mondiaux, montre que la crise peut venir
d’une mauvaise information. La contre-information, juste, vaste et rapide, est alors
le meilleur moyen de gérer la crise.
Les outils de la communication de crise :- un plan (de secours en cas d’événement de masse) ;
- l’identification préalable des cibles et les moyens de les joindre;
- les messages-clés de l’organisation ;
- la documentation permettant d’étayer le message public ;
- les moyens de diffusion à une audience déterminée et utile.
L’anticipation et la prévision accélèreront la capacité de réaction.
En août 2007, l’immense podium du XXIème Jamboree Scout Mondial à Chelmsford a accueilli des spectacles musicaux dignes des grands shows internationaux.
90
chapitre 9
Travailler avec les médias
n Pour une institution, une entreprise ou une organisation, s’ouvrir au monde et
s’adresser à l’opinion - hors mise en œuvre de techniques publicitaires - implique un
passage obligé : les médias. Les interlocuteurs naturels sont alors les journalistes.
Vouloir mener des opérations en direction des journalistes suppose de remettre en
cause la pratique actuelle des émetteurs d’information que sont les services de
presse ou les services de relations publiques. Vous devez construire une stratégie
de relations pertinente avec les médias, en considérant chacun des médias en
fonction de son audience (lectorat), appréhender son impact sur l’opinion et
mesurer ce qu’elle peut apporter à l’organisation. La presse est un partenaire
comme un autre qu’il est important de bien connaître pour mieux l’appréhender.
Ce chapitre est destiné à comprendre comment les médias travaillent et comment
travailler avec eux.
Identifierles différentstypes de médiasPour
les
méd
ias
Pour le
Scout
isme
1. 2. 3. 4.
Connaîtreles objectifsdes médias
Toucher l’intérêt des médias pourles histoires
Offrir uneaccrochejournalistique
Identifier les médias utiles pour le Scoutisme
Définir des objectifs vis-à-vis des médias
Porter le message avec des histoires
Créer un paquet avec vos messages, images...
Connaitre les médias
Comprendreles médias
Parler auxmédias
Accrocher l'attention
des médias
Stratégie Médiadu Scoutisme
Elaborer lastratégie
Média
Trouver & construire
des histoires
Empaquetervos histoires
Planifier votre stratégie Média
1. Connaître les médias
Vos objectifs et ceux des médias diffèrent. Le Scoutisme rêve d’apparaître plus
souvent et d’être mieux traité, dans la bonne rubrique, avec les bonnes images.
Les objectifs des médias sont clairs :
- ils veulent trouver de bonnes histoires ;
- ils veulent vendre leurs programmes ou leurs journaux ;
- ils veulent augmenter leur audience.
Alors comment parvenir à faire passer le message du Scoutisme tout en aidant les
médias à remplir leurs objectifs ?
91
9
La stratégie de marque Travailler avec les médias
Identifier les différents types de médiasNous allons tout d’abord nous intéresser à identifier les différents types de médias
pour mieux comprendre leur comportement :
- les journaux,
- la télévision,
- la radio,
- le web,
- la rumeur.
Il est important de dresser une liste de tous les médias disponibles pour savoir
avec lesquels on peut travailler :
- quelles sont leurs affiliations idéologiques ?
- quels sont leurs centres d’intérêt ?
- quelles sont les rubriques spécialisées de tel ou tel ?
- quel est le style ou le ton utilisé ?
Identifier les médias utiles pour le ScoutismeC’est à partir de cette analyse qui permet une connaissance de la situation des
médias dans son pays ou au niveau régional, que l’on peut commencer d’identifier
quels sont les médias qui peuvent être utiles pour le Mouvement scout. On pourra
tout d’abord remarquer les médias qui sont favorables parce qu’ils permettent une
visibilité régulière et bonne pour le Mouvement. Mais on pourra aussi apercevoir
de nouvelles possibilités par la découverte de titres méconnus, de rubriques ou
d’émissions spécialisées, ou par la rencontre avec des journalistes qui sont ouverts
à de nouveaux sujets.
2. Comprendre les médias
La compréhension du monde des médias permet de les voir différemment et
de s’éloigner d’une tendance qui vise à penser que, de toute manière, ils sont
inabordables, ou qu’il sera difficile de changer les préjugés qu’ils ont sur le
Scoutisme.
La capacité d’attraction exercée par le Prince William, icône mondiale, a permis au Jamboree Scout Mondial du Centenaire d’apparaître sur tous les médias internationaux.
92
Quelques questions à se poser- Pensez-vous répondre pleinement aux attentes et aux contraintes des
journalistes ?
- Disposez-vous d’un système d’alerte pour les journalistes ?
- Pouvez-vousleurapporteruneassistancepermanentesansencombrerleurboîte
de réception de courrier électronique ?
- Diffusez-vous des documents formatés selon les règles de hiérarchisation de
l’information ?
- Transmettez-vous aux rédactions des éléments numériques ?
- Pouvez-vous gérer des demandes d’informations particulières ?
- Mettez-vous à disposition un moteur de recherche des informations sur la totalité
de votre site ?...
- Les informations que vous diffusez sont-elles classées par date d’émission ?
- Selon quel rubriquage?
- Diffusez-vous une documentation disponible en permanence ?
- Pouvez-vous tracer, identifier et analyser les données, mesurer l’audience,
vérifier les résultats de votre fichier d’adresses électroniques, savoir quels sont
les journalistes qui ont consulté votre information et déterminer ainsi ceux qu’il
faut relancer ?
Si vous répondez favorablement à l’ensemble de ces questions simples, votre
service de relations avec les médias sera pertinent du point de vue technique.
Connaître les journalistesIl ne suffit pas de convier les journalistes autour de somptueux buffets de petits
fours, ou de compter sur des relations de copinage ou de connivence, pour avoir
de bonnes relations avec la presse.
Les journalistes n’ont pas forcément une demi-journée à consacrer pour assister
à une conférence de presse et recueillir un dossier dans lequel se perdent un
communiqué, des informations et quelques documents iconographiques flous.
Le journaliste est en attente d’histoires nouvelles qui vont intéresser ses lecteurs ou
ses auditeurs. Débordé par l’urgence, assailli par un flot continu d’informations peu
ou mal formatées ou incomplètes, le journaliste a la responsabilité de recueillir, trier,
traiter et hiérarchiser les informations pour les publier.
Pour travailler avec les journalistes- il faut posséder un carnet d’adresses. Cela nécessite un travail de recherche et
des mises à jour ;
- il faut connaître les médias pour lesquels ils travaillent : tendances, ligne
éditoriale ;
- il ne faut pas avoir de préjugés sur eux (“ils ne nous aiment pas”) ;
- il ne faut pas en avoir peur (“celui-là, je ne l’invite pas, il va nous casser”);
- il faut arrêter de dire “c’est la faute du journaliste, il n’a rien compris” lorsque un
article paru ne convient pas.
93
9
La stratégie de marque Travailler avec les médias
Elaborer la stratégie MédiaTravailler avec les médias suppose la mise en
place d’une stratégie qui s’élabore comme toute
stratégie, sur deux ou trois ans, avec :
- des objectifs de communication vis-à-vis des
médias ;
- des thèmes de communication précis, soutenus
par des messages-clés appropriés ;
- des priorités arrêtées par un plan ;
- un plan Média annuel ou programmé sur la
durée de la stratégie, véritable plan d’action ;
- des ressources humaines claires ;
- des ressources financières accompagnant les
priorités ;
- une description des outils et des moyens de
communication qui permettent de toucher les
médias concernés.
Le journaliste n’est pas forcément de mauvaise foi ou incompétent lorsqu’il ne
traite pas l’information comme on le souhaiterait ! Sourions un peu : quand il la
traite, le même journaliste est alors qualifié de bon professionnel... Pour travailler
avec les journalistes, il faut changer d’attitude envers eux, et tout d’abord accepter
que le journaliste fait son travail d’investigation en posant librement des questions,
pour comprendre. Ne pas répondre à une question, refuser l’accès à un lieu de
camp génèrera le doute, et sans doute la suspicion : “Ces scouts, qu’est-ce qu’ils
cachent ? ” Comme les scouts n’ont rien à cacher, il n’ont pas à craindre la
presse.
3. Parler aux médias
Savoir parler aux médias requiert une certaine préparation de la part des équipes
professionnelles ou volontaires travaillant dans le secteur des Relations publiques.
On ne peut pas improviser. Pour cela, il faudra mettre tous les atouts disponibles de
son côté en empaquetant les histoires dans un ensemble qui contiendra plusieurs
éléments importants :
- savoir ce que l’on veut montrer ;
- l’apporter par des accroches originales, intéressant les journalistes ;
- les messages-clés du Mouvement, déclinés en termes simples ;
- des moyens de preuves démontrant la réalité de l’histoire racontée ;
- des anecdotes personnelles apportées par des témoins qui
personnifient l’histoire ;
- des réponses qui anticipent des questions difficiles si la nécessité
s’en fait sentir ;
- les noms des partenaires engagés avec vous.
La stratégie Média impose un renforcement des compétences des acteurs de la Communication du Mouvement scout. Communiquer ne s’improvise pas. Des plans de formation appropriés sont nécessaires pour identifier et développer les compétences.
94
Porter le message avec des histoiresLe message de l’organisation sera d’autant mieux perçu s’il est porté par des
histoires facilement racontables et intéressantes. Illustrer la Mission du Scoutisme
mondial “Eduquer les jeunes à jouer un rôle actif dans la société” passera, par
exemple, par l’histoire d’une groupe de routiers s’engageant dans une activité de
service à la communauté dans un quartier difficile. L’histoire comportera le récit de
leur action, de leur motivation, mais aussi des témoignages de certains d’entre-
eux, et pourquoi pas des témoignages de personnes bénéficiant de leur soutien.
Eviter le jargon scoutUne des raisons qui rendent opaques les messages émis par les organisations
scoutes vient de l’abus du jargon scout. Pour être compris par un interlocuteur, il
vaut mieux parler sa langue. Cela évite les mauvaises interprétations.
Exemple :“Les scouts sont partis en patrouilles ce matin pour effectuer un raid qui
durera deux jours.”
Traduction :“Des scouts, âgés de 12 à 14 ans, sont partis ce matin en petites équipes
pour une activité de découverte de la nature qui durera deux jours.”
Choisir les porte-paroleA quelque niveau que l’on soit dans l’action du Scoutisme, quand on apparaît
publiquement, et a fortiori lorsque l’on porte la tenue du Mouvement, on devient
le représentant de toute une communauté internationale. L’internationalisation de
l’information fait que ce que je dis ou fait à Genève peut avoir un impact à Manille
ou à Santiago du Chili, et réciproquement. Je dois donc en
permanence m’assurer que lorsque je communique au nom du
Mouvement, je suis bien la personne la mieux placée et que je
suis suffisamment informée pour répercuter le bon message.
Ainsi, il sera certainement plus judicieux de privilégier la présence
d’un jeune souriant et pertinent face à une caméra si l’on veut
s’assurer d’être crédible lorsque l’on affirme que le Scoutisme est
un mouvement de jeunesse proposant des activités attrayantes
et épanouissantes. La formation des porte-parole, et plus
précisément de jeunes porte-parole est stratégique.
Etre élu ne provoque pas une subite connaissance de la prise de
parole face à la caméra. Il faut en être persuadé.
Respecter le protocole ?Etre porte-parole ou représentant n’est pas simplement une question de protocole.
Le protocole peut être un carcan qui empêche de donner la parole à la personne
la mieux placée et la plus à même de délivrer le message. S’il y a plus de trois
personnes lors d’une conférence de presse, c’est que le protocole a pris le dessus
sur l’efficacité ! Il y a des espaces pour le protocole, il y a des moments précis pour
la communication.
Des formations spécialisées pour les porte-parole sont proposées par le Bureau
Mondial du Scoutisme. En 2007, l’expérience de formation de jeunes porte-parole a permis
de mettre un visage nouveau en face des caméras des journalistes et refléter une
bonne image du Scoutisme.
95
9
La stratégie de marque Travailler avec les médias
Adapter le ton au résultat espéréParler aux médias suppose aussi de s’adapter à leurs styles en adoptant un ton
qui leur ressemble. On sera sérieux et explicatif pour une revue spécialisée dans
les sciences de l’Education, et léger et souriant dans une revue destinée à des
enfants.
Les questions à se poser avant de parlerIl est bien entendu que l’on ne s’adresse pas aux médias dans l’improvisation, ou
que si l’on est contraint d’improviser, que l’on a été entraîné à cette possibilité. Voici
une série de quelques questions simples à se poser avant de parler :
Relationentre
émetteur etrécepteur
Connaîtreses cibles
Comme authéâtre ou
au cinéma,tu dois créer
une unitéde tempset de lieu.
Empathie :
Recherchedocumentaire :
96
Devant autant de questions, on se demande : Ai-je le temps de m’interroger autant
si je suis surpris par un interlocuteur ? A vrai dire, c’est une bonne connaissance des
messages-clés, une maîtrise de la mécanique expliquée ci-dessus et l’habitude
de s’exercer qui permettra de surmonter les effets de surprise et de parler avec
répartie.
4. Accrocher l'attention des médias
Pour accrocher l’attention des médias, il faut décider d’un parti-pris construit sur
le résumé d’une histoire, le pitch. Puis on élaborera une accroche, littéralement
l’hameçon qui permet de pêcher le journaliste sur son centre d’intérêt. La question
n’est pas “qu’est-ce que je vais pouvoir lui raconter ? ” mais : “qu’est-ce qui peut
bien intéresser son lectorat, et qui va me permettre de passer mon message ? ”.
Voici quelques accroches pour des histoires sur le Jamboree mondial du
Centenaire :
- “Dans quelques semaines, nous allons vivre l’aventure de notre vie en rejoignant
40.000 scouts venant de 150 pays”.
- “Le Jamboree, c’est une ville où tout le monde vit sous tente, bâtie pour 10 jours,
et qui n’est habitée que par des jeunes”.
- “Mon grand-père était au Jamboree de la Paix en 1947, et moi je vais participer
à celui du Centenaire 60 ans après. Dans ma famille, le Scoutisme, c’est
héréditaire!”
Très souvent, les accroches sont rattachées à des angles qui permettent de décliner
des thématiques précises.
Les anglesUn angle, c’est une façon d’aborder un sujet ou un thème. On fait le tour du sujet
quand on a abordé tous les angles. Ainsi on peut se permettre d’être répétitif sur un
sujet tout en étant nouveau sur l’angle sous lequel on l’aborde. Prenons le thème
de la jeunesse .
Une série de communiqués de presse sur la jeunesse pourra être rédigée sous
plusieurs angles, dans le cadre d’une campagne d’information sur la jeunesse
déterminée et planifiée.
97
9
La stratégie de marque Travailler avec les médias
Les conférences de presseOn privilégie la conférence de presse pour une annonce importante. Sinon, il vaut
mieux se contenter d’un communiqué ou d’une rencontre plus confidentielle avec
quelques médias. L’essentiel, c’est de fixer la conférence de presse à une date et une
heure qui permettront les meilleures répercussions. Il ne faut pas hésiter à recourir
au contact téléphonique pour confirmer l’intérêt des journalistes. N’oublions pas :
le journaliste est tout d’abord un partenaire.
Les communiqués de presseLes communiqués de presse doivent être courts, et ne traiter que d’un sujet
comme une dépêche d’agence. Ils ne sont pas un instrument de propagande
mais bien d’information. Ils doivent être titrés, datés et signés. L’objectif est
d’inciter le journaliste à rechercher une information complémentaire.
Le dossier de presseConstitué de documents nécessaires pour informer les journalistes et faire passer
les messages de l’organisation. Il se compose de photos, de textes explicatifs, de
fiches techniques relatives au sujet de la conférence de presse ou de l’événement.
les cinq WUn message pour être efficace, clair et simple doit répondre à la question suivante :
Qui dit quoi à qui, comment, avec quels effets, où, quand et dans quel but ?
Les visites de presseElles sont appréciées car elles offrent un cadre de relation privilégié avec les
journalistes qui y sont invités et montrent une volonté de transparence.
Le press book ou revue de presseActualisé en permanence par le service de presse, le press book compile tous les
articles parus dans la presse. Il peut s’organiser de manière chronologique ou
thématique. Il permet de faire un suivi régulier et une évaluation du reflet donné par
la presse des actions présentées publiquement par le Mouvement.
Les traductionsLa vérification de la qualité des traductions est une garantie de bonne communication.
Il y a au moins deux situations dans lesquelles on utilise les traductions : dans les
pays bilingues ou multilingues et dans le cadre d’activités internationales. La
recherche de qualité des traductions est aussi une marque de respect.
5. Les relations publiques d'un événement
La nature de l’événement définit le type de relations publiques qui seront déployées.
L’événement est par nature porteur vis-à-vis des médias, notamment s'il a été
monté pour avoir une portée médiatique. Il faudra alors accepter de lui donner cette
dimension en le construisant sur la base des axes de communication présentés
page 68.
98
Les relations avec les médias pour un événement- Les accréditations des journalistes
- Les invitations à la presse
- Le dossier de presse
- La relance des journalistes
- La présentation à la presse
- Les confidences aux journalistes (voir aussi “accroche”)
- Les cadeaux de presse
6. Les photos & la vidéo
On est souvent invité à s’exprimer au nom du Mouvement, mais on ne sait pas
quelle image montrer... Il suffit de se poser la question suivante :
“Comment notre image reflète notre mission au travers de nos actions ? ”
L’image est le reflet de notre identitéOn ne peut pas attendre d’une photo qu’elle reflète notre sens de l’action si l’on
reste statique ou au garde-à-vous.
On ne peut pas attendre d’une photo qu’elle montre notre aspiration à promouvoir
la paix si nos principales activités consistent à défiler dans les rues comme un
régiment.
L’image est le reflet de ce que l’on faitOn ne peut pas attendre d’une photo qu’elle reflète la présence de jeunes dans
un rassemblement si tous les dignitaires sont devant et que les photographes sont
tournés vers eux.
On ne peut pas attendre d’une photo qu’elle montre un mouvement moderne
et ouvert sur le monde si les jeunes pris en photo portent un uniforme vieux de
100 ans. Il faut se poser la question du style que l’on projette. Il faut montrer des
réalisations concrètes qui illustrent notre mission. Une photo dans un journal est le
reflet d’un instant. Avant d’obtenir l’image imprimée que s’est-il passé ? Une photo
n’est pas le fruit du hasard, elle est le reflet de quelque chose de réel. Il faut faire les
bons choix avant de se laisser photographier.
Prendre une photo ou réaliser une vidéo, c’est exercer son œil à voir les choses différemment
afin de les communiquer aux autres.
La radio scoute chilienne Patio Scout a émis depuis le Royaume-uni durant tout le XXIème
Jamboree Scout Mondial grâce à Internet
99
9
La stratégie de marque Travailler avec les médias
7. Privilégier les relations avec Internet
Internet est le seul mode 100 % numérique pour les relations avec la presse,
sachant qu’un des critères discriminants de la nouvelle économie est la vitesse,
auquel on doit ajouter pour l’information journalistique, les critères de permanence,
d’exactitude et de pertinence. C’est la raison pour laquelle les relations avec la
presse des derniers grands événements de l’OMMS ont été basées sur l’utilisation
d’un accès privilégié des journalistes sur Internet.
La première expérimentation a eu lieu avec La Croisière pour la Paix, événement
itinérant organisé au Moyen-Orient en 1999. L’ensemble des communiqués de
presse et des photos a été accessible à heure fixe tous les jours, en anglais et en
français, parfois en arabe, en hébreu, en grec ou en turc.
Cette régularité a créé une proximité avec la presse, et particulièrement les agences
qui pouvaient trouver sur le site les éléments nouveaux. La presse écrite a pu
télécharger les photos pour illustrer les articles. Les grands opérateurs comme CNN,
Euronews et Radio Vatican ont déterminé leurs interventions grâce à ce suivi.
Cette solution permet de ne pas avoir à inonder les journalistes de courriers
électroniques qui encombrent leur boîte de réception. La relation devient un
partenariat, par un service rendu à la presse.
La bonne photo :- Le choix d’un lieu, d'une situation et d’une activité.
- Le choix de ceux qui seront sur la photo et avec quelles attitudes.
La bonne vidéo :Les régles sont les mêmes, on y ajoute l’écriture d’un script, adapté du pitch de
l’histoire que l’on veut montrer. Les prises de vues principales, les plans de coupe et
les prises de son permettront de monter ensuite la vidéo conformément au script.
Centre Média en ligneSur un site Internet, il faut créer un accès privilégié pour les journalistes. Sur le site
mondial nous l’appelons Centre Média. On y trouve :
- le dossier de presse mis à jour,
- la collection mise à jour des communiqués de presse,
- des fiches thématiques, le calendrier des conférences
de presse,
- une galerie thématique d’images,
- les coordonnées du service de presse et des
vidéo-clips thématiques.
Centre Média en ligne : scout.org/media
100
n La Communication interne s’adresse, par définition, aux publics internes de tout
corps social, institution ou entreprise et est constituée comme un outil au service
du management. Quelles sont les implications pour l’organisation scoute ?
1. Une Communication au service du management
Le management, c’est essentiellement l’affaire des ressources humaines. Pour ce
faire, toutes les techniques de communication seront mises en œuvre pour garantir
et renforcer la cohésion, l’adhésion des membres au projet de l’organisation.
Les actions mises en œuvre s’adresseront aux responsables volontaires et aux
membres du personnel permanent salarié. Les adhérents font également partie
des cibles internes. Toutes les techniques devront être utilisées pour obtenir
l’adhésion, l’appropriation des buts et d’un projet commun.
La Communication interne ne peut pas être dissociée de la Communication
externe. Si l’on considère que chaque scout est un vecteur de communication, il
faut lui permettre de s’approprier les bases du Plan stratégique de Communication
en lui offrant des outils de compréhension de la vie du Mouvement, afin qu’il soit
un interprète du projet à l’extérieur.
Adoption de la politique d’ImageLa Communication interne doit s’appuyer sur la politique d’Image de l’organisation.
Ainsi la déclinaison de l’image institutionnelle doit être la même à l’intérieur
et à l’extérieur. La question de l’uniforme et celle de la qualité des activités
sont particulièrement pertinentes à ce sujet. On ne peut pas espérer produire
des images pour la presse d’un Scoutisme innovateur, si l’on fait une activité
ennuyeuse dans un uniforme désuet.
La communication s’entend comme aller-retour d’une information entre un
émetteur et un récepteur grâce à un vecteur-support de communication. Le
rôle du support est bien de garantir cet aller-retour, ce dialogue. Les outils de
communication interne doivent permettre ce dialogue, et enrichir le débat interne.
Internet, intranet & courrier électroniqueInternet peut être largement utilisé en communication interne, à la condition que
les destinataires de l’information soient équipés des moyens de réception : un
ordinateur personnel, ou un accès facile et peu cher (cybercafé). L’utilisation
d'Internet réduit les coûts de production des outils de communication interne et
les frais d’expédition de publications traditionnelles, notamment par l’utilisation du
courrier électronique. Un système intranet fonctionnera de la même manière, mais
chapitre 10
La Communication interne
voir chapitre 15 page 130§ 5 : les spécialités
§ le webmaster
101
10
La stratégie de marqueLa communication interne
en mettant en place des protections d’accès qui évitent les risques d’effractions
dans le système de traitement de l’information.
2. Les magazines scouts
Le journal de l’organisation, colonne vertébrale du système d’information et de
communication de l’organisation scoute, représente un lieu de rencontres, un lieu
de rendez-vous, d’échanges, d’enrichissement personnel.
Le magazine scout portera les valeurs
de l’organisation. Sa ligne éditoriale sera
éloquente quant à la Mission. Les images
en seront le reflet.
Est-il aussi un outil au service de la
médiatisation du Scoutisme, de ses valeurs
et de ses ambitions ?
Les magazines scouts n’échappent pas
aux préconisations du Plan stratégique de
Communication pour les cibles internes.
Ils peuvent aussi servir de produits d’appel
pour des cibles externes, jeunes pairs non
scouts des membres de l’association.
Quelques questions simples pour concevoir un magazine scout- Est-elle la publication de l’organisation scoute en direction des membres, c’est-à-
dire des permanents à l’intention des adhérents ? Est-elle la publication des
scouts et des éclaireurs...?
- Quelle est sa ligne éditoriale ? A-t-on défini une ligne rédactionnelle, c’est-à-dire
une manière d’écrire, un style ? Comment le journal va-t-il être écrit pour être lu
et compris ?
- En quoi le journal constitue-t-il un rendez-vous avec ses lecteurs ?
- A-t-on défini des rubriques en fonction des pratiques sociales et culturelles des
lecteurs ou en fonction des pôles d’intérêt de l’organisation et de ses
animateurs ?
- La maquette est-elle en adéquation avec les pratiques des lecteurs et avec la
finalité de l’organisation ?
- Comment vont s’exprimer le degré d’appartenance à l’organisation et la fierté
d’être lecteur ? En quoi sera-t-il un outil de reconnaissance, un bien commun ?
- S’il est aussi destiné à un public hors mouvement, comment le journal va-t-il
s’inscrire vis-à-vis de la concurrence ?
- A-t-on planifié et conçu l’interactivité et la complémentarité des différentes
publications éditées ?
- Quel est le mode de diffusion du journal et correspond-il aux pratiques des publics
visés ?
Une couverture futuriste du magazine de l’association des scouts de Corée.
102
chapitre 11
Une Stratégie de Partenariats
n On ne peut pas imaginer un Scoutisme vivant et innovant sans une recherche
de partenariats pour exercer sa Mission, au sein de la société, à tous les niveaux
auxquels il se trouve. “Une organisation ne vit pas dans un monde à elle”, c’est
ce que nous avons écrit dans le chapitre 7 (au paragraphe Identification des
tendances extérieures p.56).
1. Les partenaires du Scoutisme
Les partenaires du Scoutisme sont multiples et couvrent tous les secteurs, publics
et privés, de la société. Ces partenaires agissent avec le Mouvement scout soit
dans un cadre bilatéral, pour une action commune, soit dans un cadre multilatéral,
pour des actions entreprises avec plusieurs partenaires. Ces partenaires sont
importants à plus d’un titre.
LégitimitéLes partenaires donnent au Scoutisme une légitimité qu’il n’a pas forcément
aux yeux de l’opinion publique, pour aborder des thématiques sur lesquelles on
n’est pas habitué à le rencontrer. C’est le cas par exemple lorsqu’il travaille sur le
problème des réfugiés, sur la promotion de l’égalité des genres, sur la lutte contre
le Sida, sur la question des minorités avec des partenaires déjà reconnus auprès
de l’opinion publique.
VisibilitéEnsuite, ils lui offrent une visibilité qu’il
peut accroître au travers des médias
et du public touchés habituellement
par le partenaire choisi. Au travers des
médias, cette visibilité s’exerce par
exemple dès lors qu’un communiqué
de presse commun est envoyé aux
journalistes, ou qu’une conférence de
presse est organisée en commun. Au
niveau du public, cette visibilité sera
réelle dans le cadre d’un événement
organisé en commun. Pensons à une
activité de mobilisation en faveur de
la paix avec un collectif comme la
“Marcia della pace” en Italie.
Jacques Moreillon, Secrétaire général du Scoutisme mondial (1988-2004)
rencontre Nelson Mandela, Patron du Scoutisme sud-africain.
103
Le Scoutisme est rendu légitime, visible et crédible par ses partenaires. Il le devient
aussi aux yeux de l’opinion publique, aux yeux des médias, et à ses propres yeux.
Légitime, visible, crédible, ces trois qualificatifs sont importants pour changer les
perceptions du Scoutisme, au sein du Mouvement, et dans l’opinion publique.
11
La stratégie de marqueUne stratégie de partenariats
CrédibilitéCes partenariats apportent aussi une crédibilité à l’action du Scoutisme :
- soit que le partenaire soutienne publiquement une action menée par les scouts
(par exemple une action de protection de l’environnement menée avec le soutien
du ministère de l’Environnement) ;
- soit que le partenaire entraîne le Scoutisme dans ses propres campagnes (c’est
le cas par exemple de l’Unesco, lorsqu’elle invite le Mouvement à entrer dans la
Décennie de la Culture pour la Paix).
De nouvelles compétencesLes partenariats permettent au
Mouvement scout de toucher à
des sujets qu’il ne pourrait pas
aborder tout seul. C’est le cas
lorsque l’OMMS travaille avec
le Haut-Commissariat pour les
Réfugiés pour mettre en œuvre
des actions en faveur des
jeunes réfugiés dans des pays
en conflit. C’est le cas quand
il s’agit de promouvoir des
politiques de jeunesse au niveau
international avec l’Alliance des
CEOs des grandes organisations
de jeunesse1. Ils spécialisent le
Mouvement scout en lui donnant
une nouvelle compétence.
1 L'Alliance des CEOs des grandes organisations de jeunesse : Elle est formée par l'Alliance universelle des Unions Chrétiennes de Jeunes Gens (YMCA), Organisation Mondiale du Mouvement Scout, Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, World WYCA, Association Mondiale des Guides et Eclaireuses, International Award Association. Cette alliance a produit les documents : “L’éducation des jeunes, une déclaration à l’aube du 21è siècle”, “Politiques nationales de jeunesse, pour une jeunesse autonome, solidaire, responsable et engagée”, “Filles et jeunes femmes au XXIè siècle, un appel à l’action”.
104
Des ressources nouvellesLes partenariats nouveaux sont d’autant plus importants qu’ils peuvent aussi
générer des ressources nouvelles, sur projet. Généralement, les partenaires
ne financeront pas le fonctionnement du Scoutisme, mais ils accepteront de
l’accompagner politiquement et financièrement sur des projets particuliers. Dans
ce cas, le Mouvement aura acquis non seulement une nouvelle légitimité, de la
visibilité et de la crédibilité, mais aussi des ressources financières pour agir.
Au niveau internationalOn rencontrera la plupart du temps les partenaires suivants :
- des organisations intergouvernementales comme le système des Nations-unies,
au travers de ses agences et commissariats : Unesco, Unicef, Onusida. Ou
encore le Conseil de l’Europe et l’Union européenne ;
- des organisations internationales non gouvernementales comme le Forum
européen de la Jeunesse, l’Alliance des CEOs des grandes organisations de
jeunesse, Save the Children, Care International, Handicap International,…
- des gouvernements, dans le cadre de coopérations liées à des co-financements
particuliers ou dans le cadre d’organisation d’événements dans un pays.
Au niveau nationalAu niveau national, le Scoutisme a des partenaires publics et privés qui sont
généralement :
- le gouvernement, représenté par les ministères de tutelle, le parlement ;
- le milieu associatif et celui des organisations non gouvernementales : les
platesformes de représentation de la jeunesse, comme les conseils nationaux
de jeunesse, ou les comités nationaux d’associations spécialisées ;
- les représentants d’organisations intergouvernementales : commission
nationale de l’Unesco, délégation nationale de l’Unicef, représentation de la
Commission européenne ;
- les collectivités et les assemblées territoriales.
Au niveau localAu niveau local, le Scoutisme est au plus près de son action. C’est là qu’il pourra
surprendre grâce à ses partenariats, et jouer avec les trois qualificatifs que nous
avons présentés plus haut.
Les partenaires locaux sont généralement :
- la mairie,
- les représentants religieux,
- les clubs de jeunes et le milieu associatif.
Comment sortir de ce partenariat routinier ? Qu’est-ce qui pourra transformer les
perceptions que l’opinion publique a du Scoutisme en jouant sur la légitimité, la
visibilité et la crédibilité ? Des actions innovatrices avec des partenaires inattendus
et pertinents. C’est certainement dans la proximité rendue possible par le niveau
local que le trio légimité/visibilité/crédibilité peut faire évoluer positivement et
rapidement l’image du Scoutisme.
voir chapitre 12 page 114§ 7 : Recherche de fonds :
Utiliser les partenariats
105
2. Le Mouvement scout et la société civile
Pour toutes les raisons que nous venons d’exposer, nous pensons qu’il est
nécessaire de positionner le Mouvement scout non seulement comme un
mouvement de jeunes, un mouvement éducatif, ou une association, mais surtout:
- comme une organisation non gouvernementale,
- qui agit localement mais aussi globalement, au niveau mondial,
- en étant un véritable acteur de la société civile,
- sur un domaine généraliste qui touche les questions de jeunesse, mais aussi
sur des domaines spécialisés en matière d'éducation, lorsqu’il travaille avec
des partenaires pour répondre à des besoins sociaux clairement identifiés.
Une organisation non gouvernementaleQu’est-ce qu’une organisation non gouvernementale ? Généralement c’est un
organisme résultant d’une initiative privée, sans but lucratif, dont l’objet et le statut
sont reconnus par un gouvernement ou une organisation inter-gouvernementale.
Par exemple, au niveau international, l’OMMS jouit du statut consultatif auprès
du Conseil économique et social des Nations unies 2, et auprès du Conseil de
l’Europe.
On pourrait presque reprendre au niveau de l’ONG les qualités que l’on recherche
pour les jeunes, c’est-à-dire :
- autonome, libre de tout lien avec un état, un gouvernement, un organisme du
secteur économique,
- solidaire, capable de se soucier des problèmes de la société,
- responsable, capable de tenir ses engagements et d’aboutir dans les actions
entreprises,
- engagée, capable de s’affirmer par rapport à ses valeurs et à sa mission, et agir
en conséquence.
Le contexte relationnelCe schéma montre le contexte relationnel d’une organisation nationale. Le type de
relation peut être défini de façon plus explicite selon le partenaire.
11
La stratégie de marqueUne stratégie de partenariats
2 Depuis 1947. Cette information est propre à changer les perceptions du Scoutisme auprès d’un public non averti qui doute de la nature, de l’étendue et des actions du Mouvement.
voir chapitre 17 page 138 § 4 : les évaluations sectorielles
106
Un mouvement global & localLa grande chance du Scoutisme, si l’on reprend la réflexion de Jacques Moreillon
qui est de dire qu’il a une responsabilité globale dans un monde global, c’est qu’il
est à la fois global et local.
Le fameux slogan “Penser global, agir local” s’applique facilement pour le
Mouvement scout. A cette nuance près qu’il n’y a pas de campagne mondiale,
lancée depuis le Bureau Mondial du Scoutisme, qui se décline obligatoirement
jusqu’au niveau local. Et réciproquement, il n’y a pas d’initiative locale qui entraîne
de grandes campagnes au
niveau mondial. Pourtant,
et sans vouloir changer la
nature de l’OMMS, on
pourrait imaginer que par
exemple, tout comme le
milieu des ONG travaillant à
la reconnaissance du droit
des femmes se mobilise pour
la Journée de la femme, en
Europe tous les 8 mars de
chaque année, le Mouvement
scout dans son ensemble se
mobilise, un même jour, pour
une même cause. Il affirmerait
ainsi son unité, la globalité et
la proximité de son action, et
l’universalité de ses valeurs.
C'est ce qui a été réalisé le
1er août 2007 avec le Lever
de soleil sur le Scoutisme.
C’est le pari réussi de l’organisation ATD-Quart Monde, qui a su imposer, depuis la
France, la date du 17 octobre comme Journée mondiale de lutte contre la misère.
Elle a su entraîner dans cette commémoration des partenaires aussi sérieux que
le Conseil de l’Europe.
Le Village Global du DéveloppementDans l’histoire des Jamborees Scouts Mondiaux, la naissance du Village Mondial du
Développement (VMD) en Corée en 1991 a été une innovation importante. Le VMD
s’organise comme un vrai village avec une place centrale et chacune de ses rues
principales consacrées à l’un des thèmes de reflexion (éducation, environnement,
santé, droits de l’Homme etc.) où les partenaires du Mouvement proposent des
ateliers et des expositions. Le VMD est donc un espace d’activités qui a pour
objectif de mieux faire comprendre les problèmes qui se posent dans le monde
d’aujourd’hui, et à découvrir de quelle manière les scouts peuvent participer à leur
résolution et apprendre des techniques concrètes qui peuvent être utilisées à cette
fin au sein de leur propre communauté.
Mettre des couleurs dans la vie quotidienne suffit à bâtir
un monde meilleur.
107
Un acteur de la société civileC’est parce que le Mouvement Scout est reconnu comme organisation non
gouvernementale, autonome de tout lien avec le secteur représentant le pouvoir
et celui du marché, qu’il appartient au secteur de la société civile.
Un mouvement généraliste & spécialisteLe Mouvement scout est à la fois généraliste et spécialiste. Il est généraliste quand
il s’agit de traiter de questions liées à l’enfance et à la jeunesse. Il est spécialiste
quand il touche à l’éducation non formelle, à l’éducation à la paix, à l’éducation
à la citoyenneté, à l’éducation à l’environnement. Il peut acquérir de nombreuses
spécialités, nous l’avons dit, grâce à ses partenariats.
C’est par la segmentation de ses activités par problématiques et thématiques
que le Mouvement devient spécialiste et peut espérer créer des partenariats qu’il
n’imaginait pas.
Le défi du développementAinsi donc, parce que le Mouvement scout est une organisation non
gouvernementale, qui agit localement mais aussi globalement, en étant un
véritable acteur de la société civile, sur un domaine généraliste qui est l’éducation
des jeunes, mais aussi sur des domaines spécialisés, pour répondre à des
besoins sociaux clairement identifiés, il doit être reconnu comme un acteur du
développement social. Il s’affirme d’ailleurs comme “force sociale”.
Le développement touche plusieurs dimensions : économique, culturelle, sociale,
démocratique, écologique. Nous le redisons, Baden-Powell dans son dernier
message invitait les scouts à “laisser le monde meilleur qu’ils ne l’ont trouvé”.
Cette Mission se rapproche de la définition de la Commission mondiale des
Nations unies sur l’Environnement et le Développement : “un développement qui
respecte les besoins d’aujourd’hui sans compromettre les capacités des futures
générations de trouver leurs propres besoins” 5.
11
La stratégie de marqueUne stratégie de partenariats
5 Le rôle du Scoutisme dans le renforcement de la société civile, Euro Scout Doc. n°3, 2004. Giuseppe Porcaro et Richard Amalvy.
Les fonctions de la société civileS’il n’y a pas de définition stable de la société civile, par contre on peut en délimiter
les fonction:
- médiation,
- contre-pouvoir, accroissant la responsabilité de l’état,
- intermédiation de la participation des citoyens,
- promotion de la cohésion sociale et de la qualité sociale,
- contribution à un sentiment de solidarité,
- promotion de l’apprentissage de la socialisation,
- stimulation de la pluralité,
- création de capacités sociales.
(La société civile et le développement international, Centre Nord-Sud du Conseil de
l’Europe, Centre de développement de l’OCDE, 1998, page 17.)
108
3. Partager les valeurs du Scoutisme avec d’autres
Il est facile pour le Scoutisme d’offrir un partenariat à une ONG ou une organisation
intergouvernementale pour des projets communs, bâtis sur la promotion de valeurs
communes.Lorsque La Croisière pour la Paix a été lancée en 1999, l’OMMS a
offert un partenariat à l’Unesco, à l’Union européenne et au Centre Nord-Sud du
Conseil de l’Europe sur la base de programmes basés sur la promotion de valeurs
communes : Pour l’Unesco, l’Année internationale de la culture pour la paix.;
pour l’Union européenne, le Programme euro-méditerranéen d’action jeunesse ;
pour le Centre Nord-Sud du Conseil de l’Europe, le Programme Transmed. Cette
mise en œuvre de partenariats se rapproche de la méthode du co-branding qui
consiste à associer deux marques, l’une tirant l’autre dans ses parts de marché. Le
Scoutisme peut-il refuser des partenaires qui apportent des sources importantes
de financement ? Oui, si les valeurs de l’organisation, de l’entreprise ou du
gouvernement offrant le partenariat sont contraires aux valeurs du Scoutisme.
4. Lobbying & Relations institutionnelles
Le lobbying consiste à travailler en direction d’une cible choisie, par exemple le
parlement, pour un objet défini, par exemple le vote d’une loi. Ses actions sont
basées sur le système des groupes de pression. Une action de lobbying sera
élaborée selon la méthode présentée au chapitre sur l’élaboration de la stratégie.
Les Relations institutionnelles constitueront l’outil régulier de ces actions de
lobbying, qui permettront à la fois :
- de mettre en place une activité de veille sur les sujets sensibles pour le
Scoutisme, par exemple les changements de législation pour les activités
de jeunesse,
- de réagir en direction de la cible dès lors qu’une action sera nécessaire,
par exemple informer les parlementaires membres de l’Union Parlementaire
Mondiale du Scoutisme.
L'Union Parlementaire Mondiale du ScoutismeDe même qu’il existe une Union interparlementaire, pourquoi ne pas en faire autant
pour le Scoutisme mondial ? La réponse à cette question a permis le lancement
de L’Union Parlementaire Mondiale du Scoutisme (UPMS) en 1991 en Corée. C’est
un réseau mondial de parlementaires de toutes tendances politiques, avec un seul
dénominateur commun : avoir été scouts ou croire dans les idéaux du Scoutisme,
être prêts à utiliser leur influence, afin de soutenir ces mêmes valeurs scoutes qui
ont contribué à faire d’eux ce qu’ils sont. L’UPMS est un réseau d’Associations
Parlementaires Scoutes Nationales. Ces associations existent dans près de 100
pays. Leurs membres sont parlementaires nationaux. (Plus d'info. : wspu.net).
voir chapitre 12 page 114§ 7 : Recherche de fonds :
Utiliser les partenariats
En 2003, James Wolfensohn, Président de la Banque mondiale, lançait les consultations pour la création d’une stratégie Jeunesse, avec le soutien du Scoutisme mondial. A ses côtés, Richard Amalvy, Relations extérieures du Scoutisme mondial et Giacomo Filibek, Président du Forum européen de la Jeunesse.
109
11
La stratégie de marqueUne stratégie de partenariats
Une rencontre entre les représentants des organisations internationales de jeunesse et Ban-ki Moon, Secrétaire général des Nations-unies, New York, Octobre 2007.
Faire du lobbing demande une certaine capacité d'empathie envers l'institution que
l'on démarche, c'est-à-dire une capacité à s'identifier à son interlocuteur pour mieux
le comprendre, et par là, s'adapter à lui.
5. Les représentations extérieures
Ces représentations consistent à envoyer un représentant du Mouvement auprès
d’un organisme et correspondent à la fois :
- aux relations établies dans le cadre de partenariats,
- aux actions de lobbying en direction des institutions.
Scoutisme et Nations uniesEn 1995, à l’occasion du 10ème anniversaire de l’Année internationale de la
Jeunesse, les Nations-unies ont renforcé leur engagement vis-à-vis des jeunes en
orientant la réponse de la communauté internationale vers les défis auxquels aurait à
faire face la jeunesse d’ici le prochain millénaire. Elles ont accompli cela en adoptant
une stratégie internationale - le Programme mondial d’action pour la jeunesse de
l’an 2000 et au-delà”. Ce programme encourage les gouvernements à être plus
responsables par rapport aux aspirations des jeunes, et inverser la tendance qui
veut que la jeunesse soit un problème, pour en faire une ressource pour l’avenir.
Le Scoutisme mondial a soutenu le programme en jouant un rôle actif pendant
l’Assemblée générale des Nations-unies et au sein de ses différentes commissions.
Le Mouvement scout travaille avec la plupart des agences des Nations-unies, qui
sont présentes au Village Mondial du Développement lors des Jamborees.
L’OMMS jouit du statut consultatif général auprès du Conseil économique et social
des Nations-unies depuis 1947. Les contacts historiques remontent à la relation
ouverte entre Lord Baden-Powell et la Société des Nations, après la Première guerre
mondiale.
110
n Ce chapitre a pour ambition de montrer comment, grâce à une stratégie de
mobilisation de ressources, on peut assurer une autonomie financière et un
financement durable pour une organisation.
1. Les pre-requis au succès
Quels sont les aspects de la stratégie et de la planification à mettre en place
avant qu’une stratégie de mobilisation des ressources soit développée ? Ce sont
les pré-requis par lesquels il faut passer en se posant une série de questions
qui permettent d’entrevoir l’ensemble des possibilités, des alternatives, des
diversifications de ressources. Ces questions se posent aussi en pensant aux
bailleurs de fonds, aux donateurs, et aux exigences de transparence et de
compte-rendu qu’ils mettront avant de s’engager à vos côtés.
chapitre 12
La Stratégie de Mobilisationde Ressources
Les pré-requis- Etablir des priorités : Comment une organisation scoute nationale progresse-t-elle
en matière d’identification de priorités budgétaires et d’investissement ?
- Elaborer un budget : Comment établit-on le budget ? Est-ce une série de chiffres
ou l’expression financière de choix politiques et stratégiques ?
- Le système financier : Le système financier qui est choisi permet-il d’améliorer la
transparence des comptes, leur lisibilité et le compte-rendu aux donateurs ?
- L’image publique : Comment l’organisation progresse-t-elle lorsqu’il s’agit de
créer une image publique positive du Scoutisme ?
- Le marketing : L’organisation a-t-elle les moyens de mettre en œuvre un plan
Marketing qui permette de toucher les futurs donateurs et mécènes ?
- La clarification des valeurs : Pourquoi est-ce si important de clarifier les valeurs
du Scoutisme avant de développer une stratégie de mobilisation des ressources ?
- La cause défendue par le Scoutisme : A-t-on clarifié la cause pour laquelle le
Scoutisme existe afin de la faire partager avec les donateurs et les mécènes ?
2. Promouvoir la cause du Mouvement scout
Pourquoi les donateurs financent-ils le travail de développement ? Le Mouvement
scout commet souvent l’erreur de penser que sa seule existence suffit à attirer
les donateurs. On peut imaginer qu’au lieu de promouvoir le Mouvement scout
voir chapitre 2 page 16§ 2 : trois éléments majeurs pour imposer
la marque
11112
La stratégie de marqueLa stratégie de mobilisation de ressources
(sa structure, ses membres), c’est sa cause qu’il faut mettre en avant : Le
Scoutisme, à quoi cela sert-il ? Etre prêt, oui mais à quoi ?
Une cause identifiée permet de créer une complicité avec les donateurs qui
s’identifient à elle, qui sont émus par la cause, qui la partagent. L’effort marketing
doit dès lors porter sur la promotion de cette cause, sur sa compréhension, sa
légitimité, sa crédibilité. Les moyens de la porter ne sont ensuite que des options
stratégiques qui permettent de choisir des moyens adaptés aux cibles.
3. Les options stratégiques
Les options stratégiques dépendent des priorités et des besoins à court et à long
termes :
- créer un capital et le faire fructifier,
- gérer une propriété intellectuelle,
- financer des projets par l’appel aux dons,
- Créer des services et les faire payer,
- réduire ou augmenter les cotisations des membres,
- contrôler les dépenses et réaffecter des moyens.
4. Branding & Gestion de marque
L’OMMS et ses organisations membres savent “faire du Scoutisme”, elles doivent
apprendre à le vendre. Il faut des “clients” (jeunes, futurs volontaires, partenaires)
pour l’acheter, et l’adopter. Le sociologue Rogers a établi un modèle qui vise à
expliquer la diffusion d’un produit nouveau. Ce modèle peut nous aider aussi à
imaginer la gestion de la marque “Scouts” 1:
La capacité d’innovation dont nous avons parlé dans le chapitre sur l’identité, est ici
essentielle. Les marques naissent et meurent, pour vivre elles doivent se renouveler.
Pour l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) 2, la marque est
“un signe servant à distinguer les produits ou les services d’une entreprise de ceux
d’autres entreprises”.
Le branding est un domaine très abstrait qui fait référence à la marque
(brand en anglais), qu’il contribue à développer, positionner, gérer, ou valoriser
stratégiquement. Le branding peut être conçu comme un projet de vie pour
une entreprise, pourquoi pas pour une organisation non gouvernementale.
Gérer sa marque exige de la patience, de la rigueur, de la profondeur et de
la consistance. Ce qui implique une stratégie permanente, le développement
d’une vision claire des objectifs à atteindre, la participation, voire la
conscientisation des membres pour porter aussi les qualités de la marque.
1 The diffusion of innovation,Rogers, 1962.
2 L’OMPI est basée à Genève. Informations intéressantes sur la protection des marques (système de Madrid) accessible sur le site www.wipo.org.
112
La protection de la marqueC’est parce que le nom d’une marque a une charge symbolique très importante
(par exemple Jaguar illustre la rapidité), que le mot “scout” doit être protégé. S’il ne
peut pas l’être juridiquement, car le mot est commun, il doit l’être moralement.
La meilleure façon de protéger moralement le mot “scout” et la marque, c’est de
montrer ce qu’il est et ce qu’il n’est pas. Nous avons vu dans le chapitre sur l’image
que cette image est la résultante de l’équation qui met en relation les valeurs,
la perception des valeurs et les pratiques scoutes. Et nous avons vu dans le
chapitre sur le partenariat que la légitimité, la visibilité et la crédibilité du Scoutisme
dépendent de sa capacité d’ouverture et de son niveau de partenariat.
Revenons à la protection juridique. Elle ne peut s’appliquer que si la marque existe
et a été déposée. Elle peut s’appliquer certaines fois au titre des dommages
moraux causés à l’association scoute et à ses membres, par exemple par
l’auteur du détournement des symboles, emblèmes et logos. Il est bon dans
ces cas-là d’avoir recours à des juristes spécialisés et de connaître l’état de la
jurisprudence.
Pirates de notre propre marqueLe logo de marque est la signature du Scoutisme mondial. Il est constitué de
l’Emblème du Scoutisme Mondial (la fleur-de-lys), du mot “scouts” (notre nom
est notre notoriété), et de la vision “Créer un monde meilleur” (notre grande idée).
Ce logo de marque est protégé par les traités internationaux sur la protection
des marques. Ne pas le respecter est un acte de piratage. Chaque membre du
Mouvement doit se sentir responsable et aider à conserver son intégrité.
Pour plus d’informations : scout.org/brand
5. Marketing & Image institutionnelle
Depuis les Egyptiens et les Grecs, les artisans identifiaient leurs produits par des
marques (au sens littéral du mot) en gage d’authenticité. Les fabricants de whisky
faisaient de même pour se distinguer de leurs concurrents en marquant les tonneaux
par une marque (brand). Pour la même raison, il est important que le Mouvement
scout dispose, tant aux niveaux mondial et national, d’une image institutionnelle
(Corporate Image) qui le distingue, le représente. Mais l’image institutionnelle n’est
pas l’image de marque. La marque ne se résume pas à un logo ou un emblème.
Selon l’OMPI, la marque n’est pas seulement le signe qui distingue l’entreprise,
c’est aussi les services qui la différencient de ses concurrents.
Pour le Scoutisme, la marque ne se résume donc pas à la fleur-de-lys.Il faut parvenir
à associer au mot “scout” et à la fleur-de-lys, des valeurs et des qualités qui créent
par association d’idées une représentation du Scoutisme vers les publics cibles.
Pour cela, vous pouvez utiliser la méthode de planification stratégique que nous
avons déjà présentée dans le chapitre 7.
voir chapitre 8 page 82§ 5 : politique d'image
& image institutionnelle§ l'image institutionnelle
voir chapitre 3 page 25§ 10 : les éléments de différenciation
113
6. Merchandising & magasins scouts
Le merchandising dans le ScoutismeLe merchandising consiste à utiliser des noms, l’image de personnages, des
événements, des logotypes, des œuvres littéraires et artistiques à des fins
de promotion ou de vente. Cette pratique est grandissante et touche déjà le
Mouvement scout qui sait pouvoir trouver en elle des ressources nouvelles.
12
La stratégie de marqueLa stratégie de mobilisation de ressources
Le merchandising comprend au moins trois domaines qui peuvent l’intéresser :
- le merchandising de marque, qui s’appuie sur des produits dérivés du nom et
des emblèmes et logos ;
- le merchandising de personnage, qui peut s’appuyer par exemple sur des
produits dérivés de l’image du fondateur ;
- le merchandising d’événement, qui s’appuie sur des produits dérivés de l’image
et du contenu d’un événement, comme un jamboree.
Le merchandising doit respecter d’une part l’image institutionnelle de l’organisation
et bien entendu ses valeurs. Par exemple, on ne peut pas imaginer l’utilisation sur
un T-shirt d’un logo qui ne serait pas conforme à la charte graphique (y compris
couleur) de l’organisation. On ne peut pas imaginer non plus dans un événement
“sans alcool”, comme un jamboree , de produire des bouteilles de bière avec
le logo de l’organisation. De même, on considèrera que le merchandising se
conforme à une charte éthique. On évitera par exemple d’utiliser des produits
support provenant de pays utilisant le travail des enfants, ou à base de matière
animale prohibée, comme l’ivoire.
La protection juridique concernant le merchandising provient du droit des
marques, des lois sur le copyright et sur la concurrence déloyale. Elle demande
une préparation minutieuse qui intègre le dépôt de toutes les déclinaisons
possibles de la marque et la réflexion sur tous les détournements et contrefaçons
possibles, et les moyens de les contrecarrer sur la base des moyens juridiques
indiqués plus haut.
Tous ces produits sont vendus par Scoutstore, le magasin officiel du Scoutisme mondial.
114
Les magasins scoutsLes magasins scouts, quand ils existent, peuvent utiliser les principes du
merchandising. On pourrait écrire “doivent”, afin de s’assurer l’exclusivité de la
distribution, et bien entendu de la vente des produits qui portent une marque
scoute déposée. Ces produits peuvent être destinés à une clientèle interne.
Il sera bon par exemple d’utiliser ces productions pour renforcer le sentiment
d’appartenance, de fierté et d’innovation, en s’attachant à produire des articles
désirés par les jeunes. Destinés à une vente en externe, les articles proposés
pourront accentuer la volonté de promotion et porter les valeurs du Mouvement.
S’intéresser au commerce équitable peut être une bonne démonstration des
valeurs du Mouvement tout en créant un revenu pour l’organisation scoute
nationale, une rétribution et un geste solidaire pour le fabricant.
voir chapitre 11 page 108§ 3 : partager les valeurs
du scoutisme avec d’autres
Le Magasin scout mondialLe Magasin scout mondial vend des articles scouts (vêtements, badges) des
ouvrages de formation et des publications éducatives, des articles de plein air et de
camping. L’OMMS s’est dotée de cette entité commerciale en 1995 pour assurer la
distribution de ses produits dérivés, et pour générer la capacité d’investir dans de
nouveaux services.
Le magasin travaille comme une entreprise de vente par correspondance par
Internet, tout en assurant un service de commerce de gros avec des détaillants
situés dans le monde entier. Le magasin est porté par la société Scout Resources
International qui est située en France, près de la frontière avec le canton de Genève.
Cette société dispose d’une licence permanente d’exploitation des marques du
Scoutisme mondial.
Plus d’information : worldscoutshop.org et scout-store.com
7. Recherche de fonds : utiliser les partenariats
La création de partenariats peut s’avérer une source généreuse pour financer les
projets du Scoutisme. Ces partenariats financiers se différencient selon la nature
du bailleur de fonds et de la source.
Il sera très important de proposer au partenaire financier d’apparaître publiquement
afin d’utiliser la technique de co-branding et de bénéficier d’un partage, voire d’un
échange d’image de marque. Cela s’effectue simplement, en imaginant un plan
commun de Communication, qui ira de la simple impression du logo du partenaire
sur des documents de promotion, jusqu’à une campagne publicitaire commune.
Ces opérations de promotion devront s’étayer non seulement sur la démonstration
de l’accord passé, mais bien plus sur les raisons du rapprochement entre
partenaires : valeurs et visions communes, projets et actions communs. Ne pas
oublier de travailler conjointement avec le service ou le département “Relations
publiques” ou “Communication” du partenaire.
115
Subventions & co-financements institutionnelsLes subventions sont données par des gouvernements, des organisations
intergouvernementales, des institutions. Généralement, elles n’appellent pas
d’autres contreparties que la réalisation du projet auquel elles sont destinées.
Le co-financement suppose une contrepartie financière ou matérielle (en nature)
de l’organisation bénéficiaire en plus de la réalisation du projet.
Mécénats, sponsoring, parrainageUn mécéne est une personne physique ou morale, habituellement fortunée, qui
apporte un soutien matériel ou financier sans contrepartie directe. Un sponsor
accordera un soutien à des fins publicitaires. Celui-ci voudra peut-être bénéficier
de votre image, ou montrer qu’il partage vos valeurs humanistes.
Le parrainage peut avoir deux sens. L’un est proche de celui de sponsor. L’autre
concerne le sens plus éthymologique, et désigne une personne physique ou
morale qui vous aidera à lancer votre projet. Ces parrains-là sont très précieux, car
les premiers subsides sont souvent les plus difficiles à trouver.
Pour certains événements, un
comité de parrainage peut s’avérer
très fédérateur. Il n’est qu’à citer
quelques noms de membres de
celui qui avait été créé pour La
Croisière pour la Paix en 1999.:
Yasser Arafat, Federico Mayor,
Shimon Peres, Romano Prodi,…
Chaque membre a contribué d’une
manière ou d’une autre au succès
de l’opération. Retenons l’exemple
de la Fédération Shimon-Peres
qui a soutenu financièrement les
étapes de la Croisière en Israël.
8. Création & portage de projets
Trop souvent, on pense qu’une idée se suffit à elle-même. Une idée n’est pas un
projet. De l’idée à la réalisation de l’idée, il faut passer par l’étape du projet. Tout
comme la définition d’une stratégie, l’élaboration d’un projet prend du temps. Il
faut analyser, élaborer, concevoir, puis mettre en œuvre. Tout cela demande une
approche méthodologique précise et méticuleuse.
La période la plus difficile est finalement celle du portage, c’est-à-dire la période
durant laquelle il faut littéralement porter le projet et accompagner le porteur du
projet. Ce travail est essentiel pendant la recherche de financement. Les différents
outils Scout.Boom.Comm peuvent vous aider à mieux accompagner et porter vos
projets. Finalement à faire éclore vos idées.
12
La stratégie de marqueLa stratégie de mobilisation de ressources
L’aventurier Steve Fossett était membre du Comité Mondial du Scoutisme. Connu pour avoir atteint de nombreux records dans différentes disciplines sportives, Steve a porté très haut dans le ciel les couleurs du Scoutisme mondial sur le Globalflyer de Virgin.
116
9. Campagnes de dons
L’organisation de campagnes de dons s’appuie sur les techniques de la publicité
et du marketing.
Les campagnes de dons s’orientent très souvent sur un public cible qui connaît
le Scoutisme. On va alors “travailler” ce public en faisant référence à l’émotion,
au souvenir, pour toucher par exemple des anciens scouts ou anciens parents
de scouts. On fera référence au regret ou au rêve pour des personnes qui n’ont
jamais été scoutes, et qui sont prêtes à soutenir l’action du Mouvement.
Dossier de demande de soutien financierCeci est une proposition de sommaire de votre dossier de demande de soutien
financier. Outre le contenu, la présentation du dossier est très importante. Nous
vous recommandons pour cela de montrer le meilleur de vous-même et de votre
projet, grâce à une mise en page soignée. Votre crédibilité passe aussi par tout
cequiaméliorelaperceptionqu’unlecteurquinevousconnaîtpasauradevous.
Considérez votre dossier comme un média.
1. Une note d’introduction du projet.
2. Une brève présentation du porteur du projet.
3. Une présentation du projet incluant les raisons ou le constat ayant amené à la
création du projet, une présentation des objectifs, des actions et des moyens.
4. Une ébauche de plan de Communication (si nécessaire).
5. La planification du projet.
6. Le budget du projet.
7. La méthode d’évaluation et les effets de démultiplication prévus, tant pour le
porteur de projet que pour le bailleur de fonds.
8. Eventuellement des bases contractuelles.
9. Des annexes, pour compléter une information que vous ne mettez pas dans le
corps du dossier.
10. Des illustrations (photos, plans, etc).
Comment présenter un projet ?Le succès d’une recherche de fonds réside en peu de choses : une rencontre.
Le pilote et écrivain français Antoine de Saint-Exupéry a dit que “l’amour, c’est
regarder dans la même direction”.
La recherche de fonds, c’est un peu pareil. Il faut parvenir à regarder dans la
même direction, grâce à une négociation qui va orienter le désir et la volonté du
porteur de projet vers l’envie et les possibilités du bailleur de fonds.
Pour y parvenir, il faut d’abord se présenter, et présenter le projet. Il faut ensuite
négocier. Et puis si le soutien est accordé, il faut assurer un suivi qui comptera
pour accroître la crédibilité du Mouvement dans les yeux du sponsor.
117
Les outils de promotion qui mettent en œuvre la campagne seront établis selon
les recommandations que nous avons données dans le chapitre 8.
Les principes d’une campagne de donsUne campagne de dons doit respecter certaines règles et certains principes qui
doivent être annoncés aux destinataires, personnes cibles :
- Etre transparent.
- Afficher un code éthique (s’affilier éventuellement à un collectif d’ONG organisatrices
de campagnes).
- Dire à quoi va servir l’argent.
- Respecter un pourcentage de frais de gestion de la campagne raisonnable par
rapport au montant total de dons estimé.
- Rendre compte régulièrement.
Les axes de communication de la campagne vont porter sur les valeurs
communes, supposées être partagées avec les destinataires des documents de
campagne. C’est en leur montrant des actions concrètes qui incarnent ces valeurs
que l’on va susciter le souvenir, l’émotion, le regret, l’adhésion.
La campagne de dons se bâtit sur l’analyse d’un fichier de noms, réalisé à partir
d’outils sociologiques qui permettent de bien connaître chaque cible individuelle
et d’adapter le message en conséquence.
12
La stratégie de marqueLa stratégie de mobilisation de ressources
voir chapitre 8 page 84 § 6 : moyens & outils de communication
118
Evénements spéciauxLa recherche de fonds peut s’appuyer sur la création d’événements, destinés à
générer des ressources nouvelles. Attention, tout comme pour les campagnes de
dons, la prévision budgétaire est importante pour ne pas organiser un événement
qui coûte plus cher que le montant des sommes récoltées.
La Fondation du Scoutisme MondialLancée en 1977, la Fondation du Scoutisme Mondial soutient financièrement le
Scoutisme mondial en recherchant activement des contributions de donateurs,
de fondations, d’entreprises et de gouvernements souhaitant investir dans des
programmes pour la jeunesse. Elle dispose d’un fonds qui dépasse les 50 millions
de francs suisses. Son revenu régulier est mis à la disposition du Scoutisme
mondial. Depuis 1977, le Président d’Honneur est S.M. le Roi de Suède.
La Fraternité mondiale Baden-Powell reconnaît les personnes qui apportent un
soutien financier et s’engagent à soutenir le développement du Scoutisme à travers
le monde. Ils sont aujourd’hui plus de 1600 dans 70 pays.
Plus d’informations : scout.org/fondation
Fondations scoutesLes fondations scoutes constituent d’excellents moyens pour stabiliser un
revenu financier. La création en elle-même demande beaucoup d’énergie et
de persuasion. Mais il faut en garder pour la suite pour constituer le capital qui
génèrera les moyens financiers disponibles dans le futur.
Si la fondation scoute a sa propre personnalité juridique et devient ainsi un organe
indépendant de l’organisation scoute nationale, il est important de s’assurer que
statutairement des passerelles existent, et qu’il n’y aura pas de dysfonctionnement
en termes de politique d’Image et de Communication. La stratégie globale de
la fondation, et son Plan stratégique de Communication, devront intégrer tout
ou partie de la politique d’Image et de l’identité institutionnelle de l’organisation
scoute nationale. Les fondations sont appelées à organiser des campagnes de
dons, et à recueillir des legs.
voir chapitre 8 page 88§ 8 : les événements & les cérémonies
Comment organiser ces événementsCes événements seront organisés sur le modèle présenté dans le chapitre 8.
Réussis, ces événements ont l’avantage de remplir plusieurs fonctions :
- collecte de fonds,
- opération de Relations publiques,
- affirmation publique des valeurs et des actions du Mouvement,
- rencontre de membres et d’anciens membres,…
Quand il existe une fondation, il est intéressant d’organiser ce type d’événement
sous son égide.
S. M. le Roi de Suède : un scout parmi les autres, en visite au Jamboree.
119
10. S’intéresser au patrimoine
Le patrimoine scout peut aussi générer des ressources. Nous allons brièvement
voir lesquelles.
Le patrimoine immobilierLa valorisation du patrimoine immobilier répond à deux enjeux vitaux pour
certaines organisations :
- Que faire d’un patrimoine qui se déprécie et qu’il faut entretenir ?
- Comment trouver de nouvelles ressources ?
C’est la conjugaison de ces deux questions qui ont amené certaines associations
à créer des centres d’accueils, des auberges de jeunesse, des centres de loisirs,
dans des bâtiments ou sur des terrains leur appartenant. Ces réhabilitations sont
souvent basées sur du travail volontaire et sur le mécénat. Il faut ensuite mettre
en place un vrai travail de promotion de la structure et surtout penser à la gestion
future.
Le patrimoine intellectuel & culturelLe patrimoine intellectuel et culturel est constitué par les archives bien entendu,
mais aussi par les œuvres produites par des volontaires ou des professionnels.
Ces œuvres sont généralement des écrits, des photographies, des dessins.
Les déménagements de quartier général, les départs d’équipes nationales, les
changements de responsables contribuent à la dispersion de ces œuvres qui
peuvent être la proie de collectionneurs indélicats, et pire de spéculateurs qui
pourront vendre ou échanger ces œuvres.
Il existe de nombreux cas en Europe. En France, les dessins de l’illustre Pierre
Joubert, sont l’objet de beaucoup de convoitise. En Belgique, on ne compte pas
la production de bandes dessinées utilisant le motif scout.Ces œuvres peuvent
être considérées de deux manières :
- soit elles entrent dans le capital de l’association comme œuvres d’art,
- soit elles deviennent l’objet de réédition ou d’exposition.
Dans ce dernier cas, on peut imaginer une ressource financière sur la récupération
des droits d’édition, et une opération de Relations publiques (un
événement) pour lancer la parution ou l’exposition.
Ce travail représente aussi une mesure de protection du
patrimoine, contre toute imitation ou contrefaçon.
Mémoire & MerchandisingC’est sur la base de la redécouverte du patrimoine culturel que l’on peut
imaginer des opérations de merchandising autour de rééditions.
Imaginons par exemple un portfolio de planches orginales
par de grands dessinateurs de bandes dessinées, ou
la réimpression d’affiches anciennes à l’occasion d’une
commémoration.
12
La stratégie de marqueLa stratégie de mobilisation de ressources
voir chapitre 4 page 27 § 2 : A quoi servent les archives ?
Avant de devenir le reporter le plus célèbre de la bande dessinée, Tintin s’appelait Totor. Il était alors chef de la patrouille des hannetons. Il est impossible aujourd’hui d’utiliser l’image de Tintin... les droits sont très protégés.
"Impeesa" une bande dessinée raconte l'incroyable aventure de Baden-Powell. Editée en 2007 par Lizard, sous le patronage de l'Organisation Mondiale du Mouvement Scout. Ref. Scoutstore : 10062
Partie 3 : La mise en œuvre de la stratégie
chapitre 13 La planification 122 Pourquoi planifier la Stratégie La durée du plan.
de Communication ? Etablir un document de planification.
Etablir la programmation des actions
à entreprendre.
chapitre 14 La structure de travail 124 Fournir un cadre opérationnel. Les départements possibles.
L’analyse des ressources nécessaires. Les réseaux territoriaux.
La coopération transversale.
chapitre 15 Les ressources humaines internes & externes 126 La Communication, un vrai métier. Le réseau des responsables locaux.
La formation. Les spécialités.
Trouver les ressources pour exécuter le plan. Les ressources externes.
chapitre 16 Le budget de la Communication 134 Une partie du budget général. Les budgets spécifiques.
Préparer le budget de la Communication.
chapitre 17 Les étapes d’évaluation & les effets démultiplicateurs 136 S’appuyer sur les indicateurs Les étapes de l’évaluation.
préalablement fixés. Les évaluations sectorielles.
La méthode d’évaluation. Les effets démultiplicateurs.
122
chapitre 13
La planification
1. Pourquoi planifier la Stratégie de Communication ?
La planification permet d’intégrer la Stratégie de Communication dans la politique
générale de l’organisation, en lui donnant un cadre accepté et organisé. La
planification ne doit pas générer des contraintes, mais au contraire créer un
espace de travail dans le temps, qui soit suffisamment souple pour laisser de la
place à la création.
Les avantages de la planification- elle fournit un cadre cohérent aux actions,
- elle valorise la place de la Communication au sein de l’organisation,
- elle clarifie le rôle des trois domaines de la priorité “Profil du Scoutisme”
(Communications, Partenariats, Ressources) dans l’activité de l’organisation,
- elle fournit l’occasion d’un débat interne et peut remettre en cause des choix
obsolètes,
- elle combat l’idée que la Communication n’est qu’une série de moyens et une
collection d’outils,
- elle permet le suivi, le contrôle et l’évaluation,
- elle autorise l’anticipation et l’approche pro-active,
- elle facilite la hiérarchisation des priorités dans les actions à mener,
- elle préserve des remises en causes ponctuelles,
- elle légitimise les allocations budgétaires.
2. Etablir la programmation des actions à entreprendre
La planification repose sur l’examen de toutes les étapes qui garantissent le
résultat du travail engagé. C’est la raison qui pousse à l’inscrire sur un moyen
terme décomposé en quatre étapes essentielles : Analyse ou audit, Elaboration et
conception, Mise en œuvre, Evaluation.
123
13
La mise en œuvre de la stratégieLa planification
3. La durée du plan
Il est recommandé que la durée du plan de Communication soit similaire à
celle du plan stratégique global. Une durée de trois ans est conseillée. Au-delà,
le plan perdra de sa pertinence à cause de l’accélération des phénomènes
économiques et de l’apparition de nouvelles technologies de l’information et de
la communication. Inférieur à trois ans, il manquera de vision prospective.
Il faut surtout accepter de prendre le temps. On ne résoud pas un problème lié
à l’image, on ne bâtit pas une véritable stratégie de Communication en quelques
semaines.
4. Etablir un document de planification
La planification suppose d’être matérialisée par un document. On la retrouvera
dans la rédaction du plan stratégique de Communication.
Ce document doit être simple, synoptique, compréhensible et lisible, afin d’être
partagé et de servir régulièrement de calendrier, pour vérifier et entreprendre
les actions de communication. Bien entendu, la planification est révisable, pour
s’ajuster à la réalité du calendrier de l’organisation et répondre aux imprévus qui
peuvent surgir.
voir chapitre 7, tableau page 74 § 15 : Prendre le temps
124
chapitre 14
La structure de travail
1. Fournir un cadre opérationnel
Le plan est un instrument de prospective et de stabilité qui offre un cadre cohérent.
Il décrit un cadre opérationnel fournissant la programmation et le tableau de bord
des actions à entreprendre.
La cohérence du plan doit être accompagnée par une méthode de travail
qui assure la complémentarité et la transversalité opérationnelle des actions
entreprises, et des personnes ou groupes de personnes qui y sont intimement
mêlés, selon un certain calendrier.
Le plan doit fournir des objectifs, des axes, et structurer la mise en œuvre, en
indiquant précisément quelles sont les ressources matérielles et humaines qui
sont nécessaires à son exécution.
2. L’analyse des ressources nécessaires
La structure de travail sera établie sur la base de l’analyse des ressources
humaines nécessaires (volontaires et professionnelles) pour la mise en œuvre des
objectifs du plan stratégique.
Cette analyse tiendra compte des moyens financiers de l’organisation, et des
perspectives de mobilisation des ressources humaines, sur la durée du plan.
3. La coopération transversale
La coopération tranversale touchera dans un premier temps les deux grands blocs
“communication interne” et “communication externe”. Parce qu’il ne peut pas y
avoir de fossé dans l’utilisation des éléments de base de la politique d’Image,
(comme la charte graphique), les deux entités, si elles sont séparées, devront
communiquer ! Si l’on prend l’exemple concret de l’utilisation du site Internet pour
la communication interne et la communication externe, il faudra préalablement
définir à quel service, dans l’un des deux blocs, le site est rattaché.
125
14
La mise en œuvre de la stratégieLa structure de travail
La coopération est aussi indispensable avec les départements suivants :
- Le Programme des jeunes, afin de valoriser à l’extérieur les actions menées par
le Mouvement ;
- Les Ressources adultes, afin de mettre en place les réseaux et de recruter des
volontaires spécialisés dans la Communication ;
- Les services financiers, pour la mise en place des campagnes de dons.
5. Les réseaux territoriaux
Les réseaux territoriaux peuvent être renforcés par des volontaires qui assumeront
les fonctions nécessaires au développement de la communication interne et
de la communication externe au niveau où ils se trouvent. Ces réseaux peuvent
accueillir des scouts et anciens scouts qui travaillent professionnellement dans les
domaines des Relations Publiques et de la Communication.
voir chapitre 15 page 128§ 4 : Le réseau des responsables locaux
4. Les départements possibles
Les différents départements seront créés selon les besoins et les ressources de
l’organisation. Souvent une seule personne concentre tous les aspects que nous
présentons ici d’une manière idéale. Cette présentation génèrera peut-être la
création de groupes de volontaires qui, sous la responsabilité d’un commissaire
national chargé de la Communication (ou les Relations publiques), pourront
occuper les fonctions et accomplir les tâches de ces différents départements.
« Nous devons réinterpréter les fonctions du Bureau de manière systémique, puisqu’il doit adapter aussi bien sa structure opérationnelle que son mode opératoire pour mieux répondre aux besoins des OSN et mieux les servir ». Luc Panissod, Secrétaire général par intérim. Rapport à la Conférence du Scoutisme mondial, juillet 2008.
126
chapitre 15
1. La Communication, un vrai métier
Les trois domaines de la priorité stratégique “Profil du Scoutisme” (Communications,
Partenariats, Ressources) demandent de vraies compétences. Selon la taille et les
moyens financiers de l’organisation, ces compétences peuvent être exercées par
des professionnels et / ou des volontaires.
Considérer les réalités de l’organisationBien entendu, chaque organisation nationale fait avec ses moyens humains et
financiers, volontaires et professionnels. Nous allons voir dans ce chapitre comment
imaginer la structure la plus adéquate pour coller à la réalité d’une organisation
nationale et à ses ambitions. Mais nous devons recommander la pratique la plus
professionnelle possible de la Communication. A défaut de salariés compétents
dans ce domaine, les dirigeants de l’OSN devront inviter les volontaires de ce
secteur à se professionnaliser ou à collaborer avec des professionnels agissant à
titre gratuit, pourquoi pas recrutés parmi d’anciens scouts ?
Les Ressources humaines internes & externes
Les bricoleurs sont de faux amisLa Communication ne supporte pas le bricolage. La divulgation à un large public de
moyens technologiques et informatiques, fait croire que n’importe qui peut “faire de
la communication”. Il faut écarter ce mirage. Car c’est une erreur tout aussi grave
de bricoler un site Internet, que de démarrer par les moyens avant de visiter les
finalités d’une stratégie. Ce sont d’ailleurs souvent les mêmes bricoleurs qui, parce
qu’ils savent utiliser un logiciel de mise en page ou de graphisme, pensent qu’ils
savent tout de la Communication. Sous prétexte de rendre service à un moindre
coût, ces amis-là vous feront commettre de nouvelles erreurs de style, et plus grave
de fonds. S’il existe des écoles de graphisme, des instituts de Communication, et
des écoles d’attachés de presse, ce n’est pas pour rien.
2. La formation
La formation joue un rôle essentiel pour mettre en œuvre le plan stratégique
de Communication, notamment dans une organisation de volontaires. Qu’il
s’agisse de formation continue pour permettre à un professionnel de connaître
les adaptations technologiques, ou de formation de base pour des volontaires qui
constitueront un réseau de responsables locaux de Relations publiques, elle est
essentielle et doit être conçue, au niveau national, comme un élément de la mise
en œuvre stratégique.
127
15
La mise en œuvre de la stratégieLes ressources humaines internes & externes
3. Trouver les ressources pour exécuter le plan
Rechercher la compétenceLa responsabilité du plan de Communication devra donc être confiée à une
personne de préférence professionnelle, qui aura la capacité d’appréhender
le contenu politique et stratégique et de chercher les solutions opérationnelles
et techniques. A défaut d’un professionnel, un volontaire ayant la capacité
d’appréhender le sujet de façon professionnelle. Cette personne devra en outre
être capable de rédiger le plan, au minimum de coordonner la rédaction de celui-ci.
Confier une missionVous pouvez imaginer le travail sur le plan
sous la forme d’une mission. A partir d’une
lettre de mission diffusée à l’ensemble du
management de haut niveau, vous pourrez
fixer le contenu de la mission. Cette lettre
insistera :
- sur l’objectif attendu,
- l’échéance de remise du plan,
- son caractère stratégique pour
l’organisation,
- la nécessité pour chaque niveau,
service ou département de collaborer
à sa réalisation.
Contenu de la missionLa mission sera effectuée en relation avec les services de votre OSN qui travaillent
déjà sur certains aspects touchant à la Communication.
Cette mission aura en outre les objectifs suivants :
- mettre en relation les différents départements et niveaux de l’OSN sur les
problématiques liées à l’Image du Scoutisme, à la Communication, aux
Partenariats et aux Ressources financières,
- coordonner la recherche et l’élaboration stratégique (contenu, budget,
programme),
- élaborer et mettre en œuvre des outils de vulgarisation, de formation et de
développement pour le niveau national, transférable aux niveaux régional
et local.
Etablir un programme de formationLa formation aura plusieurs objectifs :
- mettre en œuvre le plan de Communication au niveau territorial ;
- spécialiser les responsables dans des domaines comme les Relations avec la
presse, les Relations publiques, les Relations institutionnelles ;
- constituer un réseau de personnes formées et capables de relayer rapidement les
messages de l’organisation.
Représenter le Mouvement scout : savoir que dire, comment le dire et l’illustrer. Cette publication est téléchargeable sur scout.org/media
128
Comme nous l’avons écrit précédemment, la priorité “Profil du Scoutisme” touche
à des éléments politiquement sensibles qui ne peuvent pas échapper aux
dirigeants. Nous préconisons donc pour cela de rattacher la mission auprès du
cœur décisionnel que constituent à la fois le Comité national élu et le Commissaire
général de l’organisation.
Créer un groupe de pilotageLe groupe de pilotage que nous venons de mentionner aurait pour objectif
d’orienter et de suivre le contenu de la mission. Ce groupe de pilotage serait
composé essentiellement de représentants du Comité national, du Commissaire
général et pourquoi pas de représentants des membres. Il recevrait un rapport
régulier et se réunirait régulièrement pour suivre l’avancée des travaux. Il
organiserait aussi l’évaluation du plan.
4. Le réseau des responsables locaux
Le directeur de la Communication, ou des Relations publiques, pourra animer
un réseau de volontaires qui sauront relayer les messages de l’organisation et
assureront ainsi une démultiplication efficace de l’information parvenue depuis le
niveau national.
Ce réseau permettra aussi de faire remonter de l’information vers le niveau
national, et d’une manière transversale de constituer un espace d’échange entre
volontaires spécialisés dans un domaine précis.
Les responsables locaux joueront le même rôle que le directeur de la
Communication au niveau local.
La mise en place de la mission nécessitera un budget pour la réalisation des
études, la rémunération éventuelle d’experts et de consultants, la publication du
document.
Lien hiérarchiqueLe schéma suivant démontre les raisons pour lesquelles cette mission devrait
relever à la fois du niveau le plus haut (direction et assemblée générale), et pourrait
être placée sous le pilotage d’un groupe créé à ce propos.
voir chapitre 7 page 45§ 2 : accompagner le changement
voir chapitre 17 page 137§ 2 : la méthode d’évaluation
129
5. Les spécialités
Voici une sélection de spécialités qui correspondent à des métiers que l’on peut
retrouver dans de nombreuses OSN. Nous en donnons une brève présentation. A
chacun de ces métiers correspond un département que nous retrouverons dans
la structure de travail.
Le directeur de la CommunicationC’est le chef d’orchestre de la Communication de l’organisation. Il est le trait
d’union entre les partenaires extérieurs et le Mouvement. Cette personne doit
pouvoir donner des indications suffisantes sur toute question qui peut lui être
posée. A défaut de tout savoir, il aura une bonne connaissance des travaux et des
activités menées par ses collègues des autres départements afin de les mettre en
valeur quand cela est nécessaire.
Il doit être intégré à un haut niveau de la direction de l’organisation.
L’attaché de presseC’est la personne spécialiste des relations avec la presse. Cette personne doit
connaître tous les secteurs : journaux, magazines, radios, télévisions, sites Internet
spécialisés. Pour travailler correctement, l’attaché de presse doit avoir un carnet
d’adresses qui permet un accès direct non seulement aux médias, mais surtout
aux journalistes qui traitent des questions d’éducation, de jeunesse, ou de sujets
abordés par le Scoutisme comme l’environnement, la participation des jeunes, la
société civile.
L’attaché de presse doit discerner l’utilité de ses contacts pour les mettre en
rapport avec le sujet présenté par le Mouvement à un moment donné.
L’attaché de presse doit avoir une bonne capacité d’écriture et de synthèse pour
être en mesure de rédiger les dossiers de presse et les communiquer. Cette
personne doit aussi maîtriser les outils informatiques qui lui permettent de diffuser
rapidement les informations destinées aux journalistes.
Le photographeLe photographe de l’organisation
possède l’œil qui façonne l’Image
de l’organisation. Il produit sur
commande pour l’attaché de
presse. Il peut aussi travailler pour
les magazines de l’organisation,
et pour le site Internet, notamment
grâce aux appareils digitaux.
Dans certaines organisations,
le photographe gère aussi la
photothèque, lieu de mémoire
par excellence de l’organisation.Saisir l’instant, être dans l’attente d’un sourire.
voir chapitre 6 page 43 § 5 : donner une dimension politique
voir chapitre 9 page 92§ 2 : comprendre les médias§connaîtrelesjournalistes
15
La mise en œuvre de la stratégieLes ressources humaines internes & externes
130
Le graphisteLa création graphique, qu’elle soit traditionnelle ou numérique, s’attache à enrichir
conceptuellement et graphiquement la communication des organisations, à
rendre leurs messages plus agréables mais surtout plus pertinents et efficaces.
Il ne s’agit pas d’un simple agencement esthétique, car ce travail conceptuel
s’exerce sur la forme et le contenu.
Le graphiste sera le gardien de la charte graphique, aussi bien en communication
interne qu’en communication externe.
Le webmasterLe webmaster est devenu une espèce de médiateur en termes de communication
interne et externe. Il est très important d’intégrer le webmaster dans la définition
du site au plus haut niveau de réflexion du mode de communication que l’on veut
établir. Cela lui permet de préparer une structure et une administration du site qui
corresponde à la demande et aux besoins de l’organisation.
Archiver les photographiesIl est important d’effectuer un classement régulier des images. Une photo isolée
perd de sa valeur si personne n’est capable d’identifier ce qu’elle représente.
Pour les photos sur papier, il est important de préparer les légendes afin de
conserver la mémoire intégrale de l’image. La légende mentionnera :
- le lieu et la date de la prise de vue,
- une brève description de la situation, les noms des personnes photographiées et
le nom du photographe.
Pour les photos digitales, on peut presser des disques thématiques. Des logiciels
permettent aussi d’archiver les images en intégrant les légendes.
La chaîne graphiqueLegraphisteserasouventresponsabledel’ensembledelachaînegraphique.Elle
se décompose comme suit :
- le client commande le message en partant de ses stratégies,
- les acteurs de la création en conçoivent le fond et la forme graphique,
- le graphiste produit les éléments qui constituent le document d’exécution,
- le flasheur / photograveur transforme les données numériques en support
utilisable par l’imprimeur,
- l'imprimeur produit les tirages papier, en collaboration avec le graphiste,
- le façonnier et le relieur finalisent le document en lui donnant sa forme définitive.
Le graphiste travaillant sur Internet et intranet sera peut-être aussi un concepteur
multimédia. Tout comme pour un support traditionnel sur papier, il pourra être
responsable de la “chaîne graphique” sur support numérique.
131
Qu’il soit professionnel ou volontaire, le webmaster n’est pas simplement un
technicien qui gère le site. Il est aussi un journaliste qui dirige un média, comme le
rédacteur en chef d’un magazine. Il aura donc comme souci premier la qualité de
l’information donnée. En français le mot “webmestre” est acceptable.
Le rédacteur en chefLa plupart des OSN possèdent un ou plusieurs magazines internes. La fabrication
et l’écriture de ces magazines appellent des compétences qui doivent être
coordonnées par une seule personne : le rédacteur en chef, entouré d’un
comité éditorial.
Le rédacteur en chef anime le comité de rédaction en lui permettant de trouver
une ligne éditoriale et un plan éditorial annuel. Il suit la production des articles
des différents contributeurs et s’assure que les illustrations sont produites par
les photographes et dessinateurs. Il supervise les corrections proposées par le
secrétaire de rédaction et arbitre sur les réductions de texte et le choix des titres.
Le comité éditorialLe comité éditorial est le garant de la “parole du Mouvement” diffusée dans les
publications internes. Quelle est cette parole ? La tendance habituelle consiste
à remplir les colonnes des magazines institutionnels de la parole institutionnelle
de l’organisation. Pour un mouvement de jeunes, qui est aussi un mouvement
éducatif, il faudra veiller à sortir du tout institutionnel pour refléter la réalité de la vie
et des actions concrètes du Mouvement. Le comité éditorial, s’il est vécu comme
un lieu de débat et de créativité, pourra alors s’enrichir de la participation de
jeunes, de volontaires issus du niveau local et pourra associer ceux qui n’auront
pas que le souci de l’écrit comme le photographe et le graphiste.
Le site du Scoutisme mondial présente des informations à la fois globales et régionales en cinq langues (anglais, français, espagnol, arabe et russe). Il est animé quotidiennement par 30 web éditeurs qui opèrent depuis 8 bureaux répartis dans le monde.
15
La mise en œuvre de la stratégieLes ressources humaines internes & externes
132
Le lobbyisteToutes les organisations n’ont pas les moyens de s’offrir un lobbyiste. Ce
spécialiste des négociations sera celui qui va chercher les contacts pour influencer
des décisions, auprès du parlement, des départements ministériels. Il aura
les clés qui ouvriront les portes de financement utiles au développement de
nouvelles activités. Il sera
important d’associer le
lobbyiste dans l’écriture
de vos demandes de
subventions, afin de lui
donner une vision la plus
large possible de votre
dossier. Ainsi, il sera le
porte-parole efficace
dont vous avez besoin
pour faire aboutir vos
demandes.
voir chapitre 11 page 108§ 4 : lobbying & relations institutionnelles
6. Les ressources externes
Vous trouverez des ressources externes auprès d’agences spécialisées ou de
partenaires qui possèderont les moyens de soutenir vos initiatives en termes de
communication.
Les conseils externesLe choix d’un partenaire extérieur ne signifie pas que l’on se décharge du travail
sur un tiers, mais que l’on va chercher une ressource, si possible liée à un besoin
exprimé pour la rédaction ou l’exécution des actions inscrites dans le plan de
Communication.
Le conseil externe sera généralement un consultant indépendant ou une agence
spécialisée. Nous recommandons la plus grande prudence en rappelant, une
fois encore, que la Communication, c’est un vrai métier. Vous devez donc avoir
la plus grande assurance sur la capacité professionnelle de votre consultant ou
de l’agence que vous engagez. Il sera utile, par exemple, d’effectuer une pré-
sélection du conseil externe sur la base d’un cahier des charges défini à l’avance
(références, capacité de dialogue, capacité d’écoute de votre problématique,
créativité, adéquation des outils méthodologiques, budget et rémunérations).
Les services de partenairesQuand il s’agit de communiquer sur des actions entreprises avec un partenaire,
nous vous recommandons de vous associer pour la préparation des moyens et
des outils de communication et l’exécution des tâches. Cette association vous
permettra d’une part de pallier vos défaillances et d’autre part de hisser votre
communication au niveau de celle de votre partenaire. Dans le cas d’un partenariat
d’un niveau assez élevé, vous bénéficierez de nouveaux contacts que vous
pourrez suivre par la suite.
Rencontre avec la presse du Burkina Faso en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports. Forum régional
de la Communication, Ouagadougou, avril 2008.
133
15
La mise en œuvre de la stratégieLes ressources humaines internes & externes
Aller plus loin...
En savoir plus•Savoirs’organiserestunélémentessentieldelaméthodescoute.
Mais au fait, savez-vous comment elle fonctionne ? Croyez-vous que
les éléments fondamentaux de cette méthode puissent s’appliquer
à des adultes ?
Se poser des questions•Pourquoiplanifier?Undébatpeut-êtreouvertauseind’uneéquipe
nationale pour mieux faire comprendre la nécessité de planifier
toute action avant de la démarrer. Pour animer ce débat, servez-
vous des outils méthodologiques du chapitre 13.
•Pourquoiperdredu tempsàévaluer?Cettequestionestsouvent
posée par ceux qui pensent que le temps de l’évaluation est un
temps perdu. Utiliser les arguments du chapitre 17 pour convaincre
vos collègues réticents à toute forme de relecture de l’action
passée.
Puiser dans les livres•LePlandeCommunication,ThierryLibaert,EditionsDunod,2000.
•LaCommunicationévénementielle,ArnaudduMoulindeLabarthète,
Editions Desmos, Paris, 2001.
•RunningaPublicRelationsDepartment,MikeBeard,TheInstituteof
Public Relations, London, 2001.
Trouver sur le web•Le kit de planification stratégique : Un outil pour aider les
organisations scoutes nationales à penser et mettre en œuvre la
stratégie nationale. Dans la section stratégie de scout.org
•La direction de la Jeunesse du Conseil de l’Europe a édité
quelques ouvrages à destination des leaders d’organisations de
jeunesse téléchargeables à l’adresse suivante :
www.coe.int/youth
•UncentrederessourcespourlesMédiaManagers:
scout.org/media
Chercher par mots-clés Voir les mots-clés qui se réfèrent à ce chapitre dans l’index. Ils vous
aideront aussi pour vos recherches Internet. (Page 140)
134
chapitre 16
Le budget de la Communication
n Le succès de tout plan, et la réalisation des objectifs qu’il fixe, dépendent
très largement des ressources disponibles et de leur utilisation. En partant des
priorités, on se donne la possibilité d’élaborer un budget orienté vers l’action à
partir de l’estimation des coûts de tous les moyens matériels et des ressources
nécessaires à la réalisation du plan.
1. Une partie du budget général
Tout comme nous avons conçu le plan stratégique de Communication comme
une partie de la stratégie globale de l’organisation, nous concevrons le budget de
Communication comme une partie du budget général de l’organisation.
Le budget de Communication peut être imaginé pour la durée du plan de
Communication, et ainsi faire l’objet d’une programmation. Cette programmation
facilitera l’intégration du budget de Communication dans le budget général sur
plusieurs exercices budgétaires. Cette reconnaissance budgétaire accompagnera
la reconnaissance de la politique de Communication et induira les moyens
financiers à mettre à disposition et à mobiliser sur la durée du plan.
2. Préparer le budget de la Communication
Le budget prendra en compte les différentes étapes de la planification depuis
l’analyse jusqu’à l’évaluation.
Coût d’élaboration du plan- éléments de l’analyse,
- études, expertises et rapports.
Côut de mise en œuvre- création de la politique d’Image, logotypes et charte graphique ;
- prestataires extérieurs ;
- personnel permanent ;
- estimation des ressources ;
- animation du réseau de volontaires ;
- moyens de communication interne : intranet, publications ;
- moyens de communication externe : Internet, matériel de promotion ;
- événements spéciaux.
135
16
La mise en œuvre de la stratégieLe budget de la communication
Evaluation & démultiplication- coût des étapes d’évaluation, réunions de suivi, enquêtes ;
- coût des actions de démultiplication, mise en place des réseaux.
3. Les budgets spécifiques
Les budgets spécifiques seront ou non intégrés dans le budget de Communication
selon que ces budgets reflèteront des activités incluses ou non dans le plan
stratégique. Ils seront aussi considérés spécifiques par la dimension exceptionnelle
de l’activité, par exemple un événement ayant ses recettes propres. Ils seront
aussi spécifiques quand ils seront rattachés à des départements différents au sein
de la structure de l’organisation.
Relations institutionnelles & représentations extérieuresDévelopper les Relations institutionnelles et les représentations extérieures peut
être une activité budgétivore. Ces relations et ces représentations peuvent
nécessiter de nombreux déplacements, des opérations de lobbying nécessitant
des repas, des apéritifs, parfois dans des lieux prestigieux. Ces opérations devront
avoir un rendement rapide pour ne pas s’illustrer comme étant de pure perte et
de simple prestige.
Recherche de fondsIl n’y a pas de recherche de fonds sans investissement. Lancer une campagne
de recherche de fonds, créer une fondation scoute, tout cela nécessitera un
investissement de départ pour créer le matériel de promotion, voire les outils
marketing qui lanceront l’opération.
Ici encore, sur la durée du plan, l’investissement devra apparaître rapidement
rentable et les coûts de gestion devront rester à un niveau raisonnable. Des coûts
de gestion de campagne qui avoisinent les 50% posent des problèmes sur la
justification de l’utilisation des dons eux-mêmes, à un niveau élevé, pour couvrir
les frais de la campagne. Le contrôle de l’efficacité de la campagne incluera aussi
le contrôle de gestion et le rendu des comptes aux tiers donateurs. Ce retour vers
les donateurs est un signe de transparence qui accompagne le comportement
éthique de l’organisation.
Evénements spéciauxUn événement spécial comme un spectacle, une commémoration, un
rassemblement, aura son budget spécifique, englobant la préparation, la
coordination, la logistique, et bien entendu les Relations publiques et la
Communication.
voir chapitre 8 page 88§ 8 : les événements & les cérémonies
136
chapitre 17
Les étapes d’ évaluation & les effets démultiplicateurs
n Définir des priorités, des objectifs et des étapes ne produit aucun résultat en
soi. Les résultats dépendent de la performance de la structure opérationelle et
de chacun des acteurs impliqués dans la mise en œuvre du plan. L’évaluation
servira donc à mesurer la performance collective et individuelle de tous les acteurs
impliqués dans l’exécution du plan stratégique de Communication.
Evaluer c’est - porter une appéciation justifiée par un processus, sur les résultats du plan, de
façon collective (structure de travail) et individuelle (chacun des acteurs
volontaires ou professionnels) ;
- donner une valeur au travail réalisé par l’ensemble des acteurs ;
- donner ou redonner du sens au contenu du plan stratégique.
1. S’appuyer sur les indicateurs préalablement fixés
L’évaluation s’appuie sur les indicateurs préalablement fixés, au moment de
l’élaboration du plan. Ces indicateurs auront été proposés par les personnes ayant
conçu les diverses étapes de réalisation du plan. Certaines de ces personnes
auront à mettre en œuvre le plan. Les indicateurs peuvent être de deux ordres :
- des indicateurs de changement, qui permettront de mesurer les évolutions
prévues ;
- des indicateurs de succès, qui permettront de mesurer à quel niveau
d’aboutissement ces évolutions ont eu lieu.
Les indicateurs permettent de savoir où l’on est et comment l’on progresse. Ils
révèlent aussi les adaptations à introduire pour suivre l’évolution de la situation.
Ils montrent aussi les domaines dans lesquels la performance individuelle et celle
de la structure de travail pourraient être améliorées pour que les objectifs du plan
stratégique, et plus précisément ceux de l’organisation soient atteints.
voir chapitre 7 page 59§ 5 : partir du résultat de la situation
§ fixer des identificateurs
137
17
La mise en œuvre de la stratégieLes étapes d’évaluation & les effets démultiplicateurs
Exemples d’indicateursImaginons le cas d’une organisation qui n’a pas ou peu de relations avec la presse.
Les indicateurs pourront être les suivants :
Indicateur de changement : “Au terme de l’éxécution du plan, la relation avec les
journalistes devra s’inverser. L’organisation devra être régulièrement et naturellement
contactée par les journalistes sur les sujets touchant à la vie du Scoutisme et des
jeunes, et non plus seulement l’inverse”.
Indicateur de succès : “Au terme de l’éxécution du plan, les médias nationaux
(journaux, radio, TV) et la presse régionale auront couvert l’ensemble des
événements nationaux et régionaux de l’organisation”.
2. La méthode d’évaluation
Nous avons suggéré d’utiliser une méthode participative pour l’élaboration du plan
stratégique. Les méthodes participatives permettent, nous l’avons déjà expliqué,
une meilleure appropriation du contenu du plan par une prise de conscience
individuelle et collective qui renforce la responsabilité de chacun des acteurs.
L’utilisation d’une méthode participative aura les mêmes effets pour l’évaluation :
- L’évaluation participative est un processus assumé par les acteurs du projet
(par opposition à un processus assisté par des évaluateurs extérieurs).
- L'évaluation participative consiste à mettre les acteurs en situation d'évaluateurs.
- L'évaluation participative entre dans le processus d'apprentissage et de formation
permanente.
- Elle permet à chaque groupe d'acteurs de prendre conscience du chemin
parcouru entre le temps d'analyse et de la conception du projet, jusqu'à sa
réalisation.
- Elle est un instrument de maîtrise des processus de changement.
L’évaluation participative pourra être organisée par le groupe de pilotage et modérée
par un intervenant extérieur garant d’une certaine neutralité.
3. Les étapes de l’évaluation
L’évaluation doit être planifiée dès le démarrage du projet, ou du plan, et faire partie
intégrante de celui-ci.
L’évaluation pourra se faire au moment des échéances fixées par le plan pour
une série d’objectifs donnés. L’évaluation annuelle portera essentiellement sur
des objectifs eux-mêmes annuels (en termes de budget par exemple) alors que
l’évaluation finale portera sur les objectifs généraux et stratégiques, et sur la nature
du plan lui-même.
voir chapitre 7 page 46§ 2 : accompagner le changement§ opter pour une démarcheparticipative
voir chapitre 15 page 128§ 3 : trouver les ressources pour exécuter le plan § créer un groupe de pilotage
138
Les phases de l’évaluationNous vous proposons d’articuler l’évaluation autour de sept phases distinctes :
- définition claire des objectifs du projet ;
- préparation de l'évaluation ;
- définition du cahier des charges du processus d'évaluation ;
- collecte de l'information (mesurer l'écart entre les objectifs définis au départ et les
résultats obtenus en fin de projet) ;
- interprétation des informations ;
- conclusion de l'évaluation (présentation des résultats de l'interprétation à
l'ensemble des acteurs, identification de nouveaux besoins, définition de la suite
du plan) ;
- mise en œuvre des résultats, démultiplication et transferts possibles.
L’évaluation annuelleL’évaluation annuelle porte sur ce qui a été réalisé sur l’année, et tente de trouver
les éventuelles modifications et adaptations à introduire, la remise en question du
cours des opérations ou de la forme de la structure de travail, de la dimension du
budget.
L’évaluation doit être considérée comme un moyen d’améliorer les performances
des acteurs et de la structure de travail, comme une étape de formation pour les
volontaires et les professionnels. Elle ne doit pas constituer une menace ou être
organisée comme une remise en cause.
L’évaluation finaleL’évaluation finale est nécessaire pour établir le bilan, l’impact et les effets du
plan. Elle s’appuie sur les indicateurs de changement et de succès et permet de
préparer les effets démultiplicateurs des actions entreprises.
Combinée à une nouvelle analyse de la situation, l’évaluation finale préfigurera la
suite du plan stratégique.
4. Les évaluations sectorielles
Les évaluations sectorielles permettront de préparer les effets démultiplicateurs
sur des secteurs clairement identifiés, ainsi que les éléments d’analyse au terme
du plan stratégique.
Si nous restons positionnés sur les trois domaines de la priorité “Profil du
Scoutisme”, c’est-à-dire Communications, Partenariats, Ressources, nous vous
proposons les trois secteurs suivants.
139
17
La mise en œuvre de la stratégieLes étapes d’évaluation & les effets démultiplicateurs
5. Les effets démultiplicateurs
Les impacts et les effets du plan stratégique de Communication ne peuvent pas
se borner aux seules actions entreprises durant les trois années de réalisation, et
au public touché durant le déroulement de ces actions.
Des résultats de l’évaluation surgiront des éléments nouveaux, permettant
- soit une pérennisation de tout ou partie du plan, de certaines actions ;
- soit une adaptation à de nouvelles réalités, opportunités ou contraintes.
De ces résultats, surgiront peut-être de nouvelles idées, de nouveaux projets.
La démultiplication des impacts et des effets du plan, par cette capacité à
engendrer de nouvelles actions qui le perpétuent, lui fera atteindre un stade de
durabilité qui s’inscrira dans la politique de développement et de croissance de
l’organisation nationale.
Cette démultiplication découle aussi de la prise de conscience préalable
au lancement du plan stratégique de Communication, qu’une politique
de Communication est un des éléments favorisant le développement et la
croissance, pour les raisons que nous avons indiquées dès le chapitre sur
l’Image.: l’image est un capital qu’il faut constituer et consolider.
Evaluation du suivi de l’imageIl s’agira d’évaluer :
- la mise en place et l’appropriation de l’image institutionnelle au sein de
l’organisation ;
- la perception de l’image institutionnelle, de la “marque” à l’extérieur ;
- la traduction des messages de l’organisation par la presse ;
- les changements ou non de la représentation de l’image du Mouvement à travers
la presse.
Evaluation du suivi des partenariatsSur la base du schéma qui détaille les partenariats, il faudra mesurer :
- la qualité des partenariats ;
- la quantité et la nature des nouveaux partenariats ;
- la diversification des partenariats par domaines d’action ;
- le positionnement du Mouvement comme organisation non gouvernementale ;
- la capacité d’influence sur des sujets lancés par le Mouvement (Politiques de
Jeunesse, Protection de l’enfance,…).
Evaluation du suivi des ressources nouvellesCetteévaluationpermettradeconnaîtrelahauteurdesressourcesnouvelles,touten
comprenant quels sont les mécanismes qui ont permis de les obtenir.
voir chapitre 5 page 35§ 7 : gouvernance croissance & développement
voir chapitre 7 page 72§15:uneréactionenchaîne
140
index, mots-clés & code typographique
Activités scoutes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34, 64Analyse de la situation. . . . . . . . . . 4, 54 de groupe . . . . . . . . . . . . 46, 58 éléments de l'. . . . . . . . . . 55 méthode d'. . . . . . . . . . . . 54, 57, 58 résultats de l' . . . . . . . . . . 55Angles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96Approche globale, holistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9, 14Approche méthodologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11, 40, 42Archives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28, 119Attaché de presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129Atouts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64Axe de communication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68Baden-Powell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20, 26, 29, 79, 81, 119Baromètres d'opinion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58Branding et co-branding . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108Budget . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134Cadre opérationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124Campagne de communication. . . . . . 78, 117 de dons . . . . . . . . . . . . . . 116Caractéristiques du Scoutisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19Caricature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30Cérémonies scoutes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88Cibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41, 51, 61, 70Chaîne graphique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130Charte graphique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83Cofinancements institutionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115Comité éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131Commerce équitable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
Mots-clés
Cet index est composé de 215 entrées qui doivent vous aider :
- à circuler dans la publication ;
- à comprendre l’articulation et la complémentarité entre différents sujets ;
- à faciliter vos recherches sur Internet à partir des mots-clés soulignés en gras.
La combinaison de plusieurs mots-clés vous permettra d’approfondir vos recherches.
Par exemple : “indicateurs d’évaluation” ou “image de marque” ou encore “stratégie de
Communication”.
A
B
C
141Index, mots-clés & code typographique
Communication axe de . . . . . . . . . . . . . . . 68 de crise . . . . . . . . . . . . . . 89 directeur de la . . . . . . . . . 129 institutionnelle. . . . . . . . . . 76 interne . . . . . . . . . . . . . . . 100 moyens de. . . . . . . . . . . . 74, 84 objectif de . . . . . . . . . . . . 52, 62 outils de . . . . . . . . . . . . . . 84 politique de . . . . . . . . . . . 41, 56, 134 stratégie de . . . . . . . . . . . 47, 62 vecteur de . . . . . . . . . . . . 81, 100Concurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25, 57Contexte relationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105Copyright (voir aussi droits) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79, 112Courrier électronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100Crédibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103Croissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 35, 146Culture scoute . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19Démocratique (processus) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24, 46, 47Démultiplication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139Développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23, 24, 30, 146Devise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80Différenciation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25, 111Dimension politique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43Documents, documentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58Drapeaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81Droits (image et marque) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79, 112Effets démultiplicateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139E-mail voir Courrier électroniqueEmblèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79, 80, 82, 112Emetteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71Ethique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108, 110, 117Evaluation étapes d' . . . . . . . . . . . . . 137 indicateurs pour l' . . . . . . . 136 méthode d'. . . . . . . . . . . . 137 outils d'. . . . . . . . . . . . . . . 137 participative . . . . . . . . . . . 137Evénements scouts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88, 118, 135Finalités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40, 41, 55Financements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63, 104, 110Fondations scoutes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118Formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126Globalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23, 31Gouvernance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34Graphiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130Handicap . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64Histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26Identité collective . . . . . . . . . . . . . 23, 25 du Scoutisme. . . . . . . . . . 18, 24 réelle . . . . . . . . . . . . . . . . 18 symbolique . . . . . . . . . . . 18 visuelle . . . . . . . . . . . . . . . 82, 83Identification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21Image Corporate. . . . . . . . . . . . . 82 de marque . . . . . . . . . . . . 83 droits . . . . . . . . . . . . . . . . 112 équation de l' . . . . . . . . . . 32 éléments constitutifs . . . . 35 institutionnelle. . . . . . . . . . 82 liée à l'identité. . . . . . . . . . 22, 24, 98
D
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142
(Image) mesure de l' . . . . . . . . . . . 57 politique d' . . . . . . . . . . . . 41, 82, 100Indicateurs de changement . . . . . . . . 59, 137 de succès . . . . . . . . . . . . 59, 137 pour l'évaluation . . . . . . . . 59, 137Information source . . . . . . . . . . . . . . . 77Innovation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19, 20, 25Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99Interviews . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95Intranet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100Jargon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94Journal scout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101Journalistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92Légitimité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102Lobbying . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108, 109Lobbyiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132Logotype . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80, 82Loi scoute . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19, 23, 79Magasins scouts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114Magazines scouts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101Management de l'organisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40, 45, 124Marketing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78, 112Marque droits . . . . . . . . . . . . . . . . 112 fonctions d'une . . . . . . . . 16 gestion de . . . . . . . . . . . . 15, 111 image de . . . . . . . . . . . . . 15, 112 Manuel . . . . . . . . . . . . . . . 83 Promesse de la . . . . . . . . 41 Protection. . . . . . . . . . . . . 112 le Scoutisme comme. . . . 16Mécénat, mécènes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115Médias . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90Mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26Merchandising . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113, 119Messages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40, 41, 51, 69Mission Ressouces humaines . . . 126Mission du Scoutisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16, 19Mobilisation interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47Notoriété . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57, 78Nom de l’organisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82Objectifs de communication. . . . . . 41, 52, 63 formulation des . . . . . . . . 62 stratégiques . . . . . . . . . . . 42Organisation non gouvernementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105Ouverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 69Parrainages, parrains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115Partenaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63Partenariats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115, 102Patrimoine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28, 29, 119Photographe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129Photographies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99, 130Plan contenu du . . . . . . . . . . . 42 durée du . . . . . . . . . . . . . 123 idée du. . . . . . . . . . . . . . . 45 mise en œuvre. . . . . . . . . 43 stratégique . . . . . . . . . . . . 41, 45Planification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122Pratique scoute . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32Press book . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97Presse communiqué de . . . . . . . 97
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(Presse) conférence de . . . . . . . . . 97 dossier de . . . . . . . . . . . . 97 relations avec la . . . . . . . . 90 revue de. . . . . . . . . . . . . . 97 visites de . . . . . . . . . . . . . 97Principes fondamentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19Priorités stratégiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42Processus de prise de décision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45Profil du Scoutisme Communications . . . . . . . 14, 76, 100 Partenariats . . . . . . . . . . . 14, 102 Ressources . . . . . . . . . . . 114, 110 stratégie . . . . . . . . . . . . . . 14Projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115Promesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19, 21Promotion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77Propagande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70Public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41, 51, 61, 70Publications scoutes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85Publicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78Réaction en chaîne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72Récepteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71Recherches de fonds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15, 114Recherches scientifiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28Rédacteur en chef . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131Relations extérieures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15Relations institutionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108Relations publiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90Représentations image. . . . . . . . . . . . . . . . 18, 21Représentations extérieures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109, 127Ressources externes . . . . . . . . . . . . . . 132 financières . . . . . . . . . . . . 110 humaines . . . . . . . . . . . . . 126 internes . . . . . . . . . . . . . . 126Rites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20, 88Sémiotique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58Sens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18, 40Sexes (genres) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21, 23, 25Slogan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80Société civile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107Sondages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58Sponsoring, sponsors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115Stratégie approche, démarche. . . . 11, 40 globale . . . . . . . . . . . . . . . 40, 43 plan . . . . . . . . . . . . . . . . . 41Structure de l'organisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45Structure de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124Subventions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115Symboles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79SWOT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58Tendances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20, 55, 56Thématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66, 67Traditions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18, 20Traductions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97Uniforme scout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81Valeurs signes . . . . . . . . . . . . . . . 18 du Scoutisme. . . . . . . . . . 18, 67 d'usage . . . . . . . . . . . . . . 18Visibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102Vision de l'organisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83Webmaster . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
R
S
T
UV
W
Index, mots-clés & code typographique
144
Le code typographique
Qu’est-ce que c’est ?Le code typographique est un ensemble de règles qui régit la mise en forme
des textes imprimés ou publiés sur écran. On doit donc appliquer le code
typographique non seulement lorsque l’on édite une publication sur papier, ou
lorsque l’on met en ligne une publication électronique.
Le code typographique s’intéresse aux abréviations, aux coupures et aux césures
de mots, aux espaces, aux interlignages, à l’usage de l’italique, des lettres
capitales et minuscules. Il régit également l’écriture des nombres, s’intéresse à
la formation des paragraphes, à la ponctuation, à la manière de positionner les
titres.
Les graphistes, qui sont les garants de la maquette d’un document, c’est-à-dire de
la base convenue de mise en page, intègrent les règles du code dans leur projet.
Les correcteurs sont très attentifs à leur respect au moment de la relecture.
L’usage du code typographique permet à un document bien mis en page,
d’atteindre une certaine qualité. Ajouté à une bonne maîtrise des règles
grammaticales et de l’orthographe, ainsi qu’à un lissage syntaxique, ces règles,
bien appliquées, contribuent au confort offert au lecteur.
Chaque langue a ses règles typographiques. Pour la langue française, on se
réfère généralement au code typographique à l’usage de la presse 1. C’est ce que
nous avons fait dans cet ouvrage.
Créer ses propres règles typographiquesToutefois, l’usage et la tradition de l’écrit dans une organisation s’ajoutent à ces
règles de base. C’est la raison pour laquelle nous avons respecté l’usage un peu
Recherche typographique de Scout.Boom.Comm
Titre : Swiss 721 thin / Impact 24 pt, violet : pantone 527 (cmjn :79/94/0/0),
interlignage 28 pt, fer à droite.
Le Profil du ScoutismeSous titre : Impact 12 pt, orange (cmjn : 0/63/100/0),
interlignage 15 pt, fer à gauche
Le Profil du Scoutisme
Inter titre : Impact 10 pt, noir, interlignage 15 pt, fer à gauche
Le Profil du Scoutisme
Sous partie : Swiss 721 Bd Cn BT 10 pt, noir, interlignage 15 pt, fer à gauche
Le Profil du Scoutisme
1 Abrégé du Code typographique à l’usage de la presse, CFPJ, Paris
145
abusif des capitales pour certains mots comme “Scoutisme” ou “Mouvement”, qui
dans un texte non scout s’écriraient “scoutisme” et “mouvement”. Car ce sont des
mots considérés communs.
Le Français n’abuse pas des lettres capitales comme l’Anglais. Vous trouverez
donc de nombreux sigles écrits en lettres minuscules, comme Unesco. Et
“Nations unies” s’écrira ainsi, “unies” étant un adjectif. Il en sera de même pour
“ministère” on n’abusera pas de majuscules de déférence.
Des exceptions pour les capitalesLes exceptions que nous avons acceptées dans cet ouvrage touchent à la
terminologie scoute et marquent l’importance ou l’unicité que représentent
certains mots dans le Scoutisme. Voici quelques exemples :
- Bureau Mondial du Scoutisme,
- Loi,
- Mission,
- Mouvement scout,
- Organisation Mondiale du Mouvement Scout,
- Programme des jeunes,
- Promesse,
- Ressources adultes.
Nous avons aussi accepté les capitales sur certains mots quand ils affirment la
portée générale de ce qu’ils représentent en tant que spécialité, ou domaine
d’intervention. Voici quelques exemples :
- Une politique d’Image (mais on conservera ainsi “l’image institutionnelle”),
- La stratégie de Communication (mais on écrira “moyens de communication”),
- Le responsable des Relations publiques et le directeur de la Communication.
Texte : Swiss 721 Th BT 10 pt, noir, interlignage 15 pt, justifié.
L’usage du code typographique permet à un document bien mis en page,
d’atteindre une certaine qualité.
Titre des encadrés : Impact 10 pt, noir, interlignage 15 pt, justifié.
Texte des encadrés : Swiss 721 Cn It BT 10 pt, noir, interlignage 15 pt, justifié.
Cadre : 0,5 pt, violet, retrait texte 10 pt.
Qu’est-ce que c’est ?L’usage du code typographique permet à un document bien mis en page,
d’atteindre une certaine qualité.
Index, mots-clés & code typographique
La campagne "Un meilleur Scoutisme pour plus de jeunes, action pour la croissance" a été lancée à la Conférence du Scoutisme Mondial en juillet 2008. Cette campagne vise à sensibiliser tous les responsables du développement du Mouvement pour agir. La Communication et le Marketing font partie des éléments indispensables pour favoriser la croissance.
Dossier disponible sur scout.org/fr/croissance
BibliographieOuvrages et publications utilisés pour la rédaction de Scout.Boom.Comm
Abrégé du code typographique à l’usage de la presseCentre de formation et de perfectionnement des journalistesParis, France
Achieving the Mission of ScoutingWorld Scout BureauGeneva, Switzerland, 2000
Approche de la planification de la CommunicationJohn MiddletonLes Presses de l’Unesco, Paris, France, 1987 (épuisé)
Brands and BrandingRita Clifton et John SimmonsThe Economist, London, United Kingdom, 2003
Constitution et règlement additionnelOrganisation Mondiale du Mouvement ScoutGenève, Suisse, 1983
Construire des actions collectivesBernard Dumas, Michel SéguierEditions Chronique Sociale, Lyon, France, 1999
Corporate advertisingThe what, the why and the how,McGraw-Hill, 1981
Dictionnaire des médias et du multimédiaEditions Pocket, Paris, France, 1995
Dictionnaire du graphismeAlan et Isabella LivingstonThames & Hudson, Londres, Royaume Uni, 1998
Diffusion of Innovations Everett M. RogersThe Free Press. New York, USA, 1962
Dossier PlanificationBureau Mondial du ScoutismeGenève, Suisse, 1991
Du Scoutisme, tout simplementBureau Mondial du ScoutismeGenève, Suisse, 1996
Encyclopédie de la chose imprimée : du papier à l’écranSous la direction de Marc Combier et Yvette PesezEditions Retz, Paris, France, 1999
Fundamental PrinciplesWorld Scout BureauGeneva, Switzerland, 1992
Image of ScoutingAsia Pacific RegionWorld Scout Bureau, Manila, Philipines, 2002
La Communication MarketingJean-Marc DécaudinEditions Economica, Paris, France, 1999
L’art d’influencerAlex MucchielliEditions Armand Collin, Paris, France, 2000
La société de consommationJean BaudrillardEditions Denoël, Paris, France, 1970
L’éducation des jeunesUne déclaration à l’aube du XXIème siècle, 1997
Le guide du chef éclaireurRobert Baden-PowellDelachaux et Niestlé S.A., Neuchâtel, Suisse, 1921
Le Plan de CommunicationThierry LibaertEditions Dunod, Paris, France, 2000
Le problème des générationsKarl MannheimEditions Nathan, Paris, France, 1990
L’identitéCoordonné par Jean-Claude Ruano-BorbalanEditions Sciences Humaines, Auxerre, France, 1998
Pocket MarketingThe Economist, London, United Kingdom, 2001
PublicitorJacques Landrevie et Bernard BrochandEditions Dalloz Gestion, Paris, France, 2001
Public Relations StrategySandra OliverThe Institute of Public Relations, London, United Kingdom, 2001
Running a Public Relations DepartmentMike BeardThe Institute of Public Relations, London, United Kingdom, 2001
Scouting for BoysRobert Baden-PowellWorld Brotherhood Edition, USA, 1946
Les principales caractéristiques du ScoutismeBureau Mondial du ScoutismeGenève, Suisse, 1998
The Language of PoliticsHarold LasswellGeorge W. Stewart Publisher, New York, USA, 1949
Une stratégie pour le ScoutismeBureau Mondial du ScoutismeGenève, Suisse, 2001
World Organization of the Scout Movement, a Global BrandAllison Leslie GreenResearch 2001-2002