© Tekla Le virage numérique de l’étanchéité · ÉTANCHÉITÉ.INFO #35 SEPTEMBRE 2012...

7
DOSSIER 25 ÉTANCHÉITÉ.INFO #35  SEPTEMBRE 2012 TECHNOLOGIES Le virage numérique de l’étanchéité L’absence d’outil dédié à leurs problématiques spécifiques n’empêche pas les étancheurs de s’ouvrir de plus en plus aux nouvelles technologies ADELINE DIONISI « A ujourd’hui, on ne pour- rait pas vivre sans ! » Elisabeth Meslage, directrice administrative de l’entreprise d’étanchéité GEC Idf confirme la tendance : les étan- cheurs prennent clairement le virage du numérique. Tous ces acteurs, qu’il s’agisse des person- nels administratifs ou des conduc- teurs de travaux ont désormais accès à une série d’outils infor- matiques : sites Internet, progi- ciels de gestion intégrés (PGI), logiciels de conception en trois dimensions… Parmi eux, aucun n’est spécifiquement dédié aux métiers de l’étanchéité. Les pro- fessionnels du secteur ont donc appris à adapter les fonctionna- lités à leurs activités. ADAPTABILITé L’idée reçue qui veut que les métiers du bâtiment soient réfractaires aux nouvelles tech- nologies a vécu. Pour preuve, lors de la dernière édition de Batimat en novembre 2011, 120 exposants du secteur de l’informatique étaient présents. Le Batimat d’or a même été décerné à Tekla France, déve- loppeur de logiciels dédiés à la construction et à l’ingénie- rie, pour son application Tekla BIMsight (voir p. 34). De plus, il existe aujourd’hui une WebTV, www.btpinformatic.fr, exclusi- vement consacrée aux solutions informatiques applicables au sec- teur. Les programmes, composés de chaînes métiers (architecture, construction, urbanisme…) avec journaux télévisés, reportages et interviews, illustrent et commen- tent le dynamisme du secteur. « Les jeunes générations qui arri- vent dans le métier font bouger les lignes », explique Manuel Gonza- lez, directeur commercial d’Aqui- taine informatique, éditeur du progiciel Onaya spécialisé dans les métiers du bâtiment. Même si par- fois, ces nouvelles méthodes de travail ont été imposées à la pro- fession. C’est le cas pour la déma- térialisation des appels d’offres, notamment des marchés publics (voir encadré p. 31). « Nous avons dû nous adapter. Mais nos clients aussi ! Aujourd’hui, c’est devenu une habitude », souligne Elisabeth Meslage. VERS LA MOBILITé La conception et la gestion opé- rationnelle du bâtiment sont également concernées avec une généralisation de l’usage de la « trois dimensions ». La ten- dance est au partage de l’infor- mation et à l’interopérabilité entre tous les corps de métiers (architectes, bureaux d’études, entreprises…). En parallèle, « les grands constructeurs demandent de plus en plus l’utilisation du Building Information Modeling (BIM ou modèle d’information unique du bâtiment) 3D pour la gestion commune du cycle de vie d’un bâtiment, intégrant les phases de conception, de construction et d’exploitation », rappelle Jean- Yves Vetil, directeur de Tekla France (voir article p. 32). Il n’est pourtant pas encore question de révolution numé- rique. L’évolution constante de ces technologies nécessite un effort de formation de la part de leurs utilisateurs. Les éditeurs l’ont compris et proposent des services d’accompagnement et d’assistance. Ce qui permet d’adapter les produits en fonc- tion des retours d’expérience et même de les anticiper. « L’avenir est à l’accès à l’information où que l’on soit », prédit Manuel Gonza- lez. Déjà, le développement des applications smartphone initie le mouvement. Les industriels sont de plus en plus nombreux à proposer à leurs clients des fonc- tionnalités toujours plus poussées accessibles sur leurs écrans tac- tiles (voir p. 26). La généralisa- tion des tablettes, au format plus adapté à la consultation, devrait accélérer la tendance. l © Tekla

Transcript of © Tekla Le virage numérique de l’étanchéité · ÉTANCHÉITÉ.INFO #35 SEPTEMBRE 2012...

DOSSIER 25ÉTANCHÉITÉ. INFO #35 SEPTEMBRE 2012 TeCHNOlOgIes

Le virage numérique de l’étanchéitéL’absence d’outil dédié à leurs problématiques spécifiques n’empêche pas les étancheurs de s’ouvrir de plus en plus aux nouvelles technologies.� a D E L I n E D I O n I S I

« Aujourd’hui, on ne pour-rait pas vivre sans ! » Elisabeth Meslage,

directrice administrative de l’entreprise d’étanchéité GEC Idf confirme la tendance : les étan-cheurs prennent clairement le virage du numérique. Tous ces acteurs, qu’il s’agisse des person-nels administratifs ou des conduc-teurs de travaux ont désormais accès à une série d’outils infor-matiques : sites Internet, progi-ciels de gestion intégrés (PGI), logiciels de conception en trois dimensions… Parmi eux, aucun n’est spécifiquement dédié aux métiers de l’étanchéité. Les pro-fessionnels du secteur ont donc appris à adapter les fonctionna-lités à leurs activités.

a D a p ta b I L I t é

L’idée reçue qui veut que les métiers du bâtiment soient réfractaires aux nouvelles tech-nologies a vécu. Pour preuve, lors de la dernière édition de

Batimat en novembre 2011, 120 exposants du secteur de l’informatique étaient présents. Le Batimat d’or a même été décerné à Tekla France, déve-loppeur de logiciels dédiés à la construction et à l’ingénie-rie, pour son application Tekla BIMsight (voir p. 34). De plus, il existe aujourd’hui une WebTV, www.btpinformatic.fr, exclusi-vement consacrée aux solutions informatiques applicables au sec-teur. Les programmes, composés de chaînes métiers (architecture, construction, urbanisme…) avec journaux télévisés, reportages et interviews, illustrent et commen-tent le dynamisme du secteur. « Les jeunes générations qui arri-vent dans le métier font bouger les lignes », explique Manuel Gonza-lez, directeur commercial d’Aqui-taine informatique, éditeur du progiciel Onaya spécialisé dans les métiers du bâtiment. Même si par-fois, ces nouvelles méthodes de travail ont été imposées à la pro-

fession. C’est le cas pour la déma-térialisation des appels d’offres, notamment des marchés publics (voir encadré p. 31). « Nous avons dû nous adapter. Mais nos clients aussi ! Aujourd’hui, c’est devenu une habitude », souligne Elisabeth Meslage.

V E R S L a m O b I L I t é

La conception et la gestion opé-rationnelle du bâtiment sont également concernées avec une généralisation de l’usage de la « trois dimensions ». La ten-dance est au partage de l’infor-mation et à l’interopérabilité entre tous les corps de métiers (architectes, bureaux d’études, entreprises…). En parallèle, « les grands constructeurs demandent de plus en plus l’utilisation du Building Information Modeling (BIM ou modèle d’information unique du bâtiment) 3D pour la gestion commune du cycle de vie d’un bâtiment, intégrant les phases de conception, de construction et

d’exploitation », rappelle Jean-Yves Vetil, directeur de Tekla France (voir article p. 32). Il n’est pourtant pas encore question de révolution numé-rique. L’évolution constante de ces technologies nécessite un effort de formation de la part de leurs utilisateurs. Les éditeurs l’ont compris et proposent des services d’accompagnement et d’assistance. Ce qui permet d’adapter les produits en fonc-tion des retours d’expérience et même de les anticiper. « L’avenir est à l’accès à l’information où que l’on soit », prédit Manuel Gonza-lez. Déjà, le développement des applications smartphone initie le mouvement. Les industriels sont de plus en plus nombreux à proposer à leurs clients des fonc-tionnalités toujours plus poussées accessibles sur leurs écrans tac-tiles (voir p. 26). La généralisa-tion des tablettes, au format plus adapté à la consultation, devrait accélérer la tendance. l

© T

ekla

DOSSIER26 TeCHNOlOgIes ÉTANCHÉITÉ. INFO #35 SEPTEMBRE 2012

L’étanchéité à l’heure de la mobilitéSpécialisation des sites Internet, développement des applications smartphone… Pour les étancheurs, la recherche d’informations n’a jamais été aussi facile… ni aussi mobile.�

Tout, partout, tout de suite. Accéder à l’ensemble de ses informations où que l’on

soit est devenu, depuis l’avène-ment d’Internet et plus encore des smartphones, une attente courante. Travailleurs nomades, les conducteurs de travaux ont, très tôt, été équipés de téléphone portable. Aujourd’hui, dans cer-taines entreprises d’étanchéité, comme chez GEC Idf, « ils utilisent des I Phones 4 », précise Elisabeth Meslage. « Les applications smart-phone ont modifié notre façon de travailler, renchérit Arnaud Moussu, technico-commercial chez GEC Idf. Nous avons gagné en réactivité et en indépendance par rapport à nos collègues des pôles administratifs. » Plus besoin de multiplier les appels au siège pour récupérer une information technique, une adresse ou un numéro de téléphone, elle est disponible sur place en quelques clics. Les principales applications utilisées ? Les pages jaunes pour les contacts, la boussole pour connaître les vents dominants, l’appareil photo, la météo mais aussi les applications dédiées à la location de matériels, à la vente de produits de construc-tion (notamment pour trouver le distributeur ou son agence la plus proche) et bien sûr l’accès aux e-mails.

a p p L I c at I O n S p R at I q u E S

Chez les fabricants de solutions d’étanchéité, Axter puis Soprema sont les premiers à s’être lancés

Et les réseaux sociaux ?L’étanchéité se connecte sur les réseaux sociaux, que ce soit à titre privé ou professionnel.� Posts, commentaires, discussions…, sur Facebook comme sur Viadeo, des groupes d’étancheurs se sont formés.� L’occasion d’échanger sur le métier, son actualité, de poser des questions, de publier des photos, des vidéos de réalisations, de faire la promotion de son entreprise… Les industriels réfléchissent à leur positionnement sur ces réseaux.� Lesquels choisir ? Pour quels objectifs ? « Il s’agit avant tout d’un outil d’interaction », précise Jens Dupont, directeur marketing et communication de Knauf Bâtiment France, dont la page Facebook a été créée en 2011.� Celle de Soprema est complétée par un compte Viadeo et une chaîne Youtube.� Tout comme Saint-Gobain Isover qui y diffuse ses vidéos commerciales et utilise en plus Twitter pour l’information réglementaire.� Pour Muriel Meynlé, directrice de la communication de Soprema, « les réseaux sociaux nous permettent de communiquer et de créer du trafic.� L’analyse de leur fréquentation nous montre que les professionnels viennent effectivement y chercher des informations ».� Au départ perçu comme un outil de communication pur, le réseau social est en passe de devenir un service à part entière dédié à la communauté des étancheurs.�

prévisualisation de rendu de travauxSavoir à quoi ressemblera la réalisation à l’issu des travaux est aujourd’hui possible avec le développement des logiciels de prévisualisation.� Ainsi, Soprema propose un nouveau service spécifique pour toiture-végétalisée (www.�jardicad.�fr) permettant aux architectes et aux étancheurs de simuler l’implantation d’un chantier avec listing illustré des espèces végétales sélectionnées et aperçu du rendu final de la toiture-terrasse végétalisée.� Le groupe Triflex (www.�triflex-studio.�com) se concentre sur les travaux d’étanchéité, de transformation ou de réfection des balcons et terrasses.� À partir d’une photo, le logiciel permet de tester les solutions proposées, qu’il s’agisse de la nature du revêtement, de l’agencement ou de la couleur des joints.� De quoi laisser libre court à sa créativité.�

dans l’aventure en 2011. Leurs applications proposent des fonctionnalités très pratiques : descriptifs produits, accès à la documentation technique, gestion des éléments enregistrés, rubrique contacts… « Les clients accèdent

ainsi partout et immédiatement à nos documents et services. La taille des fichiers a été optimisée afin de réduire le temps de téléchargement », explique Nathalie Albertelli, res-ponsable communication chez Axter. Le fabricant d’isolants

© T

ekla

DOSSIER28 TeCHNOlOgIes ÉTANCHÉITÉ. INFO #35 SEPTEMBRE 2012

Saint-Gobain Isover propose même un outil « pas à pas », met-tant à disposition des vidéos d’aide à la pose visionnables sur chantier. « En six mois, de décembre 2011 à mai 2012, l’application a été téléchargée trois mille fois. Avec soixante mille pages visualisées, nous savons que la solution est réel-lement utilisée », analyse Stéphanie Mas, responsable communication du groupe. De nouvelles fonctionnalités devraient compléter ces applica-tions. Les QR Codes, codes-barres à deux dimensions décodés le plus souvent via un smartphone, com-mencent à se développer dans le secteur. Le fait de les flasher dirige l’utilisateur vers les informations en ligne sur le produit correspondant.La généralisation des tablettes accélérera certainement le déve-loppement de ces solutions, grâce à la taille des écrans, beaucoup plus adaptée à la lecture de docu-ment. « Pourquoi pas, par exemple, créer une bibliothèque offline de l’ensemble de la documentation technique, dans l’esprit des livres numérisés », propose Muriel Meynlé, directrice de la commu-nication de Soprema.

Les petites entreprises doivent encore progresser La majorité des entreprises d’étanchéité possèdent leur propre site Internet.� Mais, contrairement aux fabricants, ces derniers ne s’intègrent pas dans une stratégie commerciale définie.� Ils répondent généralement à une logique de référencement (positionnement d’un site dans les résultats d’une requête via un moteur de recherche) sans valorisation de leur contenu.� Technologie obsolète, mises à jour irrégulières, références dépassées… Ces lacunes constituent une opportunité pour plusieurs sociétés qui proposent des créations de site clé en main.� « Artisans et petites entreprises prennent conscience que la seule annonce dans les pages jaunes ne suffit plus et qu’un site Internet est aussi un outil de vente , justifie Philippe Herbulot, directeur marketing et commercial de Cardonnel Ingénierie qui développe Bati-Zoom.� Ce service, dédié aux professionnels du bâtiment, fournit dans un même pack maquettes, textes, back office simplifié et adresses mail.� » La multitude de solutions équivalentes prouve bien que ce marché est porteur.�

Google Earth au service des étancheurs Visualiser un bâtiment, repérer ses accès pour les camions de livraison, analyser son environnement… Autant d’informations disponibles sans même se déplacer grâce à Google Earth.� Le logiciel propose même une version professionnelle intégrant, entre autres, des outils de mesure de superficie et d’analyse de terrain.� « Nous pouvons ainsi préparer un dossier avant le rendez-vous client en réalisant par exemple une première approche du plan-masse », note Elisabeth Meslage.� Pour les contrats d’entretien de toit-terrasse, il peut arriver que les étancheurs utilisent Google Earth pour calculer les métrés d’une toiture.� Pour le reste, rien ne peut remplacer un déplacement sur chantier.�

Ces applications sont très souvent des extensions des sites Internet. Leur professionnalisation les a fait gagner en performance, en ergonomie et en interactivité. Ils proposent des contenus adaptés à la typologie de leurs clients. Par exemple, Meple comme Siplast-Icopal proposent des outils de simulation des besoins, destinés en grande partie aux maîtres d’œuvre.

c O n S u Ltat I O n D E D O c u m E n t S

t E c h n I q u E S

Pour les conducteurs de tra-vaux qui ne sont pas équipés de téléphone nouvelle génération, l’ordinateur reste l’unique ter-minal utilisé. « Nos dessinateurs se connectent beaucoup sur les sites Internet de nos fournisseurs, notamment pour la consultation de documents techniques, remarque Williams Stassen, président du directoire de l’entreprise d’étan-chéité Jean Rossi. Ces derniers sont ainsi accessibles très rapi-dement et nous sommes certains qu’ils sont à jour. Le gain de temps est significatif. » Tous les indus-triels les ont mis à disposition sur leur site. Avec en parallèle d’autres fonctionnalités. Ainsi,

« Les applications smartphone ont modifié notre façon de travailler.� Nous avons gagné en réactivité et en indépendance par rapport à nos collègues des pôles administratifs.� »

Soprema propose un espace sécurisé (mysoprema) qui per-met de gérer ses informations en toute confidentialité. « Nous comptons aujourd’hui plusieurs milliers d’abonnés, précise Muriel Meynlé. Il s’agit pour une moitié d’architectes et de bureaux d’études et pour l’autre d’étancheurs. » Knauf Bâtiment a poussé la réflexion encore plus loin. Dès 2007, le groupe lance sa Boks, un logiciel disponible sur le bureau de l’ordinateur et qui s’ouvre dès le démarrage de la machine. Au menu, widgets métier (outils de calcul, catalogue, base de chif-frages…), moteur de recherche d’informations sur le site mais aussi liens RSS (météo, infor-mations sportives…). Un moyen efficace de faire entrer la marque directement chez le client. En parallèle, le site Internet a été entièrement repensé : « Nous avons fait le constat que notre site était principalement visité pour la recherche de produits, explique Jens Dupont, directeur marke-ting et communication de Knauf Bâtiment France. Nous avons donc construit notre site comme un moteur de recherche. » l

© A

xter

© S

aint

-Gob

ain

- Iso

ver

DOSSIER 31ÉTANCHÉITÉ. INFO #35 SEPTEMBRE 2012 TeCHNOlOgIes

« L ’utilisation d’un pro-giciel de gestion inté-gré (PGI) nous permet

d’avoir une vision globale et une lecture instantanée de tout ce qui touche à la gestion d’un chantier », décrit Williams Stassen, prési-dent du directoire de l’entreprise d’étanchéité Jean Rossi. Les qua-rante-neuf salariés sont équipés de l’ERP Multidevis commercialisé par Sage. Ce dernier propose « la couverture de l’ensemble des besoins fonctionnels des entreprises du bâti-ment », qu’il s’agisse de gestion de devis, de suivi de chantier, de ressources humaines au sens large (relevés d’heure, paye…), de plan-ning, de comptabilité… Un posi-tionnement partagé par d’autres éditeurs comme par exemple Onaya (Aquitaine Informatique).

G E S t I O n G L O b a L E

E t S p é c I f I q u E

Si les salariés n’utilisent pas l’en-semble des fonctionnalités de ces outils, tous en font usage d’une partie. Par exemple « l’onglet devis sert aux conducteurs de travaux. Deux personnes de l’administra-tif gèrent la facturation client », développe Elisabeth Meslage de GEC Idf. Mais les données des uns sont utiles aux autres. En effet, si les fonctionnalités sont indépen-dantes (certaines entreprises, de grande taille surtout, n’achètent qu’une ou deux d’entre elles), elles constituent ensemble une chaîne englobant toute la gestion d’un chantier. Tous les modules possèdent des passerelles entre

L’ensemble de la gestion d’un chantier est accessible sur une même plate-forme.�

Les entreprises d’étanchéité utilisent des progiciels pour leur gestion administrative et commerciale depuis vingt ans.� Ces outils évoluent avec la technologie et les retours des utilisateurs.�

Gestion assistée par ordinateur

Dématérialisation des marchés publics, où en est-on ?Depuis 2001 et l’autorisation de la transmission des plis par voie électronique, la dématérialisation des marchés publics a été largement étendue et est aujourd’hui rentrée dans les mœurs.� En 2005 est décidée l’obligation pour les acheteurs d’accepter des plis électroniques pour une procédure formalisée.� En 2010, ce même acheteur peut imposer la transmission des plis électroniques pour toutes les procédures.� Et depuis le 1er janvier 2012, il est désormais impossible pour ces mêmes acheteurs de refuser de recevoir des plis électroniques pour tous les achats d’un montant supérieur à 90 000 euros HT et ce quel que soit l’objet du marché.� En matière de signature électronique, l’arrêté du 15 juin 2012, qui entre en vigueur le 1er octobre 2012, vise à en simplifier l’utilisation.� Il autorise ainsi les signataires à utiliser « tout certificat de signature conforme au référentiel général de sécurité (RGS)* ou à des conditions de sécurité équivalentes ».� La plateforme de dématérialisation choisie par l’acheteur ne peut donc plus imposer son propre système.� Trois formats mentionnés dans l’arrêté au moins devront être ainsi acceptés (XAdES, CAdES et PAdES).� En contrepartie, le signataire devra « fournir gratuitement les moyens nécessaires à la vérification de cette signature et de son certificat ».� Dans la même veine, l’arrêté autorise l’usage du parapheur électronique pour les signatures multiples ou hors plate-forme.�

*Ces normes fixent les règles imposées aux systèmes d’information mis en place par les autorités administra-tives. L’objectif étant d’assurer la sécurité des informations échangées (confidentialité, intégrité, disponibilité, identification de leurs utilisateurs…).

eux. « On ne saisit une grande diversité d’informations qu’une fois », souligne Daniel Marache, responsable marketing et pro-duits sur le marché du bâtiment de Sage.Les professionnels ont rapide-ment compris l’intérêt de recou-rir à ce type de solution : nombre d’erreurs limité, gain de temps, contrôle des coûts… Il est désor-mais possible d’évaluer, en temps réel, quel budget peut être opti-misé et offre à la fois une vision globale et segmentée. Equipées depuis plus de vingt ans, les entreprises d’étanchéité ont intégré progressivement ces progiciels dans leurs systèmes informatiques internes, en fonc-tion de leurs évolutions. Les progrès technologiques et sur-tout les retours clients font pro-gresser les plates-formes. C’est le cas par exemple pour la

© S

age

© S

age

© A

quit

aine

Inf

orm

atiq

ue

DOSSIER32 TeCHNOlOgIes ÉTANCHÉITÉ. INFO #35 SEPTEMBRE 2012

L a modélisation 3D des bâtiments a de beaux jours devant elle. Depuis

quelques années, les architectes l’intègrent même plus volontiers aux appels d’offres que le plan classique. Pourquoi ? « Les maîtres d’œuvre conçoivent des ouvrages de plus en plus complexes, analyse Carole Balloué, responsable du bureau d’études grands projets

La « trois dimensions » s’échangeLa modélisation 3D des bâtiments et son partage s’imposent face à la complexification croissante des ouvrages.� Les bureaux d’études étanchéité suivent le mouvement.�

Les professionnels ont rapidement compris l’intérêt de recourir à ce type de solution : nombre d’erreurs limité, gain de temps, contrôle des coûts…

dématérialisation des appels d’offres. « Les demandes des entre-prises d’étanchéité ont joué un rôle dans le développement de nos solutions en la matière », précise Daniel Marache. « Les clients avancent avec nous », confirme Manuel Gonzalez, directeur

commercial d’Aquitaine infor-matique. Ainsi, chaque évolu-tion de module donne lieu à une formation du personnel utilisateur, soit, en dehors des grands groupes, de tous les collaborateurs. « Pour nous, les innovations

porteront sur les services connec-tés intégrant, dans un même outil industriel, la possibilité de sélec-tionner le bon produit au bon tarif. Le devis est à la base de notre système. Nous devons donc accompagner nos clients dans leurs achats, pour qu’ils soient

les meilleurs possibles », prévoit le responsable marketing et pro-duits sur le marché du bâtiment de Sage. Chez Onaya, comme l’annonce Manuel Gonzalez, « on privilégiera la saisie nomade et la gestion en temps réel avec une saisie directement sur chantier ». l

Eurofaçade Sud Est (Smac). Réaliser des plans en deux dimen-sions devient alors insuffisant. En matière d’étanchéité, les formes telles que surfaces gauches, res-sauts ou changements de pente sont impossibles à retranscrire en plan. » Par conséquent, les bureaux d’études se sont dotés d’experts de la 3D qui maîtrisent des outils de plus en plus compliqués.

Ce changement de dimension s’ac-compagne de nouvelles méthodes de travail. « Contrairement aux études traditionnelles, avec la 3D, le charpentier travaille à partir du modèle défini par l’étancheur. En effet, à partir de la vision finale du bâtiment conçu par l’architecte, l’étancheur définit l’épaisseur du complexe d’étanchéité nécessaire à sa réalisation et modélise le tout.

0 1

Tous les intervenants travaillent à partir d’une seule maquette commune.�

© T

ekla

/sco

p A

lkar

, Pri

de F

oras

ol

0 1

DOSSIER34 TeCHNOlOgIes ÉTANCHÉITÉ. INFO #35 SEPTEMBRE 2012

O n o b t i e n t alors une épure intérieure des supports et de l’en-veloppe sur laquelle le charpentier vient se caler. » De même, certains plans de calepinage sont réalisés en 3D. Ils sont destinés aux équipes de pose qui ont ainsi une bonne visibilité notamment des jonctions entre les différents éléments de toiture. Enfin, la conception tridi-mensionnelle des plans d’ensemble et de certaines coupes intégrés au carnet de détails permet de générer une « photo » instantanée d’une zone précise, partagée par l’ensemble des intervenants.

pa R ta G E

Car, la vocation de la 3D à modéliser la totalité du bâtiment implique que les informations ainsi intégrées soient accessibles à tous les corps d’état. On retrouve ici le principe de l’armoire à plans (archi-vage électronique de toutes les ver-sions des plans d’un bâtiment) qui a initié le mouvement. En effet, chaque modification de conception ou de construction peut impacter toute la structure. Le partage du fichier révèle alors toute son impor-

tance. C ’est le

principe du BIM (building

i n f o r m a t i o n modeling) ou maquette

numérique qui permet de capitaliser les informations

à chaque étape du processus de conception, de construction et d’exploitation d’un bâtiment pour en générer et en gérer les données tout au long de son cycle de vie. Les architectes, les bureaux d’études structure, les constructeurs acier et béton… Tous participent à l’élaboration de la maquette. Chaque modifi-cation apportée est automatique-ment répercutée sur l’ensemble du projet « qui conserve ainsi toute sa cohérence », ajoute Jean-Yves Vetil, directeur de l’éditeur de logiciel Tekla France. « Par exemple, s’il s’avère qu’un appui de charpente manque, ce dernier est signalé. Le charpentier en est donc averti et peut faire le nécessaire », décrit Carole Balloué. Au final, l’avancement et/ou les modifications du projet sont observables en temps réel. Pas de surprise donc pour le maître d’ouvrage tant au niveau des coûts que des délais.

c O m pat I b I L I t é D E S f I c h I E R S

Mais ce système n’est pas sans contrainte. « Il arrive que chaque corps de métier fasse usage de sa propre application. Ce qui peut

batimat 2011 a récompensé le bImSigne de la place de plus en plus importante prise par l’échange d’informations modélisées en trois dimensions, l’édition 2011 de Batimat a décerné la médaille d’or de son concours de l’innovation à l’éditeur Tekla pour sa solution BIMsight.�Issu de la technologie BIM, ce logiciel gratuit permet de combiner dans un même projet l’ensemble des modèles relatifs à la structure, la mécanique, l’enveloppe… d’un bâtiment.� Sous réserve que les outils 3D utilisés fournissent un format qu’il supporte.� « Cette technologie se définit en trois mots clés : combiner, collaborer, communiquer », résume Jean-Yves Vetil.� Les informations fournies par tous les corps d’état sont ainsi accessibles pour une meilleure appréhension des zones complexes et des points potentiellement problématiques, grâce notamment à l’insertion de commentaires ou d’alertes.� D’autres fonctions, telles que l’isolation de positions ou l’enregistrement de modèles favorisent la coordination entre les différents intervenants dans la réalisation d’un bâtiment complexe.�

0 2

Le partage de fichiers 3D est adapté pour les bâtiments à forte valeur ajoutée,

© T

ekla

© T

ekla

DOSSIER 35ÉTANCHÉITÉ. INFO #35 SEPTEMBRE 2012 TeCHNOlOgIes

« Les maîtres d’œuvre conçoivent des ouvrages de plus en plus complexes.� Les formes telles que les ressauts ou les changements de pente sont impossibles à retranscrire en plan.� »

La 3D s’est dotée d’une charteLa charte d’éthique de la 3D a été rédigée en 2010 par un groupe de travail de professionnels francophones (France, Suisse, Québec) composé d’organismes publics et privés.� À destination des collectivités, des unités de recherche et de différents corps de métier tels que les architectes, les géomètres, les ingénieurs…, elle incite à « l’utilisation éthique et déontologique des représentations tridimensionnelles du territoire fondée sur des données avérées.� » En d’autres termes : outil d’aide à la décision, la 3D ne doit pas servir à enjoliver la réalité mais doit en être une représentation fiable.� Plus question donc, de représenter un espace verdoyant et sans voiture si aucun arbre ne sera planté et qu’une route très empruntée jouxte le bâtiment.� La charte a donc défini trois principes de base que les signataires s’engagent à respecter : 1) La crédibilité de la représentation : les données utilisées se doivent d’être fiables, de bonne qualité et représentatives du territoire concerné.�2) La transparence : sources des données, objectifs de la scène, éléments subjectifs, légendes… doivent impérativement être mentionnés.� 3) Le développement de réseaux et de formation 3D.

engendrer des incompatibilités de format de fichier », nuance Carole Balloué. Avec le risque de perdre des informations lors des partages. Pour y remédier, les passerelles entre logiciels se développent et la plupart sont compatibles avec AutoCAD, la référence en la matière. Il existe également un format spécifique neutre, IFC (industry foundation classes), qui s’adapte à toutes les solutions mais reste aujourd’hui peu utilisé dans le bâtiment. Si, devant la complexité de cer-tains bâtiments, recourir à ce sys-tème représente une avancée, il demande un investissement consé-quent en termes de compétences et de temps passé. Le partage des fichiers suppose la mise en place

d’une méthodologie commune. « Or, conclut Carole Balloué, quand soixante personnes travaillent sur un même modèle simultanément, il faut se coordonner parfaitement. Et cela prend du temps. C’est pourquoi le recours au partage de fichiers 3D n’est pour le moment adapté que pour les bâtiments à forte valeur ajoutée. » l

DéfinitionLa conception d’éléments en trois dimensions introduit des notions de relief, de perspective et de profondeur à la représentation.� Elle se réfère à trois axes x, y et z (abscisse, ordonnée et cote) contre deux (x et y) pour les surfaces planes.� Elle permet de jouer avec les volumes et les espaces.�