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VEILLE STRATEacuteGIQUE ET PME
Comparaison des approches gouvernementales de soutien
Collection GESTION DE LINFORMATION Dirigeacutee par Jean-Yves Rousseau Carol Couture et Marcel Lajeunesse
Les onctions de larchivistique contemporaine Sous la direction de Carol Couture 1999 ISBN 2-7605-0941-9 588 pages
Typologie des documents des organisations De la creacuteation agrave la conservation Louise Gagnon-Arguin avec la collaboration dHeacutelegravene Vien 1998 ISBN 2-7605-0943-5 448 pages
Images en mouvement Stockage bull Repeacuterage bull Indexation James M Turner 1998 ISBN 2-7605-0993-1 116 pages
Une histoire de larchivistique Paul Delsalle 1998 ISBN 2-7605-0898-6 280 pages
Diriger une bibliothegravequedenseignement supeacuterieur Bertrand Calenge Silvie Delorme Jean-Michel Salauumln et Reacutejean Savard 1995 ISBN 2-7605-0870-6 496 pages
La gestion des archives informatiques Sous la direction de jean-Yves Rousseau 1994 ISBN 2-7605-0793-9 170 pages
Les fondements de la discipline archivistique Jean-Yves Rousseau et Carol Couture 1994 ISBN 2-7605-0781-5 360 pages
La Loi sur le droit dauteur interdit la reproduction des oeuvres sans autorisation des titulaires de droits Or la photocopie non autoriseacutee - le laquo photocopillage raquo - sest geacuteneacuteraliseacutee provoquant une baisse des ventes de livres et compromettant la reacutedaction et la production de nouveaux ouvrages par des professionnels Lobjet du logo apparaissant ci-contre est dalerter le lecteur sur la menace que repreacutesente pour lavenir de leacutecrit le deacuteveloppement massif du laquophotocopillageraquo
PRESSES DE LUNIVERSITEacute DU QUEacuteBEC 2875 boul Laurier Sainte-Foy (Queacutebec) G1V 2M3 Teacuteleacutephone (418) 657-4399 bull Teacuteleacutecopieur (418) 657-2096 Courriel secretariatpuququebecca bull Internet wwwpuququebecca
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FRANCE SUISSE DIFFUSION DE LEacuteDITION QUEacuteBEacuteCOISE GM DIFFUSION SA
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VEILLE STRATEacuteGIQUE ET PME
Comparaison des approches gouvernementales de soutien
Pierrette Bergeron
2000
Presses de lUniversiteacute du Queacutebec 2875 boul Laurier Sainte-Foy (Queacutebec) G1V 2M3
Donneacutees de catalogage avant publication (Canada)
Bergeron Pierrette 1959
Veille strateacutegique et PME comparaison des approches gouvernementales de soutien
(Collection Gestion de linformation) Comprend des reacutef bibliogr
ISBN 2-7605-1067-0 1 Veille technologique - Politique gouvernementale 2 Intelligence eacuteconomique
3 Gestion de linformation 4 Petites et moyennes entreprises - Gestion 5 Planification strateacutegique 6 Veille technologique - Politique gouvernementale - Queacutebec (Province) I Titre II Collection HD387B47 2000 65847 C00-940487-2
Nous reconnaissons laide financiegravere du gouvernement du Canada par lentremise du Programme daide au deacuteveloppement de lindustrie de leacutedition (PADIEacute) pour nos activiteacutes deacutedition
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de laide accordeacutee agrave notre programme de publication
Reacutevision linguistique MONELLE GEacuteLINAS
Mise en pages INFO 2000 MOTS INC
Couverture CARON amp GOSSELIN COMMUNICATION GRAPHIQUE 1 2 3 4 5 6 7 8 9 PUQ 2000 9 8 7 6 5 4 3 2 1 Tous droits de reproduction de traduction et dadaptation reacuteserveacutes copy 2000 Presses de lUniversiteacute du Queacutebec
Deacutepocirct leacutegal - 2e trimestre 2000 Bibliothegraveque nationale du Queacutebec Bibliothegraveque nationale du Canada Imprimeacute au Canada
Agrave Denis Labsence diminue les meacutediocres passions
et augmente les grandes comme le vent eacuteteint les bougies
et allume le feu (La Rochefoucauld)
Remerciements
La collaboration de plusieurs personnes a rendu possible la reacutealisation de cette recherche
Tout dabord je deacutesire adresser mes plus sincegraveres remerciements agrave mesdames Brigitte Van Coillie-Tremblay et Raymonde Ouellette alors du ministegravere de lIndustrie du Commerce de la Science et de la Technologie du Queacutebec pour la confiance quelles mont teacutemoigneacutee tout au long de la reacutealisation du projet Elles ont non seulement accepteacute de financer le projet lorsque je le leur ai soumis mais elles ont contribueacute aux travaux par le partage de leur reacuteflexion et de leur expeacuterience Elles ont aussi aideacute agrave la reacutealisation du projet en particulier dans lidentification des initiatives et reacutepondants ainsi que dans lorganisation des deux entrevues de groupe Enfin elles mont encourageacutee tout au long de la reacutealisation du travail
Tous mes remerciements les plus vifs sadressent agrave toutes les personnes qui ont accepteacute de participer agrave leacutetude agrave titre de reacutepondants (voir lannexe 2) Leur disponibiliteacute agrave vouloir partager leur expeacuterience a eacuteteacute vivement appreacutecieacutee Je deacutesire aussi souligner la collaboration preacutecieuse dexperts internationaux qui mont aideacutee agrave comprendre les contextes nationaux et agrave identifier des initiatives ou des reacutepondants en particulier la professeure Katarina Svensson Kling de lUniversiteacute de Luumlnd (Suegravede) M Philippe Clerc de lAssembleacutee des Chambres franccedilaises de commerce et dindustrie (France) M Jean Girardin du Commissariat du Plan (France) et les professeurs Philippe Baumard Universiteacute de Versailles-St-Quentin (France) Stevan Dedijer Universiteacute de Luumlnd (Suegravede) Elisabeth Davenport Napier University (Eacutecosse)
X Veille strateacutegique et PME
et Jerry Miller Simmons College (Eacutetats-Unis) Je remercie aussi M Robert Lacas et Mme Madeleine Savard du Centre de recherche industrielle du Queacutebec qui mont aideacutee agrave identifier des initiatives et mont fourni de la documentation fort utile agrave la reacutealisation de cette eacutetude Mme Abigail Palmer et M Marc Ferland de la Deacuteleacutegation du Queacutebec agrave Londres ainsi que M David Beardsell de la Deacuteleacutegation du Queacutebec agrave Tokyo ont fourni des coordonneacutees utiles au projet
Au cours de cette eacutetude jai pu beacuteneacuteficier de la preacutecieuse collaboration deacutetudiantes de maicirctrise et de doctorat en sciences dinformation de lEacutecole de bibliotheacuteconomie et des sciences de linformation de lUniversiteacute de Montreacuteal qui au fil du temps ont participeacute de diffeacuterentes maniegraveres au projet de recherche
bull Mesdames Mylegravene Lauzon et Isabelle-Annie Levesque ont reacutealiseacute dans le cadre des cours de Recherche en gestion des services et des ressources dinformation et de Veille informationnelle strateacutegique sous ma direction des portraits de la veille aux Eacutetats-Unis (M Lauzon) au Royaume-Uni et au Queacutebec (I-A Levesque) qui ont servi de point de deacutepart entre autres pour preacuteparer les entrevues Mylegravene Lauzon a eacutegalement reacutealiseacute une eacutetude sur les initiatives potentielles de veille du gouvernement canadien dans le cadre du cours Institutions et documents officiels sous la direction de Mme Louise GagnonArguin Elles ont participeacute aux reacuteunions du projet et agrave la collecte de donneacutees dune entrevue de groupe Elles ont aussi contribueacute par leur reacuteflexion tout au long du trimestre dhiver 1998 Enfin elles ont participeacute agrave la recherche de la documentation publieacutee dans le domaine Elles ont reacutealiseacute des travaux qui deacutepassaient et de loin les exigences laquo normales raquo de cours de trois creacutedits
bull Mme Christine Dufour ma aideacutee de faccedilon consideacuterable et soutenue dans la collecte et la gestion des donneacutees ainsi que dans lorganisation et la mise en forme du rapport Ses conseils et son expertise en systegravemes dinformation mont eacuteteacute des plus utiles de mecircme que sa disponibiliteacute et son inteacuterecirct pour le projet Sa participation agrave un projet de recherche est toujours un atout pour ceux qui en beacuteneacuteficient
bull Mesdames Jocelyne Martineau Laurence Thivolle et Mouna Benslimane ont contribueacute agrave la veacuterification de textes ou de la bibliographie du manuscrit
Remerciements XI
Agrave toutes mes plus sincegraveres remerciements Leur contribution leur inteacuterecirct leur enthousiasme et leur professionnalisme dans la reacutealisation de leur travail respectif ont eacuteteacute des plus appreacutecieacutes
Je remercie M Christian Sylvain qui a participeacute agrave lidentification desreacutepondants agrave la collecte des donneacutees et agrave lanalyse des reacutesultats preacuteliminairessur les meacutecanismes de financement et les rocircles publieacutes dans les Actes du colloque sur la veille technologique et strateacutegique (Bergeron et Sylvain 1998)
Mes plus sincegraveres remerciements vont agrave Mme Dominique Maurel pour la relecture des eacutepreuves de cet ouvrage
Laide de Mme Lisette Morin-Jazouli pour le suivi financier du projet ainsi que du personnel du service des bibliothegraveques de lUniversiteacute de Montreacuteal en particulier du PEB pour la fourniture diligente de documents a eacuteteacute des plus appreacutecieacutees
Jadresse mes plus sincegraveres remerciements agrave M Gilles Deschatelets directeur de lEacutecole de bibliotheacuteconomie et des sciences de linformation et agraveM Joseph Hubert vice-doyen agrave la recherche de la Faculteacute des Arts et des Sciences pour leur appui agrave la reacutealisation de cette recherche ainsi quauxdirecteurs de la collection Gestion de linformation messieurs Carol Coutureet Marcel Lajeunesse pour lencouragement et les conseils fournis pourtransformer un manuscrit en monographie dinteacuterecirct Je salue mes collegravegues etles eacutetudiants de mes cours agrave lEBSI qui par leurs questions et leur inteacuterecirctpour cette recherche ont contribueacute agrave ma reacuteflexion
Enfin je remercie M Denis Gagnon pour les conseils le support et les encouragements fournis tout au long de la reacutealisation du projet de recherche etde la reacutedaction du document
Je remercie toutes ces personnes qui de pregraves ou de loin ont collaboreacute agrave cette eacutetude Jen assume cependant lentiegravere responsabiliteacute
Cette publication est deacuteriveacutee dune recherche appuyeacutee financiegraverement par le ministegravere de lIndustrie du Commerce de la Science et de laTechnologie du Queacutebec et par lUniversiteacute de Montreacuteal
Table des matiegraveres
Remerciements ix
Liste des tableaux xxv
Liste des figures xxvii
Liste des vignettes xxviii
Liste des acronymes utiliseacutes xxix Introduction 1
1 Contexte 1
2 Objectif de leacutetude 3
3 La veille composante dune strateacutegie de gestion dinformation 3
4 Meacutethodologie 5
41 Choix des cas 5
42 Meacutethodes de collecte de donneacutees 7
43 Conditions des entrevues 8
44 Validiteacute des donneacutees 9
45 Analyse des donneacutees 9
46 Limites de leacutetude 9
Notes 10
XIV Veille strateacutegique et PME
Premiegravere partie Synthegravese des approches et comparaison avec le Queacutebec 13
Chapitre 1 Synthegravese des approches adopteacutees 15
1 Synthegravese des approches gouvernementales 15 11 LAllemagne 15 12 Les Eacutetats-Unis 18 13 La France 20 14 Le Japon 24 15 Le Queacutebec 26 16 Le Royaume-Uni 28 17 La Suegravede 29 18 LUnion europeacuteenne 31
2 Synthegravese des initiatives de veille 32 21 Les rocircles 33 22 Les meacutecanismes dimplantation 34 23 Les produits et services offerts 35 24 Les clients 37 25 Le financement 38 26 La formation et la sensibilisation agrave la veille 41 27 La promotion 42 28 Les mesures deacutevaluation 43 29 Les impacts 45
3 Forces faiblesses obstacles facilitateurs et facteurs de succegraves 46 31 Forces des initiatives 46 32 Faiblesses actuelles ou potentielles 47 33 Facteurs critiques de succegraves 48 34 Obstacles actuels ou potentiels 48 35 Facteurs facilitateurs actuels ou potentiels 49 36 Pistes daction suppleacutementaires 50
4 Eacutevolution de la veille et rocircles du gouvernement pour en favoriser la pratique 51 41 Eacutevolution de la veille 51 42 Rocircles du gouvernement 51
Notes 54
Table des matiegraveres xv
Chapitre 2 Comparaison des cas Queacutebec - autres gouvernements 61
1 Comparaison de lapproche du gouvernement du Queacutebec avec celles des gouvernements eacutetudieacutes 61 11 Politique 61 12 Prospective 66 13 Marcheacutes internationaux 66 14 Les rocircles 67 15 Les meacutecanismes dimplantation 70 16 Les produits et services offerts 73 17 Les clients 77 18 Le financement 77 19 La sensibilisation la promotion
et la formation agrave la veille 81 110 Les mesures deacutevaluation 81 111 Les impacts 82
Notes 84
Deuxiegraveme partie Description des cas 87
Chapitre 3 LAllemagne 89
1 Programme Information comme matiegravere premiegravere de linnovation 90 11 Objectifs 91 12 Meacutecanismes dimplantation 93 13 Produits et services 94 14 Clientegraveles 96 15 Coucircts et financement 96 16 Meacutecanismes deacutevaluation et mesures dimpact 98 17 Changements preacutevus 98 18 Conclusion 98
2 Politique technologique du Land du Bade-Wurtemberg 99 21 Rocircle 99 22 Meacutecanismes dimplantation 99 23 Clientegraveles 100 24 Budget et financement 100 25 Promotion 100
XVI Veille strateacutegique et PME
26 Formation 100 27 Eacutevaluation 101 28 Impacts 101 29 Changements preacutevus 101
3 La Fondation Steinbeis (Steinbeis Stiftung fuumlr Wirtschaftfocircrderung) 101 31 Mission et rocircle 102 32 Meacutecanismes dimplantation 103 33 Clientegravele 104 34 Budget et financement 105 35 Promotion 106 36 Eacutevaluation 106 37 Impact 107 38 Changements preacutevus 107 39 Conclusion 107
4 Informationsm rkete ampManagement Consulting (IMAC) 107 41 Produits et services 108 42 Chiffre daffaires 108 43 Clientegravele 109 44 Promotion 109 45 Changements preacutevus 110 46 Conclusion 110
5 Facteurs cleacutes affectant les initiatives et eacutevolution de la veille 110 51 Forces faiblesses et facteurs critiques de succegraves 110 52 Obstacles et facteurs facilitant limplantation ou le
fonctionnement de linitiative 112 53 La culture de la veille en Allemagne
et leacutevolution de la veille 113 54 Quelques pistes daction additionnelles 115
6 Synthegravese 116
Notes 118
Table des matiegraveres XVII
Chapitre 4 Les Eacutetats-Unis 125
1 Le rocircle du gouvernement ameacutericain favoriser la diffusion dinformation utile 126
2 Les mesures daide agrave la PME et la veille 131 21 Contexte 131 22 Rocircles 132 23 Meacutecanismes dimplantation 133 24 Produits et services 133 25 Clientegravele 134 26 Coucirct et budget 134 27 Promotion 135 28 Meacutecanismes deacutevaluation et mesures dimpact 137 29 Forces et faiblesses difficulteacutes et facteurs
critiques de succegraves du programme perccedilus par les reacutepondants 138
3 Synthegravese 139
Notes 140
Chapitre 5 La France 147
1 Deacutefinitions 148 11 Veille 148 12 Intelligence eacuteconomique 148
2 Politique nationale dintelligence eacuteconomique franccedilaise un rendez-vous manqueacute 149 21 Le rapport Martre 149 22 Le CCSE 151 23 Le projet laquoSocieacuteteacute de linformationraquo 152 24 Un modegravele en deacuteveloppement
le dispositif dintelligence reacutegionale 156
3 Description des acteurs cleacutes gouvernementaux ou publics dans limplantation de pratiques dintelligence eacuteconomique etou de veille en France 159 31 Assembleacutee des Chambres franccedilaises
de commerce et dindustrie (ACFCI) 161 32 Agence pour la diffusion de linformation
technologique (ADIT) 162 33 Agence reacutegionale dinformation scientifique
et technologique (ARIST) 163
XVIII Veille strateacutegique et PME
34 Le Centre franccedilais du commerce exteacuterieur (CFCE) 164 35 La Direction des relations eacuteconomiques
exteacuterieures (DREE) Sous-direction de lenvironnement exteacuterieur et intelligence eacuteconomique 164
36 La Direction de laction reacutegionale et de la petite et moyenne industrie (DARPMI) 165
37 Rocircles des organisations en regard de la veille 165 38 Reacuteseau 167 39 Meacutecanismes dimplantation 170 310 Budget et tarification 178 311 Les clientegraveles 180 312 Formation et sensibilisation agrave la veille 182 313 Promotion 183 314 Meacutecanismes deacutevaluation 184 315 Impacts forces faiblesses
et facteurs critiques de succegraves 185
4 Conclusion 190
Notes 193
Chapitre 6 Le Japon 201
1 Introduction 201 2 Terminologie Joho 203 3 La prospective une pratique
du gouvernement japonais 204 4 La politique sur les PME
les initiatives majeures lieacutees agrave linformation et leur maicirctre dœuvre 204 41 Ministry of International Trade
and Industry (MITI) 205 42 Japan Small Business Corporation (JSBC) 207 43 Japan External Trade Organization 209 44 Les Small and Medium Enterprise Regional
Information Centers (SMERIC) 211 45 La National Subcontractor Promotion
Association (NSPA) et lInternational Subcontracting Business Information Center (ISBIC) 211
46 Japan Information Center of Science and Technology (JICST) 212
47 Les consultants 212
Table des matiegraveres XIX
5 Synthegraveses des composantes des initiatives 214
51 Les rocircles 214 52 Les meacutecanismes dimplantation 215 53Les clientegraveles 215 54 Les produits et services 215 55 Le financement 217 56 La formation 218 57 La promotion 218 58 Eacutevaluation des impacts de la politique sur les PME 219
6 Conclusion 219
Notes 220
Chapitre 7 Le Queacutebec 229
1 La veille pratique eacutemergente agrave la recherche dun appui politique 230
2 Le Fonds de partenariat sectoriel Volet 4 Veilles concurrentielles 232 21 Contexte 232 22 Mission 233 23 Buts et objectifs 233 24 Deacutefinitions retenues par le programme 234 25 Rocircles et responsabiliteacutes 235 26 Meacutecanismes dimplantation 236 27 Produits et services 237 28 Clientegraveles 238 29 Coucirct et tarification 239 210 Formation 241 211 Promotion 242 212 Meacutecanismes deacutevaluation 242 213 Impacts 242 214 Forces faiblesses et facteurs critiques de succegraves
perccedilus par les reacutepondants 245 215 Facteurs facilitant limplantation
dun centre de veille concurrentielle tels que perccedilus par les reacutepondants 251
216 Rocircles dans leacutevolution de la veille 254
3 Synthegravese 258
Notes 261
XX Veille strateacutegique et PME
Chapitre 8 Le Royaume-Uni 267
1 Le Livre blanc sur la compeacutetitiviteacute Building the knowledge driven economy 268
2 Description des initiatives retenues 270 21 Le Programme Foresight 271 22 Business Link 274 23 Export Intelligence 280
3 Synthegravese des initiatives 283 31 Financement 284 32 Clientegraveles 284 33 Evaluation 284
4 Synthegravese des forces faiblesses obstacles et facilitateurs ainsi que des facteurs critiques de succegraves perccedilus par les reacutepondants 285 41 Les forces actuelles ou potentielles 285 42 Les faiblesses actuelles ou potentielles 286 43 Les facilitateurs actuels ou potentiels 286 44 Les obstacles actuels ou potentiels 286 45 Les facteurs critiques de succegraves 286
46 Eacutevolution de la veille au Royaume-Uni vers la gestion strateacutegique de linformation et de la connaissance 287
47 Quelques pistes daction additionnelles 287
5 Conclusion 287
Notes 289
Chapitre 9 La Suegravede 293
1 Deacutefinitions 294 11 Veille 294 12 Intelligence 294
2 La Suegravede comme modegravele de deacuteveloppement de la veille dans un pays reacuteel ou imaginaire 294
3 Le rocircle du gouvernement sueacutedois dans le deacuteveloppement de la veille en Suegravede 299
4 Le Forum foumlr Samverkande Omvoumlrldsbevakning (FoSO) 300
Table des matiegraveres XXI
5 Facteurs favorisant la pratique de veille et rocircle du gouvernement 305 51 Facteurs actuels ou potentiels
facilitant la pratique de veille 305 52 Rocircles des gouvernements 306 53 Quelques pistes daction additionnelles 307 54 Eacutevolution de la veille en Suegravede 307
6 Synthegravese 308
Notes 309
Chapitre 10 LUnion europeacuteenne 313
1 La veille et la prospective pour favoriser linnovation en Europe 314
2 LInstitut de prospective technologique de Seacuteville (IPTS)316 21 Contexte 316 22 Mission 316 23 Rocircles 317 24 Meacutecanismes dimplantation 317 25 Produits et services 317 26 Clients 318 27 Coucirct et financement 318 28 Promotion 318 29 Meacutecanismes deacutevaluation 318 210 Impact 319
3 Les Euro Info Centres 319 31 Contexte 319 32 Mission 320 33 Rocircles 320 34 Meacutecanismes dimplantation 321 35 Produits et services 322 36 Clients 323 37 Coucircts et financement 323 38 Tarification 323 39 Formation 324 310 Promotion 324 311 Eacutevaluation 324 312 Impact 325
XXII Veille strateacutegique et PME
4 Synthegravese des forces faiblesses obstacles et facilitateurs ainsi que des facteurs critiques de succegraves perccedilus par les reacutepondants 326
5 Conclusion 327
Notes 329
Conclusion et recommandations 333
1 Politique 334
2 Accegraves et diffusion de linformation gouvernementale335
3 Support politique 336
4 Utilisation dintermeacutediaires multipartenaires dans une approche locale ou reacutegionale 337
5 Reconnaissance du deacuteficit informationnel des PME 338
6 Similariteacute des meacutecanismes choisis similariteacute des problegravemes dapplication 338
7 Pour une intelligence sociale vers une politique inteacutegreacutee de gestion de linformation et des connaissances 339
Notes 343
Bibliographie 345
Annexe 1 Termes de recherche anglophones utiliseacutes pour la recherche dans les bases de donneacutees pour repreacutesenter le concept de laquo veille raquo 385
Annexe 2 Liste des reacutepondants 387
Annexe 3 Liste des initiatives eacutetudieacutees dont les produits et services sont destineacutes directement aux entreprises et pour lesquelles linformation a eacuteteacute fournie lors des entrevues teacuteleacutephoniques 393
Annexe 4 Les programmes du Conseil national de recherches du Canada lieacutes agrave la veille 395
Table des matiegraveres XXII
Notes 402
Annexe 5 Centres de veille concurrentielle financeacutes par le Fonds de partenariat sectoriel Volet 4 403
Accegraves-Domotique 404 Centre de veille concurrentielle sur les communications graphiques (Vigicom) 405 Centre de veille concurrentielle sur les meacutedias 407 Centre de veille de la construction (CeVeC) 408 Centre de vieille des eacutequipements de transport terrestre (CVETT) 409 Centre dexpertise et de veille inforoutes et langues (CEVEIL) 410 Centre de veille sur les meacutetaux leacutegers (CVML) 412 Observatoire des technologies de linformation du Queacutebec (OBTIQ) 414 Reacuteseau de veille concurrentielle en environnement (EacuteCO-RADAR) 416 Reacuteseau de veille strateacutegique bioalimentaire (RVSB) 418 Reacuteseau dinformation strateacutegique de la mode et des textiles (Reacuteseau Textile Mode) 420 Reacuteseau dinformation strateacutegique de la plasturgie (RISP) 422 Reacuteseau dinformation strateacutegique de lindustrie chimique (Reacuteseau Chimie) 424 Reacuteseau dinformation strateacutegique sur les produits du bois (Reacuteseau INFO-BOIS) 426
Index 429
Liste des tableaux
Tableau 1 Type et dureacutee des subventions pour supporter des initiatives gouvernementales sadressant directement aux PME 39
Tableau 2 Eacutevolution de la veille telle que perccedilue par les reacutepondants 52
Tableau 3 Rocircles des gouvernements tels que perccedilus par les reacutepondants pour favoriser la pratique de veille 53
Tableau 4 Comparaison des rocircles 68
Tableau 5 Comparaison des meacutecanismes dimplantation 70
Tableau 6 Comparaison des produits et services offerts 74
Tableau 7 Comparaison des sources de financement 78
Tableau 8 Comparaison de la dureacutee des subventions entre les initiatives internationales et celle du MICST (CVC) pour supporter un eacutechantillon dinitiatives gouvernementales sadressant directement aux PME 79
Tableau 9 Comparaison de limpact des initiatives perccedilu par les reacutepondants 83
XXVI Veille strateacutegique et PME
Tableau 10 Exemples doutils gouvernementaux pour donner accegraves agrave linformation gouvernementale ameacutericaine 127
Tableau 11 Reacutepartition des contributions financiegraveres au fonctionnement des centres MEP 135
Tableau 12 Principaux acteurs dans la mise en oeuvre de projets pilotes de dispositifs reacutegionaux dintelligence eacuteconomique dans quatorze projets recenseacutes en 1997 158
Tableau 13 Rocircles remplis par les organismes en matiegravere dintelligence eacuteconomique 167
Tableau 14 Sources des budgets des organisations 179
Tableau 15 Clientegraveles actuelles 181
Tableau 16 Meacutecanismes de promotion utiliseacutes par les organismes eacutetudieacutes 184
Tableau 17 Nombre minimal maximal et moyen de clients des centres de veille concurrentielle pour les produits et services tarifeacutes et gratuits 239
Tableau 18 Montant de laide financiegravere accordeacutee sur trois ans agrave chaque CVC par secteur industriel 240
Tableau 19 Les revenus reacuteels et preacutevus reacutealiseacutes par les CVC (1998) 241
Tableau 20 Perception des reacutepondants du taux de peacuteneacutetration de la pratique de veille par type dorganisation 244
Tableau 21 Analyse des titres professionnels des membres queacutebeacutecois de la Society for Competitive Intelligence Professionals (1997) 258
Tableau 22 Financement des initiatives 285
Liste des figures
Figure 1 Meacutecanismes de veille et dinformation visant la PME queacutebeacutecoise 64
Figure 2 Dintelligence eacuteconomique agrave information eacuteconomique eacutevolution des tendances gouvernementales en France 150
Figure 3 Principaux acteurs dans la mise en oeuvre de dispositifs reacutegionaux dintelligence eacuteconomique en France 160
Figure 4 Les acteurs cleacutes oeuvrant au deacuteveloppement de la veille en Suegravede 298
Liste des vignettes
Vignette 1 La surveillance des marcheacutes eacutetrangers le Bundesstelle fuumlr Auszligenhandelsinformation (BfAI) (Federal Agency for External Trade Information) 92
Vignette 2 La mission laquoInformation eacuteconomique des entreprises et nouvelles technologies dinformation raquo 153
Vignette 3 Initiatives mises en place pour les PME 206
Vignette 4 Le Database Promotion Center Japan (DPC) 207
Vignette 5 Les grands instituts nationaux dinformation scientifique et technique 213
Vignette 6 Profession veilleur 257
Vignette 7 Enterprise Zone 277
Vignette 8 Export Market Information Centre (EMIC) 281
Vignette 9 Sales Lead Service et TradeUK 282
Vignette 10 BISNES 295
Vignette 11 Le deacutepartement dintelligence municipale de la ville de Stockholm 301
Vignette 12 Svenska Arbetsgivarefoumlreningen (SAF) 304
Listedes acronymes
utiliseacutes
ACFCI Assembleacutee des Chambres franccedilaises de commerce et dindustrie
ADBS Association des professionnels de linformation et de la documentation
ADIT Agence pour la diffusion de linformation technologique
AFNOR Association franccedilaise de normalisation
ANVAR Agence nationale pour la valorisation de la recherche
APQC American Productivity amp Quality Center
ARIST Agence reacutegionale dinformation scientifique et technologique
BAT Bureau dassistance technique
BfAI Bundesstelle fuumlr Auenhandelsinformation
BIC Business Information Center
BL Business Link
BMBF Bundesministerium fuumlr Bildung Wissenschaft Forschung und Technologie
BNQ Bureau de normalisation du Queacutebec
BRIST Bureau reacutegional dinformation scientifique et technique
CCI Chambres de commerce et dindustrie
CCSE Comiteacute pour la compeacutetitiviteacute et la seacutecuriteacute eacuteconomique
XXX Veille strateacutegique et PME
CEFRIO Centre francophone de recherche en informatisation des organisations
CeVeC Centre de veille de la construction
CEVEIL Centre dexpertise et de vieille inforoutes et langues
CEVETT Centre de veille des eacutequipements de transport terrestre
CFCE Centre franccedilais du commerce exteacuterieur
CNRC Conseil national de recherches du Canada
CNRS Centre national de recherche scientifique
CRCI Chambres reacutegionales de commerce et dindustrie
CRDI Centres reacutegionaux de documentation internationale
CRIQ Centre de recherche industrielle du Queacutebec
CRITT Centres reacutegionaux dinnovation et de transfert de technologie
CVC Centre de veille concurrentielle
CVML Centre de veille sur les meacutetaux leacutegers
CVTC Club de veille technologique et concurrentielle
DARPMI Direction de laction reacutegionale et de la petite et moyenne industrie
DG Direction geacuteneacuterale
DIIT Direction Information industrielle et technologique
DPC Database Promotion Center
DPE Direction de la promotion agrave lexportation
DREE Direction des relations eacuteconomiques exteacuterieures
DTI Department of Trade and Industry
EEA Economic Espionage Act
EIC Euro Info Centre
EICC EIC de Correspondance
EMIC Export Market Information Centre
EMIRS Export Market Information Research Service
EacutePIC Eacutetablissement public agrave caractegravere industriel et commercial
ESTO European Science and Technology Observatory (Observatoire europeacuteen de la science et de la technologie)
FCO Foreign and Commonwealth Office
Liste des acronymes XXXI
FIZ Fachinformationszentrum
FoSO Forum foumlr Samverkande Omvaumlrldsbevakning
FPS4 Fonds de partenariat sectoriel Volet 4 Veilles concurentielles
GILS Government Information Locator Service
GIN Global Information Network
ICIST Institut canadien dinformation scientifique et technique
IDE Institute of Developing Economies
IE Intelligence eacuteconomique
IIE Industrie de linformation eacutelectronique
IMAC Informationsmaumlrkete amp Management Consulting
INIST Institut de linformation scientifique et technique
INPI Institut national de la proprieacuteteacute intellectuelle
IPTS Institut de prospective technologique de Seacuteville
ISBIC International Subcontracting Business Information Center
ISI Information Society Initiative
IST Information scientifique et technique
JETRO Japan External Trade Organization
JICST Japan Information Center of Science and Technology
JOIS JICST On-line Information Systems
JSBC Japan Small Business Corporation
JST Japan Science and Technology Corporation
MEP Manufacturing Extension Partnership
MICST Ministegravere de lIndustrie du Commerce de la Science et de la Technologie du Queacutebec
MITI Ministry of International Trade and Industry
NII National Information Infrastructure
NIST National Institute of Standards and Technology
NLM National Library of Medicine
NSF National Science Foundation
NSPA National Subcontractor Promotion Association
NTIC Nouvelles technologies de linformation et de la communication
XXXII Veille strateacutegique et PME
NTIS National Technical Information Service
NUTEK Swedish National Board for Industrial and Technological Development
OBTIQ Observatoire des technologies de linformation du Queacutebec
OST Office of Science and Technology
PAGSI Programme daction gouvernemental laquoPreacuteparer lentreacutee
de la France dans la socieacuteteacute de linformation raquo
PARI Programme daide agrave la recherche industrielle
PEE Postes dexpansion eacuteconomique
PME Petites et moyennes entreprises
PMI Petites et moyennes industries
PSPA Prefectural Subcontractor Promotion Associations
PTF Projekttraumlger Fachinformation
RDT Reacuteseau de diffusion technologique
RENATI RENATEC RENATOUR Reacuteseau national des assistants techniques agrave lindustrie au commerce et au tourisme
RISP Reacuteseau dinformation strateacutegique de la plasturgie
RU Royaume-Uni
RVSB Reacuteseau de veille strateacutegique bioalimentaire
SAF Svenska Arbetsgivarefoumlreningen
SBA Small Business Administration
SCIP Society for Competitive Intelligence Professionals
SGDN Secreacutetariat geacuteneacuteral de la Deacutefense Nationale
SME Small and Medium Enterprise
SMERIC Small and medium enterprise regional information centers
SOCLE Systegraveme dobservation consulaire locale eacuteconomique
TEC Training and Enterprise Councils
UE Union europeacuteenne
Vigicom Centre de veille concurrentielle sur les communications graphiques
WAITRO Association mondiale des organismes de recherche technologique et industrielle
Introduction
1 CONTEXTE
Avec la compeacutetitiviteacute accrue des marcheacutes leur mondialisation lexplosion informationnelle bref avec tous ces facteurs qui indiquent le passage dune socieacuteteacute industrielle agrave une socieacuteteacute informationnelle linformation est devenue une ressource Les deacutecideurs quils soient dans les entreprises publiques ou priveacutees PME ou tregraves grandes entreprises reacutealisent de plus en plus quils doivent geacuterer et utiliser linformation pour une meilleure compeacutetitiviteacute et pour favoriser linnovation dans leur organisation En effet les environnements multiples et en perpeacutetuelle mouvance dans lesquels eacutevoluent les organisations exigent quelles colligent de linformation sur ces environnements pour preacutevoir et agir1
Dans ce contexte les Eacutetats reacutealisent de plus en plus limportance de la gestion de linformation comme eacuteleacutement cleacute dune eacuteconomie compeacutetitive Ainsi lors dune rencontre en feacutevrier 1995 les pays du G7 auraient deacutecideacute de se doter de trois outils pour permettre leur deacuteveloppement et leur compeacutetitiviteacute la formation la recherche et deacutevelop-pement et la veille2 En 1994 le ministegravere de lIndustrie du Commerce de la Science et de la Technologie du Queacutebec reconnaicirct la veille strateacutegique comme pierre angulaire du deacuteveloppement de leacuteconomie queacutebeacutecoise tant par son Fonds de partenariat sectoriel volet 4 qui creacutee des centres de veille concurrentielle que par la description de ses activiteacutes (Queacutebec MICST sd) La mecircme anneacutee en France le Rapport
2 Veille strateacutegique et PME
du groupe laquoIntelligence eacuteconomique et strateacutegie des entreprisesraquo3 signalait lintention du gouvernement de faire de la veille une prioriteacute gouvernementale4
Bien que de nombreux eacutecrits conceptuels ou anecdotiques existent sur la veille5 la recherche sur le sujet est eacutemergente et repreacutesente un champ fertile Une recension des eacutecrits indique que les recherches ayant examineacute les pratiques de veille portent sur (1) les comportements informationnels des deacutecideurs lorsquils surveillent leur environnement6 (2) les typologies de pratiques de veille7 (3) le processus de veille8 (4) les facteurs critiques de succegraves et deacutechec de la veille9 (5) la place de la veille dans la structure organisationnelle la gestion de cette uniteacute et le personnel requis10 et (6) limpact de la veille sur lorganisation11 Au Queacutebec et au Canada les seules eacutetudes recenseacutees lieacutees speacutecifiquement agrave la veille portent sur lutilisation de linformation par les dirigeants de grandes entreprises en teacuteleacutecommunications12 la pratique de veille dans les PME13 et de maniegravere plus geacuteneacuterale sur la pratique de gestion dinformation dans les organisations14
Peu deacutetudes ont examineacute les systegravemes dintelligence eacuteconomique existants ou lingeacutenierie strateacutegique de linformation mise en place pour en assurer le deacuteveloppement dans les diffeacuterents pays Leacutetude reacutealiseacutee par le Groupe Intelligence eacuteconomique et strateacutegies des entreprises (1994) du gouvernement franccedilais preacutesente une analyse comparative des systegravemes dintelligence eacuteconomique de la France des Eacutetats-Unis de lAllemagne de la Grande-Bretagne de la Suegravede et du Japon Calof et Miller dans un projet commanditeacute par la Society for Competitive Intelligence Professionals (SCIP) ont meneacute une enquecircte par questionnaire administreacute via Internet sur le site Web de la SCIP15 pour connaicirctre les pratiques de veille dans les entreprises partout dans le monde Finalement la Lund University Department of Business Administration School of Economics and Management a eacutegalement reacutealiseacute une enquecircte par questionnaire sur Internet via le site Web de la SCIP pour identifier les chercheurs ou les enseignants universitaires dans le domaine de la veille
Aucune eacutetude na eacuteteacute meneacutee sur le systegraveme dintelligence eacuteconomique au Queacutebec ni na compareacute ce systegraveme agrave ceux dautres pays industrialiseacutes Cest pourquoi cette eacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee afin didentifier et de comparer les politiques programmes ou activiteacutes de veille mises en place ou supporteacutees par des gouvernements nationaux pour favoriser la pratique de veille dans les PME et les comparer agrave ceux deacuteveloppeacutes par le gouvernement du Queacutebec
Introduction 3
Ce livre preacutesente les reacutesultats de cette recherche Il expose dabord le contexte de leacutetude situe la veille dans un contexte de gestion strateacutegique dinformation et deacutecrit la meacutethodologie utiliseacutee Une premiegravere partie preacutesente la synthegravese des approches identifieacutees agrave partir des cas eacutetudieacutes ainsi quune synthegravese des meacutecanismes mis en place pour articuler cette approche Elle compare ensuite lapproche du Queacutebec par rapport agrave celles adopteacutees dans les pays eacutetudieacutes Une deuxiegraveme partie contient une description deacutetailleacutee des cas eacutetudieacutes ougrave le lecteur trouvera les eacuteleacutements speacutecifiques de chaque approche et de chaque cas Une conclusion comportant des recommandations sur le deacuteveloppement dune ingeacutenierie strateacutegique de linformation complegravete cette eacutetude
2 OBJECTIF DE LEacuteTUDE
Cette eacutetude vise agrave identifier et agrave comparer les initiatives de veille (pratiques outils et impacts) mises en place ou supporteacutees par des gouvernements nationaux pour favoriser la pratique de veille dans les entreprises en particulier les PME par rapport agrave celles deacuteveloppeacutees ou supporteacutees par le gouvernement du Queacutebec en particulier le Fonds de partenariat Volet 4 Veilles concurrentielles du ministegravere de lIndustrie du Commerce de la Science et de la Technologie du Queacutebec Elle a pour sous-objectifs de deacutecrire les initiatives du gouvernement du Queacutebec ainsi que dautres pays dinteacuterecirct den deacutegager les forces et les faiblesses les critegraveres de succegraves et deacutechec ainsi que les tendances pour comparer lapproche queacutebeacutecoise avec celles des pays eacutetudieacutes afin de proposer des pistes daction pour le futur Les gouvernementspays choisis pour comparaison sont lAllemagne les Eacutetats-Unis la France le Japon le Royaume-Uni la Suegravede et lUnion europeacuteenne
3 VEILLE COMPOSANTE DUNE STRATEacuteGIE DE GESTION DINFORMATION
Le mot laquoveilleraquo16 est souvent utiliseacute de faccedilon abusive pour deacutesigner toute forme de collecte et de gestion dinformation Ainsi plusieurs preacutetendent faire de la veille17 parce quils font de la recherche en ligne ou sur Internet alors quils offrent en fait des services classiques dinformation ou de courtage dinformation LAssociation franccedilaise de normalisation (AFNOR) dans sa deacutefinition de la veille en indique clairement le caractegravere iteacuteratif et prospectif laquoactiviteacute continue et en grande
4 Veille strateacutegique et PME
partie iteacuterative visant agrave une surveillance active de lenvironnement tech-nologique commercial etc pour en anticiper les eacutevolutionsraquo18 Ceci montre bien la porteacutee mais aussi les limites de la veille
La veille est une des composantes dune strateacutegie de gestion dinfor-mation dune organisation19 Elle ne peut ecirctre pleinement efficace que si elle sinscrit dans une perspective strateacutegique de gestion dinformation organisationnelle20 qualifieacutee deacutecologie informationnelle21 Lorganisation doit mettre en place les meacutecanismes neacutecessaires pour maximiser la disponibiliteacute de linformation et favoriser son utilisation22 afin de devenir une organisation intelligente et apprenante23
En France on parle dintelligence eacuteconomique Lintelligence eacuteconomique est deacutefinie comme laquolensemble des actions coordonneacutees de recherche de traitement et de distribution en vue de son exploitation de linformation utile aux acteurs eacuteconomiques Ces diverses actions sont meneacutees leacutegalement avec toutes les garanties de protection neacutecessaires agrave la preacuteservation du patrimoine de lorganisme dans les meilleures conditions de qualiteacute de deacutelais et de coucirct raquo24 Cette deacutefinition est similaire agrave celle de gestion des ressources dinformation de Marchand et Horton (1986) Taylor (1986) ou Burk et Horton (1988) pour qui le but de la gestion des ressources dinformation est de laquo fournir la bonne information agrave la bonne personne au bon moment raquo
Mais pourquoi un gouvernement devrait-il sinteacuteresser agrave la veille et agrave la gestion strateacutegique dinformation si cest en soi une pratique organisationnelle La gestion strateacutegique dinformation est maintenant vue comme cruciale pour toute organisation Certains vont mecircme jusquagrave dire que les organisations qui survivront au XXIe siegravecle seront celles qui sauront maicirctriser linformation et geacuterer leurs connaissances25 Dans ce contexte il est clair que les gouvernements doivent inclure la maicirctrise de la gestion dinformation dans la capaciteacute globale des entreprises et mecircme dune socieacuteteacute agrave laube du XXIe siegravecle De nombreux gouvernements ont donc deacuteveloppeacute diverses initiatives dans ce sens les plus visibles tournant autour des infrastructures informationnelles (ex National Information Infrastructure aux Eacutetats-Unis)
Dans son rapport le Groupe laquoIntelligence eacuteconomique et strateacutegie des entreprises raquo du Commissariat geacuteneacuteral du plan de France (1994 p 27) deacutefinit lexpression laquo systegraveme dintelligence eacuteconomique raquo comme laquolensemble des pratiques et des strateacutegies dutilisation de linformation utile deacuteveloppeacutees au cœur dun pays agrave ses diffeacuterents niveaux dorganisation celui de lEacutetat du gouvernement de lindustrie des entreprises de leacuteducation et mecircme de la population raquo Cette deacutefinition sinscrit dans le concept dintelligence sociale (social intelligence) deacutefi-
Introduction 5
nie comme la laquocapaciteacute dune socieacuteteacute ou dune institution agrave identifier des problegravemes colliger linformation pertinente sur ces problegravemes et diffuser traiter eacutevaluer et ultimement agir sur cette information Le concept dintelligence sociale deacutecrit la capaciteacute dun pays agrave utiliser linformation pour poursuivre des strateacutegies nationalesraquo26 Lintelligence sociale est aussi deacutefinie comme laquothe organized ability of a country or any of its components to adapt to the rapidly changing world by combining the acquisition evaluation and use of information with planned operations and activitiesraquo27 Dans une perspective dintelligence sociale lensemble des sous-systegravemes agissent en interaction plus ou moins eacutetroite On peut donc eacutevaluer une intelligence sociale en parlant de degreacute dinteacutegration de systeacutematisation et de concordance des sous-systegravemes et objectifs
Cest dans cette perspective de gestion strateacutegique dinformation au niveau organisationnel et dintelligence sociale au niveau de la socieacuteteacute dans son ensemble que sarticuleront les recommandations de leacutetude
4 MEacuteTHODOLOGIE
Lapproche meacutethodologique choisie pour reacutealiser cette eacutetude est la meacutethode de cas baseacutee sur une approche qualitative28 Cette meacutethodologie est approprieacutee pour eacutetudier un concept eacutemergent et mal deacutefini comme lest le concept de veille Bergeron (1995b 1997) et Bergeron et Deschatelets (1996) deacutecrivent la meacutethode de cas qualitative et son utilisation dans un contexte similaire Le lecteur sy reacutefeacuterera pour plus de deacutetails sur lapproche en geacuteneacuteral
41 Choix des cas
Le choix des cas et des initiatives agrave eacutetudier dans chaque cas sest fait apregraves une recherche intensive dans la litteacuterature et la consultation dexperts internationaux En particulier des recherches exhaustives dans des bases de donneacutees en ligne et sur ceacutedeacuterom ont eacuteteacute effectueacutees en aoucirct 1997 et en janvier 1998 avec mise agrave jour reacuteguliegravere (voir Annexe 1 pour un exemple des termes retenus pour les strateacutegies de recherche en ligne) Des recherches ont eacuteteacute effectueacutees reacuteguliegraverement sur le Web et des listes de discussion pertinentes ont eacuteteacute surveilleacutees Le projet a fait lobjet dune preacutesentation agrave une reacuteunion des directeurs de centres de veille concurrentielle le 4 deacutecembre 1997 pour les informer du projet
6 Veille strateacutegique et PME
et solliciter leur concours dans lidentification dinitiatives qui pourraient inteacuteresser le projet Le projet a eacutegalement fait lobjet de discussion avec divers experts du Queacutebec du Canada des Eacutetats-Unis de la France du Royaume-Uni de la Suegravede du Danemark et de lAllemagne Les ambassades consulats ou repreacutesentants au Canada de quelques pays viseacutes ont eacuteteacute solliciteacutes mais sans reacutesultat
Cette eacutetude ne sinteacuteressait ni aux initiatives gouvernementales touchant la seacutecuriteacute nationale (incluant la cyberguerre29) ni aux activiteacutes de lobbying gouvernemental en faveur des entreprises sur la scegravene internationale (ex Advocacy Center aux Eacutetats-Unis) sinscrivant dans une pratique de laquoguerre de linformationraquo au niveau supra-national30
Le choix final sest porteacute sur les pays suivants lAllemagne les Eacutetats-Unis la France le Royaume-Uni le Japon la Suegravede et lUnion europeacuteenne parce quils preacutesentaient des initiatives potentiellement inteacuteressantes agrave eacutetudier etou eacutetaient citeacutes dans la litteacuterature comme eacutetant les plus avanceacutes en terme de veille Par ailleurs bien que le gouvernement canadien nait pas eacuteteacute retenu officiellement comme cas agrave leacutetude il a fait lobjet dune eacutetude preacuteliminaire31
ainsi que dune entrevue pour le projet pilote de veille en PME qui se deacuteroule au Queacutebec sous leacutegide du Programme daide agrave la recherche industrielle (PARI) du Conseil national de recherche du Canada
Une liste dinitiatives potentielles agrave eacutetudier dans chaque pays concerneacute a eacuteteacute dresseacutee Une initiative est une politique un programme ou une activiteacute mis en place par un gouvernement pour favoriser la pratique de veille au sein de la socieacuteteacute Lapproche laquo boule de neige raquo32 a eacuteteacute utiliseacutee pour arriver agrave identifier les initiatives dinteacuterecirct et les intervenants speacutecifiques agrave interviewer
De cet ensemble des analyses preacuteliminaires documentaires ont eacuteteacute reacutealiseacutees sur un certain nombre dinitiatives en regard de leur inteacuterecirct agrave partir dune grille danalyse
Le choix final des initiatives sest fait sur la base de leur richesse en regard des objectifs viseacutes de leacutetude Le choix des initiatives ne visait pas lexhaustiviteacute cest-agrave-dire la recension et la preacutesentation de toutes les initiatives mises en place par les gouvernements mais bien lillustration de leacutetendue des diffeacuterentes approches prises Ce choix a aussi eacuteteacute influenceacute par la disponibiliteacute dinformation eacutecrite en anglais ou en franccedilais ainsi que par la possibiliteacute dinterviewer les responsables des initiatives eacutetudieacutees Il fallait pouvoir disposer de sources primaires dinformation cest-agrave-dire (a) de documents eacutemis par les gouverne-
Introduction 7
ments eacutetudieacutes et (b) dau moins un reacutepondant de lorganisme avec qui pouvoir reacutealiser une entrevue ou agrave qui envoyer un questionnaire eacutecrit Toutes les initiatives eacutetudieacutees ne traitent pas que de laquoveilleraquo mais aussi et souvent dinformation et de transfert technologique Il sest aveacutereacute que peu de politiques ou programmes gouvernementaux portaient speacutecifiquement sur la veille lintelligence eacuteconomique ou la prospective Il a fallu eacutelargir les critegraveres de seacutelection pour inclure des initiatives sadressant aux entreprises en particulier les PME ayant une forte composante laquo information raquo (par exemple les Business Links au Royaume-Uni et la Fondation Steinbeis en Allemagne) Leacutetat de la question et les entrevues avec des reacutepondants dautres pays ainsi que des experts ont servi de base pour valider ce choix
42 Meacutethodes de collecte de donneacutees
Trois types dinstruments de collecte de donneacutees ont eacuteteacute utiliseacutes (1) grille danalyse de documents (2) grille dentrevue semi-structureacutee (3) questionnaire eacutecrit utiliseacute pour le cas du Japon et pour un reacutepondant allemand Le cas du Japon a poseacute de nombreux deacutefis et problegravemes pour la collecte de donneacutees (voir la description du cas du Japon pour plus de deacutetails) La grille danalyse des documents a eacuteteacute preacute-testeacutee sur un eacutechantillon de documents
La grille danalyse des documents a servi agrave analyser les publications officielles sur les initiatives Quatre grilles dentrevue semi-structureacutee ont eacuteteacute preacutepareacutees (1) pour les entrevues en personne et les entrevues teacuteleacutephoniques des responsables des initiatives (2) pour une entrevue teacuteleacutephonique avec un speacutecialiste de lintelligence sociale (3) pour lentrevue de groupe avec les membres du groupe de prospective du MICST et (4) pour lentrevue de groupe avec des repreacutesentants des centres de veille concurrentielle Un questionnaire (en anglais deacuteriveacute de la grille dentrevue) a eacuteteacute utiliseacute dans le cas de reacutepondants qui pour diffeacuterentes raisons mais geacuteneacuteralement dordre linguistique preacutefeacuteraient reacutepondre par eacutecrit aux questions
La majoriteacute des reacutepondants ont eacuteteacute intervieweacutes par teacuteleacutephone (n = 31) alors que quatre lont eacuteteacute en personne sur leur lieu de travail Dans ce dernier cas deux reacutepondants ont demandeacute agrave ecirctre intervieweacutes en mecircme temps La dureacutee des entrevues variait de 30 minutes agrave plus de deux heures mais la majoriteacute durait environ une heure La collecte de donneacutees sest faite de janvier agrave novembre 1998 Les entrevues se sont deacuterouleacutees davril agrave octobre 1998 Un questionnaire a eacuteteacute reccedilu en octobre 1998
8 Veille strateacutegique et PME
La chercheure a dirigeacute toutes les entrevues avec le mecircme assistant de recherche qui prenait les notes pour assurer une stabiliteacute dans la conduite des entrevues Toutes les entrevues en personne ou teacuteleacutephoniques33 ont eacuteteacute enregistreacutees avec le consentement des reacutepondants en plus de faire lobjet de prise de notes par un assistant de recherche Les entrevues de groupe ont fait lobjet de prise de notes par au moins deux assistants de recherche permettant de comparer et de compleacuteter les notes
Au total 55 reacutepondants ont participeacute agrave leacutetude (voir Annexe 2)
bull 35 reacutepondants ont eacuteteacute intervieweacutes bull 2 ont reacutepondu par questionnaire bull 18 ont participeacute agrave des entrevues de groupe
43 Conditions des entrevues
Chaque type de collecte de donneacutees a entraicircneacute des conditions dentrevue diffeacuterentes Pour les entrevues teacuteleacutephoniques un protocole de sollicitation dentrevue (en franccedilais et en anglais) a eacuteteacute preacutepareacute Pour chaque initiative hors Queacutebec il a fallu dabord identifier les personnes qui pouvaient agir agrave titre de reacutepondantes Ensuite une lettre expliquant lobjectif de leacutetude et sollicitant leur participation au projet leur eacutetait envoyeacutee (geacuteneacuteralement par fax et parfois par courriel) Quelques jours apregraves elles eacutetaient contacteacutees par teacuteleacutephone ou courriel pour connaicirctre leur reacuteponse et prendre rendez-vous pour une entrevue teacuteleacutephonique Des preacutecisions suppleacutementaires sur leacutetude eacutetaient alors donneacutees Certains reacutepondants ayant demandeacute plus de preacutecisions eacutecrites sur leacutetude (en particulier pour sassurer de leur compreacutehension du concept de laquoveille raquo) une description suppleacutementaire du projet leur a eacuteteacute remise Un fax leur a eacuteteacute envoyeacute par la suite pour confirmer la date et lheure De lentrevue ainsi quune copie des questions abordeacutees Toute cette eacutetape a neacutecessiteacute beaucoup de temps et deffort
De faccedilon geacuteneacuterale les personnes solliciteacutees se sont montreacutees tregraves coopeacuteratives et ont accepteacute avec inteacuterecirct de reacutepondre aux questions Dans certains cas les premiegraveres personnes contacteacutees neacutetaient pas ou plus responsables de linitiative sous eacutetude et ont aiguilleacute la chercheure vers la personne approprieacutee Dans dautres cas la mention dune autre personne ou une initiative dinteacuterecirct au cours dune entrevue a suciteacute un suivi dans une approche deacutechantillon laquo boule de neige raquo34 Tel quindiqueacute dans le cas de la Suegravede il a eacuteteacute impossible dobtenir une
Introduction 9
entrevue avec un repreacutesentant gouvernemental alors que dans le cas du Japon malgreacute plusieurs appels teacuteleacutephoniques et lenvoi de fax et de questionnaires seul un questionnaire nous est parvenu
Les entrevues de groupes se sont tenues aux bureaux du MICST agrave Montreacuteal La responsable du programme des centres de veille concurrentielle du MICST a inviteacute les participants aux deux entrevues de groupes Le groupe de prospective comptait neuf reacutepondants Deux responsables du MICST eacutetaient preacutesents agrave titre dobservateurs mais ne sont pas intervenus dans la discussion Quant agrave lentrevue de groupe des responsables des centres de veille elle regroupait eacutegalement neuf reacutepondants Il ny avait pas dobservateur du MICST pour cette deuxiegraveme entrevue de groupe
Quant aux entrevues en personne elles se sont deacuterouleacutees de faccedilon diffeacuterente Lune delles sest deacuterouleacutee avec deux reacutepondants alors que les trois autres ont eacuteteacute individuelles
44 Validiteacute des donneacutees
Les mesures neacutecessaires pour assurer la validiteacute et la fiabiliteacute des donneacutees ont eacuteteacute prises utilisation dinstruments preacute-testeacutes triangulation des donneacutees intervieweur comme instrument valide et fiable et creacuteation dune base de donneacutees de cas35
45 Analyse des donneacutees
Toutes les donneacutees dentrevues entrevues de groupe et documents primaires utiliseacutes pour reacutediger les cas ont eacuteteacute analyseacutes par la chercheure Elle a deacuteveloppeacute agrave la fois deacuteductivement et inductivement une grille danalyse pour permettre la reacuteduction et la comparaison des donneacutees Le logiciel QSR NUDIST a eacuteteacute utiliseacute pour faciliter la gestion et lanalyse des donneacutees
46 Limites de leacutetude
Cette eacutetude comporte plusieurs limites Parmi celles-ci il faut retenir que les initiatives ont eacuteteacute eacutetudieacutees du point de vue du gouvernement ou des organismes responsables des initiatives Cette eacutetude ne preacutesente donc ni le point de vue des clients viseacutes par les initiatives mises en place (ce neacutetait dailleurs pas lobjectif de leacutetude) ni celui des obser- vateurs exteacuterieurs au gouvernement Les donneacutees proviennent des
10 Veille strateacutegique et PME
entrevues meneacutees avec un responsable et de la documentation eacutemise par lorganisme lui-mecircme ce qui limite la capaciteacute de triangulation des donneacutees
Une autre limite est dordre linguistique leacutetude incluait des pays ougrave la langue nationale est autre que langlais ou le franccedilais Les entrevues se sont deacuterouleacutees dans une langue autre que celle du reacutepondant et les documents eacutetudieacutes eacutetaient geacuteneacuteralement des traductions entraicircnant des possibiliteacutes de biais quant agrave la compreacutehension de la langue etou quant agrave laccegraves agrave de la documentation plus riche
Enfin des limites speacutecifiques agrave certains cas (dont le Japon) sont exposeacutes dans chaque cas sil y a lieu
NOTES
1 Choo 1995 Villain 1990
2 Cartier 1996
3 Groupe Intelligence eacuteconomique et strateacutegique des entreprises 1994
4 Veille 1997
5 Ex Fuld 1995 Jakobiak 1991
6 Choo et Auster 1993
7 Ex Cartwright et al 1995 Gilad 1996
8 Ex Westney et Ghoshal 1994 Ghoshal et Kim 1986
9 Ex Westney et Ghoshal 1994 Weston 1991
10 Ex Ashton et al 1995 Walker 1994
11 Ex Cartwright et al 1995
12 Auster et Choo 1994
13 Canadian Institute of Competitive Intelligence (1999) Julien et al 1995
14 Bergeron 1995b
15 Cette approche pose de nombreux problegravemes meacutethodologiques
16 Il existe de nombreuses expressions pour recouvrir le concept de veille Cette auteure utilise le mot laquo veilleraquo comme geacuteneacuterique pour couvrir la veille technologique eacuteconomique strateacutegique concurrentielle etc la surveillance de lenvironnement la surveillance des technologies etc
17 Il faut aussi noter que le concept de veille est loin decirctre nouveau Dans la litteacuterature scientifique moderne lun des premiers agrave avoir eacutetudieacute le pheacute-nomegravene est Aguilar en 1967 avec son eacutetude sur la surveillance de lenvi-ronnement par les dirigeants (Aguilar FJ (1967) Scanning the Business Environment New York Macmillan)
18 Association franccedilaise de normalisation 1998
19 Marchand et Horton 1986 Bergeron 1995 1996 1997
Introduction 11
20 Bergeron 1995a
21 Choo 1995 Davenport 1997
22 Taylor 1986
23 Choo 1995 1998
24 AFNOR 1998 Groupe Intelligence eacuteconomique et strateacutegie des entreprises 1994b p 16
25 Choo 1995 1998 Davenport 1997 Davenport et Prusak 1998
26 Notre traduction de Choo 1995 p 75 baseacute sur Dedijer et Jeacutequier 1987 Voir aussi Cronin et Davenport (1993) sur lintelligence sociale
27 Ventura 1988 citeacute dans Choo 1995 p 75 28 Yin 1994
29 Un court portrait de la cyberguerre est preacutesenteacute par Philippe Gauthier (avril 1999) laquoLa guerre des puces raquo Queacutebec Science 37 (7) p 30-35
30 Pour en savoir plus sur la laquoguerre de linformation raquo voir Baumard Philippe (1998) laquo Avantages concurrentiels et gestion collective de la connaissance avanceacutees theacuteoriques et implications pratiques 1988-1998 raquo dans Bergeron Pierrette et Sylvie Tellier (dir) Actes du colloque sur la veille technologique et strateacutegique Pour des organisations intelligentes meacutethodes et outils de veille Montreacuteal Eacutecole de bibliotheacuteconomie et des sciences de linformation de lUniversiteacute de Montreacuteal p 7-30
31 Travail reacutealiseacute par Mylegravene Lauzon sur les politiques de veille du gouvernement canadien dans le cadre du cours laquo Institutions et documents officiels raquo agrave la maicirctrise en bibliotheacuteconomie et sciences de linformation Universiteacute de Montreacuteal sous la direction de Mme Louise Gagnon-Arguin
32 Patton 1990
33 Sauf une entrevue teacuteleacutephonique ougrave la qualiteacute de la transmission teacuteleacutephonique eacutetait tellement mauvaise quil eacutetait impossible denregistrer la conversation
34 Patton 1990
35 Yin 1994 Miles et Huberman 1994
Partie 1
Synthegravese des approches et comparaison avec le Queacutebec
Chapitre 1
Synthegravesedes approches
adopteacutees
Ce chapitre preacutesente le portrait qui se deacutegage de la synthegravese des cas eacutetudieacutes avec les points forts agrave retenir pour les deacutecideurs Rappelons que toutes les initiatives eacutetudieacutees ne sont pas que de laquoveilleraquo mais aussi et souvent dinformation et de transfert technologique Les cas eacutetudieacutes sont lAllemagne les Eacutetats-Unis la France le Japon le Queacutebec le Royaume-Uni la Suegravede et lUnion europeacuteenne Les cas individuels sont deacutecrits dans la partie Description des cas
Apregraves avoir preacutesenteacute un reacutesumeacute des approches gouvernementales ce chapitre expose une synthegravese des meacutecanismes de veille ou dinformation mis en place par les gouvernements eacutetudieacutes Il trace ensuite les grandes lignes des forces et des faiblesses des initiatives et deacutecrit les facteurs critiques de succegraves et les pistes daction suppleacutementaires suggeacutereacutees par les reacutepondants agrave un gouvernement deacutesireux de favoriser une pratique de veille aupregraves des PME Enfin cette synthegravese preacutesente les rocircles que devrait jouer un gouvernement face agrave la veille tels que perccedilus par les reacutepondants
1 SYNTHEgraveSE DES APPROCHES GOUVERNEMENTALES
11 LAllemagne
Le gouvernement feacutedeacuteral allemand considegravere ne pas avoir de meacutecanisme speacutecifique pour favoriser la veille dans les entreprises Selon deux experts de la situation allemande consulteacutes le gouvernement ne
16 Veille strateacutegique et PME
parle pas de veille ni dintelligence eacuteconomique Cependant sa politique du multimeacutedia suggegravere que ce gouvernement preacutesente une vision du rocircle de linformation dans leacuteconomie de la connaissance qui passe par des actions concregravetes lieacutees entre autres agrave linformation scientifique et technique (IST) agrave la recherche et deacuteveloppement (RampD) au transfert technologique et agrave la formation agrave la maicirctrise de linformation De plus lEacutetat agit agrave la fois comme intermeacutediaire et comme bailleur de fonds (de 33 agrave 100 du montant) Parmi les points forts de lapproche allemande il faut souligner (1) la promotion de lIST (2) la formation agrave lutilisation de lIST (3) la promotion de la gestion strateacutegique de linformation (inteacutegration des services dinformation dans la strateacutegie de gestion) et (4) la formation agrave lutilisation de linformation inteacutegreacutee dans le cursus universitaire (donc laquoinformation literacyraquo ou maicirctrise de linformation des futurs employeacutes entrepreneurs etc)
Sa politique dIST sappuyant sur une strateacutegie en deux volets contient des eacuteleacutements essentiels pour favoriser une pratique de veille dans les entreprises Ces deux volets compleacutementaires sont (1) la promotion de lutilisation de lIST et (2) le deacuteveloppement de bases de donneacutees et dune industrie de FIST eacutelectronique Les reacutesultats de cette eacutetude suggegraverent que le gouvernement feacutedeacuteral allemand a une vision eacuteclaireacutee du rocircle de FIST dans le deacuteveloppement social et eacuteconomique national Il a adopteacute une strateacutegie qui permet de deacutevelopper loffre et stimuler la demande de faccedilon simultaneacutee dans une perspective dinvestissement agrave long terme
Cette vision strateacutegique permet aux organismes soutenus de deacutevelopper une masse critique dexpertise de contenus et de clients Ils devraient ainsi ecirctre en bonne position pour atteindre lobjectif agrave long terme dautofinancement Au fur et agrave mesure que les instituts atteignent un certain niveau de recouvrement de coucircts le gouvernement se retire et laisse agir les forces du marcheacute Le gouvernement semble eacutegalement utiliser une approche modulaire en reconnaissant que tous les instituts ne deviendront pas rentables en mecircme temps Il semble y avoir une certaine compreacutehension que linformation nest pas une ressource comme les autres et que le marcheacute de linformation ne se deacuteveloppe pas comme celui dautres produits et services En effet linformation nest pas toujours perccedilue comme une ressource et les gens ne sont pas precircts agrave payer pour en obtenir surtout quand ils peuvent obtenir gra-tuitement certaines informations aupregraves de divers organismes publics ou associatifs
Cette strateacutegie agrave long terme inteacutegrant les reacutesultats des plans quinquennaux preacuteceacutedents eacutevalue les progregraves accomplis et poursuit en corrigeant les problegravemes Le programme laquo Information comme matiegravere
Synthegravese des approches adopteacutees 17
premiegravere de linnovation raquo reacuteserve une bonne part de son budget pour financer les instituts dinformation scientifique et technique (voir la vignette 5) Le gouvernement allemand subventionne partiellement ces centres dinformation speacutecialiseacutee sur une longue peacuteriode Lobjectif agrave long terme est darriver agrave les rendre financiegraverement autonomes Outre la subvention directe de fonctionnement ces institutions beacuteneacuteficient depuis 1990 des retombeacutees des programmes de sensibilisation et de promotion de lIST visant agrave en faire augmenter lutilisation
Il sagit dune vision inteacutegreacutee qui inclut agrave la fois tous les milieux soit le milieu de la recherche avec les universiteacutes les bibliothegraveques scientifiques et de recherche de mecircme que les milieux industriel et gouvernemental Cette vision comprend non seulement le lien entre linformation linnovation et le deacuteveloppement eacuteconomique mais aussi entre leacuteducation agrave la maicirctrise de linformation (et non pas uniquement la maicirctrise des technologies dinformation) des eacutetudiants actuels et la qualiteacute dune main-dœuvre compeacutetente pour le XXIe siegravecle
Le Modegravele de transfert technologique du Land du Bade-Wurtemberg (Land le plus plus riche et le plus productif en terme dinnovation du pays) baseacute sur la Fondation Steinbeis est un meacutecanisme pour favoriser le transfert de la connaissance La Fondation Steinbeis est une fondation priveacutee qui a eacuteteacute eacutetudieacutee parce quelle eacutetait citeacutee dans la litteacuterature comme eacutetant lun des principaux meacutecanismes du dispositif dintelligence eacuteconomique allemand pour les PME Elle a pour mission de soutenir le transfert de technologies et dexpertises dans les entreprises en particulier les PME par ses centres de transfert Les centres de transfert Steinbeis ont pour mission deacutetablir un rapprochement entre les infrastructures de RampD et les PME afin que les PME aient accegraves au savoir et au savoir-faire deacuteveloppeacutes dans ces institutions Les centres eacutetant baseacutes sur lexpertise dune personne (principalement de professeurs duniversiteacute) agrave la fine pointe de son domaine il devrait sopeacuterer un transfert de connaissances et de prospective dans les entreprises
Le gouvernement allemand supporte aussi une initiative de surveillance de lenvironnement eacuteconomique visant en particulier les PME en financcedilant le Bundesstelle fuumlr Aufenhandelsinformation (BfAI) (Federal Agency for External Trade Information voir la vignette 1) responsable de maximiser lutiliteacute de linformation eacuteconomique produite par ses deacuteleacutegations eacutetrangegraveres en la colligeant en la compleacutetant par dautres sources en lanalysant et en diffusant ces analyses par diffeacuterents modes
Enfin le gouvernement allemand reacutealise des eacutetudes prospectives technologiques baseacutees sur la meacutethode Delphi dont les reacutesultats sont
18 Veille strateacutegique et PME
diffuseacutes non seulement aux agences gouvernementales mais aussi aux acteurs eacuteconomiques et sociaux Ceci leur permet de se positionner dans une perspective agrave long terme essentielle pour assurer le deacuteveloppement eacuteconomique et social Le deacuteveloppement de la biotechnologie dans le Land du Bade-Wurtemberg en est un exemple
Cette strateacutegie allemande baseacutee sur une laquopolitique du multimeacutedia raquo et en particulier sur une politique dIST preacutesente donc des eacuteleacutements pertinents agrave eacutetudier
12 Les Eacutetats-Unis
Le gouvernement ameacutericain na pas de politique pour favoriser la pratique de veille dans les entreprises1 Il a cependant mis en place un ensemble de politiques et de mesures dinformation qui tout en eacutetant perfectibles favorise efficacement et au moindre coucirct possible laccegraves et la diffusion agrave linformation gouvernementale par les citoyens incluant les citoyens corporatifs
Le gouvernement ameacutericain lui-mecircme a des pratiques de veille et de prospective Il y a aussi eu un deacutebat sur une reacuteorientation possible visant agrave eacutetendre le mandat du service de renseignement ameacutericain2 au recueil dinformation eacuteconomique mais jusquagrave preacutesent il semble que ce projet soit resteacute lettre morte Seuls des individus ont proposeacute une politique ou un centre gouvernemental de veille tels que Robert Steele3 avec sa National Information Strategy et John Quinn4 avec son National Economic Intelligence Center Ces propositions ne semblent pas trouver deacutecho au niveau gouvernemental
La veille est nettement une pratique individuelle des organisations surtout des tregraves grandes entreprises Il faut noter que les Eacutetats-Unis sont lun des pays dont la proportion de grandes et moyennes entreprises est la plus forte5 au monde Les diverses eacutetudes montrent que ce sont ces entreprises qui sont les plus susceptibles davoir des fonctions dinformation et des pratiques de veille eacutetablies Les reacutesultats dun sondage meneacute reacutecemment supportent cette affirmation En effet dans une enquecircte meneacutee en octobre 1997 aupregraves de 101 tregraves grandes entreprises ameacutericaines dont 66 avaient un revenu annuel de plus de 1 milliard de dollars ameacutericains et 28 plus de 10 milliards de dollars ameacutericains The Futures Group trouvait que 60 des reacutepondantes avaient un systegraveme formel de veille (business intelligence) tel que perccedilu par le reacutepondant dans lentreprise6 Selon lAmerican Productivity amp Quality Center (APQC)7 environ 10 de lensemble des grandes entreprises ameacutericaines avaient en 1997 une pratique formelle
Synthegravese des approches adopteacutees 19
de veille8 ce qui eacutetait trois fois plus quen 19879 Dans quelle mesure les PME ameacutericaines ont des pratiques de veille reste inconnu Cependant vu le taux dimplantation dans les grandes entreprises il y a lieu de penser quil est encore plus faible dans les PME
Les mesures visant les PME10 examineacutees dans cette eacutetude nont pas de composante de veille Il sagit daide agrave lentreprise qui inclut neacutecessairement du transfert dinformation (intrinsegraveque agrave toute activiteacute daide agrave lentreprise) soit le Manufacturing Extension Partnership (MEP) et les Business Information Centers (BIC) Cependant ces initiatives ont fourni des informations inteacuteressantes non pas tant au niveau de leur mission quau niveau de leur fonctionnement Par exemple il eacutetait preacutevu que le financement par le gouvernement dun MEP Center se ferait sur trois ans apregraves quoi le centre serait financiegraverement autonome Il sest rapidement aveacutereacute quaucun centre ne pouvait sautofinancer ce qui a ameneacute le gouvernement agrave revoir sa deacutecision et agrave supporter en partie lopeacuteration des centres Enfin le gouvernement ameacutericain via diffeacuterents ministegraveres et agences reacutealise des eacutetudes de prospective technologique
La force premiegravere et ineacutegaleacutee des Eacutetats-Unis est sans contredit la vitaliteacute de son industrie de linformation en particulier de lindustrie de linformation eacutelectronique11 sans parler des technologies dinformation Le gouvernement ameacutericain a joueacute un rocircle primordial dans son deacuteveloppement12 Il continue dagir comme catalyseur dans ce domaine en subventionnant la recherche fondamentale et appliqueacutee dans tous les domaines lieacutes agrave la gestion de linformation et en participant au deacuteveloppement de lindustrie de linformation eacutelectronique tant au niveau du contenu que des laquocontenantsraquo cest-agrave-dire les technologies Le gouvernement ameacutericain consent des efforts importants pour diffuser son information De plus comme le droit dauteur ne sapplique pas agrave linformation gouvernementale (avec certaines exceptions telles que le NTIS qui deacutetenait un quasi-copyright empecircchant la reacuteutilisation de linformation sans verser de redevance par le secteur priveacute) des entre-prises priveacutees peuvent reprendre linformation gouvernementale et la diffuser13 Pour assurer leur rentabiliteacute elles doivent ajouter une valeur suppleacutementaire agrave celle offerte par les bases de donneacutees diffuseacutees par le gouvernement (ex meilleure interface de recherche serveur contenant plusieurs bases de donneacutees sur des sujets similaires analyse suppleacutementaire etc) Les autres forces retenues du cas ameacutericain sont
bull les meacutecanismes nombreux pour favoriser laccegraves et la diffusion agrave linformation gouvernementale via divers canaux de diffusion agrave diffeacuterents coucircts
20 Veille strateacutegique et PME
bull la forte impulsion donneacutee par le gouvernement ameacutericain pour permettre le deacuteveloppement dun marcheacute de linformation fort
bull labsence de droit dauteur sur linformation gouvernementale
bull des structures informationnelles et un marcheacute de linformation parmi les plus deacuteveloppeacutes au monde (bibliothegraveques bases de donneacutees gouvernementales et priveacutees industrie de linformation professionnels de linformation associations professionnelles et industrielles en information infrastructure technologique de linformation etc Au niveau gouvernemental mentionnons la National Library of Medicine et ses bases de donneacutees faisant autoriteacute dans le monde la Library of Congress le National and Technical Information Service (NTIS) les sites Web tels que Thomas Government locator system etc)
bull la reconnaissance de la valeur de linformation dans le mieux-ecirctre et la compeacutetitiviteacute de la nation incluant les entreprises
bull les subventions (ex National Science Foundation [NSF]) ou contrats de recherche (Department of Defense NASA etc) en gestion dinformation permettant le deacuteveloppement de meacutethodologies et doutils informationnels
Enfin une autre force est la recherche meneacutee sur les politiques dinformation du gouvernement ameacutericain depuis de nombreuses anneacutees faisant en sorte que le contexte ameacutericain des politiques dinformation est probablement celui qui est le mieux compris eacutevalueacute et documenteacute Cette recherche a permis le deacuteveloppement de consensus autour de questions cleacutes et permis aux deacutecideurs aux citoyens et aux entrepreneurs den comprendre les enjeux Elle a favoriseacute le deacuteveloppement plus efficace des instruments leacutegislatifs pour rendre de plus en plus performants laccegraves et la diffusion de linformation gouvernementale facilitant ainsi son utilisation et son exploitation par les organisations
13 La France
La France est le pays eacutetudieacute ougrave la reacuteflexion sur lintelligence eacuteconomique et la veille a eacuteteacute la plus formelle au niveau national et gouvernemental au cours des anneacutees 1990 Le point culminant a eacuteteacute la publication des travaux du groupe laquoIntelligence eacuteconomique et strateacutegie des entreprisesraquo (rapport Martre) qui a entraicircneacute une seacuterie dactions dont une tregraves visible la creacuteation du Comiteacute sur la compeacutetitiviteacute et la seacutecuriteacute eacuteconomique (CCSE) par le Premier ministre Lattention politique au
Synthegravese des approches adopteacutees 21
niveau du gouvernement national a cependant fortement diminueacute avec le changement de gouvernement Linteacuterecirct politique porte maintenant sur laquo la socieacuteteacute de linformation raquo
Cependant certains organismes publics importants ont des politiques ou des mandats dintelligence eacuteconomique comme lAssembleacutee des Chambres franccedilaises de commerce et dindustrie (ACFCI) avec sa politique dintelligence eacuteconomique et lAgence pour la diffusion de linformation technique (ADIT) dont les buts par deacutecret sont (1) de contribuer agrave mettre en œuvre une politique de veille technologique (2) de reacutealiser des eacutetudes de prospective sur leacutevolution mondiale des sciences et des technologies ainsi que sur les industries qui leur sont lieacutees et leurs impacts sociaux et eacuteconomiques (3) de constituer agrave destination des acteurs de leacuteconomie franccedilaise 14 des synthegraveses sur les principaux eacuteveacutenements en cours (dans les domaines scientifiques techniques technico-industriels) susceptibles dinteacuteresser leur deacuteveloppement international ou leur innovation technologique15
La conception dun modegravele dintelligence eacuteconomique se retrouve au plan plus opeacuterationnel avec la mise en place en partenariat dun dispositif reacutegional dintelligence eacuteconomique pour deacutevelopper une laquointelligence territorialeraquo
Lintelligence eacuteconomique est deacutefinie comme eacutetant laquolensemble des actions coordonneacutees de recherche de traitement de distribution en vue de son exploitation de linformation utile aux acteurs eacuteconomiques Ces diverses actions sont meneacutees leacutegalement avec toutes les garanties de protection neacutecessaires agrave la preacuteservation du patrimoine de lentreprise dans les meilleures conditions de qualiteacute de deacutelais et de coucirctraquo16 Selon le rapport Martre lintelligence eacuteconomique inclut et deacuteborde non seulement de la veille et la protection de linformation mais aussi les strateacutegies dinfluence dun gouvernement les cabinets de consultants etc et les opeacuterations de deacutesinformation On le voit cette conception de lintelligence eacuteconomique va nettement au-delagrave de la veille puisquelle couvre en fait une strateacutegie de deacuteveloppement eacuteconomique national baseacutee sur des actions concerteacutees et interactives Elle couvre tregraves large peut-ecirctre mecircme trop ce qui semble dailleurs avoir favoriseacute la laquochuteraquo du CCSE et le recentrage sur linformation eacuteconomique
Il est ressorti au cours des entrevues que les expressions laquoveilleraquo et laquointelligence eacuteconomiqueraquo sont utiliseacutees de faccedilon interchangeable Il faut aussi souligner que plusieurs organismes jouent essentiellement un rocircle de gestion dinformation
22 Veille strateacutegique et PME
Les forces qui se deacutegagent du modegravele franccedilais sont
bull la mobilisation fortement visible et hautement appuyeacutee politi-quement en faveur de la veille et de lintelligence eacuteconomique qui a permis de creacuteer une impulsion et des engagements dactions
bull des champions creacutedibles issus de diffeacuterents domaines (personnaliteacutes du monde politique des affaires militaire universitaire gouvernemental) et de diffeacuterentes approches professionnelles et disciplinaires (telles que la bibliotheacuteconomie et les sciences de linformation la gestion [incluant le marketing] les sciences eacuteconomiques lingeacutenierie)
bull lutilisation dinfrastructures deacutejagrave existantes et connues (ex ACFCI CCI ARIST ADIT CFCE) pour implanter des actions de veille peacuterenniteacute de ces infrastructures
bull une tregraves forte visibiliteacute des programmes et des actions aupregraves des gens daffaires et du grand public via les meacutedias grand public ou daffaires
bull un reacuteseau organiseacute pour diffuser linformation de nature scientifique technologique ou eacuteconomique colligeacutee par les am-bassades et les Postes dexpansion eacuteconomique (PEE) afin de mieux connaicirctre les marcheacutes et de mieux informer les acteurs eacuteconomiques
bull une approche reacutegionale et locale multipartenaire impliquant les repreacutesentants reacutegionaux de lEacutetat les repreacutesentants reacutegionaux (preacutefets) etc
bull des actions orienteacutees sur la sensibilisation des entrepreneurs agrave la veille
bull une tregraves importante implication financiegravere de lEacutetat (minimalement 50 ) par le biais des budgets aux programmes des ministegraveres et organismes publics de subventions aux entreprises et aussi en tant que clients
bull un investissement massif de lEacutetat dans le deacuteveloppement dune industrie de linformation (ex TeacuteleacutesystegravemeQuestel dans les anneacutees 1970 Minitel dans les anneacutees 1980 ceacutedeacuterom dans les bibliothegraveques universitaires deacutebut 1990)17 malgreacute les diffeacuterents efforts du gouvernement franccedilais la Mission Lefas suggegravere quil existe encore un problegraveme daccegraves et de diffusion agrave linformation gouvernementale et un besoin de mieux deacutevelopper lindustrie de linformation eacutelectronique
Synthegravese des approches adopteacutees 23
- linvestissement dans des eacutetudes prospectives technologiques
- le deacuteveloppement de la formation et de la recherche dans lesuniversiteacutes et les laboratoires publics tant au niveau des modegravelesorganisationnels que des outils technologiques (bibliomeacutetriques danalyse linguistique etc) dans les domaines financeacutes par lEacutetat
Une faiblesse potentielle qui se deacutegage de ce portrait est que le nombreeacuteleveacute dintervenants gouvernementaux oeuvrant de pregraves ou de loin dans lamise en place des meacutecanismes dinformation et de veille puisse entraicircner (1) des luttes de pouvoir et un deacutedoublement des efforts dans certainescirconstances plutocirct que de la collaboration et du travail en reacuteseau et (2) lapossibiliteacute que le secteur priveacute accuse le gouvernement de concurrencedeacuteloyale en subventionnant des organismes ou en intervenant sur le marcheacute
Agrave la lumiegravere des quatre axes de deacuteveloppement de la pratique franccedilaiserecommandeacutes dans le rapport Martre les donneacutees indiquent que les actionsentreprises par les diffeacuterents acteurs franccedilais suivent cette direction
Une premiegravere recommandation portait sur la diffusion (entre autresmoyens de sensibiliser les chefs dentreprise) de la pratique dintelligenceeacuteconomique dans lentreprise en particulier les PME Les reacutesultats indiquentque les premiers efforts des acteurs cleacutes de VIE ont eacuteteacute consacreacutes agrave lasensibilisation agrave la veille des entrepreneurs en particulier des chefs de PME Ces efforts de sensibilisation se sont faits au niveau reacutegional en impliquantde multiples acteurs De plus les meacutedias laquogrand public raquo18 et speacutecialiseacutes ont relayeacute ce message
Les deuxiegraveme et troisiegraveme recommandations portaient sur une meilleurediffusion de linformation gouvernementale et une meilleure circulationdinformation entre le public et le priveacute ainsi que sur la creacuteation de bases de donneacutees reacutepondant aux besoins des utilisateurs Des efforts ont eacuteteacute consentisde ce cocircteacute en particulier par lADIT le CFCE et les ARIST Avec leprogramme actuel du premier ministre laquoSocieacuteteacute de linformation raquo (cfmission Lefas) il serait raisonnable de penser que ce sont probablement cesdeux volets qui vont se deacutevelopper le plus au cours des prochaines anneacutees
Finalement une quatriegraveme recommandation concernait le deacuteve-loppement de la formation agrave la fois geacuteneacuterique avec la sensibilisation agrave limportance strateacutegique de linformation et agrave la maicirctrise de linformation (information literacy) et speacutecifique (diplocircme dans le secteur de lIE)Le deacuteveloppement de formation speacutecifique sest fait Cependant il faut
24 Veille strateacutegique et PME
eacutevaluer la qualiteacute et la couverture de ces formations qui se multiplient dans tous types deacutecoles et de domaines disciplinaires Quant agrave la maicirctrise de linformation les donneacutees nindiquent rien agrave ce propos Le programme laquo Socieacuteteacute de linformation raquo nindique pas non plus clairement daction concregravete agrave ce sujet mis agrave part la place des technologies dinformation dans lenseignement (ce qui eacutequivaut au concept de computer literacy ce qui est fort diffeacuterent du concept dinformation literacy) Leffort pour la maicirctrise de linformation semble ecirctre davantage consenti aupregraves des entreprises que sur lensemble des citoyens franccedilais avec formation inteacutegreacutee dans le curriculum scolaire courant
Avec le deacutesinteacuterecirct pour adopter une politique nationale dintelligence eacuteconomique il ny a plus de pouvoir politique gouvernemental central supportant leffort ni de vision se traduisant dans une politique inteacutegreacutee qui assure entre autres une coheacutesion entre les divers programmes et activiteacutes deacuteveloppeacutes Des organismes nationaux tels que lACFCI (et les CCI et les ARIST) ou lADIT ont pris le relais ce qui fait quen pratique il y a une tregraves forte implication de lEacutetat dans leffort de deacuteveloppement de lintelligence eacuteconomique La deacutemarche franccedilaise en intelligence eacuteconomique savegravere donc utile agrave plus dun titre comme modegravele agrave examiner
14 Le Japon
Le Japon est probablement le pays qui a le plus fascineacute les observateurs dans le domaine de lintelligence eacuteconomique et de la veille Sa puissance eacuteconomique19 et sa formidable croissance au cours des anneacutees 1980 (le laquomiracle eacuteconomique japonaisraquo de leacutepoque) alors que leacuteconomie occidentale eacutetait en pleine reacutecession a dailleurs entraicircneacute de nombreuses eacutetudes des meacutethodes pratiques et cultures organisationnelles japonaises pouvant ecirctre responsables de ce laquomiracleraquo
On a notamment observeacute le comportement informationnel orga-nisationnel et individuel dans les entreprises et le gouvernement japonais De nombreux eacutecrits et confeacuterences lui ont eacuteteacute deacutedieacutes deacutecrivant un pays ougrave la veille est presque un trait culturel ougrave chaque citoyen employeacute dirigeant est un veilleur potentiel pour son gouvernement ou son employeur20
Au fil du temps la pratique de veille serait devenue intrinsegraveque agrave la culture japonaise21 Le pays tant le gouvernement que les grandes entreprises consacrerait les ressources financiegraveres mateacuterielles et humaines neacutecessaires pour deacutevelopper une pratique efficace de gestion strateacutegique dinformation dont la veille fait partie Linformation serait
Synthegravese des approches adopteacutees 25
vraiment perccedilue comme une ressource essentielle dans laquelle il convient dinvestir les sommes neacutecessaires Selon Porter22 le facteur deacuteterminant de la capaciteacute creacuteative au Japon serait la disponibiliteacute et labondance de linformation agrave jour dans les diffeacuterents secteurs eacuteconomiques technologiques scientifiques etc inteacuteressant le pays Il soutient mecircme que ce fonds dinformation eacuteconomique serait ineacutegaleacute mecircme par les Eacutetats-Unis Enfin il semble que la capaciteacute des Japonais agrave deacutevelopper ce que les Franccedilais appellent des laquo reacuteseaux de connivence raquo ait aussi contribueacute agrave nourrir cette perception davancement du Japon dans le domaine La pratique du jinmyaku soit le deacuteveloppement dun reacuteseau de contacts personnels tant dans lorganisation quagrave lexteacuterieur (supeacuterieurs collegravegues employeacutes banquiers repreacutesentants gouvernementaux clients etc) serait une caracteacuteristique intrinsegraveque de la gestion japonaise La qualiteacute du reacuteseau dune personne serait mecircme selon Kishi et Russell (1995) laune agrave laquelle serait jugeacute son avancement dans la hieacuterarchie23 Bien que cette capaciteacute soit une force de deacutepart pour favoriser une pratique de veille elle ne constitue pas en elle-mecircme une pratique de veille
Cependant la plupart des eacutecrits sont baseacutes sur des anecdotes et sur des sources secondaires Peu deacutetudes sont baseacutees sur des donneacutees empiriques La lecture de nombreux articles rapports etc portant sur la veille etou lintelligence eacuteconomique devient rapidement redondante La plupart citent les mecircmes exemples24 agrave partir des mecircmes auteurs et servent les mecircmes arguments pour expliquer pourquoi le Japon que ce soit par le gouvernement (essentiellement le MITT avec ses divisions comme le Japanese Patent Office ses agences associeacutees telles que le JETRO ainsi que le Japan Information Center of Science and Technology [JICST]) par les grandes entreprises ou par les associations industrielles (keiretsu) se distingue Mais peu de ces auteurs ont eu un accegraves direct aux documents sources eacutecrits en japonais et aux personnes impliqueacutees dans limplantation des meacutecanismes ou ont pu visiter ces organismes25 Enfin aucun ne traite de la pratique de veille ou dintelligence eacuteconomique dans les PME japonaises
Il ny a aucun doute que le gouvernement japonais considegravere linformation essentielle agrave linnovation et au deacuteveloppement eacuteconomique scientifique et technologique et quil supporte ou met en place des meacutecanismes pour en assurer la collecte le traitement et la diffusion Il est parmi lun des rares gouvernements agrave avoir mis en place et soutenu de faccedilon continue depuis plus de trente ans des eacutetudes de prospective baseacutees sur la meacutethode Delphi ainsi que des meacutecanismes de surveillance des marcheacutes eacutetrangers et japonais par la collecte le traitement et la diffusion dinformation via le JETRO
26 Veille strateacutegique et PME
Le gouvernement japonais supporte le deacuteveloppement de lindustrie de linformation eacutelectronique japonaise tant au niveau du deacuteveloppement des serveurs que des contenus Il soutient un institut national dinformation scientifique et technique le JICST (voir la vignette 5) qui semble avoir des ressources pour reacutealiser pleinement son mandat Il supporte divers centres et services qui produisent des bases de donneacutees et diffusent de linformation aux PME avec une coordination centrale mais avec des postes de diffusion et des relais locaux et reacutegionaux Il a deacuteveloppeacute un systegraveme daccreacuteditation de consultants ainsi que de formation en information tant des intervenants gouvernementaux ou publics que des entrepreneurs eux-mecircmes Enfin il a plu-sieurs meacutecanismes en place pour favoriser le deacuteveloppement de reacuteseau entre les PME et les chercheurs universitaires
Les eacuteleacutements dinteacuterecirct sont (1) une politique inteacutegreacutee sur les PME (2) la surveillance systeacutematique des marcheacutes eacutetrangers mais aussi japonais avec collecte traitement et diffusion de linformation via les postes JETRO (3) la reacutegionalisation des activiteacutes de diffusion dinformation dont celles du JETRO permettant la diffusion inteacutegreacutee dinformation internationale nationale reacutegionale et locale (4) laccreacuteditation des consultants (5) la formation offerte tant aux intervenants gouvernementaux quaux entrepreneurs (6) les eacutetudes de prospective (reacutealiseacutees selon un cycle et non pas laquouniquesraquo) qui ont une influence sur la socieacuteteacute japonaise (gouvernement entreprises etc) (7) le sou-tien au deacuteveloppement dune industrie de linformation nationale (8) un institut national dinformation scientifique et technique ayant les moyens de reacutealiser son mandat et (9) linvestissement dans linformation consideacutereacutee comme une ressource
15 Le Queacutebec
Le gouvernement du Queacutebec na pas de politique de veille ou dintelligence eacuteconomique ni deacutenonceacute de politique Il na pas non plus de politique coordonneacutee dinformation Il a adopteacute un programme le Fonds de partenariat sectoriel Volet 4 (FPS4) Veilles concurrentielles visant la mise sur pied de centres de veille concurrentielle (CVC) dans diffeacuterents secteurs industriels dans le cadre de la strateacutegie du deacuteveloppement des grappes industrielles Le FPS4 a permis la mise sur pied de 14 CVC couvrant diffeacuterents secteurs industriels Au moment ougrave ce programme eacutetait mis sur pied au Queacutebec et que le premier CVC (Accegraves-Domotique) ouvrait ses portes le groupe de travail sur lintelligence eacuteconomique en France preacutesideacute par Henri Martre deacuteposait son rapport Ceci illustre bien lavant-gardisme du MICST avec ce
Synthegravese des approches adopteacutees 27
programme Il faut louer le travail accompli par les responsables du FPS4 ainsi que par les partenaires qui ont investi certains plus que dautres en matiegravere dinnovation doriginaliteacute et de dynamisme dans les CVC Le FPS4 a catalyseacute la creacuteation dautres initiatives de veille et dobservatoires en particulier au sein du gouvernement queacutebeacutecois et dorganismes publics
Il y a un inteacuterecirct reacuteel pour la veille du point de vue tactique au sein du gouvernement queacutebeacutecois Il y a un fort consensus quant agrave la poursuite de laquo lesprit raquo du programme FPS4 soit dassurer la disponibiliteacute dune laquoveille geacuteneacuterique raquo aux entreprises Une divergence eacutemerge lorsquil sagit de deacuteterminer le ou les mandataires dune telle activiteacute les centres de veille dautres organismes ou les ministegraveres eux-mecircmes avec leurs agents sectoriels et reacutegionaux Les forces et faiblesses perccedilues du programme ainsi que les facteurs pouvant favoriser limplantation des CVC indiquent que si lesprit du programme est valide les moyens et les exigences demandent des ajustements
La prospective est relativement absente agrave ce jour des pratiques gouvernementales Dans son Avis pour une politique queacutebeacutecoise de linnovation26 le Conseil de la science et de la technologie du Queacutebec souligne labsence dun meacutecanisme de prospective de type Foresight (voir le cas de la Grande-Bretagne) ou de cartes routiegraveres technologiques27 du gouvernement canadien et en recommande ladoption Malheureusement cet avis neacuteglige lapport essentiel de linformation scientifique et technologique (IST) dans la capaciteacute dinnovation dune socieacuteteacute et ne porte aucune recommandation prioritaire sur le deacuteveloppement etou la consolidation de la gestion de FIST queacutebeacutecoise pour maximiser la RampD deacutejagrave reacutealiseacutee ou en cours pour renforcer les reacuteseaux etc
La politique de lautoroute de linformation na pas non plus permis de deacutevelopper une approche inteacutegreacutee des politiques et de la gestion dinformation au Queacutebec La gestion de linformation gouvernementale en particulier eacutelectronique demeure fragmenteacutee
La veille est davantage une pratique eacutemergente mais qui devra agrave un certain point ecirctre leacutegitimeacutee par les deacutecideurs sinon elle ne reacuteussira pas agrave simplanter comme pratique courante Mais en amont de la veille il y a une neacutecessiteacute absolue pour le gouvernement du Queacutebec de revoir ses politiques dinformation et dassurer la diffusion efficace de linformation quil creacutee Le gouvernement dans le cadre de ses fonctions collige traite analyse de linformation quil est souvent le seul agrave deacutetenir parce quil est le seul agrave avoir les moyens de le faire Il devrait en assurer une mise agrave disposition facile efficace au meilleur coucirct possible dans
28 Veille strateacutegique et PME
le respect des lois Au cours de cette eacutetude il est ressorti un manque dappui politique et strateacutegique agrave la gestion strateacutegique dinformation au Queacutebec Pour appuyer le deacuteveloppement dune eacuteconomie du savoir le Queacutebec a non seulement besoin dune strateacutegie fiscale inteacutegreacutee28 mais aussi dune politique dinformation et des connaissances inteacutegreacutee Le chapitre 2 compare lapproche trouveacutee au Queacutebec par rapport agrave celles deacuteveloppeacutees par les autres gouvernements dans une approche de benchmarking
16 Le Royaume-Uni
Le Royaume-Uni na pas de politique de veille mais il a mis en place des outils pour favoriser laccegraves et la diffusion de linformation gouvernementale Il a aussi un programme de prospective Foresight qui relegraveve du Department of Trade and Industry (DTI) Le DTI est linitiateur des mesures sadressant aux entreprises qui sinscrivent davantage dans laide agrave lentreprise avec une forte composante informationnelle Son modegravele Business Link est inteacuteressant non pas tant en regard du type de produits et services offerts - service dinformation qualifieacute de basic business intelligence par un reacutepondant et de conseils - que du type dorganismes mis en place qui offre des similitudes avec les centres de veille concurrentielle Il faut aussi noter quil existe des ressources informationnelles autres que celles supporteacutees par le DTI visant la fourniture dinformation aux entreprises (ex le British Library Business Information Service)
Les points forts qui se deacutegagent de leacutetude du Royaume-Uni sont
bull lappui politique aux initiatives
bull la vision globale des rocircles des initiatives qui sinscrivent dans le White Paper on Competitiveness
bull la volonteacute de coordination des diffeacuterentes initiatives mises en place en particulier par le DTI renforccedilant lideacutee du guichet unique tant physique queacutelectronique pour avoir accegraves agrave linformation
bull la volonteacute non seulement didentifier les tendances eacutemergentes ayant un enjeu strateacutegique pour le mieux-ecirctre de la socieacuteteacute britannique avec le programme de prospective Foresight mais aussi dagir sur les reacutesultats obtenus par ces eacutetudes
bull le soutien financier du gouvernement aux initiatives informa-tionnelles quand celles-ci ne peuvent ecirctre supporteacutees par le marcheacute (market failure) en particulier quand ces initiatives sadressent aux PME
Synthegravese des approches adopteacutees 29
- lutilisation du reacuteseau des ambassades pour diffuser systeacutema-tiquement de linformation sur les marcheacutes eacutetrangers aux entreprises
- le deacuteveloppement dun reacuteseau coordonneacute (Business Link) par-tageant une banniegravere des outils (site Web intranet) et des services de base
- une approche reacutegionale locale et multipartenaire
- la mise en place de programmes deacutevaluation baseacutee sur des eacutetudes longitudinales
- le soutien agrave la pratique de la gestion de la connaissance annonceacute dans le Livre blanc sur la compeacutetitiviteacute (deacutecembre 1998)
Lapproche adopteacutee dans le Livre blanc sur la compeacutetitiviteacute (deacutecembre 1998) qui vise entre autres agrave favoriser la pratique de la gestion de la connaissance tant au sein des entreprises que du gouvernement avec la creacuteation dune Knowledge Management Unit au sein du DTI est fort prometteuse Cet engagement indique que le gouvernement en reconnaicirct limportance pour la compeacutetitiviteacute de la socieacuteteacute britannique Lavenir dira si les promesses sont tenues En effet les deacuteclarations que laquolinformation et la connaissance sont les eacuteleacutements vitaux de lorganisation et doivent ecirctre geacutereacutees raquo sont relativement freacutequentes Cependant lengagement seacuterieux agrave long terme prenant appui sur les bonnes compeacutetences et investissant les ressources neacutecessaires est malheureusement encore rare avec une bonne dose de penseacutee magique assortie de lillusion quune technologie reacuteglera tout le problegraveme de la gestion dinformation Cependant les reacutesultats de cette eacutetude portent agrave croire que le gouvernement britannique comprend que linformation et la connaissance sont des ressources (1) devant ecirctre geacutereacutees (2) dont la nature speacutecifique demande un traitement approprieacute (3) qui exigent un engagement sur une certaine peacuteriode de temps avant davoir atteint le plein potentiel (4) dont limpact nest immeacutediatement ni facilement visible ni mesurable exigeant de nouveaux indicateurs valides de performance Il reste agrave voir si le gouvernement saura deacutevelopper les bons meacutecanismes dimplantation
17 La Suegravede
La Suegravede na pas de politique dintelligence eacuteconomique ni de systegraveme organiseacute de collecte et de diffusion de nature scientifique technologique ou eacuteconomique au niveau des ambassades pour mieux connaicirctre les marcheacutes Le gouvernement ne semble pas jouer de rocircle
30 Veille strateacutegique et PME
officiel particulier agrave cet eacutegard Il offre des services dinformation ou y participe dans le cadre de programmes daide aux entreprises Mais ceci nest pas de la veille et on ne le perccediloit pas ainsi non plus Il y a des inteacuterecircts individuels de la part de fonctionnaires (souvent de tregraves haut niveau) ainsi que des ministegraveres qui ont des pratiques de veille mais pas de politique ou de programme nationaux
La Suegravede est souvent citeacutee en exemple dans la litteacuterature29 comme pays modegravele en terme de veille Cependant les reacutepondants sueacutedois intervieweacutes (qui sont parmi les personnes probablement les mieux informeacutees de la situation en Suegravede) tout en reconnaissant la pratique avanceacutee de veille dans quelques tregraves grandes entreprises sueacutedoises croient surfaite la reacuteputation de la Suegravede dans la litteacuterature La Suegravede est un pays dont les caracteacuteristiques culturelles favorisent le maillage leacutechange et le partage dinformation ainsi que la recherche de consensus national Ce sont ces caracteacuteristiques qui de lavis dun reacutepondant font que la Suegravede est perccedilue comme tregraves avanceacutee en veille Agrave son avis le rapport Martre et dautres observateurs confondent les concepts de laquo maillage raquo et de laquo veille raquo et preacutesentent une fausse image de la veille en Suegravede Ces traits culturels peuvent constituer des forces de deacutepart pour favoriser des pratiques de veille mais ne constituent pas de la veille
Selon les reacutepondants la plupart des grandes entreprises seraient tregraves bien sensibiliseacutees agrave la veille De tregraves grandes entreprises sueacutedoises ont des services de veille Cependant il semble que ce nombre dentreprises soit restreint30 Les PME31 seraient de plus en plus sensibiliseacutees agrave la veille mais ne seraient pas tregraves avanceacutees dans leur pratique Il y aurait peu de structures de veille dans ces entreprises ou dinfrastructures disponibles pour les supporter dans cette pratique
Il y a des activiteacutes denseignement et de recherche sur la veille meneacutees depuis les anneacutees 1970 en Suegravede32 En particulier le professeur Stevan Dedijer pionnier dans le domaine a eu beaucoup dinfluence avec ses travaux tant en Suegravede quagrave leacutetranger Cette influence ne se fait pas sentir uniquement aupregraves de ses eacutetudiants et de ses collegravegues chercheurs mais aussi aupregraves des deacutecideurs sueacutedois tant au sein du gouvernement incluant la Deacutefense que dans lentreprise priveacutee Il y a eu diffusion et semble-t-il appropriation du concept de veille et dintelligence sociale (business intelligence et social intelligence) Linfluence de Stevan Dedijer a eacuteteacute deacuteterminante tant pour stimuler le deacuteveloppement de la veille que pour accentuer la perception de lavancement de la veille en Suegravede
Synthegravese des approches adopteacutees 31
De nombreuses personnes ont eacuteteacute formeacutees dans le secteur ou ont agrave tout le moins eacuteteacute sensibiliseacutees au concept Il y a des reacuteseaux de type think tank sur la veille (et non pas de veille) tels BISNES ou FoSO qui regroupent des membres des milieux universitaire des affaires incluant des grandes et des petites entreprises et gouvernemental incluant la Deacutefense Les initiatives pour favoriser les pratiques de veille viennent davantage de gens de tous horizons inteacuteresseacutes par la question Il sagit donc dune approche tirant profit des expertises et des connaissances de divers acteurs socioeacuteconomiques avec transfert via les reacuteseaux formels et informels propres agrave chaque secteur Il faut en particulier souligner le rocircle de lAssociation des employeurs sueacutedois (SAF) dans la diffusion de la pratique de veille (business intelligence)
Les principales attentes vis-agrave-vis du gouvernement en termes de veille sont (1) de deacutevelopper un systegraveme de collecte dinformation aupregraves de ses antennes agrave leacutetranger (ex ambassades consulats) information qui sera valideacutee et diffuseacutee aupregraves des acteurs eacuteconomiques du pays et (2) de maximiser lensemble de la diffusion de linformation quil collige Cette information sera utiliseacutee par les personnes et les organismes dans leur pratique de veille Finalement il faut souligner linteacuterecirct et lappui agrave la recherche et agrave la formation dans le domaine
Il ressort quil y a en Suegravede une sensibilisation agrave la veille de la part de certains acteurs cleacutes et une pratique formelle de la veille dans quelques tregraves grandes entreprises (fonction de veille bien implanteacutee et identifieacutee) Par ailleurs des chercheurs et des professionnels gravitant autour de la veille sont actifs et rendent leurs activiteacutes visibles internationalement ce qui peut donner limpression quil y a plus dactiviteacutes dans ce secteur quil ny en a en reacutealiteacute Il ne fait cependant aucun doute quil y a des initiatives de veille fort inteacuteressantes en Suegravede et que les reacuteseaux deacuteveloppeacutes incluant des acteurs de tous les milieux (priveacute universitaire gouvernemental associatif) constituent une force majeure
18 LUnion europeacuteenne
LUnion europeacuteenne na pas de politique dintelligence eacuteconomique ou de veille comme telle mais des programmes soutenant des activiteacutes de prospective et de veille deacutecoulant de politiques plus larges Par son Livre vert sur linnovation et son Premier plan daction pour linnovation en Europe lUnion europeacuteenne reconnaicirct limportance de la reacutealisation deacutetudes prospectives et dactiviteacutes de veille technologique tant chez les Eacutetats membres que pour sa propre gestion Elle reconnaicirct aussi
32 Veille strateacutegique et PME
limportance de lanticipation dans les organisations et la neacutecessiteacute pour lesgouvernements de maximiser laccegraves et la diffusion de linformation gouvernementale utile aux entreprises en particulier aux PME Les forces de lUnion europeacuteenne agrave retenir sont
bull lInstitut de prospective technologique de Seacuteville (IPTS) quiprend appui sur un reacuteseau de quatorze centres nationauxdinformation scientifique et technologique (Observatoire europeacuteen de la science et de la technologie [ESTO]) pour reacutealiser des eacutetudesde prospective et de veille technologique
bull lapproche locale et multipartenaire du reacuteseau des Euro Info Centres(EIC)
bull le fort appui politique de la Commission tant au reacuteseau des EIC que de lIPTS
bull le lien avec les politiques dentreprises et dinnovation de lUnioneuropeacuteenne
bull le soutien financier total ou partiel agrave ces meacutecanismes dinformation
bull le rocircle de coordination de soutien et de deacuteveloppement du Bureaudaide technique (BAT) du reacuteseau des EIC
bull le partage dun reacuteseau eacutelectronique commun supporteacute par le BATpour les EIC
bull le meacutecanisme deacutevaluation par les pairs des reacutesultats des eacutetudes deprospective et de veille technologique meneacutees pour lIPTS
Maintenant que la preacutesentation des cas est faite la prochaine sectionpreacutesente une synthegravese des meacutecanismes eacutetudieacutes
2 SYNTHEgraveSE DES INITIATIVES DE VEILLE
La synthegravese preacutesenteacutee ici est reacutealiseacutee agrave partir de leacutetude en profondeurde meacutecanismes mis en place par les gouvernements de lAllemagne desEacutetats-Unis de la France du Japon du Royaume-Uni de la Suegravede etde lUnion europeacuteenne pour favoriser la pratique de veille ou donneraccegraves agrave linformation dont ont besoin les PME Il faut noter que peude ces meacutecanismes portaient speacutecifiquement sur la veille En fait seulsles gouvernements de lUnion europeacuteenne et de la France utilisentspeacutecifiquement les expressions laquo veilleraquo et laquointelligence eacuteconomiqueraquoEn Suegravede se trouvent aussi des initiatives de veille (et les expressions
Synthegravese des approches adopteacutees 33
lieacutees au concept sont utiliseacutees) mais comme il a eacuteteacute dit il ne sagit pas dinitiatives mises en oeuvre par le gouvernement Les autres gouvernements nutilisent pas ces expressions dans leurs documents33 Il a fallu eacutelargir les critegraveres de seacutelection pour inclure des initiatives sadressant aux entreprises en particulier les PME ayant une forte composante laquoinformationraquo En cela la validation du choix sest baseacutee sur leacutetat de la question et les entrevues avec des reacutepondants dautres pays ainsi que sur les experts de divers pays consulteacutes Les initiatives retenues utilisent entre autres les expressions laquoveilleraquo laquointelligence eacuteconomique raquo laquoinformation eacuteconomique raquo laquogestion dinformationraquo laquosurveillancemonitoringraquo laquogestion de la connaissance (knowledge management)raquo laquoprospective (foresight)raquo laquoinformation scientifique et techniqueraquo laquoinformationraquo laquoinnovation et transfert technologiqueraquo Ceci indique bien la diversiteacute des initiatives eacutetudieacutees Cette section preacutesente une synthegravese des principaux eacuteleacutements eacutetudieacutes dans les cas en particulier les rocircles les meacutecanismes dimplantation les produits et services offerts le financement la formation et la promotion La description complegravete des initiatives se trouve dans la deuxiegraveme partie de ce volume Description des cas
21 Les rocircles
Les rocircles joueacutes par les organismes responsables de la mise en place des meacutecanismes de veille etou dinformation aupregraves des entreprises sont les suivants (les rocircles les plus courants sont marqueacutes dun asteacuterisque)
Rocircle Deacutefinition
Animation et Rocircle danimation et de coordination dune politique coordination dun programme dune action
Ressources Repeacuterer creacuteer organiser et diffuser des produits informationnelles ou services dinformation de tout genre (scientifique
technologique eacuteconomique etc) incluant des bases de donneacutees (en ligne Internet ceacutedeacuterom)
Veille-prospective- Reacutealiser des activiteacutes de veille de prospective de reacutefeacuterence-courtage reacutefeacuterence ou de courtage dinformation pour les dinformation entreprises etou les organismes de tutelle
Intermeacutediation Intermeacutediaire et reacuteseau de proximiteacute Premier (first-stop ou one-stop) intervenant aupregraves des PME
Formation Formation agrave la veille
Sensibilisation Sensibilisation agrave la veille
34 Veille strateacutegique et PME
Rocircle Deacutefinition
Diagnostic Eacutetablir des diagnostics de deacuteveloppement dun territoire dune socieacuteteacute etc dans une perspective dIE
Deacuteveloppement Deacuteveloppement dun marcheacute pour lequel la demande de marcheacute nest pas encore eacutetablie combler le market gap et se
retirer lorsque la demande et loffre sont eacutequilibreacutees
Politique de veille Deacutevelopper une politique de veille dIE ou participer audeacuteveloppement dune telle politique
Secreacutetariat Assurer le secreacutetariat dun comiteacute
Promotion Rocircle officiel de promotion du programme et des reacutesultats
Lobbying Rocircle de lobbying
Transfert Reacutesolution de problegravemes de RampD et de problegravemes technologique technologiques
Le rocircle danimation et de coordination comprend non seulement la gestion administrative dun programme mais aussi le conseil la mise en reacuteseau des centres dimplantation (ex deacuteveloppement doutils de base communs logiciels intranet promotion etc) et la formation des responsables des reacuteseaux leacutevaluation etc
22 Les meacutecanismes dimplantation
Les meacutecanismes dimplantation des initiatives utiliseacutes sont
bull des reacuteseaux dappui (partenariats dorganismes nationaux reacutegionaux ou locaux pour implanterreacutealiser les programmes et activiteacutes des gouvernements centraux)
bull des produits et services dinformation (ex bases de donneacutees intranet site Web etc)
bull un dispositif reacutegional dintelligence eacuteconomique (en France)
bull des reacuteseaux danimation permettant leacutechange entre plusieurs acteurs eacuteconomiques (ex club de veille)
bull des projets pilotes
bull des programmes de subvention pour implanter la veille en entreprise
bull des centres de transfert technologique
Synthegravese des approches adopteacutees 35
bull des panels dexperts appuyeacutes par une meacutethodologie de prospective (ex Delphi)
Les reacuteseaux dappui multipartenaire (programme gouvernemental national implanteacute agrave partir dappel doffres ou meacutecanisme semblable auquel reacutepond une coalition dorganismes locaux reacutegionaux ou nationaux) sont courants Par exemple les programmes EIC Business Link MEP et BIC sont implanteacutes de cette faccedilon Il nest donc pas eacutetonnant que le rocircle le plus courant des organismes gouvernementaux responsables des programmes soit celui danimation et de coordination vu que le programme est administreacute et coordonneacute au niveau central mais opeacuterationnaliseacute au niveau local ou reacutegional par des organismes tiers
23 Les produits et services offerts
La gamme des produits et services deacuteveloppeacutes et offerts ayant trait agrave la veille et ou agrave linformation sont les suivants (les plus courants sont marqueacutes dun asteacuterisque)
bull des bases de donneacutees eacutelectroniques (ex dexperts de produits sur les concurrents bibliographiques etc disponibles sur un serveur priveacute sur un intranet ou sur le Web)
bull des publications diverses (documents imprimeacutes bulletins revues rapports lettres dinformation disponibles sur abonnement ou agrave la demande output de la veille geacuteneacuterique pour ceux qui offrent ce service)
bull un service de reacutefeacuterence ou de courtage dinformation
bull le reacuteseautage les contacts et le jumelage entreprises-entreprises locales reacutegionales nationales ou eacutetrangegraveres entreprises-universiteacutes et centres de recherche
bull un programme de formation
bull un service de veille speacutecifique
bull des eacutetudes prospectives
bull le deacuteveloppement dune meacutethodologie de veille adapteacutee aux entreprises
bull le deacuteveloppement doutils technologiques (ex logiciels)
bull lauditeacutevaluation pour faire un bilan de la situation de lentreprise en terme de veille etou de gestion dinformation et pour proposer un plan daction
36 Veille strateacutegique et PME
bull la participation au deacuteveloppement dune norme en veille (en France seulement)
bull la tenue dateliers et lorganisation etou la participation agrave des confeacuterences
bull la vente de normes et de brevets (agent autoriseacute par les organismes concerneacutes)
bull des consultants en entreprise (services payeacutes par le programme)
bull une veille geacuteneacuterique
Il faut noter que les produits et services dinformation incluent le cycle repeacuterage traitement (organisation analyse interpreacutetation) et diffusion
Certaines organisations offrant des services et produits de veille et dinformation geacuteneacuteriques observent que ces derniers sont peu en demande et peu rentables Les PME ont tendance agrave vouloir obtenir gratuitement ce type dinformation qui ne correspond pas speacutecifiquement agrave leurs besoins Comme linformation na pas une valeur dutilisation immeacutediate la perception dutiliteacute est faible Les PME estiment quelles peuvent obtenir ce type dinformation via des organismes gouvernementaux chambres de commerce etc Ceci sapplique eacutegalement aux sites Web Dailleurs lADIT observe quavec la disponibiliteacute dinformation de plus en plus grande sur Internet la zone de gratuiteacute des produits et services offerts sera eacutetendue avec lobligation de deacutevelopper des produits et services dinformation agrave plus forte valeur ajouteacutee et cibleacutes aux besoins Ainsi les PME ne sont pas precirctes agrave payer pour avoir accegraves agrave un site Web reacutepertoriant dautres sites Web (de type Export Intelligence au Royaume-Uni ou Strategis au Canada) bien quil y ait de la valeur ajouteacutee (repeacuterage organisation indexation et le cas eacutecheacuteant et souhaiteacute validation) Les reacutepondants soutiennent que les PME veulent des services cibleacutes speacutecifiques pour lesquels elles sont precirctes agrave payer
Un reacutepondant allemand en faisant reacutefeacuterence aux centres de veille concurrentielle du Queacutebec (CVC) eacutemettait lopinion quen Allemagne un CVC offrant de la veille geacuteneacuterique ne pourrait sautofinancer pour les raisons suivantes les PME eacutetant tregraves sensibles sur la question de leur avantage strateacutegique elles seraient reacuteticentes agrave faire affaire avec un centre de veille concurrentielle desservant ses compeacutetiteurs Elles ne confieraient pas leurs vrais enjeux strateacutegiques Linformation reccedilue par le centre de veille aurait alors peu de valeur strateacutegique Dans ce contexte la PME sattendrait agrave recevoir gratuitement cette information
Synthegravese des approches adopteacutees 37
Il faut noter quune observation34 similaire a eacuteteacute faite par les centres de veille concurrentielle du Queacutebec qui ont eu agrave faire face agrave cet obstacle majeur
Cette chercheure pense queacutecarter la laquoveille geacuteneacuterique raquo et ne vouloir conserver que la vieille speacutecifique peut poser problegraveme Il ny a aucun doute que dun point de vue commercial le client voudra payer pour de linformation dont il pense avoir besoin maintenant Cependant en neacutegligeant la surveillance de lenvironnement de faccedilon systeacutematique (ce que devrait faire en sorte la veille geacuteneacuterique) lentreprise minimise la probabiliteacute de laquodeacutecouverte accidentelle dinformation utile raquo35 Dans une perspective dautofinancement total lideacutee de veille geacuteneacuterique nest sans doute pas viable comme le suggegravere le reacutepondant allemand Cependant si cette information de veille geacuteneacuterique est vraiment de qualiteacute (pertinente valideacutee nouvelle rare) alors elle a sa place probablement dans le support offert par le gouvernement aux entreprises Cette question sera traiteacutee dans les recommandations
24 Les clients
Cette eacutetude sinteacuteressait aux mesures visant les PME Il nest donc pas surprenant que mis agrave part les programmes de prospective - qui visent les gouvernements les grandes entreprises les PME les universiteacutes et les centres de recherche et les associations professionnelles - la clientegravele principale viseacutee par presque toutes les initiatives eacutetudieacutees est la PME Dans certains cas des types de PME sont cibleacutes Ainsi Business Link (Royaume-Uni) vise en premier les PME ayant un potentiel de croissance et voulant le reacutealiser (changement de cap du gouvernement qui auparavant consacrait la majeure partie des ressources aux entreprises en deacutemarrage [start-up]) Aux Eacutetats-Unis les Business Information Centers sadressent en premier lieu aux entreprises en deacutemarrage alors que le Manufacturing Extension Partnership ne sadresse quaux PME manufacturiegraveres
Dans certains cas cependant tels que lADIT les clients se retrouvent aussi dans les grandes entreprises et les gouvernements
Une question souleveacutee par un reacutepondant est celle de deacutecider quelle organisation pourra beacuteneacuteficier des produits et services de veille dun organisme financeacute par le gouvernement national pour augmenter la compeacutetitiviteacute du pays les entreprises nationales seulement36 et comment deacutefinir ce quest une entreprise nationale dans le contexte actuel Sagit-il de toutes les entreprises eacutetablies sur le territoire national ou de toute entreprise eacutetablie nimporte ougrave dans le monde
38 Veille strateacutegique et PME
faisant appel agrave ces produits et services Cette question pose le problegraveme de lutilisation de ressources gouvernementales (et des impocircts des contribuables) pour aider des laquoconcurrentsraquo et devra dailleurs ecirctre consideacutereacutee par tout gouvernement en tenant compte des impacts possibles de reacuteserver laccegraves aux entreprises nationales (deacutefinies comment) uniquement et de la capaciteacute de ces entreprises agrave obtenir de linformation des gouvernements eacutetrangers Par exemple un centre de veille concurrentielle beacuteneacuteficiant de subventions gouvernementales peut-il recruter une clientegravele eacutetrangegravere Certains diraient que de toute faccedilon si linformation fournie eacutetait vraiment concurrentielle et strateacutegique elle ne serait pas diffuseacutee dans des produits accessibles agrave tous sur simple demande Dautres soutiendraient avec raison du point de vue de cette chercheure que linformation a un potentiel strateacutegique qui se concreacutetise lorsquelle est transformeacutee en connaissance productive et megravene agrave laction en effet la mecircme information vue par deux dirigeants diffeacuterents ne sera pas utiliseacutee de la mecircme faccedilon ni avec le mecircme effet Enfin ce serait probablement une perte de temps de tenter de limiter laccegraves aux entreprises etou citoyens reacutesidant sur le territoire national vu la solution tregraves facile de contourner le problegraveme qui consiste agrave engager un intermeacutediaire ou encore agrave consulter les documents dans une bibliothegraveque
25 Le financement
Les sources de financement des initiatives gouvernementales37 eacutetudieacutees sont de quatre ordres
bull budget ou subvention verseacute par un ministegravere ou autre organisme gouvernemental supranational national reacutegional ou local
bull impocirct preacuteleveacute par un organisme aupregraves de ses membres (ex les Chambres de commerce et dindustrie [CCI] en France)
bull recouvrement de coucircts engendreacutes par la prestation de services (via membership agrave la piegravece etc)
bull contribution des partenaires
bull dons priveacutes de grandes entreprises (pour les BIC avec des dons deacutequipements et logiciels informatiques des grandes entreprises du secteur des technologies dinformation)
Le financement peut couvrir la totaliteacute ou une partie des coucircts ou encore servir de fonds de deacutemarrage sur une peacuteriode de temps donneacutee avant que le programme ne sautofinance complegravetement Agrave titre
Synthegravese des approches adopteacutees 39
dexemple lexamen de douze initiatives gouvernementales38 (voir la liste agrave lannexe 3) dont les produits et services sont destineacutes directement aux entreprises montre que dans le cas de la subvention partielle le niveau varie entre 125 et presque 60 39 avec un mode de 50 Le niveau de financement peut ecirctre deacutetermineacute en pourcentage ou selon une somme fixe Par exemple la subvention verseacutee par la Direction geacuteneacuterale XXIII (Union europeacuteenne) est fixeacutee agrave 25 000 eacutecus40 quelle que soit la taille de lEIC repreacutesentant en moyenne 125 du budget total (cependant les gouvernements et organismes publics nationaux et reacutegionaux contribuent eacutegalement au budget) Dans le cas de Business Link il sagit dun pourcentage (60 )
Les reacutesultats indiquent que les gouvernements subventionnent en tout ou en partie les initiatives dont les produits et services sadressent directement aux entreprises Dans la majoriteacute des cas (8 sur 12) il sagit de subvention partielle (tableau 1) La partie non subventionneacutee par le gouvernement central vient soit de subventions dautres eacutetats supranational reacutegional ou local (ex Union europeacuteenne preacutefecture laquoState raquo aux Eacutetats-Unis) ou des partenaires (par exemple chambre de commerce) ou des clients eux-mecircmes Par exemple le Manufacturing Extension Partnership (Eacutetats-Unis) est financeacute essentiellement par le gouvernement feacutedeacuteral et le gouvernement de lEacutetat et dans une moindre mesure par les clients Les deux tiers des initiatives (8 sur 12) reccediloivent une subvention pour une dureacutee indeacutetermineacutee Les dureacutees deacutetermineacutees le sont geacuteneacuteralement pour des projets pilotes sauf le MEP dont le financement est renouveleacute annuellement mais avec la possibiliteacute que cette situation change pour un financement indeacutetermineacute
Tableau 1 Type et dureacutee des subventions pour supporter
des initiatives gouvernementales sadressant directement aux PME (n = 12)
Type Totale Quasi-totale Partielle Total
Dureacutee Indeacutetermineacutee 2 1 5 8
Deacutetermineacutee 1 0 3 4
TOTAL 3 1 8 12
Pour lensemble des initiatives gouvernementales eacutetudieacutees41 aucun programme ou organisme ne doit sautofinancer totalement Dans certains cas cest un objectif viseacute agrave long terme quand toutes les conditions
40 Veille strateacutegique et PME
seront en place Par exemple le gouvernement allemand cesse son support financier aux organismes lorsquils atteignent un seuil de maturiteacute des produits et services de la base de clients et de revenus suffisants pour survivre sur le marcheacute
Dans dautres cas lautofinancement eacutetait viseacute agrave court ou agrave moyen terme Ainsi il eacutetait preacutevu que les organismes creacuteeacutes par les programmes Business Link (Royaume-Uni) et Manufacturing Extension Partnership (MEP Eacutetats-Unis) deviendraient autonomes financiegraverement apregraves une certaine peacuteriode de temps soit trois ans pour les centres Business Link et un maximum de six ans pour les centres MEP Dans les deux cas il a eacuteteacute constateacute quil eacutetait impossible pour ces organismes datteindre cet objectif si leur clientegravele demeurait les PME et que le gouvernement devait combler laquoleacutecart du marcheacute raquo en poursuivant le financement des programmes Le DTI verse une subvention couvrant 60 des coucircts dun centre Business Link agrave partir de sa quatriegraveme anneacutee dexistence et considegravere que le centre devrait atteindre un niveau dautofinancement de 25 agrave la fin de sa cinquiegraveme anneacutee Le programme a maintenant une dureacutee indeacutetermineacutee (le manque de peacuterenniteacute du programme seacutetant reacuteveacuteleacute un handicap agrave son implantation) Quant au MEP le budget avait eacuteteacute voteacute42 au deacutepart pour soutenir les centres sur une peacuteriode de six ans Depuis le gouvernement a deacutecideacute de renouveler le support financier des centres mais sans sengager au-delagrave dune anneacutee Au moment de la collecte des donneacutees une proposition eacutetait devant le Congregraves pour que les centres MEP deviennent des infrastructures permanentes
Il faut noter que plusieurs organisations eacutetudieacutees ont comme clients les pouvoirs publics (cest-agrave-dire des ministegraveres des agences gouvernementales dautres agences publiques ou parapubliques) ou encore que les PME clientes beacuteneacuteficient de subventions ou de programmes ou produits subventionneacutes (ex abonnement agrave une revue de lADIT payeacute par un ministegravere pour un ensemble de PME dans le cadre dun projet pilote) ce qui fait que lEacutetat est un client direct ou indirect important Dans certains cas il fait vivre en bonne partie ces organismes
Par exemple en 1998 60 du budget de lADIT provient de la vente de ses produits et services et 40 de subventions verseacutees agrave parts eacutegales par ses organismes de tutelle Or 40 de la commande de lADIT est le fait des pouvoirs publics ce qui eacutequivaut agrave pregraves du quart de son budget total (24 ) Donc en tout 64 des ressources financiegraveres de lADIT proviennent de lEacutetat soit en subvention directe (40 ) soit en achat de produits ou de services (24 ) LADIT doit environ 36 de son budget agrave la vente de produits et services au secteur priveacute Lobjectif dautofinancement de lADIT se situe entre 30 et 40
Synthegravese des approches adopteacutees 41
Il faut aussi noter que pour les programmes simplantant localement (ex Business Link EIC MEP) il existe une eacutequipe au niveau du ministegravere (ou de lagence gouvernementale) responsable de la coordination et de lanimation incluant leacutevaluation la promotion le deacuteveloppement etou la mise agrave disponibiliteacute doutils communs (ex logiciel de bases de donneacutees etc) pour le reacuteseau etc Il y a donc un budget du ministegravere destineacute agrave cette eacutequipe en plus du financement accordeacute au reacuteseau lui-mecircme
Ces reacutesultats indiquent que les Eacutetats financent en tout ou en partie et sur une longue peacuteriode souvent indeacutetermineacutee les initiatives sadressant aux PME Cependant les formes que ces initiatives prennent sont fort variables allant de laccegraves agrave de linformation de base agrave des services dinformation agrave plus forte valeur ajouteacutee Elles ne constituent par ailleurs quun sous-ensemble des initiatives eacutetudieacutees Il faut consulter chaque cas pour obtenir la description complegravete de lensemble des initiatives
26 La formation et la sensibilisation agrave la veille
La formation des entrepreneurs agrave la veille se fait essentiellement de troisfaccedilons (1) par des exposeacutes donneacutes lors de confeacuterences colloques petitsdeacutejeuners etc (2) par loffre de cours de formation continue ou initiale ou(3) par dautres moyens tels que la production dun manuel sur la meacutethode deprospective Certains organismes noffrent pas de formation puisquilsconsidegraverent que ce nest pas dans leur mandat
Cette eacutetude observe que des efforts importants de sensibilisation sont consentis par les organismes publics franccedilais Dune part le rapport Martre a agi comme catalyseur pour mettre la veille sur laquola place publique raquo En effet il est courant en France de lire des articles de grande qualiteacute sur la veille dans les quotidiens nationaux et reacutegionaux ainsi que dans les revues sadressant au monde des affaires etc Dautre part les projets pilotes visant la mise en place de dispositifs reacutegionaux dintelligence eacuteconomique se traduisent en bonne partie par des activiteacutes de sensibilisation et de formation agrave la veille Des Chambres de commerce et dindustrie (CCI) sont aussi impliqueacutees avec des eacutecoles supeacuterieures de commerce dans lenseignement de lintelligence eacuteconomique avec les formations de mastegravere en intelligence eacuteconomique Tel quexposeacute dans la synthegravese sur la France (chapitre 5) lune des recommandations du rapport Martre eacutetait le deacuteveloppement de la formation speacutecialiseacutee Il ny a aucun doute que cette recommandation a eacuteteacute fortement suivie avec lexplosion de programmes de toute sorte en laquo intel-ligence eacuteconomique raquo en veille technologique en gestion strateacutegique
42 Veille strateacutegique et PME
dinformation etc dispenseacutes dans divers types dinstitutions (allant des programmes soutenus par les CCI et les eacutecoles de commerce [voir le chapitre 5] en passant par les universiteacutes telles que lUniversiteacute dAix-Marseille lUniversiteacute Pierre-Mendes-France ou lUniversiteacute de Poitiers agrave lEacutecole de guerre eacuteconomique) Cependant il faut eacutevaluer la qualiteacute et la couverture de ces formations qui se multiplient dans des eacutecoles de tout genre et de diffeacuterents domaines disciplinaires
Il faut noter cependant que de la formation initiale en veille etou en gestion strateacutegique est dispenseacutee dans la plupart des pays soit dans les eacutecoles de bibliotheacuteconomie et des sciences de linformation ou de la gestion mais que contrairement agrave la France ougrave plusieurs programmes ont eacutemergeacute agrave la suite dune implication de lEacutetat dans les autres pays ainsi quau Queacutebec43 les cours etou programmes sont le fruit dinitiatives priveacutees (essentiellement des chercheurs dans le domaine)
27 La promotion
La promotion des programmes services et produits se fait via des meacutecanismes formels et informels Elle se fait aussi indirectement via une activiteacute dont lobjectif premier nest pas la promotion par exemple latelier de formation Certains programmes tels Business Link ou MEP ont reacutealiseacute des campagnes nationales de publiciteacute dans les meacutedias
Les meacutecanismes formels dont lobjectif premier est la promotion sont
bull les meacutedias eacutecrits et eacutelectroniques publication de publiciteacute dentrevues ou de reportages sur le programme les produits ou les services
bull le publipostage
bull le bulletin promotionnel
bull la participation (avoir un kiosque) agrave des salons foires etc
bull la deacutemonstration de produits et services
bull la preacutesence dun site Web sur Internet
bull la preacutesence des produits en librairie
bull les programmes reacutegionaux dintelligence eacuteconomique visant entre autres agrave sensibiliser les entrepreneurs agrave lintelligence eacuteconomique en France
Synthegravese des approches adopteacutees 43
Lefficaciteacute des moyens formels varie selon le type de produits et de services Ainsi plusieurs jugent le publipostage comme eacutetant peu efficace
Les meacutecanismes formels mais dont lobjectif premier nest pas la promotion sont le seacuteminaire de formation qui devient une rampe de lancement pour des produits et services offerts par lorganisme offrant la formation et les publications elles-mecircmes (ex rapport de recherche etc) Les meacutecanismes informels sont les rencontres avec des clients actuels ou potentiels la participation agrave des conseils dadministration le reacuteseau personnel et la reacuteputation personnelle
Parmi les strateacutegies efficaces certains jugent quavoir une success story agrave exhiber facilite leffort de promotion Certains reacutepondants estiment que les meacutecanismes de promotion les plus efficaces passent par leur reacutegionalisation avec lappui des pouvoirs politiques locaux Dailleurs les centres reacutegionaux sont geacuteneacuteralement responsables de la promotion de leur propre centre tout en pouvant compter sur la promotion du programme ou du reacuteseau lui-mecircme par lagence de coordination
Enfin certains disent ne faire aucune promotion (bien que tous aient minimalement un site Web qui est en soit un meacutecanisme de promotion passif) Il se deacutegageait des entrevues que les efforts de promotion et de sensibilisation navaient pas neacutecessairement eacuteteacute une preacuteoccupation majeure jusquagrave preacutesent les eacutenergies eacutetant concentreacutees sur le deacuteveloppement de loffre Cependant vu que la demande nest pas neacutecessairement agrave la hauteur attendue le tir tend agrave ecirctre corrigeacute pour sensibiliser les entreprises agrave limportance de linformation etou de la veille agrave assurer une meilleure visibiliteacute des produits et services offerts et agrave augmenter la confiance dans ces produits et services deacuteveloppeacutes tout en obtenant une reacutetroaction afin de mieux les adapter aux besoins
28 Les mesures deacutevaluation
281 Les mesures de performance
Les reacutesultats indiquent que la plupart des mesures deacutevaluation deacuteveloppeacutees sont des mesures de performance avec (1) des mesures de leacutetendue (nombre total de clients nombre de clients reacutecurrents chiffre daffaires nombre de notices traiteacutees dans la base de donneacutees nombre de rapports produits etc) (2) des mesures de satisfaction des utilisateurs face aux services ou produits offerts (donc deacutejagrave clients) et (3) des
44 Veille strateacutegique et PME
mesures de sensibilisation (awareness) de la population viseacutee par rapport aux produits et services Une autre mesure deacutevaluation est le respect des clauses contractuelles
Certains utilisent des meacutecanismes tireacutes de la gestion de la qualiteacute totale Ainsi Business Link exige de ses centres decirctre accreacutediteacutes ISO 9001 dans les trois premiegraveres anneacutees de leur existence Il a aussi mis en place des meacutecanismes daccreacuteditation des centres (baseacutes entre autres sur des mesures de performance et de respect des clauses contractuelles) Le MEP eacutetait agrave deacutevelopper une proceacutedure deacutevaluation inspireacutee de la gestion de la qualiteacute totale (Malcolm Balbridges Quality Review Criteria)
Au niveau de la qualiteacute du produit lui-mecircme lIPTS utilise entre autres le systegraveme deacutevaluation par les pairs pour eacutevaluer la qualiteacute des eacutetudes reacutealiseacutees
Enfin bien quil ne sagisse pas de mesure de veille il faut rappeler que le MITT a un systegraveme de certification baseacute sur la reacuteussite dun examen des consultants habiliteacutes agrave intervenir aupregraves des PME dans le cadre de services de consultation publics dont linformation (plus probablement les technologies dinformation) fait partie
282 Les mesures dimpact
Les mesures mises en place ont pour but ultime dameacuteliorer le mieuxecirctre de la socieacuteteacute en accroissant la richesse la compeacutetitiviteacute et linnovation des acteurs eacuteconomiques Le deacutefi est deacutevaluer la capaciteacute reacuteelle des mesures mises en place pour atteindre ces buts
Plusieurs reacutepondants ont souligneacute la difficulteacute deacutevaluer limpact de ces mesures vu lensemble dautres variables intervenant dans la capaciteacute dune entreprise agrave croicirctre et agrave innover44 Certains ont eacutevoqueacute la neacutecessiteacute daccepter la valeur intrinsegraveque de linformation agrave toute organisation Dautres ont soutenu quau bout du compte tenter deacutevaluer limpact de telle mesure eacutetait une perte de temps vu quil eacutetait possible de faire dire nimporte quoi aux chiffres dans un contexte ougrave il nexiste pas de mesures valides
Le DTI a mis en place des mesures de coucirctsbeacuteneacutefices baseacutees sur des enquecirctes longitudinales suivant les indicateurs de performance dun eacutechantillon dentreprises clientes Le DTI eacutevalue aussi ses programmes en examinant la pertinence pour le gouvernement dintervenir dans ce marcheacute (market failure) Cependant dans son Livre blanc
Synthegravese des approches adopteacutees 45
sur la compeacutetitiviteacute le DTI constate la difficulteacute de mesurer la valeur et la performance dune eacuteconomie du savoir et travaille agrave deacutevelopper des indicateurs valides Peut-ecirctre que ces travaux pourront ecirctre utiles dans leffort de recherche consenti depuis de nombreuses anneacutees en sciences de linformation pour eacutevaluer limpact de linformation et des services dinformation sur une organisation
29 Les impacts
Eacutetant donneacute la quasi-absence de mesures approprieacutees les impacts des meacutecanismes mis en place sont ceux perccedilus par les reacutepondants45 agrave partir de leur expeacuterience et de leurs observations Ils estiment que les mesures mises en place ont eu les impacts suivants en regard de la veille etou de linformation
bull une certaine sensibilisation agrave limportance de la veille et agrave la gestion strateacutegique de linformation
bull une appropriation de la veille etou de lintelligence eacuteconomique par des acteurs locaux
bull le deacuteveloppement de programmes de formation initiale dans le domaine et la diplocircmation de speacutecialistes
bull la creacuteation demplois en veille et en intelligence eacuteconomique
bull le deacuteveloppement dorganismes et de reacuteseaux speacutecialiseacutes dans la pratique de la veille
bull linfluence sur des politiques des programmes des actions
Apregraves avoir exposeacute la synthegravese des activiteacutes reacutealiseacutees dans une perspective de veille la section qui suit preacutesente la perception des reacutepondants face aux forces et aux faiblesses des initiatives les obstacles et les facteurs facilitant leur implantation les facteurs critiques de succegraves et les pistes additionnelles dactions quils proposent agrave un gouvernement deacutesireux de favoriser la pratique de veille dans les PME Ensuite elle deacutecrit la perception des reacutepondants face agrave leacutevolution de la veille dans leur pays ainsi que les rocircles quun gouvernement devrait jouer dans cette perspective Il faut bien noter que pour ces questions sur leacutevolution de la veille et les rocircles du gouvernement le terme veille (ou des eacutequivalents anglais tels que business intelligence) eacutetait utiliseacute que linitiative eacutetudieacutee avec le reacutepondant ait eacuteteacute ou non de la veille
46 Veille strateacutegique et PME
3 FORCES FAIBLESSES OBSTACLES FACILITATEURS ET FACTEURS DE SUCCEgraveS
Lentrevue demandait aux reacutepondants46 quelles eacutetaient les forces et les faiblesses actuelles et potentielles quils percevaient dans leurs politiques programmes activiteacutes et quels en eacutetaient les facteurs critiques de succegraves Les reacutesultats preacutesentent une synthegravese des reacuteponses donneacutees par les reacutepondants agrave chaque question On notera cependant quil y a une tregraves grande interrelation entre ces cateacutegories ce qui est une faiblesse pour lun pouvant ecirctre un obstacle pour lautre
31 Forces des initiatives
Les forces des initiatives perccedilues par les reacutepondants sont essentiellement dordre politique et organisationnel
bull lappui politique etou organisationnel (ex prioriteacute accordeacutee agrave lintelligence eacuteconomique et agrave la veille dans les programmes daction de lorganisme de tutelle)
bull la peacuterenniteacute des institutions des programmes et des activiteacutes
bull la capaciteacute dapprentissage deacutevolution et davant-gardisme
bull lagiliteacute la flexibiliteacute organisationnelle permettant deacutevoluer de changer rapidement
bull la qualification des ressources humaines avoir des experts reconnus
bull un statut juridique permettant agrave un organisme public de geacuteneacuterer des revenus tout en recevant un budget de lEacutetat
bull la qualiteacute du reacuteseau de partenaires et de contacts
bull lutilisation maximale des technologies dinformation
bull la sensibilisation des entrepreneurs agrave la veille
bull lindeacutependance financiegravere
bull une orientation client guidant toutes les deacutecisions et les actions
bull un guichet unique ougrave sadressent en premier lieu les clients
bull lutilisation de reacuteseaux dappui (des intermeacutediaires) pour implanter un programme gouvernemental minimisant leffet laquoprogramme public ougrave le gouvernement dit quoi faire aux entreprises raquo
Synthegravese des approches adopteacutees 47
bull lapproche locale et reacutegionale
bull la nouveauteacute du programme entraicircnant beaucoup deacutenergie et denthousiasme
bull lorientation reacutesultats (result oriented)
32 Faiblesses actuelles ou potentielles
Les faiblesses actuelles ou potentielles eacutevoqueacutees par les reacutepondants sont
bull la difficulteacute deacutevaluer la valeur de linformation et limpact des mesures
bull des besoins dinformation peu ou mal connus et compris pouvant entraicircner une offre deacuteconnecteacutee des besoins reacuteels
bull une approche de la veille et de FIE trop conceptuelle manquant dapplication pour les PME
bull le manque de coordination et de synergie dans le reacuteseau etou entre les partenaires dun centre
bull le manque de rigueur dans la gestion de projets impliquant plusieurs intervenants
bull des coucircts administratifs trop eacuteleveacutes
bull la difficulteacute dassurer une qualiteacute ou une uniformiteacute de qualiteacute de services dans des uniteacutes deacutecentraliseacutees composeacutees de prestataires de services tous diffeacuterents
bull un processus de gestion dinformation (repeacuterage traitement et diffusion) deacuteficient
bull le danger de nobeacuteir quagrave une logique de marcheacute en oubliant la mission publique de linitiative
bull le manque de ressources humaines et financiegraveres
bull leffort mis agrave deacutevelopper loffre en oubliant de deacutevelopper la demande
bull le manque de visibiliteacute
bull une clientegravele plus faible quescompteacutee
bull la concentration sur un seul marcheacute local ou reacutegional lauto-financement exige davoir un marcheacute international
48 Veille strateacutegique et PME
33 Facteurs critiques de succegraves
Les facteurs critiques de succegraves dune initiative de veille tels que perccedilus par les reacutepondants sont
bull une politique officielle reconnaissant la veille etou lintelligence eacuteconomique comme facteur prioritaire de deacuteveloppement et dinnovation
bull la creacuteation du besoin la sensibilisation un marketing efficace
bull une approche locale et reacutegionale
bull des produits et services davant-garde qui preacutecegravedent la demande et contribuent agrave la susciter ce qui exige davoir des outils dinformation internes performants
bull la qualiteacute de linformation (validation)
bull une approche de qualiteacute totale orientation client eacutevaluation continue ajustement constant souplesse organisationnelle
bull le rocircle de champion de la veille au sein de lorganisation de la reacutegion de lEacutetat
bull la culture du partage de linformation
bull lobtention de reacutesultats tangibles de succegraves
bull une approche des laquopetits pas raquo par projets pilotes pour (1) obtenir rapidement des reacutesultats tangibles et (2) tester et ajuster les approches et les meacutethodologies
bull latteinte rapide dune masse critique de clients
bull loffre de solutions efficaces agrave des coucircts acceptables pour les PME
bull un niveau de financement adeacutequat
bull la qualiteacute des ressources humaines
bull une entente-cadre pour eacutechanger utiliser ou offrir des produits et services reacutealiseacutes par dautres organismes
34 Obstacles actuels ou potentiels
Les obstacles actuels ou potentiels agrave la veille perccedilus par les reacutepondants sont
bull la deacuteficience de la culture informationnelle et strateacutegique dans les entreprises
Synthegravese des approches adopteacutees 49
- la faible capaciteacute dabsorption dinformation des PME
- le cloisonnement des structures organisationnelles
- le danger de concurrence deacuteloyale par le gouvernement sur lentreprise priveacutee dans le marcheacute de linformation
- la deacutefinition floue de la veille et de lintelligence eacuteconomique la difficulteacute de deacutevelopper une compreacutehension et une approche communes
- la reacutesistance au concept de veille et agrave son importance
- labsence de demande vu la nouveauteacute lobligation de sensibiliser et de deacutevelopper la demande avant de pouvoir vendre un produit ou service
- le manque de creacutedibiliteacute au deacutepart
- linadeacutequation des ressources financiegraveres
- la difficulteacute deacutetablir des partenariats efficaces et de trouver des partenaires de qualiteacute
- la difficulteacute de maintenir lappui politique
35 Facteurs facilitateurs actuels ou potentiels
Les facteurs actuels ou potentiels facilitant les initiatives de veille (sans ecirctredes facteurs critiques de succegraves) tels que perccedilus par les reacutepondants sont
- les facteurs environnementaux mondialisation compeacutetitiviteacute accrue marcheacutes eacutemergents etc
- le deacuteveloppement des technologies dinformation et dInternet
- lhabitude de payer des clients pour des services dinformation etou des services et produits gouvernementaux vu linstauration de la tarification depuis plusieurs anneacutees
- des traits de la culture nationale tels que la recherche de consensus le reacuteseau informel facilitant leacutechange dinformation
- la preacutesence de nouvelles geacuteneacuterations dentrepreneurs de dirigeants duniversitaires de professionnels qui ont une culture et une vision adapteacutee au monde daujourdhui
- le niveau eacuteleveacute dinnovation dans une organisation
50 Veille strateacutegique et PME
bull des besoins clairement identifieacutes par le client pour le produit ou le service
bull le fait decirctre une organisation deacuteriveacutee (spin-off) dune institution eacutetablie (ex universiteacute)
36 Pistes daction suppleacutementaires
Enfin les reacutepondants eacutetaient inviteacutes agrave donner des pistes daction sup-pleacutementaires agrave un gouvernement deacutesireux de favoriser le deacuteveloppement de la pratique de veille Les pistes suivantes ont eacuteteacute identifieacutees par les reacutepondants
bull impliquer degraves le deacutepart les acteurs cleacutes les mettre en reacuteseau
bull partir du besoin daffaires de lentreprise (ex technologique appliqueacute) pour transfeacuterer linformation laquo de veille raquo les PME ne savent pas quelles ont laquo besoin dinformation raquo
bull deacutevelopper une approche reacutegionale et locale baseacutee sur les besoins reacuteels des PME deacutemarrer avec un projet pilote et en eacutevaluer limpact
bull assurer laccegraves et la diffusion de linformation deacutetenue par les divers acteurs eacuteconomiques (gouvernements universiteacutes etc)
bull deacutevelopper des exemples de succegravesmeilleures pratiques avoir des actions des reacutesultats concrets agrave montrer pas des laquodiscours raquo sur limportance de linformation
bull soutenir le deacuteveloppement des professions dinformation et leur inteacutegration dans lentreprise en sensibilisant les entrepreneurs agrave leur importance
bull favoriser le deacuteveloppement dun marcheacute de consultants
bull appuyer financiegraverement les entreprises voulant faire de la pros-pection de marcheacute
bull soutenir les mesures montrant que linformation est une ressource
bull deacutevelopper une culture informationnelle en formant les citoyens employeacutes dirigeants entrepreneurs agrave la gestion strateacutegique de linformation et des connaissances introduire dans le curriculum actuel des collegraveges et universiteacutes la maicirctrise de linformation
Synthegravese des approches adopteacutees 51
bull investir dans la recherche et le deacuteveloppement en veille en particulier en ce qui a trait aux processus informationnels (et non pas uniquement agrave la technologie)
bull assurer la transparence des modes de subvention
bull agir comme modeacuterateur dans le deacuteveloppement de la veille
bull distinguer ce qui peut ecirctre atteint agrave court terme et agrave long terme dans le domaine de linformation (ex la rentabiliteacute) et moduler les eacutecheacuteanciers en conseacutequence (par rapport aux domaines aux types de clients etc)
4 EVOLUTION DE LA VEILLE ET ROcircLES DU GOUVERNEMENT POUR EN FAVORISER LA PRATIQUE
Les reacutepondants eacutetaient inviteacutes agrave donner leur perception sur leacutevolution de la veille dans leur pays ainsi que les rocircles que devraient jouer les gouvernements pour en favoriser la pratique dans la socieacuteteacute en geacuteneacuteral et dans les entreprises en particulier Il sagit de lopinion personnelle des reacutepondants qui ne repreacutesente en aucun cas la position officielle des gouvernements
41 Eacutevolution de la veille
Des opinions eacutemises par les reacutepondants sur leacutevolution de la veille se deacutegagent cinq grandes cateacutegories (tableau 2) qui preacutesentent des similitudes avec les rocircles que devraient jouer les gouvernements pour favoriser la pratique Les axes deacutevolution perccedilus impliquent des actions interrelieacutees des gouvernements et des entreprises Les reacuteponses soulignent eacutegalement limportance accordeacutee par les reacutepondants agrave la neacutecessiteacute du deacuteveloppement dune culture informationnelle dans les entreprises dans une perspective de gestion strateacutegique de linformation et des connaissances
42 Rocircles du gouvernement
Lentrevue demandait aux reacutepondants47 leur perception face aux rocircles48
que devrait jouer un gouvernement pour favoriser la pratique de veille Il se deacutegage quatre rocircles de ces entrevues (tableau 3) Trois de ces rocircles demandent une implication directe ou indirecte du gouvernement alors quun quatriegraveme laquoaucun rocircle raquo indique que le gouvernement ne
52 Veille strateacutegique et PME
Tableau 2 Eacutevolution de la veille telle que perccedilue par les reacutepondant
Cateacutegorie Description
Gestion strateacutegique dinformation et des connaissances
Industrie de linformation
- adoption croissante de pratiques de veille dans les entreprises - acceptation accrue du coucirct de linformation selon le type de produits ou services - deacuteveloppement dune pratique de gestion strateacutegique dinformation et des connaissances dans les entreprises - deacuteveloppement du meacutetier et de la preacutesence
organisationnelle de speacutecialistes en gestion strateacutegique dinformation - maicirctrise de linformation de plus en plus essentielle comme compeacutetence dans toutes les sphegraveres dactiviteacutes - inteacutegration des diffeacuterentes fonctions dinformation lieacutees agrave la veille - deacuteveloppement accru de produits de services et doutils sur Internet
Meilleur partage dinformation
bull
- deacuteveloppement de lindustrie de linformation eacutelectronique
- deacuteveloppement de reacuteseaux locaux et reacutegionaux dacteurs eacuteconomiques (entreprises gouvernements associations etc) - deacutecloisonnement des administrations publiques
Mesures politiques
Mesures fiscales
- adaptation des politiques dinformation aux reacutealiteacutes technologiques actuelles (NTIC droit dauteur teacuteleacutecommunications etc) - deacuteveloppement de reacuteseaux dinformation maximisant lutiliteacute des travaux reacutealiseacutes dans les ambassades et repreacutesentations eacutetrangegraveres - eacutevolution du mandat des agences de renseignements et de la deacutefense dans une perspective dintelligence eacuteconomique - politique fiscale pour favoriser linvestissement en veille par les entreprises - inclusion de la veille dans les services aux entreprises supporteacutes par le gouvernement
Synthegravese des approches adopteacutees 53 doit pas intervenir dans ce secteur Les reacutesultats ne permettent pas de deacutegager les rocircles jugeacutes les plus importants vu que les reacutepondants navaient pas agrave pondeacuterer limportance des rocircles quils eacutevoquaient Ils ne permettent pas non plus deacutevaluer lefficaciteacute des rocircles ni den juger la pertinence en regard du degreacute deacutevolutionimplantation de cette innovation Enfin ces reacutesultats repreacutesentent essentiellement le point de vue de personnes œuvrant au sein du gouvernement ou dans des organismes financeacutes par un gouvernement Il faudrait reacutealiser une autre eacutetude pour savoir sil y a correspondance entre la perception des clients cest-agrave-dire les entreprises et en particulier les PME et celle des fournisseurs cest-agrave-dire les reacutepondants de cette eacutetude
Tableau 3 Rocircles des gouvernements tels que perccedilus
par les reacutepondants pour favoriser la pratique de veille
Cateacutegorie Description
Leviers informationnels
Accegraves agrave linformation bull favoriser laccegraves agrave linformation gouvernementale gouvernementale dans le respect des lois quelle soit geacuteneacutereacutee par le
gouvernement dans le cadre de ses activiteacutes y compris par le biais de son reacuteseau de postes agrave leacutetranger (ex ambassades consulats etc) ou acquise de sources externes
Initiateurcatalyseur bull sensibiliser motiver coordonner et catalyser le deacuteveloppement de meacutethodologies de veille etou deacutechanges dinformation dexpertise de modegraveles (best practices) entre les intervenants
Formation bull former ou favoriser la formation des veilleurs et des gestionnaires dentreprises
Prospective bull anticiper les grandes tendances dans les secteurs eacuteconomique scientifique et technologique et diffuser les reacutesultats
Leviers eacuteconomiques
Deacuteveloppement bull occuper provisoirement un marcheacute dans sa phase du marcheacute initiale peu compeacutetitive ou peu profitable afin den
stimuler le deacuteveloppement jusquagrave ce quil ait atteint un certain niveau de maturiteacute ou de rentabiliteacute avec une offre et une demande bien eacutetablies Une fois linteacuterecirct deacutemontreacute et le marcheacute eacutetabli le gouvernement devrait par la suite se retirer pour ne pas faire compeacutetition au secteur priveacute
54 Veille strateacutegique et PME
Tableau 3 (suite) Rocircles des gouvernements tels que perccedilus
par les reacutepondants pour favoriser la pratique de veille
Cateacutegorie Description Soutien financier bull fournir un appui financier direct au deacuteveloppe- direct ment de projets de veille
Soutien financier bull soutenir la veille par divers incitatifs fiscaux et indirect financiers
Leviers politiques
Valorisation bull aider agrave changer lattitude face agrave linformation qui de linformation est une ressource ayant un coucirct devant ecirctre
assumeacute soit par le producteur le diffuseur ou le client
Environnement bull mettre en place des meacutecanismes de controcircle de reacuteglementaire certains aspects de la pratique de veille (ex normes sur
la qualiteacute lois et regraveglements politiques) Promotion de bull faire la promotion active de limportance pour les linternationalisation entreprises dinternationaliser leurs activiteacutes
Aucun rocircle
Aucun rocircle49 bull laisser agir les regravegles du marcheacute
Maintenant que nous avons exposeacute une synthegravese des approches eacutetudieacutees il est approprieacute de comparer lapproche dun gouvernement celui du Queacutebec avec ceux eacutetudieacutes dans une perspective de benchmarking Des deacutecideurs dun autre pays pourraient utiliser ces donneacutees pour comparer leur approche nationale avec celles rapporteacutees ici
NOTES
1 Il faut rappeler que cette eacutetude ne traite pas de seacutecuriteacute eacuteconomique et nationale 2 Par exemple US Government House of Representatives 104th Congress Permanent Select
Committee on Intelligence (1996) IC21 The Intelligence Community in the 21st Century Staff Study Washington US GPO [http wwwaccessgpogovcongresshouseintelic21_tochtml]
Synthegravese des approches adopteacutees 55
3 Steele Robert (1994) National Information Strategy [http wwwossnetProceedingsossaaaaaa3aaa3aghtm]
4 Quinn John F (1994) Commercial Intelligence Gathering JETRO and Japanese Experience Communication preacutesenteacutee agrave la Fifth National OPSEC Conference Managing risk in the information age [http nsiorgLibraryInteljapanesphtml]
5 Commission europeacuteenne (1996) Livre vert sur linnovation p 18
6 Leacutetude du Futures Group cible 101 tregraves grandes entreprises ameacutericaines oeuvrant dans quelques secteurs cibleacutes ce qui ne permet pas de geacuteneacuteraliser agrave lensemble des entreprises ameacutericaines (vu le petit nombre de leacutechantillon la taille de leur revenu ainsi que la seacutelection des secteurs) (The Futures Group (1997) Ostriches amp Eagles 1997 [http wwtfgcompubsdocsO_EIII-97html]
7 American Productivity amp Quality Center (1997) Competitive and Business Intelligence Leveraging Information for Action Houston APQC (Consortium benchmarking study Best-practice report) p 6
8 Ibid Malheureusement leacutechantillon nest pas speacutecifieacute
9 La meacutethodologie choisie par lAPQC nest pas connue ce qui limite linterpreacutetation et la qualiteacute du reacutesultat preacutesenteacute ici
10 La revue de la litteacuterature la recherche des bases de donneacutees et du Web la consultation dexperts ameacutericains nont pas permis didentifier dinitiatives gouvernementales speacutecifiques pour favoriser la veille dans les entreprises En fait les experts consulteacutes ont reacutepondu que le gouvernement ameacutericain navait aucune implication dans ce secteur Malgreacute tout trois initiatives ont eacuteteacute eacutetudieacutees plus avant (entrevues et documents) Ce sont (1) le Manufacturing Extension Partnership (MEP) citeacute par Hassid et al (1997) comme eacutetant le programme du gouvernement ameacutericain en matiegravere dintelligence eacuteconomique (2) les Business Information Centers de la Small Business Administration qui se sont aveacutereacutes ecirctre des centres donnant accegraves agrave diffeacuterentes ressources telles que des ordinateurs avec logiciels utiles aux PME des videacuteos et des documents dans le domaine des affaires Les BIC preacutesentent une similitude avec lInfo-Entrepreneur au Queacutebec et (3) le National Small Business Development Center Research Network qui est un service de reacutefeacuterence et de clearinghouse reacutepondant aux conseillers qui oeuvrent au sein des quelque 900 Small Business Development Centers disperseacutes aux Eacutetats-Unis Une entrevue a eacuteteacute meneacutee avec un reacutepondant du National Small Business Development Center Research Network [http wwwsmallbiz sunyedu] Lentrevue a permis de preacuteciser quil sagit dun service reacuteserveacute aux conseillers du SBDC et non pas directement aux PME Cest pourquoi il ne fait pas lobjet dune description dans les initiatives Un parallegravele peut ecirctre fait avec lentente convenue entre la Direction de lexportation du MICST et le CRIQ dans le cadre de lEIC-Queacutebec Dans ce cadre le CRIQ agit comme service de reacutefeacuterence pour les conseillers en exportation reacutegionaux qui desservent les PME Bien que les modaliteacutes soient diffeacuterentes le principe est similaire
11 Les Eacutetats-Unis sont le seul pays en 1997 ayant des milliers de bases de donneacutees (Williams Martha E (1998) laquoThe state of databases today 1999raquo dans The Gale Directory of Databases p XXV) Les siegraveges sociaux des associations parmi les plus dynamiques et ayant pris une expansion
56 Veille strateacutegique et PME
internationale en information telles que la Special Libraries Association lAmerican Society for Information Science la Society for Competitive Intelligence Professionnals etc sont aux Eacutetats-Unis
12 Via son secteur de la deacutefense dans lequel le gouvernement ameacutericain investissait massivement au cours des anneacutees 1950 1960 et 1970 qui a permis entre autres le deacuteveloppement des meacutethodes de prospective technologique en particulier les meacutethodes Delphi et danalyse de sceacutenarios (Gavigan James P et Eamon Cahill (1997) Overview of Recent European and non-European National Technology Foresight Studies Seacuteville European Commission-JRC Institute for Prospective Technological Studies p 15 (IPTS Technical Report TR9702) du serveur Dialog DARPANET etc (transfert de technologies militaires au civil)
13 Exemples le soutien financier au deacuteveloppement de ce qui est devenu le serveur Dialog dans les anneacutees 1960 le deacuteveloppement de bases de donneacutees dinformation gouvernementale pour assurer du contenu dans les anneacutees 1970 lun des principaux diffuseurs dinformation agrave la fin des anneacutees 1980 le soutien au deacuteveloppement de la National Information Infrastructure dans les anneacutees 1990 sans parler des lois et politiques favorisant la diffusion dinformation gouvernementale et son accegraves via le programme de deacutepocirct dans les bibliothegraveques les sites Web gouvernementaux et les bases de donneacutees commerciales (Bergeron Pierrette et Gilles Deschatelets (avriljuin 1996) laquo Eacutetude dexpeacuteriences ameacutericaines et europeacuteennes de diffusion eacutelectronique dinformation gouvernementale raquo Documentation et bibliothegraveques 42 (2) p 65-79)
14 Le deacutecret ndeg 92-472 speacutecifie laquo Agrave la diffusion en prioriteacute au beacuteneacutefice des entreprises raquo (p 7161)
15 Le mandat de lADIT est probablement de toutes les initiatives eacutetudieacutees celui qui se rapproche le plus de celui des centres de veille concurrentielle du Queacutebec
16 Groupe laquo Intelligence eacuteconomique et strateacutegie des entreprises raquo sous la preacutesidence dHenri Martre (1994) Intelligence eacuteconomique et strateacutegie des entreprises Paris La Documentation franccedilaise (ci-apregraves nommeacute Rapport Martre) Cette deacutefinition est eacutegalement adopteacutee par lAFNOR dans sa norme expeacuterimentale XP X 50-053 Prestations de veille et prestations de mise en place dun systegraveme de veille 1998 p 6
17 Bergeron Pierrette et Gilles Deschatelets (avril-juin 1996) laquo Eacutetude dexpeacuteriences ameacutericaines et europeacuteennes de diffusion eacutelectronique dinformation gouvernementale raquo Documentation et bibliothegraveques 42 (2) p 65-79
18 Par exemple Belot Laure (12 deacutecembre 1998) laquoLes petites entreprises aux aguets pour survivreraquo Le Monde
19 En 1996 le Japon eacutetait la deuxiegraveme puissance eacuteconomique mondiale Sa population eacutetait estimeacutee agrave quelque 125 millions dhabitants en 1995 (Microsoft Corporation Encyclopeacutedie Microsoft Encarta 99 DE LUXE)
20 Plusieurs auteurs associent presque ce trait agrave lideacutee de laquo citoyens-espions raquo Baumard (1991) remplace cette image de laquocitoyens-espions raquo japonais par celle de laquocommunauteacute dintelligence raquo (Baumard Philippe (nov-deacutec 1991) laquoGuerre eacuteconomique et communauteacute dintelligenceraquo Revue politique et parlementaire p 51-57)
Synthegravese des approches adopteacutees 57
21 Par exemple une eacutetude dErnst amp Young constatait que dans leur processus de planification strateacutegique les entreprises japonaises mettaient nettement plus dimportance sur lanalyse des compeacutetiteurs que ne le faisaient les entreprises ameacutericaines ou canadiennes Ceci serait aussi le cas au niveau du gouvernement (International Quality Study Top-line Findings New York Ernst amp Young et American Quality Foundation citeacute dans Laurence Prusak et James Matarazzo (1992) Information Management and Japanese Success Washington DC Special Libraries Association (Ernst amp Young Center for Information Technology and Strategy Special Report)
22 Porter Michael E (1990) The Competitive Advantage of Nations New York Free Press p 398-399
23 Kishi Nagami et David W Russell (1995) Successful Gaijin in Japan How Companies are Making it in Japan Chicago NTC p 15-17
24 Ceci constitue dailleurs un des problegravemes avec la plupart des eacutetudes consacreacutees au Japon et agrave la Suegravede Ce sont toujours les mecircmes grandes compagnies qui sont citeacutees Ces compagnies sont eacutetudieacutees parce quelles ont des pratiques de gestion dinformation deacuteveloppeacutees Mais dans quelle mesure sont-elles repreacutesentatives de lensemble des entreprises du pays Dans sa thegravese sur la pratique de gestion dinformation de huit grandes compagnies canadiennes ayant leur siegravege social agrave Montreacuteal Bergeron (1995) montrait quil y avait des diffeacuterences marqueacutees entre elles avec seulement deux entreprises qui avaient une pratique pouvant ecirctre qualifieacutee davanceacutee en gestion dinformation Pour cette eacutetude les compagnies avaient eacuteteacute choisies de faccedilon aleacuteatoire Ceci donne agrave penser que si une enquecircte eacutetait eacutetendue agrave lensemble des entreprises canadiennes on peut eacutemettre lhypothegravese quune tregraves faible minoriteacute serait classeacutee dans les pratiques avanceacutees de gestion dinformation Cependant si ces quelques entreprises eacutetaient toujours celles quon eacutetudiait et quon citait en exemple alors on pourrait laisser croire que le Canada est exemplaire (Bergeron Pierrette (1995) An Examination of the Perceptions and Practices of Information Resources Management in Large Organizations from the Canadian Private Sector thegravese de doctorat non publieacutee Syracuse NY Syracuse University [UMI Inc ndeg 96-16298])
25 Par exemple Dedijer (1991) soulignant le manque de donneacutees pour reacutepondre agrave la question laquo quelles sont les organisations les agences gouvernementales qui composent la communauteacute dintelligence japonaise quels sont les liens entre ces agences et les entreprises raquo reacutepond par une supposition laquoIt is my definite guess that most Japanese government ministries such as finance have an Intelligence function just as the Prime Ministers office the Cabinet Research Office and the Foreign Office has raquo (Dedijer Stevan (1991) Development and Management by Intelligence Japan Communication preacutesenteacutee agrave la Shanghai Technology Transfer Conference 30 oct-2 nov 1991 Foundation Conference Competitive Intelligence Society of Japan 12 deacutecembre 1991 et Management Conference Dharhan Saudi Arabia 15-18 deacutecembre 1991 p 19) Dedijer reconnaicirct quil sagit dune supposition Pour dautres il sagit dun fait eacutetabli que plusieurs ministegraveres mais en particulier le MITT et le Bureau du premier ministre ont des uniteacutes dintelligence mais sans que soit valideacutee linformation Ainsi Le Monde du renseignement citant laquoses sources japonaises raquo fournit une courte description de ce quil appelle une uniteacute de
58 Veille strateacutegique et PME
renseignements soit la Division de recherche sur le commerce du MITI qui collabore avec la laquo Division eacuteconomique du Naicho le service de renseignement du premier ministre raquo (Le Monde du renseignement 30 octobre 1996 ndeg 298) Cette information est reprise par Moinet (1998) lorsquil deacutecrit le MITT (Moinet Nicolas (janvier 1998) laquo Japon un systegraveme dacquisition-inteacutegration intelligent raquo Veille 10 p 19)
26 Conseil de la science et de la technologie du Queacutebec (1998) Pour une politique queacutebeacutecoise de linnovation Intensifier linnovation les orientations prioritaires Avis du Conseil de la science et de la technologie [http wwwcstgouvgccarlnnovPriohtml]
27 Pour plus dinformation sur les cartes routiegraveres technologiques [http strategisicgccasc indpstrmfrndochomepagehtml]
28 Pour reprendre le titre des annonces budgeacutetaires Queacutebec Ministegravere des Finances (1999) Queacutebec objectif emploi Vers une eacuteconomie davant-garde Une strateacutegie fiscale inteacutegreacutee pour leacuteconomie du savoir Une strateacutegie de deacuteveloppement eacuteconomique creacuteatrice demplois
29 Par exemple Baumard Philippe From Infowar to Knowledge Warfare Preparing for the Paradigm Shift [http wwwindigo-netcomannexes289 baumardhtm] Calof JL (1997) ((For king and country and company)) Business Quarterly 61 (3) p 32-39 Choo Chun Wei (1995) Information Management for the Intelligent Organization The Art of Scanning the Environment Medford Information Today (ASIS Monograph Series) p 117-120 Rapport Martre
30 Il y aurait peut-ecirctre un parallegravele inteacuteressant agrave faire entre la pratique de veille dans les entreprises sueacutedoises et la pratique de RampD selon un rapport de lOCDE la Suegravede est lun des pays ougrave lintensiteacute de RampD est la plus forte au monde Cependant un examen plus approfondi montre que le gros des deacutepenses de RampD sont concentreacutees dans un petit nombre dentreprises manufacturiegraveres (ainsi en 1991 75 des deacutepenses de RampD eacutetaient le fait de quatre groupes dingeacutenierie (soit ABB Ericsson SaabScania et Volvo) et quatre groupes pharmaceutiques et chimiques (Astra Nobel Industry Perstop et Pharmasia) (Suegravede Ministegravere de lIndustrie et du Commerce (1998) Politique de deacuteveloppement industriel en Suegravede dans OCDE Direction de la science de la technologie et de lindustrie Comiteacute de lindustrie Politiques du deacuteveloppement industriel de la compeacutetitiviteacute Paris OCDE p 145 et 151 (DSTIIND(97)28FINAL) Ericsson Astra ABB et Volvo sont des entreprises citeacutees comme ayant des pratiques de veille par Herring (1992) et Hedin (1993) (citeacutes dans Choo (1995) et Baumard (1998))
31 Un des reacutepondants a conduit une enquecircte sur les pratiques de veille dans les entreprises sueacutedoises mais na reccedilu que 35 questionnaires remplis Cette personne observe quil est tregraves difficile deacutetudier le degreacute de pratique de veille dans les PME parce quelles nont pas une fonction identi-fieacutee comme eacutetant de la veille et quelles en font essentiellement de faccedilon laquointuitive raquo et non systeacutematiseacutee inteacutegreacutee dans une autre activiteacute Elle conclut quil est possible que les PME sueacutedoises soient peut-ecirctre plus ouvertes et plus sensibles agrave la veille que celles dautres pays mais quil sagit tout au plus dune impression quil faudrait valider par une eacutetude comparative des pratiques de veille dans les PME
Synthegravese des approches adopteacutees 59
32 Il y a deux types de formation offerte sur la veille et lintelligence sociale en Suegravede la formation initiale et la formation continue Une formation initiale en intelligence sociale est donneacutee entre autres agrave lUniversiteacute de Lund ougrave un cours dun mois est offert depuis 1976 Les eacutetudiants peuvent eacutegalement reacutealiser une thegravese sur le sujet Dautres cours seraient eacutegalement offerts dans les collegraveges et agrave lUniversiteacute de Stockholm La formation continue est disponible entre autres via les reacuteseaux tels FoSO BISNES et SCIP-Scandinavia qui organisent des confeacuterences et des cours en plus de former un reacuteseau deacutechange
33 Il faut cependant noter que lutilisation du mot laquoveille raquo ou laquointelligence eacuteconomique raquo (ou leur eacutequivalent anglais) nest pas une garantie pour trouver de la veille En effet il ressort que le mot laquoveille raquo est utiliseacute agrave toutes les sauces pour deacutesigner toutes sortes de pratiques de communication deacutetablissement de reacuteseau de transfert technologique de lobbying de pression diplomatique dutilisation dinformation de diffusion seacutelective dinformation etc
34 Dailleurs lIndustry Committee Working Party on SMEs de lOCDE constate que les gouvernements consacrent des ressources pour encourager les PME dun mecircme secteur agrave travailler ensemble alors que les PME sont tregraves reacuteticentes agrave collaborer surtout quand leurs compeacutetiteurs traditionnels sont impliqueacutes (OECD Industry Committee Working Party on SMEs (1998) Best Practice Policies for Small and Medium-sized Enterprises 1997 Edition (disponible sur le site Web de lOCDE [http wwwoecdorg])
35 Pour une synthegravese du concept de laquorencontre dinformation raquo (information encountering) voir Sanda Erdelez (1999) laquoInformation encountering its more than just bumping into information raquo Bulletin of the American Society for Information Science 25 (3) p 25-29
36 Les reacuteponses peuvent ecirctre fort variables Ainsi le gouvernement canadien reacuteserve le droit de consulter les eacutetudes preacutepareacutees par le Centre des eacutetudes de marcheacute dEacutequipe Canada aux Canadiens et Canadiennes seulement Il faut un mot de passe pour consulter les eacutetudes disponibles sur le Web [httpwwwinfoexportgccasection2market-fasp] On peut sinterroger sur lefficaciteacute de cette pratique Il est connu que les entreprises eacutetrangegraveres engagent des courtiers nationaux pour faire exeacutecuter des recherches via la loi sur laccegraves agrave linformation (aux Eacutetats-Unis et au Canada) Cette pratique est facilement transposable dans le contexte du Web
37 Exclut la Fondation Steinbeis
38 Le tableau exclut le Japan Small Business Center (JSBC) puisque linformation speacutecifique na pas eacuteteacute fournie Pour plus de deacutetails sur le JSBC voir le chapitre 6
39 La norme pour lACFCI est de financer agrave 50 Cependant il lui est arriveacute de subventionner des projets jusquagrave hauteur de 70 80 et mecircme 100
40 Le taux de change de leacutecu en euro (synthetic euro) eacutetait de 1018500 au 30 deacutecembre 1998 [wwweuro-emucoukatozemunetglossary7shtmlSynthetic]
60 Veille strateacutegique et PME
41 Seuls les Centres de transfert Steinbeis doivent sautofinancer En fait ils doivent verser une redevance de 10 de leur chiffre daffaires agrave la Fondation Cependant la politique sur la technologie du gouvernement du Land inclut diffeacuterents modes de financement dont beacuteneacuteficient sans doute directement ou indirectement les Centres de transfert
42 Il faut noter que le programme MEP est permanent
43 Par exemple la maicirctrise en sciences de linformation option gestion strateacutegique de linformation de lEacutecole de bibliotheacuteconomie et des sciences de linformation (EBSI) de lUniversiteacute de Montreacuteal [wwwfasumontrealcaEBSl]
44 De plus comment cerner avec preacutecision limpact dun service dinformation quand linformation peut avoir laquotransiteacute raquo par plusieurs personnes avoir eacuteteacute associeacutee agrave dautres ideacutees avoir agi comme catalyseur pour agir et que la question de lutiliteacute de ce service est eacutevalueacutee aupregraves dune seule personne qui nutilise peut-ecirctre pas directement mais indirectement le service en question Diverses eacutetudes en sciences de linformation exposent bien le deacutefi (ex Taylor Robert S (1986) Value-added Processes in Information Systems Norwood Ablex Katzer Jeffrey et Patricia Fletcher (1992) laquoThe information environment of managersraquo dans Martha E Williams (dir) Annual Review of Information Science and Technology (ARIST) Medford Information Today pour lAmerican Society for Information Science 27 p 227-263 Griffiths Joseacute-Marie et Donald W King (1993) Special libraries increasing the information edge Washington Special Libraries Association)
45 Tous les reacutepondants ne se sont pas exprimeacutes sur cette question
46 Tous les reacutepondants ne se sont pas exprimeacutes sur cette question
47 Il faut noter que certains reacutepondants ne se sont pas exprimeacutes sur cette question
48 La chercheure indiquait aux reacutepondants quelle voulait avoir leur perception sur le rocircle que le gouvernement devrait jouer pour favoriser la pratique de veille (business intelligence) eu eacutegard agrave linitiative traiteacutee au cours de lentrevue Il faut souligner que certains reacutepondants nont pas reacutepondu agrave cette question Les reacutepondants du Queacutebec (incluant les entrevues de groupe) sont inclus dans cette reacuteponse
49 Il faut noter ici quil sagit dune position nettement minoritaire (deux reacutepondants layant mentionneacutee dans lensemble des personnes intervieweacutees incluant les reacutepondants du Queacutebec) Cela na rien deacutetonnant notre eacutechantillon de reacutepondants eacutetant laquobiaiseacute raquo en faveur de lintervention gouvernementale en effet la majoriteacute des reacutepondants eacutetaient des employeacutes gouvernementaux ou des repreacutesentants dorganismes recevant des subventions gouvernementales Il sagit donc dune typologie repreacutesentant le point de vue de reacutepondants œuvrant agrave linteacuterieur ou autour du gouvernement
Chapitre 2
Comparaisondes cas
Queacutebec - autresgouvernements
1 COMPARAISON DE LAPPROCHE DU GOUVERNEMENT DU QUEacuteBEC AVEC CELLES DES GOUVERNEMENTS EacuteTUDIEacuteS
Ce chapitre compare lapproche prise par le gouvernement du Queacutebec avec le programme Fonds de partenariat sectoriel Volet 4 - Veilles concurrentielles par rapport agrave la synthegravese deacutegageacutee des initiatives prises par les autres gouvernements eacutetudieacutes dans une approche de benchmarking Elle vise agrave pointer les similitudes et agrave deacutegager les diffeacuterences entre les approches prises au niveau des rocircles des meacutecanismes dimplantation des produits et services offerts du financement de la formation et de la promotion et agrave recommander des pistes daction pour chaque point compareacute
11 Politique
Aucun des gouvernements eacutetudieacutes na de politique nationale de veille identifieacutee comme telle et sadressant aux entreprises Tous reconnaissent cependant le deacuteficit informationnel des PME et les limites de leurs moyens daccegraves agrave linformation utile Ils ont adopteacute des politiques ou des programmes dinformation ou ayant une forte composante informationnelle pour favoriser laccegraves agrave linformation en particulier gouvernementale mais aussi dautres sources et sa diffusion aux PME Le chapitre preacuteceacutedent montre la similariteacute des diffeacuterentes initiatives et leur approche laquodeacuteveloppement de systegraveme par des experts pour des experts raquo
62 Veille strateacutegique et PME
Tous les gouvernements eacutetudieacutes cherchent agrave maximiser laccegraves agrave linformation gouvernementale utile et sa diffusion aux acteurs socioeacuteconomiques Selon Porter il sagit dun des rocircles les plus importants et fondamentaux quun gouvernement doit jouer1 dans une perspective de deacuteveloppement durable Les gouvernements eacutetudieacutes y consacrent des efforts dimportance variable certains depuis plus longtemps que dautres (ex les Eacutetats-Unis le Japon lAllemagne) La France vient de commanditer une reacuteflexion sur le sujet avec la mission Lefas dans le cadre de son chantier laquo Socieacuteteacute de linformation raquo Le gouvernement ameacutericain demeure le modegravele de reacutefeacuterence
Le Queacutebec na pas de politique de veille ou dintelligence eacuteconomique ni deacutenonceacute de politique Cependant il a adopteacute un programme laquoFonds de partenariat sectoriel Volet 4 Veilles concurrentielles raquo dans le cadre dune strateacutegie de deacuteveloppement eacuteconomique baseacutee sur les grappes industrielles Ce programme visait agrave mettre sur pied des centres de veille concurrentielle dans des secteurs industriels Le FPS4 a une dureacutee deacutetermineacutee de cinq ans Il a pris fin en deacutecembre 1999 et aucun renouvellement nest preacutevu Ce programme et son esprit sont pertinents et innovateurs Son opeacuterationnalisation telle que preacutevue par ses concepteurs comporte des faiblesses majeures comme il sera exposeacute dans le cas sur le Queacutebec (chapitre 7)
Le manque deffort de diffusion de ces innovations de gestion que sont la veille et la gestion strateacutegique dinformation constitue un eacutecueil majeur Dans un contexte eacuteconomique difficile ougrave le reacutesultat dune pratique de veille peut se faire sentir agrave plus ou moins long terme et pas neacutecessairement de faccedilon spectaculaire lideacutee de payer pour obtenir de linformation ou de voir le gouvernement investir dans ce genre de meacutecanisme nest pas une prioriteacute pour les PME ni mecircme un concept quelles comprennent bien Cependant il ny a aucun doute que linformation est agrave la base de notre socieacuteteacute en particulier dans une eacuteconomie qui se veut laquodu savoir raquo Cest le rocircle du gouvernement didentifier les tendances et dintroduire des changements favorables au deacuteveloppement durable de leacuteconomie2 Dans ce contexte il aurait fallu consacrer non seulement agrave la veille mais aussi agrave la gestion strateacutegique dinformation le mecircme genre deffort de sensibilisation et de formation consacreacute agrave la gestion de la qualiteacute dans les anneacutees 1980 et impli-quer tous les acteurs socioeacuteconomiques influents Par exemple en France une tregraves forte visibiliteacute de lintelligence eacuteconomiqueveille sest faite avec des efforts consentis par de multiples acteurs gouvernementaux ou dorganismes publics relayeacutes aussi par les meacutedias avec la mise en place de programmes de sensibilisation aupregraves des PME Cet effort a aussi eacuteteacute appuyeacute par lUnion europeacuteenne
Comparaison des cas Queacutebec - autres gouvernements 63
Aucun effort de sensibilisation de cette envergure na eacuteteacute consenti au Queacutebec De plus les articles ou reportages consacreacutes agrave la veille par les meacutedias geacuteneacuteraux ou daffaires sont rares Reacutecemment ils ont davantage illustreacute un aspect tregraves limiteacute voire sensationnaliste3 de la pratique de veille Il est rarement question de surveillance continue de transformation de signaux faibles en signaux forts de tendances de liens avec le deacuteveloppement de lentreprise de ses orientations strateacutegiques de sa recherche et deacuteveloppement de la qualiteacute de ses produits ou services et encore moins de gestion strateacutegique dinformation Il faut souhaiter que ce discours change car il naide en rien agrave la compreacutehension ni agrave la diffusion de cette pratique
Il y a de nombreux acteurs dans le paysage de la PME dont lun des objectifs est de lui fournir la bonne information au bon moment La figure 1 illustre les principaux meacutecanismes de veille et dinformation qui visent la PME queacutebeacutecoise et qui ont eacuteteacute identifieacutes par cette recherche Il y a lieu de parfaire cette carte et deacutetudier le degreacute de coordination des politiques programmes et activiteacutes dinformation et le niveau deacuteclatement indeacutesirable de loffre au sein des diffeacuterentes agences et ministegraveres du gouvernement du Queacutebec ainsi quentre ces instances et celles des gouvernements locaux reacutegionaux et feacutedeacuteral
Cette recherche na pas eacutetudieacute les politiques et meacutecanismes daccegraves agrave linformation gouvernementale et de sa diffusion Cependant un court tour dhorizon montre quil ny a pas au gouvernement du Queacutebec de politique inteacutegreacutee de linformation avec ligne directrice claire de la gestion (collecte organisation traitement accegraves diffusion conservation ou eacutelimination) de linformation gouvernementale ni de lien eacutetabli entre les politiques industrielles et les politiques et meacutecanismes informationnels
Par ailleurs les associations patronales ou syndicales ne semblent pas avoir eacuteteacute impliqueacutees de pregraves ou de loin dans les reacuteseaux de veille ni avoir identifieacute la veille ou la gestion strateacutegique de linformation comme eacutetant un laquooutil raquo de gestion essentiel agrave lentreprise Alors que ces mecircmes associations ont joueacute un rocircle cleacute dans la diffusion et limplantation de la gestion de la qualiteacute elles nont pas eu dinfluence sur la veille Ceci constitue une lacune importante les associations telles que le Conseil du patronat du Queacutebec lAssociation des manufacturiers et des exportateurs du Queacutebec les chambres de commerce etc ont une creacutedibiliteacute aupregraves de leurs membres qui favorise la diffusion des innovations de gestion quelles endossent Au Royaume-Uni en France ou en Suegravede par exemple ces organismes sont eacutetroitement impliqueacutes dans la diffusion voire dans lopeacuterationnalisation des services
64 Veille strateacutegique et PME
Figure 1 Meacutecanismes de veille et dinformation
visant la PME queacutebeacutecoise
Comparaison des cas Queacutebec - autres gouvernements 65
66 Veille strateacutegique et PME
12 Prospective
Quatre gouvernements soit le Japon lAllemagne le Royaume-Uni et lUnion europeacuteenne ont un programme pour assurer des eacutetudes prospectives utiles au niveau national dont les reacutesultats sont diffuseacutes agrave tous les acteurs socioeacuteconomiques Les autres nont pas de programme mais des pratiques plutocirct ponctuelles et speacutecifiques agrave une agence ou un ministegravere Le Japon reacutealise des eacutetudes de prospective (Delphi) de faccedilon reacuteguliegravere depuis pregraves de trente ans Les programmes de prospective en Europe ont eacutemergeacute au cours des anneacutees 1990 LAllemagne a deacuteveloppeacute une approche semblable agrave celle du Japon (et en collaboration avec le Japon) et reacutealise des eacutetudes Delphi LUnion europeacuteenne sest doteacutee dun institut sur la prospective (IPTS) qui sinscrit dans sa politique sur linnovation Le gouvernement britannique a creacuteeacute luniteacute et le programme Foresight qui sinscrivent dans sa politique sur la compeacutetitiviteacute du Royaume-Uni En France lADIT a pour mission de reacutealiser des eacutetudes prospectives en sciences et technologies Enfin des ministegraveres ou agences gouvernementales des diffeacuterents pays eacutetudieacutes reacutealisent des eacutetudes prospectives speacutecifiques
Le Queacutebec na pas de programme gouvernemental de prospective Un avis du Conseil de la science et de la technologie du Queacutebec souligne cette lacune et recommande la creacuteation dun programme de prospective en science et en technologie Il est agrave souhaiter que le gouvernement du Queacutebec suive cette recommandation en incluant agrave linstar de Foresight dans son deuxiegraveme programme 2000 au RoyaumeUni des volets socioculturels
Dans cette perspective les CVC devraient ecirctre partenaires du processus de prospective dans une mise en commun de toutes les ressources (gouvernementales et industrielles) Cependant il faut une instance responsable de la coordination des eacutetudes (ex Foresight) La reacutealisation deacutetudes de prospective creacutedibles et utiles neacutecessite des meacutethodologies de recherche approprieacutees Le gouvernement du Queacutebec doit reacutealiser des eacutetudes prospectives adapteacutees agrave la reacutealiteacute queacutebeacutecoise et utiles non seulement pour lui mais pour lensemble des acteurs socioeacuteconomiques
13 Marcheacutes internationaux
Plusieurs gouvernements dont le Japon la France le Royaume-Uni et lAllemagne ont des meacutecanismes de surveillance des marcheacutes internationaux avec diffusion aux entreprises agrave partir entre autres de leurs antennes agrave leacutetranger Le systegraveme du JET RO du Japon est le modegravele dinspiration pour plusieurs gouvernements
Comparaison des cas Queacutebec - autres gouvernements 67
Au Queacutebec il ny a pas de lien entre les Centres de veille concurrentielle et les bureaux des deacuteleacutegations du Queacutebec ou des ambassades et consulats canadiens En fait au cours des entrevues avec des reacutepondants du Queacutebec plusieurs ont souligneacute le manque daccegraves agrave ce type dinformation Il y aurait un effort majeur de la part du gouvernement du Queacutebec agrave faire pour maximiser laccegraves agrave cette information qui devrait ecirctre arrimeacutee aux besoins locaux et reacutegionaux Il devrait y avoir eacutegalement des liens avec les CVC
14 Les rocircles
La comparaison des rocircles entre le Queacutebec et les cas internationaux montre que dans lensemble les diffeacuterents rocircles joueacutes par les organismes queacutebeacutecois sont similaires (tableau 4) Le seul rocircle absent au Queacutebec est la participation agrave la deacutefinition dune politique nationale de veille Au niveau international seule lADIT en France a cette mission officielle au niveau de la veille technologique Par ailleurs lACFCI a adopteacute une politique agrave son eacutechelle qui devrait ecirctre prise en compte dans une eacuteventuelle politique nationale
Dans leur rocircle danimation et de coordination certains organismes tels que 1ACFCI la direction Business Link ou la DG XXIII B-1 (sous-uniteacute EIC et son Bureau dassistance technique) ou la Fondation Steinbeis jouent non seulement un rocircle de gestion administrative mais aussi un rocircle de conseil danimation de coordination de mise en reacuteseau de support etou de deacuteveloppement doutils de base communs de formation aux employeacutes des reacuteseaux etc
Il faut noter quen France ce sont des organisations etou des personnes ayant deacutejagrave une creacutedibiliteacute dans le secteur de la veille ou de lintelligence eacuteconomique qui ont eacuteteacute impliqueacutees dans le deacuteveloppement des meacutecanismes etou qui ont un poids politique important Par ailleurs la question de lintelligence eacuteconomique a eacuteteacute traiteacutee au plus haut niveau avec une visibiliteacute politique incontestable Le programme Business Link au Royaume-Uni a aussi beacuteneacuteficieacute dun appui politique majeur
Au Queacutebec le Secreacutetariat du FPS4 du MICST a pour rocircle officiel et preacutevu la gestion administrative du programme Cependant les responsables du secreacutetariat du FPS4 ont tenteacute avec succegraves compte tenu de leurs moyens de jouer un rocircle danimation de la veille au Queacutebec par le biais de plusieurs actions dont
68 Veille strateacutegique et PME
Tableau 4 Comparaison des rocircles
bull la creacuteation dun groupe consultatif sur la veille composeacute de diffeacuterents acteurs du monde universitaire associatif de la consultation de la grande entreprise de centres de recherche publics etc
bull la preacutesentation de confeacuterences agrave de nombreux colloques seacuteminaires cours universitaires etc
bull un rocircle conseil aupregraves de divers organismes en particulier gouvernementaux et publics deacutesireux de deacutemarrer des projets de veille
Le Secreacutetariat sest trouveacute au coeur dun reacuteseau informel de veille en particulier dans les secteurs public et parapublic Les conseillers sectoriels rattacheacutes au programme ont joueacute un rocircle plus limiteacute de gestion
Comparaison des cas Queacutebec - autres gouvernements 69
et de controcircle alors que les CVC auraient souhaiteacute que les conseillers sectoriels agissent davantage comme animateurs au sein de leur secteur
Contrairement agrave la plupart des initiatives eacutetudieacutees il ny a pas eu de laquochampion raquo du programme et des CVC cest-agrave-dire un ministre ou une personnaliteacute politique ou du monde des affaires ayant une forte visibiliteacute et une grande creacutedibiliteacute susceptible de favoriser la diffusion de cette innovation Il faut dire quen pratique le MICST a traiteacute ce programme comme sil sagissait dune pratique courante et bien connue des entreprises alors quil nen est rien Une telle innovation de gestion aurait ducirc ecirctre traiteacutee diffeacuteremment avec de la sensibilisation et de la deacutemonstration avant de lancer loffre Il est clair que le manque de sensibilisation des dirigeants agrave limportance de la veille et agrave la gestion strateacutegique dinformation est lun des obstacles majeurs agrave tout deacuteveloppement dans ce domaine au Queacutebec comme ailleurs Il faut rappeler que le projet pilote du PARI financcedilant en partie limplantation dune pratique de veille dans les PME au Queacutebec na pas connu plus de succegraves
Le programme FPS4 na preacutevu ni la mise en reacuteseau des CVC ni lanimation de ce reacuteseau par le Secreacutetariat Agrave limage de Business Link et en particulier de lEIC avec son Bureau daide technique qui ont mis en place et exploiteacute un ensemble doutils de produits et de services utiliseacutes par les multipartenaires locaux et dateliers de formation au personnel des EIC il aurait fallu preacutevoir des ressources au niveau du Secreacutetariat du FPS4 pour creacuteer un veacuteritable reacuteseau de CVC en offrant un support logistique en deacuteveloppant des outils communs dinformation de formation de promotion etc mecircme si lobjectif eacutetait la prise en charge par le milieu cest-agrave-dire les partenaires appuyeacutes par leur table de concertation
Le fait davoir une banniegravere daffaires commune et exclusive pour les CVC laquoproprieacuteteacute raquo du MICST et geacutereacutee par lui aurait pu aussi ecirctre une force aidant agrave creacuteer lideacutee de reacuteseau agrave deacutevelopper une image de marque et agrave identifier clairement les CVC dans les diffeacuterents domaines dintervention Lexemple des Business Links mais surtout celui des centres de transfert Steinbeis est eacuteloquent Avoir la banniegravere laquo Steinbeis raquo serait selon la Fondation un gage de qualiteacute et dexpertise le reacuteseau eacutetant connu et creacutedible Ceci implique que la qualiteacute des produits et de la prestation de services des CVC serait eacutevalueacutee Par ailleurs ceci eacuteviterait la duplication inutile des efforts et des ressources visant agrave deacutevelopper des outils geacuteneacuteraux dont tous ont besoin La base eacutetant fournie les CVC pourraient deacutevelopper les speacutecificiteacutes dont ils ont besoin ou les adapter aux systegravemes et aux outils deacuteveloppeacutes par le reacuteseau
70 Veille strateacutegique et PME
15 Les meacutecanismes dimplantation
Vu leacutetendue des initiatives eacutetudieacutees les seuls meacutecanismes dimplantation retenus ici sont ceux dont lobjectif premier est la veille ou la gestion dinformation Sont exclus les centres de transfert technologique qui sont des infrastructures supporteacutees de diffeacuterentes maniegraveres dans tous les payseacutetudieacutes
La comparaison indique que le Queacutebec a privileacutegieacute le reacuteseau dappuimultipartenaire et la creacuteation de produits et de services (tableau 5)
Tableau 5 Comparaison des meacutecanismes dimplantation
Les reacuteseaux dappui multipartenaires (programme gouvernementalnational implanteacute agrave partir dappels doffres ou meacutecanisme semblable auquel reacutepond une coalition dorganismes locaux reacutegionaux ou nationaux) sontcourants Par exemple les programmes EIC Business Link MEP et BICsont implanteacutes de cette faccedilon
Le dispositif reacutegional dintelligence eacuteconomique en France inclutaussi divers intervenants Cependant lACFCI avec sa politiquedintelligence eacuteconomique a miseacute sur des reacuteseaux deacutejagrave fort bien implanteacutesau niveau local ou reacutegional œuvrant deacutejagrave dans la diffusion dinformation
Comparaison des cas Queacutebec - autres gouvernements 71
aux PME soit les CCI et les ARIST avec lACFCI qui agit comme coor-donnateur Ainsi il ny a pas eu creacuteation de nouvelles entiteacutes mais extension des activiteacutes Ces mecircmes organisations (CCI) sont partenaires des EIC
De plus en France notamment un certain nombre dinterventions et de programmes reacutegionaux impliquent plusieurs intervenants comme initiateurs bailleurs de fonds ou maicirctres doeuvre (voir le cas de la France au chapitre 5) Agrave titre dexemple une recension dopeacuterations pilotes4 reacutegionales dintelligence eacuteconomique en cours en 19975 montre que les DRIRE6 les ARIST les conseils reacutegionaux et les CCICRCI sont impliqueacutes dans au moins la moitieacute des projets mis sur pied
Dans tous les cas il sagit dune approche locale ou reacutegionale Il sagit dailleurs dune tendance internationale ougrave tous les gouvernements reacutealisent limportance eacuteconomique des PME Il y a une tendance au guichet unique de proximiteacute (first-stop shop ou one-stop shop) Dans le cas de centres multipartenaires (tels que les EIC les Business Links les MEP ou les BIC) ces centres locaux ou reacutegionaux sont relieacutes en reacuteseau et partagent une banniegravere des outils et des obligations communs Linconveacutenient dune telle approche est que la qualiteacute des partenaires et par extension des produits et services deacuteveloppeacutes peut ecirctre fort variable dune localiteacute agrave lautre Par exemple lors de leacutevaluation des EIC le consultant externe avait recommandeacute que lUnion europeacuteenne creacutee et gegravere elle-mecircme les centres pour assurer une uniformiteacute de qualiteacute de services Cette option a eacuteteacute rejeteacutee pour diverses raisons la plus fondamentale eacutetant celle des coucircts Enfin il faut noter que plusieurs projets pilotes ont eacuteteacute reacutealiseacutes en particulier en France
Le Queacutebec a privileacutegieacute lapproche multipartenaire avec son programme FPS4 agrave la diffeacuterence quau lieu dun regroupement geacuteographique (local ou reacutegional) le regroupement des partenaires sest fait par grappe industrielle De tous les cas eacutetudieacutes cest le seul qui soit segmenteacute par domaine de speacutecialisation plutocirct que geacuteographiquement Il faut dire que les cas eacutetudieacutes sont nationaux et que ces pays contiennent des populations nationales et par conseacutequent reacutegionales7 nettement plus importantes que celle du Queacutebec8 Cependant le choix dune approche par expertise (et par table de concertation) na pas permis de deacutevelopper dans le temps imparti une approche locale et reacutegionale entre les CVC et les entreprises et entre les CVC et les intermeacutediaires que sont les repreacutesentants locaux et reacutegionaux du gouvernement Cette approche par domaine industriel pourrait eacutegalement constituer un obstacle dans un contexte de laquoveille concurrentielle raquo En effet selon lIndustry Committee Working Party on SMEs de lOCDE les gouvernements consacrent des ressources pour encourager les PME dun
72 Veille strateacutegique et PME
mecircme secteur agrave travailler ensemble alors que les PME sont tregraves reacuteticentes agrave collaborer surtout quand leurs compeacutetiteurs traditionnels sont impliqueacutes9 Cette reacuteticence agrave ecirctre client dun service de veille qui dessert aussi le compeacutetiteur sest aveacutereacutee ecirctre un obstacle agrave franchir pour les CVC Ils ont eu agrave jouer un rocircle de meacutediateur et agrave expliquer cette deacutecision Dans un contexte ougrave un CVC devait sautofinancer en trois ans ce travail de conviction sest reacuteveacuteleacute non rentable Enfin lapproche multipartenaire a entraicircneacute agrave linstar des autres cas eacutetudieacutes des CVC de qualiteacute variable
Tregraves peu dorganismes partenaires mis agrave part quelques-uns dont le CRIQ (impliqueacute dans quatre CVC) avaient au deacutepart une expeacuterience en information ou un programme de veille Ceci pourrait ecirctre vu uniquement comme un obstacle Mais en pratique la plupart des partenaires ont embaucheacute du personnel pour travailler au sein du CVC Leacutequipe laquo ideacuteale raquo aurait ducirc inclure non seulement un ou des experts du domaine industriel de veille mais aussi un ou des speacutecialistes en gestion dinformation et un coordonnateur selon la taille de la clientegravele Tous les CVC nont pas eu des eacutequipes regroupant ces forces Certains CVC ont eacuteteacute creacuteeacutes sans personnel compeacutetent en information ou sans mecircme savoir ce queacutetait vraiment de la veille alors quils sont supposeacutes ecirctre les experts du domaine et pouvoir transfeacuterer leur expertise aux PME En geacuteneacuteral les problegravemes auxquels ont eu agrave faire face le personnel des CVC et les demandes de formation rechercheacutees par celui-ci eacutetaient au niveau de la gestion dinformation
Cependant un avantage majeur davoir ameneacute des organisations consistant essentiellement en centres de recherche publics ou universitaires en centres de liaison et de transfert ou en centres colleacutegiaux de transfert de technologie qui nœuvraient pas dans la veille agrave sy impliquer est davoir permis de deacutevelopper des inteacuterecircts et des expertises en veille et en information dans des milieux et des secteurs qui ne se seraient peut-ecirctre pas inteacuteresseacutes a priori agrave une telle approche Il y a eu un transfert de compeacutetences dont le degreacute dimportance varie en fonction de limplication des partenaires Quelle que soit lissue des centres de veille eux-mecircmes cette compeacutetence restera au sein des organismes partenaires qui ont pris agrave cœur leur implication dans les CVC qui y ont investi et en retirent une nouvelle expertise quils peuvent offrir agrave leur clientegravele Il ny a aucun doute quun service de transfert technologique arrimeacute agrave un service de veille efficace peut multiplier les beacuteneacutefices des clientegraveles
Alors que le FPS4 visait agrave favoriser voire agrave forcer le partenariat au sein dune mecircme table sectorielle il na ni chercheacute ni encourageacute le partenariat entre les CVC ni entre les diffeacuterents services programmes
Comparaison des cas Queacutebec - autres gouvernements 73
et organismes oeuvrant dans le secteur de linformation Par exemple le personnel et les ressources informationnelles des bibliothegraveques et des centres de documentation gouvernementaux nont pas eacuteteacute appeleacutes agrave participer aux CVC LICIST deacuteveloppe en parallegravele des services qui visent les PME de haute technologie (voir lannexe 4) Le PARI avait son propre programme visant agrave favoriser limplantation de la veille dans les PME (voir lannexe 4) Le projet dEIC-Queacutebec de la Direction de lexportation du MICST10 neacutetait pas lieacute aux CVC bien que le CRIQ en soit lexeacutecutant opeacuterationnel Il faudrait maximiser lutilisation des reacuteseaux dinformation existants en concluant des ententes-cadres entre les CVC et les institutions dinformation telles que lICIST les bibliothegraveques gouvernementales ou universitaires pour avoir accegraves agrave des expertises et agrave des sources informationnelles deacutejagrave existantes et bien implanteacutees
Outre le manque deffort pour sensibiliser les entreprises agrave la veille problegraveme deacutejagrave eacutevoqueacute le MICST a lanceacute le programme sans veacuterifier ladeacutequation du meacutecanisme choisi soit le centre de veille concurrentielle Il est pourtant reconnu que les initiatives sur le savoir doivent deacutebuter par un programme pilote11 Il aurait donc eacuteteacute judicieux de reacutealiser un projet pilote agrave linstar du programme MEP avec des CVC issus de secteurs ougrave il y aurait eu une forte mobilisation de la part des acteurs cleacutes ainsi que limplication de quelques laquochampions raquo du monde politique et des affaires incluant les associations avec une action concerteacutee de diffusion du concept et de sensibilisation des entreprises ainsi que le deacuteveloppement doutils de meacutethodologies et de success stories pouvant ecirctre utiliseacutes par la suite Ces pilotes auraient pu ecirctre conduits sur une peacuteriode dau moins cinq ans avec ajustement reacutegulier Ceci aurait aussi laisseacute le temps aux projets pilotes de se bacirctir une masse critique dinformation et de produits ainsi que de clients Les employeacutes des centres ayant bien fonctionneacute ainsi que ceux du MICST auraient eu le temps de deacutevelopper une expertise solide pouvant ecirctre transfeacutereacutee par la suite dans le reacuteseau qui aurait eacuteteacute creacuteeacute si lexpeacuterience avait eacuteteacute concluante Il aurait fallu adopter lapproche des petits pas et non pas le laquotout et tout de suite raquo
16 Les produits et services offerts
La gamme de produits et services offerts par les CVC est semblable agrave celle qui est offerte ailleurs (tableau 6) Cependant les CVC sont parmi les rares initiatives eacutetudieacutees agrave devoir offrir de la veille geacuteneacuterique Il faut aussi souligner que dans de nombreux cas ce qui est appeleacute laquoveilleraquo ou laquointelligence eacuteconomique raquo est en fait du service dinformation
74 Veille strateacutegique et PME
classique (ex service de diffusion seacutelective dinformation ou dalerte courtage reacutedaction deacutetat de la question etc) Les CVC neacutechappent pas agrave cet abus Dailleurs le mot veille est devenu un buzzword accrocheur tant au Queacutebec quen France pour deacutesigner toute sorte dactiviteacute informationnelle la plupart de type assez classique mais nouvellement laquodeacutecouverte raquo par des non-speacutecialistes Ceci est sans doute un pheacutenomegravene normal mais qui risque de mener agrave des abus et agrave des deacutesillusions
Tableau 6 Comparaison des produits et services offerts
Indique les produits et services les plus courantssect Indique les produits et services majeursexigeacutes du FPS4
Comparaison des cas Queacutebec - autres gouvernements 75
161 La veille geacuteneacuterique
Tel quindiqueacute dans la synthegravese la veille geacuteneacuterique est peu en demande etou peu rentable Lune des seules organisations eacutetudieacutees qui offre systeacutematiquement de la veille de type geacuteneacuterique telle que deacuteveloppeacutee par les CVC est lADIT (ex Technologies internationales) qui est financeacutee en bonne partie par lEacutetat Des reacutepondants de France et dAllemagne ont affirmeacute que de tels services ne seraient pas rentables dans leur pays ce qui est dailleurs le cas au Queacutebec
Par contre la veille laquogeacuteneacuterique raquo est justifieacutee si elle est de qualiteacute cest-agrave-dire contenant une information pertinente valideacutee rare utile et diffuseacutee adeacutequatement En ne se concentrant que sur les problegravemes immeacutediats lentreprise minimise la probabiliteacute de laquodeacutecouverte accidentelle dinformation utile raquo12 (appeleacute aussi laquo effet seacuterendipe raquo) (voir le chapitre preacuteceacutedent) et la deacutecouverte de signaux faibles qui se transformeront en signaux forts Lattitude du preacutesident et chef de direction de lentreprise Highsmith Duncan Highsmith et les moyens mis en place rapporteacutes dans Inc13 sont exemplaires agrave cet eacutegard et illustrent bien limportance pour le maintien et la croissance de lentreprise de surveiller son environnement sur une base continue avec lesprit ouvert aux nouveauteacutes ainsi quaux domaines autres que speacutecifiquement lieacutes au sien Il y a aussi un besoin de laquo veille geacuteneacuterique raquo de qualiteacute portant sur le Queacutebec ou sur le contexte mondial et ses impacts pour le Queacutebec et linscrivant dans le contexte mondial de type laquoThe Futures Group raquo ou laquo Gartner Group raquo accessible aux PME et autres acteurs socioeacuteconomiques du Queacutebec
Une question se pose cependant est-ce vraiment le rocircle dun centre de veille concurrentielle de faire de la veille geacuteneacuterique Aurat-il jamais les ressources neacutecessaires et en particulier les ressources informationnelles pour reacutealiser une veille geacuteneacuterique de qualiteacute telle que deacutefinie plus haut pour tout un secteur industriel Y a-t-il vraiment dautres organismes que le gouvernement qui a les moyens de faire cette veille geacuteneacuterique Ne serait-ce pas le rocircle du gouvernement avec une combinaison dexpertise des speacutecialistes du domaine (ex les conseillers sectoriels les analystes eacuteconomiques et politiques oeuvrant au sein des ministegraveres au laquosiegravege social raquo et dans les reacutegions ainsi que dans les postes eacutetrangers) et les speacutecialistes de la gestion dinformation (ex les bibliotheacutecaires œuvrant au sein des bibliothegraveques centres de documentation et autres reacuteseaux dinformation gouvernementaux)
Ne devrait-il pas y avoir une combinaison des expertises citeacutees ci-avant des laquo veilles geacuteneacuteriques raquo faites par les experts gouverne- mentaux compleacuteteacutees avec valeur ajouteacutee par les CVC Les CVC norma-
76 Veille strateacutegique et PME
lement en contact avec les PME compleacuteteraient mettraient en contexte et diffuseraient cette veille geacuteneacuterique selon les modes les plus approprieacutes agrave leur clientegravele Ne serait-ce pas une faccedilon de maximiser la connaissance gouvernementale et den faire profiter la PME Cette approche reacuteseau dans une perspective de maximisation de la connaissance acquise (enregistreacutee et dexpertise) au sein du gouvernement sinscrirait dans une perspective de gestion strateacutegique de linformation et de la connaissance
162 Lanimation de reacuteseaux dentreprises
La plupart des CVC disent jouer un rocircle important danimation de reacuteseaux dentreprises de mises en contact et de jumelage entre des PME des PME et des experts etc Cependant les CVC nont ni mandat ni reconnaissance pour ce rocircle fort important qui nest pas rentable financiegraverement bien quil le soit qualitativement pour les entreprises qui en beacuteneacuteficient En France lACFCI dans sa politique dintelligence eacuteconomique retient le rocircle danimation de reacuteseau dentreprises comme lun des rocircles cleacutes des CCI dans une pratique dintelligence eacuteconomique
Au cours des entrevues avec les diffeacuterents reacutepondants et dans lanalyse des documents il est clairement ressorti que les gouvernements de tous les pays consentent des efforts majeurs pour eacutetablir des liens entre les PME entre les PME et les chercheurs des universiteacutes centres de recherche et autres experts afin de stimuler linnovation et la compeacutetitiviteacute des PME Le gouvernement du Queacutebec veut aussi accentuer cet eacutechange pour favoriser le transfert de linnovation et de la connaissance dans les PME Dans ce contexte les CVC ne pourraient-ils pas devenir un nœud dun reacuteseau deacutechange Les CVC sont pour la plupart le fruit de la collaboration entre partenaires des centres de recherche publics des centres de liaison et de transfert des centres colleacutegiaux de transfert Sils ont bien fait leur travail les CVC devraient avoir deacuteveloppeacute des liens avec les PME de leur secteur industriel des liens avec des experts etc Dans cette perspective pourquoi ne pas reconnaicirctre ce rocircle important des CVC et en maximiser lapport dans une veacuteritable perspective dintelligence eacuteconomique et gestion des connaissances
Comparaison des cas Queacutebec - autres gouvernements 77
17 Les clients
Comme cette eacutetude sinteacuteressait aux mesures visant les PME il est eacutevident que la plupart des initiatives eacutetudieacutees sadressent dabord aux PME Les CVC visent comme clientegraveles prioritaires toutes les PME de leur secteur industriel
En pratique les PME les plus susceptibles decirctre clientes sont celles qui ont une vision strateacutegique qui innovent et qui exportent Dans une eacutetude portant sur 324 PME manufacturiegraveres au Queacutebec Julien et a114trouvent que toute une cateacutegorie dentreprises ne sera peu ou pas inteacuteresseacutee agrave la veille et ne sera presque jamais cliente dun CVC Les PME les plus innovatrices qui ont du personnel de RampD et qui veulent exporter ou qui exportent sont les plus susceptibles davoir une pratique avanceacutee de veille ou de vouloir en deacutevelopper une Quel est le pourcentage de PME par secteur industriel qui correspond agrave ce portrait Combien de PME ont une vision strateacutegique claire
Cette observation entraicircne deux questions
1) Quel rocircle pourraient jouer les CVC pour aider les PME agrave deacutevelopper une vision strateacutegique En France lACFCI et dautres intervenants du dispositif reacutegional dintelligence eacuteconomique franccedilais incluent la formation agrave la strateacutegie et au deacuteveloppement de lesprit strateacutegique dans les PME dans les activiteacutes dIE Est-ce que ce devrait ecirctre le rocircle des CVC Sinon ceux qui soccupent de ce volet ne devraient-ils pas ecirctre en lien avec les CVC pour que ces derniers initient les entreprises au rocircle de linformation dans le deacuteveloppement strateacutegique
2) Quelle proportion de PME dun secteur industriel donneacute est susceptible decirctre cliente dun CVC Quelle est la probabiliteacute reacuteelle de revenu possible pour un CVC Un CVC desservant uniquement les PME ou presque aura-t-il jamais les moyens de reacutealiser de la veille geacuteneacuterique de qualiteacute sans revenu autre que ceux provenant de la vente de ce produit aux PME
18 Le financement
Les sources de financement des initiatives eacutetudieacutees sont assez semblables dun pays agrave lautre sauf pour ce qui est des dons priveacutes des grandes entreprises observeacutes seulement aux Eacutetats-Unis (tableau 7)
La majoriteacute des initiatives eacutetudieacutees (812) beacuteneacuteficient de financement partiel comme cest le cas des CVC financeacutes agrave 50 par le MICST
78 Veille strateacutegique et PME
Le mode de financement des initiatives eacutetudieacutees est dailleurs de 50 Agrave ce niveau le MICST est dans la laquo norme raquo de financement de programmes gouvernementaux de support aux PME
Tableau 7 Comparaison des sources de financement
Le gouvernement du Queacutebec se distingue cependant sur deux aspects la dureacutee et luniciteacute du financement
bull dureacutee limiteacutee agrave trois ans sans aucun renouvellement possible
bull aucune modulation selon les secteurs industriels
bull aucun support technique ou logistique (reacuteseau outils communs)
bull aucun autre meacutecanisme de financement compleacutementaire (ex creacutedit dimpocirct aux entreprises clientes pour la dureacutee des subventions ministegraveres clients des produits de veille geacuteneacuterique subventions dautres paliers de gouvernement)
En effet les deux tiers (812) des initiatives gouvernementales eacutetudieacutees qui sadressent directement aux PME (voir lannexe 3) reccediloivent une subvention pour une dureacutee indeacutetermineacutee Le gouvernement du Queacutebec limite la sienne agrave trois ans sans aucun renouvellement possible agrave la fin des trois ans alors quaucune des initiatives eacutetudieacutees na encore atteint une masse critique de clients de produits ou de services assurant la peacuterenniteacute du CVC en trois ans (tableau 8) La dureacutee de financement est la mecircme pour tous les CVC quel que soit le secteur dapplication ou le niveau datteinte des objectifs dun CVC contrairement au gouvernement allemand par exemple qui module son financement en fonction du domaine et du niveau datteinte dune masse critique de clients de contenu et de revenus avant de se retirer com-plegravetement du financement dun organisme Enfin la faible probabiliteacute
Comparaison des cas Queacutebec - autres gouvernements 79
de peacuterenniteacute des CVC a entraicircneacute un effet de deacutesengagement tant de la part des clients des partenaires que du gouvernement lui-mecircme personne ne voulant ecirctre associeacute agrave ce qui eacutetait perccedilu comme un laquocanard boiteux raquo voire comme un laquoeacuteleacutephant blanc raquo de 8 millions de dollars16
Tableau 8 Comparaison de la dureacutee des subventions entre
les initiatives internationales et celle du MICST (CVC) pour supporter un eacutechantillon dinitiatives gouvernementales sadressant directement
aux PME (n = 12)
Dans une perspective dautofinancement total lideacutee de veille geacuteneacuterique nest sans doute pas viable du moins agrave court terme Dans la mesure ougrave la qualiteacute en est veacuterifieacutee alors la production de cette veille geacuteneacuterique de qualiteacute agrave coucirct acceptable17 pour les PME devrait ecirctre en partie supporteacutee financiegraverement par le gouvernement soit directement soit indirectement par la production en reacuteseau de veille geacuteneacuterique impliquant les ministegraveres comme il a eacuteteacute suggeacutereacute plus haut Cette contribution devrait cependant ecirctre significative
Le FPS4 na pas preacutevu de financement en termes de support technique et logistique aux CVC Enfin la proportion de clientegravele gouvernementale des CVC est minime ou inexistante alors que dans certains pays eacutetudieacutes le gouvernement en tant que client constitue une source de revenu non neacutegligeable Dans le cadre de la veille geacuteneacuterique mecircme si le client premier est la PME les publications devraient aussi inteacuteresser les conseillers sectoriels et reacutegionaux par exemple
Contrairement au MEP et au Business Link dont la dureacutee de financement eacutetait limiteacutee et non reacutecurrente mais qui ont vu leur financement renouveleacute parce que la dureacutee preacutevue eacutetait insuffisante pour que les organismes fassent leurs preuves le MICST na eacutemis aucune intention de prolonger les subventions directement aux CVC et au programme Il a plutocirct offert dans le budget annonceacute en mars 199918 un nouveau creacutedit dimpocirct remboursable de 40 aux PME qui utilisent les services offerts par les centres de veille concurrentielle qualifieacutes
80 Veille strateacutegique et PME
d laquoorganismes de veille concurrentielle accreacutediteacutes raquo Une telle proposition avait eacuteteacute eacutemise par des reacutepondants du Queacutebec pour supporter les CVC Cependant il y avait un fort consensus quant au fait que la production de veille geacuteneacuterique devait faire lobjet dune aide directe aux CVC via une subvention
Quel sera leffet de cette mesure sur la capaciteacute des CVC agrave poursuivre leur travail en particulier en ce qui a trait agrave la veille geacuteneacuterique Il y a lieu de penser que les CVC offriront surtout des services de courtage dinformation agrave caractegravere davantage ponctuel agrave moins quil ne soit speacutecifieacute dans lapplication du creacutedit que seuls des services de veille geacuteneacuterique seront remboursables Deux des raisons pour lesquelles le FPS4 voulait limiter lintervention des CVC agrave la veille geacuteneacuterique eacutetaient (1) son absence sur le marcheacute et (2) leacutevitement de la concurrence deacuteloyale avec le secteur priveacute deacutejagrave preacutesent sur le marcheacute du courtage dinformation Dans ce contexte pourquoi le gouvernement limite-t-il le creacutedit dimpocirct aux services et produits des CVC uniquement Il ny a aucune garantie que tous les CVC offrent des produits ou services de qualiteacute En effet le MICST na pas eacutevalueacute la qualiteacute du personnel et des produits et services des CVC mais plutocirct essentiellement leur capaciteacute agrave sautofinancer Quelles sont les normes daccreacuteditation Il y a aussi un potentiel de concurrence deacuteloyale des CVC face aux courtiers et entrepreneurs et autres centres publics deacutejagrave sur le marcheacute Neacuteanmoins mecircme si la deacutecision doffrir un creacutedit dimpocirct aux entreprises utilisatrices des CVC suscite des questions il demeure quil sagit dune action concregravete du gouvernement pour poursuivre dans une certaine mesure laquo lesprit du programme raquo FPS4 dont il faut reconnaicirctre le meacuterite Cependant cette mesure gagnerait agrave ecirctre combineacutee agrave lextension du financement aux CVC ayant montreacute un potentiel de survie et ou de qualiteacute de produits et services apregraves trois anneacutees de financement Il y a malheureusement au Queacutebec une tendance agrave financer sur de tregraves courtes peacuteriodes de temps des initiatives informationnelles sans leur laisser le temps datteindre une masse critique de contenu de clients et de savoir-faire Il y a un retour perpeacutetuel agrave la case deacutepart avec une reacuteplication autrement dinvestissements dans de nouveaux projets qui se rendent rarement agrave maturiteacute Il y a un risque que lexpeacuterience des CVC recommence sous un autre couvert sans plus de succegraves car il ny aura pas suffisamment de temps alloueacute pour assurer la survie du produit du service ou de lorganisme
Comparaison des cas Queacutebec - autres gouvernements 81
19 La sensibilisation la promotion et la formation agrave la veille
Le type dapproche de promotion de sensibilisation et de formation agrave la veille utiliseacute au Queacutebec est sensiblement le mecircme que celui quon rencontre ailleurs Au Queacutebec comme ailleurs laccent a eacuteteacute malgreacute tout mis sur le deacuteveloppement de loffre et la demande ne sest pas toujours reacuteveacuteleacutee agrave la hauteur attendue Il y a donc eu ajustement et mise en place defforts dont lintensiteacute varie dun gouvernement agrave lautre19 pour sensibiliser les entreprises agrave limportance de linformation etou de la veille agrave assurer une meilleure visibiliteacute des produits et services offerts et agrave augmenter la confiance dans ces produits et services deacuteveloppeacutes tout en obtenant du feed-back pour mieux les adapter aux besoins
Cependant avec un objectif viseacute dautofinancement apregraves trois ans le niveau leacutetendue et lintensiteacute dintervention consentis au Queacutebec se sont aveacutereacutes insuffisants En effet les principaux efforts de sensibilisation se sont faits apregraves que les CVC ont eacuteteacute creacuteeacutes Loffre a preacuteceacutedeacute la demande Les moyens utiliseacutes pour veacuterifier la demande (eacutetude de marcheacute meacutecanisme critiqueacute dans le cas du Queacutebec) eacutetaient deacuteficients Les moyens disponibles eacutetaient eacutegalement reacuteduits avec labsence majeure deacutejagrave souligneacutee des associations daffaires et de champions Enfin aucune visibiliteacute majeure na accompagneacute le lancement du programme alors quen France par exemple la publication du rapport Martre a laquofait du bruit raquo
Sur le front de la formation des CVC des consultants des centres de recherche des associations et une universiteacute offrent de la formation continue dans le domaine Quant agrave la formation initiale lEacutecole de bibliotheacuteconomie et des sciences de linformation de lUniversiteacute de Montreacuteal serait agrave ce jour la seule agrave offrir des cours sur le sujet dans le cadre de sa maicirctrise en sciences de linformation Des projets de recherche sur ou autour du sujet sont cependant meneacutes dans plusieurs universiteacutes au Queacutebec
110 Les mesures deacutevaluation
1101 Les mesures de performance
Comme le programme eacutetait en eacutevaluation au moment de la collecte de donneacutees il nest pas possible de comparer les approches Cependant il ressort de tous les cas eacutetudieacutes quil est difficile deacutevaluer la qualiteacute des produits et services et que peu dorganismes ont deacuteveloppeacute des
82 Veille strateacutegique et PME
mesures de qualiteacute satisfaisantes La plupart des programmes se contentent de mesures de performance avec des mesures deacutetendue de satisfaction des utilisateurs et de sensibilisation (voir le chapitre preacuteceacutedent)
1102 Les mesures dimpact
Les mesures dimpact sont encore plus eacutelusives Dans le cas dactiviteacutes informationnelles limpact est rarement immeacutediat en particulier quand il est question de laquo veille geacuteneacuterique raquo ou de prospective Il faut donc mettre en place des mesures dimpact longitudinales qui eacutevaluent des facteurs souvent dordre qualitatif Linformation a aussi plusieurs valeurs elle est transmise et interpreacuteteacutee par plusieurs personnes dans une organisation et elle se transforme en connaissance en connaissance productive et en action Il est alors difficile de retracer lorigine de cette action20 disoler la laquo variable raquo veille et den calculer lapport exact dans le succegraves dune entreprise sauf de faccedilon ponctuelle et anecdotique Enfin dans un contexte politique dont les reacutesultats doivent ecirctre obtenus etou deacutemontrables agrave tregraves court terme les pro-grammes baseacutes sur linformation sont deacutefavoriseacutes
111 Les impacts
La comparaison des impacts des initiatives tels que perccedilus par les reacutepondants indique quil y a une similitude dans leur perception (tableau 9) La seule diffeacuterence dopinion porte sur le deacuteveloppement de programmes de formation initiale dans le domaine Il est vrai que le FPS4 na pas eacuteteacute directement lieacute agrave la creacuteation de programmes de formation initiale en veille Par exemple la creacuteation dun cours de trois creacutedits de maicirctrise en veille strateacutegique eacutetait approuveacutee par lUniversiteacute de Montreacuteal21 en 1995 alors que lexistence du FPS4 neacutetait pas connue en dehors du circuit des tables de concertation Mais il faut souligner que deacutevelopper de la formation initiale ou mecircme continue neacutetait pas un objectif du FPS4 alors quen France ceacutetait une recom-mandation du rapport Martre
Il sagit cependant de perceptions du point de vue de ceux qui gegraverent les initiatives Cette eacutetude na pas examineacute la perception des entrepreneurs agrave qui les initiatives sont destineacutees
En regard de ces facteurs et en comparaison avec les actions prises par les autres gouvernements eacutetudieacutes (voir le chapitre preacuteceacutedent) il semble bien que le gouvernement du Queacutebec ait exigeacute des
Comparaison des cas Queacutebec - autres gouvernements 83
CVC de reacutesoudre la quadrature du cercle comme laffirmait un reacutepondant laquonous demander de sensibiliser de former agrave la veille de deacutevelopper et de vendre des produits et services de creacuteer des reacuteseaux et de sautofinancer tout ccedila en trois ans cest tregraves difficile raquo (le cas Queacutebec) Cette eacutetude supporte aussi laffirmation dun reacutepondant que le FPS4 avait laquoun code geacuteneacutetique deacutefectueux raquo
Malgreacute ces obstacles le programme a eu un impact certain au niveau de la diffusion du concept de veille au Queacutebec et de la sensibilisation des acteurs socioeacuteconomiques Il a aussi stimuleacute le deacuteveloppement de pratiques au sein de PME et dorganismes gouvernementaux et publics ainsi que permis le deacuteveloppement dexpertise et la creacuteation demplois dans le secteur Ces accomplissements sont majeurs Malheureusement comme ce neacutetait pas ceux-lagrave qui eacutetaient preacutevus dans les objectifs du FPS4 ils nont pas eacuteteacute pris en compte pour eacutevaluer le degreacute de succegraves ainsi que lapport et limpact du programme sur la socieacuteteacute queacutebeacutecoise
Tableau 9 Comparaison de limpact des initiatives perccedilu
par les reacutepondants
Impacts Cas FPS4 (CVC) internationaux
84 Veille strateacutegique et PME
Cette eacutetude montre que le gouvernement queacutebeacutecois a une approche deacutecousue du deacuteveloppement des politiques dinformation et de la con-naissance sans vision inteacutegreacutee Le MICST comme institution gouver-nementale a un rocircle majeur de diffuseur dinformation eacuteconomique queacutebeacutecoise Il doit donc examiner linitiative du FPS4 et plusieurs des initiatives en cours en termes dinformation (veille information sur lexportation guichet unique etc) dans une optique informationnelle Les recommandations eacutemises dans la conclusion de ce rapport iront dailleurs dans ce sens
La partie qui suit preacutesente lanalyse deacutetailleacutee de chaque cas suivie de la conclusion et des recommandations
NOTES
1 Porter Michael E (1990) The Competitive Advantage of Nations New York Free Press p 626
2 Ibid p 673
3 Agrave titre dexemples citons Noeumll Kathy (samedi 17 avril 1999) laquoDes gestionnaires Colombo scrutent vos faits et gestes raquo Les Affaires p 29 Lewandowski Reneacute (mars 1999) laquoCorporate confidential The business of business intelligence is booming though its not as exciting as you might think The practice owes more to Colombo than James Bond raquo The Financial Post Magazine p 18-26 un reportage au Teacuteleacutejournal de RadioCanada le jeudi 15 avril 1999 sur le programme dintelligence eacuteconomique agrave lUniversiteacute de Poitiers et sur la compagnie Cyveillance Ces reportages bien quaccrocheurs sont reacuteducteurs Ceci suggegravere quil y a encore des efforts importants agrave consacrer pour faire comprendre ce quest reacuteellement la veille
4 Selon Dargouge (novembre 1997) ces opeacuterations pilotes sont toujours sous limpulsion du Secreacutetariat geacuteneacuteral de la deacutefense nationale (probablement via le CCSE) (Dargouge Olivier (novembre 1997) laquoLintelligence eacuteconomique reacuteduire lincertitude accroicirctre les opportuniteacutes raquo Suppleacutement au Courrier AN VAR 108 p 27)
5 Ce tableau est compileacute agrave partir des donneacutees fournies dans Dargouge Olivier (novembre 1997) laquoLintelligence eacuteconomique reacuteduire lincertitude accroicirctre les opportuniteacutes raquo Suppleacutement au Courrier AN VAR 108 p 31 ougrave lauteur recense 14 actions en cours en intelligence eacuteconomique en donnant le titre la dureacutee les organismes impliqueacutes et le nom du responsable du projet
6 Les DRIRE sont les laquoopeacuterateurs raquo reacutegionaux de la DARPMI
7 La densiteacute moyenne au Queacutebec est de 4 habitantskm2 (bien que la majoriteacute de la population de quelque 7 millions de personnes soit concentreacutee le long du Saint-Laurent) alors quen France elle est de 1066 habitants km2 en Allemagne de 2284 habitantskm2 et au Royaume-Uni de 239 habi-
Comparaison des cas Queacutebec - autres gouvernements 85
tantskm2 (source Microsoft Corporation Encyclopeacutedie Microsoft Encarta 99 DE LUXE) Ainsi la reacutegion de Basse-Normandie en France comptait une population estimeacutee agrave 1 391 318 habitants (en 1990) alors que celle de lEstrie au Queacutebec eacutetait de 286 579 personnes (en 1996) (ibid Bourque J et al (1997) Profil eacuteconomique de la reacutegion de lEstrie (05) eacutedition 1997 [sl] Ministegravere de lIndustrie du Commerce de la Science et de la Technologie du Queacutebec Direction de lanalyse des PME et des reacutegions p 15)
8 Agrave lexception de la Suegravede
9 OECD Industry Committee Working Party on SMEs (1998) Best Practice Policies for Small and Medium-sized Enterprises 1997 edition (disponible sur le site Web de lOCDE)
10 Il faut rappeler que contrairement aux EIC en Europe lEIC-Queacutebec na pas la PME comme client direct
11 Davenport TH et L Prusak (1998) Working Knowledge How Organizations Manage What They Know Boston Harvard Business School Press
12 Pour une synthegravese du concept de laquo rencontre dinformation raquo (information encountering) voir Sanda Erdelez (1999) ((Information encountering Its more than just bumping into information)) Bulletin of the American Society for Information Science 25 (3) p 25-29
13 Buchanan L (janvier 1999) ((The smartest little company in America)) Inc 21 (1) p 42-54
14 Julien P-A L Raymond R Jacob C Ramangalahy et M Morin (1995) La veille technologique dans les PME manufacturiegraveres queacutebeacutecoises caracteacuteristiques configurations et facteurs de succegraves Trois-Riviegraveres UQTR Chaire Bombardier Sea-DooSki-doo en gestion du changement technologique dans les PME et Groupe de recherche en eacuteconomie et gestion des PME
15 Exclut la Fondation Steinbeis
16 Le manque de peacuterenniteacute preacutevisible est dailleurs un des obstacles majeurs au succegraves des Business Links laquopremiegravere mouture raquo alors quon navait preacutevu que trois ans de financement (voir le cas du Royaume-Uni au chapitre 8) Ce pheacutenomegravene a aussi eacuteteacute observeacute au Queacutebec avec les CVC
17 Il ne faut pas oublier que les PME premiegravere clientegravele viseacutee ne paieront geacuteneacuteralement pas un abonnement coucircteux Faire de la veille geacuteneacuterique de type prospectif de qualiteacute coucircte cher Il ny a quagrave voir les prix pratiqueacutes par des groupes tels que Gartner ou The Futures pour comprendre le deacutefi que repreacutesente lautofinancement pour les CVC avec les PME pour clientegravele unique ou principale
18 Queacutebec Ministegravere des Finances (1999) Queacutebec objectif emploi Vers une eacuteconomie davant-garde Une strateacutegie fiscale inteacutegreacutee pour leacuteconomie du savoir Une strateacutegie de deacuteveloppement eacuteconomique creacuteatrice demplois p 70 Ministegravere des Finances Budget 1999-2000Points saillants [http wwwfinancesgouvqccafrancaisbudget1999-2000points_shtm]
19 Il faut rappeler le programme allemand laquoInformation as raw material for innovation raquo qui deacuteveloppe agrave la fois la demande et loffre (voir le cas de lAllemagne au chapitre 3)
86 Veille strateacutegique et PME
20 Taylor (1986) propose dutiliser une meacutethodologie de trackage de loutput (output tracing) pour connaicirctre limpact dune information dans lorganisation Il sagit dune approche inteacuteressante mais difficile agrave opeacuterationnaliser dans le quotidien dune organisation (Taylor Robert S (1986) Value-added processes in information systems Norwood Ablex)
21 Projet de cours approuveacute en 1995 et offert pour la premiegravere fois agrave lhiver 1996 par lEacutecole de bibliotheacuteconomie et des sciences de linformation de lUniversiteacute de Montreacuteal Maintenant lEBSI offre une maicirctrise en sciences de linformation avec entre autres une option gestion strateacutegique de linformation
Partie2
Description des cas
Allemagne bull tats-Unis EacuteFrance bull Japon
Queacutebec bull Royaume-Uni Suegravede bull Union europeacuteenne
Chapitre 3
LAllemagne
LAllemagne1 est malgreacute les difficulteacutes eacuteconomiques quelle a traverseacutees la premiegravere eacuteconomie dEurope2 et la troisiegraveme puissance eacuteconomique mondiale LAllemagne est un eacutetat feacutedeacuteral constitueacute de seize Under Le Land du Bade-Wurtemberg est le plus riche dAllemagne34 et aussi le plus productif au plan de linnovation5 LAllemagne est reconnue pour investir de faccedilon importante en recherche et deacuteveloppement (24 du PIB en 1995) 6 7 qui implique tant les universiteacutes et les centres de recherche publics que les entreprises de toutes tailles8 Lindustrie allemande se distingue aussi par ses Konzern empires industriels ayant une forte concentration verticale et horizontale910
LEacutetat feacutedeacuteral allemand considegravere ne pas avoir de politique ou de programme speacutecifique pour supporter le deacuteveloppement de la veille11 dans les entreprises12 Selon deux experts de la situation allemande consulteacutes le gouvernement ne parle pas de veille ni dintelligence eacuteconomique et na pas de programme en ce sens Cependant il sinteacuteresse au deacuteveloppement scientifique et technologique et agrave son transfert Pour Caduc et Isabelle les initiatives du gouvernement allemand visant agrave promouvoir lutilisation de linformation speacutecialiseacutee (programme 1990-1994 deacutecrit plus loin) sinscrivent dans laquo Les grandes politiques de veille dans le monde raquo13 Pour le gouvernement allemand il sagit dune politique dinformation scientifique et technique agrave la base du deacuteveloppement scientifique et technologique
Le cas de lAllemagne preacutesente une synthegravese des donneacutees obtenues par entrevues et questionnaire ainsi que lanalyse de documentation primaire14 portant sur des initiatives lieacutees aux politiques technologique
90 Veille strateacutegique et PME
et dinformation scientifique et technique Il preacutesente plus particuliegraverement le programme national laquoInformation comme matiegravere premiegravere de linnovation raquo (laquo Information as a raw material for innovation raquo) du gouvernement feacutedeacuteral qui met en place des laquopreacute-requis raquo essentiels agrave toute pratique de veille soit la sensibilisation agrave limportance de linformation et loffre dinformation utile Il deacutecrit ensuite des eacuteleacutements de la politique technologique du Bade-Wurtemberg que le gouvernement ne considegravere pas ecirctre de la veille mais quil considegravere ecirctre linitiative gouvernementale qui sapprocherait le plus de ce concept Il expose le programme de la Fondation Steinbeis qui est au coeur du modegravele de transfert technologique appeleacute le laquoModegravele de transfert technologique du Bade-Wurtemberg raquo15 qui integravegre la diffusion de la connaissance Cependant il ne sagit pas dune initiative de veille mais bien de transfert de connaissance et daide agrave lentreprise Il deacutecrit ensuite lInformationsmaumlrkete amp Management Consulting (IMAC) centre de transfert Steinbeis devenu en 1998 entreprise autonome Il preacutesente les facteurs affectant ces initiatives tels que perccedilus par les reacutepondants Une synthegravese des forces identifieacutees dans les initiatives allemandes conclut ce cas
1 PROGRAMME INFORMATION COMME MATIEgraveRE PREMIEgraveRE DE LINNOVATION
Les efforts du gouvernement feacutedeacuteral allemand sinscrivent davantage dans une perspective de diffusion et dutilisation de la connaissance et de linformation scientifique et technique Il a mis en place diffeacuterentes initiatives qui visent agrave favoriser lutilisation de linformation en particulier linformation scientifique et technique diffuseacutee eacutelectroniquement dans la perspective que la maicirctrise de linformation est essentielle dans une eacuteconomie du savoir ougrave linformation est la matiegravere premiegravere de linnovation Quant agrave linformation eacuteconomique elle serait deacutejagrave bien couverte par lindustrie de linformation et naurait pas besoin de lintervention de lEacutetat selon un reacutepondant16 Cependant il ressort que le gouvernement feacutedeacuteral supporte aussi linformation agrave caractegravere eacuteconomique avec le Bundesstelle fuumlr Aulenhandelsinformation (BfAI) (Federal Agency for External Trade Information) (voir Vignette 1)
LAllemagne 91
LAllemagne a deacuteveloppeacute une politique dinformation scientifique ettechnique (IST) qui a fait lobjet de quatre programmes quinquennaux Cette politique vise agrave assurer la diffusion (ce qui exige le repeacuterage lorganisation le traitement le stockage et la diffusion) non seulement de linformationscientifique et technique allemande mais aussi de la documentationinternationale Elle vise aussi agrave promouvoir lutilisation de cette informationpar tous les acteurs eacuteconomiques allemands Cette section deacutecrit leprogramme 1996-2000 preacutesentement en cours Elle preacutesente les objectifs duprogramme ses meacutecanismes dimplantation son financement et son impact
11 Objectifs
Le programme laquoInformation comme matiegravere premiegravere de linnovation raquo18
(laquoInformation as a raw material for innovation raquo appeleacute aussi Information scientifique et technique pour le xxle siegravecle ou Scientific and technical information for the 21st century) est lun des trois piliers de la politique de la socieacuteteacute dinformation du gouvernement feacutedeacuteral appeleacutee laquoInfo 2000 Germanys way to the information societyraquo1920 appeleacutee eacutegalement la politique multimeacutedia (multimedia policy) du ministegravere feacutedeacuteral de lEacuteducation de la Science de la Recherche et de la Technologie (Bundesministerium fuumlr Bildung Wissenschaft Forschung und Technologie BMBF) Le programmeest aussi influenceacute par les initiatives similaires entreprises par lUnion europeacuteenne
Le programme traite huit aspects de lIST (1) limportance de linformation pour linnovation (2) le rocircle et les tacircches de lEacutetat dans ladiffusion de lIST (3) les reacuteseaux pour diffuser lIST (4) leacutedition eacutelec-tronique et linformation multimeacutedia (5) les bases de donneacutees bibliogra-phiques et factuelles (6) les bibliothegraveques scientifiques et linformationeacutelectronique (7) lexploitation de FIST et (8) la coopeacuteration internationale Il sadresse aux milieux de la recherche (universiteacutes et centres de recherche) industriel (grandes entreprises et PME) et gouvernemental en tant quutilisateurs ou diffuseurs dIST
Ce programme succegravede au Programme sur linformation speacutecialiseacutee 1990-199421 qui avait pour objectifs (1) deacutetablir et de deacutevelopper une infrastructure efficace doffre et de diffusion dIST (2) dassurer un accegraves agravelinformation speacutecialiseacutee internationale en particulier via des coopeacuterationsinternationales en production fourniture et diffusion dIST (3) dassurer la production et la diffusion dIST allemande de qualiteacute tant en Allemagne quagraveleacutetranger (4) de promouvoir lutilisation de FIST et dameacuteliorer la formation agrave son utilisation et (5) de promouvoir la recherche et le deacuteveloppement dans le secteur de lIST
92 Veille strateacutegique et PME
Vignette 1
La surveillance des marcheacutes eacutetrangers la Bundesstelle fuumlr Auenhandelsinformation (BfAI) (Federal Agency for External Trade Information)17
La Bundesstelle for Auenhandelsinformation (BfAI) (Federal Agency for External Trade Information) relegraveve du ministegravere feacutedeacuteral de lEacuteco-nomie La BfAl a pour mandat de soutenir le commerce international de lAllemagne en fournissant de linformation agrave jour fiable et pratique sur tous les marcheacutes eacutetrangers dimportance En particulier la BfAI vise agrave fournir la base neacutecessaire aux PME pour prendre des deacutecisions sur des activiteacutes ou projets dimportation dexportation de coopeacuteration ou dinvestissements eacutetrangers
Lactiviteacute centrale de la BfAl est la publication de rapports sur des marcheacutes et des secteurs industriels Quarante-cinq laquo surveillants de marcheacute raquo (appeleacutes market observers) analysent les rapports eacuteconomiques fournis par les quelque 200 ambassades et consulats geacuteneacuteraux allemands reacutepartis dans le monde Ils utilisent eacutegalement linformation diffuseacutee par dautres sources (eacutelectroniques ou autres) en Allemagne et agrave leacutetranger
Agrave partir des diverses informations colligeacutees la BfAI dresse des bilans et synthegraveses sur
bull les tendances eacuteconomiques
bull les marcheacutes de diffeacuterents produits et secteurs dactiviteacutes
bull les intentions daffaires dentreprises eacutetrangegraveres
Ce programme 1996-2000 laquoInformation comme matiegravere premiegravere de linnovation raquo poursuit dans la mecircme direction Il vise agrave stimuler ledeacuteveloppement de linformation scientifique et technique diffuseacutee eacutelectroniquement et agrave en promouvoir lutilisation par un accegraves efficace et parla formation des individus Il vise aussi agrave modifier lattitude des entreprises etdes individus face agrave linformation pour la faire eacutevoluer de laquolinformation comme bien gratuit raquo agrave laquolinformation comme facteur essentiel dinnovation et de production ayant un coucirct raquo
Agrave long terme lobjectif est davoir une industrie de lISTeacutelectronique pouvant couvrir ses coucircts ce qui entraicircnerait un deacutesengagement progressif de lEacutetat dans le soutien financier de la production debases de donneacutees Les efforts mis jusquagrave preacutesent semblent vouloir porterfruits puisque de 1990 agrave 1996 les bases de donneacutees deacuteveloppeacutees par
LAllemagne 93
bull les projets de deacuteveloppement et dinvestissements et
bull les appels de soumissions sur les marcheacutes eacutetrangers
Ces bilans sont diffuseacutes sur diffeacuterents supports tels que des peacuteriodiques des publications individuelles huit bases de donneacutees et un ceacutedeacuterom (portant sur le commerce et les paiements eacutetrangers)
La BfAI a un financement mixte venant agrave la fois dun budget verseacute par le gouvernement feacutedeacuteral et des revenus geacuteneacutereacutes par la vente des produits et services dinformation
Le conseil dadministration de la BfAI est constitueacute du Department of Foreign Affairs du Federal Minister of Economic Cooperation du Federal Minister of Economics de repreacutesentants des principales asso-ciations industrielles allemandes (BDI DIHT BGA DHKT) ainsi que de repreacutesentants dassociations commerciales de chambres de commerce et dindustrie et de chambres commerciales
Ceci indique que le gouvernement allemand supporte une initiative de surveillance de lenvironnement eacuteconomique visant en particulier les PME en financcedilant une institution responsable de maximiser lutiliteacute de linformation eacuteconomique produite par ses deacuteleacutegations eacutetrangegraveres en la colligeant en la compleacutetant par dautres sources en lanalysant et en diffusant ces analyses via diffeacuterents outils
les eacutetablissements supporteacutes par le gouvernement ont vu leur pourcentage moyen de recouvrement de coucirct passer de 45 agrave 613 22
12 Meacutecanismes dimplantation
Pour implanter ce programme le gouvernement feacutedeacuteral offre un ensemble de mesures telles que la reacutevision du cadre juridique et reacuteglementaire la promotion de projets de deacuteveloppement avec lappui de fonds publics de deacutemarrage et le support financier aux organismes pertinents qui sinscrivent dans les six grands secteurs dactiviteacutes prioritaires du programme
1 bibliothegraveque virtuelle
2 eacutedition eacutelectronique et multimeacutedia de lIST
94 Veille strateacutegique et PME
3 deacuteveloppement de services dinformation eacutelectronique dans les bibliothegraveques Pour linstant laccent est mis sur les bibliothegraveques universitaires mais il sera eacutetendu agrave lensemble des bibliothegraveques
4 promotion et formation agrave lutilisation de linformation eacutelectronique et multimeacutedia dans les milieux acadeacutemique (en particulier deacutevelopper la maicirctrise de linformation des diplocircmeacutes) industriel principalement dans les PME gouvernemental et scientifique
5 deacuteveloppement de coopeacuteration internationale en particulier agrave linteacuterieur de lUnion europeacuteenne
6 commerce eacutelectronique
En collaboration avec les ministegraveres impliqueacutes le Projekttraumlger Fachinformation (PTF) du GMD-Forschungszentrum Informations technik GmbH23 administre le programme laquoInformation comme matiegravere premiegravere de linnovation raquo pour le volet des projets de deacuteveloppement individuels et assume un rocircle de coordination et dintermeacutediation aupregraves des diffeacuterents participants impliqueacutes dans le programme
13 Produits et services
Bases de donneacutees speacutecialiseacutees en IST Le programme subventionne des organismes speacutecialiseacutes en IST qui deacuteveloppent des bases de donneacutees dans diffeacuterents secteurs (ex la chimie leacutenergie lenvironnement la psychologie la meacutedecine etc) tels que le Fachinformationszentrum (FIZ) Karlsruhe (Karlsruhe Specialized Information Center) le Fachinformationssystem Bildung (Specialized Information System for Education) le Deutsches Institut fuumlr medizinische Dokumentation und Information (DIMDI German Institute for Medical Documentation and Information) le Zentralstelle fuumlr Psychologische Information und Dokumentation (ZPID Central Office for Psychological Information and Documentation) etc
Projets de deacuteveloppement Le programme subventionne aussi des projets de deacuteveloppement seacutelectionneacutes par un jury dexperts agrave la suite dun appel doffres Ces projets sont administreacutes par le GMD-PTF Les produits et services deacutecrits ici sont ceux mis en place par les projets choisis dans laxe prioritaire visant agrave stimuler lutilisation de linformation dans les PME
LAllemagne 95
Les consultations ont permis de constater que non seulement la majoriteacute des PME nont pas accegraves aux bases de donneacutees eacutelectroniques mais encore quelles ne veulent pas les utiliser Des projets ont donc eacuteteacute mis en place pour stimuler et augmenter lutilisation de lIST eacutelectronique dans les PME Il faut noter que ces projets ne doivent pas faire concurrence au secteur priveacute Il sagit soit de projets pour lesquels il nexiste pas encore de marcheacute bien eacutetabli ou encore de projets deacuteveloppant des produits ou services preacute-compeacutetitifs La plupart des projets ont des objectifs de sensibilisation de formation dameacutelioration daccegraves agrave linformation qui ne visent geacuteneacuteralement pas agrave devenir des produits ou services commerciaux Ce sont des projets agrave court terme limiteacutes dans le temps Seulement quelques projets sont deacuteveloppeacutes de telle faccedilon quils pourraient mener agrave des produits ou services viables sur le marcheacute
Voici trois exemples de projets supporteacutes financiegraverement par le programme le deacuteveloppement dun reacuteseau dexpertise pour favoriser lutilisation des bases de donneacutees sur les brevets les clubs dinventeurs et une laquobourse dinnovation raquo
1 Meilleure utilisation des bases de donneacutees de brevets Le pro-gramme subventionne la mise en reacuteseau dorganismes publics ou semi-publics deacutejagrave eacutetablis offrant de linformation et des conseils agrave lentreprise tels que les chambres de commerce les centres de transfert les centres technologiques etc pour quils deacuteveloppent un ensemble de proceacutedures services et laquomeilleures pratiques raquo leur permettant doffrir aux PME agrave travers le pays une gamme de produits et services lieacutes agrave lutilisation des bases de donneacutees de brevets (comment les utiliser comment faire une demande de brevet comment proteacuteger son invention etc) via des seacuteminaires des preacutesentations des sessions de formation etc
2 Les clubs dinventeurs Un financement de deacutepart est mis agrave la disposition des clubs dinventeurs (il existe environ 90 clubs en Allemagne) pour favoriser leacutechange dideacutees discuter des problegravemes deacutevelopper de nouvelles compagnies etc
3 La bourse de linnovation Un marcheacute deacutechange de linnovation sorte de marcheacute boursier de linnovation a eacuteteacute creacuteeacute qui permet aux inteacuteresseacutes de senregistrer pour offrir ou chercher des technologies et des produits innovateurs
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14 Clientegraveles
Le programme vise les deux groupes identifieacutes par le gouvernement comme eacutetant les moins bien servis par le marcheacute actuel de linformation eacutelectronique soit les PME et les universiteacutes
bull les PME en particulier en ce qui a trait agrave lutilisation des tech-nologies dinformation pour acceacuteder aux bases de donneacutees (interrogation de bases de donneacutees utilisation geacuteneacuterale de linformation disponible eacutelectroniquement)
bull les universiteacutes surtout en ce qui a trait agrave lIST elle-mecircme en favorisant le deacuteveloppement et laccegraves agrave des bases de donneacutees dinformation scientifique et technique
Le programme constate quil y a des diffeacuterences marqueacutees dans lutilisation de lIST entre les diffeacuterentes cateacutegories dutilisateurs24 Ainsi les utilisateurs provenant des universiteacutes des centres de recherche et des grandes entreprises sont geacuteneacuteralement des scientifiques ou des professionnels experts du domaine qui utilisent lIST dans le cadre de leur travail Il faut noter que ces personnes ne font pas neacutecessairement elles-mecircmes leur recherche dinformation Ainsi les universiteacutes ont des information advisers25 qui eacutevaluent les bases de donneacutees font les recherches forment agrave lutilisation des bases de donneacutees etc Cependant les utilisateurs des PME ne sont geacuteneacuteralement pas des scientifiques Ils ont souvent besoin dun intermeacutediaire en information qui fournira une analyse cibleacutee sur les besoins de lusager des reacutesultats de la recherche dans les bases de donneacutees ou qui pourra fournir des conseils sur lexploitation efficace de cette information dans un processus de transfert entre la recherche et lindustrie
Les grandes entreprises telles que celles du secteur automobile sont perccedilues comme eacutetant tregraves en avance dans lutilisation de lIST eacutelectronique et ne sont pas speacutecifiquement viseacutees par le programme
15 Coucircts et financement
151 Coucircts du programme
Le gouvernement consacre environ 2 milliards de marks allemands agrave lensemble du programme La majoriteacute de ce montant sert agrave financer les quelque seize organismes speacutecialiseacutes en IST supporteacutes par le gouvernement qui deacuteveloppent des bases de donneacutees et autres produits et services dinformation speacutecialiseacutes Le programme couvre en moyenne 50 du budget de ces institutions
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Environ 30 du montant total alloueacute au programme est consacreacute aux projets de deacuteveloppement Ce budget est administreacute en partie par le GMD-PTF et en partie par les ministegraveres impliqueacutes dans le programme
152 Financement
Instituts speacutecialiseacutes en IST supporteacutes par le gouvernement Tel queacutenonceacute dans la section Objectif le gouvernement allemand veut agrave long terme deacutevelopper une industrie de FIST eacutelectronique pouvant couvrir ses coucircts entraicircnant un deacutesengagement progressif de lEacutetat dans le soutien financier de la production de bases de donneacutees Ceci signifie que les instituts speacutecialiseacutes en IST doivent avoir des activiteacutes de recouvrement de coucirct En 1996 le pourcentage de recouvrement de coucirct atteint par 12 des 16 instituts speacutecialiseacutes en IST supporteacutes par le gouvernement variait de 27 agrave 1411 avec une meacutediane de 54 26
Projets de deacuteveloppement La regravegle geacuteneacuterale de financement des projets de deacuteveloppement sapplique ainsi (1) Secteur priveacute 50 du projet financeacute quand le secteur priveacute est impliqueacute pour une peacuteriode de deux agrave trois ans souvent preacuteceacutedeacute dun projet-pilote dun an ou deux La tendance est de supporter des projets sur de courtes peacuteriodes en lien avec les courts cycles industriels et des produits (2) Universiteacute jusquagrave preacutesent 100 du projet est financeacute quand il implique une universiteacute Cependant la tendance est de plus en plus agrave demander aux universiteacutes de participer financiegraverement au projet soit en financcedilant elles-mecircmes une partie du projet soit en sassociant agrave un ou des partenaires priveacutes Par exemple dans le cadre du programme les PME peuvent avoir accegraves agrave linformation sur les brevets via les universiteacutes Jusquagrave preacutesent cet accegraves est gratuit mais eacuteventuellement les universiteacutes devront exiger des frais aux PME Il faut rappeler que le programme veut faire prendre conscience en particulier aux membres des entreprises des universiteacutes et des gouvernements que linformation est un facteur de production dont le coucirct doit ecirctre assumeacute par quelquun que ce soit lutilisateur le gouvernement ou autre
Les profits geacuteneacutereacutes sont conserveacutes par les promoteurs du produit ou du service jusquagrave hauteur du pourcentage investi Ainsi un groupe qui a investi 50 des fonds reacutecupegravere 50 des profits Dans leacuteventualiteacute ougrave le produit ou le service devient commercialisable alors le promoteur en obtient les droits exclusifs de transfert et dexploitation avec les profits geacuteneacutereacutes Dans ce dernier cas le promoteur devra obtenir un brevet ou diffuser les reacutesultats de faccedilon adeacutequate Il sagit
98 Veille strateacutegique et PME
dune nouvelle approche mise en place par le gouvernement feacutedeacuteral dont les reacutesultats devront ecirctre eacutevalueacutes Il faut rappeler que peu de projets financeacutes par le programme se retrouvent dans cette cateacutegorie
153 Formation
Les meacutecanismes utiliseacutes sont des meacutecanismes formels ou informels tels que des seacuteminaires des cours des clubs deacutechange etc visant entre autres agrave maximiser lutilisation des brevets agrave promouvoir linteacutegration des services dinformation dans les strateacutegies de gestion de lentreprise etc
Il faut souligner que le programme recommande dinteacutegrer dans le cursus universitaire une formation agrave lutilisation des bases de donneacutees eacutelectroniques afin que les diplocircmeacutes universitaires soient capables dutiliser ces sources dinformation dans le cadre de leur travail27
16 Meacutecanismes deacutevaluation et mesures dimpact
La mesure deacutevaluation du succegraves des projets touchant des produits et services connus tels que les brevets leacutedition eacutelectronique etc se fait par lutilisation ou non des produits et services deacuteveloppeacutes Cependant il est jugeacute difficile deacutevaluer les projets qui visent agrave deacutevelopper des produits multimeacutedias tout agrave fait nouveaux dont le marcheacute est agrave creacuteer etc Les impacts sont jugeacutes tregraves difficiles agrave mesurer au-delagrave des mesures deacutejagrave eacutenonceacutees
17 Changements preacutevus
Le programme eacutetait en cours deacutevaluation de mi-mandat au moment de lenquecircte Cependant des ajustements sont reacuteguliegraverement apporteacutes pour assurer que le programme atteint ses objectifs Enfin dans une perspective geacuteneacuterale le nombre etou lampleur des programmes deacuteveloppeacutes par le gouvernement a tendance agrave diminuer avec le temps ce qui amegravenera le GMD-PTF agrave coordonner un ensemble de programmes connexes plutocirct quun seul gros programme
18 Conclusion
Le gouvernement feacutedeacuteral allemand na pas de meacutecanismes speacutecifiques pour favoriser la veille dans les entreprises Cependant sa politique dIST sappuyant sur une strateacutegie en deux volets soit le deacutevelop-