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Table
Pagination
Le visage de Dieu – introduction 4
Résumé des chapitres du livre – numéro
1 – Où chercher le visage de Dieu 5
2 et 3 – De l’Univers éternel à la fin de l’éternité 5
4 – L’atome primitif 5
5 – Le plus grand mystère de l’univers 6
6 – Et la lumière fut 6
7 – Vers le Big Bang 7
8 – À la découverte de la première lumière 8
9 – Le feu de la création 9
10 – Le fantôme du Big Bang 10
11 – Les astronomes de métal 13
12 – Photographier « le visage de Dieu » 13
13 – Voir le bébé Univers 14
14 – « Voir » le Mur de Planck 16
15 – Pourquoi l’univers est-il si bien réglé? 16
16 – Quelle est la forme de l’Univers 19
17 – d’où viennent les rides du temps? 20
18 – Vers le grand équilibre originel 21
19 – L’étrange moment de Big Bang 22
20 – D’où vient l’énergie noire? 25
21 – D’où vient le Big Bang 27
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Conclusion du livre 32
Glossaire 35
En regard de ma perception 40
De la substance primordiale à la conscience 40
Le fameux Big Bang – cette singularité initiale 40
Cette substance primordiale 40
L’avant Big Bang – l’Univers primordial
et l’émergence de la lumière 41
Lumière oblige 41
De quoi est constitué ce Je suis? 41
L’équilibre bioénergétique chez l’homme et son émotion 42
La conscience 43
Existence d’un esprit conscient et intelligent 43
L’Univers en expansion et sa conscience en évolution 44
Énoncé 45
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Le visage de Dieu
Ce livre, « Le visage de Dieu », écrit en 2010 est l’œuvre de deux frères, résidant
de Belgrade, Serbie. Grichka Bogdanov est docteur en mathématique et son
frère Igor est docteur en physique théorique. Ils détiennent la chaire de
cosmologie à l’Université Megatrend de Belgrade.
C’est à l’aide du satellite COBE dédié à la cosmologie, ayant pour objectif
d’étudier le fonds diffus cosmologique (CMB) de l’Univers, que George Smoot
qui après quinze ans de travail acharné sur les rapports reçus du satellite, le 23
avril 1992 allait offrir sa découverte au grand public.
Dans l’introduction du livre, Smoot en ces mots, « Ces observations datent de
380 000 ans après la Big Bang, Il s’agit de germes primordiaux des structures
actuelles des galaxies. COBE a photographié la lumière la plus ancienne émise
par l’univers. Ce rayonnement archaïque offre une image saisissante de l’œuf
cosmique » (16). Chiffre en référence à la page du livre.
L’univers primordial était là sous les yeux des astrophysiciens, des images
impensables en rouge, jaune et bleu. C’est à ce moment dans la salle
surchauffée que George Smoot lâcha cette phrase : « Pour les esprits religieux,
c’est comme voir le visage de Dieu ». (17) Il s’est attiré des ennuis de la
communauté scientifique.
Robert Wilson dans l’introduction du présent livre précise qu’il n’aurait pas fait le
même rapprochement. J’aurais dit « Nous sommes en train de contempler le
visage de la création plutôt que de celui du créateur ».
Dans l’introduction Smoot ajoute : « Quand un cosmologiste comprend comment
s’assemblent lois et principes dans le cosmos, comment ils sont reliés et
comment ils montrent une symétrie que les anciennes mythologies réservaient à
leur dieux. Devant ce sentiment d’émerveillement, il est facile de concevoir un
concept religieux quant à l’existence de l’univers et de notre place en son sein »
(23). Paul Davies ajoute : « L’univers physique est agencé avec une ingéniosité
telle que je ne puis accepter cette création comme un fait brut » (22).
Rabbins et cardinaux, affligés par ces découvertes scientifiques qui remettaient
en cause l’universalité de Dieu, ont demandé à Einstein s’il croyait en Dieu. Voici
sa réponse. « Je crois au Dieu de Spinoza, révélé dans l’harmonie du monde,
mais pas à un Dieu qui se préoccuperait des faits et gestes de chacun »(37).
Si après de courtes transcriptions de ce livre qui transmettent l’évolution sur les
recherches des cosmologues. Les sous titres réfèrent aux titres des chapitres.
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Où chercher le visage de Dieu – 1
Au début du 1900 siècle, Max Planck fondateur de la science de l’infiniment petit
a pris le risque de déclarer: « Toute la matière trouve son origine et existe
seulement en vertu d’une force. Nous devons supposer derrière cette force
l’existence d’un esprit conscient et intelligent » (41).
Les grandes questions n’ont pas changé. Mais les grandes réponses
irrésistiblement se transforment. Depuis peu émerge une science nouvelle, la
science de l’information. Un peu comme le code génétique. C’est ce que désigne
Georges Smoot à propos de l’univers: « Est inscrit dès ses débuts une sorte
d’ADN cosmique » (42). Depuis 1989, c’est avec des satellites tel que COBE,
WMAP et PLANCK que l’on espère retracer cette information jusqu’à l’instant
zéro de la naissance de l’univers.
De l’Univers éternel à la fin de l’éternité – 2 et 3
Au début du vingtième siècle, personne n’imaginait poser cette question:
« Comment l’Univers a-t-il commencé » (43). Même le père de la relativité,
Einstein, était convaincu que l’Univers est totalement fixe.
En 1884, Bolzmann, le Viennois réalise un tour de force en formulant l’étonnante
« loi du corps noir ». Étrangement, quatre-vingts plus tard, Wilson et Penzias,
recherchiste pour Bell, retrouveront cette loi dans l’écho du Big Bang.
Le camarade Russe Friedmann au retour de la guerre 1914-18 reprend ses
recherches. Agacé par l’approche d’Einstein sur l’Univers qui est fixe, publie en
1923 « L’Univers comme Espace et Temps ». Il fait cet énoncé qui frise la
provocation : « L’Univers a connu un commencement des milliards d’années
dans le passé. À cet instant originel, il était contracté en un point (de volume nul),
puis, à partir de ce point, il avait augmenté de rayon » (59).
L’atome primitif – 4
Sans avoir lu quoique ce soit sur les travaux de Friedmann, en 1926 l’abbé
Lemaître doctorat en physique arrive aux mêmes conclusions : l’Univers n’est
pas et ne peut pas être fixe (65). Il ajoute : Le cosmos est soumis à une
formidable expansion qui le propulse vers l’infini (66).
Ceci met Einstein en réflexion : Si la théorie défendue par Lemaître correcte,
alors l’Univers doit avoir un commencement, loin dans le passé. Et dans ce cas,
ce n’est pas seulement la matière qui jaillit du néant mais l’espace et le temps
lui-même. Einstein repousse les idées folles de Friedmann et Lemaître et les
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rangent parmi les curiosités mathématiques. Mais pas pour longtemps. Très loin
de là, en Amérique, un astronome fouille le ciel sans répit (67)..
Le plus grand mystère de l’univers – 5
Deux ans ont passé depuis l’entrevue orageuse entre Einstein et Lemaître.
Chacun campe sur ses positions. Entre-temps, l’astronome américain Edwin
Hubble, perché depuis des années dans son observatoire du mont Wilson en
Californie, n’a qu’une chose en tête : s’assurer que ce qu’il observe depuis
quelque temps au fond du ciel est bel et bien vrai (69 et 70).
Au début des années 1920, on se faisait à l’idée que l’Univers était des plus
simples. Il se réduisait à la Voie Lactée, il n’existait qu’une seule galaxie. Coup
de tonnerre, les observations de Hubble et Humason montrent, sans contestation
possible que l’Univers n’est pas fait d’une seule galaxie mais de millions, sinon
de milliards d’autres. Il en fait l’annonce en 1925 (75).
En 1929, Hubble tient quelque chose d’encore plus bouleversant. Loin d’être fixe
comme on le pensait, les galaxies les unes par rapport aux autres se déplacent à
des vitesses vertigineuses. L’Univers entier est en expansion, il s’étire vers l’infini (75 et 76).
Deux ans plus tard, Einstein se rend au fameux télescope géant. Il concède que
l’Univers est bel et bien en train de grandir à chaque seconde. Il est plein
d’admiration pour Freidmann et Lemaître qui théoriquement exprimaient cette
approche d’un Univers non fixe. Einstein arrive à la conclusion que l’espace, le
temps et la matière auraient connu en même temps, un commencement. Il
emboite donc le pas du vénérable saint Augustin, né dans la basse antiquité en
354, qui avait eu l’intuition d’écrire que : « L’Univers n’est pas né dans le temps
mais avec le temps » (77 et 78).
Et la lumière fut – 6
Le grand mérite revient à Gamow cosmologue russe qui avait eu le premier l’idée
extraordinaire que la matière que nous connaissons avait été fabriquée à un
moment où le cosmos était immensément chaud (85). L’univers avait connu, au
moment de sa création une phase très dense et très chaude. Ce début d’une
violence indescriptible avait dû laisser des traces quelque part (90), tel qu’un
rayonnement primordial (91).
Il revient à Gamow qui a eu le premier l’idée que la matière que nous
connaissons avait été fabriquée à un moment où le cosmos était immensément
chaud et à Ralph Alpher l’idée originale du phénomène de la nucléosynthèse
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primordiale soit la création de certains noyaux atomiques durant cette même
phase ultra-chaude de l’Univers (84 et 85).
En 1948, Alpher trace les grandes courbes de la formation des éléments légers
aux premiers instants de l’Univers, soit l’hydrogène et l’hélium (87 et 88). Il y a
encore autre chose. Parallèlement à cette découverte de la nucléosynthèse
primordiale, Alpher a été l’un des premiers avec Peebles à avoir eu l’intuition
d’un rayonnement fossile. Pour eux, cette phase très dense et très chaude avec
un début d’une violence indescriptible avait dû laisser des traces quelque part (90).
Vers le Big Bang – 7
En 1948, l’idée d’un Big Bang commence à faire solidement son chemin. C’est
d’ailleurs l’année suivante qu’apparaît le mot lui-même à une émission de radio à
laquelle Fred Hoyle astronome anglais est invité. Se moquant ouvertement des
idées saugrenues de Gamow, lâche dans le feu d’échanges une trouvaille, pour
faire rire, qui fait mouche : Le Big Bang. L’appellation fait mouche et est adoptée
par les astronomes (93).
À partir de là, comment ne pas avoir la tentation de scruter le ciel nocturne pour
deviner dans le sillage des galaxies, le visage de Dieu. Ce pas est vite franchit
avec allégresse, trois ans plus tard (1951) par le pape Pie X11 : Il semble en
vérité que la science d’aujourd’hui, remontant d’un trait à des millions de siècles,
ait réussi à se faire le témoin de cet instant ou surgit du néant avec la matière un
océan de lumière et de radiations, tandis que les particules se séparaient et
s’assemblaient en millions de galaxies. La création a eu lieu dans le temps.
Donc Dieu existe. C’est bien là, au cœur de cet « océan de lumière » que le chef
de l’église chrétienne croit deviner, et le premier à le dire tout haut, le visage de
Dieu (93 et 94).
Ce n’est pas tout. Les preuves du Big Bang manquent à l’appel. Selon Alpher et
Peebles, le cosmos était rempli d’une faible lueur dans toutes les directions. Il
fallait cette preuve pour justifier leur théorie. Personne ne bouge. Pas la moindre
expérience ne sera lancée pour vérifier les affirmations des deux infortunés (95).
Dans les écoles et les cercles soviétiques, on apprend que la matière est le
fondement de la réalité, qu’elle est infinie et, bien sûr, éternelle. Poussant le rejet
du commencement jusqu’à la caricature, pour le physicien marxiste David Bohm,
les partisans du Big Bang sont « des traîtres à la science qui rejettent la vérité
scientifique pour parvenir à des conclusions en accord avec l’Église catholique ».
Tout aussi virulent, sir Arthur Eddington lui-même, l’un des grands astronomes
de la première moitié du vingtième siècle sortait de ses gonds à propos du Big
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Bang : « La notion d’un commencement me semble répugnante… l’Univers en
expansion me semble absurde, incroyable » (96).
Marquons ici une dernière pause. Si les avis sur l’origine de l’Univers sont à ce
point tranchés, c’est avant tout parce qu’il est très difficile (même pour un
scientifique) d’admettre que le cosmos tout entier avec tout ce qu’il peut contenir
– la Terre, votre maison, les rues, votre voisinage et plus loin le Soleil, Mars, et
encore plus loin les étoiles et les galaxies par milliards – était tassé, compressé
et finalement réduit à un point. Un simple point perdu dans le néant. Comment
concevoir chose pareille? Certains s’y refusent tout net (96 et (97).
On l’a vu, le plus farouche de ces résistants est l’astronome anglais Fred Doyle.
Citant le philosophe Aristote (pour qui la matière est éternelle), il martèle que
l’Univers est infini et éternel. Qu’il n’a jamais de commencement et ne sera donc
jamais détruit. Selon cette approche, les galaxies sont bien en fuite, mais en
réalité, il y a continuellement création de matière. Et au final le cosmos est
stationnaire (97).
En 1953, pour Gamow, Alpher et Herman Peebles, la bataille semble perdue. La
mort dans l’âme les pionniers abandonnent leurs recherches sur le Big Bang et
d’un possible rayonnement sur fond diffus. Même au début des années soixante,
presque personne n’y croit, l’Univers est à nouveau fixe. Et pourtant…Une fois
de plus, un immense coup de tonnerre va avoir lieu, là ou personne ne l’attendait
sur de vertes collines, perdues quelque part en Amérique (98).
À la découverte de la première lumière – 8
Tout a commencé par un beau jour de printemps, en 1964 à Holmdale, dans le
New Jersey. Deux jeunes ingénieurs, Robert Wilson et Arno Penzias s’y
retrouvent. Engagé par Bell, leur objectif est de remettre en état une antenne de
liaison stellite désaffectée construite en 1959, afin qu’elle puisse relayer des
signaux vers les satellites de communication sous contrat (99 à 105).
Malgré tout, ils vont un peu plus loin : pourquoi ne pas bricoler l’antenne et
l’utiliser comme radiotélescope? À la compagnie Bell, l’autorisation est
demandée et fut accordée. Penzias et Wilson exploitent l’extraordinaire
sensibilité du détecteur pour mesurer le halo d’émissions de notre galaxie. En ce
matin de mai 1964, il pointe l’antenne vers le ciel et la radio télescope en
direction de la voie lactée sur la longueur d’onde de 7.5 centimètres. Leur
mission est de localiser les parasites qui brouillent les émissions du satellite
ECHO et d’apporter les corrections à l’antenne. Ce qui étonne les deux
ingénieurs, c’est que ce signal ne ressemble à rien de connu. D’une réalité
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déconcertante, cet étrange « écho cosmique » a toutes les caractéristiques d’une
« température » d’environ 3 degrés au-dessus du zéro absolu (105 à 107).
D’où vient cet écho ? Ils vont passer un an à chercher la réponse. Nettoyer
l’antenne, la débarrasser des pigeons logés à l’intérieur, remplacer des rivets.
Refaire tous les calculs.
Un soir d’avril 1965, à un congrès d’astronomie à Boston, toujours perplexe face
à ce bruit omniprésent, Penzias en parle machinalement à l’un de ses collègues
Bernie Burke, radioastronome tout comme lui. Ce dernier se souvient qu’à
l’université de Princeton, tout près de Homdale, Robert Dicke et James Peebles
auraient fabriqué un appareil ultrasensible (un radiomètre disaient-ils), aux micro-
ondes, prêt à mettre en service d’un jour à l’autre. Le but était de capter une
radiation bizarre. Radiation qui aurait quelques degrés de température, une sorte
de fossile d’une époque enfouie dans le passé. Dicke et ses collègues étaient
persuadés qu’il y a des milliards d’années, l’Univers était brûlant. Pour eux,
pareille fournaise aurait forcément laissé des traces.
Penzias hausse les épaules. Il n’imagine pas un seul instant que l’univers ait pu,
dans un passé lointain, être plus chaud que le soleil. Mais malgré tout, il veut en
en avoir le cœur net, Il entre en contact avec Dicke pour organiser une
rencontre. Dès le lendemain Dicke Wilkinson et Roll se retrouvent à Holmdale,
au pied de l’Immense antenne de métal. La réponse tombe en moins d’une
heure. Un véritable coup de tonnerre. Le soir même de retour à Princeton, Dicke
lâche laconiquement à Jim Peebles absent à Holmdale et aux autres qui
travaillaient sur le radiomètre : « Les gars on s’est fait coiffer sur le fil » (107 à
109).
À Princeton, tous ont compris en un clin d’œil : les deux chercheurs de la
compagnie Bell viennent par le plus grand des hasards de confirmer l’existence
prédite par Alpher et Gamow en 1948 du « rayonnement fossile ». Écho lointain
de la phénoménale explosion qui a donné naissance à l’espace-temps et
l’immense tempête de photons d’une puissance inimaginable (109).
Le feu de la création – 9
En cette année 1965, pour les deux découvreurs du rayonnement fossile, le choc
est immense. Tout comme George Smoot, la contemplation de la première
lumière de l’Univers va les changer à tout jamais. Dans les deux cas. Ce qui fait
basculer les deux chercheurs vers ce que Smoot appelle le Visage de Dieu, c’est
l’idée (inévitable dans la théorie du Big Bang) de « création à partir de rien » (111).
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21 mai 1965. Ce jour là, des millions d’américains médusés peuvent lire en gros
titres à la une du New York Times, que l’Univers est né d’un Big Bang. C’était le
première preuve décisive que l’Univers n’était pas éternel. Cette fois c’est sûr et
certain : le cosmos grandit à chaque instant. Le chiffre est phénoménal. Toutes
les cinq secondes, notre Univers s’accroit d’un volume égal à celui de notre
galaxie (112).
Et pour Penzias, tout comme Wilson et Smoot, il finit par voir « quelque chose » :
L’astronomie nous conduit vers un événement unique créé à partir de rien, avec
le juste délicat équilibre nécessaire à l’apparition de la vie. Un jour à l’université
de l’Illinois, il n’hésite pas à affirmer que le Big Bang correspond à la Genèse,
que la création de tout est parti de rien. Dans nos observations, nous devons
comprendre que non seulement il y a création de la matière, mais aussi création
de l’espace et du temps. Penzias ajoute : « Si je n’avais lu que la bible et les
Psaumes j’aurais pu prédire exactement la même chose. Le Big Bang a été un
instant de brusque création à partir de rien » (113 et 114).
Un instant de création à partir de rien. Mais la bataille prend un tour encore plus
aigu avec cette idée saugrenue de « Singularité Initiale », ce prétendu point à
l’origine de l’Univers. C’est dur à avaler pour les astronomes. Même aujourd’hui
les résistances restent encore fortes. Expliquer cette Singularité Initiale – où et
quand tout a commencé – reste aujourd’hui le plus intraitable des problèmes de
la cosmologie moderne (116).
Pourtant, la Singularité Initiale résulte d’une démonstration mathématique des
plus sérieuses effectuée cinq ans après la découverte du rayonnement fossile.
Les auteurs sont deux jeunes théoriciens. Leur démonstration est sans faille : Il
existe une Singularité – un point mathématique – à l’origine de notre Univers.
Mais pourquoi suscite-t-elle autant de passions et d’interrogations pour ne pas
dire de rejets? Sans doute parce qu’elle nous contraint à un choix impossible :
entre un Univers sans cause et, à l’autre extrémité, ce vers quoi Smoot a attiré
l’attention de la communauté scientifique : le visage de Dieu (117).
Je remercie les astronomes qui veulent savoir, comme l’a si bien dit Aristote.
Le fantôme du Big Bang – 10
Le monde des physiciens considèrent que la découverte du rayonnement fossile
en 1965 fut l’une des plus importantes découvertes scientifiques du XX siècle.
Le rayonnement fossile ou encore le fond diffus cosmologique est une onde
froide. Elle est à peine de 2,7 degrés Kelvin au-dessus du zéro absolu. Le zéro
absolu est la température la plus basse qui puisse exister, mais elle est
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inaccessible du fait de propriétés quantiques. Elle vaut −273,15 °C, -459,67 °F
(Fahrenheit), 0 K (kelvin). Dans cette glaciation inimaginable, les molécules et
les atomes sont presque qu’immobiles parce que gelés. Il fut un temps ou la
température voisinait les 3 000 degrés. Mais une fois lancé en trombe dans le
vide, dilué par l’expansion, ce mystérieux rayonnement au fil des milliards
d’années ans s’est refroidi.
D’où vient-il ce rayonnement ? Du fin fonds de l’espace. Il se rue vers
nous dans le vide à une vitesse effarante de 300 000 km à chaque
seconde. L’univers était encore dans sa première enfance, il y a 13
milliards d’années. Reprenons quelques chiffres tirés de la NASA.
Quand l’Univers avait la moitié de sa taille actuelle, sa densité de matière
était huit fois plus élevé et il était deux plus chaud.
Lorsque l’univers visible était cent fois plus petit qu’aujourd’hui, le
rayonnement fossile était cent fois plus chaud. Il faisait 2 degrés au-
dessus de zéro.
Ajoutons qu’à une époque le cosmos entier était cent millions de fois plus
petit que de nos jours. Sa température était alors de 273 millions de
degrés et la matière, de la même densité que l’air, n’était qu’un gaz
tourbillonnant.
Car cette première lumière qui a jailli des ténèbres et éclairé l’Univers tout juste
380 000 ans après le Big Bang, cette lumière primordiales garde le souvenir de
chacune de ces étapes gravées dans ses profondeurs, Dans chacun de ses
photons, dans les nuées de particules élémentaires, il y a un fabuleux secret. Il
nous faut donc en savoir un peu plus sur cette lumière unique. La plus ancienne
de tout l’Univers (120 et 121).
Les photons sont dix milliards de fois plus nombreux que les particules de
matière. Pour les découvrir, partons en promenade sous le ciel de nuit. C’est
grâce à eux sous le ciel nocturne, qu’il vous possible de vous repérer sur le
petite sentier bordé d’ombres et d’herbes sauvages. La plupart de photons qui
éclairent votre promenade proviennent du cœur des étoiles qui brillent là-haut.
Ce sont de photons créés dans les profondeurs de ces milliers d’astres par la
fusion nucléaire. Ces photons d’étoiles qui voyagent dans l’Univers représentent
à peine 4%. D’où viennent les autres? Les autres sont les « véritables » témoins
de la création. Ils sont issus du rayonnement cosmologique et ont voyagé
pendant 13 milliards d’années avant d’atteindre ce petit chemin de terre. Ils sont
devenus totalement invisibles (122 et 123).
Pour bien comprendre pourquoi le rayonnement fossile est aujourd’hui invisible à
l’œil nu, il faut se souvenir que l’univers en expansion a plus de 13 milliards
12
d’années et le rayonnement primordial s’est refroidi. Entre le moment du Big
Bang et l’an 380 000, cet étrange magma n’avait pas du tout le visage de
l’Univers tel qu’il nous apparaît de nos jours. La matière primordiale retenait la
lumière, qui engluée dans la matière, tentait de s’en échapper. La lumière
prisonnière était brulante, des milliards de degrés. Vers l’an 380,000, la
température tombe à 3 000 degrés. La lumière quitte la matière pour toujours et,
elle se refroidit pour atteindre le 2,7 degrés Kelvin.que l’on observe de nos jours
(123 et 124).
Au cours de sa longue histoire, la fréquence du rayonnement primordial a
progressivement diminué tandis que sa longueur d’onde devenant plus en plus
grande favorisait des émissions gamma. Ce rayonnement toujours en perte de
son énergie a traversé le domaine du rayon X, puis du rayonnement ultraviolet
et, enfin celui de la lumière visible. Comme son énergie continue à diminuer,
cette radiation de l’aube des temps tombe dans l’infrarouge, avant d’atteindre le
domaine des micro-ondes. Résultat : le rayonnement fossile n’est pas plus
visible que les rayons qui réchauffent votre potage dans un four à micro-ondes.
Et pourtant ces photons primordiaux pleuvent sur vous en une brume fine et
incessante (125).
La première lumière est partout. Dans votre jardin, dans la maison, à chaque
instant que vous lisez ces lignes, vous êtes frôlé par le fantôme de la première
lumière. Dans chaque centimètre cube d’espace, on trouve quatre cents photons
de la première lumière. Si vous avez un bon récepteur FM, en vous promenant
entre les stations, vous entendrez ce son. Il y a espoir d’apercevoir ces fabuleux
flocons de neige de la première lumière. Allumez votre téléviseur à un moment
où il n’y a pas d’émission. L’écran sera noir et pointillé d’innombrables points qui
scintillent et font des zigzags frénétiques (125 et 126).
De cette première lumière qui nous réserve des surprises, est-ce tout? La
lumière fossile est la plus rapide de l’Univers, 300,000 km à chaque seconde. Il
en ait de même pour celles qui vous entourent, phares de votre voiture ou de
votre lampe de poche.
Ce qui est surprenant : pour la lumière, le temps n’existe pas. Plus exactement,
dans le vide, le temps ne passe pas. C’est l’une de conséquences de la fameuse
théorie d’Einstein sur la « relativité ». Le temps varie avec la vitesse. Plus un
objet va vite, moins le temps s’écoule pour lui. Pour les photons visibles sur le
téléviseur, il ne s’est écoulé aucun temps depuis qu’ils ont quitté le nuage de
particules primitives qui composait l’Univers après le Big Bang. Mais le comble,
en raison de la fameuse relativité, l’espace à franchir ne signifie rien pour le
photon. Pour lui, l’étendue tout comme la durée n’existe pas. Donc, grâce à la
13
première lumière, il est donc possible d’observer le Big Bang « en direct », tout
comme si on y était (127 et 128).
Mais ici surgit une nouvelle question. Pourquoi cette mystérieuse lueur s’est-elle
soudain allumée? Pourquoi cette énergie titanesque, inconcevable s’est-elle
mise à déferler dans le néant? Pour y répondre, il va falloir descendre dans le
feu intime dès les premiers instants de cette lumière.
À propos du rayonnement fossile, tout comme Wilson les astronomes ont
observé une extraordinaire uniformité, à la limite du surnaturel. Quelle que soit la
région observée, la température semble partout la même. Il va falloir se faire
aider par des astronomes de métal qui, souhaitons-le va nous permettre de
déceler dans le détail de minuscules écarts pour se satisfaire et pour l’humanité
qui veut savoir (129 et 130).
Les astronomes de métal – 11
Faire de la cosmologie, c’est étudier l’Univers dans l’espace et dans le temps,
depuis son origine jusqu’à sa fin éventuelle. La cosmologie est entrée dans une
ère expérimentale, voir observationnelle. À l’aide de satellites observateurs
prodigieusement précis et puissants, il nous sera possible d’apporter des débuts
de réponses (reposant sur de véritables preuves) face à des interrogations
jusqu’ici insolubles. Quelle est la forme de l’Univers? A-t-il une limite? Comment
a-t-il commencé? Aura-t-il une fin? Y avait-il « quelque chose » avant le Big
Bang? (131 et 132).
Depuis 1989, ils sont trois fantastiques engins célestes qui, au fil des années,
fouillent méthodiquement les ténèbres cosmiques, pouce par pouce. De la
première lumière, grâce à eux, existe une carte incroyablement précise de ce
qu’était l’Univers dans son enfance, au moment où il s’est éclairé.
Il s’agit de COBE (1989) sous l’expertise de George Smoot et John Mather. De
Charles L. Bennett pour WMAP (2001) et enfin Jean-Loup Puget et Jean-Michel
Lamarre pour PLANCK (2009) (133).
Photographier « le visage de Dieu » - 12
Le premier de nos trois héros de métal s’appelle COBE (qui veut dire « exploreur
du fonds cosmologique). Très vite, un spectromètre mis en service donne son
verdict. Le rayonnement fossile possède ce qu’on appelle un »spectre de corps
noir ». Cela veut dire que le fond primordial se réduit à une seule chose, sa
température. Elle est très basse, soit 2,725 Kelvin au-dessus de zéro. « Corps
noir » veut dire que la première lumière est dans un état d’équilibre presque
14
parfait. Le véritable équilibre ne peut être atteint que juste au moment du Big
Bang. Or, cet équilibre primordial qui n’a duré qu’un seul instant (le temps de
Planck) recèle selon nous un secret très étonnant : comme nous le suggérons
dans nos travaux, l’équilibre thermique du début des temps qui va nous
permettre de comprendre ce qui a pu se passer avant le Big Bang (137 et 138).
La deuxième grande découverte se rapporte aux stupéfiantes photos de la toute
première lumière, des taches qui s’étirent comme des continents en rouge, bleu
en passant par le violet. Il s’agit de minuscules différences de température au
sein de la première lumière. Le rouge montre une température un peu plus
chaude et la matière est plus dense. Le bleu à une température un peu plus
froide et la matière est plus légère. C’est du rouge que se forment les galaxies
(140).
Pour les astronomes, même si les écarts de température sont insignifiants, un
cent millième de degrés, c’est là que se cache le secret de l’origine. Fasciné par
ces stries, ces taches, ces différentes couleurs. Smoot y voit le Graal de la
physique. Déchiffrer ces vestiges gravés dans la lumière, c’est découvrir une
partie du fameux secret (141).
Ici se pose une nouvelle question. D’où ces rides viennent-elles? Une réponse
va suivre, dont le bien fondé pourrait être renforcé par les observations de
PLANCK. Il y a bien d’autres questions dont celle de cette chose étranges qu’on
appelle l’énergie sombre. À cela s’ajoute : D’où vient le Big Bang? (142 à 143)
Voir le bébé Univers – 13
WMAP est ce satellite qui prend la relève de COBE. La sensibilité de ses
capteurs est d’environ 30 fois plus grande que son prédécesseur. Il a été lancé
en 2001 pour se localiser à 1500 fois plus loin que COBE, qui se maintient en
orbite à 900 km de la terre. L’objectif est de découvrir une nouvelle carte du
fonds de l’Univers, plus riche et plus précise que celle de COBE (146).
Il y aurait cinq grandes choses apportées par WMAP. Notre robot-astronome est
capable de déceler les plus infimes variations de température. Les taches jaune
et rouge sont un cent millième de degré plus chaude. Les taches vert et bleu
deux cent millièmes de degré plus froide. À cela s’ajoute une résolution des
images bien meilleure. Chaque détail apparaît nettement là où COBE, les
contours étaient encore flous (147 et 148).
Ensuite, il y a l’âge de l’Univers. Ce n’est plus 13,700,000,000 d’années mais
13,750,000,000 d’années (à 120 millions d’années près) (148).
15
Le troisième résultat de WMAP est que notre espace (l’espace à trois
dimensions dans lequel nous vivons) est à près de 1% plat Ce qui signifie que
l’Univers aurait la forme d’une sphère. Nous reviendrons plus loin sur ce sujet
(148).
Le quatrième fruit des observations de WMAP, c’est l’énergie noire. De quoi
s’agit-il? D’une énergie totalement inconnue, qui aurait un effet spectaculaire.
Elle pourrait accélérer l’expansion de l’Univers. Le cosmos se précipiterait de
plus en plus vite vers l’infini (149).
Selon WMAP : le contenu de l’Univers serait fait de seulement 4% de la notre
vieille matière à partir d’atomes. Un peu moins du quart serait composé de
matière noire (une matière dont Einstein et Willem de Sitter avaient supposé
l’existence dans les années 1930 et qui ne serait pas faite d’atomes). Quand aux
trois quarts restants, ce seraient tout simplement de l’énergie noire. Le gros
problème est que personne ne sait ce quelle est et d’où vient-elle? (149).
Sur ce point, nous risquons une explication. L’origine de la célèbre énergie noire
ne vient pas de notre Univers, non pas après mais avant le Big Bang. Ce qui
compte, c’est qu’il soit observé. Le fameux satellite commence à extraire ce qui a
pu se passer lors de l’explosion. On appelle cette fameuse époque « inflation »
au cours de laquelle, l’Univers se serait brutalement dilaté au moins 10
puissance 50 fois en une fraction de seconde. C’est la cinquième observation de
WMAP (149 et 150).
Il s’ajoute bien des choses intrigantes, tel le mystérieux « courant noir », repéré il
y a quelques mois. On pense qu’il pourrait s’agir d’une source gravitationnelle
invisible qui emplit uniformément tout l’Univers. Il reste une foule de questions
qui continuent à se dresser (151).
D’où viennent ces fameuses « rides du temps » et pourquoi le rayonnement issu
du Big Bang n'est pas homogène? Également, qu’est-ce qui peut expliquer ces
infimes différences de température que l’on observe dans les profondeurs de la
première lumière? (151).
Nous espérons apporter le plus modestement possible des débuts de réponse à
ces questions (qui, dans notre approche, sont d’ailleurs reliées les une aux
autres). Ces fragiles hypothèses n’ont de valeur que si elles sont confirmées par
l’observation. Nous espérons que PLANCK (le troisième satellite) viendra à notre
rescousse (152).
16
« Voir » le Mur de PLANCK – 14
De concert avec la NASA et l’Agence Spatiale Européenne (ESA), c’est le 14
mai 2009 que PLANCK fut lancé dans l’atmosphère à un million et demi de
kilomètres de la terre. C’est dans ce paysage au froid quasi absolu, moins de 3
degrés Kelvin au-dessus du froid ultime, ou encore, à plus de 270 degrés Celsius
au-dessous de zéro, que le satellite va tenter de relever le défi de « voir » le Mur
de Planck. Et d’en savoir plus sur le spectre de corps noir (rayonnement
électromagnétique) qu’on appelle la « fonction de Planck ».
L’idée de s’approcher de la frontière ultime de la réalité, là où tout commence
avec le Big Bang, est d’adapter au futur satellite cosmologique le détecteur ultra-
froid de HERSCHEL (satellite également lancé sur une même orbite). Avec, à
l’arrière un système de refroidissement encore jamais réalisé. Ainsi est né le
fameux HFI (instrument à haute fréquence). C’est le cœur de PLANCK et il est
plus froid de 2,7 degrés Kelvin que le vide spatial.
Ses capteurs (qu’on appelle « bolomètres ») permettent d'étudier le rayonnement
électromagnétique solaire. Ils sont tellement sensible qu‘ils sont capables de
mesurer des écarts de température causés par une « poignée » de photons. Il
est bon de mentionner que PLANCK est 30 fois plus sensible que WMAP et
encore, 1,000 fois plus que COBE.
Ces nouvelles cartes du ciel vont nous permettent d’établir une image complète
du fonds diffus micro-ondes, c’est-à-dire une lumière émise juste après le Big
Bang. De plus cela nous permettra de mettre à l’épreuve les théories multiples
qui subsistent dans le domaine de la formation et de l’évolution de l’Univers.
PLANCK se prépare à nous en dire beaucoup. Par où commencer ce
questionnement? Allons-y par cette question : Pourquoi l’Univers est-il si bien
réglé? (153 à 161).
Pourquoi l’univers est-il si bien réglé? – 15
Les astronomes sont à la fois perplexes et émerveillés par la précision qui
conduit l’Univers à son développement autant galactique, que pour la matière qui
nos entoure et de l’humanité qui l’habite. Pour qu’il y ait réalisation, rien
n’échappe à ces fameuses constantes universelles, énumérées dans le texte.
Par quelle étrange coïncidence la taille d’un homme est-elle égale au rayon de la
terre multiplié par celui d’un atome? Pourquoi, de la même manière, la masse
d’un être humain est-elle égale à la masse de la terre multipliée par la masse
17
d’un atome? Comment ne pas être troublé par ces coïncidences
« miraculeuses » qui existent entre elles? Toutes, sans exception, montrent que
si les conditions initiales – au moment même du Big Bang – et, aujourd’hui, la
valeur de ce qu’on appelle les « constantes fondamentales » avaient été un tant
soit peu différentes, l’homme, la vie et l’univers ne seraient jamais apparus (164).
Sans doute avez-vous déjà entendu parler de cet étrange constat. Or, il constitue
une énorme surprise. À priori, ni la terre ni l’homme ne sont au centre de
l’Univers. Et pourtant : tout semble « ajusté » comme si le cosmos entier, de
l’atome à l’étoile, avait exactement les propriétés requises pour que l’homme
puisse y faire son apparition (164).
Prenons par exemple ce qu’on appelle la « force nucléaire forte », force qui
maintient et qui confine les protons et les neutrons au sein du noyau de l’atome,
Ce qui fait que la matière tient « solidement ». Selon Stephen Hawking, « si la
force nucléaire était de 2% plus élevée, la fusion de l’hydrogène deviendrait
impossible. Ceci aurait des conséquences directes sur la physique des étoiles et
ferait probablement obstacle à l’existence de vie similaire à celle que l’on
observe sur terre (165).
L’un des exemples le plus frappant est la célèbre « constante de structure fine »
(qui régit la force électromagnétique), l’une des plus banales de notre quotidien.
La valeur de cette constante est exactement de 1 divisé par 137,035999679, ce
qui nous donne 0,0072973525376. Si on change le dernier chiffre par un 7, la
force électromagnétique tombe en panne et l’Univers tout entier cesse d’exister
(172). Pour exister la biologie passe par la cinquième dimension qui est un champ
électromagnétique. Les neurones et le système nerveux fonctionnent par
électromagnétisme.
Ajoutons l’exemple de la gravitation. Il s’agit d’une force à laquelle nous sommes
habitués. C’est elle qui crée les marées. Elle qui rend nos sacs de course trop
lourd. Cette force agit sur le monde mais elle existe également « en dehors » du
monde. On la retrouve sur la lune, sur mars ou sur toute planète en orbite autour
d’un soleil. Pourquoi la constante de gravitation qui revêt la valeur de 6,67 est la
même dans les galaxies et sur terre? (170 et 171)
C’est Richard Feynman qui a obtenu le prix Nobel de la physique qui déclarait :
« Le chiffre de ces constantes qui me fascine le plus est celui de la « structure
fine ». Si nous divisons ce chiffre par la constante de couplage contrôlant la
gravitation, nous obtenons une nouvelle constante sans dimension qui s’écrit 10
à la puissance 36. Si nous supprimons un ou deux zéros dans cette constante,
18
l’expansion de l’univers est freinée. Et, il est impossible à la vie de se développer (173 à 175).
Paul Dirac avait travaillé sur certains problèmes relié à la fabrication de la bombe
atomique. Mais delà à le considérer comme l’un des « pères » de cette arme, il y
avait un gouffre. Il a réfuté ce titre lors d’une conférence à Paris en 1945, que le
parquet de la salle « haut et fort » lui destinait, lui qui était profondément
pacifiste. Suite à l’incident de cette conférence, Dirac avait fini par conclure que
le destin d’une vie correspond à un ordre profond susceptible, à force d’en
rechercher les causes, d’être analysé et expliqué. Et selon lui, pour l’Univers,
c’est exactement la même chose (183).
L’un des responsables de WMAP David Wilkinson avait déclaré : Je suis certain
que notre sonde cosmologique confirmera bientôt que dans l’univers rien n’a été
laissé au hasard » (167).
Hubert Reeves notre astronome physicien du Québec mentionne dans son livre
« Patience dans l’azur », que le cosmos ne retient que les bons coups.
Au fonds, la seule question qui compte vraiment est celle-ci : l’Univers est-il
apparu par hasard? Selon l’astrophysicien Fred Hoyle : l’aventure de la vie
résulte, semble-t-il, d’une tendance naturelle de la matière à s’organiser en
systèmes hétérogènes de plus en plus complexes. Pour Ilia Prigogine, prix Nobel
de chimie 1977, il existe une trame continue unissant l’inerte, le pré vivant et le
vivant. La matière tend par construction à s’auto structurer pour devenir matière
vivante. C’est là tout le secret de ce qu’il appelle les « structures dissipatives » (183 et 184).
Selon Freeman Dyson, Plus j’étudie les détails de l’architecture de l’Univers plus
je me rends compte qu’elle « savait » que nous allions apparaître. Il y a plusieurs
exemples saisissants au sein de la physique nucléaire « d’accidents
numériques » qui semblent conspirer pour rendre l’Univers habitable. Sans ces
accidents chanceux en physique atomique, l’eau n’existerait pas sous sa forme
liquide. Tous ces accidents de parcours favorisent l’organisation des molécules.
C’est grâce à ces accidents que l’Univers est un lieu aussi hospitalier pour les
créatures vivantes. Je ne prétends pas que l’architecture de l’Univers prouve
l’existence de Dieu, je dis seulement que cette architecture est compatible avec
l’hypothèse selon laquelle « l’esprit » joue un rôle essentiel dans son
fonctionnement. Je pense que l’Univers tend vers la vie et la conscience. Cela a
du sens parce que nous sommes là pour l’observer (184 à 186).
19
Nous pourrions modifier le titre du chapitre par : Pourquoi le grand est dans le
petit? Et si on précise par cette réponse : Parce le petit est dans le grand. Mais
quand on utilise le mot petit, à qui ou à quoi fait-on allusion?
À ce pourquoi, j’ajoute mon opinion à la fin du résumé de ce livre. On pourrait
être tenté d’accepter qu’il existe un Tout Puissant connaissant toutes les causes
et effets à ces constantes.
Quelle est la forme de l’Univers? – 16
On a demandé à George Smoot la forme de l’espace à trois dimensions dans
lequel nous vivons. Est-ce que les observations les plus récentes favorisent un
espace plat ou bien légèrement courbé, comme une sphère à trois dimensions?
Selon lui, la possibilité pour que notre espace ait une courbure positive – c’est le
cas de la sphère – « est permise par les observations ». Mais, ajoute-il aussitôt,
les données dont nous disposons « sont également compatibles avec un Univers
plat » (189 et 190).
L’idée que l’Univers est plat aujourd’hui est fermement ancrée chez les
astrophysiciens. Elle repose sur les mesures de la quantité de matière existant
dans l’Univers. Nous ne pensons pas que l’idée d’un espace plat soit fondée.
Elle peut l’être localement, dans des régions relativement petites. Ce n’est pas le
cas globalement. Pour que l’espace soit plat partout, il faudrait que les mesures
de la quantité de matière soit rigoureusement égal à 1 et non pas à 1,00…et
quelque chose. Les mesures fournies par WMAP en 2010 donnent une valeur
comprise entre 0,991 et 1,173. Elles se rapprochent de 1 mais ne doit être
interprétées comme nécessairement égale à 1 (192).
L’inflation – lors de la déflagration – a étendu toute courbure initiale de l’univers à
3 dimensions jusqu’à ce qu’elle devienne presque plate. C’est également le point
de vue de la NASA. On espère en PLANCK pour confirmer les mesures que
WMAP a relevées (193 à 195).
Il reste à découvrir quelle forme aura cette espace courbe à trois dimensions Ici,
nous avons l’embarras du choix : L’espace peut ressembler à un colossal pneu
de voiture, ou à un beigne (toujours à trois dimensions). Quelle est donc la forme
la plus simple? C’est la sphère! Le modèle de la sphère au début du siècle est
également retenu pour Riemann, Einstein et du mathématicien Henri Poincaré
(196).
Le fait que l’espace soit probablement rond a d’immenses conséquences. Elle
contient un secret. Quelque chose qui va nous permettre de remonter avant le
20
BIg Bang, jusqu’à l’instant zéro. C’est ce que nous allons découvrir dans le
prochain chapitre sur les rides du temps (198 et 199).
D’où viennent les rides du temps? – 17
Sur le site de la NASA. L’on observe que la température du rayonnement fossile
varie très légèrement d’un point à l’autre du ciel. Mais qu’est-ce qui produit ces
fluctuations et comment sont-elles reliées aux étoiles et aux galaxies? La
question essentielle : D’où viennent les fluctuations du rayonnement fossile?
(201).
Revenons à ce que l’on observe, la « carte » de la distribution de la matière en
l’an 380,000. La première idée est que les différences de couleur d’une région à
l’autre proviennent obligatoirement d’un état antérieur de l’Univers, avant que la
lumière ne s’échappe de la matière. Il faut remonter en dessous de la première
seconde pour trouver la cause de ses fluctuations. Il existe deux méthodes :
La première consiste à se servir des variations de température pour
révéler des ondes sonores en provenance de cette époque.
La seconde approche consiste à utiliser le motif de la polarisation linéaire
pour chercher des traces d’ondes gravitationnelles produites en même
temps que les perturbations de densité. C’est une tâche difficile qui sera
peut-être accomplie par le satellite PLANCK.
Concernant cette production d’ondes gravitationnelles à déceler, le scénario le
plus probable est de remonter plus tôt que le premier millième de milliardième de
seconde après le début du Big Bang. Smoot dans son livre de 1993, précisait :
Notre résultait montrait que la gravitation pouvait effectivement avoir modelé
l’Univers actuel à partir de fluctuations quantiques minuscules formées dans les
premières fractions de seconde suivant le Big Bang.
John Mather, partenaire de Smoot, va plus loin : Les anisotropies, (qui ont la
propriété d'être dépendant de la direction), traces hypothétiques d’ondes
gravitationnelles, mesurées par le radiomètre à micro-ondes de COBE nous
montrent l’Univers tel qu’il était à l’époque du découplage (l'époque où l'univers
est devenu transparent au rayonnement électromagnétique). Smoot poursuit : La
« polarisation » (capacité d’osciller sur plus d'une orientation) du rayonnement
d’un rayon fossile, peut comprendre celle d’un rayon lumineux lié à son
orientation (202 à 204).
Si vous posez la question à un expert du fond cosmologique, il se contentera
d’une réponse assez générale, consistant en gros à dire qu’au moment du Big
Bang, lorsque l’Univers était bien plus petit que la plus infime des poussières,
21
l’espace et le temps n’étaient stables, un peu comme l’océan qui se déchaîne
lorsque le vent se lève. Ces fluctuations microscopiques auraient été imprimées
dans l’espace-temps naissant puis fantastiquement dilatées par ce qu’on appelle
l’Inflation, vers 10 puissance moins 35 secondes après le Big Bang. C’est très ce
que dit John Mather : « L’empreinte est imprimée extrêmement tôt puis étirée
plus tard par l’inflation » (206).
Pourtant, nous pensons qu’il est possible d’en savoir davantage sur le secret ?
Selon nous, il faut le chercher du côté de l’extraordinaire équilibre qui dominait
tout l’espace-temps à l’échelle de Planck. Il semble exister un lien, visible
aujourd’hui, entre les étranges stries du rayonnement fossile et l’état unique dans
lequel se trouvait l’univers juste avant le Big Bang (207).
Vers le grand équilibre originel – 18
Nous sommes à la recherche de l’équilibre qui régnait à l’aube des temps.
Comment le comprendre? Lorsque vous prenez votre bain et que l’eau est trop
chaude, vous faites couler de l’eau froide. Au début, l’eau froide est localisée
près de la source. Puis, peu à peu, l’eau devient partout tiède, à peu de chose
près. C’est un peu la même chose pour le « bain primordial » de l’Univers. Or, il
y a dans cet équilibre – cet ordre d’un genre très particulier – l’un des secrets
qui pourrait bien nous permettre de répondre à la question toujours ouverte à ce
jour : d’où viennent les stries, ces infimes irrégularités du fond diffus? Ces
fameuses rides de temps dont parle George Smoot?
Qu’a découvert le satellite COBE à l’époque de l’an 380,000 où a été émis le
rayon fossile? C’est un rayonnement fossile avec un spectre de corps noir!
Autrement dit, que la première lumière était de nature thermique et qu’en outre,
elle était dans un état d’équilibre presque parfait. Si on veut un équilibre vraiment
parfait dans l’Univers, il va falloir le chercher ailleurs. Ou plus exactement : plus
tôt.
Pour ce faire, appuyons-nous prudemment sur le modèle du Big Bang. Que nous
dit ce modèle? Que plus on remonte dans le passé, plus la densité et la
température de l’Univers augmentent. En l’an 380,000, lorsque l’Univers est mille
fois plus petit qu’aujourd’hui, il fait déjà très chaud d’un bout à l’autre du cosmos :
environ 3 000 degrés. Et plus on revient vers l’arrière plus la température
augmente. Mais il y a plus : avec la température, c’est l’équilibre global de
l’Univers qui va croissant, jusqu’à l’équilibre parfait. Celui-ci existait dans
l’Univers à l’aube des temps. À l’instant même où le Big Bang commençait à
déverser dans le néant d’inconcevables torrents d’énergie venus de nulle part.
Cet instant unique, inouï, s’appelle le temps de Planck. L’horloge cosmique
22
marquait 10 puissance moins 43 secondes. À quoi ressemblait alors l’Univers?
Dans quel étrange état se trouvait-il? Pour le savoir, remontons à présent jusqu’à
cette frontière ultime qu’est le temps de Planck. Pour en être convaincu suivons
à présent ce chemin à reculons (209 à 211).
L’étrange moment du Big Bang – 19
Le temps de Planck 10 puissance moins 43 seconde, à l’horloge cosmique. La
plus petite portion du temps que l’on puisse imaginer. Planck, savant allemand,
prix Nobel en 1918, est le fondateur de ce qu’on appelle la mécanique quantique.
Max Planck et Einstein passent des heures ensemble. À eux deux, ils traversent
tout l’Univers, de l’infiniment petit à l’infiniment grand (213).
Revenons à l’Univers au moment ou l’infiniment grand est encore infiniment petit,
moment du Big Bang. Toute la réalité se trouve alors tassée, compressée,
écrasée dans cette infime parcelle de réalité perdue dans le néant. Une
poussière de 20 microgrammes, des milliards de fois plus petite que le noyau de
l’atome. C’est la chose la plus insignifiante qui ait jamais pu exister. Il est bien
difficile d’admettre que c’est de là, de ce flocon de réalité à jamais invisible que
va naître matière, galaxies et étoiles. Et c’est peut-être parce qu’elle contient une
phénoménale quantité d’énergie que cette particule primordiale est
inconcevablement chaude : 100 000 milliards de milliards de milliards de degrés.
Mais c’est une limite : la température la plus élevée qu’il puisse exister dans
notre Univers. Pour autant, avons-nous atteint ce que nous cherchions? Le
stade de l’équilibre parfait? (214).
De plus, la nucléosynthèse liée au Big Bang fournit une preuve solide que cet
équilibre existait plus tôt encore, dès la première seconde (215).
Bien des experts dont George Smoot, Stephen Hawking, Fang Lizhi, Remo
Ruffini précisent : que l’Univers a commencé approximativement en équilibre
thermique à l’échelle de Planck. C’est ce que pensent aujourd’hui la plupart des
astrophysiciens (215 et 216).
Maintenant, nous allons préciser la nature des objets supposés être en équilibre
au moment du Big Bang. Quelle est notre idée? Que ces choses que nous allons
trouver en abondance dans l’Univers primordial ne sont autre que des
« gravitons », nom popularisé en 1960 qui vient de « gravité ». Il s’agit de
particules hypothétiques, jamais observées, mais censées véhiculer la force
gravitationnelle (celle qui nous empêche de flotter au-dessus du fauteuil). À
défaut d’observer un par un des gravitons, les savants espèrent détecter ce qu’ils
23
appellent les « ondes gravitationnelles » qui ne sont autres que des nuages de
gravitons (216 et 217).
Autre intérêt des gravitons : Selon les experts, ils résultent, dans ce monde très
instable qui existait avant le Big Bang, des perturbations que subit la
« métrique » de l’Univers à cette échelle. Autrement dit, lorsque la métrique
fluctue, elle engendre des ondes gravitationnelles. Un peu comme des vagues
sur un lac : la métrique, c’est la surface lisse du lac et les ondes
gravitationnelles, ce sont les vagues. Le mot « métrique » vient du système de
mesure. Si « chez nous », le système métrique se mettait à fluctuer, tout le
paysage ne cesserait de gondoler, les objets se rapprocheraient ou
s’éloigneraient et le temps deviendrait élastique. Une seconde pourrait durer
aussi longtemps qu’une année ou au contraire s’accélérer (217 et 218).
Selon Maurizio Gasperini : « Dans le modèle standard, un état fondamental
constitué d’ondes gravitationnelles thermiques pourrait trouver son origine à
l’échelle de Planck, lorsque la température est assez élevée pour maintenir les
gravitons en équilibre thermique. Que l’on parle de gravitons ou de métriques,
revient au même pour nous, seule compte la conclusion : L’univers est bien en
équilibre thermique à l’échelle de Planck » (219).
Et, à présent, voici le « miracle »; Si l’Univers est à l’équilibre à l’échelle de
Planck, alors il est nécessairement dans un état très spécial, tout à fait unique.
Pour simplifier, disons que dans le monde infiniment petit, lorsqu’un système est
en équilibre thermique, il est de facto en état KMS. Un état unique qui, nous le
pensons, a dominé l’Univers juste avant le Big Bang (219 et 220).
Que veut dire KMS. Ce sont les initiales des trois auteurs : deux mathématiciens
et un physicien. Kuba, Martin et Schwinger. Ils ont établie cette théorie entre
1957 et1959. C’est à l’été de 1995 qu’il nous fut donné d’en prendre
connaissance (220).
Pour simplifier, disons que dans l’infiniment petit, l’état KMS relie l’équilibre
thermique d’un système à son évolution. Un peu comme un funambule qui, sur
une corde raide, ne peut conserver son équilibre qu’au prix des petits
mouvements de son balancier. Mais voici le plus important et aussi le plus
déconcertant : Lorsqu’un système quantique est en état KMS (équilibre et
évolution réunis), alors son temps propre cesse, au sens strict, d’exister. Plus
exactement, il devient complexe au sens que les mathématiciens donnent à ce
mot. Pour avancer, contentez-vous de retenir que le temps en régime KMS n’est
pas bien défini. Il se déforme et devient flou. Il peut ralentir. Une seconde peut
durer une heure ou l’inverse (221).
24
On peut retrouver cette condition dans l’univers tout entier, puisque les deux
conditions sont réunies. L’univers à l’échelle de Planck – dans l’infiniment petit –
est un système quantique en équilibre thermique. Ceci entraine plusieurs
conséquences. La plus spectaculaire est que la coordonnée temporelle du
cosmos avant le Big Bang n’est pas encore fixe. Elle est soumise à des
fluctuations entre la direction réelle et une direction imaginaire (direction
mesurée par des nombres imaginaires). Nous avons demandé à Stephen
Hawking s’il pensait que le temps imaginaire était la forme fondamentale du
temps. Oui, c’est bien cela a-t-il répondu. En somme, une autre manière de dire
qu’avant d’être réel avant le Big Bang, le temps a existé sous une forme
imaginaire (222 et 223).
À présent, souvenez-vous de vos cours de math : le carré d’un nombre
imaginaire est toujours négatif. Ce sont ces nombres pas comme les autres qui
vont nous aider à mesurer la direction imaginaire du temps. Si le temps est une
droite, le temps imaginaire est tout simplement perpendiculaire à la droite du
temps réel. Nous approchons du but. Si le temps fluctuait avant le Big Bang,
alors ces fluctuations ont laissé des traces visibles au sein même du
rayonnement fossile. C’est à la faveur d’une belle intuition que Smoot a traduit
ces traces par l’expression les « rides du temps ». Pourrait-il s’agir de celles
qu’on observe? (223).
Imaginons maintenant que nous puissions marcher dans cet Univers juste avant
le Big Bang. L’état KMS veut dire que d’un endroit à l’autre, la métrique sous nos
pieds est soit ordinaire ou lisse, Si au contraire, l’endroit est orientée dans le
temps imaginaire, ici et là, elle devient euclidienne (formulation géométrique et
mathématique sur les figures de plan et d'espace). Alors des crevasses
apparaissent sur notre chemin. En poussant l’analogie encore plus loin, l’on
pourrait dire qu’à l’échelle de Planck, il y a des régions (en rouge) où la gravité
existe et d’autres où elle est modifiée (en bleu) parce qu’elle est devenue
euclidienne. À présent, étendons (grâce à l’inflation) ce paysage quantique à
grande échelle, celle de l’univers en l’an 380 000. Que constate-t-on? Que les
régions où la gravitation existe (en rouge) ont attiré la matière et ont créé des
îlots. Au contraire, les régions où la gravité est peut-être euclidienne (donc
n’existant pas) apparaissent comme des vides (en bleu). La première porterait
donc la trace des oscillations du temps qui, nous pensons existaient avant le Big
Bang (224).
Mais ce monde inconcevable, situé avant le Big Bang, contient peut-être la
solution d’un mystère plus accessible : D’où vient l’énergie noire? (225).
25
D’où vient l’énergie noire? – 20
En 1997, nous tentions de convaincre un physicien théoricien, Gabriele
Veneziano (qui est à l’origine de la théorie des cordes), du CERN que nos
calculs débouchaient sur quelque chose d’étrange. À première vue, pas grand-
chose. Juste une anomalie sortie de nos calculs et que dans un premier temps,
nous avions pensé pouvoir l’éliminer. Malgré les heures passées et les mois à
tordre les équations dans tous les sens, le problème n’était pas résolu.
Quel problème? Celui posé par l’existence d’une force étrange, venue du fond
des temps, avant le Big Bang. Quelque chose qu’en physique, selon nous, on
appelle un – champ – et qui est encore là aujourd’hui, dans tout l’Univers.
Ce qui n’allait pas dans les équations, c’est que ce champ invisible, totalement
inconnu, ne pouvait bizarrement qu’accélérer sans cesse l’expansion de
l’univers. En somme, à en croire nos calculs, le cosmos était comme soumis à
l’action d’une force invisible qui le forçait à se ruer de plus en plus vite vers l’infini (228 et 229).
Ce mystère, c’est celui de l’énergie noire. En 1998, un an après notre passage
au CERN, voilà qu’une nouvelle ahurissante fait le tour du monde en quelques
heures. Deux équipes indépendantes d’astronomes ont observé que ces étoiles
qu’on appelle « supernovae » se trouvent en réalité bien plus loin que ce que
leur luminosité permettait d’établir. « Un véritable cataclysme » s’exclame un
physicien. Pour un autre, « c’est un séisme ». Le cosmos grandit plus vite que
prévu, son expansion s’accélère. Pour quelle raison? Nul ne le sait. C’est sous
l’action d’une énergie inconnue, à laquelle Michael Turner, cosmologiste à
l’université de Chicago, a fini par donner (et pour d’autres, une énergie sombre
ou noire) (230).
Ce qui est sûr, c’est que l’Univers grandit de plus en plus vite, que son
expansion s’accélère bel et bien. Mais au passage, qu’est-ce que cela change à
la vie de tous les jours? L’humanité ne ressent rien de cette accélération. Et
pourtant, il en résulte une chose essentielle : dans l’avenir, l’Univers ne
retombera jamais sur lui-même à la manière d’un soufflé mal cuit (230 et 231).
Mais nous voici face à une seconde interrogation; pourquoi le cosmos
s’accélère-t-il? Autant le dire sans détour. On n’en sait pas plus aujourd’hui.
L’énergie noire reste un mystère. Son origine, ce qu’elle est, comment elle agit,
tout cela reste inaccessible. Pour les uns, elle pourrait être la cinquième force.
Pour les autres, il pourrait s’agir de la fameuse « constante cosmologique »
proposée par Einstein. Et d’une « énergie fantôme », à l’origine d’une
accélération très rapide de l’expansion. On lit sur le site de la NASA que
« l’énergie noire » représente près des trois quarts de l’Univers. Conclusion
26
surprenante : nous ignorons les trois quarts de l’Univers dans lequel nous vivons (231 et 232).
Enfin l’Univers est là. On prend le bateau tel qu’il est. Par curiosité, on regarde
sa structure. L’homme désire savoir, ce qu’il est et à quoi s’en tenir. Puis satisfait
ou non du niveau de connaissance, il rame vers son horizon de croyance (D, C.).
Pour trouver ce qu’est (peut-être) l’énergie noire, la première chose à faire,
c’est d’en chercher la source au bon endroit. Or, selon nous, cette source ne se
trouve pas ici, dans notre Univers. Où plutôt, elle se trouve avant sa naissance
matérielle. Avant le Big Bang.
Avant le Big Bang! Lorsque nous avons publié un précédent ouvrage sous ce
titre, la cosmologie n’était pas encore prête à admettre qu'une telle ère pouvait
exister. « Qu’y avait-il avant le Big Bang » s’interrogeait George Smoot en 1993
dans son livre. Et la réponse était tombée : Face à cette question ultime, notre foi
dans la puissance de la science à trouver des explications à la nature vacille.
Pourtant, en 2006, Le physicien mathématicien sir Roger Penrose de
l’université d’Oxford donne une conférence remarquée sous cet intitulé : « Avant
le Big Bang : une nouvelle perspective spectaculaire et ses implications en
physique des particules ».
Deux ans plus tard, c’est au tour de l’astrophysicien Marc Kamionkowski, de
s’aligner sur la même position. : « ll n’est plus complètement fou de se demander
ce qui s’est passé avant le Big Bang ».
Nous pensons la même chose et nous en avons fait une thèse dès 1991. Nous
l’avons suggéré précédemment : pour nous avant le Big Bang (avant l’arrivée de
l’énergie), le temps n’est plus fixe. Il oscille entre la direction réelle et la direction
imaginaire.
Or, voici à présent un point du plus grand intérêt : il est possible de voir que la
source de fluctuation du temps avant le Big Bang est un « champ » (sorte de
force). Plus exactement un champ complexe, ayant une partie réelle et une
partie imaginaire pure.
À partir de là, dans l’Univers à l’état KMS, ce champ scalaire complexe
« remplace » le temps et est donc la source profonde des fluctuations de l’axe
temporel.
Et que se passe-t-il après le Big Bang? Un phénomène spectaculaire :
l’équilibre thermique est brisé! L’Univers quitte l’état KMS et le temps se
normalise, cesse de fluctuer et devient tout bonnement réel.
Mais à présent réfléchissons : le champ scalaire complexe qui existait avant le
Big Bang « à la place » de la dimension temporelle, s’est brisé au début de
l’expansion (en une partie réelle et une partie imaginaire).
27
Qu’a-t-il pu se passer? Peut-être ceci : soudain « libérée », la partie imaginaire
a pu devenir le temps ordinaire, celui que nous connaissons. Et la partie réelle?
C’est désormais un paramètre libre, dont la valeur est devenue une constante. Et
c’est donc lui qui accélère l’expansion.
Or, ici survient l’un de ces « miracles » qui enchante l’histoire de la physique :
en 1998, nous avons pensé qu’un calcul direct était a priori possible et nous
sommes tombés sur une valeur incroyablement petite de l’ordre de 10 puissance
moins 120 (en unités de Planck réduites). Ce qui équivaut à 10 puissance moins
29 grammes par centimètre cube!
Cette valeur est troublante : c’est celle qui a été calculée pour la constante
cosmologique, celle qui ressort de toutes les mesures, notamment des
observations de WMAP. Comme si le champ à l’origine de l’oscillation du temps
avant le Big Bang et aujourd’hui la constante cosmologique étaient une seule et
même chose (232 à 235).
Que conclure de ceci?
Peut-être que deux problèmes cruciaux trouvent ici, l’un comme l’autre, une
solution. D’abord la constante cosmologique : son origine lointaine sous la forme
d’un champ dynamique à l’échelle de Planck, avant le Big Bang, pourrait
résoudre la plupart des difficultés qu’elle soulève encore aujourd’hui.
Ensuite, l’énergie noire : D’où vient-elle? D’avant le Big Bang! C’était un champ
scalaire, sans doute présent avant même que l’univers n’émerge du brouillard
quantique. Et nos conclusions : Les caractéristiques de ce champ évoquent
irrésistiblement la fameuse constante cosmologique logée par Einstein en 1917
dans ses équations (et délogée depuis) (235 et236).
Ce chapitre s’achève sur une bonne nouvelle : si notre hypothèse est un jour
confirmée, alors l’origine dynamique, avant le Big Bang, de la fameuse
constante, résoudrait le paradoxe qui, depuis sa naissance, lui est attaché.
Autrement dit, l’extraordinaire « réglage » de cette constante évoquée dans un
précédent chapitre trouverait alors une explication on ne peut plus naturelle,
Inversement, l’existence même de l’énergie noire pourrait bien représenter un
indice fort de l’existence énigmatique, étrange, d’un temps autre : un temps
imaginaire avant le Big Bang.
Et justement : ceci nous conduit tout droit vers la dernière question posée,
somme toute hallucinante : d’où vient le Big Bang? (236).
D’où vient le Big Bang? – 21
10 puissance moins 43 secondes !
28
Tout à coup un immense éclair invisible déchire le néant .Un atome de
seconde plus tard, une indescriptible boule de feu – des milliards de milliards de
degrés – jaillit du trou noir primordial, franchit l’horizon et repousse devant elle un
torrent de radiations. Par vagues de plus en plus hautes, la monstrueuse onde
de flammes lèche le vide, brise les forces naissantes, engendre une lave de
particules qui retombent en nappes dans les creusets invisibles de la gravitation.
Le choc recule au seuil de l’abîme, déferle en nuée ardente dans l’espace
électrifié. Le temps et l’espace viennent de naître en écume tourbillonnante.
C’est la première seconde de vie de notre univers (237).
C’est en moins de trois minutes (écrit par Stephen Weinberg prix Nobel de la
physique) que l’espace, le temps et la matière se sont mis à exister au cœur des
ténèbres. Trois minutes avant il n’y avait encore rien. Pas un gramme de
matière. Pas une seconde de temps. Pas une centimètre d’espace, Rien. Une
énergie qui frôle l’infini, à une température folle, explose dans le vide primordial.
Mais d’où vient cette fantastique énergie? Les physiciens le savent (238).
En 1991, dans le tout premier chapitre de Dieu et la science, Jean Guitton
prenait en premier la parole, suspendue au dessus du mystère : « J’ai envie de
poser la première question qui me vient à l’esprit, la plus obsédante, la plus
vertigineuse de toute la recherche philosophique : pourquoi y a-t-il quelque
chose plutôt que rien? Pourquoi y a-t-il de l’Être? Ce « je ne sais quoi » qui nous
sépare du néant? Que s’est-il passé au début des temps pour donner naissance
à tout ce qui existe aujourd’hui? Quelle force à doté l’Univers des formes quelle
revêt aujourd’hui? (238).
En 1991, il était très difficile (voir impossible) de répondre à ces questions. Où en
sommes-nous aujourd’hui? Pas beaucoup plus loin. Pour la plupart des
scientifiques, il est impossible de savoir ce qui a pu se passer avant le Big Bang.
Un exemple intéressant. Celui de l’astrophysicien Robert Jastrow. Avec ces
mots. il écrit dans son beau livret « La Science et la Création » Nous ne pourrons
jamais savoir ce qui a causé le commencement. Les scientifiques se butent à un
mur opaque, là où a eu lieu le Big Bang. L’explosion cosmique – la naissance de
l’Univers – est un effet dont ils ne peuvent trouver la cause. Puisque la
température et la pression étaient infiniment élevées, signifie que toutes les
reliques de l’Univers avant la création, celles qui auraient pu nous donner une
idée d’un processus naturel à l’origine de ce moment explosif, tout cela a
disparu. Et en bonne logique, Jastrow conclut : « Finalement, les astronomes et
les cosmologistes se retrouvent nez à nez avec les théologiens, qui ont toujours
pensé que ce qu’on pourrait appeler une force surnaturelle, une force créatrice,
responsable de ce qui s’est passé à l’origine du monde (238 et 239).
29
Bien que largement fondé, le point de vue de Jastrow (et d’une grande partie de
la communauté scientifique) nous paraît excessivement pessimiste. Dans le
sillage des tout derniers progrès de la physique (et d’autres disciplines, comme
les mathématiques et les sciences de l’information), nous pensons que certaines
réponses peuvent être trouvées. Avec le concours des satellites cosmologiques
nous croyons qu’il est devenu possible de jeter un coup d’œil avant le Mur de
Planck (240).
Pour commencer, remontons à plus de 130 millions d’années, au moment du Big
Bang. La question que l’on peut soulever est celle-ci : est-ce que les satellites
cosmologiques, en particulier PLANCK vont nous permettre d’en savoir plus sur
l’échelle de Planck, c’est-à-dire sur le Big Bang lui-même? On peut affirmer que
oui. C’est ce que vient de déclarer George Efstathiou, l’un des maître d’œuvre du
programme de PLANCK. « Nous avons maintenant commencé l’analyse
scientifique des splendides données du satellite et nous attendons de découvrir
des informations toutes nouvelles sur les débuts de l’espace et du temps tels que
nous les connaissons (241).
Cela est vrai pour l’Univers au moment du Big Bang. Mais avant? Là, pour la
première fois, l’on commence à s’appuyer sur les satellites cosmologiques pour
envisager d’explorer l’Univers avant le Big Bang. Voici ce qu’a écrit un groupe de
physiciens théoriciens Japonais de l’université Tsukuba (tous trois spécialisés
dans l’étude du rayonnement fossile). « De précieuses informations sur les
processus physiques qui se déroulent dans l’Univers en expansion ont été
enregistrées dans le rayonnement fossile sous forme de minuscules
anisotropies. Les spectres de puissance angulaire de ces anisotropies
récemment observées par COBE et WMAP sont, grosso modo, la projection de
l’histoire de l’Univers pour la période comprise entre sa naissance et aujourd’hui.
Ceci nous donne un espoir extraordinaire que si nous croyons en l’idée de
l’inflation de l’Univers, c’est-à-dire à une expansion extrêmement rapide sans
thermalisation (ralentisement) globale, la corrélation à grande distance des
anisotropies observées peuvent fournir des informations sur la dynamique de la
période avant le Big Bang. Nous sommes maintenant au seuil de révéler et de
vérifier l’aspect quantique de l’Univers » (242).
L’Univers au moment du Big Bang est donc là, devant vous. Cependant, il n’a
pas surgit du néant « comme ça ». Il vient bien de quelque part. Mais d’où ?
Premier repère : il existe bien quelque chose, un autre monde, avant le Big
Bang. Perdu au fond de l’infiniment petit, nous ne pourrons jamais le voir. Mais
ce n’est pas le néant. L’Univers n’a pas été « créé à partir de rien ».
30
Deuxième repère : la réalité physique, celle que nous connaissons, est
apparue avec le Big Bang. Non pas à l’instant zéro mais très exactement 10
puissance moins 43 secondes après l’instant zéro. Et dès les trois minutes, on
trouve dans l’Univers du temps et de l’espace, bien sûr, mais de l’énergie
beaucoup d’énergie) et déjà un peu de matière (ou plus exactement, les briques
fondamentales dont est faite la matière).
Troisième repère (qui découle des deux précédents) : avant le Big Bang,
l’espace, le temps et la matière n’existent pas encore. À la place, on va trouver
autre chose. Quoi donc? Il s’agit de l’état KMS dont nous vous avons déjà parlé.
C’est de ce côté-là que nous allons maintenant chercher la réponse à la
question : « d’où vient le Big Bang » (243 et 244).
Avec la condition KMS, nous disposons en fait d’une clef qui va nous permettre
d’ouvrir une porte dans le Mur de Planck. Cette clef s’applique à l’Univers entier
au temps de Planck. D’où cette conséquence spectaculaire : le temps avant le
Big Bang était très probablement très complexe (c’est-à-dire oscillant entre une
forme réelle – le temps ordinaire – et une forme imaginaire). Or, une partie de la
réponse à la question « d’où vient le Big Bang? » est sans doute là : dans les
trois formes du temps.
La première, c’est la forme ordinaire, le temps de chez nous. Il est en
profondeur lié à l’existence de l’énergie dans notre monde. C’est ce qui fait que
les choses bougent, explosent, se transforment etc. Sans le temps, pas
d’énergie !
À présent voyons la deuxième forme possible du temps : le temps imaginaire
pur (il est mesuré par les nombres imaginaires). À la différence du temps réel –
toujours en mouvement d’un instant à l’autre – le temps imaginaire ne s’écoule
pas (il est comme « gelé »). Un peu comme la bobine d’un film, dont l’histoire est
comme gelée.
Dans le temps imaginaire, l’énergie ne peut exister. Qu’allons-nous y trouver à
la place? Ce que les spécialistes, depuis quelques années, appellent
l’information. De quoi s’agit-il? En fait (surprise !) de la même chose que l’énergie
mais dans le temps imaginaire. Au lieu de parler de gramme (pour une cerise) ou
de kilomètre-heure (pour une voiture), on va chercher à décrire ces mêmes
objets par la quantité d’informations qu’ils contiennent. Une information mesurée
en bits (un mot rassurant, que vous connaissez bien). Fauteuil, lunette,
vêtements que vous portez, ou maison que vous habitez se réduisent in fine, à
de l’information pure : un nuage de bits. On commence désormais à mesurer
(plus ou moins grossièrement) le degré d’information de tel ou tel objet et de le
comparer à tel autre (244 à 246).
31
Revenons maintenant à l’origine de l’Univers. Où donc au juste allons-nous
trouver ce prodigieux temps imaginaire? Il n’est pas dans notre monde, mais
ailleurs avant le Big Bang. Soyons plus précis. Le temps complexe, en
mathématique, résulte de l’addition du temps réel et du temps imaginaire. Et tout
s’éclaire. Le temps imaginaire pur existe lorsque le temps réel, lui n’existe pas
encore, autrement dit; à l’instant zéro – au moment où l’Univers n’existe encore
qu’en temps imaginaire – ce que nous appelons dans notre monde « énergie »
n’existe pas non plus. Et qu’y a-t-il à la place? Tout naturellement, de l’énergie
imaginaire ! Cette chose vous paraît bien étrange pourtant, elle est bien connue
des physiciens, pour lesquels elle est presque banale. Elle ne varie pas (le
temps réel n’existe pas non plus) et se réduit à ce qu’en mathématique on
appelle un « champ scalaire », c’est-à-dire un nuage de nombres, un ensemble
de chiffres (246).
Nous voici donc face à cette forme d’énergie cristallisée qui associe un nombre
à chaque point. Au lieu d’énergie imaginaire, nous allons l’appeler
« information ». Nous déduisons qu’à l’instant zéro, il n’y a rien d’autre que de
l’information. Quelque chose de purement numérique qui « encode » toutes les
propriétés de l’Univers destiné à apparaître après le Big Bang.
Nous tenons donc les deux « bouts » de l’Univers : à l’échelle zéro le temps
imaginaire et l’information, à l’échelle de Planck le temps réel et l’énergie.
Et entre les deux ?
La réponse est simple : le temps est nécessairement complexe (c’est la
principale conséquence de l’état KMS, état en équilibre thermique) et ceci
débouche donc sur un mélange d’information et d’énergie. Plus exactement, au
cours de cette phase où le temps imaginaire se transforme en temps réel, de la
même manière, l’énergie imaginaire à l’instant zéro (donc l’information initiale) se
transforme en énergie réelle au moment du Big Bang (247)
D’où vient le Big Bang ?
N’en déplaise à tous ceux qui répètent à l’envi que la question de savoir « ce
qui avait avant le Big Bang » n’a aucun sens (puisque le temps réel n’existe pas
à cette époque), nous pensons, au contraire, qu’il est tout à fait possible de
décrire ce qu’il y avait « avant » la naissance de l’Univers.
Prenons un exemple tout simple, celui d’une mélodie gravé sur un CD. Lorsque
le titre de musique est diffusé, grâce à de l’énergie sur les enceintes de votre
chaîne HIFI, vous entendez la mélodie en tant réel. Or sitôt le morceau achevé,
vous éjectez le disque de la chaîne : Le CD quitte le monde des sons et de
l’énergie pour se réduire aux seules informations gravées dans ses sillons. La
mélodie était bien là, mais sous forme d’information. De ce point de vue, la
source de la colossale énergie qui, en quelques fractions de seconde, jaillit en
torrents furieux du néant, pourrait bien être issue de l’information primordiale,
32
encodée à l’instant zéro. En somme, une brutale « transition de phase » entre
l’énergie imaginaire (l’information originelle) et l’énergie bien réelle qui va se
déployer dans le Big Bang pour créer les galaxies, les étoiles etc. (248).
En ce sens, comme nous l’avons dît au chapitre sur : « Le feu de la création »,
la Singularité Initiale pourrait être le support de ce que nous appelons le « code
cosmologique » : une sorte de programme mathématique, que nous pourrions
comparer au code génétique pour un être vivant. Ce qui, au passage, affaiblit
terriblement le rôle qu’aurait pu jouer le hasard au moment du Big Bang (et à
fortiori avant) (249).
C’est sans doute un sentiment tout proche qui a traversé George Smoot face à
la Singularité Initiale : « Est-ce donc là que s’arrête la science et que Dieu prend
la relais, le créateur de cette singularité, de cette simplicité initiale ? » (249).
Évidemment, dire que le Big Bang vient de l’information, ne nous dit pas – ne
nous dira sans doute jamais – d’où vient l’information elle-même. « Y a-t-il
encore quelque chose au-delà ? Si nous acceptons l’idée que l’Univers est un
message secret, qui a composé ce message ? ».
Sans doute l’absence de réponse est-elle écrite dans le message (250).
Conclusion – page 251
Depuis 13,7 milliards d’années, l’Univers a lentement évolué, par paliers de
complexité croissante, jusqu’à produire la vie et la conscience. Si c’est le cas,
l’Univers est autre qu’un système de galaxies, d’étoiles et de planètes. C’est une
organisation hiérarchique qui conduit nécessairement les molécules inanimées
vers la vie. En d’autres termes, on se trouverait devant l’expression spontanée
d’un univers dont la tendance naturelle consiste à organiser les molécules les
plus simples en systèmes plus complexes, jusqu’à engendrer du vivant (251).
Quel est le secret de cette tendance spontanée de la matière vers la vie ?
Pourquoi apparaît-elle de plus en plus comme une conséquence des propriétés
fondamentales de la matière ? Il ne faut pas oublier l’extraordinaire
programmation de vivant, sous la forme de brins d’herbe, d’hirondelles, de
fourmis ou de roses, trouve son origine dans l’atome de carbone. Nous voilà
renvoyés dans le lointain cosmos et les étoiles sans lesquels le carbone ne serait
jamais apparu. La moindre modification de la « chaîne causale cosmologique »
ou de la valeur de ces constantes physiques aurait pour résultat que la vie
n’aurait jamais été possible (252).
Pour réponde à ces questions, il nous faut remonter à l’instant zéro, à l’origine
absolue de l’Univers où, comme nous le pensons, devaient être codées toutes
les lois physiques sur lesquelles reposent la réalité qui nous entoure. Ce
programme cosmologique se réduirait à un système d’instructions et de données
numériques, tout comme un DVD que l’on active sur le téléviseur, à l’aide
33
d’énergie, pour lui donner animation. Tant qu’il y a énergie, il y a vie. Et, lorsque
vous débranchez, votre DVD, il n’y a plus de « passé » ni de « futur » mais,
simplement de l’information (252 à 254).
Or selon nous, l’Univers avant le Big Bang ne repose pas sur de l’énergie,
seulement sur de l’information. Pour prendre une métaphore commode,
imaginons que toutes les lois physiques soient gravées sur une sorte de « DVD
cosmique ». Aussi longtemps que le disque cosmique n’est pas mis en lecture,
l’information reste « hors du temps ». Mais aussitôt qu’il entre dans le monde de
l’énergie et du temps réel, la réalité serait alors soumise, dans le temps, à
l’action des grandes lois et constances physique. Un exemple : comme cette
constante cosmologique sur la vitesse d’un rayon de lumière qui se déplace de
299 792 458 mètres à la seconde, on ressent, dans nos calculs mathématiques,
qu’elle est extérieure au monde, et, que ces grandes lois viennent d’ailleurs (254
et 255).
Ajoutons à cette vie apparue sous forme de fleurs, de bactéries, d’animaux, de
chênes et d’acariens, d’étoiles de mer et d’êtres humains, que tous ces
organismes présentent, au niveau génétique et moléculaire une remarquable
unité de structures et de fonctions. Ils portent les mêmes acides nucléiques et les
mêmes protéines composés des mêmes éléments de base (acides aminés),
leurs gênes sont tous des formes de la même molécule d’ADN, le code
génétique est le même et les enzymes interviennent dans des réactions
semblables pour nous tous. Au-delà de ces similarités de constitution, on se
demande pourquoi toutes les molécules qui constituent les « briques »
(molécules) du vivant sont-elles lévogyres, c’est-à-dire, « orientées vers la
gauche » ? De la bactérie, à la rose ou à la girafe, de l‘algue à l’homme, tous
sont constitués d’acides aminées lévogyres. Y a-t-il une justification à ce
phénomène ? Il semble que cette unité de structure renvoie bel et bien à une
unité de vie dont le scénario semble écrit depuis l’origine (255 et 256).
On sait aujourd’hui que les embryons de la morue, du cheval et de l’humain ont
évolué à partir d’un ancêtre commun, une espèce de poisson aujourd’hui
disparue. Or, les recherches les plus récentes concernant ces ancêtres
communs ont permis de mettre en évidence un fait extraordinaire : l’évolution
future du cerveau primitif de ces créatures vers le néocortex humain semble déjà
codée dans le génome reptilien de ces lointains ancêtres. C’est une nouvelle
intéressante qui suggère que l’évolution des espèces ne dépendrait pas
seulement du hasard. En affirmant que l’eau signifie la vie, les scientifiques de la
NASA font tacitement un pari immensément profond sur la « nature de la
nature » (256 et 257).
Ce qui veut dire : que les lois de l’Univers ont réussi à apprivoiser la vie. Si la
vie découle bien de la soupe primordiale, si elle en dépend par causalité, alors
les lois de la nature encodent une instruction cachée, un « impératif cosmique »
34
qui ordonne : « Créez la vie ! » et à travers la vie et ses conséquences : l’esprit,
la connaissance, la compréhension des choses. Telle est la vision à couper le
souffle de la nature, magnifique et exaltante dans sa majestueuse grandeur (258).
À ce dernier paragraphe, je ne peux que voir à l’œuvre la présence de myriades
de consciences, constituant les lois de l’Univers et ses quatre règnes (D.C.).
Depuis 2009, le satellite PLANCK, à un million et demi de kilomètres de la terre,
plongé dans le vide et le froid glacial de l’espace, loin de l’influence
gravitationnelle de notre planète a pour mission d’approfondir le travail de COBE
et de WMAP, Pour Jean-Michel Lamarre, PLANCK, conçu pour mesurer la
polarisation du rayonnement avec le moins de distorsion possible à cette
mesure, on pourra chercher à mesurer les résidus des ondes gravitationnelles
produites pendant la phase d’inflation du Big Bang. Nous espérons que nombre
de questions de la physique et de l’astrophysique devraient recevoir un éclairage
nouveau. Peut-être pas le visage de Dieu, mais tout au fond du gouffre du
temps, mystérieux et splendide, l’instant même de la création (259 et 260).
Le livre se termine par trois postfaces qui corroborent les avancées en
astrophysique des frères Bogdanov. Elles sont signées par P.J.E. Peebles prix
Crafoord d’astronomie 2005, Robert W. Wilson prix Nobel de physique 1978 et
John Mather prix Nobel de physique 2006.
35
Glossaire
Descriptions d’éléments qui se rattachent à la cosmologie
(wikipédia)
L'anisotropie (contraire d'isotropie) est la propriété d'être dépendant de la
direction. Quelque chose d'anisotrope pourra présenter différentes
caractéristiques selon son orientation. Un exemple simple est celui des lunettes
de soleil polarisantes qui ne laissent pas passer la lumière selon la direction
dans laquelle on la regarde.
Le Big Bang (« Grand Boum ») est un modèle cosmologique utilisé par les
scientifiques pour décrire l'origine et l'évolution de l'Univers.
Un champ scalaire est une fonction de plusieurs variables qui associe un seul
nombre (ou scalaire) à chaque point de l'espace. Les champs scalaires sont
souvent utilisés en physique, par exemple pour indiquer la distribution de la
température à travers l'espace, ou de la pression atmosphérique.
La constante cosmologique est un paramètre ajouté par Einstein, en février
1917, à ses équations de la relativité générale (1915), dans le but de rendre sa
théorie compatible avec l'idée qu'il y avait alors un Univers statique. Après la
découverte en 1929 du décalage vers le rouge par Edwin Hubble impliquant un
Univers en expansion, Albert Einstein revient sur l'introduction de la constante
cosmologique, la qualifiant de « la plus grande bêtise de sa vie. » (D’après G
Gamow, dans son autobiographie publiée en 1970). Néanmoins des découvertes
récentes durant les années 1990, traitant des problèmes tels que l'énergie du
vide, la théorie quantique des champs ou l'accélération de l’expansion de
l’Univers ont provoqué un regain d'intérêt pour ce paramètre, qui est par ailleurs
compatible avec l'ensemble de la théorie de la relativité générale.
En physique, la notion de constante fondamentale désigne une grandeur fixe,
intervenant dans les équations de la physique, qui ne peut pas être déterminée
par une théorie sous-jacente dont les équations seraient un cas limite ou une
théorie effective.
En physique, la constante de structure fine, représentée par la lettre grecque
α, est une constante fondamentale qui régit la force électromagnétique assurant
la cohérence des atomes et des molécules.
Le corps noir se définit comme un objet idéal qui absorberait toute l'énergie
électromagnétique qu'il reçoit, sans en réfléchir ni en transmettre. Il désigne un
36
objet idéal dont le spectre électromagnétique ne dépend que de sa température.
Note « C’est lors d’un déséquilibre entre ces énergies que l’univers primordial en
gestation a fléchi et que le Big Bang s’est produit. Ce fut le début de
l’organisation de l’univers actuel ».
Le courant noir (ou parfois flot sombre, traduction de l'anglais dark flow1) est le
terme cosmologique donné à un possible mouvement d'ensemble des amas de
galaxies par rapport au fond diffus cosmologique.
L'énergie thermique est l'énergie cinétique (« force en action qui s’exprime en
joule ») d'agitation microscopique d'un objet, qui est due à une agitation
désordonnée de ses molécules et de ses atomes.
Il y a équilibre thermique Lorsque deux corps de températures différentes
entrent en contact. Ils s’échangent de l’énergie thermique de sorte que leurs
températures respectives s’égalisent.
En cosmologie, l'énergie sombre ou énergie noire (dark energy en anglais) est
une forme d'énergie hypothétique emplissant uniformément tout l'Univers et
dotée d'une pression négative, qui la fait se comporter comme une force
gravitationnelle répulsive. L'existence de l'énergie sombre est nécessaire pour
expliquer diverses observations astrophysiques, notamment l'accélération de
l’expansion de l’Univers détectée au tournant du XXl siècle.
En cosmologie, l'ère de Planck (Max Planck) désigne la période de l'histoire de
l'Univers au cours de laquelle les quatre interactions fondamentales
(électromagnétiques, interaction faible, interaction forte et gravitation) étaient
unifiées, c'est-à-dire qu'elles s'appliquaient en même temps, ce qui empêche de
la décrire à l'aide de la relativité générale ou de la physique quantique, puisque
ces théories sont incomplètes et ne sont valables que quand la gravitation et les
effets quantiques peuvent être étudiés séparément (Ère de Planck wikipédia).
Cet ensemble (temps de Planck, énergie de Planck et longueur de Planck) a été
appelé « ère de Planck », et forme ce que l'on a nommé « mur de Planck »,
La loi (fonction) de Planck définit la distribution de luminance énergétique
spectrale du rayonnement thermique du corps noir à l'équilibre thermique en
fonction de sa température thermodynamique.
Le fond diffus cosmologique, ou de plus en plus souvent fond diffus micro-
onde ou fond cosmique de micro-onde, est le nom donné au rayonnement
37
électromagnétique issu, selon le modèle standard de la cosmologie, de l'époque
dense et chaude qu'a connue l'Univers par le passé, le Big Bang. Bien qu'issu
d'une époque très chaude, ce rayonnement a été dilué et refroidi par l'expansion
de l’Univers et possède désormais une température très basse de 2,728 K (-
270,424 °C).
Le graviton est une particule élémentaire hypothétique qui transmettrait la
gravité dans la plupart des systèmes de gravité quantique. Il serait donc le
quantum de la force gravitationnelle.
L'information est un concept ayant plusieurs sens. Il est étroitement lié aux notions de contrainte, communication, contrôle, donnée, formulaire, instruction, connaissance, signification, perception et représentation.
Au sens étymologique, l'information est ce qui donne une forme à l'esprit. Elle vient du verbe latin informare, qui signifie « donner forme à » ou « se former une idée de ».
L’isotropie caractérise l’invariance des propriétés physiques d’un milieu en
fonction de la direction. Le contraire de l’isotropie est l’anisotropie.
La matière noire (ou matière sombre), traduction de l'anglais "dark matter",
désigne une catégorie de matière hypothétique jusqu'à présent non détectée,
invoquée pour rendre compte d'observations astrophysiques. Différentes
hypothèses sont émises et explorées sur la composition de cette hypothétique
matière noire : gaz moléculaires, étoiles mortes, naines brunes en grand nombre,
trous noirs, etc.
En mathématiques, un espace métrique est un ensemble au sein duquel une
notion de distance entre les éléments de l'ensemble est définie.
En relativité restreinte et en relativité générale, une métrique est un invariant
relativiste infinitésimal ayant la dimension d'une longueur.
La métrique de Friedmann-Lemaître-Robertson-Walker (ci-après FLRW)
permet de décrire un espace-temps de géométrie homogène et isotrope. En
cosmologie, cette métrique est utilisée pour la description de l'évolution de
l'univers aux grandes échelles. Elle constitue l'outil principal amenant la
construction du modèle cosmologique standard : la théorie du Big Bang.
La nucléosynthèse primordiale est une théorie d'astrophysique qui permet d'expliquer la présence de certains atomes dont l'existence n'était pas prévue par le modèle de nucléosynthèse, comme le deutérium, l'hélium 3 et 4 et le lithium 7.
38
Selon ce modèle, lors des premiers instants de l'univers, grâce à la chaleur de l'ordre du milliard de degrés, des atomes légers se seraient formés par les interactions de particules élémentaires.
La relativité générale est une théorie relativiste de la gravitation, c'est-à-dire
qu'elle décrit l'influence sur le mouvement des astres de la présence de matière
et, plus généralement d'énergie, en tenant compte des principes de la relativité
restreinte.
En physique, le qualificatif de relativiste appliqué à un objet, signifie que cet
objet est animé d'une vitesse non négligeable par rapport à la vitesse de la
lumière.
D'après la relativité restreinte, une particule sans masse se déplace à la vitesse
de la lumière. Elle est donc par définition relativiste. Une particule qui a une
masse non nulle se déplace toujours à une vitesse inférieure à celle de la
lumière
Les concepts mis en avant par la théorie de la relativité restreinte comprennent :
L'espace-temps : l'espace et le temps doivent être perçus comme formant une seule entité.
La vitesse de la lumière dans le vide est invariable, peu importe la vitesse de l'observateur et de la source lumineuse. Les calculs montrent qu'alors elle est aussi la vitesse maximale de déplacement, qu'elle n'est atteinte que pour la lumière ou toute notion dépourvue de masse, et doit être considérée comme la vitesse maximale de déplacement de l'information.
Les mesures de diverses quantités sont relatives à la vitesse de l'observateur. En particulier, le temps se dilate et l'espace se contracte.
Les concepts mis en avant par la théorie de la relativité générale comprennent :
L'espace-temps se courbe d'autant plus que la masse à proximité est grande.
La gravité influence l'écoulement du temps.
En relativité restreinte, toute masse et toute énergie cinétique impliquent une
courbure de l'espace-temps et donc une déviation des trajectoires possibles
dans l'environnement de la masse : cet effet est la gravitation. Au voisinage
d'aucune masse l'espace est homogène et isotrope, donc il ne peut y avoir de
véritable référentiel galiléen (inertiel) au sens où cela est compris en relativité
restreinte ou en physique classique.
39
Nous nous représentons cette singularité initiale par un « point », sans dimension et contenant toute l'énergie de l'Univers. Un point où toute la matière virtuelle et l’énergie de l’univers sont condensées dans un état de densité infinie.
On peut aujourd'hui affirmer avec une quasi certitude que notre Univers est bien né à un instant 0, qu'on appelle Big Bang, ou singularité initiale ! La singularité de l’instant zéro de l’univers est à contrario appelée la « singularité initiale ».
En astrophysique, un trou noir est un objet céleste si compact que l'intensité de
son champ gravitationnel empêche toute forme de matière ou de rayonnement
de s’en échapper. De tels objets ne peuvent ni émettre, ni réfléchir la lumière et
sont donc noirs, ce qui en astronomie revient à dire qu'ils sont invisibles.
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En regard de ma perception
De la substance primordiale à l’avènement de la conscience
Le fameux Big Bang – cette singularité initiale
De l’avant Big Bang qui initie l’après, du point zéro à l’inimaginable, de
l’infiniment petit à l’infiniment grand, du néant à l’existence, de l’absence à la
présence de particules, de cette singularité à cette diversité d’éléments
subatomiques, de l’équilibre thermique à la déflagration, de l’inconscient au
conscient, de ce point inerte à cette intensité, de ces extrêmes séparés par le
mur de Planck, mur ou l’absence devient présence ou la nullité passe à la
conscience ou la nuit devient le jour ou des ténèbres jaillit la lumière ou l’inanimé
devient animé ou le moment devient l’effet sans cause (apparente) ou la création
prend son élan ou de ce rien qui passe au tout ou l’infiniment petit passe au
gigantisme et/ou de l’énergie sombre s’étale de la matière. Tel est l’œuvre du Big
Bang, de cette singularité initiale.
Cette substance primordiale
De cette substance selon Spinoza : « Il s'agit plutôt d'un raisonnement déductif
de la définition de Dieu comme une substance absolument infinie sur le fait
qu'une telle substance doit nécessairement exister» (wikipédia). La substance dont
parle Spinoza est du domaine quantique, d’un agencement infini.
Jean Guitton appréhende l’univers primordial comme une sorte d’hiéroglyphe
cosmique ou l’avenir de tout semble déjà crypté dans la première lumière (20).
C’est dans l’initial de l’après Big Bang qu’apparaitra les prémices à l’agencement
de cette substance, ceux d’une aptitude attractive et interactive issue de la
lumière, appelée à devenir la conscience.
Dans ce bouleversement, particules lumineuses et élémentaires
s’entrechoquent. Ces contacts accidentels engagent chez la particule lumineuse
(le boson) au caractère attractif et interactif, un attrait à la reprise ou forme
d’émotion ; prémices à un éveil conscientisé. Au spin de la particule élémentaire
(le fermion), ces rapports laissent une trace magnétisée d’une valeur de masse
inertielle. D’une part la particule lumineuse accroît son champ d’action et d’autre
part, aux particules élémentaires, s’ajoute une masse inertielle, similitude
d’énergie magnétisée. En état d’équivalence magnétisée, c’est le début de
regroupement de particules.
En 1909 et 1916, il est mentionné par Einstein que les quanta d’énergie de
lumière doivent également transporter une impulsion. Arthur Compton le met en
41
évidence expérimentalement et reçoit le prix Nobel en 1927. Aujourd’hui,
l’invention du laser prouve largement la capacité d’impulsion du quanta de
lumière et de là son influence sur les particules élémentaires (photon wikipédia).
L’avant Big Bang – l’Univers primordial et l’émergence de la lumière
Selon la théorie de l’avant Big Bang, la matière et l'antimatière auraient été
présentes en quantités égales. La matière devenue légèrement en excédent
aurait créé le Big Bang. Les astrophysiciens précisent que l’univers actuel est
constitué de près de 75% d’énergie sombre. L’univers primordial et actuel se
retrouve avec les mêmes particules subatomiques, à la différence que la lumière
a émergé du Big Bang. Un élément que l’on peut considérer comme essentiel à
l’organisation de l’univers est cette énergie issue de la lumière qui nous permet
de voir l’univers tel qu’il est aujourd’hui.
Libérant littéralement la lumière, celle-ci s’est mise en opération, en magnétisant
les particules élémentaires. De la contrepartie de ce spin magnétisé a résulté
l’onde neutronique à la saveur électronique. Les éléments étaient mis en place
pour l’expansion de la matière.
Lumière oblige
Impensable présentement de trouver une certaine relation entre l’avant et l’après
Big Bang qu’on pourrait identifier et faire image. Pour qu’il y ait analyse
comparative entre les deux états, lumière primordiale oblige, espérant en
connaître davantage.
La lumière, au pouvoir attractif et interactif, est en même temps onde et particule
du fait qu’elle évolue simultanément dans la dimension physique et la dimension
hyper spatiale. Les parties biologiques du vivant communiquent entre elles par le
biais de la lumière qui devient leur véhicule bioénergétique.
Puisque matière est lumière ralentie, il faut nécessairement éveiller
l’entendement ou la compréhension de l’être que le « Je suis » (ce qui anime) est
lumière. Le « Je suis » opère autant dans le virtuel que le réel mais non dans les
deux à la fois, sauf si le « Je suis » atteint l’immortalité. Le tout se déroule dans
un état vibratoire à des niveaux différents pour le réel ou le virtuel. Il faut
s’entendre que l’essence que la conscience utilise est lumière aux vibrations
infinies. Elle peut être utilisée par la conscience dans les deux vibrations
illimitées (virtuelles) ou limitées (réelles).
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De quoi est constitué ce « Je suis »?
À cette question, c’est la conscience de chacun qui concrétise le « Je suis ».
L’humain est conscient de son environnement. Il est également conscient des
fonctions de la biologie qu’il anime.
Les physiciens découvrent présentement qu’il existe un champ interactif qui
influence le comportement, ou qui informe les particules élémentaires, leur
procurant une intelligence organique. Ces particules sont les constituants de la
matière. Ce champ interactif est composé du boson de Higgs, particule qui crée
la masse inertielle.
Le Centre Européen pour la Recherche Nucléaire (CERN) a annoncé en juillet
2012 avoir identifié avec un degré de confiance un nouveau boson d’une masse
qui parait compatible avec celui du boson de Higgs. Toutefois des études
complémentaires seront nécessaires pour déterminer si cette particule possède
l’ensemble de caractéristiques prévues pour le boson de Higgs (Wikipédia).
De cette particule, théorie émise par Higgs et ses physiciens, dont on parle
depuis près de cinquante ans, le physicien Leon Lederman prix Nobel de la
physique l’identifie comme étant la particule de Dieu à capacité interactive.
Je cite dans un article du journal Le soleil du 3 juillet 2012: « on croit que le
boson de Higgs participe au mécanisme responsable de la masse de toute
chose dans l’univers ».
L’équilibre bioénergétique chez l’homme et son émotion
Le mot thermique signifie une production d’énergie par rayonnement. Dans un
équilibre thermique, au-delà du mur de Planck, rien ne bouge. L’équilibre
thermique est un transfère d'énergie thermique d’un corps à un autre corps. Il
représente la situation où entre les deux corps, la température au sein d'un
système est uniforme.
Avant l’instant d’une émotion, l’humain est dans un état d’équilibre. Un fait ou
une pensée surgit. Surprise chez l’humain qui passe du réel au virtuel. Il subit
une décharge du champ électromagnétique qui fait varier ses vibrations. La
pulsion cardiaque s’accélère. Tout comme le Big Bang qui a débalancé le virtuel,
le tout se passe sous forme de déflagration qui libère un potentiel d’énergie. Il y a
similarité entre l’émotion ressentie et la déflagration imprévisible de la naissance
de l’Univers.
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Qu’est-ce qui a débalancé l’équilibre thermique ? Un élément subit tout comme
une émotion qui nous prend par surprise (surcharge électromagnétique). Il est à
espérer que les physiciens trouveront ce qui a pu déséquilibrer la température au
sein d'un système uniforme, de ce bris d’équilibre occasionnant le Big Bang et la
naissance de la matière, de l‘espace et du temps.
La conscience
Difficile à définir ce qu’est la conscience sinon qu’elle sert de réalisation à la
lumière qui se transpose de la cause en effet. Devant ces résultats, considérons
la lumière avec cette aptitude attractive et interactive d’impulsion, quelle soit un
outil capable de se saisir d’elle-même (d’être la fois cause et l’effet). Appelons
cet outil pour le commun des mortels: la conscience, qui anime l’humanité et qui
s’ajuste à tout environnement. Elle se définie également de lumière intérieure.
Lumière qui transcende le temps.
Tout comme la conscience qui devenait une part de l’élément en court de
création des règnes dans le processus d’organisation qui nous précèdent tel une
fleur, un animal, le temps requis pour en venir à créer un cycle de vie complet et
qui une fois terminé, s’en extrayait. Par son processus créatif, elle s’exprimait
sous une autre forme. Telle était sa mission créative. Elle apporta même sa
contribution à la création du genre humain, afin qu’un jour, elle fut libre de
connaître dans la matière, le vécu de son choix.
En regard de son expression, tout en alimentant la totalité de la pensée du vécu
dans la matière, libre est la conscience de l’humain dans ce nouveau champ
d’activité, d’initier les expériences selon sa curiosité ou bien, son élan
d’expression. De par sa conscience qui est lumière, l’être humain est à la fois
l’observateur et l’observé.
Si on ramène la création à une petite échelle, chacun de nous est émerveillé par
ce qu’il découvre ou ce qu’il crée. Tout apprentissage, élaboration, introspection,
développement ou passion anime. Ce crédit revient à la conscience, en lien
direct avec l’omniprésence de l’intelligence cosmique (du cumul de la pensée),
qui depuis le début de l’espace et du temps, façonne l’univers. En d’autres mots,
son expérience terrestre, ce vécu dans la matière, contribue à garnir les rayons
de la bibliothèque cosmique.
Existence d’un esprit conscient et intelligent
Si l’on s’en tient au raisonnement déductif de Spinoza de la définition de Dieu
comme d’une substance absolument infinie sans coercition, condensat de
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laquelle la lumière s’en est échappée. Il n’en demeure pas moins que c’est au
cours des 13,7 milliards d’années, de cet univers en expansion constante voir
accéléré que s’est développé conscience et intelligence alimentant la
bibliothèque cosmique. Bibliothèque disponible, par l’énergie de la pensée, pour
les états conscientisés œuvrant dans la matière.
Le physicien allemand Max Planck, fondateur de la science de l’infiniment petit, a
pris le risque de déclarer : « Toute la matière trouve son origine et existe
seulement en vertu d’une force. Nous devons supposer derrière cette force
l’existence d’un esprit conscient et intelligent » (41). Ce qui anime l’homme est un
esprit conscient et intelligent, libre d’organiser sa vie et de se développer comme
il la perçoit. En conclusion, si vous tenez à voir le visage de dieu, regardez-vous
dans le miroir. Vous possédez les mêmes attributs que cette expression
créatrice.
L’Univers en expansion et sa conscience en évolution
C’est en 1912 à l’observatoire Lowell qu’un astronome américain, Vesto Slipher
découvre un peu par hasard qu’une douzaine de nébuleuses s’éloignaient de la
terre à des vitesses vertigineuses (48). Ce fut la toute première observation de
l’expansion de l’univers. Observation réfutée par Einstein pour qui l’univers était
statique, c’est-à-dire fini. Cette découverte reléguait aux oubliettes la notion d’un
univers éternel.
Qui dit univers en expansion, suppose qu’un développement intelligent, constant
et organisateur maintient un équilibre cosmique, œuvre d’états conscientisés,
autant dans le virtuel que le réel. C’est Hubert Reeves qui précise dans son livre
Patience dans l’azur: « que le cosmos ne retient que les bons coups ».
Si on s’attarde quelque peu à l’organisation évolutive de notre environnement
matériel, autant pour faciliter le déplacement, qu’un lieu d’aise qui comble des
besoins matériels, tout cela est créé par des humains. Il n’est pas requis de
chercher bien loin à trouver le génie créateur qui a façonné les quatre règnes
depuis la nuit des temps, il est en chacun de nous, ce modélisateur qui poursuit
son expression créatrice dans la matière. Dans le virtuel, il a créé les règnes et
maintenant c’est dans le réel qu’il élargit son expression. Ne cherchons pas plus
loin les Maîtres de la création, c’est nous états conscientisés, la base de cette
organisation créatrice qui, depuis 137 millions d’années a fait évoluer l’Univers
vers le vivant. Créer, c’est l’utilisation de notre potentiel autant dans le virtuel que
le réel.
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Énoncé : « la conscience du Je suis, est l’essence de tout ce qui est ».
Autre vocable : « Le Je suis que je suis est l’essence de tout ce qui est ».
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Extrapolation personnelle – De la substance primordiale à la conscience 38
Le fameux Big Bang – cette singularité initiale
Cette substance primordiale
L’avant Big Bang – l’Univers primordial et l’émergence de la lumière
Lumière oblige
De quoi est constitué ce Je suis?
L’équilibre bioénergétique chez l’homme et son émotion
La conscience
Existence d’un esprit conscient et intelligent
L’Univers en expansion et sa conscience en évolution