Pourquoi donc Josiane a-t-elle convoqué ce Conseil Extraordi- naire de tout le Petit Peuple ?

Post on 04-Apr-2015

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Pourquoi donc Josiane a-t-elle convoqué ce Conseil Extraordi-naire de tout le Petit Peuple ?

Tous se sont hâtés vers le lieu de rendez-vous, un peu inquiets sans vouloir le laisser paraître.

Josiane fit une entrée majes-tueuse, avec tous ses attri-buts , ce qui ne laissait présa-ger rien de bon.

Le silence se fit dans l’assem-blée. Josiane, l’air pensif, les regardait tous. Finalement, elle prit la parole.

- Merci d’être venus aussi nombreux. Je crois bien que tout le monde est là. Tant mieux, car nous aurons be-soin de tout le monde.

- Parmi vous, est-ce que certains ont remarqué quel-que chose d’anormal ?

Après un moment de silence, Sylviane, la fée des papillons, se leva :

- J’ai de moins en moins de papillons, dit-elle. Les pesticides, les insecticides, tout cela tue mes belles chenilles. Je sais bien qu’il n’en faut pas trop, car en nombre elles peuvent être nuisibles, mais tout de même…

Ondine, la fée des ruisseaux, approuva :

- Oui, mes eaux sont de plus en plus polluées, elles moussent, elles sentent mauvais. Mes libellules s’étiolent et meurent, et mes poissons manquent d’oxygène et je les retrouve le ventre en l’air…

Bleuette, la fée des sous-bois, approuva :

- Mes arbres sont saccagés ! Des machines passent dans mes bosquets, écrasent, arrachent, piétinent sans merci…

-Moi, dit Violaine, j’aime surveiller les haies et les taillis. Mais les haies… Il y en a de moins en moins !

On les arrache, et les oiseaux, tous les petits animaux ne savent plus où se réfugier !

Maintenant, tout le monde parlait à la fois. Même la petite Appoline, qui était d’ordi-naire d’accord avec tout le monde, se rendait compte que ses sources tarissaient et qu’elle ne trouvait plus aussi facilement où puiser l’eau salvatrice pour les animaux blessés.

- Avez-vous une idée, dit Josiane, de la raison de tous ces désastres ?

Le silence se fit. Personne n’avait d’idée, et d’ailleurs, c’était à Josiane la reine du Petit Peuple, de parler !

Pourtant une petite voix se fit entendre :

- Ce sont les hommes !

Luminelle, toute éton-née d’avoir osé parler, fit une révérence à sa reine et répéta crâ-nement :

ce sont les hommes !

- Luminelle ! On ne parle pas ainsi en présence de sa Reine surtout pour dire des sottises ! dit Armelle en colère.

Mais Josiane leva une main apaisante :

- Luminelle a raison. Les hom-mes sont responsables. Vous voyez chacune dans votre petit domaine. Mais je puis vous dire qu’ils deviennent stupides, aveugles à la beau-té et à la logique, et qu’ils sac-cagent, salissent et détruisent sans merci cette terre qui les fait vivre. Qui les fait vivre… encore, mais pour combien de temps ?

Josiane réfléchit un instant, et ajouta :

- Mais qui sauvera notre terre ? Je voudrais vos idées. Moi, je ne sais plus…

Dans le silence s’éleva alors la voix d’Anabelle :

- Je crois que j’ai une idée.

Anabelle était parmi les plus jeunes et, il faut bien le dire, les plus dissipées. Alors, un rire discret courut dans l’as-sitance.

Mais la reine se tourna vers Anabelle.

- Voyons, explique ton idée…

Il faut trouver le moyen d’impliquer les enfants, se glisser dans leurs jeux et dans leurs rêves, dans leurs lectures et leurs dis-cussions. Eux peuvent comprendre ; eux peuvent expliquer aux grands. Et ils sont les grands de demain…

- Mais… Comment peux-tu dire cela ? Dit Myosotis. Souvent, ce sont eux qui arrachent les fleurs, tagguent n’importe où, jettent leurs papiers ou leurs chewing-gum. Ils laissent traîner les papiers gras de leur goûter, ou jettent des plastiques dans l’eau, faisant mourir des poissons qui avalent ces salope-ries… Leurs canettes de coca-cola traînent dans les caniveaux… Ce sont les pires !!!

- Ce n’est pas vrai, dit Séraphin, ils ne sont pas tous comme ça. Et, si leurs parents leur avaient appris…

- Moi, je crois que c’est une solution, dit la majestueuse Oliva. Et puis, nous pouvons souvent compter sur l’aide des grands-pa-rents ; mais les enfants, s’ils s’y mettent, peuvent être formidables !

- Oui, dit Josette. J’en connais qui ont appris le tri sélectif à leurs parents ! C’est beau, cela, non ? Ils peuvent tout comprendre : comment économiser l’eau, comment respecter ce qui pousse et ce qui vit, comment surveiller sa poubelle. Je suis sûre que nous pouvons leur faire confiance !

Dans la salle devenue silencieuse, chacun réfléchissait, calculait, élaborait des plans dans sa tête. Finalement, des murmures d’assentiment et d’approbation se firent entendre. Chacun réalisait qu’il était vrai-ment possible de faire confiance aux en-fants, et que eux seuls étaient capables de trouver les solutions.

Il restait à trouver comment faire. Ce fut un long débat. Mais Josiane était confiante.

- Ils sont tout près de nous encore, et nous pouvons sans peine nous glisser dans leurs pensées, leur faire comprendre l’en-jeu de la bataille qu’ils doivent mener. Ce sont de bons petits ouvriers, les ouvriers de l’écologie et de l’anti-gaspillage !

Dans la salle maintenant fleurissait l’espoir. Oui, les enfants étaient l’avenir, et ils réussiraient là où d’autres avaient échoué !

- Oui, oui, on les aidera, mais c’est eux qui y arriveront ! Ils gagne-ront ! C’est vrai, c’est une bonne idée ! D’ailleurs, seul un enfant pouvait l’avoir !

Et c’est Tournesoleil, la fée de la terre, qui conclut avec force :

- Oui, ce sont les enfants qui sauveront notre terre, qui sauveront leur terre !!!

FIN

Images de sources diverses

Texte : Jacky

Musique : Jean-Luc Herelle : Coastar Walks

Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la PaixJacky.questel@gmail.comhttp://jackydubearn.over-blog.com/Site : http://www.jackydubearn.fr/