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P h a r m a - N e w s
Le journal de l'équipe officinale
Sommaire
Editorial : Sept ans au pays de l’indépendance
Nouveautés : ALLI° Demi-XENICAL° en liste C
Génériques du RISPERDAL° Typique ou atypique ?
VIMPAT° Antiépileptique nouveau, mais de 3ème
choix
Génériques du TOPAMAX° Antiépileptique en association
OBESIMED° Des fibres…magiques ?
Phytothérapie : FORMOPATCH° Cellulite, quand tu nous tiens…
Pour en savoir plus : Le zona Le reconnaître et le traiter
En bref : SURPRISE !!!
Tests
L’image du mois :
Décembre 2009
Numéro 70
On a retrouvé le chien du
Père Noël !
© Pharma-News page 2 Numéro 70, décembre 2009
Editorial
Bien choisir ses sources d'information
La maison GlaxoSmithKline fait beaucoup de bruit autour de la sortie prochaine de ALLI°, son
"nouveau" traitement OTC contre l'obésité. "Côté pile" : brochures d'information, soirées
d'information et de formation pour l'équipe officinale, etc. Tout cela est alléchant, mais est-ce
vraiment le rôle d'une firme pharmaceutique de nous former ? A la rédaction du Pharma-News,
nous pensons bien évidemment que non ! Et nous vous offrons donc une fois de plus une
évaluation "coté face" de ce médicament (voire pp. 3-5).
L'industrie pharmaceutique, bien qu'elle s'en défende parfois, a pour vocation première de
fabriquer et de vendre un maximum de médicaments. Ses actionnaires la poussent d'ailleurs dans
ce sens. Du coup, le message qu'elle transmet sur ses propres produits est forcément biaisé. Pour ce
faire une idée juste de l'intérêt et des risques d'un médicament, il faut donc absolument disposer
d'une source d'information indépendante de toute pression financière. C'est sur la base de ce constat
qu'est né le Pharma-News et c'est la mission que nous essayons d'assurer au mieux mois après
mois.
Justement, avec ce numéro 70, votre revue fête ses sept ans d'existence. Sept ans de travail
rigoureux, 84 mois de collecte de données objectives et 1286 pages d'information indépendante sur
les médicaments du marché suisse ! Ce beau parcours ne serait pas possible sans votre fidélité
puisque, justement pour rester indépendant de toute pression, le Pharma-News n'est financé que par
les abonnements. Un grand merci donc à vous, lecteurs et lectrices du Pharma-News ! N'oubliez
jamais que ce journal est VOTRE journal.
Pierre Bossert Marie-Thérèse Guanter Germanier Séverine Huguenin
Maria Morariu Caroline Mir Christophe Rossier Martine Ruggli
Nouveautés
ALLI° (orlistat)
« Bonjour, une boite d’ALLI° s’il vous plaît, car j’ai trois
kilos à perdre avant l’été ! », voilà le genre de demandes
auxquelles vous risquez d’être confrontés très
prochainement. Mais quels sont vraiment les bénéfices et
les risques de cette « pilule miracle »? Faisons le point
ensemble, pour faire bonne balance, puisque la firme
La firme ayant refusé de
collaborer avec le Pharma-
News, nous ne pouvons
publier d’image de ce
médicament.
© Pharma-News page 3 Numéro 70, décembre 2009
organise de son côté des «entraînements de vente et de conseil ALLI°» dans toute la Suisse (à ne
suivre qu’avec tous ses sens critiques en éveil, évidemment !).
ALLI° est indiqué pour le traitement des adultes en surpoids avec un indice de masse corporelle
(IMC) d’au minimum 28 kg/m2 (cf. tableau IMC dans article sur OBESIMED°)
1, en association
avec un régime alimentaire hypocalorique pauvre en graisses. ALLI° n’est pas un nouveau
traitement puisqu’il s’agit de l’équivalent à demi-dose du XENICAL° (120 mg d’orlistat, au lieu de
60 mg dans ALII°); mais ce qui est « révolutionnaire », c’est qu’il sera en vente libre (liste C) dès
le mois de janvier 2010.
L’orlistat inhibe les lipases gastro-intestinales (enzymes qui digèrent les graisses alimentaires) et
permet de bloquer l’absorption d’environ 25% des graisses alimentaires (cela explique pourquoi il
est inutile d’en prendre si un repas n'en contient pas ou très peu) 1. Il va ainsi augmenter
l’élimination des graisses dans les selles 24 à 48 heures après sa prise en provoquant fréquemment
des effets indésirables d’ordre gastro-intestinal, tels que des diarrhées, des selles grasses et
huileuses, des flatulences et même des urgences défécatoires. L’intensité de ces effets secondaires
étant proportionnelle à la quantité des graisses ingérées, le traitement par l’orlistat peut ainsi
motiver le patient à modifier par-lui même ses habitudes alimentaires en diminuant sa
consommation de graisses.
Quelle est l'efficacité de ce produit ? Deux études
cliniques montrent une perte de poids d’environ 5%
après six mois de traitement par ALLI° (soit par
exemple une perte de quatre kilos pour un poids
initial de 80 kilos) 1,3
. Une efficacité démontrée,
donc, mais qui reste relativement faible par rapport
aux effets secondaires handicapants. En outre, il
provoquerait également une diminution du
cholestérol total (2,4%), ainsi que du cholestérol LDL
(3,5%.), aussi appelé « mauvais cholestérol ». Cette
diminution est environ 10 fois inférieure à celle
obtenue avec les hypolipémiants typiques tels que
l’atorvastatine (SORTIS°); il semble donc que cette
propriété supplémentaire ait un intérêt clinique
négligeable. 2
La posologie d’ALLI° est d’une capsule trois fois par jour, juste avant, pendant ou jusqu’à une
heure après un repas contenant des graisses. Il est conseillé de suivre un régime alimentaire
légèrement hypocalorique pauvre en graisses pendant le traitement, pour à la fois optimiser l'action
sur le poids et diminuer les effets secondaires (voir ci-dessus) 1. Si le patient souhaite
exceptionnellement absorber un repas riche en graisses (une fondue, par exemple), on lui
conseillera alors de ne pas prendre l'orlistat avec le repas en question, pour diminuer le risque de
diarrhée huileuse.
1 www.kompendium.ch
2 Consensus sur le traitement de l’obésité en Suisse II, novembre 2006 (www.asemo.ch)
Petit rappel sur les traitements de l’obésité :
L’utilisation de médicaments amaigrissants devrait
toujours être accompagnée d’une activité physique
régulière et d’une modification à long terme des
habitudes alimentaires. Les médicaments
amaigrissants doivent uniquement être considérés
comme une aide et ne remplacent en aucun cas les
mesures hygiéno-diététiques et comportementales
(voir PN 49).
Un patient est considéré comme obèse à partir d’un
IMC de 30 kg/m2. En Suisse trois substances actives
sont reconnues comme traitement de l’obésité ; il
s’agit de la sibutramine (REDUCTIL°), le
rimonabant (ACOMPLIA°) et l’orlistat
(XENICAL°, ALLI°). La chirurgie bariatrique
(anneau gastrique, bypass) est réservée aux adultes
avec un IMC > 40 2.
© Pharma-News page 4 Numéro 70, décembre 2009
Comme l’orlistat peut
diminuer l’absorption des
vitamines liposolubles lors
d'un traitement de longue
durée, il faudrait recommander
aux patients de prendre un
supplément multivitaminique
contenant les vitamines A, D,
E, K (p.ex CENTRUM°) ainsi
que du beta-carotène (p.ex.
BURGERSTEIN° Bêta-
carotène 6 mg), au moins deux
heures avant ou après la prise
d’orlistat (donc idéalement au
coucher) 3,4
.
Le risque potentiel de déficit
en vitamines A, D, E et K est d’ailleurs une des raisons principales pour laquelle l’orlistat est
contre-indiqué chez les femmes enceintes ou allaitantes 5. Par ailleurs, il est contre-indiqué lors de
troubles de la sécrétion biliaire (choléstase) ou de syndrome de malabsorption chronique (maladie
dans laquelle les éléments nutritifs sont difficilement absorbés durant la digestion), ainsi que chez
les transplantés prenant de la ciclosporine 3,6
.
Les diarrhées sévères souvent provoquées par l’orlistat peuvent diminuer la biodisponibilité des
contraceptifs oraux et exposer les femmes à une grossesse non désirée : il faudrait donc
recommander l’utilisation d’une méthode de contraception complémentaire (préservatif par
exemple) 4,7
.
Pour résumer, et comme le mentionne l'avis émis par l’ASHP (American Society of Health-System
Pharmacists), l’orlistat est uniquement indiqué pour les personnes qui n’arrivent pas à perdre du
poids malgré l’instauration d’un régime, associé à de l’exercice physique et à une modification des
habitudes comportementales 3. D’autre part, les causes d’obésité d’origine organique devraient
d’abord être exclues avant d’utiliser l’orlistat 3.
En conclusion, l’utilisation d’ALLI° devrait toujours être accompagnée d’un triage
pharmaceutique, de conseils rigoureux, voire même, dans certains cas, d’un refus de vente.
3 Micromedex
4 Thériaque, banque de données sur le médicament : http://www.theriaque.org/
5 Médicaments grossesse et lactation, 3
ème édition, p. 18
6 EMEA, EPAR/H/C/154
7 Revue prescrire 2009 ; 29 (308) :420-421
© Pharma-News page 5 Numéro 70, décembre 2009
ALII° : CHECK-LIST pour le conseil
Motivations pour la perte de poids ? - raisons de santé, esthétique, autres ?
Age ? - réservé aux adultes de plus de 18 ans
IMC supérieur à 28 kg/m2 ? - demander poids et taille ou au minimum faire une
estimation de l’IMC (ex : une personne mesurant
1.65 m et pesant 76 kg aurait un IMC de 28)
Prise d’autres médicaments ? 7,4
- pilule contraceptive : conseiller l’utilisation d’une
méthode de contraception complémentaire
(préservatif) en cas de diarrhées sévères
- hormones thyroïdiennes (hypothyroïdie) :
respecter au minimum quatre heures d’intervalle
avec la prise d’orlistat
- ciclosporine (SANDIMMUN°, CICLOSOL°) :
contre-indiqué
- anticoagulants oraux, amiodarone : consulter le
médecin
Maladies ? - diabète : surveillance étroite, adapter la dose des
antidiabétiques oraux ou de l’insuline
- choléstase, malabsorption chronique : contre-
indiqué
- hypertension, problèmes cardiaques, calculs
rénaux : consulter un médecin
Femme enceinte, allaitante - contre-indiqué
ALLI °– A retenir pour le conseil :
réservé aux adultes en surpoids avec un IMC d’au moins 28 kg/m2
une capsule trois fois par jour, juste avant, pendant ou jusqu’à une heure après un repas
contenant des graisses
recommander la prise d’un supplément multivitaminique au coucher
contre-indiqué chez les femmes enceintes et allaitantes
contre-indiqué chez les patients prenant de la ciclosporine
© Pharma-News page 6 Numéro 70, décembre 2009
GENERIQUES DU RISPERIDAL°
(risperidone)
De plus en plus de molécules fréquemment utilisées
tombent dans le domaine public, permettant ainsi l’arrivée
de génériques. C’est le cas aujourd’hui pour le
RISPERDAL°.
La rispéridone est un neuroleptique atypique ayant de très
nombreuses indications lors de troubles psychiques 8:
schizophrénie; troubles psychotiques
démence avec forte agressivité ou symptômes psychotiques graves
épisodes maniaques des troubles bipolaires
troubles de la sociabilité chez l'adulte et l'enfant dès 5 ans
troubles autistiques chez les adolescents et enfants dès 5 ans
La rispéridone fait partie des nouveaux neuroleptiques appelés neuroleptiques atypiques comme le
ZYPREXA°, l’ABILIFY°, le SEROQUEL°, le SOLIAN°, l’INVEGA° et le LEPONEX°. Ces
dernières années, ils ont remplacé largement les neuroleptiques typiques (HALDOL°, TRUXAL°,
FLUANXOL°, CLOPIXOL°, etc), mais actuellement les guidelines ne donnent plus de traitement
de premier choix pour les troubles schizophrènes : elles recommandent de discuter avec le patient
des effets secondaires (c’est malheureusement ce qui différencie le plus les neuroleptiques entre
eux) pour choisir le traitement qui est le plus adapté pour lui 9. La risperdone a toutefois une
particularité : elle est le seul traitement autorisé en Suisse pour calmer l’agressivité et l’agitation
chez les personnes souffrant de démence.
La dose utilisée est individuelle. Elle peut fortement varier (de 0,25 mg/ jour à des doses pouvant
aller jusqu’à 16 mg/j) selon l’indication et l’âge du patient (enfants et personnes âgées doivent
avoir des doses plus basses). Chez les personnes souffrant de démence, on ne doit pas dépasser
2 mg/jour 10
. Il s’agit toujours de traitements à long terme, parfois à vie.
Si l’utilisation des neuroleptiques est nécessaire dans de nombreux troubles psychotiques, on sait
aussi que ces médicaments sont responsables de très nombreux effets indésirables 11
.
La rispéridone peut provoquer :
une hyperglycémie ou un diabète,
une augmentation de poids importante parfois accompagnée de troubles lipidiques
des atteintes cardiovasculaires (arrêt cardiaque, AVC) heureusement peu fréquentes si on
s'en tient à des doses faibles
des effets extrapyramidaux lors de fortes doses (rigidité, tremblement, mouvements
saccadés faisant penser à un syndrome de Parkinson, agitation..).
8 Compendium Suisse des médicaments, 2009
9 NICE 2009 ; « Guidelines schizophrenia, update 2009 »
10 www.swissmedic.ch
11 Rev Prescrire 2008; 28 (302; suppl. Interactions): 194-198
© Pharma-News page 7 Numéro 70, décembre 2009
En voyant tous ces effets indésirables, vous imaginez combien il est difficile d’accepter un tel
traitement à long terme. Malheureusement, dans les pathologies psychotiques graves telles que les
troubles bipolaires ou la schizophrénie, il est indispensable que le patient prenne son médicament
malgré ces effets si problématiques. En effet, si le patient stoppe sa médication, il risque une
rechute rapide, qui parfois a une issue tragique (hospitalisation, suicide) 12
.
L’équipe officinale doit être à l’écoute et aider le patient afin qu’il soit compliant, en lui donnant
par exemple des conseils sur l’alimentation afin que la prise de poids ne soit pas trop importante,
ou en lui expliquant que malgré tout le traitement reste bénéfique.
RISPERIDONE MEPHA°, SANDOZ°, STREULI°, etc - A retenir pour le conseil :
génériques du RISPERDAL°
utilisés dans de très nombreux troubles psychiatriques
dose individuelle
très nombreux effets secondaires
l’équipe officinale doit s’efforcer d’aider le patient à être compliant
VIMPAT° (lacosamide) 13
VIMPAT° est un nouvel antiépileptique
indiqué en association avec un autre traitement
antiépileptique chez les patients adultes atteints
d’épilepsie partielle. Les crises partielles (ou
focales) représentent les formes d’épilepsie qui
ne font partie ni du « grand mal » (ou crise
tonico-clonique), ni du « petit mal » (ou
absence). Les manifestations des crises partielles
sont très diverses, mais le patient reste
généralement conscient.
Lors d’épilepsie
partielle le traitement
de première ligne est une monothérapie, le plus souvent par la
carbamazépine (TEGRETOL°). En cas d’échec, on a recours à d’autres
médicaments en monothérapie parmi ceux énoncés dans le tableau ci-
dessous. Si cela ne suffit pas, on essaie une association de deux de ces
médicaments. Le mécanisme d’action du lacosamide est, quant à lui, encore mal connu; il fait
partie d’une nouvelle vague d’antiépileptiques récents comme le zonisamide (ZONEGRAN°), qui
ne sont utilisés qu’en association.
12
NICE 2009; „schizophrenia“: update
13
La Revue Prescrire 2009 ; 29 (307) :pp. 333-1-5
Relire à ce sujet le
Pour en savoir plus
du Pharma-News
n° 42 (mars 2007)
© Pharma-News page 8 Numéro 70, décembre 2009
Principe actif Nom commercial Utilisation
carbamazépine TEGRETOL° ou génériques monothérapie ou association
acide valproïque DEPAKINE ou génériques monothérapie ou association
phénytoïne PHENYTOINE GEROT° ou autres monothérapie ou association
lamotrigine LAMICTAL° ou génériques monothérapie ou association
topiramate TOPAMAX° ou génériques monothérapie ou association
gabapentine NEURONTIN° ou génériques monothérapie ou association
oxcarbazépine TRILEPTAL° monothérapie ou association
lévétiracetam KEPPRA° monothérapie ou association
zonisamide ZONEGRAN° association
prégabaline LYRICA° association
lacosamide VIMPAT° association
Comme pour les autres antiépileptiques utilisés en association, il n’y a pas eu d’étude comparant le
lacosamide aux autres médicaments de cette classe. On peut donc seulement remarquer que ses
résultats dans les essais versus placebo sont moins convaincants que pour les autres
antiépileptiques utilisés également en association (ZONEGRAN° ou LYRICA°) 13
.
En plus des effets indésirables neuropsychiques et digestifs
communs à de nombreux antiépileptiques, VIMPAT° peut
entraîner des troubles de la conduction intracardiaque, avec
un risque de syncopes non négligeable.
Le profil d’interactions de VIMPAT° est mal connu ; il faut
en tous cas éviter de l’associer avec d’autres médicaments susceptibles d’allonger l’intervalle PR
de l’électrocardiogramme : TEGRETOL°, LYRICA° et LAMICTAL° pour ce qui est des
antiépileptiques.
La posologie initiale recommandée est de 50 mg deux fois par jour. Elle peut être augmentée de 50
mg deux fois par jour chaque semaine, jusqu’à une dose maximale quotidienne de 400 mg. En
Suisse, VIMPAT° est commercialisé en comprimés de 50, 100, 150 et 200 mg et en sirop à 15
mg/ml. Pour stopper le traitement, les doses doivent être diminuées progressivement.
VIMPAT° n’est indiqué que chez l’adulte à partir de 18 ans ; aucune donnée sur la tolérance et
l’efficacité chez des patients plus jeunes n’est disponible 14
.
En résumé, VIMPAT° n’apporte aucun progrès thérapeutique dans une classe où l’on dispose déjà
de nombreux médicaments 13
.
14
Compendium suisse des médicaments, Documed SA 2009
La syncope est une perte de connaissance
brutale, spontanément réversible, liée à une
diminution brusque du débit sanguin
cérébral. Elle trouve toujours son origine
dans une anomalie cardiaque ou vasculaire
(hypotension).
© Pharma-News page 9 Numéro 70, décembre 2009
VIMPAT° - A retenir pour le conseil :
nouvel antiépileptique indiqué chez l’adulte lors de crises partielles, en troisième choix et
en association, lorsque deux monothérapies ont échoué
ne pas l’associer au TEGRETOL°, au LYRICA° ou au LAMICTAL° à cause des risques
cardiaques
la dose peut-être augmentée chaque semaine jusqu’à un maximum de 2x200 mg par jour
ne doit pas être stoppé brutalement, comme tout traitement antiépileptique
peut entraîner des troubles de la conduction intracardiaque avec risque prévisible de
syncopes
n’apporte en réalité rien de nouveau par rapport aux antiépileptiques déjà disponibles
GÉNÉRIQUES DU TOPAMAX° (topiramate)
Le topiramate fait partie de la génération des antiépileptiques
commercialisés autour des années 1990. Son brevet est donc maintenant
tombé dans le domaine public et les génériques arrivent :
TOPIRAMATE° ORIFARM, SANDOZ , TEVA et TOPIRAT°.
Ce médicament est généralement prescrit en association avec d’autres
antiépileptiques pour le traitement des crises partielles et des crises
généralisées (tonico-cloniques) chez l’adulte et l’enfant dès deux ans.
Le topiramate a montré chez une minorité de patients une efficacité
suffisante en monothérapie, mais à priori il ne devrait pas être proposé
comme traitement de premier choix 15
.
Le choix d’un traitement
antiépileptique se fait en principe par
“tâtonnements“ : on essaie un
médicament puis, en cas d’échec ou
d’intolérance, on change de principe
actif et s’il le faut on associe deux
antiépileptiques. Finalement, dans la pratique c’est le ressenti du
patient qui est déterminant pour décider quel traitement lui convient le mieux, en fonction de la
diminution de la fréquence des crises et de l’apparition d'effets indésirables.
Le profil d’effets indésirables du topiramate est proche de celui des autres antiépileptiques, avec
une prédominance des troubles neuropsychiques : paresthésies, céphalées, asthénie, somnolence,
sensations de vertige. D’autres effets sont plus spécifiques du topiramate, dont les principaux sont :
troubles cognitifs et du langage, anorexie, perte de poids et diminution de l’appétit (à surveiller
particulièrement chez les enfants) et acidose métabolique. La plupart de ces effets indésirables sont
dose-dépendants et régressent à l’arrêt du traitement. Cependant, comme pour tout traitement
antiépileptique, il ne faudrait pas stopper brutalement la prise de topiramate, sous peine de voir
apparaître de nouvelles crises d'épilepsie.
15
La Revue Prescrire 2004 ; 24 (248) : 170-173
Voir les précisions sur les
différentes formes d’épilepsie dans
l’article sur VIMPAT° dans ce
numéro et dans le Pour en savoir
plus du Pharma-News n° 42 (mars
2007)
© Pharma-News page 10 Numéro 70, décembre 2009
Contrairement à l’acide valproïque (DEPAKINE° et génériques) ou à la phénytoïne, qui ont une
marge thérapeutique étroite, les doses de topiramate peuvent être augmentées progressivement (à
intervalle d’une semaine), jusqu’à atteindre la posologie efficace, sans avoir à contrôler les
concentrations plasmatiques. La dose journalière habituelle est de 200 à 400 mg répartis en deux
prises; une dose maximale de 800 mg par jour ne devrait pas être dépassée (mais une étude avec
1000 mg par jour a été réalisée et n’a pas révélé de toxicité) 16
. Pour ces raisons, la substitution
générique peut être proposée sans risque aux patients sous TOPAMAX°.
Il faut toujours prêter attention aux interactions des antiépileptiques, en particulier entre eux
(surtout phénytoïne, acide valproïque et carbamazépine), ainsi qu’avec les contraceptifs oraux, car
les antiépileptiques augmentent leur vitesse d’élimination et donc diminuent leur efficacité.
Comme les anticonvulsivants en général renforcent les effets de l’alcool et que celui-ci peut dans
certains cas lui-même provoquer une crise d'épilepsie, les patients sous antiépileptiques devraient
par conséquent s’abstenir de consommer de l'alcool, ou en tout cas de manière chronique ou aigüe
(un verre, ça va, la suite, vous la connaissez…).
Le topiramate peut être utilisé à partir de l’âge de deux ans, mais il y a un problème pratique pour
initier le traitement chez les enfants de moins de 15 kg, car il est recommandé de débuter avec une
posologie de 1-3 mg/kg/jour et le plus faible dosage de TOPAMAX° ou de ses génériques est de
15 mg 15
. Les gélules peuvent être ouvertes et leur contenu réparti dans une cuillère de nourriture
molle (yoghourt ou confiture, p.ex.) pour les patients qui ont du mal à avaler. Les comprimés ne
doivent par contre par être divisés ou écrasés. Il existe une gamme assez étendue de dosages de
topiramate (15, 25, 50, 100, 200 mg) afin de pouvoir augmenter la dose par paliers de 25 à 50
mg 16
.
GÉNÉRIQUES DU TOPAMAX° - A retenir pour le conseil :
antiépileptique indiqué plutôt en association chez les adultes et enfants dès deux ans pour
toutes les formes de crises
peut s’avérer utile en monothérapie dans certains cas réfractaires à d’autres traitements
marge thérapeutique large, pas besoin de contrôler les taux plasmatiques
effets indésirables classiques des antiépileptiques et d’autres plus spécifiques : lithiase
rénale, perte de poids, myopies aiguës, acidose métabolique…
attention aux interactions entre antiépileptiques et avec les contraceptifs oraux
la dose peut être augmentée progressivement toutes les semaines par paliers de 50 à 100
mg/jour
16
Compendium suisse des médicaments, Documed SA 2009
© Pharma-News page 11 Numéro 70, décembre 2009
OBESIMED°
OBESIMED° est un produit naturel pour le traitement
des surcharges pondérales légères à extrêmes.
L’ingrédient actif des capsules serait une fibre de
polysaccharide appelée OMTEC 19, dont la
composition chimique exacte est confidentielle (!) et
qui ne serait ni assimilée ni digérée par l’organisme 17
.
Lorsque les capsules sont ingérées avec une quantité
d’eau suffisante (500 ml) les fibres gonfleraient et
absorberaient jusqu'à 50 fois leur poids en eau. Cela permettrait de remplir l’estomac et entraînerait
une sensation de satiété qui contribuerait ainsi au rassasiement pendant et après le repas. En ce
sens, ce serait une sorte de "coupe-faim" naturel.
L’OMTEC 19 (tout comme les fibres solubles présentes dans les fruits tels que les pommes, les
poires, les baies, les légumes, l’avoine, l’orge et les légumineuses) lierait les acides biliaires et
bloquerait leur absorption intestinale. Ceux-ci doivent donc être à nouveau synthétisés par
l’organisme, ce qui nécessite du cholestérol et produirait ainsi une baisse de ses taux sanguins 18
.
En outre, le produit soulagerait également les problèmes de constipation, en normalisant la
consistance des selles 17
.
La posologie est de deux à trois capsules une heure avant les trois repas principaux, avec deux
grands verres d’eau pour bien faire gonfler les fibres ; les capsules ne doivent jamais être
ouvertes 17
. Le fabriquant indique que son produit peut être utilisé par des adultes à partir d’un
IMC de 19 kg/m2, mais un excès de poids commence seulement à partir d’un IMC de 25 kg/m
2
(cf. tableau ci-dessous) : est-ce que le fabriquant vise vraiment à traiter uniquement les
« surcharges pondérales légères à extrêmes » tel qu’il
l’indique ?! 1920
17
http://www.obesimed.ch/fr/index.htm 18
Manuel pratique du pharmacien suisse 2006, p. 328-329 19
http://www.hug-ge.ch/actualite/ABC_sante/obesite/calcul_masse.html 20
http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_masse_corporelle
Exemple de calcul et d’interprétations de l’IMC :
Une personne pesant 48 kg et mesurant 1,69 m possède un IMC de :
→ d'après le tableau précédent, cette personne est dans un état de
« maigreur » 20
Attention cependant au fait que l’IMC ne prend pas en compte la
proportion de masse musculaire ni de masse osseuse. Il est donc
inadapté sur certaines populations, en particulier les sportifs, qui se
retrouvent alors très souvent en surpoids alors que leur forme
physique est souvent meilleure que la moyenne des individus.
Rappels :
IMC : Indice de Masse Corporelle ou BMI en anglais
(Body Mass Index),
IMC = ][
][2 mtaille
kgpoids (correspond au poids en kg divisé
par la taille en mètres et au carré)
Interprétation des valeurs de l’IMC 19
IMC [kg/m2] Norme
moins de 15 Cachexie
15 - 18,5 Maigreur
18,5 - 25 Poids normal
25 - 30 Surpoids
30 - 35 Obésité
35 - 40 Obésité sévère
plus de 40 Obésité morbide
© Pharma-News page 12 Numéro 70, décembre 2009
En ce qui concerne les enfants avec surpoids, ceux-ci devraient tout d’abord suivre des mesures
hygiéno-diététiques, telles que l’augmentation de leurs dépenses physiques et la modification de
leurs habitudes alimentaires, avant d'éventuellement commencer ce type de traitement. Le produit
conviendrait aussi aux enfants à partir de dix ans, sous la surveillance étroite d’un adulte 17
.
Toutefois, nous recommandons en plus la supervision d’un médecin ; dans ce cas-là, la « vente
libre » de ce produit chez les enfants n’a plus sa raison d’être.
Une étude clinique réalisée par la firme Hygis elle-même en
Hollande montre une perte de poids moyenne de 2,4 kg après un
traitement de huit semaines avec trois grammes quotidiens
d’OMTEC 19, associé à une restriction calorique 21
. Selon une autre
étude, cette perte moyenne pourrait être augmentée à 3,3 kg si le
régime est associé à de l’exercice physique régulier 21
. Cette
diminution de poids nous semble minime, surtout si l’on tient
compte du coût relativement élevé de ce produit en vente libre (liste
négative, non remboursable : Frs 79.50 pour 135 capsules, c’est-à-
dire environ trois semaines de traitement) 22
. Surtout, ces études
menées par le fabricant n'ont pas été publiées dans une revue
indépendante et leurs résultats sont donc à considérer avec
passablement de méfiance.
En cas de prise concomitante d’autres médicaments par voie orale,
ceux-ci doivent être pris une heure avant, ou quatre heures après les
capsules, pour éviter une baisse de leur absorption. OBESIMED° abaisserait aussi le taux de
glycémie sanguin 21
, mais est-ce dû au produit lui-même ou au fait qu’une perte de poids, même
modeste, s’accompagne généralement d’une diminution de la tension artérielle, d’une réduction du
taux de lipides et de lipoprotéines et d’une amélioration de la tolérance au glucose et de la
sensibilité à l’insuline (qui se traduisent par une diminution de la glycémie) 23
? Pour cette raison,
la firme Hygis déconseille son utilisation sans avis médical chez les diabétiques, ou en
combinaison avec d’autres produits ayant un effet hypoglycémique, telles que les
sulfonylurées (AMARYL°).
Apparemment, les effets indésirables sont plutôt rares, mais comme avec tous les traitements à
base de fibres, des troubles gastriques et intestinaux modérés, tels qu’une légère diarrhée, des
éructations et des flatulences, peuvent se produire. Si ces effets indésirables persistent plus de trois
jours, il faut conseiller au patient de consulter son médecin.
Comme pour la plupart des traitements amaigrissants, l’utilisation d’OBESIMED° est déconseillée
pendant la grossesse ou l’allaitement. Selon la firme, d’éventuelles substances nocives provenant
des tissus adipeux pourraient intoxiquer l’enfant; mais c'est donner bien d'importance à ce produit
que de suivre ce raisonnement. Pour notre part, nous pensons que c’est surtout par absence d’étude
clinique que le produit doit être déconseillé chez les femmes enceintes ou allaitantes.
21
Obesimed, informations de base du produit et résumé des études scientifiques, Hygis 22
OFIS (Ofac Information System), novembre 2009 23
Larousse médical 2006, p.711
© Pharma-News page 13 Numéro 70, décembre 2009
OBESIMED° - A retenir pour le conseil :
produit à base de fibres indiqué comme soutien au régime
efficacité douteuse et probablement limitée et coût élevé
deux à trois capsules à prendre avec deux verres d’eau, une heure avant chaque repas
principal (ne pas ouvrir la capsule)
ne convient pas aux personnes ayant un IMC inférieur à 19, ni aux enfants âgés de moins de
dix ans
ne pas utiliser sans l’avis du médecin chez les diabétiques ou en combinaison avec des
substances ayant un effet hypoglycémiant
lors de prise d’autres médicaments par voie orale, respecter un intervalle adapté (prise une
heure avant, ou quatre heures après les capsules) pour éviter une baisse de leur absorption
Phytothérapie
FORMOPATCH°
Quelle femme n’a pas rêvé de voir
disparaître miraculeusement cette
“peau d’orange” disgracieuse?
FORMOPATCH° arrive à point
nommé pour concrétiser ce
souhait. Qu’en est-il vraiment?
FORMOPATCH° comme son
nom l’indique est un patch à
appliquer directement sur les
zones où se situe la peau d’orange
(cuisses, hanches, ventre, bras, …). Il s’adresse donc à toutes les femmes (même les minces!) en
leur promettant un ralentissement ou une disparition de leur cellulite 24
. Il est commercialisé en
trois variantes: FORMO°patch Regular, FORMO°patch Strong et FORMO°patch SPA Hydrogel.
Chacune de ces formes contient des principes actifs différents.
FORMO°patch Regular : emballage de 28 patches qui contiennent du fucus, de la carnitine, de la
caféine, du marron d’inde, du lierre et du thé vert: destinés à une application régulière, quotidienne.
FORMO°patch Strong : emballage de 15 patchs contenant de la griffe de chat, du mélilot, du
marron d’inde, du bouleau, de la caféine, de l’hydrocotyle asiatique et du guarana. Destiné en
France et en Belgique à être utilisé en cure de 15 jours, au moins deux fois par année pour
renforcer l’action du patch Regular 25
; la publicité suisse, elle, recommande d’alterner une cure de
28 jours de Regular avec 15 jours de Strong et ainsi de suite 24
.
24
Publicité de la firme Interdelta
© Pharma-News page 14 Numéro 70, décembre 2009
FORMO°patch SPA Hydrogel est une cure rapide (9 patches par emballage) utilisée en milieu
humide (comme son nom l’indique, à mettre lorsqu’on va au spa, à la piscine, …). L’humidité
extérieure exerce un effet osmotique, permettant la diffusion des principes actifs (on ne sait pas
lesquels!!) hors du patch. En moins de deux heures, le patch est sec (!) et tombe de lui-même. Ce
patch est grand et peut être découpé. La forme SPA peut renforcer l’activité des autres formes et
être utilisée conjointement. 25
Difficile de trouver des informations fiables sur l’efficacité
d’un tel produit! La firme met en avant dans toute sa
publicité la galénique de cette forme transdermique,
évoque en deux mots les composants des patches Regular
et Strong, parle d’études cliniques (elle nous en a fourni
une seule, très positive, qui a été effectuée sur 20 patientes
sans groupe témoin et seulement sur 28 jours) alors que
dans la littérature, aucune étude indépendante ne vient
confirmer l’efficacité de traitement contre la cellulite.
La dépense, elle, n’est pas négligeable : chaque type de
FORMO°patch coûte environ 35 à 45 francs. Cela veut
dire environ 40 francs pour 28 jours avec le regular, 40
francs pour deux semaines de patch Strong ou pour 9
patchs de la version SPA….et ceci pour l’utilisation d’un
seul patch à la fois ! Mais comme un patch diffuse
seulement sur un rayon de 10 cm de l’endroit d’application, la peau d’orange sur les cuisses et le
ventre nécessite trois patches par jour ! Nous vous laissons faire le calcul de ce que coûte un tel
traitement ! Sans oublier que son évaluation fait totalement défaut dans la littérature
indépendante…
Soyons réalistes : un traitement miracle contre la peau d’orange n’existe pas ! L’activité physique,
une alimentation équilibrée, boire beaucoup d’eau, peut-être des douches alternées chaud-froid et
un massage seront les mesures les plus adéquates pour apporter un léger mieux !
FORMOPATCH° - A retenir pour le conseil :
prise en charge de la peau d’orange par application de patches
trois sortes différentes contenant des principes actifs différents
aucune étude fiable disponible sur une quelconque activité de ce produit
malgré cette absence de preuve criante, le montant de la « cure » est très élevé
le traitement miracle n’existe pas !
les mesures hygiénodiététiques restent le meilleur choix
25
Psychembel 2007 ; 261. Auflage
Cellulite 25:
En fait, le terme cellulite est employé de façon
incorrecte pour parler de l'aspect en peau
d'orange que prend la peau des cuisses et des
fesses chez de nombreuses femmes.
En termes médicaux, la cellulite est une
inflammation des tissus situés sous la peau, qui
s’accompagne de névralgies et d’indurations
douloureuses; rien à voir avec ce que nous
nommons cellulite! Ce terme devrait donc être
remplacé par celui de « capitons » ou de
« peau d'orange ». Ces capitons sont liés à la
conformation et à la taille des cellules
graisseuses, de l'eau et des fibres de collagène
dans certaines zones du corps de la femme
(notamment, les cuisses et les fesses), lui
conférant un aspect en peau d'orange.
© Pharma-News page 15 Numéro 70, décembre 2009
Pour en savoir plus…
LE ZONA
Description
Le zona est une éruption cutanée douloureuse
causée par une réactivation du virus responsable de
la varicelle : le virus varicelle-zona (VZV).
Causes
A la suite d’une infection de varicelle, en principe
pendant l’enfance, le virus reste dormant dans les
ganglions nerveux pendant plusieurs années. Avec
l’âge, en raison d’un stress ou d'une maladie, le
système immunitaire perd de sa capacité à le contrôler. Le virus peut alors se réveiller et provoque
le zona.
Prévalence
Environ 90% des adultes dans le monde ont eu la varicelle et sont donc porteurs du VZV. Environ
20% d’entre eux seront atteints de zona au cours de leur vie 26
. Les deux tiers des personnes
atteintes de zona ont plus de soixante ans 27
.
Symptômes
Le zona apparaît sur les régions de la peau innervées par les cellules nerveuses où se cache le virus.
L’éruption touche le plus souvent le thorax, mais elle peut également se manifester sur le dos, les
fesses, la nuque et parfois le visage ou le cuir chevelu.
Un à trois jours avant l’éruption proprement dite, des signes précurseurs peuvent se manifester par
des picotements, une sensation de brûlure et une sensibilité locale accrue de la peau.
Puis des papules plus ou moins nombreuses
apparaissent dans le territoire concerné sur un fond
érythémateux. Celles-ci évoluent en vésicules en 12 à
24 heures puis en pustules. Elles provoquent
démangeaisons, brûlures et dans certains cas une
douleur aiguë.
Après 7 à 10 jours, les vésicules se rompent, se
dessèchent puis se couvrent de croûtes qui tombent
ensuite entre deux et quatre semaines après l’éruption.
Parallèlement, le virus peut provoquer des symptômes
systémiques tels que maux d’estomac, maux de tête,
fièvre et frissons.
26
www.passeportsanté.net 27
www.cma.ca (association médicale canadienne)
© Pharma-News page 16 Numéro 70, décembre 2009
Dans la plupart des cas, un seul épisode de zona survient, mais certaines personnes présentent des
infections répétées.
Contagion
Le zona ne se transmet pas. Cependant le liquide vésiculaire contient des particules de virus
pouvant provoquer par contact la varicelle chez une personne qui ne l’a jamais eue.
La prudence est donc de mise avec les femmes enceintes, les personnes immunodéficientes et les
nouveau-nés.
Complications
Parmi les différentes complications décrites, la plus fréquente est la douleur. Elle résulte de
l’endommagement par le virus des voies nerveuses qui se mettent à envoyer de manière confuse
des messages de douleur au cerveau.
Elle peut débuter avant l’apparition des vésicules et perdurer jusqu’à des années après. Lorsqu’elle
persiste plus de 30 jours après la guérison des lésions cutanées, elle est appelée névralgie post-
zona ou névralgie postzostérienne.
La névralgie post-zona est caractérisée par une douleur intense sur la trajectoire des nerfs touchés.
La chaleur, le froid, le simple frottement d’un vêtement peuvent devenir insupportables. Il peut
s’ensuivre une fatigue chronique, des troubles du sommeil et un état dépressif avec impact sur la
qualité de vie 28
.
Le risque de névralgie post-zona s’accroit avec l’âge: rare avant l’âge de 40 ans, elle atteint plus de
50% passé l’âge de 50 ans.
Autres complications répertoriées 26
:
- oculaires (kératite, sclérite, uvéite, glaucome, etc.),
- cutanées (surinfection bactérienne, cicatrices, etc.),
- neurologiques (neuropathies motrices, méningites, etc.),
- viscérales (entraînant principalement pneumopathie, hépatite, encéphalite, complications
ophtalmiques, etc.).
Traitement du zona
Les objectifs thérapeutiques du traitement sont 29
:
1. accélérer la cicatrisation des lésions cutanées,
2. contrôler la douleur,
3. réduire l’incidence des complications.
Les antiviraux administrés dans les 72 heures suivant l’apparition de l’éruption cutanée ne sont pas
efficaces pour soulager la douleur aiguë dans la phase éruptive, mais ont une certaine efficacité
pour prévenir l'apparition d'une douleur dans les premières semaines après la disparition des
lésions cutanées 30
.
Les indications à un traitement antiviral du zona sont :
- âge > 50 ans
- douleurs : modérées à sévères avant ou au début de l’éruption
28
La Revue médicale suisse, no 125, 19.9.2007 29
La Revue médicale suisse, no 178, 5.11.2008
© Pharma-News page 17 Numéro 70, décembre 2009
- zona ophtalmique ou cervical (risque de paralysie partielle ou incomplète, parfois
transitoire, d'un ou de plusieurs muscles = parésie)
- déficience immunitaire
Les antiviraux utilisés dans le zona 28
: aciclovir ZOVIRAX° 5 x 800 mg/j p.o – 7 jours
valaciclovir VALTREX° 3 x 1 g/j p.o – 7 jours
famciclovir FAMVIR° 2-3 x 500 mg/j p.o - 7 jours dosage dépendant de l’âge
et de la localisation.
brivudine BRIVEX° 1 x 125 mg/j p.o – 7 jours Contre-indication absolue
avec les fluoropyrimidines
(5-fluoro-uracil), y
compris les formes
topiques (VERRUMAL°,
EFUDIX°).
Les médicaments utilisés pour le traitement des douleurs aiguës sont le paracétamol puis les AINS
ou les analgésiques opiacés (tramadol, oxycodone) en tenant compte de la balance bénéfice-risque
dans la population âgée 30
.
L’application d’une lotion astringente (TANNO-HERMAL LOTION°) et/ou de compresses
fraîches et humides sur les vésicules apporte un soulagement. La chlorhexidine en solution aqueuse
(MERFEN°, p.ex.) est utile pour la prévention des surinfections 30
.
Traitement de la névralgie post-zona
Les antiviraux, pris de manière précoce, semblent raccourcir la durée de la névralgie post-zona. Par
contre, aucun traitement ne semble vraiment satisfaisant contre la douleur. En général, l’efficacité
des analgésiques (paracétamol, AINS) est décevante. Les médicaments les plus utilisés sont les
antidépresseurs tricycliques (SAROTEN°, NORTRILEN°) et certains antiépileptiques
(NEURONTIN°, TEGRETOL°) 30
.
De bons résultats sont obtenus par des traitements locaux avec des patches de lidocaïne
(NEURODOL TISSUGEL°) ou l’application rigoureuse de capsaïcine crème (HÄNSELER
CAPSAICIN KA 0.025%) cinq fois par jour 28
.
Prévention
Il est difficile de prévenir le zona, puisqu'il faudrait pour cela éviter de contracter la varicelle. Il se
peut que la vaccination contre la varicelle (VARILRIX°) procure une certaine protection contre le
zona, mais l'efficacité de cette mesure n'est pas (encore) démontrée.
30
Fiche de transparence – La prise en charge du zona – juin 2008
© Pharma-News page 18 Numéro 70, décembre 2009
LE ZONA – A retenir pour le conseil :
maladie virale causée par une réactivation du virus de la varicelle
se présente sous forme d’une éruption localisée, souvent accompagnée de douleurs aiguës
les personnes à risque doivent éviter tout contact avec le liquide contenu dans les vésicules
la névralgie post-zona est la complication la plus fréquente; les antidouleurs classiques
étant peu efficaces, on utilise souvent des antidépresseurs ou des antiépileptiques; des
anesthésiques locaux peuvent aussi s'avérer utiles
indications au traitement par antiviral : âge > 50 ans, douleurs au début, zona ophtalmique,
zona cervical ou déficience immunitaire
En bref
Pour une fois, vous êtes dispensé(e)s d’En bref, car nous n’avons rien trouvé qui vaille la peine d’y
figurer. Joyeux Noël !
Note de l'éditeur
Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP.
© Pharma-News page 19 Numéro 70, décembre 2009
Résultats du test de lecture du PN 66 – Lauréates :
Sans faute !
Aymon Jennifer Pharmacie Pralong Sion
Cotter Cindy Pharmacie Pralong Sion
Crettenand Lara Pharmacie plus de Bramois Bramois
Ducry Maryline Pharmaci Amavita Domdidier
Lendi Nadja Pharmacie Amavita La Harpe Lausanne
Modolo Sonia Pharmacie plus Centrale Fleurier
Zufferey Olivia Pharmacie plus de Bramois Bramois
Une toute petite faute pardonnée !
Casagranda Chantal Pharmacie Riat-Ville Delèmont
Chevalley Sylvie Pharmacie de Copet Vevey
Fatio Marie-Jeanne Pharmacie de Chardonne Chardonne
Fonseca Solange Pharmacie de Malagnou Genève
Gonseth Agnes Pharmacie du 1er
mars Les Geneveys-s/Coffrane
Guinand Marie-Claire Pharmacie du Sentier Le Sentier
Jacquier Anne-Christine Pharmacie de Vétrou Vétroz
Mermoud Marie Pharmacie du Jorat Mézières
Neuhaus Annie Pharmacie Arc-en-Ciel Oron-la-Ville
Peguiron Nicole Pharmacie de la Vallombreuse Prilly
Risse Monique Pharmacie de la Vallombreuse Prilly
Rodrigues Marlene Pharmacie de la Batelière Lausanne
Sacco Maria-Angela Pharmacie de Malagnou Genève
Wetz Ursula Stadt-Apotheke Liestal
La gagnante d’un bon de Frs 100.- (Ochsner Sport, Ikea, FNAC ou Manor) de
notre tirage au sort est Sonia Modolo que nous félicitons chaleureusement,
ainsi que toutes les participantes au questionnaire !!!
© Pharma-News page 20 Numéro 70, décembre 2009
TEST DE LECTURE Pharma-News N° 69 Cochez la ou les réponses correctes, entourez VRAI ou FAUX, respectivement répondez à la question.
1) Cochez les affirmations correctes concernant la mauvaise haleine et MERIDOL HALITOSIS
a) L’halitose peut être causée par une diminution de la production de salive, apparaissant par
exemple lors de la prise d’antidépresseurs
b) Lors d’apparition récente du problème, il faut s’assurer que le patient ne souffre pas d’une
affection telle que sinusite ou mycose oro-pharyngée à l’origine de la mauvaise haleine
c) Le MERIDOL HALITOSIS ne doit pas être utilisé à long terme car il peut entraîner
l’apparition d’une coloration jaune des dents
d) Le MERIDOL HALITOSIS contient uniquement un antiseptique inactivant les bactéries de
la cavité buccale qui dégradent les restes alimentaires et autres en produits à l’odeur
désagréable
e) Un reflux gastro-oesophagien ne peut pas être à l’origine d’une mauvaise haleine
2) Citez 3 types de traitement des verrues disponibles en pharmacie sans ordonnance :
3) VRAI ou FAUX sur les pellicules ?
a) On utilise des antifongiques dans le traitement des pellicules VRAI FAUX
b) C’est une affection qui touche aussi souvent les hommes que les femmes VRAI FAUX
c) NIZORAL, LUR
et TERZOLIN
shampooings contiennent le même principe actif au même
dosage VRAI FAUX
d) La fréquence d’application des shampooings antipelliculaires « non-cosmétiques » est de une
à deux fois par semaine VRAI FAUX
e) Les corticoïdes ne sont pas utilisés dans cette indication à cause du risque d’atrophie cutanée VRAI FAUX
4) En quoi l’EXFORGE HCT est-il unique sur le marché des antihypertenseurs ?
Quels sont les risques d’une telle association ?
5) Citez 3 éléments qui vont déterminer la quantité et la durée d’application de l’EMLA ou de son
générique ANESDERM :
© Pharma-News page 21 Numéro 70, décembre 2009
6) A quoi faut-il rendre attentif le patient lors de la délivrance de spécialités à base de millepertuis
type SOLEVITA ?
Que veut dire RX dans SOLEVITA FORTE RX ?
7) Entourez ou soulignez parmi les facteurs ci-dessous ceux qui ne contribuent pas au
développement de la maladie d’Alzheimer :
âge avancé, diabète, obésité, tabagisme, hypercholestérolémie, stress, myopie, hypotension,
insuffisance cardiaque, asthme, hypertension, alcool
8) Quelle est la nouvelle forme galénique du ZALDIAR ?
Quels sont les deux principes actifs contenus dans le ZALDIAR ?
Peut-on prendre du DAFALGAN en même temps que le ZALDIAR ?
9) Entourez ou soulignez les noms de spécialités qui sont utilisées dans le traitement de la maladie
d’Azheimer :
ARIXTRA, EBIXA
, EDRONAX
, AXURA
, BIXILA
, EXELON
, REMERON
, REMINYL
,
ARIMIDEX, SYMFONA
, ARICEPT
10) Quelle est la particularité galénique d’ADIEU VERRUE ?
Pourquoi cette spécialité peut-elle être appliquée sans restriction chez le diabétique ?
Quel est le risque principal de ce traitement ?
Ce test est à renvoyer une fois par assistant(e) en pharmacie par fax au N° 022/363.00.85 avant le 31.12. 2009.
Nom :
Prénom :
Signature :
Timbre de la pharmacie :