P h a r m a - N e w s

21
Pharma-News Le journal de l'équipe officinale Sommaire Editorial : Sept ans au pays de l’indépendance Nouveautés : ALLI° Demi-XENICAL° en liste C Génériques du RISPERDAL° Typique ou atypique ? VIMPAT° Antiépileptique nouveau, mais de 3 ème choix Génériques du TOPAMAX° Antiépileptique en association OBESIMED° Des fibres…magiques ? Phytothérapie : FORMOPATCH° Cellulite, quand tu nous tiens… Pour en savoir plus : Le zona Le reconnaître et le traiter En bref : SURPRISE !!! Tests L’image du mois : Décembre 2009 Numéro 70 On a retrouvé le chien du Père Noël !

Transcript of P h a r m a - N e w s

Page 1: P h a r m a - N e w s

P h a r m a - N e w s

Le journal de l'équipe officinale

Sommaire

Editorial : Sept ans au pays de l’indépendance

Nouveautés : ALLI° Demi-XENICAL° en liste C

Génériques du RISPERDAL° Typique ou atypique ?

VIMPAT° Antiépileptique nouveau, mais de 3ème

choix

Génériques du TOPAMAX° Antiépileptique en association

OBESIMED° Des fibres…magiques ?

Phytothérapie : FORMOPATCH° Cellulite, quand tu nous tiens…

Pour en savoir plus : Le zona Le reconnaître et le traiter

En bref : SURPRISE !!!

Tests

L’image du mois :

Décembre 2009

Numéro 70

On a retrouvé le chien du

Père Noël !

Page 2: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 2 Numéro 70, décembre 2009

Editorial

Bien choisir ses sources d'information

La maison GlaxoSmithKline fait beaucoup de bruit autour de la sortie prochaine de ALLI°, son

"nouveau" traitement OTC contre l'obésité. "Côté pile" : brochures d'information, soirées

d'information et de formation pour l'équipe officinale, etc. Tout cela est alléchant, mais est-ce

vraiment le rôle d'une firme pharmaceutique de nous former ? A la rédaction du Pharma-News,

nous pensons bien évidemment que non ! Et nous vous offrons donc une fois de plus une

évaluation "coté face" de ce médicament (voire pp. 3-5).

L'industrie pharmaceutique, bien qu'elle s'en défende parfois, a pour vocation première de

fabriquer et de vendre un maximum de médicaments. Ses actionnaires la poussent d'ailleurs dans

ce sens. Du coup, le message qu'elle transmet sur ses propres produits est forcément biaisé. Pour ce

faire une idée juste de l'intérêt et des risques d'un médicament, il faut donc absolument disposer

d'une source d'information indépendante de toute pression financière. C'est sur la base de ce constat

qu'est né le Pharma-News et c'est la mission que nous essayons d'assurer au mieux mois après

mois.

Justement, avec ce numéro 70, votre revue fête ses sept ans d'existence. Sept ans de travail

rigoureux, 84 mois de collecte de données objectives et 1286 pages d'information indépendante sur

les médicaments du marché suisse ! Ce beau parcours ne serait pas possible sans votre fidélité

puisque, justement pour rester indépendant de toute pression, le Pharma-News n'est financé que par

les abonnements. Un grand merci donc à vous, lecteurs et lectrices du Pharma-News ! N'oubliez

jamais que ce journal est VOTRE journal.

Pierre Bossert Marie-Thérèse Guanter Germanier Séverine Huguenin

Maria Morariu Caroline Mir Christophe Rossier Martine Ruggli

Nouveautés

ALLI° (orlistat)

« Bonjour, une boite d’ALLI° s’il vous plaît, car j’ai trois

kilos à perdre avant l’été ! », voilà le genre de demandes

auxquelles vous risquez d’être confrontés très

prochainement. Mais quels sont vraiment les bénéfices et

les risques de cette « pilule miracle »? Faisons le point

ensemble, pour faire bonne balance, puisque la firme

La firme ayant refusé de

collaborer avec le Pharma-

News, nous ne pouvons

publier d’image de ce

médicament.

Page 3: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 3 Numéro 70, décembre 2009

organise de son côté des «entraînements de vente et de conseil ALLI°» dans toute la Suisse (à ne

suivre qu’avec tous ses sens critiques en éveil, évidemment !).

ALLI° est indiqué pour le traitement des adultes en surpoids avec un indice de masse corporelle

(IMC) d’au minimum 28 kg/m2 (cf. tableau IMC dans article sur OBESIMED°)

1, en association

avec un régime alimentaire hypocalorique pauvre en graisses. ALLI° n’est pas un nouveau

traitement puisqu’il s’agit de l’équivalent à demi-dose du XENICAL° (120 mg d’orlistat, au lieu de

60 mg dans ALII°); mais ce qui est « révolutionnaire », c’est qu’il sera en vente libre (liste C) dès

le mois de janvier 2010.

L’orlistat inhibe les lipases gastro-intestinales (enzymes qui digèrent les graisses alimentaires) et

permet de bloquer l’absorption d’environ 25% des graisses alimentaires (cela explique pourquoi il

est inutile d’en prendre si un repas n'en contient pas ou très peu) 1. Il va ainsi augmenter

l’élimination des graisses dans les selles 24 à 48 heures après sa prise en provoquant fréquemment

des effets indésirables d’ordre gastro-intestinal, tels que des diarrhées, des selles grasses et

huileuses, des flatulences et même des urgences défécatoires. L’intensité de ces effets secondaires

étant proportionnelle à la quantité des graisses ingérées, le traitement par l’orlistat peut ainsi

motiver le patient à modifier par-lui même ses habitudes alimentaires en diminuant sa

consommation de graisses.

Quelle est l'efficacité de ce produit ? Deux études

cliniques montrent une perte de poids d’environ 5%

après six mois de traitement par ALLI° (soit par

exemple une perte de quatre kilos pour un poids

initial de 80 kilos) 1,3

. Une efficacité démontrée,

donc, mais qui reste relativement faible par rapport

aux effets secondaires handicapants. En outre, il

provoquerait également une diminution du

cholestérol total (2,4%), ainsi que du cholestérol LDL

(3,5%.), aussi appelé « mauvais cholestérol ». Cette

diminution est environ 10 fois inférieure à celle

obtenue avec les hypolipémiants typiques tels que

l’atorvastatine (SORTIS°); il semble donc que cette

propriété supplémentaire ait un intérêt clinique

négligeable. 2

La posologie d’ALLI° est d’une capsule trois fois par jour, juste avant, pendant ou jusqu’à une

heure après un repas contenant des graisses. Il est conseillé de suivre un régime alimentaire

légèrement hypocalorique pauvre en graisses pendant le traitement, pour à la fois optimiser l'action

sur le poids et diminuer les effets secondaires (voir ci-dessus) 1. Si le patient souhaite

exceptionnellement absorber un repas riche en graisses (une fondue, par exemple), on lui

conseillera alors de ne pas prendre l'orlistat avec le repas en question, pour diminuer le risque de

diarrhée huileuse.

1 www.kompendium.ch

2 Consensus sur le traitement de l’obésité en Suisse II, novembre 2006 (www.asemo.ch)

Petit rappel sur les traitements de l’obésité :

L’utilisation de médicaments amaigrissants devrait

toujours être accompagnée d’une activité physique

régulière et d’une modification à long terme des

habitudes alimentaires. Les médicaments

amaigrissants doivent uniquement être considérés

comme une aide et ne remplacent en aucun cas les

mesures hygiéno-diététiques et comportementales

(voir PN 49).

Un patient est considéré comme obèse à partir d’un

IMC de 30 kg/m2. En Suisse trois substances actives

sont reconnues comme traitement de l’obésité ; il

s’agit de la sibutramine (REDUCTIL°), le

rimonabant (ACOMPLIA°) et l’orlistat

(XENICAL°, ALLI°). La chirurgie bariatrique

(anneau gastrique, bypass) est réservée aux adultes

avec un IMC > 40 2.

Page 4: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 4 Numéro 70, décembre 2009

Comme l’orlistat peut

diminuer l’absorption des

vitamines liposolubles lors

d'un traitement de longue

durée, il faudrait recommander

aux patients de prendre un

supplément multivitaminique

contenant les vitamines A, D,

E, K (p.ex CENTRUM°) ainsi

que du beta-carotène (p.ex.

BURGERSTEIN° Bêta-

carotène 6 mg), au moins deux

heures avant ou après la prise

d’orlistat (donc idéalement au

coucher) 3,4

.

Le risque potentiel de déficit

en vitamines A, D, E et K est d’ailleurs une des raisons principales pour laquelle l’orlistat est

contre-indiqué chez les femmes enceintes ou allaitantes 5. Par ailleurs, il est contre-indiqué lors de

troubles de la sécrétion biliaire (choléstase) ou de syndrome de malabsorption chronique (maladie

dans laquelle les éléments nutritifs sont difficilement absorbés durant la digestion), ainsi que chez

les transplantés prenant de la ciclosporine 3,6

.

Les diarrhées sévères souvent provoquées par l’orlistat peuvent diminuer la biodisponibilité des

contraceptifs oraux et exposer les femmes à une grossesse non désirée : il faudrait donc

recommander l’utilisation d’une méthode de contraception complémentaire (préservatif par

exemple) 4,7

.

Pour résumer, et comme le mentionne l'avis émis par l’ASHP (American Society of Health-System

Pharmacists), l’orlistat est uniquement indiqué pour les personnes qui n’arrivent pas à perdre du

poids malgré l’instauration d’un régime, associé à de l’exercice physique et à une modification des

habitudes comportementales 3. D’autre part, les causes d’obésité d’origine organique devraient

d’abord être exclues avant d’utiliser l’orlistat 3.

En conclusion, l’utilisation d’ALLI° devrait toujours être accompagnée d’un triage

pharmaceutique, de conseils rigoureux, voire même, dans certains cas, d’un refus de vente.

3 Micromedex

4 Thériaque, banque de données sur le médicament : http://www.theriaque.org/

5 Médicaments grossesse et lactation, 3

ème édition, p. 18

6 EMEA, EPAR/H/C/154

7 Revue prescrire 2009 ; 29 (308) :420-421

Page 5: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 5 Numéro 70, décembre 2009

ALII° : CHECK-LIST pour le conseil

Motivations pour la perte de poids ? - raisons de santé, esthétique, autres ?

Age ? - réservé aux adultes de plus de 18 ans

IMC supérieur à 28 kg/m2 ? - demander poids et taille ou au minimum faire une

estimation de l’IMC (ex : une personne mesurant

1.65 m et pesant 76 kg aurait un IMC de 28)

Prise d’autres médicaments ? 7,4

- pilule contraceptive : conseiller l’utilisation d’une

méthode de contraception complémentaire

(préservatif) en cas de diarrhées sévères

- hormones thyroïdiennes (hypothyroïdie) :

respecter au minimum quatre heures d’intervalle

avec la prise d’orlistat

- ciclosporine (SANDIMMUN°, CICLOSOL°) :

contre-indiqué

- anticoagulants oraux, amiodarone : consulter le

médecin

Maladies ? - diabète : surveillance étroite, adapter la dose des

antidiabétiques oraux ou de l’insuline

- choléstase, malabsorption chronique : contre-

indiqué

- hypertension, problèmes cardiaques, calculs

rénaux : consulter un médecin

Femme enceinte, allaitante - contre-indiqué

ALLI °– A retenir pour le conseil :

réservé aux adultes en surpoids avec un IMC d’au moins 28 kg/m2

une capsule trois fois par jour, juste avant, pendant ou jusqu’à une heure après un repas

contenant des graisses

recommander la prise d’un supplément multivitaminique au coucher

contre-indiqué chez les femmes enceintes et allaitantes

contre-indiqué chez les patients prenant de la ciclosporine

Page 6: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 6 Numéro 70, décembre 2009

GENERIQUES DU RISPERIDAL°

(risperidone)

De plus en plus de molécules fréquemment utilisées

tombent dans le domaine public, permettant ainsi l’arrivée

de génériques. C’est le cas aujourd’hui pour le

RISPERDAL°.

La rispéridone est un neuroleptique atypique ayant de très

nombreuses indications lors de troubles psychiques 8:

schizophrénie; troubles psychotiques

démence avec forte agressivité ou symptômes psychotiques graves

épisodes maniaques des troubles bipolaires

troubles de la sociabilité chez l'adulte et l'enfant dès 5 ans

troubles autistiques chez les adolescents et enfants dès 5 ans

La rispéridone fait partie des nouveaux neuroleptiques appelés neuroleptiques atypiques comme le

ZYPREXA°, l’ABILIFY°, le SEROQUEL°, le SOLIAN°, l’INVEGA° et le LEPONEX°. Ces

dernières années, ils ont remplacé largement les neuroleptiques typiques (HALDOL°, TRUXAL°,

FLUANXOL°, CLOPIXOL°, etc), mais actuellement les guidelines ne donnent plus de traitement

de premier choix pour les troubles schizophrènes : elles recommandent de discuter avec le patient

des effets secondaires (c’est malheureusement ce qui différencie le plus les neuroleptiques entre

eux) pour choisir le traitement qui est le plus adapté pour lui 9. La risperdone a toutefois une

particularité : elle est le seul traitement autorisé en Suisse pour calmer l’agressivité et l’agitation

chez les personnes souffrant de démence.

La dose utilisée est individuelle. Elle peut fortement varier (de 0,25 mg/ jour à des doses pouvant

aller jusqu’à 16 mg/j) selon l’indication et l’âge du patient (enfants et personnes âgées doivent

avoir des doses plus basses). Chez les personnes souffrant de démence, on ne doit pas dépasser

2 mg/jour 10

. Il s’agit toujours de traitements à long terme, parfois à vie.

Si l’utilisation des neuroleptiques est nécessaire dans de nombreux troubles psychotiques, on sait

aussi que ces médicaments sont responsables de très nombreux effets indésirables 11

.

La rispéridone peut provoquer :

une hyperglycémie ou un diabète,

une augmentation de poids importante parfois accompagnée de troubles lipidiques

des atteintes cardiovasculaires (arrêt cardiaque, AVC) heureusement peu fréquentes si on

s'en tient à des doses faibles

des effets extrapyramidaux lors de fortes doses (rigidité, tremblement, mouvements

saccadés faisant penser à un syndrome de Parkinson, agitation..).

8 Compendium Suisse des médicaments, 2009

9 NICE 2009 ; « Guidelines schizophrenia, update 2009 »

10 www.swissmedic.ch

11 Rev Prescrire 2008; 28 (302; suppl. Interactions): 194-198

Page 7: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 7 Numéro 70, décembre 2009

En voyant tous ces effets indésirables, vous imaginez combien il est difficile d’accepter un tel

traitement à long terme. Malheureusement, dans les pathologies psychotiques graves telles que les

troubles bipolaires ou la schizophrénie, il est indispensable que le patient prenne son médicament

malgré ces effets si problématiques. En effet, si le patient stoppe sa médication, il risque une

rechute rapide, qui parfois a une issue tragique (hospitalisation, suicide) 12

.

L’équipe officinale doit être à l’écoute et aider le patient afin qu’il soit compliant, en lui donnant

par exemple des conseils sur l’alimentation afin que la prise de poids ne soit pas trop importante,

ou en lui expliquant que malgré tout le traitement reste bénéfique.

RISPERIDONE MEPHA°, SANDOZ°, STREULI°, etc - A retenir pour le conseil :

génériques du RISPERDAL°

utilisés dans de très nombreux troubles psychiatriques

dose individuelle

très nombreux effets secondaires

l’équipe officinale doit s’efforcer d’aider le patient à être compliant

VIMPAT° (lacosamide) 13

VIMPAT° est un nouvel antiépileptique

indiqué en association avec un autre traitement

antiépileptique chez les patients adultes atteints

d’épilepsie partielle. Les crises partielles (ou

focales) représentent les formes d’épilepsie qui

ne font partie ni du « grand mal » (ou crise

tonico-clonique), ni du « petit mal » (ou

absence). Les manifestations des crises partielles

sont très diverses, mais le patient reste

généralement conscient.

Lors d’épilepsie

partielle le traitement

de première ligne est une monothérapie, le plus souvent par la

carbamazépine (TEGRETOL°). En cas d’échec, on a recours à d’autres

médicaments en monothérapie parmi ceux énoncés dans le tableau ci-

dessous. Si cela ne suffit pas, on essaie une association de deux de ces

médicaments. Le mécanisme d’action du lacosamide est, quant à lui, encore mal connu; il fait

partie d’une nouvelle vague d’antiépileptiques récents comme le zonisamide (ZONEGRAN°), qui

ne sont utilisés qu’en association.

12

NICE 2009; „schizophrenia“: update

13

La Revue Prescrire 2009 ; 29 (307) :pp. 333-1-5

Relire à ce sujet le

Pour en savoir plus

du Pharma-News

n° 42 (mars 2007)

Page 8: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 8 Numéro 70, décembre 2009

Principe actif Nom commercial Utilisation

carbamazépine TEGRETOL° ou génériques monothérapie ou association

acide valproïque DEPAKINE ou génériques monothérapie ou association

phénytoïne PHENYTOINE GEROT° ou autres monothérapie ou association

lamotrigine LAMICTAL° ou génériques monothérapie ou association

topiramate TOPAMAX° ou génériques monothérapie ou association

gabapentine NEURONTIN° ou génériques monothérapie ou association

oxcarbazépine TRILEPTAL° monothérapie ou association

lévétiracetam KEPPRA° monothérapie ou association

zonisamide ZONEGRAN° association

prégabaline LYRICA° association

lacosamide VIMPAT° association

Comme pour les autres antiépileptiques utilisés en association, il n’y a pas eu d’étude comparant le

lacosamide aux autres médicaments de cette classe. On peut donc seulement remarquer que ses

résultats dans les essais versus placebo sont moins convaincants que pour les autres

antiépileptiques utilisés également en association (ZONEGRAN° ou LYRICA°) 13

.

En plus des effets indésirables neuropsychiques et digestifs

communs à de nombreux antiépileptiques, VIMPAT° peut

entraîner des troubles de la conduction intracardiaque, avec

un risque de syncopes non négligeable.

Le profil d’interactions de VIMPAT° est mal connu ; il faut

en tous cas éviter de l’associer avec d’autres médicaments susceptibles d’allonger l’intervalle PR

de l’électrocardiogramme : TEGRETOL°, LYRICA° et LAMICTAL° pour ce qui est des

antiépileptiques.

La posologie initiale recommandée est de 50 mg deux fois par jour. Elle peut être augmentée de 50

mg deux fois par jour chaque semaine, jusqu’à une dose maximale quotidienne de 400 mg. En

Suisse, VIMPAT° est commercialisé en comprimés de 50, 100, 150 et 200 mg et en sirop à 15

mg/ml. Pour stopper le traitement, les doses doivent être diminuées progressivement.

VIMPAT° n’est indiqué que chez l’adulte à partir de 18 ans ; aucune donnée sur la tolérance et

l’efficacité chez des patients plus jeunes n’est disponible 14

.

En résumé, VIMPAT° n’apporte aucun progrès thérapeutique dans une classe où l’on dispose déjà

de nombreux médicaments 13

.

14

Compendium suisse des médicaments, Documed SA 2009

La syncope est une perte de connaissance

brutale, spontanément réversible, liée à une

diminution brusque du débit sanguin

cérébral. Elle trouve toujours son origine

dans une anomalie cardiaque ou vasculaire

(hypotension).

Page 9: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 9 Numéro 70, décembre 2009

VIMPAT° - A retenir pour le conseil :

nouvel antiépileptique indiqué chez l’adulte lors de crises partielles, en troisième choix et

en association, lorsque deux monothérapies ont échoué

ne pas l’associer au TEGRETOL°, au LYRICA° ou au LAMICTAL° à cause des risques

cardiaques

la dose peut-être augmentée chaque semaine jusqu’à un maximum de 2x200 mg par jour

ne doit pas être stoppé brutalement, comme tout traitement antiépileptique

peut entraîner des troubles de la conduction intracardiaque avec risque prévisible de

syncopes

n’apporte en réalité rien de nouveau par rapport aux antiépileptiques déjà disponibles

GÉNÉRIQUES DU TOPAMAX° (topiramate)

Le topiramate fait partie de la génération des antiépileptiques

commercialisés autour des années 1990. Son brevet est donc maintenant

tombé dans le domaine public et les génériques arrivent :

TOPIRAMATE° ORIFARM, SANDOZ , TEVA et TOPIRAT°.

Ce médicament est généralement prescrit en association avec d’autres

antiépileptiques pour le traitement des crises partielles et des crises

généralisées (tonico-cloniques) chez l’adulte et l’enfant dès deux ans.

Le topiramate a montré chez une minorité de patients une efficacité

suffisante en monothérapie, mais à priori il ne devrait pas être proposé

comme traitement de premier choix 15

.

Le choix d’un traitement

antiépileptique se fait en principe par

“tâtonnements“ : on essaie un

médicament puis, en cas d’échec ou

d’intolérance, on change de principe

actif et s’il le faut on associe deux

antiépileptiques. Finalement, dans la pratique c’est le ressenti du

patient qui est déterminant pour décider quel traitement lui convient le mieux, en fonction de la

diminution de la fréquence des crises et de l’apparition d'effets indésirables.

Le profil d’effets indésirables du topiramate est proche de celui des autres antiépileptiques, avec

une prédominance des troubles neuropsychiques : paresthésies, céphalées, asthénie, somnolence,

sensations de vertige. D’autres effets sont plus spécifiques du topiramate, dont les principaux sont :

troubles cognitifs et du langage, anorexie, perte de poids et diminution de l’appétit (à surveiller

particulièrement chez les enfants) et acidose métabolique. La plupart de ces effets indésirables sont

dose-dépendants et régressent à l’arrêt du traitement. Cependant, comme pour tout traitement

antiépileptique, il ne faudrait pas stopper brutalement la prise de topiramate, sous peine de voir

apparaître de nouvelles crises d'épilepsie.

15

La Revue Prescrire 2004 ; 24 (248) : 170-173

Voir les précisions sur les

différentes formes d’épilepsie dans

l’article sur VIMPAT° dans ce

numéro et dans le Pour en savoir

plus du Pharma-News n° 42 (mars

2007)

Page 10: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 10 Numéro 70, décembre 2009

Contrairement à l’acide valproïque (DEPAKINE° et génériques) ou à la phénytoïne, qui ont une

marge thérapeutique étroite, les doses de topiramate peuvent être augmentées progressivement (à

intervalle d’une semaine), jusqu’à atteindre la posologie efficace, sans avoir à contrôler les

concentrations plasmatiques. La dose journalière habituelle est de 200 à 400 mg répartis en deux

prises; une dose maximale de 800 mg par jour ne devrait pas être dépassée (mais une étude avec

1000 mg par jour a été réalisée et n’a pas révélé de toxicité) 16

. Pour ces raisons, la substitution

générique peut être proposée sans risque aux patients sous TOPAMAX°.

Il faut toujours prêter attention aux interactions des antiépileptiques, en particulier entre eux

(surtout phénytoïne, acide valproïque et carbamazépine), ainsi qu’avec les contraceptifs oraux, car

les antiépileptiques augmentent leur vitesse d’élimination et donc diminuent leur efficacité.

Comme les anticonvulsivants en général renforcent les effets de l’alcool et que celui-ci peut dans

certains cas lui-même provoquer une crise d'épilepsie, les patients sous antiépileptiques devraient

par conséquent s’abstenir de consommer de l'alcool, ou en tout cas de manière chronique ou aigüe

(un verre, ça va, la suite, vous la connaissez…).

Le topiramate peut être utilisé à partir de l’âge de deux ans, mais il y a un problème pratique pour

initier le traitement chez les enfants de moins de 15 kg, car il est recommandé de débuter avec une

posologie de 1-3 mg/kg/jour et le plus faible dosage de TOPAMAX° ou de ses génériques est de

15 mg 15

. Les gélules peuvent être ouvertes et leur contenu réparti dans une cuillère de nourriture

molle (yoghourt ou confiture, p.ex.) pour les patients qui ont du mal à avaler. Les comprimés ne

doivent par contre par être divisés ou écrasés. Il existe une gamme assez étendue de dosages de

topiramate (15, 25, 50, 100, 200 mg) afin de pouvoir augmenter la dose par paliers de 25 à 50

mg 16

.

GÉNÉRIQUES DU TOPAMAX° - A retenir pour le conseil :

antiépileptique indiqué plutôt en association chez les adultes et enfants dès deux ans pour

toutes les formes de crises

peut s’avérer utile en monothérapie dans certains cas réfractaires à d’autres traitements

marge thérapeutique large, pas besoin de contrôler les taux plasmatiques

effets indésirables classiques des antiépileptiques et d’autres plus spécifiques : lithiase

rénale, perte de poids, myopies aiguës, acidose métabolique…

attention aux interactions entre antiépileptiques et avec les contraceptifs oraux

la dose peut être augmentée progressivement toutes les semaines par paliers de 50 à 100

mg/jour

16

Compendium suisse des médicaments, Documed SA 2009

Page 11: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 11 Numéro 70, décembre 2009

OBESIMED°

OBESIMED° est un produit naturel pour le traitement

des surcharges pondérales légères à extrêmes.

L’ingrédient actif des capsules serait une fibre de

polysaccharide appelée OMTEC 19, dont la

composition chimique exacte est confidentielle (!) et

qui ne serait ni assimilée ni digérée par l’organisme 17

.

Lorsque les capsules sont ingérées avec une quantité

d’eau suffisante (500 ml) les fibres gonfleraient et

absorberaient jusqu'à 50 fois leur poids en eau. Cela permettrait de remplir l’estomac et entraînerait

une sensation de satiété qui contribuerait ainsi au rassasiement pendant et après le repas. En ce

sens, ce serait une sorte de "coupe-faim" naturel.

L’OMTEC 19 (tout comme les fibres solubles présentes dans les fruits tels que les pommes, les

poires, les baies, les légumes, l’avoine, l’orge et les légumineuses) lierait les acides biliaires et

bloquerait leur absorption intestinale. Ceux-ci doivent donc être à nouveau synthétisés par

l’organisme, ce qui nécessite du cholestérol et produirait ainsi une baisse de ses taux sanguins 18

.

En outre, le produit soulagerait également les problèmes de constipation, en normalisant la

consistance des selles 17

.

La posologie est de deux à trois capsules une heure avant les trois repas principaux, avec deux

grands verres d’eau pour bien faire gonfler les fibres ; les capsules ne doivent jamais être

ouvertes 17

. Le fabriquant indique que son produit peut être utilisé par des adultes à partir d’un

IMC de 19 kg/m2, mais un excès de poids commence seulement à partir d’un IMC de 25 kg/m

2

(cf. tableau ci-dessous) : est-ce que le fabriquant vise vraiment à traiter uniquement les

« surcharges pondérales légères à extrêmes » tel qu’il

l’indique ?! 1920

17

http://www.obesimed.ch/fr/index.htm 18

Manuel pratique du pharmacien suisse 2006, p. 328-329 19

http://www.hug-ge.ch/actualite/ABC_sante/obesite/calcul_masse.html 20

http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_masse_corporelle

Exemple de calcul et d’interprétations de l’IMC :

Une personne pesant 48 kg et mesurant 1,69 m possède un IMC de :

→ d'après le tableau précédent, cette personne est dans un état de

« maigreur » 20

Attention cependant au fait que l’IMC ne prend pas en compte la

proportion de masse musculaire ni de masse osseuse. Il est donc

inadapté sur certaines populations, en particulier les sportifs, qui se

retrouvent alors très souvent en surpoids alors que leur forme

physique est souvent meilleure que la moyenne des individus.

Rappels :

IMC : Indice de Masse Corporelle ou BMI en anglais

(Body Mass Index),

IMC = ][

][2 mtaille

kgpoids (correspond au poids en kg divisé

par la taille en mètres et au carré)

Interprétation des valeurs de l’IMC 19

IMC [kg/m2] Norme

moins de 15 Cachexie

15 - 18,5 Maigreur

18,5 - 25 Poids normal

25 - 30 Surpoids

30 - 35 Obésité

35 - 40 Obésité sévère

plus de 40 Obésité morbide

Page 12: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 12 Numéro 70, décembre 2009

En ce qui concerne les enfants avec surpoids, ceux-ci devraient tout d’abord suivre des mesures

hygiéno-diététiques, telles que l’augmentation de leurs dépenses physiques et la modification de

leurs habitudes alimentaires, avant d'éventuellement commencer ce type de traitement. Le produit

conviendrait aussi aux enfants à partir de dix ans, sous la surveillance étroite d’un adulte 17

.

Toutefois, nous recommandons en plus la supervision d’un médecin ; dans ce cas-là, la « vente

libre » de ce produit chez les enfants n’a plus sa raison d’être.

Une étude clinique réalisée par la firme Hygis elle-même en

Hollande montre une perte de poids moyenne de 2,4 kg après un

traitement de huit semaines avec trois grammes quotidiens

d’OMTEC 19, associé à une restriction calorique 21

. Selon une autre

étude, cette perte moyenne pourrait être augmentée à 3,3 kg si le

régime est associé à de l’exercice physique régulier 21

. Cette

diminution de poids nous semble minime, surtout si l’on tient

compte du coût relativement élevé de ce produit en vente libre (liste

négative, non remboursable : Frs 79.50 pour 135 capsules, c’est-à-

dire environ trois semaines de traitement) 22

. Surtout, ces études

menées par le fabricant n'ont pas été publiées dans une revue

indépendante et leurs résultats sont donc à considérer avec

passablement de méfiance.

En cas de prise concomitante d’autres médicaments par voie orale,

ceux-ci doivent être pris une heure avant, ou quatre heures après les

capsules, pour éviter une baisse de leur absorption. OBESIMED° abaisserait aussi le taux de

glycémie sanguin 21

, mais est-ce dû au produit lui-même ou au fait qu’une perte de poids, même

modeste, s’accompagne généralement d’une diminution de la tension artérielle, d’une réduction du

taux de lipides et de lipoprotéines et d’une amélioration de la tolérance au glucose et de la

sensibilité à l’insuline (qui se traduisent par une diminution de la glycémie) 23

? Pour cette raison,

la firme Hygis déconseille son utilisation sans avis médical chez les diabétiques, ou en

combinaison avec d’autres produits ayant un effet hypoglycémique, telles que les

sulfonylurées (AMARYL°).

Apparemment, les effets indésirables sont plutôt rares, mais comme avec tous les traitements à

base de fibres, des troubles gastriques et intestinaux modérés, tels qu’une légère diarrhée, des

éructations et des flatulences, peuvent se produire. Si ces effets indésirables persistent plus de trois

jours, il faut conseiller au patient de consulter son médecin.

Comme pour la plupart des traitements amaigrissants, l’utilisation d’OBESIMED° est déconseillée

pendant la grossesse ou l’allaitement. Selon la firme, d’éventuelles substances nocives provenant

des tissus adipeux pourraient intoxiquer l’enfant; mais c'est donner bien d'importance à ce produit

que de suivre ce raisonnement. Pour notre part, nous pensons que c’est surtout par absence d’étude

clinique que le produit doit être déconseillé chez les femmes enceintes ou allaitantes.

21

Obesimed, informations de base du produit et résumé des études scientifiques, Hygis 22

OFIS (Ofac Information System), novembre 2009 23

Larousse médical 2006, p.711

Page 13: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 13 Numéro 70, décembre 2009

OBESIMED° - A retenir pour le conseil :

produit à base de fibres indiqué comme soutien au régime

efficacité douteuse et probablement limitée et coût élevé

deux à trois capsules à prendre avec deux verres d’eau, une heure avant chaque repas

principal (ne pas ouvrir la capsule)

ne convient pas aux personnes ayant un IMC inférieur à 19, ni aux enfants âgés de moins de

dix ans

ne pas utiliser sans l’avis du médecin chez les diabétiques ou en combinaison avec des

substances ayant un effet hypoglycémiant

lors de prise d’autres médicaments par voie orale, respecter un intervalle adapté (prise une

heure avant, ou quatre heures après les capsules) pour éviter une baisse de leur absorption

Phytothérapie

FORMOPATCH°

Quelle femme n’a pas rêvé de voir

disparaître miraculeusement cette

“peau d’orange” disgracieuse?

FORMOPATCH° arrive à point

nommé pour concrétiser ce

souhait. Qu’en est-il vraiment?

FORMOPATCH° comme son

nom l’indique est un patch à

appliquer directement sur les

zones où se situe la peau d’orange

(cuisses, hanches, ventre, bras, …). Il s’adresse donc à toutes les femmes (même les minces!) en

leur promettant un ralentissement ou une disparition de leur cellulite 24

. Il est commercialisé en

trois variantes: FORMO°patch Regular, FORMO°patch Strong et FORMO°patch SPA Hydrogel.

Chacune de ces formes contient des principes actifs différents.

FORMO°patch Regular : emballage de 28 patches qui contiennent du fucus, de la carnitine, de la

caféine, du marron d’inde, du lierre et du thé vert: destinés à une application régulière, quotidienne.

FORMO°patch Strong : emballage de 15 patchs contenant de la griffe de chat, du mélilot, du

marron d’inde, du bouleau, de la caféine, de l’hydrocotyle asiatique et du guarana. Destiné en

France et en Belgique à être utilisé en cure de 15 jours, au moins deux fois par année pour

renforcer l’action du patch Regular 25

; la publicité suisse, elle, recommande d’alterner une cure de

28 jours de Regular avec 15 jours de Strong et ainsi de suite 24

.

24

Publicité de la firme Interdelta

Page 14: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 14 Numéro 70, décembre 2009

FORMO°patch SPA Hydrogel est une cure rapide (9 patches par emballage) utilisée en milieu

humide (comme son nom l’indique, à mettre lorsqu’on va au spa, à la piscine, …). L’humidité

extérieure exerce un effet osmotique, permettant la diffusion des principes actifs (on ne sait pas

lesquels!!) hors du patch. En moins de deux heures, le patch est sec (!) et tombe de lui-même. Ce

patch est grand et peut être découpé. La forme SPA peut renforcer l’activité des autres formes et

être utilisée conjointement. 25

Difficile de trouver des informations fiables sur l’efficacité

d’un tel produit! La firme met en avant dans toute sa

publicité la galénique de cette forme transdermique,

évoque en deux mots les composants des patches Regular

et Strong, parle d’études cliniques (elle nous en a fourni

une seule, très positive, qui a été effectuée sur 20 patientes

sans groupe témoin et seulement sur 28 jours) alors que

dans la littérature, aucune étude indépendante ne vient

confirmer l’efficacité de traitement contre la cellulite.

La dépense, elle, n’est pas négligeable : chaque type de

FORMO°patch coûte environ 35 à 45 francs. Cela veut

dire environ 40 francs pour 28 jours avec le regular, 40

francs pour deux semaines de patch Strong ou pour 9

patchs de la version SPA….et ceci pour l’utilisation d’un

seul patch à la fois ! Mais comme un patch diffuse

seulement sur un rayon de 10 cm de l’endroit d’application, la peau d’orange sur les cuisses et le

ventre nécessite trois patches par jour ! Nous vous laissons faire le calcul de ce que coûte un tel

traitement ! Sans oublier que son évaluation fait totalement défaut dans la littérature

indépendante…

Soyons réalistes : un traitement miracle contre la peau d’orange n’existe pas ! L’activité physique,

une alimentation équilibrée, boire beaucoup d’eau, peut-être des douches alternées chaud-froid et

un massage seront les mesures les plus adéquates pour apporter un léger mieux !

FORMOPATCH° - A retenir pour le conseil :

prise en charge de la peau d’orange par application de patches

trois sortes différentes contenant des principes actifs différents

aucune étude fiable disponible sur une quelconque activité de ce produit

malgré cette absence de preuve criante, le montant de la « cure » est très élevé

le traitement miracle n’existe pas !

les mesures hygiénodiététiques restent le meilleur choix

25

Psychembel 2007 ; 261. Auflage

Cellulite 25:

En fait, le terme cellulite est employé de façon

incorrecte pour parler de l'aspect en peau

d'orange que prend la peau des cuisses et des

fesses chez de nombreuses femmes.

En termes médicaux, la cellulite est une

inflammation des tissus situés sous la peau, qui

s’accompagne de névralgies et d’indurations

douloureuses; rien à voir avec ce que nous

nommons cellulite! Ce terme devrait donc être

remplacé par celui de « capitons » ou de

« peau d'orange ». Ces capitons sont liés à la

conformation et à la taille des cellules

graisseuses, de l'eau et des fibres de collagène

dans certaines zones du corps de la femme

(notamment, les cuisses et les fesses), lui

conférant un aspect en peau d'orange.

Page 15: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 15 Numéro 70, décembre 2009

Pour en savoir plus…

LE ZONA

Description

Le zona est une éruption cutanée douloureuse

causée par une réactivation du virus responsable de

la varicelle : le virus varicelle-zona (VZV).

Causes

A la suite d’une infection de varicelle, en principe

pendant l’enfance, le virus reste dormant dans les

ganglions nerveux pendant plusieurs années. Avec

l’âge, en raison d’un stress ou d'une maladie, le

système immunitaire perd de sa capacité à le contrôler. Le virus peut alors se réveiller et provoque

le zona.

Prévalence

Environ 90% des adultes dans le monde ont eu la varicelle et sont donc porteurs du VZV. Environ

20% d’entre eux seront atteints de zona au cours de leur vie 26

. Les deux tiers des personnes

atteintes de zona ont plus de soixante ans 27

.

Symptômes

Le zona apparaît sur les régions de la peau innervées par les cellules nerveuses où se cache le virus.

L’éruption touche le plus souvent le thorax, mais elle peut également se manifester sur le dos, les

fesses, la nuque et parfois le visage ou le cuir chevelu.

Un à trois jours avant l’éruption proprement dite, des signes précurseurs peuvent se manifester par

des picotements, une sensation de brûlure et une sensibilité locale accrue de la peau.

Puis des papules plus ou moins nombreuses

apparaissent dans le territoire concerné sur un fond

érythémateux. Celles-ci évoluent en vésicules en 12 à

24 heures puis en pustules. Elles provoquent

démangeaisons, brûlures et dans certains cas une

douleur aiguë.

Après 7 à 10 jours, les vésicules se rompent, se

dessèchent puis se couvrent de croûtes qui tombent

ensuite entre deux et quatre semaines après l’éruption.

Parallèlement, le virus peut provoquer des symptômes

systémiques tels que maux d’estomac, maux de tête,

fièvre et frissons.

26

www.passeportsanté.net 27

www.cma.ca (association médicale canadienne)

Page 16: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 16 Numéro 70, décembre 2009

Dans la plupart des cas, un seul épisode de zona survient, mais certaines personnes présentent des

infections répétées.

Contagion

Le zona ne se transmet pas. Cependant le liquide vésiculaire contient des particules de virus

pouvant provoquer par contact la varicelle chez une personne qui ne l’a jamais eue.

La prudence est donc de mise avec les femmes enceintes, les personnes immunodéficientes et les

nouveau-nés.

Complications

Parmi les différentes complications décrites, la plus fréquente est la douleur. Elle résulte de

l’endommagement par le virus des voies nerveuses qui se mettent à envoyer de manière confuse

des messages de douleur au cerveau.

Elle peut débuter avant l’apparition des vésicules et perdurer jusqu’à des années après. Lorsqu’elle

persiste plus de 30 jours après la guérison des lésions cutanées, elle est appelée névralgie post-

zona ou névralgie postzostérienne.

La névralgie post-zona est caractérisée par une douleur intense sur la trajectoire des nerfs touchés.

La chaleur, le froid, le simple frottement d’un vêtement peuvent devenir insupportables. Il peut

s’ensuivre une fatigue chronique, des troubles du sommeil et un état dépressif avec impact sur la

qualité de vie 28

.

Le risque de névralgie post-zona s’accroit avec l’âge: rare avant l’âge de 40 ans, elle atteint plus de

50% passé l’âge de 50 ans.

Autres complications répertoriées 26

:

- oculaires (kératite, sclérite, uvéite, glaucome, etc.),

- cutanées (surinfection bactérienne, cicatrices, etc.),

- neurologiques (neuropathies motrices, méningites, etc.),

- viscérales (entraînant principalement pneumopathie, hépatite, encéphalite, complications

ophtalmiques, etc.).

Traitement du zona

Les objectifs thérapeutiques du traitement sont 29

:

1. accélérer la cicatrisation des lésions cutanées,

2. contrôler la douleur,

3. réduire l’incidence des complications.

Les antiviraux administrés dans les 72 heures suivant l’apparition de l’éruption cutanée ne sont pas

efficaces pour soulager la douleur aiguë dans la phase éruptive, mais ont une certaine efficacité

pour prévenir l'apparition d'une douleur dans les premières semaines après la disparition des

lésions cutanées 30

.

Les indications à un traitement antiviral du zona sont :

- âge > 50 ans

- douleurs : modérées à sévères avant ou au début de l’éruption

28

La Revue médicale suisse, no 125, 19.9.2007 29

La Revue médicale suisse, no 178, 5.11.2008

Page 17: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 17 Numéro 70, décembre 2009

- zona ophtalmique ou cervical (risque de paralysie partielle ou incomplète, parfois

transitoire, d'un ou de plusieurs muscles = parésie)

- déficience immunitaire

Les antiviraux utilisés dans le zona 28

: aciclovir ZOVIRAX° 5 x 800 mg/j p.o – 7 jours

valaciclovir VALTREX° 3 x 1 g/j p.o – 7 jours

famciclovir FAMVIR° 2-3 x 500 mg/j p.o - 7 jours dosage dépendant de l’âge

et de la localisation.

brivudine BRIVEX° 1 x 125 mg/j p.o – 7 jours Contre-indication absolue

avec les fluoropyrimidines

(5-fluoro-uracil), y

compris les formes

topiques (VERRUMAL°,

EFUDIX°).

Les médicaments utilisés pour le traitement des douleurs aiguës sont le paracétamol puis les AINS

ou les analgésiques opiacés (tramadol, oxycodone) en tenant compte de la balance bénéfice-risque

dans la population âgée 30

.

L’application d’une lotion astringente (TANNO-HERMAL LOTION°) et/ou de compresses

fraîches et humides sur les vésicules apporte un soulagement. La chlorhexidine en solution aqueuse

(MERFEN°, p.ex.) est utile pour la prévention des surinfections 30

.

Traitement de la névralgie post-zona

Les antiviraux, pris de manière précoce, semblent raccourcir la durée de la névralgie post-zona. Par

contre, aucun traitement ne semble vraiment satisfaisant contre la douleur. En général, l’efficacité

des analgésiques (paracétamol, AINS) est décevante. Les médicaments les plus utilisés sont les

antidépresseurs tricycliques (SAROTEN°, NORTRILEN°) et certains antiépileptiques

(NEURONTIN°, TEGRETOL°) 30

.

De bons résultats sont obtenus par des traitements locaux avec des patches de lidocaïne

(NEURODOL TISSUGEL°) ou l’application rigoureuse de capsaïcine crème (HÄNSELER

CAPSAICIN KA 0.025%) cinq fois par jour 28

.

Prévention

Il est difficile de prévenir le zona, puisqu'il faudrait pour cela éviter de contracter la varicelle. Il se

peut que la vaccination contre la varicelle (VARILRIX°) procure une certaine protection contre le

zona, mais l'efficacité de cette mesure n'est pas (encore) démontrée.

30

Fiche de transparence – La prise en charge du zona – juin 2008

Page 18: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 18 Numéro 70, décembre 2009

LE ZONA – A retenir pour le conseil :

maladie virale causée par une réactivation du virus de la varicelle

se présente sous forme d’une éruption localisée, souvent accompagnée de douleurs aiguës

les personnes à risque doivent éviter tout contact avec le liquide contenu dans les vésicules

la névralgie post-zona est la complication la plus fréquente; les antidouleurs classiques

étant peu efficaces, on utilise souvent des antidépresseurs ou des antiépileptiques; des

anesthésiques locaux peuvent aussi s'avérer utiles

indications au traitement par antiviral : âge > 50 ans, douleurs au début, zona ophtalmique,

zona cervical ou déficience immunitaire

En bref

Pour une fois, vous êtes dispensé(e)s d’En bref, car nous n’avons rien trouvé qui vaille la peine d’y

figurer. Joyeux Noël !

Note de l'éditeur

Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP.

Page 19: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 19 Numéro 70, décembre 2009

Résultats du test de lecture du PN 66 – Lauréates :

Sans faute !

Aymon Jennifer Pharmacie Pralong Sion

Cotter Cindy Pharmacie Pralong Sion

Crettenand Lara Pharmacie plus de Bramois Bramois

Ducry Maryline Pharmaci Amavita Domdidier

Lendi Nadja Pharmacie Amavita La Harpe Lausanne

Modolo Sonia Pharmacie plus Centrale Fleurier

Zufferey Olivia Pharmacie plus de Bramois Bramois

Une toute petite faute pardonnée !

Casagranda Chantal Pharmacie Riat-Ville Delèmont

Chevalley Sylvie Pharmacie de Copet Vevey

Fatio Marie-Jeanne Pharmacie de Chardonne Chardonne

Fonseca Solange Pharmacie de Malagnou Genève

Gonseth Agnes Pharmacie du 1er

mars Les Geneveys-s/Coffrane

Guinand Marie-Claire Pharmacie du Sentier Le Sentier

Jacquier Anne-Christine Pharmacie de Vétrou Vétroz

Mermoud Marie Pharmacie du Jorat Mézières

Neuhaus Annie Pharmacie Arc-en-Ciel Oron-la-Ville

Peguiron Nicole Pharmacie de la Vallombreuse Prilly

Risse Monique Pharmacie de la Vallombreuse Prilly

Rodrigues Marlene Pharmacie de la Batelière Lausanne

Sacco Maria-Angela Pharmacie de Malagnou Genève

Wetz Ursula Stadt-Apotheke Liestal

La gagnante d’un bon de Frs 100.- (Ochsner Sport, Ikea, FNAC ou Manor) de

notre tirage au sort est Sonia Modolo que nous félicitons chaleureusement,

ainsi que toutes les participantes au questionnaire !!!

Page 20: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 20 Numéro 70, décembre 2009

TEST DE LECTURE Pharma-News N° 69 Cochez la ou les réponses correctes, entourez VRAI ou FAUX, respectivement répondez à la question.

1) Cochez les affirmations correctes concernant la mauvaise haleine et MERIDOL HALITOSIS

a) L’halitose peut être causée par une diminution de la production de salive, apparaissant par

exemple lors de la prise d’antidépresseurs

b) Lors d’apparition récente du problème, il faut s’assurer que le patient ne souffre pas d’une

affection telle que sinusite ou mycose oro-pharyngée à l’origine de la mauvaise haleine

c) Le MERIDOL HALITOSIS ne doit pas être utilisé à long terme car il peut entraîner

l’apparition d’une coloration jaune des dents

d) Le MERIDOL HALITOSIS contient uniquement un antiseptique inactivant les bactéries de

la cavité buccale qui dégradent les restes alimentaires et autres en produits à l’odeur

désagréable

e) Un reflux gastro-oesophagien ne peut pas être à l’origine d’une mauvaise haleine

2) Citez 3 types de traitement des verrues disponibles en pharmacie sans ordonnance :

3) VRAI ou FAUX sur les pellicules ?

a) On utilise des antifongiques dans le traitement des pellicules VRAI FAUX

b) C’est une affection qui touche aussi souvent les hommes que les femmes VRAI FAUX

c) NIZORAL, LUR

et TERZOLIN

shampooings contiennent le même principe actif au même

dosage VRAI FAUX

d) La fréquence d’application des shampooings antipelliculaires « non-cosmétiques » est de une

à deux fois par semaine VRAI FAUX

e) Les corticoïdes ne sont pas utilisés dans cette indication à cause du risque d’atrophie cutanée VRAI FAUX

4) En quoi l’EXFORGE HCT est-il unique sur le marché des antihypertenseurs ?

Quels sont les risques d’une telle association ?

5) Citez 3 éléments qui vont déterminer la quantité et la durée d’application de l’EMLA ou de son

générique ANESDERM :

Page 21: P h a r m a - N e w s

© Pharma-News page 21 Numéro 70, décembre 2009

6) A quoi faut-il rendre attentif le patient lors de la délivrance de spécialités à base de millepertuis

type SOLEVITA ?

Que veut dire RX dans SOLEVITA FORTE RX ?

7) Entourez ou soulignez parmi les facteurs ci-dessous ceux qui ne contribuent pas au

développement de la maladie d’Alzheimer :

âge avancé, diabète, obésité, tabagisme, hypercholestérolémie, stress, myopie, hypotension,

insuffisance cardiaque, asthme, hypertension, alcool

8) Quelle est la nouvelle forme galénique du ZALDIAR ?

Quels sont les deux principes actifs contenus dans le ZALDIAR ?

Peut-on prendre du DAFALGAN en même temps que le ZALDIAR ?

9) Entourez ou soulignez les noms de spécialités qui sont utilisées dans le traitement de la maladie

d’Azheimer :

ARIXTRA, EBIXA

, EDRONAX

, AXURA

, BIXILA

, EXELON

, REMERON

, REMINYL

,

ARIMIDEX, SYMFONA

, ARICEPT

10) Quelle est la particularité galénique d’ADIEU VERRUE ?

Pourquoi cette spécialité peut-elle être appliquée sans restriction chez le diabétique ?

Quel est le risque principal de ce traitement ?

Ce test est à renvoyer une fois par assistant(e) en pharmacie par fax au N° 022/363.00.85 avant le 31.12. 2009.

Nom :

Prénom :

Signature :

Timbre de la pharmacie :