Les troubles en santé mentale Professeur Isy Pelc U.L.B. La psychopathologie.

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Les troubles en santé mentaleProfesseur Isy Pelc

U.L.B.

La psychopathologie

Les classements des troubles en

santé mentale

• Descriptif

• Étiologique

• Psychopathologique

• Neurobiologique

Dimensions des troublesen santé mentale (cf DSM)

• Axe 1 : syndromes cliniques• Axe 2 : troubles du développement,

troubles de la personnalité• Axe 3 : affections et troubles physiques• Axe 4 : sévérité des facteurs de stress

psychosociaux• Axe 5 : évaluation globale du fonctionnement

Caractéristiques de la maladie mentale

bio

psycho

sociales

Les modes de décompensation et les réactions pathologiques

• Stress

• Anxiété

• Dépression

• Troubles du comportement

• Abus de substances

• États psychotiques

• Troubles psychosomatiques

États dépressifs

Signes affectifs habituels

• Tristesse de l’humeur verbalisée et/ou exprimée par la mimique, les pleurs

• Perte d’intérêt et de plaisir pour les activités habituellement investies

• Idéation suicidaire, idées récurrentes de mort, de dévalorisation, de culpabilité

États dépressifs

Signes somatiques habituels :

• Asthénie importante à prédominance matinale

• Ralentissement psycho-moteur (apragmatisme, troubles de l’attention, de la

concentration)

• Troubles du sommeil (insomnie, hypersomnie, réveils nocturnes, cauchemars et sommeil non réparateur)

• Troubles de l’appétit (anorexie, hyperphagie)

• Somatisations multiples

États anxieux

Manifestations neurovégétatives :

• Palpitations, sensations de constriction, d’oppression, sueurs, vertiges, bourdonnements d’oreilles, tremblements, dyspnée

• Tension douloureuse, crampes, contractures

• Inhibition sexuelle

États anxieux

Manifestations psychiques

• Anticipation dramatisée des événements du futur, hypervigilance

• Difficulté à appréhender rationnellement la situation, inhibition de la pensée, impossibilité de prendre une décision, faire un choix, donner un consentement éclairé

• Réaction d’effroi, de panique aiguë devant une situation d’examen clinique, de bilan… (scanner, injection…)

États névrotiques

• Anxiété

• Mécanismes de défense : refoulement, dénégation…

• Symptomatologie : phobique, obsessionnelle, hystérique ou d’anxiété pure

• Contact maintenu avec la réalité

• Autocritique = conscience morbide

• Adaptation au prix d’une souffrance psychologiqueet de troubles névrotiques

• Perturbations psychiques très profondes• Mécanismes de défense : clivage, projection• Mécanismes d’adaptation insuffisants• Perte de contact avec la réalité• Rupture avec le monde extérieur• Isolement, autisme, délire• Dans son monde à lui• Peu d'autocritique vis-à-vis de ses troubles

États psychotiques

Médecine psychosomatiqueLe concept psychosomatique :

1. approche holistique

2. affections où le psychologique joue un rôle important

on distingue : troubles fonctionnelsmaladies

psychosomatiques

Aspects psychologiques :

la notion de conflit est primordiale

la frustration, dénominateur commun

Aspects neurophysiologiques, neuro-endocriniens…

exemples :

hypertension artérielle

ulcère gastro-duodénal

Enfants - adolescents

• Troubles anxieux en particulier les phobies• États dépressifs• TOC• Énurésie• Syndrome d’hyperkinésie avec déficit d’attention• PTSD• Troubles du comportement de type suicidaire• Trouble bipolaire infanto-juvénile• Schizophrénie

Recherches récentes sur la maturation du cerveau (1)

• On a cru longtemps que le cerveau était largement achevé vers l’âge de 12 ans…

• Jay Giedd (NIMH) a, durant 13 années, soumis les cerveaux de 1.800 enfants et adolescents à la RMI, démontrant qu’il faut fixer à

25 ans l’âge de la maturation cérébrale !

• Et la dernière partie du cerveau à achever sa maturation est l’aire responsable de la prise de décision !

In : Time 10 mai 2004, vol. 163, n° 19

Recherches récentes sur la maturation du cerveau (2)

• Les études au scanner de Jay Giedd montrent que substances blanche et grise subissent de profondes modifications structurelles bien après la puberté…

In : Time 10 mai 2004, vol. 163, n° 19

La matière grise diminue au cours de la maturation du cerveau

In : Time 10 mai 2004, vol. 163, n° 19

Recherches récentes sur la maturation du cerveau (3)

• Les poussées subites d’hormones provoquent chez les adolescents des explosions émotionnelles.

• Un cortex immature ne leur permet qu’un jugement précaire.

• Et la Mélatonine bouleverse complètement leur sommeil.

In : Time 10 mai 2004, vol. 163, n° 19

Assuétudes : abus et états de dépendanceApproche bio-psycho-sociale

Substances Individu

Environnement

Concept de dépendance

Assuétudes

De l’habitude...

Usage excessif

Dépendance psychologique

Dépendance physiologique

... à l’esclavage !!!

Facteurs de dangerosité des drogues

Dépendance physique

Dépendance

psychique

Neurotoxicité Toxicité générale

Dangerosité sociale

nulle ou presque

très faible

faible

moyenne

forte

très forte

Héroïne : MDMA (ectasy) :Psychostimulants :Cocaïne :

Benzodiazépines : Alcool : Tabac : Cannabinoïdes) :

?

Source : B. Roques, La dangerosité des drogues, Odile Jacob, 1999, p. 298

L'alcoolisme : définition et clinique

• Multiplicité des définitions

• Ne pas se limiter aux complicationsphysiques ou psychiques

• Dépendance psychologique : envie de boire

• Dépendance physique : syndrome de sevrage

• Tolérance accrue

• Perte de contrôle

Problèmes psychologiques et sociaux alcool

Le cercle infernal de l’alcoolisme

Campral®: A NOVEL ACTION IN ALCOHOL DEPENDENCE

NORMALNORMAL CHRONIC ALCOHOLISMCHRONIC ALCOHOLISM

BALANCE

WITHDRAWALWITHDRAWAL CRAVINGCRAVINGHYPEREXCITATION

BALANCE

Inh Exc Inh Exc

Alc+

Exc BRAIN+

AlcInh

Exc

Exc BRAIN+

Inh

Exc

Exc BRAIN+ (learned

association)

Inh Exc

Campral® + CRAVING BRAIN(learned association)

Cannabis : observations (1)

• Peu de corrélation entre les dispositions légales et l’usage du cannabis.

• Le circuit cannabinoïde n’est pas bien compris.

• Facteurs de vulnérabilité et conditions psycho-sociales semblent déterminants.

Cannabis : observations (2)

• Le cannabis peut influencer la santé physique et mentale, de même que les fonctions cognitives et la capacité de conduite d’un véhicule.

• La dépendance au cannabis existe, elle peut être prévenue et traitée.

• Des stratégies de prévention peuvent être instaurées... mais le sont rarement !

Rôle hypothétique du cannabis et des substances cannabinoïdes endogènes :

• Le cannabis serait-il un « modulateur » des autres neuro-transmetteurs concernant nos affects et nos cognitions ?

• De même qu’en ce qui concerne les autres neuro-transmetteurs endogènes (sérotonine, dopamine…), nous utilisons de façon physiologique des cannabinoïdes endogènes produits naturellement.

• De même qu’en ce qui concerne les autres substances psychotropes, des problèmes apparaissent lors d’un usage de cannabis dépassant nos besoins personnels et naturels.

• Théorie de l’escalade : dans quelles conditions apparaît ce processus ?

1714

2831

0

5

10

15

20

25

30

35

parentalitéoptimale

contrainteaffectionnée

contraintesans

affection

parentalitérelâchée

Pelc et Ledoux, 1995

Usage de cannabis chez les élèves de 5è secondaire en Hainaut occidental - n = 529

Selon le type de parentalité vécue%

Concernant les assuétudes …

• Une assuétude n’est pas uniquement le résultat de l’usage d’une drogue, de son abus ou encore d’un état de dépendance.

• Un comportement d’assuétude nous confronte à des problèmes tels que l’autonomie et la dépendance, le plaisir et l’auto-destruction, la complétude et le manque, le pouvoir et la misère et, finalement, la vie et la mort. …

Isy Pelc, in : « Les Assuétudes: abus et états de dépendance – Alcool, Tabac, Médicaments, Drogues » Editions de l’Université de Bruxelles, 1983

Concernant les assuétudes …

A côté des facteurs biologiques et génétiques conduisant à l’émergence et au maintien d’une assuétude, l’éducation personnelle, l’adaptabilité sociale et le développement précoce de la qualité de vie seront extrêmement importants pour l’évolution de la personne en ce qui concerne son comportement d’assuétude ultérieur.

Les classements de l’activité psycho-pharmacologique… hier…

en 1950, Jean Delay et Pierre Deniker distinguent 4 types d'actions psychotropes :

• Psychoanaleptiques : dynamisent le psychisme, augmentent la vigilance, améliorent l'humeur déprimée, mais peuvent précipiter des crises d'anxiété ou d'excitation (Cocaïne, antidépresseurs).

• Psycholeptiques : action dépressive, entraînent le sommeil, ou du moins la sédation (apaisement d'une douleur), et des manifestations délirantes ou agressives (héroïne, neuroleptiques).

• Normothymiques : action caractéristique de substances visant à normaliser l'humeur de certains patients chez qui alternent des phases de dépression et d'excitation (Lithium,…).

• Psychodysleptiques : action sans intérêt thérapeutique direct de nos jours, mais intégrée, dans les sociétés traditionnelles et autrefois en Occident, à de nombreuses pratiques religieuses ou rituelles, induisent la survenue d'hallucinations plus ou moins fortes ou, pour le moins, de troubles de la personnalité avec sensation d'irréalité (LSD, Peyotl, Mescaline, drogues diverses,…).

Les classements de l’activité psycho-pharmacologique… aujourd’hui :

Sont devenus beaucoup plus complexifiés du fait que le traitement des pathologies mentales requiert une action diversifiée sur de multiples récepteurs de neurotransmetteurs et circuits neurobiologiques…

En tout état de cause, quelle que soit la pathologie, un impact des médicaments psychotropes sur la fonction de « restructuration cognitive » paraît utile.

Exemple : molécules relativement identiques pour troubles dépressifs, psychotiques et stabilisation de l’humeur

• la volonté de gagner qui caractérise tout sportif de compétition se transforme en rage, à la fois constructive et destructrice

• jamais le cerveau n’échappe aux messages incitants, cachés ou non, qui peuvent mener, par voie chimique, à un accroissement – minime mais essentiel – de la puissance physique...

d’après Carline Taymans in « Le Vif L’Express » 17 octobre 2003, p 110

Forts en tête ...

grâce à leur caractère bien trempé, certaines personnalités n’ont besoin de personne pour se mettre en mesure de l’emporter

D’autres, peut-être plus équilibrées, pour ne pas dire plus humaines, s’entourent de personnalités aptes à favoriser leur préparation mentale.

Suivies de près, tout au long de leur préparation physique, par des professionnels de leur entourage, elles sont aussi très attachées à l’équilibre de leur vie privée.