Le Conseil de classe. Open your mind ! Ce qui est familier n’est pas pour autant connu !

Post on 04-Apr-2015

114 views 0 download

Transcript of Le Conseil de classe. Open your mind ! Ce qui est familier n’est pas pour autant connu !

Le Conseil de classe

Open your mind ! Ce qui est familier n’est pas pour autant connu !

Open your mind ! Ce qui est familier n’est pas pour autant connu ! En formation, oser poser des questions décapantes.

L’état des représentations Le Conseil de classe est associé ou assimilé :

aux délibérations de juin, aux difficultés, aux propos négatifs, au destin scolaire des élèves et des familles, à la culture de l’échec, à un organe judiciaire.

L’état des représentations Les choses sont différentes :

dans chaque établissement, dans chaque centre PMS.

L’état des représentations Le rôle du PMS, c’est de :

faire avancer les situations, de porter un autre regard, de porter un regard « décalé », d’amener une expertise.

Mais la place du représentant du PMS n’est pas acquise d’emblée : il faut prendre « sa » place, il faut apprendre à prendre sa place.

Questions possibles

A QUI PROFITE LE CRIME ?

Questions possibles Qu’est-ce qu’il y a de rassurant dans la métaphore guerrière

(« anciens combattants », « franc tireur », « faucons », « colombes ») et dans la métaphore judiciaire (« avocat », « défendre », « tribunal », « condamnation des innocents », « casier judiciaire »,…) ?

Questions possibles A qui profite l’organisation actuelle des délibérations ? A qui profite la culture du redoublement ? Tous les établissements scolaires tirent-ils le même bénéfice

de cette culture de l’échec et du redoublement ?

Questions possibles Pourquoi les pratiques varient-elles à ce point entre

l’enseignement fondamental, l’enseignement spécialisé et l’enseignement secondaire ?

Pourquoi y a-t-il des petits gâteaux dans l’enseignement spécialisé ? Et des viennoiseries au Collège St Stanislas ?

Questions possibles Dans quels établissements a-t-on besoin de profs qui

sanctionnent ? Pourquoi a-t-on peur de faire réussir les élèves ? Dans quels établissements a-t-on besoin de formateurs qui

accompagnent ?

Questions possibles Faut-il être en bout de course pour commencer à travailler

autrement ? Faut-il être en bout de course pour travailler ensemble ? Faut-il être en bout de course pour travailler avec d’autres

professionnels ? Dans la question : « Qu’est-ce qui rend le métier

impossible? », quel est le terme qui doit être questionné ?

Questions possibles S’il ne fallait garder qu’une chose en conseil de classe au

mois de juin ? Le dossier individuel ou la feuille de délibération ?

Questions possibles Faut-il se refuser à fixer des normes de référence ? L’opposition entre formalisation critériée et absence de

procédure ne dissimule-t-elle pas une difficulté plus fondamentale ?

Un ensemble de gens « fiers » prendront-ils de bonnes décisions ?

Un débat contradictoire s’ouvrira-t-il nécessairement sur de bonnes décisions ?

Questions possibles Un ensemble de gens « fiers » prendront-ils de bonnes

décisions ? Un débat contradictoire s’ouvrira-t-il nécessairement sur de

bonnes décisions ? Un regard global s’ouvrira-t-il nécessairement sur de bonnes

décisions ?

Questions possibles L’erreur est autorisée. Mais quand on fait une connerie, que

faut-il apprendre à faire ? Prendre de bonnes décisions, est-ce une question

d’organisation et d’animation du Conseil de classe ? Qu’est-ce qui permettra de constituer une « communauté

éducative » ? Qu’est-ce qui permettra de dépasser la seule logique de

bilan annuel et morcelé pour considérer l’ensemble du parcours de formation ?

Questions pour l’agent PMS Qu’est-ce qui rend la posture du représentant du PMS si

difficile ?

Questions pour l’agent PMS Quelle place pour le secret professionnel ? C’est quoi, un regard « objectif » sur l’élève ? C’est quoi, un « autre » éclairage ?

Questions pour l’agent PMS Quelle norme de référence pour organiser et intégrer le plan

individuel d’apprentissage : un élève bien dans sa peau ? Un élève qui réussit ?

Le bonheur d’un jeune passe-t-il nécessairement par l’école et se joue-t-il nécessairement dans l’établissement où il est inscrit ?

Questions pour l’agent PMS L’agent PMS est là pour poser des questions plutôt que de

prendre position : oui, mais quelles questions ? Attention ! Il y a des questions qui tuent : quel âge a-t-il ?

L’élève… pas l’agent du PMS ! Il est un interpellant : au nom de quelle norme ? Adopter une méthodologie par exemple centrée sur l’étude

de cas : oui. Mais à quel moment ?

Questions pour l’agent PMS Il est un interpellant : au nom de quelle norme l’interpellation

sera-t-elle légitime ? Adopter une méthodologie par exemple centrée sur l’étude

de cas : oui. Mais à quel moment ?

Questions pour l’agent PMS Adopter une méthodologie par exemple centrée sur l’étude

de cas : oui. Mais à quel moment ?

Questions pour l’agent PMS L’agent PMS est là pour éclairer les décisions : n’y a-t-il pas

des décisions plus lourdes et plus préjudiciables que d’autres?Par exemple : dans un établissement qui n’organise qu’un enseignement de transition, une AOB a les allures d’un bon de sortie…

Questions pour l’agent PMS Peut-il être un tiers ? Ne risque-t-il pas de devenir un

fantôme ? Ou le fantôme d’un tiers ? Et pour les plus malchanceux, un tiers de fantôme… Il est vrai qu’un fantôme est assez fin…

Faut-il composer avec le fonctionnement actuel et privilégier la finesse, la ruse et la fermeté ?

Questions pour l’agent PMS Faut-il être beau comme un dieu pour être entendu ?

Questions pour l’agent PMS Faut-il être beau comme un dieu pour être entendu ? A choisir : finesse, fermeté ou beauté ? In ou out ?

Questions pour l’agent PMS Faut-il être beau comme un dieu pour être entendu ? A choisir : finesse, fermeté ou beauté ? In ou out ? Le pire : un démon grossier, biesse, mou, laid et dépassé…

Questions pour l’agent PMS Faut-il être beau comme un dieu pour être entendu ? A choisir : finesse, fermeté ou beauté ? In ou out ? Le pire : un démon grossier, biesse, mou, laid et dépassé… Une alternative : la position du porc-épic.

Questions pour l’agent PMS Faut-il être beau comme un dieu pour être entendu ? A choisir : finesse, fermeté ou beauté ? In ou out ? Le pire : un démon grossier, biesse, mou, laid et dépassé… Une alternative : la position du porc-épic. A défaut d’alternative : s’enfuir en courant (on l’aura appris

en côtoyant le prof de cumulet)

Ce qui peut installer une cohérence

Ce qui peut installer une cohérence Dans l’analyse ? Dans l’action ?

Le temps de l’analyse

Le temps de l’analyse Penser les choses de façon systémique. Dépasser les variables individuelles pour isoler des éléments

« structurels » (par exemple : instabilité des équipes).On changera difficilement les personnes.

Distinguer entre le niveau institutionnel (production de normes) et le niveau organisationnel (régulation de l’action collective).

Le temps de l’analyse Peu de données disponibles. Objet possible : les catégories du jugement professoral ou

de l’entendement professoral (Bourdieu).

Le temps de l’analyse Au cours des quarante dernières années, il y a eu de plus en

plus de conseils de classe. Les missions du PMS étaient centrées sur l’orientation (au

travers de tests). Les résultats et avis du PMS étaient remis en Conseil de

classe. On a eu tendance à (re)scolariser des segments de la

formation qui avaient quitté l’orbite de l’école obligatoire.

Le temps de l’analyse Récurrence et permanence des difficultés (image du « bloc

de granit » ; à 30 ans d’intervalle, peu de choses ont changé) Evolution du métier d’enseignant

Des jeunes peuvent eux-mêmes se mettre en échec. Les choses pourraient être différentes dans l’enseignement

général et dans l’enseignement professionnel. Les parents exercent une pression importante sur la

direction et sur les profs.

Le temps de l’analyse L’arrière-plan culturel détermine les pratiques des conseils

de classe : prédominance d’une vision janséniste dans l’éducation (mériter le paradis par le travail et les efforts ; éviter les faux-pas) Vision anglosaxonne de l’éducation : promouvoir l’indépendance dans la réflexion et l’actionQuestion complémentaire : pourquoi la vision janséniste a-t-elle survécu dans l’école obligatoire ? A qui profite l’argumentaire méritocratique ?

Le temps de l’analyse Les pratiques en CC sont redevables d’une faiblesse dans

l’identité professionnelle.Question complémentaire : l’augmentation du nombre d’enseignants recrutés sur base de dérogation ne contribue-t-elle pas à l’affaiblissement de l’identité professionnelle ?

Un enseignant qui n’a suivi aucune formation ou qui enseigne une matière pour laquelle il n’est pas compétent, est-il apte à intégrer un conseil de classe ?

Le temps de l’analyse Les pratiques en CC sont redevables d’une gestion politique

erratique.Question complémentaire : les pouvoirs publics n’ont-ils pas surestimé la capacité des enseignants à intégrer le prescrit légal du Décret Missions ?

Le temps de l’analyse Les pratiques en CC sont redevables d’une culture de

l’échec.Question complémentaire : la culture de l’échec n’est-elle pas au cœur d’une identité professionnelle ?

Le temps de l’analyse La formalisation informatique ne permet de rencontrer

qu’une partie des missions dévolues au Conseil de classe.

Le temps de l’analyse Il est plus difficile d’agir sur les paramètres institutionnels et

la culture d’établissement, que sur l’organisation du Conseil de classe proprement dit (ordre du jour, marche à suivre,…).

Le temps de l’analyse Tenter de comprendre pourquoi le Conseil de classe est

l’occasion de confronter les diagnostics. Prendre appui sur la notion de « régulation », ne pas la

limiter à l’analyse des échanges au sein des Conseils de classe.

Dégager les normes de justice sociale sous-jacentes aux décisions prises.

Le temps de l’action

Le temps de l’action Comment prendre une « bonne » décision ? Ou comment

prendre « la meilleure décision possible » ? Le vote n’est-il pas un pis-aller ? N’y a-t-il pas quelque chose

de commun entre le recours au vote (à main levée ou par bulletin secret) et la critérisation excessive des modalités de délibérations ? Ces deux démarches ne sont-elles pas là pour occulter un déficit essentiel ?

Le temps de l’action Si on ne peut pas faire changer les personnes, quels sont les

dispositifs qui permettront d’arriver à prendre une « bonne » décision ou « la meilleure décision possible » ?

Comment réhabiliter l’erreur dans l’apprentissage ? L’ouverture du Conseil de classe aux familles et aux élèves

permettra-t-elle d’aboutir à de meilleures décisions ? A quelle(s) condition(s) ?

Le temps de l’action Les jurys populaires en Cour d’assises prennent-ils toujours

de bonnes décisions ?

Le temps de l’action Dans une école chargée d’éduquer à la citoyenneté, les

décisions du Conseil de classe devraient s’aligner sur les principes fondateurs d’un Etat de droit :« nul ne peut se faire justice »

« nul ne peut être juge et partie »

« nul ne peut être puni pour une faute qu’il n’a pas commise »

« pas de preuve pas de droit »

« non bis in idem »

Le temps de l’action Dans une école chargée d’éduquer à la citoyenneté, il

faudra, le cas échéant, constituer un casier judiciaire pour l’élève qui a commis des fautes « graves » sur un plan disciplinaire.

Quelle place réserver à ce « casier judiciaire » dans la réflexion du Conseil de classe ? La réussite scolaire doit-elle primer sur l’éducation citoyenne ?

Le temps de l’action Comment soutenir l’émergence de laboratoires collectifs de

créativité pédagogique ? Comment soutenir la réflexion et l’innovation ? Comment favoriser la créativité des équipes ?

Les objectifs doivent-ils être fixés par les laboratoires collectifs ?

Est-il suffisant de se fixer des « objectifs » ?

Le temps de l’action Un souci majeur : s’assurer que chacun puisse parler mais

surtout que chacun puisse être entendu. OK. Mais à quel moment ?

Une proposition déclinéeen 5 temps

Une proposition déclinéeen 5 temps

Temps 1 Retirer sa bouée : indispensable pour les porcs épics !

Temps 2 Identifier les bouées qui balisent le

gué et intégrer la législation existante !

Un rappel

Un rappel Les procédures légales ont pour finalité de limiter le risque

d’arbitraire. Le Conseil de classe est-il vraiment souverain ? Il y a la loi et l’esprit de la loi : la loi octroie des espaces de

liberté aux établissements scolaires. Le législateur a donc reconnu que la diversité des situations locales devait être prise en compte.

Un rappel Le Décret Missions n’est pas un atout pour une collaboration

efficace mais le cadre légal de référence. Le Décret Missions n’est pas une mode pédagogique qui va

passer mais le cadre légal de référence.

Temps 3 Accompagner ceux qui osent se lancer à l’eau et laisser

ceux qui ne veulent pas, de l’autre côté de la rive.

Temps 4 Accompagner en suscitant l’adhésion à un projet collégial de

formation, fondé sur un diagnostic partagé des besoins de formation qui sont confiés à l’équipe.

Temps 5 Identifier la contribution de chacun (ce à quoi chacun

s’engage) et s’assurer que chacun apportera sa contribution (responsabilité).

La responsabilité Répondre de ses actes :

1.Envers les institutions : Décret missions

2.Envers soi-même : déontologie (serment de Socrate)

3.Envers les autres : projet de formation localement situé

La responsabilité Susciter l’engagement…

Ce n’est pas responsabiliser ni culpabiliser.

C’est soutenir l’intégration des actions individuelles dans une action collective.

On a le droit de se tromper, surtout quand on expérimente.

Le tout est de reconnaître ses erreurs et d’être capable de faire demi-tour à temps !

C’est là aussi l’équation + - +