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Le langage est la capacité d'exprimer une pensée et de communiquer au moyen d'un système de signes (vocaux, gestuels, graphiques, tactiles, olfactifs, etc). Plus couramment, le langage est un moyen de communication. Le terme « langage » s'applique à des notions très diverses. On parle, par exemple, de langage humain, de langage animal, de langage des fleurs, de langage informatique, …. Dans la langue française, il existe trois niveaux de langage : 1 : Le registre familier Il correspond au langage courant mais avec un grand nombre de libertés. Comme son nom l’indique, ce registre est surtout employé entre proches, entre personnes appartenant à une même communauté sociale. Ce registre utilise : une syntaxe simplifiée et souvent approximative , de nombreuses abréviations , la forme interrogative directe , la forme interrogative avec « est- ce que » , un vocabulaire familier , la suppression de ne dans la négation , le pronom sujet on à la place de nous et une prononciation plus rapide. 2 : Le registre courant Il correspond à un langage correct, tant du point de vue lexical que syntaxique : les phrases sont quelquefois complexes et les principales règles de syntaxe sont respectées. C’est le style attendu dans les échanges de type professionnel ou officiel, lorsque la communication est impersonnelle et implique une distance entre les interlocuteurs. C'est le langage du professeur à ses élèves, de l’homme politique en train de faire un discours, du présentateur de télévision, du journaliste faisant un reportage. Le registre courant est celui qu'on emploie aussi dans des situations d'interviews ou dans la communication orale avec des services commerciaux ou administratifs. 3 : Le registre soutenu Il est non seulement correct, mais il bénéficie d’une surveillance extrême. Employé surtout dans la littérature et la rhétorique, ce registre utilise principalement : des phrases pouvant être longues (avec une syntaxe souvent complexe), un vocabulaire rare, des figures de style recherchées, l’imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif (à l’oral comme à l’écrit), le passé simple et le passé antérieur de l’indicatif (à l’oral) et la forme interrogative directe inversée. Les "arts du langage" regroupent : la littérature écrite et orale, les inscriptions épigraphiques, les calligraphies, les calligrammes, les lettres enluminées, etc. Dans le cadre du Projet Pédagogique 2015-2016 : « LANGAGES » Classe de Cinquième

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Le langage est la capacité d'exprimer une pensée et de communiquer au moyen d'un système de signes (vocaux, gestuels, graphiques, tactiles, olfactifs, etc). Plus couramment, le langage est un moyen de communication. Le terme « langage » s'applique à des notions très diverses. On parle, par exemple, de langage humain, de langage animal, de langage des fleurs, de langage informatique, ….

Dans la langue française, il existe trois niveaux de langage :

1 : Le registre familier Il correspond au langage courant mais avec un grand nombre de libertés. Comme son nom l’indique, ce registre est surtout employé entre proches, entre personnes appartenant à une même communauté sociale. Ce registre utilise : une syntaxe simplifiée et souvent approximative , de nombreuses abréviations , la forme interrogative directe , la forme interrogative avec « est-ce que » , un vocabulaire familier , la suppression de ne dans la négation , le pronom sujet on à la place de nous et une prononciation plus rapide.

2 : Le registre courant Il correspond à un langage correct, tant du point de vue lexical que syntaxique : les phrases sont quelquefois complexes et les principales règles de syntaxe sont respectées. C’est le style attendu dans les échanges de type professionnel ou officiel, lorsque la communication est impersonnelle et implique une distance entre les interlocuteurs. C'est le langage du professeur à ses élèves, de l’homme politique en train de faire un discours, du présentateur de télévision, du journaliste faisant un reportage. Le registre courant est celui qu'on emploie aussi dans des situations d'interviews ou dans la communication orale avec des services commerciaux ou administratifs.

3 : Le registre soutenu Il est non seulement correct, mais il bénéficie d’une surveillance extrême. Employé surtout dans la littérature et la rhétorique, ce registre utilise principalement : des phrases pouvant être longues (avec une syntaxe souvent complexe), un vocabulaire rare, des figures de style recherchées, l’imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif (à l’oral comme à l’écrit), le passé simple et le passé antérieur de l’indicatif (à l’oral) et la forme interrogative directe inversée.

Les "arts du langage" regroupent : la littérature écrite et orale, les inscriptions

épigraphiques, les calligraphies, les calligrammes, les lettres enluminées, etc.

Dans le cadre du Projet Pédagogique 2015-2016 : « LANGAGES »

Classe de Cinquième

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LES ÉCRITURES ARTISTIQUES :

La calligraphie est l’art de former de façon élégante et ornée les caractères de l’écriture.

Le mot « calligraphie » est formé à partir des termes grecs « kallos » (= la beauté) et

« graphein » (=écrire).

1 : L’épigraphie L’épigraphie est l’étude des inscriptions réalisées sur des matières

non putrescibles telles que la pierre, l’argile ou le métal. Cette science a pour

objectif de les dater, de les replacer dans leur contexte culturel, de les

traduire et de déterminer les informations qui peuvent en être déduites.

Les Anciens, en effet, n'avaient pas, comme nous, de journaux

quotidiens qui permettaient de porter à la connaissance du public les actes du

gouvernement, les discussions législatives, les notes diplomatiques que la

presse et les autres médias répandent aujourd'hui. Pour garder le souvenir

des faits importants de la vie publique des peuples, ils n'avaient d'autre

ressource que de les graver ou de les tracer au pinceau, pour les exposer à la

vue de tous.

2 : Le calligramme

Un calligramme est un poème dont la disposition graphique sur la

page forme un dessin, généralement en rapport avec le sujet du texte.

Mais il arrive que la forme apporte un sens qui s'oppose au texte.

Cela permet d'allier l'imagination visuelle à celle portée par les mots.

Le calligramme peut se lire en plusieurs sens, à la fois

horizontalement et verticalement. Ces deux lectures se combinent, elles ne se contredisent

pas.

3 : L’enluminure

L'enluminure est une peinture (ou un dessin), exécuté à la main, qui

décore (ou illustre) un texte, généralement un manuscrit.

La technique de l'enluminure comporte trois activités : l'esquisse, le

mélange des pigments de couleurs avec la colle animale et le coloriage par

couche.

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LES GENRES LITTÉRAIRES :

Ce sont des ensembles de textes, regroupés selon des caractéristiques

communes. Chaque époque privilégie un « genre » qui met en valeur certaines

formes, certains thèmes culturels, certains registres ou encore certains types

de textes. En voici quelques-uns :

1 : La littérature écrite

Le roman : il est caractérisé, pour l'essentiel, par une narration de fiction plus ou

moins longue.

La nouvelle : c’est un récit court, écrit en prose. En règle générale,

les personnages d'une nouvelle sont peu nombreux et brièvement décrits. Son

action est assez simple ; mais construite de façon à ménager un effet de surprise

au dénouement. C'est ce que l'on appelle « la chute ».

La fable : c’est une courte histoire, teintée d'humour, le plus souvent écrite

en vers. Elle a pour but de distraire le lecteur tout en l'instruisant : c'est pourquoi, elle

se conclut sur une leçon que l'on appelle « la morale ».

Les personnages d'une fable sont en général des animaux qui incarnent des types

humains (le puissant, le cruel, l'avare, le faible, etc.).

La poésie : c’est une façon de « sculpter » les phrases et les mots pour leur faire

dire plus qu'ils ne disent habituellement. Par la richesse des images poétiques, l’artiste

donne à voir sa propre vision du monde.

Traditionnellement, un poème est écrit en vers réguliers ; mais il peut également être

écrit en prose.

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2 : La littérature orale

Le mythe

Le mythe est une légende orale qui relate des histoires de dieux ou de héros, rassemblées

sous le nom de « mythologie ».

Les mythes sont communs à toutes les cultures et traduisent les réponses que les peuples

apportent aux grandes questions insolubles : d'où vient le monde ? comment expliquer l'existence du

mal ?, etc.

Le conte

Un conte est un texte généralement court, qui fait la part belle à l'imaginaire. Il met souvent

en scène des couples de personnages dont l'un est bon et l'autre est méchant. En règle générale, le

bon finit par triompher.

Sa structure est toujours la même :

Situation initiale : le décor est planté, le lieu et les personnages introduits et décrits

Complication : perturbation de la situation initiale

Péripéties : moyens utilisés par les personnages pour résoudre la perturbation

Résolution : conséquence de l'action.

Situation finale : résultante de la résolution, équilibre final.

Le récit est encadré par des formules plus ou moins figées qui ouvrent et concluent le conte :

« Il était une fois... », « Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants » ; parfois suivies de quelques

lignes énonçant la morale du récit.

Conte de fées :

C’est un récit merveilleux peuplé de personnages imaginaires et bons (fées, lutins, elfes,...)

ou mauvais (ogres, sorcières,...) et d'animaux fabuleux (licorne, dragons, ...) souvent doués de

parole.

En général, le récit s'organise sous la forme d'une quête, laquelle est généralement motivée

par le désir de délivrer une princesse ou un prince charmant d'un mauvais sort. Tours de magie,

envoûtements et sortilèges scandent le récit, qui, la plupart du temps, se finit bien.

Conte philosophique : C’est un genre littéraire qui permet de critiquer des aspects de la société (mœurs, politique,

religion, etc.), dans laquelle vit l'auteur en utilisant l'artifice d'une histoire fictive.

Il est indissociable de Voltaire, qui en fut à la fois le créateur et le plus illustre représentant.

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Conte merveilleux :

Leur ressort est le merveilleux, c'est-à-dire l'intervention du surnaturel, de

l'inexplicable dans les aventures des héros. Des personnages secourables (fées,

lutins, vieilles femmes, animaux) les aident à accomplir les épreuves et à triompher

des obstacles. Les adversaires (ou « opposants ») peuvent être des ogres, des

dragons, des méchants de toute espèce.

Les contes merveilleux sont fréquemment bâtis sur un scénario en forme

de quête : le héros, ou l'héroïne, part à la recherche d'un objet difficile à

obtenir. Le but du voyage est souvent la délivrance d'une princesse enlevée par

un méchant.

Au début de sa quête, le héros entre dans un monde différent. Le passage est souvent marqué

par la traversée d'une rivière, la plongée au fond de l'eau ou la descente sous terre.

Conte fantastique :

Sa spécificité, par rapport au merveilleux, réside dans les rapports

particuliers que les deux genres entretiennent avec la réalité : le fantastique

évoque un monde réel dans lequel survient inopinément un événement

insolite, irrationnel, inexplicable.

Le fantastique repose entièrement sur cette oscillation entre la

réalité et le surnaturel.

Conte d’animaux :

Il a pour héros des animaux doués de parole et se comportant comme des humains. Les

contes d'animaux s'enchaînent souvent les uns aux autres, car ils relatent les aventures de

personnages identiques.

Les espèces animales mises en scène changent selon les régions, mais la trame générale de

tous ces contes opposant deux animaux est la même : le plus faible, qui est aussi intelligent et rusé,

joue des tours pendables au plus fort, stupide et crédule.

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Le fabliau

Les fabliaux sont de courts récits populaires du Moyen Âge, parfois en vers, le plus souvent

satiriques. Ils commencent généralement par une phrase d'introduction du narrateur et se terminent

par une morale.

Même s'ils comportent une visée morale, celle-ci n'est souvent qu'un prétexte. Les fabliaux

visent la plupart du temps surtout à faire rire. Pour cela, ils recourent à plusieurs formes de

comiques :

comique de gestes: coups de bâton, chutes…

comique de mots: répétitions, patois, jeu de mot, expression à double sens, quiproquo…

comique de situation : le trompeur trompé, renversement de rôles maître-valet, mari-femme…

comique de caractère : crédulité, hypocrisie, gloutonnerie…

Ils comportent très souvent une satire sociale, qui concerne de façon récurrente les mêmes

catégories sociales : les moines, les vilains (paysans), les femmes.

Quelques exemples de fabliaux :

à rire : « Estula »

Le ressort comique est le calembour basé sur l'homophonie du nom du chien « Estula » et de

la question « Es-tu là ? »

Deux frères pauvres envisagent un vol chez leur riche voisin. Ils s'introduisent chez lui de

nuit et, pendant que l'un coupe quelques choux dans le jardin, l'autre se rend à la bergerie pour

choisir quelques moutons. Le grincement de la porte attire l'attention et le riche voisin envoie son

fils voir ce qu'il se passe.

Le fils qui croit que son chien, nommé « Estula » est à l'origine des bruits, l'appelle. Le frère

occupé dans la grange, se croyant appelé par son frère, lui répond. Le fils, effrayé, court vers son

père et lui dit que leur chien parle.

Le père sort, appelle le chien, et prend à son tour la réponse du voleur pour celle du chien.

Face à ce prodige, le père envoie son fils chercher le curé. Le frère toujours occupé à couper des

choux, voyant le fils arriver portant le curé sur son dos, croit qu'il s'agit de son frère revenant avec

une brebis sur les épaules. Il lui propose alors de la poser et de l'égorger.

Croyant être tombé dans un guet-apens, le curé s'enfuit, mais son habit reste coincé et il

s'enfuit sans ses affaires. Les deux voleurs repartirent donc avec l'habit du curé (qu'ils revendirent),

des choux et un mouton !

à rire : « Le dit des perdrix »

Un paysan a trouvé par hasard deux perdrix près de sa ferme. Tout content, il demande à sa

femme de les faire cuire pendant qu'il va inviter le curé. Mais ces deux derniers tardent et les

perdrix sont prêtes. La femme, très gourmande, n'arrive pas à s'empêcher d'en manger une, puis la

seconde.

De retour, le mari se fâche contre sa femme qui pensait lui faire croire que les perdrix

avaient été dérobées par deux chats. Elle imagine donc un nouveau mensonge. Alors que le vilain

est en train d'aiguiser son couteau dehors, elle affirme au prêtre qui s'apprêtait à l'embrasser que son

mari jaloux veut lui "couper les oreilles". Elle appelle ensuite son mari en lui faisant croire que le

curé part en courant avec ses perdrix. Le mari rentre bredouille et le fabliau s'achève sur une

morale : expliquant que la femme est faite pour tromper et qu'avec elle "la vérité devient mensonge

et le mensonge devient vérité".

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à rire : « Les trois aveugles de Compiègne »

Trois hommes, aveugles et pauvres, partis de Compiègne, marchaient sur le chemin de

Senlis. Soudain, ils entendirent un cheval qui passait près d'eux, en sens inverse et tendirent leurs

bras pour demander l'aumône.

Le cavalier fit tinter les pièces dans la bourse pendue à sa ceinture. Chacun des trois

aveugles pensa alors que c'était son voisin qui avait reçu la pièce d'or. De ce fait, ils retournèrent à

Compiègne et le cavalier les suivit de loin, en silence. Ils entrèrent dans une auberge et demandèrent

à manger.

Le festin englouti, ils allèrent se coucher dans la plus belle chambre de l'auberge. Le

cavalier, quant à lui, dissimulé dans un coin, n'en perdait pas une miette et riait sous cape.

Mais le lendemain matin, au moment de payer, les trois aveugles se disputèrent, ne sachant

pas qui avait l'écu.

L'aubergiste s'énerva. À ce moment précis, le mystérieux cavalier s'avança et dit : « ayez

pitié de ces pauvres gens ! Mettez tout cela sur mon compte ! J'ai tellement ri, que cela vaut bien

une pièce d'or ! »

ceux à morale : « La housse partie »

Un paysan, prenant de l’âge, décide de donner tous ses biens à son fils, et vient habiter chez

celui-ci. Mais, au bout d’un certain temps, sa bru trouve qu’il est de trop dans la maison et parvient

à convaincre son mari de le chasser. Le vieux paysan proteste, mais tout ce qu’il parvient à obtenir

de son fils, c’est qu’il lui donne une vieille couverture de cheval, pour se protéger du froid.

Le vieux va donc à l’écurie trouver son petit-fils… qui coupe une couverture en deux et lui

en donne la moitié. Surpris, il retourne se plaindre à son fils qui demande des explications à

l’enfant. Et celui-ci de répondre qu’il garde l’autre moitié pour son propre père, quand il sera

devenu vieux et qu’il le chassera, à son tour, de la maison.

Frappé par la leçon que vient de lui donner son fils, l’homme décide de garder son père chez

lui…

Et la morale est double : l’enfant a donné une « bonne leçon » à son père… et le narrateur

conclut par la recommandation de ne pas donner tout son bien à ses enfants, mais de garder de quoi

être indépendant…

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ceux d’amour courtois : L’amour courtois (ou fin' amor en occitan) est la façon réglementée de tenter de séduire une

femme de qualité sans l'offenser et en récitant des poésies, dont on retrouve des traces au Moyen

Âge dans la poésie et la littérature.

« Aucassin et Nicolette » Deux jouvenceaux s'aiment : Aucassin (fils du comte de

Beaucaire) et Nicolette (une étrangère, esclave sarrasine achetée tout

enfant par un vassal du comte, mais baptisée et soigneusement élevée).

Les parents d'Aucassin ne peuvent accepter l'idée d'un mariage

qui serait une mésalliance. Nicolette est réduite à s'enfuir pour échapper à

leur haine mais Aucassin la rejoint.

Après des aventures romanesques, les deux fugitifs sont à

nouveau séparés, puis finissent par se retrouver, grâce au courage et à

l'habileté de Nicolette.

Cependant, les parents d'Aucassin sont morts et leur fils a recueilli

leur héritage. De son côté, Nicolette a appris qu'elle était fille d'un roi. Il n'y a plus, pour empêcher

l'union des deux amants, ni volonté paternelle, ni différence sociale : ils se marient et sont heureux.

«Tristan et Iseult » Son père perdit sa couronne et sa mère

mourût en le mettant au monde. Parti à l'aventure,

Tristan, alors âgé de quinze ans, arriva à la cour de

son oncle le roi Marc et fit l'admiration de tous, tant

par sa bravoure que par ses dons de harpiste.

Mais en tuant le géant Morholt, beau-frère

du roi d'Irlande, il fut blessé par sa lance

empoisonnée. Il fut laissé seul, dans une barque à

l'abandon, qui finit par aborder en Irlande.

La reine, vint à son chevet, le guérit par

enchantement et lui demande d'initier sa fille, Iseult-

la-Blonde, à la musique.

Quand il revint en Cornouailles, les barons

l'accusèrent de vouloir empêcher le mariage de son

oncle. Alors Tristan offrit d'aller chercher lui-même

la seule jeune femme dont le roi parlait tout le

temps : Iseult-la-Blonde.

Il se rendit donc une nouvelle fois en Irlande où il tua le terrible dragon qui dévastait la

région. Il lui trancha sa langue empoisonnée mais se fit assommer d'un coup de queue du monstre

agonisant. Il fut sauvé, une fois de plus, par Iseult.

Tristan la ramena en bateau vers Cornouailles afin de la conduire à son oncle Marc. Mais

accablés par la chaleur, ils burent du "vin herbé" préparé par la mère d’Iseult et destiné au roi Marc

pour qu’il soit toujours amoureux de sa femme. C’est ainsi que les jeunes gens, après avoir bu ce

philtre d'amour qui ne leur était pas destiné, furent être envahis par une passion irrésistible l’un pour

l’autre. Mais les noces de Marc et Iseult furent quand même célébrées.

Tristan s'en alla dans l’île de Bretagne et épouse Iseult-aux-mains-blanches dont la beauté

rappelait son amour perdu. Blessé lors d’une guerre, Tristan appela Iseult-la-Blonde pour qu’elle le

guérisse et lui demanda de hisser une voile blanche sur son navire si elle acceptait. Son épouse lui

fit croire qu’une voile noire avait été hissée. Tristan mourût de chagrin et Iseult-la-Blonde

également. Le roi Marc les ramena et les fit inhumer en Cornouailles. Un rosier poussa sur la tombe d’Iseult et une belle vigne sur celle de Tristan. Les deux

plantes se mêlent et symbolisent que, même dans la mort, les amants sont unis.

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Lo lengatge es la capacitat d’exprimir una pensada e de comunicar gràcia a un sistema de signes (vocaus, gestuaus, grafics, tactils, olfactius,etc). Mai simplament, lo lengatge es un mejan de comunicacion. Lo tèrme « lengatge » s’aplica a de nocions fòrça diversas. Se parla, per exemple, de lengatge uman, de lengatge animau, de lengatge dei flors, de lengatge informatic, ….

Dins la lenga francesa, existisson tres nivèus de lengatge :

1 : Lo registre familiar Correspond au lengatge corrent mas amb un grand nombre de libertats. Coma son nom l’indica, aqueste registre es subretot emplegat entre pròchis, entre personas qu’apartenon a una meteissa comunautat sociala. Aqueste registre utilisa : una sintaxi simplificada e sovent aproximativa, de nombrosas abreviacions, la forma interrogativa directa, la forma interrogativa francesa « est-ce que » , un vocabulari familiar, la suppression de « ne » dins la negacion francesa, lo pronom subjècte francés « on » a la plaça de « nosautrei » e una prononciacion mai rapida.

2 : Lo registre corrent Correspond a un lengatge correct, tant dau punt de vista lexicau coma sintaxic : lei frasas son, de còps, complexas e lei principalas règlas de sintaxi son respectadas. Es l’estile esperat dins leis escambis de tipe professionau o oficiau, quand la comunicacion es impersonala e implica una distància entrei lei locutors. Es lo lengatge dau professor a seis escolans, de l’òme politic en trin de faire un discors, dau presentator de television, dau jornalista que fai un reportatge. Lo registre corrent es aquèu que s’emplega tanben dins de situacions d’entrevista o dins la comunicacion orala ambe de servicis comerciaus o administratius.

3 : Lo registre sostengut Es non solament correct, mas beneficia d’una susvelhança extrèma. Emplegat subretot dins la literatura e la retorica, aqueste registre utilisa principalament : de frasas que pòdon èstre lòngas (amb una sintaxi sovent complèxa), un vocabulari rare, de figuras d’estile recercadas, l’imperfach e lo mai-que-perfièch dau subjonctiu (a l’orau coma a l’escrich), lo passat-simple e lo passat-anterior de l’indicatiu (a l’orau) e la forma interrogativa directa reversada.

Leis "arts dau lengatge" regropan : la literatura escricha e orala, leis inscripcions epigraficas, lei

caligrafias, lei caligramas, lei letras enluminadas, etc.

Dins l’encastre dau Projècte Pedagogic 2015-2016 :

« LENGATGES »

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LEIS ESCRITURAS ARTISTICAS :

La calligrafia es l’art de formar d’un biais elegant e adornat lei caractèras de l’escritura.

Lo mòt « calligrafia » es format a partir dei tèrmes grecs « kallos » (= la beutat) e « graphein »

(=escriure).

1 : L’epigrafia L’epigrafia es l’estudi deis inscripcions realisadas sus de matièras non

putresciblas coma la pèira, l’argièla o lo metau. Aquela ciéncia a per objectiu de

lei datar, de lei tornar plaçar dins lor contèxt culturau, de lei revirar e de

determinar leis informacions que pòdon ne’n èstre dedusidas.

Leis Ancians, d’efièch, avián pas, coma nosautrei, de jornaus quotidians

que permetián de portar a la conéissença dau public leis actes dau governament,

lei discutidas legislativas, lei nòtas diplomaticas que la premsa e leis autrei

medias espandisson uèi.

Per gardar lo sovenir dei fachs importants de la vida publica dei pòples,

avián pas d’autrei ressorgas que de lei gravar o de lei traçar au pincèu per leis

expausar a la vista de totei.

2 : Lo calligrama

Un calligrama es un poema de que la dispausicion grafica sus la

pagina fòrma un dessenh, generalament en rapòrt ambe lo subjècte dau tèxt.

Mas arriva que la forma apòrta un sens que s’opausa au tèxt. Aquò

permet d’aliar l’imaginacion visuala a aquela portada per lei mòts.

Lo calligrama pòt se legir dins mai d’un sens, a l’encòp orizontalament

coma verticalament. Aquelei doas lecturas se combinan, se contradison pas.

3 : L’enluminadura

L'enluminadura es una pintura (o un dessenh), executada a la man, qu’adòrna

(o ilustra) un tèxt, generalament un manuscrit.

La tecnica de l’enluminadura compòrta tres activitats : l’esbòç, la mescladissa

dei pigments ambe la pega animala e lo coloriatge per espessor.

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LEI GENRES LITERARIS :

Son d’ensembles de tèxtes, regropats segon de caracteristicas comunas. Cada epòca

privilegia un « genre » que met en valor unei formas, unei tèmas culturaus, unei

registres o encara unei tipes de tèxtes. Ne’n vaquí quauqueis unei :

1 : La literatura escricha

Lo roman : es caracterisat, essencialament, per una narracion de ficcion mai o mens lònga.

La novèla : es un raconte cort, escrich en pròsa. En règla generala, lei personatges d’una

novèla son pas fòrça nombrós e rapidament descrichs. Son accion es pron simpla ; mas

bastida d’un biais a procurar un efièch de suspresa au desnosament. Es çò que li dison « la

tombada ».

La faula : es una istòria corta, tintada d’umor, lo mai sovent escricha en vers. Sa tòca es

d’amusar lo legeire tot en l’instrusent : es per aquò que s’acaba sus una leiçon que li dison

« la morala ».

Lei personatges d’una faula son generalament de bèstias qu’encarnan de tipes umans (lo

potent, lo cruau, l’avar, lo feble, etc.)

La poesia : es un biais d’« esculptar » lei frasas e lei mòts per lor faire dire mai que ne

dison abitualament. Per la riquesa deis imatges poetics, l’artista dòna sa pròpria vision dau

mond.

Tradicionalament, un poema es escrich en vers regulars ; mas pòt èstre tanbén escrich en

pròsa.

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2 : La literatura orala

Lo miti

Lo miti es una legenda orala que cònta d’istòrias de dieus o d’eròis, recampadas sota lo nom

de « mitologia ».

Lei mitis son comuns a totei lei culturas e reviran lei respònsas que lei pòples apòrtan ai

grandas questions insolublas : d’onte ven lo mond ? coma explicar l’existéncia dau mau ? etc.

Lo conte

Un conte es un tèxt generalament cort, qu’ acòrda una part granda a l’imaginari. Sovent met

en scèna de cobles de personatges amb un qu’ es bon e l’autre qu’es marrit. En règla generala, lo

bon acaba per trionfar.

Son estructura es totjorn la meteissa :

Situacion iniciala : lo decòr es plantat, lo luòc e lei personatges introdusits e descrichs.

Complicacion : perturbacion de la situacion iniciala

Peripecias : mejans utilisats per lei personatges per resòuvre la perturbacion.

Resolucion : consequéncia de l'accion.

Situacion finala : resultanta de la resolucion, equilibri finau.

Lo raconte es cadrat per de formulas mai o mens tancadas que dobrisson e barran lo conte :

« Un còp èra … », « Se maridèron e aguèron un fum d’enfants », « E cric e crac, mon conte es

acabat » ; de còps seguidas de quauquei linhas qu’enoncian la morala dau raconte.

Conte de fadas : Es un raconte meravilhós emplenat de personatges imaginaris e bons (fadas, foletons,

èlfes,…) o marrits (ògres, mascas,…) e de bèstias fabulosas (unicòrnas, dracs,…) sovent dotadas de

la paraula.

En generau, lo raconte s’organisa sota la forma d’una quista, motivada per la desirança de

desliurar una princessa (o un prince encantador) d’un marrit sòrt. Torns de magia, enmascaments e

sortilègis marcan lo raconte que, dins la màger part, s’acaba ben.

Conte filosofic : Es un genre literari que permet de criticar d’aspèctes de la societat (mors, politica, religion,

etc) onte viu l’autor en utilisant l’artifici d’una istòria fictiva.

Es indissociable de Voltaire, que ne’n faguèt a l’encòp lo creator e lo representant mai

famós.

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Conte meravilhós : Lor ressòrt es lo meravilhós, es a dire l’intervencion dau subrenaturau, de

l’inexplicable dins leis aventuras deis eròis. De personatges caritatius (fadas, fadets,

femnas vielhas, bèstias) leis adjudan a capitar leis espròbas e a trionfar deis

empachas. Leis adversaris (o « opausants ») pòdon èstre d’ògres, de dracs, de

michants de tota mena.

Lei contes meravilhós son frequentament bastits sus un scenari en forma de

quista : l’eròi (o l’eroïna) partís a la recerca d’un objècte malaisit d’obténer. La

tòca dau viatge es sovent la desliurança d’una princessa raubada per un

michant.

A la debuta de sa quista, l’eròi dintra dins un mond diferent. Lo passatge

es sovent marcat per la traversada d’un riu, la cabussada au fons de l’aiga o la davalada sota tèrra.

Conte fantastic : Son especificitat, per rapòrt au meravilhós, resida dins lei rapòrts

particulars que lei dos genres entretenon ambe la realitat : lo fantastic

evòca un mond real onte subreven d’un biais imprevist un eveniment

insolit, irracionau, inexplicable.

Lo fantastic repausa completament sus aquela oscillacion entre la

realitat e lo subrenaturau.

Conte de bèstias : A per eròis de bèstias dotadas de la paraula e que se compòrtan coma d’umans. Lei contes

de bèstias s’encadenan sovent leis uneis ais autreis perque còntan leis aventuras de personatges

identics.

Leis espècias animales mesas en scèna cambian segon lei regions, mas la trama generala

d’aquelei totei contes opausant doas bèstias es la meteissa : lo mai feble, qu’es tanben intelligent e

rusat, jòga de torns au mai fòrt, qu’es nèci e credul.

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Lo fablèu

Lei fablèus son de racontes popularis e corts de l’Atge-Mejan, de còps en vers, lo mai sovent

satirics. Començan generalament per una frasa d’introduccion dau narrator e s’acaban per una

morala.

E mai si compòrtan una tòca morala, aquesta es sovent unicament un pretèxt. La tòca dei

fablèus es la màger part de faire rire. Per aquò, utilisan mai d’una forma de comics :

comic de gestes: còps de baston, tombadas, …

comic de mòts: repeticions, patoés, juòc de mòts, expression de doble sens, quiproquòs, …

comic de situacion : l’enganaire enganat, reversament de ròtles mèstre-varlet, marit-femna, …

comic de caracter : credulitat, ipocrisia, glotoniá, …

Compòrtan fòrça sovent una satira sociala, que concernís d’un biais recurrent lei meteissas

categorias socialas : lei monges, lei vilans (pagés), lei femnas.

Quauqueis exemples de fablèus :

a rire : « Estula »

Lo ressòrt comic es lo calambor basat sus l’omofonia francesa dau nom dau chin

« Estula » e de la question « Es-tu là ? »

Dos fraires paures projectan un raubatge en cò de lor vesin ric. Dintran dins son ostau,

de nuòch, e, mentre qu’un còpa quauquei caulets dins lo jardin, l’autre se rend au jaç per causir

quauquei motons. Lo craïnament de la pòrta atira l’atencion e lo vesin ric manda son fiu per

veire çò que se passa.

Lo fiu que crei que son chin, sonat « Estula » es a l’ogina dei bruchs, lo sòna. Lo fraire

ocupat dins la granja, se cresent sonat per son fraire, li respònd. Lo fiu, espaurugat, corrís

cap a son paire e li ditz que lor chin parla !

Lo paire sortís, sòna lo chin e, prend a son torn la responsa dau raubaire per aquela dau

chin. Fàcia a aqueu prodigi, lo paire manda son fiu cercar lo curat. Lo fraire totjorn ocupat a

copar lei caulets, vesent lo fiu arrivar portant lo curat sus son esquina, crei que s’agís de son

fraire tornant amb una bediga sus leis espatlas. Li prepausa alara de la pausar e de l’escotelar.

Cresent èstre tombat dins una trampèla, lo curat fugís ; mas son vestit demòra blocat

e s’enfugís sensa seis affaires. Lei dos raubaires tornèron alara ambe lo vestit dau curat (que

vendèron), de caulets e un moton !

a rire : « Lo dich dei perdigaus »

Un pagés a trobat per asard dos perdigaus près de sa bastida. Tot content, demanda a

sa femna de lei faire coire pendent que vai invitar lo curat. Mas aquestei tardan e lei

perdigaus son prests. La femna, fòrça galavarda, capita pas a s’empachar de ne’n manjar una,

puèi la segonda.

De retorn, lo marit se facha contra sa femna que pensava li faire creire que lei

perdigaus foguèron raubats per dos cats. Imagina alara una novèla messòrga. Mentre que lo

vilan es en trin d’amolar son cotèu defòra, afirma au prèire que s’aprestava a la potonejar que

son òme gelós vòu li « copar leis aurelhas ». Sòna puèi son òme en li fasent creire que lo

capelan partís en corrent ambe lei perdigaus. Lo marit dintra sensa ren e lo fablèu s’acaba sus

una morala explicant que la femna es facha per enganar e, qu’amb ela, « la veritat deven

messòrga e la messòrga deven veritat ».

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a rire : « Lei tres avugles de Compiègne » Tres òmes, avugles e paures, partits de Compiègne, marchavan sus lo camin de Senlis.

Sul pic, ausiguèron un chivau que passava près d’elei, en sens invèrse e parèron lo braç per

demandar la caritat.

Lo cavalièr faguèt tintar lei pèças dins la borsa penjada a sa cintura. Cadun dei tres

avugles pensèt alara qu’èra son vesin qu’aviá recebut la pèça d’aur. D’aqueste fach, tornèron a

Compiègne e lo cavalièr lei seguiguèt de luènh, en silenci. Dintrèron dins una aubèrga e

demandèron a manjar.

La taulejada engolida, anèron se cochar dins la cambra mai bèla de l’aubèrga. Lo

cavalièr, quant a èu, amagat dins un canton,ne’n perdiá pas brica e risiá discretamant.

Mas lo lendeman de matin, au moment de pagar, lei tres avugles se disputèron que

sabián pas quau aviá l’escut.

L’aubergaire s’enervèt. A aqueste moment precis, lo misteriós cavalièr s’avancèt e

diguèt : « Ajatz pietat d’aquelei pòbres gents ! Metetz tot aquò sus mon compte. Ai talament rigolejat qu’aquò vau ben una pèça d’aur ! »

aquelei a morala : « La cuberta partida » Un pagés, que preniá de l’atge, decidís de donar totei sei bens a son fiu e ven demorar

en cò d’èu. Mas, au cap d’un cèrt temps, sa nòra tròba qu’es de tròp dins l’ostau e capita de

convéncer son òme de lo caçar. Lo vièlh òme protesta, mas tot çò que parven d’obténer de son

fiu, es que li dòne una vielha cuberta de chivau, per se protegir dau freg.

Lo vièlh vai donc a l’estable trobar son felen … que còpa una cubèrta en dos e li dòna la

mitat. Susprés,tòrna se plánher a son fiu que demanda d’explicacions a l’enfant. E aqueste de

respondre que garda l’autra mitat per son paire, quand serà vièlh e que lo caçarà a son torn de

l’ostau.

Impressionat per la leiçon que ven de li donar son fiu, l’òme decidís de gardar son paire

a l’ostau … E la morala es dobla : l’enfant a donat una « brava leiçon » a son paire … e lo

narraor clava per la recomendacion de pas tot donar son ben a seis enfants, mas de ne’n

gardar per èstre independent ….

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aquelei d’amor cortés : L’amor cortés (o fin' amor en occitan) es lo biais reglementat d’ensajar de sedusir una

femna de qualitat sensa l’ofensar e en recitant de poesias, de que retrobam de traças a l’Atge-Mejan

dins la poesia e la literatura.

« Aucassin e Nicolèta » Dos jovents s’aiman : Aucassin (fiu dau comte de Beucaire) e

Nicolèta (una estrangièra, esclava sarrasina crompada enfant per un vassau

dau comte, mas bautejada e ben elevada).

Lei parents d’Aucassin pòdon pas acceptar l’idèia d’un maridatge que

seriá una mesaliança. Nicolèta es oblijada de fugir per escapar a lor òdi,

mas Aucassin la rejonh.

Après d’aventuras romanescas, lei dos fugitius son, un còp de mai,

separats ; puèi finisson per se retrobar gràcia au coratge e a l’abiletat de

Nicolèta.

Çaquelà, lei parents d’Aucassin son mòrts e lo fiu a reculhit lor

eritatge. De son costat, Nicolèta a aprés qu’èra la filha d’un rei. I a pas pus ren per empachar l’union

dei dos amorós, ni la volontat paternala, ni la diferéncia sociala : se maridan e son urós.

«Tristan e Iseult »

Son paire perdèt sa corona e sa maire moriguèt en

li donant naissença. Partit a l’aventura, Tristan, qu’a

quinze ans, arrivèt a la cort de son oncle, lo rei Marc,

e faguèt l’admiracion de totei tant per son coratge

coma per sei dons d’arpista.

Mas en tuant lo gigant Morholt, conhat dau rei

d’Irlanda, foguèt nafrat per una lança empoisonada.

Foguèt daissat solet, dins una barca, a

l’abandon, que finiguèt per abordar en Irlanda. La

reina venguèt a son cabeç, lo garèt per encantament e

li demandèt d’iniciar sa filha, Iseult-la-Rossèla, a la

musica.

Quant tornèt en Cornoalhas, lei barons l’acusèron

de voler empachar lo maridatge de son oncle. Alara

Tristan ofriguèt d’anar cercar personalament la soleta

femna de que lo rei parlava tot lo temps : Iseult-la-

Rossèla.

Anèt un còp de mai en Irlanda onte tuèt lo tarrible drac que devastava la region. Li copèt sa lenga

empoisonada, mas se faguèt ensucar d’un còp de coa. Foguèt sauvat, un còp de mai, per Iseult.

Tristan la tornèt menar en batèu cap a Cornoalhas per la menar a son oncle Marc. Mas aclapats per

la calor, beguèron dau « vin erbat » preparat per la maire d’Iseult e destinat au Rei Marc per que siá

totjorn amorós de sa femna.

Es aital que lei joines, après aver begut aqueste filtre d’amor que lor èra pas destinat, foguèron

emplenats per una passion irresistibla l’un per l’autre. Mas lei nòças de Marc e Iseult foguèron quand

meme celebradas.

Tristant se’n anèt dins l’iscla de Bretanha e se maridèt amb Iseult-ai-mans-blancas de que la beutat

li rapelava son amor perdut. Nafrat pendent una guèrra, Tristan sonèt Iseult-la-Rossèla per que lo

garrisse e li demandèt d’issar una vela blanca sus son batèu s’acceptava.

Son esposa li faguèt creire qu’una vela negra aviá estada issada. Tristan moriguèt de chagrin e

Iseult-la-Rossèla tanben. Lo rei Marc lei ramenèt e lei faguèt inumar en Cornoalhas. Un rosièr creissèt

sus la tomba d’Iseult e una bèla vinha sus aquela de Trsitan. Lei doas plantas se mesclan e simbolisan

que, meme dins la mòrt, leis amants son units.