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La géographie culturelle Travail sur le « street art » au travers de l’œuvre de Banksy
A partir du corpus de document, répondez aux questions suivantes: 1. En proposant une lecture géographique, répondez à la question posée par le journaliste: "Banksy est-il un rebelle?" 2. Comment le "street art" met-il en scène la ville? Vous vous appuierez sur des exemples variés pour étayer votre argumentation 3. Au regard de l'étude que vous avez faite de la performance de Banksy, quelles géographies peut-on faire du "street art"? Le corpus peut être enrichi à l'aide du site de Banksy : http://www.banksyny.com/ Document n°1 : Banksy, "génie" ou "imposteur" ? Le Monde.fr | 04.11.2013 à 11h42 • Mis à jour le 05.11.2013 à 08h36 | Par Emmanuelle Jardonnet
Avec son opération "Better Out Than In", Banksy s'est donné tout le mois d'octobre et tout le territoire new-‐yorkais pour concevoir une exposition à ciel ouvert en toute liberté. L'heure est désormais au bilan de cette "résidence" spectaculaire dans sa forme comme dans sa résonance, alors que le street artist britannique a une nouvelle fois réussi à attirer sur lui une attention hors-‐norme, des millions de personnes suivant son jeu de piste ludique et provocateur au jour le jour. Si le succès public et médiatique est incontestable (il suffit de constater la quantité impressionnante d'articles commentant chaque jour les débats suscités par ses œuvres, ou de regarder le hashtag #banksyny sur Twitter), la réception critique de l'événement a été in fine beaucoup moins enthousiaste. Banksy, qui défie la police comme le monde de l'art, est-‐il un traître ? Un dangereux vandale qui replonge New York dans la "décadence" des années 1980 ? Un intrus dans l'art contemporain ? Revue de presse.
• Banksy est-‐il un faux rebelle ? "Au cours de la dernière décennie, Banksy s'est propulsé du statut de graffeur lambda à
coqueluche des médias. Mais ses critiques s'interrogent : est-‐ce que le fait d'être devenu un street artist le met en contradiction avec l'éthique rebelle des graffiti artists", s'est interrogé le Daily Beast. Selon le journal en ligne, certains "vrais graffeurs" new-‐yorkais "n'ont pas supporté qu'un Britannique débarque à New York (...) en fanfare". Leur principal grief ? "C'est que ce peintre de pochoirs à la bombe ne fait pas [à proprement parler] partie du monde du graffiti, dont New York est considéré comme le berceau. Certains membres de cette communauté se sont [donc] employés à aller taguer ses œuvres." Effectivement, certains pochoirs de Banksy n'ont tenu intacts que quelques heures avant d'être à leur tour "vandalisés".
Selon le producteur Sacha Jenkins, spécialiste du graffiti interviewé par le Daily Beast, de nombreux graffiti artists sont par ailleurs "très envieux du succès de Banksy en tant qu'artiste commercial", car "c'est ce qu'il est devenu : une marque, une entreprise, une marchandise". Ils le considèrent également un peu comme un enfant gâté, avec des moyens financiers à la hauteur de son succès qui l'autorisent à "faire ce qu'il veut" à travers le monde, sans rencontrer les mêmes problèmes qu'eux-‐mêmes avec les forces de l'ordre. Consulter notre rétrospective en images : Sur les traces de Banksy à New York
Le New York Times fait le même constat, lui reconnaissant "un certain génie pour ce qui est de l'autopromotion. Son anonymat, ses considérations 'anti-‐establishment' et ses citations laconiques participent au mythe et à la marque Banksy".
Un collectif de street artists new-‐yorkais, TrustoCorp, a pour sa part choisi de mettre Banksy face à ses contradictions, rapporte encore le New York Daily Beast. Ils ont installé des panneaux d'indication dans la ville pour dénoncer "l'hypocrisie" du positionnement de l'artiste, supposément devenu millionnaire, et qui pourtant maintient un statut d'activiste rebelle. Ils ont ainsi placardé des déclarations détournées de l'artiste. L'une d'elles reprend une citation de Picasso, que Banksy s'était appropriée : "Les mauvais artistes imitent, les bons artistes volent", qui devient ici : "Les mauvais artistes imitent, les bons artistes deviennent très très riches", signé "CitiBanksy" et "Banksy of America", en référence aux deux établissements bancaires. Mais s'ils
revendiquent "le droit de se moquer de lui", les membres de ce collectif avouent malgré tout être "fans" de son travail.
• Banksy est-‐il un vandale (de luxe) ?
Pour le maire de New York, pas de doute, Banksy n'est qu'un "vandale". Selon Michael Bloomberg, "les graffitis ruinent les propriétés privées, et c'est un signe de décadence et de perte de contrôle... Je suis un ardent défenseur des arts. Mais (…) défigurer une propriété privée ou publique, ce n'est pas ma définition de l'art. Ou bien il se peut que ce soit de l'art, mais on ne peut le tolérer, et je pense que c'est exactement ce que dit la loi", des propos tenus à la mi-‐octobre, et rapportés par le New York Post. Banksy a-‐t-‐il pour autant fait l'objet d'un traitement particulier de la part des autorités ? Selon une source de la police citée par le New York Daily News, "aucun des propriétaires" dont les bâtiments ont été choisis par Banksy n'a jusque-‐là déposé de plainte. "Ce sont des graffitis, donc si quelqu'un s'en plaignait, des membres de l'unité vandalisme enquêteraient. Je n'ai entendu personne s'en plaindre."
• Banksy est-‐il surcoté ? C'est bien la spécificité de Banksy : le moindre de ses pochoirs ou de ses graffitis a une
valeur inhabituelle. Les propriétaires des murs utilisés par Banksy sont plutôt heureux de se voir ainsi offrir une œuvre à fort potentiel financier. Car, comme le rappelle le Daily Beast, certaines de ses œuvres retirées de leur site d'origine par le passé ont fini sur le marché de l'art, "transférant des œuvres d'art publiques vers des ventes aux enchères et des galeries" (à Londres, un pochoir récupéré sur un mur a rapporté plus d'un million de dollars à son revendeur). Une ironie et un paradoxe que Banksy a lui même pointé du doigt avec son stand anonyme à Central Park, le 13 octobre, sur lequel ses œuvres étaient vendues 60 dollars... et ne trouvant qu'une poignée d'acquéreurs.
En attendant, si les œuvres de Banksy ont fait l'objet d'attaques de concurrents, elles ont aussi suscité des actions de défense, voire de restauration par des fans bienveillants, comme on le voit sur ces photos du New York Daily News. D'une façon générale, les œuvres de Banksy ont été l'objet d'un culte populaire hors du commun, photos souvenir à l'appui. Notamment de la part de policiers... N'en déplaise au maire de la ville. Le New York Times considère par ailleurs que les œuvres de Banksy ont constitué une sorte de laboratoire social, les New-‐Yorkais devenant des cobayes pour observer "la paranoïa, l'avidité, la compétition ou la camaraderie". "Des gens qui n'avaient jamais entendu parler de Banksy jusqu'à ce qu'une de ses œuvres atterrisse sur leur bâtiment se sont mis à louer les services de gardes" pour protéger les dessins, ou à installer du plexiglas ou des plaques de fer dessus (c'est un peu comme si "Zorro" leur avait fait gagner au "loto" ironise le journaliste). Car certaines pièces n'ont pas tenu plus de deux heures avant de disparaître de la surface de la ville, "comme tout autre graffiti", ou ni plus ni moins démontées et embarquées en camion, comme le sphinx en parpaings).
Commentant "l'intérêt impressionnant" suscité par Banksy, le Guardian estime que tout "cela révèle les massives lacunes intellectuelles dans notre compréhension de l'art" : "D'un côté, Banksy est un street artist, qui s'amuse à défier les autorités. De l'autre, ses œuvres ont désormais pris une valeur financière qui fait que, lorsqu'elles sont effacées, c'est perçu comme une attaque contre une sorte de monument culturel. Mais c'est juste du street art ! Cela n'a pas besoin de survivre, et les gens qui déboursent beaucoup d'argent pour ça sont fous. Pour son crédit, M. Banksy semble en avoir conscience." Il fait ici implicitement référence au happening du 13 octobre consistant en un stand éphémère vendant ses œuvres anonymement dans la rue pour 60 dollars, avec un bilan ironique d'une dizaine de transactions dans la journée.
• Banksy est-‐il un artiste trop superficiel ? "Ce que Banksy a apporté à New York a été une parfaite tempête dans une théière, affirme
le New York Times, qui évoque une "combinaison distrayante et mousseuse entre l'art, l'argent, la célébrité et l'exploit urbain". Un travail que le journal replace dans l'actualité : "Dans le même
temps, on assistait au début et à la fin du 'shutdown' du gouvernement fédéral, le scandale de l'espionnage de la NSA éclatait. (…) Quoi de mieux pour oublier les problèmes et être heureux ?"
Le journaliste du New York Times ne semble guère apprécier jusqu'au nom de l'"exposition" de Banksy : "Better Out Than In" ("Mieux dehors que dedans"), qui "semble élever les rues et les artistes en extérieur au-‐dessus de ceux de l'intérieur et leurs galeries immaculées". Le Guardian, guère plus fan de ses "exploits", n'y va pas de main morte : "Ecoute Banksy, c'est un peu vain de se moquer du capitalisme américain", écrit le journaliste évoquant la sculpture de Ronald McDonald se faisant cirer les chaussures avec dédain dans la rue. Le Congrès s'en est occupé pour toi (pendant le shutdown). (…) Qu'est-‐ce que les Etats-‐Unis peuvent faire de plus pour être une blague vivante ?"
Le quotidien britannique se moque ensuite ouvertement de l'une des œuvres : "Par comparaison, les coups de Banksy sont des attractions légères pour libéraux complaisants et gauchistes. Etant un peu des deux, je peux totalement appuyer son attaque de McDonald's. Je suis sûr que McDonald's représente tout ce qui ne va pas dans le monde. Je n'ai pas en tête tous les détails, mais ouais, McDonald's, ça doit être mauvais. Vas-‐y." Bref, "ce Banksy est un génie des évidences".
• Banksy est-‐il un artiste tout court ? Banksy fait-‐il de l'art ? Les œuvres égrenées au fil du mois sont très "inégales", souligne
le New York Times. Selon le journal, ces dernières proposent d'ailleurs une gamme de genres contemporains "tellement variée que l'on a eu l'impression que Banksy était en fait un collectif" concoctant "de nombreuses blagues de publicitaires et des gags" pas très "drôles" (le journaliste sauve au passage deux œuvres qui ne relèvent d'ailleurs pas du graffiti : le sphinx et les Sirènes des agneaux, auxquelles il reconnaît quelques qualités). Mais à y bien regarder, la bannière du site de Banksy annonce une "résidence d'artistes" au pluriel...
Interrogée par l'agence Associated Press, Radhika Subramaniam, qui enseigne à l'école d'art new-‐yorkaise Parsons-‐The New School for Design, rappelle que Banksy s'inscrit dans une longue tradition de graffiti artists, citant Keith Haring ou encore Jean-‐Michel Basquiat (des références que réfutent par ailleurs et le New York Times et le Guardian – lire cet article sanglant datant de 2007 évoquant cette filiation). Selon l'enseignante, Banksy s'inscrit également "dans une tendance contemporaine dans l'art qui consiste à ouvrir les espaces publics et les questionner : à qui appartiennent-‐ils et que peut-‐il s'y passer, en particulier à New York, aujourd'hui très propre".
Ce qu'elle pense du travail de Banksy ? "Il y a beaucoup d'esprit dans ce qu'il fait, de même que des choses ordinaires, parfois plaisantes, parfois banales, mais aussi parfois jolies", estime-‐t-‐elle. Mais il n'est pas "naïf vis-‐à-‐vis du monde de l'art". Et c'est "sa capacité à organiser ce genre de plan marketing qui catapulte sa résidence à un autre niveau et suscite ces points de vue polarisés". Associated Press cite également un jeune résident de Staten Island, Sean Lynch, dont les propos résument bien le ressenti de milliers de New-‐Yorkais : "C'était magique de visiter les sites de Banksy à travers la ville et d'entendre les conversations sur l'art que son travail a suscité avec des gens de tous les milieux et de toutes les cultures, qui partageaient leurs expériences et leurs avis... Les murs ont commencé à leur parler, d'une certaine façon."
On notera d'ailleurs que plusieurs de ses œuvres ont aussi choqué les New-‐Yorkais ou les résidents de certains quartiers, comme sa tribune musclée contre la tour choisie pour remplacer le World Trade Center (le 27 octobre) – "elle proclame tellement clairement que les terroristes ont gagné" –, ou sa référence au ghetto dans son œuvre du Bronx du 21 octobre (voir cet article de l'Independent).
Alors, intrus dans le monde du graph comme dans celui de l'art contemporain, faux contestataire, vrai businessman, artiste comique, hipster arrogant, petit génie de la manipulation ? Banksy est peut-‐être tout cela et son contraire, talent irréductiblement ironique et frondeur, à la fois joueur et conquérant, reconnaissant même la vacuité potentielle de certaines de ses œuvres (à écouter les commentaires proposés sur "l'audioguide" de l'opération), qui mélange les genres et échappe aux grilles de lecture habituelles, pour ne rentrer dans aucune case. En mettant chacun face à ses propres contradictions vis-‐à-‐vis de l'art, il échappe à toute définition stable et provoque du débat... Mission accomplie.
Document n°2 : trois « œuvres » de Banksy à New York Sphinx en parpaings (127e rue et 35e avenue, Queens), 22 octobre 2013
Silhouettes japonaises sur un pont (Graham Avenue et Cook Street, Williamsburg, Brooklyn), 17 octobre 2013
Ghetto 4 life (465 East et 153rd Street, Bronx), 21 octobre 2013
Document n°3 : Sur les traces de Banksy à New York Le Monde.fr | 01.11.2013 à 18h23 • Mis à jour le 01.11.2013 à 18h27 | Par Emmanuelle Jardonnet
Du 1er au 31 octobre, Banksy a pris ses quartiers à New York. Manhattan, Brooklyn, le Bronx, le Queens et Staten Island : chacun des cinq "boroughs" de la ville a été revisité par la star du street art. Chaque jour, ses fans, ses détracteurs, la police et les curieux du monde entier ont pu suivre en temps réel son dialogue avec la rue new-‐yorkaise sur son site et les réseaux sociaux. Jeu de piste, chasse au trésor, galerie éphémère à ciel ouvert, son marathon artistique, unique en son genre, intitulé "Better Out Than In" (mieux dehors que dedans), a été une succession de surprises, de provocations, d'hommages et de rebondissements. Sans que le Britannique se départisse de son éternel humour (souvent potache), et de sa dérision, sur le monde de l'art comme sur son propre travail. Retour sur cette art-‐attack.
Document n°4 A New York, riches et pauvres plus éloignés que jamais LE MONDE GEO ET POLITIQUE | 30.10.2013 à 12h28 • Mis à jour le 05.11.2013 à 14h58 | Par Stéphane Lauer (New York, correspondant)
Voilà des mois que Bill de Blasio raconte une histoire aux New-‐Yorkais : le « conte de deux cités » (allusion au roman du même nom de Charles Dickens), l'une, celle des riches, l'autre, celle des pauvres. Le candidat démocrate à la mairie de New York a fait des inégalités son thème principal de campagne. Avec un certain succès. En septembre, il a remporté haut la main la primaire de son parti en prenant ses distances avec la politique menée en la matière par le maire actuel, l'indépendant Michael Bloomberg. Et, pour l'élection du 5 novembre, il apparaît comme le grand favori, avec plus de 45 points d'avance dans les sondages sur son rival républicain, Joe Lhota.Bill de Blasio joue sur du velours. La ville (8,2 millions d'habitants en 2011), démocrate dans l'âme, souhaite tourner la page après trois mandats de Michael Bloomberg. Si ce dernier a poursuivi le travail de son prédécesseur républicain, Rudolph Giuliani, pour faire de New York la métropole la plus sûre des Etats-‐Unis, le bilan social du milliardaire a plus de mal à convaincre. Il est vrai que, dans une ville où un appartement peut trouver acquéreur à 125 millions de dollars (90 millions d'euros), un parking à 1 million et un hamburger à 295 dollars, les inégalités sautent aux yeux. Les écarts de richesse à New York ne sont pas nouveaux, mais ils n'ont jamais été aussi grands. Ainsi, les 1 % les plus riches, qui gagnent plus de 500 000 dollars par an, totalisent 36 % des revenus des New-‐Yorkais. Une proportion qui a triplé depuis 1980, selon le Fiscal Policy Institute, un think tank de gauche. Certes, on a observé le même mouvement à l'échelle du pays, mais dans des proportions moindres : les 1 % les plus riches représentaient 10 % des revenus globaux il y a trente ans, contre 20 % aujourd'hui.
C'est à Manhattan que la disparité est la plus criante. Les 20 % les moins riches gagnent en moyenne 9 681 dollars par an, contre 391 000 dollars pour les 20 % les plus aisés. Ce rapport de un à quarante est légèrement inférieur à celui de pays comme la Namibie ou la Sierra Leone. Si le taux de pauvreté à New York reste inférieur à celui d'autres grandes villes américaines comme Cleveland ou Detroit, il progresse cependant dans toutes les catégories de population : les Hispaniques, les plus de 65 ans, les habitants de Manhattan comme ceux du Queens. Globalement, il est passé de 20,1 % en 2010 à 21,2 % en 2012. Il y a aujourd'hui près de 1,7 million de New-‐Yorkais qui vivent au-‐dessous du seuil de pauvreté (18 530 dollars par an pour un ménage de trois personnes). Plus de 750 000 habitants tentent de subsister avec moins de la moitié de cette somme. Quant aux bénéficiaires des bons d'alimentation payés par l'administration fédérale, leur nombre est passé de 19,3 % à 20,6 % sur la même période. RAISONNEMENT ACROBATIQUE
Autre indice de la dégradation de la situation à New York : le revenu médian (la moitié de la population gagne moins et l'autre moitié gagne plus). Celui-‐ci, ajusté à l'inflation, a baissé de 4 % entre 1999 et 2011 et tourne autour de 49 500 dollars. Dans le même temps, les dépenses contraintes (logement, électricité, gaz, etc.) augmentaient de 8,5 %, la progression la plus élevée des grandes villes américaines.
A ceux qui l'accusent d'avoir été le maire des riches, Michael Bloomberg répond qu'il a enclenché une dynamique censée profiter à tous, rappelant que 335 000 emplois ont été créés depuis la reprise économique. Le problème est qu'une partie de ces emplois, mal payés, ne permettent pas de sortir de la pauvreté. Ainsi, parmi les 50 000 sans-‐abri inscrits dans les foyers municipaux, 16 % ont un travail. Mais leur salaire est insuffisant pour payer un loyer.
Le 7 septembre, dans une interview au New York Magazine, Michael Bloomberg tentait de relativiser la situation en soulignant que les revenus des New-‐Yorkais les plus pauvres sont 20 % plus élevés que dans n'importe quelle autre ville des Etats-‐Unis. L'actuel maire s'est également lancé dans un raisonnement acrobatique en disant que, par rapport à d'autres pays, les pauvres de New York n'avaient pas à se plaindre, sous prétexte qu'ils disposent, eux, de l'air conditionné ou d'une voiture. Michael Bloomberg expliquait enfin que la meilleure façon d'aider ceux qui n'ont rien consiste à attirer plus de gens riches à New York. « Ce sont eux qui paient la note, dit-‐il. Il y a dans cette ville un groupe qui paye des services pour un autre. » Une autre façon de raconter l'histoire des deux cités.
Document n°5 New York, le "conte des deux cités" Le Monde.fr | 30.10.2013 à 12h14 • Mis à jour le 06.11.2013 à 09h48 | Par Service infographie