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INFIRMIER AUX URGENCES
Mme Jeanine DUFEAL. Infirmière Service des Urgences . Hôpital Pierre Zobda Quitman IFSI mars 2014
Exemple du CHU PZQ…….
y C’est la prise en charge, sans discrimination, de tout patient en état de détresse réelle ou ressentie, 24h/24, 365 jours par an.
Plus de 36 000 usagers passent au service des urgences chaque
année, ce chiffre est en augmentation régulière tous les ans. Ce service reçoit en moyenne 100 patients par jour avec un écart possible de 80 à 140 patients par jour.
Le service des urgences de l’hôpital de PZQ traite théoriquement toutes les urgences (médicales, chirurgicales et psychiatrique) de l’adulte hormis la gynécologie et l’obstétrique, et les urgences chirurgicales de l’enfant de moins de 15 ans.
Les SAU (Art.R.712.64 et R.712.65 CSP): Service d'Accueil et de Traitement des Urgences
Plateau technique performant
SMUR
Les différents modes d’entrée aux urgences :
y Appel au centre 15 (ambulances privées, VSAV) y Adressé par le médecin traitant y Transfert d’une autre structure de soins y Présentation spontanée
Accueil et prise en charge nécessitant une organisation spécifique : y L’enfant et de l’adolescent, y Le malade psychiatrique, y La personne âgée (bilan d’autonomie, admission direct ou accueil
rapide dans les services d’hospitalisation, alternatives à l’hospitalisation : HAD, IDE à domicile…),
y Les personnes démunis, y Les personnes accompagnées par les forces de l’ordre, y Les personnes relevant de filière de soins
IOA
y La fonction essentielle de l’IOA consiste en l’identification des conditions urgentes et la détermination du niveau de priorité des soins.
y Il s’associe une fonction d’information, de réconfort et d’éducation.
y Implique une réévaluation périodique et systématique des patients en attente de soins.
La Circulaire de 14 mai 1980 définit le rôle de l’IAO.
Infirmier d’Accueil et d’Orientation
Risques Spécifiques liés à la fonction
y Charge importante de travail y Agressions physiques ou verbales
y Lumbago y Risque de piqures ou de blessures
y Risques infectieux y Epuisement professionnel
y Burn out y Manipulation de matériels lourds
y ……….
Définition du TRI
« Acte médico-technique établissant l’ordre de priorité des urgences »
TRI : choisir parmi d’autres. Extraire d’un plus grand nombre après examen. Répartir en plusieurs
groupe sans rien éliminer. Dictionnaire le Petit Robert
L’entretien d’accueil et d’orientation
La première étape consiste à transcrire par des mots techniques la plainte, souvent imprécise, du patient qui consulte. Il ne suffit pas d’écouter. Il faut mener l’interrogatoire de façon semi-directive.
y motif(s) de recours au soin (le Quoi ?) y date et heure de début (le Quand ?) y mode de début et évolution (le Comment ?) y intensité du symptôme (le Combien ?) y épisodes similaires, antécédents et comorbidités (le Qui ?).
La seconde étape consiste à mesurer systématiquement les quatre paramètres vitaux afin d'affiner la complexité/sévérité de la situation
la tension artérielle,
la fréquence cardiaque, la température.
L’évaluation de la douleur (EVA, EN)
Autres évaluations réalisables par l'infirmièr(e) d'accueil
Situation Paramètres vitaux
Troubles de conscience Glasgow Coma Score*
Diabète Glycémie capillaire
Hyperglycémie > 2,5 g/l Cétonurie ou cétonémie capillaire
Douleur para-lombaire Bandelette urinaire
Douleur médio-thoracique ECG (lecture immédiate par senior)
Dyspnée Fréquence respiratoire et SatO2
Asthme aigu Débit expiratoire de pointe (peak flow)
Modèle de classification avec les niveaux de priorité et les temps de réponse proposés
NIVEAUX DELAI AVANT PRISE EN CHARGE MEDICALE
PRIORITE I : REANIMATION/SAUV IMMEDIAT
PRIORITE II : TRES URGENT 15 MINUTES
PRIORITE III : URGENT 20 MINUTES
PRIORITE IV : MOINS URGENT 60 MINUTES
PRIOITE V : NON URGENT 120 MINUTES
La quatrième étape consiste à moduler la vitesse de prise en charge en fonction de l’intensité de la situation.
EXEMPLES
Douleur intense, D'une agitation violente,
D’un trouble de la conscience D'une fièvre élevée
D'une hyperglycémie sévère.
La cinquième étape consiste à orienter et/ou initier la prise en charge en fonction du niveau de tri, des possibilités de prise en charge matérielles et de la disponibilité du tandem infirmier-médecin en aval.
Durée du TRI :
y Courte y Environ 5 minutes par patient y Peut varier selon :
L’état du patient Fréquentation du service Organisation du service
IOA. Quelle formation ?
y Compte tenu de l’importance de la décision prise par l’IOA, cette fonction doit comporter des exigences en matière de formation et d’expérience.
y La formation est à la fois technique, juridique,
psychologique et éthique.
SAUV Salle d’Accueil des Urgences Vitales
La salle de déchocage ou SAUV est définie administrativement en France par la circulaire du 14 mai 1991,
« Elle doit permettre le traitement et la surveillance
des défaillances des grandes fonctions vitales aux urgences dans l’attente de transferts intra ou inter
hospitaliers ».
Les principes directeurs de la SAUV sont les suivants :
La SAUV est ouverte 24 h/24 h ; y Elle ne correspond ni à un lit de réanimation, ni à un lieu d’hospitalisation ;
y Elle doit être disponible ou libérée dés que nécessaire ;
y Elle est polyvalente, médicochirurgicale. y Elle est fonctionnelle et organisée : CHECK-LIST
Critères d’admission y L’admission concerne tous les patients en situation
de détresse vitale existante ou potentielle. y La décision d’admission est prise par le médecin du service et/ou l’IOA, le médecin du SMUR ou le médecin régulateur du SAMU.
y Dans ce cadre, cette décision doit s’appuyer sur des procédures cliniques, à partir de scores de gravité validés et partagés.
Rôle de l’infirmier de la SAUV
Tous ces gestes sont +/- simultanés. Tous doivent être pratiqués. Ne rien oublier. La traçabilité +++++++++
L'installation du patient & les premiers gestes
Le temps est précieux ...
Cadre légal
Code pénal: « non assistance à personne en danger »
Î Ne pas abandonner le patient Î Faire de son mieux selon ses compétences Î Pratiquer les gestes dont on a l’expérience Î Privilégier l’intérêt du patient
Code de la santé publique: « décret 2004-802 du 29 juillet 2004 »
Relatif à la profession d'infirmier ou d'infirmière Article R. 4311-2 :
maintenir les fonctions vitales
Cadre légal
Code de la santé publique: « décret 2004-802 du 29 juillet 2004 »
Relatif à la profession d'infirmier ou d'infirmière Article R. 4311-5 (rôle propre) 16° Ventilation manuelle instrumentale par masque ; 17° Utilisation d'un défibrillateur semi-automatique et surveillance de la
personne placée sous cet appareil ; 35° Surveillance des fonctions vitales et maintien de ces fonctions par des
moyens non invasifs et n'impliquant pas le recours à des médicaments ; Article R. 4311-14 En cas d'urgence et en dehors de la mise en oeuvre du protocole, l'infirmier
ou l'infirmière décide des gestes à pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin.
Cadre légal
Médecin SAUV
IDE SAUV
IADE SMUR
Médecin SMUR
ASDE SAUV
CCA SMUR
Brancardier
SAUV
Exemple
Arrivée Transfert sur le brancard
Patient sur le brancard
Transfert du respirateur
Examine le patient
HGT + T°+ Hémocue
Présente l’accès aux voies
Complément Bilan Sanguin Pose 2ème VVP
Transmission Orale du patient
Veille aux effets personnels Transfert des
appareils
Monte les bons d’examens
Stabilisation HDM + Respiratoire
Pose VVC + KT Art
Amines +Remplissage
Sang
Sert VVC + KT Art IOT + SNG + SVAD
Gestes d’hémostase
Transport diagnostic ou interventionnel
± Echo
Décision transport TDM, BO, Angio
Préparent l’organisation du transport ( Equipements + Dossier médical + Bon d’examen..)
Acheminement des résultats de labo et du matériel
Aide au transport
Fin du déchocage
Décision transfert Réa, externe
Transmissions Retour activité SMUR
Monte les bilans
Monte les demandes de sang
Identité du patient
EN CONCLUSION…….. y La prise en charge d'un patient au SAUV ne
s'improvise pas. y Elle nécessite une préparation rigoureuse. y Elle impose la compétence d'une équipe
pluridisciplinaire. y TRAVAIL D’EQUIPE y ANTICIPATION
y PRISE DE DECISIONS y GESTION DES « STRESS »
Compétences Requises y Repère au cours d’un accueil les éléments de gravités d’une situation,
y Capable d’utiliser les outils d’évaluation recommandés en médecine d’urgence,
y Maîtrise de l’outil l’informatique, y Connaissance des urgences vitales, y Connaissance de toutes les spécialités, y Connaissance des protocoles et procédures liés aux urgences, y Connaissance des dispositifs médicaux (scope, défibrillateurs……), y Connaissance législative des cas particuliers (agressions, plaies par armes à
feu, armes blanches…………….), y Connaissance des principales dispositions législatives et réglementaires
organisant la prise en charge des urgences, y Maîtrise la prise en charge d’un patient dans de cadre d’un transport
primaire inter, extra ou intra-hospitalier en collaboration avec un médecin.
Risques Spécifiques
y Agressions verbales et/ou physiques y Lumbago
y Stress et Charge émotionnelle importante y Projection liquides biologiques,
y Odeurs désagréables y Piqûres septiques y Risques infectieux
y Risques d’erreurs et /ou d’administration médicamenteux
y Troubles du sommeil y Culpabilisation
y Epuisement professionnel y Burn out y …………..
Les protocoles de soins doivent répondre aux conditions suivantes. Ils doivent être :
◦ Elaborés conjointement par les personnels médicaux et infirmiers impliqués dans leur mise en œuvre.
◦ Validés par l'ensemble de l'équipe médicale, par le pharmacien et par le directeur du service des soins infirmiers
◦ Datés et signés par le médecin responsable et le cadre de santé du service.
◦ Diffusés à l'ensemble du personnel médical et paramédical du service, au directeur d'établissement, au directeur du service de soins infirmiers et au pharmacien hospitalier.
◦ Remis au nouveau personnel dès son arrivée ◦ Accessibles en permanence dans le service ◦ Placés dans un classeur identifié ◦ Affichés si l'organisation du service s'y prête ◦ Evalués et, si nécessaire, réajustés, et, dans ce cas,
redatés et signés ◦ Revus obligatoirement au moins une fois par an ◦ Revalidés systématiquement à chaque changement de
l'un des signataires et diffusés
L’intervention de l’infirmier par application d’un protocole de soins répond à des
conditions strictes qui sont notamment précisées dans le décret de compétence
des infirmiers de juillet 2004.
Article R. 4311-14 Code de la santé publique
« En l'absence d'un médecin, l'infirmier ou l'infirmière est habilité, après avoir reconnu une situation comme relevant de l'urgence ou de la détresse psychologique, à mettre en œuvre
des protocoles de soins d'urgence, préalablement écrits, datés et signés par le médecin responsable. Dans ce cas,
l'infirmier ou l'infirmière accomplit les actes conservatoires nécessaires jusqu'à l'intervention d'un médecin. Ces actes
doivent obligatoirement faire l'objet de sa part d'un compte rendu écrit, daté, signé, remis au médecin et annexé au
dossier du patient.
En cas d'urgence et en dehors de la mise en œuvre du protocole, l'infirmier ou l'infirmière décide
des gestes à pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin. Il prend toutes mesures en
son pouvoir afin de diriger la personne vers la structure de soins la plus appropriée à son état.
Les dispositions du décret de compétence des infirmiers différencient deux situations :
◦ Une situation d’urgence et existence de protocole : l’infirmier intervient selon les modalités convenues et décrites dans le protocole de soins.
◦ Une situation d’urgence et absence de protocole : L’infirmier décide des gestes à pratiquer.
En conséquence, en l’absence de protocole, l’infirmier ne peut pas prendre l’initiative d’un traitement. L’infirmier ne peut intervenir que dans le cadre d’une prescription médicale. D’où l’importance de rédiger des protocoles.
Les éléments fondamentaux à retenir :
Le protocole doit être daté, signé et revu annuellement. Après intervention de l’infirmier et selon le protocole,
il doit être fait mention dans le dossier de soins du recours à un protocole et les modalités de mise en œuvre.
Quelles procédures pour les urgences ? y Elles doivent être standardisées et clairement identifiées par chaque membre de l’équipe.
y Il est important que les procédures suivantes soient mises en place dans la SAUV : ◦ procédure d’alerte ; ◦ appel des membres de l’équipe ; ◦ recours aux avis spécialisés ; ◦ préparation de la SAUV ; ◦ organisation du travail.
◦ accueil du patient et prise en charge initiale ; ◦ protocoles de prise en charge des pathologies les plus
fréquentes ; ◦ critères et modalités de transfert inter ou intrahospitalier ; ◦ liste nominative, actualisée en permanence, de l’équipe
affectée à la SAUV affichée ; ◦ formation à l’adaptation à l’emploi à la SAUV.
Quels protocoles pour les urgences ?
C’est à vous …..
L’ACR La douleur
La crise d’asthme La détresse respiratoire
La crise convulsive L’hypoglycémie
L’AVC La douleur thoracique La morsure de serpent
La dengue …………
Situation n°1 Mme. F. 56 ans, arrive avec sa sœur pour des douleurs abdominales. Observations : agitation, plaintes Antécédents : aucun Constantes systématiques aux urgences : TA : 124/65 ; FC : 72/mn; T° : 36,5 ; EVA 6
PEC et Orientation ?
Situation n°2
y Mme. G. 84 ans, adressée par son médecin traitant pour tachycardie.
Observation : patiente calme, se dit stressée car a un fils en fin de vie. Oedeme MI gche.
Antécédents : Aucuns
Constantes Vitales : TA : 135/75 ; FC : 147/mn;
T° 36 ; EVA 0
Situation n°3
Mr P. 55 ans, adressé par son médecin traitant pour pancréatite. Il est PEC par l’IOA
Observations : se plaint de douleurs épigastriques Antécédents : HTA TA 129/59 FC 82 HGT 1.66 T°35 L’IOA transfert le patient en box de Chirurgie M. P fait un malaise avec PC en revenant des toilettes. Observations : inconscient, absence pouls radial,
pouls fémoral uniquement,