Post on 18-Jun-2022
Lalittératureetl’histoiredelaRéunionauservicedesapprentissagesaucycle3Apartird’uncontehistorique:
LAOTAPKAL…SIRANDANELOVAN(MarilineDIJOUX)DocumentI.Testa,professeurréférenteLVRbassinnord
NouveauxprogrammesLesélèvescommencentl’apprentissaged’unelanguevivanteétrangèreourégionaledèslapremièreannéeducycle2.Aucycle3,cetapprentissagesepoursuitdemanièreàatteindreunniveaudecompétencehomogènedanstouteslesactivitéslangagièresetàdévelopperunemaitriseplusgrandedecertainesd’entreelles.L’intégrationdesspécificitésculturellesauxapprentissageslinguistiquescontribueàdévelopperlaprisedereculetlevivre-ensemble.Lecycle2apermisunpremierordonnancementdesconnaissancessurlemondequisepoursuitaucycle3avecl’entréedanslesdifférentschampsdisciplinaires.Ainsi,l’histoireetlagéographiepoursuiventlaconstructionparlesélèvesdeleurrapportautempsetàl’espace,lesrendentconscientsdeleurinscriptiondansletempslongdel’humanitécommedanslesdifférentsespacesqu’ilshabitent.Lesélèvesdécouvrentcommentladémarchehistoriquepermetd’apporterdesréponsesauxinterrogationsetapprennentàdistinguerhistoireetfiction.PlanacadémiquepourlalangueetlaculturerégionalesAxe2:Sensibiliserlesélèvesaupatrimoineculturelellinguistiquerégionalecommepartieintégrantedupatrimoinenational(sensibilisationLVR)Axe3:Généraliserauprèsdesenseignants,desdémarchesd’enseignementdufrançaisenmilieucréolophoneetpluslargementdemaîtrisedelalanguefrançaiseencontexteplurilingue(EFMC)CECRL:CompétencesculturellesDispositifs:SensibilisationLangueVivanteRégionaleEnseignementduFrançaisenMilieuCréolophoneSéquencecomprenant12séancesrépartiesautourde5fiches-élèves.
Fiche1 Fiche2 Fiche3 Fiche4 Fiche5
Compétenceslangagièresenfrançaisetencréole
Séance1 Séance4 Séance6 Séance8 Séance10 Maîtrisedelalanguefrançaise
Lecture-compréhension Compétenceslangagièresenfrançaiseten
créole Séance2
Séance5
Séance7 Séance11 Histoire
MaîtrisedelalanguefrançaiseSéance3 Séance9 Séance12
Productiond’écrits
Exempled’exploitationpédagogique
DOMAINES COMPETENCES ACTIVITÉS
Leslangagespourpenseretcommuniquer
Comprendre,s’exprimerenutilisantunelanguerégionale
Posséderquelquesélémentsculturelssur:-lescontesetleslégendes-lesdevinettes-comprendrel’essentield’unehistoirelue
EcouteruntexteencréoleS’exprimeràl’oralencréole:-comprendreleconte:repérerlespersonnages,leslieux,lesétapes-distinguerlesélémentshistoriquesetlesfaitsappartenantàl’imaginaire-raconterleconteavecsespropresmots(encréole)
Leslangagespourpenseretcommuniquer
Comprendre,s’exprimerenutilisantlalanguefrançaiseà
l’oraletàl’écrit
Lire-connaîtreunvocabulairejusteetprécis-connaîtrelesconnecteurslogiquesusuels,-lireàhautevoixdefaçonexpressiveleconte(lecturesuivieen5parties),-dégagerl’idéeessentielled’untexte,-rendrecomptedesalectureS’exprimeràl’oral-adaptersaprisedeparoleàlasituationdecommunicationRaconter,décrire,exposer-Faireunrécitstructuréetcompréhensiblepouruntiersignorantl’histoireracontéeGestiondescodes-commenceràsesituerdansl’unetl’autrecode-avoirdeséchangesenfaisantattentionànepassesituerdanslemélangefrançais/créoleEcrire-connaîtrelesstructuressyntaxiquesfondamentales-connaîtrelaconjugaisondesverbes-répondreàunequestionparunephrase-adapterleproposauxdestinataires-utiliserlesprincipalesrègleslexicalesetgrammaticales
LireLireletextedanssaversionfrançaiseetlecomprendre:répondreàdesquestionsS’exprimeràl’oralenfrançais:-comprendreleconte:repérerlespersonnages,leslieux,lesétapes-distinguerlesélémentshistoriquesetlesfaitsappartenantàl’imaginaire-raconterleconteavecsespropresmots(encréoleouenfrançais)Chantierd’écritureImaginerunesuitePremierjet:faireuntexted’aumoins15lignesUtiliserunegrillederelecture/réécritureAprèsavoiranalyserleserreursdecontactsdelangues(démarcheEFMC),écrirele2èmejetàl’aidedelagrillePartagersontexteaveclaclasse
Lesreprésentationsdumondeetl’activitéhumaineDesrepèresgéographiques,historiquesetculturelsdesrégionsdontonétudiela
langue
Avoirdesrepèreshistoriques-comprendrel’unitéetlacomplexitédumondeparunepremièreapprochedesdroitsdel’homme-situerlapériodedel’esclavagedansletemps-ordonnerdesfaitslesunsparrapportauxautresetlessituerdansuneépoqueouunepériodedonnée-situerlatraiteàlaRéuniondansl’espace -situerdeslieuxetdesespaceslesunsparrapportauxautres
S’exprimeràl’oralenfrançaiset/ouencréole,explicitement:-àpartirdesélémentshistoriquesduconte,retracerlesétapesdelatraitedesNoirsetrefairelevoyageavecMatalanga(ens’appuyantsurletexte)-comparerdesdocumentshistoriquesetdesfaitshistoriquesrelatésàtraversunconteetremarquerquelefaitd’avoirunnarrateurdonneunedimensionémotionnelleautexte
ProlongementL’esclavequiparlaitauxoiseaux,YvesPINGUILLY,paruauxEditionsRuedumonde«Grand-mère,çacommenceoùlaRoutedel’Esclave?»,DanyBEBEL-GISLERparuauxEditionsJASOR
Ficheélève1 AutourduconteTapkal1Le soleil brille dans le cirque de Tsilaosana. Sur la route de l’Ilet à Corde, deux enfants marchent
doucement,toutdoucement.TuichameetTémireétaientpartisdechezeuxtôtcematin,avantl’aube.
Maintenant,lesoleiléclairepartout,lechantdesjoliescascadesvientchatouillerlesoreillesdesunsetdes
autres. De temps en temps, au fond des remparts, un papangue plane au-dessus des arbres. Enfin, ils
arrivent dans le village. Au détour d’une jolie haie de pois de senteur, ils arrivent dans un champ de
lentilles qui danse au rythmede la brise. L’endroit est tellement agréable qu’ils décident d’y passer la
journée.
Comme ils veulent tout visiter, ils empruntentunpetit sentierqui les conduit au fondd’une ravine. Là,
couleuneeauaussiclaireetaussidoucequ’unecaresse.TuichameetTémiresedéchaussent,s’assoient
sur unrocheret laissent lecourant glissersur leurspieds. Ilsferment lesyeuxetfont levidedans leur
tête.Toutàcoup,ilsentendent:
- «Hé, bonjour les enfants. D’où venez-vous comme ça ? J’ai une devinette pour vous: Qu’est-ce
qu’unechose?Larivièrecourtdansmonpremier,lebébéabesoindemondeuxièmepourdormir,mon
troisièmec’estuneplante,desgensmeurentpourmontout.Quisuis-je?»
Lepetitgarçonetlapetitefilleessaientdevoirquileurparle,maisiln’yapersonne.Onauraitditunevoix
quivenaitdelarivière.
Unepetiteappréhensions’emparedesdeuxenfants.Parprécaution,ilsremettentleurschaussuresavant
depoursuivreleurpromenade.Onnesaitjamais!
Sansmêmes’enrendrecompte,ilsarriventdansunpetitsentier...Unsentierbizarre,oùilsentendentune
voix,lavoixduventcettefois-ci.TuichameetTémirn’avaientencorejamaisentenduunairaussiétrange:
«Misava,monpié toushpi la tèr...»Lesdeuxenfantsnepeuvent résisterà la tentationdes’engouffrer
danslesentier.Lavoixlesemmènedeplusenplushaut.
Après environ deux heures demarche, ils arrivent dans une forêt derrière laquelle se trouve un grand
plateau.Ilsnevoientpaslemurdepierresen-dessousdesbuissons.Cequ’ilsvoientc’estunegrossepierre
plate sur laquelle quelques signes bizarres sont gravés. Puis ils aperçoivent l’entrée d’une grotte. Ils y
entrent.Lavoixs’arrêtedechanter.
Maintenant,lesenfantssontprisdepanique.Ilsrestentclouésausol,lesjambesencoton,lecœurbattant
lachamade.Lavoixparle:«N’ayezcraintelesenfants,jenevaispasvousmanger.Jenesuispasunebête
féroce.Jenevaispasvousattrapernonplus.J’aimeraisjustevousracontermonhistoire,vousdirecequi
estarrivéilyatrèslongtemps,àmamèreetàmoiainsiqu’àd’autrespersonnesdemonvillage.Ensuite,
j’aimeraisquevousdiffusiezmonhistoirepartout.»
Ficheélève1 Autourduconte
COMPREHENSION
Répondsauxquestionsenfaisantàchaquefoisunephrase(écrislesréponsesdanstoncahier)
1. AquelmomentdelajournéeTuichameetTémiresontpartisdechezeux?
2. Décrislepaysagequientourelesdeuxenfantsaudébutdel’histoire.
3. Quefont-ilspoursedétendreunpeu?
4. Quileurposeladevinetteetquichantelachanson?
5. Quelssentimentséprouventlesenfantsaufildecettepremièrepartie?
REPERESHISTORIQUES
1512:lenavigateurportugaisPédrodeMascarenhasdécouvred’archipel.L’îleestdécritecommeun
vraiparadisterrestre.
1663:LouisPayenvients’installersurl’îleavecunamifrançaisetdixserviteursmalgaches.Cesontles
premiershabitantsdel’île.
1715:introductionducafé.Lacultureducafédevientlaprincipaleproductiondel’îleetexigeun
travailintensif.Elleestlacauseetl’originedelatraited’esclavesmalgachesetafricains.
1723:lesconditionsdeviedesesclavessontfixéesparleCodenoirquiarriveendécembre1723à
Bourbon.
1810:l’Angleterres’emparedel’île.Lesanglaisintroduisentlacanneàsucre.
1848:abolitiondel’esclavageàLaRéunion.
Placelesdatessurunefrisechronologiqueetcomplèteavecd’autresévénementssurvenusàlamême
périodeauniveaunationaletmondial.
PRODUCTIOND’ECRITSRacontepuisdessinel’itinérairedeTuichameetdeTémiredanscettepremièrepartie.
Ficheélève2 AutourduconteTapkal2Jem’appelleMatalanga.Ilyatrèslongtemps,jevivaisdansunpaysquisetrouvedel’autrecôtédelamer,
auMozambique. J’avais àpeine15ansquand lesesclavagistesm’ontattrapé. Ilsontnégociéavecnos
chefsetnousontéchangéscontrede lapacotille:perles,corail,vaisselle, fusil,poudreàcanon,alcool...
Ensuite,ilsnousontmisuncarcandanslecou,deschaînesauxpiedsetauxmainsetnousontfaitmarcher
jouretnuitjusqu’àcequenousarrivionsdansunport.Jen’avaisjamaisvuunevilleaussijolie!
LeportIhadeMozambique!Là,ilsnousontfaitattendrequelquesjoursdansunhangar,avantdenous
embarquer dans la cale d’un bateau. Longtemps après j’ai appris que de nombreux bateaux négriers
semblablesàcelui-là,avaientquittél’Afrique.
Avantdenousembarquer,ilsavaientprissoindenousmarquerauferrougeunefleurdelyssurl’épaule.
Puis,ilsnousontvendusunenouvellefois.Noussommesrestéslongtempsenmer.
Lesconditionsdevieétaienttrèsdifficiles.Onnepouvaitmêmepasseparlercaronnousavaitséparés:
lesfemmeset lesenfantsd’uncôté, leshommesdel’autre. Plusieursd’entrenous, pardésespoir, ont
sautépar-dessusbord.Jenesavaispasnonplusoùétaitmamère.Detempsentemps,jel’entendaisqui
m’appelait:«Matalanga,Matalanga,tueslàmonfils?»
Etleventnouséloignaittoujoursplusdenotrepays.
Quelquesunsontessayédeserévolter,maistrèsviteilsontétésoumisàl’autoritédesesclavagistes.Les
plusrebellesontétésoitpendus,soitjeteràlamer.Quelquesfois,ilsfaisaientmonterquelquesesclaves
surlepont:aprèslesavoirlavésàl’eaudemer,onlesobligeaitàdanser,histoirededégourdirlescorps.
C’estseulementàcemoment-làquel’onpouvaitvoirleciel!
Enfin,levoyages’estterminé.Noussommesarrivéssurunmorceaudeterreenpleinmilieudelamer.Ily
avait de jolies cascades, beaucoup d’oiseaux et des arbres couverts de fleurs rouges. J’ai commencé à
espérer:peut-êtrequ’onallaitretrouvernotreliberté?
Ficheélève2 Autourduconte
COMPREHENSION
Répondsauxquestionsenfaisantàchaquefoisunephrase(écrislesréponsesdanstoncahier).
1. Queveutlavoix?
2. Aquellepériodedel’histoiredelaRéunionsesituel’histoiredeMatalanga?
3. D’aprèstoi,pourquoia-tonséparélesesclaves?
4. Qu’arrivait-ilàceuxquivoulaientserévolter?
5. D’aprèstoi,àquelendroitseterminelevoyage?
HISTOIREAl’aidedutexteetdesimages,décrislesconditionsdevieetdetransportdeceshommes.Recherchedesdocumentssurles«lazarets».
Ficheélève3 AutourduconteTapkal3Maisdèsquenous sommesdescendusdubateau,encoreune foisonnousa séparés: ceuxquiétaient
maladessontallésdansunesorted’hôpitaldesesclaves.Ceuxquiétaientenbonnesanté,commemoi,
noussommesallésdansunendroitqu’onappellelanègrerie.
Ilsnousontsoignésafinquenoussoyonsprésentablespourlavente.Unchefblancadit:«Nourrissez-les
bienpendantquelquesjours,donnez-leurdavantageàmanger,frottez-lesavecdel’huiledecocoetfaites
ensortedecacherlesblessures.Faiteslemaximumpourqu’ilsnousrapportentunbonprix.»
Etpourlatroisièmefois,ilsnousontvendus.
Surlaplacedumarché,j’aientendumamèrem’appeler:
«Matalanga,Matalanga?»…etpuisjel’aivues’enalleravecsonmaître.
Quandj’aivulefouetdevantmoi,j’aicompris:adieulaliberté!
J’aimarché longtemps avantd’arriver sur la plantationdemonmaître. Trois?Quatre jours? Jene sais
plus.J’aivécucommeçapendantlongtemps:travaildansleschampsavantleleverdusoleiljusqu’àlanuit
tombée.Travailler,travaillertoutletemps.Ilsnousonttraitésmoinsbienquedesanimaux.
Jenesauraisvousdirecombiendefoisj’aiessayédefuir.Jemesouviens,lapremièrefois,j’airéussiàme
sauverpourdebon.Mais lorsqu’ilsm’ont attrapé, ilsm’ont fouetté. Ensuite ilsm’ontenfermédansun
cachot,leschaînesauxpieds.
Lasecondefoisilsm’ontcoupél’oreillegauche.
Je n’ai jamais cessé de cherchermaman Siya. Partout, je demandais : - «Vous n’auriez pas vuMaman
Siya?Unejoliedameavecdespetitestressesetdesyeuxaussibrillantsquel’étoileSirga…».Ettoujoursla
mêmeréponse:«Quidonc?Désolé,jenel’aijamaisvue!»
Letempss’estécoulé…
Heureusement, le soir, autour d’un grand feu, je pouvais retrouver mes frèresMalgaches, Yambanes,
Makondé,Yoruba,Hindous,Comoriens...Onsecomprenaitenfin:c’estainsiqu’estnéelalanguecréoleet
lemaloya.
Ficheélève3 Autourduconte
Dupeuplementàl’abolitiondel’esclavage1667-1848
Del’engagismeàladépartementalisation
1848-1946
Deladépartementalisationàladécentralisation
1946-1981
Depuis1981
Genremusical
Instruments
Sociétédel’époque
Quelquesauteurs
COMPREHENSION
Répondsauxquestionsenfaisantàchaquefoisunephrase(écrislesréponsesdanstoncahier).
1. L’espoirdelibertédeMatalangaest-ilconfirmé?
2. Pourquoifaut-ilquelesesclavessoientprésentables?
3. Quelsortétaitréservéàceuxquitentaientdesesauver?
4. DécrisMamanSiya.
5. Quelhéritagenousrestet-ildecetteépoque?
HISTOIREAprèsavoirfaitdesrecherches,complèteletableausuivant.
Ficheélève4 AutourduconteTapkal4Un soir, alors que nous étions assis autour du feu, nous avons entendu le son d’un tam-tam. Un son
différentdesautres.Unvieux,Kalimba,s’estlevéetadit:«Ecoutez,écoutezmesfrères!C’estTsilaosa!
Jecroisqu’ilvientnouschercher.»Alors,levieilhommeaprononcélesseulesparolesqu’ilrépétaittoutle
temps:«Qu’est-cequ’unechose?L’eaudelarivièrecourtdansmonpremier, lebébéabesoindemon
deuxièmepourdormir,montroisièmec’estuneplanteetdesgensmeurentpourmontout.Quisuis-je?
Etl’assembléearéponduenchœur:liberté!
A ce moment, Tuichame et Témir ont redoublé d‘attention. C’est bien le vieil homme qu’ils avaient
entenduunpeuplustôt,danslaravine!
Leslarmesauxyeux,lesenfantsécoutentMatalangaraconterlasuitedesonhistoire:
«C’étaitvraimentTsilaosaquinousappelait.MaisilnefallaitsurtoutpasoublierleschasseursdeMarrons,
munisdeleursfusilsetaccompagnésdeleurschiens.Personnen’ahésité.MêmepaslevieuxKalimba.Ily
avaittroplongtempsquenousrêvionstousdeliberté.Lesondutam-tamnousaguidésjusqu’àTsilaosa.
Ensuite,nousavonsmarchéencoreetencore.NoussommesarrivésdanslevillagedeTapkal,quisignifie
«laforêtcoupée»enmalgache.Effectivement,nousavonsremarquéunjoliravinquicoupaitlaforêten
deux…
Nousavonspleurédejoie.Nousavonsmêmeembrassélaterre!
Ilyavaitpartoutdespetitesmaisonsenpaille,deschampsdepommesdeterreetautresmaniocs,maïs…
ainsiquedesélevagesd’animaux: cochons,bœufs,poules…Onnousaaccueillisàbrasouverts. Làune
autrevieacommencé.Nousétions libres. Quelques fois il fallaitdescendresur lacôtepourchasserou
pécher.C’étaitrisquémaisilfallaityaller,surtoutpouressayerdesortirdesgriffesdel’esclavaged’autres
frèresenchaînés.
Malgré cette joie de vivre, je n’ai jamais cessé de chercher maman Siya. J’ai fait le tour des villages
marrons: l’Ilet-à-Cordes, Matarum, Fleurs jaunes… J’ai escaladé tous les sentiers remplis d’épines de
souffrance.
Dèsque j’apercevaisquelqu’un, je luidemandais: -«Vousn’auriezpasvuMamanSiya?Une joliedame
avec des petites tresses et des yeux aussi brillants que l’étoile Sirga…». Et toujours lamême réponse:
personnenel’avaitvue.MamanSiya,maisoùes-tu?Nevois-tupasquetonfilsabesoindetoi?
Envain…
Ficheélève4 Autourduconte
COMPREHENSION
Répondsauxquestionsenfaisantàchaquefoisunephrase(écrislesréponsesdanstoncahier).
1. PourquoiMatalangaetlesautresn’ontpaspenséauxchasseursdemarrons?
2. Comments’appellelevillageoùilsarrivent?D’oùvientlenomdecevillage?
3. Expliquel’autreviequicommenceàcemoment-là.
4. PourquoilesMarronsredescendentsurlacôte?
5. Qu’est-cequimanqueàlalibertédeMatalanga?
PRODUCTIOND’ECRITSDécrisenquelquesligneslepaysagereprésentésurcetteimage(lithographied’AntoineRoussin).
Ficheélève5 AutourduconteTapkal5Unjour,alorsquej’attendaismesamispouralleràlachasse,deboutàcetendroitdelagrotte,j’aireçu
uneballeenpleinepoitrine.Jemesuiseffondréparterremaismonespritestmontédanslesairs.J’aialors
compris: les chasseurs deMarrons avaient suivi un groupe de femmes qui étaient allées chercher des
tisanes.Deretourànotrevillage,ilsonttuétoutlemonde.
Moi,monespritestmontédanslesairs.Puisj’aivumamère.J’avaisenfinretrouvémamère,mamanSya.
Elleaussi,ellen’avait jamaiscessédemechercher.Pardésespoir,elleavaitpréféréprendre laroutedu
derniermarronage.
J’avaisenfinretrouvémamanSiya.Ungrandbonheurs’estemparédemoi,denous.Tous lesdeuxnous
noussommesmisàchanter:Misava…
C’estalorsquemamanSyaetmoiavonsvoyagé:commedeuxoiseaux,nousavonssurvolé l’île,survolé
l’océanIndien,lesyeuxfermésafindenepasvoircequisepassaitenbas,dansleschampsdecannesà
sucre…
Nousavonssurvoléunegrandeîleàlaterrerouge:Madagascar.Puislamer,encorelamer!Lesvagues
nous ouvraient la voie. Enfin, nous sommes arrivés au Mozambique. Notre pays! Nous en avions
tellementrêvé!
Mamèrearetrouvémonpère.Elleétaitheureuse:«Matalanga,pourmoilevoyageestterminé.Cafait
troplongtempsquejerêvedecemoment.Aujourd’hui,moncœurestenpaix.
SimamèreadécidéderesterauMozambique,moi,Matalanga,j’aipourmapartdécidéderepartirversce
morceaudeterre,verscetteîlesibelle,perduelà-basdansl’océanIndien.Cetteîleoùlescascadescoulent
àflotdesmontagnes,oùlesfleursdecertainsarbressontrougesang!Maisaprèstout,jesuisunesprit,
riendeplusfacilepourmoi!
Çafaitlongtempsquejevousattends,TuichameetTémire!Sijevousairacontétoutemonhistoirec’est
pourvouslaracontiezàvotretouràtousceuxquevousaimez.J’aimeraisquetousleshabitantsdecepays
n’oublientpasnotrehistoire,n’oublientpasleurhistoire.Carunarbresansracinenepeutsetenirdroit!
J’aimeraistantquevouspuissiezdirecelaàtoutlemonde!
TuichameetTémireontprisleursjambesàleurcoupourregagnerCilaos.Arrivésenbas,ilssesontpincés
pourvoirs’ilsnerêvaientpas.DanslamaindeTémireilyavaitunepetitepierre,semblableàungrosgrain
desel:«C’estunmorceaudeterreduMozambique»,aditlavoixduventdanssonoreille.Etdansleur
tête,trottaitlachansondelarivièrequ’ilsn’arrivaientpasàoublier:
Misava…
Ficheélève5 Autourduconte
Faitshistoriques Faitsimaginaires
COMPREHENSION
Répondsauxquestionsenfaisantàchaquefoisunephrase(écrislesréponsesdanstoncahier)
1. ExpliquecequecomprendMatalangaaumomentoùils’effondre?
2. CommentMatalangaetsamèreretournent-ilsauMozambique?
3. QuedécidedefaireMatalanga?
4. Qu’est-cequimontrequeTuichameetTémiren’ontpasrêvé?
5. PourquoiMatalangaa-t-ilracontésonhistoireauxdeuxenfants?Est-ceimportant?Justifie
taréponse.
LITTERATUREReprendslesélémentsducontequiappartiennentàlaréalitéetceuxquiappartiennentàl’imaginaire.Complèteletableauci-dessous.
Imagineunesuiteàcettehistoire(15lignes):lesdeuxenfantsvont-ilscontinueràavoirpeuroubienvont-ilsréalisercequ’illeurestarrivé?
Nom: Prénom:
Classe: école:
Date:
CHANTIERD'ECRITURE
Grillederelecture/écriture oui/non
1-TEXTE
J'airespectélaconsigne. J'aiexposémesidéesclairement. Montexteadusens.
2-PHRASES
Jen'aipasoubliéde: *mettrelamajusculeaudébutdechaquephrase *mettrelepointàlafindechaquephrase *écriredesmotsdeliaisonentrelesphrases:
unjour, puis,etpuis quand,lorsque soudain,toutàcoup finalement,enfindecompte,toutcomptefait
*ajouterdescomplémentscirconstanciels
delieux(où?) detemps(quand?) demanière(comment?)
*respecterleschaînesd'accord:
déterminant+nom+adjectif sujet+verbe
*vérifierdansledictionnairel'orthographedesmots
3-CONTACTDELANGUES
J'aifaitattentionà:*nepasutiliserdesmotsencréoledansmontexteenfrançais *employerlesfauxamiscréole/françaisaveclesensdanslalanguedemandée
*nepasmélangerlecréoleetlefrançaisdanslaconstructiondemesphrases Observations
FRISE MUSICALE : quelques éléments de réponse
Période Du peuplement à l’abolition de l’esclavage 1667- 1848
De l’engagisme à la départementalisation 1848- 1946
Genre musicale
T’shéga (actuel maloya) se développe à la Réunion avec les esclaves venus d’Afrique, de Madagascar et d’Inde.
Quadrille, Séga. Les mélodies et les instruments qui produisent le quadrille sont européens alors que son rythme est interprété par des instruments provenant de la population créole d’origine servile.
Instruments Roulèr, kayanm, bob, sati (pikèr), triang
Violon, banjo, harmonica,
Société de l’époque
Société de plantation Plusieurs récits de voyage décrivent des rassemblements d’esclaves au cours desquels se mêlaient musique et danse. Le nom de séga revient souvent dans ces récits. La distinction entre t’shéga et séga permet de comprendre l’origine du maloya, qui devient le descendant du premier, ainsi que l’existence du second genre qui a conservé son nom jusqu’à aujourd’hui. Le terme maloya apparaît dans les années 1930 avec Fourcade.
La fin du 19ème siècle et le début du 20ème représentent une période de prospérité qui permet la diffusion des loisirs à travers l’ensemble de la population. Des musiciens populaires créoles, les « jouars »» se saisissent d’airs entendus en ville alors que la bonne société se met à danser de manière plus débridée dans les bals. Les quadrilles, originaires d’Angleterre, qui s’acclimatent aux tropiques et deviennent les « quadrilles créoles », le séga occupe une place grandissante dans les albums de partitions alors édités. Au début du XXe siècle se greffent d’autres instruments venus d’Europe, l’accordéon diatonique nommé aussi "ralé-poussé", puis l’harmonica, la guitare, la clarinette, et d'autres instruments à vent qui formeront l'orkès en cuivre. Le séga "piqué", séga traditionnel ou séga "dentelle" se danse en couple. Il faut noter que les créoles n'avaient pas de costumes traditionnels. Pendant ce temps le maloya disparaît de la sphère publique.
Quelques exemples (à compléter)
Valet-Valet
Séga Célimen 1806-1864 « Missie L Blanc malhonnete » M-F Legras « Nounoutte » 1891 Chansons et refrains populaires Fourcade (1884-1962) Z’histoires la caze (1928) recueil de chansons, contes, fables, saynètes propose des textes dont les sujets sont puisés dans la vie quotidienne nous renseignant ainsi sur les coutumes et les traditions de la société réunionnaise de l’époque. « ça qui manze canne » « sicocando »
Période De la départementalisation à la décentralisation
1946-1981
Depuis 1981
Genre musicale
Maloya engagé Maloya folklorique Séga « cordéon » Se développent dans les bals populaires avec les orchestres en cuivre
Maloya électrique Séggae, ragga…
Instruments Séga : clarinettes, trompettes, tubas, accordéon et grosse caisse militaire surmontée de cymbales
Instruments européens, indiens, africains
Société de l’époque
Le terme "séga" récupéré par la bourgeoisie locale, trouve sa place dans la société coloniale qui l’applique à des chansons et danses de salons créolisées. Lors des élections, chaque parti proposait « sa » musique. Le prologue obligatoire de toute réunion des « nationaux » (La Selve, 1984 : 129) est un « orchestre cuivre » interprétant des airs dansants « à la mode », dont certains venant de France et d’autres composés à la Réunion (séga, « variété créole »...). Inversement, le meeting « autonomiste » du PCR vibre alors au son du maloya. Firmin Viry réalise en 1976 le premier 33 tours de l’histoire. Il sera suivit par plusieurs 45 tours d’autres musiciens, également produits par le PCR.
Les années 1980 sont marquées par un foisonnement de formations musicales aux compositions et arrangements autant inventifs qu’éclectiques dont la plupart alimentent le nouveau genre du « maloya électrique » (Ziskakan, Ousanousava, Baster, Ravan…). Les textes deviennent de véritables monuments littéraires qui s’éloignent du format court du maloya « traditionnel ». Musicalement, les sources d’inspirations sont aussi bien internationales que françaises et locales. Sur le plan du message apparaissent des thèmes devenus essentiels depuis. Nous pourrions tous les rassembler sous celui de « l’identité ». Au tournant des années 1980, la production musicale discographique se réclamant du maloya est triple. Il faut distinguer les joueurs de « maloya traditionnel », de ceux qui y ajoutent des instruments européens. Le troisième champ de la « scène maloya » est occupé par les groupes folkloriques comme par exemple Paille en queue ou Kalou Pilé qui vantent la vie locale en se produisant dans différents lieux touristiques de l’île ainsi qu’à l’étranger Rattrapé par les musiques étrangères, le séga et le maloya évoluent chaque jour parfois en ségae, raggae, malogae ou autre musique del sol…
Quelques exemples (à compléter)
Groupe folklorique de la Réunion Chansons populaires Chansons engagéés …
Caroussel Ti Fock Ziskakan Pix’l …
Pourallerplusloin:Unmonumentmusicalàlamémoiredesancêtresesclaves:lemaloya(îledelaRéunion)BenjaminLagardeGuillaumeSAMSON,BenjaminLAGARDEetCarpaninMARIMOUTOU:L’Universdumaloya.Histoire,ethnographie,littérature