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COMMISSION DE L’UNION AFRICAINE
MISSION D’OBSERVATION DE L’UNION AFRICAINE
POUR LES ELECTIONS LEGISLATIVES DU 20 MARS
2016 EN REBUBLIQUE DU CAP VERT
RAPPORT FINAL
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Table des Matières
SOMMAIRE EXECUTIF ............................................................................................................... 3
LISTE DES ABBREVIATIONS .................................................................................................... 5
I. INTRODUCTION .................................................................................................................. 6
II. OBJECTIF ET METHODOLOGIE DE LA MISSION ......................................................... 6
a) Objectif ............................................................................................................................ 6
b) Méthodologie................................................................................................................... 6
III. CONTEXTE DES ELECTIONS LEGISLATIVES DU 20 MARS 2016 ........................... 7
1. Aperçu géographique de la République du Cap Vert .................................................... 7
2. Rappel de l’histoire électorale ........................................................................................... 7
IV. CADRE CONSTITUTIONNEL, LEGAL ET INSTITUTIONNEL ................................... 9
1. Le Cadre juridique ............................................................................................................ 9
2. Le vote anticipé ................................................................................................................ 10
3. L’Administration électorale ............................................................................................ 11
3.1 La Commission nationale des élections (CNE) ...................................................... 11
3.2 La Direction Générale d’Appui au Processus Electoral (DGAPE) ...................... 12
3.3 La Commission de recensement (CRE) .................................................................. 13
4. Le Financement des élections .......................................................................................... 13
5. Le système électoral ......................................................................................................... 14
V. OBSERVATION PRE-ELECTORALE ............................................................................... 14
1. L’Inscription des électeurs .............................................................................................. 14
2. Le découpage des circonscriptions électorales .............................................................. 15
3. Le Dépôt des candidatures .............................................................................................. 15
4. La Campagne électorale .................................................................................................. 15
5. Le Financement de la campagne électorale ................................................................... 16
6. La Participation des femmes et des minorités ............................................................... 17
7. L’éducation civique et électorale .................................................................................... 17
8. Les médias......................................................................................................................... 18
Résumé de l’Observation de la phase pré-électorale ........................................................... 19
VI. OBSERVATION DU JOUR DU VOTE ........................................................................... 20
a. L’Ouverture des bureaux de vote ................................................................................... 20
b. La répartition des bureaux de vote ................................................................................ 20
c. Le déroulement des opérations électorales .................................................................... 21
d. Le personnel électoral ...................................................................................................... 21
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e. Les représentants des partis politiques et observateurs internationaux..................... 21
f. Participation des femmes ................................................................................................ 21
g. Le secret du vote............................................................................................................... 22
h. Le rôle des forces de l’ordre ............................................................................................ 22
i. Fermeture des bureaux de vote et dépouillement des voix .......................................... 22
Résumé de l’Observation du scrutin et du dépouillement .................................................. 22
VII. OBSERVATION POST-ELECTORALE ............................................................................. 23
1. La transmission et la gestion des résultats .................................................................... 23
2. Le recours et proclamation des résultats ....................................................................... 23
3. L’environnement post-électoral ..................................................................................... 25
VIII. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS .................................................................... 25
a) Conclusion ..................................................................................................................... 25
b) Recommandations ........................................................................................................ 25
ANNEXE ...................................................................................................................................... 27
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SOMMAIRE EXECUTIF
En réponse à l’invitation du Gouvernement de la République du Cap Vert et à celle de la
Commission Nationale Electorale (CNE), la Présidente de la Commission de l’Union Africaine
(CUA), Son Excellence Dr. Nkosazana Dlamini Zuma a dépêché une Mission d’Observation
Electorale (MOE) de courte durée dans le cadre des élections législatives qui se sont tenues le 20
mars 2016 en République du Cap Vert.
Sous la direction de Madame Zainabo Sylvie Kayitesi, ancienne présidente de la Commission
Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), de nationalité rwandaise, la Mission
était composée de 20 observateurs, étant pour l’essentiel des Parlementaires panafricains, des
responsables d’organes de gestion des élections, des membres d’organisations de la société civile
et des droits de l’homme venus de douze (12) pays Africains à savoir : Algérie, Angola, Burundi,
Ethiopie, Guinée Bissau, Mozambique, République Démocratique du Congo, Rwanda, Seychelles,
Swaziland, Togo et Tunisie.
Les 18 et 19 mars 2016, les observateurs de la Mission ont participé à une séance d’information et
d’orientation portant sur le cadre légal, le contexte politique et électoral en République de Cap
Vert.
Des équipes d’observateurs ont été déployées le 19 mars 2016 dans quatre îles du pays à savoir,
Santiago, Santo Antão, São Nicolau, et São Vicente.
L’évaluation des élections législatives en République du Cap Vert était basée sur les dispositions
pertinentes de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance, sur la
Déclaration de l’OUA/UA sur les principes régissant les élections démocratiques en Afrique, sur
les Directives de l’Union africaine pour les missions d’observation et de suivi des élections de
2002, sur le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) ainsi que sur le cadre juridique
national en vigueur.
La Mission a fait les constats suivants :
Les Organes de Gestion des Elections jouissent d’une crédibilité auprès des acteurs
politiques ;
La CNE est indépendante ;
Il y a toujours un consensus dans les choix des membres de la CNE. On y retrouve les
représentants de la majorité présidentielle comme ceux de l’opposition. Elle tient aussi
compte de la parité dans le choix de ses membres ;
L’inscription des électeurs s’est déroulée dans de bonnes conditions. C’est un processus
transparent et continu. Tout acteur politique peut consulter à tout moment la liste des
électeurs ;
L’éducation civique et électorale est l’apanage des Organes de Gestion Elections. La
société civile n’y joue qu’un rôle très minimal ;
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Bien que le nombre de femmes à l’Assemblée Nationale ait augmenté depuis 1991, aucun
parti n’est arrivé jusqu’à ce jour à atteindre les 25% ;
Les médias sont bien régulés et assurent une couverture impartiale et équilibrée des
activités électorales des partis politiques ;
L’ouverture tardive de certains bureaux de vote visités ;
Le manque de transparence des urnes ;
Les élections se sont déroulées dans le calme et dans la sérénité ;
La bonne représentativité des représentants des partis politiques dans les bureaux de vote ;
La représentation active des femmes en tant que membres des bureaux de vote et
représentants des partis politiques ;
Le secret du vote a été garanti ;
La présence visible et le professionnalisme de la Police Nationale du Cap Vert (PNCV).
Sur base de ses observations et conclusions, la Mission estime que ce scrutin s’est tenu d’une
manière crédible et a permis à aux citoyens du Cap Vert d’exprimer leur volonté le jour du scrutin
dans une atmosphère sereine et pacifique. La Mission a également émis des recommandations pour
l’amélioration des élections à venir.
Ce rapport présente les principaux constats, observations, conclusions et recommandations de la
Mission.
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LISTE DES ABBREVIATIONS
ARC Autorité de Régulation des Médias
ANP Assemblée Nationale Populaire
CADPH Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples
CNE Commission Nationale Electorale
CRE Commissions de recensement
CUA Commission de l’Union Africaine
DGAPE Direction Générale d’Appui au Processus Electoral
EISA Electoral Institute for Sustainable Democracy in Africa
MAEP Mécanisme africain d’évaluation par les pairs
MOEUA Mission d’Observation Electorale de l’Union Africaine
MPD Mouvement pour la démocratie
NOSi Nùcleo Operacional da Sociedade de Informacão
PAICV Parti Africain pour l’Indépendance du Cap-Vert.
PAIGC Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert
PCD Parti de la Convergence Démocratique
PNCV Police Nationale du Cap Vert
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PP Parti Populaire
PSD Parti Socio Démocrate
PTS Parti du Travail et de la Solidarité
UCID Union Cap-Verdienne pour l’Indépendance et la Démocratie
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I. INTRODUCTION
En réponse à l’invitation du Gouvernement de la République de Cap Vert et à celle de la
Commission Nationale Electorale (CNE), la Présidente de la Commission de l’Union Africaine
(CUA), Son excellence Dr. Nkosazana Dlamini Zuma a dépêché une Mission d’Observation
Electorale (MOE) dans le cadre des élections législatives qui se sont tenues le 20 mars 2016 en
République de Cap Vert. La MOEUA est arrivée le 16 mars et y a séjourné jusqu’au 24 mars 2016.
Sous la direction de Madame Zainabo Sylvie Kayitesi, ancienne présidente de la Commission
Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), de nationalité rwandaise, la Mission
était forte de 20 observateurs, comprenant des Parlementaires panafricains, des responsables
d’organes de gestion des élections, des membres d’organisations de la société civile et des droits
de l’homme. Ces observateurs provenaient de douze (12) pays, à savoir : Algérie, Angola, Burundi,
Ethiopie, Guinée Bissau, Mozambique, République Démocratique du Congo, Rwanda, Seychelles,
Swaziland, Togo et Tunisie.
La Mission était appuyée par une équipe d’experts de la CUA, du Parlement Panafricain et de
l’Institut Electoral pour une Démocratie durable en Afrique (EISA).
La Mission a présenté ses constats et conclusions préliminaires sur le déroulement des élections
ainsi que ses recommandations au cours d’une conférence de presse tenue le 22 mars 2016 à Praia
en présence des médias.
II. OBJECTIF ET METHODOLOGIE DE LA MISSION
a) Objectif
La MOEUA avait pour objectif l’évaluation indépendante, objective et impartiale du processus
électoral en République du Cap Vert, conformément aux dispositions pertinentes de la Charte
africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance de 2012, de la Déclaration de
l’OUA/UA sur les principes régissant les élections démocratiques en Afrique de 2002, des
Directives de l’Union Africaine pour les missions d’observation et de suivi des élections de 2002.
La Mission a également évalué le processus électoral au regard du cadre juridique national en
vigueur.
b) Méthodologie
La MOEUA a au cours de son séjour rencontré divers acteurs clés du processus électoral en
République du Cap Vert, notamment le Président de la République, la CNE, Nùcleo Operacional
da Sociedade de Informacão (NOSi) et le Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD). Cependant, la Mission n’a pu rencontrer certaines parties prenantes telles que les partis
politiques et la société civile du fait de son arrivée tardive dans le pays.
La Mission a mené ses activités conformément aux Directives de l’Union africaine pour les
missions d’observation et de suivi des élections. Elle a, à l’attention de ses observateurs, organisé
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les 18 et 19 Mars 2016 une séance d’information et d’orientation en vue de les préparer aux tâches
à accomplir au cours de leur déploiement. La Mission a suivi les derniers jours de la campagne
électorale qui a pris fin le 18 mars 2016.
Le 19 mars 2016, la MOEUA a déployé les équipes d’observateurs dans quatre îles du pays à
savoir Santiago, Santo Antão, São Nicolau, et São Vicente. Le 20 mars 2016, jour du scrutin, ces
équipes ont observé l’ouverture des bureaux de vote, le déroulement du vote, la clôture des bureaux
de vote et le dépouillement des voix dans leur zone respective de déploiement.
La MOEUA a présenté ses constats, conclusions et recommandations préliminaires au cours d’une
conférence de presse qu’elle a tenu à Praia le 22 mars 2016.
Le présent rapport final renferme l’analyse du cadre juridique national, des informations obtenues
des acteurs clés du processus électoral rencontrés par la MOEUA ainsi que les résultats de
l’observation directe de la campagne électorale et du jour du scrutin. La MOEUA formule
également dans ce rapport final des recommandations qui visent l’amélioration des futures
échéances électorales.
III. CONTEXTE DES ELECTIONS LEGISLATIVES DU 20 MARS 2016
1. Aperçu géographique de la République du Cap Vert
Le 24 octobre 2013 le Cap-Vert est devenu officiellement la République de Cap Vert. Elle est un
Etat insulaire qui est constitué de dix îles volcaniques. L’archipel est divisé en deux groupes d’îles :
au sud les îles de Sotavento (Brava, Fogo, Santiago et Maio) et au nord les îles de Barlavento (Boa
Vista, Sal, São Nicolau, Santa Luzia, São Vicente et Santo Antão). Santiago comprend à elle seule
plus de la moitié de la population du pays, dont la capitale est Praia.
Avec une superficie d’environ 4000 kilomètres carrés et une population de 500 000 habitants, elle
est située dans l’océan Atlantique, à 570 kilomètres au large des côtes de la Mauritanie, de la
Gambie et du Sénégal.
2. Rappel de l’histoire électorale
Les élections législatives de 2016 étaient les sixièmes du type depuis l’instauration de la
démocratie multipartite au Cap Vert au début des années 90. L’instauration du multipartisme
mettra fin au règne du Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC),
rebaptisé Parti Africain pour l’Indépendance du Cap-Vert (PAICV) suite à la fin du projet d’union
entre le Cap Vert et la Guinée Bissau. Des intellectuels opposés au PAICV créent le Mouvement
pour la démocratie (MPD). Ainsi les deux partis vont se réunir pour l’organisation des différents
scrutins. En septembre 1991, l’Assemblée Nationale Populaire (ANP), la défunte Assemblée
Nationale, décide de réviser la Constitution. L’article 4 de la Constitution qui consacre la
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suprématie du parti unique est aboli. Les premières élections multipartites sont organisées en 1991
et sont remportées par le MPD avec 73,5% des suffrages exprimés, ainsi que la majorité des sièges
à l’Assemblée Nationale. Le candidat du MPD Antonio Mascarenhas Monteiro deviendra ainsi
Président de la République et sera réélu aux prochaines élections de février 1996.
Le pays a élaboré une nouvelle Constitution qui est entrée en vigueur en 1992. Celle-ci a réduit le
nombre des membres au Parlement de 79 à 72. Les élections de 2001 et 2006 vont découler sur la
victoire du PAICV aux législatives et de Pedro Pires à l’élection présidentielle dont la majorité
n’était que de 12 voix.
Le 6 février 2011, le PAICV remporte la majorité absolue avec 37 députés sur les 72. Le 21 août
de la même année, le libéral Jorge Carlos Fonseca remporte le second tour de l’élection
présidentielle du Cap Vert avec 54% des voix devenant ainsi le quatrième Président de la
République du pays.
La vie politique en République du Cap Vert est bipartite, c’est-à-dire structurée autour de deux
grands partis politiques à savoir le PAICV et le MPD. Le PAICV est proche des partis sociaux-
démocrates du Portugal et du Brésil. Le MPD quant à lui est plus attaché au libéralisme
économique et au renforcement des liens avec l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique.
Les deux principaux partis sont implantés et structurés sur tout le territoire national.
Outre les deux principaux partis politiques, il existe sur l’échiquier politique national d’autres
partis à influence limitée. Plusieurs partis politiques ont été créés entre 1991 et 2001. On peut
notamment compter les partis tels que l’Union Cap-Verdienne pour l’Indépendance et la
Démocratie (UCID), le Parti de la Convergence Démocratique (PCD) et le Parti Socio Démocrate
(PSD).
Tableau 1: Résultats des élections au Cap Vert 1991-2011
Elections Présidentielles
Election Participation Elections Législatives
Sièges Election Participation
1991 166.818 61.4% 1991 166.818 75.3%
António Monteiro 73.29 MpD 62 56
Aristides Pereira 26.7 PAICV 32 23
1996 (1 seul candidat)
207.648 55% 1995 207.648 76.5%
António Monteiro 80 MpD 61.3 50
PAICV 29.75 21
PCD 6.7 1
2001 (2 tours) 260.275 59% 2001 260.275 54%
Pedro Pires 50.01 PAICV 49.87 40
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Carlos Veiga 49.99 MpD 40.84 30
ADM 6.16 2
2006 322.767 52% 2006 322.767 54%
Pedro Pires 50.98 PAICV 52.28 41
Carlos Veiga 49.02 MpD 44 29
UCID 2.64 2
2011 (2 tours) 298.567 59% 2011 298.567 76%
Jorge C. Fonseca
54.26 PAICV 51.8 38
Manuel Sousa 45.74 MpD 42.8 32
UCID 4.53 2
Source : Commission Nationale électorale (CNE) de la République de Cap Vert
Tableau 2 : Répartition des sièges entres hommes et femmes de 1991 à 2011 aux élections
législatives au Cap Vert
Elections législatives
1991 1995 2001 2006
2011
Hommes 73 64 64 61
57
Femmes 6 8 8 11
15
Source: http://www.ipu.org/parline-f/reports/arc/1057_11.htm
IV. CADRE CONSTITUTIONNEL, LEGAL ET INSTITUTIONNEL
1. Le Cadre juridique
L’organisation des élections en République du Cap Vert est régie par un ensemble de textes que
sont la Constitution et le Code électoral adopté en 2007 et amendé en 2010.
D’après la Constitution, le pays est une ‘République souveraine, unitaire et démocratique, qui
garantit le respect de la dignité humaine et reconnaît l’inviolabilité ainsi que l’inaliénabilité des
Droits de l’Homme comme fondement de toute la communauté humaine, de la paix et de la justice1.
Elle reconnait également certaines libertés, telles que la liberté de la presse, de mouvement,
d’association, de migration, de réunion et de manifestation, érigées en principes universels par la
Déclaration Universelle des droits de l’Homme et la charte africaine des droits de l’Homme et des
peuples.
Le régime politique Cap Verdien est semi-présidentiel. Celui-ci s’inspire à la fois du régime
politique portugais et de la Vème République française. Le Président de la République est élu au
1 Article 1er de la Constitution
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suffrage universel direct mais il n’est pas le chef du Gouvernement. Cette fonction est assurée par
le leader de la majorité parlementaire. Le Premier ministre, nommé par le Président, a des pouvoirs
importants et est responsable devant le Parlement. Selon la Constitution, le gouvernement est
‘l’organe qui définit, conduit et exécute la politique générale interne et externe du pays’2.
L’Assemblée Nationale du Cap Vert, composée de 72 députés, est monocamérale. Les députés
sont élus au suffrage universel direct et secret pour un mandat de cinq ans par liste plurinominale
dans chaque collège électoral. La Cour constitutionnelle (ou la Cour Suprême quand elle se
substitue à la Cour constitutionnelle) est chargée de recevoir et d’accepter les candidatures à la
Présidence de la République ; d’accepter les demandes d’inscription des partis, alliances et
associations politiques sur des registres tenus spécialement à cet effet par la Cour ; de procéder à
l’annulation des inscriptions effectuées à la suite de leur disparition ou de leur dissolution.
La Cour constitutionnelle juge les recours faisant appel des décisions rendues lors de l’élection
présidentielle et ceux introduits en matière de présentation de candidature et de contentieux
électoral pour les élections législatives et locales3. Le Président de la Cour suprême est nommé par
le Président de la République en consultation avec le Conseil supérieur de la magistrature, pour un
mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois. La Cour suprême est composée de cinq à sept
membres. Quand la Cour est composée de cinq membres, un est nommé par le Président de la
République, un est élu par l’Assemblée Nationale et trois sont désignés par le Conseil supérieur
de la magistrature. Et quand elle est composée de sept membres, la désignation s’effectue de la
manière suivante : un est nommé par le Président de la République, deux sont élus par l’Assemblée
Nationale et quatre sont désignés par le Conseil supérieur de la magistrature.
2. Le vote anticipé
Tous les citoyens Cap verdiens de 18 ans et plus ont le droit de voter et d’être élus. Certains
citoyens pour des motifs d’empêchement particuliers peuvent être permis de voter avant la date
fixée pour le scrutin. Ces motifs peuvent être liés à l’implication de certains citoyens dans
l’organisation des élections (tels que les forces de l’ordre, agents électoraux ou candidats
enregistrés dans des circonscriptions autres que celles dans lesquelles ils sont en compétition) pour
des raisons professionnelles (par exemple les journalistes, travailleurs maritimes et aéronautiques
en mission le jour du scrutin), pour des raisons médicales. Les prisonniers peuvent aussi voter par
anticipation.
Toute personne qui souhaite voter par anticipation doit le faire entre douze (12) et quinze (15)
jours, et doit l’exprimer de manière écrite auprès du Président du conseil de la ville de la
municipalité où il est inscrit. La personne devra se munir de sa carte d’identité et de la preuve
d'empêchement allégué.
2 Article 196 de la Constitution 3 Article 238 de la Constitution
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La liste des électeurs qui ont demandé le vote anticipé sera affichée onze (11) jours avant les
élections à la mairie jusqu’à 18 heures pour d’éventuelles réclamations. Un juge du district
compétent aura la charge de recevoir et décider des appels et ce huit (08) jours avant le jour du
scrutin. L'acte du vote par anticipation aura lieu entre 5 et 7 jours avant la date de l'élection, tous
les jours de 18 heures à 21 heures devant le maire ou son adjoint et le chef de la CNE.
Les partis politiques, les coalitions et les listes proposées par les groupes de citoyens, en
compétition électorale, peuvent désigner des délégués pour surveiller l'exercice du droit de vote
anticipé. Ce contrôle est également fait par le délégué de la CNE.
Seuls les votes reçus avant 8 heures le jour du scrutin au bureau de vote où l'électeur a voté seront
considérés.
3. L’Administration électorale
En République de Cap Vert aucune institution, aucun organe ne détient le monopole de la gestion
des élections. C’est une gestion conjointe de trois organes que sont : la Commission nationale des
élections (CNE), la Direction générale de l’appui au processus électoral au (DGAPE) qui est sous
la tutelle du Ministère de l’Intérieur et des Commissions de recensement (CRE).
3.1 La Commission nationale des élections (CNE)
La loi du 22 juin 2007 relative à la Commission nationale électorale donne les attributions
suivantes à la CNE : veiller à la régularité et au caractère libre des élections, au traitement
équitable des candidats et au respect des principes fondamentaux contenus dans la Constitution,
le Code électoral et dans tous les textes légaux pertinents en la matière ; assurer l’égal traitement
des citoyens et garantir l’impartialité et l’objectivité des agents des services publics impliqués dans
la gestion des élections ; superviser et assurer la régularité des opérations électorales, y compris la
constitution des bureaux de vote et le dépouillement ; aider les Commissions de recensement
(commissions locales) dans l’interprétation des textes électoraux ; superviser des opérations de
recensement et de vote et prendre toutes les mesures en vue d’assurer leur régularité ; assurer la
formation des citoyens en période électorale ; créer un vivier d’agents électoraux (surtout membres
des bureaux de vote) aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays ; assurer et s’assurer de la
qualité de la formation pertinente de tous les agents impliqués dans le processus électoral ; publier
toutes les dispositions légales relatives aux dates des élections ; trancher toutes plaintes et
réclamations qui relèvent de sa compétence ; sanctionner les délits électoraux qui relèvent de sa
compétence ; communiquer au Ministère public tous les crimes électoraux portés à sa connaissance
et qui ne relèvent pas de ses compétences ; apprécier la régularité des comptes électoraux soumis
par les candidats à la fin de chaque élection ; assurer la proclamation des résultats ; exercer toute
autre fonction prévue par le présent Code électoral ou tout autre texte légal.
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Les membres de la CNE sont élus pour un mandat de 6 ans renouvelable une fois. Seuls le président
et le secrétaire travaillent à temps plein. Les autres ne sont sollicités qu’à l’approche des élections
et cessent de travailler après les élections. Les membres de la CNE sont au nombre de 5 et sont
inamovibles.
Les membres de la CNE sont désignés par le Parlement au scrutin secret à la majorité des deux
tiers. L’élection du président précède celle des autres membres. Il est à noter que le choix des
membres de la CNE ne se fait nullement en fonction de la configuration politique de l’Assemblée
Nationale de manière générale. Ses membres ne représentent pas les partis politiques mais
jouissent de la confiance des forces politiques représentées au Parlement. Il y a un consensus dans
le choix de ses membres. L’opposition a toujours été considérée même quand la majorité dispose
des 2/3 des voix. Il est même arrivé que le président de la CNE soit un représentant de l’opposition.
La CNE tient des réunions hebdomadaires auxquelles chaque parti politique y envoie son délégué.
Celui-ci a le droit de prendre la parole mais sans la possibilité de voter. La CNE est aussi assistée
dans son fonctionnement d’un représentant du Ministère des Affaires étrangères pour traiter des
questions relatives aux citoyens de la diaspora, d’un représentant du Ministère de la
Communication pour s’occuper du volet campagnes de sensibilisation et de la gestion des temps
d’antenne et un représentant de la DGAPE.
Pour ce qui concerne la supervision de la gestion des circonscriptions, la CNE envoie un délégué
dans chacune des 22 circonscriptions électorales. Ces délégués sont recrutés librement par la CNE
selon leur compétences et probité morale. Les partis politiques peuvent contester le choix de la
CNE.
3.2 La Direction Générale d’Appui au Processus Electoral (DGAPE)
Le décret-loi no. 29/2007 du 20 août 2007 fixe les compétences de la Direction Générale d’Appui
au Processus Electoral (DGAPE) qui est un service technique du Ministère de l’Intérieur. Son rôle
principal est l’appui technique, administratif et logistique des élections dans le pays. Ses autres
attributions sont d’assurer la réalisation du recensement électoral ; collaborer avec la CNE dans le
processus de prise des actes liés aux élections ; récolter et traiter toutes les informations relatives
au matériel électoral ; élaborer des études juridiques, statistiques et de sociologie électorale pour
améliorer le processus électoral et favoriser une participation pleine et effective ; organiser des
sessions de formation sur les textes relatifs au processus électoral ; prendre en charge la confection
et la diffusion des bulletins de vote conformément à la loi ; et planifier, coordonner les aspects
technique, financier, administratif et matériel de l’appui au processus électoral.
Et en collaboration avec la CNE, la DGAPE s’occupe de : fournir un appui technique aux
commissions électorales locales ; établir le chronogramme des activités du processus électoral ;
identifier et sélectionner les besoins en matériel électoral nécessaire et le processus de passation
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des marchés pour leurs achats ; déployer du matériel électoral (aussi bien pour le recensement que
pour le vote) sur le terrain.
La DGAPE est dirigée par un Directeur Général qui est nommé par le gouvernement et comprend
deux directions : une direction chargée de l’administration et de la logistique et une autre en charge
de l’informatique et du cadastre électoral. Elle dispose de deux budgets : un budget de
fonctionnement normal que l’on renouvelle chaque année et un autre uniquement attribué lors des
années électorales.
3.3 La Commission de recensement (CRE)
Toutes les 22 circonscriptions électorales sont dotées des CRE. Ils contiennent 3 à 5 membres
selon le nombre d’électeurs par localité et sont élus pour 3 ans renouvelables une seule fois par les
conseils locaux. Les CRE sont composées de délégués des partis politiques et chaque parti ne peut
être représenté que par un délégué effectif et un suppléant. Dans l’exercice de leurs fonctions, les
membres des CRE ne reçoivent plus des instructions de leurs partis politiques mais uniquement
que de la CNE. Toute comme la CNE, les CRE bénéficient d’un appui technique de la DGAPE.
Sa fonction principale est la confection et l’actualisation du fichier électoral. Ceci inclut entre autre
les activités suivantes :
• L’initiation et la dynamisation du processus de recensement ;
• L’élaboration, conformément à la loi et sous la supervision de la CNE, de la liste électorale
de la localité ;
• La publication et la conduite des campagnes de sensibilisation dans le chronogramme du
processus de recensement ;
• La conduite des opérations d’épuration du fichier électoral (fausse inscription, multiple
inscriptions, etc.) ;
• La réception et le jugement en première instance des réclamations relatives au recensement
électoral ;
• La distribution des cartes d’électeurs sous la supervision de la CNE.
La MOEUA a noté que ces trois organes jouissent d’une grande crédibilité auprès des différents
acteurs du processus électoral et sont perçus comme des organes indépendants, qualifiés et
compétents.
4. Le Financement des élections
Chaque organe impliqué dans l’organisation des élections bénéficie d’un budget. La DGAPE
dispose de deux budgets : un budget de fonctionnement normal que l’on renouvelle chaque année
et un autre uniquement attribué lors des années électorales. Elle rend compte de sa gestion
financière à la Cour des comptes par l’intermédiaire du Ministère des Finances.
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Quant à la CNE, son budget est contenu dans celui de l’Assemblée Nationale. Elle rend compte de
sa gestion financière à la Cour des comptes et adresse son rapport d’activité annuel à l’Assemblée
Nationale.
En ce qui concerne les CRE, son budget est directement géré par le Ministère des Finances. Mais
jusqu’à l’adoption de la nouvelle loi électorale, elles avaient une gestion autonome de leur budget.
5. Le système électoral
Les députés sont élus sur des listes plurinominales fermées. Les sièges alloués selon la Méthode
d’Hondt4. Chaque citoyen électeur dispose d’une seule voix pour chaque liste. Le nombre de
candidats effectifs sur chaque liste proposée aux électeurs doit être égal au nombre de mandats
attribués au collège électoral respectif. Le nombre de candidats suppléants ne doit pas dépasser le
nombre des mandats attribués au collège électoral respectif, et ne peut en aucun cas être inférieur
à trois5.
L’Assemblée Nationale est renouvelée tous les 5 ans et compte 72 sièges dont 66 repartis
proportionnellement entre les 10 circonscriptions des 9 îles et 6 affectées aux 3 circonscriptions
de la diaspora que sont les pays africains, d’Amérique et des pays européens et du reste du monde.
Les membres de la diaspora sont représentés par 6 députés sur les 72 dont 2 par circonscriptions.
Au regard de tout ce qui précède, la MOEUA est d’avis que le cadre juridique Cabo verdien répond
suffisamment aux exigences des standards internationaux et continentaux en matière
d’organisation d’élections démocratiques.
V. OBSERVATION PRE-ELECTORALE
1. L’Inscription des électeurs
Tout citoyen Cabo verdien qui a atteint 18 ans d’âge et plus devrait se faire recenser dans la CRE
de son comté ou du pays de sa résidence dans le cas où il est résident à l’étranger. Il doit pour se
faire munir soit de sa carte d’identité ou de son passeport. L’inscription des électeurs est
obligatoire, permanente et unique pour toutes les élections.
L’inscription est continue, automatisée et sécurisée grâce à l’utilisation de la technologie
biométrique. Chaque citoyen reçoit l’acte d’enregistrement confirmant son inscription. Les listes
électorales sont affichées chaque année en juin et juillet pour vérification par les électeurs.
4 Il s’agit d’un mode de scrutin à la proportionnelle conçu par le juriste et mathématicien Victor d’Hondt décrite en
1878 pour allouer les sièges aux candidats des différents partis lors des élections à représentation proportionnelle. 5Alinéa 3 de l’Article 122 de la Constitution
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Les partis politiques peuvent travailler en étroite collaboration avec les CRE dont ils ont le pouvoir
de contrôler l’activité, de demander certaines informations et également obtenir des copies des
registres électoraux, faire des réclamations, émettre des protestations et répondre à des
contestations conformément à la loi.
La CRE doit afficher les registres d’inscription aux fins de consultation et plaintes de la part des
électeurs. Cet exercice se fait jusqu’à 55 jours avant la date de l’élection. Et il revient à la CRE de
recevoir et de décider des revendications. La décision de la CRE peut être portée en appel devant
le tribunal compétent dans les 48 heures et celui-ci décide de l’appel dans les 3 jours qui suivent
la soumission.
Pour les élections dans la diaspora, la CRE se compose d’un fonctionnaire consulaire de carrière
ou d’un agent diplomatique en cas d’absence de ce dernier, d’un agent diplomatique, a l’exception
de l’ambassadeur, qui préside, et 4 citoyens plus appropriés qui sont élus par l’Assemblée
Nationale, à la majorité des deux tiers des députés, sur proposition du gouvernement, précédés
d’audition par les partis politiques, et assurant le pluralisme politique avec l’expression
parlementaire.
2. Le découpage des circonscriptions électorales
Pour les élections législatives, le territoire est divisé en circonscriptions électorales dont chacune
a un collège électoral. Le pays compte 16 circonscriptions plurinominales (entre 2 et 15 députés
par circonscription), avec répartition des sièges en fonction de la population.
3. Le Dépôt des candidatures
L’article 113 de la Constitution stipule que les candidatures sont présentées, isolément ou en
coalition, par les partis politiques, à condition qu'ils soient enregistrés avant la date du dépôt
officiel des candidatures. En cas d'élections municipales, les candidatures peuvent également être
présentées par des groupes de citoyens. Les partis politiques, les coalitions politiques ou groupes
de citoyens ne peuvent présenter plus d'une liste de candidats dans chaque circonscription
électorale. Et nul ne peut être candidat dans plusieurs circonscriptions électorales ou figurer sur
plus d'une liste, sous peine d'inéligibilité.
Six (06) partis politiques étaient en lice pour ces élections législatives à savoir : le PAICV, le MPD,
l’UCID, le Parti Populaire (PP), le PSD et le Parti du Travail et de la Solidarité (PTS). Mais seuls
les PAICV, MPD et UCID se sont affrontés dans toutes les circonscriptions.
4. La Campagne électorale
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La campagne électorale commence 17 jours avant le jour du scrutin et se termine deux jours avant
le jour du scrutin. La campagne électorale avait officiellement débuté le 01 mars et a pris fin le 18
mars 2016 à minuit.
La MOEUA a noté un climat généralement, propice et favorable au déroulement d’une campagne
apaisée et compétitive. Elle a, en effet, relevé que tous les partis en lice ont bénéficié d’une liberté
de mouvement, de réunion et d’expression.
Cependant, certaines plaintes ont été déposées à la CNE. Celles-ci sont liées à un programme de
logement que le gouvernement a sponsorisé et à l’utilisation des musiciens professionnels dans les
meetings des partis politiques. Ce qui est interdit par la loi.
La MOEUA loue tous les organes de gestion des médias pour la diffusion gratuite dans les médias
publics du programme électoral des partis politiques. Mais elle a noté cependant que cette loi
s’applique seulement aux partis en compétition dans au moins cinq (05) circonscriptions, et par
conséquent deux partis n’étaient pas en mesure d’utiliser la chaine publique pour présenter leurs
programmes auprès de ses électeurs.
5. Le Financement de la campagne électorale
Les partis politiques au Cap Vert bénéficient d’un système de financement public pour leur assurer
l’égalité des chances entre eux et aider à lutter contre la corruption des dirigeants. Ainsi, chaque
année, les partis politiques représentés à l’Assemblée Nationale reçoivent chaque année une
subvention globale. Celle-ci dépend de leurs performances électorales et une somme est affectée
à chaque voix obtenue. C’est à la CNE qu’est attribuée après vérification des comptes de
campagne, de subventionner les partis ayant pris part à une élection. L’appui financier de l’Etat
est au prorata du nombre de voix obtenues par chaque parti à raison de 5 euros par voix obtenus.
Mais de manière générale, il n’y a pas de financement public spécifiquement destinés à la
campagne électorale. La campagne électorale peut être financée par :
La contribution des partis politiques nationaux ;
La subvention de l’Etat aux partis politiques ;
Les dons des électeurs naturels et des personnes morales résidant au pays ou des électeurs
domiciliés à l’étranger ;
Le produit des activités de précampagne ou de campagne électorale ;
Les contributions du demandeur ;
Les produits des établissements de prêts et de crédit établis dans le pays.
Les listes et les candidats sont tenus d’avoir un compte bancaire distinct pour les contributions et
les dépenses de campagne électorale. Les recettes de la campagne électorale ne peuvent se faire
que de manière scripturale et doivent être prouvées par des documents.
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6. La Participation des femmes et des minorités
Article 415(1) (2)-Art. 431 (1) et (2) De la Loi nº 92/V/99 de 1999, amendée par la Loi nº 56
/VII/2010 portants sur le Code électoral prévoient des incitations financières pour les partis
politiques qui respectent le quota de 30% en leur sein.
Bien que le nombre des femmes élues ait augmenté depuis 1991 (de 7,6% en 1991 à 20,8% en
2011), presqu’aucun parti n’a pu atteindre 25%, soit parce que le nombre des femmes candidates
a été faible, soit parce qu'elles ont été placées dans des positions inférieures et donc faible dans la
liste d'admissibilité. En 2011, le parti MPD a réussi à avoir exactement 25% des membres élus
femmes. Aucun des partis politiques ne prévoit un système de quotas pour promouvoir la parité ou
l'égalité des sexes dans leurs listes.
Pour les élections législatives de 2016, 91 (21%) sur les 432 candidats effectifs sont des femmes.
Le parti avec le plus de candidates est le PAICV qui en a 27 (37,5%) suivi du MPD avec 17
(23,6%), du PSD avec 16 (22,2%), de l’UCID et du PP avec chacun 14 (19,4%) et du PTS avec 3
candidates (4,2%).
Sur les 48 listes concurrentes dans 13 circonscriptions, 7 sont dirigées par des femmes (14,6%).
Le parti ayant le plus de candidates en tête-de-liste est le PAICV : 3 sur 13 listes (23,1%), suivi
par le MPD et le PSD, avec 2 femmes chefs de liste (15,4%) chacun. Les autres partis n’ont pas
de femmes en tête des listes.
Sur les 6 partis en compétition aux élections législatives, seul le PAICV présente une candidate
pour le poste de Premier-Ministre en la personne de Janira Hopffer Almada.
Au sein de la CNE, on observe une quasi parité dans la désignation des membres de la CNE bien
que cette approche ne soit pas spécifiée dans les textes.
7. L’éducation civique et électorale
La responsabilité première de l'éducation civique et électorale incombe à la CNE, à la DGAPE et
aux CRE. Les partis politiques peuvent également encourager et stimuler le recensement, faire la
publicité sur le type d’enregistrement local, et les dates pertinentes du processus et éclairer les
électeurs sur le recensement.
La campagne d’éducation civique et électorale a débuté en décembre 2015. Cet exercice se fait à
travers les médias par des programmes de spots radiophoniques et télévisés.
La CNE a tenu une série de conférences de sensibilisation des potentiels électeurs. La DGAPE a
quant à elle eu la charge de produire le matériel promotionnel tel que, les chemises, les casquettes
et les brochures avec divers messages et contenus qui sont ensuite distribués à la population. En
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janvier 2016, le message de la sensibilisation tournait autour de la quête de noms sur les listes
d'inscription des électeurs, suivi plus tard par les étapes de soumission des demandes,
d’établissement des listes, de la campagne électorale et de l'emplacement des bureaux de vote.
Les organisations de la société civile sont l’un des maillons faibles du processus puisqu’elles n’ont
officiellement aucun rôle dans l’éducation civique et électorale. Mais elles peuvent cependant
réaliser des activités d'éducation et d'information électorale, avec leurs propres ressources, en
utilisant des matériaux produits par les organes électoraux. Pour ces élections, elles ont participé
à la mobilisation des femmes et des jeunes au recensement électoral.
8. Les médias
Les médias en République du Cap Vert sont régulés par l’Autorité de Régulation des Médias
(ARC).
Pendant les périodes de campagne électorale, les stations de radio et de télévision, quelle que soit
leur portée ou leur propriété, doivent fournir gratuitement aux partis politiques ou aux coalitions
concurrentes aux élections législatives qui ont au minimum 5 circonscriptions, le temps d'antenne
suivant:
• A la radio, 60 minutes au total par jour par station, entre 12 heures et 22 heures, selon les
exigences de programmation supplémentaire;
• À la télévision, 20 minutes au total par jour par station, entre 20 heures et 22 heures, selon
les exigences des autres programmes.
Pendant les périodes indiquées, le temps de diffusion sera émis sur toutes les stations radio et toutes
les stations de télévision, simultanément, au moment indiqué par la CNE. Le temps de diffusion
réservé à la campagne électorale pour les élections législatives est partagé par les partis politiques
ou les coalitions de partis en compétition au prorata du nombre de candidats qu'ils représentent,
selon une formule. L'ordre de répartition du temps d’antenne est déterminé par un tirage au sort
qui s’est fait par la CNE.
Les violations des règles de campagne électorale sont soumises à des sanctions prévues dans le
Code électoral.
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Résumé de l’Observation de la phase pré-électorale
Le Cap Vert a pris des dispositions légales et a mis en place des mécanismes permettant le vote
par anticipation des personnes en service et hors de leur résidence habituelle le jour du scrutin,
ainsi que des personnes hospitalisées et incarcérées.
La MOEUA a constaté que l’inscription des électeurs est un processus obligatoire, permanent et
continu. Ce qui permet aux acteurs politiques de consulter et connaitre à tout moment la liste des
électeurs. La Mission a également noté avec satisfaction que les différentes principales parties
prenantes au processus électoral font confiance à l’intégrité du processus d’enregistrement des
électeurs et du fichier électoral.
Toutes les dispositions nécessaires ont été prises afin de permettre aux citoyens Cap verdiens à
l’étranger de se faire inscrire. En dépit du coût financier, la République du Cap Vert fait ainsi partie
de l’un des rares pays africains œuvrant pour l’inclusion et la participation aux processus
électoraux de ses ressortissants vivant à l’étranger. Cependant, la liste des électeurs n’a pas été
mise à jour dans cinq (05) pays, notamment en Angola, en Grande-Bretagne, en Guinée-Bissau,
au Mozambique et en Suède, privant ainsi du droit de vote aux citoyens ayant nouvellement acquis
l’âge de voter.
La Mission a noté que tous les partis politiques qui ont présenté des listes de candidats aux
tribunaux ont été autorisés à participer à ces élections. Cependant, les listes de l’UCID dans les
cercles de la diaspora, initialement rejetées par le Tribunal de la Municipalité de Praia parce que
n’ayant que deux (02) suppléants au lieu de trois (03) telle que requit par la loi, ont été rétablies
par la Cour constitutionnelle qui a fait prévaloir le principe de bon sens étant donné que le nombre
des députes à élire n’est que de deux.
Le pays fournit des gros efforts afin de tenir compte de l’équilibre genre dans l’attribution des
responsabilités de la gouvernance politique en général, et dans celle du système électoral en
particulier. En ce qui concerne les minorités, il n'existe pas un droit ou des obligations ou des
incitations à la participation des citoyens handicapés comme candidats sur les listes des partis.
La MOEUA se félicite des dispositions légales prises pour assurer une couverture impartiale du
processus électoral par les médias, et salue les efforts fournis par les médias publics pour accorder
aux partis politiques en lice une couverture large, juste et équilibrée de leurs activités de campagne
électorale. La MOEUA salue également l’effort de règlementation des médias par l’Autorité de
Régulation des Médias.
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VI. OBSERVATION DU JOUR DU VOTE
La date des élections législatives a été fixée par décret présidentiel du 10 décembre 2015, selon le
délai prescrit par la loi.
Près de 350 0006 citoyens Cap verdiens étaient appelés le 20 mars 2016 à se rendre dans les
différents bureaux de vote pour élire leurs députés. Les partis politiques en compétition étaient au
nombre de six (06) à savoir : le PAICV, le MPD, l’UCID, le PSD, le PTS et le PP. Il y avait un
total de 1309 bureaux de vote, 1008 à travers le pays et 301 à travers la diaspora. Et plus de 4000
membres des bureaux de vote étaient recrutés et formés.
a. L’ouverture des bureaux de vote
Conformément au Code électoral, les bureaux de vote doivent ouvrir à 8 heures.
Cependant la MOEUA a noté que, 65% des bureaux de votes visités ont ouvert à l’heure, contre
35% des bureaux de vote qui ont ouvert en retard. Ce retard était principalement dû au fait qu’un
nombre important d’agents électoraux ne s’étaient pas présentés dans les bureaux de vote. Le
manque du matériel électoral tel que les isoloirs et les urnes était une autre cause de ce retard.
Pour remédier à ce problème d’insuffisance du personnel électoral dans quelques bureaux de vote
visités à l’ouverture du scrutin, certains présidents des bureaux de vote étaient obligés de choisir
des électeurs parmi le public pour substituer au personnel absent. Ces membres ont reçu de la part
des présidents des bureaux de vote une formation rapide avant l’ouverture des bureaux de vote. Ce
qui a d’avantage retardé le démarrage du scrutin.
Il sied de noter que plusieurs membres du staff électoral n’étaient pas informés de la circulaire de
la CNE en date du 19 mars instruisant tous les présidents des bureaux de vote de signer les bulletins
de vote au verso et ce, avant de les remettre aux électeurs.
b. La répartition des bureaux de vote
La CNE, après consultation avec la DGAPE, les partis politiques et les municipalités, détermine
le nombre et les emplacements des bureaux de vote, et ce, 25 jours avant le jour du vote. Mais
c’est à 20 jours du jour du scrutin que commence la large diffusion par la CNE des emplacements
des bureaux de vote aux électeurs. Le nombre d’électeurs dans chacun des bureaux de vote ne
peut dépasser 450.
La Mission a noté que tous les bureaux de vote visités étaient accessibles à tous les électeurs et
étaient situés dans des bâtiments publics, principalement dans les écoles et bureaux des
municipalités. Ils étaient aménagés de manière à permettre la fluidité du vote.
La Mission a salué le taux de participation élevé des Cap verdiens qui était estimé à 66% selon la
CNE.
6 300 000 électeurs dans le pays et 50 000 dans la diaspora.
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c. Le déroulement des opérations électorales
La MOEUA a relevé dans l’ensemble des bureaux visités la disponibilité du matériel électoral, en
dehors du manque d’isoloirs et des urnes dans certains cas. Les bulletins de vote étaient
suffisamment pourvus dans tous les bureaux de vote visités par la Mission.
La Mission a constaté que les urnes utilisées au Cap Vert ne sont pas transparentes. L’utilisation
d’urnes transparentes est une bonne pratique en matière électorale.
Dans tous les bureaux de vote visités, les enveloppes contenant les bulletins de vote des électeurs
qui avaient voté par anticipation étaient arrivés à temps, sauf dans un bureau de vote où un bulletin
était arrivé après 8 heures et de ce fait a été rejeté comme le prévoit la loi.
La Mission a cependant noté que les bulletins de vote n’étaient pas signés au verso comme exigée
par la circulaire publiée la veille par la CNE. Les présidents de certains bureaux de vote ont eu des
difficultés pour vérifier l’encre indélébile sur l’index des électeurs avant la remise du bulletin de
vote. Dans certains cas, l’encre indélébile était appliquée avant que le bulletin ne soit remis à
l’électeur. Ceci peut avoir comme conséquence l’invalidation du bulletin à cause des marques
d’encre sur le bulletin de vote.
Beaucoup d’électeurs ont eu du mal à localiser leurs bureaux de vote. Mais l’usage d’un service
téléphonique mis en place par la CNE a permis de remédier à la situation dans plusieurs cas.
d. Le personnel électoral
Chaque bureau de vote comprenait cinq (05) membres. Ces derniers sont désignés par leurs partis
politiques respectifs. Chaque parti politique ne peut être représenté que par un seul membre.
La Mission a constaté que dans la plupart des bureaux de vote visités, le personnel électoral était
généralement bien formé et a fait preuve de maîtrise des procédures et de la gestion des bureaux.
e. Les représentants des partis politiques et observateurs internationaux
Les observateurs de l’UA et les représentants des partis politiques ont été en mesure de s’acquitter
de leurs tâches sans entrave ni ingérence. Toutefois, dans deux bureaux de vote à Praia, les
présidents des bureaux de vote n’ont pas autorisé aux observateurs de l’UA d’observer le
dépouillement.
Selon le Code électoral, il ne peut y avoir deux représentants d’un même parti dans un bureau de
vote.
f. Participation des femmes
La MOEUA s’est réjouie de la participation importante des femmes le jour du vote. A titre
indicatif, 60% des membres des bureaux de vote et 55% des représentants des partis politiques
dans les bureaux de vote visités étaient des femmes.
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g. Le secret du vote
Les isoloirs dans les bureaux de vote visités étaient disposés de manière à garantir le secret du vote
des électeurs.
La priorité de voter a été accordée aux personnes ayant une déficience visuelle, aux personnes à
mobilité réduite, aux personnes âgées, aux femmes enceintes, et à ceux qui avaient besoin d’une
assistance tels que les personnes analphabètes. Ces personnes ont été aidées par un électeur de leur
choix tel que prévue par la loi.
h. Le rôle des forces de l’ordre
La sécurisation des opérations de vote était assurée par la Police Nationale du Cap Vert (PNCV).
La PNCV était présente de façon visible à l’extérieur de la plupart des centres de vote. Sa présence
était discrète et elle s’était comportée de manière professionnelle.
i. Fermeture des bureaux de vote et dépouillement des voix
Tous les bureaux de vote visités ont fermé à 18 heures, l’heure légale de clôture. Les procédures
de fermeture et de dépouillement ont été suivies par le personnel électoral, en présence des
personnes autorisées et en toute transparence. Le président du bureau de vote a procédé à
l’affichage des résultats après la proclamation des résultats.
Résumé de l’Observation du scrutin et du dépouillement
Les opérations de vote se sont déroulées dans un climat calme et serein. Les présidents des bureaux
de vote s’étaient assurés que les urnes soient vides et ensuite correctement scellées avant le
démarrage des opérations électorales. Les urnes n’étaient pas transparentes et, dans certains cas,
elles n’étaient pas correctement scellées.
La MOEUA a estimé que le fait de compter tous les bulletins avant le démarrage des opérations
de vote était chronophage et a ainsi contribué à l’ouverture tardive des bureaux de vote dans
certains cas.
La Mission a toutefois noté que tous les délégués des partis politiques avaient une copie du registre
électoral, ce qui a contribué à la transparence du processus électoral.
Bien que l’observation électorale, citoyenne et internationale ne soit pas prévue par le Code
électoral du Cap Vert, les Missions internationales d’observation sont acceptées dans le cadre des
engagements internationaux pris par le pays. Cependant les missions d’observation citoyennes ne
sont pas légalement autorisées. A cet effet, la MOEUA exhorte à ce que le Code électoral soit
révisé en vue de permettre aux citoyens du Cap Vert d’observer leurs propres processus électoraux.
Le taux de participation annonce par la CNE (± 66%) atteste de la volonté du peuple Cap verdien
à prendre activement part aux processus électoraux.
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VII. LA PHASE POST-ELECTORALE
1. La transmission et la gestion des résultats
Une fois le décompte des voix terminé, le président du bureau de vote fait acheminer les plis
électoraux à la CNE locale dont il dépend. La tabulation des votes se fait au niveau de la
circonscription, et les résultats sont annoncés par le président du conseil de centralisation des
résultats de la circonscription dans les 3 jours qui suivent la clôture du scrutin. La CNE suit le
même processus pour les trois (03) circonscriptions de la diaspora que sont l’Afrique, l’Amérique
et l’Europe.
La Mission a relevé avec grande satisfaction la mise en place par la CNE, DGAPE et NOSi d’un
système de gestion des résultats efficace, rapide et transparent, qui a permis à tous les partis et au
grand public de surveiller le processus en temps réel à travers différents canaux d’information.
2. Le recours et proclamation des résultats Les irrégularités constatées dans chaque bureau de vote durant le vote et le dépouillement peuvent
faire l'objet d'une plainte, d’une réclamation ou d’une protestation ou contre protestation. Cette
décision est susceptible d'appel devant la Cour suprême. La décision relative à la plainte ou à la
protestation peut faire l’objet d’un appel, en plus de l'émetteur de la plainte ou de la protestation,
aux candidats présidentiels et aux candidats à l'élection par la circonscription respective, ainsi qu’à
leurs représentants. La pétition est spécifique aux motifs de fait et a droit d'appel et accompagnée
de tous les éléments de preuve.
Le recours doit être fait dans un délai de 2 jours à compter du dépôt de la plainte, de la réclamation
ou de la contre protestation. Il devrait être décidé dans les trois jours qui suivent le dépôt. La
décision doit être notifiée par la voie la plus rapide, au demandeur ou aux demandeurs.
La MOUEUA n’a noté aucun recours des candidats ou partis politiques lors de ces élections.
Une fois le décompte terminé, le président du bureau de vote procède à la réconciliation des
bulletins de votes. Si la divergence entre les votants et les bulletins de vote est supérieure à deux
(02), le président du bureau de vote ne proclamera pas les résultats. Il va consigner l’incident dans
les minutes et tout le matériel électoral (urnes, liste électorale utilisée et le procès-verbal) sera
correctement scellé et envoyé au juge de district pour une décision sur la validité ou non des
élections dans les 24 heures, et ce en présence des délégués des partis politiques.
Si le juge conclue que l’écart résulte de la fraude, il annule les élections et communique sa décision
aux représentants des partis politiques, au président du bureau de vote ainsi qu’à la CNE. Au cas
où il estime que la décision ne résulte pas de la fraude, il valide l’élection communique sa décision
à tous les acteurs cités ci-haut et retourne le matériel au président du bureau de vote afin de
procéder à la proclamation partielle des résultats du bureau de vote en question.
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Si l’écart ne dépasse pas deux (02) votes, le vote sera accepté et le président du bureau de vote
procédera à la proclamation partielle des résultats.
Le dépouillement général s’effectue dans les trois (03) jours qui suivent les élections. Et les
résultats du dépouillement général sont annoncés par le président, affichés sur la porte de la mairie,
diffusés par les médias et immédiatement envoyés à la CNE.
La CNE a entre 10 et 14 jours après les élections, pour préparer et publier au Journal officiel une
carte avec le résultat général des élections et leur répartition par circonscription, contenant:
• Le nombre total d'électeurs inscrits, par circonscription;
• Le nombre total de votants par circonscription;
• Le nombre total de bulletins blancs par circonscription;
• Le nombre total des bulletins nuls, par circonscription;
• Les noms des députés ou des membres des organes municipaux élus, des cercles et des
partis politiques, des coalitions ou listes proposées par les groupes de citoyens.
Il n'y a pas de disposition particulière relative à la déclaration officielle des résultats des élections
législatives.
Les élections du 20 mars 2016 ont été remportées par le MPD conduit par Mr. Ulisses Correia e
Silva qui a remporté 40 des 72 sièges que compte le Parlement. Le MPD revient au pouvoir après
avoir passé quinze (15) ans dans l’opposition.
Il y avait près de 230 000 votants (65%) sur les 350 000 électeurs inscrits.
C’est le 31 mars 2016 que les résultats ont officiellement été annoncés par madame Mario do
Rosário Lopes Preira, présidente de la CNE.
Tableau 3 : Résultats des législatives du 20 mars 2016
No Noms des partis politiques Voix obtenues % Sièges
1 MPD 122 092 54,48 40
2 PAICV 85 580 38,16 29
3 UCID 15 530 6,87 3
4 PP 747 0,34 0
5 PSD 233 0,1 0
6 PTS 124 0,05 0
Total 228 349 100 72
Source : Commission Nationale électorale (CNE) de la République de Cap Vert
Tableau 4 : Répartition des sièges entres hommes et femmes aux élections législatives du 20
mars 2016
No
1 Hommes 57 76,39
2 Femmes 15 23,61
Total 72 100
Source : http://www.ipu.org/parline-f/reports/1057_E.htm
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3. L’environnement post-électoral
La République du Cap Vert est connue pour sa stabilité politique. Les résultats de ces élections ont
été acceptés par tous les partis politiques en lice ainsi que par la population. Aucun incident de
violence n’a été reporté ou constaté par la MOEUA après les élections. La MOEUA se réjouit du
calme qui a continué de prévaloir jusqu’au terme de ces élections.
VIII. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
a) Conclusion
La MOEUA estime que le scrutin du 20 mars 2016 a été libre, transparent, pacifique et équitable
dans l’ensemble du territoire de la République de Cap Vert.
La Mission félicite l’indépendance, le professionnalisme et l’efficacité des Organes de Gestion des
Elections dans l’organisation du scrutin du 20 mars 2016.
La Mission félicite également la maturité politique et le civisme des autorités, des forces de l’ordre
et du peuple du Cap Vert.
La Mission a noté que les élections se sont tenues en conformité avec les principes, normes et
directives internationales, continentales et régionales
b) Recommandations
Se fondant sur l’ensemble des constats faits et des conclusions tirées du processus électoral en
République du Cap Vert, la MOEUA formule les recommandations suivantes :
A l’Assemblée Nationale
S’engager à inclure des dispositions explicites relatives à l’observation électorale en vue
de la reconnaissance légale et de l’officialisation de l’observation citoyenne et
internationale au Cap Vert;
Etablir le nombre minimum de candidats suppléants requis en conformité avec le nombre
de mandats afin d’éviter toute interprétation erronée de la loi en la matière ;
Adopter un système de quotas afin de s’assurer qu’un nombre important de femmes soient
choisies comme candidates et soient élues comme membres du parlement dans le but de
favoriser une représentation accrue des femmes dans les organes de prise de décision; et
Elargir le temps d’antenne gratuit de campagne à tous les partis politiques en lice en vue
de leur garantir une couverture équitable et impartiale.
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A la CNE
Assurer le strict respect de l’équilibre entre les partis politiques dans la sélection du
personnel des bureaux de vote pour plus de transparence et de crédibilité du processus
électoral ;
S’assurer de la ponctualité du personnel électoral dans les bureaux de vote afin d’éviter
tout retard du démarrage des opérations de vote;
S’assurer que le matériel électoral arrive à temps dans les bureaux de vote afin d’éviter
l’ouverture tardive du démarrage des opérations de vote ; et
Utiliser des urnes transparentes pour davantage accroitre la confiance des électeurs et des
acteurs politiques représentés dans les bureaux de vote.
Aux partis politiques
Augmenter le nombre de candidates et les positionner comme tête de liste afin d’accroitre
les chances des femmes d’être élues et représentées sur l’échiquier politique national et au
sein des instances de prise de décision.
A la société civile
Renforcer son implication dans le processus électoral afin de lui permettre de prendre
activement part à l’observation des processus électoraux nationaux et de sensibiliser,
former et informer les citoyens Cap verdiens.
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ANNEXE
PLAN DE DEPLOIEMENT
AFRICAN UNION
UNION AFRICAINE
UNION AFRICANA
PLAN DE DEPLOIEMENT DES OBSERVTEURS AUX ELECTIONS LEGISLATIVES DU
20 MARS 2016 AU CAP VERT
Nº NOM & PRENOM Contact Tel EQUIPE Préfectures de Déploiement
1 SE Sylvie Kayitesi Zainabou Equipe 1
Santiago
2 M. Eugene Rusanganwa
3 Hon. Phesheya Victor Hlatshwayo 5277057 Equipe 2
4 Mrs. Rabia Zauria Ibrahimo Valigy 5277059
5 Hon. Laskri Mohamed Tayeb 5260971
Equipe 3 6 Hon. Elizabeth Jeovana Charles 5277058
7 Hon. Aubin Ngongo Luwowo 5277052
8 Mr. Ambilio da Conceicao 5277055 Equipe 4
9 Mrs Abirangao Sahadatou 5277056
10 Hon. Rahoui Mondji 5260972 Equipe 5 San Vicente
11 Mr. Uffe Vieira Gomes 5260969
12 Mrs Erica Ntagabirori 5260973 Equipe 6 Santa Antao
13 Mr. Deolindo Casimiro 5251856
14 Hon. Certorio Biote 5252285 Equipe 7 Sao Nicolao
15 Mme Karine Kakasi Siaba 526 08 13
Praia
16 Mr. Abdulmejid Enajed
17 Mr. Miguel De Brito 934 85 64
18 Mr. Junior Bwenda 526 08 12
19 Mme Afrah Thabit
20 Mme Sanatek Haile W/ Mariam 5260974
21 Mr. Zelalem Mambo Bekele