Post on 06-Mar-2016
description
Photographie
A Y REGARDER DE PLUS PRES Projet d’exposition photographique
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« La vision photographique se distingue par une
aptitude singulière à découvrir de la beauté dans tout ce
que l’on peut apercevoir mais que l’on néglige
habituellement comme offrant un aspect trop
ordinaire »
Susan Sontag
Une exposition organisée
par l’association montpelliéraine
« Objectif Image »
Autour du thème à y regarder de plus près
Vu par plusieurs photographes
3
L’objet de cette exposition est de confronter le point de vue de plusieurs
photographes sur un thème riche et ouvert : à y regarder de plus près.
Chaque photographe est libre de s’exprimer, choisir son approche, conceptuelle
et formelle, pourvu que le thème soit traité à quelque niveau que ce soit.
Paysages mélancoliques, natures mortes, architecture, vues intimistes, essais
plastiques... Chaque photographe développe son approche personnelle de la
photographie au fil des images qui composent cette exposition.
Le but d’une telle exposition est aussi pédagogique, puisqu’elle nous amène à
analyser les photographies, à regarder réellement, à ressentir et ainsi
participer à une éducation du regard.
Une cinquantaine d’images de tailles différentes (du 18x24cm au 60x90 cm),
composent cette exposition, prête à être mise en œuvre.
Contact pour l’exposition : Jean-Michel VERDAN 06 78 80 72 65
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Toutes les photos appartiennent à
leurs auteurs respectifs
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Sommaire
Jean-Michel VERDAN Editorial 6
Renée AMALRIC Fugaces 8
Jean-Paul BAUD, Horizons 10
Jérôme CAMBIAIRE, Emergence 12
Hervé COLIN Soda aux feuilles glacées 14
Jean-Claude DESMARETZ, Brumaire 16
Angèle DIETENBECK, Ligne d’équilibre 18
Jérôme FORTIN, Eléments d’architecture 20
Margarita GONZALEZ Ombres vivantes 22
Sonia GOUIRAND, Fantastic Plastic 24
Alexandra KLEIN, Animal 26
Solen LE ROUX, Labyrinthique 28
Fabrice MARTINS, Rides du temps 30
Laurence METAYER, Couleurs 32
Lionel MODOLO, Argentique, le retour 34
Juliette PERRAUD Libre cours 36
Pierre SOYER Photosensible 38
Jean-Michel VERDAN, Morcellement 40
Alain VERGNES, Objets bien ordonnés 42
Julien VINBER, Croisement 44
Objectif Image Montpellier Présentation 46
6
Editorial
Crédit photo : Bernard Boujot
Jean-Michel VERDAN
Voir, ce n’est pas regarder. Tout le monde
voit. Regarder c’est observer plus
attentivement le monde qui nous entoure et
découvrir des choses que nous n’aurions
pas vues.
Faire de la photographie c’est engager
notre regard dans une manière
personnelle d’appréhender ce
monde. Photographier c’est
aussi mieux voir.
« Y voir de plus près » c’est vouloir montrer
ce que nous ne regarderions pas sans la
photographie.
« Y voir de plus près » c’est exprimer notre
regard, c’est le rendre différent de celui des
autres. C’est aller au fond de soi, un regard
intérieur…
Quelques amateurs de l’association Objectif
Image Montpellier se sont plongés dans ce
questionnement. Trouver en eux
l’expressivité d’une photographie fixant les
choses pour mieux les voir.
Mais, les voir n’est pas donné au premier
regard. Les voir, pour le
spectateur, c’est se mettre
dans un état d’esprit où l’on ne
cherche pas à reconnaître.
C’est trouver au fond de soi ce que la
photographie évoque. C’est dépasser le
premier regard et chercher à re-connaître.
C’est là l’enjeu, redécouvrir par la
perception sensible les choses que nous
connaissons sans même les regarder.
Jean-Michel Verdan – janvier 2012
Commissaire de l’exposition
Photographier c’est
écrire avec la lumière
8
Apparentes, elles s'accrochent aux pierres, s'abritent, résistent et se taisent
Éphémères et sages, elles se dorent une dernière fois
Éblouies de lumière, elles s'entêtent et restent les dernières sentinelles
et frivoles se volatilisent comme les rires des enfants
Renée AMALRIC
Fugaces
Photographies formats 18x24 présentées avec encadrement 40x50
© Renée Amalric
10
La première fois que je me suis arrêté près de ces blocs de béton, empilés sur le
bord de la route, j’ai d’abord vu des structures, organisées et colorées.
Je suis resté longtemps à vouloir tout montrer de ces empilements, sans cesse
modifiés au gré des chargements et déchargements d’un camion grue. Jusqu’à
ce qu’un jour de grand soleil les couleurs répondent au bleu du ciel.
De ces « champs colorés » ressemblant à des toiles de Rothko, émergent des
horizons propices à l’évasion et à la méditation.
Jean-Paul BAUD
Horizons
Photographies format 60x90, imprimée sur toile et présentées en caisse américaine
11
© Jean-Paul Baud
12
Du profond de l’eau,
Soir de mai ensoleillé,
Le rêve éclot.
«Trouver, derrière les images qui se montrent, les images qui se cachent… »
(G. Bachelard : l’eau et les rêves)
Jérôme CAMBIAIRE
Emergence
Photographies présentées avec encadrement format 18x24
13
© Jérôme CAMBIAIRE
14
A regarder de plus près le paysage est un thème difficile, mais c’est peut-
être une gageure car le paysage se regarde de loin c’est un principe, une
définition, mais c’est ce que j’ai choisi.
Avec ce travail sur la glace effectué cet hiver avec ces grands froids, c’est une
version rapprochée du paysage, le défit est conséquent, montrer la nature au
plus près sans la montrer vraiment, travailler la lumière, le mouvement et
l’immobilité par la pose lente c’est ce que j’ai essayé de faire avec ces différents
travaux de ces feuilles automnales prisonnières du temps.
Tirages format 30x45 sur Alu-dibond, sans encadrement
Hervé COLIN
Soda aux feuilles glacées
15
© Hervé COLIN
16
Le froid brutalement s'est installé. Le vent glacial a arraché aux arbres les
dernières de leurs feuilles. Ravageur, il a eu raison de leur résistance pour ne
laisser en place que le dépouillement. Tout semble pétrifié dans un total
engourdissement de couleur sombre tranchant avec un ciel clair et l'eau figée
d'un lac artificiel.
L'imagination du photographe transforme chacun des clichés en tableaux
suggestifs. "A y regarder de plus près", la scène initialement prostrée s'anime,
le vent s'engouffre, courbe les branches, fait ondoyer les eaux du lac, contenu
dans cet écrin qui s'entrouvre, le bruissement de la végétation hivernale devient
alors perceptible.
Jean-Claude DESMARETZ
Brumaire
Photographies présentées avec encadrement format 40x50
17
© Jean-Claude Desmaretz
18
Entre l’ombre et la lumière il n’y a qu’un pas.
Une ligne, une limite, un équilibre que chacun perçoit à sa manière.
Ce sont dans ces lignes de la beauté originelle que je montre ces différents
tracés qui se mêlent et s’entremêlent.
Angèle DIETENBECK
Ligne d’équilibre
19
© Angèle DIETENBECK
20
Les architectures modernes car se sont des structures qui m'ont laissé
longtemps indifférent, parfois perplexe, mais à y regarder de plus près, ces
structures sont chargées de force, de sens et de symbolisme que je m'efforce
à découvrir et montrer.
Jérôme FORTIN
Eléments d’architecture
Tirages format 40x60 sur Alu-dibond, sans encadrement
21
© Jérôme FORTIN
22
Ombres vivantes …
La photographie, c’est la lumière. Et c’est aussi l’ombre, celle qui donne leur relief aux
objets photographiés, les enveloppant, les voilant ou les dévoilant …
Il y a aussi les ombres qui se détachent de l’objet pour l’évoquer différemment : jeu de
miroirs fait de fidélités et de trahisons…
C’est aux ombres que j’ai eu envie de m’intéresser pour traiter le thème « A y regarder
de plus près », ombres majestueuses ou modestes, ombres d’arbres ou de brindilles,
omniprésentes dans nos villes comme dans nos campagnes. Ombres tellement banales
qu’on n’y prête guère attention … Elles vivent pourtant leur vie et, pour peu qu’on y
soit un peu attentifs, ne manquent pas de nous surprendre, au détour d’une
promenade, par leur audace et leur liberté…
Margarita GONZALEZ
Ombres vivantes
Photographies présentées avec encadrement format 30x40
23
© Margarita Gonzalez
24
Je suis née dans les années pop qui allaient voir l’avènement du plastique, ce matériau
protéiforme désormais érigé au rang d’œuvre d’art du quotidien. Fantastique le plastique ? Et
tout d’abord, parle-t-on du ou de la plastique ? C’est bien là toute l’ambigüité de ce mot1 que
d’induire à la fois destruction et beauté.
Années plastiques, années euphoriques, années frénétiques : Andy Warhol et Joseph
Beuys proclament que nous sommes tous des artistes et la consommation de masse devient
réalité culturelle, vécu individuel. Un demi-siècle plus tard, le design fait partie intégrante de
nos vies. Mais le plastique, c’est devenu cheap et paradoxal aussi, l’extrême cynisme des
marketeurs de tout poil allant jusqu’à proposer aux citadins avides de retour à la nature des
objets de couleur verte dans la dive matière …
Le vert incarne à la fois l’écologie et l’espoir ; or c’est le plastique même qui contribue
à la destruction des écosystèmes et de la planète. Une telle mise en scène en devient dès lors
presque obscène : le plastique se veut sensuel et nous propose courbures et rondeurs, mais
vides de tout contact et de toute chaleur, voire même destructrices.
C’est cette esthétique du factice que j’ai ainsi voulu montrer : immergeons-nous dans la
plastique du plastique.
1 D’où le titre de mon travail en langue anglaise, dans laquelle l’absence d’article renforce cette
ambiguïté
Sonia GOUIRAND
Fantastic plastic
25
© Sonia Gouirand
Photographies format 30x40, présentées dans des caissons lumineux
26
L'espace se réduit et fond dans la pénombre. Le silence épais semble peser dans
les airs comme des milliers de particules de poussières. Des profondeurs de
l'obscurité se dessine alors un paysage dermique frémissant.
La terre ocre se lie aux reflets du ciel, une végétation d'opale et de jaspe
étincelle. Des sillons luisants se creusent et en suivant ces lignes entrelacées
l'esprit s'évade sur les pistes d'Afrique.
Alexandra KLEIN
Animal
Photographies présentées avec encadrement format 30x40
27
© Alexandra Klein
28
A y regarder de plus près…mais quoi exactement ? Et bien regardons ! Nous marchons
dessus tous les jours, dans la rue, sur les trottoirs, il y en a partout ! Nous les voyons mais nous
ne les regardons pas…
Je vous propose avec ce travail intitulé « labyrinthique », de s’extraire de la position de celui qui
voit une plaque en fonte « en passant » et en constatant qu’ « il s’agit bien d’une plaque en
fonte », pour s’immerger dans toutes ces formes, structurées et variées. En sillonnant les rues
et en prêtant attention à ces objets urbains d’une banalité totale, je me suis demandé s’il
existait des designers chez ces fabricants de plaques de fonte… Si ce n’est pour identifier la
présence de tel ou tel type de réseau urbain en sous-sol, pourquoi avoir créé autant de formes,
de dessins, de maillages si structurés et si variés ? Est-ce simplement différents modèles de
surfaces antidérapantes ou des réponses à la volonté de diversifier notre paysage urbain ?
Finalement, je n’ai pas cherché à répondre à cette question car l’intérêt photographique de ces
objets m’a poussé à aller plus loin dans la démarche. En parcourant les rues, j’ai saisi avec mon
appareil photo la diversité de ces motifs et en les regardant de plus près, cela m’a fait penser à
des labyrinthes inextricables et parfois incompréhensibles. Certains sont ouverts, d’autres
fermés. Pour certains, la cible est visible mais pas accessible, dans d’autres on ne sait pas où
aller, il n’y a pas d’issue, pas de but...Le regard vagabonde et cherche une explication, une
réponse à son interrogation, mais y’en a t-il vraiment une ?
Comme quoi, en y regardant de plus près, nous voyons des éléments rendus invisibles par la
furie de nos déambulations urbaines, et pourtant ils sont là, presque immuables et en même
temps si anodins.
Solen LEROUX
Labyrinthique
29
© Solen Leroux Photographie présentées avec encadrement format 50x50, avec installation
d’une table et d’un jeu
30
"La matière qui nous entoure subit le passage du temps. Elle est agressée,
vieillit, se transforme. Des rides apparaissent à sa surface. Mais loin de
subir cette course inexorable vers la mort, elle s'offre une nouvelle vie en
nous offrant une explosion de couleurs et de formes toutes aussi intrigantes
que fascinantes".
Fabrice MARTINS
Rides du temps
Photographies présentées avec encadrement format 40x50
31
© Fabrice Martins
32
Les couleurs se mêlent et s'entremêlent, éclatantes, chatoyantes, se révélant les
unes aux autres en un jeu de juxtapositions colorées
Elles s'harmonisent, s'équilibrent et créent des paysages irréels et improbables.
Ces plages colorées s'approprient notre regard qui danse en passant de l'une à
l'autre, l'objectivité du matériau et l'aplat disparaissent au profit de la sensation
visuelle et de l'aventure perceptive, comme une fenêtre vivante sur le monde.
Laurence METAYER
Couleurs
Tirages format 50x75 sur Alu-dibond, sans encadrement
33
© Laurence Métayer
34
Le titre de ce thème photographique parait si simple... pour autant au moment
de passer à l’action, de le mettre en images... cela devient moins évident à
réaliser...
Il est clair qu’il faut dépasser ce premier degré et l’idée de s’approcher...
simplement !
D’où l’idée de faire un « focus » sur une matière, une couleur maitresse... tout
en étant loin du sujet...
Et pour renforcer l’idée du thème... utiliser l’argentique – Holga & Polaroïd -
pour « regarder de plus près » un passé pas si lointain !
Lionel MODOLO
Argentique, le retour…
35
© Lionel Modolo
36
Jeux de lumière, de matières
Sculptures fragmentaires
Corps de pierre
Juliette PERRAUD
Libre cours
Photographies présentées avec encadrement format 40x50
37
© Juliette Perraud
38
Sans lumière le temps n’existe plus.
C’est le beau temps qui donne la lumière.
C’est la lumière qui nous permet d’apprécier les couleurs.
C’est, avant tout, un travail de coloriste. Il n'y a pas de sujet. L'image a pour seul centre d'intérêt une harmonie de formes et de couleurs.
Ce sont des images sensitives. Il s’agit d’entrainer le spectateur dans une expérience de perception visuelle.
Le regard comptant infiniment plus que la chose vue.
« Le point de départ est l’étude de la couleur et de son effet sur le regard » écrivait Kandinsky
(Du spirituel dans l’art, 1912).
Pierre SOYER
Photosensible
Tirages format 50x75 sur Alu-dibond, sans encadrement
39
© Pierre SOYER
40
Morcellement ; Proche de la "sculpture" ces nus suggèrent les formes. Evoquent
la continuité du corps, la suite logique ou non de la forme.
Ces photographies mettent le doute de la partie concernée, parfois peut être
deux corps entrelacés ?
Qui sait ?...
Dans une photographie nous cherchons la plupart du temps à reconnaître.
Là, il est question de re connaître. Re découvrir la forme, la peau, cette
variété de contingence ou le monde et mon corps se frôlent.
Jean-Michel VERDAN
Morcellement
41
© Jean-Michel Verdan
42
J’ai toujours été très curieux, le regard particulièrement attiré par ce qui se
dérobe au regard et qu’il faut aller chercher, parfois en voyageant assez loin,
mais souvent aussi tout simplement en prêtant attention à ce qu’on a sous
les yeux, ici des objets usuels.
Avec ces « Empilements » je vous invite à me suivre sur les chemins d’une
abstraction qui je l’espère provoquera votre imaginaire.
Comme le disait Hans Hartung,
« Cessons de voir. Imaginons sans retenue, ni limite »
Alain VERGNES
De l’esthétique des objets bien ordonnés
Tirages format 50x75 sur Alu-dibond, sans encadrement
43
© Alain Vergnes
44
A y regarder de plus près, se rapprocher jusqu'à être à l'intérieur...
Et alors lever la tête pour enfin regarder ce qui nous était masqué.
Un ballet de lignes venant remplir le ciel de forme géométrique complexe
Julien VINBER
Croisement
4 Photographies présentées en carré, avec encadrement format 50x50
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© Julien Vinber
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OBJECTIF IMAGE MONTPELLIER propose des activités ouvertes à tous dans le
but de faire découvrir, admirer et partager, la force, la richesse, la créativité et
la sensibilité de l’art photographique.
Ses adhérents peuvent s’initier et se perfectionner dans la pratique de cet art,
tout en privilégiant les notions de plaisir et de
divertissement.
Cela se concrétise par des échanges et des
rencontres où chacun apporte son savoir-faire,
sa culture photographique, et où sont analysés
les travaux individuels de chacun.
Quant aux travaux collectifs ils donnent lieu le
plus souvent à des expositions, par exemple lors
des Boutographies (Hors les murs). Nombre de
ses adhérents exposent également à titre
individuel.
En 2011 Objectif Image Montpellier organisait à Montpellier et à Lavérune un
Salon National d’Auteurs avec pour invitée d’honneur la photographe Sabine
WEISS.
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Objectif Image Montpellier
2 rue Ernest Castan
www.objectif-image-montpellier.com
Contact pour l’exposition : Jean-Michel VERDAN 06 78 80 72 65
Le but de notre association: faire découvrir, admirer et partager, force,
richesse, créativité et sensibilité de l'art photographique.
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« Ce sont les passions et non les intérêts qui mènent le monde. »
Alain
www.regarderpluspres.com
Maquette : Pierre Soyer