Post on 22-Mar-2016
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Collectif contre l’impunité Regroupement de plaignants-es -contre l’ex dictateur Jean-Claude Duvalier et consorts- et d’organisations de droits humains
Centre œcuménique des droits humains (CEDH) - Kay Fanm (Maison des femmes) Mouvement des femmes haïtiennes pour l’éducation et le développement (MOUFHED) - Réseau national de défense des droits humains (RNDDH)
Point focal: Centre œcuménique des droits humains (CEDH) - cedh@cedh-haiti.org
L’impunité est un dénie des droits de la personne, des droits des peuples
Depuis le 7 février 1986, après le renversement la dictature des Duvalier, le peuple
haïtien ne cesse de réclamer justice. Mais, c’est le navrant spectacle de l’impunité
qui continue à perdurer dans le pays.
Les autorités étatiques voudraient nous faire accepter que certaines personnes n’ont
pas à répondre par devant la justice, ni par devant la nation, pour les exactions et
crimes perpétrés. C’est ce qui a été concocté avec le dossier de l’ex Président à vie
Jean-Claude Duvalier. Non seulement on voudrait ne pas juger l’ex dictateur, mais
sous prétexte de réconciliation on prône l’oubli des innombrables crimes contre
l’humanité commis par son régime.
A l’occasion de la célébration du 8 mars, Journée internationale des droits des
femmes, nous avons une pensée spéciale pour toutes les femmes et filles victimes
sous la dictature des Duvalier; ces femmes et filles torturées, violées, tuées, disparues.
Ceux et celles qui s’opposaient à la dictature le faisaient pour permettre l’éclosion
de la démocratie. Ces personnes n’agissaient pas par ressentiment ; elles étaient
engagées dans un combat pour la liberté, pour le respect des droits humains
fondamentaux, donc pour les droits du peuple haïtien. La réconciliation sans la
sanction de la justice est donc en soi inacceptable.
La refondation nationale ne peut s’effectuer dans l’impunité. Elle exige au contraire
que l’impunité soit catégoriquement refusée. Ceux et celles qui ont porté sans merci
les coups meurtriers peuvent se permettent d’oublier. Ceux et celles qui les ont reçus,
qui en portent les douloureuses cicatrices sont obligés de garder vive la mémoire
pour que, justement, cela ne se reproduise plus jamais. Juger Jean-Claude Duvalier
est geste qui attestera que le pays n’entend plus accepter de dictateur aux petits
pieds.
N ap kale je n pou yo pa kale tèt nou !
Ouvrons grands les yeux pour éviter qu’on nous tonde!
Port-au-Prince, le 8 mars 2012
Danièle Magloire
Coordonnatrice
Collectif contre l’impunité