OLONTAIRESV
Entretiens avec les volontaires du service civique
Contribution à
2030
Saison 2
Décembre 2011 - juin 2012
Cet exercice prospectif avec les volontai-res du service civique est une respiration démocratique salutaire. L'irruption de la parole "jeune" dans l'univers de la déci-sion publique permet à la fois un autre regard sur l'avenir et une nouvelle mise en perspective des enjeux de fond.
Philippe AudicPrésident
du Conseil de développementde Nantes métropole
L'exercice prospectif, même quand il est parti-cipatif, est souvent pratiqué par des citoyens manifestant le goût pour la vie publique et dont la plupart ont souvent dépassé les frontières de la jeunesse… Pour aller chercher la parole d'un autre public, le Conseil a sollicité l'association UnisCité qui accompagne et anime des grou-pes de jeunes effectuant leur service civique.
Donner la parole aux jeunes, à défaut de leur laisser la place, est un thème récurrent du dis-cours politique mais la mise en œuvre du prin-cipe est souvent plus complexe. Le Conseil de développement tente de le faire, sans publicité particulière, en organisant depuis deux ans un dialogue libre et sans tabous avec les jeunes volontaires.
La diversité des profils, leurs regards sur leur territoire, mais aussi leur démarche d’engage-ment citoyen au service des autres constituent une richesse qui vient nourrir utilement les ré-flexions sur le projet de territoire.
Pour la deuxième année consécutive, à partir de discussions en petits groupes, de jeux de rôles, ils se sont projetés dans l'avenir, esquis-sant ainsi un portrait de génération.
Les résultats 2012 ne sont pas très différents de ceux de 2011 mais ils confirment la nécessi-
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té de l'écoute de ceux qui auront 40 ans en 2030 et qui seront les forces vives de la socié-té… quand ceux qui auront pris les décisions pour leur avenir seront retirés de la vie publi-que.
Ils ne sont pas représentatifs des "jeunes" mais leur expression trace l'avenir d'un monde à construire : le leur.
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L A M E T H O D E D E T R A V A I L
La visite
de la centrale
de la Cordemais
et une
découverte en
avant-première
du "Nid"
Et comme pour la
première saison…
des sandwichs et du
cidre qui entretiennent
la convivialité
18 séances
par groupes de 8 :
entretiens croisés,
jeux de mise en
situation d'élus,
échanges,
débats…
Un cadre d'expression
entièrement libre
qui permet à chacun
de livrer son ressenti
et ses attentes
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L ’ I M A G I N A T I O N A U P O U V O I R
La participation aux jeux de mise en situation d'élus révèle une grande capacité d'imagina-tion. Même si leur maturité est variable, ils démontrent qu'ils sont en capacité de prendre leur place dans la démocratie représentative.
Dans ces jeux de rôle, ils bâtis-sent des projets d'avenir et dessinent des villes à taille humaine dans lesquelles la solidarité et la coproduction tiennent une place majeure. Ils sont capables de définir des politiques d'habitat, de mobilité, de développement durable et d'élaborer des projets concrets.
Il leur manque encore parfois une dose de confiance en eux et marquent une certaine sur-prise quand ils découvrent que certains élus des grandes villes ont souvent gagné leur pre-mière élection à leur âge.
Contrairement à une idée reçue, peut-être ont-ils trop de respect pour leurs ainés… ?
une ville écologique
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C E Q U ’ I L S A T T E N D E N T?Ils sont sensibles à la sauvegarde de l'environ-nement, au traitement des déchets, à la biodi-versité, à la protection de la ressource en eau…Ils ont intégré les principes du développement durable qui constitue le socle intellectuel de leur génération.Leurs schémas de pensée s'adaptent à un monde qu'ils pensent "fini" et à une planète qu'ils jugent en danger, même si leur mode de vie quotidien n'est pas toujours en phase…
Dans les jeux de mise en situation d'élus, ils imaginent une ville de demain écologique pour laquelle ils dessinent de nouveaux contours. Ils évoquent assez spontanément les économies d'énergie, les modes de transport doux, la place de l'agriculture, de nouveaux modes de con-sommation…L'écologie est une priorité pour eux.
Confirmant les dires des volontaires 2011, la ville d'avenir souhaitée est celle qui s'apparente un peu à la cellule familiale : elle est agréable, à di-mension humaine et on doit s'y sentir bien. On peut y exercer sa liberté individuelle tout en bénéficiant d'une certaine protection collective.
Les notions de solidarité, de coopération sont très importantes pour eux.Le non-dit reste important et la crainte de la dis-parition d'un modèle solidaire est bien réelle.
une ville solidaire et protectrice
Ils sont particulièrement sensibles au lien entre les générations, d'autant qu'ils vivront un monde dans lequel cohabiteront quatre, voire cinq générations.Le programme "passeurs de mé-moire" auquel ils participent les a marqués for-tement. Ces échanges leur paraissent indispen-sables et l'idée du "conflit de générations" n'a plus le même sens que pour leurs parents.
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Ils plébiscitent Nantes et son offre culturelle et veulent un territoire ouvert, mélangé et dynami-que. Leur définition de la culture est très large puisqu'elle englobe aussi bien les salles de spectacle que les bars, mais ils sont unanimes sur ce point : la dimension culturelle de la ville est une condition de son développement. Les jeux de mise en situation d'élus font d'ailleurs apparaître toutes sortes d'initiatives : salles de spectacles, festivals, écoles artistiques.
Ils sont sensibles aux initiatives originales et innovantes et font preuve d’imagination quand on leur demande de faire des propositions. Ils réclament davantage de participation et la capacité d’interve-nir en permanence sur la décision publique.
une ville culturelle
une ville intergénérationnelle
une ville imaginative et participative
?
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Comme leurs prédécesseurs de 2011, ils ont intégré l'idée que l'emploi n'était pas garanti et que la menace du chômage pesait encore plus lourdement sur eux que sur les générations pré-cédentes.Cette situation les conduit à modérer leurs es-poirs en matière de salaire. Une large majorité d'entre eux considère qu'un salaire mensuel de 1500 euros pourrait suffire à leur bonheur.
A partir de 3000 euros leur semble commencer la… richesseLa réussite de la vie affective et familiale apparaît dès lors primordiale, sorte de compensation à un parcours professionnel pressenti comme dif-ficile.
?C E Q U ’ I L S C R A I G N E N T
le chomage et lʼéchec familial
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GénérationDEFIANCE
vis-a-vis du mondeéconomique
Comme pour les volontaires 2011, l'entreprise ne suscite pas beaucoup d'engouement. L'image qui est leur est renvoyée par les mé-dias mais aussi par leurs expériences familia-les ou personnelles est souvent déformée.Dès lors, ils perçoivent négativement un monde économique qui ne leur paraît pas correspondre à leurs attentes. Souvent par réaction, ils disent privilégier l'emploi public ou associatif.Il faut noter aussi qu'ils ont une perception des notions public/privé qui reste souvent assez floue…
vis-a-vis de lʼactionpolitiqueIls ont une vision contrastée du personnel po-litique, souvent formatée par les médias qui renvoient surtout les images négatives liées aux "affaires" de toutes sortes. Cette percep-tion est d'abord nationale et l'appréciation locale est souvent plus nuancée.Ils affirment tous exercer leur devoir de ci-toyen par le vote mais malgré le débat avec eux, ils confirment la défiance déjà enregis-trée en 2011 et la terrible formule " on vote pour le moins pire"Ce désenchantement démocratique est un signe qu'il faut décrypter.
vis-a-vis du progrèsC'est peut-être la défiance la plus surpre-nante. Ils vivent dans une société hyper con-nectée. Pour eux, Internet n’est pas un outil mais un "bain". Pourtant, ils s’interrogent sur la vitesse et les conséquences de certains progrès techniques. Ils questionnent le "pro-grès" en permanence et pas seulement pour les technologies de l'information. Leurs inter-rogations s'appliquent aussi à la santé et au progrès technique en général.A titre d'exemple, les questions posées à l'is-sue de la visite de la centrale de Cordemais portaient essentiellement sur…les risques.
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REMERCIEMENTSAux animateurs etvolontairesdʼUniscité
Stéphanie TOTALElisa PETERLINAnnabelle LOURAGINI Mickaël MOURRAINLaurent GALAZZOJérémy TORELCarmen VIDYThomas BEVAND
Aux membres
du Conseil
Pierre BICHE Christian DAVIAS
Bruno DESHAYESMichel JOUVET
Marc MOUSSIONJean-Yves PAILLOUX
• Taan
Dhu M
a AHMED
• Aurore
AMISSE
• Aurélie
AUGUIN
• Stéphe
n BASTA
RD
• Maelen
n BERNARD
• Caroline
BESSON
• Jean
-Adrien
BLOTTIERE
• Cécile
BOLO
• Coline B
ONNARGENT
• Leïla
BONNET
• Lauri
ane B
ONNET
• Flavien
BOUANCHEAU
• Marie B
OUCHAUD
• Maxim
e BRETEL
• Laure
nce C
ASTAGNE
• Léo C
HAMAILLARD
• Kévin
CHEMEAUX-ZAZZALIE
• Trista
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• Ugo COURONNEAUD
• Alexan
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DESVAUX DE MARIG
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• Clémen
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• Mara FORTUNA
• Steven
GAMBARA
• Amandin
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• Maud G
IRAUDEAU
• Quenti
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• Charlie
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• Thérès
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• Maxim
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• Antoine
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• Clémen
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AHAMOUDOU
• Walid M
ENBOUT
• Pierre-
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• Pauline
MOQUET
• Sandra
PINCONNEAU
• Anouc
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AITIERE
• Ludo
vic RENAUD
• Jérém
ie RIBAS-TA
GLE
• Cédric
RIPOCHE
• Gildas Z
ALIO
OLONTAIRESV
Contribution à
2030
Conseil de développement de Nantes métropole - Tour Bretagne - 44047 Nantes cedex 1 T. 02 40 99 49 36 / [email protected] / www.nantes-citoyennete.com
Décembre 2011 - juin 2012
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