Chapitre 4 : Aménager pour répondre aux inégalités croissantes entre territoires français, à toutes les échelles.
1) Quelles sont les inégalités qui persistent entre les territoires français ?
2) A quoi sont-elles dues ? 3) Repère et explique les politiques publiques mises en
œuvre pour atténuer ces inégalités.
VOCABULAIRE
Agenda 21 : document qui propose des engagements pour le XXIeme
siècle en faveur du développement durable. Adopté à différentes échelles
(locale, régionale, nationale, mondiale).
CNIG : Conseil national de l’information géographique, placé auprès du
ministre chargé du développement durable, a pour mission d’éclairer le
gouvernement dans le domaine de l’information géographique.
DIACT : Délégation interministérielle à l'aménagement et à la
compétitivité des territoires. Administration de mission à vocation
interministérielle, la DIACT est l’héritière de la Délégation à
l’aménagement du territoire et à l’action régionale (DATAR). Elle prépare,
impulse et coordonne les politiques d’aménagement du territoire menées
par l’État et accompagne les mutations économiques.
FEDER (Fonds européen de développement régional) (le) : l'organisme
chargé de favoriser le développement durable et de réduire l’écart de
développement entre les régions de l’U.E. en accordant des aides
financières aux régions.
Thème 2 : Pourquoi et comment aménager le territoire ?
Comme dans la plupart des économies développées, la décennie passée a été marquée en France par un dynamisme important des métropoles, qui concentrent l’activité à haute valeur ajoutée et les populations qualifiées. Ce dynamisme est un atout pour le pays. Mais les inégalités entre territoires se sont accentuées à différents niveaux :
– contrecoup de la désindustrialisation, la moitié nord-est du pays connaît une évolution défavorable
– les ressorts de croissance font défaut dans beaucoup de villes moyennes et de territoires ruraux ;
– le développement des métropoles s’accompagne de fortes inégalités en leur sein.
Les politiques publiques ont permis jusqu’ici d’atténuer les inégalités de revenus grâce à la protection sociale et à un surcroît de dépenses vers certains territoires (zones rurales, DOM). Toutefois, elles n’ont pas réussi à améliorer durablement la capacité des régions en crise à profiter de la croissance et à créer des emplois. Les écarts de chômage sont très persistants. Sur le plan de l’égalité des chances et de l’accès aux services, les écarts ne se résorbent plus.
http://www.strategie.gouv.fr/
Pouvoir plus
proche des
réalités du
terrain
Diminution du nombre
d’acteurs de l’Etat
(moins de frais !)
Plus grande
efficacité
Rapidité de traitement, de gestion, d’exécution
Amélioration de la
satisfaction des
citoyens
Meilleure efficacité
de la répartition
du pouvoir
Amélioration de
l’organisation
Décisions plus
proches du
terrain : démocrati
e de proximité
Avantages de la décentralisation
Louvre-Lens : un aménagement au service de la région
Doc 1. Les difficultés du Nord Pas de Calais Doc. 2 Les acteurs du financement de l’antenne
Doc 3. Un bilan mitigé Doc 4. Les dates clefs
Doc 5. La persistance des problèmes :
1980 -
1990
Fermeture des dernières mines de charbon du bassin de Lens, transformées en friches industrielles. Le taux de chômage
dépasse 20% de la population active
2003
Le ministre de la Culture et de la Communication lance un appel en faveur d’un mouvement de décentralisation des
établissements culturels parisiens
2004 Lens est choisie pour l’implantation d’une antenne du musée du Louvre
2005 L’agence d’architecture japonaise Sanaa remporte le concours pour la construction du musée
2012 Le musée est inauguré. Création de 400 emplois directs
2014 Le cap d’un million de visiteurs est atteint (20% de visiteurs étrangers).
2017 Installation programmée des réserves du musée du Louvre dans la ville de Liévin
Le premier anniversaire de l’ouverture du
Louvre-Lens, le 4 décembre 2012, fête de
la Sainte-Barbe, patronne des mineurs,
est fièrement fêté au musée : près de 900
000 visiteurs accueillis au cours de cette
première année, 200 000 de plus
qu’espéré. Dont plus de la moitié est
originaire du Nord-Pas-de-Calais. [...]
Passé l’attrait de la nouveauté, le pari est
non seulement d’attirer mais de faire
revenir le public [...]. Ni réhabilitations, ni
hôtels pour inciter les visiteurs à rester
plus longtemps sur place et irriguer
l’économie locale n’ont encore vu le jour.
Guillemette De La Borie, « Le bilan
contrasté du Louvre-Lens, un an
après », La Croix, décembre 2014.
Dans le Nord-Pas-de-Calais, 360.000
personnes sont inscrites à Pôle Emploi,
ce qui égale le niveau record de 1997. Le
taux de chômage y atteint 14%. Une
perte nette de 13.700 emplois est
également à constater. "Le département
du Pas-de-Calais est particulièrement
touché avec une diminution deux fois
plus importante que celle du
département du Nord", complète
l'INSEE.
Un samedi de temps gris. Onze heures du matin. Je me sens si seul sur le chemin menant au Louvre de Lens que je m'inquiète. Le musée est-il bien ouvert? Arrivé sur place depuis
la gare (une trotte de vingt minutes), je ne vois personne aux portes de l’établissement.
Ah oui, deux dames. Enfin! Puis trois. Mais où sont les foules innombrables annoncées
par les politiciens et les journalistes? Existent-elles ailleurs que dans leur
imagination? Que s'est-il passé? Au départ, il y avait une bonne intention. Il fallait
décentraliser la culture. L'idée d'un Louvre et d'un Pompidou extérieurs à la capitale était
de Jean-Jacques Aillagon, ministre de la Culture en 2004. Normal! Lens l'a emporté sur Arras, Amiens, Calais ou Valenciennes. C'était la prime «à une région minière qui a tant
souffert.»
La première année s'est révélée au-dessus des espérances. L'antenne attendait 500.000
clients. Il en est venu 900.000. Seulement voilà! C'était l'effet de la nouveauté et du
battage médiatique. Depuis, le Louvre Lens traîne les pieds. Le 65% des gens entrant dans les expositions tarifées bénéficierait ainsi de la gratuité à Lens!
D’après Etienne DUMONT, « Le Louvre de Lens est à la peine. Echec social ?, » 2015
Doc 6. Le musée dans son environnement
QUESTIONS :
A quels problèmes est confrontée la région (doc 1, doc 4, doc 6)
Comment espère-t-on la redynamiser ? (doc 4)
Montrez que de nombreux acteurs ont participé au financement du musée. (doc 2)
Quelles sont les limites de cet aménagement ? (doc 3, doc 5 )
EXERCICE GUIDE :
Quels sont les éléments qui permettent de justifier l’installation du musée à Lens ?
Cette localisation a-t-elle permis de redynamiser la région ?
➔ Je commence par présenter les difficultés de la région et le projet du musée
➔ Je classe les arguments apportés par les documents selon qu’ils affirment un
nouveau dynamisme ou qu’ils soulignent les défis qu’il reste à relever pour la région
La ligne à grande vitesse (LGV) Sud-Europe-Atlantique est un grand projet
d’aménagement dont le but est de relier l’Atlantique à la Méditerranée par des lignes à grande vitesse. Depuis 15 ans,
plusieurs acteurs s’affrontent sur ce projet.
En validant les projets de lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, le gouvernement doit s’attendre à une levée de boucliers dans le Sud Gironde et plus particulièrement du côté du Sauternais. Car, si le tracé ne traverse pas à proprement parler les propriétés des viticulteurs, il menace malgré tout les 11 appellations des vins liquoreux de Bordeaux, dont la prestigieuse AOC Sauternes-Barsac [...]. D’autres voix que les viticulteurs s’élèvent également dans le Sud Gironde pour dénoncer l’impact de la LGV sur l’environnement et le paysage, comme les sylviculteurs, les chasseurs ou les associations de défense de l’environnement.
Stella Dubourg, « LGV : le Sauternais voit rouge », Sud-Ouest (presse locale), 28 septembre 2015.
« La LGV devrait accélérer le développement du territoire bordelais.
Malgré l’attractivité qu’elle exerce, notamment sur les cadres,
Bordeaux manque de centre de décision à même de développer
l’emploi dans les services supports aux entreprises. Or l’arrivée de la
LGV peut encourager des sociétés de taille moyenne à y implanter
leurs sièges. »
Jérôme Verschave, directeur d’Aérocampus, pôle de maintenance
aéronautique
« Bordeaux est une des dernières grandes métropoles non raccordées
à la très grande vitesse. L’entrée en service de la LGV constitue à ce
titre une remise à niveau susceptible de fortifier l’économie et
l’attractivité de la ville. On peut aussi espérer que les navettes, plus
nombreuses, circuleront plus régulièrement. Aujourd’hui, le dernier
train à rallier Bordeaux depuis Paris part à 19h26, c’est une réelle
contrainte que j’espère voir assouplie ».
Yann Théau, développeur d’affaires « smarter cities » chez IBM à
Bordeaux
Lisea Express, n°11, avril 2015,
https://fr.slideshare.net/LISEA_LGVSEA/lisea-express-n11-avril-2015
1/ En quoi consiste l'aménagement de la LGV SEA ?
2/ Montrez que la LGV est un projet important à l'échelle nationale mais aussi à l'échelle
européenne.
3/ Quels acteurs interviennent dans la réalisation du projet ?
4/ Recopiez le début des phrases suivantes et complétez-les.
a- La LGV SEA permet aux habitants...
b- La LGV SEA est bénéfique pour l'économie de la région Nouvelle-Aquitaine car …
c- La LGV SEA s'inscrit dans une démarche de développement durable car …
5/ Des personnes se sont opposées au projet de LGV SEA. Qui et pourquoi à ton avis ?
6/ Classe les acteurs dans un tableau, suivant qu’ils approuvent ou combattent le projet. Résume
avec tes propres mots les arguments justifiant leur position.
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