Restitution de l’expéRimentation
Villes sans limite
saint-louis
eVReux
de juin à octobre 2013
open dataR+Parchitectureurbanisme
open data
2
L’ensemble des données ayant servi à l’analyse sont disponibles en suivant ce lien:
http://www.unlimitedcities.org/uc/opendata.html
3
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
aVant-pRopos
Villes sans limite est...
Villes sans limite est un dispositif d’intel-
ligence collective appliqué à l’urbanisme,
c’est-à-dire un outil innovant, utilisé en amont
des projets urbains et compatible avec les
procédures existantes. Collaboratif, Villes
sans limite implique l’ensemble de la société
civile autour d’un projet de territoire et donne
lieu à une analyse des imaginaires citoyens,
remise à la fin de l’expérimentation aux futurs
concepteurs sous la forme d’une adjonction
au cahier des charges.
Cette application disponible sur tablettes
tactiles permet à chacun d’exprimer très
facilement sa vision de l’évolution future d’un
quartier. Sur trois photographies représentant
trois différents points de vue d’un même quar-
tier, Villes sans limite permet de transformer la
ville. En faisant varier le curseur de 6 critères
différents (la densité, la nature, la mobilité, la
vie de quartier, la créativité et le numérique),
il est possible d’ajouter ou d’enlever des
éléments urbains, de faire pousser des arbres,
monter des bâtiments... En manipulant les
curseurs l’utilisateur peut facilement compo-
ser sa vision du futur du quartier (autrement
appelée mix), l’agrémenter d’un commentaire
et comparer son choix avec ceux des autres en
temps réel.
Villes sans limite, en prenant la forme d’une
enquête d’imagination publique, a pour
ambition de permettre la co-conception des
espaces urbains.
Villes sans limite n’est pas…
Villes sans limite n’est pas un outil de vote
destiné à sélectionner une orientation
urbaine qu’il s’agirait ensuite de construire. Il
s’agit de confronter entre elles l’ensemble des
visions de manière à mieux appréhender la
diversité des attentes sur un territoire donné,
cette appréhension permettant ensuite de
mieux répondre aux enjeux complexes que
représente l’évolution d’un quartier.
Urban Fabric Organisation (UFO)
Urban Fabric Organisation (UFO) est une
start-up fondée en 2009 par des architectes-
urbanistes qui promeut une vision stratégique
urbaine des villes de nouvelle génération et
développe des dispositifs d’intelligence col-
lective appliqués à l’urbanisme.
http://urbanfab.org/index_fr.html
http://vimeo.com/68911412
Villes sans limite s’adresse…
Villes sans limite s’adresse aux habitants et
usagers du territoire en premier lieu. L’objectif
de l’application est de redonner la parole à la
société civile en lui donnant un moyen d’expri-
mer son expertise d’usage qui vient compléter
celle des professionnels de l’aménagement
urbain. Le changement des comportements
qui constitue un préalable incontournable
à la création de villes plus durables et plus
vivables ne se décrète pas : afin de faciliter
l’appropriation de nouveaux usages par les
habitants d’un quartier, Villes sans limites
permet de visualiser et de s’exprimer autour
de différentes formes possibles d’évolution
urbaine. Plus généralement, l’application vise
aussi à sensibiliser les citoyens aux grandes
problématiques de l’aménagement urbain.
Villes sans limite s’adresse aux élus d’un
territoire et leurs services pour leur donner
l’opportunité de renouer un vrai dialogue
avec la société civile sur les grands thèmes
de l’aménagement urbain en facilitant la
participation. Les avantages retirés de la prise
en compte des envies et besoins des citoyens
sont non négligeables : Villes sans limite
donne naissance à des « consensus créatifs »
qui peuvent ensuite participer de l’attractivité
d’un territoire.
Villes sans limite s’adresse aux architectes et
professionnels de l’aménagement en venant
compléter les documents de programmation à
travers les connaissances d’usage que possède
la société civile. Grâce au rapport de restitution
qui leur est adressé, les concepteurs d’espace
urbain ont accès à une autre forme d’expertise
qui vient parfaire leur connaissance du métier
et facilite grandement l’acceptation de leurs
projets et le bon fonctionnement des usages
envisagés.
https://itunes.apple.com/fr/app/villes-sans-limite-evreux/
id690571976?mt=8&ls=1
Pour télécharger l’application sur IPAD:
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• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
C O N T E X T E
Choix des points de vue Les trois points de vue de Villes sans limite
Evreux pour le site de l’ancien hôpital Saint-
Louis (Cœur d’îlot, Saint-Louis et Lépouzé) ont
été choisis par UFO en accord avec la Mairie.
Ils permettent aux utilisateurs de l’application
de se projeter dans trois lieux clés de l’espace
destiné à être aménagé. En effet, les points
de vue Saint-Louis et Lépouzé sont deux
projections opposées géographiquement de
l’entrée de quartier du futur centre-ville, tan-
dis que le point de vue Cœur d’îlot propose
à l’utilisateur de pénétrer directement dans
l’enceinte de l’ancien hôpital.
Collaboration avec le Service Démocratie participativeUFO a pu profiter, lors de l’expérimentation
Villes sans limite, du travail déjà effectué par
le Service Démocratie participative de la ville
d’Evreux dirigé par Nicolas Croze. Plusieurs
études et dispositifs de concertation avaient
déjà été réalisés auprès des habitants et asso-
ciations d’Evreux afin de recueillir leur avis sur
ce qui devrait composer le futur de l’espace
Saint-Louis: visites guidées, projections péda-
gogiques et historiques, ateliers avec les sco-
laires, réunions avec les conseils de quartier,
réunions et restitutions publiques d’études...
Un séminaire de la majorité municipale a par
ailleurs été organisé au mois de juin, avant le
début de l’expérimentation Villes sans limite,
afin de définir les grandes orientations pos-
sibles pour le futur centre-ville d’Evreux.
Conception des imagesLes propositions d’aménagement et autres
remarques sur le site Saint-Louis recueillies
préalablement par le Service Démocratie
participative de la ville d’Evreux, telles que
la vue panoramique, la liaison entre la place
de la République et l’hypercentre, le retour de
l’eau sur le site ou encore la place accordée
aux vélos et piétons, ont été reprises par les
architectes et concepteurs d’UFO, puis répar-
ties dans les différents critères. Les images
hyperréalistes créées par les concepteurs
d’UFO ont aussi été enrichies par des études
préalables, notamment concernant les pos-
sibilités de réhabilitation, de démolition
partielle ou totale de l’ancien hôpital. C’est
à partir de ces images que les utilisateurs
de Villes sans limite ont composé leurs mix
durant la médiation.
MédiationLa médiation de Villes sans limite Evreux a dé-
buté le 20 juin et s’est terminée le 27 octobre
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• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
2013. Des agents de la ville d’Evreux (Services
Démocratie, Enquêtes, Urbanisme), guidés par
les conseils des concepteurs de l’application
ont assuré la médiation auprès des Ebroïciens.
Plusieurs événements ont rythmé la média-
tion: si la majorité des mix a été réalisée dans
le cadre de déambulations des médiateurs
dans le centre-ville d’Evreux et autour du site,
un stand Villes sans limite a aussi été installé
pendant l’été au Village des sports et de la
culture, ainsi qu’au Forum des associations
au début du mois de septembre. Des perma-
nences ont également été mises en place aux
accueils de l’Hôtel de Ville et de la média-
thèque d’Evreux de juin à août, ainsi que lors
de l’événement Evreux Parasol au cours des
deux mois d’été.
A l’occasion de cette médiation, 1465 mix ont
été recueillis.
Analyse des donnéesL’ensemble des mix nous donne des infor-
mations quantitatives (les statistiques) et
qualitatives (les commentaires) sur les pré-
occupations des participants pour le futur du
site Saint-Louis. Les résultats récoltés au cours
de la médiation ont été interprétés par critère,
à travers une analyse comparative entre les
données quantitatives des trois points de
vue proposés par l’application (Saint-Louis,
Cœur d’îlot, Lépouzé). Cette analyse a été
ensuite complétée par les données qualita-
tives constituées des commentaires issus de
l’application ainsi que des notes prises par les
médiateurs au moment de l’expérimentation
(commentaires oraux).
L’ensemble des données ayant servi à l’analyse sont
disponibles en suivant ce lien:
http://www.unlimitedcities.org/uc/opendata.html
St Louis
Coeur d’îlot
Lépouzé
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• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
7
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
b. c.
a.Les points de vue
Les trois points de vue suivants ont été choisis par UFO en accord avec la Mairie. Nous
les présentons ici tels que l’utilisateur de l’application les découvre, avant de pouvoir
les manipuler selon les six critères présentés précédemment :
a. Saint-Louis : Entrée Ouest de l’espace Saint-Louis
b. Coeur d’îlot: Allée au coeur de l’espace Saint-Louis
c. Lépouzé : Entrée Est de l’espace Saint-Louis
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• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
Un site aéré
Tous points de vue confondus, 95% des
utilisateurs de l’application Villes sans limite
ont fait le choix d’une démolition partielle
ou quasi totale de la friche hospitalière, pri-
vilégiant ainsi, entre autres, une percée de
la rue Saint-Louis à la rue Lépouzé dans le
prolongement de la place de La République.
Rendre accessible ce site et faire commu-
niquer des espaces auparavant séparés se
révèlent être deux préoccupations majeures
des utilisateurs, d’où la forte présence d’un
champ lexical lié à l’ «ouverture» ou encore
à la «respiration» au sein des commentaires.
La création d’un espace aéré, qui rompt avec
d e n s i t é
la sensation d’enclave urbaine, apparaît
donc comme un enjeu fondamental du projet
urbain : «Un peu d’espace pour une bouffée
d’air frais».
Perçu comme une rupture physique et visuelle
importante, l’hôpital est par ailleurs peu
considéré dans sa dimension patrimoniale.
Des utilisateurs vont jusqu’à envisager sa
disparition totale dans le futur projet : «Tout
est à détruire sauf la maternité». La démo-
lition partielle ou la fragmentation du bloc
hospitalier semblent ainsi faire consensus
face aux opportunités de nouvelles mobilités,
de liens visuels et physiques avec le reste du
territoire, mais surtout de réappropriation de
l’espace qu’elles laissent présager. Les choix
concernant la future densité du site sont par
contre plus contrastés.
Une densité à articuler avec la nature et la vie de quartier
Bien que la densité ait été plutôt bien ac-
cueillie par les participants, on remarque mal-
gré tout qu’environ 19% des utilisateurs ont
pris le parti de profiter de l’espace offert par
la démolition de l’existant pour proposer un
espace très peu dense, voire même dépourvu
de bâtiment (niveau 1). Ces utilisateurs ont
souvent écarté l’idée d’une densité forte sur le
site au profit d’un grand espace vert en cœur
de ville, revendiqué comme un point d’équi-
libre avec la densité environnante: «Je pense
que ce centre-ville a besoin d’un poumon vert.
Il faudrait moins de verticalité à cet espace».
Cette tendance est particulièrement percep-
tible sur le point de vue Saint-Louis où 29%
des mix présentent une densité minimale,
comprenant une démolition de la quasi-tota-
lité de l’hôpital ainsi que du bâtiment admi-
nistratif. Le choix de démolir ce deuxième
Pour les deux niveaux de densité moyenne
(niveaux 2 et 4), le point de vue Lépouzé
proposait de retrouver une configuration
urbaine de centre-ville tout en conservant un
imaginaire de bourg. Un front bâti composite
d’habitats individuels denses et de petits
collectifs offrait une harmonie avec le tissu
urbain environnant en apportant une densité
intermédiaire entre l’habitat individuel pré-
sent autour de la place de la République, les
collectifs le long de la rue Buzot et le tissu his-
torique du centre ville. La densité envisagée
se greffait ainsi à la trame urbaine existante
tout en créant une percée visuelle et physique
vers la place de la République.
Zoom 1. Une densité composite
Un peu d’espace pour une bouffée d’air frais
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• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
bâtiment faisait sens pour plusieurs utilisa-
teurs en raison de la capacité qu’il offrait de
créer un axe reliant directement la place de la
République à la rue de Grenoble.
La densité proposée par l’application consis-
tait à préserver une partie de deux des ailes
de l’hôpital actuel, renforcer et prolonger le
front bâti le long de la rue Buzot ainsi que
Paradoxalement, cette envie de préserver
des espaces verts a pu aussi motiver d’autres
participants à préférer une densité composée
de semi-collectifs et de collectifs : «Avoir peu
de blocs : jouer sur la hauteur pour permettre
de libérer des espaces verts». La densité
maximale de l’application, reprise par environ
39% des mix, proposait une configuration
identique à la densité moyenne mais sous
La question de la réhabilitation du patrimoine
hospitalier était soulevée notamment sur le
point de vue Coeur d’îlot. L’application révélait
la capacité du bâti existant à être réinvesti dans
sa forme et sa fonction. Un travail sur la façade
d’une des ailes de l’hôpital permettait aux uti-
lisateurs d’envisager une réappropriation archi-
tecturale contemporaine du patrimoine existant
et d’y suggérer de nouveaux usages : logements
et/ou bureaux. Le rez-de-chaussée du bâtiment
pouvait aussi être requalifié en manipulant le
critère de la vie de quartier, en vue d’accueillir un
espace de restauration/café. D’autres variantes
de réhabilitation de l’hôpital étaient proposées
par l’application : désosser une partie du bâti
existant pour accueillir des fonctions et usages
temporaires, ou encore proposer de nouvelles
activités au sein d’ un fragment de l’hôpital tout
en préservant son identité architecturale.
Zoom 2. Réhabilitation et requalification du patrimoine existant
créer un nouveau front bâti structurant une
percée entre la place de la République avec la
rue Saint-Louis.
Environ 37% des utilisateurs ont opté pour
une densité moyenne composée d’un mélange
d’habitats individuels, de semi-collectifs et
de quelques rares collectifs (niveaux 2 et 4).
La crainte d’une hauteur trop importante des
bâtiments ayant quelques fois suffit à justifier
ce choix: «Pas de hautes constructions qui
créent des zones d’ombres importantes et des
couloirs de vents en période hivernale...». Les
autres commentaires nous indiquent qu’au-
delà de la question de la hauteur, la volonté de
préserver des espaces verts a encore été pour
ces utilisateurs un élément particulièrement
déterminant dans leur choix de densité.
Répartition des mix(par point de vue)
Densité niveau 5
Densité niveau 3
Densité niveau 4
Densité niveau 2
Densité niveau 1 niveaux correspondant à l’état existant:
43%
15%
6%
7% 27%
29%
28%
3%
14%
17%
5%
16%
14%
38%36% } MOYENNE : 39%
} MOYENNE : 20%
} MOYENNE : 5%
} MOYENNE : 17%
} MOYENNE : 19%
***
*
SAINT-LOUIS COEUR D’ÎLOT LEPOUZE
10
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
Afin de compléter la réflexion autour du futur
de la friche hospitalière, l’application conservait,
pour l’ensemble des niveaux de densité, une par-
tie du bâti existant correspondant à un segment
de l’aile donnant sur la rue Saint-Louis. L’architec-
ture extérieure n’était pas dans ce cas retouchée
et préservait l’esthétique actuelle de l’hôpital.
Véritable étendard de l’identité et de l’histoire
du site, cet élément architectural fort pouvait être
amplifié par l’ajout d’une extension en toiture,
sorte de plug urbain offrant un panorama sur le
paysage environnant. Par la mise en valeur du
paysage alentour et de cette partie de l’hôpital
comme élément patrimonial, le belvédère se
positionnerait comme un vecteur possible
d’attractivité. Un point de vue offrant la possibi-
lité d’admirer la ville, son patrimoine et la nature
environnante faisait par ailleurs partie des propo-
sitions formulées par les habitants lors des temps
de concertation préalables à l’expérimentation,
menés par le Service Démocratie participative.
Zoom 3. Mise en valeur du patrimoine
la forme de semi-collectifs et de collectifs
d’environ cinq étages. La dimension urbaine
que conférait cette nouvelle densité au site a
su convaincre plusieurs utilisateurs soucieux
d’apporter à cet espace un paysage urbain
dense à l’image de nombreux centres-ville:
«S’il y a bien un espace où la densité prend
tout son sens, c’est le centre-ville d’Evreux :
une gestion économe des espaces agricoles
et naturels et la possibilité de préserver des
espaces de respiration au sein du bâti (parc
et espaces publics pour favoriser les échanges
entre habitants)». L’esthétique des bâti-
ments, si elle reste relativement peu abordée
dans les commentaires, oscille entre un désir
de modernité et d’innovation, et l’envie d’une
architecture plus naturelle, en harmonie avec
le reste du territoire: «Un aspect plus urbain
mais en même temps assez vert. Mélange de
bâtiments modernes et de nature verte»
Les commentaires nous indiquent par ailleurs
que la demande de densité sur le site est sou-
vent associée à la vie de quartier : «Une den-
sité assez forte et mixte d’habitats et d’usages
(habitations, commerces, associations,
diverses professions intégrant le concept de
bureaux partagés...)». Cette vie de quartier
concerne autant les activités professionnelles
et de loisirs que l’augmentation du nombre
de logements. Cette demande de logements
est d’ailleurs souvent associée à des types de
public spécifiques. La présence de logements
sociaux est ainsi particulièrement sollicitée
par les utilisateurs: «Des commerces sont éga-
lement souhaités ainsi qu’une place réservée
aux logements sociaux». Des logements pour
les seniors et les étudiants sont aussi évoqués
à maintes reprises. D’autres soulignent quant
à eux, l’importance de la représentativité de
l’ensemble des habitants sur le site et donc
d’une mixité sociale assurée par l’offre de
logement : «Favoriser les logements pour
tous, même un accueil pour les sans-abris en
mettant en place un service de réorientation
pour qu’ils retrouvent un emploi et une vie
stable. Ne pas penser qu’au profit mais plutôt
au rapport social et la solidarité de la ville
envers tous ses habitants».
Dans son ensemble, l’approche de la den-
sité par les utilisateurs traduit bien la portée
sociale qui est conférée à ce lieu mais aussi,
et particulièrement, met en avant les tensions
notables dans les mix et les commentaires
entre un environnement calme / dynamique
et un espace moderne / naturel : «Il faut
conserver et développer le côté naturel tout
en gardant un aspect moderne».
Un aspect plus urbain mais en même temps assez vert. Mélange bâtiments modernes et
nature verte
11
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
b.
c.
a.Exemples de Mix
a. « Pas de bâtiment, que du plat. Pouvoir apercevoir l’horizon pour réfléchir, méditer. Pas d’agitation.»
b. «Dommage de voir des bâtiments vides, sans vie et trop vieux. Des bâtiments moins hauts ou
avec une forme architecturale innovante et plus intégrée dans la masse + végétations. On pourrait
construire des logements, des loisirs pour les jeunes et les personnes du troisième âge + des
commerces de proximité ! Pas de centre commercial ! Peut être un cabinet médical (infirmière)?»
c. «Dégager la vue mais garder un peu de bâtiments. Circulation piétonne et cycliste pour dynamiser.
Le point d’eau est trop beau.»
12
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
Le critère de la nature a particulièrement
mobilisé les utilisateurs de l’application
puisque plus de 25% d’entre eux ont ressenti
le besoin d’apporter un commentaire à son
sujet. Nombreux sont les mix favorables à un
centre-ville accordant une place importante à
la nature : tous points de vue confondus, plus
de 55% des participants ont poussé le critère
à son maximum, dont 65% au point de vue
Saint-Louis. Il est intéressant de noter la forte
occurrence de l’expression «espace vert»
dans les commentaires : le cadre paysager
désiré n’est pas celui d’une nature délayée sur
l’ensemble du site, mais plutôt d’une nature
dense qui s’affirme dans le paysage urbain. A
ce titre, la nature proposée par l’application
n a t u R e
n’était pas suffisamment abondante pour
exprimer le choix de certains utilisateurs.
Des espaces verts propices à l’organisation d’activités diverses
Dans la majorité des commentaires, il est
question de «parc», «square» ou «jardin
public», c’est-à-dire des espaces propices à
l’organisation d’activités diverses : «En faire
une sorte de jardin comme le jardin public
mais en plus animé». Les enfants semblent
être les premiers concernés par ces préoccu-
pations et la création de squares de jeux au
sein des espaces verts est largement sollici-
tée : «Espace tranquille avec verdure pour que
les enfants soient libres de jouer et de circuler
sans danger». Sur le même thème, d’autres
idées émergent : des «ateliers de découverte
de la nature» pour les enfants, «une partie
parc avec des animaux comme la ferme péda-
gogique de Navarre», «parc espace vert avec
jeux et des animaux (volière, ferme)».
Cependant, les enfants ne seraient pas
les seuls bénéficiaires de ces installations
relevant aussi du critère de la vie de quartier.
Des espaces privilégiés accordant une place
importante à la nature et à la végétation sont
souhaités pour le cadre qu’ils offrent et les ac-
tivités qu’ils proposent, comme par exemple
la promenade : «Une grande forêt ou l’on peut
se promener», «Il nous manque un espace
vert à Evreux, un parc qui permette la bal-
lade». Les utilisateurs désirent également des
espaces verts aménagés pour se retrouver et
facilitant la rencontre et l’échange : «Un parc
avec des jeux pour les enfants, des bancs pour
les parents», «Laisser la place à la nature pour
recréer un espace de détente où l’on s’arrête».
La nature en ville peut prendre des formes très
diverses et peut s’intégrer au paysage urbain
de multiples façons. Loin d’être exhaustive,
l’application Villes sans limite suggérait
plusieurs pistes. Les niveaux de nature pro-
posés sur le point de vue Coeur d’îlot étaient
destinés à enrichir les imaginaires paysagers
des utilisateurs en proposant une alternative
aux pelouses. Les dalles engazonnées offrent
comme avantage, de végétaliser les sols et
d’améliorer ainsi le cadre de vie tout en per-
mettant une circulation modérée de différents
véhicules, dont motorisés. Articulant mobilité
et nature, ce système est généralement utilisé
pour aménager des espaces de stationnements
verts (à noter qu’elles ne sont adaptées que
pour des parkings à fréquentation modérée).
Zoom 1. Les dalles engazonnées
Favoriser le développement de la nature tout en modernisant la ville
13
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
La nature pour améliorer la qualité de vie des usagers du centre-ville d’Evreux
Si la nature est souvent associée dans les com-
mentaires aux activités qu’elle rend possible,
on retrouve également une certaine idée de
centre-ville». L’espace Saint-Louis pourrait
donc abriter certains îlots de verdure pour
permettre aux habitants de venir se détendre
et se «ressourcer» au cœur d’Evreux.
L’application proposait aux utilisateurs
d’introduire des canaux au cœur du quartier
Saint-Louis. Le retour de l’eau sur le site
faisait partie des propositions qui avaient
été formulées par les habitants lors de la pro-
jection pédagogique et historique préalable
à l’expérimentation Villes sans limite, menée
par le Service Démocratie participative.
Partie intégrante de l’histoire d’Evreux, la
présence de l’eau est en effet une opportunité
de retrouver un élément naturel fortement
identitaire du centre ville et de créer ainsi une
continuité paysagère. Tout en faisant appel
à l’identité du site qui accueillait historique-
ment des thermes, et en résonance avec les
berges de l’Iton, le canal peut ainsi devenir le
socle d’une vie de quartier.
Zoom 2. L’eau, un élément paysager identitaire
la qualité de vie qui dépend directement de
la présence de verdure. Pour les participants,
l’espace vert c’est à la fois un lieu d’activités
variées et un espace calme et agréable. Ainsi,
de nombreux utilisateurs ont pu choisir le
niveau maximal de nature pour leur mix tout
en précisant dans leur commentaire qu’ils
désiraient encore plus de verdure et de
fleurs. Ce qui est souvent recherché dans une
présence accrue de la nature c’est le «repos»
et une «impression de nature au cœur du
Laisser la place à la nature pour recréer un espace de détente où l’on s’arrête
50%
Répartition des mix(par point de vue)
Nature niveau 5
Nature niveau 3
Nature niveau 4
Nature niveau 2
Nature niveau 1
14%
7%
6%
27%
9%
9%
7%
31%
8%
3%
65% 45% 57% } MOYENNE : 56%
} MOYENNE : 24%
} MOYENNE : 8%
} MOYENNE : 7%
} MOYENNE : 5%
***
niveaux correspondant à l’état existant: *
6%
6%
SAINT-LOUIS COEUR D’ÎLOT LEPOUZE
14
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
Dans un souci d’interroger les participants
sur les différentes formes de nature envisa-
geables sur le quartier Saint Louis, l’appli-
cation proposait de végétaliser certaines
façades de bâtiments. Eléments d’écologie
urbaine autant qu’aménagements esthé-
tiques, les murs végétalisés intensifient le
sentiment de présence de la nature tout en
libérant de l’espace au sol pour d’autres acti-
vités. Le type de mur végétal présenté dans
l’application n’est cependant pas artificiel et
ne nécessite pas un entretien trop important.
Tout en restant discret, ce type de végétalisa-
tion permet aussi de tempérer l’appréhension
de la densité en équilibrant les matériaux du
bâti avec de la nature.
Zoom 3. Mur végétal
Certains commentaires expriment quant à
eux le souhait d’un véritable «éco-quartier»,
en accord avec les principes du développe-
ment durable, en lieu et place de l’ancien
hôpital Saint-Louis. A ce sujet, on trouve des
recommandations très précises, concernant
notamment l’orientation des futurs bâtiments,
«Orientation des bâtiments au sud indispen-
sable pour bénéficier d’une énergie gratuite et
inépuisable, le soleil», ou la valorisation de
l’agriculture urbaine, «Des bacs à légumes aux
balcons, des jardins partagés sur les espaces
verts». L’idée de «petit coin de campagne en
centre-ville» revient également dans plu-
sieurs commentaires. La mise en place d’un
quartier respectueux de l’environnement
passe aussi, pour certains, par une nature
omniprésente, et notamment sur les façades
ou toits des bâtiments, ainsi qu’au sol : «Créa-
tion de parois végétalisées», «Des terrasses
avec de la verdure…», «Mettre des portions
de gazon incrustées dans le béton au sol pour
matérialiser un tapis végétal».
Les utilisateurs ont également beaucoup
commenté sur une présence importante de
l’eau en centre-ville. Les vertus apaisantes
de l’eau sont en effet plébiscitées à travers
différentes formes : «avoir des points d’eau
pour que l’on puissent se rafraîchir», «des
fontaines à eau potable». Toujours dans
l’optique d’une association très étroite entre
présence de la nature et activités, certains
utilisateurs citent le thème de l’eau à travers
la présence de bassins de jeux destinés aux
enfants au sein d’espaces verts : «Nature avec
des bassins et des cabanes pour les enfants»,
«Pouvoir se baigner dans les bacs d’eau».
Néanmoins, pour d’autres, la présence de
l’eau au sein de l’espace Saint-Louis revêt
un caractère bien plus symbolique, voire
historique. En effet, nombreux sont les
commentaires à faire référence au parcours de
l’eau dans la ville d’Evreux, et notamment aux
rives de l’Iton que certains voudraient voir se
prolonger jusqu’à l’emplacement de l’ancien
hôpital. La présence de canaux est sollicitée,
non seulement pour améliorer le cadre de
vie du centre-ville, mais également pour
redécouvrir l’ancien parcours de l’eau dans la
ville d’Evreux à travers une promenade : «Cela
prolongerait les berges de l’Iton au-delà de la
mairie, en ouvrant un accès vert sur Netreville,
la vallée de St. Germain, la campagne et le
plateau d’Aviron», «La présence de l’eau
pour l’attractivité et tenir compte de notre
histoire».
La présence de l’eau pour l’attractivité et tenir compte de notre histoire
15
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
b.c.
a.
Exemples de Mix
a. «Un coeur de quartier donnant une continuité commerciale avec un espace de promenade et de
verdure.»
b. «Il faudrait pouvoir créer des espaces où les personnes puissent se détendre entourées d’espaces
verts mais que ce lieu puisse aussi accueillir des jeunes en créant par exemple des logements sociaux
et que cet endroit puisse être surveiller pour pas qu’il n’y ait pas de débordements...»
c. «La nature est le meilleure élément que la ville d’evreux puissent espere !! Il manque beaucoup
d’élément pour que la ville d’evreux soit agréable!»
16
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
Plus de 90% des utilisateurs se sont pro-
noncés pour une augmentation de la place
occupée par la mobilité douce sur le site de
l’hôpital Saint-Louis.
Valoriser la place du piéton...
La mobilité piétonne apparaît comme un
axe majeur de l’évolution du site avec, par
exemple, 54% des mix sur le point de vue
Saint-Louis qui confèrent à cet espace un
caractère de place dédiée aux piétons, où
la voiture est absente et les autres moyens
de transport tolérés. Sur le point de vue
Lépouzé, le pourcentage de mix proposant
l’aménagement d’un trottoir traversant (maté-
rialisant la perte de la priorité des voitures
moBilité
sur les piétons) est de 44%. L’importance
accordée aux mobilités piétonnes, au sein
des commentaires traitant de la mobilité, est
tout aussi significative. Si certains utilisateurs
se contentent de souligner la nécessité de
traverser le site à pied, d’autres insistent sur
la notion de «zone piétonne», c’est à dire
un aménagement spatial dédié aux usages
du piéton : «Faire de Saint-Louis le premier
quartier piétonnier de la ville». La mobilité
piétonne n’est alors pas uniquement abordée
dans une logique passante, mais comme une
pratique de loisir et de bien-être. Le site Saint-
Louis doit ainsi offrir par exemple un cadre
favorable à la promenade et à la détente:
qualité paysagère, calme, sécurité... A ce titre,
il n’est pas surprenant de constater que des
liens se créent entre les critères de la nature
et de la mobilité au sein des commentaires :
«Plus de verdure pour attirer les piétons». De
la même manière, les bancs qui étaient pro-
posés par l’application, évoqués à plusieurs
reprises dans les commentaires, sont souvent
perçus comme des éléments à part entière du
type de mobilité désiré sur le site «s’asseoir
en toute quiétude».
Au-delà du bien être, la mobilité piétonne est
aussi souvent associée à la vie de quartier, et
plus particulièrement au lien social. Offrir une
place privilégiée aux piétons est pour beau-
coup l’occasion de dynamiser le territoire
et créer des lieux de rencontre. Les espaces
réservés aux piétons ainsi qu’aux autres mobi-
lités douces sont ainsi perçus comme un vec-
teur de convivialité : «un quartier praticable
uniquement aux piétons et aux vélos pour un
aspect de la ville plus convivial».
... tout en favorisant l’accessibilité à tous au centre-ville
La mobilité douce proposée par l’application
Le trottoir traversant est un concept d’aména-
gement visant à donner aux piétons une place
plus importante dans la ville, tout en assurant
leur confort et leur sécurité. L’idée est d’inver-
ser la situation habituelle dans laquelle le
passage des piétons vient s’introduire dans
l’espace des voitures. En créant une continuité
visuelle et physique de la trajectoire des pié-
tons, le trottoir traversant matérialise la perte
de priorité automobile. La voiture doit ralentir
pour franchir l’obstacle physique qui, par sa
texture et couleur, renvoie visuellement à
l’espace piéton. En augmentant visuellement
la surface de ville dévolue aux piétons, et en
montrant clairement que ce sont eux qui sont
prioritaires aux croisements, le trottoir traver-
sant établit la circulation piétonne comme le
mode de transport privilégié en ville.
Zoom 1. Le trottoir traversant
Faire de Saint Louis le premier quartier piétonnier de la ville.
17
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
ne se résumait pas à renforcer les axes piéton-
niers, mais permettait aussi d’insérer d’autres
types de mobilité tels que le vélo, le Segway
(véhicule électrique monoplace), le covoitu-
rage ou encore les transports en commun. Le
vélo est le deuxième type de mobilité le plus
cité par les utilisateurs. Fortement présent au
sein de l’application, notamment par la possi-
sant la présence de la voiture.
L’accessibilité à tous au centre-ville est une
préoccupation récurrente des utilisateurs
qui prennent aussi en compte les conditions
de déplacement des personnes à mobilité
réduite (normes réglementaires, traitement
du sol, transport en commun, stationnement):
Véritable alternative aux parkings résidentiels
habituels, quelques territoires tels que le
quartier de Vauban à Freiburg en Allemagne,
proposent des parkings collectifs aux habi-
tants de manière à libérer de la place au sein
des espaces de vie et y privilégier la sécurité
piétonne et la vie de quartier (espaces de jeux
pour les enfants, espaces de convivialité...).
Une autorisation du stationnement et d’une
circulation de courte période, de type
«dépose-minute», permet cependant aux
habitants de profiter des avantages d’une
voie motorisée (livraison, chargement et
déchargement du véhicule...). Les parkings
Silo en entrée de site, par ailleurs plébis-
cité lors des réunions de concertation
préalables à l’expérimentation, pourraient
ainsi constituer un gain d’espace.
Zoom 2. Garages collectifs et espace de circulation occasionnel
bilité d’implanter des pistes cyclables et des
stationnements adaptés, nombreux sont ceux
qui ont souhaité encourager ce type de trans-
port sur le site. Les commentaires montrent
qu’un certain nombre de participants consi-
dère par ailleurs que la pratique du vélo n’est
pas assez mise en avant sur l’ensemble du
territoire : «A Evreux, il manque des pistes
cyclables». Cette pratique pourrait pourtant
faciliter l’accès au centre-ville tout en rédui-
S’asseoir en tout quiétude
Répartition des mix(par point de vue)
Mobilité niveau 5
Mobilité niveau 3
Mobilité niveau 4
Mobilité niveau 2
Mobilité niveau 1
54%
23%
16% 16%
3% 3%
5%
20%
27%
34%
6%6%4%
40% 44% } MOYENNE : 46%
} MOYENNE : 26%
} MOYENNE : 20%
} MOYENNE : 4%
} MOYENNE : 5% niveaux correspondant à l’état existant: *
***
COEUR D’ÎLOT LEPOUZESAINT-LOUIS
18
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
L’implantation d’un espace de stationnement
vélo favorise les déplacements doux en limi-
tant les contraintes de recherche de places
dans la ville ainsi que les stationnements
sauvages sur les trottoirs. L’installation de
nombreux espaces de stationnement rend
ainsi l’utilisation du vélo en ville plus confor-
table. Les abris permettant de garer son vélo
au sec ou à l’ombre favorisent quant à eux
son utilisation en toute saison.
Zoom 3. Stationnement vélo abrité
«L’accès handicapé est un point important
que la ville doit apporter aux habitants».
Concernant les autres moyens de transport
facilitant l’accessibilité au site, la question
des transports en commun est évoquée princi-
palement dans une perspective d’augmenter
leur intensité sur le territoire. La desserte du
centre-ville, le soir, le week-end, voire même
la nuit est évoquée comme un élément fonda-
mental de la vie de quartier et une condition
nécessaire à l’émergence d’un centre-ville
dynamique et attractif, particulièrement pour
les jeunes.
Tout aussi centrale que la place accordée aux
piétons dans la ville, la question de l’accessibi-
lité a départagé les utilisateurs sur la place de
la voiture. Le confort des piétons et la sérénité
désirée sur le quartier Saint-Louis ont mené
certains utilisateurs à se positionner contre la
présence de la voiture: «Pas ou peu de voiture
pour le confort des piétons». D’autres utilisa-
teurs ont été plus nuancés dans leur réglage
de la mobilité, et ont axé leur choix en faveur
d’une accessibilité multimodale : «Mix entre
la voiture et les piétons/vélos pour faciliter
l’accès à tous dans la ville». Mais plus encore
que la circulation des voitures sur le site, qui
n’a mobilisé que 9% des mix (niveaux 1 et
2), c’est la question du stationnement qui est
récurrente dans les commentaires. En effet,
la mise à disposition de places de stationne-
ment gratuites est à de nombreuses reprises
signalée comme une condition d’accessibilité
à tous au centre-ville et comme une nécessité
pour les futurs habitants et usagers du quar-
tier Saint-Louis. Ces remarques se retrouvent
aussi dans les commentaires d’utilisateurs
ayant fait le choix de supprimer les places
de stationnement dans leur mix. Plusieurs
d’entre eux considèrent en effet que ce besoin
ne doit pas altérer les qualités paysagères du
site et proposent des parkings souterrains ou
à proximité: «Un parking loin mais pas sur
le site». La demande de parking qui apparaît
dans les commentaires ne trouve donc pas
toujours de résonance dans les mix car elle
n’est pas antinomique pour les utilisateurs
avec le fait de privilégier les mobilités douces:
«Plus d’espace et de transport en commun ce
qui implique plus de places de parking en
périphérie».
Mix entre la voiture et les piétons/vélos
pour faciliter l’accès à tous dans
la ville
19
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
b. c.
a.
Exemples de Mix
a. «À Evreux, il manque des pistes cyclables.»
b. «Il faudrait pouvoir créer un espace vert pour qu’on puisse s’y promener un peu
comme un jardin public...»
c. «Parking souterrain et parc d’activités (mini zoo, point d’eau, jeux pour enfants, cours de sport en
extérieur, et autre exemple : cabane dans les arbres).»
20
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
La vie de quartier est un critère qui a particu-
lièrement intéressé les utilisateurs tant dans
les commentaires que dans la composition
des mix : tous points de vue confondus, 92%
d’entre eux ont choisi d’augmenter la vie de
quartier sur le site.
Un aménagement en faveur d’une meilleure mixité générationnelle, sociale et fonctionnelle
Les commentaires nous révèlent qu’un des
enjeux de la vie de quartier telle que la
conçoivent les participants réside dans sa
capacité à favoriser une meilleure mixité.
Vie de QuaRtieR
Cette mixité est à appréhender tant dans sa
dimension générationnelle que fonctionnelle
et sociale.
Au sein du critère de la vie de quartier, la
mixité intergénérationnelle était abordée,
depuis les points de vue Saint-Louis et Cœur
d’îlot à travers des tables de jeux (supports
d’activités destinés aux enfants et adultes),
ou encore sur le point de vue Saint-Louis par
la possible reconversion de l’actuel bâtiment
de gardiennage en café-garderie, articulant
espaces de consommation et d’activités.
Particulièrement sensibles aux espaces de
vie favorisant les rencontres et croisant diffé-
rentes générations, plusieurs utilisateurs ont
positionné la dimension intergénérationnelle
comme un enjeu fondamental du futur amé-
nagement : «Un pôle multi-générations», «Un
endroit convivial et multi-générationnel»,
«Un site Saint -Louis pour tous».
Les jeunes, les personnes âgées et les familles
font toutefois l’objet d’une attention particu-
lière. Dans un premier temps, la question de
la présence des personnes âgées sur le site
intervient fortement en termes de demande
de logements, ou plus particulièrement de
résidence adaptée à leurs besoins : «Quelque
chose de bas avec des rez-de-chaussée pour
les personnes âgées. La maternité pourrait
servir aussi dans ce but. Des logements où
on peut emmener ses meubles mais qui
soient médicalisés». Plusieurs commentaires
envisagent en effet un espace accueillant et
ouvert sur le territoire, un lieu de vie convivial
et accessible financièrement qui constituerait
un réel espace de vie et de rencontres pour les
personnes du troisième âge.
Si quelques commentaires envisagent parfois
L’application proposait de disposer dans l’es-
pace du site Saint-Louis des terrasses desti-
nées à accueillir aussi bien les clients de cafés
potentiels que les simples passants désireux
de profiter de l’espace public. Les terrasses ne
sont donc pas rangées lorsque les commerces
sont fermés et constituent alors un mobilier à
part entière de l’espace public.
Zoom 1. Des Terrasses partagées
Un endroit convivial et multi-générationnel
21
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
la possibilité d’aménager sur ce territoire un
campus universitaire, ou des logements réser-
vés à leur effet, les jeunes et les étudiants sont
toutefois majoritairement appréhendés à tra-
vers la question des activités de commerces et
de loisirs présentes sur le site. La capacité des
futurs aménagements à pouvoir répondre aux
d’activités pour enfants au sein d’un cadre
agréable dont pourraient profiter leurs
parents.
Le critère de la vie de quartier interrogeait les
utilisateurs sur une potentielle mixité fonc-
tionnelle du futur aménagement : requalifi-
Sur le point de vue Saint-Louis, la vie de quar-
tier proposait d’implanter un équipement pu-
blic, destiné à accueillir des activités sportives
et/ou culturelles. Prolonger l’offre de loisirs
sur le territoire et inscrire le quartier Saint-
Louis dans la dynamique de vie de quartier
du centre-ville sont des manières de créer du
liant sur le territoire. L’architecture innovante
et singulière de l’équipement peut quant à
elle enrichir l’identité propre du quartier.
Zoom 2. Un nouvel équipement public
besoins de sociabilité de cette catégorie d’âge
est souvent identifiée comme un enjeu du ter-
ritoire en termes de dynamisme : «Rajeunir le
quartier».
Enfin, l’appropriation du site par les familles
est souvent associée à une forte demande de
structures d’accueil pour la petite enfance
(crèche et garderie), mais aussi de jeux et
Rajeunir le quartier
Répartition des mix(par point de vue)
Vie de quartier niveau 5
Vie de quartier niveau 4
Vie de quartier niveau 3
Vie de quartier niveau 2
Vie de quartier niveau 1
59%
17%
13%
3% 3%
8% 8%
16%
13%
7%
34%
14%
5%
43% 59% } MOYENNE : 54%
} MOYENNE : 22%
} MOYENNE : 13%
} MOYENNE : 4%
} MOYENNE : 8% niveaux correspondant à l’état existant: ****
COEUR D’ÎLOT LEPOUZESAINT-LOUIS
22
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
Zoom 3. Sauna et espace de détente
cation des rez-de-chaussée (ateliers collectifs,
bureaux, cafés ou petits commerces), mixité
des usages au sein d’un même espace (café-
garderie, espace associatif associé à quelques
chambres d’hôtes), kiosques mobiles aux
activités saisonnières ou encore équipements
sportifs et de loisirs (mur d’escalade, tables de
ping-pong, équipements publics de loisirs)...
La diversité des activités proposées au sein
du critère vie de quartier et articulées avec
celui de la densité, offrait l’occasion d’appor-
ter aux différentes compositions une mixité
importante des fonctions : tous points de vue
confondus, 59% des participants ont fait le
choix d’intégrer l’ensemble des éléments
proposés par l’application en poussant le
critère à son maximum. Si l’équilibre entre ces
différentes fonctions est quelque peu discuté
au sein des commentaires, la mixité, elle, y
est encouragée: «Il faut combiner habitat,
commerces et lieux de travail».
La terrasse partagée, destinée à accueillir à la
fois les consommateurs de cafés et les simples
passants sur le point de vue Cœur d’îlot, inter-
rogeait les participants sur l’accessibilité à
tous du futur site. Cependant, l’application ne
posait pas directement la question de la mixi-
té sociale. C’est pourtant un thème qui a fait
l’objet de nombreux commentaires. Qu’elle
soit envisagée par la présence de logements
sociaux, fortement convoqués par les utilisa-
teurs, ou encore par la présence de structures
ou d’associations destinées à accompagner
les personnes en difficultés (notamment les
sans-abris), l’importance d’une mixité sociale
rendue possible par les aménagements à
venir du site Saint-Louis s’est imposée comme
une problématique à prendre en compte pour
de nombreux participants.
Le thème de la mixité apparaît ainsi comme
une question centrale soulevée par l’expé-
rimentation et traduit l’enjeu de société que
confèrent les utilisateurs de l’application à ce
territoire : «Ne pas penser qu’au profit mais
plutôt au rapport social et la solidarité de la
ville envers tous ses habitants».
Un équilibre à trouver entre espace de détente et d’activité.
«Equilibre entre détente et activité», précise
un utilisateur. Ce commentaire illustre bien
le défi que doit relever le futur projet qui
prendra place au sein de la friche hospitalière.
La vie de quartier, plus que tout autre critère,
illustre parfaitement cette ambivalence qui
ressort de l’expérimentation, entre espace de
vie dynamique et espace de détente.
Le désir partagé de faire de ce lieu un espace
de rencontre et d’échange a conduit de
nombreux utilisateurs à pousser le curseur
de la vie de quartier pour faire apparaître
Dans un souci de créer du sens entre l’identité
passée et à venir du quartier Saint-Louis, une
des options proposées par l’application dans
le critère vie de quartier était d’implanter
un sauna / espace de bien-être. Entre une
activité historique liée aux thermes (vestiges
situés sous l’ancienne maternité) et l’activité
hospitalière inscrite dans les mémoires, cet
équipement illustrait le souhait de certains
habitants de prolonger une identité du site
liée au soin et au bien-être.
Ne pas penser qu’au profit mais plutôt au rapport social et la solidarité de la ville
envers tous ses habitants.
23
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
des équipements de loisir et une activité
commerciale au sein de leur mix.
Les commentaires révèlent que l’idée
d’implanter des équipements de loisirs a par-
ticulièrement été bien accueillie par les parti-
cipants. Concernant les équipements sportifs,
si le mur d’escalade et la table de ping-pong
ont su trouver quelques échos, plusieurs
commentaires proposent des alternatives :
terrains de foot, de basket, hockey sur glace,
terrain de cross... Plusieurs idées ont été
émises mais la piscine et la patinoire restent
les deux équipements les plus évoqués par les
utilisateurs : «une patinoire pour l’hiver qui se
transformera en piscine en été». Le Skate Park
se démarque aussi des commentaires comme
une activité attractive pour les jeunes, ainsi
qu’un parc de jeux pour les enfants : «un parc
avec des jeux (toboggan, tyrolienne)». Plu-
sieurs types d’activités et de lieux culturels
ont aussi été proposés : centre musical, centre
culturel avec expositions, salle de spectacle,
bibliothèque, lieux culturels participatifs,
salle de concert, aquarium, cinéma en plein
air ou indépendant... Aucune activité particu-
lière ne se démarque cependant à ce sujet et
quelques utilisateurs se prononcent d’ailleurs
pour un espace pluridisciplinaire : «Un petit
centre culturel (inspiré du concept du 104 à
Paris) où les espaces seraient dédiés aux acti-
vités associatives, artistiques».
La présence de commerces sur le site a quant
à elle fait l’objet de quelques débats. Souvent
perçu par les utilisateurs comme un véritable
moyen de faire vivre l’espace et d’attirer la
population, plusieurs d’entre eux ont émis
le souhait de voir se construire un centre
commercial capable de proposer une offre
diversifiée et importante (quelques-uns ont
d’ailleurs cité pour référence les Docks 76 à
Rouen). Bien que l’idée d’un centre commer-
cial n’apparaisse pas dans les propositions
de l’application, d’autres utilisateurs ont
tenu à indiquer dans leurs commentaires leur
désaccord avec cette alternative. La grande
majorité des commentaires fait par ailleurs
plutôt référence à de petits commerces de
proximité, présents en rez-de-chaussée des
bâtiments. Les exemples de commerces ont
été particulièrement détaillés: centre de bien-
être (proposé par l’application), salle de jeux,
discothèque, commerces locaux, commerces
de bouche, magasins de prêt porter, artisans,
enseignes nationales, vidéo club, boulangerie,
fleuriste, auto-école, disquaire, marchands
ambulants, marché... Les exemples cités
sont nombreux mais les cafés et restaurants,
ainsi que les bars, sont les plus cités parmi les
commentaires. Ils apparaissent de fait comme
des lieux privilégiés pour les rencontres et le
lien social. Ils peuvent aussi être, comme le
suggèrent certains, le support de nombreuses
activités: café-débat, café-philo, bibliothèque
Des kiosques aux architectures compactes
et éparses sur le site étaient présentés dans
le critère de la vie de quartier, sur les points
de vue Coeur d’îlot et Lépouzé. L’idée était
de proposer une activité commerciale singu-
lière s’inspirant des commerces ambulants.
Ces activités qui consistent à proposer des
services de restauration rapide et éphémères
sur la voie publique se sont particulièrement
diversifiées et intensifiées en France ces der-
nières années. Les kiosques pourraient ainsi
accueillir des activités saisonnières qui ryth-
meraient la vie de quartier : vente de marrons
et sandwich chauds l’hiver, vente de glaces et
de crêpes l’été, ou activité insolite telle qu’un
bar à livres...
Zoom 4. Kiosques
une patinoire pour l’hiver qui se transformera en piscine en été
24
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
collective, cybercafé, salle de concert... Le
manque de lieux d’activités nocturnes a
aussi été évoqué à de nombreuses reprises :
«Favoriser une dynamique en centre-ville car
c’est trop calme à partir de 19h : création de
commerces et bars de proximité».
On observe cependant quelques réticences,
et ce même auprès des utilisateurs ayant fait
le choix d’une vie de quartier intense, concer-
nant une trop forte présence des commerces
sur ce site qui semble s’articuler avec le refus
catégorique exprimé par certains à propos
d’un centre commercial. Une des raisons
de ces réticences concerne la potentielle
concurrence qui pourrait apparaître avec les
commerces déjà présents dans le centre-ville,
mais surtout ces réactions sont à comprendre
Le mur d’escalade en plein air, installé sur une
des façades de l’architecture hospitalière sur
le point de vue Saint-Louis, interrogeait les
utilisateurs sur une pratique sportive singu-
lière, ou du moins peu commune, qui attire de
fait un public particulier habitué à se déplacer
pour exercer son loisir. Susceptible d’attirer
de nouveaux usagers sur le quartier Saint-
Louis, cette pratique pourrait contribuer à
affirmer l’identité du site et diversifier le type
de public visé. Lors des temps de concertation
préalables, des habitants soulignaient par
ailleurs un manque d’infrastructures sportives
sur ce secteur de la ville et la pertinence de
proposer un espace de rencontre pour les
jeunes
Zoom 5. Mur d’escalade
par rapport à un équilibre que beaucoup de
participants souhaitent trouver sur le site
entre dynamisme et espace de détente.
En effet, plusieurs commentaires insistent
sur l’importance de faire de ce lieu, ou d’une
partie de ce lieu, un espace calme, entouré
d’espaces verts. Le compromis qui se dessine
est le même que pour le critère de la densité.
L’importance conférée à la nature tempère
ainsi la densité et la vie de quartier dyna-
mique sur le site. De nombreux utilisateurs,
comme nous l’avons déjà mentionné, envi-
sagent pour le quartier Saint-Louis un espace
de verdure, un grand parc ou jardin public
susceptible d’accueillir des activités aussi
libres que variées : se promener, se reposer,
pique-niquer, jouer, faire du vélo, faire du
footing... Le frein exprimé quant à la question
des commerces va de pair avec une volonté de
préserver la convivialité du site, un espace où
l’accessibilité est libre, multigénérationnelle
et gratuite.
Favoriser une dynamique en centre-ville car c’est trop calme à partir de
19h : création de commerces et bars de proximité
25
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
b. c.
a.Exemples de Mix
a. «Si un lieu de vie calme pouvait être créé, ce serait très bien, tel qu’une crèche
ou une maison de retraite.»
b. «Plus de lieux de culture, une école, des habitations mêlées à des bureaux
et des associations : un mélange.»
c. «Épurer l’espace et donner de la dynamique avec des sites de rencontre comme des cafés ou des
coins de détente.»
26
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
Le critère du numérique proposait, selon les
réglages, une présence immersive du numé-
rique (pour les niveaux 1 et 2), ou plus intru-
sive (pour les niveaux 4 et 5). Par numérique
intrusif nous entendons la présence d’écrans
d’information publique, voire d’écrans publi-
citaires. Le numérique immersif, au contraire,
rassemble différents aménagements permet-
tant aux usagers du territoire d’accéder en
réalité augmentée (via tablettes ou autres
technologies numériques à venir) à certaines
informations concernant l’environnement
proche.
Les choix des utilisateurs en matière de
numérique ne sont pas uniformes d’un point
de vue à l’autre : sur le Cœur d’îlot, 53% des
utilisateurs ont décidé de ne pas solliciter
numéRiQue
l’installation d’aménagements numériques
contre 30% seulement sur Saint-Louis.
Des écrans dans l’espace urbain pour une ville plus futuriste
De manière générale et sur chaque point
de vue, les utilisateurs de l’application ont
préféré les formes du numérique intrusif à
celles du numérique immersif. La présence
d’écrans multimédias est plébiscitée par au
moins 30% des utilisateurs sur chaque point
de vue (niveaux 4 et 5) et atteint 53% au
point de vue Saint-Louis. Lorsque l’on jette
un œil aux commentaires des utilisateurs qui
ont choisi de rajouter de nombreux écrans
en centre-ville, on peut remarquer que ceux-
ci sont intimement liés à une certaine idée
de la ville, jeune, dynamique et connectée :
«Une ville plus futuriste», «Plus de nou-
velles technologies dans la ville». En ce qui
concerne les fonctions de ces écrans, il était
prévu que les premiers servent de support de
communication pour la ville d’Evreux, et que
ceux rajoutés ensuite puissent servir à des
fins publicitaires. Néanmoins, si le premier
usage est approuvé dans les commentaires
(«Plus de Panneaux d’information pour se
tenir au courant des actualités d’Evreux»), le
fait de diffuser des publicités en centre-ville
ne plaît pas à tout le monde : «Écrans : juste
pour l’information», «Ok pour les panneaux
mais pas de publicité».
Si une majorité des utilisateurs appuie l’ins-
tallation de panneaux numériques à Evreux,
on aurait malgré tout tort de dire que l’idée
fait l’unanimité auprès des participants. En
effet, tout le monde n’adhère pas aux écrans
proposés par l’application et les motifs invo-
qués pour critiquer ces aménagements sont
divers. Certains utilisateurs veulent limiter le
nombre d’écrans de peur que la ville devienne
trop «futuriste», tandis que d’autres leur
reprochent leur taille («Des panneaux multi-
Zoom 1. Espace urbain et réalité augmentée
Le numérique dans la ville peut être soit
intrusif (avoir comme support des écrans)
soit ambiant, ou autrement dit immersif. Le
numérique ambiant consiste à produire des
informations augmentées adressées à ceux
qui souhaitent en profiter via leurs supports
numériques personnels (smartphones, ta-
blettes tactiles, Google Glass...). Les données
proposées sont directement liées au territoire
en question : histoire du site, complément
d’informations sur les dispositifs de mobilités
pour la voiture, le vélo ou encore pour les
piétons (cheminement le plus rapide, le plus
agréable...). Il peut aussi être envisagé de
proposer des activités ludiques et interactives
avec la ville, par exemple: «En attendant mon
bus, je joue au Frogger sur la chaussée».
« Les panneaux
pour l’information
mais pas la pub ».
27
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
média, mais pas trop grands car ils cachent la
vue») et leur coût («Limiter […] les mobiliers
numériques ayant une forte probabilité de
dégradation et d’obsolescence et générateurs
de coûts importants en entretien»).
maximum, proposait également de nouvelles
formes de divertissement via des jeux utili-
sant comme environnement virtuel l’espace
urbain, toujours grâce à la réalité augmentée.
Globalement, les utilisateurs ont assez peu
commenté cet aspect du numérique, qui a
été la plupart du temps perçu comme un
complément aux aménagements consacrés à
la détente en centre-ville.
Zoom 2. Des écrans en ville
Un numérique diffus et accessible à tous
Entre 15 et 20% des participants à l’expéri-
mentation Villes sans limite Evreux ont opté
pour un numérique davantage diffus et im-
mersif (niveaux 1 et 2). Au point de vue Cœur
d’îlot, il a été envisagé d’introduire certaines
informations sur l’histoire du lieu en lien avec
les fouilles archéologiques passées et en
cours. A Saint-Louis, l’application proposait
de venir compléter les dispositifs de mobilité
en fournissant des informations sur la circula-
tion et les incidents aux automobilistes via le
GPS (un utilisateur a d’ailleurs souhaité élargir
ce dispositif aux vélos : «Développement des
pistes cyclables avec un système high-tech de
GPS»). Le numérique immersif, poussé à son
Le critère du numérique offre l’opportunité
de questionner les citoyens sur l’émergence
de nouvelles pratiques. L’installation d’écrans
pose la question d’un outil technologique sus-
ceptible de contribuer à la vie de quartier par
exemple en permettant l’accès à des services
et informations sur la ville. L’intégration des
contenus diffusés peut être réalisée par la
ville, des fournisseurs de services ou encore
les usagers eux même.
Répartition des mix(par point de vue)
Numérique niveau 5
Numérique niveau 4
Numérique niveau 3
Numérique niveau 2
Numérique niveau 1
36%
17% 13% 14%
30% 53%
8% 7%
40%
9%
9%
9% 11%
18% 26% } MOYENNE : 27%
} MOYENNE : 15%
} MOYENNE : 41%
} MOYENNE : 8%
} MOYENNE : 10% niveaux correspondant à l’état existant: *
***
COEUR D’ÎLOT LEPOUZESAINT-LOUIS
28
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
c.
a.
Exemples de Mix
a. «Pas de hautes constructions qui créent des zones d’ombres importantes et des couloirs de vents
en période hivernale... Limiter le petit mobilier (créativité) et les mobiliers numériques ayant une
forte probabilité de dégradation et d’obsolescence, et générateurs de coûts importants en entretien.»
b. «Une ville dans le futur!»
c. «Mettre à la fois des panneaux d’affichage et Google street. Permettre aux habitants de découvrir
certaines zones de fouille sur le site.»
b.
29
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
Tous points de vue confondus, 79% des mix
ont intégré des éléments de créativité à leur
composition, dans des proportions plus ou
moins importantes.
Une approche différente des enjeux de la créativité...
La présence d’éléments créatifs au sein de
l’espace public est pour certains utilisateurs
le reflet d’une vie de quartier tant dynamique
que qualitative, et contribue ainsi à véhiculer
une image positive du territoire: «Voici ce qui
conviendrait dans une grande ville comme
Evreux, un mix entre créativité, nature et
écologie». D’autres abordent la créativité
CRéatiVité
essentiellement comme un enjeu esthétique
et une valorisation du cadre de vie, elle repré-
sente par exemple un moyen d’introduire de
la couleur dans le paysage urbain: «Plus de
couleurs, plus de joie de vivre».
Les quelques rares commentaires qui se posi-
tionnent contre une trop grande importance
conférée à ce critère sur le quartier Saint-Louis
appréhendent souvent la créativité dans sa
dimension ornementale et ont donc tendance
à la considérer uniquement comme un coût
superflu: «Pas trop charger en décoration
inutiles... Rester simple et pratique».
... mais toujours dans une cohé-rence identitaire
Les deux éléments de la créativité qui ont eu
le plus de succès, d’après l’étude des com-
mentaires, se trouvent être le belvédère et la
fresque présentée sur le pignon de l’hôpital
faisant face à la rue Saint Louis.
Le belvédère est de loin l’élément ayant le
plus convaincu les utilisateurs: installé sur le
toit d’une des ailes de l’hôpital, il permettait
de conférer à cette extrémité de la friche
hospitalière une dimension patrimoniale, et
de mettre en valeur dans le même temps le
paysage environnant en offrant une vue pano-
ramique sur la ville d’Evreux et les coteaux.
Plusieurs commentaires ont encouragé sa
réalisation effective, certains utilisateurs ont
même proposé que ce lieu reste ouvert la
nuit ou encore qu’un espace de restauration y
soit intégré. L’aspect esthétique du belvédère
tel qu’il est présenté dans l’application a par
contre été remis en cause par quelques par-
ticipants qui ont questionné son intégration
paysagère: «Le belvédère doit mieux se fondre
dans l’environnement». Des alternatives ont
été évoquées, notamment celle d’en faire un
toit terrasse: «L’idée du belvédère mais en
terrasse parce que ce n’est pas esthétique»;
Inspiré de la démarche de l’association le
M.U.R. (Modulable Urbain Réactif), la façade
d’une partie de la friche hospitalière conser-
vée en tant que patrimoine urbain pourrait
devenir le support de l’oeuvre d’artistes
invités régulièrement à investir sa surface.
Sorte de galerie à ciel ouvert, la façade pour-
rait ainsi promouvoir des modes artistiques
éphémères et la régularité des interventions
devrait apporter un nouveau souffle au patri-
moine. Chaque intervention pouvant devenir
l’occasion d’un évènement particulier et
garantir ainsi un dynamisme au quartier. Par
ailleurs, lors des temps de concertation préa-
lables à l’expérimentation, des jeunes avaient
proposé d’utiliser les murs de l’hôpital pour
expérimenter des interventions artistiques
publiques et éphémères, de type street art.
Zoom 1. Le mur d’expression artistique
Plus de couleurs, plus de joie de vivre
30
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
«Nous opterions davantage pour une terrasse
ouverte bien protégée pour les enfants».
La fresque présentée sur le point de vue
Saint-Louis a aussi été particulièrement
bien accueillie par les participants. Sa mise
en valeur a même fait l’objet de quelques
commentaires : «Beaucoup de nature mais
éviter devant les fresques». Cet élément de
avons préalablement relevé ; une sculpture
réalisée par les enfants qui s’articule avec la
dimension de vie de quartier ; ou encore une
sculpture qui symboliserait les thermes pour
valoriser le patrimoine du site.
Il est intéressant de remarquer que, face au
consensus concernant la démolition d’une
grande partie de la friche hospitalière relevé
dans l’analyse du critère de la densité, la
question de la préservation, de l’identité et
de la mémoire du patrimoine trouve un écho
au sein du critère de la créativité. Qu’elle
soit abordée d’un point de vue culturel ou
esthétique, la créativité souhaitée par les
utilisateurs doit préserver et mettre en valeur
l’identité du site.
Zoom 2. Eoliennes urbaines
la créativité avait de plus comme avantage de
reprendre l’idée d’interventions artistiques
éphémères destinées à faire vivre et évoluer
la façade d’un futur bâtiment patrimonial. La
dimension identitaire de ces deux éléments
présentés sur Saint-Louis explique que la
créativité y ait occupé plus de place dans les
mix des utilisateurs sur ce point de vue.
Les autres éléments de créativité comme les
éoliennes, la cabane ou encore les auvents
ont davantage départagé les utilisateurs: ces
éléments offraient moins de résonance pour
les participants avec l’identité du quartier
Saint-Louis. D’autres idées ont donc été
suggérées : du land art en lien avec le désir
de présence de nature sur le site que nous
Les éoliennes urbaines étaient l’occasion
d’évoquer sur le site Saint-Louis des disposi-
tifs créatifs, articulant art et écologie urbaine.
Ces sculptures, productrices d’électricité,
peuvent dès lors contribuer à donner une
dimension esthétique ou même identitaire
au quartier tout en contribuant à alimenter en
énergie un espace de vie alentour.
Répartition des mix(par point de vue)
Créativité niveau 5
Créativité niveau 4
Créativité niveau 3
Créativité niveau 2
Créativité niveau 1
28%
21%
8%
5% 12%
16%
15%
10%
21%
22%
19%
8%
27%
26% 40% } MOYENNE : 28%
} MOYENNE : 21%
} MOYENNE : 11%
} MOYENNE : 12%
} MOYENNE : 28%
niveaux correspondant à l’état existant: *
***
COEUR D’ÎLOT LEPOUZESAINT-LOUIS
31
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
b. c.
a.
Exemples de Mix
a. «L’endroit serait mieux sans la cabane qui contraste un peu trop avec l’urbanisme présent...
Suggestion: belvédère ouvert la nuit aussi.»
b. «Je pense aux arbres et à la nature pour que la planète respire et pour éviter la pollution. Pas trop
de créativité, on n’est pas à Las Vegas... Et voilà pour mon projet.»
c. «Laisser libre la vue sur le belvédère en supprimant l’arbre devant, en mettant une végétation
plus basse. Favoriser les échanges entre les seniors et les jeunes. Des commerces, des entreprises,
pratiques sportives, mur d’escalade ou libre pour la création artistique..... «
32
L’enjeu du projet Villes sans limite sur
l’espace Saint-Louis à Evreux était de mener,
avec la société civile et les professionnels de
l’aménagement, une réflexion sur le devenir
et la reconversion d’une friche hospitalière
en plein centre-ville. La particularité de
cette expérimentation était de permettre, en
s’appuyant sur trois points de vue dirigés vers
l’ancien hôpital Saint-Louis, de repenser le
site dans son intégralité : il ne s’agissait pas
seulement de pouvoir enlever ou ajouter du
contenu urbain, mais bien de redéfinir com-
plètement, si l’utilisateur le désirait, la forme
urbaine actuelle.
La spécificité du contexte dans lequel s’est
implanté Villes sans limite a ainsi conduit
de nombreux utilisateurs à formuler des
commentaires qui, au-delà de références aux
différents critères proposés par l’application,
s’employaient à esquisser l’identité future du
site, en se focalisant plus spécifiquement sur
la nature du cadre urbain et sur la représen-
tation des différents publics dans la program-
mation.
Une articulation fine entre espace de vie dynamique et lieu de détenteDeux grandes tendances se retrouvent de
manière récurrente dans les commentaires.
De nombreux utilisateurs ont insisté sur la
nécessité de créer un espace dynamique
à l’image d’une grande ville : ce thème s’ac-
compagne souvent d’un désir de densité im-
portante, capable de conférer au centre-ville
une forme urbaine « moderne » et d’offrir une
mixité des fonctions, notamment de proposer
des activités variées susceptibles d’entraîner
une vie de quartier intense et diversifiée.
Parallèlement, d’autres participants ont
pu insister sur les caractéristiques du site
favorables à la mise en place d’un lieu de
détente privilégié en plein centre-ville,
où régneraient le calme et la tranquillité :
sur cette problématique on peut évoquer les
nombreux mix qui accordent une place pré-
dominante aux espaces verts en centre-ville,
et ceux qui insistent sur la priorité laissée à
la mobilité piétonne et aux autres mobilités
douces.
Si l’importance accordée par ces participants
aux critères de la nature et de la mobilité a
pu tempérer leurs désirs d’aménagements
SYNTHESE DE L’EXPERIMENTATION
33
• Restitution de l’expérimentation menée sur le site Saint-Louis - Evreux •
en faveur d’une vie de quartier très active et
la sollicitation d’une densité très fortement
développée, on peut néanmoins constater
que l’opposition relative de ces deux grandes
tendances n’a pas toujours été perçue comme
telle par d’autres utilisateurs, qui envisagent
cet espace à travers une articulation fine
entre dynamisme et tranquillité.
Un espace convivial et partagéAvec les notions de «dynamisme» et de «dé-
tente», la «convivialité» est le qualificatif
qui revient le plus souvent parmi les com-
mentaires des utilisateurs. Ce terme révèle
qu’au-delà de la forme urbaine, la fonction
sociale du lieu préoccupe particulièrement les
Ebroïciens, avec un intérêt particulier accordé
à la portée multi-générationnelle du futur
quartier Saint-Louis.
De nombreux commentaires de
l’expérimentation Villes sans limite Evreux
traitent des publics concernés par les
aménagements futurs du site. Les jeunes,
les familles et les personnes âgées sont
les principales catégories de population
mentionnées. Là encore, la précision d’une
ou de plusieurs catégories d’âge n’a pas
de portée excluante : au contraire, elle
traduit souvent la volonté de l’utilisateur
d’insister sur la nécessité de répondre à la
diversité des attentes des futurs usagers,
et de rendre possible une certaine mixité
intergénérationnelle.
Une autre question déterminante pour le
futur de l’espace Saint-Louis réside dans
la portée sociale du site, cette préoccu-
pation se retrouve notamment dans plusieurs
commentaires qui précisent la nécessité de
créer un lieu à l’écoute des besoins des plus
démunis. La forte demande de logements
sociaux dans les commentaires dédiés au
critère de la densité en est le premier indice,
mais les utilisateurs ont également exprimé
une préoccupation très forte envers les sans-
abris, que l’on retrouve notamment dans
l’importance donnée aux acteurs associatifs
dans le cadre de la vie de quartier. On décèle
également une attention particulière portée à
l’accessibilité au futur site pour tous,
avec une priorité accordée à l’espace piéton
et une certaine sensibilité pour les accès aux
personnes à mobilité réduite.
Un site attractif mais identitaireLe site Saint-Louis, du fait de sa localisation
et de sa taille (3,7 ha), est considéré par la
grande majorité d’habitants d’Evreux comme
un formidable levier pour le développement
futur de la ville, et cristallise en cela de
nombreux enjeux du territoire. Néanmoins,
loin de solliciter des projets urbains très
ambitieux, certains utilisateurs de Villes
sans limite ont évoqué en premier lieu
la simplicité des futurs aménagements
qui doivent permettre de renforcer à la fois
les dynamiques du territoire et les liens
sociaux en présence. La sobriété du lieu et
de ses installations ne doit cependant pas
se faire au détriment de l’attractivité du site :
de nombreux commentaires ont également
insisté sur l’impératif de flexibilité et
agilité de l’espace afin de pouvoir disposer
d’un lieu utilisable par tout un chacun, à toute
heure de la journée et de la nuit, et quelle que
soit la saison.
L’attractivité passe aussi pour certains
participants par l’affirmation de l’identité
culturelle et historique du site, comme
par exemple l’installation d’un belvédère
panoramique, la mise en valeur de l’eau
à travers des canaux et des fontaines, le
développement d’activités liées au secteur
du bien-être et du soin, et une créativité au
service d’une valorisation du patrimoine, du
cadre paysager et de l’histoire du quartier
Saint-Louis.
34
Remerciements
Un grand merci aux habitants d’Evreux,
Un grand merci à la Ville d’Evreux et ses services,
Un grand merci à Dominique Guillou, Directeur Général des Services,
Un grand merci à l’ensemble des médiateurs: Nicolas Croze, Thibault Detourbe, Ophélie Maghni, Soline
Lelièvre, Mélanie Cottin, Charles Horlaville (Service Démocratie participative), Pascal Régereau (Service
Urbanisme), Pascal Kerdat, Jérôme Quirière et Odile Hugon (Service Enquête),
Un grand merci aux concepteurs qui nous ont aidé à enrichir les contenus des images de Villes sans limite:
Preview, gaang, Nicolas Ancel, Toma Jankowski, Carle Thiellement, Sylvain Maire, LesCityZen,
Un grand merci à Nancy Ottaviano, doctorante en aménagement et urbanisme.
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