Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 2
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 3
Depuis 2011, Pompiers Solidaires intervient sur plusieurs
continents où les programmes développés permettent
d’apporter un soutien aux populations les plus vulnérables.
Les programmes de notre organisation sont axés sur deux
thématiques majeures :
L’accès pour tous à l’eau potable et l’amélioration des
conditions de vie d’enfants et adultes en situation de
handicap.
Nous conviendrons que la problématique de l’accès à l’eau
n’est pas un enjeu isolé. Elle doit être appréhendée dans
une approche globale où nos équipes prennent en compte
l’assainissement et les sensibilisations à l’hygiène.
Le succès et la pérennité de ces actions résident dans l’adhésion
des bénéficiaires au projet. Une fois que les populations se
sont approprié les nouvelles techniques ou équipement, au minimum après trois ans de programme,
Pompiers Solidaires peut quitter la zone de mission. Pour garantir cette montée en compétences, nous
assurons un suivi sur site grâce à l’affectation d’un expatrié qui poursuit la mission de sensibilisation auprès
des populations locales.
L’eau potable est depuis de nombreuses années une denrée rare mais indispensable à l’être humain et
au vivant en général. Le réchauffement climatique observé ne fait qu’accentuer ce problème pour les
populations dites vulnérables.
Il nous apparaît ainsi indispensable de maintenir l’effort de construction de programmes similaires. Nous
souhaitons dans les prochains mois mener deux missions d’évaluation au Cambodge et au Bénin.
Ces missions ne pourraient voir le jour sans les bénévoles de Pompiers Solidaires qui s’investissent au
quotidien dans leur mission.
Notre nouvelle revue permet la mise en lumière de ces énergies solidaires.
“ Tout seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin ” (proverbe africain)
Bonne lecture…
Stéphane MAHOUINPrésident de Pompiers Solidaires
POMPIERS SOLIDAIRESAssociation de Solidarité internationale reconnue d’intérêt général
Siège social : Maison des associations - 55, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny 33700 MérignacTel : (+33) 06 08 36 35 58 - Courriel : [email protected]
N°SIRET : 532 801 941 00032
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EDITO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
SOMMAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
INTERVIEW DE PHILIPPE ETCHEBEST . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
PROGRAMME RECONSTRUCTION ET EHA AU NEPAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
PROGRAMME EHA AU TOGO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
PROGRAMME HANDICAP AU TOGO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
PROGRAMMES HANDICAP À CAMPOYE ET À CAMANA AU PEROU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
MISSION D’EVALUATION EN GUINEE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
EXPOSITION PHOTOS A BORDEAUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
LES NOUVEAUTES AU SEIN DE POMPIERS SOLIDAIRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
LES GRANDES PARTICIPATIONS SPORTIVES DE POMPIERS SOLIDAIRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
CARTE DES DÉLÉGATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
BULLETIN DE DON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
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Crédits photos : Pompiers Solidaires/Droits réservés / AdobeStock Domaine Public. - DROITS DE REPRODUCTION RÉSERVÉS POUR TOUS PAYS
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Pourquoi avoir choisi les Pompiers Solidaires ?
Eh bien déjà, parce que j’admire les “Pompiers”, ces per-sonnes prêtes à donner leur vie pour sauver des gens. Pompiers Solidaires, ce sont des personnes comme vous et moi, qui prennent de leur temps pour aider les gens, leur venir en aide de manière complètement bé-névole. Ils interviennent partout dans le monde sur des programmes qui permettent de former les gens, leur transmettre des clés pour vivre, vivre mieux. C’est très important pour moi la transmission. Cette cause et l’au-thenticité des membres que j’ai rencontrés m’ont beau-coup touché. C’est pourquoi j’ai décidé de m’investir.
Quelles sont les actions qui ont déjà été menées ?
Diverses actions ont été menées. J’essaye de faire le maximum pour Pompiers Solidaires. Il y a des actions de communication pour faire connaître l’association et également des opérations de collecte afin de récolter des fonds et aider au financement de leurs différentes missions.
Aujourd’hui la communication passe beaucoup par les réseaux sociaux, c’est pourquoi, nous avons décidé de réaliser une vidéo de présentation des actions Pompiers Solidaires que nous avons ensuite posté sur ma page facebook. Nous étions vraiment contents du résultat puisque la vidéo a été vue plus de 212 000 fois.
Il y a ensuite bien entendu les opérations qui visent à col-lecter des fonds. Ainsi, en 2014, lors du salon Exphotel de Bordeaux qui rassemble les professionnels de l’hôtellerie, la restauration et les métiers de bouche, nous avons or-ganisé une vente aux enchères avec une de mes vestes de MOF. Cela a permis de récolter 4 000€ pour l’asso-ciation qui ont ensuite servi à financer le programme de reconstruction au Népal.
L’année qui a suivi l’ouverture de ma Brasserie le Qua-trième Mur à Bordeaux, nous avons mis en place une opération au sein même du restaurant, sur un mois. Un menu dégusté permettait de récolter un euro. Cette opération a permis de récolter la somme de 1 925€.
Cette année, c’est grâce à mon activité télévisuelle que nous allons récolter des fonds. Tout d’abord lors de l’émis-sion Top Chef, le Choc des Brigades sur M6 le 26 avril der-nier. Mon équipe a permis aux Pompiers Solidaires de récolter la somme de 5 000€. La prochaine étape c’est à Fort Boyard. Nous allons essayer de faire le maximum !
Est-ce qu’il y a des similitudes entre l’engagement du Chef dans les différentes émissions et Pompiers Soli-daires ?
Bien sûr, beaucoup même. Au quotidien dans mon res-taurant, j’essaye de transmettre mon savoir, former des jeunes en leur apportant les bases. Les Pompiers Soli-daires font la même chose sur le terrain. Ils transmettent et forment les populations en difficulté notamment sur des problématiques comme l’eau potable, un besoin
élémentaire. Ensuite, il y a aussi la question du gaspil-lage. A la brasserie nous sommes vigilants sur l’utilisation de toutes les parties des produits. Tout est recyclé. Tout peut être utilisé en cuisine. Pour les Pompiers Solidaires, le gaspillage est une question de survie. C’est donc une lutte pour la vie et nous nous devons de respecter cela dans nos pays où l’accès à tout nous paraît simple, peut être trop parfois.
Enfin, dans mes émissions et notamment Cauchemar en cuisine, je viens en aide à des restaurateurs en grande difficulté. L’objectif est de leur redonner l’envie. C’est ce que font les Pompiers Solidaires à travers le monde par-tout où ils interviennent.
Vous partez au Népal en fin d’année, parlez-nous de cette mission ?
Oui, je vais participer à une mission terrain au Népal au mois de novembre. Ce sera normalement la dernière mission dans ce pays qui a été touché par deux terribles séismes en avril et mai 2015.
On ne peut pas parler d’aboutissement parce que mon engagement auprès de l’association n’est pas terminé mais à travers cette expérience, je vais vraiment pouvoir partager le quotidien des membres sur le terrain et plon-ger au cœur de la vie de l’association et de son ADN, l’aide et la formation des populations.
Nous allons partir, ma femme et moi en tant que membres d’une équipe et participer à la formation hy-giène qui complète la reconstruction des écoles et l’as-sainissement de l’eau de Singati.
En amont, nous allons suivre la formation et sur place nous allons essayer de transmettre et de faire tout notre possible pour les habitants. Ce qu’il y a de sûr c’est que j’ai bien l’intention de ne rien lâcher.
Interview de Philippe ETCHEBEST
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NÉPA
L
Programme RECONSTRUCTION + EAU HYGIÈNE ET ASSAINISSEMENT
MOINS DE DEUX ANS POUR RECONSTRUIRE DES ÉCOLES
ET DES RÉSEAUX D’EAU DANS LA VALLÉE DE DOLHAKA.
APRÈS LES SÉISMES DE 2015, POMPIERS SOLIDAIRES S’EST
ENGAGÉE DANS UN PROGRAMME DE RECONSTRUCTION
DE 2 ÉCOLES ET 3 RÉSEAUX D’EAU DANS LES VILLES DE
JAGAT ET SINGATI QUI SE SITUENT DANS LA VALLÉE DE
DOLHAKA.
PLUSIEURS CHANTIERS COMPLÉMENTAIRES DÉMARRENT
RAPIDEMENT.
Lors des missions de juin et novembre 2015, les équipes
apprennent que 95% de la population de la ville de Sin-
gati souffre de diarrhées chroniques.
Ces dernières sont plus importantes durant la mousson.
Il n’y a aucun doute, l’eau et l’hygiène sont respon-
sables de ces maladies.
Après des mois de travaux et plusieurs kilomètres de
canalisations branchées, l’eau arrive aux robinets des
fontaines de la ville.
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Pompiers Solidaires reconstruit des écoles dans les villes
de Jagat et Singati.
L’ÉCOLE DE JAGAT COMPORTE DÉSORMAIS UN INTERNAT.
Des centaines d’enfants viennent de toute la vallée
pour étudier. Souvent, ce sont des enfants de familles
pauvres qui doivent marcher des heures pour aller ap-
prendre. Grâce à ses partenaires, Pompiers Solidaires
a pu construire un internat avec des chambres, un es-
pace cuisine, des salles de bain et des latrines. Le bâti-
ment répond aux normes gouvernementales pour résis-
ter aux séismes.
A SINGATI, POMPIERS SOLIDAIRES PREND EN CHARGE LA
RECONSTRUCTION DE L’ÉCOLE BASNET SCHOOL OÙ DES
CENTAINES D’ENFANTS DE LA VILLE ÉTUDIENT.
Quelques mois après les séismes, les enfants ont pu re-
prendre les études.
Ces constructions ne suffisent pas pour réduire les ma-
ladies et stopper les diarrhées. Il faut y associer de la
formation.
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Pompiers Solidaires a développé des formations à l’Edu-
cation Préventive Communautaire et à la Promotion à
l’Hygiène. Grâce à des outils pédagogiques adaptés
au pays, plusieurs milliers de personnes sont formées
entre juin 2015 et décembre 2017. Les résultats sont en-
courageants puisque d’après le pharmacien de Singa-
ti, “on est passé de 95% de la population présentant des
diarrhées chroniques à 0% ”.
DÉCEMBRE 2017, UNE DERNIÈRE MISSION MARQUÉE PAR
LA PRÉSENCE DU PARRAIN DE L’ASSOCIATION PHILIPPE
ETCHEBEST.
Participer à cette mission est une grande première pour
le parrain de l’association. Comme tous les adhérents,
il a participé aux formations internes et a travaillé sur la
préparation de la mission. Arrivée sur place, l’équipe se
met vite au travail en contrôlant tous les travaux effec-
tués. La population suit les contrôles de prêt et organise
des cérémonies pour remercier l’association de tout ce
qui est fait. Des moments très émouvants pour tout le
monde.
Tous les jours, l’équipe organise des formations pour les
écoles et pour les habitants des villes. En deux semaines,
plusieurs centaines de personnes sont formées.
A L’ISSUE DE CETTE ULTIME MISSION AU NÉPAL,
LE BILAN EST TRÈS POSITIF. DES ÉCOLES SONT
RECONSTRUITES, DES HABITANTS ONT ACCÈS À
L’EAU POTABLE ET LE NOMBRE DE PERSONNES
MALADES A SENSIBLEMENT BAISSÉ.
Merci à tous nos partenaires : Kiwanies, Agence de l’EauAdour Garonne, SIAEP, Conseil Départemental 64.
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UN PROGRAMME AMBITIEUX ET DIVERSIFIÉ
Le programme d’actions déployé par Pompiers So-
lidaires dans la Préfecture du Haho depuis la ville de
Notsè a été lancé en 2016 suite à une sollicitation par les
Sœurs de l’Assomption, implantées à Notsè.
La commande était de fournir aux populations les plus
éloignées de l’accès à l’eau potable et à l’assainisse-
ment collectif, des ouvrages permettant d’améliorer
nettement les conditions de vie quotidienne des habi-
tants, et à terme diminuer les problèmes de santé. En
effet, les professionnels de santé constatent que les vil-
lageois utilisant des sanitaires pour faire leurs besoins, et
de l’eau provenant des nappes phréatiques et non de
l’eau de pluie et de ruissellement, sont beaucoup moins
sujets aux maladies type diarrhées, maux de ventre,
que ceux qui n’ont pas la possibilité d’utiliser de telles
infrastructures.
Pompiers Solidaires a donc lancé un programme de
construction de latrines collectives et de forages dans
TOGO
Programme EAU, HYGIÈNE ET ASSAINISSEMENT
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les villages identifiés par la Préfecture. C’est en accord
avec les autorités locales (Préfet, Président de la délé-
gation spéciale de la Préfecture, Chef canton) et le Plan
de développement que l’intervention s’est organisée.
LES MOYENS DÉPLOYÉS
Afin de mener durablement le programme et de garan-
tir une sensibilisation pérenne des populations, Pompiers
Solidaires a implanté sur place une expatriée et un ré-
férent togolais. C’est ainsi que chaque semaine, le suivi
des travaux et les actions de sensibilisation sur l’hygiène,
la propreté du village, la santé, ont été réalisés. Des
moyens financiers ont été débloqués grâce aux bail-
leurs de fonds. Le programme s’élève ainsi à 210 000 €.
Les habitants ont participé aux travaux (fondations pour
les latrines par exemple). Des artisans locaux ont été en-
suite recrutés pour conduire les différents chantiers.
LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
Les principales difficultés résident dans le fait que les
changements radicaux de pratiques d’hygiène ne
peuvent être assimilés dans une durée aussi courte que
celle d’un programme de 3 ans. Il s’agit en effet de
convaincre un village entier (avec ses disparités d’âges,
de sexes, de compréhension), d’adhérer à des mé-
thodes radicalement nouvelles, contraignantes, dont ils
ne voient pas toujours le gain. La sensibilisation s’avère
alors cruciale, et force est de constater qu’elle n’est pas
toujours comprise.
Ainsi, pendant la saison des pluies, les villageois, qui
peinent pour se rendre aux forages lorsque ceux-ci sont
excentrés du cœur du village, prélèvent l’eau de pluie
par des moyens non hygiéniques (ruissellement de la
gouttière jusque dans un tonneau laissé à l’air libre), et
s’en servent non seulement pour laver le linge et cuire
les aliments, mais également pour boire. Il faut ajouter
à la difficulté technique le fait que l’eau du forage est
payante, contrairement à l’eau de pluie. Si les popula-
tions ne comprennent pas que l’eau recueillie de ma-
nière non hygiénique apporte davantage de maladies
que l’eau du forage, l’installation construite risque de ne
pas être utilisée.
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Un autre frein à l’utilisation cette fois-ci des latrines
provient du fait que les villageois confient l’entretien
à quelques personnes, et ne sont pas toujours attentifs
à la manière d’utiliser les latrines. Celles-ci sont parfois
souillées, et des dissensions se créent entre les utilisa-
teurs et ceux chargés de la propreté. Il arrive ainsi que
certaines latrines soient fermées à clé tant que le pro-
blème entre villageois n’est pas résolu. Encore une fois,
la sensibilisation opérée par les membres de Pompiers
Solidaires sur place prend tout son sens.
LES RÉSULTATS CONSTATÉS
QUANTITATIFS
Depuis 2016, 50 Latrines collectives et 4 forages ont été
construits ou réhabilités dans 7 villages de la région de
Notsè.
Ce sont plus de 10 000 Habitants qui bénéficient ainsi de
dispositifs d’eau et d’assainissement.
STATISTIQUES SUR LES MALADIES :
QUALITATIFS
Les ouvrages réalisés et les actions de sensibilisation
menés, portent globalement leurs fruits. Malgré les
difficultés constatées en amont, la majeure partie des
villages adhèrent au programme, et des progrès dans
les pratiques comme dans les mentalités sont constatés
entre le début et la fin de l’intervention de Pompiers So-
lidaires.
Preuves en sont les sketchs et chants de bienvenue, qui
relatent les bienfaits des bonnes pratiques d’hygiène,
et pointent du doigt les anciennes pratiques identifiées
désormais comme mauvaises pour la santé.
Même si certains témoignent des problèmes d’entre-
tien/nettoyage des latrines, il est à noter que celles-ci
sont donc utilisées, que le fait de faire ses besoins dans
une latrine et non à même le sol est intégré.
Les habitants attestent également du fait que leurs sou-
cis de santé liés à l’eau ont diminué depuis l’utilisation
de l’eau des forages.
Le fait d’avoir engagé un programme dans certains
villages amène les habitants concernés à s’intéresser à
d’autres problématiques (santé, propreté, planning fa-
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POUR POURSUIVREAU-DELÀ DU PROGRAMME,DES PISTES SE DESSINENT :
3 planning familial avec l’objectif pour une famille de pouvoir subvenir aux besoins de tous ses membres
3 prévention paludisme grâce à la sensibili-sation sur la propreté du village, qui diminue le risque de prolifération des moustiques
3 lancement de nouveaux projets commu-nautaires pour continuer le suivi sur les pre-mières réalisations dans les villages où les notions sur l’assainissement et l’eau sont ac-quises
milial, prévention d’autres maladies). Un travail est donc
à engager sur d’autres thématiques. L’effet boule-de-
neige est également relevé dans la mesure où des ha-
bitants de villages voisins font la démarche de solliciter
Pompiers Solidaires pour intervenir chez eux. C’est là
une réelle preuve de l’intérêt porté au programme et
de la réussite de ce dernier.
Le programme mené à Notsè durant ces trois années
produit un bilan globalement positif. Les objectifs quan-
titatifs et qualitatifs sont atteints. Les enseignements tirés
de ces trois années permettront à Pompiers Solidaires
une meilleure performance à l’avenir. Le lancement
d’un nouveau programme sera facilité par la connais-
sance du terrain, le succès reconnu par les populations
des premières latrines réalisées, la collaboration réussie
avec les entreprises locales.
Le programme, permet également de contribuer à
l’autonomisation financière progressive des villages
grâce à la vente d’eau potable qui permet de géné-
rer des revenus pour la communauté. Chaque village
a deux comités, un comité propreté et un comité de
gestion de l’eau. Les comptes bancaires sont distincts
et sont gérés par trois femmes chacun. Chaque bassine
coûte 25 francs cfa. En cas de casse sur un forage par
exemple, l’argent épargné permet de financer sa ré-
paration. Les villages sont partie prenante du projet et
sont ainsi incités à prendre soin des ouvrages construits.
Cette co-gestion permet de les responsabiliser et de
leur conférer une place active dans le programme ; ils
passent de simples bénéficiaires à de véritables acteurs
du changement.
Le programme génère enfin un gain pour l’économie
locale dans la mesure où les matériaux et les compé-
tences professionnelles utilisés proviennent de la région.
Les bénéficiaires des actions menées par Pompiers Soli-
daires sont multiples et l’économie générée non négli-
geable pour le territoire.
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Depuis une trentaine d’années, le monde associatif est
ma passion. J’ai travaillé chez les sœurs de l’Assomption
pendant une quinzaine d’années sur le projet prise en
charge des enfants handicapés ensuite j’ai eu l’idée de
créer l’Association Belle Porte pour le développement
de nos communautés. C’est ainsi que le projet hygiène
et assainissement de Pompiers Solidaires a été pour moi
l’occasion de toucher une fois encore les réalités du
monde rural.
Tout a commencé une mission d’évaluation de Pom-
piers Solidaires, une Association de droit français qui,
après un diagnostic, s’est rendue compte de l’ampleur
des problèmes d’accès à un environnement sain et
surtout à l’eau potable pour les communautés rurales
de Haho. Malheureusement la résolution de tels pro-
blèmes ne passe pas par des urgences humanitaires
mais plutôt par un processus de conscientisation et de
responsabilisation des communautés. Ce qui explique
la durée dans le temps de ce projet Eau, Hygiène et
Assainissement depuis Novembre 2015. Il a couvert dix
villages des cantons de Kpédomé, Atchavé, Djemégni
et Dalia.
LES ACTIVITÉS PRINCIPALES DE CE PROJET SONT :
3 les sensibilisations sur l’hygiène et l’assainissement
3 Construction/réhabilitation de forages
3 le leadership des femmes rurales grâce à la vie asso-
ciative
3 la solidarité communautaire et la promotion cultu-
relle (les groupes folkloriques).
3 La construction des latrines
Les sensibilisations ont été les premières activités dans
les différents villages bénéficiaires après les visites et les
prises de contacts qui ne sont pas à négliger car elles
permettent de toucher du doigt la réalité de la vie ru-
rale et les difficultés d’accès aux besoins sociaux de
base. En pays Ewé, comme dans presque toutes les
sociétés africaines, on accueille un étranger avec de
l’eau de boisson.
Après ces différentes phases de sensibilisation à Kou-
bikpé, Lakoto, Kpédigni, Avédjé, Miganhoé, Woedemé,
Tsavé, Totavé, Adakakpé et Démé, des constructions
de latrines de type familial et des forages, la mise en
place des groupes de femmes pour l’assainissement
et la solidarité ont permis d’apporter une contribution
significative dans la résolution des problèmes de nos
communautés.
QUELS DÉFIS POUR UN VRAI ÉPANOUISSEMENT DE NOS
COMMUNAUTÉS A TRAVERS CE PROJET ?
Les défis majeurs pour notre projet passent essentielle-
ment par la responsabilisation des communautés béné-
ficiaires car la gestion des biens publics laisse parfois à
PORTRAIT
DésiréRÉFÉRENT LOCAL DE POMPIERS SOLIDAIRES AU TOGO
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 14
désirer. C’est pour cela que le projet a pensé d’abord
aux sensibilisations et à la mise en place des comités de
gestion et au regroupement des femmes. Mais nous ne
pouvons pas à ce jour nous frotter les mains et crier haut
et fort que tout est acquis. Nous nous permettons de
relever ici quelques perspectives dans la suite de notre
processus, il s’agira :
3 impliquer plus les Comités Villageois de Développe-
ment CVD dans le processus à travers la mise en place
des commissions spécialisées avec des outils simples,
de suivi et de gestion
3 amener progressivement les groupes de femmes en
charge de l’assainissement à faire des activités géné-
ratrices de revenus et d’aller vers la méthode Groupe
d’Épargne.
3 mobiliser plus de ressources pour les formations des
communautés sur les questions de développement lo-
cal ; la décentralisation et la gestion à la base.
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TOGO
Depuis 2015, Pompiers Solidaires, engagée au Togo sur
des programmes Eau Hygiène et Assainissement (EHA)
a décidé d’élargir son champ d’action et consacrer
une partie de ses ressources aux personnes en situation
de handicap.
Aidé par son partenaire historique, l’association Belle
Porte, son directeur exécutif Raymond Assoba et Dé-
siré Sandogo en charge du programme, nous avons
décidé de réhabiliter un ancien poulailler qui servira
à financer une partie du nouveau programme dédié
aux personnes en situation de handicap de certains vil-
lages autour de Notsé.
Réfection de deux bâtiments, réparation des clôtures,
désinfection des sols et création d’une “ pouponnière ”
pour accueillir les futurs poussins. Mise en place de per-
sonnel local en charge de l’élevage, du gardiennage
et du soin des volailles a été mise en place.
Lors de notre mission de décembre 2018, nous avons pu
constater que les infrastructures sont bien en place et
les personnels dédiés au bon fonctionnement du pou-
lailler à pied d’œuvre.
Programme HANDICAP
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Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 17
Ainsi, plus de six cents poussins ont été vaccinés et
après un séjour de plusieurs semaines dans un local
spécifique à leur bon développement, ils ont regagné
leur nouvel enclos pour y grandir en toute sécurité.
D’ici le mois de juin 2019 les volailles seront en mesure
de fournir des œufs et assurer un revenu journalier qui
assurera la pérennité du projet.
Les revenus générés par la vente des œufs et des
poules serviront dans leur totalité au fonctionnement
du programme handicap de Pompiers Solidaires :
équipement en matériel roulant et prothèses, suivi des
bénéficiaires, et scolarisation des plus démunis. Une
partie de ces fonds servira également à l’autofinan-
cement du poulailler. Nous suivons de près le fonction-
nement du poulailler et l’état de santé des volailles
avec l’aide d’un vétérinaire qui intervient dès que né-
cessaire.
En accord avec notre partenaire, deux plateaux de
30 œufs seront fournis gracieusement à l’orphelinat de
Notsé.
A l’issue de l’identification des personnes en situation
de handicap réalisée dans les USP (Unités de Soins Pé-
riphériques) de AMAKPAPE et WAHALA, une liste non
exhaustive a été établie en fonction des pathologies
de chacun. Pour traiter au mieux les besoins de cha-
cun nous avons fait appel à l’Ecole Nationale des Au-
xiliaires Médicaux (ENAM) afin qu’une expertise médi-
cale soit apportée. Une convention de partenariat est
en cours de réalisation avec la direction de l’établis-
sement afin d’établir un réel cahier des charges à leur
intervention.
En décembre 2018 a eu lieu la remise
des premiers équipements aux bénéfi-
ciaires en présence de notre partenaire
l’ONG Belle Porte et des autorités locales.
Trente-sept personnes ont reçu un appa-
reillage leur permettant de retrouver un
peu plus de mobilité et ainsi un retour à
une vie sociale.
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Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 19
Un premier rendez-vous avec Marvin et Stéphane pour
me présenter la mission Eau Hygiène Assainissement
au profit de la population la plus vulnérable de Notsé,
Togo.
Décembre 2017, rendez-vous avec Ilham qui m’ac-
cueille à Lomé.
Et enfin, rendez-vous avec le Togo.
La chaleur, étouffante d’abord, qui émane généreu-
sement des sourires que je croise, et la bienveillance
dans laquelle je me re-
trouve immergée dès
mon arrivée contrastent
durement avec la mi-
sère omniprésente, qui
s’étend des rues dégra-
dées de Lomé aux pistes
improvisées menant aux
villages.
Cette opportunité qui
se présente, est la réali-
sation inespérée et sou-
daine d’un désir, d’une
envie qui est longtemps
restée de côté. Bien sûr, la genèse de ce projet a sou-
levé beaucoup de questions et d’inquiétudes quant à
ma capacité à remplir cette mission, à m’adapter à ce
pays que je ne connaissais pas, à sa chaleur, à son ali-
mentation, à son mode de vie tant différent du mien et
comment laisser les miens durant tout ce temps.
La première semaine sera un vrai marathon car il me
faut tout découvrir : des villages bénéficiant du pro-
gramme à l’avancée des constructions en passant par
les séances de sensibilisations à des notions d’hygiène
élémentaires.
A mon arrivée à Notsé, je fais la connaissance des
soeurs de l’Assomption, elles accueillent les expatriés
des Pompiers solidaires au sein de leur communauté.
Les bâtiments sont nichés au milieu d’énormes man-
guiers, des logements sans prétention, une chambre
sobre. L’accueil amical, enthousiaste des soeurs est plus
que rassurant dans cet environnement inconnu.
Plus tard, je rencontre notre référent sur place. Robuste,
voix de stentor, large sourire c’est ainsi qu’est Désiré.
Tout de suite je me sens en confiance, rassurée de faire
le tour des villages en sa compagnie. Son rôle auprès
des Pompiers Solidaires est vraiment important, en effet
il a en charge de faire le lien entre l’association fran-
çaise et les villageois, en assurant la traduction de l’éwé
(dialecte local), en nous présentant aux différentes au-
torités de Notsé, en gérant les séances de sensibilisa-
tion à l’hygiène. En plus de travailler avec nous, Désiré
intervient dans l’association Belle Porte, auprès de per-
sonnes handicapées.
Il ressort clairement de son caractère son envie de faire
bouger les choses, les personnes, de faire avancer les
villages.
Après une semaine aux côtés
d’Ilham, le relais est passé.
Je dois maintenant trouver ma
place comme l’ont fait avant
moi Marvin et Ilham, pour-
suivre leur action avec Désiré
auprès des villageois et enri-
chir le programme.
Durant les quatre mois qui sui-
vront, ce sont 28 latrines qui se-
ront construites par 3 équipes
de maçons ; et tout autant de
joie et de contentement des
villageois.
Le projet de construction d’un nouveau forage sera
confirmé, pour le plus grand bonheur d’un village, les
femmes n’auront ainsi plus à parcourir des kilomètres de
lourdes bassines d’eau sur la tête, bientôt elles auront
l’eau à portée de main, au milieu du village.
Ces constructions sont capitales pour les villageois ; elles
permettent l’accès à l’eau potable, assurent une hy-
giène minimum, protègent de maladies, de morsures ….
Mais bien plus encore, elles les incitent à avoir de l’es-
poir, à aller de l’avant dans le développement de leur
village, à se sentir moins isolés.
Bien évidemment notre mission ne s’arrête pas à ces
constructions ; elles n’en sont que le point de départ.
Laëtitia
Il n’y a pas de hasard,il n’y a que des rendez-vous
(Paul Eluard).
PORTRAIT
MEMBRE DE POMPIERS SOLIDAIRES,EXPATRIÉE EN CHARGE DU SUIVI
DU PROGRAMME TOGO SUR LE TERRAIN.
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 20
Tout l’intérêt de ces programmes humanitaires réside
dans les liens tissés avec les populations. Liens indis-
pensables pour assurer la pérennité des actions me-
nées. Nous voyons en effet dans les différents villages,
une vraie participation, une véritable envie de faire,
d’avancer, mais aussi de satisfaire pour que nous pour-
suivions plus encore la mission.
Dans tous les villages nous assurons des rencontres
hebdomadaires pour des séances de sensibilisation à
l’hygiène ; nous suivons également la gestion du bud-
get communautaire (vente de l’eau...). Les villageois
s’approprient ces séances, en font des mises en scène,
les transforment en chanson, clairement les choses se
mettent en place, ce qui nous permet d’aller encore
plus loin, comme c’est le cas à Koubikpé, village situé à
30mn de Notsé.
Ce village est pour nous le test pour des séances de
planning familial. Inutile de préciser que certains sujets
sont tabous. Dans ce pays régi par les traditions, par les
religions omniprésentes, animisme, catholicisme...nous
devons être très vigilants dans notre discours, notam-
ment lorsque les sujets abordés concernent la place de
la femme dans la société, la contraception, etc. Toute
la force de ces rencontres réside dans l’échange de
points de vue, le partage de modes de vie. Ces discus-
sions sont toujours très animées, chacun faisant preuve
de beaucoup de curiosité, d’intérêt pour l’autre, pour
la culture de l’autre, et plus encore la participation est
tout autant féminine que masculine, chacun se sentant
concerné.
En France, la parité homme / femme est un vrai sujet
d’actualité, avec des résultats en demi-teintes. Au Togo,
clairement l’homme prédomine, prend les décisions.
Les femmes travaillent énormément : les enfants, les re-
pas, aller chercher l’eau, travailler aux champs, vendre
les produits des récoltes sur les marchés, etc. Aborder
des sujets concernant ce fonctionnement n’est pas
simple d’autant moins si les hommes sont présents à nos
réunions ; et pourtant à Koubikpé, ces échanges se font
et toujours dans la bonne humeur, avec tous.
Et puis, il y a ce village, mon coup de coeur, Totavé.
Village isolé, à 30mn à l’Est de Notsé. Mis sur la sellette en
décembre par manque de participation aux séances
d’information, de sensibilisation à l’hygiène. Après des
heures de discussions, parfois houleuses, les décisions
sont prises : par les villageois d’une part, de vraiment
collaborer, de travailler avec nous au développement
du village. Par nous d’autre part de commencer la
construction des latrines. Enfin ensemble nous discutons
d’une vraie feuille de route, de futurs projets : marché,
champ communautaire, groupe folklorique….
Pourquoi ce village m’a-t-il autant marqué ? Lors d’une
réunion où une grande partie des villageois était pré-
sente, les échanges, les propos, les pensées, les colères,
tout est sorti sans faux semblant ; le masque tombe
même devant la « yovo* », tous les problèmes sont mis à
plat. Cette sincérité m’a montré toute la détresse d’un
village trop isolé, trop abandonné...et au fond de cha-
cun l’envie de changer les choses sans savoir comment
faire.
Les latrines prévues pour le village ont été construites,
4 blocs de 2 latrines au total avec la participation des
villageois ; en effet dans tous les villages, nous deman-
dons aux villageois de creuser les fouilles avant l’arrivée
des équipes de maçons.
Nos réunions hebdomadaires rassemblent maintenant
beaucoup de personnes, pour l’instant les discussions
tournent beaucoup autour d’un projet de marché au
sein du village, de la vente des produits. Plus tard nous
mettrons en place les formations d’hygiène nous pour-
suivrons les projets prévus, le champ communautaire,
etc.
Aujourd’hui, après 4 mois passés dans ce pays, les
échanges, les discussions, les rencontres n’ont que ren-
forcé cette envie de me rendre utile dans un pays où
il reste tant à faire. Tant à faire et pourtant j’ai souvent
l’impression que ce sont eux qui m’apportent le plus :
humilité, bonheur devant leur joie, la chaleur de leur
accueil, l’émotion devant ce bébé née à mon retour
en janvier, que sa maman a prénommée Laëtitia pour
remercier les pompiers solidaires de venir dans son vil-
lage, Totavé.
Il est des rencontres qui nous apportent des vraies va-
leurs de solidarité, de partage, d’humilité. Il y a des
rires d’enfants qui vous donnent envie de changer le
monde, il y a la force de ces femmes qui affrontent les
difficultés d’une vie rude en gardant toujours le sourire.
Il y a des rendez-vous uniques qui marquent une vie, qui
changent notre regard sur le monde.
Ma rencontre avec les Pompiers Solidaires m’a donné
tout cela.
*blanche (éwé)
PORTRAIT
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 21
Programme HANDICAP À CAMPOY
Ce programme de réhabilitation des per-sonnes en situation de handicap s’est tenu de novembre 2015 à mars 2018 au sein de la communauté de CAMPOY (district de la province de Lima). Il a permis à des en-fants atteints d’infirmité motrice cérébrale ou de déficience mentale ou de trisomie 21, de bénéficier d’une prise en charge pluridisciplinaire adaptée à leurs handi-caps.
Grace aux partenariats de financement, Pompiers Solidaires a équipé la polycli-nique de Campoy en matériel spécialisé nécessaire aux thérapies physiques et à la rééducation.
Au sein de la polyclinique, une équipe composée de kinésithérapeute, ortho-phoniste, psychologues, assistante so-ciale, nutritionniste et médecin a alors pu en charge les enfants et les parents en te-nant compte des problématiques de cha-cun. Ainsi, pour les enfants présentant des
difficultés de déplacement, les profession-nels sont d’abord intervenus à domicile, puis en Mars 2018, nous avons pu doter l’équipe un véhicule adapté au transport de personnes handicapées afin que les enfants puissent se rendre à la clinique pour des prises en charge de groupe.
Parallèlement, lors de chaque mission, les professionnels et les parents ont bénéficié de formations aux gestes qui sauvent me-nées par les membres de Pompiers Soli-daires.
PÉRO
UCe programme de réhabilitation des personnes en situation de handicap a débuté en 2018. Il s’agit de venir en aide à des enfants atteints de handicap mental ou physique.
Les enfants handicapés de Camana fréquentent l’école Medalla Milagrosa, et bénéficient ainsi d’une scolarité adaptée. Mais ils n’ont pas tous accès aux soins et aux prises en charges thérapeutiques néces-saires pour limiter la progression du handicap. L’in-tervention de Pompiers Solidaires consistera donc à mettre en place un partenariat entre l’école et le centre de soins Villa Salud installé aussi à Camana.
Dans un premier temps, les fonds que nous avons obtenus sont destinés à financer les thérapies néces-saires : thérapies du langage, soins de kinésithérapie et autres thérapies physiques au centre Villa Salud.
Dans un second temps, il est question de doter l’école Medalla Milagrosa de matériel permettant de mettre en place des ateliers cuisine et musique pour les enfants en situation de handicap.
Le programme est coordonné localement par Mi-luzka Candelaria Gomez Quiroz, qui est la directrice de l’école Medalla Milagrosa et Padre Humberto qui est, depuis de nombreuses années, le référent de Pompiers Solidaires au Pérou.
Programme HANDICAP À CAMANA
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 22
PÉRO
U
Après avoir reçu pendant quelques années
l’appui de Pompiers Solidaires France dans
la prévention des catastrophes pour tous
les groupes organisés sur Campoy et ses
environs, un nouveau projet est né entre la
paroisse Virgen de la Evangelización par
l’intermédiaire de sa Polyclinique et Pom-
piers Solidaires pour la population la plus
vulnérable de notre peuple, à savoir les en-
fants handicapés, sous le nom de projet de
« Réhabilitation basé sur la communauté de
Campoy ». Ce projet a débuté en 2015.
En tant que coordonnatrice du projet, j’ai
pu faire l’expérience de la nécessité de la
population d’avoir un endroit pour stimuler
et améliorer la qualité de vie des enfants
vivant avec un handicap. Après avoir sur-
monté quelques difficultés et en travail-
lant avec eux et leurs familles, j’ai pu voir
comment chaque jour leur état physique
s’améliore grâce à la thérapie physique
et à la réhabilitation, leurs progrès avec la
thérapie du langage dans l’attention et la
concentration, en renforçant l’apprentis-
sage indispensable pour ceux qui sont au
Collège et comme un élément fondamen-
tal, la psychologie où l’objectif principal
est de renforcer l’estime de soi du patient,
d’améliorer la relation mère-enfant et de
favoriser l’intégration de tous les membres
de la famille.
En plus, avec ces ateliers de psychologie
pour les parents et les autres membres de
la famille, on est en train d’obtenir un chan-
gement durable de parents dans l’inté-
rêt du patient, en créant une atmosphère
de calme, à l’abri de toute violence dans
toutes les familles du projet.
La première année un diagnostic et une
évaluation ont été faits pour définir les fa-
milles qui participeraient au projet. Nous
avons commencé avec beaucoup d’at-
tentes et nous avons surtout ressenti la
confiance que les familles avaient en ce
projet. Les différents espaces ont été équi-
pés avec du matériel adapté. Nous avons
toujours offert un accueil enthousiaste et
respectueux à tous ceux qui viennent à la
polyclinique.
La deuxième année, nous avons travaillé
pour renforcer la responsabilité et l’enga-
gement des familles dans le projet ; ce sont
toujours les mères qui accompagnent leurs
enfants à toutes les thérapies. Très impor-
tant le suivi et le monitoring de la coordina-
tion entre les familles et la polyclinique.
Cette troisième année nous travaillons en-
semble professionnels et parents dans le
changement du comportement des en-
fants et ainsi les préparer à un avenir avec
une formation professionnelle où ils pour-
ront mieux se débrouiller et peut-être obte-
nir un emploi. Nous avons beaucoup d’es-
pérance et une grande foi dans le Dieu de
la Vie pour continuer à soutenir ces enfants
et ces jeunes qui en ont tant besoin.
Comme mère et comme professionnelle,
je me sens bénie de faire partie de cette
grande équipe France-Pérou pour le bien
d’une population qui a tant besoin de per-
sonnes aussi solidaires que vous et je vous
transmets les bénédictions et les bons sou-
haits de tous ceux qui participent à ce pro-
jet.
Lic. Rosario Sanjinez Mogollón / Coordinatrice du projet
TÉMOIGNAGES
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 23
UNE MAMAN
Moi, BERTHA EDITH DISTRA LOPEZ je suis très reconnais-
sante à ce groupe de thérapie. Je suis arrivée à ce
groupe quand un jour que j’allais au marché avec ma
fille ANA MARIA, j’ai croisé sur mon chemin la coordina-
trice qui m’a dit qu’il y aurait une rencontre à la paroisse
pour les enfants handicapés et qu’elle était invitée à
participer. J’ai été très heureuse parce que c’est près
de chez moi et à la polyclinique de la paroisse. J’y suis
allée sans penser qu’à cette date et à cet endroit j’al-
lais trouver beaucoup de gens comme moi qui recher-
chions un endroit où aller avec nos enfants. Les ma-
mans que j’ai rencontrées sont de belles personnes et
maintenant, nous sommes comme une famille, et je vois
comment ma fille progresse chaque jour grâce aux thé-
rapies. Avant elle ne voulait pas être en contact avec
d’autres enfants et elle était hyperactive, maintenant
elle s’est calmée, elle est plus tranquille et elle obéit aux
ordres ce qui auparavant n’était pas du tout le cas. Elle
s’exprime mieux aussi et ces avancées m’émeuvent.
Merci à tous les promoteurs, aux organisateurs de ce
projet qui ont fait avancer mon ANA MARIA. J’aimerais
que ce projet se poursuive car il nous aide beaucoup
à nous qui n’avons pas beaucoup de moyens car les
thérapies individuelles coûtent trop cher ...
MESSIEURS LES POMPIERS SOLIDAIRES FRANÇAIS
Je profite de la présente pour vous saluer sincèrement
en espérant que vous profitez d’une bonne santé, de
travail et de vos proches.
Après cette brève salutation, je suis très reconnaissante
envers Dieu de vous avoir mis sur le chemin de ma fa-
mille, je vous connais depuis près de 3 ans et le lien
qui nous unit est le cas de mon plus jeune fils, MATIAS
GABRIEL ARIZAGA CABEZUDO de 9 ans.
Par ces caprices du destin, il a eu des difficultés à la
naissance et par conséquent la paralysie cérébrale du
côté droit, ce qui ne lui permet pas de se développer
comme tous les enfants ; il a des difficultés à marcher,
dans le langage et la concentration. Je l’ai emmené à
l’hôpital pour enfants handicapés afin de recevoir des
traitements. Il fit des progrès mais pour des raisons éco-
nomiques je ne pus poursuivre ces traitements. Mais la
bénédiction de Dieu fit que nous nous connûmes et au-
jourd’hui je fais partie du groupe qui bénéficie du grand
travail de nos amis Pompiers Solidaires et nous bénéfi-
cions des thérapies suivantes : psychologie, orthopho-
nie et physiothérapie. Nous les parents, nous avons aussi
la thérapie physique parce que ça fait mal quand nous
devons prendre nos enfants et nous participons éga-
lement à des ateliers de gastronomie, de confiserie et
autres qui nous aident à avoir de meilleures connais-
sances.
Je suis extrêmement reconnaissante pour tout le soutien
que vous nous apportez et dans lequel mon fils Gabriel
MATIAS montre des avancées surprenantes.
J’admire le détachement de chacun d’entre vous, en-
core plus en tenant compte du fait que vous venez d’un
pays lointain, en laissant vos familles, votre emploi, pour
nous donner l’exemple d’une main solidaire.
Que le Très Haut déverse sur vous des millions de bé-
nédictions, et nous en tant que péruviens et croyants,
nous nous sentons infiniment reconnaissants et avec
plus d’envie de continuer à nous battre sans faiblir.
Au commencement de ce projet, je me sentais très
mal parce que je ne comprenais pas pourquoi c’était
arrivé ; j’ai trouvé en vous la voie et la lumière pour
continuer à me battre avec toute l’aide que vous nous
donnez avec humanité pour le développement des fa-
milles, avec égalité et amour.
Notre famille a une plus grande force spirituelle, une
plus grande attention réciproque, avec beaucoup de
foi.
Tout le groupe des mamans qui faisons partie du projet,
nous voulons vous dire, que nous vous sommes très re-
connaissants du travail solidaire que vous faites et nous
attendons rapidement votre prochaine visite afin que
vous puissiez voir les progrès de nos enfants, de nous-
mêmes et tout le bien que ce projet a fait à nos familles.
Avec toute notre amitié
Maman: FLORA ADELAIDA CABEZUDO CERON
TÉMOIGNAGES
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 24
Miluzka Candelaria Gomez Quiroz, je suis actuellement la directrice du centre éducatif “ Medalla Milagrosà ” de niveau primaire – secondaire pour enfants handi-capés. Le collège est situé dans la ville de Camanà, région Aréquipa. Je suis enseignante spécialisée pour des élèves de 5 à 16 ans. J’occupe également le poste de directrice. Je suis née à Camanà. J’y ai réalisé mes études primaire et secondaire. J’ai cependant réalisé mes études supérieures à Aréquipa. J’ai maintenant le grade de master en éducation.
Un de mes objectifs a été de devenir directrice d’un col-lège dans lequel j’aurais travaillé pendant plusieurs an-nées. C’est pour cela que j’ai postulé comme directrice du collège “ Medalla Milagrosà ” en 2014. J’assume ce nouveau poste avec fierté depuis 2015. Je termine ac-tuellement ma première période de 4 ans. Ces années se sont passées de manière trop rapide afin de pouvoir finaliser tous les objectifs fixés. C’est pour cela que j’ai décidé de me présenter de nouveau pour le poste de direction. Concours que j’ai gagné. Je vais donc conti-nuer en tant que directrice du centre éducatif “ Medal-la Milagrosà ” de 2019 à 2021. Je dirige fièrement ce collège avec beaucoup de lea-dership et d’enthousiasme, dans le but d’atteindre les objectifs qui bénéficient aussi bien aux étudiants ainsi qu’à l’équipe de professionels qui m’accompagnent au quotidien. Tous les jours, nous pouvons voir le résultat du travail et des efforts que nous accomplissons.
Être la directrice du CEBE “ Medella Milagrosa ” me remplit de fierté et satisfaction. Au quotidien, exercer mes fonctions au sein de ce collège se traduit par un combat pour obtenir le bien-être de nos étudiants et également des familles. Il faut savoir que les étudiants font partie des personnes les plus vulnérables du Pérou (alors qu’actuellement notre population étudiante au Pérou est la plus vulnérable.) Être directrice me permet de regarder le futur, en plus d’agir de forme précise et complète comme une école pour tous les intervenants. Il est important d’être capable de voir plus loin afin de prévenir les problèmes et les opportunités. Il faut tou-jours innover pour comprendre et mettre en pratique des situations qui seront d’une grande aide. Il reste encore de nombreux objectifs à accomplir. Mais je suis sûre que nous les atteindront grâce à l’ aide des parents des élèves ainsi que de toute l’équipe de pro-fessionels qui m’accompagnent.
PORTRAIT
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 25
Je connais bien les Pompiers Solidaires, depuis qu’ils sont arrivés á Lima en 2011, j’étais alors à Campoy, accompagnant ce magnifique programme avec le Centre de Santé.
Maintenant à Camanà je suis témoin d’un très bon tra-vail avec les enfants qui ont des habilités différentes du Centre Éducatif Spécialisé que dirige Madame Miluzka Gomez. Leur projet est une aide exceptionnelle pour ces familles car ils ont mis en lien plusieurs initiatives so-ciales locales, offrant de cette façon un meilleur ser-vice d’accompagnement thérapeutique et social á ces enfants et leur famille souvent en situation d’aban-don ou de panique.
Je constate aussi que partout où vont les Pompiers So-
lidaires, ils se mettent en relation avec les Pompiers lo-caux, et cela permet des échanges très concrets sur les techniques pour affronter les désastres. Le Pérou a un très gros déficit en matière technique et en ressources humaines pour l’ensemble des services de sécurité ci-vile et pompiers, et plus encore dans les provinces éloi-gnées des grands centres urbains.
Je vois aussi les équipes qui accompagnent les projets, intervenir à différents niveaux dans les établissements scolaires et tous les regroupements de personnes pour faire une présentation des gestes et attitudes néces-saires en cas de sinistres, d’accidents ou de désastres naturels. Leur présence, non seulement apporte une excellente formation, mais aussi stimule l’idée du volon-tarisme bénévole en matière de sécurité et de préven-tion.
Assumant la double nationalité de Français et Péruvien, je me réjouis que des organisations Françaises aient cette attention aux besoins de sécurité et prévention des pays aussi éloignés que le Pérou.
Père Humberto
PORTRAIT
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 26
Depuis 10 ans, les élèves et
l’équipe éducative du col-
lège Alouette de Pessac
participent à des actions so-
lidaires, en 2019 nous avons travaillé
avec l’équipe des Pompiers Solidaires.
En Décembre 2018, Etienne Barthele-
my est venu avec ses collègues ren-
contrer tous nos élèves de 6ème et de
5ème soit 320 élèves, ce sont les deux
niveaux les plus impliqués. Ces ren-
contres ont permis à nos élèves de
comprendre les actions de l’associa-
tion, de poser des questions et de
mieux se représenter le projet que
nous allions mener cette année en
partenariat avec les
Pompiers Solidaires.
Les élèves vont col-
lecter des fonds
pour participer au
financement du pro-
gramme handicap
au Pérou, ils vont
découvrir une autre
culture et la solida-
rité à l’international
en lien notamment
avec le handicap.
Les équipes péda-
gogiques ont repris
le projet, durant 6
mois, les élèves ont
travaillé une ou plusieurs fois dans di-
verses matières sur l’action. En Géo-
graphie, des classes ont élaboré des
expositions, des diapos, en musique,
ils ont découvert les sons sud améri-
cains, en Espagnol et en Anglais, ils
ont travaillé sur des poèmes, des films,
des ouvrages ont été mis à leur dispo-
sition au centre de documentation,
ainsi qu’une exposition sur le maïs.
Nous avons mis en place au sein du
collège trois temps forts : la rencontre
avec l’association Pompiers Soli-
daires, une semaine Pérou avec une
course et un temps de fête avec une
soirée de fin d’année.
La semaine Pérou, au mois d’Avril,
s’est organisée avec de nombreuses
rencontres : intervention d’une uni-
versitaire de Bordeaux spécialiste du
Pérou, Mme Tauzin- Castellanos auprès
de nos classes de 5ème (7 classes), le
groupe de musique, Peru Inka en par-
tenariat avec la Maison du Pérou de
Bordeaux est venu au collège, les mu-
siciens ont fait découvrir leur musique,
leurs instruments à toutes nos classes
de 6ème (6 classes), ils ont animé la
pause méridienne en jouant dans
la cour et en faisant danser tous les
élèves de la cantine. Une exposition
photos, prêtée par l’association Pom-
piers Solidaires a été installée, mon-
trant les lieux d’intervention de l’as-
sociation et de magnifiques images
de personnes. Une mère d’élèves Pé-
ruvienne a fait cuisiner une classe au
centre social de l’Alouette, les élèves
ont ensuite dégusté leur préparation.
Le chef de la cantine a concocté un
repas péruvien et des ateliers d’artisa-
nat ont été encadrés par des ensei-
gnantes de Physique.
Dans le second volet de cette se-
maine Pérou, les élèves ont été sensi-
bilisés au handicap et à l’intégration,
ils ont pratiqué, encadrés par des en-
seignants d’EPS et des membres du
Conseil Départemental Handicap des
ateliers handicap, foot, course les yeux
bandés. Ils ont aussi pu pratiquer avec
l’équipe de handibasket de l’uni-
versité de Talence et avec l’équipe
d’escrime handicap de Bordeaux.
De belles rencontres et de beaux
moments. La semaine s’est conclue
avec la course “ COURS POUR EUX ”,
organisée par les enseignants d’EPS.
Nos élèves ainsi que 2 classes de CM2
de l’école voisine de Juliot Curie, qui
était aussi en partenariat avec l’asso-
ciation Pompiers Solidaires, soit 380
élèves ont couru accompagnés de
bénévoles de l’association, 4 courses
de 20 mn en présence du représen-
tant du consul du Pérou, un moment
très convivial et festif. Tous les travaux
et expositions ont été
ensuite présentés à la
Fête des Collégiens,
en partenariat avec le
Conseil Départemental.
Le dernier temps de ce
projet, a eu lieu lors d’une
soirée présidée par M.
Juan Vilches, consul du
Pérou à Bordeaux, par
M. Marmiesse, principal
du collège Alouette, à
la salle Bellegrave de
Pessac, les élèves et
leurs parents sont partis
à la recherche du Lama
Serge, qui avait pris le
tram pour le collège avec l’espoir de
retrouver son pays. Les élèves ont pré-
senté leurs travaux, chants, danses,
poésies, vidéos et ont remis à l’asso-
ciation et à la représentante du pro-
jet Pérou, Mme Muriel TRON un chèque
représentant la somme collectée lors
de la course, de 5 750 euros.
Ce projet d’échange a été très en-
richissant pour les élèves, les ensei-
gnants, ces moments de partage sont
essentiels à la construction de nos
élèves et nous remercions l’associa-
tion Pompiers Solidaires de nous avoir
emmenés sur un bout de son chemin.
Isabelle MARCHAL pour l’équipe éducativedu collège Alouette de Pessac
PROJET DU COLLÈGE ALOUETTE DE PESSAC
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 27
PORTRAIT
Psychologue de profession et engagée chez les sa-
peurs-pompiers depuis 2000, le relation d’aide fait par-
tie intégrante de mon parcours. J’ai toujours eu dans un
coin de ma tête l’envie de m’investir dans des projets
humanitaires, il me fallait attendre le moment le plus
opportun.
En attendant ce moment, j’en ai profité pour voyager,
découvrir de nouvelles cultures et au fur et à mesure
des expériences, j’ai appris à connaitre les pays non pas
pour le temps que l’on y passe mais par les rencontres
que l’on y fait et qui nous apprennent à les découvrir.
L’Association Pompiers Solidaires, reconnue pour ses ou-
vrages, sa rigueur, son investissement, son dynamisme
et les actions qui y sont menées, correspond pleine-
ment au sens que je souhaite mettre dans mon enga-
gement. La rencontre s’est donc réalisée naturellement.
J’ai eu l’opportunité de partir en avril dernier à Cama-
na au Pérou dans le cadre du programme Handicap.
Accompagnée par 3 autres membres, cette première
expérience sur le terrain m’a permis de conforter mon
envie de poursuivre mon investissement au sein de l’as-
sociation.
En février prochain, je participerai à une mission d’éva-
luation au Bénin pour un projet Eau - Hygiène - Assainis-
sement. Je pourrai ainsi m’investir dans un autre champ
d’action que propose l’association et mettre toutes ces
compétences au profit des populations locales.
Au-delà des missions, ce sont dans des actions de pré-
vention, de communication, de cohésion que l’asso-
ciation agit tout au long des années. Notre président
de délégation (Pays de la Loire) envisageant de passer
le relais en janvier prochain, je souhaite présenter ma
candidature afin de poursuivre mon investissement.
Jess icaP E Z I N
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 28
STEPHANE MAHOUIN :
La mission d’évaluation est toujours la phase
préparatoire d’un nouveau programme. A tra-
vers cette mission, un programme conforme à
nos exigences et en relation avec les besoins
des populations sera mis en place pour une
durée de 3 à 4 ans.
En règle générale nous répondons à chaque
fois à une sollicitation qui deviendra le point
d’appui dans les pays d’intervention de notre
association.
La dernière mission d’évaluation s’est déroulée
en Guinée Conakry. L’association “ LES PETITS
ANGES DE GUINÉE “ à travers sa présidente
fondatrice, Bintou Condé nous a sollicités fin
2017 pour identifier les besoins auprès de la
population.
Une équipe constituée de 4 Pompiers Soli-
daires s’est donc déplacée dans le pays au
début 2018 pour faire un travail d’identification
et d’évaluation des besoins de la population
après s’être dûment renseigné avant le départ
effectif sur la démographie, la culture, la reli-
gion, le climat et autres données de manière à
préparer au mieux ce déplacement.
Lors de l’arrivée de l’équipe, il s’est agi de faire
rapidement un état des lieux d’une commune
ou village et de prendre attache très vite au-
près des populations pour répondre au mieux
à leurs besoins.
Ces premières recherches ont permis de défi-
nir les contours du prochain programme. Très
vite, sont apparus les besoins sur les théma-
tiques de l’eau, l’hygiène et l’assainissement.
A l’issue de ce cadre de programme, l’équipe
constituée de quatre membres de Pompiers
Solidaires s’est scindée en deux.
GUINÉE
MISSION D’EVALUATION
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 29
Une équipe a sillonné, rencontré et visité les différents
villages pour identifier les besoins en forages, en puits
améliorés et en latrines. Ce travail s’est effectué en
collaboration étroite avec les chefs de village pour
recueillir des données sur le nombre d’habitants et la
répartition des familles de manière à implanter le plus
judicieusement possible nos futures réalisations.
L’autre équipe s’est chargée d’identifier en profondeur
le volet logistique des futures missions en définissant le
lieu d’hébergement des équipes et d’un possible expa-
trié en s’attachant à négocier les coûts au plus juste.
D’autres éléments sont pris en compte lors d’un tel pro-
gramme comme la situation géographique et les mo-
des et moyens de déplacement.
A l’issue de cette prospection et des accords signés
avec les chefs de village, nous avons établi le budget
du futur programme avec l’appui des devis réalisés sur
place.
Dès lors que tous ces éléments sont recueillis, notre asso-
ciation est en mesure de solliciter des bailleurs de fonds
pour réaliser ce nouveau programme au bénéfice des
populations.
TÉMOIGNAGES DES ÉQUIPIERS
DE LA MISSION :
SÉBASTIEN GAS :
Identifié comme responsable de programme, j’ai pré-
paré cette évaluation en collaboration avec le chef de
mission.
Ce travail important réalisé en amont est indispensable
pour partir sereinement à l’inconnu. Il nous a permis de
rencontrer les personnes ressources sur place et ce dès
notre arrivée à l’aéroport.
La durée de la mission qui peut dans un premier temps
paraitre longue en terme de séjour s’écoule tellement
vite qu’il faut rapidement déterminer les objectifs à at-
teindre et les actions à mettre en place, en prenant
garde de ne pas se faire absorber par les nombreuses
demandes des personnes ressources mais également
des autorités locales.
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 30
La transparence du projet à réaliser doit être totale vis-
à-vis de ces autorités mais également de la popula-
tion (ne pas faire de promesses irréalisables) car nous
sommes soumis à la recherche de bailleurs de fond
pour pouvoir débuter le programme.
Les critères à prendre en compte sont multiples, cela
passe par la localisation d’une zone d’intervention la
plus en adéquation possible avec ce que nous sommes
en mesure de réaliser (pour exemple lors de notre ren-
contre avec le chef protocole du gouverneur Conakry
celui-ci désirait fortement nous faire commencer sur
la capitale, nous lui avons
expliqué que la tache et la
demande n’étaient pas dans
les possibilités de notre ONG).
Il faut également identifier un
ou plusieurs lieux d’héberge-
ment pour les équipes futures
ou pour l’expatrié(e) qui dé-
butera le suivi des travaux. La
recherche d’entreprises pour
la réalisation de devis est
aussi une priorité car ceux-ci
permettront d’établir le bud-
get prévisionnel.
Les démarches administra-
tives sont également chro-
nophages (visas, location
de véhicules, ouverture de
compte bancaire dans le
pays….)
Le choix effectué lors de la composition de l’équipe est
également un gage de réussite sur place, pas en terme
d’aboutissement ou non sur la mise en place d’un fu-
tur programme, mais en terme d’autonomie complète
des membres lors de cette recherche. Le fait d’avoir
des membres disposant d’expérience, principalement
comme chef de mission lors de programmes précé-
dents, est un atout essentiel.
Pour finir je garderai un très bon souvenir de cette ex-
périence et cette équipe avec laquelle nous avons
pu partager énormément de choses lors de notre pré-
sence sur place, et le sentiment d’avoir conduit celle-ci
dans la réalisation d’un travail bien fait quelle que soit
l’issue de ce programme.
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 31
MARJORIE BOYER :
Identifiée comme évaluatrice et chargée de la comp-
tabilité, j’ai accompagné l’équipe de Pompiers Soli-
daires en Guinée afin d’identifier sur le terrain les be-
soins en eau et d’hygiène d’une population ciblée.
Cette deuxième mission d’évaluation vient compléter
mes questionnements laissés en suspens. J’ai pu ap-
profondir l’organisation que peut engendrer une telle
mission mais aussi ses imprévus. J’ai appris à orienter
ma curiosité et à cibler les démarches (administratives,
organisationnelles, rédactionnelles…) pour orchestrer
une mission d’évaluation. Egalement, sur un aspect plus
technique, l’apport d’informations sur les forages, les
puits améliorés et la construction des latrines m’a vrai-
ment intéressée.
Avant mon départ en Guinée, je n’avais pas pris
conscience que certaines ONG avaient déjà entrepris
des actions de développement concernant les forages
et les constructions de latrines sans un accompagne-
ment de la population sur l’hygiène. Je pense sincère-
ment que dispenser des formations en complément de
ces actions est un réel gage d’aboutissement d’un tel
projet de développement.
J’ai eu plusieurs temps forts mais trois moments me res-
teront en souvenir : la visite de l’orphelinat à Boffa avec
un accueil chaleureux des enfants, la visite du Préfet de
Forécariah, en uniforme de Général avec ses 2 mètres
de hauteur et enfin la rencontre du village de Sogyah
Balaya dans leur dialecte soussou avec notre jeune
guide Ousmane le motard des pistes accidentées. Sans
oublier, les rencontres passionnantes avec Mme Condé
Bintou, présidente de l’association « les petits anges de
Guinée » qui œuvre pour les enfants guinéens, tout par-
ticulièrement la scolarisation des filles, Mr Keita Mama-
dou notre guide éclairé à Conakry et Mr Bandoura Al
Kali notre danseur de Coyah.
Cette mission d’évaluation a su m’apporter autant hu-
mainement que sur la méthode. Tout d’abord, ce fut
la découverte surprenante d’un peuple culturellement
riche, souriant et dynamique. Ensuite, cette mission
d’évaluation apporte une réalité du terrain sur la thé-
matique de l’eau et de l’hygiène, encore de nos jours
de véritables préoccupations dans notre monde. Pour
terminer, des co-équipiers compétents, prévenants et
agréables qui ont mené sur tous les fronts cette mission
d’évaluation durant tout le séjour.
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 32
ANTOINE MEDARD :
Je suis parti en Guinée pour ma première mission d’éva-
luation en étant identifié logisticien.
Avant de partir je devais repérer différentes entreprises
françaises ou locales à qui nous pourrions, une fois sur
place, proposer nos formations figurant dans notre ca-
talogue. L’objectif étant de proposer une prestation
payante dont les bénéfices seraient directement rever-
sés au profit du programme. Cela n’a pas vocation à
remplacer nos bailleurs de fonds mais peut permettre
d’élargir notre champ d’action à d’autres villages. Au
final plusieurs entreprises nous ont ouvert leur porte et
nous ont bien reçus. Le fait de se déplacer physique-
ment plutôt que d’adresser un mail impersonnel a plu.
Toutes soutenaient notre démarche mais certaines sem-
blaient privilégier leur intérêt personnel. A nous donc
de faire le tri et ne pas nous engager dans des actions
qui ne nous seraient pas profitables.
Concernant la mission d’évaluation et comme c’était
ma première, j’ai découvert les enjeux principaux :
3 En amont : se renseigner sur le pays, s’assurer des trai-
tements médicaux (vaccin), gérer les ordres de mission,
réserver les billets d’avion, la voiture de location et les
nuits d’hôtel, se répartir les rôles, organiser des réunions
de concertation et rester en contact avec la personne
ressource etc.
3 Sur place :
• Rédaction de différents rapports notamment le rap-
port d’évaluation qui qui sera présenté aux bailleurs
pour éventuellement commencer un nouveau pro-
gramme
• Nécessité d’être curieux et d’aller vers pour provoquer
la rencontre
• S’appuyer sur les personnes ressources en étant tou-
jours attentif à leurs intérêts
• Récolter l’ensemble des informations sur le village
(nombre de personnes impactées, nombre de puits,
latrines, forages) et veiller à se renseigner auprès des
différentes strates hiérarchiques
• Chiffrer la mission en faisant intervenir des entreprises
pour constituer des devis
En aval : Veiller aux relances mails aux contacts sur
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 33
place et adresser le rapport aux bailleurs de fonds et
suivre l’évolution
Voilà la liste non exhaustive des enjeux essentiels d’une
mission d’évaluation mais, à mon sens, c’est l’expé-
rience sur place qui est la plus formatrice.
J’en garde un très bon souvenir tant sur le plan person-
nel que collectif. La bonne ambiance y a joué pour
beaucoup et a permis à tous de se motiver pour œuvrer
ensemble à la réussite de la mission d’évaluation.
Merci à Sébastien, Stéphane et Marjorie pour tout ce
qu’ils m’ont apporté pour me permettre d’évoluer au
sein de l’association.
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 34
Depuis sa création en 2011, Pompiers Solidaires apporte son savoir-faire et ses compétences dans différentes parties du monde.
En collaboration avec notre parrain Philippe Etchebest, nous avons organisé en 2018 une exposition photos sur les thèmes de l’urgence, du développement, de la réhabilitation et du handicap.
Au travers des différents programmes mis en place, les photos présentées sont le témoignage de nos actions. Un tour d’horizon de ce que nos adhérents réalisent au cours de leurs missions, qu’elles soient pour de l’urgence, pour de la formation ou vouées à l’amélioration du quotidien de certaines populations.
Une façon également de remercier tous les partenaires qui soutiennent notre association en apportant les moyens matériels et financiers nécessaires. Grâce à eux, nous pouvons mener à bien nos actions.
L’exposition installée sur la place Pey Berland du 2 au 16 juillet 2018 fut inaugurée par Monsieur Alain Juppé, ancien maire de Bordeaux. Un panel de photos intitulé “ retour de mission”.
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 35
En 2019, la seconde exposition a eu lieu au pied du grand escalier dans la mairie de Bordeaux du 12 au 28 juillet. Elle avait pour thème, le handicap au Togo.
Monsieur Nicolas Florian, maire de Bordeaux a inauguré l’évènement en présence de nombreux invités et des partenaires.
Nous remercions les partenaires de ces deux manifestations grâce à qui nous avons pu réaliser une partie de notre programme handicap au Togo.
Un grand merci à: la ville de Bordeaux, BMW préférence33, TAGHeuer, le quatrième mur, le Bistro Régent, le journal Sud-Ouest, Jean Rouyer Automobiles, Land Rover, La Société Générale et Serviflex.
Depuis maintenant cinq ans, notre association est parrainée par Philippe Etchebest qui partage nos valeurs, participe à des missions et qui, grâce à son engagement, contribue au financement de certains projets.
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 36
Nous avons évoqué dans les numéros précédents les
formations à destination des populations aidées, ainsi
que les formations de nos “Pompiers Solidaires” en vue
des différentes missions.
Cette année, il en est une qui a été complètement revi-
sitée : la formation EHA (Eau/Hygiène/Assainissement) .
Depuis ses débuts Pompiers Solidaires a développé une
compétence particulière : l’eau potable.
Actuellement cette spécialité, nous permet de fournir
de l’eau potable à 2500 personnes chaque jour et d’as-
surer l’assainissement d’un camp de sinistrés.
Nos missions d’urgence étant préférentiellement suivies
de missions de reconstruction, notre association a éga-
lement reconstruit des réseaux d’eau et des latrines aux
Philippines, après le passage du typhon Haïan en 2013.
CETTE FORMATION S’EST DÉROULÉE À LUDON LES 24 ET 25
MARS ET A POUR OBJECTIFS :
3 connaître la composition et le
fonctionnement de l’unité de
potabilisation de l’eau.
3 être capable de mettre en œuvre
efficacement l’unité de potabilisation.
3 connaître les tâches de l’équipier EHA
AU COURS DE CES 2 JOURNÉES, LES 8 STAGIAIRES ENCA-
DRÉS DE 2 FORMATEURS, ET 3 INTERVENANTS EXTÉRIEURS,
ONT ACQUIS DES :
CONNAISSANCES DE BASES :
3 les origines de l’eau
3 les paramètres de qualité d’une
eau potable
3 les pollutions des eaux
3 le processus élémentaire du
traitement de l’eau
3 les besoins en eau potable
3 la capacité de l’unité
3 la description de l’unité
3 le montage de l’unité et sa mise
en service
CONNAISSANCE DU PROCESSUS ÉLÉMENTAIRE PHYSI-
CO-CHIMIQUE DU TRAITEMENT DE L’EAU :
3 la coagulation/floculation
3 la filtration
3 l’adsorption sur Charbon Actif Granulé
et la désinfection
NOTIONS D’ASSAINISSEMENT ET DE TRAITEMENT DES DÉ-
CHETS :
3 élimination correcte des excrétats
3 évacuation des eaux de ruissellement
et des eaux usées
3 collecte et élimination des ordures
3 gestion des déchets DASRI
(déchets d’activités de soin à risque infectieux)
CETTE PARTIE THÉORIQUE, A ÉTÉ SUIVIE D’UNE PARTIE
TECHNIQUE :
3 montage de l’unité de potabilisation
3 mise en œuvre
3 utilisation de la valise analyse de l’eau
3 entretien et petite mécanique
pour la moto-pompe
3 réparation d’un raccord
3 montage de la tente du poste de soins médicaux
DEPARTEMENT FORMATION
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 37
MarvinB L A N C H E T
PORTRAIT
Le Conseil d'Administration National de l'association
réuni en mars 2018 a décidé de créer un poste de
"Responsable National des Programmes" pour gérer
l’ensemble des programmes et mieux coordonner la
préparation des missions
LES OBJECTIFS DU RESPONSABLE DES PROGRAMMES
SONT LES SUIVANTS :
• Suivre l'ensemble des programmes dans leur
intégralité
• S'assurer de la bonne orientation des programmes
(thématique, objectifs, but, orientations générales, cadre juridique
et logistique, ...)
• Lancer les appels à candidature et désigner les
partants avec le bureau associatif.
• Apporter le soutien nécessaire aux différents
responsables de programmes
• S'assurer du respect de la charte morale de
l'Association sur l'ensemble des terrains d'action.
Le Responsable National des Programmes est là pour
accompagner chaque responsable de programme
afin de leur apporter expériences, ressources, aides,
réponses. Il n'est pas là pour faire à la place mais pour
aider au bon déroulement des programmes dans le
respect de l'idéologie de la fédération.
L'autre intérêt de ce poste est de permettre de
structurer toute cette partie de gestion et d'organisation
des programmes afin de moderniser les appels à
candidature (accord avec la charte graphique,
rendre attrayant les documents, ...) ; d'informatiser et
d'automatiser les réponses des candidats ainsi que
leurs traitements. Standardiser, moderniser, structurer
sont les maîtres mots du poste, le but étant au final de
rendre lisible, accessible et compréhensible par tout
l'ensemble des informations (transparence auprès du
CA National & des adhérents).
Voilà donc les grandes lignes du poste de Responsable
National des Programmes que j'occupe aujourd'hui
avec passion et engagement pour l'Association
Pompiers Solidaires. Un juste retour des choses après ce
qu'elle m'a apporté en me permettant de participer au
programme de développement au TOGO.
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 38
Si l’on vous parle de Tour de France, à quoi pen-
sez-vous, à qui ? Quelles images, quels noms
vous viennent à l’esprit ? Si l’on vous deman-
dait de nommer cinq coureurs cyclistes profes-
sionnels et cinq grandes courses à étapes en moins de
quinze secondes, y parviendriez-vous ?
Et si l’on vous demandait de nommer cinq cyclistes fé-
minines professionnelles (encore en activité) et cinq
courses internationales féminines, auriez-vous assez de
quinze minutes pour le faire ?
Comment expliquer ce gouffre entre hommes et
femmes dans le milieu du cyclisme alors que la parité
est totale dans le monde du tennis, avec quatre tour-
nois du Grand Chelem pour les femmes comme pour
les hommes, une Fed Cup pour les unes et une Coupe
Davis pour les autres, et des primes identiques !
C’est pour lutter contre ces inégalités que le Club Om-
nisports de Courcouronnes Cyclisme Féminin a vu le
jour en 2014 et s’efforce de faire évoluer les mentalités,
notamment grâce à son évènement phare du mois de
juillet, « Donnons des elles au vélo J-1 ».
Ce projet, soutenu par la Fédération Française de Cy-
clisme et placé sous le haut patronage du Parlement
Européen ainsi que ceux du Ministère des Sports et du
Secrétariat d’Etat chargé de l’égalité entre les femmes
et les hommes, a pour objectifs de favoriser la parité
dans le milieu cycliste et de remettre en selle le Tour de
France féminin pour les professionnelles, qui n’existe plus
depuis 1989. Il avait alors lieu sur les trois semaines en le-
ver de rideau de la course masculine, représentant une
garantie pour les femmes d’avoir les mêmes moyens et
la même couverture médiatique que les hommes. La
mobilisation de coureuses professionnelles pour la ré-
habilitation du Tour de France féminin a permis depuis
quatre ans l’organisation de « La Course by le Tour de
France ». Cette unique étape féminine qui précédait
l’arrivée du Tour de France masculin sur les Champs
Elysées a changé de format depuis deux ans au profit
d’une étape de montagne. Mais pour les membres de
« Donnons des elles au vélo J-1 », cette course d’un jour,
qui s’appuie sur ce monument de l’histoire du cyclisme
qu’est le Tour de France, doit évoluer vers une course
par étapes qui soit à la hauteur des performances ac-
tuelles des cyclistes professionnelles féminines, tout en
permettant une visibilité médiatique sans précédent de
ce sport au féminin.
Aujourd’hui, les femmes représentent moins de 10% des
licenciés à la Fédération Française de Cyclisme et l’ac-
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 39
cès au haut niveau leur est beaucoup plus difficile que
pour les hommes. Seule une petite dizaine ont un statut
professionnel en France. De plus, il existe encore trop
peu de courses internationales pour les femmes et leur
médiatisation fait grandement défaut.
Pourtant, elles s’entrainent dur toute l’année et sont
parfaitement capables de réaliser des épreuves de
grande envergure. Alors pourquoi seuls les hommes en
ont le privilège ?
C’est pour abonder vers une plus grande reconnais-
sance de la pratique féminine et une meilleure parité
dans le cyclisme qu’une équipe amateure de femmes
se lance le défi depuis 4 ans de réaliser l’intégralité des
étapes du Tour de France, un jour avant les hommes.
Le groupe était constitué de trois femmes en 2015, sept
en 2016, onze en 2017 et treize cette année !
Baignant dans l’anonymat lors des deux premières édi-
tions, le projet “Donnons des Elles au vélo J-1” a pris son
envol lors de l’été 2017 grâce à une médiatisation télé-
visuelle et radiophonique sans précédent et à une forte
mobilisation sur les réseaux sociaux et sur les routes de
France.
Cet été, parrainées par Audrey Cordon et Warren Bar-
guil, deux grandes figures du cyclisme français sou-
cieuses de la mixité dans ce milieu, ce sont donc treize
femmes d’horizons variés (Ile-de-France, Bretagne, Sa-
voie, Vosges, Espagne et Ukraine) accompagnées par
huit membres du staff (trois kinés, une ostéopathe, un
mécanicien, un photographe, un spécialiste des ré-
seaux sociaux, un logisticien) et quatre véhicules sui-
veurs, qui ont pris le départ de la Grande Boucle le
vendredi 6 juillet 2018 pour réaliser les 3329 km du Tour
de France en trois semaines, entre Noirmoutier et les
Champs-Elysées.
Cette quatrième édition de “Donnons des elles au vélo
J-1”, renforcée par une équipe et un staff étoffés et par
un nombre croissant de partenaires logistiques et finan-
ciers, a servi de support à une grande fête du cyclisme
au féminin sur le territoire français du 6 au 28 juillet 2018,
dont les 21 étapes ont permis, grâce à quelques nou-
veautés mises en place cette année, d’amplifier la por-
tée du message et d’affirmer largement l’idée que le
Tour de France n’est pas réservé qu’à la gente mascu-
line.
La médiatisation obtenue par le renforcement des
publications sur les réseaux sociaux a porté ses fruits
puisque les participantes ponctuelles furent plus nom-
breuses sur les étapes, permettant d’étoffer le peloton
et donc de crédibiliser l’action.
La communication accrue auprès des collectivités et
offices de tourisme a permis d’informer et d’attirer le pu-
blic et quelques associations, de toucher des non-pra-
tiquantes et de développer l’intérêt pour le cyclisme
féminin au niveau local. A ce titre, toute l’équipe remer-
cie chaleureusement la délégation Pompiers-Solidaires
du Languedoc-Roussillon pour son aide logistique et la
convivialité avec laquelle elle a été accueillie sur les
terres de Carcassonne les 21 et 22 juillet.
Et enfin, la volonté de mobiliser des sportives de haut ni-
veau de diverses disciplines pour pédaler aux côtés des
Elles a contribué au renforcement du sens de ce projet.
Car c’est bien pour elles, pour ces sportives de haut ni-
veau, que les Elles luttent pendant trois semaines contre
l’élévation de la route, la météo, la fatigue musculaire,
le manque de sommeil, la lassitude mentale, l’éloigne-
ment familial, c’est pour elles qu’Elles se lancent dans
cette aventure sportive et humaine extraordinaire, pour
qu’enfin les grands organisateurs de courses et les pa-
trons des grandes équipes accordent davantage de re-
connaissance et de moyens à la pratique des femmes
et qu’elles puissent un jour être récompensées de leurs
efforts quotidiens en prenant le départ d’un Tour de
France qu’Elles regarderont avec émerveillement et
fierté sur le grand écran qui surplombe leur canapé…
Retrouvez leur aventure sur :
https://www.facebook.com/DonnonsdesellesauveloJ1/
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 40
La délégation Languedoc Roussillon a été sollicitée début novembre 2017 pour un soutien logistique lors du passage des cyclistes féminines à Carcassonne (Aude) du 21 au 23 juillet 2018. À noter, cette année l’implication de la ville de Carcassonne dans le Tour de France professionnel du 22 au 24 juil-let 2018. En effet, pendant ces jours, Carcassonne est ville d’arrivée, ville de repos et ville de départ
pour le Tour de France féminin et masculin.
Les sportives amatrices participent aux 21 étapes du Tour de France un jour avant celui de leurs homo-logues masculins professionnels. De ce fait, la délégation Languedoc Roussillon a entrepris plusieurs de-mandes auprès d’élus locaux et d’associations sportives cyclistes afin d’accueillir ce projet.
La mairie de Carcassonne nous a accompagnés dans la recherche d’un hébergement à proximité et nous a facilité les démarches en nous orientant vers une commune limitrophe. La mairie de Trèbes a répondu favorablement et un hébergement assez spacieux pour recevoir les 12 athlètes et le staff tech-nique accompagnés de l’équipe de tournage a été mis à disposition. Le personnel responsable de l’hé-bergement nous a chaleureusement accueillis et nous a permis de prendre des photos des lieux. Nous avons pu transmettre rapidement ces éléments visuels aux responsables de l’organisation du Tour de France.
Dans un second temps, la délégation a apporté son soutien en informant la presse locale (journal, radio, télévision), les associations sportives en informant la presse locale. Nous avons également pu rencontrer une association narbonnaise Femmes Solidaires, chargée d’accueillir les cyclistes à leur arrivée le samedi soir à Carcassonne.
Nous remercions Mme Aline Clément, participante à l’édition 2018 de «Donnons des Elles au Vélo J-1», pour son aide dans la préparation de cette manifestation sportive amatrice. Ce riche partenariat nous a permis, au fil des mois, de rebondir face aux imprévus et de donner du sens à l’investissement de chaque membre de l’association pour que cet évènement soit une réussite.
Ce fut également pour la délégation Languedoc Roussillon, l’occasion d’un 1er rassemblement et un plaisir de recevoir les membres des autres délégations de l’association. Ensemble, nous avons pu par-ticiper à cet événement, tout en accompagnant les féminines sur cette étape à vélo, aux couleurs de l’association.Pour la majorité d’entre nous, ce fut un moment unique dans notre parcours de bénévoles Pompiers Soli-daires d’assister à notre façon au Tour de France 2018.
“ Pourquoi soutenir un tel événement? C’est avant tout un projet humain, une entraide locale pour par-tager un message d’égalité, de changement et d’espoir. Promouvoir leurs actions, c’est approuver des valeurs sportives présentes au sein des bénévoles de Pompiers Solidaires issus pour une grande majorité de l’univers des sapeurs pompiers, c’est revendiquer le don de soi, c’est mener des projets en pensant aux nouvelles générations, c’est faire vivre des actions locales au même titre que l’organisation d’une course sportive et avant tout, c’est un partage, un sourire communicatif qui fera le tour de France ”.
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 41
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 42
L’association humanitaire Pompiers Solidaires a organisé
une course hors stade de 10,5 km ainsi qu’une randon-
née de 7 km à la frontière du Cabardès et du Lauragais.
L’Alzonnaise Solidaire a ainsi eu le plaisir d’accueillir 30
randonneurs et 71 coureurs. Ils se sont élancés sous un
ciel clément sur les chemins des communes d’Alzonne
et de Raissac sur Lampy. Cette 1ère édition est d’ores et
déjà un grand succès pour la délégation Pompiers Soli-
daires Occitanie.
L’équipe tient à remercier l’ensemble de nos parte-
naires locaux mentionnés dans le livret du coureur :
The Staberind tatoo shop, Plomberie Marcos A., France
Pare Brise, CGR cinéma, Gîte en Périgord Noir Henri
J., Espace Emeraude, Couchouron voyages, Salon de
coiffure D & M, C.I.C, Air Works, Boulangerie Patisserie
Fabre, Top Garage Ramon, Crédit Mutuel, F.M.A , Alain
Afflelou Castelnaudary, La Casa, SN Diffusion, AXA, Mu-
rielle Bailet, Sport 2000, Monique Fleurs, Intermarché,
Pharmacie Alzonne, Optique et Audition des 4 chemins,
Aux Petits Délices chef à domicile et La Belle Aude. Ain-
si que le Conseil Départemental de l’Aude, la Région
d’Occitanie, Carcassonne Agglo, la commune d’Al-
zonne et son service technique, la commune de Rais-
sac sur Lampy, les pompiers d’Alzonne, les cibistes de
Conque sur Orbiel et les gendarmeries d’Alzonne et de
Bram. Sans oublier l’animateur des épreuves, Mr Alain
Letard, l’équipe de chronométrage de sport-up, le mo-
tard d’ouverture et le vététiste- balai de fin de course
ainsi que les musiciens qui ont su avec brio, animer le
repas à la suite de la remise des récompenses.
Enfin, une attention particulière est adressée aux dif-
férents propriétaires des terrains empruntés, aux habi-
tants qui ont pu faciliter l’installation au niveau de la
ligne d’arrivée et de départ des activités sportives, aux
occupants du domaine de Daves, du domaine de La
Bade, du domaine de Contresty et à l’ensemble des
habitants des communes d’Alzonne et de Raissac sur
Lampy sans qui cette manifestation n’aurait pu avoir
lieu. Notre délégation vous remercie encore pour votre
implication active. Nous vous invitons prochainement à
suivre nos événements et missions sur notre site internet
et le compte Facebook de la délégation. À bientôt.
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 43
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 44
Depuis le première édition de l’Izenah Xtrem en 2016, Pom-piers Solidaires Bretagne est partenaire de la manifestation.
L’Izenah Xtrem en quelques mots...
L’Izenah Xtrem est une course à obstacles inspirées des par-cours du combattant. Elle se tient chaque dernier week-end de septembre à l’Ile aux Moines. Sur 13 km, 28 obstacles sont à franchir. Grimper, ramper, nager, faire preuve d’équilibre ou porter des charges font partie des épreuves que les 2800 coureurs de l’édition 2019 ont dû affronter.L’Izenah Xtrem a gagné le prix de meilleure course à obsta-cles 2018 !
UN PARTENARIAT DONNANT / DONNANT
Dès la première édition de la manifestation, le partenariat entre l’Izenah Xtrem et Pompiers Solidaires Bretagne est né. Les valeurs portées par les deux associations, dépas-sement, entraide et bonne humeur, l’ont rendu évident. En contrepartie d’un coup de main lors du montage et du démontage des obstacles, Pompiers Solidaires apparaît sur l’ensemble des supports de communication de la manifes-tation, reçoit un don et peut gratuitement prendre le départ de la course.
UNE DIZAINE DE POMPIERS SOLIDAIRES SUR LA LIGNE DE DÉ-PART
Depuis 4 ans, une dizaine d’adhérents de la délégation Bre-tagne relève, chaque année, le défi. C’est l’occasion pour les membres de l’association de mieux se connaître, de se dépasser, de s’entraider et de passer un vrai moment de convivialité. En 2019, 7 adhérents de l’association ont pris le départ et franchi les 28 obstacles en près de 3h… Certains étaient pré-sents la veille pour le montage, d’autres le lendemain pour le démontage et tous prêts à repartir pour l’édition 2020 !
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 45
Magazine POMPIERS SOLIDAIRES - Décembre 2019 46
BULLETIN DE DONPOMPIERS SOLIDAIRES / Maison des associations
55, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny - 33700 Mérignac
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