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LES QUAIS DU PORT VIEUX
Le quai d’armement poste N°2
A la fin du deuxième conflit mondial,
les Chantiers Navals de La Ciotat remplacent
la SPCN. En vue de la reprise de l’activité
navale dans le cadre de la reconstruction de
la flotte qui a beaucoup souffert de la guerre,
Jean Marie Terrin souhaite compléter les
infrastructures créées au début des années 40,
par une extension significative des quais
d’armement. En effet jusqu’à présent, on ne
dispose que du quai bâbord du bassin de
radoub et, le plus souvent, les navires sont
armés au mouillage sur le plan d’eau du port
vieux et accessibles par des pontons flottants.
En outre on ne dispose comme engin de
manutention à flot que du ponton mâture de
80 T.
Amodiation du poste N°2
Le 1er document date de décembre
1941 ; c’est une demande d’amodiation pour
procéder aux installations suivantes :
-Au môle vieux, un quai d’armement de
140 m de long.
-Perpendiculairement au quai des
Messageries Maritimes, un môle
d’armement de 140 m de long et de 13.5 m
de large.
-Le long du quai et de ce môle l’installation
de deux grues et de leur chemin de
roulement.
-Une clôture délimitant un passage de 4 m
de large.
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L’installation de voies ferrées le long du
quai et du môle raccordées aux voies
longeant le quai des Messageries
Maritimes.
« Ces installations sont nécessaires pour
l’achèvement à flot du paquebot Maréchal
Pétain » actuellement en construction.
Une demande d’autorisation datée du
10 septembre 1943 est aussi adressée au
président de la délégation municipale. Elle
reprend tous les points de la demande du 2
décembre 1941 en y ajoutant :
« Nous vous signalons que le 1er bloc a été posé le
10 juillet 143 ».
Il s’agit sans doute du début des
travaux concernant le quai d’armement ce qui
est confirmé par la délibération du conseil
municipal du 17 juin 1943 :
« .. alors que l’exécution des ouvrages est déjà
commencée depuis longtemps ; les blocs artificiels
de quai sont fabriqués et les dérochements se
poursuivent ».
La réponse du 17 septembre 1943 est
signée de Francis Ripert président de la
délégation spéciale :
« Je suis bien certain que lorsque vous avez posé le
premier bloc, vous étiez en règle avec
l’administration et, en conséquence, je ne vois pas
en quoi mon autorisation peut être nécessaire pour
la continuation des travaux ».
Effectivement c’est le 15 octobre 1942
que la demande définitive d’autorisation de
travaux est formulée auprès du secrétariat
d’Etat à la Communication :
Dans cette demande la longueur du
quai d’armement est fixée à 153 m.
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Réalisation du quai et caractéristiques
En fait le môle d’armement ne sera pas
réalisé alors qu’il figure sur chaque plan de
demande d’amodiation :
Plan de demande d’amodiation
Coupe du quai
Le mur de quai du poste d’armement
N° 2 est constitué de blocs de béton
préfabriqués, fondés à la cote -7.5 m sur un
remblai pierreux. Le parement comprend
quatre blocs (le premier à talon), surmonté
d’une superstructure en béton armé établie à
la cote +1.70 m.
Cette superstructure qui recevra le
chemin de roulement des grues de 9 m
d’entraxes, intègre un caniveau de fluides et
énergies.
Les blocs seront posés à l’aide du
ponton Mâture.
Pose du 1er bloc
Une partie triangulaire de 8 600 m² est
comblée, elle servira pour partie au stockage
des équipements destinés au bord, facilitant
ainsi l’accès au bateau.
Remblaiement
Un remblai pierreux vient étayer le
mur de quai en blocs et un remblai ordinaire,
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à l’arrière du quai, est mis en place par
refoulement hydraulique par une drague.
Remblaiement
Sur le chemin de roulement deux
grues Titan de 6/10 T sont installées. Enfin
une voie ferrée dessert l’ensemble du bord de
quai.
Montage des grues de 6/10 T
Le tirant d’eau tout au long du quai est
de l’ordre de 7 m sauf au voisinage du poste
N°1 au voisinage du quai des Messageries
Maritimes.
Grues Titan de 6/10 T
Les travaux seront terminés en 1946 et
l’inauguration aura lieu le 20 mars 1946.
Le quai terminé
Construction chemin de roulement
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Travaux réalisés
Musoir du poste N°2
Pendant de longues années les essais
au point fixe, les différents lancements vont
progressivement affouiller le musoir du quai
à bâbord du bassin de radoub.
En 1974 il deviendra indispensable de
consolider ce musoir par une ligne de quai en
blocs, en débord du profil existant.
Nouveau musoir
Cette structure de 3.5 m de large,
fondée entre -5.7 m et -6.70 m sera protégée
en pied par une risberme de béton immergé
de 2.05 m de large.
Blocs en cours de pose
Le bâtiment d’armement :
Bâtiment d’armement en cours de montage
En 1948 débute la construction du
bâtiment d’armement d’une surface au sol de
3 250 m². Il comporte des ateliers de petite
tôlerie et de ventilation ferrage au rez de
chaussée et deux étages de bureaux pour la
maitrise et les services du bureau de
fabrication, planification ordonnancement…
Ils seront mis en service en 1949.
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Bâtiment d’armement côté port
Bâtiment d’armement côté bassin
Le quai d’armement du poste N°3
Amodiation poste N°3
Le quai d’armement du poste N°3
réalisé à bâbord lors de la construction du
bassin de radoub en 1869 est très étroit et mal
équipé en moyens de manutention.
Elargissement poste N°3
C’est le 22 mai 1947 qu’une demande
d’amodiation pour un plan d’eau de 696 m²
est effectuée auprès des services compétents.
Il s’agit d’élargir le quai de 6 m sur une
largeur de 116 m.
Ce nouveau quai sera constitué de
blocs préfabriqués fondés entre -4.5 m et 5.60
m. Le chemin de roulement aura un entr’axes
de 9 m.
Le tirant d’eau au droit de ce quai ne
dépassera pas 6 à 7 m.
Coupe poste N°3
Cet élargissement permettra
l’installation d’une grue de 6/10 T en 1948
puis d’une grue Man de 3 T en 1958. Ces
grues desservent à la fois le bassin de radoub
et le nouveau quai d’armement au poste N°3.
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Travaux en cours
Travaux en cours
Travaux en cours
Quai poste N°3 et grue 6/10 T
Quai postes N°4 et 4 bis
Lors de l’extension du poste N°5
d’armement au cours des années 1973/74, le
quai d’entrée bâbord de la grande forme et le
poste N°4 ont été totalement restructurés
pour constituer avec le poste N°4 bis un poste
d’amarrage des navires dans la passe.
Quai bâbord grande forme
A l’entrée de la forme le quai est
constitué de caisses alvéolaires puis la partie
du poste 4bis en alignement du musoir
tribord de la forme (poste N°4) est construit
en colonnes de 11, 50 m de diamètre fondées
à la cote -8.30 m.
Musoir bâbord grande forme
Ces Quais N) 4 et 4 bis ne recevront
pas de chemins de roulement car aucun engin
de manutention n’y sera implanté.
Par contre des caniveaux de fluides et
énergies seront intégrés aux superstructures.
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Quai en caisses alvéolaires
Quai en colonnes préfabriquées
Postes N° 4 bis et 5 en colonnes
Aménagements au poste N°4 bis
A la suite de l’extension du poste
d’armement N° 5 le phare rouge sera déposé
et remplacé par les nouveaux phares rouges
situés aux extrémités des deux digues du
large successives.
Dépose du phare rouge
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Elargissement de la passe au môle Berouard
Situation avant travaux
Début des travaux
Début des travaux
Les navires construits sur la cale N°1
ou armés aux poste N°2 et 3, deviennent de
plus en plus gros. Il devient donc
indispensable d’augmenter la largeur de la
passe au droit du môle Berouard.
Démolition enceinte
Travaux en cours
Pour ce faire, le phare vert sera reculé
de 10,40 m en 1971.
Les différentes opérations se
dérouleront suivant la procédure suivante :
-Démolition partielle de l’enceinte de
maçonnerie existante
² Démolitions
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-Préparation de nouveau massif de
fondation.
Fondations
-Dégagement au brise béton de l’assise
du phare.
Assises
-Mise en place des rails de transfert et
de la structure métallique support du
phare.
Rails et structure de transfert
-Encastrement de la structure dans
l’assise du phare.
Encastrement dans assise
-Installation des rouleaux et vérins de
transfert.
Rouleaux et vérins
-Démolition de l’assise du phare en
partie basse.
Démolition embase
-Transfert du phare sur chemin de
roulement par vérins de poussée.
Transfert du phare
-Coffrage et coulage en sous œuvre de
la nouvelle assise du phare.
Coulage assise
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-Décoffrage et reconstitution de la
maçonnerie de la nouvelle enceinte.
Nouvelle enceinte
Les travaux conduits par l’Entreprise
Sainrapt et Brice se sont déroulés entre la mis
juin 1971 et le début du mois de novembre.
L’entreprise Sainrapt et Brice :
L'entreprise est créée par Michel Sainrapt,
en 1852. Elle est alors spécialisée dans les travaux
de consolidation et de fondations spéciales. En
1901, Alexis Brice, ingénieur s'associe à Irma
Sainrapt, veuve du fondateur.
L’entreprise se développe dans l'entre-
deux-guerres. Succédant à son père, Pierre-Louis
Brice devient le patron de l'entreprise Sainrapt et
Brice, cinquième entreprise du BTP en France
dans les années 1930.
Brice est un proche d’Eugène Freyssinet
bien connu pour l’invention du béton
précontraint.
L'entreprise a une croissance rapide mais
reste familiale. Le conseil d'administration est
formé par les héritiers des familles Sainrapt et
Brice, parmi lesquels Pierre Brice et sa sœur, Mme
Bassot.
Sous l'occupation, l'entreprise collabore
ouvertement et participe activement à la
construction du mur de l'Atlantique.
En 1944, les Francs-tireurs et partisans
(FTP) envahissent les entrepôts de Sainrapt et
Brice à Ivry-sur-Seine, société désignée comme un
modèle de collaboration économique.
La Libération fait du procès de Pierre-
Louis Brice un procès emblématique de la
collaboration économique. Il est condamné et
démis de ses fonctions.
L’entreprise a cependant le droit de
poursuivre son activité. Elle travaille sur le port
de Dunkerque dès 1947 et vers 1950, sur la chute
de Carla-sur-l’Agout près de Castres.
Le chanteur Guy Béart fut, après la guerre,
ingénieur au bureau d'études de cette entreprise.
La Société Sainrapt et Brice a participé en
Egypte au sauvetage du temple d'Amada.
Sainrapt et Brice s’oriente vers l'Afrique,
grâce à sa filiale Satom. Cependant, la maison-
mère Sainrapt et Brice traverse une profonde
récession.
Elle est reprise par le groupe Devars-
Naudo, puis fusionne en 1981 avec la Société
générale d'entreprises (SGE)
Aujourd'hui l'entreprise fait désormais
partie du groupe Vinci.
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Projet d’élargissement
Recul de 10 40 m
Le môle en 1976
Coupe du phare vert
A l’issue des travaux la largeur de la
passe sera portée à 60.90 m.
Passe à 60.90m
En 1976 lors de la réalisation du terre
plein de l’île verte et de la nouvelle digue du
large, le musoir du môle Bérouard sera
réaménagé pour constituer un poste de
déchargement des camions sur clapet pour
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les remblais provenant des carrières du Loin
et destinés au « Sahara ».
Travaux terminés
Phare actuel
Le terre plein en arrière du môle a été
élargi et est devenu ultérieurement le jardin
et parking du Môle Bérouard.
Parking et jardins actuels
Le môle Bérouard et ses jardins
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