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LE SERMON 117 D’AUGUSTIN
SUR L’INEFFABILITÉ DE DIEU
ÉDITION CRITIQUE
Selon Augustin, toute réflexion sur Dieu doit déboucher surle silence1. Mais que peut faire un évêque quand il doit traiter,devant ses fidèles, du prologue de l’évangile johannique ? Dans leSermon 117, Augustin ne propose pas une explication scripturaire,mais un parcours spirituel, depuis le Dieu-Verbe, sans prix et inef-fable, jusqu’à l’humilité du Verbe fait chair. Ce texte a fait l’objetd’appréciations diverses, à commencer par celle de Thomas d’Aquin2.Après le travail critique des Mauristes, personne n’en a plus con-testé l’authenticité, mais certains commentateurs modernes conti-
nuent de manifester leurs réserves à son sujet 3, tandis que d’autres enont souligné l’importance pour restituer la catéchèse christologiqued’Augustin4 ou l’ont même rangé parmi ses plus beaux sermons 5.Sous sa forme actuelle, qui remonte à la collection De uerbis Domini,le texte renferme effectivement, à côté de sentences magnifiques, desexpressions obscures et des périodes mal équilibrées. Mais s’agit-ilde défauts originels ou d’accidents de transmission ? Le sermonnaire
1. G. Madec, art. « Deus », dans Augustinus-Lexikon, t. 2, Bâle, Schwabe,
1996-2002, col. 313-365, spéc. col. 343-345.2. L. Elders, « Les citations de saint Augustin dans la “Somme Théolo-gique” de saint Thomas d’Aquin », Doctor communis, t. 40, 1987, p. 115-167, spéc.p. 166-167 (en Summa Theologiae, I qu. 3 art. 8, Thomas critique la définitionde Dieu comme « forma quaedam non formata » [§ 3]).
3. E. Hill, The Works of Saint Augustine. A Translation for the 21st Century,Sermons, III/4, New York, New City Press, 1992, p. 209-223, spéc. p. 221 : « Itis interesting, in my view, as showing him (sc. Augustine) not exactly at hisbest as a preacher – especially at the beginning. He fumbles, he obscures hismeaning… ».
4. M. Heintz, « The Immateriality and Eternity of the Word in St. Augus-tine’s Sermons on the Prologue of John’s Gospel », dans Collectanea Augusti-niana. Augustine : ‘Presbyter factus sum’, éd. J. T. Lienhard, E. C. Muller,
R. J. Teske, New York-San Francisco-Bern, etc., Peter Lang, 1993, p. 395-402(où le S. 117 est de beaucoup le plus cité).5. G. Humeau, Les plus beaux sermons de saint Augustin, 3 vol., Paris, Études
Augustiniennes, 21986 (1932-34), t. 2, p. 153-173.
DOI : 10.1484/J.RB.5.103013
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de Mayence révélant une seconde branche de la tradition6, j’ai tenté
d’apporter à cette question des éléments de réponse, en procurantune nouvelle édition du Sermon 117. Chaque lecteur pourra ainsi sefaire une opinion personnelle.
I. – Circonstances et argument du texte
D’après les premiers mots d’Augustin7, on venait de lire le pro-logue de l’évangile de Jean ; et cela au moins jusqu’au verset 17,car le résumé introductif fait allusion aux versets 3 (« ad condendam
uniuersam creaturam ») et 16-17 (« Iesum Christum accipimus … adreparandam lapsam creaturam »)8. On notera aussi que la citationfinale de l’Épître aux Éphésiens (§ 17) fut choisie parce qu’elle repre-nait les mots habitare et plenitudo de Jean 1, 14 et 16. Ce prologuen’était pas, pour Augustin, un texte comme les autres, mais celuiqui avait joué un rôle décisif dans sa conversion et qu’il avait payé,en quelque sorte, de son renoncement à une carrière mondaine 9.
Le sermon que nous lisons fut-il prêché en assemblée liturgique ?Rien n’est moins sûr, car aucune autre péricope n’est mentionnée en
tant que telle. Les citations bibliques sont d’ailleurs peu nombreuses.Le texte même de Jean, qualifié d’inaccessible à l’intelligencehumaine, est destiné à susciter le désir de Dieu10. L’orateur ne visepas à en donner une explication, mais à introduire son auditoire aumystère ineffable de la divinité, dont seul un langage négatif permet
6. Voir F. Dolbeau, « Le sermonnaire augustinien de Mayence (Mainz, Stadt-bibliothek I 9) : Analyse et histoire », Rev. bénéd., t. 106, 1996, p. 5-52, spéc.
p. 38-39 ; reproduit dans Id
., Augustin et la prédication en Afrique (Collection desÉtudes Augustiniennes. Série Antiquité, 179), Paris, Institut d’Études Augusti-niennes, 2005, p. 23-70, spéc. p. 56-57.
7. « Capitulum euangelii quod lectum est … clarum et purum oculum cordisinquirit » (§ 1).
8. M. Margoni-Kögler propose comme découpage Jean 1, 1-14 (évoqué au§ 16) ou 18 : cf. Die Perikopen im Gottesdienst bei Augustinus. Ein Beitrag zur
Erforschung der liturgischen Schriftlesung in der frühen Kirche (ÖsterreichischeAkademie der Wissenschaften. Philosophisch-historische Klasse. Sitzungsbe-richte, 810), Wien, Verlag der O.A.W., 2010, p. 302 et 304-305 n. 801.
9. G. Madec, art. « Christus », dans Augustinus-Lexikon, t. 1, Bâle, Schwabe,1986-94, col. 845-907, spéc. col. 851-853 et 877.
10. « Dicimus quam incomprehensibile sit quod lectum est ; tamen lectum
est, non ut comprehenderetur ab homine, sed ut doleret homo quia non com-prehendit, et inueniret unde impeditur a comprehensione, et remoueret ea, etinhiaret perceptioni incommutabilis Verbi, ipse ex deteriore in melius commu-tatus » (§ 3).
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l’approche11, et par là même à inciter les fidèles à se débarrasser des
pensées charnelles et à purifier l’œil de leur cœur12
. Augustin prendson temps dans un exposé qu’il veut pédagogique. Deux points vontle retenir plus spécialement, en polémique avec la doctrine arienne :la coéternité du Fils et du Père, et leur égalité parfaite. L’ensembledonne plutôt – comme le Sermon 139, lui aussi anti-arien13 –l’impression d’une conférence doctrinale14.
Ce qui est indicible ne peut être abordé que de façon imparfaite,à l’aide d’images empruntées à des réalités sensibles. Le mot-clef dudiscours est le terme similitudo, qui apparaît 28 fois. Dans l’évangile
de Luc, il sert à introduire les paraboles, mais Augustin l’emploie iciau sens plus courant de comparaison ou de figure15. Ce procédé étant
11. « Forma non formata…, incommutabilis, sine lapsu, sine defectu, sinetempore, sine loco… forma informata, sine tempore, ut diximus, et sine spatiislocorum (§ 3) ; incorporaliter, inuiolabiliter, incommutabiliter, sine temporalinatiuitate… (§ 6) ; inconuertibilis enim et incommutabilis et omnino inuiolabilismanens… (§ 16), etc. ». Une homélie de Basile traduite par Rufin pourrait iciavoir inspiré Augustin, selon S. Poque, « L’expression de l ’anabase plotiniennedans la prédication de saint Augustin et ses sources », Recherches Augustiniennes, t. 10, 1975, p. 187-215, spéc. p. 212-213. Voir aussi l’article cité à la n. 31, ainsique M. A. Smalbrugge, « L’emploi de la théologie apophatique chez Augustin ;une question à l’historiographie », Revue de théologie et de philosophie, t. 120,1988, p. 263-274. Cette dernière étude, fondée sur le Sermon 117, n’est mention-née ni dans la bibliographie, au demeurant fort utile, d’H. R. Drobner, Augus-tinus von Hippo : Sermones ad populum. Überlieferung und Bestand – Biblio-graphie – Indices (Supplements to Vigiliae christianae, 49), Leiden, Brill, 2000,ni dans son Supplement 2000-2010 (Patrologia, 25), Frankfurt-Berlin-Bern, etc.,Peter Lang, 2010.
12. « Quis ergo oculus cordis comprehendit Deum ? Sufficit ut adtingat, sipurus est oculus » (§ 5) ; « Mundum fac oculum, unde il lud, quicquid est , possitadtingi ; mundum fac oculum cordis : Beati enim mundo corde, quia ipsi Deumuidebunt » (§ 15), ce qui fait écho à la phrase d’ouverture citée n. 7. La conclu-sion révèle qu’une telle purification s’obtient par l’humilité (§ 17).
13. F. Dolbeau
, « Une causerie doctrinale à propos de Jean 10, 30 : Moi etle Père sommes un. Édition critique du Sermon 139 d’Augustin », dans Augustin philosophe et prédicateur. Hommage à Goulven Madec, éd. I. Bochet (Collectiondes Études Augustiniennes. Série Antiquité, 195), Paris, Institut d’ÉtudesAugustiniennes, 2012, p. 409-429.
14. Malgré la présence de thèmes communs, le contraste est saisissant avecles homélies véritables qui traitent de la même péricope (S. 118-120, 342,Caillau I 57 ; In Ioh. eu. 1). Cette conférence fut-elle réclamée expressément parles fidèles ? La réponse dépend du sens que l’on accorde aux mots petentibusuobis de la ligne 389. Contrairement à Kunzelmann (cit. n. 29), j’y vois seule-ment une allusion aux prières sollicitées aux lignes 139 et 143-145.
15. Ici, ce terme n’entretient pas avec imago, qui apparaît 29 fois, la relationétablie, d’après l’exégèse de Genèse 1, 26, par R. A. Markus, « ‘Imago’ and
‘similitudo’ in Augustine », Revue des Études Augustiniennes, t. 10, 1964, p. 125-143 ; article reproduit chez Id., Sacred and Secular : Studies on Augustine and Latin Christianity, Aldershot, Variorum, 1994, n° XVI. Les occurrences d’imago sont, pour la plupart, regroupées aux § 12-13, où elles signifient ‘reflet’ dans un
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exploité par les Ariens16, qui déduisaient la postériorité du Fils de
la succession des générations humaines (§ 6), Augustin n’éprouve pasle besoin d’en justifier l’usage17, mais il insiste à plusieurs reprisessur le fait que toute comparaison entre création et créateur, tempset éternité, reste en-deçà de la vérité divine 18. Son propos est deréfuter la doctrine arienne, en en montrant la faiblesse intrinsèque :les naissances humaines qui se font dans le temps n’éclairent pasla naissance divine du Fils, et l’on peut trouver, à partir d’autreschoses créées, des cas de naissances simultanées, reflets terrestresde la coéternité.
Le Verbe de Dieu, proclamé au début de l’évangile de Jean, n’apas de prix ; proposé à tous, il ne peut être acquis que si l ’on sedonne soi-même en paiement (§ 1-2)19. Ce Verbe créateur est Sagessede Dieu (§ 3). Incorporel, indivisible en parties et immuable, il n’estpas enrichi par ce que nous lui donnons (§ 4-5). Dieu est ineffable,et toute réflexion à son sujet devrait conduire au silence (§ 7). Lessimilitudines, dont Augustin use ensuite à des fins pédagogiques etpolémiques, lui sont inspirées par une présentation biblique de la
miroir ou une nappe d’eau, par analogie, il est vrai, avec la désignation du Filscomme imago Patris (§ 11-12) ; cf. I. Bochet, art. « Imago », dans Augustinus-
Lexikon, t. 3, Bâle, Schwabe, 2004-10, col. 507-519.16. « Simil itudines adhibent de creaturis » (§ 8).17. Contrairement à ce qui se passe en S. 139, 2 : « Simil itudines uobis adhi-
beam, ut quod minus intellegitur, exemplo clarescat. Vtputa aurum est Deus,aurum est Filius eius. De terrenis si ad caelestia non sunt dandae similitudines,quomodo Petra erat Christus ? ». Parmi les Sermones ad populum, les numéros 117et 139 sont les seuls à employer l’expression : adhibere similitudinem ou -nes,dont il existe 19 occurrences chez Augustin.
18. « Quid tamen est comparandum Deo ? » (§ 9) ; « Reuera, fratres, non suminuenturus temporales similitudines quas aeternitati possim comparare » (§ 10) ;
« Arbitror sanctitatem uestram iam intellexisse quod dico : non posse compa-rari temporalia aeternis » (§ 11) ; « Ante omnia tamen seruate hoc : quicquid decreatura potuimus colligere, aut sensu corporis, aut cogitatione animi, inenar-rabiliter transcendere creatorem » (§ 15), etc.
19. Cette entrée en matière a paru déplacée à Hill (cf. n. 3) ; Augustindevait songer ici à sa propre conversion et à l’anecdote relatée en De ciu. Dei X 29, 2 : « Quod initium sancti euangeli i … quidam Platonicus, sicut a sanctosene Simpliciano … solebamus audire, aureis litteris conscribendum, et per omnesecclesias in locis eminentissimis proponendum esse dicebat ». Malgré l’analysesubtile de Smalbrugge (cit. n. 11), la phrase du § 2 : « Ergo qui uult comparare,det seipsum » ne renferme, à mon avis, aucun jeu de mots (comparare y signifieseulement ‘se procurer’, ‘acquérir’, et non ‘comparer’ comme aux § 10-11). Aprèsune très brève digression – une citation de Luc 2, 14, entraînée mécaniquement
par association d’idées avec la relative qui pie uoluerint –, l’orateur revient àson propos en reprenant une phrase du § 1, où le sens du verbe est sans ambi-guïté : « Qui autem uult comparare Verbum hoc, qui uult habere, non quaeratextra seipsum quod det, seipsum det ».
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Sagesse divine : « Candor est enim lucis aeternae, et speculum sine
macula Dei maiestatis, et imago (bonitatis ill ius…) » (Sagesse 7,2620). L’expression de candor lucis suggère aussitôt à une partie del’auditoire la comparaison, chère à l’orateur21, avec le feu et son éclat(splendor ou fulgor ignis) : la lumière naît du feu, dès que ce dernierjaillit (§ 11). Le terme de speculum, anticipé au § 8 par une allusion àI Corinthiens 13, 12 (« potest in aenigmate, potest per speculum »), etcelui d’imago conduisent d’abord à une impasse, car l’homme qui seregarde dans un miroir existait avant son image. L’orateur feint doncl’embarras, avant de proposer une troisième similitudo : celle d’une
herbe ou d’une jeune plante (uirgultum22) qui pousse, en se reflétant,le long d’un miroir d’eau (§ 12). La plante et son image sont néessimultanément, et cette contemporanéité (coaeuitas23) est figure de lacoéternité du Père et du Fils (coaeternitas).
Mais ces analogies, dans leur imperfection, risquent de procurerune objection aux adversaires, car l’image de la plante ne possèdepas les propriétés de celle-ci, de même que l’éclat est différent dufeu : le Fils pourrait-il donc ne pas être l’égal du Père ? Augustinapporte ici deux réponses : biblique (§ 13), grâce à Philippiens 2, 6
(« non rapinam arbitratus est esse aequalis Deo ») ; dialectique (§ 14),
20. Verset annoncé par une allusion antérieure à son contexte immédiat (l.66-67) et souvent cité dans d’autres ouvrages anti-ar iens : Epist. 170 et 238 ; In
Ioh. eu. 20-22 ; S. 118 ; cf. A.-M. La Bonnardière, Biblia Augustiniana. A. T. Le livre de la Sagesse, Paris, Études Augustiniennes, 1970, p. 166 n. 48 et 283.Notons que les Tractatus 20-22 in Iohannem ne doivent plus être datés d’après420, comme faisait cet auteur, mais de l ’automne 419 : cf. C. Weidmann, « Vierunerkannte Predigten des Augustinus », Revue des Études Augustiniennes et
Patristiques, t. 56, 2010, p. 173-196, spéc. p. 176-180.21. Cf. S. 118, 2 ; Denis 11 (308A), 4 ; Liverani 8 (265A), 5 ; De symbolo ad
catechumenos, 3, 8 ; In Ioh. eu. 20, 8 et 13 ; Contra sermonem arrianorum, 3, 4et 34, 32 ; De Trinitate, VI 1, 1, etc. : voir à ce sujet La Bonnardière, op. cit., p. 165-167. Ce thème, comme celui récurrent de l’œil du cœur, remonte au mini-mum au De principiis d’Origène.
22. Pourquoi ce terme, entre tant d’autres possibles, est-il venu quinze foisdans la bouche de l’orateur, alors qu’il est absent de tous les autres Sermonesad populum ? En Genèse 1, 5, le texte africain ne portait pas « omne uirgultumagri », contrairement à la Vulgate. On serait tenté d’invoquer le verset d’Isaïe53, 2 : « Ascendet sicut uirgultum… », souvent associé au Sauveur (cf. Césaired’Arles, S. 142, en partie fondé sur un sermon augustinien perdu) ; mais il nesemble pas qu’Augustin lui-même ait utilisé cette version hiéronymienne. Unautre souvenir possible serait l’une des interprétations usuelles du nom deNazareth : « Flos aut uirgultum eius… » (cf. Jérôme, Liber interpretationis hebrai-
corum nominum 62 , 25 ; éd. P. de Lagarde, p. 95) ; mais celle-ci non plus n’estjamais invoquée par Augustin.23. Ce nom abstrait est utilisé quatre fois, et ce sont les seuls exemples dans
l’œuvre entière d’Augustin, qui se contente d’ordinaire de l’adjectif coaeuus.
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en combinant ses propres similitudines avec celle des Ariens, pour
annuler les défauts de chacune. Entre un père et un fils, les nais-sances humaines associent égalité de nature et succession temporelle ;le feu et son éclat, la plante et son reflet, différence de nature et con-temporanéité. La perfection divine exclut les imperfections que sontles inégalités temporelle et substantielle : Père et Fils sont donc à lafois égaux en tout et coéternels.
L’orateur, qui avait introduit sa démonstration en exaltant la fi-gure de l’évangéliste et en demandant les prières de ses auditeurs (§1 et 6), l’achève par une action de grâces et un nouvel éloge de Jean
(§ 1524). Une promesse de ce dernier est que nous verrons Dieu tel qu’ilest (I Jean 3, 2). Qui veut en bénéficier doit, dès à présent, se puri-fier les yeux du cœur (§ 1525), se nourrir des paroles du Verbe incarné,adaptées à notre faiblesse (§ 16) et imiter l’humilité du Christ (§ 17).La présomption intellectuelle, critiquée dans les prolégomènes26 , està nouveau condamnée en finale : « Non praesumatis et quasi ante-ponatis scientiam praeceptis Dei ». Augustin paraît s’adresser à unauditoire choisi, peut-être tenté par les spéculations théologiques.Sous un exposé décousu et prolixe en apparence, se cachent une
argumentation vigoureuse, une structure rhétorique d’une extrêmecomplexité et le souci de l’orateur, dans une question plus que dif-ficile27, d’être compris et suivi pas à pas par ses auditeurs.
II. – Essai de datation
Surpris par un style inhabituel (« aliquanto diffusior et inaequa-lis »), les Mauristes estimaient qu’il s’agissait d’un des plus ancienssermons improvisés d’Augustin28 . En réalité, les traits particu-
liers du texte ne s’expliquent ni par son caractère improvisé ni par
24. Sur ces éloges du quatrième évangéliste, voir D. Dideberg, « Saint Jean,le disciple bien-aimé, révélateur des secrets du Verbe de Dieu », dans Saint
Augustin et la Bible, éd. A.-M. La Bonnardière (Bible de tous les temps, 3),Paris, Beauchesne, 1986, p. 189-201.
25. Ce qui renvoie à la phrase initiale et à un développement du § 5 (cf.n. 7 et 12).
26. En deux sentences explicites : « Magis pia est talis ignorantia quam prae-sumpta scientia… Sit pia confessio ignorantiae magis quam temeraria profes-sio scientiae » (§ 5), contribuant à faire d’Augustin un précurseur de la « Docte
ignorance » ; cf. S. 27, 4 (daté de 418 ou d’après 418) : « Melior est enim fidelisignorantia quam temeraria scientia ».27. « Loco scrupulosissimo (var. scopulosissimo) et laboriosissimo » (§ 15).28. Éd. Paris, F. Muguet, 1683, col. 579-580 ( PL 38, col. 661).
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l’inexpérience du prédicateur, mais par la difficulté du sujet, la spé-
cificité du public et, au moins en partie, une transmission médiocre.Le Sermon 117 est daté désormais d’une époque beaucoup plus tar-dive, en fonction des contacts entre Augustin et l’Arianisme : en 418au moment où Augustin rédigeait le Contra sermonem Arrianorum29,ou après 42030 ou entre 408 et 41831, selon les auteurs. Dans sa thèsesur la polémique anti-arienne dans la prédication d’Augustin32 , Ser-gio González a retenu la fourchette le plus couramment citée : 418-420, et versé le texte dans un sous-groupe constitué des Sermons 117,126, 139 et Liverani 8 (265A)33. Révisant la chronologie de la produc-
tion anti-arienne d’Augustin, H. J. Sieben attribuait un rôle déter-minant à la lecture en 419 du Sermo Arrianorum et situait le Sermon117 après cette date34. Mais il convient désormais de tenir comptedes réserves exprimées par Uta Heil contre les reconstructions tropprécises35. Il est difficile de savoir si, en apostrophant comme ici un
29. A. Kunzelmann, « Die Chronologie der Sermones des hl. Augustinus »,dans Miscellanea Agostiniana, t. 2, Roma, Tip. poliglotta vaticana, 1931, p. 486-487. Sa suggestion, souvent reprise telle quelle, est à retarder d’un an, car l’onsait désormais, grâce à la Lettre 23A*, que le Contra sermonem Arrianorum futrédigé à l’automne 419.
30. La Bonnardière, op. cit., p. 50 (sans justification, à propos d’une allusionà Hebr. 1, 3 ; dans le même ouvrage [p. 283], la date du sermon est affectée d’unpoint d’interrogation). Bien que, chez Florus, Hebr. 1, 3 ait servi de support à unlong extrait du S. 117, je n’ai pas renvoyé à ce verset dans l’apparat biblique, carl’expression patrem illius splendoris, aux lignes 271-272, qualifie le feu matériel.
31. Selon P. van Geest, « De Deo loquimur, quid mirum si non comprehendis ?(s. 117). The Merging of Orthodoxy, Heterodoxy and Negativity in Augustine’sPreaching », dans Ministerium sermonis. Philological, historical, and theologicalStudies on Augustine’s Sermones ad populum, éd. G. Partoens, A. Dupont,M. Lamberigts (Instrumenta Patristica et Mediaeualia, 53), Turnhout, Brepols,2009, p. 199-220. Le terminus ante quem non de cet auteur (a. 408) est fondé
sur un rapprochement formel, très fragile, entre les lignes 165-166 et In Ioh. eu. 1, 1 : « Quid ergo, fratres ? Silebimus hinc ? ». Depuis, P. van Geest a résumé sespositions dans un ouvrage de portée plus générale : The Incomprehensibility ofGod : Augustine as a Negative Theologian (Late Antique History and Religion, 4),Leuven-Paris-Walpole, MA, 2011, p. 179-188.
32. La preocupación arriana en la predicación de san Agustín, Valladolid, Estu-dio Agustiniano, 1989, p. 318-328, 337-339.
33. Les trois premiers, qui se suivaient directement sous les numéros 22-24(S. 117, 139, 126) dans un recueil jadis inventorié à Lorsch, sont aussi présentsdans le sermonnaire de Mayence sous les numéros 14 et 56-57 (S. 126, 139, 117),deux collections dont González ignorait l’existence.
34. « Beschäftigung Augustins mit dem Arianismus außerhalb seiner explizitantiarianischen Schriften », Theologie und Philosophie, t. 81, 2006, p. 181-212.
L’auteur rapproche les S. 117, 118, 135, 139, 183, 341, Liverani 8 et Morin 3.35. « Antiarianisches in den neutestamentlichen Predigten von Augustinus –eine Problemanzeige », Tractatio scripturarum. Philological, Exegetical, Rhetoricaland Theological Studies on Augustine’s Sermons, éd. A. Dupont, G. Partoens,
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Arien36, Augustin vise un hérétique individuel, un adversaire virtuel
ou des chrétiens susceptibles d’être tentés, à la manière des Ariens,par des conceptions charnelles de la divinité37. Certes, la mention dela loi aristotélicienne dite de synonymie : « Homo … hominem gene-rat » (§ 1438) inciterait à rapprocher le Sermon 117 des autres textes quil’invoquent, à savoir le Sermon 139 et deux traités des années 427-428 : la Conlatio cum Maximino (en 14, 6) et le Contra Maximinum (I,7). Mais cela ne suffit pas à garantir une datation aussi proche de lamort d’Augustin. Le Sermon 117 est sûrement postérieur à la résur-gence de l’Arianisme en Afrique, vers 410-415, et appartient donc,
comme le Sermon 139, aux quinze dernières années de la vie du saint(415-430). Il serait imprudent de vouloir préciser davantage, à par-tir du matériel biblique ou de rapprochements textuels. Cependant,une date très postérieure à 420 deviendrait moins probable, si l’onpouvait garantir avec certitude que l’entrée VIII. 13 de l’ Indiculus correspondait bien à ce sermon39.
III. – La reconstitution du texte
Manuscrits : Collection de Mayence-Lorsch, dont la teneur n’estconnue que par le sermonnaire de Mayence (= Z 57). – Collection Deuerbis Domini (= VD 38). – Recueils dépendant de VD. – Collectorium de Robert de’ Bardi IV. 48, dépendant de VD 40.
M. Lamberigts (Ministerium sermonis, 2 = Instrumenta Patristica et Mediae-ualia, 65), Turnhout, Brepols, 2012, p. 373-403.
36. « O Arriane » (§ 11).37. La dernière possibilité est citée explicitement dans un passage du S. 126
que le sermonnaire de Mayence est seul à transmettre : cf. F. Dolbeau, « Une
causerie doctr inale… » (cit. n. 13), p. 416 n. 31.38. P. W. Rosemann, « “Homo hominem generat, canis canem, et Deus Deumnon generat ?” Procréation humaine et filiation trinitaire chez saint Augustin »,dans Actualité de la pensée médiévale, éd. J. Follon, J. McEvoy (Philosophesmédiévaux, 31), Louvain-la-Neuve, Éd. de l ’Institut Supérieur de Philosophie ;Louvain-Paris, Peeters, 1994, p. 159-170.
39. Ce qui n’est pas le cas : voir infra la discussion aux notes 42-43. Sousla forme que Possidius a jointe à sa biographie d’Augustin, l’ Indiculus corres-pond à un inventaire dressé vers 420 et complété ensuite avec une certainenégligence : cf. F. Dolbeau, « La Survie des œuvres d’Augustin. Remarquessur l’ Indiculum attribué à Possidius et sur la bibliothèque d’Anségise », dans
Du copiste au collectionneur. Mélanges d’histoire des textes et des bibliothèques enl’honneur d’André Vernet, éd. D. Nebbiai-Dalla Guarda, J.-F. Genest (Biblio-
logia, 18), Turnhout, Brepols, 1998, p. 3-22 ; reproduit avec des addenda dansId., Augustin et la prédication en Afrique (cit. n. 6), p. 475-494 et 635-636.40. Le détail des manuscrits collationnés est mentionné plus bas, dans l’ Index
siglorum. La sélection des témoins de VD repose sur le travail critique de L. De
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Principales éditions : Amerbach (1494) ; en dépendance de VD. –
Docteurs de Louvain (157641
), responsables de la division en chapi-tres (chiffres romains entre parenthèses) ; en dépendance de VD etd’Amerbach. – Mauristes (1683), De scripturis, 117 ( PL 38, col. 661-671), responsables de la division en paragraphes ; en dépendance deVD, d’Amerbach et des Docteurs de Louvain.
Tradition indirecte : cf. Possidius, Indiculus VIII. 13 : Item de Tri-nitate, de : In principio erat Verbum42 . Cette entrée anti-arienne del’ Indiculus est rapprochée habituellement du Sermon 117, mais peut-être à tort, d’après C. Weidmann43. – Catalogue de Lorsch (circa
830), sermonnaire perdu d’Augustin, 2244 : Contra Arrianos. De In principio erat Verbum et Verbum erat apud Deum et Deus erat Verbum ;hoc erat in principio apud Deum45. – Florus de Lyon, Expositio in epis-tolas beati Pauli ex operibus sancti Augustini, In Hebr. 1, 3a : Troyes,
Coninck, B. Coppieters ’t Wallant, R. Demeulenaere, La tradition manus-crite du recueil De Verbis Domini jusqu’au XII e siècle (Instrumenta Patristica etMediaeualia, 45), Turnhout, Brepols, 2006.
41. Par commodité, l’édition utilisée ci-dessous est celle de Cologne, 1616,numérisée sur le site de la Bibliothèque de Munich.
42. VIII. 13 est la numérotation commune à A. Wilmart, « Operum S. Augus-tini Elenchus a Possidio … digestus », dans Miscellanea Agostiniana, t. 2, Roma,Tip. poliglotta vaticana, 1931, p. 174, et à A. C. Vega, Opuscula sancti Possidiiepiscopi Calamensis, Tipis Augustinianis monast. Escurialensis, 1934, p. 61. LesMauristes distinguaient deux articles : De Trinitate = S. 52 ; De In principio eratVerbum = S. 117. Or deux entrées successives du catalogue de Lorsch (cité dansla suite du paragraphe) pourraient, au moins en partie, leur donner raison : 22 .Contra Arrianos. De In principio erat Verbum… = S. 117 ; 23. De sancta Trinitate = S. 139 ; les identifications données ici avec les S. 117 et 139 sont garanties parla teneur du sermonnaire de Mayence.
43. Selon ce dernier (« Vier unerkannte Predigten… », cit. n. 20, p. 178-180),
le titre en cause VIII. 13 – maintenu unitaire – correspondrait plutôt à Io. eu.tr. 22. L’hypothèse est séduisante, mais j’hésite à l’adopter (voir la note précé-dente).
44. Et non 23, comme j’ai écrit à tort dans Augustin et la prédication en Afrique (cit. n. 6), p. 56 (correction p. 613). Mon erreur – reproduite par Weid-mann, « Vier unerkannte Predigten… », p. 179-180 – tenait au fait que j’avaismal distingué titre final et titre initial à l’intérieur du sermonnaire de May-ence. Au f. 184v de Z, la transition entre les S. 139 et 117 doit se lire ainsi :« Finit sermo » (S. 139). « Tractatus sancti Augustini contra arrianos. De In prin-cipio erat uerbum et uerbum erat apud deum et deus erat uerbum, hoc erat inprincipio apud deum » (S. 117).
45. La copie la plus récente de l’inventaire ne renferme que les deux pre-miers mots ; ce sont les deux exemplaires plus anciens qui fournissent le titre
complet : cf. A. Häse, Mittelalterliche Bücherverzeichnisse aus Kloster Lorsch. Einleitung, Edition und Kommentar (Beiträge zum Buch- und Bibliothekswesen,42), Wiesbaden, Harrassowitz, 2002, p. 94 (cod. 23, XXIII-XXIV), 122 (cod.67, XXII-XXIII), p. 150 (cod. 192, XXII-XXIII).
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Bibl. Mun. 96, f. 277v-278, ixe s., deuxième moitié46 (§ 10-14, avec
des coupures : « Ex sermone de uerbis euangelii »). – Pierre Lombard,Glossa in epistolas beati Pauli, In Hebr. 1 : PL 192, col. 403B-405A ;reprise vers 1139-1141 de la sélection de Florus, entrecoupée de com-mentaires47. – Barthélemy d’Urbino († 1350), Milleloquium ueritatissancti Augustini, s. v. aeternitas (deux extraits des § 10 et 12), animahumana (phrase du § 11), Augustinus (extrait du § 6), creator (longextrait du § 14), filius Dei (deux phrases du § 12), forma (extrait du§ 3), humilitas (long extrait du § 17), ineffabile (extrait du § 7), intel-ligere (long extrait combinant des passages des § 3-6), Verbum Deus
(deux extraits des § 1 et 15-16).
Du Sermon 117, les éditeurs précédents n’ont connu qu’une seulevoie de transmission, la collection systématique De uerbis Domini (=VD ), formée vers le début du viiie siècle. La découverte du sermon-naire de Mayence en a révélé une seconde, la collection de Mayence-Lorsch (= Z ), qui remonte à l’archétype indépendamment du modèlede VD 48 . Cela est prouvé par un certain nombre de variantes, dont laqualité est indiscutable. Par exemple, au § 7, Z atteste tolera nidum,
dans un passage où les autres témoins se partagent entre toleran-dum, tolerandus et tolera. Le contexte métaphorique (« donec pennasnutrias ») ne laisse aucun doute sur l ’authenticité de cette leçon, ga-rantie aussi par des parallèles augustiniens 49. De même, au § 17, Z a préservé l’opposition : inflatiores - solidiores, une antithèse attestée
46. C. Charlier, « La compilation augustinienne de Florus sur l’apôtre.Sources et authenticité », Rev. bénéd., t. 57, 1947, p. 132-186, spéc. p. 181.
47. Les citations du S. 117 commentées par les théologiens scolastiques déri-
vent, pour la plupart, de cette filière (voir par exemple Alexandre de Halès,Summa Theologica, I in qu. 2 tract. unicus qu. 1 tit. 1, 5, éd. Quaracchi, Coll. S.Bonaventurae, 1924, p. 437-438). Font exception la définition de Dieu critiquéepar Thomas d’Aquin (cf. n. 2 ; celle-ci apparaissait déjà chez Rupert de Deutz)et une auctoritas t irée du § 5 et détachée de son contexte : « Adtingere al iquan-tum (var. -tulum) mente Deum magna beatitudo est ; comprehendere autemomnino impossibile » (Alexandre de Halès, Glossa in quatuor libros sententiarum
Petri Lombardi, I dist. 3, 15 [« Augustinus l ibro soli loquiorum »], éd. Quaracchi,1951, p. 45 ; Thomas d’Aquin, Summa Theologiae, I qu. 12 art. 7 ; I II qu. 4art. 3 [« Augustinus ad Paulinam de uidendo deum »] ; De potentia, qu. 7 art. 1,textes consultés dans le Corpus Thomisticum numérisé sur la toile ; etc.
48. Voir F. Dolbeau, « Le sermonnaire augustinien… » (cit. n. 6) p. 39 (57).49. Cf. Id., « “Seminator uerborum”. Réflexions d’un éditeur de sermons
d’Augustin », dans Augustin prédicateur (395-411), éd. G. Madec (Collection desÉtudes Augustiniennes. Série Antiquité, 159), Paris, Institut d’Études Augusti-niennes, 1998, p. 95-111, spéc. p. 104 ; reproduit dans Augustin et la prédicationen Afrique (cit. n. 6), p. 71-87, spéc. p. 80
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douze fois chez Augustin sous diverses formes50 ; VD, en revanche,
substitue inferiores à inflatiores, à l’exception d’un témoin isolé duxiiie s., cité par les Mauristes, qui, par conjecture ou contamination,avait rétabli inflatiores. La collection de Mayence-Lorsch transmetdonc un texte qui, dans la tradition, remonte plus haut que celui deVD, mais n’est accessible, hélas, qu’à travers une copie tardive de la se-conde moitié du xve siècle.
Des lacunes indépendantes affectent les deux branches de la trans-mission. Plusieurs segments textuels omis ou remaniés par VD, maisconservés dans Z, restituent la symétrie ou l’équilibre de certaines
périodes, notamment aux lignes 11-12, 103, 113, 220-221, 231-232,289, 449-450. L’accord de Z avec une partie de VD révèle, saufexception rarissime, quelle était la leçon de l’archétype. Mais dansles cas d’opposition frontale, nettement plus fréquents, la diver-gence entre Z et VD peut s’expliquer aussi bien par une innovationdue à l’éditeur du De uerbis Domini que par une corruption acciden-telle de Z. Chacun des passages en cause doit alors être confronté àl’usage d’Augustin, qui confirme majoritairement la supériorité deZ : ainsi, au § 5, la construction de uindicare in avec l’accusatif (ani-
mam : Z ) et non l’ablatif (VD ). Au § 15, le texte reçu ne semblaitsoulever aucune difficulté : « Peccatis acies nostrae obtritae, obtu(n)-sae, infirmitate deiectae, cupiunt uidere (sc. Deum) », et la leçon deZ : infirmate pour infirmitate, pouvait passer pour une faute triviale ;mais un parallèle avec une exposition psalmique 51 incite à changerd’avis et à adopter une séquence de quatre épithètes déterminées parle même complément : « Peccatis … obtritae, obtunsae, infirmat(a)e,deiectae ». En revanche, à la fin du § 3, la leçon de VD : « loco capituret mole quadam et spatio distenditur » se révèle supérieure à celle de
Z : « loco capitur quodam et distenditur spatio », car, dans un tel con-texte, Augustin associe constamment moles et spatium52.
Restent quelques lieux variants où il est permis d’hésiter. Parexemple, au § 10, les manuscrits se partagent entre deux séquences :
50. Substantifs : soliditas - inflatio ( Epist. 157, 2, 5 ; S. 142, 5) ; adjectifs : soli-dus - inflatus ( In Ioh. eu. 29, 8 ; En. Ps. 7, 4, etc.) ; verbes : solidatur - inflatur ( De ciu. Dei 16, 32, 1 ; S. 354, 6).
51. « Hominum autem infirmatae acies cordis etsi trepidant sub radiis eius,ad eum tamen contemplandum (sc. Christum, solem iustitiae) per mandata pur-
gantur » ( In ps. 25, en. 2, 3).52. Voir par exemple Contra epistulam Manichaei 16, 20 : « nullo modo inueniturlocorum spatiis aliqua mole distendi » ; De Trinitate VI 6, 8 : « non mole diffunditurper spatium loci » ; Epist. 162, 9 ; In Ioh. eu. 40, 4 ; S. 53, 15 ; 277, 14, etc.
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cedunt … succedunt, accedunt … succedunt. Or les deux se trouvent
chez Augustin53
; si j’ai finalement retenu la première, c’est que Z est appuyé ici par trois des représentants de B
2. Au § 3, à la leçon
de VD : forma infabricata, j’ai préféré la leçon de Z : forma informata, et cela en violant ma règle critique habituelle. Car informatus, avecpréfixe de sens privatif, n’est pas employé ailleurs par Augustin,tandis qu’infabricatus est utilisé par lui en trois autres passages.Mais l’orateur, peu auparavant, avait parlé de forma non formata, cequi, combiné avec une diction adéquate, rendait transparent le sensde forma in-formata. D’autre part, à supposer qu’infabricata ait été
le texte originel, je ne vois pas comment cette leçon aurait pu sedégrader en informata, tandis que le passage inverse d’informata àinfabricata est explicable par un phénomène courant de banalisation.Augustin n’a jamais reculé devant l’emploi de néologismes54 .
Ni la division en chapitres des Lovanistes, ni celle en paragraphesdes Mauristes ne sont totalement satisfaisantes. Mais il m’a semblépérilleux de les modifier, pour un gain incertain, car la compositionquasi musicale de l’exposé résiste aux coupures nettes.
Florus de Lyon et Barthélemy d’Urbino dépendent de la branche
VD. Le premier, pour le long extrait grâce auquel il a commentéHébreux 1, 3a, disposait d’un texte apparenté au groupe r2 + Caugm55 ;il en a excisé les éléments oraux (apostrophes à l’auditoire, questionsrhétoriques) et toutes les mentions de la jeune plante au miroir del’eau, en ne gardant que la comparaison du feu et de son éclat. Bar-thélemy d’Urbino suivait un modèle distinct de tous ceux que j’aicollationnés56. Sa sélection d’extraits – abondante et intelligente –équivaut presque à un relevé des thèmes du sermon ; des comparai-sons proposées par Augustin, elle n’a retenu qu’une allusion à l’éclat
du feu, et encore sous forme d’interpolation dans un autre passage57.
53. Cf. De uera religione 21, 41 : « dum alia cedunt atque succedunt » ; In ps. 109, 20 : « ali i oriuntur, succedunt, accedunt, decedunt nec manebunt ».
54. Informatus avec in- privatif est attesté dans une traduction de l’Exodeen vieille-latine : cf. Thesaurus Linguae Latinae, t. VII/1, Lipsiae, 1934-64, col.1474, 61.
55. Voir, à titre d’exemple, les lieux variants du § 14, lignes 356 (ajout desed ), 361 (omission de deo), 377 (agnosco pour cognosco), 381 (inuenimus au lieud’inuenio).
56. Noter les variantes aliquantulum in mente pour aliquantum mente (§ 5, l.
91) et tua item pour tu autem (§ 17, l. 458).57. « Inuenio hic coaeuum ut in igne et ignis splendore, cognosco ibi coaeter-num », Barth. Urb., Milleloquium, s. v. creator, éd. Paris, Carolus Roulliard,1645, I p. 233.
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IV. – Édition critique
Conspectus siglorum
Z Collection de Mayence-Lorsch Mayence Stadtbibliothek I 9, fol. 184v-188 (peu après 1470),
Chartreuse Saint-Michel de Mayence.
VD Collection De uerbis Domini58
A1 = A
12. 3. 4
A1
2 Carlsruhe Badische Landesbibliothek Aug. CXLIII, fol. 90-96v (x), Reichenau.
A1
3 Cues Hospitalbibliothek 36, fol. 104v-111v (x-xi), Nicolas de
Cues. A14 Paris Bibl. Nat. lat. 9536, fol. 115-121 (xii 2/4), Echternach.
A2 = A
23. 4
A2
3 Munich Bayerische Staatsbibliothek clm 21231, fol. 96-102 (xi-xii), Ulm.
A2
4 Schaffhouse Stadtbibliothek Min. 23, fol. 93-99 (xii1/4), Allerheiligen.
B 1 = B
11. 2. 3. 6. 8
B 11 Munich Bayerische Staatsbibliothek clm 14171, fol. 81v-86v
(ix3/4), Soissons, puis Ratisbonne. B
12 Orléans Bibl. Mun. 164 (141), pag. 134-142 (ix2/2), Saint-
Denis, puis Fleury.
B 13
Lyon Bibl. Mun. 472 (402), fol. 110v
-117 (x1/2
), Midi de la France. B
16 Vatican Bibl. Vat. lat. 8566, fol. 72-76 (x), France ?
B 18 Arras Bibl. Mun. 129 (60), fol. 51v-57 (xi), Saint-Vaast.
B 2 = B
22. 3. 6. 9
B 2
2 Paris Bibl. Nat. lat. 2015, fol. 92-97v (ix-x), Colbert. B
23 Vatican Bibl. Vat. lat. 474, fol. 55-58v (ix), Saint-Vivant-sous-
Vergy. B
26 Cologne Erzbischöfliche Diözesanbibliothek Dom 70, fol. 76v-81v
(xi in.), Cathédrale de Cologne. B
29 Rouen Bibl. Mun. 487 (A. 215), fol. 110-116v (xi), Jumièges.
C = C 1. 2. 3
C
1
Douai
Bibl. Mun. 273, fol. 83-88 (xii1/3
), Anchin.C 2 Saint-Omer Bibl. Aggl. 77, fol. 44v-47v (xii3/4), Saint-Bertin.C 3 Valenciennes Bibl. Mun. 157 (149), fol. 73v-78 (xiimed.), Saint-
Amand-en-Pévèle.Caugm = Caugm1. 2. 3
Caugm1 Paris Bibl. Nat. lat. 2017, fol. 79-82v (xiex.), Moissac.Caugm2 Dijon Bibl. Mun. 143 (110), fol. 84-88 (xii1/2), Cîteaux.Caugm3 Vatican Bibl. Vat. lat. 471, fol. 112-116v (xii), Bellevaux.
58. Au vu de nos collations, les rameaux A1 A
2 B
1 B
2 témoignent d’une cer-
taine stabilité ; la cohésion des famil les C et Caugm est plus problématique ; r2
est étroitement apparenté à Caugm3
, tandis que r1
fait souvent cavalier seul etn’entretient de relation privilégiée avec aucun autre témoin. Notons en passantque r1 est le seul manuscrit connu d’un extrait du S. Dolbeau 26, attesté aucomplet dans Z.
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Recueils ou auteur en dépendance du De uerbis Dominir1 Troyes Bibl. Mun. 653, fol. 77v-81 (xii), origine inconnue. r2 Paris, Bibl. Nat. lat. 804, fol. 41v-44v (xiiex.), Chartreuse de
Montrieux (addition propre à ce représentant de la collectiondes Sancti Catholici Patres59).
flor Florus, Expositio in epistolas beati Pauli ex operibus sancti Augustini, in Hebr. 1,3a = Troyes Bibl. Mun. 96, fol. 277v-278(ix), copié par Mannon de Saint-Oyen.
codd = codices (ensemble des manuscrits attestant le passage) cett = ceteri (ensemble des manuscrits, hormis ceux qui sont cités)
am J. Amerbach, Plura ac diuersa diui Aurelii Augustini sermonumopera, t. 1, pars ii (Bâle, 1494), De uerbis Domini s. XXXVIII,fol. [120v-123]
lov Docteurs de Louvain, Sancti Aurelii Augustini Hipponensisepiscopi operum t. X, Cologne, A. Hierat, 1616 (Anvers, 1576),p. 48-52
maur Sancti Aurelii Augustini Hipponensis episcopi operum t. V (…)opera et studio monachorum Ordinis S. Benedicti, e CongregationeS. Mauri, Paris , F. Muguet, 1683, col. 580-589 ; reproduit en
PL, t. 38, col. 661-671 edd = accord des éditions citées60
Hill E. Hill, The Works of Saint Augustine. A Translation for the21st Century, Sermons, III/4, New York, 1992, p. 209-223
Humeau G. Humeau, Les plus beaux sermons de saint Augustin, Paris,21986 (1932-34), t. 2, p. 153-173.
Les variantes affectées d’un astérisque pourraient être authentiques.
Paris,École Pratique des Hautes Études
François Dolbeau
P.S. : Dans Paris, BnF , lat. 10401, f. 121rv, un lecteur du xiie s. a pris desextraits du s. 117, § 11-14. Ceux-ci, intitulés « Aug. contra Arr ium », n’ont pas devaleur sur le plan textuel.
59. Cf. J.-P. Bouhot
, « L’homéliaire des Sancti catholici Patres. Traditionmanuscrite », Revue des Études Augustiniennes, t. 22, 1976, p. 143-195, spéc.p. 168. Il m’a semblé inutile de mentionner en apparat les variantes de Cam-bridge, University Library, Add. 3319, fol. 69v-70v (xiex.), qui renferme seule-ment un texte tronqué, tiré des § 1-3, 5, 15 et 17 ; la variante timenti à la ligne91 l’apparente aux témoins B
1 C 3 Caugm3 et r2.
60. L’éditeur d’am disposait d’un modèle de type A1, assez proche d’ A
14. Il
est regrettable que lov ne soit pas régulièrement cité dans l’édition en coursdu Corpus Christianorum, car il ne s’agit pas d’une reproduction servile d’am :nombre d’améliorations attribuées aux Mauristes se trouvaient déjà chez lesLovanistes, qui ont dû au moins consulter un manuscrit de type B
2, comme
B 2
6. Les témoins collationnés par maur ont été identifiés par C. Lambot, « Lesmanuscrits des sermons de saint Augustin utilisés par les Mauristes », dans
Mélanges J. de Ghellinck, Gembloux, Duculot, 1951, t. 1, p. 251-263 ; reproduitdans Rev. bénéd., t. 79, 1969, p. 98-114, spéc. p. 102 et 107. Parmi les copiessiglées ici, leurs marques de collation au crayon rouge s’observent encore dans
B 1
2 B 2
9 et Caugm1.
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TRACTATVS SANCTI AVGVSTINI CONTRA ARRIANOSDE IN PRINCIPIO ERAT VERBVM, ET VERBVM ERATAPVD DEVM, ET DEVS ERAT VERBVM, HOC ERAT
IN PRINCIPIO APVD DEVM
(I) 1. Capitulum euangelii quod lectum est, fratres, clarum etpurum oculum cordis inquirit. Dominum enim nostrum IesumChristum accipimus secundum diuinitatem ad condendamuniuersam creaturam, secundum humanitatem ad reparandam
lapsam creaturam, euangelizante Iohanne. In ipso autem euan-gelio, qualis et quantus uir Iohannes fuerit, inuenimus, ut exdignitate dispensatoris intellegatur quanti pretii sit hoc quodper eum dispensatur, immo quam nullius pretii sit quod supe-rat omnia. Pretium enim aut aequatur rei uenali, aut subicitur,
1 tractatus sancti augustini] Z (alia manu), sermo (primus add. C1) sancti(beati Caugm3 r1. 2) augustini episcopi (om. ep. A2
3 B22) A2 B2
2 C1. 2 Caugm3 r1. 2,sermo eiusdem C3, item eiusdem (om. e. Caugm1) A
1 B
1 B
23. 6. 9 Caugm1. 2, sermo
cxvii maur, def. am lov || 1/4 contra arrianos (ari- Z) – apud deum] Z (aliamanu), de uerbis domini (d. u. d. om. B
11. 2. 8 B
23. 6. 9 C1) in euangelio (in e. om.
C3) secundum iohannem in principio erat uerbum (i. p. e. u. ante item eiusdemposuit B
18, et uerbum erat apud deum add. A
14) et (et om. B
12. 6 Caugm2) contra
arrianos (ari- B1
1) A1 A
23 B
1 B
2 C Caugm2, de uerbis euangelii iohannis in prin-
cipio erat uerbum et uerbum erat apud deum et deus erat uerbum (add. etc.contra arianos maur) A
24 maur, in euangelio Iohannis euangeliste in principio
erat uerbum contra arrianos Caugm1, de eo quod scriptum est in euangeliosecundum iohannem in principio erat uerbum (add. et uerbum erat apud deumet deus erat uerbum et reprehensione arrianorum sermo xxxviii am lov) Caugm3 am lov, contra arrianos r2, de quo supra r1, ex sermone de uerbis euangeliiflor || 5/128 def. r1 || 5/6 clarum et purum] Z, dilectissimi p. cett || 6 inquirit] requirit C3 || 7 accipimus] Z A
12 B
16 C3, accepimus A
13. 4 A
2 B
11. 2. 3. 8
B2 C1. 2 Caugm r2 edd || condendam] condolendum B
18 || 9 lapsam] ipsam
B2
2 || 10 qualis et quantus] quantus et qualis A1
4 am lov || iohannes] -nisB
11 || inuenimus] inuentus B
11 || 11/12 hoc – dispensatur] Z, uerbum quod
per talem (-le B1
6) dici (dixit B1
1 (a.c.), dicit B1
6 (a.c.)) potuit cett || 12 immoquam nullius pretii sit] om. Z || quam] quia B
11 || sit pretii ~ A
14 am lov ||
12/13 superat] supererat B1
8 || 13 pretium] Z, pretio cett || aequatur reiuenali] Z, comparatur res uenalis cett || aut subicitur] om. Z
Tit. 2/4 Ioh. 1, 1-2.
5
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seipsum det. Quod cum fecerit, non se amittit, sicut amittit
pretium, quando aliquid emit. (II) 2. Verbum ergo Dei propositum est omnibus : comparentqui possunt ; possunt autem qui pie uoluerint. In illo enimVerbo pax : Et pax in terra hominibus bonae uoluntatis. Ergo quiuult comparare, det seipsum. Quasi pretium est hoc Verbi, sidici aliquo modo potest, quando nec se perdit qui dat, et acqui-rit Verbum pro quo se dat, et seipsum in Verbo acquirit cui sedat. Et quid dat Verbo ? Non aliquid ab ipso alienum pro quose dat ; sed quod per ipsum Verbum factum est, hoc ei reddi-
tur, ut reficiatur. Omnia per ipsum facta sunt. Si omnia, utiqueet homo. Si caelum et terra, si mare, si omnia quae in ipsis, siuniuersa creatura, utique ille manifestius qui ad imaginem Deifactus per Verbum factus est homo. 3. Non modo, fratres, tractamus quomodo possit intellegi quoddictum est. In principio erat Verbvm, et Verbvm eratapvd Devm, et Devs erat Verbvm. Ineffabiliter potestintellegi ; non uerbis hominis fit ut intellegatur Verbum Dei.Tractamus et dicimus quare non intellegatur. Non hinc dicimus
ut intellegatur, sed dicimus quid impediat ne intellegatur. Est
32 seipsum] sed ipsum B1
1 (p.c.) || quod cum] quodcumque A1
2 || amittit1]
amittat B1
1, ammittit B1
3 B2
6 (a.c.) || 34 ergo] enim C3 || est] om. A1
4, sup.l. scrips. Caugm1 || comparent] cum parent A
12, comparant B
22. 3 || 35
uoluerint] -runt A1
2 || 36 in terra] om. Z || 37 comparare] cumparareA
12 || det] et B
16 || hoc] homo Caugm3 r2 || 38 aliquo modo] aliquomodo
A1
4 A2
4 B1
1. 2. 8 Caugm || nec] ne B2
2 || 38/39 et acquirit – quo se dat]
om. Caugm3 r2 || acquirit] qui praem. B1
8 || 39 acquirit2] om. C3 || 40 quid] quicquid A14, qui B16 B23, quod B18 || uerbo] uerbum am || non] n.est A
14, nam B
23 (a.c.) || alienum ab ipso ~ C3 || 41 factum] quod praem.
B1
3 || 43 et terra] et terram Caugm1, si t. edd || si3] et B2
2 Caugm2 || in]ab Caugm1 || ipsis] istis Z, ipsis (-si B
26 (a.c.)) sunt B
2 Caugm2 lov maur || 46
non] nam lov || tractamus fratres ~ r2 || 49 post intellegatur inter-punxerunt A
2 B
1 B
2 C maur (falso ut monuit Hill, 221) || 49/51 uerbum dei
– ut intellegatur] om. B2
2, in marg. sup. scrips. B2
3 || 50 intellegatur] -ligitur
Caugm3 || non hinc] Z, non nunc* (nunc non am lov) cett
32/33 Cf. S. 167, 3 : « Aliquid amittis, aliquid acquiris : hoc est emere…Quando autem aliquid amittis ut aliquid habeas, tunc emis : quod habes, emptum
est ; quod amittis, pretium est ». 2. 36 Luc. 2, 14. 42 Ioh. 1, 3a. 43
Cf. Ex. 20, 11. 44/45 Cf. Gen. 1, 26-27. 3. 47/48 Ioh. 1, 1abc.
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enim forma quaedam, forma non formata, sed forma omnium
formatorum, forma incommutabilis, sine lapsu, sine defectu,sine tempore, sine loco, superans omnia, existens omnibus etfundamentum quoddam in quo sunt et fastigium sub quo sunt.Si dicis quia omnia in illo sunt, non mentiris. Et dictum estipsum enim Verbum Sapientia Dei ; habemus autem scriptum :Omnia in Sapientia fecisti. Ergo in illo sunt omnia ; et tamen,quia Deus est, sub illo sunt omnia. Dicimus quam incompre-hensibile sit quod lectum est ; tamen lectum est, non ut com-prehenderetur ab homine, sed ut doleret homo quia non com-
prehendit, et inueniret unde impeditur a comprehensione, etremoueret ea, et inhiaret perceptioni incommutabilis Verbi,ipse ex deteriore in melius commutatus. Non enim Verbum pro-ficit aut crescit, accedente cognitore, sed integrum, si perman-seris, integrum, si recesseris, integrum, cum redieris, manensin se et innouans omnia. Ergo est forma omnium rerum, formainformata, sine tempore, ut diximus, et sine spatiis locorum.Quicquid enim loco capitur, circumscribitur forma, circumscri-bitur finibus, habet metas unde et quousque sit. Deinde quodloco capitur et mole quadam et spatio distenditur, minus est inparte quam in toto. Faciat Deus ut intellegatis.
54 existens] eminens B1
2 (p.c.) B2
9 (p. c. sup. l.) C2 lov, B1
2 (a.c.) non legitur || omni-bus] in o. am || 55 quoddam] quiddam Caugm3 || sunt … sunt] Z, sint …sint cett || 56 et dictum] dictum Caugm3 r2 edd, om. C1 || est] et C1 || 57 ipsum enim] i. B
11 (p.c.). 2 (p.c.), i. est enim B
22, enim (r2 sup. l.) i. Caugm3 r2
edd || sapientia] dictum est praem. C1 || 59 illo] ipso am || 60 tamen] ett. am || 60/61 comprehenderetur] -detur A
12 || 62 impeditur] -diretur A
14
A2
4 (a.c.), preenditur Caugm1 (ut uid.) || 63 perceptioni] -ne A1
3. 4 B1
1 (a.c.) Caugm1. 2 (a.c.)
am || 64 ex deteriore] de deteriore Z, de exteriore C
1
, exteriore A12 (a.c.)
||65 integrum] i. manet lov || 65/66 si permanseris] supermanserit B1
1 (a.c.),supermanseris B
11 (p.c.) || 66 cum] si B
26 lov || 67 forma est ~ B
22. 3 ||
68 informata] Z, infabricata* cett || et] om. B1
2 B2
9 (p.c.) r2 || 69 post cir-cumscribitur interpunxerunt A
1 A
2 B
16 B
22. 3. 6. 9 (a.c.) C3 Caugm1 edd || 69/70
forma circumscribitur] in marg. scrips. B2
3 || 70 finibus] funibus r2 || sit]om. Z || 71 et mole] om. Z || quadam] quodam Z B
22. 3 (a.c.) || distendi-
tur spatio ~ Z || distenditur] descenditur B1
6 || est] om. B2
2 || 72 faciat]facit A
1 B
11 (a.c.). 2 (a.c.). 3. 6. 8 C am, fiat B
22
52 Cf. introd., n. 2 ; Rupertus Tuitiensis, In euang. S. Iohannis, 1 (PL 169,col. 230B). 56/57 Cf. I Cor. 1, 24 (30). 58 Ps. 103, 24. 66/67 Cf. Sap. 7, 27. 69/70 Cf. S. 4, 5 : « Non circumscribitur humana forma deus.Non continetur loco, non tenetur spatio ».
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(III) 4. Cotidie autem de corporibus quae ante oculos nostros
sunt, quae uidemus, quae tangimus, inter quae sumus, possu-mus iudicare : corpus quodlibet in loco habet formam. Omneautem quod spatium loci occupat minus est in parte quam intoto. Pars corporis humani, uerbi gratia, brachium : utiqueminus est brachium quam totum corpus est, et si minus est,id est breuius, breuiorem locum occupat. Item caput, quia parsest corporis, in minore loco est, et minus est quam totum cor-pus, cui caput est. Sic omnia quae sunt in loco minora sunt inparte quam in toto. Nihil tale de illo Verbo sentiamus, nihil
tale cogitemus. Non de suggestione carnis spiritalia imagine-mur. Non est ille sermo, non est ille Deus minor in parte quamin toto. 5. Sed non potes tale aliquid cogitare. Magis pia est talis igno-rantia quam praesumpta scientia. Loquimur enim de Deo : dic-tum est : Et Deus erat Verbum. De Deo loquimur, quid mirum sinon comprehendis ? Si enim comprehendis, non est Deus. Sit piaconfessio ignorantiae magis quam temeraria professio scientiae.Adtingere aliquantum mente Deum magna beatitudo est ; com-
75 habet] Z, habere cett || 77 corporis humani] hominis* Z || 78 bra-chium] om. C3 || est2] om. A
14 A
2 B
12. 3. 6. 8 B
2 C Caugm1 (p.c.). 2. 3 edd || 79 id
est breuius] brachium edd || item] inter B2
2 || 80 in] om. B2
2 || minore]
-ri A1
3. 4 C1. 2 Caugm1 (p.c.) am lov || est2] om. B2
2, sup. l. scrips. B2
3 || minus]
minimus B1
8, si praem. Caugm1 || 81 minora] -re Caugm3 || 82 sentiamus]sentimus am || 83 carnis] carnali C3 || spiritalia] -tualia A
13. 4 B
26 (p.c.). 9 (p.c.)
C Caugm1. 3 r2 hic et passim || 83/84 imaginemur] -mus B1
6. 8 (a.c.) || 84 non
est ille sermo] in marg. scrips. B2
6 || non est ille2] om. B1
6 || 86 sed] sed si*Z || potes] potest A
12 A
2 B
11. 2 (a.c.). 3. 6. 8 B
22. 3 (a.c.). 6. 9 Caugm1. 3 r2 || cogitare]
-ri A2 B
26. 9 Caugm3 r2 || est] eius B
16 || 87 scientia] sententia B
16 || 90
ignorantiae] ignominiae A14
|| scientiae] -tia B16
(qui post professio inter-punxit) || 91 adtingere] attengere A1
3 (a.c.), attinge Caugm1 (a.c.). 2 || aliquan-tum] -tulum A
2 || mente] Z B
29 C1. 2 lov maur, te m. A
13. 4 am, in m. A
2 B
22. 3.
6 Caugm2, timente A1
2, timenti B1 C3 Caugm3 r2, time Caugm1 || deum] domi-
num Caugm1
4. 81/85 Cf. S. 120, 2 : « Si occurrerit tibi uerbum dei, quomodo cogitaslucem solis huius, quantumlibet pandas… ad uerbum dei nihil est. Quidquid
tale cogitat anima, minus est in parte, quam in toto. Cogita uerbum ubique
totum » ; Contra epistulam Manichaei, 16 ; Epist. 162, 9 ; 166, 2 ; 187, 4. 5.88 Ioh. 1, 1c. 88/89 Cf. S. 52, 16 : « Quid ergo dicamus, fratres, de deo ? Sienim quod uis dicere, si cepisti, non est deus. Si comprehendere potuisti, aliud
pro deo comprehendisti ». 89/90 Cf. S. 27, 4 (cité en introd., n. 26) ; 301, 3 :« Confessio ignorantiae, gradus est scientiae ».
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prehendere autem, omnino impossibile. Ad mentem Deus per-
tinet, intellegendus est ; ad oculos corpus, uidendum est. Quodcorpus oculo comprehendis ? Omnino nullum. Quicquid enimaspicis, non totum aspicis. Cuius hominis faciem uides, dor-sum non uides eo tempore quo faciem uides ; et quando dorsumuides, eo tempore faciem non uides. Non sic ergo uides ut com-prehendas ; sed quando aspicis aliam partem quam non uideras,nisi memoria tecum faciat ut memineris te uidisse unde recedis,numquam te diceres aliquid uel in superficie comprehendisse.Tractas quod uides, uersas huc atque illuc, uel tu ipse circuis
ut totum uideas. Vno ergo aspectu totum uidere non potes.Et quamdiu uersas ut uideas, partes uides, et uidendo parteset contexendo quia uidisti alias partes, uideris totum inspi-cere. Non autem hic oculorum uisus, sed memoriae uiuacitasintellegitur. Quid ergo de illo Verbo, fratres, dici potest ? Eccede corporibus dicimus subiacentibus oculis nostris : non illapossunt comprehendere aspectu ; quis ergo oculus cordis com-
92 impossibile omnino ~ B1
6 || impossibile] i. est C3 || 93 intellegendus]-gendum A
12 B
11 (a.c.) || est1] om. A
2 B
16 || ante ad oculos add. ab oculis cordis
(add. corde Caugm2 (p.c.)) uidendus est (est om. B2
3) A2 B
22. 3. 9 (sup. l. a.c.) Caugm2
(p.c.) || ad oculos] ad oculus B2
9 (a.c.), ab oculis B1
1. 2. 3. 8 C2 || corpus] corporisr2 (a.c.), cordis B
12. 3. 8 C2 || uidendum] -dus A
14 (a.c.) B
12. 3. 8 C2 || quod] Z, sed
cett || 94 corpus] om. Caugm2 || corpus oculo] corpusculo B11 || compre-
hendis] Z, comprehendere te (te om. A1
2 B13 Caugm1. 2 (a.c.). 3 r2) putas cett || nul-
lum] Z, non potes (potest Caugm1) cett || 95 hominis] -ne B1
6 || 95/96 dor-sum] et quando praem. Caugm2 || 96 eo tempore – uides et] om. B
26 || et]
om. B2
3, sup. l. scrips. B2
9 || 98 quando] quoniam B2
2 || aspicis] accipisCaugm1 || aliam] aliquam C3 || 99 memoria] -am Z A
12 (a.c.) || faciat] facit
B16, fiat B22, satiet B13. 8, societur B12 (p.c.), sit C2, B12 (a.c.) non legitur || recedis]recesseris in marg. proposuit B
11 || 100 te] om.* Z Caugm3 r2 || diceres] A
1
A2 B
11 (a.c.). 3. 6 B
22. 3. 6. 9 (a.c.) C Caugm2. 3 r2 am lov, dices Z B
11 (p.c.), diceris B
12 (a.c.). 8,
dixeris B1
2 (p.c.) B2
9 (p.c.) C2 maur, dicere Caugm1 || uel] te praem. r2 || in super-ficie] in -ciem A
1 B
13. 8 B
22. 3. 9 (a.c.) C1 Caugm2, insuper faciem B
11 (a.c.). 2 (a.c.). 6 Caugm1,
insuper facie B26 (a.c.) || 101 huc] illuc r2 || uel tu] Z, uelut A
12. 3 A
23 (a.c. ut uid.). 4
B1 C Caugm1. 2 am, uel A
14 A
23 (p.c.) B
2 Caugm3 r2 lov maur || 102 totum2] ac praem.
Caugm1 (a.c.). 2 || 103 quamdiu uersas] quia diu u. A1
4, q. erras Caugm1 (a.c.), quamdiuersas B
12 (a.c.). 3 (p.c.). 6. 8 B
22. 3 (a.c.). 6. 9 (a.c.) C3 Caugm1 (p.c.), B
13 (a.c.) non legitur || ut]
non B1
1 || uides] uideas B1
1, iudices B2
2 || et uidendo partes] Z, om.cett || 104 quia] quas Caugm3 r2 || 104/105 inspicere] conspicere A
12 || 105
hic] om. B22. 3
|| memoriae] -riale B11 (a.c.). 3. 6. 8
Caugm
1 (p.c.)
, -rialis B11 (p.c.). 2
||107 oculis nostris subiacentibus ~ C2 || 108 possunt] A12. 3 A
2 B
1 B
2 C Caugm
edd, possum Z, possumus A1
4 r2 || comprehendere] -di A2
4 B1
1 (p.c.). 8 (p.c.) ||quis] qui B
16 || oculus] -lis A
2 Caugm1 (a.c.). 3 r2
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prehendit Deum ? Sufficit ut adtingat, si purus est oculus. Si
autem adtingit, tactu quodam adtingit incorporeo et spiritali,non tamen comprehendit ; et hoc, si purus est. Et fit beatushomo contingendo corde illud quod semper beatum manet ; etest illud ipsa beatitudo : unde fit homo beatus, beatitudo per-petua, et unde fit homo uiuus, uita perpetua ; unde fit homosapiens, sapientia perfecta ; unde fit homo illuminatus, lumensempiternum est. Et uide quemadmodum tu contingendo effice-ris quod non eras, non illud quod contingis facis esse quod nonerat. Hoc dico : Deus non crescit ex cognitore, sed cognitor ex
cognitione Dei.(IV) Ne putemus, fratres carissimi, quia beneficium prae-stamus Deo, quia diximus pretium nos dare quodammodo. Nonenim unde augeatur, illi damus, qui et te lapso integer est, ette redeunte integer manet, paratus uideri ut beatificet conuer-sos, et auersos puniat caecitate. Vindicat enim primo in ani-mam auersam a se exordio poenarum, ipsa caecitate. Qui enimse auertit a lumine uero, id est a Deo, iam caecus efficitur.Nondum sentit poenam, sed iam habet.
109 adtingat] attingatur B2
3 || si1] et B1
6 || 110 tactu] ictu Z || adtingit2]in marg. scrips. Z || 111/112 homo fit beatus ~ edd || 113 unde – beatitudo]Z, om. cett || 114/115 homo uiuus – perfecta unde fit] om. B
11 || 115 homo
fit ~ edd || 118 cognitor] cognitus B1
2 (a.c.). 3. 6. 8 || 120 ne] nec A2 B
2 Caugm2
(p.c.), non* Z || fratres] om. Caugm3 r2 || 121 quodammodo] quodam modoA
12. 3 B
18 B
22. 3. 9 C1 Caugm3 r2 (p.c.) maur || 122 augeatur] augetur B
16 || illi]
ille A1 B
11 (a.c.) Caugm1 (a.c.). 2. 3 r2 am || qui] quia C3 || te] de B
16 || 123
te redeunte] erasit B1
6 || uideri] -re B11 am lov || 124 auersos] aduersos
Caugm1 || caecitate] -tem A1
2, om. Z || uindicat] uincat B2
2 || 124/125 uindicat – ipsa caecitate] om. am || 124 primo] om. B
16 || 124/125 ani-
mam auersam] Z, anima auersa (adu- B2
6 (a.c.) Caugm1 (a.c.)) cett || 125 exor-dio] Z A
14 B
11 (p.c.), -ium A
12. 3 A
2 B
11 (a.c.). 2. 3. 6. 8 B
2 C Caugm r2 lov || ipsa] ipse
A1
2 || caecitate] caecitas est C2 || 126 uero] om. C3 Caugm3 r2
115/116 Cf. Ioh. 1, 9. 120/121 Cf. S. Dolbeau 18, 4 : « Ne arbitremur nosdeo praestare beneficium » ; Morin 16, 7 : « Non … aliquod beneficium praestitistideo ». 122/124 Cf. In Ioh. eu. 11, 5 : « Integer manet te accedente, integermanet et te cadente » ; De libero arbitrio 2, 12, 34 : « Cum illa (sc. ueritas) inse manens nec proficiat cum plus a nobis uidetur, nec deficiat cum minus, sedintegra et incorrupta et conuersos laetificet lumine et auersos puniat caecitate ». Cepassage et le parallèle du S. 117 doivent remonter à une source commune, qui,d’après le contexte du De libero arbitrio, pourrait être l’Hortensius de Cicéron.
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6. Itaque Verbum Dei, fratres carissimi, incorporaliter, inuio-
labiliter, incommutabiliter, sine temporali natiuitate, natumtamen intellegamus a Deo. Putamusne – possumus aliquo modopersuadere quibusdam infidelibus non abhorrere a uero quoddicitur a nobis in fide catholica, quae contraria est Arrianis aquibus ecclesia Dei saepe temptata est, cum carnales hominesid facilius accipiunt quod uidere consueuerunt ? Ausi sunt enimquidam dicere : ‘Maior est Pater Filio et praecedit eum tem-pore’, id est : maior est Filio Pater, et minor est Patre Filius eta Patre in tempore praeceditur. Et sic disputant : ‘Si natus est,
utique erat Pater antequam Filius il li esset natus’. Adtendite !Adsit nobis, adiuuantibus orationibus uestris et pia intentioneexcipere cupientibus quod ipse donauerit, quod ipse suggesserit – adsit nobis, ut possimus quoquomodo explicare quod coepi-mus. Tamen, fratres, ante dico, si non potuero ego explicare,non rationem putetis, sed hominem defecisse. Itaque uos hortoret deprecor ut oretis adsit nobis misericordia Dei, et ita rem anobis dici faciat, ut uos audire oportet et nos dicere. Hoc ergo
128 post itaque inc. r1 || uerbum dei] om. Z B1
8 || 128/129 inuiolabiliter
incorporaliter ~ Z fort. recte || 129 incommutabiliter] inmut- r2, -mota- B2
6 (p.c.),om. B
22. 3, sup. l. scrips. B
29 || 130 putamusne] putamus Caugm3 (p.c.) || pos-
sumus] possimus B2
2 (p.c.) || aliquo modo] aliquomodo A1
4 A2 B
1 B
22. 3. 9 C3
Caugm1 || 132 in fide] Z, fides est B1
1 (p.c.), fide cett || contraria est arrianis] con-tra est arrianos B
23 (a.c.), contraria arrianis est B
23 (p.c.), contra arrianis Caugm1 (a.c.) ||
134 id facilius] id citius B1
2 (p.c.), id se citius B1
3. 8, id se B1
6, f. illud am lov ||consueuerunt] Z A
14 lov maur, consuerunt A
12. 3 A
2 B
1 B
2 C Caugm r1. 2
am || 135 filio pater ~ B1 || 135/136 tempore] pater B
22 || 136 est2] om.
B1
1 || patre] pater A1
2 || 137 a patre … praeceditur] pater … praecedit*
Z || praeceditur] proceditur Caugm
1
, procedit B22
am || 138 illi filius ~r1 || illi] ille A2 B
11 (a.c.). 2. 3, illius Caugm1. 2 || 139 adsit nobis] absit n. A
12,
adsit n. deus Caugm2 (p.c.), adsit ipse n. lov maur || 140 excipere] excipiteB
16, accipere am lov || ipse suggesserit] i. gesserit A
13 (a.c.) B
11 (a.c.). 6, ipsis ges-
serit A1
2, ipsis ingesserit A1
4 || 141 quoquomodo] quoquo modo A1
2. 3 B2
3. 9
C1. 2 Caugm3 r2 edd, quomodo B2
6 || 142 fratres] in marg. scrips. Z, dicoB
26 || ante dico] antedico B
16 B
22 || potuero] potero r1 || ego] om. Caugm3
r2 || 143 defecisse sed hominem ~ Caugm3 r2 || 144 deprecor] depreco A1
4
(p.c.), d. uos B1
8 || adsit … misericordia] ad misericordiam B2
2. 3 (a.c.) || nobis]
Z, om. cett || 145 audire] audere B2
2 (a.c.), exaudire A1 am
6. 137/138, 146, 148/150 Cf. De Trinitate VI 1, : « Nam ipse Arius dixissefertur : ‘Si filius est, natus est. Si natus est, erat tempus quando non erat fi-
lius’ » ; In Ioh. eu. 20, 8.
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illi dicunt : ‘Si Filius est, natus est’. Hoc fatemur : non enim
esset Filius, si natus non esset. Manifestum est, admittit fides,approbat ecclesia catholica, uerum est. Adiungunt deinde : ‘Sinatus est Patri Filius, erat Pater antequam ei Filius nascere-tur’. Hoc respuit fides, respuunt aures catholicae : anathematur,extra est qui hoc sapit, non pertinet ad participationem societa-temque sanctorum. ‘Ergo’, ait, ‘rationem mihi redde, quomodoet Filius nasci potuit Patri, et coaeuus esse ei a quo natus est ?’ (V) 7. Et quid facimus, fratres, quando carnalibus spiritaliainsinuamus – si tamen et nos ipsi non carnales sumus, quando
carnalibus ista spiritalia intimamus – homini adsuefacto natiui-tate terrena et uidenti istius creaturae ordinem, ubi successuset decessus, gignentes et genitos aetate distinguit ? Post patremenim nascitur filius, patri utique morituro successurus. Hocin hominibus, hoc in aliis animantibus inuenimus : parentespriores tempore, filios tempore posteriores. Hanc consuetu-dinem uidendi carnalia transferre illi ad spiritalia cupiunt,
146 illi] in marg. scrips. A23
B11
|| filius] Z, f. dei cett || est2
] om. C2 || 147 admittit] ammittet B1
6, amittit B2
2. 3 (a.c.). 6 (a.c.). 9 (a.c.) || 148 catho-
lica] -cam A1
2 || 149 ei] om. C3 || 150 respuit] -et A2
3 || fides] filius
B1
1 || anathematur] Z B1
3. 6 Caugm2 (a.c.) maur, -matus B1
1 (a.c.), -matizatur A1
A2 B
12. 8 B
22. 3. 9 C Caugm1 (p.c.). 2 (p.c.). 3 r1. 2 am lov, -matizatus B
11 (p.c.), -mazatur B
26,
-matizantur Caugm1 (a.c.) || 152 post ait sup. l. add. arrianus B1
2 || redde mihi
rationem ~ C2 || mihi] om. A1
2 || 153 potuit nasci ~ r1 edd || 153/156 patri – sumus quando carnalibus] om. B
16 || 153 ei esse ~ am lov || ei] illi
B1
8 || a] ex Z B2
2 || 154 spiritalia] ista sp. am || 155 insinuamus] inti-mamus am || 155/156 insinuamus – ista spiritalia] om. B
22 || 156 ista] om.
B2
3. 9 || spiritalia ista ~ A2 B
16 || intimamus] insinuamus am || homini
adsuefacto] -ne a. am, h. asuaefacto B22. 3 (a.c.)
, omnia suae facto B16
, omnia suafacta C3 || post homini add. scilicet B
12 (p.c.) C2 || 156/157 natiuitate terrena]
natiuitati terrenae Caugm3 r2 || 157 uidenti] -tibus B1
3 (a.c.), -di B2
6 || ubi]
ibi B2
2 || 158 gignentes] -tis B1
6 || genitos] -ti B1
6 || distinguit] -gui-
tur A2
3 B2
3, -gunt C3 Caugm1 || 159 utique] utrique B2
2. 3 (a.c.) || mori-
turo utique* ~ Z || successurus] succussurus Z || 161 priores] -ris B1
6, -reCaugm1 || hanc] Z B
22. 3, hac (ac Caugm1) cett || 161/162 consuetudinem] Z
(a.c.) B2
2. 3, -ne cett || 162 uidendi] uiuendi B1
6 r1. 2 (a.c.)
150 Cf. In ps. 29 en. 2, 2 : « Respuit illos catholica fides » ; S. 165, 6 : « Hoc …respuit catholica fides ». 7. 158/163 Cf. S. Liverani 8, 4 : « Asserunt enimnullo modo fieri posse, ut ille qui gignit et ille qui nascitur sit coaeuus… Et
hoc unde, nisi de cogitationibus carnis ? Hoc enim de humanae generationis
consuetudine didicerunt ».
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et intentione carnalium facilius seducuntur. Non enim ratio
audientium sequitur talia praedicantes, sed consuetudo, quaeetiam ipsos inuoluit, ut talia praedicarent. Et quid facimusnos ? Silebimus ? Vtinam liceret ! Forsitan enim silendo aliquiddignum de re ineffabili cogitaretur. Nam quicquid potest farinon est ineffabile. Ineffabilis est autem Deus. Si enim raptumse dicit usque in tertium caelum apostolus Paulus et dicit seaudisse ineffabilia uerba, quanto magis ipse ineffabilis, quitalia demonstrauit quae fari ille non posset cui demonstratasunt ? Itaque, fratres, melius erat si possemus tacere, et dicere :
Hoc habet fides, sic credimus. Non potes capere, paruulus es ;patienter tolera nidum, donec pennas nutrias, ne, cum uolareimplumis uolueris, non sit illa aura libertatis, sed casus teme-ritatis. Quid illi contra ? ‘O si haberet quod diceret, diceret
164 talia] om. Z || quae] qui B1
6 || 165 ipsos inuoluit] inuoluit eosam lov, i. insoluit Patrologia latina (quam correxit Hill 222) || praedi-carent] -cent A
2, -caret B
18 (a.c.) || facimus] -ciemus am || 166 utinam]
ita nam B18 || enim] cum B26 || aliquid] aliquod B11 || 167 dignum]om. C3 || ineffabili] -le B
26 || fari] fieri B
16 || 168 est1] potest esse
C3 || 168/169 se raptum ~ Caugm1 (a.c.). 2 || 169 apostolus paulus usque intertium caelum ~ C2 || usque] om. B
16 || in] ad Caugm1 || paulus aposto-
lus ~ C1 || 169/170 se audisse] Z Caugm1 (p.c.) edd, audisse Caugm1 (a.c.). 2 (a.c.). 3 r2,audisse se A
1 A
2 B
1 B
2 C Caugm2 (p.c.) r1 || 170 ineffabilis] i. est A
14 || 171
ille non posset] Z, non possit (-sint B2
2) cett || 172 possemus] -simus A1
2. 3 B
11 (a.c.). 2. 3. 6. 8 r1, -sumus A
14 B
26 || tacere et dicere] d. et t. A
12 || 173 sic] si
A1
2. 4 B1
1 (a.c.). 6 || 174 tolera nidum] Z, tolerandum A1 A
2 B
12. 3 B
2 C2 Caugm1 am
maur, tolerandum est B1
8, tolerandus B1
1. 6 C1. 3 Caugm2 r1 lov, tolera Caugm3 r2 ||pennas] penas A
13 (a.c.), pinnas B
11 (a.c.), per p. B
12. 8 C1 (qui uel pennas sup. l.
add.) || nutrias] -aris B12 (p.c.) C1 (qui nutrias sup. l. add.) || ne cum] neccum B
16, nec B
23 (p.c.) || 175 non] ne B
18 || sit] s. tibi lov || illa aura] uel
ala sup. l. add. Caugm2, aura illa lov || 176 quod] quid A1
4 C2 || diceret1]sup. l. scrips. Caugm2, in marg. r2
165/167 Cf. In Ioh. eu. 1, 1 : « Quid ergo, fratres ? Silebimus hinc ? » ; S. Dol-beau 22, 16 : « Qui autem … de deo, quantum homini conceditur, digne cogitare
coeperit, inueniet silentium ineffabili cordis uoce laudandum ». 167/168 Cf.
In ps. 32 en. 2 s. 1, 8 : « Ineffabilis enim est, quem fari non potes ». 168/170 Cf. II Cor. 12, 2. 4. 174/175 Cf. De musica VI 1, 1 : « praeceptis saluberri-mae religionis et nido fidei christianae pennas nutriant » ; Conf. IV 16, 31 : « utin nido ecclesiae tuae tuti plumescerent et alas caritatis alimento sanae fidei
nutrirent » ; XII 27, 37 ; S. 51, 6 ; introd., n. 49.
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mihi ! Deficientis ista excusatio est. Victus est ueris qui respon-
dere non uult.’ Ille cui hoc dicitur, si non respondeat, etsi inseipso uictus non est, uincitur tamen in titubantibus fratribus.Audiunt enim fratres infirmi, et putant reuera non esse quoddicatur, et forsitan uerum putant non esse quod dicatur, nontamen non esse quod sentiatur. Homo enim nihil potest dicerequod non etiam sentire possit ; potest etiam aliquid sentirequod dicere non possit. 8. Tamen seruata illius maiestatis ineffabilitate, ne, cum ali-quas similitudines contra illos dederimus, putet nos aliquis per
istas similitudines iam peruenisse ad id quod nec dici nec cogi-tari certe a paruulis potest (et si potest ab aliquibus maiori-bus, potest ex parte, potest in aenigmate, potest per speculum :nondum autem facie ad faciem), demus et nos aliquas similitu-dines aduersus illos, unde illi refellantur, non unde illud capia-tur. Etenim cum dicimus ualde posse fieri, posse intellegi, ut etnatus sit et coaeternus sit ei a quo natus est, ut hoc refellant etquasi falsum esse demonstrent, similitudines nobis dant. Vnde ?
177 deficientis ista] Z B2
3 (p.c.) C1 Caugm3 (p.c.), deficient iusta B1
8, -ti (-te B1
6)
i. (post deficient uel -enti uel -ente interpunxerunt B1
1. 2. 3. 6 C2) cett || est2] esC2 || ueris] uel is A
14, uere B
11 (p.c.), uerus B
16, tu C2, nescit am lov || qui]
quae A1
2, quid B2
3 (a.c.) || 178 uult] uis C2 || ille] illi Z || etsi] etam || 180 esse] esset B
16 || 180/182 quod dicatur1 – tamen non esse]
om. B1
1 || 181 et forsitan – quod dicatur2] om. Z || et] om. C3 || 182 quod] om. Z || 183 sentire1] -ri Z || etiam2] autem* Z || aliquid] ali-quis am lov || sentire aliquid ~ A
2 || sentire2] -ri Caugm1 (p.c.). 3 r2 || 184
dicere] dici Caugm1. 3 r2 || possit] potest Caugm1 || 185 maiestatis illius ~
C2 || ne] nec B12. 3. 6. 8 B29 (p.c.) || 186/187 contra illos – istas similitudines]in marg. scrips. B
11 || 186 dederimus] deterimus A
12 || 187 iam] tamen
B2
2. 3 (a.c.), etiam r1 || nec1] me B2
2 || 187/188 cogitari] -re B2
2 (a.c.). 6 Caugm1(a.c.) || 188 certe a paruulis potest] potest certe a p. am lov, a p. potest certemaur || 188/189 maioribus] a praem. B
22 || 189 in] sup. l. scrips. A
12, et
praem. B2
3 || per] et per B1
3 C1 || 190 demus] debemus B2
2 || 191 illi]
et* praem. Z || refellantur] -llentur B1
8 (a.c.), reuelantur B2
6 || illud] illucB
22 || 192 intellegi] et praem. Caugm3 || 194 falsum] -sam lov || demon-
strent] -trant B1
1 (a.c.). 6
182/184 Cf. In ps. 99, 6 : « Ante enim quam sentires, dicere te putabasdeum : incipis sentire, et ibi sentis dici non posse quod sentis ». 8. 188/190
Cf. I Cor. 13, 11-12.
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De creatura, et dicunt nobis : ‘Homo utique erat antequam
generaret filium, maior est filio suo ; et equus erat antequamgeneraret filium, et ouis, et cetera animalia.’ Similitudinesadhibent de creaturis. (VI) 9. Quid nobis laborandum est, ut et nos inueniamus simi-litudines earum rerum quas adstruimus ? Quid ? Si non inue-nirem, non recte possem dicere : Natiuitas creatoris fortassesimilitudinem in creatura non habet ? Quanto enim superat eaquae hic sunt in eo quod ibi est, tanto superat ea quae hic nas-cuntur in eo quod ibi natus est. Omnia per Deum hic sunt ; et
quid tamen est comparandum Deo ? Sic omnia quae hic nas-cuntur, illo efficiente, nascuntur. Et sic forsitan non inuenituraliqua similitudo natiuitatis eius, quomodo non inuenitur etsubstantiae eius et immutabilitatis, incorruptionis, aeternita-tis, diuinitatis, maiestatis eius. Quid enim simile hic inueniri
195 creatura] -ris C2 || utique homo ~ Caugm2. 3 r2 || 196 qui ante maiorsup. l. scrips. B
11 || 196/197 maior est – generaret filium] in marg. inf. scrips.
B1
3 || 196 erat] bis scrips. r2 || 197 filium] om. B2
2. 3 || filium generaret*
~ Z || 198 de] a C3 || 199 et] om. lov || nos] sup. l. scrips. C2, nobis amlov || 199/200 similitudines inueniamus ~ Caugm3 r2 || similitudines] sup. l.scrips. Caugm1. 2 || 200 adstruimus] construimus B
16 || quid] quod B
11. 8 (a.c.)
B2
2 Caugm2. 3 r2 || 200/201 inuenirem] -nerem B1
1 (a.c.) B2
3 (a.c.), -nerim B1
1 (p.c.) B2
6. 9,
-nerimus B2
2 || 201 non] nec B1
1 || possem] possim A1
2 A2 B
11. 6. 8 B
26. 9 (p.c.)
C2 Caugm1 (a.c.). 2 || natiuitas] nauitas B1
8 (a.c.), nati Caugm1 (a.c.) || fortasse]forte se B
16 || 202 quanto] -do A
14, -ta B
11 (a.c.) || enim] sup. l. scrips.
Caugm1. 2
|| superat] -ant A23 (p.c.)
B13 (a.c.)
|| 203 quae hic sunt – tantosuperat ea] om. A
14 || sunt hic ~ am lov || superat] -ant A
23 (p.c.) || 204
quod] qui C3 || ibi] in marg. scrips. Z, sup. l. scrips. Caugm1 || natus]natum A
23 (p.c.) || 205 tamen quid* ~ Z C2. 3 || comparandum est* ~ Z
C1 || deo] est praem. A1
2 Caugm2, deum B1
6 || sic] si B1
1 B2
2 || 205/206
quae hic nascuntur] om. Z || 205 quae] qui B1
6 || 206 inuenitur] -iunturA
12 || 207 aliqua – non inuenitur] om. B
22 || inuenitur] -nietur B
26 || 208
substantiae] -tia B1
1. 2. 3. 8 || et] om.* Z || immutabilitatis] -bilis A2, -bilitas
B1
1 (p.c.). 2. 3. 8, mutabilitatis C2 || 208/209 incorruptionis aeternitatis] Z, om.cett || 209 maiestatis] et praem. A
23 (a.c.) B
11 (p.c.), ac praem. B
12. 8 C1. 2 || simi-
le] si mihi B1
1 || hic] om. B1
2. 8 || inueniri] -re B1
1 (a.c.). 6
197/198 Cf. introd., n. 17.
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potest ? Si ergo forsitan nec natiuitatis similitudo inueniatur,
numquid inde oppressus sum, quia non inueni similitudinescreatori omnium, in creatura cupiens inuenire quod esset similecreatori ? 10. Et reuera, fratres, non sum inuenturus temporales similitu-dines quas aeternitati possim comparare. Sed et tu quas inue-nisti, quid sunt ? Quid enim inuenisti ? Quia pater maior esttempore quam filius. Et ideo uis ut Filius Dei tempore minorsit quam Pater aeternus, quia hic inuenisti minorem filiumpatre temporali. Da mihi aeternum patrem hic, et inuenisti
similitudinem. Filium minorem inuenis patre in tempore, sedpatre nato in tempore, filium temporalem minorem patre tem-porali. Numquid inuenisti mihi filium temporalem minoremaeterno patre ?(VII) Quia ergo in aeternitate stabilitas est, in tempore autemuarietas, in aeternitate omnia stant, in tempore alia cedunt,alia succedunt, potes inuenire minorem filium in uarietate tem-poris succedentem patri, qui etiam patri suo ipse successit, non
aeterno patri, temporalis. Quid ergo possumus, fratres mei, in
210 si] sic Z Caugm2. 3 r2 || natiuitatis] diuinitatis B2
6 || simili-
tudo] bis scrips. r2 || 211 non] om. A1
4 || similitudines] -nem* Z,-nis B
16 || 212 post creatura interpunxerunt A
13. 4 A
2 B
11. 2. 6. 8 r1 am
lov || 215/216 inuenisti] inuenis B2
2 || 216 quid2] om. B1
6 (quipost enim interpunxit) || pater] propter A
12, om. Caugm1 || est]
me praem. r2 || 217 tempore1] om. C3 || 218 pater] iter. B1 B
22. 3. 9
C1 Caugm1 (p.c.) || hic] Z, om. cett || 219 patre] patri Caugm2 (a.c.) am || patrem] om. B
22 || hic patrem ~ C3 || 220 similitudinem] -ne
B13 || minorem inuenis patre] m. inuenisti patrem B12. 3. 6. 8 (qui post minorem interpunxerunt), inuenisti patre minorem C2 || 220/221 sed patrenato in tempore] Z, om. cett || 221/222 minorem (bis)] minor est (bis) B
12 || 221 patre2] patrem B
22, esse praem. B
18 || 223 patre aeterno ~
r2 || aeterno] -num B1
6 || patre] patri A1 A
23 B
11. 2 (a.c.). 6 C2 Caugm1 r1
am || 224 in aeternitate] hic inc. flor || autem] om. B2
2. 3 || 225 tem-
pore alia] temporalia B2
2 || 225/226 cedunt … succedunt] Z B2
3. 6. 9, acce-
dunt (-dant A1
2 (a.c.)) … succedunt (succ. … acc. lov) cett || 226 potes]potest Z B
22 || minorem filium] f. am, f. minorem lov || 227 qui] Z,
quia cett || etiam] iam r1 || 228 temporalis] sed temporali C3 || ergo] om.B
12. 3. 8 || fratres mei] om. flor ||
10. 216/222 Cf. S. 118, 2 ; 139, 3.
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creatura inuenire coaeternum, quando in creatura nihil inueni-
mus aeternum ? Inueni aeternum patrem in creatura, et inueniocoaeternum filium. Si autem non inuenis aeternum, sed omniatemporalia sunt et uincunt se in tempore, sufficit ut ad simili-tudinem inueniamus coaeuum. Aliud est enim coaeuum, aliudcoaeternum. Coaeuos cotidie dicimus eos qui eandem habentmensuram temporum – non alter ab altero tempore praeceditur –, ambos tamen esse coepisse, quos dicimus coaeuos. Si potue-rimus inuenire coaeuum quod nascitur ei a quo nascitur, si pos-sunt inueniri coaeua duo generans et generatus, hic inueniemus
coaeua, ibi intellegamus coaeterna. Si hic inuenero genitumex eo esse coepisse ex quo coepit genitor, intellegemus certeFilium Dei ex eo esse non coepisse ex quo non coepit genitor.Ecce fortasse, fratres, inuenimus aliquid in creatura quod dealia re nascatur, et tamen ex eo tempore esse incipiat ex quo
229 creatura1] -ram B1
8 || inuenire coaeternum quando om. A1
4 || 230 in-
uenio] -ni B11 || 231 aeternum] filium add. B22. 3 || 231/232 sed omniatempora
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