Download - HENRI Informationsjae la Guerrearchives.issoire.fr/content/download/28502/350103/file/1918-01-23-p01.pdf · et industriels du Hainaut, de Liè-ge, de la Campine, ajoutés aux ressources

Transcript

j^uarante-olnquième Année Paraissant le Mercredi. — XV° 4 23 Janvier

ABONNEMENTS :Six mois Un an

Issoire 2 f r. 78 4 f r. 50Département 3 fr. 50 6 fr. »»Hors du Département 4 fr. »» 7 fr. >•

• JOURNAL D'INFORMATIONS GÉNÉRALES

ANNONCES JUDICIAIRES, AGRICULTURE, LITTÉRATURE & NOUVELLES

ANNONCES :Annonces Judiciaires . . . . 40 c. la ligneRéclames et Avis divers . . 6 0 c. la ligne

UN NUMÉRO : 1 0 C.

L'Abonnement se continue jusqu'à réception

d'Avis contraire.

Tout ce qui concerne le «. ournal doit être adressé à l'ImprimerieA.. "VTESSEIl/Sr, Si cor de Boucheron et Vessely

BOULEVARD DE LA M A N L I È R E ET RUE DE CHATEAUDUN, A ISSOIRE

Les Articles d'Agriculture et de Littératuresont in3éré3 gratuitement.

Ce plis ont toprsA Brest-Litowsk, le général

allemand Hoffmann, s'adressantaux délégués russes : un soldat,un ouvrier, un paysan, une fem-me, leur a cyniquement dit : « Ladélégation russe nous parle, commesi les Russes étaient dans notrepays en vainqueurs et comme sielle pouvait nous dicter des condi-tions. Je me permets de releverque les faits sont diamétralementopposés : l'armée allemande vic-torieuse est dans vos terres. »

Ce général a exprimé, cynique-ment et sans fard oratoire, lesidées qui sont celles de derrière lecasque de tous les Allemands.Sans indemnités ! sans annexions !Oh ! le bon billet qui a servi d'a-morce aux Russes !

Nous sommes victorieux ! Noussommes chez vous en maîtres !voilà la seule loi que reconnais-sent les Boches.

La force allemande envahit,pille, incendie, viole, massacre;donc elle est le droit. A vous au-tres d'être assez forts pour empê-cher invasion, assassinats, pillage,tortures. La force allemande trou-ve en elle-même sa justification.

C'est le même langage que l'Al-lemagne nous tiendrait, si nousallions nous laisser circonvenir etdonner dans le piège des négocia-tions prématurées, si nous com-mettions la faute irréparable deprésenter une main ouverte à sonpoing fermé et couvert d'un gan-telet de fer.

Et qu'on ne vienne pas nousdire, en se basant sur une hypo-thèse ne reposant absolument surrien, que nous aurions pu, à unmoment donné, tenter de faire suc-céder le langage de la discussion,à celui du canon !

Où? quand? comment? surquelles bases ? aurions-nous pu es-sayer de mettre un terme aux hor-reurs de cette guerre; c'est ce quepersonne n'est en mesure d'avanceravec quelques motifs de certitude.

Ceux qui tiennent ce langage àla foule, la trompent, comme on l'atrompée, quand, avant la guerre,on lui a affirmé que jamais lepeuple allemand ne suivrait sonkaise/, s'il lui prenait fantaisie dedéchaîner la lutte.* *

L'Allemagne a toujours voulude nouvelle annexions à l'est et àl'ouest, c'est-à-dire aux dépens dela Russie et de la France; elle atoujours eu en vue une guerreheureuse lui permettant de réali-ser ses aspirations remontant aulendemain presque de la guerrede 1870.

Que ceux qui en doutent et quidoivent savoir, puisqu'ils se fontles garants d'une Allemagne autreque celle qui s'est révélée aux yeuxétonnés de presque tout un monde,que ceux-là relisent donc le dis-cours prononcé au Reichstag, sur laquestion militaire par Bismarck.

C'était en 1887, un an avantl'avènement de Guillaume II et

un an aussi, avant la chute du fa-meux Chancelier dont tous leshommes d'Etat allemands cher-chent à chausser les bottes.

Sans remonter aussi haut, il rf'ya pour se convraicre des intentionsvéritables de l'Allemagne, qu'àjeter un coup [d'ceil sur ses agis-sements en Belgique et en Pologne,depuis qu'elle tient ces deux payssous sa botte.

En Belgique, les Allemands ontséparé administrativement la Flan-dre et la Wallonie et tenté de lesopposer moralement l'une à l'au-tre. Ils ont cherché à créer un vé-ritable Etat flamand, c'est-à-direun Etat de tendance germanique,pour pouvoir, lors de la conclu-sion de la paix, mettre la main surAnvers et toute sa région, à moin-dre peine et scandale.

Anvers, avec son débouché surla mer du Nord, les perspectivesillimitées de son développementcommercial, les bassins houillerset industriels du Hainaut, de Liè-ge, de la Campine, ajoutés auxressources des bassins lorrains etallemands, prépareraient à l'em-pire du kaiser cet élargissementnécessaire, selon les économistesgermains, de sa base économiqueet en même temps lui assureraitun glacis et une tête de pont for-midale contre une future agres-sion.

Le 5 avril 1916, Bethmann-Hollweg déclarait : « Nous nouscréerons des garanties réelles pourque la Belgique ne devienne pasle vassal des Anglo-Français.L'Allemagne ne peut abandonnerà ;la latinisation ce peuple fla-mand si longtemps asservi. »

Ils émettent aussi des préten-tions sur le bassin français duNord, qui affirment-ils, est éga-lement nécessaire à la vie écono-mique de l'Allemagne. Et les So-viets Russes, dans l'exposé de leurfameuse formule « ni indemnités,ni annexions », ont dit que lespeuples dont les territoires sontactuellement occupés par l'Alle-magne, tels que la Belgique, leNord de la France, etc., seraienttenus de [déclarer par un vote àquelle nationalité ils veulent êtrerattachés !

Ces Soviets se font, dans la cir-constance les fourriers des an-nexions voulus et préparées parl'Allemagne, ces Soviets dont lapolitique de folie ou de trahisonest cause de la continuation de laguerre et travaille au triomphe del'Allemagne.

Dans la Semaine littéraire deGenève, M. W. Martin écrit donc,avec raison : « Les Allemandssont infatigables. Ils ont d'abordenvahi la Belgique; puis ils l'ontravagée; ensuite ils l'ont calom-niée et maintenant, ils la dépè-cent. »

. # • . •

# »

II en est de même, pour ce quiregarde la frontière allemande deRussie. Les stratèges allemandsentendent couvrir la Prusse Orien-tale, qui au début de la guerre aconnu l'invasion, la vieille Prusse

historique, par le glacis de laCourlande.

Il y aura bien une Pologne quine sera plus russe, mais elle seraallemande non par annexion, maisparce qu'elle le voudra bien,parce quelle le demandera par desmanifestations libres et sponta-nées. Et, entre cette Pologne et laRussie, il y aura encore une Mar-che Lithuanienne, un Etat soi-disant indépendant qui servira derempart à l'Allemagne.

Ce n'est pas tout; les Panger-manistes, enhardis par la défectionrusse, font connaître jusqu'où vontleurs ambitions qu'ils ne dissimu-lent plus sous des phrases ambi-guës, mais expriment clairement.Il réclament le bassin de Briey etde Longwy, une rectification dela frontière du Nord-Est de laFrance, parce que ces modifica-tions sont indispensables à l'Alle-magne pour vivre sa vie économi-que ! C'est toujours le même pointde vue.

L'Allemagne est entrée en guer-re dans des buts de conquête qu'ellea formulés depuis longtemps etque seuls, ceux qui ne voulaientpas, de parti pris, les connaître,affectaient de considérer commede vaines prétentions.

Elle n'a jamais laissé entendre,au cours de ces trois années pas-sées 'de batailles sanglantes, qu'elleétait disposée à les modifier, ellen'a jamais voulu exposer franche-ment à quelles conditions, elle étaitrésolue à entamer des négocia-tions de paix.

Très habilement, elle a toujourscherché à endormir les inquiétu- jdes ou les défiances de ses adver-saires, gardant les mains librespour pouvoir à l'occasion les al-longer ou les raccourcir. En d'au-tres termes, elle a fait la guerre pardes armes et des manœuvres, lesunes aussi perfides que les autres.

Dans une revue intitulée Dasgrossere Deutschland (La plusgrande Allemagne), elle a conti-nuellement exposé ses vues, par laplume d'écrivains autorisés à par-ler et à parler clairement.

Ainsi dans son numéro du 6janvier içij, il se trouve un ar-ticle sur : « ce que la Belgique re-présente pour l'Allemagne aupoint de vue économique. »

La même revue, dans son nu-méro du 75 décembre i()ij ex-pose qu'il faut traiter durement laFrance, parce que c'est seulementen la saignant à blanc que l'Alle-magne pourra vivre sa vie !

Dans une brochure intitulée :Unser Irrtum ûber Frankreich(Nous nous trompons sur la Fran-ce), parue à Stuttgart, et qui necoûte que douze sous, un docteurdu nom de Gotthard Ost, aprèsavoir déclaré que le Français estun esprit frondeur, une girouettetournant à tous los vents, tandisque l'Allemand est un homme dedevoir, dit : « II nous faut Belfort,Verdun et Calais même, car de cepistolet nous pourrons toujoursmenacer le cœur de l'Angleterre. »

Comme on peut s'en rendrecompte, l'Allemand est resté lemême depuis le début de la guer-re, à aucun jour il n'a agi en gi-rouette. Ce qu'il veut, ce qu'il atoujours voulu, c'est une paix avecdes annexions et encore des an-nexions.

HENRI NICOLE.

Informationsjae la GuerreNouvelle Suspension des

NégociationsOn télégraphe de Pétrograd au

Tîmes : « Les négociations de paixont été temporairement interrom-pues et la délégation russe doitrevenir à Pétrograd.

Les Allemands semblent manœu-vrer de façon à forcer les Russes àrompre les pourparlers sur desquestions secondaires, afin de jeterle blâme, aux yeux du peuplerusse, sur ses représentants.

Le délégué russe Kadek télégra-phie de son côté : « Tout en faisantverbalement des concessions, laréponse de la diplomatie allemandesoutient entièrement la politiqueHofmann et C'% et ce sera la tâchede la délégation russe, d'en démon-trer l'exactitude.

Il s'est généralement montré sa-tisfait de l'état des travaux de lazone des armées.

Retour de von Kuhlmannet de Czernin

On annonce de Berlin que vonKulmann est revenu à Berlin où ilrestera jusqu'au 29 janvier, c'est-à-dire jusqu'au jour où seront repri-ses les négociations de Brest-Litowsk.

De Vienne, un télégramme an-nonce également que le ComleCzernin est rentré dans la capitaleautrichienne.

L'Annulation desEmprunts Russes

Le Soviet a décidé que tous lesEmprunts russes à l'étranger se-raient annulés. En d'autres termes,le Soviet fait faillite ou, plus crû-ment, vole ceux qui ont prêté del'argent à la Russie.

A ce sujet, M. Savigny, présidentdu syndicat des Agents de changeà Paris, a déclaré à un rédacteurdu Petit Parisien qu'il appartiendraau gouvernement français, le mo-ment venu, de prendre les mesurespropos à sauvegarder dans la me-sure du possible, les intérêts fran-çais.

Des expériences aussi dange-reuses du régime Bolchewik dumoment ne sont pas éternelles.Demain réparera les bêtises et feradisparaître les menaces d'aujour-d'hui.

Tout cela est bel et bien. Il n'enreste pas moins vrai, que, pour lemoment, les Bolchewiks qui gou-vernent, traitent les Emprunts com-me les Traités, c'est-à-dire, enchiffons de papier.

Et ce sont ces gena-là qu'unpersonnage nous exhortait toutrécemment à soutenir moralementet matériellement !

Combat NavalUn combat naval a eu lieu à

l'entrée des Dardanelles, entre uneforce navale anglaise et le Breslau,le Goëben et d'autres unités turques.

Le Breslau a été coulé ; le Goëbenavarié, a dû s'échouer et est bom-bardé par des avions anglais.

Les Anglais ont perdu deuxMonitors, dont un petit.

Le Goëben et le Breslau sont lesdeux navires allemands qui, audébut de la guerre, se sont réfu-giés chez les Turcs.

M. Clemenceau au FrontM. Clemenceau est allé visiter le

front où il a séjourné doux jours.Il a passé la journée du samedi,parmi les soldats, dans les tran-chées de première ligne. Il a étéfort bien impressionné par l'étatmoral des troupes.

Il a également visité des canton-nements de repos et diverses orga-nisations militaires.

Les Evénements d'EspagneDes bagarres sanglantes ont lieu

en Espagne, occasionnées par lavie chère et le manque de travail.

A Alicante, la foule a assailli lesboutiques et les maisons parti-culières. La garde civile a ripostéà des coups de feu tirés sur elle :trois hommes ont été tués.

Il y a également de l'agitation àBarcelone, Malaga. .. >•'

LÀOn la connaît, la fameuse phrase

des Boches de tout poil et de toutecouleur, sur Paris, la fameuse Ba-bylone moderne, où tous les vices,selon eux, s'étalaient, se pavanaientaux yeux de la foule, sans aucuneretenue.

Certes ! il y avait, avant la guerre,à Paris, des spectacles qui n'étaientpas fait pour donner une belle idéede la France et de ses prétenduesmœurs.

Mais ce qu'on oubliait de faireconnaître, c'est que ces spectaclesétaient surtout courus par les Bo-ches et que les Bochesses ou desétrangères y tenaient le premierrôle.

Ainsi cette fameuse Hatta-Mari,. la danseuse nue, qui, malgré sesj 40 ans, apparaissait aux yeux des

spectateurs, dans le costume dePhryné, était une hollandaise ma-tinée d'allemande.

Non seulement, cette étrangèreimpudique ne cachait rien de sonacadémie, mais encore elle s'enservait pour espionner. Douze bal-les, dernièrement, ont troué sapeau qu'elle montrait si facilement.

Voici qu'on nous annonce que lasemaine dernière, a été fusillée àMarseille, une étrangère : Marie-Antoinette Avico, connue dans lemonde des exhibitions crapuleusessous le nom de Régina Diana (lareine Diane).

Bien que de notoriété moindreque Hatta Mari, elle faisait les déli-ces d'un certain monde avant laguerre, dans les boîtes de Huit àMontmartre, où elle tanguait verti-gineusement.

Elle s'exhibait aussi, dans cer-taines Revues où le court vêtu,même le très court vêtu offensaitla vertu des gens dit prudes ettimorés, mais pas celle des ama-teurs de l'art ! ! 1

En voilà encore une, qui avait àson arc de Diane, une autre cordeque celle de ses grâces ; elle aussi.espionnait.

Il faut avouer que nous "étionsde rudes jobards pour ne pas d{replus, et que nous faisions tout cequi est possible, pour avoir uneréputation que nous ne méritonspoint.

Ceux qui connaissent Berlin, doi-vent savoir que la Capitale de l'Em-pire de la crainte de Dieu et desbonnes mœurs n'avait rien à en-vier, sous ce rapport, à la Babylonedes bords do la Seine.

,3$