HENRI Informationsjae la...

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j^uarante-olnquième Année Paraissant le Mercredi. — XV° 4 23 Janvier ABONNEMENTS : Six mois Un an Issoire 2 f r. 78 4 fr. 50 Département 3 fr. 50 6 fr. »» Hors du Département 4 fr. »» 7 fr. >• JOURNAL D'INFORMATIONS GÉNÉRALES ANNONCES JUDICIAIRES, AGRICULTURE, LITTÉRATURE & NOUVELLES ANNONCES : Annonces Judiciaires .... 40 c. la ligne Réclames et Avis divers .. 60 c. la ligne UN NUMÉRO : 1 0 C. L'Abonnement se continue jusqu'à réception d'Avis contraire. Tout ce qui concerne le «. ournal doit être adressé à l'Imprimerie A.. "VTESSEIl/Sr, Si cor de Boucheron et Vessely BOULEVARD DE LA MANLIÈRE ET RUE DE CHATEAUDUN, A ISSOIRE Les Articles d'Agriculture et de Littérature sont in3éré3 gratuitement. Ce plis ont toprs A Brest-Litowsk, le général allemand Hoffmann, s'adressant aux délégués russes : un soldat, un ouvrier, un paysan, une fem- me, leur a cyniquement dit : « La délégation russe nous parle, comme si les Russes étaient dans notre pays en vainqueurs et comme si elle pouvait nous dicter des condi- tions. Je me permets de relever que les faits sont diamétralement opposés : l'armée allemande vic- torieuse est dans vos terres. » Ce général a exprimé, cynique- ment et sans fard oratoire, les idées qui sont celles de derrière le casque de tous les Allemands. Sans indemnités ! sans annexions ! Oh ! le bon billet qui a servi d'a- morce aux Russes ! Nous sommes victorieux ! Nous sommes chez vous en maîtres ! voilà la seule loi que reconnais- sent les Boches. La force allemande envahit, pille, incendie, viole, massacre; donc elle est le droit. A vous au- tres d'être assez forts pour empê- cher invasion, assassinats, pillage, tortures. La force allemande trou- ve en elle-même sa justification. C'est le même langage que l'Al- lemagne nous tiendrait, si nous allions nous laisser circonvenir et donner dans le piège des négocia- tions prématurées, si nous com- mettions la faute irréparable de présenter une main ouverte à son poing fermé et couvert d'un gan- telet de fer. Et qu'on ne vienne pas nous dire, en se basant sur une hypo- thèse ne reposant absolument sur rien, que nous aurions pu, à un moment donné, tenter de faire suc- céder le langage de la discussion, à celui du canon ! Où? quand? comment? sur quelles bases ? aurions-nous pu es- sayer de mettre un terme aux hor- reurs de cette guerre; c'est ce que personne n'est en mesure d'avancer avec quelques motifs de certitude. Ceux qui tiennent ce langage à la foule, la trompent, comme on l'a trompée, quand, avant la guerre, on lui a affirmé que jamais le peuple allemand ne suivrait son kaise/, s'il lui prenait fantaisie de déchaîner la lutte. * * L'Allemagne a toujours voulu de nouvelle annexions à l'est et à l'ouest, c'est-à-dire aux dépens de la Russie et de la France; elle a toujours eu en vue une guerre heureuse lui permettant de réali- ser ses aspirations remontant au lendemain presque de la guerre de 1870. Que ceux qui en doutent et qui doivent savoir, puisqu'ils se font les garants d'une Allemagne autre que celle qui s'est révélée aux yeux étonnés de presque tout un monde, que ceux-là relisent donc le dis- cours prononcé au Reichstag, sur la question militaire par Bismarck. C'était en 1887, un an avant l'avènement de Guillaume II et un an aussi, avant la chute du fa- meux Chancelier dont tous les hommes d'Etat allemands cher- chent à chausser les bottes. Sans remonter aussi haut, il rf'y a pour se convraicre des intentions véritables de l'Allemagne, qu'à jeter un coup [d'ceil sur ses agis- sements en Belgique et en Pologne, depuis qu'elle tient ces deux pays sous sa botte. En Belgique, les Allemands ont séparé administrativement la Flan- dre et la Wallonie et tenté de les opposer moralement l'une à l'au- tre. Ils ont cherché à créer un vé- ritable Etat flamand, c'est-à-dire un Etat de tendance germanique, pour pouvoir, lors de la conclu- sion de la paix, mettre la main sur Anvers et toute sa région, à moin- dre peine et scandale. Anvers, avec son débouché sur la mer du Nord, les perspectives illimitées de son développement commercial, les bassins houillers et industriels du Hainaut, de Liè- ge, de la Campine, ajoutés aux ressources des bassins lorrains et allemands, prépareraient à l'em- pire du kaiser cet élargissement nécessaire, selon les économistes germains, de sa base économique et en même temps lui assurerait un glacis et une tête de pont for- midale contre une future agres- sion. Le 5 avril 1916, Bethmann- Hollweg déclarait : « Nous nous créerons des garanties réelles pour que la Belgique ne devienne pas le vassal des Anglo-Français. L'Allemagne ne peut abandonner à ;la latinisation ce peuple fla- mand si longtemps asservi. » Ils émettent aussi des préten- tions sur le bassin français du Nord, qui affirment-ils, est éga- lement nécessaire à la vie écono- mique de l'Allemagne. Et les So- viets Russes, dans l'exposé de leur fameuse formule « ni indemnités, ni annexions », ont dit que les peuples dont les territoires sont actuellement occupés par l'Alle- magne, tels que la Belgique, le Nord de la France, etc., seraient tenus de [déclarer par un vote à quelle nationalité ils veulent être rattachés ! Ces Soviets se font, dans la cir- constance les fourriers des an- nexions voulus et préparées par l'Allemagne, ces Soviets dont la politique de folie ou de trahison est cause de la continuation de la guerre et travaille au triomphe de l'Allemagne. Dans la Semaine littéraire de Genève, M. W. Martin écrit donc, avec raison : « Les Allemands sont infatigables. Ils ont d'abord envahi la Belgique; puis ils l'ont ravagée; ensuite ils l'ont calom- niée et maintenant, ils la dépè- cent. » .#•. # » II en est de même, pour ce qui regarde la frontière allemande de Russie. Les stratèges allemands entendent couvrir la Prusse Orien- tale, qui au début de la guerre a connu l'invasion, la vieille Prusse historique, par le glacis de la Courlande. Il y aura bien une Pologne qui ne sera plus russe, mais elle sera allemande non par annexion, mais parce qu'elle le voudra bien, parce quelle le demandera par des manifestations libres et sponta- nées. Et, entre cette Pologne et la Russie, il y aura encore une Mar- che Lithuanienne, un Etat soi- disant indépendant qui servira de rempart à l'Allemagne. Ce n'est pas tout; les Panger- manistes, enhardis par la défection russe, font connaître jusqu'où vont leurs ambitions qu'ils ne dissimu- lent plus sous des phrases ambi- guës, mais expriment clairement. Il réclament le bassin de Briey et de Longwy, une rectification de la frontière du Nord-Est de la France, parce que ces modifica- tions sont indispensables à l'Alle- magne pour vivre sa vie économi- que ! C'est toujours le même point de vue. L'Allemagne est entrée en guer- re dans des buts de conquête qu'elle a formulés depuis longtemps et que seuls, ceux qui ne voulaient pas, de parti pris, les connaître, affectaient de considérer comme de vaines prétentions. Elle n'a jamais laissé entendre, au cours de ces trois années pas- sées 'de batailles sanglantes, qu'elle était disposée à les modifier, elle n'a jamais voulu exposer franche- ment à quelles conditions, elle était résolue à entamer des négocia- tions de paix. Très habilement, elle a toujours cherché à endormir les inquiétu- j des ou les défiances de ses adver- saires, gardant les mains libres pour pouvoir à l'occasion les al- longer ou les raccourcir. En d'au- tres termes, elle a fait la guerre par des armes et des manoeuvres, les unes aussi perfides que les autres. Dans une revue intitulée Das grossere Deutschland (La plus grande Allemagne), elle a conti- nuellement exposé ses vues, par la plume d'écrivains autorisés à par- ler et à parler clairement. Ainsi dans son numéro du 6 janvier içij, il se trouve un ar- ticle sur : « ce que la Belgique re- présente pour l'Allemagne au point de vue économique. » La même revue, dans son nu- méro du 75 décembre i()ij ex- pose qu'il faut traiter durement la France, parce que c'est seulement en la saignant à blanc que l'Alle- magne pourra vivre sa vie ! Dans une brochure intitulée : Unser Irrtum ûber Frankreich (Nous nous trompons sur la Fran- ce), parue à Stuttgart, et qui ne coûte que douze sous, un docteur du nom de Gotthard Ost, après avoir déclaré que le Français est un esprit frondeur, une girouette tournant à tous los vents, tandis que l'Allemand est un homme de devoir, dit : « II nous faut Belfort, Verdun et Calais même, car de ce pistolet nous pourrons toujours menacer le coeur de l'Angleterre. » Comme on peut s'en rendre compte, l'Allemand est resté le même depuis le début de la guer- re, à aucun jour il n'a agi en gi- rouette. Ce qu'il veut, ce qu'il a toujours voulu, c'est une paix avec des annexions et encore des an- nexions. HENRI NICOLE. Informationsjae la Guerre Nouvelle Suspension des Négociations On télégraphe de Pétrograd au Tîmes : « Les négociations de paix ont été temporairement interrom- pues et la délégation russe doit revenir à Pétrograd. Les Allemands semblent manoeu- vrer de façon à forcer les Russes à rompre les pourparlers sur des questions secondaires, afin de jeter le blâme, aux yeux du peuple russe, sur ses représentants. Le délégué russe Kadek télégra- phie de son côté : « Tout en faisant verbalement des concessions, la réponse de la diplomatie allemande soutient entièrement la politique Hofmann et C'% et ce sera la tâche de la délégation russe, d'en démon- trer l'exactitude. Il s'est généralement montré sa- tisfait de l'état des travaux de la zone des armées. Retour de von Kuhlmann et de Czernin On annonce de Berlin que von Kulmann est revenu à Berlin il restera jusqu'au 29 janvier, c'est-à- dire jusqu'au jour seront repri- ses les négociations de Brest- Litowsk. De Vienne, un télégramme an- nonce également que le Comle Czernin est rentré dans la capitale autrichienne. L'Annulation des Emprunts Russes Le Soviet a décidé que tous les Emprunts russes à l'étranger se- raient annulés. En d'autres termes, le Soviet fait faillite ou, plus crû- ment, vole ceux qui ont prêté de l'argent à la Russie. A ce sujet, M. Savigny, président du syndicat des Agents de change à Paris, a déclaré à un rédacteur du Petit Parisien qu'il appartiendra au gouvernement français, le mo- ment venu, de prendre les mesures propos à sauvegarder dans la me- sure du possible, les intérêts fran- çais. Des expériences aussi dange- reuses du régime Bolchewik du moment ne sont pas éternelles. Demain réparera les bêtises et fera disparaître les menaces d'aujour- d'hui. Tout cela est bel et bien. Il n'en reste pas moins vrai, que, pour le moment, les Bolchewiks qui gou- vernent, traitent les Emprunts com- me les Traités, c'est-à-dire, en chiffons de papier. Et ce sont ces gena-là qu'un personnage nous exhortait tout récemment à soutenir moralement et matériellement ! Combat Naval Un combat naval a eu lieu à l'entrée des Dardanelles, entre une force navale anglaise et le Breslau, le Goëben et d'autres unités turques. Le Breslau a été coulé ; le Goëben avarié, a s'échouer et est bom- bardé par des avions anglais. Les Anglais ont perdu deux Monitors, dont un petit. Le Goëben et le Breslau sont les deux navires allemands qui, au début de la guerre, se sont réfu- giés chez les Turcs. M. Clemenceau au Front M. Clemenceau est allé visiter le front où il a séjourné doux jours. Il a passé la journée du samedi, parmi les soldats, dans les tran- chées de première ligne. Il a été fort bien impressionné par l'état moral des troupes. Il a également visité des canton- nements de repos et diverses orga- nisations militaires. Les Evénements d'Espagne Des bagarres sanglantes ont lieu en Espagne, occasionnées par la vie chère et le manque de travail. A Alicante, la foule a assailli les boutiques et les maisons parti- culières. La garde civile a riposté à des coups de feu tirés sur elle : trois hommes ont été tués. Il y a également de l'agitation à Barcelone, Malaga. .. >•' On la connaît, la fameuse phrase des Boches de tout poil et de toute couleur, sur Paris, la fameuse Ba- bylone moderne, tous les vices, selon eux, s'étalaient, se pavanaient aux yeux de la foule, sans aucune retenue. Certes ! il y avait, avant la guerre, à Paris, des spectacles qui n'étaient pas fait pour donner une belle idée de la France et de ses prétendues moeurs. Mais ce qu'on oubliait de faire connaître, c'est que ces spectacles étaient surtout courus par les Bo- ches et que les Bochesses ou des étrangères y tenaient le premier rôle. Ainsi cette fameuse Hatta-Mari, . la danseuse nue, qui, malgré ses j 40 ans, apparaissait aux yeux des spectateurs, dans le costume de Phryné, était une hollandaise ma- tinée d'allemande. Non seulement, cette étrangère impudique ne cachait rien de son académie, mais encore elle s'en servait pour espionner. Douze bal- les, dernièrement, ont troué sa peau qu'elle montrait si facilement. Voici qu'on nous annonce que la semaine dernière, a été fusillée à Marseille, une étrangère : Marie- Antoinette Avico, connue dans le monde des exhibitions crapuleuses sous le nom de Régina Diana (la reine Diane). Bien que de notoriété moindre que Hatta Mari, elle faisait les déli- ces d'un certain monde avant la guerre, dans les boîtes de Huit à Montmartre, elle tanguait verti- gineusement. Elle s'exhibait aussi, dans cer- taines Revues où le court vêtu, même le très court vêtu offensait la vertu des gens dit prudes et timorés, mais pas celle des ama- teurs de l'art ! ! 1 En voilà encore une, qui avait à son arc de Diane, une autre corde que celle de ses grâces ; elle aussi. espionnait. Il faut avouer que nous "étions de rudes jobards pour ne pas d{re plus, et que nous faisions tout ce qui est possible, pour avoir une réputation que nous ne méritons point. Ceux qui connaissent Berlin, doi- vent savoir que la Capitale de l'Em- pire de la crainte de Dieu et des bonnes moeurs n'avait rien à en- vier, sous ce rapport, à la Babylone des bords do la Seine. ,3$

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j^uarante-olnquième Année Paraissant le Mercredi. — XV° 4 23 Janvier

ABONNEMENTS :Six mois Un an

Issoire 2 f r. 78 4 f r. 50Département 3 fr. 50 6 fr. »»Hors du Département 4 fr. »» 7 fr. >•

• JOURNAL D'INFORMATIONS GÉNÉRALES

ANNONCES JUDICIAIRES, AGRICULTURE, LITTÉRATURE & NOUVELLES

ANNONCES :Annonces Judiciaires . . . . 40 c. la ligneRéclames et Avis divers . . 6 0 c. la ligne

UN NUMÉRO : 1 0 C.

L'Abonnement se continue jusqu'à réception

d'Avis contraire.

Tout ce qui concerne le «. ournal doit être adressé à l'ImprimerieA.. "VTESSEIl/Sr, Si cor de Boucheron et Vessely

BOULEVARD DE LA M A N L I È R E ET RUE DE CHATEAUDUN, A ISSOIRE

Les Articles d'Agriculture et de Littératuresont in3éré3 gratuitement.

Ce plis ont toprsA Brest-Litowsk, le général

allemand Hoffmann, s'adressantaux délégués russes : un soldat,un ouvrier, un paysan, une fem-me, leur a cyniquement dit : « Ladélégation russe nous parle, commesi les Russes étaient dans notrepays en vainqueurs et comme sielle pouvait nous dicter des condi-tions. Je me permets de releverque les faits sont diamétralementopposés : l'armée allemande vic-torieuse est dans vos terres. »

Ce général a exprimé, cynique-ment et sans fard oratoire, lesidées qui sont celles de derrière lecasque de tous les Allemands.Sans indemnités ! sans annexions !Oh ! le bon billet qui a servi d'a-morce aux Russes !

Nous sommes victorieux ! Noussommes chez vous en maîtres !voilà la seule loi que reconnais-sent les Boches.

La force allemande envahit,pille, incendie, viole, massacre;donc elle est le droit. A vous au-tres d'être assez forts pour empê-cher invasion, assassinats, pillage,tortures. La force allemande trou-ve en elle-même sa justification.

C'est le même langage que l'Al-lemagne nous tiendrait, si nousallions nous laisser circonvenir etdonner dans le piège des négocia-tions prématurées, si nous com-mettions la faute irréparable deprésenter une main ouverte à sonpoing fermé et couvert d'un gan-telet de fer.

Et qu'on ne vienne pas nousdire, en se basant sur une hypo-thèse ne reposant absolument surrien, que nous aurions pu, à unmoment donné, tenter de faire suc-céder le langage de la discussion,à celui du canon !

Où? quand? comment? surquelles bases ? aurions-nous pu es-sayer de mettre un terme aux hor-reurs de cette guerre; c'est ce quepersonne n'est en mesure d'avanceravec quelques motifs de certitude.

Ceux qui tiennent ce langage àla foule, la trompent, comme on l'atrompée, quand, avant la guerre,on lui a affirmé que jamais lepeuple allemand ne suivrait sonkaise/, s'il lui prenait fantaisie dedéchaîner la lutte.* *

L'Allemagne a toujours voulude nouvelle annexions à l'est et àl'ouest, c'est-à-dire aux dépens dela Russie et de la France; elle atoujours eu en vue une guerreheureuse lui permettant de réali-ser ses aspirations remontant aulendemain presque de la guerrede 1870.

Que ceux qui en doutent et quidoivent savoir, puisqu'ils se fontles garants d'une Allemagne autreque celle qui s'est révélée aux yeuxétonnés de presque tout un monde,que ceux-là relisent donc le dis-cours prononcé au Reichstag, sur laquestion militaire par Bismarck.

C'était en 1887, un an avantl'avènement de Guillaume II et

un an aussi, avant la chute du fa-meux Chancelier dont tous leshommes d'Etat allemands cher-chent à chausser les bottes.

Sans remonter aussi haut, il rf'ya pour se convraicre des intentionsvéritables de l'Allemagne, qu'àjeter un coup [d'ceil sur ses agis-sements en Belgique et en Pologne,depuis qu'elle tient ces deux payssous sa botte.

En Belgique, les Allemands ontséparé administrativement la Flan-dre et la Wallonie et tenté de lesopposer moralement l'une à l'au-tre. Ils ont cherché à créer un vé-ritable Etat flamand, c'est-à-direun Etat de tendance germanique,pour pouvoir, lors de la conclu-sion de la paix, mettre la main surAnvers et toute sa région, à moin-dre peine et scandale.

Anvers, avec son débouché surla mer du Nord, les perspectivesillimitées de son développementcommercial, les bassins houillerset industriels du Hainaut, de Liè-ge, de la Campine, ajoutés auxressources des bassins lorrains etallemands, prépareraient à l'em-pire du kaiser cet élargissementnécessaire, selon les économistesgermains, de sa base économiqueet en même temps lui assureraitun glacis et une tête de pont for-midale contre une future agres-sion.

Le 5 avril 1916, Bethmann-Hollweg déclarait : « Nous nouscréerons des garanties réelles pourque la Belgique ne devienne pasle vassal des Anglo-Français.L'Allemagne ne peut abandonnerà ;la latinisation ce peuple fla-mand si longtemps asservi. »

Ils émettent aussi des préten-tions sur le bassin français duNord, qui affirment-ils, est éga-lement nécessaire à la vie écono-mique de l'Allemagne. Et les So-viets Russes, dans l'exposé de leurfameuse formule « ni indemnités,ni annexions », ont dit que lespeuples dont les territoires sontactuellement occupés par l'Alle-magne, tels que la Belgique, leNord de la France, etc., seraienttenus de [déclarer par un vote àquelle nationalité ils veulent êtrerattachés !

Ces Soviets se font, dans la cir-constance les fourriers des an-nexions voulus et préparées parl'Allemagne, ces Soviets dont lapolitique de folie ou de trahisonest cause de la continuation de laguerre et travaille au triomphe del'Allemagne.

Dans la Semaine littéraire deGenève, M. W. Martin écrit donc,avec raison : « Les Allemandssont infatigables. Ils ont d'abordenvahi la Belgique; puis ils l'ontravagée; ensuite ils l'ont calom-niée et maintenant, ils la dépè-cent. »

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II en est de même, pour ce quiregarde la frontière allemande deRussie. Les stratèges allemandsentendent couvrir la Prusse Orien-tale, qui au début de la guerre aconnu l'invasion, la vieille Prusse

historique, par le glacis de laCourlande.

Il y aura bien une Pologne quine sera plus russe, mais elle seraallemande non par annexion, maisparce qu'elle le voudra bien,parce quelle le demandera par desmanifestations libres et sponta-nées. Et, entre cette Pologne et laRussie, il y aura encore une Mar-che Lithuanienne, un Etat soi-disant indépendant qui servira derempart à l'Allemagne.

Ce n'est pas tout; les Panger-manistes, enhardis par la défectionrusse, font connaître jusqu'où vontleurs ambitions qu'ils ne dissimu-lent plus sous des phrases ambi-guës, mais expriment clairement.Il réclament le bassin de Briey etde Longwy, une rectification dela frontière du Nord-Est de laFrance, parce que ces modifica-tions sont indispensables à l'Alle-magne pour vivre sa vie économi-que ! C'est toujours le même pointde vue.

L'Allemagne est entrée en guer-re dans des buts de conquête qu'ellea formulés depuis longtemps etque seuls, ceux qui ne voulaientpas, de parti pris, les connaître,affectaient de considérer commede vaines prétentions.

Elle n'a jamais laissé entendre,au cours de ces trois années pas-sées 'de batailles sanglantes, qu'elleétait disposée à les modifier, ellen'a jamais voulu exposer franche-ment à quelles conditions, elle étaitrésolue à entamer des négocia-tions de paix.

Très habilement, elle a toujourscherché à endormir les inquiétu- jdes ou les défiances de ses adver-saires, gardant les mains librespour pouvoir à l'occasion les al-longer ou les raccourcir. En d'au-tres termes, elle a fait la guerre pardes armes et des manœuvres, lesunes aussi perfides que les autres.

Dans une revue intitulée Dasgrossere Deutschland (La plusgrande Allemagne), elle a conti-nuellement exposé ses vues, par laplume d'écrivains autorisés à par-ler et à parler clairement.

Ainsi dans son numéro du 6janvier içij, il se trouve un ar-ticle sur : « ce que la Belgique re-présente pour l'Allemagne aupoint de vue économique. »

La même revue, dans son nu-méro du 75 décembre i()ij ex-pose qu'il faut traiter durement laFrance, parce que c'est seulementen la saignant à blanc que l'Alle-magne pourra vivre sa vie !

Dans une brochure intitulée :Unser Irrtum ûber Frankreich(Nous nous trompons sur la Fran-ce), parue à Stuttgart, et qui necoûte que douze sous, un docteurdu nom de Gotthard Ost, aprèsavoir déclaré que le Français estun esprit frondeur, une girouettetournant à tous los vents, tandisque l'Allemand est un homme dedevoir, dit : « II nous faut Belfort,Verdun et Calais même, car de cepistolet nous pourrons toujoursmenacer le cœur de l'Angleterre. »

Comme on peut s'en rendrecompte, l'Allemand est resté lemême depuis le début de la guer-re, à aucun jour il n'a agi en gi-rouette. Ce qu'il veut, ce qu'il atoujours voulu, c'est une paix avecdes annexions et encore des an-nexions.

HENRI NICOLE.

Informationsjae la GuerreNouvelle Suspension des

NégociationsOn télégraphe de Pétrograd au

Tîmes : « Les négociations de paixont été temporairement interrom-pues et la délégation russe doitrevenir à Pétrograd.

Les Allemands semblent manœu-vrer de façon à forcer les Russes àrompre les pourparlers sur desquestions secondaires, afin de jeterle blâme, aux yeux du peuplerusse, sur ses représentants.

Le délégué russe Kadek télégra-phie de son côté : « Tout en faisantverbalement des concessions, laréponse de la diplomatie allemandesoutient entièrement la politiqueHofmann et C'% et ce sera la tâchede la délégation russe, d'en démon-trer l'exactitude.

Il s'est généralement montré sa-tisfait de l'état des travaux de lazone des armées.

Retour de von Kuhlmannet de Czernin

On annonce de Berlin que vonKulmann est revenu à Berlin où ilrestera jusqu'au 29 janvier, c'est-à-dire jusqu'au jour où seront repri-ses les négociations de Brest-Litowsk.

De Vienne, un télégramme an-nonce également que le ComleCzernin est rentré dans la capitaleautrichienne.

L'Annulation desEmprunts Russes

Le Soviet a décidé que tous lesEmprunts russes à l'étranger se-raient annulés. En d'autres termes,le Soviet fait faillite ou, plus crû-ment, vole ceux qui ont prêté del'argent à la Russie.

A ce sujet, M. Savigny, présidentdu syndicat des Agents de changeà Paris, a déclaré à un rédacteurdu Petit Parisien qu'il appartiendraau gouvernement français, le mo-ment venu, de prendre les mesurespropos à sauvegarder dans la me-sure du possible, les intérêts fran-çais.

Des expériences aussi dange-reuses du régime Bolchewik dumoment ne sont pas éternelles.Demain réparera les bêtises et feradisparaître les menaces d'aujour-d'hui.

Tout cela est bel et bien. Il n'enreste pas moins vrai, que, pour lemoment, les Bolchewiks qui gou-vernent, traitent les Emprunts com-me les Traités, c'est-à-dire, enchiffons de papier.

Et ce sont ces gena-là qu'unpersonnage nous exhortait toutrécemment à soutenir moralementet matériellement !

Combat NavalUn combat naval a eu lieu à

l'entrée des Dardanelles, entre uneforce navale anglaise et le Breslau,le Goëben et d'autres unités turques.

Le Breslau a été coulé ; le Goëbenavarié, a dû s'échouer et est bom-bardé par des avions anglais.

Les Anglais ont perdu deuxMonitors, dont un petit.

Le Goëben et le Breslau sont lesdeux navires allemands qui, audébut de la guerre, se sont réfu-giés chez les Turcs.

M. Clemenceau au FrontM. Clemenceau est allé visiter le

front où il a séjourné doux jours.Il a passé la journée du samedi,parmi les soldats, dans les tran-chées de première ligne. Il a étéfort bien impressionné par l'étatmoral des troupes.

Il a également visité des canton-nements de repos et diverses orga-nisations militaires.

Les Evénements d'EspagneDes bagarres sanglantes ont lieu

en Espagne, occasionnées par lavie chère et le manque de travail.

A Alicante, la foule a assailli lesboutiques et les maisons parti-culières. La garde civile a ripostéà des coups de feu tirés sur elle :trois hommes ont été tués.

Il y a également de l'agitation àBarcelone, Malaga. .. >•'

LÀOn la connaît, la fameuse phrase

des Boches de tout poil et de toutecouleur, sur Paris, la fameuse Ba-bylone moderne, où tous les vices,selon eux, s'étalaient, se pavanaientaux yeux de la foule, sans aucuneretenue.

Certes ! il y avait, avant la guerre,à Paris, des spectacles qui n'étaientpas fait pour donner une belle idéede la France et de ses prétenduesmœurs.

Mais ce qu'on oubliait de faireconnaître, c'est que ces spectaclesétaient surtout courus par les Bo-ches et que les Bochesses ou desétrangères y tenaient le premierrôle.

Ainsi cette fameuse Hatta-Mari,. la danseuse nue, qui, malgré sesj 40 ans, apparaissait aux yeux des

spectateurs, dans le costume dePhryné, était une hollandaise ma-tinée d'allemande.

Non seulement, cette étrangèreimpudique ne cachait rien de sonacadémie, mais encore elle s'enservait pour espionner. Douze bal-les, dernièrement, ont troué sapeau qu'elle montrait si facilement.

Voici qu'on nous annonce que lasemaine dernière, a été fusillée àMarseille, une étrangère : Marie-Antoinette Avico, connue dans lemonde des exhibitions crapuleusessous le nom de Régina Diana (lareine Diane).

Bien que de notoriété moindreque Hatta Mari, elle faisait les déli-ces d'un certain monde avant laguerre, dans les boîtes de Huit àMontmartre, où elle tanguait verti-gineusement.

Elle s'exhibait aussi, dans cer-taines Revues où le court vêtu,même le très court vêtu offensaitla vertu des gens dit prudes ettimorés, mais pas celle des ama-teurs de l'art ! ! 1

En voilà encore une, qui avait àson arc de Diane, une autre cordeque celle de ses grâces ; elle aussi.espionnait.

Il faut avouer que nous "étionsde rudes jobards pour ne pas d{replus, et que nous faisions tout cequi est possible, pour avoir uneréputation que nous ne méritonspoint.

Ceux qui connaissent Berlin, doi-vent savoir que la Capitale de l'Em-pire de la crainte de Dieu et desbonnes mœurs n'avait rien à en-vier, sous ce rapport, à la Babylonedes bords do la Seine.

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