Espaces verts, Paysage et Cadre de
vie
Cas d’étude : les jardins du château de Villandry, le
jardin Botanique de Tours, le lac de la Bergeonnerie à
Tours, tous retenus par le projet CESAT sur le SCoT de
Tours (37)
2011-2012 CARDARELLY Florian
MEREAU Quentin Directeur de recherche
SERVAIN Sylvie
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2011-2012 CARDARELLY Florian
MEREAU Quentin Directeur de recherche
SERVAIN Sylvie
Espaces verts, Paysage et Cadre de
vie
Cas d’étude : les jardins du château de Villandry, le
jardin botanique de Tours, le lac de la Bergeonnerie à
Tours, tous retenus par le projet CESAT sur le SCoT de
Tours (37)
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4
AVERTISSEMENT
Cette recherche a fait appel à des lectures, enquêtes et interviews. Tout emprunt
à des contenus d’interviews, des écrits autres que strictement personnel, toute
reproduction et citation, font systématiquement l’objet d’un référencement.
Les auteurs de cette recherche ont signé une attestation sur l'honneur de non plagiat.
5
FORMATION PAR LA
RECHERCHE ET PROJET DE FIN
D’ETUDES
La formation au génie de l’aménagement, assurée par le département
aménagement de l’Ecole Polytechnique de l’Université de Tours, associe dans le champ
de l’urbanisme et de l’aménagement, l’acquisition de connaissances fondamentales,
l’acquisition de techniques et de savoir faire, la formation à la pratique professionnelle
et la formation par la recherche. Cette dernière ne vise pas à former les seuls futurs
élèves désireux de prolonger leur formation par les études doctorales, mais tout en
ouvrant à cette voie, elle vise tout d’abord à favoriser la capacité des futurs ingénieurs
à :
§ Accroître leurs compétences en matière de pratique professionnelle par la
mobilisation de connaissances et techniques, dont les fondements et contenus
ont été explorés le plus finement possible afin d’en assurer une bonne maîtrise
intellectuelle et pratique,
§ Accroître la capacité des ingénieurs en génie de l’aménagement à innover tant
en matière de méthodes que d’outils, mobilisables pour affronter et résoudre
les problèmes complexes posés par l’organisation et la gestion des espaces.
La formation par la recherche inclut un exercice individuel de recherche, le projet
de fin d’études (P.F.E.), situé en dernière année de formation des élèves ingénieurs.
Cet exercice correspond à un stage d’une durée minimum de trois mois, en laboratoire
de recherche, principalement au sein de l’équipe Ingénierie du Projet d’Aménagement,
Paysage et Environnement de l’UMR 6173 CITERES à laquelle appartiennent les
enseignants-chercheurs du département aménagement.
Le travail de recherche, dont l’objectif de base est d’acquérir une compétence
méthodologique en matière de recherche, doit répondre à l’un des deux grands
objectifs :
§ Développer toute une partie d’une méthode ou d’un outil nouveau permettant
le traitement innovant d’un problème d’aménagement
§ Approfondir les connaissances de base pour mieux affronter une question
complexe en matière d’aménagement.
6
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui nous ont encadrés, suivis et
soutenus lors de la réalisation de ce projet de recherche.
A cet effet, nous remercions tout d’abord Mme Servain, tutrice de ce projet, qui a
su nous guider pas à pas dans l’élaboration de ce projet et nous initier à la réalisation
d’un mémoire de recherche.
Ensuite, nous souhaitons remercier l’ensemble des acteurs rencontrés dans le
cadre de ce projet. Leur disponibilité et leur intérêt sont à l’origine même des éléments
de réflexions présentés dans ce mémoire.
Nos remerciements vont tout particulièrement à :
• M. Andrieu, Ingénieur d’Etudes Géographe-cartographe-géomaticien, pour les
fichiers informatiques qu’il nous a donnés,
• M. Portuguez, chef jardinier des jardins du domaine de Villandry, pour le temps
qui nous a accordé,
• M. Carvallo, propriétaire du domaine de Villandry, pour les informations qu’il
nous a transmis,
• Mme Chasseguet, Directrice du Service des Parcs et Jardins de la Ville de Tours,
pour le temps qu’elle nous a consacré,
• M. Amiot, du Service des Parcs et Jardins de la Ville de Tours, pour les données
qu’il nous a envoyées,
• Mme Verdelli et Mlle Lausin pour leur aide.
7
SOMMAIRE
Avertissement ............................................................................................................. 4
Formation par la recherche et projet de fin d’études................................................ 5
Remerciements ........................................................................................................... 6
Sommaire
.……………………………………………………………………………….
Erreur ! Signet non défini.
Introduction................................................................................................................ 8
Partie 1 : Contexte général de la recherche ............................................................. 10
1. Le Grenelle de l’environnement ............................................................................ 11
2. Le programme GESSOL ......................................................................................... 13
3. Le projet CESAT .................................................................................................... 13
4. Historique des parcs et jardins .............................................................................. 18
5. Définitions des termes principaux ......................................................................... 19
Partie 2 : Terrains d’étude et Méthode.................................................................... 24
1. Constat ................................................................................................................. 25
2. Questions de recherche et Hypothèse .................................................................. 27
3. Choix des terrains d’étude .................................................................................... 28
4. Raisonnement et Méthode ................................................................................... 29
5. Présentation des terrains d'étude ......................................................................... 31
Partie 3 : Résultats et Analyses ................................................................................ 57
1. Localisation et gradient urbain.............................................................................. 58
2. Les modalités d’accès ........................................................................................... 61
3. Les composantes paysagères ................................................................................ 62
4. Les composantes environnementales ................................................................... 63
5. Fréquentation et usages ....................................................................................... 64
6. Conclusion ............................................................................................................ 65
Conclusion ................................................................................................................ 66
Bibliographie ............................................................................................................ 67
Table des photos ....................................................................................................... 69
Table des cartes ........................................................................................................ 70
Table des illustrations .............................................................................................. 70
8
INTRODUCTION
Notre Projet de Fin d'Etude, intitulé « Espaces verts,
paysages et cadre de vie » s'inscrit dans une démarche plus globale
d’un des projets financés par le programme de recherche GESSOL
lancé en 2010 par le Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du
Développement durable et de la Mer. Ce programme a pour but
dans un premier temps d’évaluer et d’observer les fonctions du sol
et les services rendus à la société.
Notre PFE est donc inscrit dans le projet « Vers une gestion
durable des sols-support des espaces verts : maintien et
développement des fonctions et services » (Avec pour acronyme le
C.E.S.A.T. : Conservation Environnementale des Sols des espaces
verts de l’Agglomération Tourangelle). L'exemple de l'agglomération
Tourangelle a été retenu à l'échelle nationale car elle est
représentative d'une agglomération moyenne française. Cela
permettra donc de généraliser cette démarche à d'autres espaces
verts urbains à travers la France. Ce projet qui s’articule autour de
trois tâches a pour but de connaître les conditions d’une gestion
durable des sols comme support des espaces verts urbains grâce à
une approche en termes de services rendus à la société par les sols.
La première tâche a consisté en la caractérisation des
espaces verts de l'agglomération via un échantillon représentatif de
6 espaces verts, publics ou privés mais ouverts au public. La seconde
tâche, quant à elle, constitue pour les espaces verts sélectionnés,
une analyse plus approfondie portant particulièrement sur le
paysage, la biodiversité, les représentations et les pratiques.
C'est dans le cadre de la tâche 2, et plus particulièrement
autour des thématiques « paysage » et « cadre de vie », que s'inscrit
notre sujet de PFE. Les 6 espaces verts retenus lors de la tâche 1
sont : le jardin Botanique de Tours, le bois des Hâtes et la forêt de
Larçay, le parc de la colline de sable à Montlouis-sur-Loire, le parc
du lac de la Bergeonnerie de Tours, l’île de la Métairie à La-Ville-
Aux-Dames et les jardins du château de Villandry. Ces espaces
constituent l’échantillon représentatif et sont donc tous très
différents de par leur taille, leurs caractéristiques, leur position ou
leur composition, pour représenter l’éventail d’espaces verts le plus
large possible.
Malgré l’hétérogénéité de cet échantillon, nous avons
décidé de les séparer en deux catégories d’espaces. En effet, le parc
du lac de la Bergeonnerie, le jardin Botanique et les jardins du
château de Villandry sont des créations totalement anthropiques et
ex-nihilo alors que le bois des Hâtes et la forêt de Larçay l’île de la
Métairie, et le parc de la colline de sable sont plutôt créés sur la
9
base d’une végétation existante et spontanée. Cette séparation
nous amène, en ce qui nous concerne, à nous intéresser aux
espaces purement artificiels et anthropiques.
Ces espaces étant purement créés par l’homme, nous nous
sommes alors intéressés aux contextes qui ont entrainé leur
création, nous avons constaté une évolution des services qu’ils
rendent, et par la suite une évolution des modes de gestion. Ce
constat nous amène à la question suivante : de quelle manière les
services rendus par un espace vert influent-ils sur son mode de
gestion ? En s’intéressant aux origines des services rendus nous
pouvons nous demander : « quel(s) paramètre(s) pourrai(en)t avoir
une influence décisive sur l’usage qui est fait d’un espace vert, donc
des services qu’il rend à la société, et par conséquent sur le mode
de gestion ? »
Tout d’abord, nous commencerons par établir le cadre de la
recherche, et ainsi nous intéresser à son contexte général. Nous
aborderons le Grenelle de l’environnement et le programme de
recherche GESSOL qui en découle. Nous évoquerons ensuite le
projet CESAT, dans lequel notre PFE s’inscrit. Afin de définir le cadre
théorique de notre sujet de PFE, nous définirons les termes clés
comme « espace vert », « paysage », «services rendus » et « modes
de gestion Une fois le cadre fixé, dans une seconde partie, nous
présenterons notre méthode de recherche. Nous partirons du
constat de l’évolution des services rendus et de la gestion des
espaces verts, qui nous amènera à un questionnement et à des
hypothèses. Ensuite, après avoir expliqué le choix du terrain
d’étude, il sera présenté autour de six axes.
Enfin, la dernière partie permettra de présenter les résultats
de la recherche. Elle visera ensuite à les analyser, et à mettre en
évidence les influences probables de certains paramètres des
espaces verts sur leurs modes de gestion.
10
PARTIE 1
CONTEXTE GENERAL
DE LA RECHERCHE
11
Tout d’abord, avant de commencer et afin de cadrer notre sujet, il nous semble
important de contextualiser la recherche et de définir le cadre théorique qui est la base
du travail. Ainsi, les Lois Grenelles, le programme de recherche GESSOL qui en découle,
et le projet CESAT qui s’inscrit dans ce programme, seront présentés. Avant cela nous
avons trouvé judicieux de définir le cadre plus large et les origines du programme
GESSOL qui découle directement du Grenelle de l’environnement.
1. Le Grenelle de l’environnement
La prise de conscience de la nécessité de préserver et protéger la nature ne date
pas d’aujourd’hui. Par exemple, le premier Sommet de la Terre de 1972 à Stockholm
prévoyait déjà, à l’échelle de la planète, de réfléchir à un développement plus durable,
alors même que ce terme n’était pas autant utilisé qu’à l’heure actuelle. Avec un
renouveau de cette prise de conscience dans les années 2000, un ensemble de
rencontres politiques organisées en 2007 en France, aboutit au Grenelle de
l’environnement de 2009 tel que nous le connaissons. Il prévoit de prendre des
décisions à long terme en matière d’environnement et de développement durable et
débouchera à la loi Grenelle I en 2009, puis la loi Grenelle II en 2010 qui décline les
objectifs en dispositions plus précises. C’est donc ce cadre législatif national qui sert de
contexte le plus large à la réalisation de ce travail de recherche.
11.Le groupe de travail : « Préserver la biodiversité et les
ressources naturelles »
« Si la crise de la biodiversité, qu’il s’agisse de la disparition d’espèces animales ou
végétales, est moins connue que celle du climat, les dégâts sont tout aussi graves. Le
Grenelle souligne la nécessité actuelle de faire connaître la situation et d’informer
l’opinion sur ses enjeux. » (http://www.legrenelle-environnement.fr)
C’est avec ce constat que l’un des six groupes qui travaillent sur le Grenelle a
abordé les questions de la biodiversité et des ressources naturelles, et plus
particulièrement sous l’angle des sols. Ce travail a ensuite été subdivisé en cinq ateliers
thématiques : connaissance, outre-mer, mer, patrimoine naturel et durabilité des
territoires et enfin responsabilisation, engagement et exemplarité des acteurs socio-
économiques et politiques.
a) Atelier Connaissance
« Il s’agit d’approfondir et d’amplifier la connaissance de la biodiversité en
valorisant une expertise française reconnue en la matière, en vue de dresser un état des
lieux précis, et en utilisant des indicateurs consensuels en vue de concilier activités
économiques et gestion de la biodiversité. ». (http://www.upv.org/)
Cet atelier a pour but de faire un inventaire des espèces animales et végétales
ainsi que des sols, de répertorier les collections publiques et privées, et de faire des
catalogues où apparaitront les races et les variétés. Il faut ensuite répertorier les
indicateurs évaluant le niveau d’extinction des espèces et les programmes de
recherche en la matière. Il s’agit enfin d’avoir une bonne connaissance des interfaces
science-décision et des mécanismes de diffusion de l’information permettant aux
12
politiques de s’approprier le sujet et de l’appliquer, et dans un second temps de faire
de la pédagogie pour l’expliquer aux administrés.
b) Atelier Patrimoine naturel et durabilité des territoires
Le quatrième atelier vise à recenser les espèces et les espaces menacées. Il s’agit
également d’établir des cartographies générales puis d’autres plus précises concernant
les lieux et les types d’agriculture, et de procéder de même pour les forêts, les cours
d’eau, les réseaux écologiques et les paysages. Cet atelier prévoit aussi la recherche
des ressources énergétiques disponibles sur le territoire ainsi que leur valorisation.
Enfin, le dernier pan de ce travail concerne la nature en ville, en lien avec l’urbanisme
et plus particulièrement la protection et la gestion des ressources naturelles que sont
les sols, les sous-sols, les paysages et les espaces afin de mieux valoriser leurs usages.
c) Atelier Responsabilisation, engagement et exemplarité des acteurs
socio-économiques et politiques
Ce dernier atelier a pour but de créer des démarches de sensibilisation, qui passe
en partie par la mise en place de labellisation autour du développement durable, et la
formation pour l’élaboration de ces labels. La gouvernance est également prise en
compte car elle assure la médiation entre acteurs, et de son engagement découle de
nombreuses décisions affectant directement la biodiversité et les ressources
naturelles. En effet, les acteurs de la biodiversité sont amenés à développer les
mécanismes et les instances de conciliation de la conservation du patrimoine et du
développement durable. Enfin, cet atelier prévoit de créer des statuts particuliers et de
donner une valeur économique à la biodiversité et aux services écologiques rendus.
12.Projet de Loi Grenelle I : les actions prévues en faveur de
la biodiversité et des milieux naturels
a) Article 20 et 22 concernant la biodiversité
Concernant la biodiversité, cette loi prévoit de placer 2% du territoire sous
protection forte dans les dix ans, ainsi que la mise en place dans les cinq ans à venir de
plans de conservation et de restauration spécifiques. Cet objectif passe notamment par
la création de trois nouveaux parcs nationaux et l’acquisition de 20 000 hectares de
zones humides par les collectivités.
La connaissance de la biodiversité sera renforcée grâce à l’inventaire des Zones
Naturelles d’Intérêts Ecologique, Floristique et Faunistique (ZNIEFF). Un réseau
cohérent de conservatoires botaniques nationaux sera créé pour la flore et les habitats.
La gestion des sites Natura 2000 terrestres et marins sera progressivement complétée
d’ici 2013 et encadrée par les documents d’objectifs.
b) Article 21 et 23 concernant la trame verte
Il est également prévu de mettre à jour des zones naturelles d’intérêt écologique,
floristique et faunistique pour 2010 et d’élaborer une trame verte à l’échelle nationale
pour 2012.
Concernant les moyens financiers, l’Etat allouera à la protection de la biodiversité
300 millions d’euros d’ici à 2013 contre 190 millions actuellement.
13
2. Le programme GESSOL
« Les sols remplissent de nombreuses fonctions au sein des écosystèmes : support
de la végétation, régulation des flux, réservoir de biodiversité, etc. [le programme
GESSOL, « fonctions environnementales et GEStion du patrimoine SOL] a pour objectifs
de comprendre les processus en jeu et d’évaluer ces fonctions en termes de services
rendus à la société. Il s’agit également de développer des méthodes pour préserver,
améliorer ou restaurer ces fonctions dans le cadre du développement durable.
(http://www.developpement-
durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=11970)
21.Les objectifs du programme GESSOL
A travers le programme GESSOL, lancé en novembre 2009 par le Ministère de
l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer souhaite renforcer les
recherches sur les fonctions environnementales des sols et la gestion de ce patrimoine.
En effet il y a une méconnaissance des fonctions des sols par la société et, suite à
l’intensification des usages et des fortes pressions qu’ils subissent, des dégradations
des sols apparaissent. Le sol est une ressource et les politiques mises en place par le
Grenelle en recommandent une utilisation durable.
Ainsi, le programme de recherche GESSOL a pour but une évaluation des fonctions
des sols et des services qu’ils rendent à la société. Cette évaluation sera physique,
chimique et écologique mais sera également couplée avec une évaluation sociologique,
politique et économique. Ces deux évaluations ont pour but de définir une politique
encadrant des usages raisonnés des ressources sols.
Le programme GESSOL a fait l’objet d’un appel à propositions de recherche autour
de trois axes de travail qui sont :
« (i) Observer et évaluer les fonctions du sol et les services rendus à la société,
(ii) Préserver le patrimoine « sol » et sensibiliser les acteurs,
(iii) Améliorer et restaurer les sols pour une ou plusieurs de leurs fonctions. »
Cet appel était ouvert à toutes les équipes de recherche, quels que soient leurs
institutions ou organismes d’appartenance, et c’est une équipe de recherche de
l’université de Tours, de la Maison des Sciences de l’Homme de Tours et de l’Ecole
Nationale Supérieure de la Nature et des Paysages de Blois proposant le projet CESAT
qui a été retenue.
3. Le projet CESAT
Au sein du programme GESSOL, le projet Conservation Environnementale des Sols
des espaces verts de l’Agglomération Tourangelle, grâce à une approche en termes de
services rendus à la société par les sols, a pour but de connaître les conditions d’une
gestion durable des sols comme support des espaces verts urbains pour maintenir et
développer des fonctions et services.
14
31.Les objectifs du projet
Dans une préoccupation de généricité, ce projet de recherche poursuit trois
objectifs : développer une méthode d’analyse multicritères des sols supports des parcs
et jardins des zones, établir une grille d’indicateurs correspondant aux fonctions des
sols urbains et services qu’ils rendent à la société de manière directe ou indirecte, et
enfin proposer des modes de régulation à mettre en place dans un but de gestion
durable à l’échelle d’une agglomération.
32.Les différentes tâches du projet
a) Caractérisation des espaces verts
Cette première tâche a pour but de caractériser les espaces verts au regard des
fonctions des sols urbains, à la fois pédologique, écologique, foncière et socio-
démographique. Grâce à une recherche exploratoire, il sera possible d’évaluer et de
caractériser ces fonctions.
Dans un second temps, il s’agit de caractériser les espaces verts en fonction des
services rendus à la société. Cela concerne aussi bien la prévention des risques
inondation et la gestion urbaine de l’eau, que la protection du patrimoine naturel, la
réhabilitation d’un paysage urbain ou le cadre de vie, voire la prévention en matière de
santé.
b) Choix des espaces verts et analyse détaillée
Parmi plus de quatre-vingt espaces verts retenus au début, seulement six ont été
choisis grâce à une typologie réalisée à partir des résultats de l’analyse de la première
tâche. Cette sélection s’est faite en fonction de critères de taille, de localisation, de
type de sol, de vocation,… Les espaces verts ainsi retenus sont : le bois des Hâtes ainsi
que la forêt de Larcay auquel il est accolé, le parc de la colline de sable à Montlouis-
sur-Loire, l’île de la Métairie à La-Ville-Aux-Dames, le jardin botanique de Tours, les
jardins du château de Villandry et le lac de la Bergeonnerie de Tours.
La suite de la seconde tâche consiste en une analyse approfondie de ces espaces
verts choisis, sur les thèmes du paysage, de la biodiversité, des représentations et des
pratiques.
C'est dans le cadre de cette seconde tâche, et plus particulièrement sur la
thématique du cadre de vie, décliné autour de la biodiversité et des pratiques, que
s'inscrit notre sujet de PFE. Les 6 espaces verts retenus ont ensuite été divisés en 2
catégories, pour les différents sujets de PFE. Ceux qui ont un sol plutôt naturel : le
bois des Hâtes et la forêt de Larcay, le parc de la colline de sable à Montlouis-sur-
Loire, l’île de la Métairie à La-Ville-Aux-Dames; et ceux qui ont un sol artificiel dont
nous avons la charge: le jardin botanique de Tours, les jardins du château de
Villandry et le lac de la Bergeonnerie de Tours.
15
Photo 1: Localisation des espaces verts retenus. Source : Géoportail. Réalisation : CARDARELLY Florian et MEREAU Quentin.
c) Définition de la méthode d’analyse
Les deux premières étapes alimenteront le travail de définition de méthode
d’analyse et d’indicateurs. Ensuite, l’analyse de la gestion des sols dans les espaces
verts sera faite d’un point de vue institutionnel et réglementaire. Ce dernier travail
consistera en la montée en généralité des analyses réalisées sur l’agglomération
tourangelle.
33.Le plan de recherche détaillé
a) Problématique et cadre conceptuel
Sols et espaces verts urbains
L’hypothèse est qu’il existe un lien fonctionnel entre les sols et les espaces verts
urbains.
La notion d’espace vert fait référence à une zone végétalisée, privée ou publique,
et localisée à l’intérieur d’une zone urbaine ou urbanisable. Les espaces verts publics
sont considérés comme étant non bâtis, végétalisés, ouverts au public et gérés par les
services des espaces verts d’une commune. Cependant, la notion de structure verte a
été retenue, car elle permet de ne plus considérer chaque type d’espaces verts comme
un système indépendant, mais de l’analyser dans ses relations avec la ville. De plus,
cela permet de prendre en compte les espaces verts privés que l’on peut alors ajouter
à ceux qui sont privés et fermés au public. Enfin, ce nouvel ensemble constitué par ces
espaces verts sera abordé sous l’angle des sols, et plus particulièrement sur leurs
fonctions dont certaines rendent des services aux sociétés.
16
Le sol comme ressource naturelle, dimensions et durabilité
Le projet part du constat qu’il est nécessaire de prendre en compte le sol selon ses
dimensions écologiques, surfacique, socio-économique et symbolique. Le sol,
considéré alors comme ressource naturelle utilisable par l’homme, permet d’intégrer
les dimensions physique, biologique et chimique du sol en plus de sa dimension
spatiale. Il faut alors voir le sol comme constitué de composants abiotiques (minéraux,
textures, structure, …) et biotiques (flore et faune). Le sol n’a alors pas la même
signification pour un urbaniste ou un agriculteur. Elle relève d’une construction qui se
fait d’une manière matérielle et physique d’une part, et symbolique et perceptuelle
d’autre part. Au vu de ces différentes dimensions apparaissent les questions de la
« durabilité » et de la valeur de la ressource « sol ». Même s’il est facile de quantifier
cette ressource (en termes de surface), il est beaucoup plus compliqué d’évaluer sa
qualité (physique, biologique, chimique, symbolique, …). Selon sa dimension spatiale, il
est difficile de considérer le sol comme une ressource renouvelable car chaque terrain
« consommé » pour un usage peut être considéré comme perdu pour un autre usage
(même si dans la pratique, certains terrains peuvent être dédiés à plusieurs usages
simultanés). De plus, si on considère un terrain dans le temps, le sol s’avère être une
ressource naturelle vivante ayant une capacité à l’auto-régénération. Cette
« renouvelabilité » peut également être associée à la question de résilience de la
ressource, c’est-à-dire sa capacité à absorber et s’adapter aux changements
(pollutions, …)
Fonctions et services des sols
Comme il n’existe pas de travaux spécifiques sur les fonctions et services rendus
par la ressource sol dans les espaces verts, des travaux sur les services rendus par les
écosystèmes ont été utilisés comme support. Avec la définition de la ressource sol
retenue pour ce projet, il est déjà possible d’établir certains types de fonctions
spécifiques. La fonction de support se traduit en termes de surfaces à bâtir dans
certains cas mais aussi comme espaces naturels ou zone d’entreposage des déchets. La
fonction de quantité fait référence aux matériaux extractibles (terres végétales, …). La
fonction de quantité peut se traduire par la capacité du sol à produire de la biomasse.
La fonction de régulation se fait à travers la filtration de l’eau et de l’air ainsi que par
l’épuration et la dégradation des déchets. Enfin, la fonction de services culturels
renvoie à la valeur symbolique des sols, à des activités pédagogiques, …
La question de la gestion durable des sols des espaces verts urbains
En parlant du sol des espaces verts comme ressource ayant des fonctions
particulières et rendant des services à la société, permet d’aborder la question de leur
gestion durable dans l’aire urbaine et en particulier dans les espaces verts. Ainsi la
gestion durable du sol (des espaces verts) correspond au maintien des fonctions et des
services essentiels de la ressource du sol à la fois pour ses usages actuels mais aussi
pour ses usages potentiels. Mais se pose la question des conditions d’une telle gestion,
qui sera abordée à l’échelle d’une agglomération représentative.
17
34.Le choix du SCoT de l’agglomération de Tours
« Le territoire de l’agglomération tourangelle permet une généralisation à
d’autres espaces urbains du fait de ces caractéristiques représentatives d’une
agglomération moyenne française. » (Sujet GESSOL)
En effet, la recherche proposée concernera le périmètre du SCoT de
l’agglomération tourangelle qui comprend une palette variée d’espaces verts ouverts
au public (parcs anciens, récents, centraux, périphériques, jardins, bois, pelouses,..) et
a fait l’objet de plusieurs projets de recherche menés par les équipes impliquées dans
la demande.
L’information spatiale Corine Land Cover permet d’obtenir une mise en
perspective des « espaces verts » sur tout l’ensemble du territoire grâce au type
« espaces verts artificialisés, non agricoles ». Cette définition n’est pas celle retenue
dans notre démarche mais en l’absence de données nationales sur l’objet étudié, cette
typologie permet de définir un taux de paysage vert visible par satellite en milieu
urbain.
Ce statut de ville sans
caractéristiques extrêmes et inscrit
dans la moyenne nationale en fait un
espace d’étude privilégié.
Toutefois, il existe une volonté
politique de préserver une image de
« jardin de la France » sur laquelle la
ville mais aussi le département,
communique volontiers. Par
conséquent, il serait intéressant que
cette agglomération soit l’espace
étudié sur le périmètre de son SCoT.
Le périmètre du SCoT en figure 2 ci-dessous a finalement été retenu car il permet
de définir l’agglomération tourangelle par le territoire de l’action publique en
aménagement. Ce périmètre permet également d’avoir un gradient urbain intéressant
et varié avec un centre historique et dense jusqu’aux communes périurbaines peu
denses où se développent des espaces verts récents, à l’opposé de l’image
traditionnelle du jardin public récent. Enfin, l’échelle du SCoT permet la présence d’une
variété des paysages intéressante grâce au val triple de la Loire, du Cher et de l’Indre.
Illustration 1 : L'offre d'espaces verts des principales agglomérations
françaises en 2006.
18
Carte 1: Le périmètre du SCoT de l'agglomération tourangelle et le val triple. Source : BD Topo IGN, BD Carthage.
Réalisation : CARDARELLY Florian et MEREAU Quentin.
4. Historique des parcs et jardins
Après avoir défini le contexte de notre sujet de PFE il semble intéressant de définir
l’évolution et l’historique de l’objet d’étude de la recherche qui est l’espace vert. Cela
permet en effet de connaître les différents contextes historiques durant lesquels les
espaces verts ont été créés.
Dès l’époque médiévale on trouve des jardins publics et privés dans les villes mais
c’est vers la fin du XVIème siècle que la promenade urbaine et le jeu ont permis la
création de grands espaces publics. Par exemple, le jeu de mail qui nécessitait de
grandes allées sablées est à l’origine de la création d’espaces publics souvent bordés
d’arbres, qui sont ensuite devenu des lieux de promenades.
De grands projets d’aménagement pour répondre à des besoins d’hygiène, et des
plantations d’arbres virent le jour au XVIIème et XVIIIème. A cette époque, les places,
les cours, les bordures de fleuves et les boulevards furent plantés d’ormeaux, tilleuls,
platanes ou marronniers. Les municipalités ont également entrepris durant cette
période l’achat de jardins afin de les ouvrir au public. Il s’agit notamment des jardins
d’hôtel de ville, des jardins de facultés de pharmacie ou des cloîtres.
C’est dès le début du XIXème siècle que la création de jardins publics se multiplie
avec la mise en scène d’un environnement devenu spectacle. Durant la deuxième
moitié de ce siècle, les frères Denis et Eugène Bühler ont façonné de grands parcs
urbains dans les grandes villes actuelles. Les frères Bühler sont parmi les plus grands
architectes-paysagistes de leur époque et sont à l’origine de parcs réputés comme le
jardin des Prébendes d’Oé à Tours, le parc de la tête d’Or à Lyon ou encore le parc
Thabor à Rennes. Les parcs construits durant ce siècle sont un véritable patrimoine
aujourd’hui. L’ornementation florale y devient un art mais les exigences de la
19
population ont changé et une demande de parcs moins stricts et plus proches de la
nature apparait. La réponse fut la création de promenade avec des parcours sinueux
entre les bosquets d’arbres et les pièces d’eau.
A cette époque, le jardin anglais supplante le jardin à la française trop rigide. Ainsi
deux courants s’opposent, le premier en France consiste en la création d’espaces
plantés au cœur des villes tandis qu’en Angleterre ces espaces sont en périphérie pour
constituer une ceinture verte. La différence de disposition entraine également une
différence de fréquentation. En France en raison de leurs positions centrales les
espaces verts sont quotidiennement utilisés et ceux en périphérie du modèle anglais
comme les grands parcs ou les forêts sont plus pour les loisirs du dimanche.
Au début du XXème siècle, les parcs récréatifs ou parc de faubourgs font leurs
apparitions pour les populations les plus éloignées du centre-ville où se trouve les
principaux parcs et jardins. Il se constitue ainsi une première couronne de squares en
bordure d’extension de la ville. La population au début du siècle dernier ne recherche
pas forcement de la nature en ville mais plutôt un espace de loisir et un cadre de vie
agréable.
Après la seconde Guerre Mondiale il y a une importante prise en compte de
l’intégration de parcs ou squares dans les grands ensembles. Dans les années 1970 et
dans les villes moyennes françaises, des bases de plein air et de loisirs sont créées en
périphérie des villes. Il s’agit de terrains de sports, d’étangs pour les loisirs nautiques
ou de parcours plus ou moins naturels pour le jogging et pour les scolaires et les classes
vertes.
Puis, dans les années 1980-1990 des parcs plus naturels aux marges des villes
émergent. Il s’agit de plus grands espaces où la nature reprend ses droits, l’espace est
laissé dans un état plus sauvage. Ce sont plus des réserves naturelles de biodiversité
régionale que des jardins entretenus. (CLERGEAU, 2007 et LUSSAULT, 2001)
5. Définitions des termes principaux
Tout d’abord, pour nous approprier le sujet traité et afin de définir le cadre
théorique, grâce à des recherches bibliographiques générales, nous définirons les
mots-clés de notre sujet qui est « Espaces verts, paysage et cadre de vie ». Ainsi les
principales notions comme espace vert, paysage seront définies. Ces notions renvoient
également à d’autres comme l’écologie du paysage, les parcs et jardins urbains ainsi
que celles du cadre de vie. De plus pour cadrer notre démarche de recherche autour de
notre problématique il est nécessaire de définir les termes de services rendus et modes
de gestion.
51. Espaces verts
Tout d’abord le terme espace vert a une signification différente selon les acteurs
concernés comme par exemple un usager, un urbaniste, un paysagiste, un géographe
ou un politique. La définition qui va suivre est dans le cadre du programme de
recherche GESSOL. L’avantage de la définition du terme d’espace vert, à la différence
des termes parcs et jardins, est la prise en compte des espaces publics mais également
privés qui sont ouverts au public comme les jardins du château de Villandry.
20
Cette locution, évocatrice mais imprécise, fût semble-t-il créée en 1925 par J.C.N.
Forestier (MERLIN et CHOAY, 2009), conservateur des parcs et jardins de Paris.
Cependant, premiers espaces verts du genre, les « parcs et jardins » ont toujours été
présents dans la ville depuis la plus haute antiquité, même s’ils ne constituaient pas
des jardins publics au sens contemporain du terme.
Selon le CERTU et son ouvrage « Composer avec la nature en ville », la première
définition que nous pouvons citer est que les espaces verts correspondent à l’ensemble
des parcs et jardins. Ce sont des espaces boisés ou cultivés, publics ou privés, dans des
zones urbaines, périurbaines ou rurales. Cela correspond donc à un éventail très large
et c’est pourquoi au début du programme de recherche du GESSOL était compris dans
les espaces verts les cimetières, les terrains de sport, les accompagnements de voiries
et les jardins familiaux. Il y a 13 types d’espaces verts selon le CERTU avec notamment
les parcs, les jardins ou les squares. Cette définition sera retenue pour ce travail car elle
se rapproche le plus de la conception des espaces verts du CESAT.
Un espace vert public peut être vu comme un espace non bâti, végétalisé, géré par
le service espace vert d’une commune et ouvert au public. Du point de vue du foncier,
cet espace peut être privé ou public mais son ouverture au public doit exister. En ce qui
concerne les parcs publics urbains, ils sont à différencier des jardins publics de par leurs
tailles. En effet, un parc est plus grand qu’un jardin et sa superficie est de quelques
hectares et peut atteindre la centaine d’hectares. Ils sont différents dans leurs modes
de gestion également car un parc aura plus une gestion naturelle ou plus forestière et
un jardin aura quant à lui une gestion plus raffiné et horticole. Le parc a plus une
vocation à usage récréatif, sportif ou de détente. Les jardins ou les squares plus petits
sont des espaces aménagés comportant un choix de végétaux dont la disposition, la
culture et l’entretien obéissent à des intentions de raffinement. Ce sont des lieux de
promenade accessibles à tous. Le square est apparu en France au XIXème siècle et
correspond à un jardin clos de petite taille. (CERTU, 2009)
A l’heure actuelle, les espaces verts proprement dits peuvent prendre des formes
différentes et occuper des superficies et des emplacements variables selon les besoins
auxquels ils répondent, leur aire d’influence et la diversité du milieu urbain avoisinant.
Ainsi, divers types de classements sont possibles selon la localisation (urbaine,
suburbaine, rurale), leur degré d’aménagement, leur statut de propriété (public, privé,
privé ouvert au public), le type d’utilisateur, la fréquentation (quotidienne,
hebdomadaire, occasionnel, etc).
On distingue les espaces verts à différents niveaux parmi lesquels le quartier
(parcs de quartier, promenades, terrains de sport), la ville (parcs urbains, parcs
d’attractions, jardin botanique, jardin zoologique, équipements sportifs polyvalents) et
la zone périurbaine (bases de plein air et de loisirs, forêts-promenades, terrains de
campagne, parc d’attractions). (CHOAY et MERLIN, 2009).
52.Services rendus
Les services collectifs assurés dans les villes sont nombreux et diversifiés. Il s’agit
le plus souvent de services rendus gratuitement (financés par les budgets municipaux)
en régie par une commune ou plusieurs communes regroupées. Les services rendus
sont classés selon les différentes fonctions qu’ils assurent. Les facteurs déterminants
des dépenses engendrées sont fonction des caractéristiques de la collectivité
territoriale en termes socioéconomiques, de besoin des populations desservies, de sa
richesse fiscale, de ses attributions administratives, etc. (MERLIN et CHOAY, 2009).
21
Comme il n’existe pas de définition des services rendus par les espaces verts, le
groupe qui travail pour le projet CESAT s’est appuyé sur les travaux, plus fournis, à
propos des services rendus par les écosystèmes.
A la suite des travaux dirigés par Robert Costanza, le programme GESSOL s’appuie
sur la définition des bénéfices tirés des écosystèmes comme étant « les bénéfices que
les écosystèmes procurent aux hommes. Ils comportent les services de prélèvement tels
que celui de la nourriture et de l’eau; les services de régulation comme la régulation des
inondations, de la sécheresse, de la dégradation des sols, et des maladies ; les services
d’auto-entretien tels que la formation des sols, le développement du cycle nutritionnel;
enfin les services culturels tels que les bénéfices d’agrément, les bénéfices d’ordre
spirituel, religieux et les autres avantages non matériels. »
Ce projet propose de s’appuyer sur cette définition des services écosystémiques
pour définir les fonctions et les services rendus par la ressource sol.
Durant les cinquante dernières années, les espaces verts publics urbains ont été
considérés comme un équipement urbain au même titre que les autres, en oubliant
que la plupart d’entre eux apportaient une réponse unique à une question unique
comme l’évacuation des eaux. Après l’échec des espaces verts purement fonctionnels
ayant conduits à une uniformité, il faut aller au-delà des besoins de type matériel, mais
sans les négliger pour autant, en tenant compte d’aspirations autres. En effet, il est
possible de distinguer les services rendus de types sociaux, les services rendus
environnementaux et les services rendus au cadre de vie
Un espace vert offre une zone de rencontre, de lien social et d’associativité ou au
contraire des espaces d’individualité et d’isolement qu’offrent les différentes zones
d’un parc. Il permet également de répondre à une demande de nature en ville et
propose un espace de promenade, détente et loisirs à la population. De plus certains
espaces verts ont également permis lors de leurs créations d’assainir certaines zones
humides de certaines villes et ainsi d’offrir de nouveaux quartiers.
En plus de son rôle social un espace vert possède également des services rendus
environnementaux avec par exemple l’évacuation et épuration des eaux ou la création
d’écosystèmes permettant la présence d’une biodiversité urbaine. Les espaces verts
urbains sont également importants dans la trame verte d’une agglomération et
peuvent créer des corridors écologiques à travers les villes.
Enfin les espaces verts ont un rôle important pour le cadre de vie et la beauté des
paysages. Ils font parties des plans d’embellissement des villes. De plus, ils offrent des
zones plus ouvertes, plus lumineuses et de plus grands espaces en opposition aux
contraintes de la ville. Ils permettent ainsi d’avoir une diversité des paysages en villes.
53. Modes de gestion
Trois types d’entretiens peuvent ressortir selon le résultat recherché et l’offre de
nature à laquelle on veut répondre comme par exemples les offres de nature horticole,
champêtre ou sauvage. (AGGERI, 2010)
Le premier mode de gestion est l’entretien horticole avec un travail à l’échelle de
la plante. Cette gestion est celle utilisée pour les jardins botaniques ou les jardins des
plantes par exemple où se trouvent de nombreuses plantes exotiques qui ont un but
esthétique ou culturel. Cette gestion demande beaucoup d’entretien et de moyens
humains ou matériels avec notamment une forte utilisation de produits
22
phytosanitaires, une forte consommation d’eau et une forte intervention humaine au
quotidien. La gestion horticole ayant pour unique but l’esthétisme et la beauté de
l’espace vert elle ne peut donc que très peu se soucier des cycles naturels. En effet la
gestion horticole apporte l’ensemble des soins nécessaires au développement des
végétaux, notamment les plantes exotiques, et les soins seront d’autant plus nombreux
et contraignants que le milieu de culture sera éloigné du milieu d’origine des végétaux.
Puis il y a l’entretien écologique où le cycle de la nature est un peu plus respecté
sur un espace donné. Cette gestion est plus souple et respecte plus la nature. Dans
cette gestion sont intégrés la gestion des matériaux, des minéraux, du mobilier urbain,
de l’éclairage et de la disposition de l’espace public par rapport à l’environnement bâti.
Il y a une logique de sélection de matériaux non polluants, recyclables ou recyclés.
L’intervention de l’homme est plus faible que pour la gestion horticole est n’est là
uniquement pour encadrer l’évolution naturelle de l’espace vert dans un but
esthétique.
Pour finir, il y a la gestion différenciée qui associe le but esthétique et écologique
avec la présence de nouveaux espaces libres. L’entretien différencié ne considère plus
les espaces verts d’une ville comme des espaces à entretenir de manière standardisée.
Chaque espace à sa vocation et ses intérêts écologiques et esthétiques. Ce dernier
mode d’entretien propose une palette de paysage plus importante avec moins de
nuisances environnementales. Ce mode de gestion est plus économe en eau, en
énergie et en temps et il vise à favoriser les espèces indigènes pour avoir une
biodiversité plus adaptée. Cette gestion est le résultat aujourd’hui du rapprochement
de deux disciplines qui sont le paysage et l’écologie. Le concept de gestion différenciée
des espaces verts publics, apparu au colloque de Strasbourg en 1994, est le résultat
visible de l’engagement des villes dans le développement durable. (AGGERI, 2010)
Aujourd’hui, pour une meilleure gestion des espaces verts il y a un classement par
type de gestion et d’entretien de ces espaces dans les grandes agglomérations. Par
exemple à Montpellier les espaces verts sont répartis en trois catégories : les espaces
de prestige, les espaces normaux et les espaces rustiques (AGGERI, 2010). A Tours il y a
également trois catégories avec les jardins historiques comme le jardin des Prébendes
d’Oé ou le jardin Botanique qui ont une gestion horticole, puis les jardins de quartiers
et enfin les parcs ou espaces de loisirs comme le lac de la Bergeonnerie où la gestion et
l’entretien se sont là que pour accompagner la nature.
54. Paysage et cadre de vie
Il est important de s’intéresser aux paysages car ils façonnent notre cadre
de vie et sont présents partout au quotidien. Néanmoins, cette notion
polysémique est très difficile à définir et a souvent divisé les scientifiques. Le
paysage possède pourtant deux dimensions indissociables et ne peut être
restreint à une seule. Il possède tout d’abord une dimension matérielle et peut
être vu comme « un spectacle qui s’offre au regard » (CHEMETOFF) ou encore
selon le Larousse être « une vue d’ensemble que l’on a d’un point donné ». Il a
également une dimension sensible à prendre en compte et est alors « un
rapport sensible de l’homme au milieu » (BERQUE).
23
La convention européenne du paysage a donné, en 2000 à Florence, une
définition largement partagée et considère le paysage comme « une partie du
territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de
l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations ». Cette
définition comprend bien les deux dimensions du paysage et ajoute une part
culturelle avec la perception de la population. En effet chaque individu apprécie
le paysage à sa manière selon sa culture, son histoire et ses besoins aussi pour
les scientifiques qui selon leurs spécialités ne le définissent pas pareil.
Cela nous amène à l’idée que le paysage est alors l’expression d’un
équilibre dynamique entre une société et l’environnement. Le paysage
constitue et façonne notre cadre de vie et est « l’expression de l’interaction
dynamique entre des forces naturelles et culturelles dans l’environnement »
(ANTROP, 2004). Les paysages changent et « suivent les dynamiques liées à
l’évolution des usages, des représentations et des valeurs qui leur sont
associés » (GERMAINE, 2009). Ils sont en évolution constante aussi bien dans le
temps que dans l’espace. Les paysages peuvent être vus comme rassemblant
les traces du passé, du présent et du futur.
Le paysage est aussi une échelle d’analyse d’une nouvelle discipline
apparue dans les années 70 qui est l’écologie du paysage. Dans cette discipline,
le paysage est perçu comme « un niveau d’organisation des systèmes
écologiques, supérieur à l’écosystème ; il se caractérise essentiellement par son
hétérogénéité et par sa dynamique gouvernée pour partie par les activités
humaines » (BUREL et BAUDRY, 1999). L’écologie du paysage s’intéresse aux
flux et aux cycles et à la façon dont l’arrangement spatial des éléments du
paysage interfèrent sur les flux hydrologiques, les transferts d’éléments nutritifs
et les dynamiques de peuplement.
L’écologie du paysage a mis en évidence une distinction d’éléments
structurants comme la matrice ou les corridors. La matrice étant l’élément
dominant ou englobant, constituée de taches (habitations, végétation) et de
corridors qui sont des éléments linéaires. Le paysage est donc dans ce cas
constitué de matrice, corridors, réseau et mosaïque et cela sert à mesurer
l’impact de la fragmentation de l’espace sur les processus écologiques. Cette
discipline a permis la mise en place de trames vertes et de réseaux écologiques.
En plus de la fonction écologique il y a également une fonction sociale pour la
trame verte avec les loisirs de plein air proche des grandes agglomérations.
24
PARTIE 2
TERRAINS D’ETUDE
ET METHODE
25
Après avoir défini le cadre et le contexte de notre sujet de PFE nous allons
commencer notre recherche avec le constat des évolutions au fil de l’histoire des
services rendus par les espaces verts et des modes de gestion. Ensuite de ce constat
nous poserons le questionnement et nous établirons des hypothèses. Puis nous
présenterons le terrain d’étude et notre méthode afin de répondre aux questions de
recherche.
1. Constat
11.Les évolutions des services rendus par les espaces verts
Quand on parle d’évolution des services rendus, il ne s’agit en fait pas du
remplacement d’un service par un autre. Il s’agit plus du développement et de la
superposition de nouveaux services, complétant ceux déjà existants, ce qui permet
d’avoir la synthèse de l’ensemble de ces services dans les espaces verts urbains
d’aujourd’hui.
a) Plantes médicinales et condimentaires au Moyen Age
Le jardin des simples est apparu au Moyen Age dans les jardins des monastères
où se mêlent plantes médicinales, aromatiques et fleurs. Il comporte la plupart du
temps seize ou trente-deux végétaux. Il est composé de plantes médicinales, utilisables
par les moines, qui leur permettaient l’usage d’une vaste pharmacopée végétale. On
pouvait également y trouver des condiments pour la cuisine comme le thym ou la
sauge.
b) Conservation à la Renaissance
A partir de la Renaissance, les jardins botaniques se développent dans un contexte
de grande curiosité encyclopédique. Des nombreuses espèces et variétés de plantes
sauvages et horticoles sont identifiées et réunies en collections et cultivées pour
satisfaire trois objectifs. La principale mission est la collecte et la conservation des
plantes locales et exotiques, ainsi que la protection d’espèces menacées d’extinction.
Ces jardins servent aussi à la recherche, avec le travail de la taxinomie et l’étude de
l’adaptation d’espèces exotiques hors de leur milieu naturel.
Concernant la transmission des connaissances, les collections de plantes sont
étiquetées pour l’enseignement de la systémique. Aujourd’hui, un autre objectif de
sensibilisation a été ajouté, avec un travail de protection de la biodiversité et de
transmission du patrimoine naturel.
c) La demande sociale à partir des années soixante
A partir des années soixante, la démographie est en pleine expansion et
l’urbanisation croît également très rapidement pour répondre aux besoins de la
population. C’est à cette même période que les urbanistes désignent les jardins et
espaces de détentes végétalisés par le terme d’espaces verts, alors en pleine
augmentation pour répondre à la demande sociale des habitants.
26
d) La préservation des écosystèmes et de la biodiversité mise en valeur
dans les années 2000.
Même si les espaces verts ont toujours rendu des services à l’environnement, la
prise de conscience, puis la mise en valeur de ces services ne sont réellement apparues
que dans les années quatre-vingt avec un véritable engouement dans les années 2000,
surtout avec le Grenelle de l’Environnement. La mise en place des trames vertes
réaffirme la nécessité de préserver les sols, les ressources en eau, la biodiversité, et de
lutter contre la pollution grâce aux espaces verts.
12.Les évolutions des modes de gestion
Au même titre que les services rendus par les espaces verts, les modes de gestion
associés ont également changé. La gestion horticole est donc toujours utilisée, mais de
nouveaux modes sont apparus pour s’adapter à l’évolution des espaces verts.
Aujourd’hui, on peut donc, d’une certaine manière, observer le changement
d’utilisation des espaces verts à travers l’adaptation des modes de gestion.
a) La gestion horticole
A l’origine, les espaces verts en ville étaient surtout à vocation ornementale ainsi
que contemplative, et tendait donc à atteindre un résultat le plus beau possible. La
gestion horticole qui en découle est très intensive, et se concrétise par une
intervention forte de l’homme avec un travail à l’échelle de la plante. Cela se traduit
par un travail mécanique important, nécessitant des moyens humains et matériels
conséquents, et d’autre part, l’utilisation de beaucoup d’eau et de produits chimiques
avec la création des produits phytosanitaires et des engrais chimiques.
b) La gestion écologique
Sans forcément connaître dans le détail les conséquences que peuvent avoir sur
l’environnement une gestion trop horticole, mais déjà dans un souci de traiter les
espaces verts de manière plus naturelle, un nouveau mode de gestion est
progressivement apparu dans les villes. Dans l’entretien écologique, la gestion est plus
souple que pour l’horticulture, et les cycles de la nature sont pris en compte.
L’intervention de l’homme est donc plus limitée, et l’utilisation des produits
phytosanitaire est restreinte.
c) La gestion différenciée mise en avant par le Grenelle
Dernièrement, la prise de conscience de la nécessité de préserver et protéger les
ressources naturelles, ainsi que la biodiversité, a conduit à une nouvelle façon de
penser la gestion des espaces verts. La gestion différenciée associe les domaines du
paysage et de l’écologie pour assurer un entretien à la fois esthétique et très
respectueux de l’environnement. En plus de concilier les réponses à une demande
sociale et de préservation de la biodiversité, cette gestion a besoin de ressources
moindres en termes d’eau, de produits divers, de temps et de personnel, et donc
d’argent.
27
2. Questions de recherche et Hypothèse
21.Questionnements
A travers ces constats, il est possible de remarquer que l’évolution des services
rendus par les espaces verts, ainsi que l’évolution des modes de gestion, s’opèrent tout
deux dans un contexte plus large, lié à des changements de société.
Il est également intéressant de remarquer que les modes de gestion ont évolué,
en suivant sensiblement les rythmes d’évolution des services rendus par les espaces
verts.
Il est donc envisageable de se poser la question suivante :
De quelle manière les services rendus par un espace vert influent-ils sur son
mode de gestion ?
Et en cherchant à connaitre les origines de ces services rendus :
Quel(s) paramètre(s) pourrai(en)t avoir une influence décisive sur l’usage qui est
fait d’un espace vert, donc des services qu’il rend à la société, et par conséquent sur
le mode de gestion ?
22.Hypothèse
Avant de tenter de répondre à cette question, il est possible d’émettre
l’hypothèse suivante :
Hypothèse : Un système complexe de paramètres peut influer sur le choix du
mode de gestion d’un espace vert.
28
3. Choix des terrains d’étude
31.Les espaces verts pris en compte
La tâche 1 du projet CESAT a réalisé un diagnostic des sols à travers les espaces
verts sur le périmètre du SCoT de l’agglomération tourangelle. Il a été ainsi réalisé un
inventaire de tous les espaces verts ouverts au public, qu’ils soient publics ou privés. Le
projet CESAT prend le terme d’espace vert au sens parcs et jardins en y incluant
certains bois urbains et en ne conservant que les espaces de plus d’un hectare. Les
personnes travaillant sur ce projet se sont basées sur un inventaire des espaces verts
gérés par la commune, qui a été réalisé entre 2003 et 2006 par l’ATU. Afin d’en réduire
la liste, on en a éliminé les terrains de sport, les campings, les jardins familiaux, les
cimetières et les terrains des gens du voyage.
Ainsi, 86 espaces verts ont été retenus, comprenant des squares, des jardins, des
parcs et espaces de loisirs et les projets correspondants.
32.Sélection de l’échantillon
Sur la base de ces 86 espaces verts, un échantillon représentatif au regard des
fonctions des sols urbains et des services rendus à la société a été sélectionné. Ainsi, 6
espaces verts ont été retenus sur l’échelle du SCoT de Tours :
– le jardin Botanique de Tours, un jardin ornemental en plein centre urbain.
– le bois des Hâtes et la forêt de Larçay, un bois périurbain.
– le parc de la colline de sable à Montlouis-sur-Loire, un petit parc périurbain.
– le lac de la Bergeonnerie de Tours, une base de plein air et de loisirs.
– l’île de la Métairie à La-Ville-Aux-Dames un Espace Naturel Sensible périurbain.
– et les jardins du château de Villandry, un grand site non public.
Carte 2 : Localisation de l'échantillon d'espaces verts dans le périmètre du SCoT de l'agglomération tourangelle.
Source : BD Topo IGN, BD Carthage, BD Ortho 2007. Réalisation : CARDARELLY Florian et MEREAU Quentin.
29
Ces espaces constituent un éventail le plus large possible et sont donc tous très
différents de par leur taille, leurs caractéristiques, leur position ou leur composition.
33.Séparation de l’échantillon
Malgré le fait qu’ils soient tous différents, ils peuvent néanmoins être divisés en
deux catégories selon leur création, totalement ex-nihilo pour le lac de la
Bergeonnerie, le jardin Botanique et les jardins du château de Villandry, ou sur la base
d’une végétation existante pour l’île de la Métairie, le bois des Hâtes et la forêt de
Larçay, et le parc de la colline de sable. De plus, nous remarquons que les espaces verts
créés ex-nihilo sont plutôt urbains, et les autres se situent plus en périphérie. Les
jardins du château de Villandry faisant exception.
Cette séparation de l’échantillon en deux catégories a donc conduit à deux sujets
de PFE différents, et nous allons nous intéresser, en ce qui nous concerne, aux trois
espaces verts totalement créés ex-nihilo.
4. Raisonnement et Méthode
Pour présenter le terrain d’étude et les trois espaces verts afin de connaître
l’historique des usages des sols et les services qu’ils rendent à la société , nous avons
eu plusieurs approches avec notamment des recherches documentaires, des entretiens
avec les acteurs de ces espaces, et des visites de terrain.
41.Documentation
La documentation et la recherche bibliographique nous auront surtout permis de
retracer les historiques des espaces verts et les origines de leur création. Nous nous
sommes basés sur les dépliants des différents espaces, pour le jardin Botanique et pour
les jardins du château de Villandry. Pour les deux espaces de la commune de Tours, des
données étaient disponibles sur le site internet de la ville.
Nous avons également collecté des informations dans des livres sur la ville de
Tours, comme par exemple celui de Michel LUSSAULT intitulé « Tours, des légendes et
des hommes » de 2001.
Nous avons également appuyé nos recherches sur de nombreuses études déjà
réalisées, et notamment sur d’autres sujets de PFE.
42.Visites de terrain
Tout d’abord pour nous approprier les espaces verts, et pour mieux les visualiser,
nous avons effectué des premières visites de terrain. Ensuite, ces visites de terrain
nous ont permis de collecter ou préciser certaines informations au sujet des limites
visuelles, du style paysager ou de l’insertion dans le tissu environnant. Elles nous ont
globalement permis de connaître les espèces dominantes des espaces, l’occupation et
le type de sol, et les proportions de minéral et végétal. De plus, grâce aux visites de
terrain, nous avons pu observer les principaux types d’usages et la fréquentation de ces
espaces verts.
30
43.Entretiens avec les acteurs
Pour compléter et valider nos recherches documentaires, nous avons réalisé
différents entretiens avec des acteurs des espaces verts concernés. Nous avons pu ainsi
collecter plus d’informations, notamment sur la fréquentation, les modes de gestion,
les plantes prédominantes, et l’évolution de l’espace vert. Ainsi nous avons rencontré
M. Portuguez, le chef jardinier des jardins du château de Villandry, puis pour les deux
espaces de la ville de Tours, Mme Chasseguet, qui est la directrice du Service des Parcs
et Jardins de la Ville de Tours, ainsi que M. Amiot, du même service. Tous ces
entretiens nous ont permis d’obtenir des informations plus précises, quantitatives mais
aussi qualitatives.
44.Présentation détaillée des espaces verts
A la suite de ces recherches, en collaboration avec l’autre sujet de PFE connexe,
nous avons décidé de réaliser une présentation de chaque espace vert autour de six
axes principaux.
Cette présentation comporte une première partie sur la localisation de l’espace
vert dans le périmètre du SCoT, et sur les éléments caractéristiques comme la
superficie. Ensuite, une seconde partie est dédiée à l’historique du parc et à sa date de
création, son contexte historique et son évolution. La troisième partie aborde les
composantes paysagères de l’espace vert avec le style paysager, les limites visuelles,
l’insertion dans les grandes entités paysagères. Les composantes environnementales
constituent la quatrième partie, et évoquent le type de sol et les espèces
prédominantes. Puis la cinquième partie s’attarde sur les usages et la fréquentation,
avec notamment l’accessibilité, les types d’usages, les types de fréquentations et les
horaires d’ouverture. Enfin la dernière partie s’intéresse aux modes de gestion et aux
types d’entretiens.
31
5. Présentation des terrains d'étude
51.Le jardin Botanique
a) Localisation et éléments caractéristiques
Sur la carte précédente du périmètre du SCoT de l’agglomération tourangelle,
nous pouvons observer que le jardin Botanique de Tours a une position centrale pour
l’agglomération. Comme le montre la carte ci-dessous il se trouve entre Tours et La
Riche qui sont deux communes du noyau urbain de l’agglomération tourangelle.
Carte 3 : Localisation du jardin Botanique de Tours. Source : BD Topo IGN, BD Carthage, BD Ortho
2007. Réalisation : CARDARELLY Florian et MEREAU Quentin.
32
Ce parc, d’une superficie d’un peu moins de 6 hectares aujourd’hui, est situé dans
le val entre la Loire et le Cher, à la limite ouest de la ville, sur le boulevard Tonnellé. Il
appartient au quartier Rabelais-Tonnellé de la ville de Tours, à côté de l’hôpital
Bretonneau et de l’université par exemple. De plus, il se situe à 2 kilomètres à vol
d’oiseau de la place Jean Jaurès, dans le prolongement du boulevard Béranger. Il est
donc dans le tissu urbain dense de la ville comme nous pouvons le voir sur la
photographie aérienne. A noter qu’il est assez enclavé autour des habitations et n’est
pas relié à d’autres espaces verts, il n’entre donc pas dans une trame verte.
Photo 2: Localisation du jardin Botanique par rapport à Jean Jaurès. Source : Géoportail. Réalisation :
CARDARELLY Florian et MEREAU Quentin.
b) Historique
Ce jardin, réalisé entre 1831 et 1842, en pleine période romantique, est le plus
vieux parc de la ville de Tours, devant le square François Sicard de 1864, ou le Jardin
des Prébendes d’Oé de 1870. Ce parc était en limite de la ville et de l’urbanisation à
l’époque de sa construction, et se trouvait « en quelque sorte dans le périurbain ». En
effet, comme nous pouvons le remarquer sur la carte d’État-major réalisé entre 1825
et 1866, durant la première moitié du XIXème siècle, la ville de Tours ne s’est pas
encore étendue jusqu’à l’hôpital et jusqu’au ruisseau Sainte-Anne. Alors
qu’aujourd’hui, il occupe une position centrale dans l’urbanisation, et offre un espace
vert de qualité en pleine ville (LUSSAULT, 2001 et LESEC, 2009).
33
Carte 4 : Carte de l'Etat-major de la ville des environs de Tours réalisé entre 1825 et 1866. Source :
Géoportail.
A l’origine, ce jardin était un jardin des hospices, à l’écart de la ville, mais desservi
par un boulevard, et construit près du ruau Sainte-Anne, qui reliait la Loire et le Cher.
Le premier objectif de sa construction fut l’hygiène de la zone. En effet, ce jardin fut
créé pour assainir des prairies et la zone humide traversée par le ruisseau Sainte-Anne,
qui fut comblé à l’occasion. Cette zone humide est visible en vert sur la carte de l’Etat-
major, à l’ouest de l’hôpital (LUSSAULT, 2001).
C’est suite à un don du professeur Jean-Anthyme Margueron, puis suite à une
souscription publique, que la création du jardin fut lancée. Le besoin de plantes
médicinales pour l’hôpital Bretonneau, à proximité, fut le deuxième motif de sa
création. Ce jardin permettra ainsi une introduction de la botanique à l’hôpital. Les
terrains furent cédés à la ville à la condition d’y établir une exposition de plantes pour
le grand public. La municipalité et le département contribueront à sa création, par le
décret d’intérêt scientifique général du préfet. Le premier donateur, le professeur
Margueron, qui était pharmacien, fut aussi le créateur du Jardin Botanique qui sera un
lieu d’enseignement scientifique pour les savants, mais qui permettra aussi de donner
à voir la science au plus grand nombre, à travers les plantes. Il fut d’emblée ouvert au
public et surveillé, et son espace fut dédoublé avec un jardin scientifique et un jardin
public (Dépliant de la ville de Tours).
Des animaux furent rapidement introduits, afin de créer un parc animalier en
1863. Une orangerie, des serres chaudes, tièdes et froides seront également
construites en 1869. Il fut agrandi avec une parcelle de La Riche, en 1870, pour
atteindre la superficie de 50 780 m², qui constitue la partie historique du jardin. La
partie nord fut réaménagée entre 1981 et 1983, afin de moderniser la présentation des
collections botaniques. Les serres furent rénovées en 2007, et c’est en 2008 qu’une
nouvelle serre d’Orangerie fut construite. Elle permet l’hivernage des végétaux dans
des bacs.
En 2009, avec une volonté constante d’évolution, le jardin nouveau fut réalisé au
nord des serres, sur une extension de 6 500 m². Cette création contemporaine s’est
faite autour du design végétal. Depuis 2009, la superficie du jardin est d’environ 57 300
34
m², mais il faut remarquer que l’extension de 6 500 m² comprend également une
surface pour les services techniques. Donc, la superficie de jardin créé en 2009 est en
réalité d’environ 4 000 m², et selon le Service des Parcs et Jardins de la Ville de Tours,
la superficie de jardin est de 55 453 m² (Dépliant de la ville de Tours, jardins-de-
france.com, parcsetjardins.fr).
c) Les composantes paysagères
Illustration 2 : Plan du jardin Botanique du dépliant. Source : www.tours.fr.
Le jardin Botanique, qui est un parc ornemental situé en plein cœur urbain, se
compose aujourd’hui de différentes parties, comme nous pouvons le remarquer sur le
schéma du dépliant de la ville de Tours. Les différentes parties sont : le jardin
thématique, l’arboretum, les serres de collection, le jardin des plantes médicinales, le
parc animalier, le jardin de l’évolution, le jardin des plantes vivaces et le nouveau
jardin.
Photo 3 : Vue sur l'arboretum. Photo personnelle.
Dans la partie sud du jardin se trouve l’arboretum sur une superficie de 34 591 m².
Il est tracé à l’anglaise, avec plus de 150 espèces d’arbres et d’arbustes, dont des
exemplaires remarquables par leur taille ou leur âge, comme par exemple un séquoia
géant ou un ginkgo biloba. Dans cette partie se trouvent également les parcs
35
animaliers et la mini-ferme. Cette partie est très ombragée comme nous le remarquons
sur la photographie ci-dessous et le paysage y est assez fermé en raison d’une strate
arborée très importante.
Photo 4 : Au cœur de l'arborétum. Réalisation : Photo personnel.
A l’extrémité sud, un petit jardin clos des plantes médicinales et des plantes
toxiques est présent. Ce jardin, de 2 281 m², axé sur la phytothérapie, est l’héritier des
jardins des simples des monastères médiévaux et sert aujourd’hui pour les étudiants
de la faculté de médecine.
Photo 5 : Le jardin clos des plantes médicinales. Photo personnel.
Dans la moitié nord, une grande allée centrale est bordée de parterres réguliers,
avec de nombreux magnolias. Cette grande allée occupe une surface de 4 875 m². A
l’ouest de cette allée, le jardin thématique de 6 798 m² offre des plantes de terres de
bruyère, une tourbière, une zone méditerranéenne ou un jardin alpin. Dans ce lieu, les
espèces se rassemblent naturellement en communautés, en fonction des conditions de
milieu, et indépendamment de leur classification systématique. De l’autre côté, le
jardin des plantes vivaces couvre 1 713 m² et est composé d’une riche collection de
plantes bulbeuses, rhyzomateuses et vivaces. Du même côté se trouve également le
jardin de l’évolution, sur 1 815 m², qui est aménagé autour d’un point central, le bassin
du parc, au milieu de l’allée. Ainsi, les espèces les plus évoluées sont les plus éloignées
du bassin. Cette partie nord du parc est beaucoup plus ouverte et lumineuse que la
partie sud en raison d’une strate arborée réduite aux quelques magnolias. Elle est
plutôt composée de petits massifs d’arbustes ou de parterres de fleurs.
36
Photo 6 : Vue sur la grande allée avec les magnolias. Photo personnel.
C’est plus au nord que se situent les différentes serres de collection « Biodivers »,
autour de trois grandes thématiques qui sont : les plantes tropicales utilitaires, la flore
d’Afrique du Sud, et les sous-bois tropicaux. Il y a également une grande serre
d’Orangerie qui permet l’hivernage des plantes dans des bacs l’hiver, et des expositions
l’été. Enfin, la création paysagère contemporaine est à l’extrémité nord du jardin, et
met en parallèle des plantes d’Amérique et d’Asie, autour d’un espace central ouvert
et ensoleillé. Cette extension a une superficie de 3 373 m² et est également très
lumineuse est ouverte comme nous le voyons sur la photographie ci-dessous.
Photo 7 : Vue sur les serres de collection depuis l'extension nord du jardin.
Photo personnel.
En ce qui concerne l’occupation du sol de ce jardin, et selon les chiffres du Service
des Parcs et Jardins de la Ville de Tours, la place du végétal est assez importante, et est
de 65,46%, le minéral quant à lui occupe 29,10% du parc et l’eau 5,44%.
En observant la carte de l’occupation du sol (qui date de 2007 et ne comprend
donc pas l’extension du jardin au nord), nous pouvons illustrer et commenter ces
chiffres. Nous remarquons par exemple que la strate arborée, occupe une partie
importante du parc. Associée à la strate arbustive cela représente 20 535 m² soit 37%
du jardin. Ensuite, les pelouses sont les plus importantes, avec 13 718 m² de gazon et
24,74%, selon les services techniques. L’espace minéralisé est essentiellement
constitué des allées du jardin, et couvre une surface de 16 136 m². L’eau est présente
sur 3 019 m², entre les différents cours d’eau et les plans d’eau dont le plus gros, au
sud du parc, occupe 2 604 m².
37
Photo 8 : Vue sur le principal plan d'eau du jardin Botanique. Photo personnel.
Illustration 3 : Occupation du sol du jardin Botanique. Réalisation : ANDRIEU Dominique.
d) Les composantes environnementales
Le jardin Botanique de Tours, se situant dans la vallée entre la Loire et le Cher,
possède un sol alluvionnaire sablo-limoneux. Etant donné son caractère purement
anthropique, des remblais ont sans doute été effectués dans le passé, notamment pour
combler le ruisseau Sainte-Anne.
Ce jardin est l’un des plus riches de France, avec 4 000 plantes dès 1844, et 10 000
plantes aujourd’hui pour 3 000 espèces, et une organisation "Ville et Université" a
permis au jardin d'obtenir l'agrément "Jardin Botanique de France et des Pays
Francophones" en 2000. Etant donné son caractère fortement pédagogique et culturel,
ce jardin contient de nombreuses plantes exotiques, afin d’offrir au grand public un
éventail assez large de plantes.
La place de l’ornemental dans ce jardin historique de collection est également
38
importante, et des fleurissements sont effectués deux fois par an, pour le printemps et
pour l’été. De nombreux parterres de fleurs de plantes annuelles sont présents comme
nous pouvons le voir sur ci-dessous. Les plantes persistantes du jardin sont donc
essentiellement présentes dans le jardin des plantes vivaces de la moitié nord.
e) Usages et fréquentation
Tout d’abord le parc occupant une position centrale dans le tissu urbain il est
facilement accessible pour les populations aux alentours. Le jardin possède 5 entrées,
une au sud du parc, trois sur le boulevard Tonnellé et une du côté de la commune de La
Riche à l’ouest. En voiture le parc est accessible par le boulevard Tonnellé en suivant
les directions « Jardin Botanique » ou « CHU Bretonneau ». Le parc est également très
bien desservie par le réseau de bus Fil Bleu et dispose à proximité directe sur trois
arrêts du passage des lignes 3B, 4A, 4B et de la ligne Citadine.
Le jardin Botanique de Tours est un parc urbain clos ouvert au public et soumis à
des horaires d’ouvertures qui appartiennent à la catégorie horaire de type B pour la
ville de Tours. Par exemple le jardin des Prébendes d’Oé possède la même catégorie
horaire. Aujourd’hui ces horaires d’ouvertures sont les suivant :
• Du 1er octobre au 31 mars : 7h45-17h30
• Du 1er avril au 31 mai : 7h45-19h00
• Du 1er juin au 31 août : 7h45-22h00
• Du 1er septembre au 30 septembre : 7h45-19h00
Nous avons donc un parc qui ouvre assez tôt le matin et qui selon les saisons
ferme tard le soir pour permettre aux populations de profiter du jardin le soir après le
travail en semaine. Ce parc est assez fréquenté mais il est difficile d’avoir des chiffres
précis de cette fréquentation de passage. Selon Mme Chasseguet du Service Parcs et
Jardins et en comparaison avec le jardin des Plantes de Nantes qui accueille chaque
année 1 200 000 personnes il est possible que le jardin Botanique de Tours accueille
400 000 personnes par an. Ce chiffre est néanmoins très approximatif et ne peut pas
être vérifié car la mairie ne dispose d’aucune étude pour évaluer cette fréquentation.
Cet espace vert est néanmoins très apprécié de la population comme lieu de
promenade et de détente notamment le weekend comme le montre la photographie
ci-dessous. Pas moins de 75 bancs sont présents au fil des allées du parc. De plus pour
les enfants c’est également un espace de jeux avec la présence de deux aires de jeux
mais aussi avec le parc animalier ou la mini-ferme ouverte au public. Pour le confort du
public des toilettes et des points d’eau sont disponibles dans le jardin.
Photo 9 : Parterres de fleurs ornementaux. Photos personnelles
39
Photo 10 : Un parc très fréquenté le weekend. Photo personnel.
En plus de son rôle ornemental le parc à également un rôle pédagogique et
culturel avec l’importante collection de plantes qu’il possède et avec les serres de
collection « Biodivers ». De plus, comme le montre la photographie ci-dessous, de
nombreuses plantes sont étiquetées pour le public. Il est également très important
pour la faculté de médecine et l’hôpital à proximité pour les recherches sur les plantes
médicinales ou toxiques du jardin des simples. De nombreuses animations sont
également organisées dans ce jardin comme par exemple « Les dimanches verts au
Jardin Botanique » plusieurs fois dans l’année avec des visites guidées ou des ateliers
et conférences.
Photo 11 : Importance du rôle pédagogique du jardin Botanique. Photo personnelle.
f) Modes de gestion
Le jardin Botanique de Tours est un parc urbain remarquable ouvert au public qui
appartient à la commune. Il est soumis au « règlement général des espaces verts,
parcs, jardins et aires de loisirs de plein air de la ville de Tours », et fait partie de la
catégorie « jardins historiques » de la ville. Il possède donc une gestion adaptée.
Tout d’abord, en raison de son appartenance aux jardins de collections, il dispose
de sa propre équipe d’entretien. C’est le seul parc de la ville où les agents d’entretien
ne travaillent pas sur d’autres espaces. La gestion de ce parc ornemental y est
horticole, et demande d’importants moyens humains et matériels. Le Botanique est
l’un des espaces verts de la ville qui demande le plus d’entretien, et il nécessite chaque
année plus de 10 000 heures de travail et 8 personnes à temps plein par an.
La gestion y est importante, mais la ville réalise de nombreux efforts en matière
de développement durable, à travers son plan d’embellissement. La commune de
40
Tours, qui se dit être « la capitale du jardin de la France », a ainsi réduit en 6 ans sa
consommation de produits phytosanitaires de 65%. De plus, le jardin Botanique fait
partie des « sites écologiques » de la ville, et l’utilisation de produits phytosanitaires y a
été abandonnée il y a quelques années. De plus, les jardiniers emploient le désherbage
thermique plutôt que des désherbants, ou encore le paillage pour effectuer des
économies d’eau. Un amendement des sols est néanmoins présent, mais de manière
raisonné, et avec des engrais organiques, minéraux ou alors d’origines naturelles
comme des algues, de la poudre d’os, des arrêtes de poissons, ou de la vinasse de
betterave (www.tours.fr).
Photo 12 : Paillage du sol pour économiser de l'eau. Photo personnelle
52.Le lac de la Bergeonnerie
a) Localisation et éléments caractéristiques
A l’échelle du SCoT le parc du lac de la Bergeonnerie occupe une position
centrale stratégique pour un espace de loisirs car situé en plein cœur urbain de
l’agglomération.
Carte 5 : Localisation du parc du lac de la Bergeonnerie. Source : BD Topo IGN, BD Carthage, BD Ortho
2007. Réalisation : CARDARELLY Florian et MEREAU Quentin.
41
Le lac de la Bergeonnerie se trouve au sud de la ville de Tours, entre Cher
et petit Cher. Il se situe entre le quartier des Deux Lions à l’ouest, le quartier des
Fontaines à l’est, et le quartier de la Bergeonnerie au sud, où se trouvent les
jardins familiaux. Il s’agit d’un parc de 36 hectares environ, dont 18 hectares
pour le lac à proximité de la faculté des Deux Lions, du centre aquatique du Lac,
des résidences étudiantes, des jardins familiaux et du Parc Honoré de Balzac.
Il s’insère dans un vaste réseau d’espaces verts du sud de la ville de Tours,
et y occupe une position centrale. En effet, avec à l’ouest la Gloriette et le golf
et à l’est le parc Honoré de Balzac, le parc du lac de la Bergeonnerie fait partie
de la trame verte de l’agglomération. Tous ces espaces sont reliés entre eux par
les promenades des rives du Cher ou du petit Cher. Le passage de la Loire à vélo
au sud du lac structure encore plus ces espaces.
Photo 13 : Vue aérienne du parc du lac de la Bergeonnerie en 2007. Source : www.centre.ecologie.gouv.fr/SIEL.
b) Historique
Ce lac se trouve dans une portion du lit majeur du Cher, en rive gauche,
dans une plaine alluviale constituée de prairies inondables. C’est sous
l’impulsion de Jean Royer, dans le début des années 1960, que cette zone fut
aménagée. En effet, la commune de Tours a racheté des terrains aux
communes de Saint-Avertin et de Joué-lès-Tours afin d’étendre le territoire
communal et la superficie urbanisable de Tours. Les terrains ainsi rachetés
étaient de vastes espaces plans, mais étaient inondables chaque hiver à
l’époque par le Cher ou par remonté de la nappe phréatique. De grands travaux
de modification des rives du Cher furent donc entrepris et en quelques années,
le Cher devint un chenal totalement artificiel. Un lit artificiel de 200 mètres de
42
large, soit deux fois plus que son lit naturel, fut réalisé. Les nombreuses petites
îles naturelles furent supprimées et une nouvelle et vaste île fut construite. Il
s’agit de l’actuel parc Honoré de Balzac. Le lac fut créé par extraction des
matériaux nécessaires au remblaiement et aux travaux de déviation et de
viabilisation du cours du Cher.
Photo 14 : Vue aérienne des alentours du lac de la Bergeonnerie en 1972. Source : IGN.
Au début, le lac se trouvait en périphérie de la ville de Tours. Puis, petit à
petit, les quartiers aux alentours prirent forme. Dans les années 1970, le
quartier des Fontaines apparut ainsi que les jardins familiaux. Comme nous
pouvons le voir sur la photographie aérienne de 1972, le lac et son parc sont
déjà présents mais ne sont pas encore entourés d’habitations. Le quartier des
Fontaines, à l’est, est encore en construction et à l’ouest se trouve toujours une
zone agricole. Seuls les jardins familiaux sont déjà présents.
Photo 15 : Vue aérienne des alentours du lac de la Bergeonnerie en 2003. Source : www.centre.ecologie.gouv.fr/SIEL.
Plus tard, dans les années 1990, le projet du quartier des Deux Lions fit son
apparition. A l’origine, sous Jean Royer, ce quartier devait être un Technopôle
et accueillir 20 000 personnes, puis le projet se transforma en Université. Sur la
photographie aérienne de 2003, nous pouvons remarquer que le quartier des
Fontaines, à l’est, est terminé et qu’à l’ouest, le quartier des Deux Lions à pris
forme. En 2003, comme nous pouvons le voir sur la photographie, seuls la
faculté de droit et quelques logements sont déjà présents. Puis, une fois les
43
logements installés, ce sont les services et les commerces qui font leur
apparition. Sur la première photographie aérienne de 2007, nous remarquons
que le quartier des Deux Lions est beaucoup plus abouti. Le parc du lac de la
Bergeonnerie a donc vu sa centralité créée au fur et à mesure que les quartiers
alentours se développaient. Prochainement, avec l’arrivée du tramway au lac,
une nouvelle centralité à plus grande échelle encore sera créée.
c) Les composantes paysagères
Le parc se trouve dans un environnement urbain et n’est que très peu visible des
alentours en raison des digues qui l’entourent. A l’intérieur du parc, le paysage est très
ouvert sur le lac, et il y a un sentiment de ne plus être en ville. En étant en contrebas
des digues, le parc du lac permet d’être isolé et offre ainsi au regard un paysage de
nature et de verdure. (Voir photographies ci-dessous)
Photo 16 : Paysage ouvert de nature et de verdure offert au regard.
Source : JARNIER Annaëlle 2010.
Carte 6 : Occupation du sol du parc du lac de la Bergeonnerie. Réalisation : ANDRIEU Dominique.
En ce qui concerne l’occupation du sol, comme on peut le voir sur la carte, le lac
occupe la majorité de l’espace, avec ses 18 hectares. Selon les chiffres plus précis du
service technique de la ville de Tours, le parc a une superficie de 35,66 hectares et
donc l’eau couvre 50,5% du parc.
Ensuite, la place du végétal est la plus importante avec 45,4% du parc. Ce sont les
pelouses qui occupent le plus d’espaces avec 150 137 m² soit 42,1% du parc. Le reste
44
étant réparti entre la strate arbustive, qui couvre 9 909 m² et 2,8%, et la strate arborée,
avec seulement 1 703 m² et 0,5% de l’espace. Le minéral, quant à lui, couvre 4,1% dont
12 488 m² d’allées et 2 266 m² d’aires de jeux. Ces chiffres confirment que c’est un
espace très vert, et surtout très ouvert et lumineux, de par la proportion du lac et des
pelouses.
d) Les composantes environnementales
Le sol de la Bergeonnerie est constitué d’un socle rocheux, sur lequel se
trouvent une couche de remblai, puis une fine couche de terre originale. Cette
terre est constituée d’alluvions sablo-limoneuses, puisqu’elle provient du lit
majeur du Cher. Il faut noter la présence d’argile de plus en plus présente en
profondeur.
La végétation sur le site est adaptée aux sols, mais n’est pas spontanée. Il
s’agit d’une végétation ornementale. On trouve ainsi des saules et des peupliers
en majorité. Il y a entre 30 et 40 essences horticoles présentes sur le parc. Les
espèces sauvages présentes sont de l’ordre de 25 espèces dans les prairies et
une douzaine d’arbres. (Estimations selon les services techniques de la ville).
Des relevés sont prévus par la commune prochainement, afin de voir
l’évolution, car aujourd’hui la tonte n’est plus systématique. La végétation du
parc est majoritairement persistante et les plantes ornementales annuelles sont
très rares et sont uniquement présentes aux abords du centre aquatique où se
trouve une entrée principale. En ce qui concerne la faune, il est possible de voir
de nombreux oiseaux mais aussi des grenouilles, des cygnes ou des castors.
e) Usages et fréquentation
Le parc du lac de la Bergeonnerie, étant entouré par de nombreux quartiers
d’habitations comme les Fontaines ou les Deux Lions, est donc bien desservi par les
lignes de bus du réseau Fil Bleu. Du côté du centre aquatique se trouve un arrêt de bus
« le lac » sur l’avenue Grammont où passent les lignes 2A, 2B, 3A, 7, 9A, 9B et 11. De
l’autre côté, à proximité de la faculté de Droit et de l’école Polytechnique de
l’Université de Tours, se trouvent plusieurs arrêts à proximité du lac, qui sont desservis
par les lignes 1, 5A, 5B et 6. Il est donc possible de se rendre au lac en bus depuis tout
le réseau Fil Bleu qui couvre une bonne partie du noyau urbain de l’agglomération
tourangelle.
En voiture, le lac est accessible via l’avenue Grammont et via le parking du centre
aquatique de 80 places ou encore via « le parking relais du lac », de l’autre côté de
l’avenue. Ce parking relais est beaucoup plus grand, et bénéficie d’un passage
souterrain pour traverser l’avenue et rejoindre le parc du lac. Au niveau du quartier des
Deux Lions se trouve un autre parking permettant l’accès au lac sur l’avenue Marcel
Dassault. Il se trouve à côté du département productique de l’école Polytech Tours et
un chemin longeant le petit Cher rejoint le lac. Il est également possible de stationner
sur le parking de la faculté de droit et d’accéder au lac par l’ouest via la digue et de
nombreux escaliers.
Les autres points d’accès se font à pied, plus ou moins facilement, comme par
exemple au nord avec la promenade des rives du Cher et la présence de nombreux
escaliers pour descendre au lac. Il y a également un chemin pour accéder au Cercle de
45
Voile de Touraine à cet endroit. Au nord-est se trouve aussi un escalier depuis l’avenue
Grammont, qui permet également de rejoindre le parc Honoré de Balzac à proximité.
Nous pouvons remarquer que, mis à part les deux chemins du centre aquatique et de
l’avenue marcel Dassault, les autres points d’accès ne sont pas faciles, voire impossible
pour des poussettes, des personnes âgées ou des personnes à mobilité réduite. Le parc
est néanmoins accessible en permanence tout les jours, et n’est pas clos.
Il faut également noter que la future ligne de tramway de Tours va longer le lac, à
l’ouest, et va le surplomber depuis la digue, ce qui le rendra plus visible. Avec l’arrêt à
proximité, il deviendra encore plus accessible, et sa position centrale de base de plein
air et de loisirs de l’agglomération sera renforcée.
Le lac de la Bergeonnerie est une base de plein air et de loisirs, et selon la
circulaire de 1964 du secrétariat Jeunesse et sports, il s’agit « d’un ensemble
réunissant, dans un site naturel proche de la population à desservir, les éléments
nécessaires à favoriser la pratique des sports et des activités de plein air, et l’animation
culturelle, ainsi que la détente et l’oxygénation.» C’est un équipement indispensable à
toute grande agglomération, et c’est un grand succès. Ces lieux très fréquentés
comportent des petits équipements sportifs et de loisirs. Il existe des bases de loisirs
dite urbaines, qui se trouvent à moins de 10 kilomètres de l’agglomération (Merlin et
Choay, 2010), et pour la Bergeonnerie, en plus d’être une base urbaine, le lac possède
une position centrale dans l’agglomération et dans la ville, se trouvant à proximité
directe des habitations de nombreux quartiers.
C’est aujourd’hui un parc urbain très fréquenté pour la détente, la promenade, et
surtout pour les activités sportives de plein air comme le jogging, le vélo ou la marche.
(Voir photographie ci-dessous) Du mobilier urbain est présent autour du parc et au fil
des allées, avec 39 bancs et 3 tables de pique-nique, une aire de jeux d’enfants et des
aires sportives. Il y a également un club nautique sur le lac, le Cercle de Voile de
Touraine.
Photo 17 : Un parc fréquenté pour différents usages. Réalisation : JARNIER Annaëlle 2010.
f) Modes de gestion
Malgré sa grande taille, le parc du lac de la Bergeonnerie, qui appartient à la
commune de Tours, ne demande pas beaucoup d’entretien. En comparaison des 6,6
46
emplois à temps plein par an que nécessite le jardin Botanique, le parc du lac, lui, ne
nécessite que 1,8 emplois à temps plein pour sa gestion et son entretien. Il ne
nécessite pas non plus sa propre équipe de jardiniers, et sa gestion est réalisée par le
Service Parcs et Jardins de la ville de Tours, comme les autres espaces verts de la ville.
La gestion y est moins horticole et plus souple, avec un plus grand respect des
cycles de la nature. Il y a au lac une démarche nouvelle, avec une mise en valeur du
potentiel naturel du site, sans pour autant faire peur ou faire fuir le public. Par
exemple, les jardiniers ne tondent plus systématiquement, et remarquent que la
fréquentation et le piétinement suffisent pour que l’herbe ne pousse pas trop.
L’objectif est de favoriser la biodiversité urbaine, mais ce parc doit toujours rester un
espace de balade et de détente que le public doit pouvoir s’approprier. L’utilisation de
produits phytosanitaires est très faible en raison de la présence de l’eau, mais
également parce que le parc fait partie de la liste des « sites écologiques » de la ville de
Tours.
51.Les jardins du château de Villandry
a) Localisation et éléments caractéristiques
Sur la carte du SCoT, on peut constater que les jardins du château de Villandry se
trouvent en limite ouest du périmètre du SCoT. A propos de la carte ci-dessous, on
peut ajouter que la commune de Villandry se situe dans le périmètre du Parc Naturel
Régional Loire-Anjou-Touraine, à sa limite nord-est.
Carte 7 : La commune de Villandry dans le périmètre du PNR Loire-Anjou-Touraine.
Source : BD Topo IGN, BD Carthage. Réalisation : CARDARELLY Florian et MEREAU Quentin.
Le château de Villandry et ses jardins, accolés à l’est du bourg, occupent une
position centrale dans la commune de Villandry, même si plus à l’est on ne trouve pas
d’autres constructions mais une forêt. L’ensemble des espaces verts, clos de murs, du
château représente un total de 12 hectares dont 6 hectares de forêt et 6 hectares
travaillés avec : le jardin d’ornement, le jardin d’eau, le jardin du soleil, le labyrinthe, le
jardin des simples, le potager, et le terrain de tennis sur gazon.
Le château se trouve juste au sud de la route départementale 7 reliant Tours à
Saumur, et à proximité directe du Cher, situé au nord. La ville est également traversée
par l’autoroute 85, qui dispose d’une sortie connectée à la départementale 7, à
proximité des jardins.
47
Carte 8 : Localisation des jardins du château de Villandry par rapport aux axes structurants.
Source : Géoportail. Réalisation : CARDARELLY Florian et MEREAU Quentin.
b) Historique
Le château de Villandry et ses jardins ont une longue histoire mouvementée,
débutant avec l’ancien domaine romain de la « Villa Andrik », disposant déjà de son
potager. Ce nom est conservé jusqu’aux alentours de l’an mille, puis, entre cette date
et 1030, Foulque Nerra fait construire un donjon carré au pied duquel se groupent
quelques maisons. En 1084, Geoffroy le Roux construit un château fort à
l’emplacement du donjon carré. Cette forteresse dite « des colombiers », construite au
bord du Cher, est située au bas du coteau ce qui rompt ainsi avec les dispositions
traditionnelles défensives des places fortifiées de la région.
Ce château fort change plusieurs fois de propriétaire jusqu’à être racheté par Jean
le Breton en 1532, qui le rase en grande partie à l’exception des fondations et du
donjon. Le château, tel qu’on le connait actuellement, fût terminé vers 1536 et
constitue le dernier des grands châteaux bâti sur les bords de la Loire à l’époque de la
Renaissance. Pour les aménagements extérieurs, le nouveau propriétaire fait dessiner
des parcelles géométriques plantées de légume, de fleurs et d’arbres fruitiers,
« disposés avec art ». Le potager devient un lieu d’agrément et sa symétrie permet
d’unir comme un tout le château et ses dépendances. Le jardin devient une surface
très organisée où les parterres témoignent de recherches figuratives. En alliant
architecture et environnement, l’ensemble atteint une harmonie grâce au respect des
lois fondamentales du dessin et de l’espace. La canalisation de l’eau constitue
également une caractéristique importante de Villandry. Au temps de Jean Le Breton, le
domaine de Villandry s’enrichit régulièrement de métairies et de terres environnantes.
48
Carte 9 : extrait du "Plan du fief, des lieux et domaines de Villandry et Druye". 1754
Les descendants de Jean le Breton conservèrent le château jusqu’en 1754 où il
devint alors la propriété du marquis de Castellane. Il fait construire des dépendances
de style classique et traces des jardins d’un genre différent tandis qu’un grand miroir
d’eau anime la terrasse sud, surélevée, d’où l’eau circule vers le canal puis les douves
(en vert sur la carte ci dussous). Il fait également l’acquisition de vingt maisons dans le
bourg et agrandit la surface des jardins en obtenant la cession d’un chemin qui traverse
le village en limite ouest du parc (maison et chemin en noirs sur la carte ci dessous).
Carte 10 : les aménagements hydrauliques aux abords du château. 1762
Après la Révolution et à la montée d’une bourgeoisie qui a fait fortune grâce à sa
réussite économique, Villandry est vendu en 1791 à un commerçant négrier nantais,
François Chesnais. Suite à un revirement de situation, il est obligé de brûler 250
orangers pour se chauffer. Le château est ensuite vendu en 1803 à Julien Ouvrard,
49
riche financier, puis à un certain sieur Michel dont le château sera confisqué à cause de
dettes, et adjugé à Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie. Le potager fait alors 1 hectare
et 69 ares. Si l’on ajoute le reste de vergers et des dépendances vertes, on atteint la
surface de 13 hectares et 18 ares, le tout clos de murs.
Carte 11 : Extrait du cadastre napoléonien. 1808
Après plusieurs années de transactions, Villandry est enfin cédé en 1823 à la
famille banquière Hainguerlot. Même si aujourd’hui, les jardins semblent avoir
conservé leur tracé régulier, ils sont en fait entièrement remodelés sous l’autorité du
nouveau propriétaire. Sous l’influence des architectes-paysagistes Andot et Thouinet,
des jardins paysagers sont aménagés et Villandry devient un parc à l’anglaise. Il se part
d’allées sinueuses qui parcourent des terrains vallonnés, plantés d’arbres exotiques et
agrémentés de plans d’eau qui se veulent naturels.
Photo 18 : pont en amont du canal. Source
"Les jardins de Villandry" de Nourry
Illustration 4 : reconstitution du domaine à la fin
du 19è siècle. Réalisé récemment par le peintre
Thierry Moreau d'après photos et plans anciens
50
Photo 20 : Point d’eau au sud de la propriété.
Source "Les jardins de Villandry" de Nourry
En 1906, le château est acheté par le docteur Joachim Carvallo, qui abandonne
une brillante carrière scientifique en médecine pour restaurer le château. En quinze
ans, Joachim Carvallo lance une vaste campagne de travaux pour tenter de retrouver le
faste d’un XVI è siècle tel qu’il se l’imagine. La renaissance de Villandry n’a rien d’un
hasard car elle coïncide avec le retour en vogue des jardins ordonnés. En France, au
début du XXè siècle, la restauration des parcs et jardins subit l’influence de cette
culture établie du jardin régulier.Grâce à des sondages archéologiques qui lui révèlent
des vestiges de l’ancien jardin à la française, il restitue les jardins Renaissance, qui
avaient été remplacés par un parc à l’anglaise au XIXè siècle. Il traduit également dans
l’espace sa propre conception du monde, en mêlant la disposition en carrés des jardins
de la chrétienté médiévale, aux parterres géométriques de la Renaissance italienne et
aux figures symboliques des jardins hispano-mauresques. Les différents niveaux de
terrasse symbolisent une sévère hiérarchie domestique (en bas, les serviteurs ; en
haut, les maîtres) et constituent une rareté dans l’histoire des jardins. L’ensemble
comprend la forêt, avec des terrasses fleuries autour d’une serre et d’un pavillon du
XVIII è siècle. Il y a ensuite la terrasse supérieure comportant le jardin du soleil
(création de 2008) avec la chambre des nuages, la chambre du soleil, et la chambre des
enfants ; puis une terrasse, avec le jardin d’eau de création classique représentant un
miroir Louis XV entouré d’un cloître de tilleuls ; puis une terrasse, accueillant le jardin
d’ornement, le jardin des simples, avec des plantes aromatiques et médicinales, ainsi
que le labyrinthe, sans cul de sac, dont le but est de s’élever spirituellement et
physiquement ; et enfin une terrasse inférieure, avec le potager décoratif. Un tennis
gazon a été rouvert en 2010.
Mais la rénovation de Villandry ne se réduit pas à un acte réparateur car il ne
s’agit pas de sauvegarder un jardin ancien de plus, mais bien de le réinventer grâce à la
créativité de Carvallo par une réinterprétation du passé.
Photo 19 : Façade sud du château avant les travaux
du docteur Carvallo. Source "Les jardins de
Villandry" de Nourry
51
Carte 12 : Plan réalisé par Joachim Carvallo. 1924. Source "Les jardins de Villandry" de Nourry
c) La composition paysagère
Les jardins de Villandry constituent une zone relativement synthétique de
l’évolution des espaces verts dans le temps. Huit types d’espaces verts différents se
côtoient, parcourus par près de 6500 m² de surface d’eau et 16000 m² d’allées, et
plantés de 1016 tilleuls, 172 ifs, 144 poiriers fuseaux, 144 pommiers cordons, 77
pommiers palmettes, 560 ceps de vigne et un total de 115000 plants, fleurs et légumes
confondus.
Les jardins et la forêt se situent dans une petite vallée parcourue par un ruisseau
qui descend du plateau vers le sud. Ils s’adaptent au site qu’ils occupent en utilisant
cette pente pour s’établir en terrasses sur quatre niveaux et le dénivelé entre le point
le plus haut et le plus bas du domaine atteint presque 30 mètres. La forêt, située sur le
coteau est de cette petite vallée, domine ces terrasses, alors qu’à l’ouest, le bourg et
l’église surplombe légèrement les jardins, mais dans une moindre mesure. Au nord du
domaine, la petite vallée descend encore pour rejoindre celle du Cher tandis qu’au sud
commence le plateau avec une forêt directement accolée aux jardins.
Photo 21 : Vue aérienne de Villandry. Source abritel.fr
52
Carte 13 : Occupation du sol des jardins et château de Villandry. Réalisation : ANDRIEU Dominique.
d) Les composantes environnementales
L’ensemble des Jardins est planté de 1016 tilleuls, 172 ifs, 144 poiriers fuseau, 144
pommiers cordon, 77 pommiers palmette, 560 ceps de vigne et un total de 115000
plants, fleurs et légumes confondus. Il est très difficile de connaitre l’origine des sols
car ils ont été remaniés à plusieurs reprises pour le passage en jardin anglais puis le
retour au jardin style Renaissance. Après, le sol a encore été modifié avec, par exemple
pour le potager, 60 cm de terre enlevé et remplacé par un sol limoneux. De plus, le sol
du cours de tennis comporte beaucoup de mâchefer, qui a été disposé quand le
château était chauffé au charbon. Il semblerait que seul le sol de la terrasse supérieur
soit d’origine. Pour être sur de l’ensemble de ces informations, il faudrait donc
procéder à des relevés.
On trouve, au
niveau inférieur au
château, le jardin
potager de la
Renaissance de 1,2
hectare, composé de
neuf carrés de taille
identique mais à
l’intérieur desquels les
motifs géométriques
sont différents. Ces
carrés sont plantés de
30 000 plants de légume
au printemps (19 variétés dont 12 de salade), et 21 000 plants pour la culture d’été (32
variétés de légume).L’origine du jardin de légumes remonte au Moyen Age, quand les
moines des abbayes aimaient disposer leurs légumes selon des formes géométriques
comme la croix. La deuxième influence vient d’Italie, et apporte à ce potager monacal
des éléments décoratifs comme les fontaines, les tonnelles et les carrés de fleurs. C’est
pourquoi le potager est planté de 10000 fleurs deux fois dans l’année.
Photo 22 : Un des carrés du potager. Source : Villandry
53
A l’arrière du château, la première
terrasse accueil également le jardin
d’ornement (également appelé premier
salon) de 5100 m². Il est composé du jardin
d’amour et du jardin des croix dans lesquels
des motifs en buis sont dessinés au sol et
rempli par 13000 tulipes ainsi que 13000
myosotis au printemps et 13000 bégonias en
été.
Toujours au même niveau que le château, au sud du jardin potager, le
deuxième salon, dit « de la musique », fait 4550 m² et comporte également des motifs
en buis mais cette fois ci, remplis de 1900 lavandes, 1000 eperoskas, de 600 agataches
‘blue fortune’, 300 sauges uligosa et 250 gauras pour les persistantes et des sauges
victoria en été ainsi que des érisymum au printemps en ce qui concerne les plantes
annuelles.
A l’ouest du deuxième salon, un terrain de tennis sur gazon de 1300m², initialement
créé en 1906 par Joachim Carvallo, a été remis en activité à partir de 2008, suite à un
long travail et demande au quotidien de nombreux soins.
Au nord du terrain de tennis et proximité de l’église, le jardin des simples de
2500m², traditionnel du Moyen Age, est consacré aux herbes médicinales,
condimentaires et aromatiques. Ce jardin en longueur est enherbé et traversé par un
long chemin de terre. Il est ponctué par trois cercles où sont organisées les 32 types de
plantes, et est entouré par des tonnelles sur lesquelles grimpent des vignes. On y trouve
également des œillets en été, des pensés et des tulipes au printemps ainsi que des
tradescantias.
Au sud du premier et du
deuxième salon, sur la
terrasse supérieure, se trouve
le jardin d’eau qui s’étend sur
13350 m². Il est conçu de
manière symétrique, enherbé
et agrémentés de quatre
fontaines avec au milieu le
miroir d’eau de 3240m².
Photo 23 : Le 1er Salon. Source Villandry.
Photo 24 : Le jardin d'eau. Source Villandry
54
Au même niveau, plus au nord-ouest, le labyrinthe de 1200 m² est composé
d’environ 1200 charmilles sur 500 mètres de longueur cumulée.
Sur la dernière terrasse, le jardin du soleil composé de trois « chambres » s’étale
sur 6900 m² avec 6000 plantes vivaces et arbustes de 340 variétés différentes. La
chambre des nuages est plantée d’arbustes et de vivaces bleutés et blancs. Ils sont
oranges et jaunes pour la chambre du soleil, et la chambre des enfants est plantée de
pommiers qui font de l’ombre aux jeux d’enfants.
Photo 25 : Le jardin du Soleil. Source : Villandry
La forêt, quand à elle, se compose en grande majorité d’essences locales.
e) Usages et fréquentation
Comme les Jardins de Villandry sont payants, l’usage qui est fait de cet espace est
très conventionné et correspond uniquement à ce qui est prévu par le propriétaire. Il
ouvre le domaine pour la contemplation des jardins ornementaux, l’érudition en ce qui
concerne le jardin des simples, l’utilisation du cours de tennis pour des matchs
d’exhibition, ainsi que le jardin du soleil pour les jeux d’enfants dans la partie «
chambre des enfants ».
La particularité des Jardins de Villandry est son rayonnement à l’échelle
internationale. Ils sont effectivement très connus dans l’ensemble de la France et en
Europe mais également dans le reste du monde avec des visiteurs américains, russes,
ou encore asiatiques. Son succès est dû en partie à son accessibilité car il se situe le
long de la départementale D7 pour les tourangeaux, à 2 km d’une sortie de l’autoroute
A85 pour les personnes venant de plus loin, et il existe des bus entre les jardins et la
gare de Tours, à une heure de Paris en TGV. C’est ainsi que 320 000 à 360 000
personnes à l’année sont venues visiter les Jardins au cours des cinq dernières années.
Le domaine de Villandry est un espace privée mais ouvert au public et payant. Les
Jardins sont ouverts tous les jours, toute l’année à partir de 9 heures.
55
Horaires d’ouverture pour l’année 2012.
01/01 – 10/02 9 :00 – 17 :00
11/02 – 29/02 9 :00 – 17 :30
01/03 – 24/03 9 :00 – 18 :30
25/03 – 30/06 9 :00 – 19 :00
01/07 – 31/08 9 :00 – 19 :30
01/09 – 30/09 9 :00 – 19 :00
01/10 – 27/10 9 :00 – 18 :30
28/10 – 11/11 9 :00 – 17 :30
12 /11 – 31/12 9 :00 – 17 :00
Grille des tarifs
Tarifs 2012 Château et Jardins Jardins
Adultes 9,5 euros 6,5 euros
Adultes avec audioguide 13 euros 10 euros
Tarif réduit (-18 ans et étudiants -26 ans) 5,5 euros 4 euros
Tarif réduit avec audioguide 9 euros 7,5 euros
Groupe (15 personnes minimim) 7 euros 4,5 euros
Groupe avec audioguide 10,5 euros 8 euros
f) Modes de gestion
Avec l’arrivée d’un nouveau chef jardinier en 2008, les pratiques en termes de
gestion on considérablement changées en quatre ans. En effet, monsieur Portuguez a
discuté avec le propriétaire, monsieur Henri Carvallo, de la possibilité d’administrer les
jardins en gestion différenciée.
2008 2009 2010 2011
Contrôle des adventices
désherbants
chimiques + désherbage
à la main
désherbage à la main +
thermique
désherbage à la main +
thermique (et désherbant
ponctuel + anti germinatif pour le
gazon)
désherbage à la main +
thermique
Protection phytosanitaire
insecticides et
fongicides chimiques
introduction d’auxiliaires de cultures pour remplacer les insecticides, fongicides chimiques
auxiliaires de cultures,
insecticides et fongicides naturels
auxiliaires de
cultures, insecticides
et fongicides naturels
Fertilisation
100% minérale
60% organo-minérale, 40%
organique
50% organo-minérale, 50%
organique
100% organique
56
Ce changement de mode de gestion, qui demande en théorie plus de main
d’œuvre et plus d’argent se révèle en fait équivalent en termes de ressources grâce à
une réorganisation par M. Portuguez. Il n’a donc pas été nécessaire d’embaucher du
personnel, employé directement par M. Carvallo, et qui aurait pu augmenter les couts
de gestion. C’est donc toujours neuf employés, deux apprentis et deux stagiaires qui
travaillent dans le jardin. D’autre part, la quantité de fertilisant est passée de 13 tonnes
d’engrais minéraux chimique en 2008 à 8 tonnes d’engrais organiques grâce à cette
réorganisation, mais aussi, entre autres, à de nouvelles techniques de bêchage.
57
PARTIE 3
RESULTATS
ET ANALYSES
58
Cette partie a pour but d’utiliser les données recueillies lors des lectures, des
visites de terrain et des entretiens, et qui sont exposées dans la présentation détaillée
de chaque espace vert, en traitant ces informations selon la méthode correspondant à
notre démarche de recherche.
Les données ont été triées dans la présentation détaillée au préalable, et
regroupées autour d’axes principaux pour faciliter leur traitement. Il s’agit de tester les
différents paramètres pour chacun de nos terrains d’étude, afin d’essayer de
déterminer quels paramètres influent sur la gestion des espaces verts. Il sera tantôt
pris la gestion en termes de moyens humains et de temps de travaux nécessaire, et
tantôt la gestion en termes de moyens matériels et d’utilisation d’intrants. Cette
méthode est à remettre en cause en la testant sur d’autres espaces verts, soit pour
confirmer les résultats que nous obtenons, soit au contraire pour montrer les limites
de cette démarche.
Concernant les données quantitatives, la collecte des informations nous a fournit
des valeurs absolues, et il est alors difficile de comparer les espaces entre eux. En
prenant les pourcentages, cela permet d’obtenir des valeurs relatives qu’il est alors
possible de comparer. Cela est utile pour la comparaison mais il faut cependant garder
à l’esprit que ce ne sont que des valeurs relatives et qu’il faut nuancer les propos, en
replaçant les résultats dans le contexte de base des espaces verts pour se rapprocher
de la réalité de terrain.
1. Localisation et gradient urbain
11.Localisation dans le SCoT
Carte 14 : Localisation des terrains d'étude dans le périmètre du SCoT de l'agglomération tourangelle.
Source : BD Topo IGN, BD Carthage, BD Ortho 2007. Réalisation : CARDARELLY Florian, MEREAU Quentin.
Le jardin Botanique se situe au centre du territoire du SCoT, à une distance de 1,7
km à vol d’oiseau et 2,1km par la route à partir de Jean Jaurès. Il est entretenu et géré
de manière horticole et minutieuse par une équipe de 8 jardiniers à temps plein par an
(source : ville de Tours). Il nécessite beaucoup d’apports pour les plantes afin d’assurer
sa fonction ornementale.
59
Le lac de la Bergeonnerie se situe au sud de la ville centre, légèrement plus éloigné
que le Jardin Botanique. Il est en effet à 2,6km km à vol d’oiseau et 2,8km par la route
à partir de Jean Jaurès. Cet espace vert est géré de manière plus souple par une
moyenne de 2,4 personnes avec utilisation très légère de produits phytosanitaires et
d’engrais. (source : ville de Tours).
Les Jardins de Villandry se situent à la périphérie ouest du périmètre du SCoT, à
14,4 km à vol d’oiseau et 16,4 km par la route à partir de Jean Jaurès, et de plus se
situe en périphérie de Villandry. Il est géré de manière horticole par 8 jardiniers qui
n’utilisent ni produits phytosanitaires ni engrais chimiques mais beaucoup d’apports
qui sont naturels (source : jardiniers de Villandry).
Le jardin Botanique et le lac de la Bergeonnerie sont tous deux dans la ville centre
et ne sont pourtant pas gérés de la même manière. D’autre part, le jardin Botanique et
les Jardins de Villandry sont gérés sensiblement de la même manière alors qu’il
n’occupe pas du tout la même position que ce soit par rapport au périmètre du SCoT
ou par rapport à leur position dans leur ville respective.
Il semblerait donc que l’on puisse dire que le mode de gestion d’un espace vert ne
découle pas directement de son emplacement géographique.
12.Gradient urbain
Le Jardin Botanique est
situé dans la partie centrale de
la ville de Tours entre la Loire et
le Cher mais se trouve en limite
ouest de la ville. Cette zone est
urbanisée de manière très
dense. Il est dans le quartier
Rabelais-Tonnellé, à la frontière
avec la ville de La Riche. Cet
espace vert est destiné aux
habitants des quartiers
alentours et à ceux qui
s’intéressent plus
particulièrement aux plantes
remarquables.
Photo 26 : Vue aérienne du centre de Tours. Source goole map
500
60
L’espace du lac de la
Bergeonnerie se situe dans la partie
sud de la ville de Tours, proche de la
partie urbanisée depuis peu du
quartier des Deux Lions. A l’origine,
ce lieu pouvait être considéré comme
étant dans la périphérie de Tours, car
il n’y avait pour ainsi dire, rien
autour.
Les jardins de
Villandry font la transition
entre le bourg à l’ouest,
et la forêt située à l’est et
au sud des jardins.
L’ensemble est situé dans
le milieu périurbain.
Le jardin Botanique et les Jardins de Villandry sont gérés dans des conditions
similaires et pourtant le premier se situe au cœur du tissu urbain de la ville de Tours,
alors que l’autre se situe en milieu périurbain et en périphérie d’une petite commune.
Le lac de la Bergeonnerie et les Jardins de Villandry sont situés plus en périphérie de
leur ville respective et pourtant le premier est géré de manière écologique, tandis que
l’autre est géré intensivement.
On peut donc penser qu’il n’y a pas de lien direct entre la position de l’espace vert
dans le gradient urbain et son mode de gestion.
100m
Photo 27 : Vue aérienne du sud de Tours.
Source : google map
Photo 28 : Vue aérienne de Villandry.
Source : google map
500
61
2. Les modalités d’accès
21.Accessibilité
A l’époque de leur création, les jardins de Villandry sont établis le long de l’axe
principal reliant Tours et Saumur. Ils étaient alors assez peu accessibles à partir de
Tours car situés à plus de 16km, même s’il est vrai que la route pour s’y rendre était
directe. Aujourd’hui, son accessibilité a été améliorée avec la création de l’autoroute
A85 qui comporte une sortie à deux kilomètres des Jardins.
Quand le jardin Botanique a été créé, il se situait à moins d’1km des portes de la
ville et était accolé à l’hôpital. Il était alors très accessible à partir de l’hôpital, pour
lequel il avait été créé, et à moins de dix minutes à pied de la ville de Tours, alors
entourée de rempart.
Le Lac de la Bergeonnerie était à l’origine en périphérie sud directe de Tours,
construit à 2,8 km de la Place Jean Jaurès. Il était cependant très accessible grâce à la
rue Nationale et à l’Avenue Grammont qui relie directement le centre ville au lac,
permettant aux citadins de profiter facilement de cette base de loisir de plein air.
Les Jardins de Villandry sont beaucoup moins accessibles que le lac de la
Bergeonnerie et pourtant ils sont beaucoup plus gérés et encadrés par l’homme.
D’autre part, le jardin Botanique et les Jardins de Villandry ont la même gestion alors
que le premier est très accessible par beaucoup de personnes et le second nécessite de
prendre sa voiture et de parcourir plus de 15km dans la campagne.
Il est donc envisageable de dire que le mode de gestion d’un espace vert ne
découle pas directement de l’accessibilité.
22.Espace public ou privé
Les jardins du château de Villandry sont un espace privé mais ouvert au public,
avec une entrée payante. Etant donné son caractère payant il doit donner à voir au
public et aux visiteurs, un jardin à la française au caractère ornemental remarquable.
Cette recherche de très grande qualité esthétique implique une gestion très
minutieuse et coûteuse.
Le jardin Botanique appartient à la commune de Tours, et est un espace vert
public qui se doit de refléter l’image de la commune. Tours étant « la capitale des
jardins de la France », la ville veut également rayonner via ses espaces verts. Le
Botanique joue ce rôle emblématique en offrant gratuitement au grand public une
collection de plantes très riche. Cette richesse implique qu’il soit clos et soumis à des
horaires d’ouvertures, et explique également qu’il soit très géré.
Le parc du lac de la Bergeonnerie est également un espace public. Cet espace
public de loisirs de plein air, appelle plus à la spontanéité et à l’évasion qu’un parc
urbain. Il n’est donc pas clos et est accessible en permanence, ce qui implique une
gestion moins importante et moins stricte.
Nous remarquons qu’il n’y a pas de lien direct entre le caractère public ou privé
d’un espace vert et sa gestion car ce qui détermine la gestion est plutôt la finalité et la
fonction souhaité par un espace vert public ou privé.
62
3. Les composantes paysagères
31. Le style paysager
Les jardins du château de Villandry, qui est un grand site des châteaux de la Loire,
ont un style paysager de jardin ornemental à la française. Ce style paysager implique
un jardin très géré par l’homme, avec beaucoup d’entretien. Cela ne laisse aucune
place à la nature pour s’exprimer librement, et explique une gestion horticole avec
beaucoup d’intrants et d’apports.
Le jardin Botanique possède un style paysager ornemental avec des massifs et des
parterres de fleurs très entretenus. Il est également géré de manière horticole, ce qui
demande beaucoup de moyens. Même si comme pour Villandry les apports sont
naturels et écologiques la gestion est néanmoins intensive pour répondre aux
exigences de ce style paysager.
En comparaison le parc du lac de la Bergeonnerie possède un style paysager
d’espace de loisirs naturel. Il est beaucoup moins géré et cette gestion plus souple
laisse une « liberté d’expression » à la nature. Il reste néanmoins un espace entretenu
pour conserver son style paysager ouvert et donner à voir au public.
Ces trois exemples nous montrent donc un lien entre la gestion d’un parc et son
style paysager. En effet les moyens nécessaires à l’entretien d’un parc sont d’autant
plus importants que le style paysager est contrôlé par l’homme. Ce lien est néanmoins
à mettre en relation avec les fonctions et les usages de ces parcs. En effet étant
purement artificiels, leurs styles paysagers le sont aussi et cela renvoie donc au choix
fait pour ces parcs, en termes de services rendus.
32.Superficie et occupation du sol
Le parc du lac de la Bergeonnerie qui est un espace de loisirs de plein air, est assez
vaste et a une superficie de 36 hectares environ. Malgré cette grande superficie il ne
nécessite pas une forte gestion.
Les jardins Botanique et du château de Villandry qui ont une superficie plus petite
que le lac et d’environ 6 hectares sont en revanches très gérés.
La superficie de l’espace vert n’étant pas un élément suffisant pour établir un lien
avec la gestion, il semble intéressant de regarder l’occupation du sol de ces espaces.
Illustration 5 : Graphique de l'occupation des sols des terrains d'étude. Source : Villandry, service Parcset Jardins de le ville de Tours
Réalisation : CARDARELLY Florian, MEREAU Quentin
29,10%
65,46%
5,44%
Occupation du sol du
jardin Botanique
Mineral
Végétal
Eau
27,6%
61,2%
11,2%
Occupation du sol des
jardins du château de
VillandryMineral
Végétal
Eau
4,1%
45,4%50,5%
Occupation du sol du parc
du lac de la Bergeonnerie
Mineral
Végétal
Eau
63
Par exemple pour le parc de la Bergeonnerie de 36 hectares, la moitié du parc est
occupée par l’eau et le lac. Le végétal présent à 45,4%, qui occupe une grande surface
de 16 hectares, ne nécessite pourtant pas beaucoup d’entretien car la part du végétal
est essentiellement constituée de pelouses ouvertes au public. Pour le jardin Botanique
et pour les jardins de Villandry, le végétal occupe une place importante avec plus de
60% dans les deux cas. Cette végétation est en plus ornementale, avec de nombreux
massifs, arbustes et parterres de fleurs, et avec une part importante de plantes non
persistantes ou non locales. Ce choix de plantes et de végétation entraine une gestion
très importante en termes de moyens humains et matériels.
Ainsi nous pouvons dire que la superficie associée à l’occupation du sol, et
également au type de végétation, influence les modes de gestion. Nos espaces étant
anthropiques le type de végétation a donc été choisi selon les usages recherchés.
4. Les composantes environnementales
41.Proportions d’espèces locales et exotiques
Le jardin Botanique, comme son nom l’indique, possède une quantité importante
d’espèces différentes, et de nombreuses collections botaniques. La proportion
d’espèces exotiques est assez importante. Ces espèces nécessitent beaucoup
d’entretien et de nombreux apports pour combler les différences du milieu avec leurs
milieux d’origines.
Le lac de la Bergeonnerie quant à lui possède beaucoup moins d’espèces
exotiques. Sa végétation, qui à l’origine n’est pas spontanée, est néanmoins une
végétation adaptée aux sols alluvionnaires sablo-limoneux du parc, et donc elle
nécessite peu d’entretien et d’ajouts d’engrais.
Pour les jardins de Villandry quelques essences horticoles sont exotiques, mais en
majorité les espèces sont indigènes, notamment pour le potager et les vergers. Malgré
une végétation plutôt indigène, la gestion et l’entretien de ce jardin sont très forts dans
un but de qualité ornementale.
Nous remarquons que plus la quantité d’espèces étrangères est forte plus la
gestion sera intensive. Le Botanique en est le meilleur exemple mais cela est à associer
aux services rendus recherchés de cette végétation qui pour le jardin Botanique a un
rôle pédagogique, culturel et systémique en plus d’esthétique.
42.Place des persistantes et des annuelles
Les jardins de Villandry possèdent une part importante, et majoritaire, de plantes
annuelles et de mosaïque de fleurs, qui sont changées deux fois par an pour le
printemps et pour l’été. Les plantes persistantes sont représentées par les haies de
buis et d’arbres. Ce mode de fonctionnement, avec un roulement établit deux fois par
an des plantes du jardin, implique une forte gestion et beaucoup de travail.
Pour le jardin Botanique et les différentes parties de chaque thématique, de
nombreuses plantes persistantes sont présentes. Le jardin est néanmoins très fleuri et
ces fleurs sont changées deux fois dans l’année également.
Pour le lac de la Bergeonnerie, l’essentiel des plantes ornementales est persistant
64
et les quelques espèces annuelles sont sauvages et spontanées, et donc ne nécessitent
pas un entretien particulier. Cet espace à la végétation persistante ne demande pas
beaucoup d’entretien mis à part quelques tailles, tontes ou fauchages.
Nous remarquons que plus le nombre de plantes annuelles est important, plus
cela demandera de l’entretien et du travail, mais cela vient du fait du choix de la
végétation qui pour ces trois parcs n’est pas spontanée. La place des persistants et des
annuelles dépend donc aussi de la fonction donnée au parc.
5. Fréquentation et usages
Les jardins du château de Villandry qui sont très réputés attirent de nombreux
visiteurs chaque année avec en moyenne 350 000 personnes par an. Il s’agit d’un grand
site remarquable avec un rayonnement mondial, qui présente la splendeur du jardin à
la française. La fréquentation de ce jardin est en fait une clientèle qui paye un droit
d’entrée, pour voir un jardin remarquable et des paysages de qualité. Ce service rendu
et vendu implique une très forte gestion et beaucoup de travail pour que le jardin soit
le plus parfait possible.
Le jardin Botanique étant un parc urbain public dans un tissu urbain dense, il est
très fréquenté et prisé par les populations des quartiers environnants. Ces populations
disposent ainsi d’un espace de détente et de promenade avec un cadre de vie
esthétique et remarquable. Pour les enfants, c’est également un espace de jeux avec
les différentes aires, le parc animalier et la mini-ferme. En plus de cette fréquentation
de quartier, le jardin Botanique via son rôle pédagogique et systémique, et son
importante collection de plantes, accueille un autre type de personnes d’origines
pouvant être plus lointaines, et recherchant plus la culture et des connaissances
scientifiques. Il offre donc de nombreux services aux populations, et possède une
gestion horticole et intensive qui permet d’assurer ces services.
Le lac de la Bergeonnerie est quant à lui une base de plein air et de loisirs pour
l’agglomération et a donc une fréquentation assez importante le weekend en rapport
avec les loisirs, les promenades et l’oxygénation. La particularité de cette base de
loisirs, est sa position en plein espace urbain dans la ville centre de l’agglomération. Il y
a donc une fréquentation au quotidien des populations des quartiers aux alentours.
Cet espace a plus un rôle de lieu d’évasion et de spontanéité, avec de nombreuses
pelouses pour s’allonger, pique-niquer ou faire des jeux de ballons ou autres. Cela
nécessite donc une gestion plus souple pour laisser la nature s’exprimer mais
également pour que les populations s’approprient plus facilement l’espace. Cette
gestion plus souple offre aussi un paysage de qualité et de verdure pour les
populations urbaines qui le fréquentent.
Nous remarquons que la fréquentation et les usages des espaces verts ont un lien
avec les services qu’ils rendent et la fonction qu’ils ont. Ces services rendus sociaux,
environnementaux ou pour le cadre de vie sont très différents d’un espace à un autre
et impliquent des différences dans les modes de gestion. Pour un espace purement
ornemental, comme le Botanique ou les jardins de Villandry, qui offre un spectacle au
regard et au public, la gestion horticole et intensive permet d’assurer ce service. Une
gestion plus souple est plutôt utilisée pour un espace de plein air et de loisirs comme le
lac de la Bergeonnerie où la population à besoin de s’évader et de s’oxygéner dans un
paysage plutôt naturel et vert.
65
6. Conclusion de la partie
Cette partie nous permet de voir que les paramètres qui influent sur les modes
de gestion des espaces verts sont nombreux et divers. Les liens qui existent forment un
système complexe. En effet certains paramètres comme la superficie, la localisation, le
type de végétation, les usages et la fréquentation ont un lien évident avec les types de
gestion mais renvoient également à d’autres paramètres. Ces liens sont le plus souvent
indirects et font appel aux fonctions des espaces verts choisis et aux services rendus
qu’ils assurent. Nous pouvons donc dire que le choix du mode de gestion d’un parc
dépend du choix des éléments caractéristiques de l’espace vert et ces choix découlent
le plus souvent des usages que le parc devra avoir et des services qu’il devra rendre.
66
CONCLUSION Le but de notre recherche et de notre étude, est d’observer
quels sont les paramètres d’un espace vert qui influent sur sa
gestion, et quel est le lien entre les services qu’il rend à la société et
sa gestion. De plus elle a considéré le terme d’espace vert au sens
large de parcs et jardins public ou privé mais ouvert au public. Elle
s’est également uniquement concentrée sur un échantillon
représentatif d’espaces verts de l’agglomération tourangelle.
Cette étude faisait partie d’une démarche plus globale lancée
par le Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement
Durable et de la Mer à la suite des lois Grenelle de l’environnement.
Elle s’inscrit dans le programme de recherche GESSOL qui vise, au
vue des pressions et des transformations subies par les sols, à
définir les services rendus à la société à travers les sols supports des
espaces verts.
Tout d’abord nous sommes partis sur le constat de l’évolution
au fil du temps des services rendus par les espaces verts, qui ont été
de plus en plus nombreux et qui se sont ajoutés. Ensuite, de ce
constat, nous avons mis en évidence une évolution des modes de
gestions. Cela nous a amené à nous questionner sur le lien entre les
services rendus à la société par un espace vert et son mode de
gestion. Puis, en s’intéressant aux origines de ces services rendus,
nous nous sommes également demandé quels sont les paramètres
qui influent sur les usages d’un espace vert, et donc indirectement
sur les services qu’il rend.
Nous avions émis l’hypothèse qu’un système complexe de
paramètres peut influer sur les modes de gestion d’un espace vert.
L’analyse des données collectées sur le terrain d’étude nous a
permis de mettre en évidence des liens entre certains éléments
caractéristiques d’un espace vert et sa gestion. Puis nous avons
remarqué que ces liens découlent d’un rapport avec les usages qui
sont faits d’un espace vert, et donc des services rendus. Nous avons
alors montré l’existence de liens indirects entre les services rendus
et les modes de gestion, via un système complexe d’influences de
paramètres comme la localisation, la taille, le type de végétation, le
style paysager ou encore la fréquentation.
Enfin avec l’apparition de nouvelles problématiques liées à
l’environnement et à la préservation de la biodiversité, de nouveaux
usages des espaces verts apparaissent avec les insertions dans les
trames vertes. Il semblerait intéressant de voir en quoi les nouvelles
politiques et lois découlant du Grenelle de l’environnement auront
une influence sur les usages et les services fournis par les espaces
verts. En quoi cela influencera par la suite les modes de gestion, car
de nouveaux services rendus devront alors être pris en compte, sans
pour autant négliger les services rendus sociaux et pour le cadre de
vie.
67
BIBLIOGRAPHIE Ouvrages :
- AGGERI, Gaëlle. Inventer les villes-natures de demain : gestion différenciée,
gestion durable des espaces verts, Educagri, 2010, 199p.
- BRUNET R., FERRAS R., THERY H. Les mots de la géographie, dictionnaire critique,
La documentation française, 1992, 123p.
- CERTU, Composer avec la nature en ville, CERTU, 2009, 315 p.
- CHOAY, Françoise et MERLIN, Pierre. Dictionnaire de l'urbanisme et de
l'aménagement, PUF, 2009, 961p.
- CLERGEAU, Philippe. Une écologie du paysage urbain, Apogée, 2007, 136 p.
- LESEC, Félicien. Tours, les arbres vous guident, Altissima, 2009, 72 p.
- LUSSAULT, Michel. Tours des légendes et des hommes, Autrement, 2001, 231 p.
- NOURRY, Louis-Michel. Les jardins de Villandry, Belin-Herscher, 2002, 159 p.
Thèses et rapports universitaires :
- BOUGE, Félix. Caractérisation des espaces verts publics en fonction de leur place
dans le gradient urbain rural, PFE, Université François Rabelais (Tours), 2009, 86 f.
- GERMAINE, Marie-Anne. De la caractérisation à la gestion des paysages
ordinaires des vallées dans le Nord-Ouest de la France, Thèse, Université de Caen
Basse-Normandie, 2009, 645 f.
- JARNIER, Annaëlle. Les modes d’appropriation d’un parc urbain. Usages
différenciés d’un espace vert en fonction des populations, PFE, Université François
Rabelais (Tours), 2011, 87 f.
- L’HUILLIER, Camille. La Trame Verte et Bleue de l’agglomération tourangelle : un
projet pour la biodiversité, liants aspects environnementaux et développement
urbain, Rapport de stage, Université François Rabelais (Tours), 2011, 90f.
- OILLIC, Pascal. La trame verte approche paysagère et perspectives écologiques en
milieu urbain peu dense : le cas de Saint Avertin, PFE, Université François Rabelais
(Tours), 2010, 107f.
Périodiques et articles :
- AGGERI, G. et DONADIEU, P. La nature sauvage dans les parcs urbains : du wild
garden à la gestion différenciée, Les Carnets du paysage, n. 9, 2003, p. 171-187
- CORMIER, Laure et CARCAUD Nathalie. Les trames vertes : discours et/ou
matérialités, quelles réalités ?, Projet de Paysage, 2009, 17p.
- GERMAINE Marie-Anne et PUISSANT Anne, Extraction d’indices paysagers et
analyse quantitative des paysages de « vallées ordinaires » à partir de données
images : L’exemple de la Seulles (Calvados, France), Cybergeo : European Journal
of Geography [En ligne], Environnement, Nature, Paysage, n° 423, 2008 URL :
http://cybergeo.revues.org/19123 ; DOI : 10.4000/cybergeo.19123
- GIREL, Jacky. Quand le passé éclaire le présent : écologie et histoire du paysage,
Géocarrefour Vol.81, no 4, 2010, p.249-264.
68
Références électroniques :
www.jardins-de-france.com
www.parcsetjardins.fr
www.tours.fr/223-parcs-et-jardins.html
www.géoportail.fr
www.centre.ecologie.gouv.fr/SIEL
www.legrenelle-environnement.fr
www.gessol.fr
69
TABLE DES PHOTOS
Photo 1: Localisation des espaces verts retenus .................................................. 15
Photo 2: Localisation du jardin Botanique par rapport à Jean Jaurès ................... 32
Photo 3 : Vue sur l'arboretum ............................................................................. 34
Photo 4 : Au cœur de l'arborétum. Réalisation .................................................... 35
Photo 5 : Le jardin clos des plantes médicinales .................................................. 35
Photo 6 : Vue sur la grande allée avec les magnolias ........................................... 36
Photo 7 : Vue sur les serres de collection depuis l'extension nord du jardin......... 36
Photo 8 : Vue sur le principal plan d'eau du jardin Botanique .............................. 37
Photo 9 : Parterres de fleurs ornementaux .......................................................... 38
Photo 10 : Un parc très fréquenté le weekend .................................................... 39
Photo 11 : Importance du rôle pédagogique du jardin Botanique ........................ 39
Photo 12 : Paillage du sol pour économiser de l'eau ............................................ 40
Photo 13 : Vue aérienne du parc du lac de la Bergeonnerie en 2007 ................... 41
Photo 14 : Vue aérienne des alentours du lac de la Bergeonnerie en 1972 .......... 42
Photo 15 : Vue aérienne des alentours du lac de la Bergeonnerie en 2003 .......... 42
Photo 16 : Paysage ouvert de nature et de verdure offert au regard ................... 43
Photo 17 : Un parc fréquenté pour différents usages. Réalisation ....................... 45
Photo 18 : pont en amont du canal ..................................................................... 49
Photo 20 : Point d’eau au sud de la propriété ...................................................... 50
Photo 19 : Façade sud du château avant les travaux du docteur Carvallo ............ 50
Photo 21 : Vue aérienne de Villandry .................................................................. 51
Photo 22 : Un des carrés du potager ................................................................... 52
Photo 23 : Le 1er Salon ....................................................................................... 53
Photo 24 : Le jardin d'eau ................................................................................... 53
Photo 25 : Le jardin du Soleil ............................................................................... 54
Photo 26 : Vue aérienne du centre de Tours ....................................................... 59
Photo 27 : Vue aérienne du sud de Tours ............................................................ 60
Photo 28 : Vue aérienne de Villandry .................................................................. 60
70
TABLE DES CARTES Carte 1: Le périmètre du SCoT de l'agglomération tourangelle et le val triple ...... 18
Carte 2 : Localisation de l'échantillon d'espaces verts dans le périmètre du SCoT de
l'agglomération tourangelle. ............................................................................... 28
Carte 4 : Localisation du jardin Botanique de Tours ............................................. 31
Carte 5 : Carte de l'Etat-major de la ville des environs de Tours réalisé entre 1825
et 1866 ............................................................................................................... 33
Carte 6 : Localisation du parc du lac de la Bergeonnerie ...................................... 40
Carte 7 : Occupation du sol du parc du lac de la Bergeonnerie ............................ 43
Carte 8 : La commune de Villandry dans le périmètre du PNR Loire-Anjou-Touraine
........................................................................................................................... 46
Carte 9 : Localisation des jardins du château de Villandry par rapport aux axes
structurants ........................................................................................................ 47
Carte 10 : extrait du "Plan du fief, des lieux et domaines de Villandry et Druye".
1754 ................................................................................................................... 48
Carte 11 : les aménagements hydrauliques aux abords du château. 1762 ........... 48
Carte 12 : Extrait du cadastre napoléonien. 1808 ................................................ 49
Carte 13 : Plan réalisé par Joachim Carvallo. 1924 ............................................... 51
Carte 14 : Occupation du sol des jardins et château de Villandry ......................... 52
Carte 15 : Localisation des terrains d'étude dans le périmètre du SCoT de
l'agglomération tourangelle ................................................................................ 58
TABLE DES ILLUSTRATIONS Illustration 1 : L'offre d'espaces verts des principales agglomérations françaises en
2006. .................................................................................................................. 17
Illustration 2 : Plan du jardin Botanique du dépliant ............................................ 34
Illustration 3 : Occupation du sol du jardin Botanique ......................................... 37
Illustration 4 : reconstitution du domaine à la fin du 19è siècle ........................... 49
Illustration 5 : Graphique de l'occupation des sols des terrains d'étude ............... 62
71
TABLE DES MATIERES
Avertissement ............................................................................................................. 4
Formation par la recherche et projet de fin d’études................................................ 5
Remerciements ........................................................................................................... 6
Sommaire………………………………………………………………………………..7
Introduction................................................................................................................ 8
Partie 1 : Contexte général de la recherche ............................................................. 10
1. Le Grenelle de l’environnement ............................................................................ 11
11. Le groupe de travail : « Préserver la biodiversité et les ressources naturelles » . 11
a) Atelier Connaissance ............................................................................... 11
b) Atelier Patrimoine naturel et durabilité des territoires ............................ 12
c) Atelier Responsabilisation, engagement et exemplarité des acteurs socio-
économiques et politiques ...................................................................... 12
12. Projet de Loi Grenelle I : les actions prévues en faveur de la biodiversité et des
milieux naturels ................................................................................................ 12
a) Article 20 et 22 concernant la biodiversité ............................................... 12
b) Article 21 et 23 concernant la trame verte .............................................. 12
2. Le programme GESSOL ......................................................................................... 13
21. Les objectifs du programme GESSOL ................................................................. 13
3. Le projet CESAT .................................................................................................... 13
31. Les objectifs du projet....................................................................................... 14
32. Les différentes tâches du projet ........................................................................ 14
a) Caractérisation des espaces verts ............................................................ 14
b) Choix des espaces verts et analyse détaillée ........................................... 14
c) Définition de la méthode d’analyse ......................................................... 15
33. Le plan de recherche détaillé ............................................................................ 15
a) Problématique et cadre conceptuel ......................................................... 15
34. Le choix du SCoT de l’agglomération de Tours................................................... 17
4. Historique des parcs et jardins .............................................................................. 18
5. Définitions des termes principaux ......................................................................... 19
51. Espaces verts .................................................................................................... 19
52. Services rendus ................................................................................................. 20
53. Modes de gestion ............................................................................................. 21
54. Paysage et cadre de vie ..................................................................................... 22
72
Partie 2 : Terrains d’étude et Méthode.................................................................... 24
1. Constat ................................................................................................................. 25
11. Les évolutions des services rendus par les espaces verts ................................... 25
a) Plantes médicinales et condimentaires au Moyen Age ............................ 25
b) Conservation à la Renaissance ................................................................. 25
c) La demande sociale à partir des années soixante..................................... 25
d) La préservation des écosystèmes et de la biodiversité mise en valeur dans
les années 2000....................................................................................... 26
12. Les évolutions des modes de gestion ................................................................ 26
a) La gestion horticole ................................................................................. 26
b) La gestion écologique .............................................................................. 26
c) La gestion différenciée mise en avant par le Grenelle .............................. 26
2. Questions de recherche et Hypothèse .................................................................. 27
21. Questionnements ............................................................................................. 27
22. Hypothèse ........................................................................................................ 27
3. Choix des terrains d’étude .................................................................................... 28
31. Les espaces verts pris en compte ...................................................................... 28
32. Sélection de l’échantillon .................................................................................. 28
33. Séparation de l’échantillon ............................................................................... 29
4. Raisonnement et Méthode ................................................................................... 29
41. Documentation ................................................................................................. 29
42. Visites de terrain ............................................................................................... 29
43. Entretiens avec les acteurs................................................................................ 30
44. Présentation détaillée des espaces verts ........................................................... 30
5. Présentation des terrains d'étude ......................................................................... 31
51. Le jardin Botanique ........................................................................................... 31
a) Localisation et éléments caractéristiques ................................................ 31
b) Historique ............................................................................................... 32
c) Les composantes paysagères ................................................................... 34
d) Les composantes environnementales ...................................................... 37
e) Usages et fréquentation .......................................................................... 38
f) Modes de gestion .................................................................................... 39
52. Le lac de la Bergeonnerie .................................................................................. 40
a) Localisation et éléments caractéristiques ................................................ 40
b) Historique ............................................................................................... 41
c) Les composantes paysagères ................................................................... 43
d) Les composantes environnementales ...................................................... 44
e) Usages et fréquentation .......................................................................... 44
f) Modes de gestion .................................................................................... 45
51. Les jardins du château de Villandry ................................................................... 46
a) Localisation et éléments caractéristiques ................................................ 46
b) Historique ............................................................................................... 47
c) La composition paysagère ....................................................................... 51
d) Les composantes environnementales ...................................................... 52
e) Usages et fréquentation .......................................................................... 54
f) Modes de gestion .................................................................................... 55
73
Partie 3 : Résultats et Analyses ................................................................................ 57
1. Localisation et gradient urbain.............................................................................. 58
11. Localisation dans le SCoT .................................................................................. 58
12. Gradient urbain ................................................................................................ 59
2. Les modalités d’accès ........................................................................................... 61
21. Accessibilité ...................................................................................................... 61
22. Espace public ou privé ...................................................................................... 61
3. Les composantes paysagères ................................................................................ 62
31. Le style paysager .............................................................................................. 62
32. Superficie et occupation du sol ......................................................................... 62
4. Les composantes environnementales ................................................................... 63
41. Proportions d’espèces locales et exotiques ....................................................... 63
42. Place des persistantes et des annuelles ............................................................. 63
5. Fréquentation et usages ....................................................................................... 64
6. Conclusion de la partie ......................................................................................... 65
Conclusion ................................................................................................................ 66
Bibliographie ............................................................................................................ 67
Table des photos ....................................................................................................... 69
Table des cartes ........................................................................................................ 70
Table des illustrations .............................................................................................. 70
Table des matières .................................................................................................... 71
CITERES
UMR 6173
Cités, Territoires,
Environnement et Sociétés
Equipe IPA-PE
Ingénierie du Projet
d’Aménagement, Paysage,
Environnement
Département Aménagement
35 allée Ferdinand de Lesseps
BP 30553
37205 TOURS cedex 3
Directeur de recherche : CARDARELLY Florian
SERVAIN Sylvie MEREAU Quentin
Projet de Fin d’Etudes
DA5
2011-2012
Titre : Espaces verts, Paysage et Cadre de Vie. Cas d’étude : les jardins du château de
Villandry, le jardin Botanique de Tours, le lac de la Bergeonnerie à Tours, tous retenus par
le projet CESAT sur le SCoT de Tours (37)
Résumé :
Les espaces verts sont aujourd’hui considérés comme un équipement public à part entière et sont
indispensables pour une ville. En effet ils permettent de rendre plusieurs services à la société et sont les seuls
équipements public à réunir les services rendus sociaux, environnementaux et pour le cadre de vie.
C’est dans un contexte nouveau de souci de l’environnement et de la biodiversité, que les lois Grenelle sont
apparues. Ces lois ont, par la suite, débouché sur des programmes de recherche comme GESSOL, qui s’intéresse aux
services rendus à la société par les sols supports des espaces verts. De plus, nous avons observé une évolution des
usages et services rendus par les espaces verts au fil des époques, et de cela découle une évolution des modes de
gestion.
Un échantillon d’espaces verts représentatifs de l’agglomération tourangelle sert de terrain d’étude et nous
permettra de montrer l’influence de certains paramètres des espaces verts sur leurs modes de gestion. Plus
particulièrement cette étude vise à montrer le lien entre les services rendus par un espace vert et sa gestion.
Mots-clés : Tours (37), SCoT de l’agglomération tourangelle, GESSOL, espaces verts, parcs et jardins, paysage, cadre
de vie, services rendus et modes de gestion.
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