1.ARCANES CLESTESDEU~CRITURE SAINTE OU PAROLE DU SEIGNHUR
DVOILS, 411181 QUE LES 'MERVEILLES QUI ONT tT VUES DANS LE MONDE
l'ES ESPRITS ET DANS LE CIEL DES ANGES. OUVRAGE,D"'EMMNUEL
SWEDENBORG PUBlJi BK UTl1'f DB t7"9 A. f7116, 1" " ...DU'" PAR ~.
F. B. LE no~s DBS GUA.YTOME SECOND.GENSE, CII4PITlIBI '111 -J.II.
PAlUS A 11 I...ibrail'ic de 11 SOClT. 8Wl - XXXVllI. 2, 3, 4, 5, 6,
8. - Il s'agitdaris tQut ~e Chapitre de r Eglise qui s'est
pervertie et a enfin plactout le culte dans les externes ou dans
les rites, aprs avoir teintla charit, qui est signifie par les
montagnes d'Isral; l, Gog etterre de Magog, prince et chef de
Meschech et de Thubal, c'est leculte dans. les externes. Chacun
peut voir qu'il ne s'agit ni de GogDi de, Magog ;dn Parole du
Seigneur ne traite pas.de choses mon daines, mais ellei ren ferme
les choses divines, Dans le Mme: Prophtise sur Gog. et dis : Ainsi
a dit le Seigneur Jhovih : Me voici contre toi. Gog, prince, chef
de Meschech et de Thu bal! et je te ferai retourner, et je te
rduirai nu sixime, et je te ferai monter par les cts du
septentrion, et je t'amenerai sur les montagnes d'Isral. Tu
tomberas sur les montagnes d'Isral, toi et tous tes' bataillons, et
les peuples qui (seront) avec toi. - XXXIX. 1, 2, 4. -II s'agit
pareillement dans tout ce Chapitre du culte extel'De spar de
l'interne et devenu idoltrique,culte signifi ici par Gog, Meschech
et Thubal , par lesquels onentend aussi les points de doctrine
qu'ils adoptent, et qu'ils confirment ensuite par le sens littral
de la Parole; et c'est ainsi qu'ilsfalsifient les vrits et
dtruisent le culte interne; car ces mmesnations, comme je l'ai dit,
signifient aussi les opposs. Dans Jean:'" Quand les mille ans
eurent t accomplis, Satan ,fut dli de sa~ prison. Et il sortira
pour sduire les nations qui (sont) aux qua., tre angles de la
terre, Gog et Magog, afin de les assembler pOUl' la guerre. Ils
montrent sur la largeur de la terre, et en vironnrent le camp des
saints, la citchrie.,l>-Apoc., XX. 7, .8 , 9. - L" Gog et Magog
ont la mme signification; le culte externe spar de l'interne,
c'est--dire, s~8r de l'amour dans le Seigneur et de l'amour envet:s
le prochain, n'est qu'un culte ido Itrique qui environne le camp
des saints et la cit chrie. ,II est parl de Meschech ,et de Th~bal,
dans Ezchiel:, L, Mescheck et Thubal, et, toute sa troupe j autour
de lui',ses spulcres. tOUi 231. GENESE. CHAP. DIXIME.2,27 les
incirconcis, les transpercs par l'pe, parce qu'ils ont r ?)pflndu
la terreur d'eux-mmes d'lns la terre des 'VivalJs.: ~ XXXII. 26.-11
s'agit l de l'E~ypte ou des scientifiques: p~r~Jes':' quels on veut
examiner les spirituels; ~leschech et Tbubal,.repr sentent les
points de doctrine, qui sont les rites qu'on nommelJes incirconcis,
quand il n'y a aucun amour; par suite on les nQmme les transpercs
par l'pe, et la terreur dans la terre des vivans. Il est parl de
Javan dans Jol: Vous avez vendu les fils de Judah et les fils de
Jrusalem aux fils des Javanim, pour les repousser loin de dessus
leur limite. -IV. 6. - Les fils de Judah sont l pour les clestes de
la foi, les fils de Jrusalem pour les spiriT tuels de la foi, ainsi
pour les internes; les fils des Javanim pour le culte externe spar
de l'interne; et comme ce culte est si loi; gn de l'interne, il est
dit qu'ils les ont repousss loin ~~ leur limite. Dans Esae, Jovan
et Thubal sont pris pour le vritflble culte externe: Je viens pour
rassembler toutes les nations et! les langues; et elles viendront
et elles verront ma glpire. Et je, po serai en eux un signe; et
j'enverrai les rchapps d'entre eux vers les nations de Tharschisch,
de Pul et de Lud, qui tirent de rare, de Tlmbal et de Javan, les
loignes, qui n'ont pas entendu ma renomme et n'ont pas vu ma
gloire; et ils annonce ront ma gloire dans les nations. - J..,XVI.
18, 19. - Il s'agit l du Royaume du Seigneur et de son Avnement;
Thuhal et' Javan dsignent ceux qui sont dans un culte externe
correspondant l'in terne, et qui doivent tre instruits dans les
internes. 1152. Vers. 3.4. Et les fils de Gomer: Aschkenas,
etRiphath~ et Thogarmah. Et les fils de Javan: Elischah, et
Tharschisch, [{iuim, et Dodanim. -Les fils de Gomer signifient
aussi ceux qui ont eu un culte externe, mais driv de celui qui tait
che~ la nation de Gomer. AscM.nas, Riphath et Thogarmah furent
autant de nations chez lesquelles exista un tel culte, et par
lesquelles sont aussi signifis autant de points de doctrine, qui
furent d!'ls rites, drivs du culte externe chez Gomer. Les fils de
Javan en signi fient encore d'autres qui ont eu un culte externe
driv du' culte qui tait chez la nation de Javan. Elischah,
Tharschisch, Kittim et Dodanim furent autant de nations chez
lesquelles exista un tel culte, et par lesquelles aussi
sont;signifis autant de points de doc 232. 229 ARCANES CELESTES.
trine qui furent des rites, drivs du culte externe chez Javan.
1153. Les fils de Gomer signifient aussi ceux qui ont eu un culte
externe, mais driv de cel'ui qui tait chez la nation de Gomer:
c'est une consquence de ce qui a dj t quelquefois dit et expliqu au
sujet de la signification des fils; c'est ce qui rsulte aussi de ce
que Gomer est une des nations qui ont eu le culte ex terne
correspondant l'interne. Le Verset prcdent renferme les noms de
sept nations qui ont eu un tel culte, et ici voil de nou veau sept
nations qui sont nommes fils de Gomer et de Javan : or, l'on ne
peut dire quelle diffrence spcifique exista entre rune et J'oautre,
parce que l'on ne donne ici que leurs nom~; mais dans les Prophtes,
o il s'agit en particulier de l'un et de l'autre culte de l'Eglise,
les diffrences peuvent devenir videntes. En gnral, toutes les
diffrences du culte externe, comme aussi celles du culte interne,
sont en rapport a.vec l'adoration du Seigneur dans le culte, et
l'adoration est en rapport avec l'amour dans le Seigneur et l'a
mour envers le prochain, car le Seigneur est prsent dans l'amour et
par consquent dans le culte; c'est donc selon ce rapport que les
diffrences du culte ont exist chez les nations qui sont nom~ mes.
Pour qu'on ait une ide encore plus claire au sujet des diff rences
du culte et de celles qu'il a eues dans l'Ancienne Eglise chez
diverses nations, il faut sa voir que tout culte vritable consiste
dans l'adoration du Seigneur, que l'adoration du Seigneur consiste
dans l'humiliation, et l'humiliation dans la. reconnaissance que
chez soi il n'y a rien de vivant ni rien de bien, mais que tout
chez soi est mort et mme cadavreux, et dans la reconnaissance que
tout ce qui est vivant et que tout ce qui est bien vient du
Seigneur. Plus,l'homme reconnaIt ces vrits, non de bouche, mais de
cur, plus il est dans l'humiliation, par consquent plus il est dans
l'a doration, c'est--dire, dans le vrai culte; et plus il est dans
l'amour et la charit, plus il est dans la flicit; l'un est dans
l'autre, et leur conjonction est de telle nature qu'ils sont
insparables. On peut voir par l quelles sont les diffrences du
culte et en quoi elles consistent. Ceux qui sont ici nomms, et
qu'on appelle fils deGomer et de Javan, sont ceux qui ont eu aussi
le culte externecorrespondant l'interne, mais chez eux ce culte
tait un peu plusloign que chez .ceux qui ont t nomms dans le Verset
prcdent; 233. GENSE. CHAP.DIXIEME. 229 aussi est-ce pour cela
qu'ils sont appels fils. Les gnrations suc cessivement descendantes
ou les drivations procdent ici de l'in trieur vers les extrieurs:
plus l'homme devient sensuel, plus il devient extrieur, par
consquent plus il s'loigne du vrai culte du Seigneur; car il
communique davantage avec le monde, le corps et la terre, et moins
avec l'esprit, ainsi il est plus loign. Ceux-ci, parce qu'ils sont
appels fils de Gomer et de Javan en raison de ce qu'ils taient plus
sensuels, ont plac le culte dans les externes encore plus que ceux
qu'on nomme leurs pres et leurs oncles: c'est pourquoi ils
constituent ici une autre classe.1154. AscMnas, Riphath et
Thogarmah furent autant de na tions chez lesquelles exista un tel
culte, et par lesquelles sont sigm'fis autant de points de
doctrine, qui (UTellt des "ites drivs dtt culte externe chez Gomer:
c'est ce qu'on voit dans les Proph tes o les mmes nations sont
aussi nommes, et partout elles signi fient les points de doctrine
ou les rites, dans l'un et l'autre sens, comme d'ordinaire, tantt
dans le sens pur, tantt dans l'oppos. Il est parl d'Aschknas dans
Jrmie: Levez l'tendard sur la terre; sonnez de la trompette parmi
les nations; poussez par conscration les nations conlre elle;
failes entendre contre elle les royaumes, Ararath, lIinni et
Aschknas. - LI. 27. - Ils'agit l de la destruction de Babel;
Aschknas est son culte idol.trique ou le culte externe spar de
l'interne, culte qui dtruitBabel; Aschknas y reprsente spcialement
les faux points de doctrine, ainsi il est pris dans le sens oppos.
Il est question' de Thogarmah, dans Ezchiel: Javan, Thubal et
Meschech, voil tes)J. commerans en fait d'me d'homme; et ils ont
donn des vases d'airain pour ton ngoce. De Beththogarmah on a donn
des chevaux, et des cavaliers, et des mulets pour tes subsides.
XXVII. 13, 14. - JI s'agit l de Tyr, par laquelle ont t repr sents
ceux qui ont possd les connaissances des choses clestes
etspirituelles; Javan, Thubal et Meschech sont, comme ci-dessus,
diffrens rites reprsentatifs ou correspondans; il en est de mme de
Beththogarmah; les riles externes reprsents par ceux-l con cernent
les clestes, mais le rite reprsent par celui-ci ou par
Beththogarmah concerne les spirituels, ainsi qu'il rsulte de la
signi. fication des choses avec lesquelles 5' est fait le commerce;
Beththo 234. 230 ARCANES CLESTES. garmah est pris ici dans le sens
pur. Dans le Mme: Gomer et tous' ses bataillons, Beththogarrnah les
cts du septentrion et lOus ses bataillons. - XXXVIII. 6. -
Beththogarmah, pris ici dans le sens oppos, signifie les points de
doch'ine pervertis, qui sont n outre dsigns par les cts du
septentrion. 1155. Les fils de Javan en signifient enC01'e d'autres
qui ont eu 'Un 'Culte externe driv du culte qui' tait chez la
nation de Javan: (l'est'ce qu'on' pent voir {pareillement dans les
Prophtes, o ils sont nomms avec' les choses elles-mmes en srie dans
laquelle ilsn'ont pas d'autre signification qu~ les choses. Si Fon
ne donne que les noms des fils de ,Gomer et des fils de Javan, et
non ceux des fils des autres eMans de Japheth, cits, au nomtire de
sept, dans le 'Ve'rs~ 2, c'os't parce que'les fils de l'un se
rapl-'0rtent il la classedes spirituels, et les fils de l"autre la
classe des elestes. II rsultedes passages des Prophtes, qui
viennent d' tre cits, qne les filsde Gomer se tapportent la classe
des spirituels; et l'on verrapar les passages qui vont tre donns
que les fils de Javan se rapportent la classe des clestes. La
classe des spirituels est distingue de la classe des clestes, en ce
que ceux-l con.cernent lesvrits de la foi, et ceux-ci les biens de
la foi, qui appartiennent11. la charit. Ces distinctions', quoique
absolument ignores dans te monde, sont nanmoins trs-connues dans!
le Ciel, et non-seulementquant aux diffrences en gnral, mais mme
quant aux diffrencesindividuelles; l , il n'existe pas la moindre
diffrence qui ne soit distlnguee dans l'ordre le plus rgulier. Dans
le monde, tout ce'q'6rl(sait'sur ce point, c'est qu'il existe des
cultes et qu'ils diffirent entre eur, et encore seulement dans les
externes; mais dansa~ 1 Ciel, 'l'es diffrences elles- mmes, qui
sont innombrables, semanifestent vivement (ad viYumi ) , et mme
telles qu'elles sont dansles> internes. 'l,111.56. Elischah,
l'harschisch, K'itthim et Doda1lim furent autantde !natidns, chez
lesqttelles exista un tel culte, et par lesquelles i so{u signifiS
autant de poin's de doctn"ne, qui furent des rites,'driv&s'du
culte xterne chez Javan : c'est ce qu'on peut voir par ces
lpassagesides Prophtes': dans Ezchiel, au sujet d'Elischah :'
Le1fin liA d'Rgypte en broderie fut ce que tu tendais pour te )
servit de drapeau; l'hyacinthe et la pourpre des les d'Elischah
235. GENSE. CHAP. DIXIME. 231' furent ta couverture. - XXVII. 7. -
Il s'agit l. de Tyr, par, laquelle sont signifis ceux qui possdent
les richesses clestes et spirituelles, ou les connaissances; la
broderie de l'gypte dsigne les scientifiques, et par consquent les
rites reprsentatifs des .pi r~tuels ; l'hyacinthe et la pourpre des
iJes d'Elischah sont pour les rItes correspondans au culte interne,
et par consquent -pour las reprsentatifs des clestes; Elischah est
pris ici dans le sens pur.Il est parl de Thal'SChisch dans Esaie:
J'enverrai les rchapps d'entre eux vers les nations de Tharschisch,
de Pul et de Lud, qui tirent de l'arc, de Titubai et de Javan, les
loignes. LXVI. 19. - Dans le :Mme: a. Hurlez, navires de
Tharschisch, parce que Tyr a t dvaste, tellement qu'il n'y a plus
de mai.. son o l'on puisse entrer; ceci leur a t manifest de la
terre' de l( ittltim. --- XXIII. j , 14. - Il est en outre question
deTharschisch, dans Esaie, LX. 9; Jrm., X, 9; Ezch., XXVII.12;
Psaum. XLVIII. 8; et elle y dsigne les rites ou les points de
doctrine. Il est parl' de Kitthim dans .Jrmie : Cf.. Passez dans
les tles de Kilthim, et voyez; et dans l'Arabie, et examinez bien,
si rien de pareil a t fait. -II. 10. -Et dans Esae : (dl Il dit:),)
Ne continue plus t'enorgueillir, vierge oppres~e, fille de Zidon;
lve-toi vers K itthim, passe, mme l point de repos pour toi. ) -
XXIII. 12. - L, Kitthim dsign~ les rites. Dans Ezchiel ; Ils ont
fait tes rames de chnes de Baschan, ils ont fait ton banc, la fille
des pas, d'ivoire des les de Kitthim.)-XXVII. 6.-Ici il s'agit de
Tyr; le banc du navire tir des Hes de Kitthimsign'ifie les externes
du culle , ainsi les rites qui se rfrent la classe des clestes.
Dans ~lose: a. Des navires (viendront) du littoral de Kt'tthim, et
ils affiigeront Aschur, ct ils affiigeront Eber. )...,. Nomb.,
XXIV. 24. -- C'est aussi le culte externe ou les rites.De l on peut
voir que tous ces noms signifient des choses ,dans le sens interne,
et que cei choses sont dans leur srie.1157. Vers. 5. Par ceux-l ont
t partages les les d~~ Ra tions, dans leurs terres, chacune selon
sa langue, selon leurs familles, qualll leurs nations. - far ceux-l
ont Ffi partage,s les les des nat1'ons, dans (eurs terres, signifie
que par eult ont exist les cultes de plusieurs lIations; les les
~ont des contres llarticulires , et par consquent des cultes
particldiers,:qui se, 'ont 236. -- 232ARCANES CELESTES.encore plus
carts ( du culte interne) : leU1's terres sont les chosescommunes
de ces cultes. Chaettne selon sa langue. selon leurs familles,
quant leurs nations, signifie que c'tait suivant le gniede chacun;
selon sa langue, c'est suivant ropin ion' de chacun; selonleurs
familles, c'est sui vant la probit; quant leurs nations signi~ fie
quant l'une et l'autre dans le eommun.1158. Pm' ceux-l ont t
partages les les des nations dansleurs terres, signifie que par eux
ont exist les cultes de plusieursnations ~. - les les sont des
contres particulires, et par cons .quent des cultes particuliers)
qui se sont encore plus carts (duculte interne); - leurs terres
sont les choses communes de cescultes: tout cela rsulte de la
signillcation des 1es'dans la Parole.Jusqu' prsent, il a t question
de ceux qui ont eu un ulte ex terne correspondant" l'interne: les
sept fils de .1apheth ont signifi ceux qui se sont approchs de plus
prs du vritable culte interne; les sept fils de Gomer et de Javan,
ceux qui se sont loigns du vritable culte interne; les les des
nations signifient ceux qui se sont encore plus loigns de ce culte,
et particulirement ceux qui, entre eux, ont vcu mutuellement dans
la charit, mais toutefoisdans l'ignorance, ne sachant rien qui et
rapport au Seigneur,aux points de doctrine de la foi de l'glise, et
au culte interne,mais qui cependant ont eu lm certain culte externe
qu'ils ont religieusement observ: voil les hommes qui sont appels
les, dansla Parole; aussi, dans le sens interne, les les
signifient.elles lecuIte qui est le plus loign. Ceux qui sont dans
le culte internede la Parole. comme les Anges, ignorent ce que sont
les les, carils n'ont plus l'ide de telles choses; mais au lieu
d'les, ils per oivent un culte plus loign, tel que celui des
nations hors de l'glise. Ils peroivent eucore par les les les
choses qui, dans l' glise mme, sont quelque peu loignes de la
charit, comme les amitis et les civilits. L'amiti n'est pas la
charit; la civilit l'est encore moins; ce sont des degrs infrieurs
la charit; mais pluselles tiennent de la charit, et plus elles sont
sincres. On peutvoir par les passages suivans, dans la Parole, que
les les ont ces significations; dans Esae: lles, taisez-vous devant
Moi, et que les peuples reprennent de nouvelles fOl'ces; qu'ils
approchent.) Les Iles ont vu et ont t dans la crainte; les extrmits
de la 237. GENSE. CHAP. DIXIME.233 terre ont trembl, elles se sont
approches et sont venues. XLI. 1, 5. - L, les lies sont prises pour
les nat.ions probes qui sont hors de l'Eglise et qui ont observ
religieusement leur culte externe; les dernires limites de l'Eglise
sont appeles les extr mits de la terre. Dans le Mme: Il n'aveuglera
point, et ne brisera point, jusqu' ce qu'il pose le jugement dans
la terre; et les Iles attendent sa loi. Chantez Jhovah un cantique
nouveau, l chantez) sa louange de l'extrmit de la terre, ceux qui
descen dent la mer et ce qui est en elle, les Iles et leurs
habitans. Ils donneront gloire Jhovah, et ils publieront sa louange
dans les Iles. - XLII. 4, 10, 12. - Les les sont encore prises l
pour Jes nations qui sont hors de l'Eglise et qui ont vcu dans
l'igno rance, la simplicit et la probit. Dans le Mme: Iles, portez
votre attention sur Moi, et (vous) , peuples de loin, coutez. -
XLIX. 1.-11 s'agit de mme de ces nations qui sont plus loi gnes du
culte du Seigneur et des connaissances de la roi; aussi est-il dit:
de l01n. Dans le Mme: Les Iles esprel'Ont en Moi et elles
llttendront mon bras. - LI. 5. -II est question desmmes nations;
comme ce sont celles qui vivent dans la probit,il est dit: elles
espreront en Moi et elles attendront mon bras. DansJrmie: Nations,
coutez la Parole de Jhovah, et annoncez)) (la) dans les Iles au
loin. - XXXI. 10. - Il s'agit de cesmmes nations. Dans Zphanie :.
Jhovah (sera) rormidable sur eux, parce qu'il extnuera de maigreur
tous les dieux de la terre; et ils se prosterneront devant Lui,
chacun de son lieu; toutes les Iles des nations. - II. 11. - Les
les des nations. ce sont lesnations les plus loignes des
connaissallces de la roi. Dans David: Jhovah rgne; que la terre
tressaille de joie; que la multitude des Iles soit dans
l'allgresse; la nue et l'obscurit (sont) autour de Lui. - Ps.
XCVII. 1, 2. - Il s'agit des mmes nations; leur ignorance est
exprime ici d'une manire reprsentative par la nue et l'obscurit;
mais comme elles sont dans la simplicit et dans III probit, il est
dit que la nue et l'obscurit sont autour de Lui. Comme les Hes
signifient les choses qui sont plus loignes, Tharschisch , Pul,
Lud, Thubal et Javan, par lesquels sont signifis les cultes
externes, ont llussi t appels tles, - Esae ,LXVI. 19 - et Kitthim
est appel de mme, ~ Jrm., Il. 10; 238. - 2S.f. ARCANES CLESTES.
Ezch., XXVII. 6. - Quand les Iles sont opposes la terre on aux
montagnes, elles signifient aussi les vrits de la foi, en raison de
ce qu'elles sont dans la mer; ainsi elles signifient les points de
doctrine, qui sont les rites. 1159. Chacune selon sa langue, selon
leurs familles, quant leurs nations, signifie que c'tait suivant le
gnie de chacun; selon sa langue, c'est sui-oant l'opinion de
chacun; - selon leurs familles, c'est suivant sa probit; - quant
leurs nations signifie quant l'une et l'autre dans le commun: tout
cela rsulte de la signification de la Langue, des Familles et des
Nations, dans la Parole. Il en sera parl dans la suite, par la
Divine Misricorde du Seigneur. Si, dans le sens interne, la Langue
signifie l'opinion et par consquent les principes et les
persuasions, c'est parce que la correspondance de la Langue avec la
partie intellectuelle de l'homme, 011 avec sa pense, est telle que
l'effet est avec sa cause. Tel est aussi l'inDux non-seulement des
penses de l'homme sur les mou vemens de la langue parlante, mais
encore tel est l'inDut du Ciel, infiux dont, par la Divine
Misricorde du Seigneur, je dirai ailleurs quelque chose d'aprs
l'exprience. Si les Familles, dans le sens interne, signifient la
probit, ainsi que la charit et l'amour, cela vient de ce que toutes
les choses qui appartiennent l'amour mu tuel sont, dans les Cieux,
dans des rapports de consanguinit et d'affinit, et forment par
consquent comme des familles, ainsi qu'on peut le voir, N 685;
c'est pour cela que, dans la Parole, les choses qui appartiennent
l'amour ou la charit sont expri mes par les maisons ainsi que par
les familles. Il est inutile de s'arrter ici le prouver; on a vu, N
710, que les maisons signi fient de telles choses. Si les Nations
signifient l'une et t'autre dans le commun, c'est ce qui rsulte de
la signification de la nation ou des nations dans la Parole. Prises
en bonne part, les nations signi fient le~ nouveaux volontaires et
les nouveaux intellectuels, par consquent les biens de l'amour et
les vrits de la foi, mais dans le sens oppos elles signifient les
maux. et les faussets, de mme aussi les maisons, les familles, les
langnes, comme on peut le confirmer pal' beaucoup de passages de la
Parole, Cela vient de ce que la Trs-Ancienne Eglise a t distingue
en maisons, en fa milles et en nations. Les poux avec les enrans,
les serviteurs et 239. GENSE. CHAP. DIXltME. 235 les servantes
constituaient la maison; plusieurs maisons qui n'~taient pas trs-
loignes les unes des autres constituaient la famille; et plusieurs
familles constituaient les nations; de l les nations signi..
fiaient dans un seul ensemble toutes les familles runies. II en est
de mme dans le Ciel , mais l tout se rgle sur l'amour et la foi
dans le Seigneur, N 685. De l rsulte maintenant que la signi..
fication des nations, dans le sens interne, est un commun qui em
brasse tant les volontaires que les intellectuels, ou, en d'autres
termes, tant les choses qui appartiennent l'amour que celles qui
appartiennent la foi, par rapport aux familles et aux maisons dont
les nutions sont composes. On peut voir aussi sur ce sujet les N
470,471, 483. II est vident d'aprs cela que les nations si gnifient
l'une et l'autre dans le commun, et que chacune selon salangue,
selon leurs familles, et quant leurs nations, signifie le gnie de
ehaque homme, de chaque famille et de chaque nation, qui avait un
culte driv de l'Ancienne Eglise.1160. Vers. 6. Et les fils de Cham:
Kusch, et ,l!iz1'am, etPuth, et Canaan. - Cham signifie ici, comme
ci-dessus, la foi spare de la charit; les fils de Cham signifient
les choses qui ap partiennent la foi spare; Kusch, Jfizl'am, Puth
et Canaan,furent autant de nations par lesquelles, dans le sens
interne, sontsignifis les connaissances, les sciences et les cultes
qui appartiennent la foi spare de la charit,1161. Cham signifie la
foi spare de la charit: c'est ce quirsulte de tout ce qu'on a dit
et expliqu, au sujet de Cham, dansle Chapitre prcdent.1162. Les
fils de Cham signifient les choses qui appartiennent la (oi spare:
c'est une consquence de ce qui prcde. Pourqu'on puisse savoir ce
qu'on entend par Cha~n e~ par les fils de Cham, il faut que l'on
sache ce que c'est que la fOi spare de lacharit, La foi spare de la
charit est une foi nulle; o la foi estnulle, il n'y a aucun culte,
ni interne, ni externe; s'il)' a quelqueculte, c'est un culte
corrompu; aussi Cham signifie-t-il pareillement le culte interne
corrompu. Ils sont dans une opinion bien fausse ceux qui appellent
foi la science des choses clestes et spiri tuelles , quand cette
science est seule et spare de la charit; car assez souvent les
hommes les plus mchans ont plus de science que 240. --- 236 ARCANES
CELESTES. les autres; tels sont ceux qui vivent continuellement
dans les haines, dans les vengeances et dans les adultres, et qui
par consquent sont infernaux et deviennent diables aprs la vie du
corps. Il est donc vident que la science n'est pas la foi; mais la
foi est la re connaissance des choses qui appartiennent la fo~ ;
or-Psaum., LXXlI.10, 11 .-11 s'agit ici du Seigneur, de son Royaume
et de l'Eglisecleste; chacun peut voir que dans ce passage le
prsent et le donsignifient des cultes; mais on ne peut savoir quels
sont ces cultes,quelle est leur qualit, moins qu'on ne sache ce
qu'il faut entendre par Tharschisch et les Iles, et par Schba et
Sba. J'ai montrprcdemment que par Tharschisch et les Iles on entend
des cultesexternes correspondans l'interne; il suit de l que par
Schba etSbll on entend des cultes internes; savoir: par Schba les
clestesdu culte, et par Sba les spirituels du culte. Dans Esae:
J'ai donn l'Egypte pour ton expiation, Kusch et Sba en ta place. _
XLIII. 3. - L , Kusch et Sba sont pris pour les spirituels de la
foi. Dans le Mme: Le travail de l'Egypte, et les mar chandises de
Kusch et des Sbens, hommes de taille, passeront }) vers toi. - XLV.
14.-Le travail de l'Egypte, c'est la science; les marchandises de
Kusch et des Sbens, ce sont les connaissances des spirituels qui
servent ceux qui croient dans le Seigneur. Dans le Mme: Une foule
de chameaux te couvrira; les dromadaires de Midian et d'Epha, tous
ceux de Schba viendront; ils porte ront l'or et l'encens, et
annonceront les louanges de Jhovah; tous les troupeaux de l'Arabie
seront rassembls vers toi. LX. 6, 7. - L , on entend par Schba les
clestes et les spirituelsqui en proviennent; ils sont reprsents les
uns et les autres parl'or et l'encens, et il est dit que ce sont
les louanges de Jhovah, o.16 246. ......... 242ARCANES CLESTES.
c'est--dire, le eulte interne. Dans Ezchiel : Ct Les marchands de .
ScMba et de Raamah, ce (sont) tes marchands pour l'lite de tout
oromate J et pour toute pierre prcieuse; et ils ont fourni d'or ton
commerce. - XXVII. 2~, 23. - Il s'agit de Tyr, et l'on voit
quelle:: est la signification de Schba et de Roamah par la nature
du commerce qui consiste en aromate, en pierre prcieuse et en or;
dans le sens interne, l'aromate est la charit; la pierre prcieuse
est la foi qui en provient, et l'or est l'amour dans le Sei gneur,
et toutes ces ohoses sont des clestes signifis par Schba. Les
connaissances de ces clestes sont, proprement parlet, Schbo; aussi
sont-elles appeles ici le commerce dont sont pntrs ceux qui
deviennent hommes de l'Eglise; cor sans les oonnaissances per sonne
ne peut devenir homme de l'Eglise. De semblables choses sont
reprsentes par la reine de Schba, qui vint vers Salomon, et lui
apporta des aromates, de l'or et une pierre prcieuse. 1 Rois X. 1,
2, 3.-De semblables choses encore sont repr sentes par les sages
partis de l'orient, et qui vinrent vers Jsus; quand il naquit, se
prosternrent devant Lui, L'adorrent, ouvrirent leurs trsors et Lui
offrirent en. dons de l'or, de )' encens et dela myrrhe, - Matth.
II. 1, 11. - Ces dons signifiaient le Biencleste, le Bien spirituel
et le Bien naturel. Dans Jrmie: Que M'importe que l'encens vienne
de Schba et la meilleure cunne d'une terre loigne? vos holocaustes
ne (me) plaisent point.Vl. 20. - Ici il est de mme vident que Scbba
signifie lell connaissances et les adorations qui sont l'encens et
la canne; maiscomme elles ~ont ici dnues de charit, elles ne sont
point agres.1172. Ddan signifie les connaissances des clestes
infrieurs, qui sont dans les rites; c'est ce qu'on voit dans la
Patole par plu~sieurs passages; dans E7;chiel: (~Les fils de Dddan
(ont t) tes commerans; tu avais dans ta main le commerce de
plusieurs Iles; on t'apportait pour bonoraire des cornes d'ivoire
et de l'. bne. - XXVII. 15. - Les cornes d'ivoire et l'bne sont,
dans le sens interne, les biens e~triurs qui appartiennent au culte
ou aux rites, Dans le Mme: Ddan faisait tOIl trafic en toffes de
libert pour le char ; l'Arabie et tous les princes de Kdar. -
XXVII. 20, 21. - Les toffes de libert pour le char sont
pareillement ici les biens extrieurs ou des rites. - Dans 247.
GENSE. CHAPt DIXIME. 943 Jrmie: li: Leur sagesse est devenue
infecte; foy.la i111 .e Bont dtourns, ils se sont jets dans un
gouffre pour y babiter, Jes habitans de Ddan. - XLIX. 8. ~ L, Ddan
elt prl., dans Je sens propre, pour les rites dans lesquels il n'y
a point de culte interne ou d'adoration du Seigneur par un
mouvement du cur, et c'est cause de ces rites qu'il est dit qu'ils
se dtournent et qu'ils se jettent dans un gouffre pour y habiter.
On voit maintenant, par ce qui prcde, que les fils de Kusch
signifient les connais sances des spirituels, et que les fils de
Raamah signifient Jes con naissances des clestes. 1173. Vers. 8,9.
Et Kusch engendra Nimrod; celui-cicom mena d' dtre pusant dans la
terre. - Celui-oi fut puis8ant 4 la chasse detlant Jhovah; cause de
cela on disait: comme Nim rod puissant la chasse devant Jhovah. -
Kusch siguifie ici, comme ci-dessus, les connaissances intrieures
des choses spiri tuelles et clestes: Nimrod signifie ceux qui ont
fait du culte interne un culte externe, et ainsi Nimrod signifie un
tel culte externe. Kusch engendra Nimrod signifie que ceux qui ont
eu les connais sances des intrieurs ont institu un tel culte:
celui-ci fut puissant dans la terre, signifie qu'une telle Religion
prvalut dans l'Eglise: la terre est l'Eglise, comme ci-dessus.
Celui-ci fut puissant la chasse devant Jhovah, signifie qu'il
persuada un grand nombre de personnes; cause de cela, on disait:
Comme Nimrod puis sant la chasse devant Jhovah, signifie qu'une
telte formule tait devenue solennelle, parce qu'un grand nombre de
personnes se laissaient persuader; et en outre, cela signifie
qu'une telle Religion captive facilement les esprits des
hommes.1174. Kusch signifie les connaissances intrieures des chose.
Spirituelles et clestes: c'est vident d'aprs ce qui a t dit et el
pliqu prcdemment au sujet de Kusch. 1175. Nimrod signifie ceua>
qui ont fait du culte interne un culte externe, et ainsi Nim'T'od
signifie un tel culte externe: c'est ce qu'on peut voir par ce qui
va suivre. Avant tout, je dois dire ici ce qu'on entend par faire
du culte interne un culte externe: j'ai dj dit et montr que le
cuite interne, qui existe par l'amour et la charit, est le culte
lui-mme, et que le culte externe sans ceculte interne est un culte
nul; or, faire du calte interne un culte 248. 244ARCANES ctLESTES.
externe, c'est faire le culte externe plus essentiel que le culte
in terne, ce qui est intervertir l'ordre de priorit; c'est comme si
l'on disait que le culte interne1 est nul sans le culte exteme ,
tandis qu'il e st certain que c'est le culte externe qui est nul
sans le culte in terne. Telle est la Religion de ceux qui sparent
la foi d'avec la charit, c'est--dire qu'ils prfrent les choses qui
appartiennent la foi aux choses qui appartiennent la charit, ou ce
l'lui appar tient aux connaissances' de la foi ce qui appartient la
vie, pr frant ainsi le formel l'essentiel. Tout culte externe est
le formel du culte interne, car l'interne est l'essentiel mme; du
formel sans son essentiel faire un culte, c'est de l'interne faire
l'externe. C'est comme si l'on disait, p'ar exemple, que si
quelqu'n vivait dans un lieu o il n'y et point d'Eglise, point de
prdication, point de sacremens, point de sacerdoce, il ne pounait
tre sauv ou avoir aucun culte, tandis que cependant il peut par le
culte interne ado rer le Seigneur. Mais il ne faut pas conclure de
l qu'il ne doit pas y avoir de culte externe. Pour rendre ceci plus
vident, pre nons aussi pour exemple ceux qui font consister
l'essentiel mme du culte frqucnter les glises, faire usage des
sacremens , entendre les prdications, pricr, observer les ftes, et
pratiquer plusieurs autres choses qui sont externes et de pures
crmonies, et qui se persuadent, en parlant de la foi, que
toutes,.ceschoses, qui sont les formels du culte, sont suffisantes;
mais ceuxqui font essent.jelle culte d'amour et de charit agissent
de mme,en ce sens qu'ils frquentent les glises, font usage des
sacremens,entendent les prdications, prient. observent les ftes, et
remplissent plusieurs autres devoirs du culte avec beaucoup
d'attentionet de rgularit, mais ils ne placent pas l'essentiel du
culte dansces pratiques. Dans le culte externe de ceux-ci, il ya la
saintetet la vie, parce que le culte interne est en lui; mais dans
le cultede ceux dout il a t parl plus haut, il n'y a ni saintet ni
vie.En effet, c'est l'essentiel lui-mme qui sanctifie et vivifie le
formelou ce qui n'est que crmonie; tandis que la foi spare d'avec
lacharit ne peut ni sanctifier ni vivifier le oulte, parce que
l'essenceet la vie ne s'y trouvent point. Un tel culte est nomm
Nimrod;il prend naissance dans les connaissances qui sont Kusch, et
celles ci dans la foi spare d'avec la charit, laquelle foi est
Cham; de 249. GENSE. CHAP. DIXIME.245 Cham, ou de la foi spare, et
par les connaissanceS tJOi appar tiennent la foi spare il ne peut
jamais naHre un autre culte. Voil ce qui est signifi par Nimrod.
1176. Kusch engendra Nimrod, signifie que ceux qui ont eu les
connaissances des intrieurs ont institu un tel culte: cela est
vident d'aprs ce qui vient d'tre dit. Les connaissances des int
rieurs sont les choses qu'ils nomment points de doctrine, et qu'ils
distinguent aussi des rites. Ainsi, par exemple, leur principal
point de doctrine, c'est que la foi seule sauve; mais ils ne savent
pas que l'amour dans le Seigneur et la charit envers le prochain
sont la foi elIe-mme, etque les connaissances, qu'ils appellent
foi, n'ont pas d'autre fin que de faire recevoir du Seigneur
l'amour en Lui et l'amour envers le prochain, et que c'est l cette
foi qui sauve. Ceux qui appellent foi les seules connaissances sont
ceux qui en fantent et instituent ce culte, dont il vient d'tre
parl. 1.177. Celui-ci fut puissant dans la terre, signifie qu'une
telle Religion prvalut dans l'Eglise : ce qui suit va le prouver.
J'ai dj montr que la terre est l'Eglise, aux Nos 620, 636, 662, e~
dans d'autres endroits. 1178. Celui-ci fut puissant la chasse
devant Jhovah, signifie qu'il persuada un grand nombre de
personnes: c'est ce qui devient vident par la nature de la foi
spare d'avec la charit, et aussi par la signification du mot
chasser, dans la Parole. La foi spare d'avec la charit est de telle
nature, qu'on se laisse facilement persuader. La plupart des hommes
ignorent en quoi consistent les internes; mais ils connaissent les
externes, et le plus grand nombre d'entre eux vivent dans les
sensuels, dans les volupts et dans les cupidits, et ne s'occupent
que d'eux-mmes et du monde; voil pourquoi ilsse laissent facilement
sduire par une telle Religion. La signification du mot chasser
fournit aussi une preuve: dans la Parole, chasser signifie en gnral
persuader, et spcialement s'emparer des espri4s des autres en
flattant leurs sensuels, leurs volupts et leurs cupidits; en se
servant des points de doctrine qu'on explique selon son gnie, et au
gr des personnes qu'on s duit en vue de soi-mme pour acqurir
honneur et opulence; et par consquent en persuadant; comme on le
voit dans Ezchiel : Malheur celles qui cousent des coussins sur
toutes les jointures 250. 246 ARCANES CELESTES. )l de meS maim, et
qui font des voiles sut 10 tte de toute taille pour Chasser aux
Ames; vous Chassez aux mes de mon peuple, et vous vivifiez les mes
pour vous. Et vous M'avez profan chez mon peuple pour des poignes
d'orge, et pour des morceaux de pain, afin de tuer des Ames qui ne
mourront point, et afin de vivifier des Ames qui ne vivront point,
en mentant . mon peuple, ceux qui coutent le mensonge. Me voici,
quant vos cous sins, avec lesquels vous Chassez ici aux Ames pour
qu'elles s'en~ volent, et je les arracherai de dessus vos bras, et
je dlivrerai les mes auxquelles vous Chassez, les mes que vous
faites en voler; et je dchirerai vos voiles, et j'arracherai mon
peuple de votre main; et il~ ne seront plus dans votre main comme
une Venaison. --XIII. 18, 19,20,21. - Dans ce passage le mot
chtuser est expliqu; on voit qu'il signifie tromper par les persua
sions, et par les connaissances qu'on pervertit et qu'on explique
en faveur de soi et selon le got de celui qu'on sduit. Dans Miche:
Le misricordieux a pri de dessus la terre, et parmi les hommes
petsonne de droit; tous reux-ci dressent des embches aux sangs;
l'homme Chasse aprs son frre avec un filet; quand ils font le Mal
par leurs mains, c'est un bienfait; le prince interroge et juge
pour une rtribution, et celui-l est grand qui prononce la perversit
de son Ame, et ils la tourmentent. - VII. 2, 3. On explique
pareillement ici ce que signifie chasser; on voit que c'est dresser
des mbches dans son propre intrt, ou dire que le faux est le vrai,
et prononcer la perversit et tourmenter; par con squent c'est
persuader. Dans David: L'homme de langue ne 6era point affermi dans
la terre; l'homme de violence Chasse eprs le mal pour sa propre
subversion. - Psaum. CXL. 12. - Lot il s'agit des jmpies qui
persuadent par les faussets, pen sent avec mchancet, parlent avec
flatterie, dans le dessein de tromper; la langue est prise l pour
le mensonge.1179. J1 cause de cela lm disait, comme tNimrod
puissant la chasse dtv_,J/u)'()ak, 8gnifie qu' l'nt telle formule
tait deve nue soletm.elle, parc qu'un grand nombre de ptrsonnes Sft
lais stlien& pUBuader; ec ~ en OUCN. cela signifie qu'une tellt
Religion captive (aciltmlftt 16s espritl W homme. : on peut le voir
d'aprs ce qui t di', et aussi d'aprs le sens mme de la lettre. En
251. GENSE. CHAP. DlXItME. 24-7 outre, comme anciennement on
donnait des noms 8111 choses, on donna ce culte un tel nom pour
indiquer, savoir: que Nimrod, c'est--dire, que ce culte, puissant
la chasse, c'est-A-dire, cap tivait les espl'its ; on ajoutait,
devant Jhovah, parce que ceux qui taient dans un tel culte
donnaient la foi spare le nom de J~ hovah, ou de Jhovah-Homme,
comme on l'a prcdemment vu, N 34-0, au sujet de Can, qui signifie
pareillement la foi spare d'nvec la charit. Cependant il y a entre
Can et Cham une diff rence; c'est que le fait de Can avait eu lieu
dans l'Eglise cleste, qui jouissait de la perception, tandis que le
falt de Chant se passait dans l'Eglise spirituelle, qui n'avait
aucune perception: c'est pour quoi l'action du premier fut plus
norme que celle du second. An ciennement de tels hommes taient
appels Puissans, comme dans Esa'ie: Toute l gloire de Rdar sera
consume, et le reste du nombre, les arcs des Puissans fils de Rdar
seront diminus. - XXI. 17. - Et dans Hose: VOl1S avel. labour
l'impit, ~ vous avez moissonn l'iniquit, vous avez mang le fruit du
mensonge, parce que tu t'es confi ta voie, la multitude de tes
Puis,ans. - X. 13. - et ailleurs. C'est en raison de la foi qu'ils
se sont appels eux-mmes hommes (viros) et puissans; car, dans la
langue originale, le mme mot exprime le puissant et en mme temps
l'homme (virum); et ce mot, dans la Parole, s'applique la foi, et
mme dans l'un et l'autre sens. 1180. Vers. 10. Et le commencement
de son Rgne fut Babel, et Erech, el Akkad, et Kalneh, dans la terre
de Schinear. - I.e commencement de son rgne signifie qu'un tel rgne
a commenc ainsi; Babel, Erech, Al.kad, Kalnelt, dans la terre de
Schinear signifient qu'en ces lieux il y eut de tels cultes, et en
mme temps ces nations signifient les cultes eux-mmes dont les
externes pa" raissent saints, mais dont les intrieurs 80nt
profanes. 1181. Le commencemnt de SOft rgne signifie qu'un tel
cultea commenc ain&i:'est ce qu'on vu bientt voir par la
signification de Babel dans la terre de Schinear. 1182. Babel,
Erech, Akkad, K alneh dans la terre de Schinear,signifient qu'en
ces lieux il y eut de tels cultes, et en mdme temps ces nations
signifient les cultes eux-mdmes dont les externes paraissent
saints, mais dont les intrieurs sont profanes : on en trou,e 252.
248 ARCANES CLESTES. la preuve dans la signification de Babel et de
la terre de Schinear. Dans la Parole, il est souvent question de
Babel, et partout cette expression signifie un pareil culte,
c'est--dire, un culte dont les externes paraissent saints et dont
les intrieurs sont profanes. Mais comme il s'agit de Babel dans le
Chapitre suivant, j'aurai alors occasion de montrer que telle est
la signification de Babel, et que ce culte ne fut pas, dans son
commencement, aussi profane qu'il l'est devenu par la suite. En
effet, le culte externe se forme abso lument selon les intrieurs;
plus les intrieurs sont innocens, plus le culte externe est
innocent; mais plus les intrieurs sont impurs, plus le culte
externe est impur; et. plus les inttieurs sont profa nes, et plus
le culte externe est profane; enfin, pour m'exprimer en peu de
mots, plus il y a d'amour du monde et d'amour de soimme chez
l'homme qui est dans ce culte externe, moins il ya devie et de
saintet dans son culte; plus l'amour de soi et du monde renferme de
haine contre le prochain, plus le culte est profane;plus il y a de
malice dans ces haines, plus encore le culte est profane; et plus
il y a de fourberie dans la malice, plus encore leculte est
profane; voil quels sont les intrieurs progressifs duculte externe
signifi par Babel. J'en parlerai dans le Chapitre suivant. 1183. On
ne peut pas montrer de la mme manire ce que signifient spcialement
Erech, Akkad, Kalneh dans la terre deSchinear, parce qu'il n'en est
nullement fait mention ailleurs, dansla Parole, si ce n'est de
Kalneh, dans Amos- VI. 2. - ; mais ils dsignent les varits d'un tel
culte. Quant ce qui concernela terre de Schinear, dans laquelle ont
t ces cultes, on voit, dans la Parole, qu'elle dsigne le culte
externe qui renferme en lui leprofane, comme le prouve sa
signification dans le Chapitre suivant - XI. 2- , et aussi dans
Zacharie - V. 11 - ; mais surtoutdans Daniel, o se trouvent ces
paroles: Le Seigneur mit dans la main de Nebuchadnzar, roi de
Babel, JL.jakim, roi de Juda, et une partie des vases de la maison
de Dieu; et il les emmena dans la terre de Schinear, dans la maison
de son Dieu; et il mit les vases dans la maison du trsor de son
Dieu. - r. 2. paroles qui signifient que les choses saintes avaient
t profanes; les vases de la maison de Dieu sont les choses saintes;
la maison 253. GENSE. CHAP. DIXIME. 249 du Dieu du roi de Babel
dans la terre de Schinear dsigne les choses profanes dans
lesquelles les choses saintes ont t places. Quoique ces paroles
soient historiques, elles renferment nanmoins ces arcanes, de mme
que toutes les autres parties historiques de la Parole en
contiennent. Enfin on en trouve une autre preuve dans la
profanation de ces mmes vases, dans Daniel - V, 3, 4, 5. Si ces
vases n'eussent pas reprsent les choses saintes, les vne mens qui y
sont relats ne seraient pas arrivs. 1184. Vers. 11 , 12. De cette
terre sortit Asclntr, et il btit N1'nive, et Rchoboth-ville, et
f(alach. Et Rsen entre Ninive et Kalach, elle, cette g1'ande ville.
- De cette te1're sortit Aschur, signifie que ceux qui furent dans
un pareil culte externe commen crent raisonner sur les internes du
culte; Aschur est le raison nement: et il btit Ninive, et
Rechoboth-ville et Kalach, signifie qu'ils se formrent ainsi des
points de doctrine. de la foi; Ninive signifie les faussets des
points de doctrine; Rchoboth et Kalach signifient aussi des
faussets semblables, mais d'une autre origine: Rsen entre Ninive et
Kalach signifie qu'ils se formrent aussi des points de doctrine de
vie; Rsen signifie les faussets de ces points de doctrine; Ninive
est le faux qui procde des raisonnemens ; Kalach est le faux qui
provient des cupidits; entre Ninive et Ka lach, c'est le faux
produit par les uns et les autres; elle, cette grande ville,
signifie que ces points de doctrine prirent de l'accrois sement.
1185. De cette ten'e sortit Aschur , signifie que ceux qui furent
dans un pareil culte externe commencrent ?'(tisonner sur les in
ternes du culte: c'est ce qui devient vident par la signification
d'Aschur dans la Parole, o il est pris pour la raison et pour le
raisonnement, ainsi qu'on va le voir dans ce qui suit. Ici, se pr
sente un double sens; savoir: l'un, qu'Aschur sortit de cette
terre; l'autre, que N i1m'od sortit de celle te'rre pour aller en
Aschur ou en Assyrie. Cela ait dit ainsi parce que ces deux choses
y sont si gnifies, savoir: que le raisonnement sur les spirituels
et sur lesclestes existe par un tel culte; c'est Aschnr sorti de la
terre deSchinear: et qu'un tel culte raisonne sur les spirituels et
sur lesclestes; c'est N imrod sorti de celle terre POU1' a?ler en
Aschu1' ouen Assyrie. 254. 250ARCANES C:LESTES. 1186. Aschtlr est
le raisonnement: on le voit par la significa tion d'Aschur ou de
l'Assyrie dans la Parole, o il est toujours pris pour les choses
qui concernent la raison, dans l'un et l'autre liens, c'est--dire,
pour les rationnels et pour les raisonnemens. Par la raison et par
les rationnels on entend proprement ce qui est vrai, tandis que par
le raisonnement (ratiocinatio) et par les argu mentations
(ratiocinia) on entend ce qui est faux. -:- Comme As chur signifie
la raison et le raisonnement, il est le plus souvent adjoint
l'Egypte, qui signifie les scientifiques, parce que la raison et le
raisonnement existent par les scientifiques. Qu'Aschur signifie le
raisonnement, on le voit dans Esae: ( Malheur Aschur , verge de ma
colre! Celui ci pense ce qui n'est pas droit, et son cur mdite ce
qui n'est pas droit j il dit: J'ai fait (cela) dans la force de ma
main, et dans ma sagesse, parce que je suis intel ligent. -X. 5,7,
13. - L, Aschur est pris pour le raisonnement, et c'est pour cela
qu'il est dit de lui qu'il pense et mditece qui n'est pas droit, et
il est ajout que c'est par sa sagesse,parce qu'il est intelligent.
Dans Ezchiel : ( Deux femmes, filles d'une mme mre> se sont
prostitues en Egypte; elles se sont)1 prostitues dans leur
adolescence. L'une s'est prostitue, et elle a aim ses amans, Aschur
(les Assyriens) ses voisins, vtus d'hyacinthe, gnraux et prfets,
tous jeunes de dsir, cavaliers monts sur des chevaux. Les fils de
Babel sont venus vers elle, et ils l'ont souille par sa
prostitution. - XXIII. 2, 3,5, 6,17. - Ici l'Egypte est pour les
scientifiques, Aschur pour le raisonnement, et les fils de Babel
pour les faussets provenant descupidits. Dans le 'Mme: ( Jrusalem,
tu t'es prostitue avec les fils de l'Egypte; tu t'es prostitue avec
les fils d'Asc/mr; tu as multipli la prostitution jusque dans la
terre de Canaan vers la Chalde. - XVI. 26, 28,29. - L'Egypte est
prise encore pour les scientifiques, et Aschur pour le
raisonnement; le raison nement par les scientifiques sur les
spirituels et sur les clestes est appel prostitution (scortatio),
non-seulement en cet endroit, mais allssi dans d'autres passages de
la Parole j chacun peut voir que ce n'est point une prostitution
avec des Egyptiens, ni avec des Assy riens. Dans Jrmie: (( Isral,
pourquoi (prends)-tu le chemin de l'Egypte pour boire les eaux de
Schichor? et pourquoi (p;'ends)-tu 255. GENSE. CHAP. DIXME.251 le
chemin d'Aschur pour boire les eaux du fleuve (de l'Euphrate?))-II.
18,36.- De mme ici, l'Egypte est pour les scientifiques,et Aschur
pour le raisonnement. Dans le Mme: cc Isral (est) un troupeau
dispers, les lions (l')ont chass; le Roi d'Aschur l'a dvor le
premier, et celui-ci, le roi de Babel lui a bris les os en dernier.
- L. 17,18. -- Aschur, c'est le raisonnementsur les spirituels.
Dans Miche:"{( Cette paix arrivera quand Aschur sera venu dans
notre terre, et quand il aura foul sous les pieds nos palais j et
nous tablirons sur lui sept pasteurs et huit princes des hommes j
et ils ravageront la terre d'Aschur par l'pe, et ) la terre de
Nimrod dans ses portes; et il (nous) dlivrera d' Aschur; quand il
sera venu dans lIotre terre, et qu'il aura foul sous les " ) pieds
nos confins. - V. 4, 5. -II s'agit ici d'Isral ou de l'Eglise
spirituelIe, au sujet de laquelIe il est dit qu'Aschur, c'est
-dire, le raisonnement, n'y entrera pas j la terre de Nimrod, c'est
le culte qui est signifi par Nimrod, et qui renferme les maux et
les faussets intrieurs. - Qu'Aschur signifie aussi la raison, qui
est chez l'homme de l'Eglise, et qui lui fait percevoir le vrai et
le bien, c'est ce qu'oll voit dans Bose : Ils seront effrays comme
) l'oiseau (venant) d'Egypte, et comme la colombe (venant) de la
terre d' Aschur. - XI. 11. - L, l'Egypte est la science de l'homme
de l'Eglise, et Aschur est lu raison de cet homme; j'ai dj fait
voir que l'oiseau est le scientifique intellectuel, et la co lombe
le bien rationnel. Dans Esae: En ce jour-l, il y aura un ) sentier
de l'Egypte en Aschur, et Aschur viendra en Egypte, et l'Egypte en
Aschur; et les Egyptiens serviront Aschur. En ce jour-l, Isral sera
pour tiers l'Egypte et Aschu1'; la bn diction (sera) au milieu de
la terre, que Jhovah Zbaoth hnira, en disant: Bnie soit l'Egypte
mon peuple, et Aschur l'uvre de mes mains, et Isr~l mon hritage. -
XIX. 23, 24, 25.--II s'agit ici de l'Eglise spirituelle, qui est
Isral, et dont laraison est Aschur et la science l'Egypte; ces
trois choses constituent les intellectuels de l'homme de l'Eglise,
intellectuels qui sesuccdent ainsi. Dans d'autres endroits encore o
Aschur estnomm, il signifie le rationnel vrai ou le rationnel faux,
commedans Esae, XX. 1 6; XXIlI. 13; XXVlI. 13; XXX. 31; XXXI.8;
XXXVI et XXXVII. Ln. 4. Ezchiel, XXVU. 23,24; XXXII. 256.
252ARtANES CLESTES. 22; XXXl. 3 18. Miche, VIl. 12. Zephanie,I1.
13. Sacharie, X. 11. Psaum. LXXXIII. 9. - Aschur signifie le
raisonnement, dans Hose, V. 13; VII. 11; X. 6; XI. 5; XII. 2; XIV.
4; et dans Sacharie, X. 10, o il s'agit d'Ephram, qui signifie l'in
tellectuel, mais l l'intellectuel perverti.11 87. Il btit Ninive et
Rchoboth-vt'lle et Kalach, signifie qu'ils sc formrent ainsi des
points de doctrine de la foi: c'est ce qui est vident d'aprs la
signification de Ninive, de Rchoboth et de Kalach, dont il va tre
bientt question, et d'aprs la signi fication de la Ville dans la
Parole, o ce mot dsigne un point de doctrine vrai ou une hrsie,
ainsi que je l'ai dj'fait voir, N 402. 1188. N1:nive signifie les
faussets des points de doctrine; R choboth et Kalach signifient
aussi des faussets semblables, mais d'une aut1'C origine: c'est ce
qu'on voit dans la Parole par la signi fication de Ninive, dont je
vais bientt m'occuper. Les faussets de ce genre proviennent de
trois origines. La Premire a pour cause les illusions des sens,
l'obscurit d'un entendement qui n'a pas t clair, et l'ignorance; de
l provient l'erreur qui est nomme Ninive. ta Seconde Origine a la
mme cause, mais ovee le dsir prdominant ou d'innover ou d'avoir la
prminence; les faussets qui en proviennent sont Rchoboth. La
Troisime Origine est dans la volont et par consquent dans les
cupidits, on ne veut recon natre pour vrai que ce qui favorise les
cupidits; de l les faussets nommes Kalach. Toutes ces faussets
existent par Aschur ou par les raisonnemens sur les vrits et les
biens de la foi. Que Ninive signifie les faussets qui viennent des
illusions des sens, de l'obscu rit d'un entendement qui n'a pas t
clair, et de l'ignorance, on le voit dans Jonas, qui fut envoy
Ninive, ville laquelle il fut pardonn, en raison de ce que ses
habitans taient tels; tout ce qui est rapport dans Jonas au sujet
de'l Ninive l'indique aussi; mais j'en parlerai ailleurs par la
Divine Misricorde du Seigneur. L, ce sont des l'ails historiques et
nanmoins des vrits proph tiques renfermant et reprsentant, comme
tous les autres Livres historiques de la Parole, de tels arcanes.
II en est de mme dans Esae, o il est dit, "au sujet du roi
d'Aschur, qu'il demeura dans Ninive, et qu'il fut frapp avec l'pe
par ses fils lorsqu'il seprosternait dans la maison de Nisroch son
Dieu. - XXXVII. 37, 257. GENSE. CHAP. DIXIME. 253 38. - Quoique ce
soient l de!! faits hIstoriques, ce sont nan moins des vrits
prophtiques qui renferment et reprsentent de semblables arcanes; et
l, Ninive signifie le culte externe dans lequel sont les faussets;
et comme ce culte tait idolAtrique, le roi d'Aschur fut frapp avec
l'pe par ses fils; les fils sont les faus sets, comme je l'ai dj
montr; r pe est la peine du faux, ainsi qu'on le voit partout dans
la Parole. Il en est aussi de mme d~ns Zphanie : Jhovah tendra sa
main sur le septentrion, et il d trui ra Aschur, et il mettra
Ninive en dsolation, en scheresse comme un dsert; et au milieu
d'elle coucheront les troupeaux; i; toute bte froce de cette
nation, mme le plican et le chippod passeront la nuit dans ses
portiques; le cri retentira la fentre,) la dvastation (sera) sur le
seuil, parce qu'il a dpouill son cdre. -Il. 13, 14.-Ici, c'est une
description de Ninive,mais d'un style prophtique. et c'est aussi la
description de la fausset mme, qui est signifie par Ninive. Cette
fausset, parce qu'onla vnre, est nomme septentrion, bte froce de la
nation, plican et chippod dans les portiques; et elle est dcrite en
ce qu'uncri retentit la fentre, et en ce que le cdre, qui est le
vrai intellectuel, est dpouill. Toutes ces expressions sont
significativesd'une telle fausset.1189. On ne peut pas confirmer
par les Livres prophtiques queJ(alach signifie les faussets qui
proviennent des cupidits, maistoutefois on le peut par les Livres
historiques de la Parole, o l'onvoit que le roi d'Aschur transporta
les fils d'Isral en Aschtwou enAssyrie, et qu'il les fit habiter
dans J(alach et dans Chabor, prs du fleuve Gosan, et dans les
villes de Mdie, -II Rois XVII. 6 ; XVIII. 11. - L. les faits
historiques ne renferment rien autre chose; car, ainsi que je l'ai
dj dit, tous les vnemens historiques de la Parole sont
significatifs et reprsentatifs: ainsi, Isral est ici l'Eglise
spirituelle pervertie, Aschur le raisonnement, J(alach l'er reur
qui provient des cupidits.1190. Rsen entt'e Ninive et Kalach
signifie qtl'ils se form rent aussi des points de doctrine de vie;
et Rsen st'gnifie les faus sets de ces points de doctrine: on le
voit par ce qui vient d'tre expliqu au sujet de Ninive et de
J(alach; on le voit aussi par l'enchanement des choses, en ce qu'il
s'i1gissait dans le Verset pr 258. 254 ARCANES CELESTES. cdent des
faussets de la doctrine, et qu'il s'agit maintenant ici des
faussets de la vie. En effet, le style de la Parole, et surtout le
style prophtique, est tel, que, quand il s'agit des intellectuels,
il est question aussi des volontaires. Dans le Verset prcdent il
s'agissait des intellectuels ou des faussets de la doctrine; ici,
il est question des faussets de la vie, qui sont signifies par
Rsen. Comme il n'est plus fait mention de cette ville dans la
Parole, on pe peut confirmer sa signification qu'en ce que .Rsen a
t Mtie entre Ninive et J(alach, c'est--dire, entre le failx
provenant des raisonnemens et le faux provenant des cupidits, ce
qui produit le faux de la vie; ct aussi en ce qu'elle est appele
grande ville parceque ces faussets proviennent et de l'entendement
et de la volont. 1191. Elle, cette grande ville, signifie que ces
points de dootrine prirent de l'accroissement : c'est ce qu'on voit
par la signi fication du mot Ville, qui dsigne un point de doctrine
vrai ou un point de doctrine faux, comme je l'ai montr, N 402. Elle
estappele grande ville parce que toute fausset de doctrine et du
culte qui en drive conduit au faux de la vie. . 1192. Dans le
Verset 10, il a t question des maux qui sontdans le culte, et ces
maux ont t signifis par Babel, Ere~h,Akkad et Kalneh dans la terre
de Schinear ; dans ces deux dernler~Versets il a t question des
foussets qui sont dans le culte, et cesfaussets ont t signifies par
Ninive, Rchoboth, Kalach et Rsen:les faussets appartiennent aux
principes qui rsultent des raisonnemens; les maux appartiennent aux
cupidits qui proviennent del'amour du monde et de l'amour de
soi.1193. Vers. 13, U. EtJlizrarnengendra Ludim, et Anamim,el
Lhabim, et Naphthuchim, et Pathrusim, et Kasluchim, des quels sont
sortis Plisthim et Kaphthorim. - Jlizram engendraI.udim, Ananim,
Lhabim, et Naphthuchim, el Kaphthorim, si gnifie autant de nations
par lesquelles sont signifis autant degenres de rites. Mizl'am est
la science; Ludim, Ananim, Uhabim,et Naphthuchim, sont autant de
rites qui sont purement scientifiques. Pathrusn et Kasluchim sont
des nations, ainsi nommes,qui signifient les points de doctrine des
rites de semblable origineet seulement scientifiques. Desquels sont
sortis Plisthim signifieune nation qui en est issue et par laquelle
est signifie la science 259. GENSE, CHAP. DIXIME. 255des
connaissances de la foi et de la charit: Ils sont 8orti. signifie
que chez ceux-ci les connaissances sont des scientifiques. 1194.
Mizrai:m engmdra Ludim, Anamim, Lhabim, etNaphlhuchim, .Kapthorim,
signifie autant de nations par lesquelles sont s1'gnifis autant de
'rites: c'est ce qui est vident d'aprs les explications que j'ai
donnes, Vers, 6 de ce Chapitre, ausujet de Mizram 01 de l'Egypte,
en montl'Unt que l'Egypte signifiela science ou les scientifiques.
Ceux qui sont dits avoir t engendrs par l'Egypte ne peuvent tre
autrement, ou ne peuvent treautres que des rites, et mme des rites
du culte externe. En effet,la Parole du Seigneur dans son sein et
dans ses replis, c'est.-dire,dans son sens interne, ne traite
d'aucune autre chose que de cellesqui appartiennent son Royaume, et
par consquent son Eglise;ici donc les choses qui sont nes des
scientifiques par les raisonnemens ne peuvent tre que des rites.
1195. ~lizram ou l'Egypte signifie la science; c'est ce qui at
expliqu au Verset 6 de ce Chapitre. - Ludim, Ana~tim, Lhabim et
Naphthuchim, sont autant de f'ites qui sont purement scientifiques:
on le voit par ce qui vient d'tre dit. Les rites pure ment
scientifiques conviennent ceux qui par des raisonnemens examinent
les spirituels et les clestes, et se forment ainsi un cuite; les
rites de ce culte sont nomms rites scientifiques, parce qu'ils
rsultent des raisonnemens et des scientifiques, et il n'y a en eux
rien de spirituel ni rien de cleste, parce que tout ce qui les
consti tue vient de l'homme: de l les idoles' Egyptiennes, et de l
les magies; et comme telle tait l' origi ne de lenrs rites, ils
rejetrent entirement les rites de l'Eglise Ancienne; ils avaient
mme pour eux du dgot et de la huine, comme on le voit dans la
Gense, XLIII. 32, XLVI. 3!~, et dans l'Exode, VUI. 22.-C'est en
raison de cette signification qu'ils sont dits engendrs de Mizram
ou de l'Egypte, c'est--dire, produits par les scientifiques;
etcomme leurs scientifiques ont t divers, il en est rsult aussi
queles rites ont t tablis de diverses manires. Les diversits ont,en
gnral, t signifies par autant de nations, Que ce sont desrites
purement scientifiques qu'on entend par Ludim ou par lesLudiens,
c'est ce qu'on voit dans Jrmie: cc L'Egypte monte1) comme un
fleuve, et ses eaux sont agites comme des neuves, et 260.
,-..256ARCANES CELESTES. )) elle dit : Je monterai, je couvrirai la
terre, je dtruirai la ville ) et ceux qui y habitent. Montez,
chevaux; lancez-vous avec fu ) reur, chariots; et que les forts
sortent, Kusch et Puth en saisis ) sant le bouclier, et les Ludiens
en saisissant, en tendant l'arc. -XLVI. 8, 9.-L, les fleuves de
l'Egypte sont divers scientifi ques qui sont des faussets; monter
et couvrir la terre, c'est entrer par les scientifiques dans les
choses qui appartiennent l'Eglise ou la foi; dtruire la ville,
c'est dtruire les vrits; Kusch et Puth sont les connaissances; les
Ludiens sont les rites scientifiques dont il est ici question;
saisir et tendre l'arc, c'est raisonner.1196. Pathrusirn et
J(asluchim sont des nations, ainsi nom mes , qui signifient les
points de doctrine des "ites de semblable origine et seulement
scientifiques: c'est ce qui est prouv par leschoses qui ont t dites
et par la srie selon laquelle elles se sui vent. Voir, au sujet de
Pathrusim, dans Esae, XI. 11, 12; Ezchiel, XXIX. 13, Vi" 15; XXX.
13,14; Jrmie,XUV.1, 15.1197. Desquels sont sortis les Plisthim,
signifie une nationqui en est issue et par laquelle est signifie la
science des connaissances de la foi et de la charit: c'est ce qui
est vident d'aprsla Parole, o ils sont plusieurs fois nomms.
DansrAncienne Egli~e,on appelait Philistins tous ceux qui parlaient
beaucoup de la foi,et qui plaaient dans la foi le salut, sans avoir
cependant aucunevie de la foi; aussi taient-ils de prfrence aux
autres appelsincirconcis, c'est-dire dpourvus de charit. Qu'ils ont
t appels illcirconcis, on le voit dans Samuel, 1 Sam. XIV. 6;
XVII.26, 36; XXXI. 4. II Sam. I. 20; et dans d'autres endroits dela
Parole. Comme ces hommes taient tels, ils n'ont pu que fairedes
connaissances de la foi des choses de mmoire; car les con
naissances des choses spirituelles et clestes, et les arcanes
mmesde la foi, ne deviennent que des choses de mmoire, quand
l'homme qui les possde est sans charit. Les choses de mmoire sont
comme des choses mortes, moins que l'homme ne vive selon elles par
conscience; quand il en est ainsi, en mme temps qu'elles sont des
choses de mmoire elles sont aussi des choses de vie, et alors elles
lui' servent pour son usage et pour son salut d'abord dansce monde
et ensuite aprs la vie du corps. Les sciences ct les connaissances
ne sont rien chez l'homme dans l'autre vie, lors mme qu'il aurait
261. GENSE. CHAP. DIXIME.~57,su tous les arcanes qui ont pu tre
rvls, moins qu'il n'en aitimbu sa vie. Partout, dans la Parole,
tant dans les Livres Proph-tiques que dans les Livres Historiques,
les Philistins signifient detels hommes; on y lit, pOar exemple,
qu'Abraham voyagea dans laterre des Philistins, et fit alliance
avec Abimelech, roi des Philis-tins. - Gense, XX. 1 fi 18; XXI. 22
il 34; XXVI. 1 34-.-L, comme les Philistins ont signifi les
connaissances de la foi,et qu'Abraham reprsentait les clestes de la
foi, il a voyag dansleur pays et a fait alliance avec eux: il en a
t de mme d'Isac, qui reprsentait les spirituels de la foi; mais il
n'en a pas t demme de Jacob, parce que Jacob reprsentait les
externes de l'E- glise. Que les Philistins signifient en gnral la
science des con-naissances de la foi, et en particulier cellX qui
placent la foi et le salut dans les connaissances seules dont ils
font des choses de m- moire, en voici galement des preuves: dans
Esae : cc Toi, loute II la Philiste , ne te rjouis pas de ce que la
verge qui te frappait a t brise; car de la racine du serpent
sortira un basilic, et son fruit ( sera) un dipsade volant.)l -
XIV. 29. - La racine du serpent est prise ici pour les
scientifiques, et le basilic pour le mal provenant du faux de ces
scientifiques; le fruit, qui est un dipsade volant, reprsente leurs
nvres; elles sont appeles dipsade vo- lant parce qu'elles
proviennent des cupidits. Dans Jol: Cl Quel) Me' (voulez)-vous, Tyr
et Sidon, et tous les confins de la Phi- l) liste? Est-ce que vous
rclamez de Moi une rtribution? Je )1 ramnerai bien vite volre
rtribution sur voIre tte; parce que vous avez pris mon argent et
mon or j et vous avez emport dansl) vos temples mes biens
dsirables; et vous avez vendu les fils de l) Judah et les fils de
Jrusalem aux fils de Javanim, pour les re- ) pousser loin de dessus
leur limite.)l -IV. 4., 5, 6. - On voitclairement ici ce qu'on
enlend par les Philistins et par toute la Phi-liste ou tous ses
confins; l'argent et l'or y sout les spirituels et lesclestes de la
foi; les biens dsirables sont leurs connaissances; ilsles ont
emports dans leurs temples, c'est--dire qu'ils les ont eues et les
ont prches; ils ont vendu au contraire les fils de Judah et les
fils de Jrusalem. c'est--dire qu'ils n'ont eu aucun amour, ni
aucune foi; dans la Parole, J udah est le cleste de la foi, et
Jrusalem le spiritu,el de la roi qui provient du cleste, et ce c-n.
17 262. - 258ARCANES CELESTES. leste et ce spirituel ont t repousss
loin de leurs limites. On en trouve encore d'autres preuves dans
les Prophtes, par exemple, dons Jrmie, XXV. 20. XLVII. 1 il 7;
Ezchiel, XVI. 27, 57; XXV. 1,5,16; Amos,I. 8; Obadie, 19;
Zphanie,II. 5; Psau mes LXXVII. 3,4. Il est parl des Kaphthorens,
Deutr., Il. 23; Jrm., XLVII. 4; Amos, IX. 7.1198. Ils sont sort
signifie que chez ceux-ci les connaissances sont des scientifiques:
la preuve en est dans ce qui a t ditjusqu' prsent. Il n'est pns dit
qu'ils ont t engeudrs par ceux qui avai~nt eux-mmes t engendrs par
l'Egypte, mais il est dit qu'ils sont sorlis d'eux; cela "ient de
ce qu'ils ne sont pns d'un caractre raisonner sur les spirituels et
les clestes d'llprs les sciences naturelles, et il se former ainsi
des points de docirine, comme ceux dont il a t prcdemment question;
mais ils puisent ailleurs les connaissances de la foi, et ils ne
les savent et ne lesretiennent dans leur mmoire nulle autre fin que
celle d'aprslaquelle ils apprennent les alltreschoses, dont ils ne
s'occupent ab solument que pour les savoir, moins que ce ne soit
pour trelevs aux honneurs et obtenir d'autres avantages semblables.
Ainsila science des connaissances de la foi a t spare de la
sciencedes choses naturelles, au point que ces deux sciences
communiquent peine entre elles; c'est pour cela qu'il est dit quO
ils sontsortis d'eux, et non pas qu'ils ont t engendrs par eux.
LesPhilistins, tant tels, ne peuvent que pervertir aussi les
connais sances de la foi par les raisonnemens qu'ils font sur
elles, et de l se former de faux points de doctrine; aussi sont-ils
du nombre de ceux qui peuvent difficilement tre rgnrs ct recevoir
la charit, tant parce qu'ils sont incirconcis de cur, que parce que
les prin cipes du faux et par suite la vie de leur entendement y
mettent empchement et obstacle.1199. Vers. 15. Et Canaan engendra
Zidon, son premie"-n, et Chelh. - Canaan signifi ici comme
prcdemment le culte ex terne dans lequel il n'y a rien d'illterne :
lidon signifie les con naissances extrieures des spirituels; et
comme elles sont les pre mires bases d'un tel culte externe, il est
dit que Zidon est le premier-n de Canaan : CheIk signifie les
connaissances extrieures des clestes. 263. GENSE. CHAP. DIXIME. 259
1200. Canaan signifie le culte externe dans lequel il n'y a rien
d'interne : c'est ce qui a t montr ci-dessus, lorsqu'il a t parl de
Conaan. Le culte externe, appel Canaan, est tel qu'a t celui des
Juifs avant r Avnement du Seigoclll' et mme aprs son Avne ment: ils
avaient un culle externe qu'ils observaient mme stricte ment i mais
nanmoins ils ignoraient ce que c'tait que l'interne, au point
qu'ils ont cru qu'ils vivaient seulement par le corps. Ils
n'avaient aucune ide de la nature de l'me, ni de la foi, ni du
Seigneur, ni de lu vie spiriluelle et cleste, ni de la vie aprs la
mort; aussi, l'poque o le Seigneur vint, la plupart niaient la
rsurrection, comme on le voit dans Matthieu, XXII. 22 33; ~1arc,
XJl. 18 28; Luc, XX. 27 M.-Lorsque l'homme est tel qu'il lie croit
pas qu'il vivra aprs la mort, il ne croit pas non plus qu'il existe
quelque interne spirituel et cleste. Tels sont aussi ceUl qui Ile
vivent que dans les cupidits, parce qu'ils vivent seu lement de la
vie du corps et de la vie du monde, surtout ceux qui 50nt livrs il
une sordide avarice: ceux-l nanmoins ont un culte; ils frq uentetlt
les uns les s}'nagogues, les autres les temples. et ils observent
les rites, quelques-uns mme avec la plus svre rgularit; mais comme
ils ne croient pas qu'il y ait une vie aprs la mort, leur culte ne
peut. tre qu'un culte externe. dans lequel il n'y a rien d'interne,
comme une coque sans noyau, et comme un arbre sur lequel il n'y a
point de fruits, ni mme de feuilles. Tel est le culte externe
signifi par Canaan; les autres cultes externes dont il a ~t
question plus haut furent des cultes dans lesquels taient des
internes. 1201. Zidonsignifie les connaissances extrieures des
,'pirituels;on en a la preuve en ce qu'il est dit premier-n de
Cana{tn; car, dans le sens interne, le premier- n de chaque Eglise
est la foi,N 352,367; mais ici, o il n'y a aucune foi, puisque les
internesmanquent, il Ya seulement des connaissances extrieures des
spirituels, qui tiennent lieu de foi, par consquent des
connaissancestelles que celles des Juif." connaissances qui ont
non-seulementrapport aux rites du culte externe, mais encore
plusieurs chosesqni appartiennent ce culte, comme sont les points
de doctrine.Que Zidon signifie ces connaissances, 011 le voit
clairement en ce que Tyr et ZidoD ont t les dernires limites de la
Philiste, joi 264. --- 260 ARCANES CELESTES. gnant mme la mer; et
c'est pour cela que Tyr signifie les con naissances intrieures, et
Zidon les connaissances extrieures, et mme celles des spirituels.
C'est aussi ce qu'on voit dans la Parole: Dans Jrmie: Sur le jour
qui vient pour dvaster tous les Phi listins , pour retrancher Tyr
et Zidon tout auxiliaire qui survit, car Jhovah dvaste les
Philistins, restes de l'le de Caphtor. - XLVII. 4. - L, les
Philistins dsignent les sciences des connaissances de la foi et de
la charit; Tyr, les con naissances intrieures j et Zidon , les
connaissances des spirituels. Dans Jol: Que me (voulez) -YOUS, Tyr
et Zidon, et tous les confins de la Philiste ? Parce que vous avez
pris mon or et mon ) argent, et que YOUS avez emport dans vos
temples mes biens ) dsirables.) - III. 4, 5. - L, Tyr et Zidon
dsignent clai rement les connaissances, et sont nomms confins de la
Philiste; car l'argent, l'or et les biens dsirables sont les
connaissances. Dans Ezchiel: ( L, sont) tous ces princes du
septentrion, et tous les Sidoniens , qui sont descendus dans la
fosse avec les transpercs. Jusqu' ce que Pharaon et toute sa troupe
ait t rduit coucher, au milieu des incirconcis, avec les transpercs
par le glaive. -XXXII. 30, 32. - L, les Sidoniens sont pris pour
les connaissances extrieures qui, sans les internes, ne sontque des
scientifiques; aussi sontils nomms en mme temps quePharaon ou
l'Egypte, qui signifie les scientifiques. Dans Zacharie: Chamath
mme sera termine en elle, (ainsi que) Tyr et Zidon, car elle a t
trs-sage. - IX. 2. - L, il s~8git de Damas;Tyr et Zidon dsignent
les connaissances. Dans Ezchiel: ~(Les habitans de Zidon et d'Arvad
furent tes matelots; tes sages, Tyr, furent en toi, ceux-ci
(furent) tes pilotes. -XXVII. 8..- L, Tyr dsigne les connaissances
intrieures, aussi ses sagessont-ils nomms pilotes; et Zidon dsigne
les connaissances extrieures, et c'est pour cela que ses habitans
sont appels matelots,car il existe un semblable rapport enlre les
connaissances intrieureset les connaissances extrieures. Dans
Esaie: Ils se taisent les)) ha~itans de l'Ue, le marchand de Zidon,
celui qui traverse la mer, ils t'ont remplie; mais dans les grosses
eaux la semence de Schichor, la moisson du neuve (c'tait) son
revenu; et elle lait le march des nations j rougis, Zidon, car elle
dit: la mer, la 265. GENSE. CIIAP. DIXIME. 261 forteresse de ln
mer, en disant: Je n'ai pas t en travail d'en~ fant, et je n'ai
point enfant, et je n'ai point lev des jeunes gens, ni fait
parvenir des jeunes filles l'adolescence. - XXIII. 2, 3, .., 5. -
L, Zidon est prise pour les connaissances ext rieures, et comme en
elles il n'y a rien d'interne, elles sont nom mes semence de
Schichor , moisson du fleuve, son revenu, mal'ch des nations, puis
aussi mer, forteresse de la mer, et il est dit qu'elle n'est pas en
travail d'enfant et qu'elle n'enfante pas, expres sions qui ne
seraient nullement comprises dans le sens littral, mais qui
deviennent claires et videntes dans le sens interne, ainsi que tous
les autres passages des Prophtes. Comme Zidon signifie les
connaissances extrieures, elle est aussi appele le circuit d'Isral
ou de l'Eglise spirituelle.- Ez