Creuse-Citron
Journal de la Creuse libertaire n 35 fvrier - avril 2013
l'afft Aroport niet, trononneuses niet ! 2 Radio blaireau 3 Les militaires s'engraissent 4
Lubrification sociale Syndi-quoi ? 5 Capitalisme la poubelle Marcuse dans le coma
6-7 Le rgime des btonneurs Vinci la trappe 8-9 Oil ou oc La Calendreta sur le
grill 1 0-1 1 Lutte des femmes Pripattieglauque 12-13 la soupe Hyper alternatifs 14-15
Potes comptant pour rien... 16-17 Coups de gueule Amen ! 18-19 Mauvaises
lectures 20-21 Revue de crise 22 Rendez-vous 23 La der des der 24
9
anne
Prixlibre
2 l'afft
LE 1
ER
NOVEMBRE DERNIER le collectif
Creuse-Citron avait propos une rencontre
ses lecteurs et diffuseurs, au Fabuleux
destin Aubusson.
En tout une petite vingtaine de per-
sonnes se sont retrouves, des citronnistes
et des lecteurs mais pas de diffuseurs.
Voici les quatre commentaires principaux
qui en sont ressortis et les lments de
rponse apports.
Le journal ne donne pas assez de place
aux infos locales : c'est vrai, nous
essayons pourtant, mais n'y arrivons pas
toujours, peut-tre par manque de profes-
sionnalisme et de disponibilits.
Le journal ne serait pas assez partici-
patif : nous recevons trs peu de cour-
rier de lecteurs et peu de lecteurs taient
prsents cette runion, alors que le
journal est trs lu localement, avec prs de
1000 exemplaires papier diffuss.
Certains articles sont difficiles de lec-
ture : nous faisons beaucoup d'efforts pour
tre lisibles par tout le monde, mais nous
ne voulons pas tomber dans le modle de
la simplification outrancire que nous
donnent beaucoup de mdias (journaux,
tl, Internet) o une phrase plus com-
plexe que sujet / verbe / complment
est bannie. Nous n'avons pas comme
rfrence le pape qui est capable de faire
des homlies sur Twitter en 140 caractres
maxi. Et puis chaque participant au jour-
nal a son propre style, plus ou moins
apprci par les uns ou les autres, mais
c'est la marque d'un individu, d'une per-
sonnalit, chose primordiale pour nous.
Creuse-Citron n'a pas de page sur Face-
de-book : outre la rticence dfinitive que
nous avons participer ces prtendus
rseaux sociaux , notre journal ne vise
qu'un ancrage et une existence locale, nous
n'avons aucune autre ambition.
Voil, nous sommes ouverts toutes
vos contributions et particulirement aux
infos locales.
Aroport de Notre-Dame-des-Landes
cration du comit ZAD23
ZAD 23 : Qui sommes-nous ?
Il a t constitu un Comit local de sou-
tien la lutte contre la cration de l'aro-
port de Notre-Dame des Landes (prs de
Nantes), ainsi que contre tous les grands
projets inutiles et le systme qui les
sous-tend. Ce comit regroupe des habi-
tants de Creuse, membres ou non
d'organisations syndicales, de partis poli-
tiques ou d'associations.
Solidaires de ceux qui luttent sur place :
Nous sommes rsolument opposs
tout projet dmesur, cologiquement
irresponsable, conomiquement et socia-
lement non-viable, au service des intrts
privs, de la mgalomanie des dcision-
naires et de la boulimie des actionnaires.
Nous dnonons la violence dtat :
dune part dans la faon dont les gouver-
nants imposent un projet (dmagogie,
falsifications et autres duperies), dautre
part, dans les moyens rpressifs quils
emploient face ceux qui y opposent
argumentation fonde et pacifisme.
Si la violence dtat est lgale, la rsistance
est lgitime.
Nous sommes pour un amnagement
quilibr des territoires et une agriculture
de qualit adapte son milieu. Dans cet
esprit, nous sommes ouverts toute pro-
position alternative et non nergivore. Les
gnrations futures y ont droit.
Notre Comit informera la population
de notre dpartement. Il agira, en s'ap-
puyant sur les mdias, et en liaison avec
les comits existants, interpellera lus et
dcideurs politiques pour les amener
renoncer tout projet de ce type. Enfin,
dans son soutien, il s'impliquera autant
que possible de faon matrielle et
humaine.
Pour rejoindre le comit :
zad. 23@hotmail. fr ou 05 55 62 46 31
Pour se tenir au courant des actions
prvues : http://zad23. forumactif. fr/
Pour s'informer plus en dtails sur ce
dossier et son actualit : zad. nadir. org ou
acipa. free. fr
Creuse-Citron
et ses lecteurs
Dans toute la France, l'opposition la construction de l'aroport
de Notre-Dame des Landes s'organise. En Creuse, paralllement
au groupe de soutien existant dj sur le Plateau, le comit
ZAD23 s'est cr en dcembre dernier.
ON AVAIT VU SE FAIRE ABATTRE il y a
quelques annes les htres de bord de
route sur le Plateau, entre Felletin et
Millevaches.
Depuis, chaque fois qu'il neige il y a
des congres sur la route, mais le reste
du temps les camions grumiers ne sont
plus gns par les arbres. . .
En bordure de route grande ou
moyenne circulation, petit petit, tous
les arbres ont disparu. Vive les camions !
Et puis on quitte les grands axes, et voil
que le massacre la trononneuse s'tend
sur les bords des petites dpartementales.
Au nom de quel principe de prcau-
tion, de risque zro ou autre rglement
bureaucratique s'arroge-t-on le droit de
couper des arbres centenaires dont le
seul tort est de pousser ou d'avoir t
plants en bord de route ? Le mot la-
gage a-t-il disparu de notre langue ?
MARIE-ANGE
Massacres la trononneuse
DANS UNE RUNION MILITANTE, dbut
dcembre, je tombe sur une ptition qui
circule pour dfendre un emploi de jour-
naliste France Bleu Creuse : Prot-
geons France bleu Creuse. Protgeons
notre radio de service public. Le 30
novembre dernier, la direction de Radio
France annonait lquipe de France
Bleu Creuse la suppression dun poste de
journaliste. Lquipe passe de 7 6 jour-
nalistes compter du 7 janvier 2013.
Consquences : fin des retransmissions
sportives et du Mag des Sports compter
du 1
er
janvier 2013, et moins dinforma-
tions locales dans vos journaux.
Au moment o j 'cris ces lignes, 8 jan-
vier au matin, musique en continu sur
France Inter, c'est la grve : je bascule sur
France Culture pas un mot au bulletin
d'info de cette radio de service
public ! Pourtant tous ces journalistes
partagent la mme maison et obissent au
mme patron.
Qu'il s'agisse de la couverture du mou-
vement des chmeurs Guret en 1998
ou du mouvement de dfense des ser-
vices publics en 2005-2006, France bleu
blanc rouge Creuse a toujours fait la
preuve de son orientation ultra-librale
(voir Creuse-Citron, n 8).
Les seules fois o nous avons pu utili-
ser cette radio pour parler sans tre
musels ou dtourns, c'est l'poque du
Forum social limousin et ce n'est pas une
journaliste qui nous laissait la parole,
mais une animatrice , les journalistes
et la direction lui reprochant de marcher
sur leurs plates-bandes.
Quand nous ouvrons le Fabuleux
destin Aubusson et demandons cette
radio de se faire l'cho de notre program-
mation, la rponse est claire : il nous faut
devenir partenaire et apposer le logo de
la radio sur toutes nos annonces ! Depuis
quand celui qui diffuse de l'info rclame-
t-il une contrepartie ?
Mais, dans notre systme politique,
que signifie une radio de service
public ? Si ce n'est une radio tatique,
c'est--dire la voix de son matre.
Prtendre qu'il puisse y avoir un service
public de l'information, c'est supposer
qu'il puisse y avoir une information
objective. Pour prtendre diffuser de
l'info, il faut d'abord avoir la franchise de
ses ides et l'honntet d'affirmer ses pr-
supposs idologiques et politiques.
En Creuse, hormis les dbuts de Radio
en Marche en 1982-83, le vent de libert
des radios libres n'a pas souffl long-
temps, alors qu'ailleurs des dizaines de
radios associatives, vocation locale,
sociale et culturelle, en marge des
logiques commerciales, ont lutt pour
maintenir leurs activits.
Aujourd'hui, sept postes de journaliste
pour produire cinq minutes d'infos toutes
les heures, avec au minimum 50 % de
faits divers, quelques dossiers et un
maximum d'infos sportives, c'est pas les
cadences Radio tracteurs ! Et si ce sont
les retransmissions sportives qui doivent
faire les frais d'une suppression de poste,
ce n'est pas moi que a peinera, persuad
que je suis que le sport est une invention
gniale qui lie indissolublement la reli-
gion et l'idologie fasciste. Dj que je ne
crois pas aux ptitions, c'est pas celle-ci
que je vais signer.
PATRICK FAURE
La voix de son matre
l'afft - 3
Commentaire d'un citronniste qui participe Radio libertaire
Le rle de la propagande mdiatique dans le fonctionnement
de nos dmocraties est central. Bien peu de journalistes
se rebellent et ceux-l sont virs ou placardiss (nous en
avons quelques-uns qui animent des missions sur Radio
libertaire). Les grves sont le plus souvent corporatistes et
n'essaient pas d'utiliser l'antenne pour faire passer autre chose
que la soupe habituelle (il est vrai que ce serait un casus belli,
vu l'importance de ce moyen de dcervelage).
De mon point de vue, la seule grve ayant rellement conduit
des rflexions sur le rle des mdias est celle de l'ORTF en
1968. Les changes taient d'autant plus intressants qu'ils
taient ouverts tous. J'ai personnellement particip
l'Opration Jricho , qui a vu pendant une semaine les
soutiens aux grvistes dfiler tous les jours auprs de la
Maison Ronde. Ce fut l'occasion de discuter avec quelques
animateurs de cette grve, qui nous ont encourag crer nos
propres moyens d'information. Je me souviens mme de Roger
Louis, ralisateur la tlvision, qui tait prt nous donner
ses cars de reportage pour crer une tlvision libre ! Bien
entendu tous ces dangereux individus ont t virs aprs le
retour de l'ordre rpublicain . Plus modestement, j 'ai ensuite
particip la cration de Radio libertaire
Dans un certain nombre de pays, le dveloppement des
radios libres est bien plus important qu'en France. C'est le cas
par exemple en Amrique Latine (radios communautaires
notamment) o elles accompagnent et prolongent les
mouvements sociaux.
D'ailleurs, en ce moment, les rsistants Zadistes ( Notre-
Dame-des-Landes) envisagent de dvelopper le rle de Radio
Klakson qui pirate localement Radio Vinci autoroute
(107.7 MHz).
Pour la prochaine rvolte sociale en Creuse, l'occupation et la
rutilisation de Radio-France Creuse, un objectif pour les
citronnistes ?
SERGE
4 - l'afft
Le camp militaire de La Courtine
(Creuse) occupe, 6 300 hectares, dont un
village de combat (l'arme s'y entrane
mater les rvoltes urbaines)
1
. C'est l'un
des camps d'entranement militaires les
plus utiliss de France particulirement
pour ses champs de tir et pour les combats
en zone urbaine. La frquentation du
camp est en pleine expansion (en 2011 ,
400 000 militaires
2
y ont manuvr, il y a
eu 260 jours de tir et 251 jours d'utilisa-
tion du village de combat).
Mais face la croissance des besoins
d'entranement (l'arme ne connat pas la
crise), les militaires s'y sentent l'troit.
Ce qui les gne surtout, ce sont les deux
routes dpartementales (D25 et D29 reliant
La Courtine Magnat ltrange et St-
Agnant prs Crocq) qui traversent le camp
et dont ils souhaitent la cession ltat
pour pouvoir les fermer la circulation
civile. Rcuprer ces routes, cela consti-
tuerait une extension de fait du camp et
comme a l'arme serait matresse chez
elle, l'abri du regard des civils.
Cela fait vingt ans que cette histoire
dure et une runion rcente vient de la
remettre sur le tapis ; l'arme n'a pas l'air
de vouloir lcher le morceau, elle a les
moyens de graisser la patte aux lus pour
racheter ces routes. Ce n'est pas le gou-
vernement pacifiste et anti-scuritaire de
la France--flics qui va freiner a.
Sans une mobilisation de la population
il est craindre que ce petit projet trs in-
utile et trs nfaste voie le jour rapide-
ment. Contre cette privatisation du bien
commun par des assassins lgaux et sala-
ris, soyons donc attentifs toutes les
infos sur ce sujet pour tre prts agir.
P.F.
1 . C'est la mme chose dans le camp de Canjuers
(Var) o les villages expropris lors de l'extension
du camp dans les annes soixante-dix, qui ser-
vaient de cibles, ont t restaurs pour l'entraine-
ment au combat de rue.
2. Utilisant : 2 600 000 cartouches, 592 roquettes,
1 09 missiles, 7 821 grenades, 1 4 308 obus et
1 653 kg d'explosifs !
Heureusement qu'on est en paix !
UN CENTRE D'ENGRAISSEMENT BOVIN doit
ouvrir Saint-Martial-le-Vieux l't
2013. Une cinquantaine d'leveurs creu-
sois et corrziens se sont regroups pour
crer la Socit Alliance Millevache
(finance hauteur de 1 ,6 million d'euros
par le ministre de la Dfense
1
). Ils re-
lvent, soi-disant, le pari de se lancer dans
l'engraissement en zone de montagne.
La superficie des installations devrait
tre de 23 000 m sur quatre parcelles de
63 300 m. La capacit daccueil du centre
sera de 1 000 bovins placs dans 2 bti-
ments dlevage et devrait gnrer la pro-
duction de 1 420 taurillons engraisss
lanne sachant que 240 260 jours den-
graissement maximum sont fixs par bte.
Selon le rapport d'enqute d'utilit
publique
2
: Lide tait de prendre une
part de march au monopole actuel de
l Italie dans ce domaine en rduisant tous
les circuits existants, en permettant un
dveloppement conomique local et, par
l mme, en diminuant lempreinte car-
bone globale gnre par cette activit .
Voyons voir, deux questions simples se
posent :
- Comment seront nourris ces ani-
maux ? Avec une production fourragre
et cralire locale ? Impossible vu le
nombre d'animaux. Nous allons
contractualiser avec nos fournisseurs. Le
mas viendra de Basse-Corrze, les tour-
teaux de colza de Creuse et la paille de
Limagne , indique Andr Alanore, di-
recteur de la chambre d'agriculture de la
Corrze, qui pilote le projet depuis trois
ans. Il omet de dire que la chambre
d'agriculture de Corrze a command la
mise en culture de ray grass dans les
Landes et en Gironde ! Ainsi l'aliment
principal, le foin enrubann, arrivera en
camion de l'autre bout du pays.
- qui est destine cette viande ? Une
filiale d'Intermarch (la Socit d'abat-
tage venden), s'est engage acheter
chaque anne 1 400 btes (c.a.d. toute la
production). Le PDG explique : La
demande de viande explose dans certains
pays. Nous avons dcroch des contrats
de lautre ct de la Mditerrane. Nous
sommes engags, en Turquie, en Tunisie,
Duba, en Libye, en gypte et nous
avons besoin dun approvisionnement
scuris. Pour finir le tableau, il faut
ajouter que les veaux seront achemins
vivants par camions Vitr (Ille-et-Vi-
laine) o ils seront abattus, avant que
leurs carcasses ne traversent la Mditer-
rane en avion.
Pour l'empreinte carbone, on est au
top.
Ne parlons pas des risques environne-
mentaux, les services de la Prfecture,
dans un rapport mettant de srieuses r-
serves
3
, ont conclu finalement (on pour-
rait dire, comme toujours) que le projet
tait globalement peu impactant pour le
milieu concern . Et pourtant, un dtail
parmi d'autres, en attendant la mise en
service d'une hypothtique usine de m-
thanisation Ussel, ce sont quand mme
10 000 tonnes d'effluents d'levage qui
seront pandues localement !
Ne parlons pas non plus de cration
d'emplois : il n'y aura que 3 salaris,
1 technicien agricole et 2 ouvriers qualifis.
Mais c'est quand mme un projet
moderne : les deux btiments d'levage
seront recouverts de panneaux photo-
voltaques (5 380 m2) !
P.F.
1 . Ministre de la Dfense, dossier de presse, 1 er
fvrier 2012.
2. Rapport d'enqute d'utilit publique, 26 oc-
tobre 2012.
3. Prfet de la rgion Limousin, Centre d'en-
graissement bovin, 29 juin 2012.
Plus de droit de
passage travers le
camp de la Courtine ?
Encore un projet tordu !
lubrification sociale - 5
Le syndicalisme en question
Notes dans le prolongement des discussions
organises par la CNT de Roanne
L'ANARCHO-SYNDICALISME, tel qu'il s'est
constitu au sicle dernier, postule que le
syndicat est un moyen privilgi pour
une transformation rvolutionnaire de la
socit et la base de son organisation fu-
ture.
Quelle qu'ait t la justesse de cette
ide dans le contexte du dbut du ving-
time sicle, elle se heurte aujourd'hui au
fait que la quasi-totalit de l'appareil
productif est devenue inutile ou nui-
sible la vie telle qu'on peut souhaiter
la mener. Si l'on ajoute cela la
dimension alinante du travail et du
salariat, on comprend la saine raction
de fuite qu'ils provoquent chez beau-
coup de gens dans les milieux liber-
taires.
Cela dit, cet tat de fait ne favorise
gure le travail syndical, ni l'implan-
tation, les liens affectifs, les discus-
sions ou la connaissance prcise des
conditions de travail qu'il ncessite.
On peut par ailleurs s'interroger sur
l'intrt mme d'un tel travail s'il n'y a,
en fait, rien sauver, ou si peu, dans les
branches de pseudo-mtiers concernes.
Si la reprsentation qu'on peut se
faire d'une socit meilleure implique
le dmantlement, pur et pas si simple,
d'une partie de l'appareil productif (et
des infrastructures de transport et de
distribution qui l'accompagnent), ainsi
qu'une rorientation de sa part rcup-
rable, et une rappropriation (voire une
rinvention) des savoir-faire
indispensables qui ont t perdus, alors
c'est la tche que doit poursuivre toute
organisation d'individus s'intressant aux
activits productives, syndicat ou non.
Il est vident qu'une telle volution
correspondrait la disparition d'une
bonne part de ce qu'on dsigne habituel-
lement sous le terme syndicalisme .
Elle apparat cependant ncessaire si l'on
souhaite conserver, non pas le nom de la
chose, mais le but qu'elle poursuivait
une poque donne, dans des conditions
historiques particulires trs diffrentes
de celles que nous connaissons; avant,
mettons, que les principaux syndicats ne
deviennent de simples outils de rgula-
tion de l'exploitation de la main duvre
et de gestion des conflits sociaux.
L'intrt d'une organisation centre sur
l'activit professionnelle salarie, au-
jourd'hui, serait essentiellement de dve-
lopper un discours sur les branches
d'industries o elle est active, qui expli-
querait leur caractre nuisible et la nces-
sit de leur disparition ou de leur
transformation radicale. Elle aurait alors
toujours pour tche de dfendre les int-
rts immdiats des salaris, mais redfi-
nis d'aprs cette perspective, tout en
menant une rflexion sur des moyens de
dsertion qui dpassent l'acte individuel
isol, ou sur la reconversion ventuelle
de certains lieux de production, etc.
Ce n'est videmment pas le plus simple
raliser et on n'en voit pas le dbut
d'une prmisse de commencement. . . Les
usines ferment, pourtant, et mani-
festement sans espoir pour les salaris
de retrouver du travail; mais ils se
mettent en grve, quand il est trop
tard, en comptant sur les dlgus
CGT pour dmontrer, contre l'vi-
dence, que tel site automobile est
utile, ou du moins pas totalement
superflu.
Si, donc, ce n'est pas d'abord vers
les salaris qu'on se tourne, c'est vers
les autres qu'il faut le faire, en cher-
chant soutenir la mise distance du
salariat ds prsent, et les initiatives
pour transformer le mode de produc-
tion capitaliste industriel. De quelle
faon ? C'est ce dont il faudrait parler
collectivement, dans des groupes de
personnes dcids discuter de leurs
besoins et des moyens de les satis-
faire, en vitant quand c'est possible
les relations conomiques. Les
obstacles innombrables qui se dres-
seraient alors constitueraient en eux-
mmes un sujet d'tude part entire.
Ils permettraient aussi de dsigner
beaucoup plus srement que les
spculations abstraites les nuisances
principales auxquelles il faudrait s'atta-
quer, d'abord et avant tout parce que, des
pollutions de tout ordre au march du
foncier, elles empchent les gens de
prendre leurs affaires en main.
F. G., DE LA CNT ROANNAISE
Texte paru dans le n 10 de L'Invendable, journal de
critique sociale en Roannais (99, av. de Paris 42300
Roanne : [email protected])
Les 9 et 10 juin 2012, l'occasion de son entre la bourse du travail de Roanne, la section locale de la Confdration nationale
du travail (CNT, organisation anarcho-syndicaliste) a organis une srie de discussions autour d'une question prenant la forme
d'un paradoxe : dfendre les salaris et combattre le salariat ? Il s'agissait de soulever les problmes poss par l'cart entre les
objectifs rvolutionnaires affichs par la CNTet la ralit de la situation des travailleurs auxquels elle s'adresse. Ces problmes
ne sont pas nouveaux : ils sont constitutifs de l'anarcho-syndicalisme. Ils n'ont cependant fait que s'accentuer avec la
modernisation de la domination conomique et les checs rvolutionnaires du XXe sicle.
6 - capitalisme la poubelle
LE GROUPE Marcuse vient de signer un
nouveau livre remarquable aux ditions
La Lenteur, qui s'attaque une ralit au
moins aussi brlante et dcisive que la
publicit, et dont la critique est plus rare
et plus difficile : l'identification
lectronique (biomtrie, puces RFID) et
plus gnralement les nouvelles
technologies de l'information et de la
communication (NTIC), et
l'informatisation/numrisation toujours
plus pousse de la socit.
Les diffrentes parties de l'ouvrage
s'efforcent de saisir quels processus
historiques et quelles forces sociales sont
responsables du dferlement actuel de
ces technologies, et responsables aussi
de la passivit ou de l'adhsion que ce
dferlement rencontre.
Contrle ou bureaucratisation
Comme l'expose la prface de l'ouvrage,
peu prs tous les discours publics un
tant soit peu crdibles sur l'identification
lectronique, ou l'informatisation en
gnral, reconnaissent la prolifration
menaante des fichiers, les menaces sur
la vie prive, etc. Mais les mmes
discours de gauche vantent ct de cela
(comme tout le monde) les avantages
extraordinaires que reprsenteraient l'in-
formatique et l'Internet pour la dmo-
cratisation du savoir , la communica-
tion universelle et la convivialit, quand
ce n'est pas carrment pour la sauve-
garde de la biosphre, la fin des dicta-
tures et l'embellissement de monde. En
consquence de quoi ces critiques plus
ou moins timides n'ont peu prs
aucunes consquences.
Il est indniable que les nouvelles
technologies correspondent un dve-
loppement vertigineux du contrle,
notamment policier, de tous les aspects
de notre vie. Cependant, on ne peut abso-
lument pas se contenter de ce premier
niveau de la critique. Cette dimension du
contrle n'est ni la seule, ni mme la plus
importante avoir l'esprit.
La premire partie de l'ouvrage est
constitue d'une tude historique mettant
en parallle le dveloppement depuis la
fin du XIX
e
sicle des techniques pr-
informatiques puis informatiques de
production et de traitement de don-
nes , et le dveloppement simultan
des grandes organisations charges de
l'administration et de la gestion des
socits modernes de plus en plus mas-
sifies.
L'tude recense les tendances sociales
qui concourent l'accroissement pro-
gressif de ces technologies : qu'elles
soient lies au dveloppement de ltat
moderne, qu'elles soient conomiques et
lies au dveloppement du capitalisme et
des grandes entreprises, ou qu'elles
dcoulent des idaux progressistes de
rationalisation, de quantification, et de
matrise technique.
Elle illustre que ce n'est pas tant une
intention policire qui motive ce dve-
loppement que la ncessit technique de
grer le plus efficacement possible des
masses humaines toujours plus impor-
tantes et un systme social et de produc-
tion toujours plus complexe.
l'origine des premires tentatives de
recensement systmatique de la popula-
tion amricaine puis d'automatisation du
traitement des fichiers, on trouve par
exemple la volont d'organiser rigoureu-
sement les lections des autorits poli-
tiques du pays ; ensuite ce sera pour
organiser l'aide sociale aux plus
dmunis, puis coordonner les chemins de
fer, puis grer les flux de marchandises
de la grande distribution, etc.
Quelques dcennies plus tard, il y a
quelque chose d'irrel accorder trop de
place dans son analyse au contrle
policier, alors que le dveloppement des
rseaux sociaux constitue la dernire
tape en date de la numrisation du
monde, o chacun se met nu devant la
mgamachine de faon parfaitement
volontaire.
Mais qu'auraient-ils donc faire
d'informations particulires concernant
nos petites vies d'atomes perdus dans les
statistiques ? C'est la gestion des masses,
des nombres, dont ils ont besoin ; certes
toujours plus finement subdivises, cat-
gorises en sous-groupes particuliers,
l'infini de la puissance de calcul de leurs
machines.
Les auteurs rfutent donc l'ide qu'on
pourrait sparer un bon et un mauvais
ct de l'informatisation.
Ils nous rappellent que la nature et la
fonction de l'ordinateur est de trans-
former, de rduire, des objets rels
avec leurs qualits multiples et pluri-
voques, en donnes univoques et stricte-
ment quantifiables.
propos de La Libert dans le coma du groupe MARCUSE
EN 2004 LE GROUPE MARCUSE
(Mouvement autonome de rflexion
critique l'usage des survivants de
l'conomie) publiait De la misre
humaine en milieu publicitaire
1
aux
ditions La Dcouverte. crit dans le
contexte de divers mouvements de
contestation de l'poque (notamment de
sabotages de panneaux publicitaires), ce
texte se proposait, partir d'une analyse
approfondie de la publicit, de son
histoire, de ses acteurs et de son rle
central dans l'conomie contemporaine
2
,
d'en arriver une critique gnrale du
systme social qui elle est dsormais
indispensable : la socit de
consommation , ou pour mieux dire la
socit bureaucratique de
consommation dirige (selon la formule
prcise propose par Henri Lefebvre dans
les annes 1960).
L'ambition du livre tait de dmontrer
qu'on ne peut se contenter de dnoncer la
publicit comme un excs ou une
nuisance, vitable dans le cadre de notre
organisation sociale. On ne peut sparer
ainsi un bon et un mauvais ct de de la
production/consommation de masse.
Si l'on veut bnficier des facilits, des
divertissements, et de la forme
d'abondance que procure notre socit,
alors il faut accepter ce qui va avec, et
notamment l'omniprsence de la
propagande publicitaire et son
incompatibilit avec l'indpendance de
conscience, la libert individuelle, et donc
une dmocratie authentique.
capitalisme la poubelle - 7
Et ensuite, grce cette rduction, cet
appauvrissement, de pouvoir les traiter, les
manipuler automatiquement. Tel est donc
le principe de l'informatique, et la source,
le pralable sa puissance et son dve-
loppement extraordinaire : rduire le rel
en donnes puis manipuler ces dernires ;
bref faire des fiches et des fichiers, de plus
en plus vastes, complexes, puissants.
Il est donc absurde de penser pouvoir
distinguer une informatique avec ou sans
fichage : elle est essentiellement un
fichage techniquement quip et auto-
prolifrant .
L'essai du groupe MARCUSE synth-
tise de manire quilibre les diffrentes
critiques prcdemment formules
l'encontre de la numrisation. Mais c'est
la bureaucratisation du monde qu'il met
en avant comme tendance centrale de
l'poque contemporaine, dont l'informa-
tique est dsormais l'un des vecteurs et
l'une des formes principales.
La bureaucratie, comme toutes les ra-
lits sociales dcisives (qu'il s'agisse de
l'tat, du capitalisme, du spectacle, ou de
la socit industrielle) n'est pas du tout
une chose simple que l'on puisse explici-
ter en quelques lignes mais comme
pour chacune de ces notions, on peut en
pressentir l'influence, pesant sur nos
ttes, toute heure du jour.
l'encontre des fausses vidences
ressasses par les mdias, la bureaucrati-
sation n'est pas ncessairement synonyme
de la grisaille centralisatrice et pauvre
du vieux stalinisme : avec la consomma-
tion de masse et le rseau , elle a
certes un peu chang de tte ; ce livre
nous aide dcrypter son nouveau
visage, et donc comprendre ce qu'elle
est rellement, essentiellement, par-del
ces diverses manifestations historiques et
mutations.
Le monde dans lequel nous vivons
Il n'est rien de plus difficile que de mettre
une distance critique et des mots clairs
sur ce que l'on connat et vit quotidienne-
ment, sur ce qui, en somme, nous consti-
tue, ou constitue en tout cas une part
croissante de notre exprience quoti-
dienne ; ce pourquoi, sans doute, le plus
visible, le plus aveuglant dans notre vie
est aussi ce que l'on entend le moins
dcrit et critiqu.
C'est ce type de savoir, essentiel, que
nous convie la deuxime partie du livre :
non plus une tude historique, mais une
analyse de notre prsent plus concrte,
plus phnomnologique qui tient la
fois de la critique de la vie quotidienne,
de la psychologie collective et de la
rflexion thique sur la dfinition de
la libert.
La place manque pour en faire ici un
expos mthodique, mais il importe de
relever au moins ceci : en essayant de
recenser les formes de la dpossession
sous le rgne de l'informatique, les au-
teurs utilisent le nous pour parler des
contemporains dpossds : ils ne
s'affirment pas beaucoup plus libres, vis-
-vis de toutes ces machines, que ces
contemporains.
Trop communment, ceux qui critiquent
les formes concrtes de la vie que nous
menons en arrivent rapidement prner
telle ou telle rforme individuelle : utili-
ser ou pas Facebook, le tlphone por-
table, Internet, l'ordinateur, la tlvision, la
voiture, le supermarch, etc.
La question n'est videmment pas sans
intrt : si l'on est convaincu que l'in-
formatique et les NTIC sont nuisibles
de tous cts que l'on regarde, il est par-
faitement raisonnable d'essayer de les
maintenir le plus possible distance de
soi ; par principe, par auto-dfense. Mais
ce n'est qu'une petite partie du problme,
qui dpend de beaucoup de circonstances
particulires, personnelles.
La question centrale est autre : le monde
en cours de numrisation est notre monde,
que nous le voulions ou non. La question
est : pourquoi, et comment, s'y opposer.
Ce qui ne dispense pas, videmment,
de rechercher, autant que faire ce peut, la
cohrence titre personnel : on n'en pen-
sera que mieux, que plus librement.
Le livre se conclut par une tentative de
trouver des pistes d'interventions pour
lutter contre la numrisation et son
monde, sans sous-estimer ni l'ampleur de
la tche, ni notre extrme faiblesse. Il re-
vient sur diverses tentatives d'opposition
de la dernire dcennie (contre les OGM,
la biomtrie, la Commission nationale
informatique et libert, contre le fichier
Base-lves ou le puage des animaux
d'levage) pour tenter d'en tirer des le-
ons pour la suite (des documents sur ces
oppositions sont rdits en annexes). Il
renvoie ainsi dos--dos citoyennisme et
insurrectionnalisme pour leur incon-
squence et cherche dfinir une autre
voie, troite mais praticable, pour em-
pcher le monde de se refermer :
d'abord se dresser, l o on se trouve,
contre tel ou tel projet de dveloppement
particulier. Avec comme perspective
moyen terme, la cration de brches
dans le consensus au sujet [. . . ] des nou-
velles technologies [. . . ] et la diffusion de
pratiques d'insoumission leur en-
contre ; et comme perspective long
terme, un mouvement de dsobissance
gnrale aux injonctions bureaucratiques
et technologiques incessantes permet-
tant que se constituent des espaces de
discussion et de conflit autour de la
question de la libert .
CDRIC
1 - Ce titre est une allusion l'un des plus
clbres textes de l'Internationale Situationniste :
De la misre en milieu tudiant.
2 - Pour preuve du caractre central de ce rle,
l'tude de MARCUSE rappelle le budget de la
publicit au sens large dans les conomies
modernes, et tout autant la proportion de la
population qui travaille plus ou moins directe-
ment pour la pub, le marketing ou la vente .
Elle aide galement comprendre que notre
socit de masse, avec la production l'chelle
dmesure que nous connaissons, a besoin pour
fonctionner d'organiser strictement, de planifier,
non seulement la production des marchandises,
mais galement leur coulement , leur
consommation par les diffrentes clientles. C'est
bien cela que servent le marketing et consorts :
il faut que les marchandises soient consommes
l et quand cela a t prvu. La libert de choix
du consommateur est une illusion subjective.
Vos normes sont trop troites pour imaginer nos ralits
Parfois lactualit, bien malgr elle, metle doigt sur quelque chose de dense, dePoLiTiQUE. sintressant aux dboiresdun chantier pharaonique et inutile,comme il y en a des pelletes de par lemonde, elle ne peut faire autrement quepasser en revue les forces en prsence :une multinationale qui compte parmi lesplus puissantes du monde, une poigne depaysans et de totos qui jouent aux guerresindiennes. Lenjeu ? 5 000 hectares debonne terre nourricire et fertile.
Llu, je refuse absolument de my int-resser, tout comme au piteux Hagelsteen,ci-devant prfet du pays de Loire etemploy par Vinci pour se charger de laconcession de laroport. Certainshumains sont vendre et dautres pas. Lespremiers encombrent ce quon appelleassez improprement la vie politique. ils nefont pas honneur lespce humaine, quipar ailleurs est capable de peindre le portde Delft, voire de partir en guerre, piedsnus et la fleur au fusil, pour dfendre lespquerettes contre le bton. Ce qui est, notre poque, lun des seuls combats vala-bles, pertinents et CoNCrETs. Pour -quoi ? Parce que cest un des seuls qui nese trompe pas dennemi.
Le Droit est du ct de Vinci. on pour-rait mme dire que le Droit est taill surmesure pour Vinci. Le Droit a toujours tlinstrument des gros cupides minoritairesqui ont invent le pouvoir pour sassurerla lgalit de leurs oprations les plusdgueulassement illgitimes. Par lgalit,entendez : ce qui sera dfendu flingue lahanche par les forces de lordre dun tatde Droit (Droit confr par les suffragesquon trait au peuple, afin den faire sonbeurre).
Les robocops, en fonant dans le tas desindiens, se montrent sous leur jour authen-tique de forces doccupation, commelquipe surdimensionne de culottes de
peau et de flics nigriens et franaisdploys autour de la mine duraniumdarlit, proprit dareva et chantier deVinci en terre nigrienne. ou les nonazismain dans la main avec la flicaille dans lafort de Khimki, non loin de Moscou,autre chantier de Vinci qui colle de lurti-caire aux riverains. ici ou l-bas, grossi-rement l-bas, de faon plus nuance ici,les tats ne sont que les porte-flingue des multinationales, lesquelles appellent dr gulation le dgueulis de rgle-ments coercitifs quelles crachent commeppins de pastque par le biais dorga-nismes parfaitement illgitimes mais quiont mis les tats leur botte, oMC et pan-tins drivs comme lUE.
il y a plusieurs solutions au racket mon-dial qui saigne blanc les menus peuples,et aucune ne passe par les tats. La propo-sition la plus rigolote qui passe par ltatque jaie lue rcemment, dans un petit fas-cicule de certains membres dattac quisopposent dautres sur le concept dedmondialisation, est celle de sapir. Je nersiste pas au plaisir de passer le joint : lasolution pour la Grce consiste dune rpudier sa dette, de deux rquisitionnerla Banque centrale de Grce pour quellefasse fumer la planche billets ( illgalmais techniquement possible ). aprsquoi, les cranciers cocus de la dettegrecque seront trop contents de rcuprerce pognon interdit qui, aprs tout, ne sedistingue pas du pognon lgal, mme sicest trs vilain. Le dficit budgtaire ainsiescamot, il ny aura plus qu remprun-ter des taux acceptables et roule mapoule. il y a des conomistes qui vousrjouissent, de Maris premire mouture (ila vieilli, hlas !) Lordon en passant parsapir, le plus drle. Le problme, cestque toutes ces institutions quon peutretourner comme des flinguots ont unetendance lourde servir Dassault plutt
que Geronimo, pour le dire en images, etque les hommes de pouvoir ont une affec-tion immodre pour le manche. on peutsupposer que si Charlot avait le pouvoir, ildonnerait bouffer tout le monde. Maisce qui dfinit Charlot, cest quil na pas lepouvoir, que le pouvoir est tranger sanature, et que vouloir ly amener voqueirrsistiblement la fameuse rencontre for-tuite, sur une table de dissection, dunemachine coudre et dun parapluie : cestbeau, cest dj mort. Trouver un politiquequi ait envie de faire ce que suggre sapir,voil lutopie.
il vaut mieux sadresser au Bon Dieuqu ses saints, au Parrain qu ses porte-flingue. Cette putain de terre, en ces tempsde capitalisme dliquescent, est du Nordau sud et de lEst louest la cure descha rognards, qui ne font plus dans le dtailet ventrent, dfoncent, dportent, bton-nent, sous nimporte quel prtexte dumoment que a donne lieu de substan-tiels dplacements de monnaie. La mon-dialisation aura eu cet avantage detransformer la terre entire en territoirecolonial et de soumettre tous les peuples des plans dajustement structurel plusvachards les uns que les autres. la bonneheure, au moins on sait o on habite et surqui il faut tirer : principalement les multi-nationales comme Vinci, qui nous tondentpar le biais des Partenariats Public-Priv(la puissance publique dlgue de tita-nesques projets dinfrastructures, hostos,taules, routes, aroports, rocades, dessquales monstrueux qui se paierontensuite sur la bte, cest--dire lusager.La puissance publique, pour peu quellesoit justement dfraye de son dvoue-ment aux multinationales, est prte ven-dre pre et mre, lacs et rivires, peuplecul nu si on le lui demande gentiment).Cheux nous, les PPP datent de 2004.Comme disent les mchants, en ces temps
8 le rgime des btonneurs
Guerilla days
Lactualit est gnralement dsesprante : trie par une agence qui balance la mme bouillie prmche toutes les gazettes, elle ne nous apprend jamais que ce dont on se beurre le coquillard. Il est fastidieux de faire le tri entre le futile, linintressant, le faux et le putassier, dans quelque quoti-dien quon mette le nez.
le rgime des btonneurs 9
de crise, cest une faon de dissimuler dela dette en la changeant en crdit, crditque devront payer jusqu la fin des tempset pour les sicles des sicles les enfantsdes enfants de nos enfants. Car cette detteainsi planque est videmment souscrite notre nom nous tous, ramasse-miettesque nous sommes. Prisonniers de ce bordelinternational, nous alignerons les passesjusquau jugement dernier pour rembour-ser la Madame. Et les taules, il faudra lesremplir, et les hostos, il faudra les quiperde compteurs chaque lit, et on na pasfini de banquer pour se dplacer. onassiste dj des arrangements croqui-gnoles, comme Honfleur o lHpitalpublic, la clinique prive de Dauville et lecentre de cardiologie ont t regroupsdans le mme btiment construit par Vinci.La gestion des urgences tant commune,chaque bless qui rapplique est frocementdisput entre les deux instances. Non seu-lement lhosto paie un loyer prohibitif lapolyclinique, mais en plus chaque foisquun patient emprunte un couloir privpour aller au bloc, en radiologie ou aulabo, il doit acquitter un droit de passage. orlans, Vitalia sest fait botter le culpar les salaris et le directeur de lagencergionale de sant, et est partie avec sonPPP taill en pointe construire une cliniqueprive ailleurs qu lhpital public.
Mais le pain saccumule sur la planche,et rclame des troupes fraches : Vinci faitaussi dbile que laroport de Notre-Dame-des Landes, cest le stade des lumires Lyon, chantier monstrueux qui exproprienombre de culs-terreux pour accueillirlEuro 2016. La commission denqutepublique a rendu son avis sur ce projet en2010, elle dplore et sindigne. Elle estmignonne, la commission denqutepublique. Les travaux de terrassement ontcommenc. En tout cas a nous claire surlutilit de quoi pour qui : en 2006, leGrand Lyon achte (dj !) des terrains des paysous entre 7 et 14 le m2. Enavril 2011, il cde une trentaine dhectares lolympique lyonnais pour 40 le m2.aprs quoi, quelques mois aprs, leConseil communautaire du Grand Lyon
rvise le PLU, faisant grimper le prix aumtre carr de cette bonne glbe 300 .200 millions deuros pour des terrains cho-ps six mois plus tt 22 millions, cest cequi sappelle faire la culbute ! Les associa-tions opposes au projet manquent totale-ment dhumour, elles parlent dententeillicite, dabus de pouvoir, de dtourne-ment de fonds publics, de favoritisme et derecel de favoritisme. Et bin, avec quoivous voulez payer Vinci, vous ? on le saitquils sont pourris jusqu la moelle, cestbien pour a quon les a pas lus, quon leslira jamais. ils nous ont vendus jusqu laquinzime gnration. ils ne sont mme
pas nos ennemis, juste les chiens de nosennemis. Haro sur Vinci ! Haro sur Total,Bouygues et Bollor ! Les vrais souverainsquil urge de raccourcir, cest eux. Lereste, cest sapir qui le dit, nest quuneaffaire de jeux dcriture mais le mieuxserait de balancer les Tables de la Loi aubouillon une bonne fois pour toutes. il suf-firait dabolir toute proprit qui ne soitpas dusage et de pter le monopole de lamonnaie, pour commencer.
Mais bon, ce que jen dis Jy connaisrien, cest juste pour rigoler.
LaUrENCE BiBErfELD
(Les noirs jouent et gagnentchaque fois quils en ont envie.)
ciels la mme poque, la mme que cellequi est aujour dhui enseigne dans degrandes universits aux quatre coins dumonde
Mais pas dans nos coles ! au momento la Calandreta Lemosina subit lesattaques mal renseignes dune associa-
tre libre allait lencontre de ses intrtset cela na jamais favoris son expansion.
Dailleurs, aujourdhui, les coles utili-sant ces pdagogies sont bien rares danslenseignement public et ce nest gnrale-ment que quand la molle rvolutionnaireen a t vide au profit dun bnficepdagogique quelles obtiennent quelquesoutien de linstitution.
Dautre part, alors que loccitan estenseign dans les coles publi ques dans denombreux dpartements du sud-ouest,rien nest fait localement par lducationnationale, mme si les enseignant-e-s deHaute-Vienne peuvent obtenir lhabilita-tion enseigner loccitan dans leur classe.Linstitution nassurant donc pas son rlepour la pratique de cette langue, on peutconsidrer que le Conseil gnral sy subs-titue partiellement travers cette subven-tion.
si on peut comprendre que la LibrePense vrifie les subventions accordespar le Conseil gnral, il nous semblequen la situation elle le fait comme unvritable contrleur de gestion et noncomme une organisation vises philoso-phiques ou politiques.
tre libre penseur, cest avant tout laliaison entre libert et rbellion , dit le sitede la Libre Pense. Cette belle phrase noussemble aujourdhui aller lencontre decette attaque contre les financementsdune cole qui espre mener des enfantssur le chemin des femmes et des hommeslibres
Occitan a lescala ?
Fau 'visar chas los vesins
Loccitan? Le patois, quoi aaah, dac-cord ! Une langue, quoi juste une languemillnaire, crite avant le franais, languedes troubadours (dont bon nombre limou-sins), inscrite profondment dans les nomsde lieux, dans le franais parl ici, la mmelangue que celle parle dans 33 dparte-ments du sud de la france, en italie, dansle Val daran en Espagne (o elle estlangue officielle), la mme que celle quifut parle dans les cours europennes auMoyen-ge, langue des documents offi-
10 oil ou oc
La Calendreta lemosinaou quand la Libre Pense se trompe dennemis
Aprs avoir obtenu, juste titre,la condamnation de ltat danslaffaire du financement publicdes Ostentions limousines, laLibre Pense vient de sen pren-dre des subventions peruespar la Calendreta Lemosina,cole dimmersion occitanebase Limoges.
La CaLENDrETa fait partie dun rseaudcoles laques assurant un enseignementpublic en occitan. Mais au-del dtre unesimple cole dfendant une langue tradi-tionnelle, cest aussi et avant tout unecole dfendant une pdagogie active.
Cest ainsi que les enfants sont relle-ment impliqu-e-s dans lcole et dans sagestion travers des assembles, que lescontrles traditionnels sont remplacs pardes passations de ceintures (comme aujudo), que lenfant a le choix dans ses acti-vits ou encore que les nombreux projetsmens par lcole ne la limite pas aubachotage qui tend trop souvent gagnerles cours des coles publiques.
Et que dire du fonctionnement entreenseignant-e-s ? ils se runissent en amas-sadas federales et confederales afin dedcider de ce que doit tre le projet desCalendretas. Ce langage faisant directe-ment cho au syndicalisme est bien saplace dans le mouvement des Calendretas.
Cette pdagogie revendique par laCalen dreta est issue du mouvementfreinet. Cest une pdagogie sociale la-bore au cours du xxe sicle sur le motdordre Changer dcole pour changer lemonde, changer le monde pour changerlcole Le propre de ces pdagogiesest que, quels quen soient leurs instiga-teurs et instigatrices (freinet, faure,ferrer, etc.), elles ont toujours d seconstruire en dehors des coles publiques.En effet, ltat avait bien compris que leurbut dpanouir lenfant pour en faire un
tion pourtant plutt frquentable en gn-ral, il semble important de rappeler le sortrserv loccitan dans notre acadmie
Pour faire simple, lacadmie deLimoges est un dsert pour lenseignementde loccitan lcole, malgr les textesofficiels en vigueur.
En effet, en 2006 a t cr le Conseilacadmique des langues rgionales, censse runir deux fois par an. son rle(consultatif) est de participer la rflexionsur lenseignement des langues rgionales,sa mise en uvre, sa promotion (!), etc.or, dans notre acadmie, il ne sest toutsimplement jamais runi !
Nous navons bien sr pas de conseillerpdagogique dans ce domaine, aucuneoffre de formation rappelons quici,lorsquon voque lenseignement deslangues (au pluriel, oui oui !), il y a lechoix entre langlais et langlais (voirles propositions danimations pdago-giques ou le plan de formation). il existebien une personne ressource en occitanen Haute-Vienne, mais il sembleraitque son existence soit bien cache, :
en attendant la reprise 11
mme aux yeux des quipes de cir-conscription rappelons que
chaque acadmie concerne se doit norma-lement de proposer un enseignement enlangue rgionale.
Voil pour ce qui concerne le ct offi-ciel de la chose.
Dans les faits, il faut au moins reconna-tre quil ny a pas dinterdiction offi-cielle de sapprocher de loccitan Lenuancier des comportements de linstitu-tion varie selon les lieux et les momentsdune bienveillante ignorance un ddain vocation dissuasive. Dans cette palettefade, vous ne trouverez par contre pasdenthousiasme, dencouragements, din-citations ou mme de dbut denvie depetite bonne volont En gros cest : sivous voulez faire de loccitan, faites-en,
mais ne comptez pas sur les institutionspour vous y aider.
Quelques rares documents dans les dif-frentes bibliothques, rien au pointlangues ah ah ! point de langues ?), brefrien nest fait pour aider les coles pro-poser une approche, une initiation ou unenseignement de loccitan.
Quelques initiatives individuelles sontmalgr tout menes, et quelques rarescoles bnficient de laide (prcieuse) dumilieu associatif, en particulier liEoLemosin (institut dEstudis occitans dauLemosin) par le biais de linterventiondun animateur dans quelques coles duPNr (Parc naturel rgional) Prigord-Limousin. il semblerait que dans cedomaine, nos chers iEN (inspecteurs-trices de lducation nationale), DasEN(Directeurs-trices acadmique des ser-
vices de lducation nationale) ou autresrecteurs et rectrices, montrent moins dem-pressement qu laccoutume pour faireappliquer des textes officiels
Un petit coup dil dans les acadmiesvoisines (particulirement Bordeaux et lesite Capc, ainsi que Toulouse etMontpellier) leur permettrait de mesurerlinsondable nant dont ils sont responsa-bles. En effet, ces acadmies ont desconseiller-re-s pdagogiques en occitan,voire des matres et matresses itinrant-e-s, et un espace ddi sur les sites acad-miques.
syndicat des travailleurs de lducation(sTE) CNT Limousin
in La Grille de lduc, n 8
aCCoUD devant la machine caf, jervasse en sirotant mon jus dchaussette.Je me laisse bercer par les bruits venus delatelier, et mon imagination insolente faitle reste
assis dans le foss au bord de la route,je regarde ltrange ballet incessantde mes cong-
nres. Les fourmistravailleuses sagitent dans tous les
sens et dplacent des montagnes, souslil omniprsent et perspicace des gar-diens de la paix. Je constate, sans grandtonnement, que bien des individus spa-nouissent dans la docilit et la servitude.
Lobissance est une qualit reconnue. ilsgobent leur infme pitance avec gourman-dise. ils avalent les couleuvres officiellesdune seule traite, cul sec, comme le trounormand, puis ils rotent et sexcusent en selchant les babines. Jen demeure fascin.
Essayez donc de les librer de leurschanes, ils vous demanderont poli-ment des pelotes de fil de fer et desaiguilles, afin de sen tricoter denouvelles encore plus solides. Leslaisses, les cltures lectriques, lesgarde-fous, les GPs, cest vraimentpratique ; a vite de scarter dudroit chemin, de sgarer danslinconnu et, au final, de sombrerau fond de ces prcipices vertigi-neux qui guettent les rveurs etautres utopistes.
Cest tellement bon de sentir le collierautour du cou, et le regard bienveillant dumatre, svre mais juste, qui distribuequitablement les coups de btons aux unset les pluchures de carottes aux autres. Lasanction dune main et la rcompense delautre, telle est la force des dresseursdanimaux de cirque. Et malgr tant de
bons soins,si ces ingratsse mettent g r o g n e r ,donnez-leurun os ronger : un Noir, un Basan, unplus pauvre queux, pour quils susent lesdents et foutent la paix sociale.
subjugu par le spectacle, et ny tenantplus, je me lve, japplaudis et me mets braire de toutes mes forces. Je suis devenuune bte de somme sans fardeau traner,sans ordre excuter ; pourtant, je nensuis pas plus libre pour autant.
Devenu un marginal, je marche lorsqueles autres courent, je regarde lorsque lesautres font, je divague lorsque les autres sepromnent. Les forats de la vie me mon-trent du doigt et me traitent de bon rien.Jentends leur cri de colre : allez vabosser, feignant ! Toi aussi va rembourserla dette !
La pause se termine, je retourne mon
poste. Le caf a parfois un drle de got.
sTPHaNE
Cinq minutes de pause
:
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12 lutte des femmes
Le systme prostitutionnelFacette complexe du patriarcat
VoiCi UNE aiDE BiENVENUE la rflexion surla libert; argument souvent invoqu: jesuis libre de me prostituer, je suis libre deporter le voile, etc. Un choix, la prostitu-tion? Un choix, rester la maison pour fairele mnage, la cuisine ? soccuper desenfants, cest noble, non? Est-ce vraimentde libert quil sagit, et non pas pluttdalination, de violence contrainte ?Noublions jamais que le choix de seprostituer ne concerne quune toute petitefrange des personnes prostitues.
il ne sagit pas de stigmatiser les per-sonnes prostitues, mais au contrairedtre solidaires de leurs luttes, ce quinest pas en contradiction avec le refus dela prostitution, qui est un systme auxenjeux conomiques normes. Cest undbouch pour le systme capitalistemafieux, qui rapporte des sommes consi-drables, avec beaucoup moins de risquesque la drogue par exemple.
Le patriarcat
Quelles que soient les contres, la femmenest jamais lgale de lhomme. Unevaleur diffrente est attribue chacun desdeux sexes. La femme a souvent servi demonnaie dchange.
Le patriarcat rgit notre sexualit aveclexploitation marchande du sexe et ducorps dans un continuum de violencessociales pour le maintenir. Tout est imbri-qu : viol, harclement sexuel, mariage,objectification dans la pornographie, usagermunr du corps, esclavage sexuel, pros-titution, ingalit conomique
Qui se prostitue? La majeure partie despersonnes prostitues y est contrainte :ncessit conomique ou violences phy-siques. noter que dans 50 80 % des cas,elles ont subi des violences sexuelles dansleur enfance. Et que les proxntes, orga-niss en rseau en gnral, en sont les plusgrands bnficiaires.
Des camps de dressage existent qui met-tent au pas les rcalcitrantes (jemploie le
fminin, car les femmes sont en premireligne). Lasie, lafrique, lEurope de lEstsont aujourdhui les grandes pourvoyeusesdes rseaux: on ne peut donc ignorer le liendirect entre pauvret et prostitution.
Le dveloppement industriel du com-merce du sexe a dbut il y a quarante ansdans les pays du sud-Est asiatique, avec laguerre du Vietnam, pour larme amri-caine. il a atteint depuis une dizaine dan-nes les pays de lEst avec la guerre enBosnie-Herzgovine, pour larme delotan. Les infrastructures prostitutionnel -les ont servi ensuite pour le tourisme sexuelencourag par le Pentagone qui a allou desfonds, le fMi et la Banque mondiale favo-risant ces industries de divertissement.Et, en 1990, on considrait que 33 millionsde personnes (enfants et adultes) taientprostitues en asie du sud-Est.
La prostitution venant dafrique est assezdiffrente, plutt familiale quen rseauxmafieux, sans culpabilit ni remords, pourle bien des enfants: ce qui donne rfl-chir sur ltat actuel de la misre africaine.
Oui, nous voulons tre libres !
Mais libres de quoi?
Les arguments dfendant le systme pros-titutionnel sont repris par des femmes (etdes hommes) : libre choix, travail commeun autre, etc. Cette fiction conforte les pro-fiteurs du systme.
se prostituer est-il un travail commeles autres ? Le client est-il un amantcomme les autres ? La relation sexuellepeut-elle vraiment tre compare unetransaction commerciale comme uneautre? Peut-on imaginer faire une forma-tion, obtenir un diplme Bac+2 dans laprostitution? [] Pensons-nous proposerce choix professionnel nos enfants ?
sduction, pornographie, prostitution :triangle denfer de la libration desfemmes !
Les auteures passent en revue diff-rentes politiques lgislatives europennes.
au final, on voit clairement que la recon-naissance de la prostitution entrane sonaccroissement ; linverse, son interdic-tion (avec une longue politique en faveurde lgalit entre les femmes et leshommes, et une rpression des clientsconsidrs comme des dlinquants passi-bles de peine de prison) amne une trsforte diminution des prostitueurs (-80 %)et des prostitu(e)s (-50 %).
Le commerce dtres humains nest pasun change marchand comme un autre ; ilbanalise lide du corps fminin disposi-tion des dsirs masculins et entrane unniveau de violence lev pour les per-sonnes prostitues, mais pas seulement : cesont toutes les femmes qui, au final, sontconcernes.
Que dit Genevive fraisse?Je refuse le dbat qui occupe certaines
fministes de savoir si cest un bon ou unmauvais consentement de se prostituer, deporter le foulard, etc. Mais le consente-ment est-il un argument politique? Est-ceque je peux faire le monde de demain aveclargument du consentement individuel ?En ce sens, je pose la question du poli-tique, et pas seulement celle de ladditiondes libres choix. [] Le consentement desdomins est-il un argument politique?
Les auteures le confirment :Loin de nous lide de ne pas disposer
librement de notre corps, mais la vraielibert ne peut se vivre que dans lgalit,et la vraie galit, cest la gratuit !
Le systme prostitutionnel est fond surdes principes dingalits sociales et dedomination patriarcale. il trouve ses racinesdans une ingalit plusieurs facettes,notamment celle de classe, mais aussi cellelie aux origines et celle de sexe.
soLaNGE
Anarchisme, fminisme, contre le systmeprostitutionnel, Commission femmes de lafdration anarchiste, 2009, 132 p. ; Et aussi, Rfractions, n 24, mai 2010.
Anarchisme, fminisme, contre le systme prostitutionnelRencontre-dbat avec les auteures : Hlne Hernandez et lisabeth Claude
organise par le cercle Gramsci de Limoges
le jeudi 11 av
ril 20h30
salle Blanqui
3 Limoges
lutte des femmes 13
De la prostitution comme une barbarie
Le texte de Yolaine Guignat ci-dessous est une introduction (extrait) la rencontre du 11 avril prochain Limoges
DaNs LE DBaT QUi siNsTaUrE souvent,daucuns avancent que lalination inh-rente au systme prostitutionnel est compa-rable celle du monde du travail. Cest unraccourci que dment la ralit. En effet,certaines situations douloureuses et ali-nantes nengagent directement que lecorps ; cest le cas de louvrirE travaillant la chane ou dans les mines dordamrique Latine, ou de cet autre sans-papiers et sans droit. Cest le cas du prison-nier, politique ou pas, de la victime hurlantsous la torture. Mme si chacune de cessituations a forcment des rpercussionsmentales, nous savons aussi que certainEsont russi les dpasser justement par laforce des valeurs auxquelles ils ou ellescroyaient : en pensant aux copains etcopines quil ne fallait pas trahir, en se rci-tant des pomes, en pensant une toile deMir, etc. Ces exemples attestent duncontrle possible par ltre humain sur sonressenti : motion, douleur, plaisir. il mesemble que, sans ce contrle, il ny a pas delibert possible.
avec la prostitution, la libert nexistenulle part et jamais car lacte sexuel com-mercialis engage lintgralit de la per-sonne humaine. La sexualit, quelle quesoit la forme quelle prend, engage chacunet chacune dans son intimit profonde, phy-sique et psychique puisque le premierorgane sexuel, cest prcisment le cerveauavec sa charge mentale et fantasmatique.
Par ailleurs, le systme prostitutionnelrabaisse le plaisir sexuel un produit deconsommation banal du systme capitalistemarchand mondialis.
Cest pourquoi la prostitution constitueune alination suprme, totale et absolue,neurones, fantasmes, bouche, verge, clito-ris, vagin, anus compris. Et mme sicertainEs prtendent avoir choisi, cela nychange rien: choisir de senfermer ne sup-prime pas lenfermement.
La personne prostitue vend du plaisir,pas de lamour, comme elle vendrait unetablette de chocolat ou un film porno, maispourtant, ce faisant, ne vend pas que cela :elle se vend elle-mme, et saline beau-coup plus intgralement que louvrier quivend sa force de travail et sa comptence et
qui a obtenu le droit de grve. o et quandles personnes prostitues peuvent-elles direnon? sous les coups? sous le canon dunrevolver? aprs une injection dhroneadministre de force?
sil y a jouissance, dans le systmeprostitutionnel, elle est sens unique carce qui est lordre du jour, cest le plaisirdu payeur, pas celui du ou de la paye.
Ensuite, malgr lagrable souve-nir du mot dordre deMai 1968 : Jouissez sansentrave, rappelons-nousquand mme la topique freu-dienne qui dfinit la jouis-sance comme le simpleassouvissement dune pulsion libidi-nale archaque, laquelle sont dail-leurs soumis aussi les animaux, etcet assouvissement, mme si cestun besoin fondamental, najamais t et ne sera jamais lex-pression dune quelconquelibert.
Les adeptes de lordremoral et des religions detoutes obdiences sont bizar-rement plus prompts condamner lavortement oules contraceptions que le sys-tme prostitutionnel qui btitson emprise sur le sexe, la vio-lence et largent. La prostitu-tion constitue pourtant une autrebarbarie, base sur le mon-nayage de lassouvissement dunepulsion, au cours duquel personneprostitue et personne cliente nesont que des produits mar-chands. Elle spanouit enmme temps que la misreconomique et affective,elle perdure dans lidemythique dun choix quinen est pas un, elle ster-nise avec la complicit deltat dans lindiffrencegnrale.
Nous, anarchistes, fmi-nistes, nous combattons le sys-tme prostitutionnel.
YoLaiNE
Ma
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rix.
14 la soupe
Des ZAD (zones alternatives de distribution) partout?
Quand Hyper et Super
accaparent le march
LHexagone a le privilge dabriter la plusforte densit dhypermarchs au monde etden faire bnficier des consomma-teurs porteurs des ttes (de gondoles) ori-ginaires de Pkin, Varsovie, Bogota,Jakarta, rio de Janeiro, etc. on peut enremercier nos cinq enseignes de lagrande distribution dont le chiffre daf-faires global est lquivalent du PiB de laColombie : Carrefour (n 2 mondial,10 000 magasins, 470 000 employs),auchan, Casino, Leclerc, LesMousquetaires. Leurs mthodes poursapproprier une part importante du mar-ch ont t dnonces par ChristianJacquiau, dans le livre Les Coulisses de lagrande distribution. Pour rtablir uneimage un peu ternie, le rcent attrait pourle bio leur sert gagner en respectabi-lit, tout en ralisant des hyperprofits
De la bio sans proximit
la proximit sans bio
Carrefour le premier, aprs le succs de saboule bio , a lanc une gamme de pro-duits bio, visant alors une clientle sensi-bilise lenvironnement, tendance bourgeois bohme . Les appellationsco-thico-durablo-quitablo-responsa-bles commenaient tre la mode.
Par la suite, sous les encouragements duministre de lagriculture, Il faut luttercontre lide que faire du bio, cest fairepetit, la cible change et la grande distribu-tion vise la mnagre de moins de 50 ansqui veut du sain, du dittique, non lebobo-vert amateur de lait de soja. Elleva mettre ses griffes sur 40% de la vente debio en 2005, 45% en 2009, avec une crois-sance dans ce domaine de 19% en 2009 et10,8% en 2010. Leclerc regrette son retard:On a t timide sur le bio, on sen est servi
davantage comme un moyen de communi-cation citoyenne que pour faire du business.Chaque enseigne lance sa MDD (marque dedistributeur) : agir Bio (Carrefour),Vivre Bio (auchan), Bio Village(Leclerc) dont elle contrle totalement lafilire. Les fournisseurs, en gnral desPME, doivent baisser leurs prix pour acc-der ce march en expansion. ils pressurentdonc leurs employs et les producteurs dematires premires, en gnral importes.sont privilgis les pays main-duvrepeu onreuse, prix de la terre peu lev, pos-sdant de grands domaines monocultureintensive. Les prix bas annoncs permet-tent des marges importantes, par exemple7 euros sur les fraises bio, au lieu de 3 eurossur les fraises non bio.
Devant la vague actuelle de circuitscourts, les enseignes ont cr de nouvellesmarques : Cest du coin , De cheznous, Direct producteur, Pro duc teurslocaux, ce qui permet dadmirer dans unmagasin une photo gante dun agriculteuragrmente dun Merci Grard. Une pla-quette vante les consommateurs frus dac-tion sociale et de prfrence locale, maissabstient de toute allusion labsence depesticides ou au respect de lenvironne-ment. on ne peut tout avoir
Zones dalimentation directe
De nombreuses initiatives, un peu partouten france, court-circuitent le systmemarchand (amap, groupements dachat,groupements de producteurs fermiers),permettant daccder des produitslocaux, souvent bio, un prix abordable.Ce mouvement tire sa force de sa diver-sit, de sa spontanit, de labsence denormes ou de modes demploi qui enca-drent et contrlent. Leurs noms en tmoi-gnent : Choux-fleurs et pissenlits (Gard),Les mangeurs du Causse (Lot), sortir du
supermarch (aveyron), Toutlemon -dilaitbio (rgion parisienne), etc.
Les participants collectent et distribuentbnvolement les produits. ils fonctionnentsouvent avec une organisation horizontale,parfois au consensus, chacun sinvestissanten fonction de ses dsirs et de ses possibili-ts. Les objectifs sont affirms:
Nous voulons mieux nous nourrir enconsommant bio, pour respecter lenvi-ronnement et combattre les multinatio-nales qui nous empoisonnent, et aussi :
Nous avons la volont de crer desalternatives la socit marchande. Nousvoulons rester libres et dfendre lauto-organisation. Nous avons dcid de limi-ter la taille du groupement. Sil continue grandir, un autre va tre cr.
Cela permet des paysans de rester laterre, dautres (parfois issus de lassocia-tion) de sinstaller, et aussi leur accompa-gnement vers une diversification descultures et, ventuellement, une reconver-sion en bio :
Nous ne voulons plus, par le biais dela grande distribution, participer lanantissement des producteurs, et :
Le droit lalimentation et la dfensedune agriculture paysanne fournissent uncouple porteur dexpriences socialesnouvelles, qui constitue un engagementpolitique.
Paralllement des boutiques de produc-teurs fermiers se multiplient dans toutesles rgions.
Pour les produits bio la rpartition desventes est la suivante : grandes surfaces45 %, magasins spcialiss en rseau26%, magasins spcialiss hors rseau12%, vente directe 12 %, surgels 5 %.
Mais les principes dorigine rsisteront-ils au dveloppement actuel ? Commentchapper toute rcupration et institu-tionnalisation ?
Caddie, fabricant franais, a t plac en redressement judiciaire en 2011. Est-ce le signe de la prise deconscience des victimes de laddiction aux alles dhyper ? Les paniers rustiques dAmap vont-ils rem-placer ces ferrailles roulettes remplies ras bord? Lessaimage dalternatives paysannes et alimen-taires inquite-t-il le capitalisme? Rponse la prochaine rvolution
la soupe 15
Graines de guarana(r)
Certains produits nexistent pas locale-ment et ncessitent une filire avec plu-sieurs acteurs. Comment viter les serresdu capitalisme ? Prenons lexemple duguarana.
il sagit dun arbuste originaire delamazonie brsilienne qui occupe uneplace importante dans la vie sociale et cul-turelle de communauts des tatsdamazonas, Mato Grosso et Bahia. il y aquelques annes des multinationales desodas et de produits pharmaceutiques sesont intresses ses vertus nergisantes,et en achtent grande chelle, sous formede graines et de poudre. Les producteursont d dfendre leurs droits et rsister aumode de dveloppement impuls parLula, poussant lachat de semences,engrais et pesticides.
rDV produits, petite sarL cre Tours en 2004 a mis en place une filirebio afin de soutenir la culture du guaranatraditionnel, avec trois partenaires :
Les producteurs : 40 familles dUru -cara, propritaires de leurs terres.
La cooprative agrofruit : permet lamutua lisation des moyens, la mise en pou-dre et la vente. Elle aide les producteurspour lvolution des pratiques agricoles etla diversification des revenus (culture dumanioc, vente sur les marchs locaux) afindviter la dpendance.
Lexportateur Natorganico : micro-entreprise de fortaleza qui propose desassociations de consommateurs, des coo-pratives, de se charger du contrle qua-lit, de lemballage et de la vente.
Les nombreux changes lors de la miseen place, puis du fonctionnement de lafilire, ont assur la non-remise en causede lautonomie alimentaire des produc-teurs, de bonnes conditions de travail etune organisation o les dcisions sontprises par les travailleurs eux-mmes,labsence de produits chimiques, lutilisa-tion de semences natives, la prservation
de la fort primaire et des espaces de viecommunautaire, enfin un prix valorisant laculture traditionnelle.
Charit ou solidarit?
andines , scop de saint-Denis cre en1987, a des liens directs avec des produc-teurs latino-amricains, africains, palesti-niens Pionnire du commercequitable, elle a constat la rcuprationdu terme par le nolibralisme, dnoncedans le livre Les Coulisses du commercequitable de Christian Jacquiau (qui agagn le procs que lassociation MaxHavelaar lui avait intent). aussi, quand at mise en place, avec dautres acteurs,lassociation Minga (du nom de la tradi-tion sud-amricaine de travail collectif)lobjectif est devenu : Vers une conomiequitable. sinspirant de pratiques djutilises dans des associations communau-taires ou cooprativistes, ils favorisent desfilires alternatives au commerce libral,permettant le maximum de dmocratie, derespect mutuel et de justice conomique.Loin dune dmarche caritative ou pater-naliste, il sagit de solidarit base sur deschanges et une coopration galitaire,permettant la rpartition des richesses etde la valeur ajoute, le bien-treet lautonomie socio-cono-mique des popula-tions. Ne sont pasexports des produitsqui font dfaut locale-ment, ni imports desproduits dj laborsou cultivs sur place.Cest aussi un moyendducation populairepar laccs la trans-parence sur lensem-ble dune filire.
la mise en place, les dif-frents partenaires ont de nom-breuses rencontres, et des contacts sontpris avec les organisations syndicales et
populaires des pays concerns. Ensuitedes relations cons tantes permettent unsuivi rgulier : mode dorganisation, infor-mation, conditions de travail, droitssociaux, formation, etc. Les prix sont cal-culs sur la base du prix des matires pre-mires, des charges et du travail fourni chaque tape : sa rmunration est dter-mine selon les revenus jugs ncessairespour vivre correctement par les produc-teurs eux-mmes et par les organisationspopulaires et syndicales. Les prioritssont : solidarit avec les paysans vivantdans les situations conomi ques etsociales les plus prcaires ; cration dem-plois dans des activits rpondant auxbesoins prioritaires des populations ; pr-paiement au maximum des possibilitstrsorires ; gestion collective dun fondscommun de solidarit.
Zones dAnarchie Diffuse
Ces alternatives, mmes nombreuses, nevont pas faire chuter le capitalisme. Maiselles permettent dintervenir dans ledomaine essentiel de la rpartition et de laconsommation. Leur caractre le plus sou-vent horizontal et galitaire prfigure le
fonctionnement dune socit anar-chiste, seule alternativeau capitalisme, dans
laquelle le fdralismelibertaire permettra lad-quation entre la productionautogre et les besoinsrels de la population.
LaN Noir
16 potes comptant pour rien
Zone Zone franche Zone
Zone mon gars ! Tends un tempsCest la zone : temps des tempsZone de confidentialit : BanqueBanque mon gars. Zone interditeEnfants Chiens NomadesToc du toc. Zone fric
Tes lvres cest la zoneTes livres cest la zone
Jy cours, jy vis, jy rveGit meurt
abbats : Zone financireNous meurtris astral du dsespoirBien vivant. Voleur dtincelleTristan Corbire le cur en laisseLe cur en vrac nous helleZone blanche, nous vivons 24 heuresEn marge de tous les tempsZone daccords assisesDu nouveau dsespoir. Ton douxDsespoir PrvertEst assis sur un ban dacier. avecToutes les guirlandes de Julie
Et lombre de ses amoursPersiste et signe. Zone encoreZone grise. aragon ma douleurEn lise Thauron bords du ThaurionCultive ta tuberculose
Cest au mieux dans le monde.
rEN BoUrDET
Serpillire(chanson)
oui cest vrai et cest vilJe suis un rebel de salon
rien que pour aller la villeMoi jy vais reculonsEt quand jmanifeste cest du styleEntre Boussac et Gouzon
avec des slogans dbilesUne caisse claire et un klaxon
serpe, serpe, serpillire (3 x)Kallachnikoff demain
En cqui concerne la politiquefaudrait pas me prendre pour un conJai lu lmonde diplomatique,Jai mme vot aux lectionsMais dans ce cirque mdiatiqueon en veut ma raisonDu coup jtente de mettre en pratiqueDes principes dauto-gestion
Certes, certes, certes hier (3 x)super Christoff demain
Je suis plutt du genre de druideQui prpare ses potionsavec des produits trs utilesissus de ma plantationEt je nengraisse plus toutes ces huilesQui nous vendent leurs cachetonsJe me soigne quavec la ouiderien que de lauto-production
serpe, serpe, serpillire (3 x)Cocktal Molotoff demain
Car si aujourdhui cest la criseCest depuis la nuit des tempsQue toutes ces choses sont comprises.Tant quil y a des gagnants yaura des perdants,Mais rassurez-vous pour la cerisePas la peine davoir des dentsCar sil faut que je vous le disea ne sera pas avec des gants
Certes, certes, certes hier (3 x)Vodka Eristoff demain
CHrisToPHE
3850
Parlez-vous franais ? Mon gosier de mtal parle
toutes les langues. Nom et prnom?
Moige Diego. Nationalit ?
apatride.ge?
60 ans. Mari? Non.
Niveau dtudes ? Bas.
Profession. sans.
Moyens dexistence? Maigres. religion ?
sans. Usage de drogues ?
Tabac, alcool, amphtamines. Pratique sportive?
Ptanque et ping-pong. orientation sexuelle ?
auto-sexuel. sur une chelle de 1 10,
1 tant lextrme gauche, o vous situez-vous ?
au sol. Diriez-vous quun systme hirarchis
est indispensable au fonctionnement de toute socit?
Non. rincez-vous le raisin
avant de le consommer ???????????
rincez-vous le raisin avant de le consommer ?
oui. Pourquoi ?
Les minuscules araignes vivant dansles grappes tisseraient dans mes pou-
mons de fines toiles qui mtoufferaient. Dernire question : voulez-vous modi-
fier lune ou lautre de vos rponses ? Non.
Bien. Garde ! Monsieur?
strangulation pour celui-ci.
Max
mais contant quand mme 17
Ceux qui modernisentceux qui travaillent leur rlectionceux qui font les rglementsceux qui sassoient sur les rglements
les mmesce sont les mmes
ceux qui dnent avec les marchands darmesceux qui dclarent les guerres profitablesceux qui ont laiss mourir les enfants dEspagneceux qui rpublique Universelle !ceux qui ont vid les campagnes
ce sont les mmesceux qui aseptisentceux qui entretiennent la misre au loinceux qui disaient Hitler voil un homme poigneceux qui Contrle daDNceux qui sont pour lordredo quil vienne
ce sont les mmesceux qui ont des projets pour la planteceux qui ont des plans de carrireceux qui ont des placements rentablesceux qui sont pour le pouvoir dachatceux qui ont invent lobsolescence programmeceux qui sont citoyens du mondeceux qui ont clou les langues vernaculaires
les mmesce sont les mmes
ceux qui exploitent des centrales atomiquesceux qui ont dit oui la bombeceux qui News of the Worldceux qui propagandisentceux qui disent fukushima la situation se stabilise
ce sont les mmesceux qui disent encore que la machine libre lHommeceux qui adaptent lHomme aux machinesceux qui empoisonnentceux qui bitument les pturesceux qui commercialisent laspirineceux qui nient la mort des abeillesceux qui envoient les forces de lordreceux qui laboratoirent la pollinisation sans abeillesceux qui constituent les forces de lordreceux qui amnagent le territoire
les mmesce sont les mmes
ceux qui pratiquaient le droit de cuissageceux qui Paris New-York Paris ceux qui augmentent les allocations familialesceux qui disaient du pain et des jeux ceux qui dmocratisentnumriquementceux qui dmocratisentculturellementceux qui militent pour le haut dbitceux qui ont tu le travail
ce sont les mmes et loccasioncest chacun chacune
pris dans la machineriedans la toilecelle qui uniformisecelle qui a besoin de rouagescelle qui cre du lien socialcelle qui vend le permis de conduirecelle qui dcidera linternet obligatoirecelle qui mnage ses marges arrirescelle qui soyez spontans !celle qui prend des visages dhommes et de femmes
la mmededans dehors
la mmedu cynisme affirm aux compromis ordinaires
la mme quoi opposerdu refus louvrage.
DaViD L.
Ceux qui vendront la nuit aux hommesAu groupe Octobre
La vrit de cette vie a n'est pas que l'on meurt,c'est que l'on meurt vol.
LoUis GUiLLoUx
22 - revue de crise
1 8 - coups de gueule
Dans la trs sainte Amrique.
God save the Gun. Amen.
Un galopin taquin a fait passer de vie trpas une vingtaine de
futurs angelots (sorte de volaille asexue, rose et fessue). Bien
blancs blonds, les shoots. La trs sainte Amrique devrait se
rjouir qu'ils ne connaissent pas les affres de cette longue valle
de larmes promise dans les vangiles mais qu'au contraire
estampills baptiss, ils sont dj au paradis. Le chenapan qui a
fait le coup n'a fait quobir aux prceptes inculqus par sa
mre, matresse d'cole et gourmande acharne d'armes de gros
calibre et qui emmenait le chrubin sentraner avec elle au stand
de tir ct. T'as vu maman j 'y arrive comme lentrane-
ment. Comme quoi encore une ide reue qui prend une
claque, qu'il faille bien obir maman. Armes, patrie et sacristie.
Vingt gamins proprets flingus c'est un drame international.
Ailleurs, en Afrique, en Syrie, en Palestine, ce serait considr
comme un mieux s'il n'y avait que vingt gosses morts dans une
journe.
De l on nous refait le coup des armes en vente libre dans ce
pays. Que je sache elles le sont dj partout dans le monde et
largement en vente libre, les armes, non ? Sinon Lagardre et
Dassault boufferaient la soupe populaire et leurs employs
seraient chomedus. Les gendarmes, les flics, les militaires, les
vigiles, les milices prives (entre autres utilises par les gouver-
nements pour protger leurs armes), les barbouzes, les merce-
naires, les chasseurs, tous largement arms et au nom de quoi
faudrait-il avoir confiance en eux plus qu'en nous autres simples
particuliers ? Rien ! Aucune raison valable. Alors oui aux armes
pour tous ou plus d'armes du tout. Bien sr resteront les cou-
teaux de cuisine ? Faudra voir dsarmer les cuisines.
Dans la trs sainte Europe. Amen.
L'avortement est la menace la plus grave pour les droits de
l'homme, la dpnalisation de l'ivg, fusse pour raison de sant,
ouvrirait la voie des meurtres directs et intentionnels d'enfants
natre. Le droit la vie est le plus fondamental de tous les
droits. Embourbs qu'ils sont par de monstrueuses affaires de
pdophilie, les vques irlandais ont trouv un cheval de bataille
pour masquer leurs turpitudes, l'IVG.
Une femme vient de le payer de sa vie. Faut savoir qu'en
Irlande rgne, dans toute la vie sociale, les diktats de la trs
sainte glise catholique.
Je croyais qu'il n'y avait pas de place pour des dictatures ni la
peine de mort dans la trs sainte Europe de mes deux cloches ?
Pourquoi ne pas lire directement les vques quand on vit dans
un pays o les gouvernants ne font qu'appliquer des lois sec-
taires ? Puis d'abord pourquoi voter tout court ? Voyez que a ne
sert rien.
Revenons cette femme qui a eu la mauvaise ide de faire une
fausse couche dix sept semaines dans ce pays de cons. Elle
souffre normment, les mdecins constatent que la poche de
liquide amniotique est perce, donc aucune chance pour l'em-
bryon sauf que voil, tant que le cur bat nous ne pouvons rien,
dclarent ces mdecins ; qui utilisent l une prtendue clause de
conscience. Mme pas ils ap-
pliquent la loi. Le calvaire de
la mre durera trois jours se
terminant par son dcs, d'une
septicmie.
Du fait d'un vague murmure
gnral que soulve l'affaire, le
gouvernement pond un projet
de loi du bout des fesses qui
donnerait droit IVG en cas de
mise en danger de la vie de la
mre et ce mme si le cur de
l'embryon bat encore. Toll
gnral de tout ce clerg qui
donc dbite les phrases assas-
sines cites plus haut. Mais je
ne crois pas au diable, je crois
plutt que la btise et la mdio-
crit sont les denres les plus
rpandues dans les populaces
sinon comment et pourquoi les
Irlandais accepteraient-ils que
les femmes ne soient que les
mres porteuses de leurs fonds
baptismaux ?
Ailleurs des femmes veulent faire le mur. Amen.
Leur faute ? Elles sont impures puisque femmes. Les petites
filles qui s'approchent habilles court, paules dnudes se
voient prestement couvertes d'un voile. Les femmes qui tentent
de s'avancer vers le saint lieu sont arbitrairement arrtes par la
police et gardes vue, illgalement, au commissariat, humi-
lies, insultes puis relches. Le genre d'insultes tellement pri-
maires, tant du ct flicaille que de la part de ces orthodoxes
sectaires que je ne dtaille pas. Reporte-toi au bon petit phallo-
crate religieux illustr. Pas dcourages elles recommencent et
rebelote nouvelle arrestation, insulte, humiliation, garde vue.
Tout cela pourquoi ? Parce quelles sont femmes. Et c'est o
c't'affaire ? En Isral, sur lesplanade du mur des lamentations,
seulement voil, dans l'esprit tordu de ces gougnafiers masculins
qui secouent leurs papillotes longueur de journe, choisissant
l'abrutissement autistique avec balancements rpts d'avant en
arrire, et ce pendant des plombes sous un cagnard pas possible,
oui, ceux-l mmes dcrtent qu'une femme est indigne et
impure de faire comme eux devant le mur en question, estiment
qu'une femme est faite pour rester la maison et dans sa cuisine.
Il se trouve qu'un groupe de fministes croyantes pratiquantes
entend faire valoir qu'elles sont aussi dignes que ces mecs, et le
font savoir en se pointant sur l'esplanade.
C'est vrai que je m'en cogne le coquillard de cette ruine la
con o il est bon de glisser des billets d'humeur salvateurs, mais
qu'une secte juive s'arroge le droit de dire qui est digne ou pas
de prier me laisse pantois. Ne seriez-vous pas tous les filles et
fils de votre crateur et celui-ci ne serait-il pas si parfait que a,
au point d'avoir cr une varit d'tres humains si imparfaits et
impurs et que vous seriez condamns forniquer dans un cot
immonde pour vous renouveler ? Au point que ces cratures
seraient interdites de louer votre dieu ? Que l'on me batte fiole
si j 'y comprend quelque chose. Bon a tombe plutt bonnard
parce que vous comprendre j 'ai la cosse. Mais tout de mme.
Les religions, sortes de mafias, se font la guerre saufque si un
mcrant s'avise d'en toucher une, elles retrouvent une unit
de faade dans le but d'liminer le bougre, loutrecuidant.
Je me rjouis dj, miladiou !
coups de gueule - 1 9
En Birmanie a pure en saintet.
Tiens voil du bouddha, voil du bouddha !
Amen.
Aung San Suu Kyi, juste lauratise de mes deux Nobels, par-
court le monde o elle se voit sanctifie, mdaille, encense,
prime, adule. Pourtant y en a qui ont la drage amre, ce sont
les Rohingyas qui ont pri pour sa libration. Les Rohingyas
c'est un groupe humain qui est en train de se faire torturer, par-
quer, violer, trucider, bref gnocider.
Mais pourquoi, grand bouddha, toi qu'es mme pas une reli-
gion mais une philosophie ? Pourquoi et au nom de quoi tues-tu
les Rohingyas, serait-ce juste parce qu'ils ne sont pas boud-
dhistes, mais alors en Birmanie, comme dans d'autres contres
joyeuses au bonheur et la batitude obligatoires, le boud-
dhisme serait dictature d'tat ? La junte militaire n'tant que
faire-valoir ? Ben oui ! Dans tes chiottes. Ton lardon. Ta bite et
ton couteau, ta baraque de pauvre, ta vie de merde, tout doit tre
Bouddha. Tu es au service des tondus feignasses. C'est pour eux
que tu trimes, pour eux que tu vivotes. Ceux pour qui tu te
crves, ce sont les tondus ensafranns.
En Birmanie, faut savoir que chaque garon est obligatoire-
ment moine, passage oblig. Ensuite ? Ensuite c'est le tri slectif
et tondu. Il faut remplir la gamelle, alors on garde les plus rous,
ceux qui iront prsenter la gamelle des anciens auprs de la
populace soumise pour qu'elle soit remplie de provendes
offertes de bon cur (bonne blague t'as pas le choix), les
esclaves, allez hop au chagrin ! Bref quelque 110 000 Rohin-
gyas sont actuellement parqus dans un coin, l'Arakan, camp
dextermination ciel ouvert, o ils sont rgulirement victimes
de la sauvagerie des moines et des milices bouddhistes. Le gou-
vernement ubuesque envoit les militaires qui restent sagement
spectateurs, eux-mmes bouddhistes.
Pourquoi la sainte Aung Saan Suu Kyi ferme-t-elle sa
gueule ? Parce qu'elle voudrait bien tre prsidente de la Rpu-
blique, qu'elle est bouddhiste et que comme la majorit de la
population, elle mprise cette race barbare, ces empcheurs de
tourner en bonze. Pour faire simple, en Birmanie, c'est la dicta-
ture bouddhiste et rien d'autre, comme partout o cette secte
fodalise les populations.
Je ne veux ni me marier gay ni procrer,
mais tout de mme.. .
Comme personne ne m'a demand mon avis, je vais le donner.
J'honnis l'ide du mariage et par ailleurs les couloirs du mtro
sont bonds et les trottoirs de Bombay, a m'est trop. Partout on
se bouscule, se pitine, on se reproduit trop, alors faire des
niards pas question, puis trop jaloux de ma solitude pour la par-
tager et si gocentrique que, quand on ne parle pas de moi, j 'ai
l'impression de n'tre pas l ! Et je me manque dj ! Alors vous
dire ? Le mariage pour tous ne me concerne pas ! Et d'ailleurs
rien que pour tous me donne l'impression d'obligatoire, pour
l'instant c'est si j 'veux !
Mais que des parti
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