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GROUPE DE TRAVAIL REGIONAL SUR LA REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHES (RRC) EN
AFRIQUE DE L’OUEST ET CENTRALE
Atelier Régional RRC & Agriculture
Dakar-Sénégal du 08 - 10 octobre 2013, Hôtel Fleur de Lys
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Sommaire Acronymes……………………………………………………………………………………………………3
Remerciements………………………………………………………………………………………………4
Résumé exécurif…………………………………………………………………………………………….5
1. Contexte/Introduction……………………………………………………………………………………..8
2. Objectifs de l’atelier ..................................................................................................................... 9
3. Structure et Approche Méthodologie ........................................................................................... 9
4.Sessions thématiques de l’atelier ............................................................................................... 10
4.1. Session 1 : Concepts et Principes de base de la RRC/GRC .................................................. 11
4.2. Session 2 : Risques majeurs pour l’agriculture au Sahel : enjeux, défis et perspectives ........ 12
4.2.1 Principaux risques affectant l’agriculture en Afrique de l’Ouest/ Sahel ............................... 12
4.2.2 Les changements climatiques comme facteurs aggravants ............................................... 12
4.3. Session 3 : Réduction des risques liés aux aléas climatiques : sécheresse & inondations ..... 13
4.3.1 Présentations générales sur les mécanismes de prévention de sécheresse et des inondations ainsi que de leurs impacts sur l’agriculture .............................................................. 13
4.3.2 Etudes des cas, Bonnes pratiques avec focus sur Semences………………………………..114
4.3.3 Etudes des cas, Bonnes pratiques avec focus sur Pastoralisme……..………………….…..15
4.3.4 Travaux de Groupe Jour 1…………………………………………………………………..……15
4.3.5 Thématiques liées à la Conservation des Eaux et des Sols / Défense et
Restauration de sols CES/D……RS……………………………………………………………..17
4.3.6 Autres expériences thématiques abordées : Caisses de la résilience &
Assurances climatiques…………………………………………………………………………..18
4.3.7 Travaux de Groupe Jour 2……………………………………………………………………….20
4.4 Session 4 : Réduction des Risques non directement liés au climat……………………………..23
4.5 Session 5 : Dispositifs d’Alerte Précoce……………………………………………………………26
4.5.1 Etudes des cas liées aux Systèmes d’Alerte Précoce………………………………….….…..26
4.5.2 Mécanismes Institutionnels de prévention et gestion des crises…………………………..…27
5. Célébration de la Journée Internationale de la prévention de risques de catastrophes………....28
6. Evaluation finale Conclusions et Clôture de l’atelier…...………………………………..………….28
Annexes….………………………………………………………………………………………………..32
Annexe 1 : Agenda de l’atelier ...................................................................................................... 32
Annexe 2 : Liste des Participants .................................................................................................. 35
Annexe 3 : Note conceptuelle Atelier DRR & Agriculture ............................................................... 37
Annexe 4 : Mots d’introduction de Rober Piper, Coord. Humanitaire Régional pour le Sahel ........ 43
Annexe 5 : Mots d’introduction de José Luis Fernandez, Coordonnateur du Bureau sous régional des Urgences et de la Réhabilitation de la FAO ............................................................................ 46
Annexe 6 : Mots de Nicolas Charpentier, Directeur Prog. Sénégal-Cape Vert de Handicap International ................................................................................................................................ 49
Annexe 7: Mots de OCHA – Chef du Bureau Régional d'OCHA pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre à Dakar …………………………………………………………………………………………….51
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Acronymes
ACC Adaptation aux Changements Climatiques
ACF Action Contre la Faim
ACMAD African Centre of Meteorological Applications for Development
ACT Assurance contre travail
ADRA Adventist Development and Relief Agency
AECID Agence espagnole pour la Coopération internationale au développement
AGRHYMET Agro-Hydro-Météo, Centre Régional Agrhymet
AGR Activités Génératrices de Revenus
AREN Association pour la Redynamisation de l’Elevage au Niger
CAH Cadre d’Action de Hyogo
CCH Cellule de Coordination Humanitaire
CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CES/DRS Conservation des Eaux et des Sols / Défense et Restauration des Sols
CFW Cash For Work
CILSS Comité Permanent Inter-états de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel
CIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le Développement
CSA Comité Sécurité Alimentaire
DNPGCCA Dispositif National de Prévention et de Gestion des Catastrophes et Crises Alimentaires
DPC Direction de la Protection Civile
EPVC Etudes participatives des Vulnérabilités et des Capacités des Communautés
FAO Food and Agriculture Organization of the United Nations
FEWS NET Famine Early Warning Systems Network
FOAPH Fédération Ouest Africaine des Personnes Handicapées
GENOVICO Gestion Non Violente des Conflits
GIRRC Gestion intégrée de la Réduction des Risques et des Catastrophes
GRC Gestion des Risques de Catastrophes
GRN Gestion des Ressources Naturelles
HEA Household Economy Approach
ONG Organisation Non Gouvernementale
ONU Organisation des Nations Unies
GFDRR Global Facility for Disaster Reduction and Recovery
HCDH Haut Commissaire au Droit de l’Homme
IMF Institutions de Micro Finance
IOM Organisation International pour la Migration
ISRA Institut Sénégalais pour la Recherche Agricole
MARP Méthode active de recherche et de planification participative
OCHA Office for the Coordination of Human Affairs
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
PAM Programme Alimentaire Mondiale
PANA Programme d’Action National d’Adaptation aux changements climatiques
PIB Produit Intérieur Brut
PNUD Programme des Nations Unis pour le Développement
PPT Présentation Power point
PRESAO Prévisions saisonnière des précipitations et des écoulements
RECA Regional Emergency Cluster Advisor
RNA Régénération naturelle assistée
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RPCA Réseau de Prévention des Crises Alimentaires
RRC Réduction des Risques de Catastrophes
R4 Initiative pour la résilience rurale
SAP Système d’Alerte Précoce
SCAP-RU Système communautaire d’alerte précoce et de réponses aux Urgences
SIPC Stratégie Internationale de Prévention des Catastrophes
STD Services Techniques Déconcentrés
UNICEF United Nations International Children's Emergency Fund
USAID United States Agency for International Development
3N Initiative les Nigériens Nourrissent les Nigériens
Remerciements
Le Groupe de travail régional inter agences sur la Réduction des Risques de Catastrophes en Afrique de
l’Ouest et Centrale remercie vivement tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la tenue de cet atelier.
Le Groupe tient particulièrement à adresser ses remerciements à tous les participants qui de par leurs
présentations d’études des cas, leurs interventions et leurs expertises ont rendu les débats riches et
fructueux.
Cet atelier n’aurait pas été possible sans les contributions financières, techniques et logistiques de
différentes agences membres du groupe de travail RRC. Qu’elles trouvent ici l’expression de notre gratitude
et nos encouragements.
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Résumé exécutif
Du 08 au 10 octobre 2013 s’est tenu à Dakar un atelier régional sur ‘‘la Réduction des Risques de Catastrophes dans le secteur de l’Agriculture’’ qui a regroupé plus d’une cinquantaine des professionnels et des experts de 7 Pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel dont le Bénin, le Burkina Faso, le Niger, le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et le Tchad et 1 pays de l’Afrique centrale le Congo Brazzaville. A l’issue des travaux, les principales conclusions et recommandations suivantes ont été formulés :
Recommandations générale :
Ils existent de très bonnes pratiques et exemples réussis de contribution au renforcement de la résilience des agriculteurs, des éleveurs et autres acteurs du monde rural au niveau de la sous-région. Toutefois, elles restent souvent à l’échelle pilote. Il est urgent d’identifier les voies et les moyens appropriés pour promouvoir le passage à l’échelle nationale et régionale des expériences qui ont démontré leur efficacité.
Le leadership gouvernemental/national est déterminant pour assurer une coordination efficace des activités de prévention et gestion des crises qui affectent le secteur agricole et rural afin de renforcer la capacité d’adaptation du secteur et des populations qui en dépendent.
Le renforcement de la résilience des communautés dans le Sahel passe indéniablement par l’Agriculture. Il est dès lors crucial de renforcer substantiellement la mobilisation des ressources pour réduire la vulnérabilité des populations face aux aléas affectant le secteur.
Au regard des défis auxquels la région fait face et des engagements pris par les pays de la sous-région à travers le Cadre d’Action de Hyogo, il est urgent de mettre en place un mécanisme de suivi et de redevabilité des acteurs impliqués afin d’accélérer la mise en œuvre des engagements pris, y compris celui d’intégrer la Gestion des Risques de Catastrophes dans les politiques et plans de développement nationaux et locaux.
L’implication des communautés et des autorités locales dans toutes les phases et activités de Réduction et de Gestion des Risques de Catastrophes permet de faciliter la mobilisation communautaire et garantir la pérennité des actions. Dans ce sens, il est recommandé de renforcer les Système d’Alerte Précoce et Réponse aux Urgences à assise communautaire et le relier aux mécanismes institutionnels d’Alerte Précoce en place.
Recommandations adressées aux Gouvernements :
a- Réduction des risques d’inondations et de leurs impacts
Respecter les conventions internationales et régionales concernant la gestion des ouvrages hydrauliques et des bassins transfrontaliers et renforcer la coordination interministérielle en matière de politique d’aménagement du territoire pour une meilleure prise en compte des risques d’inondation
Veiller à ce que les informations produites par les différents systèmes de prévision et d’alerte sur les inondations soient communiquées à temps sous forme adaptée et utile aux bénéficiaires finaux, notamment les communautés à risque
Assurer le lien entre l’alerte précoce et la mise en place des mesures pratiques de préparation et de réponse
b- RRC et l’élevage, incluant le pastoralisme
Promouvoir la création et la mise en application des cadres légaux liés à la sécurisation des systèmes pastoraux
Renforcer l’appui aux pasteurs, notamment par un dispositif de santé animal de proximité et de qualité
Accroître l’investissement destiné à l’élevage notamment à travers l’appui à l’hydraulique pastorale, l’aménagement et la réhabilitation de points d’eaux temporaires et /ou permanents (forages, mares naturelles, bassins de rétention et puits pastoraux) et les infrastructures de stockage de l’aliment pour bétail
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c- Rôle des mesures et techniques CES/DRS ainsi que la RNA1
Adopter des textes favorables à la promotion des techniques CES/DRS ainsi que la RNA, en particulier en créant un contexte favorable à leur mise en œuvre dans le cadre des lois foncières et lois forestières
Améliorer le cadre foncier afin d’assurer un meilleur accès à la terre aux plus vulnérables et mieux sécuriser les sites aménagés
Encourager l’intégration des activités de CES/DRS/RNA dans les principaux programmes et stratégies de développement rural et agricole (comme les Plans Nationaux d’Investissement Agricole, les Plans Nationaux de Développement Agricole, les Plans Nationaux de Sécurité Alimentaire et les Plans de Développement Communaux.
d- Risques liés aux ennemis des cultures
Au regard du caractère transfrontalier des menaces, il est primordial de renforcer la collaboration interétatique pour garantir une lutte coordonnée efficace et efficiente
Inciter les institutions financières à offrir des assurances multirisques (risque climatique, criquets…). Compte tenu d’une part de la complexité des textes/contrats et d’autre part du faible niveau d’alphabétisation des producteurs, prévoir un accompagnement des assurés afin d’améliorer leur compréhension des aspects juridiques
e- Fluctuation des prix des denrées alimentaires et leurs impacts
Veiller à l’impact des mesures exceptionnelles mises en place en situation de crise liée à l’augmentation des prix (telle que l’intervention de l’Etat pour fixer ou réguler les prix des principales denrées alimentaires ou encore l’élimination/l’assouplissement des taxes à l’importation) en impliquant tous les acteurs à la prise de décision (y compris producteurs et commerçants
Faciliter la structuration des petits producteurs pour les rendre moins dépendants des commerçants grossistes notamment en matière d’approvisionnement en intrants
f- Dispositifs de prévention et gestion des risques de catastrophes
Renforcer l’harmonisation et le consensus dans les analyses et adresser des messages clairs, coordonnés et harmonisés afin de faciliter les prises de décision de tous les acteurs. Cela est essentiel car les systèmes d’alerte précoces nationaux doivent être capables de concilier les informations qualitatives et quantitatives, de même que les informations/analyses satellitaires et locales/communautaires afin de favoriser la prise en compte des différentes perspectives dans les prises de décision. Mieux cibler les bénéficiaires par des méthodes qui ont fait leur preuve
Combler le retard entre le lancement des alertes et le déploiement des réponses à travers, entre autres, le renforcement des Systèmes d’alerte précoce et la création de plans et fonds de contingence à mobilisation rapide
Recommandations adressées aux Gouvernements, aux Agences des Nations Unies, ONG :
a- Réduction des risques d’inondations et de leurs impacts
Renforcer les capacités des communautés locales dans la prévention et la gestion des risques d’inondation
b- RRC et l’élevage, incluant le pastoralisme
Promouvoir l’approche de Gestion Intégrée des Ressources Naturelles
Accorder plus d’importance au pastoralisme et le soutenir durablement
Soutenir l’amélioration des mécanismes d’Alerte Précoce qui informent sur les options de transhumance précoce
1 CES/DRS/RNA : CES/DRS : Conservation des Eaux du Sol / Défense et Restauration des Sols ; RNA : Régénération
Naturelle Assistée
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c- Risques liés aux ennemis des cultures
Rendre les paysans moins dépendants des pesticides (prix, risques élevés) et investir plutôt dans la Recherche et Développement en valorisant au mieux les connaissances locales et les innovations de la recherche et en assurant leur vulgarisation auprès des populations
Mettre en place un mécanisme de (i) sensibilisation à l’utilisation des pesticides du fait des risques encourus sur l’environnement et la santé (ii) information en matière de résistance à certains pesticides
d- Rôle des produits financiers dans la RRC
Encourager et promouvoir des actions intégrées de réduction des risques à impacts social, technique et financier important et qui contribuent au renforcement de la résilience des populations vulnérables
e- Prévention et gestion des conflits intercommunautaires liés à l’accès et à l’utilisation des ressources agrosylvopastorales
S’investir dans la mise en place de mécanismes de gestion intégrée et participative des ressources Promouvoir l’implication de médiateurs sociaux pour la résolution des conflits plutôt que la voix juridique.
f- Inclusion des personnes handicapées dans la RRC
Engager les partenaires humanitaires et de développement à prendre en compte dans leurs actions les personnes handicapées
Veiller à l’application du principe du droit en situation d’urgence en prenant en compte les besoins des personnes handicapées
Privilégier l’approche à double volet qui assure à la fois la mise en œuvre des politiques et pratiques en matière de RRC inclusive mais aussi le renforcement de la résilience des populations marginalisées en réduisant leurs vulnérabilités, en augmentant leurs capacités et en favorisant leur participation active aux mécanismes de gestion des risques de catastrophes. En effet il est important de travailler aux deux niveaux afin de s’assurer d’un réel impact sur l’inclusion des personnes handicapées, et autres populations vulnérables, dans la gestion des risques de catastrophes
Amener les communes à mettre en place un fichier des personnes handicapées et prendre en compte leurs besoins spécifiques dans les plans communaux de développement
Recommandations adressées aux Gouvernements et aux institutions de recherche :
Favoriser/développer un cadre incitatif (recherche, infrastructures, cadre normatif et organisationnel, accès au marché) pour l’émergence de multiplicateurs de semences certifiés (variétés résistantes à la sécheresse et aux ennemies des cultures)
Tenir compte de la préférence et de l’acceptabilité des communautés dans la recherche et le développement des variétés améliorées afin de garantir une plus grande diffusion
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1. Contexte /Introduction
L’Agriculture2 reste le principal secteur économique en Afrique de l’Ouest et au Sahel, en raison de sa
contribution à l’alimentation des populations, à la création de la richesse globale et à la fourniture d’emplois
et de revenus3. Le secteur agricole contribue globalement pour environ 35 pour cent au PIB sous-régional,
allant jusqu’au 60 pour cent du PIB national dans certains pays. Cependant, l’Agriculture souffre
principalement d’insuffisances d’investissements par les pouvoirs publics4 mais également par les
partenaires financiers. En effet, suite à la crise de 2012 au Sahel, 34 pour cent des ménages vulnérables
n'ont pas pu être assistés en raison d’un manque de financement en temps opportun pour l'Agriculture. Ils
n’ont donc pas pu se préparer correctement pour la saison, ce qui a encore réduit leurs chances de
relèvement.
Les défis posés par la succession rapprochée de chocs qui sapent et perturbent l’élan du développement,
sont avant tout d’ordre climatique et politico sécuritaire. En effet, au cours de huit dernières années, pas
moins de quatre crises alimentaires et nutritionnelles plus ou moins aigües ont été enregistrées5 dans le
Sahel affectant des millions des personnes et en particulier ceux dont les moyens d’existence dépendent de
l’Agriculture. Les sécheresses, les inondations, les ennemis des cultures, la hausse des prix des produits
alimentaires et intrants agricoles ainsi que les tensions intercommunautaires pour l’accès et la gestion des
ressources sont aujourd’hui des phénomènes récurrents qui s’ajoutent à l’instabilité politique et aux conflits
armés pour impacter lourdement sur le développement des pays sahéliens. Cette situation est exacerbée
par les changements climatiques, la forte croissance démographique et l’urbanisation galopante et
anarchique. La crise au nord du Mali qui a entrainé d’importants mouvements des populations aussi bien à
l’intérieur du pays que vers les pays voisins a constitué un facteur supplémentaire de complication de la
situation alimentaire et nutritionnelle au Mali et un défi sécuritaire pour plusieurs pays du Sahel.
Malgré une récolte globalement bonne en Afrique de l’Ouest et au Sahel à l’issue de la campagne agricole
2012-20136, la situation alimentaire et nutritionnelle reste précaire dans certaines régions. En effet, en 2013,
on estime environ que, dans la région, plus de 11,3 millions de personnes demeurent à risque d’insécurité
alimentaire et 4,9 millions d'enfants de moins de cinq ans, de femmes enceintes et de mères allaitantes sont
à risque de malnutrition aiguë7. L’insécurité alimentaire que connait plus particulièrement le milieu rural dans
la région est la résultante de vulnérabilités chroniques8 auxquelles s’ajoutent des chocs multiples récurrents
et de plus en plus fréquents9 et autres facteurs « conjoncturels »
10, qui font basculer les populations
vulnérables en situation de crise aiguë et qui ont contribué, au cours de ces dernière années, à la
2 Dans ce document, par le terme « agriculture » il faut entendre, l’agriculture, l’élevage, la sylviculture et la pêche.
3 Plus de 60 pour cent de la population active de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel travaille et tire du secteur agricole l’essentiel de ses
moyens d’existence 4 Très peu de pays ont en effet respecté les engagements de Maputo qui impliquent une allocation d’au moins 10% du budget national
à l’agriculture 5 Au cours de ces huit dernières années, pas moins de quatre crises plus ou moins aiguës ont secoué la région en affectant des millions
des personnes et en particulier ceux dont les moyens d’existence dépendent de l’Agriculture 6 Production céréalière brute estimée à 54,6 millions de tonnes, soit une hausse de 10 % par rapport à 2011-12 et de 15 % par rapport
à la moyenne des cinq dernières années (2007-12). Source : réunion restreinte du RPCA, Paris, 8-9 avril 2013
7 Stratégie Sahel inter-agences 2013 révisée à mi-parcours
8 pauvreté, malnutrition, explosion démographique, désertification et changements climatiques, fragilité des écosystèmes, faiblesse des
institutions,, la non reconnaissance des crises alimentaires et nutritionnelles par les autorités faiblesse des investissements dans les
filières agricoles et faible diversification des moyens d’existence, etc.
9 sécheresses et inondations en particulier
10 mauvaises récoltes, déficit aigu de pâturage et de points d’abreuvement, menace acridienne, augmentation ou volatilité des prix des
biens alimentaires, conflits armés et troubles socio-politiques, menace acridienne, déplacements de populations mettant un fardeau
économique sur les communautés hôtes et augmentant la compétition pour les ressources naturelles, etc.
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détérioration accélérée de leurs moyens d’existence, les rendant ainsi encore plus vulnérables face aux
prochaines crises.
Face donc à l'augmentation de la fréquence et de la complexité de ces crises, une approche holistique est
nécessaire pour affronter résolument ces défis. En outre, elle doit se fonder sur une collaboration large et
encourager le dialogue entre divers acteurs afin de réduire les vulnérabilités et renforcer durablement la
résilience des communautés et des institutions face aux chocs. C’est pourquoi depuis 2012, le Groupe de
travail régional inter agences sur la Réduction des Risques de Catastrophes en Afrique de l’Ouest et
Centrale a initié une série d’ateliers thématiques en lien avec les crises et défis auxquels la région est
confrontée. Cette année, le groupe a retenu deux thématiques, RRC & risques urbains et RRC &
Agriculture autour desquelles il a organisé des ateliers d’échanges et de partage.
2. Objectifs de l’atelier
L’objectif principal de l'atelier est d’identifier et de partager des outils, des approches et des
expériences en RRC pour renforcer la résilience des agriculteurs et des pasteurs face aux chocs
(sécheresses, inondations, ennemis des cultures, augmentation des prix des denrées alimentaires et des
intrants agricoles).
Les objectifs spécifiques visés sont de :
- améliorer la compréhension des mécanismes de la RRC dans le secteur de l’Agriculture ;
- contribuer à enrichir le débat en cours sur la résilience dans la région notamment dans le secteur de
l’Agriculture ;
- élaborer un document de plaidoyer pour sensibiliser et mobiliser les principaux acteurs par rapport
aux risques majeurs qui menacent le secteur agricole dans la région et la nécessité de prendre
urgemment des mesures idoines.
3. Structure et Approche Méthodologie
Cet exercice d’échange et de partage a regroupé plus d’une cinquantaine des professionnels et des experts
venus des pays de la sous région11
et travaillant dans le domaine de la RRC et du renforcement de la
résilience en lien avec l’Agriculture. Ce sont entre autres des :
- représentants des dispositifs nationaux de prévention des catastrophes, des SAP ;
- représentants de projets/programmes régionaux, nationaux et locaux sur la RRC ;
- membres de plateformes nationales sur la RRC ;
- spécialistes et experts d'organisations sous-régionales (AGRHYMET, ACMAD) ;
- personnel technique d’agences des Nations Unies (FAO, PAM, OCHA), d’ONG (ACF, ADRA, CARE,
Christian Aid, Handicap International, KARKARA, MOUSTAGBAL, OXFAM, Save The Children,
Solidarités International) et du mouvement Croix-Rouge ( la Fédération Internationale, la Croix-
Rouge française et la Croix-Rouge sénégalaise) ;
- personnel technique des bailleurs de fonds (USAID, Banque Mondiale, AECID) ;
- instituts et centres de Recherche (CIRAD, ISRA) ;
- représentants des collectivités locales ;
- membres d’Organisations Paysannes et de la Fédération Ouest Africaine des Personnes
Handicapées (FOAPH).
11
Sept Pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel Bénin, Burkina Faso, Niger, Mali, Mauritanie, Sénégal et Tchad et 1 pays de l’Afrique
centrale le Congo Brazzaville
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L’exercice a été conduit durant tous les trois jours suivant une démarche méthodologique très participative
qui a sur encourager les échanges entre participants sur les connaissances, outils, compétences et
approches novatrices de réduction des risques qui affectent le secteur de l’Agriculture. Les activités
suivantes ont principalement marqué l’évènement :
- Communications thématiques: Concepts et principes clés de la RRC, Principaux Risques affectant
l’Agriculture en Afrique de l’Ouest/Sahel, Changements climatiques et les enjeux qui y son liés,
Mécanismes de prévention et de gestion de risques de sécheresses et inondations et leurs impacts
sur l’Agriculture, les défis liés à la recherche et à la diffusion, etc.
- Présentations en séance plénière, d'études de cas préalablement sélectionnées en fonction des
thèmes retenus. Les intervenants ont présenté, dans un premier temps, leurs activités, les outils et
les approches en RRC menées dans le cadre de leurs interventions, et dans un deuxième temps,
les opportunités futures et les défis.
- Questions / Débat, Travaux de groupe et partage des ressources ont également été des moments
forts d’échanges et de discussions au cours de cet atelier.
- Des recommandations ont été capturées et synthétisées à la fin de chaque journée, ce qui a permis
de disposer d’un ensemble cohérent et pertinent des messages clés à adresser aux différents
acteurs.
Dans l’après midi du 3ème
jour, le jeudi 10 octobre 2013, le groupe de travail sur la RRC en Afrique de l’Ouest
a célébré la journée Internationale de la prévention des catastrophes dont la thématique de cette année
portait sur ‘‘les personnes handicapées face aux catastrophes’’. Cette célébration a réuni en plus
des participants de l’atelier, plusieurs autres invités comme la presse locale et régionale et d’autres acteurs
humanitaires et de développement. Elle a été aussi agrémentée par une pièce de sketch jouée par une
troupe chorégraphique de la banlieue de Dakar qui a merveilleusement mis en exergue la situation des
personnes handicapées face aux catastrophes et contribué à sensibiliser le public.
4. Sessions thématiques de l’atelier
Afin de faire face aux chocs climatiques et socio-économiques qui affectent les communautés ouest
africaines et sahéliennes, et en particulier celles dont les moyens d’existence dépendent de l’Agriculture, les
divers acteurs de la région ont mis en place plusieurs initiatives visant à réduire leurs vulnérabilités et
augmenter durablement leur résilience. Au cours de cet atelier, Seize études de cas ont été identifiées dans
sept pays sahéliens représentant une sélection d'activités, d’outils et d’approches de la RRC couvrant 6
thématiques en lien avec l’Agriculture.
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4.1. Session 1 : Concepts et Principes de base de la RRC/GRC
L’objectif de cette session est d’une part présenter les principaux concepts de base ainsi que les principes
de la RRC mai aussi et surtout proposer un cadre commun de définition et compréhension des différents
concepts liés à la RRC. OXFAM a donc au nom du groupe préparé et présenté cette session dont les
définitions sont issues essentiellement de la terminologie consensuelle de la Stratégie Internationale de
Prévention des Catastrophes (SIPC). La présentation a permis de mieux visualiser les concepts et
approches possibles en matière de RRC. Il a été également proposé un modèle de GIRRC (gestion intégrée
de la RRC) et un schéma montrant une courbe de développement d’un pays permettant de mieux situer la
RRC avec toutes ses différentes phases (préparation, mitigation, renforcement des compétences, test des
plans de contingence etc.….).
La présentation en guise d’introduction a aussi permis de rappeler ce qu’est le Cadre d’action de Hyogo
(CAH) qui définit 5 priorités d’action à mettre en œuvre par les pays signataires entre 2005 et 2015. Cet
atelier pourrait contribuer à alimenter la réflexion pour un post-CAH car sa mise en œuvre durant les 10
dernières années n’a pas été optimale. Un processus consultatif a d’ailleurs été lancé au niveau mondial,
sous la houlette de la SIPC, pour définir un nouveau cadre d’action post-2015 pour la réduction des risques
de catastrophe qui prend en compte les leçons tirées de la précédente phase. Le groupe de travail inter-
agences sur la RRC avait rencontré en septembre 2013 le consultant mandaté par la SIPC pour conduire
ces réflexions dans deux pays de l’Afrique de l’ouest francophone (le Sénégal et le Madagascar)12
.
Au niveau de la séance de discussions et débats il est ressorti les préoccupations suivantes :
En quoi la croissance démographique est-elle un facteur de vulnérabilité ou un risque ?
La croissance démographique devient un risque si (i) elle se situe dans un contexte de compétition pour les
ressources naturelles limitées (terre agricole, aires de pâturage, point d’eau, etc.) et en absence d’un cadre
clair de gestion de l’utilisation et l’exploitation durable et (ii) si elle se situe dans un contexte de concentration
excessive, par exemple en milieu urbain et surtout en absence de plan régulateurs et d’infrastructures
adaptées.
Quelles sont les conditionnalités d’engagement des Etats dans le CAH ?
L’engagement des Etats est faite sur base volontaire et il n’y a pas de conditionnalité ou de mécanisme
contraignant (par exemple pour les accords de Maputo les Etats s’étaient engagés à allouer au moins 10%
de leur budget national à l’Agriculture, même si plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest l’on atteint13
). Le CAH
est seulement un outil, un cadre qui permet d’avoir une vision plus harmonisée de la RRC. Cependant de
plus en plus de voix s’élèvent pour qu’il y ait un mécanisme de redevabilité et de suivi de l’exécution.
La RRC ne devrait elle pas être plutôt une priorité des acteurs et bailleurs de développement plutôt
que de l’Aide Humanitaire ? Les premiers ont bien plus de moyens et surtout de temps.
Cela paraît évident mais il est important de reconnaitre l’existence d’agenda et outils différents et le lien
entre l’urgence et le développement n’est pas encore bien harmonisé. Toutefois dans l’optique des
réflexions autour de la résilience des efforts communs devraient être menées afin d’augmenter la
convergence des stratégies. Ces dernières années, on a vu d’importants progrès au Sahel notamment dans
les réponses précoces et l’analyse conjointe qu’il faut transcender.
Une courbe de développement vient illustrer comment l’évolution du développement dans les pays dits en
voie de développement est affecté par les catastrophes.
12
Informations sur le processus consultative post Hyogo framework sur http://www.unisdr.org/we/coordinate/hfa-post2015 ou
http://www.preventionweb.net/posthfa/
13 Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal
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4.2. Session 2 : Risques majeurs pour l’Agriculture au Sahel : enjeux, défis et
perspectives
Deux principales interventions ont marqué cette session. D’abord une présentation de la FAO concernant les
principaux risques affectant l’Agriculture dans la région puis une présentation du CIRAD sur les
changements climatiques et leurs impacts sur l’Agriculture dans l’espace ouest africain et sahélien. Toutes
les deux présentations ont pour but de donner une situation d’ensemble, des tendances globales et des
perspectives en vue d’assurer une meilleure entrée en matière pour les présentations des études des cas et
autres thématiques qui ont suivi.
4.2.1 Principaux risques affectant l’Agriculture en Afrique de l’Ouest/ Sahel
La FAO a présenté un schéma d’ensemble des risques majeurs dans la Région et des impacts possibles
sur l’Agriculture. Parmi les plus emblématiques, on distingue les risques pesant sur la production agro-sylvo-
pastorale comme les sécheresses, les déprédateurs, les inondations, les maladies transfrontalières du
bétail. Il y a également les risques liés aux prix des denrées alimentaires et intrants agricoles avec des
conséquences sur le pouvoir d’achat des producteurs et leurs capacités de production et, de plus en plus,
des risques liés aux conflits et à l’instabilité socioéconomique qui viennent compliquer et impacter davantage
l’environnement de travail des agriculteurs et éleveurs. Enfin, les enjeux et les défis de la RRC en Agriculture
ont été présentés ainsi que les perspectives dans la Région.
4.2.2 Les changements climatiques comme facteurs aggravants
Le CIRAD a présenté notamment les résultats de ses recherches sur les indicateurs de suivi et d’alerte en
milieu pastoral, comme stratégie de sécurisation dans un environnement d’opportunités et de menaces Les
points saillants de la présentation ont été les suivants :
- Il y a une évolution positive de la reconnaissance du rôle du milieu pastoral ;
- Il est primordial de se servir des savoirs locaux et traditionnels pour en faire des indicateurs de suivi
et d’alerte.
- Les inégalités économiques liées aux inégalités écologiques sont un facteur d’instabilité important
- Il existe une série d’indicateurs permettant de comparer une année de crise et une bonne année
mais la collecte demande du temps et ce n’est donc pas pertinent pour en faire des indicateurs
d’alerte.
- Plusieurs défis demeurent : sociaux (la mobilité des pasteurs doit être réglementée), politiques (les
acteurs concernés ne participent pas à la définition des lois ; problème de l’application de la loi) et
vision inter partagée entre pays.
Parmi les questions et débats il est ressorti les points suivants :
1. Il est recommandé de prendre en compte la disparition de certaines espèces dans la zone Sahel
dans la cartographie et l’analyse.
2. Il est important de prendre en compte les interactions entre la mobilité des communautés pastorales
et les communautés agricoles dans les indicateurs, mais il est encore plus important de comprendre
les questions de solidarité entre les groupes de moyens d’existence.
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 13
4.3. Session 3 : Réduction des risques liés aux aléas climatiques: sécheresse &
inondations
4.3.1 Présentations générales sur les mécanismes de prévention de sécheresse et
des inondations ainsi que de leurs impacts sur l’Agriculture
AGRHYMET et ACMAD, deux institutions régionales ont présenté des communications respectivement sur
les sécheresses et les inondations. Il s’est agi pour ces deux institutions de donner un aperçu global de la
situation de ces aléas sur la région et présenter les enjeux, défis et perspectives qui y sont liés.
Le Centre AGRHYMET du CILSS et le centre météorologique ACMAD ont également tous deux présenté
leurs fonctionnements et leurs mécanismes de prévision, d’information et d’alerte sur les évolutions
météorologiques, en particulier les prévisions saisonnière des précipitations et des écoulements (PRESAO).
AGRHYMET a souligné les points essentiels de suivi qui sont :
Suivi de la pluviométrie ;
Suivi de l’évolution de semis et des besoins en eau des cultures (Données de terrain et
modèles agro météorologiques) ;
Suivi de la situation pastorale (Indice de végétation) ;
Prévision de la production et de la biomasse (modèles agro météorologiques),
Identification des zones à risque ;
En octobre : synthèse des missions d’évaluations (CILSS, FEWS NET, FAO, PAM,
gouvernements).
Quant au centre ACMAD, il a dressé un bilan de l’évolution des précipitations dans la région en soulignant
que les dernières décennies ont été caractérisées par l’augmentation de la fréquence et l’intensité des
événements extrêmes:
Fortes précipitations qui sont aussi sources d’inondations: augmentation en terme de nombre
de jours et intensité (Cas du Sénégal et du Burkina-Faso) ;
Persistance d’augmentation des températures de +2°C ;
Augmentation de séquence sèche en milieu de saison ;
Les nuits sont de plus en plus chaudes que d’habitude avec une variation décennale de plus
de 0,3°C.
La prévision du climat aux échelles saisonnières à pluri décennale est un instrument important, car elle
permet de prendre des décisions éclairées en matière de gestion des ressources en eau, de la sécurité
alimentaire et la sécurité des personnes et des biens. Les agriculteurs peuvent adapter les dates des semis,
choisir à bon escient les variétés cultivées et établir des plans d’irrigation en fonction des quantités d’eau qui
seront disponibles.
Mais la préoccupation majeure des participants était de permettre que les informations parviennent à temps
et jusqu’aux agriculteurs et éleveurs, surtout dans un contexte de forte pauvreté et vulnérabilité ou les
populations cibles n’ont pas accès aux moyens informatiques ou radiophoniques de communication.
On constate en effet de plus en plus une certaine efficience de l’alerte sur la base des prévisions
provenant des différents institutions, mais peu de réaction du coté étatique ou des institutions
chargées du soutien aux populations.
AGRHYMET a précisé que son rôle est de donner l’information aux décideurs, qui à leur tour mettront en
place un système de diffusion dans les communautés, ce sont les Gouvernements qui ont la responsabilité
de l’alerte et de la réponse dans leurs pays respectifs. Or la RRC n’est pas intégrée dans les budgets de
l’Etat, d’où l’intérêt d’accentuer le plaidoyer envers les décideurs politiques pour l’intégration de la
RRC dans les politiques, stratégies et programmes et l’allocation conséquente des ressources.
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 14
4.3.2 Etudes des cas, Bonnes pratiques avec focus sur les Semences
- De l’amélioration des plantes à la carte variétale : Bonnes pratiques agricoles
pour réduire les risques de catastrophes, ISRA Sénégal
- Test et diffusion de semences améliorées, PANA Niger
L’ISRA (Institut Sénégalais pour la Recherche Agricole) a présenté les différentes étapes de la recherche
pour établir des cartes variétales et obtenir des semences plus résistantes aux maladies, à la sécheresse et
autres effets des changements climatiques. L’ISRA a également présenté les contraintes qui limitent la
production de semences améliorées et certifiées comme par exemple contraintes climatiques, édaphiques,
protection phytosanitaire, mise au point de techniques culturales appropriées et compatibles avec les
moyens des paysans.
Le PANA Niger (Programme d’Action National d’Adaptation aux changements climatiques) a présenté quant
à lui un exemple d’opérationnalisation de diffusion des semences améliorées adaptées à la sécheresse et à
haut rendement agricole. Cette action était intégrée dans un projet plus global de construction de la
résilience des populations agricoles à travers la récupération des terres agricoles, l’amélioration des revenus
à travers les AGR, système de collecte d’informations météorologiques et agro-météorologiques par les
communautés.
Des questions et débats autour de la question des semences améliorées il ressort :
- L’importance de s’assurer de l’acceptation des nouvelles variétés par la population : souvent les
résultats techniques au niveau du centre d’investigation sont satisfaisants mais si l’acceptation des
populations ne suit pas, les efforts de recherche deviennent vains. Egalement, les comportements
des consommateurs doivent être intégrés dans la recherche. A ce titre ISRA a rassuré sur
l’élaboration de manière participative d’un cahier des charges en fonction du milieu déterminé avec
la prise en compte des contraintes des producteurs (cycle, pression climatique…), la recherche
cherche à solutionner des problèmes qui sont identifiés au niveau communautaire. Des tests
organoleptiques sont organisés. La démarche participative de sélection permet de réduire le
délai de recherche qui passe de 4 ans à 2 ans en permettant en plus de rapprocher la
recherche et le producteur/consommateur.
- L’importance de la durabilité des actions de dissémination, pour permettre que les populations aient
accès dans le temps à la nouvelle variété améliorée et qui ne dépendent pas du secteur privé et
notamment des multinationales pour s’en approvisionner (promotion des filières locales de
distribution).
- L’importance et les défis liés à la bio fortification où l’amélioration de la valeur nutritive des plantes
issues de ces semences, surtout dans un contexte sahélien où la prévalence de la malnutrition est
parmi les plus élevées au monde.
- L’importance de normes régionales harmonisées (niveau CEDEAO) qui facilitent la circulation et la
réplication des résultats de recherche entre les pays.
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 15
4.3.3 Etudes des cas, Bonnes pratiques avec focus sur le Pastoralisme
- Fauches et conservation de fourrages, FAO Burkina Faso
- Champs écoles pastorales pour le changement, FAO Niger
Deux expériences très intéressantes en milieu pastoral ont été présentées par les bureaux pays de la FAO
au Burkina Faso et au Niger sur :
- La fauche et la conservation du fourrage naturel, la reconstitution du pâturage dégradé et l’utilisation
de semences fourragères
- Les champs écoles pastorales dont l’objectif est d’amener les pasteurs et agropasteurs à adopter
des comportements différents qui améliorent l’alimentation du bétail, la prise en charge de la santé
du troupeau et l’exploitation du troupeau de façon générale
Tas de chaume après utilisation Blocs produits à partir des chaumes Chaumes broyées arrosées au sel et autres nutriments
Des débats et questions il ressort :
- L’importance de sécuriser le statut foncier des zones de cultures fourragères. Dans les études des cas présentées, la terre appartient à la communauté. Avant la mise en valeur des terres, il convient donc de s’assurer que le statut foncier des terres soit clarifié : deux solutions pouvaient être trouvées, soit un membre du groupement offre une partie de sa terre soit des négociations ont lieu avec les leaders communautaires pour l’attribution d’une terre par la communauté.
- Des efforts sont encore à fournir pour accéder aux semences fourragères, et notamment au niveau de la Recherche, car il n’existe pas de mécanismes de sécurisation et stockage de ces types de semences.
- La nécessité d’identifier les leviers pour un passage à l’échelle. Il y a eu beaucoup d’expériences pilotes en milieu pastoral qui ont démontré comment le secteur pastoral peut contribuer à la résilience des sahéliens, cependant il faut maintenant identifier les moyens, les acteurs, les mécanismes et les partenaires à solliciter pour passer à une plus grande échelle. Notamment ce genre de projet demande peu de technicité, les bénéficiaires se l’approprient rapidement, mais il est coûteux au démarrage et il faut un capital de départ, dès lors ce sont les plus nantis qui bénéficient de ces répliques. Cela n’est pas assez pris en compte dans les stratégies nationales de développement.
4.3.4 Travaux de Groupe Jour 1
Après la phase de présentation thématique avec les questions et discussions, une autre plus pratique des
travaux en groupes a été entamée. Les participants ont été scindés en trois groupes composés d’environ 10
à 15 membres issus des différentes organisations avec des expertises et expériences assez diversifiées.
Trois thématiques ont été proposées et chaque groupe a travaillé spécifiquement sur une seule thématique :
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 16
- un Groupe a travaillé sur les semences, y compris les semences fourragères, en se penchant
particulièrement sur les questions des Défis majeurs liés au secteur semencier en termes de :
Recherche, Multiplication, Transformation, stockage, Distribution et Utilisation et propositions de
solutions pour développer et promouvoir le secteur semencier dans la région ;
- un Groupe a travaillé sur le pastoralisme en analysant les conséquences des sécheresses sur les
activités pastorales et les mesures appropriées à prendre pour y faire face ;
- enfin un Groupe « inondations » s’est attaché à examiner leurs principales causes et identifier les
mesures et moyens à mettre en place pour y faire face.
Dans tous les groupes, des discussions ont été menées autour des messages clés et recommandations à
développer et à adresser aux différents acteurs notamment décideurs politiques, donateurs, partenaires
techniques, etc. L’ensemble des questions et travaux menés sont annexés à ce rapport.
Groupe Pastoralisme
Les principales conséquences des aléas climatiques sur le pastoralisme sont la sous-alimentation des
animaux, la malnutrition des enfants, la raréfaction des ressources, la désorganisation des familles, le cercle
vicieux de hausse des prix et terme de l’échange défavorable et la couverture sanitaire limitée. Les
stratégies d’adaptation négatives mises en place par les pastoraux consistent principalement à la
décapitalisation du bétail (déstockage), à l’abattage et la vente des femelles reproductrices, à l’exode rural /
abandon de l’élevage.
Les mesures préventives et préparatoires existantes et à promouvoir pour empêcher ou réduire l’impact des
sécheresses sur l’élevage sont le stockages des fourrages, l’augmentation de l’accessibilité des pâturages
par une couverture optimisée en ouvrages d’hydrauliques, l’amélioration des mécanismes d’Alerte Précoce
qui informent sur les options de transhumance précoce, l’existence d’un cadre légal et foncier, l’amélioration
de l’accès à la micro finance, la promotion de source alternative d’alimentation bétail, l’optimisation de la
composition des troupeaux et la robustesse de ses éléments, la favorisation de la circulation équitable des
SPAI / assurer des prix sociaux et une production locale.
Groupe Semence
Des solutions possibles pour la promotion de semences de qualité dans la région ont été proposées,
notamment :
Pour ce qui concerne la recherche sur semences de base: Amélioration de la gestion des ressources phytogénétiques – (conservation durable des ressources phytogénétique dans le temps) ; Amélioration de la sélection variétale de matériel génétique adapté ; Améliorer les infrastructures dans les stations de recherche.
Pour ce qui concerne la Multiplication : Garantir la qualité des semences et l’existence d’un
marché, Garantir l’adoption des bonnes pratiques par les multiplicateurs (y compris sur l’utilisation
des intrants) ; S’assurer de la disponibilité d’équipement approprié pour le traitement,
conditionnement et conservation des semences ; S’assurer d’une capacité de certification suffisante
dans les pays ; Garantir une meilleure organisation des producteurs semenciers en coopérative et
le renforcement de leurs capacités du point de vue technique; Veiller à l’existence d’un cadre
législatif et réglementaire semencier adéquat et appuyer l’obtention d’agréments pour les
groupements de producteurs.
Pour ce qui concerne la Distribution des semences certifiées : Augmentation de la disponibilité
des semences certifiées de base au niveau des communautés; Défis des infrastructures de
distribution (routière), défis de marketing & information sur les circuits de distribution et la
logistique (pertes).
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 17
Pour ce qui concerne l’Utilisation des semences (accessibilité économique et physique,
contrainte culturale, adaptation variété avec conditions (cycles, etc..) ; encadrement des conseils
agricoles et rurales.
Groupe Inondations
En termes des principales causes des inondations qui affectent le secteur agricole, le groupe a identifié, entre autres les points suivants :
- Excès des pluies dans les zones des cultures, de pâturages ; - Localisation des champs dans des zones inondables ; - Insuffisance des infrastructures de drainage des eaux ; - Insuffisance d’alerte et de préparation à tous les niveaux.
En termes de Mesures et moyens de prévention et d’atténuation possibles, le groupe a cité :
- Politiques : favoriser cadre législatif et réglementaire approprié pour la prévention des inondations, veiller au respect des mesures ;
- Environnementales : études d’impacts préalables à réaliser ; - Comportementales : formation, information et sensibilisation des communautés ; - Structurelles : construction des digues, canaux d’évacuation, aménagements hydro-agricoles
adaptés, etc.
NB : En fin de journée, une évaluation de la journée a été organisée au sein des groupes, lesquels ont
désigné chacun une personne pour débriefer leurs impressions et recommandations au groupe de
facilitateur pour qu’ils en tiennent compte pour les jours restants de l’atelier.
4.3.5 Thématiques liées à la Conservation des Eaux et des Sols / Défense et
Restauration des Sols (CES/DRS)
Les mesures de CES/DRS permettent une meilleure gestion de l’eau, l’augmentation de la productivité des
espaces agricoles, sylvicoles et pastoraux et une gestion durable sur le plan environnemental, social et
économique. Les Etudes de cas présentées sont les suivantes :
Action Contre la Faim - Niger : Techniques de Conservation des Eaux et des Sols (CES) et de
Défense et Restauration des Sols (DRS) : Bonne pratique «Zai, une alternative technique de gestion
de sol qui permet de récupérer des terres dégradés».
MOUSTAGBAL Tchad : Projet de creusage d’un bassin de rétention d’eau « haffir » en modalité
Vivre Contre Travail (VCT).
Christian Aid & Réseau MARP Burkina Faso : Expériences en matière de Conservation des Eaux et
des Sols (CES) et de Défense et Restauration des Sols et Régénération Naturelle Assistée (RNA).
Pour les trois présentations, les participants ont apprécié les différentes techniques et approches
développées par les agences et les communautés. Ils ont relevé leur pertinence au vu de l’état de pauvreté
des sols et de perte de peu d’eau qui tombe généralement dans ces zones. L’implication des communautés
est un facteur essentiel dans toutes ces activités de CES/DRS. Les principales difficultés sont
l’appropriation des techniques par les communautés, la mise à l’échelle de ces techniques, la mise en valeur
des sites aménagés.
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 18
4.3.6 Autres expériences thématiques abordées : Caisses de résilience &
Assurances climatiques
Caisse de résilience
La FAO a présenté son expérience en Ouganda et au Honduras en matière de mise en place des caisses de
résilience. Cette initiative est issue d’une analyse contextuelle qui avait mis en valeur les points suivants :
o Nécessité de faciliter des opportunités socio-économiques ;
o Assurer la prise de conscience sur la gestion des ressources naturelles ;
o Défaillance des services agricoles et financiers ;
o Un environnement marqué par des risques et catastrophes récurrents.
La FAO désirait allier Agriculture et micro-finance et pour ce faire, a contacté CARE International qui a
développé un mécanisme communautaire d’épargne et de crédit basé sur des systèmes de tontine.
De cette analyse, la FAO avec ses partenaires a établi un schéma économique considérant qu’il est
important de :
o consolider la résilience des petits producteurs (représentant une grande proportion de la population
active),
o avoir une approche holistique intégrant trois composantes :
i. Sociale : analyse selon les groupes sociaux, inclusion (accès au travail et aux
services sociaux) , nutrition ;
ii. Technique : bonnes pratiques agricoles et protection de l’environnement ;
iii. Financière : accès aux crédits et à l’épargne ;
o assurer la participation et l’appropriation du projet par les bénéficiaires ;
o élaborer un mécanisme permettant non seulement d’adresser des problématiques à court-terme
mais également de fournir des perspectives à plus long-terme pour les bénéficiaires et ;
o allier les problématiques nutritionnelles dans le ciblage des communautés.
A la suite de la mise en place des caisses de résilience (voir présentation PPT pour le schéma explicatif de
la caisse), il a été observé les bénéfices suivants :
Sociaux
◦ Une meilleure associativité (échanges d’informations) permettant plus d’opportunités;
◦ Un effet de groupe impliquant une meilleure cohésion sociale, le partage d’information et
surveillance du système ;
◦ L’amélioration des techniques agricoles ;
◦ La vulgarisation des techniques de GRN, semences adaptées… ;
◦ L’investissement dans des activités d’agro foresterie.
Financiers
◦ Un accès direct à des investissements directs dans des activités socio-économiques ;
◦ La prise de crédit à des taux d’intérêts inférieurs aux taux bancaires ;
◦ La Constitution d’une épargne individuelle et collective.
La FAO et ses partenaires ont pu tirer des leçons de ces projets pilotes :
Le programme est flexible et s’articule par étape pouvant s’élargir à d’autres volets non initialement
prévus tels que le leadership, le travail sur le marché et l’accès aux institutions financières ;
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 19
Il est important de travailler en partenariat entre agence des Nations Unies (notamment pour la
complémentarité des secteurs impliqués dans cette approche : nutrition, agriculture, WASH…) ; les
ONG, le gouvernement et les instituts de recherche ;
Cette initiative incite à la diversification des sources de revenus entre Agriculture, le commerce et
d’autres activités à court, moyen et long terme.
Assurance climatique : Apprentissage continu: Initiative pour la résilience
rurale (R4) des communautés rurales
Le PAM conjointement avec OXFAM a initié un projet pilote d’assurance climatique au Sénégal. Ce projet a
été mis en place à la suite d’une analyse contextuelle qui a révélé que la population de la région ciblée
faisait face à un niveau d’insécurité alimentaire élevé; à un déficit pluviométrique fréquent; une dégradation
des sols et à un niveau de pauvreté élevé. Il a ciblé 200 chefs de ménages.
Les objectifs de l’initiative sont de renforcer la résilience des petits agriculteurs et des ménages ruraux en
situation d’insécurité alimentaire par une gestion intégrée des risques permettant de :
Améliorer les moyens d’existence en année dite « normale » ;
Protéger après un choc.
Le PAM a brièvement présenté les quatre composantes du modèle 4R : (voir schéma dans la présentation
PPT) :
Le transfert du risque lié à une mauvaise pluviométrique à la compagnie d’assurance;
L’atténuation du bradage des récoltes avec le warrantage;
La mobilisation de l’épargne locale et le soutien aux AGR;
Le renforcement des capacités des partenaires et des bénéficiaires (sensibilisation, formation, etc.).
La valeur ajoutée de l’initiative se situe autour de:
la combinaison qu’elle crée entre les différentes composantes du projet ;
la répartition des risques dans le temps et sur les différents acteurs ;
la stimulation du développement de marchés ruraux, agricoles et autres ;
un fort partenariat public-privé ;
et une place accrue donnée à la recherche notamment dans la récolte de donnée pour l’alerte
précoce.
De ce projet pilote, le PAM et OXFAM ont pu relever des points importants suivants:
L’Assurance contre Travail (ACT) permet aux ménages pauvres d'accéder à des outils commerciaux
de transfert des risques comme l’assurance ;
Les filets de sécurité sociale - canal de distribution efficace pour le transfert des risques à grande
échelle ;
La durabilité du modèle : dispositif commercial d’assurance rurale et renforcement des systèmes de
protection sociale du gouvernement ;
Les programmes d’assurance seuls n’intéressent pas ou peu les paysans, mais la combinaison avec
d’autres éléments (épargne, crédit, etc.) est plus avantageux pour eux.
Les principaux défis rencontrés dans la mise en place de ce projet sont tout d’abord le ciblage des
personnes vulnérables. Afin de palier ce problème, le PAM et OXFAM ont conduit des études sur la
vulnérabilité de la sécurité alimentaire, sur la pédologie de Koussanar combinées aux enquêtes sur la
pauvreté et le suivi sur la pluviométrie qui ont montré de nombreux indicateurs rouges de cette localité. La
présence de nombreux partenaires dans cette zone a été, de plus, une motivation pour démarrer un projet
pilote de résilience avec une composante ‘assurance climatique’. De plus, l’assurance seule ne marche pas
d’où l’intérêt de programmes soutenus de sensibilisation des producteurs et de la formation des partenaires
et d’une approche intégrée d’appui à la création d’activités socio-économiques.
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 20
4.3.7 Travaux de groupe Jour 2
Durant cette session, les participants ont travaillé sur deux questions :
- Quels sont, les obstacles pour le passage à l’échelle des différentes techniques de conservation
des eaux et des sols dans un contexte sahélien où la problématique de l’eau est le principal risque
auxquelles les communautés font face (inondations/sécheresse) ?
- Si possible proposer des solutions réalistes pour surmonter ces obstacles dans les conditions de
gouvernance actuelle.
OBSTACLES (institutionnels, techniques,
socioculturels, etc.)
SOLUTIONS
Budgétaire
Le coût financier de certaines techniques Apport financier pour la mise à l’échelle des
techniques
Capacité à travailler à l’échelle pays (pratiques
localisées)
Travailler à plusieurs échelles en prenant en
compte national
Les communes n’ont pas les moyens suffisants pour
financer ses activités
- L’Etat doit appuyer financièrement les communes
- Les communes doivent faire un effort de mobilisation des ressources dans ce domaine
Les contraintes foncières après aménagement Définir et convenir préalablement les conditions de
gestion appropriées
Institutionnels
Internalisation des techniques par les partenaires Diffusion des techniques qui ont fait leurs preuves
Déficit d’accompagnement par l’Etat Meilleur engagement de l’Etat pour la mise à
l’échelle des techniques
Absence de systématisation dans les activités
/planification au niveau communal
Prise en compte dans la planification communale
Déficit de personnel d’encadrement et faiblesse de la
motivation
Renforcer le personnel d’encadrement
L’Etat n’associe/ implique pas assez les communes
dans les programmes de CES/DRS
Effectivité du transfert de compétence aux
communes
Etat n’accompagne pas la diffusion des innovations Redynamiser/ créer les services de vulgarisation
Difficultés d’accès au foncier
Prendre en compte l’accès des populations
vulnérables aux terres dégradées dans les textes
régissant le foncier rural (récupération et
redistribution)
Malversation à tous les niveaux Comité de pilotage, mécanisme de redevabilité,
récompensant des bonnes pratiques
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 21
Les participants ont également travaillé en groupe sur la problématique de l’émergence des produits
financiers pour la promotion et la protection des moyens d’existence (Crédits, épargnes, Fonds de
contingence communautaire et Assurances Climatiques) en examinant leur pertinence, leur viabilité dans le
contexte de la région tant au niveau des communautés qu’au niveau du secteur privé. Les points essentiels
suivants ont été relevés :
Au niveau communautaire
- Crédit/ Epargne :
Avantages :
• Gestion communautaire (prise de décision, participation active, développement des capacités, le
remboursement des intérêts équivaut à une épargne, qui elle-même favorise le développement des
crédits plus élevés).
• Son accès peut être conditionné par la mise en application des techniques agricoles.
Inconvénients :
• Capital initial difficile à créer par les contributions des membres donc il faut par exemple du Cash
For Work (CFW) pour le développer.
• Pas de fonds de garantie sauf si on constitue un fonds de contingence qui peut servir comme fonds
de garantie.
Techniques
Faible communication autour des techniques Mettre en place un système de communication
adéquat
Pénibilité du travail (outils rudimentaires), temps de
travail très élevé (forte mobilisation pour un hectare)
Amélioration des outils (mécanisation appropriée)
Faiblesse dans la diffusion des bonnes pratiques Médiatisation des bonnes pratiques, renforcement
service vulgarisation
Structures d’encadrement et de conseil agricole
insuffisant/absence
renforcer les services de vulgarisation)
Socio- culturel
Dépendance des communautés vis –à vis de l’aide
extérieure
Sensibilisation pour une appropriation
/responsabilisation des communautés
Parfois, pas en adéquation avec les traditions de
certaines communautés
Renforcer la communication et la sensibilisation
Environnemental
L’incertitude climatique Définir des critères pour garantir la durabilité :
Avoir un système d’information sur la pluviométrie
Prendre en compte les questions organisationnelles,
Considérer l’échelle bassin versant comme unité géographique d’aménagement
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• Le crédit/épargne nécessite des formations en gestion financière.
- Fonds de contingence
Avantages :
• « Remplace » le manque d’assurance agricole dans le milieu.
• Développement des capacités locales.
• Renforce la confiance et les mesures incitatives pour l’application des techniques de RRC, ACC.
Inconvénients :
• Montant de la compensation limité au montant mobilisé.
Au niveau du secteur privé
- IMF/Banque
Avantages :
• On peut contracter des crédits plus élevés.
• La durée de remboursement est plus longue.
• Disponibilité Accessibilité au crédit sans contribution personnelle.
Inconvénients :
• Les taux d’intérêts constituent une perte pour les producteurs et bénéfice pour l’IMF.
• Accès est limité par des conditions (garanties difficiles à satisfaire pour les petits producteurs).
• Facilement recours à la police/justice, donc mesures de protection du consommateur et de l’IMF
doivent être mises en place.
- Assurance
Avantages :
• Mécanisme de stabilisation (quand accessible).
Inconvénients :
• Peu accessible, police d’assurance/contrat peu compréhensible par producteur car les textes sont
souvent compliqués.
• Couverture très limitée et pas multirisques.
• Compensation difficile à obtenir notamment dans le cas de catastrophes naturelles.
• Peut être décourageant si pas de compensation pendant plusieurs années car les assurés ne
peuvent pas comprendre l’intérêt d’une assurance qui est d’en bénéficier uniquement lorsqu’un
évènement arrive.
Viabilité et pré requis pour banques et assurance :
a. les producteurs comprennent les mécanismes (passage langage financier à langage accessible par
le monde rural), y trouvent leurs intérêts, accessibilité physique et financière.
b. L’assurance doit avoir un champ d’action multi risques et pas seulement sur une seule spéculation
c. une forte volonté politique de vouloir protéger les assurés.
d. lier le programme à d’autres ayant pour objectif la mise en place de filet de sécurité.
e. un accompagnement dès le départ de l’état.
f. disposer d’une compagnie d’assurance agricole ou générale active et solide.
g. les organisations des producteurs faisant partie des canaux de distribution.
h. des Mécanismes de protection des consommateurs sont existants et opérationnels.
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 23
4.4 Session 4 : Réduction des Risques non directement liés au climat Cette session avait pour objectif de considérer les risques non directement liés au climat, mais à d’autres
éléments externes ayant un impact majeur sur les ressources des populations. Les principaux risques
analysés sont les suivants :
Les ennemis des cultures.
La fluctuation des prix des denrées et des intrants agricoles notamment dans un contexte de
régionalisation des échanges commerciaux.
Les maladies animales notamment dans le cadre des transhumances.
La gestion des conflits liés à l’accès et à l’utilisation des ressources.
Avec l’appui de la fédération régionale des personnes vivant avec un handicap, il a été opportun de
présenter une initiative socio-économique leur permettant de renforcer leur résilience en leur facilitant l’accès
à des jardins et ainsi, par la commercialisation de la production, l’accès à un revenu.
Les présentations et les questions et débats se résument comme suit.
- Réduction des risques liés aux ennemis des cultures, FAO Sénégal
La FAO Sénégal a présenté les principaux ennemis des cultures dans la région sahélienne qui sont les
insectes ravageurs, les oiseaux granivores, les mauvaises herbes, les agents pathogènes/maladies, les
vertébrés (certains rongeurs, singes, phacochères). Les enjeux ainsi que les impacts de ces déprédateurs et
les méthodes de lutte ont été présentés et discutés.
La FAO promeut une Agriculture saine, en adéquation avec l’écosystème, en limitant la déstabilisation de ce
dernier, qui peut avoir des conséquences majeures dans plusieurs années. La FAO préconise une
protection intégrée où les processus biologiques, à la base de la production, sont protégés, encouragés et
améliorés. L'amélioration de ces processus peut en effet accroître les rendements et la durabilité, tout en
réduisant le coût des intrants.
En termes de questions et débats, les principaux points abordés tournent autour de :
- la problématique de résistance des ennemis des cultures avec les changements climatiques ;
- discussions sur les différentes méthodes de lutte ainsi que leur efficacité ;
- l’importance de la participation communautaire ;
- l’importance cruciale de la collaboration entre les Etats de la région, au regard de la dimension
transfrontalière des menaces ;
- l’obstacle à l’intégration des résultats de recherche et politiques de lutte contre les ennemies des
cultures/accessibilité des populations.
- Indicateurs d’Alerte précoce basés sur les prix, PAM
Le PAM a présenté son outil de monitoring des prix des marchés et a explicité comment l’utiliser afin de
pouvoir émettre des alertes en cas de détérioration de la situation. L’analyse de la fluctuation des prix
permet de mieux comprendre les périodes propices pour l’achat et la vente de productions agricoles.
Les participants ont axés leurs questions et débats sur les points suivants :
- Si le modèle d’alerte précoce basé sur le prix prend en compte les stratégies de changement de
comportement des consommateurs qui passent d’une céréale à l’autre dépendant des fluctuations
des prix ?
- Nécessité de prendre en compte le prix de bétail dans le système d’alerte et d’analyse du PAM.
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 24
- Inclusion dans le système des comportements des commerçants qui détiennent un savoir et aussi
un pouvoir sur les prix des denrées alimentaires.
- Discussions autour d’approches pour la réduction de l’impact de la fluctuation des prix des denrées
sur les populations comme par exemple les mécanismes de warrantage dont la pertinence, à petite
échelle, a bien été démontrée.
- Question de l’intervention de l’état dans la fixation des prix où l’attention a été attirée sur le fait que
cela peut provoquer des effets inverses. Il convient donc d’utiliser cet outil de façon appropriée
suivant les contextes, les produits et avec un suivi.
- Les pharmacies vétérinaires de proximité pour la réduction des risques des
maladies animales et des conflits intercommunautaires, ADRA, Tchad
Pour réduire les risques de maladies et améliorer la production animale, ADRA Tchad a organisé les
communautés en mettant en place des services vétérinaires de base (pharmacie, points d’eau pastoraux).
Ainsi, pour gérer et utiliser ces infrastructures, elle a identifié et formé dans chaque village les auxiliaires
vétérinaires sur les techniques d’alimentation des animaux, le dépistage et le traitement des maladies
animales. Des comités ont été créés et formés sur la gestion des points d’eau pastoraux. Dans le souci
d’aider les ménages vulnérables à reconstituer leurs troupeaux et bénéficier de ces services, un programme
de distribution de petits ruminants appelé « ABANAYE » a été mis en place.
Comment cette intervention contribue dans la réduction des risques et vulnérabilités des
communautés ciblées
Les pharmacies vétérinaires mises en place dans les communautés et gérées par les auxiliaires d’élevage
villageois formés par le projet ont permis d’une part de réduire le risque des maladies animales car les
animaux dans la zone du projet sont dépistés chaque mois par ces auxiliaires en collaboration avec les
chefs de sous-secteur élevage et les maladies identifiées sont traitées en utilisant les produits des
pharmacies villageoises. Au courant de l’année 2013, le taux de mortalité bovine est passé de 28% (au
début du projet) à 7% dans la zone d’intervention. D’autre part, ces auxiliaires sont sollicités par les villages
voisins pour des prestations de services en matière de soins et cela a permis aux communautés d’éviter de
parcourir plus de 50 km pour atteindre un centre vétérinaire avec comme conséquence, les vols de bétail au
cours du déplacement, les conflits éleveurs-agriculteurs lorsque les troupeaux traversent les champs etc.
Le partenariat établit entre les pharmacies villageoises et les pharmacies des grands centres urbains
facilitent le ravitaillement en produits et surtout l’implication des services d’élevage de l’Etat dans le choix
des produits vétérinaires et le suivi garantissent l’appropriation de cette stratégie par les communautés
La construction des points d’eau pastoraux et la formation des sous-comités de gestion a permis de réduire
les conflits éleveur-éleveur autour des points d’eau dans la zone d’intervention. Il faut noter que dans la
région du Batha, le conflit éleveur-agriculteur et éleveur-éleveur est récurrent.
Vaccination du cheptel Pharmacie vétérinaire Bénéficiaires avec leurs animaux
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 25
LECONS TIREES/BONNES PRATIQUES a) Aspects et processus les plus marquants :
L’implication des services de l’état dans le processus de mise en place des pharmacies vétérinaires.
L’implication des nomades dans la gestion des points d’eau pastoraux. Le ravitaillement des produits vétérinaire se fait à l’aide des fonds propres de la
communauté. La grande sollicitation des auxiliaires vétérinaires villageois par les communautés. La meilleure utilisation des pharmacies vétérinaires villageoises par les éleveurs. Le contrôle du prix des produits vétérinaires par le CSA. La création d’un réseau entre les pharmacies villageoises et les grandes pharmacies
urbaines.
b) Preuve/Evidence
Baisse de la mortalité animale. Atténuation des conflits intercommunautaires. Reconstitution des troupeaux des vulnérables.
c) A éviter en cas de réplication
Achat des produits vétérinaires sans le contrôle d’un service d’élevage approprié de l’Etat. Conservation des produits dans des conditions non appropriées. Vaccination des animaux sans la présence d’un agent vétérinaire qualifié de l’Etat.
d) A renforcer en cas de réplication
Recyclage des auxiliaires d’élevage. Implication des services de l’Etat dans le suivi des auxiliaires et le contrôle des produits
vétérinaires des pharmacies villageoises. Multiplication des points d’eau pastoraux.
e) Défis
La cohabitation entre les différentes communautés est difficile mais grâce à l’implication des
autorités locales administratives et traditionnelles, des élus locaux et des chefs religieux
dans la sensibilisation, cette difficulté a été surmontée
Conflit d’intérêt permanent entre les auxiliaires et le CSA mais avec la mise en place d’un
sous comité de gestion de la pharmacie le problème est réglé.
- Promouvoir le dialogue entre jeunes agriculteurs et éleveurs pour une meilleure prévention et gestion des conflits entre leurs communautés, GENOVICO, Niger
Le réseau GENOVICO a partagé son expérience de facilitation de processus de dialogue
communautaire notamment entre jeunes agriculteurs et éleveurs pour une meilleure prévention et
gestion des conflits entre leurs communautés. L’organisation du forum intercommunautaire a induit une
baisse très significative des conflits intercommunautaires dans la zone. Il est à retenir
fondamentalement de cette présentation et des discussions qui s’en sont suivies que :
L’entreprise de prévention/gestion des conflits est permanente pour l’équilibre de la société
et l’harmonie au sein et entre communautés : il faudrait un investissement durable en termes
de sensibilisation, information et accompagnement des communautés.
Plus la ressource est gérée par les acteurs locaux, plus ils ont conscience de son
importance et de la nécessite d’œuvrer pour sa durabilité.
En outre, la gestion des conflits entre producteurs ruraux ne correspond pas à une
séparation des protagonistes. C’est plutôt la recherche d’une transformation positive des
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 26
attitudes et relations antagonistes de ces acteurs autour des ressources partagées (ou à
partager).
- Les Jardins de survie une approche d’inclusion des personnes handicapées, KARKARA Niger
Le concept de Jardins de survie est principalement basé sur trois composantes à savoir : 1) le jardinage
(doter les personnes handicapées d’un jardin de 625 m2 équipé d’un point d’eau et d’une clôture
grillagée), 2) un appui sous forme de micro crédit apporté pour permettre aux bénéficiaires de s’acheter
3 petits ruminants et 3) la sensibilisation, l’information et la formation sur l’hygiène, l’assainissement et la
santé au profit des femmes avec un accent particulier sur les visites médicales prénatales.
Cette présentation a permis de mettre en exergue toutes les capacités et savoir faire dont disposent les
personnes handicapées appuyées par l’intervention et surtout de démontrer qu’il est possible d’apporter
des changements significatifs dans leurs conditions socioéconomiques avec peu de soutien. Cette
approche de Jardins de survie renforcée par les AGR a été une bonne porte d’entrée pour créer des
opportunités à des personnes handicapées qui ont su bien gérer et développer leurs activités jusqu’à
constituer des modèles de succès.
4.5 Session 5 : Dispositifs d’Alerte Précoce
Deux grandes catégories de présentations ont été faites dans ce chapitre. Une concernant les études des
cas liées aux Systèmes d’Alerte Précoce et une autre sur les Mécanismes Institutionnels de prévention et
gestion des crises.
4.5.1 Etudes des cas liées aux Systèmes d’Alerte Précoce
- Système d’alerte précoce pastorale / relèvement des anomalies de la biomasse,
ACF Espagne : cet outil développé par ACF en collaboration avec plusieurs autres partenaires
connait un succès grandissant en raison de la qualité des informations et analyses qu’il offre dans
un secteur particulièrement peu couvert dans la région en termes de système d’information. Les
questions et discussions qui ont suivi la présentation témoignent de l’intérêt accordé à ce dispositif
par les différents acteurs. Entres autres points clés abordés, on note la nécessité de lier ces
informations satellitaires à celles recueillies et analysées auprès des communautés (synergie,
recoupement), encourager le transfert des compétences et l’appropriation par les services de l’état
et autres acteurs locaux participants.
- Système communautaire d’alerte précoce et de réponses aux Urgences, SCAP-RU,
ACF Mali : ces structures ont pour objectif de Renforcer les capacités, les rôles et les
responsabilités des communautés dans la prévision et la gestion des crises ou des catastrophes qui
peuvent les affecter. Leur expérimentation au Mali et dans d’autres zones du Sahel a permis
justement de mettre en lumière leur importance de plus en plus grandissante dans le cadre du SAP
mais aussi et surtout les défis à relever comme l’engagement volontaire et durable des membres de
ses structures, la prise en compte des SCAP-RU dans le dispositif national, le renforcement de leurs
capacités, la prise en compte des données empiriques qu’elles fournissent, etc.
Installation de pluviomètre au Tchad
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 27
- Le relevé pluviométrique: un outil communautaire de prise de décision, CARE
Niger : Il s’agit d’une action pilote initiée par CARE Niger dans le cadre d’un Programme
d’Apprentissage sur l’Adaptation au Changement Climatique. Cet outil a démontré sa contribution
dans la réduction des risques et la vulnérabilité des communautés car il leur fournit des indications
utiles afin de mieux programmer le choix de variétés, par exemple la date des semis/sarclage,
favoriser une utilisation croissante des semences améliorées adaptées au contexte de faible
pluviosité et contribuer à réduire les pertes en semences.
- Dispositifs régionaux d’Alerte Précoce : le Centre Régional AGRHYMET a présenté les
principaux dispositifs régionaux qui existent en matière de prévention et gestion des crises
notamment en ce qui concerne leur fonctionnement et comment ils contribuent aux efforts de
réduction des risques et de renforcement de la résilience des communautés et des institutions de
l’espace sahélien. La performance de ces dispositifs s’améliore progressivement. Néanmoins,
demeure la question de la suite à donner (actions concrètes) aux alertes émises par les institutions,
la question des moyens appropriés et conséquents et le renforcement de la collaboration entre ces
structures.
4.5.2 Mécanismes Institutionnels de prévention et gestion des crises
- Plateforme Communale de la Protection Civile Benin : la commune de Karimama a
présenté la structure et le fonctionnement de leur dispositif de prévention et de gestion des crises,
essentiellement focalisé sur la gestion de préparation et gestion des inondations, principale risque
potentiel de la commune. Les participants ont particulièrement apprécié le fait qu’avec de faibles
moyens, la commune, avec l’appui de divers partenaires, est en train de développer un dispositif
enrichi par des activités d’information et sensibilisation des communautés et la mise en place d’un
plan de contingence. Les dernières inondations qu’a connues la commune ont été très médiatisées,
ce qui a favorisé une forte mobilisation des acteurs. La commune entend poursuivre ces efforts en
cherchant également à renforcer ces capacités, y compris par les échanges avec des communes
ayant su mettre en place des dispositifs efficaces aussi par la prise en compte des personnes
handicapées.
- Forces et Faiblesses du dispositif et leçons tirées des précédentes crises, DNPGCCA
Niger : le Dispositif National de Prévention et de Gestion des Catastrophes et Crises Alimentaires
(DNPGCCA) du Niger constitue une des références dans la région du fait des expériences des
crises vécues. C’est pourquoi il a été jugé opportun de profiter de ce cadre pour échanger les
bonnes pratiques et leçons apprises afin de favoriser l’apprentissage et le renforcement mutuel. Le
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 28
coordonnateur de la Cellules Crises Alimentaires du Niger a résumé les points forts et les faiblesses
du DNPGCCA comme suit :
Points Forts
o Leadership national (une volonté politique et l’implication des autorités au plus haut niveau)
o Planification et programmation des actions
o Coordination efficace
o Communication (Information coordonnée et harmonisée)
o Mobilisation satisfaisante de fonds pour la réponse (y compris la partie gouvernementale)
Points Faibles
o Ordre institutionnel: création d’une CCH hors dispositif afin de coordonner la réponse
o Insuffisance de coordination des actions au niveau régional et départemental
o Faible anticipation des achats de certains aliments (aliment bétail)
o Code des marchés inadapté pour l’achat de vivres en situation d’urgence
o Aide budgétaire : mécanisme de déblocage lent
Les questions et discussions ont également porté sur le programme 3N du Niger notamment ces liens avec
le dispositif, l’importance cruciale du leadership gouvernemental pour assurer une coordination efficace des
activités de préparation et de réponses, la nécessité d’améliorer le ciblage des bénéficiaires (HEA), la
nécessité de pérennisation des actions d’atténuation mais aussi le renforcement du travail sur le continuum
urgence /Relèvement- développement.
5. Célébration de la Journée Internationale de la prévention de risques de catastrophes
Le Groupe de travail sur la RRC en Afrique de l’Ouest et Centrale a célébré le 10 octobre 2013 dans l’après
midi à l’instar de la communauté internationale, la journée mondiale sur la prévention des catastrophes dont
la thématique de cette année portait sur « Vivre avec le handicap et les catastrophes ». Il s’agissait,
à travers cette célébration, d’informer et sensibiliser les différents acteurs sur la nécessité de prendre en
compte les besoins spécifiques des personnes handicapées dans toutes les phases de gestion des risques
de catastrophes. La presse locale et régionale, de même que d’autres organisations de développement et
humanitaires et des bailleurs ont été invités à cette journée. Une troupe de la banlieue de Dakar a
agrémenté la célébration avec la présentation d’un sketch qui a caricaturé les insuffisances actuelles en
matière d’inclusion des personnes handicapées dans les activités de préparation et de réponses aux
catastrophes et qui sensibilise et appelle à davantage d’efforts pour une meilleure protection et inclusion des
personnes handicapées dans les politiques, programmes et stratégies en matière de RRC. Handicap
International a donné un aperçu global de la situation des personnes handicapées en lien avec les situations
de crises et des catastrophes et explique pourquoi il est fondamental de prendre des mesures idoines pour
assurer une meilleure intégration des personnes handicapées avant, pendant et après les situations
d’urgence. Des exemples concrets d’action ont également été partagés et discutés.
6. Evaluation finale et Clôture de l’atelier
A la fin de l’atelier une évaluation a été faite par les participants de manière globale sur l’organisation,
l’encadrement et le contenu de l’atelier. Le canevas de l’évaluation est en Annexe. Les participants devaient
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 29
donner une note allant de 1 à 4 qui reflète leur niveau de satisfaction : 1= bas, 2= passable, 3= bon, 4=
excellent.
Une moyenne a été faite donnant une note globale sur 4 pour chaque élément évalué et correspond à
l’appréciation suivante :
- plus de 3,5 : excellent
- entre 3 et 3,5 : bon
- en dessous de 3 : passable ou à améliorer fortement
1. Appréciation de la logistique encadrant al tenue de l’atelier
Pour l’organisation logistique de l’atelier, une note globale de 3,48 a été attribué, ce qui démontre une
satisfaction très bonne des participants.
Certains ont tout de même déploré l’absence de couverture médiatique de l’événement.
D’autres auraient préféré que la demi-journée de célébration de la DRR day soit programmée à un autre
moment et que l’atelier se prolonge sur 3 jours pour mieux approfondir les thématiques.
Ci-dessous les éléments évalués
2. Appréciation du déroulement de l’atelier :
De manière générale, les participants ont donné une note de 3.67 sur 4. Les participants ont eu une
excellente satisfaction de la facilitation globale, la durée de l’atelier, les travaux de groupe et le profil des
participants.
Parmi les éléments à améliorer :
- le temps de présentation des études de cas est à mieux gérer ainsi que le contenu des
présentations car beaucoup ont dépassé le temps imparti, ce qui a perturbé l’agenda ;
- notamment le temps accordé aux travaux de groupe n’était pas suffisant ;
- le profil des participants : il faudrait plus de représentants des organisations paysannes locales et
des structures nationales issues des gouvernements, car ce sont finalement les principaux
concernés.
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Restauration et Pause café
Accueil et informations
Salle
Appréciation de la logistique
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 30
3. Appréciation du contenu de l’atelier :
Toutes les sessions et thématiques de l’atelier ont obtenu une note d’appréciation entre 3.1 et 3.7. Ceci
démontre la pertinence et l’intérêt que les participants ont porté aux différentes sessions.
Cependant :
la session portant sur la réduction des risques non climatiques a été la moins bien cotée, les
participants ont jugé que ce n’était pas suffisamment développé et cela reste encore abstrait ;
- alors que celles sur les dispositifs d’alerte précoce et les conclusions de l’atelier ont attiré le plus
d’attention et ont été les plus plébiscitées. Les participants auraient souhaité néanmoins plus
d’exemple de dispositifs au niveau local et communautaires. Pour les messages clés et les
conclusions, les participants ont particulièrement apprécié l’esprit de synthèse et la démarche
participative.
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Travaux de groupe
Durée atelier
Profil des participants
Facilitation globale
Appréciation du déroulement de l'atelier
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Session 6: Conclusions, Messages et recommandations clés
session 5: Dispositifs d'Alerte Précoce
session 3: Réduction des risques liés aux aléas climatiques: sècheresse et innondations
Session 1: Concepts RRC/GRC
session 2: Risques majeurs pour l'agriculture au sahel: enjeux,défis et perspectives
session 4: Réduction des risques non climatique
Appréciation du contenu de l'atelier
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 31
4. Recommandations finales et recommandations pour l’organisation d’un prochain atelier
Dans l’ensemble, les participants ont été très satisfaits des résultats et du déroulement de l’atelier et
souhaitent voir se reproduire l’année prochaine un tel atelier pour pouvoir mieux suivre les évolutions et
les changements.
Presque à l’unanimité, les participants ont estimé avoir appris beaucoup des échanges avec les autres
et repartent avec plusieurs idées pour améliorer l’efficacité de leurs interventions.
Parmi les suggestions émises, voici les principales :
- mettre en place un dispositif de dynamisation et de suivi du réseau RRC et Agriculture qui vient de
se créer à travers cet atelier. Pourquoi ne pas mettre en place une plateforme virtuelle d’échange ?
- inviter plus de structures nationales et organisations locales et communales ;
- mieux gérer le temps et le contenu des présentations des études de cas ;
- appuyer la réplication d’un tel atelier au niveau national ;
- penser à organiser une formation des journalistes sur la RRC, ils pourront ainsi mieux relayer les
travaux du réseau de la RRC et appuyer le plaidoyer ;
- dans le même esprit penser à organiser des formations en RRC pour les maires qui pourront mieux
relayer les applications locales de la RRC et les intégrer dans les plans de développement
communautaire.
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 32
Annexes
Annexe 1: Agenda de l’atelier
Agenda Atelier DRR et Agriculture (PARTICIPANTS), 8-10 Octobre à Dakar
Jour 1 : Mardi 8 Octobre
8h30-9h00 Mise en place: Accueil & Installation
Session 1 : Ouverture / Introduction
09h00-10h30
Allocutions d’ouverture et mots de bienvenue
Coordinateur Humanitaire Régional Coordinateur du Bureau Régional des Urgences, FAO Représentante Régionale d’Action Contre la Faim Ministre de l’Agriculture du Sénégal
Objectifs, Structure Atelier et présentation participants FAO
Concepts et principes clés de la RRC/GRC OXFAM
10h30-11h00 Pause café
Session 2 : Risques majeurs pour l’Agriculture au Sahel : enjeux, défis et perspectives
11h00-11h30 Principaux Risques affectant l’agriculture en Afrique de l’Ouest/Sahel FAO
Le changement climatique, un facteur aggravant CIRAD
Session 3 : Réduction des risques liés aux aléas climatiques : sécheresse & inondations
11h30-12h30 Vue globale sécheresse et impacts sur l’agriculture Vue globale inondations et impacts sur l’agriculture
AGRHYMET ACMAD
12h30-14h00 Pause déjeuner
14h00-15h30
Focus semences
Carte variétale, semences résistantes Test et Diffusion semences améliorées
ISRA Sénégal PANA Niger
Focus Pastoralisme
Fauche et conservation des fourrages Champs écoles pastorale pour le changement
FAO BF FAO NE
15h30- 15h45 Pause café
15:45 17:30 - 1 groupe semences, défis de recherche, diffusion - 1 groupe sur sécheresse, impacts sur l’élevage - 1 groupe sur inondations et leurs impacts
Groupes et restitution
Evaluation de la journée : 15mn
Jour 2 : Mercredi 09 Octobre
8h30-9h00 Résumé journée antérieure
09h00-10h30
Conservation des Eaux et des Sols et Défense et Restauration des Sols
Alternatives techniques de CES/DRS (zai, demi lunes, ..) Creusage de bassins de rétention d’eau CES/DRS et RNA au Burkina Faso
ACF-Niger MOUSTAGBAL -Tchad Christian Aid
Autres expériences
Les Caisses de la résilience Assurances climatiques
FAO Uganda PAM Sénégal/OXFAM
10h30-11h00 Pause café
11h30-12h30 Travaux de groupes (CES/DRS: défis de diffusion; Autres expériences et innovations)
Groupes et restitution
12h30-13h30 Pause déjeuner
Session 4 : Réduction des risques non climatiques
14h00-15h00 Réduction des risques liés aux ennemis des cultures
Réduction des risques liés aux maladies animales Fluctuation des prix des denrées et intrants agricoles Prévention et Gestion des conflits liés à l’accès et utilisation des ressources Inclusion personnes handicapées - Jardins de survie
FAO Sénégal ADRA Tchad PAM B. Régional GENOVICO KARKARA - Niger
15h00-17h30 Débat en pleaniare Groupes et
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 33
restitution
Evaluation de la journée : 15mn
Jour 3 : Jeudi 10 Octobre
8h30-9h00 Résumé journée antérieure
Session 5 : Dispositifs d’Alerte Précoce
09h00-10h15
Systèmes d’Alerte Précoce Relèvement des Anomalies de la Biomasse Systèmes Communautaires d’Alerte Précoce-RU Relevé Pluviométrique Dispositifs régionaux d’Alerte Précoce Débat en plénière
ACF-Espagne ACF Mali CARE Niger AGRYMETH
10h15-10h30 Pause café
10h30-11h30
Mécanismes Institutionnels Plateforme Communale de la Protection Civile- Benin Forces et Faiblesses du dispositif et leçons tirées Débat en plénière
Maire Karimama DNPGC
Session 6 : Conclusions et Clôture
11h30-12h30 - Conclusions, messages clés et recommandations - Evaluation finale de l’atelier - Mots de clôture & FIN ATELIER
Facilitateur/TF
12h30-14h00 Pause déjeuner
14h00 -16h45 Célébration de la journée RRC : voir programme à suivre
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 34
Programme Célébration de la Journée Internationale de Prévention des Catastrophes
Thème 2013 : « Vivre avec le Handicap et les Catastrophes »
Horaires Activité / Thème
14h00-14h30 Accueil & Installation des participants
Ouverture
14h30-15h00
Discours Conseillère Président de la République pour le
Handicap, Représentant des organisations humanitaires et
développement, Société civile
15h00 – 15h 15 Sketch avec lien avec le thème de la journée
15h15 -16h30 Conférence débat sur le thème : « Living with Disability &
Disasters»
16h30 – 16h45 Pause-Café et Fin de la célébration de la journée RRC
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Annexe 2 : Liste des participants
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 36
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 37
Annexe 3 : Note conceptuelle Atelier RRC & Agriculture
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----
Groupe de travail sur la Réduction des Risques de Catastrophes en Afrique de
l’Ouest et Centrale
NOTE CONCEPTUELLE PREPARATION ET ORGANISATION D’UN ATELIER REGIONAL RRC & AGRICULTURE +
DEVELOPPEMENT DOCUMENT DE PLAIDOYER
Version Finale 23 juillet 2013
I. Contexte et justification
L’Agriculture14
reste le principal secteur économique en Afrique de l’Ouest et au Sahel, en raison de sa
contribution à l’alimentation des populations, à la création de la richesse globale et à la fourniture d’emplois et
de revenus15
. Le secteur agricole contribue globalement pour environ 35 pour cent au PIB sous-régional,
allant jusqu’au 60 pour cent du PIB national dans certains pays. Cependant, l’Agriculture souffre
principalement d’insuffisances d’investissements par les pouvoirs publics16
mais également par les partenaires
financiers. En effet, suite à la crise de 2012 au Sahel, 34 pour cent des ménages vulnérables n'ont pas pu
être assistés en raison d’un manque de financement en temps opportun pour l'Agriculture. Ils n’ont donc pas
pu se préparer correctement pour la saison, ce qui a encore réduit leurs chances de relèvement.
Les défis posés par la succession rapprochée de chocs qui sapent et perturbent l’élan du développement,
sont avant tout d’ordre climatique et politico sécuritaire. En effet, depuis l’année 2000, pas moins de quatre
crises alimentaires et nutritionnelles plus ou moins aigües ont été enregistrées17
dans le Sahel affectant des
millions des personnes et en particulier ceux dont les moyens d’existence dépendent de l’Agriculture. Les
sécheresses, les inondations, les ennemis des cultures (criquets pèlerins, oiseaux granivores, etc.), la hausse
des prix des produits alimentaires et intrants agricoles ainsi que les tensions intercommunautaires pour
l’accès et la gestion des ressources sont aujourd’hui récurrents et s’ajoutent à l’instabilité politique et aux
conflits armés pour impacter lourdement sur le développement des pays sahéliens. Cette situation est
exacerbée par les changements climatiques, la forte croissance démographique et l’urbanisation galopante et
anarchique. La crise au Nord du Mali qui a entrainé un mouvement de 390.783 personnes à l’intérieur du pays
14
Dans ce document, par le terme « agriculture » il faut entendre, l’agriculture, l’élevage, la sylviculture et la pêche. 15 Plus de 60 pour cent de la population active de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel travaille et tire du secteur agricole l’essentiel de ses
moyens d’existence. 16
Très peu de pays ont en effet respecté les engagements de Maputo qui impliquent une allocation d’au moins 10% du budget national
à l’agriculture 17
On peut citer les crises suivantes : 2005, 2008, 2010 et 2012
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 38
et 520.12918
autres hors de la frontière est un facteur supplémentaire de complication de la situation
alimentaire et nutritionnelle au Mali et un défi sécuritaire pour plusieurs pays du Sahel.
Malgré une récolte globalement bonne en Afrique de l’Ouest et au Sahel à l’issue de la campagne agricole
2012-201319
, la situation alimentaire et nutritionnelle reste actuellement précaire dans certaines régions . En
effet, en 2013, on estime environ que, dans la région, plus de 11,3 millions de personnes demeurent à
risque d’insécurité alimentaire et 4,9 millions d'enfants de moins de cinq ans, de femmes enceintes et de
mères allaitantes sont à risque de malnutrition aiguë20
.
Ces niveaux d’insécurité alimentaire s’expliquent notamment par : (i) l’affaiblissement des populations
vulnérable suite à la récurrence des chocs climatiques de ces dernières années (ii) les niveaux des prix de
certaines céréales qui demeurent élevés par rapport à la moyenne des cinq dernières années (Burkina, Mali,
Tchad, Mali et Sénégal). Cette situation montre que pour juguler la problématique d’insécurité alimentaire et
nutritionnelle en Afrique de l’Ouest et au Sahel, il faut résolument agir à la fois sur les causes conjoncturelles
et structurelles de la vulnérabilité. En plus des actions de soutien aux agriculteurs et agro-pasteurs
vulnérables, la prévention et la préparation des réponses aux crises potentielles, Il convient de dialoguer et
d’échanger des expériences, des approches et des outils qui favoriseraient la cohérence des interventions
humanitaires et de développement et qui contribuent à renforcer la résilience des communautés vulnérables
face aux chocs. C’est dans cette optique que plusieurs initiatives sont en train d’être développées dans la
région. Au niveau des pays, des stratégies et programmes pilotés par les gouvernements21
et principalement
focalisés sur l’agriculture sont mis en place pour parvenir à assurer une sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Au niveau régional, depuis avril 2012, un processus de développement d’une stratégie intégrée pour le Sahel
a été lancé par les Nations Unies et doit aboutir à définir un cadre d’intervention approprié pour le
renforcement de la résilience. En décembre 2012, divers acteurs de la sécurité alimentaire et nutritionnelle22
ont scellé l’Alliance Globale pour l’Initiative Résilience (AGIR)- Sahel et Afrique de l'Ouest qui a pour
ambition, dans les vingt prochaines années, d’arriver à l’objectif «Faim Zéro ».
II. Objectifs de l’atelier
L’objectif principal de l'atelier sera donc d’identifier et de partager des outils, des approches et des
expériences en RRC pour renforcer la résilience des agriculteurs et des pasteurs face aux chocs
(sécheresses, inondations, ennemis des cultures, augmentation des prix des denrées alimentaires et des
intrants agricoles). L’atelier contribuera également à renforcer les capacités des participants à travers une
meilleure compréhension des mécanismes de la RRC dans le secteur de l’Agriculture. De même qu’il
aidera à enrichir le débat en cours sur la résilience dans la région en identifiant et analysant des mécanismes
nationaux et locaux durables qui permettent de renforcer les moyens d’existence des communautés tout en
améliorant leurs capacités de prévention et de préparation face aux chocs. L’atelier vise enfin à contribuer au
l’élaboration d’un document de plaidoyer pour sensibiliser et mobiliser les principaux acteurs par rapport
aux risques majeurs qui menacent le secteur agricole dans la région et les mesures adéquates à adopter.
III. Thématiques & Questions clés
1. Réduction des risques de sécheresse et d’inondations dans le secteur agricole
- Quels sont les outils et interventions les plus appropriés de la réduction des risques de
sécheresse et d’inondations dans un contexte de variabilité climatique ?
18
OCHA, Sahel Humanitarian Dashboard (May 2013) 19 Production céréalière brute estimée à 54,6 millions de tonnes, soit une hausse de 10 % par rapport à 2011-12 et de 15 % par rapport
à la moyenne des cinq dernières années (2007-12). Source : réunion restreinte du RPCA, Paris, 8-9 avril 2013. 20
Stratégie Sahel inter-agences 2013 révisée à mi-parcours
21 Par exemple initiative 3N (les Nigériens nourrissent les Nigériens) pour le Niger, Programme EMEL ‘espoir’ pour la Mauritanie
22 Les organisations régionales (CILSS, CEDEAO, UEMOA notamment), les organisations de producteurs agricoles, d’éleveurs, du
secteur privé et de la société civile, les partenaires financiers bi et multilatéraux et les agences des Nations unies, ainsi que les organisations non-gouvernementales internationales.
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 39
- Comment mieux valoriser et renforcer les stratégies d’adaptation et savoirs locaux ?
- L’accès à l’eau est un des grands facteurs limitant pour l’agriculture ; En ce sens, quelles sont
les mesures à initier pour améliorer la Gestion Intégrale de l’Eau (GIRE), tant sur le plan du
déficit (sécheresse) comme celui de l’excès en eau (inondations) ?
- Dans le contexte de changement climatique, l’agriculture tant pluviale que de contre saison subit
de plus en plus les effets des inondations et des sécheresses. Quels mécanismes innovants de
prévention devraient être encouragés afin de réduire les impacts de ces aléas sur l’agriculture ?
.
2. Réduction des risques liés aux ennemis des cultures
- Les ennemis des cultures (oiseaux granivores, criquets pèlerins, chenilles, etc.) posent des défis
énormes aux agriculteurs sahéliens, quels sont les outils et interventions les plus adaptés pour y
faire face ?
3. Genre, inclusion et RRC dans le secteur agricole
- Les enfants, les femmes, les personnes handicapées, les personnes vivant avec le VIH et les
personnes âgées sont les groupes les plus vulnérables aux impacts des catastrophes. la santé,
y compris la santé sexuelle et reproductive,. Dans ce contexte, comment mieux tenir en compte
les spécificités de ces groupes particuliers vulnérables dans la gestion des risques dans le
secteur agricole ?
- Comment mieux intégrer la dimension genre dans les activités de RRC associées à
l’agriculture?
4. Mécanismes de RRC dans le domaine de l’élevage
- Quel dispositif de prévention de risques de catastrophes naturelles pour adresser les défis
spécifiques du domaine pastoral ?
- Quelles sont les mesures et stratégies efficaces pour les pasteurs pour mieux prévenir et gérer
les risques liés à leurs activités ?
5. Mécanismes de prévention et gestion des conflits d’usage des ressources
- Comment mieux prévenir les conflits autour de l’utilisation de l’eau, des pâturages et de l’espace
communautaire en général et en minimiser les impacts face au contexte de rareté de ressources
naturelles ?
6. Volatilité des prix
- Quels sont les mécanismes de protection susceptibles d’atténuer l’impact de la volatilité des prix
sur les ménages les plus vulnérables aux niveaux local et national?
- Quelles sont les dispositions règlementaires et/ou accords régionaux susceptibles de garantir
une bonne gestion des flux et échanges transfrontaliers des produits alimentaires et intrants
agricoles ?
7. La recherche face à la gestion des catastrophes
- Quelles sont les innovations, les améliorations des techniques issues de la recherche ?
- Comment vulgariser ces innovations et améliorations des techniques et les rendre utiles aux
différents domaines de production agricole ?
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 40
IV. Résultats attendus
Un ensemble de bonnes pratiques en termes d’instruments et d’interventions de RRC dans le
secteur agricole est défini
La Plate forme régionale de gestion de connaissances est alimentée avec divers outils éprouvés de
RRC dans le domaine de l’agriculture
Des recommandations et messages clés sont formulés et adressés à différents acteurs et décideurs
politiques pour un renforcement de la résilience des agriculteurs et des éleveurs de la sous -région
Les savoirs et capacités des communautés locales pour la réduction des risques de catastrophes
sont mieux compris et valorisés
Les mécanismes d’une meilleure intégration du genre et une inclusion des groupes vulnérables
particuliers dans les activités de RRC sont partagés
Un document de plaidoyer pour capitaliser les acquis de l’atelier, adressé aux acteurs et aux
décideurs politiques est produit.
V. Pays ciblés:
Prioritairement pays de l’Afrique de l’Ouest et Sahel
VI. Langue:
Français (possibilité de traduction Français – Anglais à explorer)
VII. Lieu:
Dakar, Sénégal, du 8 au 10 octobre 2013 (notez que le 13 qui est la journée internationale RRC est un
dimanche)
VIII. Participants
Il est prévu au total 40 à 45 participants à cet atelier qui sont des professionnels et des experts travaillant dans
le domaine de la RRC et du renforcement de la résilience en lien avec l’Agriculture.
Représentants des SAP, des dispositifs nationaux de prévention des catastrophes
Représentants de projets/programmes régionaux, nationaux et locaux sur la RRC
Membres de plateformes nationales et régionales en RRC
Points focaux RRC d'organisations sous-régionales (CEDEAO, UEMOA, CILSS, etc.)
Personnel technique d’agences des Nations Unies et d’ONG
Personnel technique des bailleurs de fonds
Instituts de Recherche
Membres d’Organisations Paysannes
Afin de favoriser un échange interrégional d’information et de connaissances et tenant compte des défis au
niveau de la corne de l’Afrique ainsi que de l’expertise développée, la présentation des projets et initiatives
de cette région sera fortement encouragée.
IX. Méthodologie de l'atelier
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 41
En termes d’approche méthodologique l’atelier privilégiera durant tous les 3 jours et à toutes les étapes une
démarche participative en encourageant les échanges entre participants sur les connaissances, outils,
compétences et approches novatrices de réduction des risques qui affectent le secteur de l’Agriculture.
Un modérateur expérimenté sera chargé de faciliter et animer les plénières et les travaux de groupe et
d’analyser les principales interventions ainsi que pour produire le document de plaidoyer. L’atelier
alternera les différentes méthodologies:
Introduction des notions et concepts clés de la RRC afin d’assurer une compréhension commune et
faciliter la suite des échanges et discussions. Elle va en outre présenter les risques majeurs qui
menacent le secteur de l’Agriculture, y compris les enjeux et les défis que cela implique dans la sous
région.
Présentations en séance plénière, d'études de cas préalablement sélectionnés en fonction des
thèmes retenus. Les intervenants présenteront, dans un premier temps, leurs activités, les outils et les
approches en RRC menées dans le cadre de leur projet, et dans un deuxième temps, les opportunités
futures et défis. Afin de faciliter les échanges, des fiches synthétiques sur les différentes études de
cas seront partagées à l’avance avec les participants.
Analyse approfondie et une discussion sur les bonnes pratiques, leçons apprises et les
recommandations essentielles à partager avec notamment les bailleurs, les décideurs politiques. Ces
recommandations seront capturées et synthétisées à la fin de chaque journée de façon à disposer
d’un ensemble cohérent et pertinent des messages clés qui puissent alimenter le document du
plaidoyer à la fin de l’atelier.
X. Agenda indicatif (voir annexe pour agenda détaillé)
Structure de l’agenda de l’atelier
Horaires Jour 1 Jour 2 Jour 3
Matinée
Ouverture &Introduction
Vue globale des risques,
Concepts & principes clés
de RRC
Risques majeurs pour
l’Agriculture au Sahel :
enjeux, défis et
perspective
Réduction des risques des
sécheresse dans le secteur
Agricole (Agro-sylvo-
pastorale)
Dispositifs Nationaux de
Prévention des
Catastrophes dans le
secteur agricole
Conclusions et
recommandations
Après-
midi
Défis liés aux
Changements
Climatiques
Progrès de la recherche
dans la mitigation des
risques qui impactent le
secteur agricole
Réduction des risques
des inondations dans le
secteur Agricole (Agro-
sylvo-pastorale)
Réduction des risques
liés aux ennemis des
cultures
Risques liés aux
facteurs non naturels :
les prix
Conflits d’usage pour
les ressources
Mécanismes
d’intégration du Genre
Evaluation finale de
l’atelier
Mots de clôture &
Fin de l’atelier
Célébration
Journée
internationale RRC
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 42
et des groupes
vulnérables dans les
programmes/projets
RRC
XI. Chronogramme indicatif
Période / Dates Activités
Avril-mai 2013 Rédaction de la note conceptuelle par le groupe régional RRC
Juillet 2013 Finalisation de la note conceptuelle
juillet-Aout 2013 Mobilisation des ressources financières
Appel pour la présentation des études des cas pratiques
Août - septembre 2013 Organisation logistique
8 – 10 octobre 2013 Atelier = 2,5 jours et 0,5j célébration journée internationale RRC
Novembre 2013 Rapport final de l’atelier & Document de plaidoyer écrit
Le Groupe de travail sur la RRC en Afrique de l’Ouest et Centrale est un forum de discussions et
d’échanges pour le renforcement de la coordination et la promotion de l’intégration de RRC à la fois dans les
programmes humanitaires et de développement. Il regroupe environ 15 acteurs régionaux basés à Dakar
(agences UN, ONG, donateurs, FICR, etc.). En début d’exercice de chaque année, le Groupe élabore son
plan de travail avec des activités bien déterminées. Pour 2013, le Groupe a crée deux Sous-groupes en vue
de préparer et coordonner des activités thématiques : RRC & risques urbains et RRC & Agriculture.
Depuis 2012, le Groupe a initié une série d’ateliers thématiques en lien avec les crises et défis auxquels
la région est confrontée. Ces ateliers visent à renforcer le partage de bonnes pratiques et leçons apprises
sur les outils, les approches et mécanismes de réduction des risques de catastrophes. Ce groupe a déjà
organisé, en octobre 2012, un atelier sur la RRC et renforcement de la résilience au Sahel avec la
participation de six pays et divers acteurs humanitaires et de développement et, récemment, en juin 2013,
un autre atelier sur la RRC et risques urbains. Le groupe célèbre également, chaque année, à Dakar, la
journée internationale de prévention des catastrophes pour contribuer aux efforts d’information et de
sensibilisation sur l’importance de la RRC.
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 43
Annexe 4 : Mots d’introduction de Rober Piper, Coordonnateur Humanitaire Régional pour le Sahel
Mesdames, Messieurs, chers collègues, Bonjour.
Je suis ravi d’être parmi vous aujourd’hui et de partager avec vous quelques points sur les défis et les
perspectives au Sahel et l’Afrique de l’Ouest, liés à la résilience des populations et des communautés dans
la région, y inclus la Réduction de Risques des Catastrophes.
Mesdames, Messieurs,
Les catastrophes naturelles nous coutent de plus en plus cher. En fait, l’évidence montre que le nombre et la
fréquence des catastrophes ne cessent pas d’augmenter d’une année à l’autre. Ceci a un impact
dévastateur sur les populations et leurs biens ainsi que ceux des états. Le Bureau de la Stratégie
Internationale de Nations Unies pour la Prévention des Catastrophes estime que dans les 20 dernières
années 1.3 million de personnes ont été tuées et un autre 4.4 milliards de personnes ont été affectées par
catastrophes naturelles au niveau global; les pertes directes à l’économie globale suite aux catastrophes
sont estimées à 2.5 trillions de dollars pour la période 2000-2013.
En Afrique de l’Ouest et Centrale, et surtout le Sahel, une des régions la plus affectées par les changements
climatiques, de plus en plus des individus font face aux catastrophes naturelles. Leur impact devient de plus
en plus grave et souvent la nouvelle catastrophe arrive avant que les populations n’aient eu le temps pour se
remettre de la (crise) précédente. Inondations et sécheresses sont parmi les plus fréquentes dans la région
et les plus couteuses au niveau de la souffrance humaine et des dégâts à l’économie des communautés et
des pays. Dans les cinq dernières années, le nombre des personnes affectées par des inondations en
Afrique de l’Ouest et Centrale a triplé. Juste l’année dernière, cinq millions de personnes ont été affectées
par les inondations au Nigeria. En même temps, une sécheresse est survenue sur le Sahel poussant plus de
18 millions personnes en insécurité alimentaire.
ATELIER REGIONAL:
REDUCTION DE RISQUES DES
CATASTROPHES ET AGRICULTURE
DISCOURS, SESSION D’OUVERTURE
8 OCTOBRE 2013
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 44
En 2013, quelques 11 millions de personnes au Sahel continuent à souffrir de l’insécurité alimentaire, 5
millions d’enfants âgés de moins de cinq ans souffrent de la malnutrition aigüe. Si on exclut la crise en Syrie,
le cout d’action humanitaire dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest et Centrale s’élève à quasiment un-quart
de ressources humanitaires au niveau global.
Ceci n’est pas acceptable de point de vue morale, ni soutenable au niveau financier. Même si, autrefois
nous n’étions pas censés à nous charger de la responsabilité de baisser les charges de travail humanitaire
futur, à présent nous aussi nous devons s’y inculquer. Nous sommes obligés de considérer des façons de
travail plus intelligentes et efficaces afin de contribuer à briser le cercle de vulnérabilité et des crises. Nous
avons besoin d’une nouvelle boite à outils. Nous devons s’appuyer sur ce que nous avons achevé jusqu’à
présent, mais aussi investir en innovations et nouveaux outils.
Parlant des outils. La communauté humanitaire du Sahel, sous l’égide de coordonnateurs résidents et
humanitaires, est parvenue à un accord sur le processus de planification, connu sous le nom du processus
CAP, pour et au-delà du 2014. Premièrement, nous allons ajuster le cadre temporel et procéder à un
lancement en février pour mieux l’ajuster avec le calendrier agricole. Cela nous permettra aussi de nous
appuyer sur des analyses des besoins plus précises, impossible à achever en septembre ou octobre, mais
disponibles en décembre et janvier. Deuxièmement, notre horizon de planification sera étendu à trois ans, ce
qui nous permettra de mieux cadrer les interventions visant au renforcement de la résilience tout en
maintenant l’impératif humanitaire de répondre aux besoins immédiats. Cela nous permettra aussi à nous
concentrer sur les évaluations des besoins annuelles. Troisièmement, le cout total de l’action ne sera plus
estimé en tant que la somme de projets d’intervention individuels ; il sera désormais basé par bénéficiaire,
par activité et par pays de l’activité; les fiches projets seront optionnelles. Finalement, au niveau stratégique,
nous nous mettrons d’accord sur les buts et les objectives au niveau régional encrés dans les analyses au
niveau pays et pour l’ensemble de la région. Un document chapeau sera développé par la suite englobant
les composantes clefs des documents CAPs développés par les pays qui le souhaitent et les plans de
réponse humanitaire des pays sans le document CAP séparé. Nous espérons que cela nous permettra à
mieux aligner nos interventions avec celles de la communauté de développement afin de mieux viser la
résilience, tout en tenant compte du besoin de diminuer le cout global de nos interventions dans le futur. Les
bailleurs des fonds ont démontré leur appui à cette approche.
Mesdames, Messieurs,
Aucun pays n’est immune a des catastrophes, soit naturelles soit engendrées par l’homme. Pourtant,
comme nous ne pouvons pas éradiquer les risques, il est essentiel d’atténuer leurs effets dévastateurs. C’est
pour cette raison qu’il nous faut considérer la préparation comme primordiale et un élément prioritaire de tout
approche a la réduction de risques et afin de pouvoir répondre d’une manière plus rapide et efficace. Nous
avons suffisamment de l’expérience et savoir afin de pouvoir gérer de tels risques, si seulement nous
utilisons des stratégies et mesures nécessaires. Cela demande un renforcement de collaboration entre les
états et tout acteur humanitaire et de développement, et surtout une meilleure coordination entre acteurs
humanitaires et de développement, comme la Réduction de Risques des Catastrophes fait parties de travail
de ces deux volets. Nous pourrons y réussir si nous développons une vision régionale claire et précise qui
nous permettra de diriger tous les ressources à cette fin.
Les gérants des crises ne sont pas les seuls responsables de la Gestion de Risques des Catastrophes.
Cette tache appartient à nous tous : les citoyens, qui doivent être habilités à prendre des décisions afin de
prioritaires les risques les plus menaçants a leurs communautés et d’analyser comment les réduire ; les
politiciens, les institutions gouvernementales, le secteur privé, la société civile, organismes professionnels
ainsi que les institutions techniques et scientifiques. La diversité des acteurs présents dans cette salle
témoigne la nature transversale de la Réduction de Risques des Catastrophes. Chacun parmi nous a
quelque chose à contribuer au renforcement de la résilience aux catastrophes et afin de rendre nos
communautés plus surs. Ceci est notre responsabilité collective et commune.
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 45
Chers collègues,
Vous aurez l’occasion au cours de ces trois jours d’échanger vos idées et faire des points sur l’importance
d’interventions agricoles visant à renforcer la résilience et la résistance aux catastrophes ainsi que la
Réduction des Risques des catastrophes. Je vois ce séminaire en tant qu’une opportunité importante qui
nous permettra à favoriser une meilleure compréhension du volet de la Réduction de Risques des
Catastrophes et renforcer la collaboration entre divers acteurs et assurer que nos actions traduisent
l’approche et la stratégie commune.
Aucun acteur – soit un gouvernement, soit les Nations Unies, soit une ONG – n’arrivera à faire faces aux
défis humanitaires contemporains. Notre succès dépend largement sur les partenariats basés sur une
entente commune de nos responsabilités et de ce que nous visons à accomplir. J’espère ce séminaire nous
permettra à achever ce but.
Je vous souhaite, mesdames, messieurs, des excellentes discussions.
MERCI.
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 46
Annexe 5 : Mots d’introduction de José Luis Fernandez, Coordonnateur du Bureau sous régional des Urgences et de la Réhabilitation de la FAO
Groupe de travail sur la Réduction des Risques de Catastrophes en Afrique de
l’Ouest et Centrale
ATELIER REGIONAL SUR LA REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHES &
AGRICULTURE
Dakar, du 08 au 10 Octobre 2013
Monsieur le Représentant du Gouvernement du Sénégal,
Mesdames et Messieurs les Représentants des institutions gouvernementales,
Monsieur le coordonnateur Humanitaire Régional pour le Sahel,
Mesdames et Messieurs les Représentants de la communauté des bailleurs de fonds,
Mesdames et Messieurs les Représentants des instituts et centres de recherche ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Humanitaires et de développement,
Mesdames, Messieurs, les participants,
Chers invités,
Discours de Mr José Luis Fernandez, Coordinateur Bureau sous
Régional des Urgences et de la Réhabilitation de la FAO
- Afrique de l’Ouest & Sahel - Dakar, Sénégal.
En tant que lead du sous Groupe RRC & Agriculture
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 47
C'est pour moi un grand plaisir de prendre la parole ce matin pour d’abord vous souhaiter la bienvenue à
Dakar et ensuite vous remercier chaleureusement de bien vouloir prendre part à cette rencontre malgré vos
agendas respectifs chargés.
L’atelier qui nous réunit ce matin portant sur la Réduction des Risques de Catastrophes et l’Agriculture
revêt une importance capitale en ce qu’il nous offre une grande opportunité de partage des outils, des
approches et des expériences de terrain en RRC pour renforcer la résilience des agriculteurs, des éleveurs
et autres acteurs du monde rural face aux chocs.
Mesdames, Messieurs, chers collègues,
Comme vous le savez, l’agriculture, au sens large, occupe une place prépondérante en Afrique de l’Ouest et
au Sahel en raison de sa contribution à l’alimentation des populations, à la création de la richesse et à la
fourniture d’emplois et de revenus. Le secteur agricole contribue globalement pour environ 35 pour cent au
PIB sous-régional, allant jusqu’au 60 pour cent du PIB national dans certains pays. Cependant,
l’Agriculture souffre principalement d’insuffisances d’investissements par les pouvoirs publics mais
également par les partenaires financiers. A titre illustratif, suite à la crise de 2012 au Sahel, 34 pour cent
des ménages vulnérables n'ont pas pu être assistés en raison d’un manque de financement en temps
opportun pour l'Agriculture. Ils n’ont donc pas pu se préparer correctement pour la saison, ce qui a encore
réduit leurs chances de relèvement..
La succession rapprochée des chocs pose des défis supplémentaires énormes pour les pays de la sous
région déjà confrontés au cercle vicieux de la pauvreté. En effet, depuis l’année 2000, pas moins de quatre
crises alimentaires et nutritionnelles plus ou moins aigües ont été enregistrées dans le Sahel affectant des
millions des personnes et en particulier ceux dont les moyens d’existence dépendent de l’Agriculture.
Les sécheresses, les inondations, les ennemis des cultures (criquets pèlerins, oiseaux granivores, etc.), la
hausse des prix des produits alimentaires et intrants agricoles ainsi que les tensions intercommunautaires
pour l’accès et la gestion des ressources sont aujourd’hui récurrents et s’ajoutent à l’instabilité politique et
aux conflits armés pour impacter lourdement sur le développement des pays sahéliens. Cette situation est
exacerbée par les changements climatiques, la forte croissance démographique et l’urbanisation galopante
et anarchique.
Mesdames et Messieurs, chers collègues
Malgré une récolte globalement bonne en Afrique de l’Ouest et au Sahel à l’issue de la campagne agricole
2012- 2013, la situation alimentaire et nutritionnelle reste actuellement précaire dans certaines zones. En
effet, en 2013, on estime environ que, dans la région, plus de 11,3 millions de personnes demeurent à
risque d’insécurité alimentaire et 4,9 millions d'enfants de moins de cinq ans, de femmes enceintes et de
mères allaitantes sont à risque de malnutrition aiguë.
Pour la campagne agricole en cours, même si les avis des spécialistes sur les perspectives agricoles émis à
la mi septembre à Niamey indiquent qu’il faut s’attendre à des productions agropastorales moyennes à
bonnes malgré une installation tardive des cultures, il n’en demeure pas moins que la situation reste très
difficile pour les ménages très vulnérables ayant subi les effets répétés des crises et perdu leurs maigres
moyens d’existence.
C’est dire combien il est crucial de redoubler encore d’efforts et conjuguer les énergies pour affronter
résolument ces chocs et éviter qu’ils se traduisent chaque fois par des situations d’insécurité alimentaire et
nutritionnelle dans la sous région.
Mesdames et Messieurs, chers collègues
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 48
En plus des actions de soutien aux agriculteurs et agro-pasteurs vulnérables, Il convient d’encourager les
exercices de partage et d’échange de leçons apprises et bonnes pratiques pour non seulement se renforcer
mutuellement mais aussi développer des mécanismes efficaces et innovants qui sont adaptés à la situation
complexe des crises dans le Sahel.
C’est en cela que je salue ici cette initiative très encourageante du Groupe régional sur la Réduction des
Risques de Catastrophes en Afrique de l’Ouest et Centrale de réunir les divers acteurs de sept pays
impliqués sur le terrain avec les communautés pour discuter et échanger leurs expertises.
A l’issue des travaux, nous espérons parvenir essentiellement aux résultats suivants :
Un renforcement des capacités de tous les participants en termes de meilleure compréhension des
mécanismes de RRC dans le secteur de l’agriculture ;
Une définition d’un ensemble des Bonnes Pratiques en termes d’instruments et d’interventions de
RRC dans le secteur agricole ;
Le développement d’un document de plaidoyer pour non seulement capitaliser les acquis de l’atelier
mais aussi et surtout informer et sensibiliser les décideurs, les bailleurs et les autres acteurs sur les
risques qui pèsent sur l’agriculture dans la sous région et la nécessité de mobiliser plus que jamais
les ressources et toutes les compétences pour y faire face.
Je vous invite donc à plus d’attention et de participation pour tirer le plus grand avantage de cet important
exercice.
Nos différentes organisations suivent avec grand intérêt les travaux ainsi que les résultats et conclusions qui
en seront issus.
Je ne saurais terminer mon propos sans exprimer une fois de plus, au nom du Groupe régional sur la
Réduction des Risques des Catastrophes en Afrique de l’Ouest et Centrale et en mon nom propre ma
reconnaissance et remerciements à tous ceux qui ont effectué le déplacement sur Dakar.
Je souhaite plein succès aux travaux et je vous remercie de votre aimable attention.
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 49
Annexe 6 : Discours Handicap International – Directeur de programme Sénégal/Cape vert
Discours de Nicolas CHARPENTIER, Directeur de Programme Sénégal-Cap Vert de Handicap International
Madame la Conseillère du Président de la République du Sénégal,
Madame la Coordinatrice de OCHA,
Monsieur le Président de la Fédération Ouest Africaine des Organisations de Personnes Handicapées,
Chers participants,
Les précédents discours ont permit de présenter des éléments clefs en lien avec la célébration de cette
journée internationale intitulée « Vivre avec le handicap et les catastrophes » que ce soit en termes de
besoins, de cadres internationaux existants ou bien encore de capacité des organisations de personnes
handicapées à participer pleinement dans les actions et les programmes de gestion des risques de
catastrophes.
Permettez-moi cependant de revenir sur certains points déjà abordés.
De nombreuses études montrent que les personnes handicapées font partie des plus vulnérables et que cette
vulnérabilité est encore plus forte lors de la survenue de catastrophes ou de crises.
On peut citer comme exemple les facteurs de vulnérabilité individuels suivants :
Les difficultés pour se déplacer ou pour anticiper et réagir avant, pendant ou après une catastrophe.
Une mauvaise interprétation de la situation et des messages de prévention et d’alerte.
Des difficultés à communiquer notamment avec la communauté, les sauveteurs, les autorités.
A cela s’ajoute des facteurs environnementaux de vulnérabilité comme par exemple :
- Une faible visibilité et intégration des personnes handicapées dans leurs communautés qui
entraîne :
peu ou pas de participation dans les activités de préparation et de prévention,
une faible prise en compte de leurs besoins,
Ainsi qu’un déficit d’informations ou de formations reçues.
- Mais aussi des moyens d’information et de communication non adaptés.
- Ou bien encore, des problèmes d’accessibilité aux services de secours qui ne prennent pas en
compte les besoins des personnes handicapées. On peut citer notamment les moyens de
transports, les sites de regroupement, les logements d’urgence, le système de distributions de l’aide
ou les installations sanitaires.
Il est important aussi de noter que cette vulnérabilité accrue augmente les risques de violences, notamment
sexuelles, contre les femmes et les enfants handicapés.
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 50
Cependant, s’il est établi que les personnes handicapées peuvent avoir des facteurs de vulnérabilités
additionnels en cas de catastrophe ou de crise, il n’en est pas moins vrai qu’elles possèdent aussi des
capacités et des expertises propres pour s’y préparer et y répondre si elles sont prises en compte par les
acteurs de l’humanitaire.
Les programmes de gestion des risques doivent donc intégrer une analyse du risque et des vulnérabilités qui
intègrent la dimension du handicap.
Comme indiqué dans la convention des Nations Unies relative aux droits personnes handicapées, notamment
ses articles 3, 4, 11 et 29, la réduction ou la suppression des barrières à l’inclusion de tous dans ces
programmes via notamment l’implication des personnes handicapées et de leurs représentants dans la
définition, la mise en œuvre et l’évaluation des actions de réduction des risques, doit devenir la norme et non
plus l’exception.
Parallèlement, il est nécessaire de réduire les facteurs de risques individuels afin de renforcer les capacités
des personnes handicapées à survivre et à dépasser les catastrophes et les crises auxquelles font face leur
communauté.
Tout cela doit être réalisée via une double approche : inclusive, c'est-à-dire intégrer le handicap dans les
réponses standardisées et spécifique, en renforçant les personnes handicapées et leurs associations.
Handicap International est une fédération composée de 8 associations nationales et qui mets en œuvre des
activités dans 60 pays à travers le monde dont 9 dans la sous région.
Handicap International développe avec et pour les populations les plus vulnérables, des actions d’urgence, de
développement et de lutte contres les mines et les armes légères.
Dans ce cadre, Handicap International travaille depuis 2001 en gestion des risques de catastrophes d’abord
en Amérique latine puis dès 2005, en Asie du Sud et en Asie du Sud Est.
Aujourd’hui, Handicap International met en place en Asie et dans les Caraïbes, des projets visant à favoriser
la prise en compte et la participation active des personnes handicapées dans les programmes de gestion des
risques de catastrophes.
Actuellement, 8 pays sont concernés par ces actions, avec des projets visant le renforcement de la résilience
des communautés, incluant les personnes handicapées, aux catastrophes naturelles.
Cette journée, célébrée à Dakar, est pour nous l’occasion de réaffirmer que ce type d’initiative doit être mise
en œuvre en Afrique de l’Ouest et du Centre et permettre ainsi aux personnes handicapées de cette région de
jouir pleinement de leurs droits, quelque soit la situation humanitaire.
Ceci est une obligation qui s’impose à nous tous et la conférence débat qui va suivre sera l’occasion de
discuter concrètement des moyens disponibles pour y parvenir.
Je vous remercie de votre attention.
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 51
Annexe 7 : Discours OCHA – Chef du Bureau Régional d'OCHA pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre à Dakar
Projet de discours journée DRR 2013
Mesdames, Messieurs, chers collègues, Bonjour
C’est avec un réel plaisir que je prends la parole aujourd’hui pour marquer avec vous la Journée
Internationale pour la Prévention de Catastrophes
Comme vous le savez, plus de 226 millions de personnes sont touchées chaque année par des
catastrophes. Malheureusement, ce chiffre est en augmentation; En fait, l’évidence montre que le nombre et
la fréquence des catastrophes ne cessent pas d’augmenter d’une année à l’autre. Ceci a un impact
dévastateur sur les populations et leurs biens ainsi que ceux des états.
Il a aussi été démontré à maintes reprises que les personnes les plus vulnérables dans une société, sont
celles beaucoup plus exposées à l'impact des catastrophes.
Comme vous le savez, pour la Journée 2013, le thème vise à mettre en évidence la marginalisation des
personnes handicapées et la façon dont les catastrophes aggravent leur sort.
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que 15% de la population mondiale, soit 1 milliard
de personnes, sont en situation de handicap. Ces personnes handicapées sont parmi les plus
vulnérables lorsqu’une catastrophe survient.
Le Cadre d'action de Hyogo (HFA) sur la réduction des risques de catastrophe identifie les personnes
handicapées comme un groupe prioritaire de l'aide.
De plus, les lois et conventions nationales et internationales reconnaissent l'égalité des droits des personnes
handicapées en cas de catastrophe.
En effet, L'article 11 de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes
handicapées (CDPH) affirme le droit à la protection et la sécurité en cas de catastrophe.
Malgré ces mandats internationaux, la réponse aux catastrophes prend rarement en compte les besoins et
droits des personnes handicapées.
Les personnes handicapées sont souvent peu informées de la situation et des ressources disponibles.
Cependant, plusieurs études ont montré que la prise en compte des besoins et des opinions des personnes
handicapées à toutes les étapes de la gestion des catastrophes, notamment au moment de la préparation
et de la planification, peut réduire de façon significative leur vulnérabilité tout en augmentant
l’efficacité des interventions et des activités de relèvement.
En préparation de la Journée International, le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de
catastrophes a mène une enquête global afin de déterminer les besoins des personnes vivant avec un
Rapport Atelier RRC & Agriculture Page 52
handicap étant donné le manque d’information actuel sur l’ensemble des questions liées au handicap. Plus
the cinq milles personnes handicapés ont répondu a un sondage.
« Les résultats de cette enquête sont choquant. Ils révèlent clairement que la raison principal pour laquelle
un numéro des personnes handicaps souffrent et meurent lors d’un désastre est dû au fait que, dans la
majorité des situations, leurs besoins sont soit ignoré ou négligés par les processus de planification. » M.
Wahlstrom.
Les personées handicapés se retrouvent à devoir compter sur la ‘gentillesse’ des familles, amies ou voisins
pour leur survire et sécurité. Ceci est inacceptable.
Les résultats de cette enquête seront dûment pris en compte dans la formulation de la nouvelle Platform qui
sera adopte en 2015.
Dans l’immédiate, sa relevé a chacun de nous de travailler pour l’adoption d’une approche inclusive dans
la gestion des risques de catastrophes et à veiller à ce que les services et les systèmes soient adaptés
pour répondre aux divers besoins des personnes vivant avec des handicaps, tout en aidant chacun à
prendre des mesures pour réduire ses propres risques.
Chacun parmi nous a quelque chose à contribuer au renforcement de la résilience aux catastrophes et afin
de rendre nos communautés plus surs. Ceci est notre responsabilité collective et commune.
Je vous remercie
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